#Dieux... à quoi je pense à cette heure de la nuit...
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Ne pas céder au manichéisme de la guerre Falmer/Atmoran
De la même façon que les gens ont des pensées au-delà de leur peuple (contrairement à ce que la pensée très racialiste de TES pourrait nous amener à croire), je ne peux pas imaginer un instant que ce fût les Falmer vs Atmorans puis Dwemer comme des tout unis.
Nous ne connaissons peut-être pas assez le Falmer pour le dire mais, pour l'amour du ciel, les deux grands évènements des deux autres peuples que nous connaissons et qui s'en rapprochent sont : Une guerre civile en Atmora et… une guerre civile Dwemeri pour l'aetherium.
Alors, oui, je peux tout à fait voir de courageux atmorans et dwemer tendre la main à plusieurs falmer en détresse.
D'autant que j'ai une théorie personnelle comme quoi, bien que sans métissage aussi intense que les Brétons, les Nordiques auraient en réalité une ascendance falmeri (ce qui rendrait le final de leur cohabitation d'autant plus triste... d'un côté, comme de l'autre) assez forte qui aurait subsister assez longtemps pour être une part entière de leurs êtres.
Car j'ai toujours trouvée intéressant que certaines des races dont les noms ont changés sont considérés comme des évolutions suite à des croisements raciaux… ou non. Les Chimers qui deviennent Dunmer, les Aldmer des Altmer (bien que, dans leur cas, les Aldmer sont censés être les ancêtres de tout les elfes mais bon…), les Nèdes devenant des Impériaux à Cyrodill ou des Brétons à Hauteroche… pourquoi les Atmorans n'auraient-ils pas pu devenir des Nordiques après suffisamment de couple inter-raciaux avec les Falmer pour leur octroyer la résistance au froid pour laquelle ils sont connus ?
Je veux dire, quel peuple venu d'une île au doux climat pourrait développer une résistance à la glace aussi forte en quelques générations (selon la tradition nordique, ils sont arrivés plus ou moins avec Ysgramor et jusqu'à Harald soit environ trois ou quatre siècles maximum) qui deviendrait une marque de fabrique semblable à celle des autres races qui ont eu plus de deux millénaires et demi d'évolution pour en arriver là ?! Sans parler du fait qu'en dépit des dires impérial et de la pensée nordique actuelle beaucoup d'anciens nordiques étaient célèbres comme de puissants mages dont les noms ont perdurés au-delà des millénaire comme Vahlok, Azhidal, Shalidor… et même Gauldur dans une certaine mesure.
Bien entendu, il existe sans doute plusieurs contre-exemple et rien ne prouve ma théorie... mais je l'aime et la trouve toujours cohérente.
D'ailleurs, il me semble que l'un des livres falmer parle d'une famille qui ''les aurait cachés'', eux, des civils falmer. D'autres falmer n'auraient pas pu faire ça car ils auraient eux aussi été chassés et traqués et les dwemer ne vivaient, à notre connaissance, pas en dehors d'une de leur cité qu nécessiterait des les cacher dans une cave plutôtqu'une ville souterraine.
… Ne reste donc que la possibilité que j'aime le plus, celle sur une courageuse famille atmorane.
C'est une idée que j'aimerais beaucoup creuser parce que, franchement ? Oui, les Falmer ont brûlés Saarthal. Oui, les Atmorans ont génocidés les Falmer. Oui, les Dwemer ont expérimentés sur les Falmer. Non, aucun de ces évènements n'est pardonnable.
Mais, vous savez quoi ? J'aime l'idée de rompre, même un peu, avec la vision de l'Atmoran vengeur et assoiffé de sang, des Falmer traqués et désespérés et des Dwemer froids et cruels.
Pas parce que ces peuples ne l'étaient pas. Mais parce qu'ils ne se résumaient pas à ça et je paierais cher pour connaître les courageux ''héros civils'' ou ''héros du quotidien'' de cette époque.
#TES#The Elder Scrolls#Falmer#Atmorans#Dwemer#Nordiques#Nords#Le biais manichéiste est une stupidité dans l'Histoire.#Je ne suis pas historienne et même moi je le sais...#Oui j'aime ma théorie sur l'ascendance falmeri partielle des nordiques et seule une négation de Bethesda me fera changer d'avis.#Dieux... à quoi je pense à cette heure de la nuit...
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« On a compris déjà que Sisyphe est le héros absurde. Il l’est autant par ses passions que par son tourment. Son mépris des dieux, sa haine de la mort et sa passion pour la vie, lui ont valu ce supplice indicible où tout l’être s’emploie à ne rien achever. C’est le prix qu’il faut payer pour les passions de cette terre. On ne nous dit rien sur Sisyphe aux enfers. Les mythes sont faits pour que l’imagination les anime. Pour celui-ci on voit seulement tout l’effort d’un corps tendu pour soulever l’énorme pierre, la rouler et l’aider à gravir une pente cent fois recommencée; on voit le visage crispé, la joue collée contre la pierre, le secours d’une épaule qui reçoit la masse couverte de glaise, d’un pied qui la cale, la reprise à bout de bras, la sûreté tout humaine de deux mains pleines de terre. Tout au bout de ce long effort mesuré par l’espace sans ciel et le temps sans profondeur, le but est atteint. Sisyphe regarde alors la pierre dévaler en quelques instants vers ce monde inférieur d’où il faudra la remonter vers les sommets. Il redescend dans la plaine. C’est pendant ce retour, cette pause, que Sisyphe m’intéresse. Un visage qui peine, si près des pierres est déjà pierre lui-même! Je vois cet homme redescendre d’un pas lourd mais égal vers le tourment dont il ne connaîtra pas la fin. Cette heure qui est comme une respiration et qui vient aussi sûrement que son malheur, cette heure est celle de la conscience. A chacun de ces instants, où il quitte les sommets et s’enfonce peu à peu vers les tanières des dieux, il est supérieur à son destin. Il est plus fort que son rocher. Si ce mythe est tragique, c’est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l’espoir de réussir le soutenait? L’ouvrier d’aujourd’hui travaille, tous les jours de sa vie, aux même tâches et ce destin n’est pas moins absurde. Mais il n’est tragique qu’aux rares moments où il devient conscient. Sisyphe, prolétaire des dieux, impuissant et révolté, connaît toute l’étendue de sa misérable condition: c’est à elle qu’il pense pendant sa descente. La clairvoyance qui devait faire son tourment consomme du même coup sa victoire. Il n’est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris. Si la descente ainsi se fait certains jours dans la douleur, elle peut se faire aussi dans la joie. Ce mot n’est pas de trop. J’imagine encore Sisyphe revenant vers son rocher, et la douleur était au début. Quand les images de la terre tiennent trop fort au souvenir, quand l’appel du bonheur se fait trop pesant, il arrive que la tristesse se lève au coeur de l’homme: c’est la victoire du rocher, c’est le rocher lui-même. L’immense détresse est trop lourde à porter. Ce sont nos nuit de Gethsémani. Mais les vérités écrasantes périssent d’être reconnues. Ainsi, Oedipe obéit d’abord au destin sans le savoir. A partir du moment où il sait, sa tragédie commence. Mais dans le même instant, aveugle et désespéré, il reconnaît que le seul lien qui le rattache au monde, c’est la main fraîche d’une jeune fille. Une parole démesurée retentit alors: « malgré tant d’épreuves, mon âge avancé et la grandeur de mon âme me font juger que tout est bien. » L’Oedipe de Sophocle, comme le Kirilov de Dostoïevski, donne ainsi la formule de la victoire absurde. La sagesse antique rejoint l’héroïsme moderne. On ne découvre pas l’absurde sans être tenté d’écrire quelque manuel du bonheur. « Eh! quoi, par des voies si étroites…? » Mais il n’y a qu’un monde. Le bonheur et l’absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables. l’erreur serait de dire que le bonheur naît forcément de la découverte absurde. Il arrive aussi bien que le sentiment de l’absurde naisse du bonheur. « Je juge que tout est bien », dit Oedipe et cette parole est sacrée. Elle retentit dans l’univers farouche et limité de l’homme. Elle enseigne que tout n’est pas, n’a pas été épuisé. Elle chasse de ce monde un dieu qui y était entré avec l’insatisfaction et le goût des douleurs inutiles. Elle fait du destin une affaire d’homme qui doit être réglée entre les hommes. Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose. De même, l’homme absurde, quand il contemple son tourment, fait taire toutes les idoles. Dans l’univers soudain rendu à son silence, les mille petites voix émerveillées de la terre s’élèvent. Appels inconscients et secrets, invitation de tous les visages, ils sont l’envers nécessaire et le prix de la victoire. Il n’y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit. L’homme absurde dit oui et son effort n’aura plus de cesse. S’il y a un destin personnel, il n’y a point de destinée supérieure ou du moins il n’en est qu’une dont il juge qu’elle est fatale et méprisable. Pour le reste, il se sait le maître de ses jours. A cet instant subtil où l’homme se retourne sur sa vie, Sisyphe, revenant vers son rocher, contemple cette suite d’actions sans lien qui devient son destin, créé par lui, uni sous le regard de sa mémoire et bientôt scellé par sa mort. Ainsi, persuadé de l’origine tout humaine de tout ce qui est humain, aveugle qui désire voir et qui sait que la nuit n’a pas de fin, il est toujours en marche. Le rocher roule encore. Je laisse Sisyphe au bas de la montagne! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les lieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni futile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. «
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe (1942)
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Avec cette chaleur, ais-je besoin de vous le dire ? L’été est là !
Barbecues, petits restos en soirée, cocktails en terrasses, glaces, soleil, plage, … Enfin tout ça, en théorie …
Un petit rappel pour ceux qui l’ignorent encore, je suis … Belge, …
Alors je fais quoi ?
Je pleure tout de suite sur les 38° d’aujourd’hui ?
C’est qu’on n’est pas du tout prêts à ça nous ;
Paaaaaas du tout même.
A cette période, normalement, j’aurais tout autant pu vous la jouer façon Jacques Brel et vous parler « infiniment des brumes à venir et de ce vent de l'est que l’on écoute tenir, … Et des chemins de pluie pour unique bonsoir ; et de ce vent d'ouest que l‘on écoute vouloir »,… en vous parlant du Plat Pays qui est le mien…
Mais bon, pas la bonne saison, pas cet été …
Bon, je cesse immédiatement mes lamentations et j’entame un processus positif pour éviter de flinguer ma balance,…
Déjà qu’elle ricanait à la vue de l’unique pied avec lequel j’osais lui écraser la tronche,…
Michel, mon mari, … (Oui oui il est toujours là) :
- Ma chérie, je t’aime tu le sais mais je dois quand même te dire certaines choses,…
- Pour commencer, pas la peine de jouer au Flamand Rose tous les matins, tu as le même poids sur un pied que sur deux,…
(Naaaan, même pas vrai d’abord,…)
- Et tu sais, tout ce que tu manges en cachette contient aussi des calories.
- Puis, fais un peu de sport aussi, et bois plus d’eau, ça aide tu sais.
Choquée, j’enfile mes baskets neuves - achetées il y a 3 ans - et me voilà partie pour une heure de course, pas celles dans les boutiques hein, celle dans la rue …
Course ? Hum hum, les 3 premières minutes, d’accord ! Puis marche rapide, ensuite marche au pas pour finir totalement exténuée, limite mourante, échouée sur mon lit, … Et, réveillée à 13 heures, le lendemain !
Mais les résultats sont là : 3 repas de sauté. Efficace non !
A moins que ce soit, le sommeil ? Il paraît que "Qui dort dîne".
Heuuu, peut-être ; mais pas pour moi … Mon estomac et mon cerveau sont entré en guerre, … Du coup, je me suis levée épuisée, affamée et d’une humeur …
Déjà qu’avant il ne fallait pas me parler avant mon troisième café …
- Bonjour, bien dormi ?
- Grrrr !
Et même si tous les matins je constate un léger recul des aiguilles de ma balance (oui, elle est vielle comme moi), je déchante aussi vite qu’elles remontent dans l’autre sens ! Raté encore une fois.
Passons à cette autre idée ingénieuse des publicitaires, et ça va sûrement rappeler quelque chose aux plus anciens :
« Buvez – Eliminez »,… Conseil judicieux qui pourrait tenir la route.
Pour boire, j’ai bu, … et j’ai bien éliminé surtout.
Mais n’étant pas Jésus, mon miracle à moi fut le soir même de transformer le vin en vomi ! (Pardonnnn)
Aaarf d’accord, ils parlaient d’eau, eux !
Comment ça m’a mis le moral à zéro tout ça mais le constat est là,… Michel avait raison, mais ne lui dites surtout pas hein …
Je vais devoir être beaucoup plus radicale :
- 112, je vous écoute …
- C’est pour une urgence, …
- Evidemment Madame…
- Je vous explique … Avant les vacances, j’ai ressorti deux ou trois vêtements de l’été dernier,… Mais voilà, un peu de sport m’aurait bien aidé à rentrer dedans. Du coup, j’ai tenté de faire quelques exercices mais certaines parties de mon corps refusaient de quitter le sol et …
- Tuuut Tuuut Tuuut …
- Allo ? ben il avait raccroché, vous le croyez ça !
Bon, vous l’aurez compris, le sport n’est pas vraiment mon ami et si les Dieux voulaient que nous puissions nous esquinter à toucher nos orteils, ils les auraient placés plus haut sur notre corps, vous ne croyez pas ?
Je décide donc d’attaquer la bête de front.
La science pourra sans doute accomplir ce que ma volonté refuse d’admettre.
Bête, c’est exactement ce que je me suis dit en fixant mon miroir.
Je peux vous témoigner d’une chose : les crèmes amincissantes sont super efficaces ... sur mon compte en banque !
Je pense que je vais réécrire le roman de Vincent Engel, mon « Miroirs aux Illusions » à moi, ma vengeance à moi sera dirigée vers toutes ces petites molécules qui ne sont apparemment que mange-graisse.
Allons allons,… Le tableau n’est pas si noir.
Il y a quand même UNE BONNE NOUVELLE, …
Il y a quelqu’un qui m’a dit (et je vous laisse deviner qui) qu’une activité sexuelle quotidienne permettrait de brûler plusieurs centaines de calories,…
Et puisque je sais maintenant que dormir ne me fera pas maigrir, ce dernier et néanmoins judicieux conseil sera peut-être à retenir ...
Finalement, je me suis fait une raison, … Ce n’est pas vraiment que je ne sois trop corpulente, c’est simplement que je ne suis pas assez grande.
Pour rester dans cette pensée positive, un ami m’a dit un soir :
- Tu sais, tu as la bonne taille, tes deux pieds touchent par terre !
Et au final, si mes tous mes efforts me laissent un goût amer dans la bouche, ce sera celui du chocolat noir que j’aurai continué de manger en cachette. Mais chuuuut, c’est mon secret,…
With love,
Jamie <3
Mes amis,
une Parenthèse un tout petit peu sérieuse :
Soyez charitables envers ceux dont le difficile sommeil nourrit la nuit car ils n’ont n'a pas de quoi manger ou boire le jour, pensez à faire un petit geste, en toutes saisons.
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Jour 18 : Witch / Magic
Dans un monde où les gens pouvait naître avec de grandes capacitées et de grand pouvoir, certains choisissait d'user de leur capacité pour faire le mal, comme la Mort Rouge, Drago Point Sanglant ou Pitchinier Black. D'autre comme Furie Nocturne, Dragon Vipère ou le Cossak Joyeux avait choisi de combattre le mal et protéger les innocents. Et d'autre, comme Poulet Enragé et sa sœur la Hideuse Enragée ou Cryo Freeze s'en servait pour s'amuser. Et Hiccup Haddock, dans son costume de Fury Nocturne, passait encore une fois, sa soirée à chasser Cryo Freeze à travers toute la ville parce qu'il avait gelé toutes les canalisations d'eau de la ville.
Problème vite réglé, mais la ville devait se passer d'eau pour la journée. Et il le poursuivait dans le vain espoir de l'attraper. Il le chassait de toit en toit et finalement lui lança un tir plasma qui le cloua au sol. Il se posa à côté de lui.
-Ça suffit, Cryo Freeze. Tu m'as m'accompagner au poste.
Mais Freeze ne bougeait pas. Il restait allongé sur le toit de l'immeuble.
''Merde, je l'ai pas tué, quand même ?''
Hiccup s'approcha de lui et le retourna. Freeze avait les yeux ouverts mais ne bougeait pas. Comme s'il s’était endormi les yeux ouvert.
-Hey, hey, faut se réveiller… Bon sang, ne me dit pas que j'ai encore envoyé quelqu'un dans le coma…
Soudain, Freeze remua et colla ses lèvre sur les siennes. Hiccup mis quelque seconde à réagir et quand il voulut se dégager, Freeze l'entoura de ses bras. Il caressa tendrement la commissure de ses lèvres et le héros, oubliant complètement qui ils étaient respectivement, se laissa faire. Depuis combien de temps n'avait-il pas goutté la compagnie de quelqu'un ? Son job de super héros lui prenait toutes ses soirées et ses journées, ils les passaient à travailler dans la boutique de fleurs de sa mère. Depuis combien de temps n'avait-il pas profité de la présence de quelqu'un de la satisfaction de sentir un corps chaud contre le sien quand il s'endormait ? Ça lui faisait tellement…
Froid.
Freeze s'écarta et Fury Nocturne réalisa qu'il avait les mains prises dans la glace.
-Sale fils de…
-Tatata, fit Freeze en mettant son doigt devant sa bouche. Ne gâche pas ce moment en étant grossier.
-Tu as triché !
-C'est le but, trésor. Faut bien utiliser les atouts qu'on a. Oh, le prend pas mal, mon mignon, t'es le premier à t'être autant approcher de moi. Mais malheureusement… Je ne peux pas te laisser t'approcher davantage. Alors voilà, je pourrais te dire que j'ai juste usé de l'effet de surprise pour prendre l'avantage, et c'est vrai, ça marche à tous les coups. Mais je dois avouer que je préfère quand c'est toi qui me pourchasses, parce que t'es carrément le plus sexy. Beaucoup plus que ce Russe psychopathe. Enfin quoi qu'il en soit, à la prochaine, mon mignon.
Il lui vola un autre baiser et s’enfuit en courant du toit.
Hiccup se rappela qu'il pouvait jeter des tirs plasma avec ses mains et se défit rapidement de ses liens glacés. Quand il redescendit il inventa une excuse autre que la simple réalité pour expliquer pourquoi Cryo Freeze s'était échappé aux policier. Puis quand il eut fini de raconter, il s'envola et atterrit dans une ruelle sombre où il enleva son costume et le fourra dans son sac avant de rentrer chez lui. Il passa la porte de son appartement à 23h37 et soupira en allant se coucher. Mais malgré la fatigue, impossible de s'endormir. Cryo Freeze avait sans le vouloir toucher un point sensible. À quand remontait sa dernière relation ? Avec Astrid au lycée. Puis il était devenu Fury Nocturne, elle Dragon Vipère et ça les avait éloigné. Et en huit ans, il n'avait pas eut de relation. Même pas de coup d'un soir, même pas de flirt avec une jolie caissière ou un joli barman. Rien.
''Faudrait peut-être que je me case, il serait temps''
Immédiatement, la vue de Jackson Overland, le sexy binoclard qui venait prendre des fleurs pour sa mère trois fois par semaine s'afficha dans son esprit. Jackson était gentil, mignon, discret, et s'il n'avait pas eut un emploi du temps aussi chargé, peut-être qu'Hiccup l'aurait invité à dîner un soir. Mais impossible de planifier sa vie quand un appel des force de l'ordre pouvait arriver n'importe quand. Dieux merci, il travaillait pour sa mère et sa mère savait quel activité il pratiquait. Il avait hérité du don de son père qui à sa grande époque, se faisait appeler Thornado. Puis il avait voulu fonder une famille et quand ils y avaient eu d'autres super-héros que lui, il s'était retiré. Pour se faire tuer six ans plus tard quand Hiccup essayait d'apprendre à maîtriser ses pouvoirs et que…
-Non... Non, pense pas à ça… Murmura-t-il en fermant les yeux et en plaquant ses mains dessus.
Mais trop tard. Il revoyait cet scène avec une perfection effroyable seize ans plus tard. Il se recroquevilla et comme souvent quand il y pensait, il s'endormit en pleurant.
Le lendemain matin fut plus que pénible pour Hiccup qui n'avait dormi que quatre heures. Sa mère lui fit remarquer qu'il avait une sale tête et les regards inquiets que lui jetaient les clients. Et ce fut ce jour là, comme par hasard, que Jackson Overland vint prendre les fleurs pour sa mère.
-Vous… Avez eu une courte nuit ?
-On va dire ça, dit Hiccup en se forçant à sourire.
-C'est… C'est votre petite amie qui a du être contente.
-Nan, juste la télé.
-Oh.
Jackson remonta ses lunettes et cacha mal la rougeur de ses joues.
-Et j'ai pas de petite amie.
-Ah.
Jackson essaya de tousser pour se redonner contenance. Hiccup lui tendit ses fleurs et s'accouda au comptoir. Il n'y avait aucun autre client et sa mère était dans l'arrière boutique. Il pouvait bien s'accorder une pause…
-Et vous ? Demanda Hiccup.
-J'ai… J'ai personne. J'ai trop de boulot… Enfin vous savez ce que c'est…
-Malheureusement oui.
Jack lui fit un signe de la main pour lui dire au revoir et s'en alla. Finalement, au moment de passer la porte, il fit demi tour et demanda :
-Ça vous dirait de prendre un verre ? Disons... Vendredi soir ?
-Euh écoutez, j'en sais rien.
-Ah, d'accord… Je veux dire, c''est pas grave, enfin... J'espère que j'ai pas tout gâché…
-Non, non bien sûr… C'est juste… C'est pas que vous me plaisez pas. C'est le cas, mais… Je suis bénévole dans un refuge pour animaux, et quand ils reçoivent des appels pour des chiens errants ou des animaux en fuite le soir, ils ne sont que deux et la procédure veut qu'ils partent ensemble pour le capturer, alors je les remplace…
-Oh. D'accord. Ok. Donc. Jamais le soir, en faite.
-Ouais, le soir généralement ça tombe mal.
-Écoutez, je vais vous donner mon numéro. Comme ça, quand vous êtes libre, vous m’appelez, okay ?
-D'accord, fit Hiccup en souriant. Pas de soucis.
Jackson lui fit un petit sourire timide avant de partir. Hiccup le regarda faire en souriant et soupira de contentement en regardant le numéro.
Il pouvait bien se permettre un peu de détente, non ?
Et le sort en décida autrement. Deux soir après, quand arriva 22h et qu'il pensait qu'on ne l’appellerait plus pour la nuit, il essaya d'appeler Jackson mais tomba sur le répondeur. ''Bonjour, la personne que vous essayez de joindre n'est pas disponible. Merci de laisser un message après le bip.''
-Bonsoir, Jackson, c'est Hiccup, du magasin de fleurs. Écoutez, voilà, j'ai ma soirée de libre, visiblement, et je voulais savoir si vous voudriez prendre un verre avec moi. Enfin si vous pouvez. Euh… Bonne soirée.
Il soupira en raccrochant et regarda sa série sur sa toute petite télé. Et cinq minute plus tard, elle fut interrompu par un flash infos. Cryo Freeze avait décidé de faire geler en plein mois de juillet.
Hiccup soupira, sa soirée définitivement en l'air et alla chercher son costume de Fury Nocturne avant de s'envoler par la fenêtre.
La couse poursuite dura moins longtemps, cette fois et il finit par le piéger dans un entrepôt désaffecté à la sortie de la ville.
-Rend toi, Freeze, soupira Hiccup, désabusé.
-Eh bien, tu pourrais mettre un peu plus d’enthousiasme.
-Désolé mais j'aurais pu avoir un rencart, ce soir et… Ne change pas de sujet !
-Tiens, en parlant de rencart…
Freeze jeta une giclée de glace sur l'une de ses ailes et Hiccup cria de douleur. Mais Freeze, pas le moins du monde accablé de regret, sortit son téléphone.
-Voyons s'il m'a appelé, ce soir.
-Hein ?
Freeze lui gela une de ses jambes contre le mur.
-Le mec trop mignon sur qui j'ai craqué. Ah, il m'a appelé ?
Il écouta le message, et Hiccup, grâce à son ouïe bien développé, n'eut pas de mal à reconnaître sa propre voix.
-C’est pas possible…
-De quoi ?
-Jackson ?
Malgré le masque, Hiccup vit qu'il pâlit.
-Comment tu m'as appelé ?
-Jackson c'est toi ? Mais tu es Cryo… Mais c'est pas vrai?!
Freeze s'approcha de lui et lui retira son masque ;
-Hiccup ?
-Mais tu es… Tu es complètement différent !
-Et toi alors ? Tu es tellement mignon et sexy avec ton tablier… Pourquoi faut-il que tu sois…
Hiccup fit fondre la glace de son ail avec un tire plasma en essayant de ne pas se l’abîmer. Et d'un coup de pied, il en leva celle de la jambe. Jackson s'écarta de lui et leva les mains en position de défense.
-Nan, attend recule… Et tu m'a mentis ! Tu ne bosses pas dans un refuge pour animaux !
-Et tu croyais que j'allais te dire que je suis un super héros ? Et toi alors, la comptabilité ?
-Tu croyais peut-être que j'allais t'avouer être un clochard !
Ils se contemplèrent en arrêtant de hurler. Puis soudain, comme frappé par la foudre, ils se jetèrent l'un sur l'autre et s'embrassèrent à pleine bouche. Ils essayèrent de s'arracher mutuellement leur combinaison et quand les sirène de police se firent entendre, ils s'écartèrent.
-Putain, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
-Une grosse connerie, répondit Jackson.
Ils ramassèrent mutuellement leur morceaux d'armure et leur masque et se regardèrent. Ils entendirent les policiers essayer de forcer l'entrée et Jackson demanda :
-On fait quoi ?
Hiccup ne savait pas si c'était à cause du retrait du masques mais il lui sembla que la personne qu’il avait en face de lui n'était plus Cryo Freeze, simplement Jackson Overland, qui venait chercher des fleurs pour sa mère trois fois par semaine.
Avant même de s'en empêcher, il l'attrapa par le bras et le serra contre lui.
-Accroche toi à moi.
Jackson ne se fit pas prier et s’agrippa à lui comme à une bouée de sauvetage. Hiccup décolla et une fois loin, il vit que les forces de l'ordre réussirent à rentrer dans l’entrepôt.
D'habitude, quand il rentrait chez lui, il se posait plus loin et se changeait en rentrant par le bus. Mais ce soir là, il rentra directement par la fenêtre et posa Jackson en plein milieu de son petit salon.
Ils n'échangèrent pas un mot et continua ce qu'ils avaient commencé dans l’entrepôt. Et ce soir là, Hiccup comprit à quel point il avait cruellement manqué d'un corps à ses côtés, à enlacer dans le noir. À aimer dans la nuit. Pour la première fois depuis longtemps, il ne cacha pas ses ailes. C'était tellement agréable de se sentir désiré avec tant d’ardeur. Mais malgré tout, Jackson semblait émettre des réserves. À chaque fois qu'Hiccup voulait attraper ses mains, il les écartait. Il évitait soigneusement de le toucher.
-Qu'est-ce qui se passe ?
-Je peux pas te toucher.
-Ça risque d'être compliqué tu crois pas, rigola Hiccup en dévorant son cou alors qu'il allait et venait dans son corps.
Il essaya de lui prendre la main, mais Jackson l'enleva et Hiccup s’arrêta de bouger.
-Jackson…
-Je gèle avec ses mains, Hiccup. Je peux tuer avec ses mains. J'ai déjà tué et… Je ne veux pas… Je ne veux pas que ça t'arrive.
S'il avait été choqué par ce qu'avait dit son amant quand il avait déclaré avoir tué, il sut aussitôt que ça n'avait pas été voulu.
-C'était un accident.
-J'étais tout jeune et avec ma sœur… On jouait… Et sans faire exprès j'ai… Je l'ai touché Elle a gelé aussitôt. Je l'ai pas fait exprès, je… Je l'ai pas fait exprès…
Il mit ses mains devant ses yeux pour cacher ses larmes, mais Hiccup les prit doucement.
-C'était un accident. Tu n'es pas le seul à qui ça arrive…
Il soupira.
-Ça m'est arrivé, aussi.
-Ah… Ah oui ?
-Mon père. Il m'aidait à maîtriser mes pouvoir et on s’entraînait au tir… Et à un moment j'ai commencé à paniquer en voyant que mes mains ne s’arrêtaient plus. Mon père a essayé de me calmer et je lui ai tiré dessus…
Il s'écarta et souffla un bon coup en retenant ses larmes en s'allongeant. Jackson posa son visage contre son torse, les yeux encore humide et Hiccup soupira.
-Écoutes, ce qu'on a fait… Quand on était jeune...C'était des accidents, d'accord ? On a pas besoin que...
-Tout les jours j'y pense, déclara Jackson.
-Moi aussi.
Ils se turent un instant, plongés dans leur passé et Hiccup eut soudain une idée Il attrapa la main de Jack qui essaya de la retirer, mais Hiccup la serrait.
-Hiccup, non…
-Gèle.
-Non, non, non…
Jackson commença à paniquer.
-Non, Hiccup, si je fais ça tu vas perdre ta main.
-Laisses-moi essayer un truc…
-Non,
-S'il te plaît. Juste un peu.
Il relâcha sa main et tendit la sienne, paume vers le haut.
-Mets-y un peu de glace.
-Hiccup…
-Juste un tout petit peu.
Jack soupira et s'y résolu. Grâce à ses pouvoirs, Hiccup la fit fondre. Il en mit un peu plus et Hiccup la fit fondre aussi aisément. Il se concentra pour créer une masse de glace plus forte et Hiccup en profita pour attraper ses mains.
-Non, cria Jack.
En quelque secondes, Hiccup avait les mains complètement gelées. Il sentait le sang à l’intérieur de ses veines refroidir.
-Qu'est-ce que t'as fait…
Hiccup lui attrapa doucement la nuque. Il le força à le regarder pour le calmer.
-Regardes.
Avec ses pouvoir, il fit fondre la glace et retrouva l'usage de sa main.
-Comment…
-Je peux augmenter la chaleur de mon corps. Mes pouvoirs viennent de là. Et des ailes que j'ai dans le dos.
Jackson attrapa sa main, ayant du mal à y croire et serra Hiccup contre lui.
Au petit matin, ce fut une série de coups sur la porte qui réveilla Hiccup. Il s'enroula dans un peignoir et alla ouvrir. Il tomba sur le mari d'Astrid, Eret, qui était commissaire.
-Eret ?
-Salut. Écoutes, les collègues ont dit que tu avais disparu hier soir, après avoir pourchassé Cryo Freeze, alors je voulais être sûr que tout allait bien.
-Ouais, ouais, fit Hiccup, l’esprit encore embrumé par sa nuit d'amour et du manque de sommeil. Je suis juste… C'est la deuxième fois d'affilé qu'il me file entre les doigts.
-Ouais… Mais faut pas te miner tu sais, il échappe à tout le monde. Même Nick et ses méthodes drastiques non rien donnés.
-Ouais… J'ai juste l'habitude de réussir, c'est tout. Écoutes, j'ai pas beaucoup dormi, ça ne t’ennuie pas qu'on remette ça à plus tard ?
-T'inquiètes, pas de soucis. Je voulais être sûr que tu allais bien. C'est tout.
-Merci.
Eret lui fit un signe de main avant de s'en aller et Hiccup referma la porte. Il s'affala dessus et se passa la main sur le visage. Dans quel situation il s'était mis… D'abord, il laissait filer son ennemi parce qu'il se faisait embrasser, ensuite il découvrait que son ennemi était l'homme qui lui plaisait et par-dessus le marché, il couchait avec.
-Il est partit ? Demanda une voix timide.
Jackson apparut caché derrière un coin de couloir.
-Oui.
Jackson vint vers lui et se colla dans ses bras et Hiccup l'enlaça.
-Comment on va faire ? Demanda Jackson.
-Comme tout le reste j'imagine, soupira Hiccup. On va faire avec.
La suite au prochain épisode !
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La liqueur
Voilà, c’est fait
J’ai tout envoyé
Peut-être faudrait-il ?
Ou encore non,
Peut-être ne faudrait-il pas ?
C’est un début qui commence.
Et, tous ces cuistres de cour me font bien cette offrande :
Vous ne serez en vie qu’en cas de peine
Impossible de distancer cet écrit de celui de cette femme :
Vous ne serez suivi qu’en cas de peine
Quelle stance invoquée ?
Je ne sais plus laquelle commençait pour ce docteur Cottard.
Ah oui, ça y est.
La peur de nourrir le plus beau des projets m’a fait prendre la mort pour réponse de ces dieux oublieux de mes souhaits : que ces corps marrants puisent encore le salaud. Celui-là qui frottait toutes ces nuits à la lueur d’une chandelle morte n’offrait qu’un mouvement au poids de ces cils : Fermer.
L’accord infini troublé ne saurait sortir une nouvelle cimaise moulée pour ce plafond.
Elle a connu le L de Louis, le N de Nap’ et depuis 200 cycles des astres, c’est le R qui rayonne.
Marie-Antoinette, Watteau, Maeterlinck, à qui correspondront ces prochaines lettres ?
Quelles sont celles qui pourront nous faire cuire ?
Champollion a eu le mérite de découvrir d’autres signes bien plus forts que ces vingt six présences mal accompagnées à ces pieds.
Ce sont pourtant eux qui me hantent, me font couper tant de mots.
Ainsi choisis.
Cette nuit encore,
Perturbé par ce fort,
Comment écouter ces cloportes;
Comment faire d’un rêve le chenal pour chacun ?
Quel étrange rêve ont-ils tous évité ?
Quel est cet art ?
Celui de la manip’ des fous ?
A quoi bon taper ?
Je ne suis que l’écritoire d’une dupe, et ce constat me confesse : nous serons bien mieux à Paris. Tout y est calme aujourd’hui; plus personne ne sort.
Croire encore aux pièges tendus, c’est se donner le rôle du père.
Celui qui fait : “ Coucou, Coucou. »
Voilà, c’est lui le docteur Cottard aujourd’hui, une espèce d’intrusion où l’histoire fait baisser la tête aux hommes sans sous.
Nous leur ferons un buffet ? Qu’en penses-tu ? Quelques mignardises suivies d’une sottie ?
Par-fait !
Voilà qui est décidé ! Pardon dessiné !
Le jour ne voulait plus se blottir contre le sein chaud du nuage. Il préférait résister, se lover derrière la dune dans l’attente des déboires, leurs fins.
L’industrie était morte.
Leur terre était brûlée.
Leur semence les rendait fous.
Ils n’iraient pas plus loin que la nuit.
Ils devraient entendre.
L’appel sous leurs pieds.
Vous êtes des vers de terre, tout en vous appelle le jour, vous reculez, vous vivez dans une photo devenue cadre de vie.
Je vous invite à répondre. Quelle serait la meilleure histoire ?
Quel serait un meilleur début ?
Vous ne savez pas ?
C’est pourtant simple. Au début était le verbe. Vous en êtes un morceau. Et cherry on the cake. Tout ce que vous faites, tout ce que vous dites s’enregistrent dans le corps, dans le corps et ce poumon qui respire n’est pas le seul à comprendre.
L’air vous manque. Vous êtes prisonnier de ce peuple.
Tout en vous, rien en deux.
L’énigme est écrite.
Apprenez à la lire.
Ce début a été écrit en 1492 par César Prévot, connétable de la ville de Liège. Il ne savait pas à l’époque, que tout séditieux, factieux ou tout retors au pouvoir de roi se ferait couper. Les deux mains, le pied et pour les plus bavards, on pouvait également attendre que la langue soit séparée de la tête. Tout ordre non respecté, un membre retiré. La loi longue du retrait bien connu sur le champ de bataille trouvait une nouvelle application pour les habitants de toute la cité; et la chambre consciencieuse et dévouée avait pris connaissance de toutes les difficultés.
Si l’impôt n’était plus payé, plus de déni, plus de pourpoint et encore moins de sort à jeter. Les parapheurs, les lettres, les lignes avaient donc pris les habits de la règle.
Tous s’y conformeraient.
La majeure part de la muraille qui entoure la cité n’était composée que de basalte. Les autres princes venaient d’une cité proche du Rhin avec laquelle ils n’étaient plus en conflit.
Voilà que ce jour arriva.
Notre bon César certain que ces princes pourraient mieux tenir selon ce nouveau procédé essaya cette lettre à la chambre.
Depuis dix lunes déjà j’ai commandé un nombre de pierres suffisant à faire tenir de nouveaux remparts. La cité n’en sera que mieux protégée.
Votre bien dévoué,
César Prévôt.
La réponse se faisait attendre, si tant et si bien que César préféra partir pour une autre cité. Il avait appris, tout petit déjà que les heures où les ordres arrivaient n’étaient jamais un bon moment.
Il préféra donc ce matin de mai ouvrir sa porte. Le seuil franchi, il se rendit compte que l’ouverture de la porte étaient égale à la taille d’un mur des remparts que la chambre s’apprêtait ce matin-là à comprendre.
La question ne s’arrêtait plus à discourir certes sur un ton courtois, que la vacance du pouvoir était bien une étrange danse de gestes devant laquelle ils n’arrivaient plus à se courber. Jouer le jeu pouvait-on encore entendre de ce côté de ce coin de l’hémicycle où ce petit homme gras aux lèvres roses comme un bouton de tulipes campait. Il avait passé la nuit à regarder la carte dessinée par le rapporteur de l’expédition de Sicile. Aucune trace d’or ou de pierres précieuses, rien du tout. Une femme y avait été reportée, son existence, ses traits, tout ce qui pouvait correspondre à l’idée que les nymphes et les fées décrites par les contes étaient des réalités de ce côté-ci de la Méditerranée.
Il n’était plus seulement question de savoir si le descriptif et les connaissances rapportées étaient authentiques. Elles avaient été identifiées par le capitaine de l’expédition.
Tout était vrai.
Lettre du rapporteur de l’expédition.
Depuis deux nuits déjà, nous sommes amarrées à proximité d’une côte qui nous offre les splendeurs de la mer.
Quelques femmes venaient le soir accompagnées de leurs nouveaux-nés pour nous donner à manger. Certains d’entre nous atteint de dysenterie ont besoin de prendre le repos nécessaire après toutes ces nuits passées sur la mer.
Personne ne sait encore si nous pourrons repartir.
La poupe du navire endommagée ne nous permet plus de franchir le moindre mètre.
Carnet de voyage du rapporteur de l’expédition
Je ne sais plus comment faire, encore moins à quel type de saint me confier. Tous ces hommes m’ont déçu. Je croyais qu’en partant, qu’en prenant la direction de ce sud que mon père m’avait décrit était l’eldorado d’une vie. J’aurais apprécié qu’ils me disent que ce mousse que j’allais devenir deviendrai également le plus grand menteur par voie d’écriture. A quoi sert d’écrire tous ces mensonges. Nous n’avons rien trouvé qui puisse intéresser cette cour, mais nous, nous avons trouvé le logo, des femmes aux yeux couleurs d’un soleil recouvert d’une lune sans ciel …
Ces femmes, oh oui, ces femmes.
Peut-être au début n’avaient-elles par compris que nous resterions. La majeure partie d’entre nous préfère attendre. A quoi bon retourner sur la mer ?
Je n’ai plus une seule goutte.
La flasque. Comme une teinte de métal au-dessus des peaux.
Comment retirer ce mouflet ?
C’est pourtant simple comme le bonjour.
Au début.
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Milford Sound, or being this Klaus to not having such a good day
Avant de commencer le récit de cette charmante journée à Milford Sound, je tiens à raconter une aventure un peu wtf qui m’est arrivée cette nuit. J’étais tranquillement en train de dormir lorsque je me suis réveillée en sursaut, le coeur battant, tirée de mon doux sommeil par l’impression que le sol était en train de trembler. Les tremblements de terre étant assez courant en Nouvelle Zélande ça aurait pu être plausible… si ce n’était pour tous les autres résidents de la chambre, encore profondément endormis. Ce petit épisode m’a bien occupé pendant 10min durant lesquelles je n’étais pas très très sereine, ce qui ne m’a pas empêché de sombrer à nouveau dans les bras de morphée. Je mets le coup de stress surprise de ce non-évènement sur le dos soit 1) De l’overdose de pizza de la veille et de l’avant-veille, soit 2) Des lits superposés en carton de l’auberge qui donnent l’impression qu’ils vont s’écrouler lorsque quelqu’un se retourne ! Voilà. C’est tout pour moi. Enchaînons.
Milford Sound ! Encore un “must-do” de la Nouvelle-Zélande si l’on en croit les nombreux sites et guides que j’ai eu le temps d’éplucher depuis que l’idée de partir dans ce joli pays a germé dans mon esprit. Situé dans la région des Fiordland (ça se tient), sur la côte Ouest de l’île du Sud, Milford Sound est un fjord réputé pour sa beauté naturelle dont on peut profiter via des croisières de quelques heures. La route aussi vaut le détour, et c’est le cas de le dire puisqu’il faut plus de 4h depuis Queenstown pour atteindre le fjord et que le dernier tronçon se résume à de toutes petites routes vallonnées. Du fait de la distance entre Milford et Queenstown Oriane et moi avons préféré opter pour une excursion organisée à la journée plutôt que de se fatiguer à conduire pendant 8h.
C’est donc pour cette raison que nous nous sommes retrouvées à attendre le bus de la compagnie Go Orange, muffin à la main et jus de fruits sous le coude, un peu avant 9h ce mercredi 27 décembre. A l’heure prévue est apparu notre véhicule pour la journée et son vaillant conducteur : Klaus ! Et pas de Bullshit cette fois-ci, il est bien d’origine allemande et il s’appelle bien Klaus. Plusieurs stops dans Queenstown pour récupérer nos compagnons d’excursion (pas tous hélas, puisque certains ont oublié de se lever… à 200$ la journée on a quand même une pensée émue pour eux) puis c’est parti direction Te Anau pour une pause repas avant de rejoindre Milford Sound.
Les - longues - heures de route sont fort heureusement occupées par l’humour et les anecdotes de notre chauffeur. En bonnes premières de la classe nous nous sommes posées juste derrière son siège et rigolons à ses blagues pour qu’il se sente moins seul. On ne fait cela dit pas que rire puisqu’une petite sieste, inhérente aux trajets en bus, nous surprend peu après notre départ.
Oriane a d’ailleurs perfectionné sa technique de sieste en bus...
Arrivés à Te Anau on a tout juste le temps d’aller acheter de quoi pique niquer et de faire le tour du magasin de souvenirs (pourquoi couper aux traditions ?) avant de repartir. Klaus nous annonce que si l’on a des coups de téléphone à passer c’est maintenant parce que dans 5min on entre dans le dernier tronçon du trajet jusqu’à Milford. Or, ce tronçon, en plus d’être composé de toutes petites routes où l’on ferme les yeux quand deux bus se croisent, n’a pas de réception téléphonique. Autrement dit on déconseille fortement à tout le monde de tomber en panne ici.
Avant Milford Sound on fait quelques arrêts “touristes” : un dans une prairie avec les montagnes autour :
un autre près d’un petit lac réputé pour refléter comme un miroir tout ce qui l’entoure, sauf que les jours de vents ça donne…
...ça
et le dernier près d’une source où tout le monde remplit sa bouteille de cette belle eau pure, glaciale et glacière :
Enfin, on arrive aux portes du sound : un tunnel de 800m auquel on ne peut accéder qu’une voie à la fois. Encore un endroit sympa où tout le monde rêve de tomber en panne ! 20min plus tard et nous voici au parking de l’embarcadère. Klaus nous distribue deux petits cartons : l’un pour pouvoir accéder au bateau, et l’autre pour pouvoir accéder à la part de CARROT CAKE OFFERTE *-* ! On se précipite donc sur le quai pour trouver notre navire et ils ont bien fait de le colorier en orange parce qu’au milieu des 5 autres bateaux de croisières d’autres compagnies on aurait pu se tromper si ce n’était pour la couleur caractéristique (et bien pétante) du groupe.
En voiture Simone, c’est parti pour la découverte du fjord ! On se cale au soleil, dans les poufs situés sur le premier pont (on a tenté celui du dessus mais au premier coup de vent un peu tendu on a compris que ça n’allait pas être possible).
Vous pensez peut-être que j’abuse à propos de la force du vent mais 10min à peine après notre départ Oriane a vu sa jolie casquette blanche s’enfoncer dans les profondeurs du fjord (façon Jack dans Titanic) suite à une grosse bourrasque. En même temps, le carrot cake au creux de ses mains a coupé court à toute tentative de sauvetage de casquette... On pleure cette soudainement disparition environ 5 secondes avant que notre esprit ne soit trop occupé à admirer ce qui nous entoure pour y penser plus longtemps. On s’émerveille devant les chutes d’eau, les falaises (“Ohlala j’irais bien escalader tout ça” - ma soeur, cette sportive), les familles de phoques et le paysage pendant une heure avant que le navire ne nous ramène au port. Mon seul regret ? Ne pas avoir pu profiter du rab de gâteau à la carotte.
De retour dans le bus on retrouve nos places au premier rang, juste derrière Klaus. C’est cette place privilégiée qui nous permet d’entendre en avant-première une des alarmes du bus se déclencher, alors même que l’on s’apprête à rentrer dans le tunnel une voie. D’autres chauffeurs se seraient peut-être arrêtés pour vérifier ce qui se passait AVANT de s’engager dans ce tuyau de 800m avec aucune issue de secours, mais pas Klaus, ah ça non ! Il murmure un rassurant “what the fuck” avant d’enclencher la seconde et d’entrer dans le tunnel. Bon. Autant dire qu’à ce moment là on avait plus du tout envie de faire la sieste avec Oriane. Dans ce genre de situation on a un réflexe trop mignon toutes les deux : en plus de bien serrer les fesses et de prier tous les dieux que l’on connaisse, on se prend la main et on serre fort fort fort. Parce que oui, si on crève, au moins on crève ensemble ! 800m c’est long, surtout quand plusieurs voyants du bus clignotent rouge et que l’on est bercé par la douce mélodie du système d’alarme, mais au final on voit la lumière de l’autre côté et on en ressort indemne. Pour je ne sais quelle raison l’alarme et le clignotement cessent et l’on pense s’en être sorti.... jusqu’à 1km plus tard où le bus s’arrête purement et simplement en pleine montée. Au milieu d’un virage. Yeeeees.
Félicitations à Klaus qui a l’air de prendre ça avec calme et philosophie (“oh shit, oh no… come on…. well... ok.”) et nous explique que le levier de vitesse est bloqué en 4ème et qu’il ne peut pas non plus mettre la marche arrière pour dégager le passage puisqu’il n’est pas sûr que les freins répondront. Bien bien bien. Eh bien plus qu’à appeler la dépanneuse hein ? Ah mais oui c’est vrai, il n’y pas de réseau ici. BIEN BIEN BIEN. Klaus descend du bus pour demander aux automobilistes nous doublant (dans le virage sans visibilité oklm détendus du string ça va qu’il n’y a pas grand monde sur ces routes) de contacter la compagnie Go orange dès qu’ils auront rejoint la civilisation pour les informer que nous sommes bloqués au milieu du trou du cul de la montagne.
Et à partir de là c’est la débandade ! Tout le monde commence à s’impatienter, à se mêler de tout (big up à la team de papas chinois qui sont allés fouiller dans les papiers du véhicule et la liste des gens présents au lieu de garder leur cul sur leur siège) et certains abandonnent même le navire pour aller faire du stop, se promener ou monter à bord des rares bus d’autres compagnies ayant encore de la place.
Nous on est étonnement plutôt détendues, attendant que les ingénieurs de la route qui nous ont rejoint fixent le problème, même si au bout d’un moment on décide de voir ce qu’on peut faire pour aider. C’est comme ça qu’Oriane se retrouve à faire la circulation, armée d’un panneau stop et de son plus beau sourire !
swag
Après plus de 2h à l’arrêt, la maréchaussée de la montagne réussit à réparer le bus (ou du moins à contenir le problème…), nous permettant de reprendre la route. Il ne reste plus que la moitié des personnes présentes ce matin, et tant pis pour ceux qui sont partis avant : ils louperont le repas du soir à Te Anau, offert par la compagnie ! C’est fish&chips à volonté en attendant que le patron de Go Orange lui-même vienne depuis Queenstown jusqu’ici pour prendre le volant après Klaus, qui a déjà conduit plus de 10h aujourd’hui. La fin du trajet se fait donc de nuit et probablement au dessus de la vitesse autorisée, mais après la journée que l’on a eu personne ne se plaint (notamment parce que tout le monde dort) ! Retour à l’auberge, il est minuit, juste le temps de dire bonne nuit à Klaus et on file se coucher. Demain on reprend la route !
#klaus t'es un vrai#quelle journée#c'était bien joli#c'était bien rigolo#passion carrot cake#passion circulation#passion panne au milieu de nulle part#passion sieste dans le bus#passion bouffe gratuite#milford sound#go orange#nouvelle zélande#les soeurs debiez en NZ#3moisauboutdumonde
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Plus que beaucoup de travail et on aura enfin un roman
« Tu crois qu’il est mort ?
« Peut-être, peut-être pas, même si son cœur s’est arrêté il est peut-être plus vivant qu’on le sera jamais...
On a continué comme si de rien n’était, la goutte de trop, nous proposer sa came… à nous ! des gens saints ! Quelle beau gâchis ! Sa maman fit tant d’effort pour mettre au monde… je me laisse emporter… Le vrai problème, Lisbonne en hiver ça mouille... faut porter des godasses…. bien étanches... bien dures... le voilà bien le drame ! qu’il a emporté la mâchoire ! sans cette pièce ça marche terriblement moins…
Faut tracer tranquille, Lisbonne la nuit en hiver c’est bien paisible, c’est plutôt bien la précipitation qui nous ferait finir au cabanon. Quelle sale histoires, enfin...
Je suis pas Raskolnikov et mon comparse c’est Jules, c’est le flegme. Quand on bat pavé de nuit c’est pas chercher les ennuis, pas la croisade. On s’ennuie raide depuis qu’on a arrêté de se dessouder le crâne. On est sobres dans l’histoire. Même si on doit l’écrire : nous sommes les gentils.
« Putain Jules, tu crois que l’amour c’est de la défonce tu penses ?
« Chais pas mec, le truc c’est que c’est déjà dur de pas s’allumer une clope pour l’effet dramatique...
« Ouais, c’était pas très digne des plus grands écrivains, trop cliché. Hé t’sais quoi ? J’ai une idée !
« Quesaquo ?
« On a qu’à dire qu’on fait gaffe ! Quand y en a un qui tire l’autre surveille et empêche les choses d’aller au-d’la du raisonnable !
« On a qu’à dire ça, ça me paraît propre.
On tope et on continu. On a tout arrêté, le salariat, la téloche, l’internet, l’alcool, la clope… On s’autorise guère que les chaires. On peut bien bouquiner mais sans fric tout ça se corse.
« Tché ! On a oublié de vérifier si il avait du fric !
« Saloperie ! On y retourne !
« T’es sûr ? Ça sent un peu le daubé comme plan…
« T’as une autre idée ?
« Bon argument !
Ça...plus les idées qui m’étouffent... On peut tout de même pas arrêter de bouffer... on y retourne. Quel beau charnier ! J’ai un peu envie de vomir... les morts ça se vide… et les fluides ça sent... Jules… il s’en fout, fouille dans la pourriture du type qui fut latente puis concrète... c’est ça le vivant... sauf que le quelconque du vivant mort il n’a pas quarante doublezons pliés dans la poche arrière.
Nous voici refait, on a gagné tous les deux… par accident… ce qu’on gagnait époque soumise.
« Eh tapette ! Devine quoi ? Y respirait encore !
« Dieux est grand… Avec tout ce sang qu’y perd y en a quand même plus pour bien longtemps.
« Bigotte !
« Pharisien !
Le travail… Parlons-en… C’est la raison pour laquelle on se trouve ici-bas… soyez-en sûr, on y bitte rien au portugais. Seulement il faisait beau. Toute façon quand on est prolo un endroit vaut bien un autre... Certain pensent que le foyer c’est la famille… là on s’enracine. Nous, on écoute pas aux rumeurs. Nous sommes des individualistes. Le travail donc, c’est ça qui nous a fait nous rencontrer le grand Jules puis moi. On était là dans la facilité, job con, logement gratuit… Seulement quarante heures semaines… sans compter le déjeuner et la route. C’est le genre de fatigue qui fait changer d’avis. La fatigue du travail, au service du grand capital… qu’elle est malsaine ! pleine de toxines ! à rester assis… d’enchaîner autant de clopes sédatives que faire se peut dans le temps de promenade qu’on a moins qu’au mitard. Une missions de s’éclipser sans cesse aux chiottes, pas trop longtemps pour pas se faire gauler… pour faire fondre du caramel friable. Tu gardes tout dans la paume, tu rajoutes trois quart d’une clope, feuille, tu retournes, carton puis tu roules. Des records de vitesse qu’on devait faire, plus de stress dans la pause que dans le turbin ça-même ! infamie ! Tout juste pour s’empester, finir tout sec des muqueuses, affamé de rien branler. Au moins on avait l’impression de moins sentir les coups du téléphone toute la journée. Les gueulades ! Les insanités ! Et on était vils… jamais le droit à un mot plus haut que l’autre… on était pas là pour nos pommes ! ça non ! On était la compagnie ! Et ça veut dire être sympa… plus que tu l’as jamais été avec ta propre mère. Et on a obtempéré… tant qu’on a pu, on était pas indispensables mais on était vils. Il y avait des bon côtés apparemment, on a pas le droit de se plaindre quand c’est mieux que pire. Les petits africains qu’on nous disait, ils sont bien malheureux, eux ! Ils ont pas tout le luxe de notre vie bourgeoise de l’occident, eux ! Sauf que les petits africains… Ben on les a jamais au téléphone. Croyez-moi, j’en aurais à leur en demander aux petits africains ! A ces ordures qui volent toute la compassion du monde mais dont tout le monde en vérité se fout !
Comme ça les mois ont passés, les saisons ont passées, pluie, vent, soleil, vent, pluie, brouillard. Sauf qu’au Portugal, allez voir ce qu’y s’écrit au Portugal – Dans le poulailler qu’il ne quittera que pour mourir, le coq chante des hymnes à la liberté parce qu’on lui a donné deux perchoirs-, faut bien avouer que ça donne à réfléchir. Nous sommes des misérables, on a toutes les chances de le rester si on suit les règles, alors on ne risque pas grands chose à ne pas les suivre. Nous n’avons aucune chance, saisissons-là ! J’ai pas pris plus de quelques mois supplémentaires pour convaincre Jules, sans lui j’y serait encore et sans moi il y serait encore.
Voilà comment on finit par arpenter le pavé lisse et glissant en tirant une subsistance pas si frugale directement de la poche des mécréants bien assez nombreux. C’est beaucoup moins douloureux pour l’âme et pour le corps et Lisbonne est tout à fait adaptée aux inconvénients d’une vie malhonnête.
‘Fin c’est comme tout, c’est du tout relatif ! La fabrique d’absolu ce n’est qu’un livre, encore un, un de plus qu’on peut empiler joliment sur une étagère poussière, un coin pour les russes, un coin pour les français, un coin pour les états-uniens et un coin pour les « divers », ça sert à ce que les invités puissent apprécier l’immensité de la culture de leurs hôtes cosmopolites. L’immensité de l’accumulation ! Faire des petits tas de choses inertes, montrer du matos ! Peut pas dire ce qu’on a l’esprit qu’est vide alors montre ce que les autres ont à dire à notre place, la psyché toute pleine d’écho… on a un hôtel où on rentre une fois qu’on en a plein les jambes. ‘Fin un hôtel, plutôt une piaule pas très sûre dans un endroit pas très sûr mais abordable, quartier Intedent, deux sac à dos posés dans un coin et deux pageots d’enfant bien séparés. Je me dis :
« T’as raison, on peut pas rester tout minable comme ça, va falloir penser à se trouver à s’arsouiller sous peu.
« Ouais mec, des semaines qu’on a pas caresser de près une de ces créatures odoriférantes… Le problème c’est comme qu’on faisait avant, suffisait de se rendre dans un de ces lieux anathème, de boire des tonnes de gnôle, de cibler celles qu’en faisaient autant, c’était pas si pénible, surtout pour le temps que ça dure ! Dis-moi hombre, c’est quoi ton idée brillante pour gibouler en toute conscience de soi ?
« Pour sûr qu’un changement de paradigme demande un changement de paradigme… J’ai une idée et on pourra vérifier si demain elle est brillante, au pire ça fonctionne.
Sans plus de cérémonie on éteint la lumière et je fait semblent de dormir pour que le vrai sommeil daigne. Je peux pas dire que je dors très bien, aujourd’hui j’ai refroidi un zigue, c’est pas la première fois mais un parlant... c’était ça la nouveauté, c’est pas tellement le principe, c’est surtout qu’est-ce que ça schlingue la mort, je pense pas que je pourrai jamais m’habituer à ces relents. Ce n’est pas par choix, trop souvent par la destruction quand on a décider de prendre ce que la vie nous doit. Trop de chalands pensent qu’il y a véritablement des règles, des dogmes, des bonnes pratiques… Mon bref passage dans le monde immaculé de l’entreprise mondialisées a terminé de me convaincre du contraire. J’ai pas l’étoffe d’un héros du prolétariat, j’ai pas l’intention de retenir mon souffle toute ma vie pour payer le crédit de mon crédit pour finalement trouver la liberté débilitante dans le monde à la fin vidé de sa substance salariat et ma bouche vidée de toutes ses dents. Je prends mon pain blanc maintenant et le monde est bien assez riche pour qu’il y en ai toujours… C’est ce que je me dis et je m’endors.
Début de journée...rien plus enfer... d’aucuns aiment ça... ça chante... moi dans mon sommeil j’oublie de respirer. Principe de réalité... la première inspiration du réveil, douloureusement en vie ! systole bam bam ! un fardeau à porter… ça s’arrange pas, surtout quand on sait. La binocle focalise… le jour est bien... gris de janvier. aujourd’hui c’est le plan, va falloir être désinvolte.
Sur l’autre pageot ça pétarde ! pas problème ! J’ai bien le temps de me risquer vers la salle d’eau du palier. Ça coule froid, des choses à penser… L’homme ressent le bonheur quand il est dans une situation qui peut durer toujours, merdique ou l’autre. Séant, on aime peu la constance ! surtout pas la queue dans la poche. Retour dans la carré. Jules sur ses quilles :
« Bien le bonjour pied gauche ! bien le bonjour pied droit ! sacré humeur ici ! on attends bien de savoir ce que t’as comme idée si sobre et immaculée pour nos-zigues !
« C’est saisissant de voir comment tu peux si bien te passer de café, très chère peluche.
« Assez Tardieuzerie ! Parait-il qu’on a un plan tout du moins distrayant !
« Pour le moins ! Enfile voir tes nippes les plus misérables et garde donc ta tête bien grasse, surtout soit pas trop radieux. Aujourd’hui nous sommes des artistes !
Même pour nous ce n’est pas simple d’avoir l’air torturés, c’est qu’on souffre tout de même pas mal moins… Enfin on fait au mieux : moi face cernée violet et cheveux débroulure, fringues froissés et tâchés, Jules teint blême, falzar troués derrière et barbe noire.
Mieux vaut pas prendre le petit déjeuner, on perdrai notre exsanguité de bon aloi, les vrais caves ça ne mange pas, pas par manque d’appétit... par Dégout ! On se rend tranquille direction le port, c’est là que se trouve le terrain de chasse, là où des prolos n’ont strictement rien à faire : les galeries d’art. Par Intendent à pied ça met bien deux heures. L’atmosphère hivernale, froid, vent, crachin… la vie au bords de la mer c’est bien agréable ! pense jamais à la plage pendant les frimas... ça semble absurde. pourtant c’est là où c’est jolie, quand pas un quidam et qu’on prends tout bien dans la gueule ! les rouleaux chaud et sacrément doux tant ils protègent du vent ! La vérité, ou sûrement complexe de contradictions... Je suis unique ! Névrose Narcissique ???
Un peu réticent à la causette mon camarade, je lui inspire peut-être du doute…
On y est, tout cochon sur le port. Comment dire ? c’est comme partout ici : des pavés, des pavés, blanc, blanc, blanc, noir des fois… comme des chicots. C’est un des endroits les plus Authentique de Lisbonne et par Authentique j’entends rédhibitoirement faux. C’est semblable à toute la ville sauf que ça sent le retapé, les bourgeois du lieu ont toujours eu quelques piécettes de côté pour remplacer les carreaux tombés ici ou là. Pas du tout mal famé. Bien que ça fourmille de containers toutes couleur j’en ai jamais vu un seul de ces robustes dockers portugais à la mine supposément renfrognée… à la face bien carrée... qui apprécient sans doute occasionnellement une bonne bagarre. En tout quais du monde moderne ça ne sent même pas un petit peu la morue… ça n’humecte guère que le monoxyde de carbone. On en est là… Copain, on va visiter les Collections… s’extasier sur les rouges Cochenille... à la recherche du Coup du millénaire, rien de moins !
Là je dois dire que j’ai dépassé ma connaissance du lieux, à partir de là c’est aléatoire. Au Culot ! On entre dans la première galerie, de l’extérieur ça ressemble un peu à une grange, ancien entrepôt reconverti. Dedans c’est bien minions… odeur de béton… frai et granuleux… des cloisons blanches disposées un peu en labyrinthe, là-dessus les croûtes. On entre vite, la tête entre les épaules comme si on avait peur de gêner que j’ai même pas pris la peine de lire le synopsis ! C’est comme d’habitude... post-moderne.. des gens sensible, qui veulent montrer à quel point le monde est méchant et hypocrite… des Résistants ! Tout enturbannés de soie ! Si ce n’est pas pire, dix joints minutes !
Que je me calme… le Plan … Osé ! dans le plus pur Sun Tzu… une embuscade ! c’est ici que nous devons choisir une toile et nous planter jusqu’à ce qu’une bourgeoise sensible nous voient, l’air bouleversés dans nos nippes ! Faire en sorte que notre conscience même servent d’appât… c’est pas compliqué… sont tellement cochonnes que leur corps leur appartient que ça devrait passer comme une lettre à la poste ! On est debout là devant le tableau le plus aléatoire exécuté par le type le plus aléatoire, Jules se rebiffe… entre ses dents :
« C’est ça ton sacré plan infernal ?! Mais qu’est-ce que tu crois de la vie ?! Tu crois qu’on est dans un film de boule ?!
« Avec panache camarade ! On a pas quitté l’aliénation pour se refuser au fantasme.
« Si j’avais su…. Bon, on a pas fait cette trotte pour rien, je veux bien essayer mais c’est la dernière fois que jt’écoute !
« Au moment M tu me laisse parler, marotte.
Évidement qu’il a des doutes, pour ça je le pardonne… Moi j’ai une conviction religieuse dans la réussite de ce Plan ! Si il m’est venu c’est bien de quelque part, de cette convergence qu’est Dieux lui-même ! Après tout la source de l’échec c’est surtout l’incroyance. Là, je sens une réminiscence de bonne énergie, c’est le bon endroit. Il faut à présent se montrer brave, la réussite dépend de notre courage et ça peut prendre très très longtemps, comme une sorte de méditation. Il faut rester concentrer et surtout ne céder aucunement à la distraction, fixer sans faille ce sacré tableau ! Le truc lui-même assez simple, vu et revu, ça figure un couple, vraisemblablement en grande tenues, dans un restaurent semi-chic, trop cher pour eux. Ils n’ont pas l’air très en forme, l’homme au goût vestimentaire exécrable, chemise cintré sur embonpoint mou, pommettes saillantes et sébum, rougeur malsaine, cheveux court dégarnissant sur les docks, la même coupe que tout le monde. La femme, très maigre, en robe blanche, l’air trop large, flotte comme une voile, la peaux très blanche, le visage très maquillé, dissimulant d’innombrable bosses acnéiques, les dents de devant qui dépassent un peu, les cheveux fin dissimulant mal son crane. Ils ne se regardent pas, ils sont tous les deux rivé à leur téléphone. Sur un coin de la tables négligemment posés comme déjà oublié, la bague de fiançailles dans son écrin. Si j’étais mange merde je dirais : Ah mais en fait, c’est trop vrai, trop notre époque ! t’as vu chéri ? c’est trop nous ! Faut trop que je prenne ça en photo pour ma couverture Facebook ! Hin Hin. -J’en pense qu’un chose : pas mon époque, pas moi… Ce truc-là ne peut maintenir mon attention que quelque pauvres minutes, rapidement c’est comme si je ne le voyait plus, je l’ai consommé.
Minute minute, ça commence à faire long, pas la moindre idée de combien, depuis que j’ai laissé tomber mon cellulaire je l’ai presque plus jamais vu l’heure, hors de question d’un jour porter une montre… première leçon : le temps n’existe pas. Qui un jour à pu saisir le temps dans ses mains ? qui a jamais pu en voir ou en sentir ? non le temps est une illusion, un instrument de répression, une névrose, rien d’autres, sûrement qu’avant le calendrier personne ne se sentais vieux et surtout personne n’a jamais pensé qu’il était en retard pour quoi que ce soit. Quand même long… C’est pas le doute qui m’assaille mais mon corps qui s’en rappel à ma trop longue raideur, mal au dos, mal au genoux, peut-être que je m’en suis jamais rendu compte mais je suis bien vieillard… d’une condition physique lamentable… vingt-trois années, presque vingt à me tanner le cul sur les bancs d’école, génération sédentaire, jamais debout, strictement interdit, toujours besoin d’une autorisation pour tout, respirer, parler, pisser… à en croire qu’on veut tuer le cervelet…
Blabla, je ne veux plus penser… Tention ! Du bout de mon nez ! Alerte ! Parfum ! Combinaison fleurie, Lila, quelque chose comme ça, incontestable ! Note de fond... appliqué il y a déjà plusieurs heures, en-dessous…. concentration… odeur fauve… une Rousse ! Bingo ! Tout près d’ici, tout derrière mon dos ! Je le sens mieux maintenant, une chaleur, qui irradie, tout près ! Moment M ! Faut maintenant faire finesse, naturel, mon corps... j’ai l’impression de ne pas avoir bougé depuis plus de quatre siècles, tout ce temps je l’ai attendu-là Marie Stuart, je sais pas combien…
Deux tonnes sur chaque jambes, je me retourne tout doucement, naturel. Première étape de la séduction :
« Bom Dia Senhora !, on est au Portugal après tout…
Elle répond, un peu balbutiante.
« Hello… I didn’t wanted to disturb you….
Putain, du ricain, la langue de l’ennemi, à mon grand désarroi… nous la parlons très bien, aussi tout sera ici traduit.
« Oh mais nous ne nous dérangez pas, voyons ! Je m’appelle Adrien (Oui c’est ça mon nom, pas pu le cacher plus, finit ce jeu de dupe) et voici Jules.
Mon comparse souris et hoche la tête, il semble d’accord avec mon analyse.
« Vous êtes français ?
« De la plus pure espèce, Madame*
« Moi c’est Grace.
Elle sourie, et plutôt très bien, pas intimidé, pas du tout… Nous nous voyons ici dans l’obligation d’interrompre ce récit... j’ai toute envie de décrire Grace… Décrire je prétends, avec mes faibles mots… Imaginez-le, Grace définit par le blabla ça sonne creux, sauf dans le corps caverneux… Comme mon odorat me l’as indiqué, elle est de la plus belle rousseurs, fantastiquement cuivrée, une peau crémeuse, pleine de petite taches de son… mais ça peau, ce n’est rien, que la surface d’une sacrée sculpture, tout dans son visage est du plus grand intérêt, que ça soit son front, ces pommettes saillantes, ces sourcilles presque transparents, ces arcades d’une glorieuse race, son petit nez qui remonte un peu vers le ciel... son nez… pour le voir faut déjà pouvoir se détacher de ces yeux verts qui paraissent incongrues, comme si ils ne devaient pas être de cette couleurs mais que peu importe ce qu’on pense qu’il devrait être... on nous demande pas notre avis ! c’est d’un magnétisme animal, je ne crois pas l’avoir jamais vu regarder autrement qu’avec sensualité... sa bouche si rouge, si galbée, on a l’impression qu’en l’embrassant on goûte chaud et doux, une pointe acide, gouleyant… mais là je m’avance un peu trop dans l’histoire ! Elle est grande, presque autant que Jules et Moi qui sommes tout de même Gaillard… Fine mais pas mince, Fine de ciselure, c’est ça qui vous vient à l’esprit quand vous la voyez, Fine mais pourtant aucun attribut de la faiblesse ou de la fragilité, dans tout, surtout dans l’expression, déterminée. Grace ce jour-là, habillée grande bourgeoise, de son âges, vingt-neuf ans, ne lui demandez pas, bandante , même en gros pull elle le serait, pourtant c’est pas son évidente féminité, vous verrez plus tard qu’elle a bien plus que cela. Je dis ça, moi, Patriarchiste fou ! Réificateur forcené ! Connerie ! Comme tout écrivain mâle ! Je le dis, elle est Marie Stuart ! une reine déchue, autrement jamais nous n’aurions eu l’honneur de poser nos yeux sur elle, pour ne pas parler d’autres choses…
Retour à ce que j’ai décidé être le présent. Ce jour de la première rencontre Jules et Mézigue on avait l’air bien tarte dans nos nippes, mais bon… chaque éléments de la divine vision doit être à sa place, aussi étrange que ce soit, nous ne sommes que les habitant du monde, tout nous dépasse… Contrairement à ce que j’ai pensé la veille on a pas eu besoin de se montrer pédant avec la dame, ni blablateur, on a même pas dû faire semblant d’aimer ces tableaux. Tout naturel… on s’est compris tous trois. Rapidement, un petit thé, une petite discute… Grace californienne, pas besoin de travailler, pas bourgeoise de tempérament… bizarre… On a pas trop insisté, on ne l’a pas évoqué mais tout le monde à compris, on file chez elle, belle carrée, c’est mignon, très haut ! Avenida de la Liberdade ! Superbe vue au-dessus des toits, du parlement à la Praça do Comercio !
Une fois rentré je ne sais même pas pourquoi dix secondes nous faisons les ingénus… Grace se trouve entre Jules et moi, elle nous pose à chacun un bras sur les épaules, elle embrasse Jules, pleine bouche, aucune pudeur ! Tout deux on la caresse, nos mains qui se croisent sur les hanches, sur les seins… C’est du royale bandant, j’en pète les coutures ! On la porte à deux vers le divan, on lui fait la chaise, comme à la reine, Marie Stuart… travail d’équipe ! Je déboutonne le chemisier, sapristi ! rien en-dessous ! Ravissante arrogance… qui pointe vers le haut ! chacun sa moitié on suce, pas de gêne… elle fouille les frocs, en extrait les queues, gentiment met tout bien en branle ! on en est bien heureux… le Jules ! comme un poisson dans l’eau ! peut-être son premier triolisme… moi ça a pas été souvent non plus… encore loin d’être vieux de la vielle… Elle nous décalotte en douceur, fabuleuse ambidextre… je m’aperçois… que c’est tout de même une belle pair de matraque qu’on a là ! qu’on est devenue si maigre que j’ai l’impression qu’on est monté en turf’ ! j’aime bien ça regarder… Grace aussi elle est tout à fait contente, là on parle la même langue, celle qui se balade, d’un gland l’autre !… Le Grand Jules qui parvient à faire sauter la culotte, beau boulot ! Quelle ravissant mont de Vénus !… si charnu, si velu, si doux ! Un truc qui doit rendre dingue à caresser à travers la soie… Il y glisse le doigt, tout seul, pas de souci, elle se laisse préparer, en douceur… à moi elle s’enfonce mon vit, en pleine gorge ! c’est si rare dans une vie de mâle… c’est si rare qu’on se comprend ! surtout j’adore regarder Jules faire, dans la vie il y a deux types de personnes : les voyeurs et les exhibitionnistes, que je suis voyeur en diable ! J’en peux plus, je lâche tout… dans la bouche, je pense plus… moment sacrale… elle adore ça, faire jouir, quelle bonne amie ! je l’embrasse sur la bouche, dans le coup et puis je les laisse à leurs affaires, je vois que le Jules va passer aux choses sérieuses. Pour ma part, tout de suite, j’ai d’autres priorités… je me rends du côté de la cuisine, ouvertes juste à côté, j’ouvre tout, frigos placards, on trouve de tout ! Baguette française… Chorizo espagnol, pastrami italien, des anchois, des câpres, des frometons d’un autre monde ! je découpe, je tartine et j’empile… des montagnes ! combien de jours que j’avais pas sérieusement mangé ? dix ? vingts ? j’y met toute mon âme… moment sacral… encore… je suis assis au comptoir, je bâfre et j’observe, Jules y met tout ce qu’il a ! de beaux résultats en terme de miaulements et de contorsions… très joli ! lui non plus il n’a pas beaucoup mangé ces jours derniers… il faiblit un peu… La Grace elle-même le retourne comme une crêpe ! qu’elle va lui faire son affaire… très vive ! Staccato ! Moi je bâfre, je bâfre, dionysiaque, qu’il m’en tombe partout ! mon genou cogne dans quelque chose… sous le comptoir je trouve, des bouteilles, elles ne peuvent pas être mauvaises vu les goûts de la tenancière… une petite incartade… raisonnable… dans la sacralité ça se fait… n’est-ce pas là la fête de la vie ? Dieux lui-même n’est pas si intransigeant… Jules enfin tout raide, il gémit bien franchement, c’est beau à voir ! un sacré pied ! quand même un peu blanc, un peu anémique… La Grace en sueur, mais une belle lueur de feu de forêt dans les yeux… hautement excitant… très contente d’elle… j’y retourne, elle reste à genoux sur Jules qui bouge plus guère, le bien-heureux, je luis enfourne un gros sandwich au foie gras dans la mouille, je crois bien que c’est ce qu’y lui faut. Grace, je lui fait couler de l’Alentejo dans la bouche, ça coule sur son menton, j’empoigne son sein et je bois les gouttes à la pointe… toujours à genoux sur le Jules, je lui attrape les hanches et je m’enfonce tout au fond par derrière, elle est totalement accueillante, je la secoue bien de toute ma vigueur retrouvée, le Jules toujours en-dessous à bâfrer, qui voit ces beaux bouts se balancer, qui la fixe droit dans les yeux, Grace elle prend son bon plaisir… pouvez pas imaginer comme elle est bonne… tellement que je tarde pas à spasmodier ! que j’ai des troubles visuels ! je crois que ça a duré au moins dix secondes, pour un homme c’est très proche de la folie…
On finit là, tout trois sur le canapé, Grace entre nous, à bâfrer des sandwichs et du vin à la bouteille, on ne parle pas… c’est tout aussi bien… pas la moindre gêne… à un moment elle nous demande :
« Jules ? Adrien ?
« Ouais ouais
Là qu’elle se jette dans nos bras, on y reste longtemps à faire câlin câlin, on est des gentils mecs… Et puis ça fait du bien… D’avoir tant donné je m’endors, merci Seigneur !
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Neko et Salvia (2)
[12-15 février]
- On prend les mêmes et on recommence, en mieux -
On va tenter de jeter en vrac tout ce qui me vient, parce que je n’ai pas envie d’être trop linéaire. Neko est passée me récupérer le lundi à l’aéroport à mon retour de la Narbonnaise. J’ai pigé plutôt vite que ça allait être émotionnellement intense, parce que rien que le fait qu’on m’attende à l’aéroport ça m’a collée sur un nuage. Salvia nous a rejointes le mercredi, pour ne rester qu’une nuit au Bout du Monde donc.
Et c’étaient effectivement des jours intenses. On avait réussi à se voir avec Neko, une fois à Rain-City, une fois chez ses parents, mais la saison a été dure pour nous deux, et l’ambiance était plutôt à la causerie qu’à la câlinade, au thé sous pilou qu’aux grands élans. Je savais, après novembre, qu’il y avait du taff, parce qu’une intimité, ça se créé pas en claquant des doigts, surtout à distance. Mais là c’était parfait. J’ai sorti la tête de mon marasme hivernal, Neko a trouvé des réponses à ses questions, cela nous a donc laissé la place pour les trucs plus amusants.
“Du coup Salvia, il me demandait s'il pourrait te faire des bisous quand il serait là, tu en dis quoi ?” J’en dis que c’est toujours oui pour les bisous. Salvia je l’ai pas revu depuis novembre, mais y’a pas que des bisous que j’ai envie de lui faire. Le temps d’infuser un thé, Neko me couvre de propositions salaces et de câlins, et c’est grosso-modo le mood des deux jours que nous passons ensemble. On renoue une complicité, c’est très doux, et je commence à laisser tomber les barrières que je gardais par réflexe pour juste savourer le bonheur d’avoir du temps avec mon amoureuse.
Et j’arrive à dire je t’aime sans appréhension, enfin.
Quand Salvia arrive, c’est le feu d’artifice à tous les étages de ma personne. Entendons-nous bien, ce n’est pas juste lui, c’est l’amplification des courants qui passent qui me mettent dans cet état (un jour, si je n’ai pas trop peur de me trouver ridicule, j’écrirai sur ce que l’hypersensibilité peut faire en la matière). Neko est aux anges d’avoir ses deux amoureux auprès d’elle, les deux amoureux sont bien contents qu’elle soit contente, on est bien contents de se retrouver avec Salvia aussi, pour moi c’est un raz-de-marée d’émotions très positives. Encore cette histoire de barrières : je décide de me laisser emporter plutôt que de me planquer pour me protéger - parce qu’au fond de moi, j’ai confiance. Et tout naturellement, ça colle également physiquement. On se câline, on se cherche, on se rappelle qu'une pote de Salvia vient prendre le thé et qu’il serait bon qu’elle nous trouve habillé-e-s. On fait des projets pour après (qui a envie de mettre quoi dans quelle partie de qui, ce genre de choses), ça ne calme personne - puis nous sommes enfin seul-e-s, avec la soirée et la nuit devant nous. De mon côté, je prends un peu de mon attention pour établir le lien, trouver sa place à Salvia dans ma tête et sous mes doigts. C’est assez simple finalement, une fois que j’ai trouvé le courage de lui dire qu’il me plaît et que j’apprends que c’est réciproque (ce qui me touche énormément).
La soirée, donc, est très douce et très planante. Neko m’attache (il faudra aussi que je parle plus avant du shibari un de ces quatre, mais pas maintenant) pendant que Salvia finit quelques dessins, puis vient observer, fait quelques photos, m’aide à boire quand je n’ai plus l’usage de mes mains, papote avec Neko. Toutes les guirlandes du salon son allumées, la lumière est chaude, l’intégrale d’Irfan joue en boucle, c’est un moment tout à fait précieux, profond sans être solennel.
Deux heures après avoir été détachée, je suis encore perchée sur mon petit nuage, tout juste fonctionnelle pour participer à la préparation du dîner. Un état de douce euphorie (avec des mots qui se mélangent dans les phrases et des papillons dans le ventre), qui ne m’a pas quittée jusqu’à leur départ le lendemain.
C’est tout aussi précieux quand nous faisons l’amour. Contrairement au côté impromptu du mois de novembre, c’est quelque chose qu’on a tous anticipé depuis l’après-midi, le désir a eu le temps de s’installer. Et il y a plus de temps, moins de fatigue. C’est à la fois très bon et très marrant, et puis très intense et très tendre.
Bref, j’ai passé trois jours plutôt parfaits, à me demander où mettre ce surplus de bonheur et de bien-être qui débordait de partout tellement j’avais plus la place à l’intérieur (ce n’est pas sale). Du coup, et dieux merci je l’avais vu venir, leur départ en début d’aprem’ a été assez difficile pour moi. Aucune envie que ça s’arrête, l’appart vide d’un coup, rien de dramatique mais rien de facile. Je me suis rappelée que tomber les barrières, ça peut rendre un peu vulnérable. Je m’en suis juste ouverte à Neko, et j’ai réussi à exprimer mon besoin d'être couverte de bisous avant d’être seule, pour apaiser ma tristesse. La bienveillance avec laquelle mes émotions ont été reçues... je ne l’avais plus vue, en amour, depuis bien trop longtemps.
Je ne sais pas si ça a l’air de rien ou pas vu de l’extérieur, mais de mon point de vue c’est énorme, d’avoir de nouveau cette confiance dans une relation. Encore plus dans une relation impliquant trois personnes. Il y a bien sûr une part de peur aussi, il y en a souvent quand les choses semblent tomber parfaitement juste et qu’on craint que ça s’écroule.
Neko en éprouve également, probablement même plus que moi. Elle et Salvia on dû régler pas mal de choses entre eux ces derniers mois, pour finalement décider qu’ils voulaient être ensemble, et elle va donc s’installer chez les Namnètes. Dans sa constellation, il y a donc moi, son amoureuse au Bout du Monde, Salvia, son amoureux, et un amant qu’elle a à Paris. Et c’est assez nouveau pour moi en la matière : je sens que notre relation, et celle qu’elle a avec Salvia sont sur un pied d’égalité. Cela n’est pas forcément une chose à laquelle je m’attendais, mais cela me fait beaucoup de bien. Alors bien sûr, pour Neko le fait d’avoir deux amoureux, qu’ils se plaisent entre eux, et le fait que ce soit si fort et un peu fou quand on se retrouve tous les trois, c’est tellement chouette, c’est tellement de gratitude envers la vie, que ça file les jetons à l’idée que ça foire à un moment. C’est humain je pense. Je pense aussi que c’est tout récent pour chacun-e, et que ça demande un peu de temps pour décanter les choses et leur faire confiance.
Mais oui, j’éprouve beaucoup de gratitude face à ces relations. C’est une jolie chance que se retrouver comme ça, et que ça marche. Neko, elle a plutôt envie de prendre le temps de se poser dans sa relation avec Salvia et avec moi, pas trop de papillonner. Ça me va, et je suis même très heureuse pour elle et Salvia. Moi, j’ai envie de continuer à construire avec elle ce qui semblera bien, et je suis curieuse de voir comment cela peut évoluer avec Salvia (entre lui et moi et entre nous trois). Et j’ai aussi envie de continuer à faire mon petit n’importe quoi habituel (allumer les copines, rouler des pelles, inviter des jolies personnes dans mon lit, la routine tavu). Et évidemment, les relations qui préexistent à tout ça, je souhaite qu’elles continuent et évoluent aussi. Tout ceci est ok pour Neko, sans condition autre que d’être safe dans les pratiques. Et j’ai rarement éprouvé autant de sérénité dans une relation non exclusive.
Tout cela me rend très heureuse, quoiqu’il en soit. Et c’est bien tout ce qui compte.
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Quelques extraits de la voix royale - André Malraux
" Les hommes jeunes comprennent mal... comment dites-vous? ... l'érotisme. Jusqu'à la quarantaine, on se trompe, on ne sait pas se délivrer de l'amour: un homme qui pense, non à une femme comme au complément d'un sexe, mais au sexe comme au complément d'une femme, est mûr pour l'amour: tant pis pour lui. Mais il y a pis; l'époque ou la hantise du sexe, la hantise de l'adolescence, revient, plus forte. Nourrie de toutes sortes de souvenirs... ¤¤¤ " - On ne fait rien de sa vie. - Mais elle fait quelque chose de nous - Pas toujours, Qu'attendez-vous de la vôtre? Claude ne répondit pas tout d'abord. Le passé de cet homme était si bien transformé en expérience, en pensée à peine suggérée, en regard que sa biographie en perdait toute importance. Il ne restait entre eux - pour les attacher - que ce que les êtres ont de plus profond. - Je pense que je sais surtout ce que je n'en attends pas... - Chaque fois que vous avez dû opter, il se... - Ce n'est pas moi qui opte: c'est ce qui résiste. - Mais à quoi? Il s'était assez souvent posé lui-même cette question pour qu'il pût lui répondre aussitôt: - A la conscience de la mort. - La vraie mort, c'est la déchéance. ¤¤¤ " Depuis quatre jours, la forêt. Depuis quatre jours, campements près des villages nés d'elle comme leurs bouddhas de bois, comme le chaume des palmes de leurs huttes sorties du sol mou en monstrueux insectes; décomposition de l'esprit dans cette limière d'aquarium, d'une épaisseur d'eau." ¤¤¤ Le bruissement d'ailes des insectes errait à travers le silence. Un cochon noir avança lentement, comme s'il eût pris possession du village muet." ¤¤¤ - Nous manquons presque tous notre mort... - Je passe ma vie à la voir. Et ce que vous voulez dire - parce que vous aussi vous avez peur - est vrai: il se peut que je sois moins fort que la mienne. Tant pis! Il y a aussi quelque chose de satisfaisant dans l'écrasement de la vie... - Vous n'avez jamais songé réellement à vous tuer? - Ce n'est pas pour mourir que je pense à ma mort, c'est pour vivre. Cette tension de la voix n'était celle d'aucune autre passion: une joie poignante, sans espoir, comme une épave tirée des profondeurs aussi lointaines que celles de l'obscurité." ¤¤¤ La chaleur de son corps le pénétra. Soudain, elle mordit ses lèvres, accentuant à l'extrême, par cette infime intervention de sa volonté l'impossibilité où elle était de réprimer l'ondulation de sa poitrine. A dix centimètres du visage aux paupières bleuâtres, il le regardait comme un masque, presque séparé de la sensation sauvage qui le collait à ce corps qu'il possédait comme il l'eût frappé. Tout le visage, toute la femme étaient dans sa bouche tendue. Soudain les lèvres gonflées s'ouvrirent tremblant sur les dents, et, comme s'il fût né là, un long frémissement parcourut tout le corps tendu, inhumain et immobile comme la transe des arbres sous la grande chaleur. Le visage ne vivait toujours que par cette bouche, bien qu'à chaque mouvement de Perken correspondit un grattement d'ongle sur le drap. Sous le frémissement devenu intense, le doigt tendu dans le vide, cessa de toucher le lit. La bouche se ferma comme se fussent abaissées des paupières. Malgré la contraction des commissures des lèvres, ce corps affolé de soi-même s'éloignait de lui sans espoir; jamais, jamais, il ne connaîtrait les sensations de cette femme, jamais il ne trouverait dans cette frénésie qui le secouait autre chose que la pire des séparations. On ne possède que ce qu'on aime. Pris par son mouvement, pas même libre de la ramener à sa présence en s'arrachant à elle, il ferma lui aussi les yeux, se rejeta sur lui-même comme sur un poison, ivre d'anéantir, à force de violence, ce visage anonyme qui le chassait vers la mort. ¤¤¤ "Le visage a imperceptiblement cessé d'être humain" pensa Claude. Ses épaules se contractèrent; l'angoisse semblait inaltérable comme le ciel au-dessus de la lamentation funèbre des chiens qui se perdait maintenant dans le silence éblouissant: face à face avec la vanité d'être homme, malade de silence et de l'irréductible accusation du monde. qu'est un mourant qu'on aime. Plus puissante que la forêt et que le ciel, la mort empoignait son visage, le tournait de force vers son éternel combat. "Combien d'êtres, à cette heure, veillent de semblables corps?" Presque tous ces corps, perdus dans la nuit d'Europe ou le jour d'Asie, écrasés aussi par la vanité de leur vie, plein de haine pour ceux qui se réveilleraient au matin, se consolaient avec les dieux. Ah! qu'il en existât, pour pouvoir au prix des peines éternelles, hurler, comme ces chiens, qu'aucune pensée divine, qu'aucune récompense future, que rien ne pouvait justifier la fin d'une espérance humaine, pour échapper à la vanité de le hurler au calme absolu du jour, à ces yeux fermés, à ces dents ensanglantées qui continuaient à déchiqueter la peau! ... Echapper à cette tête ravagée, à cette défaite monstrueuse! Les lèvres s'entrouvraient. " Il n'y a pas de mort... Il y a seulement... moi... Un doigt se crispa sur la cuisse... moi. qui vais mourir"
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Les Aventures de Benjamin Duronflan, chapitre 13 - La Mort d’un brahmane
posBenjamin descend les escaliers. Elle, elle ne sait pourquoi, est d’une extrême lenteur, elle observe les pieds vifs de Duronflan dégringoler les marches, avaler la distance qui sépare leur troisième étage du premier. Là, dans le patio, un homme d’une quarantaine d’années, celui qui parle un peu anglais, explique quelque chose à Benjamin avec un air grave et embarrassé. Et elle, par dessus l’épaule de son ami, elle le voit : le vieux Rajat Upadhyay est étendu au milieu de la pièce à vivre, le visage étrangement à l’horizontal, inexpressif et apaisé. Elle croise le regard de Sunita Upadhyay, sa femme, elle comprend. Elle voudrait lui dire, l’embrasser, la prendre dans ses bras « Oh ma chère Sunita, ma mère, ma sœur, je prends sur moi la douleur qui fait couler ces larmes sur tes jolies joues ». Elle ne peut pas, elle est comme enfermée dans ce corps, cette posture, cette langue d’Américaine. Elle maudit ces doigts blancs et potelés, ces incapables, maudit cette langue pataude. Benjamin n’a pas l’air de comprendre, elle le prend doucement par le bras et l’emmène à l’extérieur. Non, il n’a pas compris. Faut-il qu’il soit si différent de nous autres, communs mortels pour ne pas comprendre ce que la mort veut dire ? Il l’agace, quel égoïsme ! Incapable de reconnaître une famille endeuillée !
« - Mais Benjamin ! Il est mort ! - Il est mort ? - Oui, Rajat Upadhyay est mort. Décédé. Parti. Gone. »
Le jeune Français pâlit soudainement sous le regard scrutateur de l’Américaine. A quoi pense Benjamin Duronflan à présent ? Machinalement, il progresse dans la rue, il esquive un taureau, trois vaches et un chien pour arriver au tea-shop. Cette centaine de mètre dans les ruelles étroites du vieux Bénarès paraissent une éternité pour la jeune femme. Ce tea-shop est un simple réchaud posé sur l’accotement d’une ruelle, autour duquel se rassemblent toujours cinq à six hommes. Ils commandent deux chaï, Benjamin a de petites gorgées rapides comme des hoquets, comme des soupires. On peut, si on le regarde bien, voir se former des larmes dans le coin de ses yeux, qu’il avorte d’un rapide coup de paupière. Pleurer au tea-shop un homme que l’on ne connaît pas, non, non cela ne se peut pas, cela ne se fait pas. Lorsqu’ils repassent devant leur porte, il y a du monde, ils n’osent pas rentrer et redescendent alors vers les ghats.
Le jour s’estompe ; la lumière n’était pas très belle cet après-midi où le brahmane était mort. De quoi était-il mort ? Un problème de cœur. Sur le Gange, des lumignons au beurre clarifié flottent délicatement sur l’eau. C’est l’heure des pujats, mais à Pachganga ghat, Rajat Upadhyay n’est plus là pour le célébrer. Non à Pachganga ghat à cette heure, il n’y a que les grillons pour leur tenir compagnie.
Son corps allait être brûlé pendant la nuit, à Manikarnika ghat, le grand ghat de crémation. Là, un de ses fils se raserait la tête et s’habillerait en blanc pendant toute la période de deuil. Elle dure treize à quatorze jours. Tous les jours, des prières. Puis les derniers jours, plus de prière et des gâteaux de riz pour aider l’âme à retrouver un corps. Des brahmanes seront invités à prier pour lui. Pendant cette période de deuil, ils consommeront moins et éviteront les contacts physiques. Oui, mais alors ? Que pouvaient faire l’Américaine et Benjamin ? Que devaient-ils dire ? Offrir des fleurs, cuisiner un repas, préparer des cookies, prendre dans les bras Sunita, sécher ses larmes, faire le ménage… toutes ces choses qu’aurait spontanément faites l’Américaine lui semblaient déplacées voire un peu grotesques. Peut-être qu’elles l’étaient aussi en Amérique, chez elle, mais c’était l’usage. Une fois de plus dans sa vie, la mort la laissait sans aucun mot pour la dire : les mots d’ici, elle ne les connaissait pas et ce n’était les siens, et ses mots à elle, ils n’étaient pas les bons. Benjamin s’enfonçait lui dans un mutisme qu’il rompait parfois pour expliquer qu’il était « un peu triste ». Il semblait le cœur lesté de pierres grosses comme celles qui lestent les corps que l’on ne brûle pas, directement jetés dans le Gange parce que déjà purs, ceux des enfants, des saints et des mordus de cobra. Le Gange. Soudainement, Varanasi et ses fonctions mortuaires lui apparaissaient clairement, il avait entendu ces discours sur les rituels post-mortem… mais désormais, il y avait un nom sur ce corps que l’on brûlait, sur ces cendres que l’on allait répandre consciencieusement dans la mère-Gange, mère de la Terre, cours d’eau de tous les cours d’eau.
Quand ils regagnèrent leur troisième étage, le corps enveloppé dans des draps pourpres était exposé dans le patio. Sa famille l’encadrait dans la lumière des bougies et la fumée des encens, une piéta orientale dans ce clair-obscur. La maison entière suffoquait, comme si l’on tentait d’étouffer les pleurs par le manque d’air respirable. Se noyer dans les fumées. Du troisième étage, ils pouvaient voir distinctement le visage de Rajat Upadhyay, ce teint cireux de cadavre qui commençait doucement à lui faire pâlir les joues. Ils s’étaient faits les plus discrets possibles ; vers minuit, ils avaient entendu du bruit au premier étage, puis de longues plaintes et des pleurs dans la rue… puis le corps était parti au son des « Ram nam satya hai » (le nom de Ram est vérité) sur son brancard de bambous en direction de Manikarnika.
C’était cette nuit-là que le lit de Benjamin s’était mis à grincer. Sous une moustiquaire de tulle, deux vieux lits étaient rassemblés pour en former un grand, et soudainement, cette nuit-là le lit de Benjamin s’était mis à grincer. Si l’on précise ce qui peut paraître un détail, c’est que ce n’était pas un grincement ponctuel, non… Mais bien une plainte continue, suivant le rythme cardiaque du jeune homme. Parfois, quand le couinement se taisait, l’Américaine était soudain prise de panique : un problème de cœur, un autre. « Benjamin ? Benjamin ! ». Oui, il répond. Oui, il est vivant.
Leurs sommeils furent mauvais. Au matin, quand Benjamin se leva pour préparer le café à la cuisine, il vit la place vide dans le patio. Il commenta qu’il avait dû être emporté pendant la nuit, lorsqu’ils avaient entendu les pleurs. En allant faire des courses, à l’intersection de deux ruelles, Benjamin croisa un veau étendu au sol, la tête renversé et les pattes étendues. Son poil était souillé de bouse, sa chair immobile. Heureusement, il n’eut pas à l’enjamber et pressa le pas. Il fuyait, il voulait fuir cette ville de mort ; à la fois dans un ultime souci hygiéniste, mais aussi parce que cette dépouille lui sautait à la gorge comme un présage. Il fut froid et brutal avec les commerçants, hésita à s’arrêter prendre un chaï mais fut indisposé par l’odeur du lait en train de bouillir. La tête lui tournait, il voulait retrouver la douceur du lit et les bras blancs. Oui, pardonne-moi mon amour, je t’aime, j’ai besoin de toi, ici-bas. Je ne suis pas assez fort pour affronter seul l’existence, notre amour est l’Alliance. Scène-du-Deux pour se donner la force d’avancer, de bâtir, de transformer. Un amour stratégique contre l’existant. Oh… Une fois au troisième étage, il ne pouvait rien dire. Que s’était-il passé ? Incapable de dire quoique ce soit. « Le veau dort », « le veau d’or ? » « il lança les tablettes qu'il tenait en mains et les mit en pièces au pied de la montagne » « non… le veau mord » « le veau mord ? » « le veau mort ». Benjamin, la tête posée sur les genoux de la jeune femme, tenait ces paroles avec un air prophétique. Au fond de lui, il se réjouissait de l’intensité et de la profondeur de ses sentiments. L’Américaine décida qu’il était inconvenant de laisser libre cours à sa fossette ironique, et tout en plissant les yeux, elle méditait sur ce que bredouillait son prophète d’amant. La vache, ici, c’est Kamadhenu, l’abondance, la pureté et la fertilité, celle qui apporte le lait, celle qui contient tous les dieux. La mère. Alors le veau… la mort du veau, c’est sans mauvais jeu de mot un signe d’une période de vache maigre. Le deuil du brahmane qui s’étend sur la ville. Comme ce voile blanchâtre et poudreux qui recouvre le ciel, cette lumière grise.
Lorsqu’en début d’après-midi, elle rencontra Benjamin au bord du ghat, encore des larmes, des gémissements. Il était une longue silhouette blafarde au bord de l’eau… répétant « le petit chien, le petit chien ». Cette fois-ci elle comprit rapidement. Il eut un frisson lorsqu’elle lui prit la main, et reprit des couleurs. Si elle le laissait trop longtemps, il perdait des contrastes, tournait en nuances de gris. « Attention, cette nostalgie pourrait devenir délicatement coloniale » lui fit-elle remarquer. Elle voulut préparer une salade, un plat « frais et coloré » pour le ramener du « côté de la vie », « on ne le connaissait pas, après tout ». Toutefois, sa salade manquait d’une bonne huile d’olive et de vinaigre balsamique, ou au moins d’une vinaigrette. Il aurait aimé aussi une belle laitue. Bref, les tomates pâles et les concombres rabougris qu’elle avait dégotés sur le marché ne le sortir par de cette brume triste.
Le soir, elle retrouva Benjamin au tea-shop, prostré et complètement en noir et blanc. Elle hésitait : le cadre et le grain de l’image lui faisaient penser à ces vieux films ethnographiques des années 30 qu’elle avait vu une fois pendant un séminaire, mais l’attitude de son compagnon lui rappelait des images sépias des années 70 de hippies trop défoncés pour bouger au milieu d’une foule d’indiens curieux et perplexes. Il murmurait « le rat, le rat, le rat, le rat, le rat, le rat, le rat... ». Symbole l’errance de notre âme, ses turpitudes et ses erreurs, toujours à courir dans tous les sens. C’est la monture de Ganesh : sa tête d’éléphant domine la futilité l’esprit humain. « Mais qu’est-ce que ça veut dire, alors ? La mort du rat ? Non, cela ne veut rien dire, tu ne crois pas aux oracles. » se disait-elle tout en remettant d’une manière toute maternelle, des couleurs à Benjamin qui les perdait à toute vitesse.
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Ça avance mais tout doucement.
« Tu crois qu’il est mort ?
« Peut-être, peut-être pas, même si son cœur s’est arrêté il est peut-être plus vivant qu’on le sera jamais...
On a continué comme si de rien n’était, la goutte de trop, nous proposer sa came… à nous ! des gens saints ! Quelle beau gâchis ! Sa maman fit tant d’effort pour mettre au monde… je me laisse emporter… Le vrai problème, Lisbonne en hiver ça mouille... faut porter des godasses…. bien étanches... bien dures... le voilà bien le drame ! qu’il a emporté la mâchoire ! sans cette pièce ça marche terriblement moins…
Faut tracer tranquille, Lisbonne la nuit en hiver c’est bien paisible, c’est plutôt bien la précipitation qui nous ferait finir au cabanon. Quelle sale histoires, enfin...
Je suis pas Raskolnikov et mon comparse c’est Jules, c’est le flegme. Quand on bat pavé de nuit c’est pas chercher les ennuis, pas la croisade. On s’ennuie raide depuis qu’on a arrêté de se dessouder le crâne. On est sobres dans l’histoire. Même si on doit l’écrire : on est les gentils.
« Putain Jules, tu crois que l’amour c’est de la défonce tu penses ?
« Chais pas mec, le truc c’est que c’est déjà dur de pas s’allumer une clope pour l’effet dramatique...
« Ouais, c’était pas très digne des plus grands écrivains, trop cliché. Hé t’sais quoi ? J’ai une idée !
« Quesaquo ?
« On a qu’à dire qu’on fait gaffe ! Quand y en a un qui tire l’autre surveille et empêche les choses d’aller au-d’la du raisonnable !
« On a qu’à dire ça, ça me paraît propre.
On tope et on continu. On a tout arrêté, le salariat, la téloche, l’internet, l’alcool, la clope… On s’autorise guère que les chaires. On peut bien bouquiner mais sans fric tout ça se corse.
« Tché ! On a oublié de vérifier si il avait du fric !
« Saloperie ! On y retourne !
« T’es sûr ? Ça sent un peu le daubé comme plan…
« T’as une autre idée ?
« Bon argument !
Ça...plus les idées qui m’étouffent... On peut tout de même pas arrêter de bouffer... on y retourne. Quel beau charnier ! J’ai un peu envie de vomir... les morts ça se vide… et les fluides ça sent... Jules… il s’en fout, fouille dans la pourriture du type qui fut latente puis concrète... c’est ça le vivant... sauf que le quelconque du vivant mort il n’a pas quarante doublezons pliés dans la poche arrière.
Nous voici refait, on a gagné tous les deux… par accident… ce qu’on gagnait époque soumise.
« Eh tapette ! Devine quoi ? Y respirait encore !
« Dieux est grand… Avec tout ce sang qu’y perd y en a quand même plus pour bien longtemps.
« Bigotte !
« Pharisien !
Le travail… Parlons-en… C’est la raison pour laquelle on se trouve ici-bas… soyez-en sûr, on y bitte rien au portugais. Seulement il faisait beau. Toute façon quand on est prolo un endroit vaut bien un autre... Certain pensent que le foyer c’est la famille… là on s’enracine. Nous, on écoute pas aux rumeurs. Nous sommes des individualistes. Le travail donc, c’est ça qui nous a fait nous rencontrer le grand Jules puis moi. On était là dans la facilité, job con, logement gratuit… Seulement quarante heures semaines… sans compter le déjeuner et la route. C’est le genre de fatigue qui fait changer d’avis. La fatigue du travail, au service du grand capital… qu’elle est malsaine ! pleine de toxines ! à rester assis… d’enchaîner autant de clopes sédatives que faire se peut ! dans le temps de promenade qu’on a moins qu’au mitard !Une missions de s’éclipser sans cesse aux chiottes, pas trop longtemps pour pas se faire gauler… pour faire fondre du caramel friable. Tu gardes tout dans la paume, tu rajoutes trois quart d’une clope, feuille, tu retournes, carton puis tu roules. Des records de vitesse qu’on devait faire, plus de stress dans la pause que dans le turbin ça-même ! infamie ! Tout juste pour s’empester, finir tout sec des muqueuses, affamé de rien branler. Au moins on avait l’impression de moins sentir les coups du téléphone toute la journée. Les gueulades ! Les insanités ! Et on était vils… jamais le droit à un mot plus haut que l’autre… on était pas là pour nos pommes ! ça non ! On était la compagnie ! Et ça veut dire être sympa… plus que tu l’as jamais été avec ta propre mère. Et on a obtempéré… tant qu’on a pu, on était pas indispensables mais on était vils. Il y avait des bon côtés apparemment, on a pas le droit de se plaindre quand c’est mieux que pire. Les petits africains qu’on nous disait, ils sont bien malheureux, eux ! Ils ont pas tout le luxe de notre vie bourgeoise de l’occident, eux ! Sauf que les petits africains… Ben on les a jamais au téléphone. Croyez-moi, j’en aurais à leur en demander aux petits africains ! A ces ordures qui volent toute la compassion du monde mais dont tout le monde en vérité se fout !
Comme ça les mois ont passés, les saisons ont passées, pluie, vent, soleil, vent, pluie, brouillard. Sauf qu’au Portugal, allez voir ce qu’y s’écrit au Portugal – Dans le poulailler qu’il ne quittera que pour mourir, le coq chante des hymnes à la liberté parce qu’on lui a donné deux perchoirs-, faut bien avouer que ça donne à réfléchir. Nous sommes des misérables, on a toutes les chances de le rester si on suit les règles, alors on ne risque pas grands chose à ne pas les suivre. Nous n’avons aucune chance, saisissons-là ! J’ai pas pris plus de quelques mois supplémentaires pour convaincre Jules, sans lui j’y serait encore et sans moi il y serait encore.
Voilà comment on finit par arpenter le pavé lisse et glissant en tirant une subsistance pas si frugale directement de la poche des mécréants bien assez nombreux. C’est beaucoup moins douloureux pour l’âme et pour le corps et Lisbonne est tout à fait adaptée aux inconvénients d’une vie malhonnête.
‘Fin c’est comme tout, c’est du tout relatif ! La fabrique d’absolu ce n’est qu’un livre, encore un, un de plus qu’on peut empiler joliment sur une étagère poussière, un coin pour les russes, un coin pour les français, un coin pour les états-uniens et un coin pour les « divers », ça sert à ce que les invités puissent apprécier l’immensité de la culture de leurs hôtes cosmopolites. L’immensité de l’accumulation ! Faire des petits tas de choses inertes, montrer du matos ! Peut pas dire ce qu’on a l’esprit qu’est vide alors montre ce que les autres ont à dire à ta place, la psyché toute pleine d’écho… Pour cela que nous on a un hôtel où on rentre une fois qu’on en a plein les jambes. ‘Fin un hôtel, plutôt une piaule pas très sûre dans un endroit pas très sûr mais abordable, quartier Intedent, deux sac à dos posés dans un coin et deux pageots d’enfant bien séparés. Je me dis :
« T’as raison, on peut pas rester tout minable comme ça, va falloir penser à se trouver à s’arsouiller sous peu.
« Ouais mec, des semaines qu’on a pas caresser de près une de ces créatures odoriférantes… Le problème c’est comme qu’on faisait avant, suffisait de se rendre dans un de ces lieux anathème, de boire des tonnes de gnôle, de cibler celles qu’en faisaient autant, c’était pas si pénible, surtout pour le temps que ça dure ! Dis-moi hombre, c’est quoi ton idée brillante pour gibouler en toute conscience de soi ?
« Pour sûr qu’un changement de paradigme demande un changement de paradigme… J’ai une idée et on pourra vérifier si demain elle est brillante, au pire ça fonctionne.
Sans plus de cérémonie on éteint la lumière et je fait semblent de dormir pour que le vrai sommeil daigne. Je peux pas dire que je dors très bien, aujourd’hui j’ai refroidi un zigue, c’est pas la première fois mais un parlant... c’était ça la nouveauté, c’est pas tellement le principe, c’est surtout qu’est-ce que ça schlingue la mort, je pense pas que je pourrai jamais m’habituer à ces relents. Ce n’est pas par choix, trop souvent par la destruction quand on a décider de prendre ce que la vie nous doit. Trop de chalands pensent qu’il y a véritablement des règles, des dogmes, des bonnes pratiques… Mon bref passage dans le monde immaculé de l’entreprise mondialisées a terminé de me convaincre du contraire. J’ai pas l’étoffe d’un héros du prolétariat, j’ai pas l’intention de retenir mon souffle toute ma vie pour payer le crédit de mon crédit pour finalement trouver la liberté débilitante dans le monde finalement vidé de sa substance salariat et ma bouche vidée de toutes ses dents. Je prends mon pain blanc maintenant et le monde est bien assez riche pour qu’il y en ai toujours… C’est ce que je me dis et je m’endors.
Début de journée...rien plus enfer... d’aucuns aiment ça... ça chante... moi dans mon sommeil j’oublie de respirer. Principe de réalité... la première inspiration du réveil, douloureusement en vie ! systole bam bam ! un fardeau à porter… ça s’arrange pas, surtout quand on sait. La binocle focalise… le jour est bien... gris de janvier. aujourd’hui c’est le plan, va falloir être désinvolte.
Sur l’autre pageot ça pétarde ! pas problème ! J’ai bien le temps de me risquer vers la salle d’eau du palier. Ça coule froid, des choses à penser… L’homme ressent le bonheur quand il est dans une situation qui peut durer toujours, merdique ou l’autre. Séant, on aime peu la constance ! surtout pas la queue dans la poche. Retour dans la carré. Jules sur ses quilles :
« Bien le bonjour pied gauche ! bien le bonjour pied droit ! sacré humeur ici ! on attends bien de savoir ce que t’as comme idée si sobre et immaculée pour nos-zigues !
« C’est bien saisissant de voir comment tu peux si bien te passer de café, très chère peluche.
« Assez Tardieuzerie ! Parait-il qu’on a un plan tout du moins distrayant !
« Pour le moins ! Enfile voir tes nippes les plus misérables et garde donc ta tête bien grasse, surtout soit pas trop radieux. Aujourd’hui nous sommes des artistes !
Même pour nous ce n’est pas simple d’avoir l’air torturés, c’est qu’on souffre tout de même pas mal moins… Enfin on fait au mieux : moi face cernée violet et cheveux débroulure, fringues froissés et tâchés, Jules teint blême, falzar troués derrière et barbe noire.
Mieux vaut pas prendre le petit déjeuner, on perdrai notre exsanguité de bon aloi, les vrais caves ça ne mange pas, pas par manque d’appétit... par Dégout ! On se rend tranquille direction le port, c’est là que se trouve le terrain de chasse, là où des prolos n’ont strictement rien à faire : les galeries d’art. Par Intendent à pied ça met bien deux heures. L’atmosphère hivernale, froid, vent, crachin… la vie au bords de la mer c’est bien agréable ! pense jamais à la plage pendant les frimas... ça semble absurde. pourtant c’est là où c’est jolie, quand pas un quidam et qu’on prends tout bien dans la gueule ! les rouleaux chaud et sacrément doux tant ils protègent du vent ! La vérité, ou sûrement complexe de contradictions... Je suis unique ! Névrose Narcissique ???
Un peu réticent à la causette mon camarade, je lui inspire peut-être du doute…
On y est, tout cochon sur le port. Comment dire ? c’est comme partout ici : des pavés, des pavés, blanc, blanc, blanc, noir des fois… comme des chicots. C’est un des endroits les plus authentique de Lisbonne et par authentique j’entends rédhibitoirement faux. C’est semblable à toute la ville sauf que ça sent le retapé, les bourgeois du lieu ont toujours eu quelques piécettes de côté pour remplacer les carreaux tombés ici ou là. Pas du tout mal famé, bien que ça fourmille de containers toutes couleur. J’en ai jamais vu un seul de ces robustes dockers portugais à la mine supposément renfrognée… à la face bien carrée qui apprécient sans doute occasionnellement une bonne bagarre ! En tout quais du monde moderne ça ne sent même pas un petit peu la morue… ça n’humecte guère que le monoxyde de carbone. On en est là… Copain, on va visiter les Collections… s’extasier sur les rouges de Cochenille... à la recherche du Coup du millénaire, rien de moins !
Là je dois dire que j’ai dépassé ma connaissance du lieux, à partir de là c’est aléatoire. Au Culot ! On entre dans la première galerie, de l’extérieur ça ressemble un peu à une grange, ancien entrepôt reconverti. Dedans c’est bien minions… odeur de béton… frai et granuleux… des cloisons blanches disposées un peu en labyrinthe, là-dessus les croûtes. On entre vite, la tête entre les épaules comme si on avait peur de gêner que j’ai même pas pris la peine de lire le sujet de l’exposition ! C’est comme d’habitude, du post-moderne, des gens sensible, qui veulent montrer à quel point le monde est méchant et hypocrite… des Résistants ! Tout enturbannés de soie ! Si ce n’est pas pire, dix joints minutes !
Que je me calme… le Plan … Osé ! dans le plus pur Sun Tzu… une embuscade ! c’est ici que nous devons choisir une toile et nous planter jusqu’à ce qu’une bourgeoise sensible nous voient, l’air bouleversés dans nos nippes ! Faire en sorte que notre conscience même servent d’appât… c’est pas compliqué… sont tellement cochonnes que leur corps leur appartient que ça devrait passer comme une lettre à la poste ! On est debout là devant le tableau le plus aléatoire exécuté par le type le plus aléatoire, Jules se rebiffe… entre ses dents :
« C’est ça ton sacré plan infernal ?! Mais qu’est-ce que tu crois de la vie ?! Tu crois qu’on est dans un film de boule ?!
« Avec panache camarade ! On a pas quitté l’aliénation pour se refuser au fantasme.
« Si j’avais su…. Bon on a pas fait cette trotte pour rien, je veux bien essayer mais c’est la dernière fois que jt’écoute !
« Tu la ferme et au moment M tu me laisse parler, OK ?
Évidement qu’il a des doutes, pour ça je le pardonne… Moi j’ai une conviction religieuse dans la réussite de ce Plan ! Si il m’est venu c’est bien de quelque part, de cette convergence qu’est Dieux... lui-même ! Après tout la source de l’échec c’est surtout l’incroyance ! Là je sens une réminiscence de bonne énergie, c’est le bonne endroit. Il faut à présent se montrer brave, la réussite dépend de notre courage et ça peut prendre très très longtemps, je prends ça comme une sorte de méditation. Il faut rester concentrer et surtout ne céder aucunement à la distraction, fixer sans faille ce sacré tableau ! Ce truc lui-même assez simple, vu et revu, ça figure un couple, vraisemblablement en grande tenues, dans un restaurent semi-chic, trop cher pour eux. Ils n’ont pas l’air très en forme, l’homme au goût vestimentaire exécrable, chemise cintré sur embonpoint mou, pommettes saillantes et sébum, rougeur malsaine, cheveux court dégarnissant sur les docks, la même coupe que tout le monde. La femme, très maigre, en robe blanche, l’air trop large, flotte comme une voile, la peaux très blanche, le visage très maquillé, dissimulant d’innombrable bosses acnéiques, les dents de devant qui dépassent un peu, les cheveux fin dissimulant mal son crane. Ils ne se regardent pas, ils sont tous les deux rivé à leur téléphone. Sur un coin de la tables négligemment posés comme déjà oublié, la bague de fiançailles dans son écrin. Si j’étais mange merde je dirais : Ah mais en fait, c’est trop vrai, trop notre époque ! t’as vu chéri ? c’est trop nous ! Faut trop que je prenne ça en photo pour ma couverture Facebook ! Hin Hin. -J’en pense qu’un chose : pas mon époque, pas moi… Ce truc-là ne peut maintenir mon attention que quelque pauvres minutes, rapidement c’est comme si je ne le voyait plus, je l’ai consommé.
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Ça travaille...
« Tu crois qu’il est mort ?
« Peut-être, peut-être pas, même si son cœur s’est arrêté il est peut-être plus vivant qu’on le sera jamais, mon pote.
Après on a continué comme si de rien était, ça a été la goutte de trop, nous proposer sa sale came, à nous, des gens saints. Quelle beau gâchis ! Sa maman a fait tant d’effort pour le mettre au monde -et moi, je me laisse emporter. Le vrai problème c’est que Lisbonne en hiver ça mouille, faut porter des godasses bien étanches, bien dures- le voilà bien le drame, ça a emporté sa mâchoire, sans cette pièce ça marche beaucoup moins bien…
Faut tracer tranquille, Lisbonne la nuit en hiver c’est bien paisible, c’est plutôt bien la précipitation qui nous ferait finir dans le panier à salade. Quelle sale histoires, enfin...
Je suis pas Raskolnikov et mon pote c’est Jules, lui il a un flegme en acier trempé. Quand on croise le pavé la nuit c’est pas pour chercher les ennuis ni pour la croisade, juste qu’on s’ennuie raide depuis qu’on a arrêté de se dessouder le crâne. On a décidé qu’on serait les gens les plus sobres de l’histoire, même si on doit l’écrire nous-même. Nous sommes les gentils.
« Putain Jules, tu crois que l’amour c’est de la défonce tu penses ?
« Chais pas mec, le truc c’est que c’est déjà dur de pas s’allumer une clope pour l’effet dramatique...
« Ouais, c’était pas très digne des plus grands écrivains comme action. Et t’sais quoi ? J’ai une idée !
« Quesaquo ?
« On a qu’à dire qu’on fasse gaffe ! Quand y en a un qui tire l’autre surveille et empêche les choses d’aller au-d’la du raisonnable !
« On a qu’à dire ça, ça me paraît propre.
On tope et on continu. On a tout arrêté, le salariat, la téloche, l’internet, l’alcool, la clope… On s’autorise guère que les femmes. On peut bien bouquiner mais sans fric même au soleil ça se corse.
« Tché ! On a oublié de vérifier si il avait du fric !
« Saloperie ! On y retourne !
« T’es sûr ? Ça sent un peu le daubé comme plan…
« T’as une autre idée ?
« Bon argument !
C’est plus ça qui m’étouffait les idées, tient... On ne peut pas arrêter de bouffer quand même alors on y retourne. Quel beau carnage! J’ai quand même un peu envie de vomir car les morts ça se vide et les fluides ça sent pas très bon. Jules il s’en fout, il fouille dans la pourriture de se type qu’a toujours était latente comme dans chaque être vivant, sauf que tous les êtres vivant morts ils n’ont pas quarante doublezons pliés dans la poche arrière.
Nous voilà refait, on a gagné tous les deux ce soir, par accident, ce qu’on gagnait avant, à l’époque où on était soumis.
« Eh tapette ! Devine quoi ? Y respirait toujours !
« Dieux est grand ! Avec tout le sang qu’y perd y en a quand même plus pour longtemps.
« Bigotte !
« Pharisien !
Le travaille… Parlons-en ! C’est la raison pour laquelle on est ici, soyez-en sûr, on y bitte rien au portugais. Seulement il faisait beau et de toute façon quand on est prolo un endroit en vaut bien un autre. Certain pensent que le foyer c’est près de la famille, là où on a ses racines. Nous on fait pas attention aux rumheurs, nous sommes des individualistes. La travail donc, c’est ça qui nous a fait nous rencontrer le grand Jules et moi. On était tous les deux là dans la facilité, job facile, logement gratuit… Seulement quarante heures par semaines sans compter le déjeuner et la route. C’est le genre de fatigue qui nous a graduellement fait changer d’avis. La fatigue du travail au service du grand capital elle est malsaines, pleine de toxines accumulées à force de rester assis et d’enchaîner autant de clopes sédatives que faire se peut dans le temps de promenade qu’on a moins qu’au mitard. Une vrai missions de s’éclipser toujours aux chiottes, pas trop longtemps pour par se faire gauler, pour faire fondre entre nos doigts ces petits bouts de caramel friables sous la flamme, tu gardes tout dans la paume, tu rajoutes trois quart d’une clope, ensuite feuille, tu retournes, carton et tu roules. Des records de vitesse qu’on devait faire, encore plus de stresse dans la détente que dans le turbin lui-même ! Quelle infamie ! Tout ça juste pour s’empester et finir tout sec des muqueuses, affamé d’avoir rien branlé. Au moins on avait l’impression de moins sentir les coups du téléphone toute la journée. Les gueulardes ! Les insanités ! Et on était vils, jamais le droit à un mot plus haut que l’autre, on était pas là pour nos pommes, ça non ! On était la compagnie ! Et ça veut dire que tu dois être sympa, plus que tu l’as jamais été avec ta propre mère ! Et on a obtempéré, tant qu’on a pu, on était pas indispensables mais on était vils. Il y avait des bon côtés apparemment, on a pas le droit de se plaindre quand c’est mieux que pire. Les petits africains qu’on nous disait, ils sont bien malheureux, eux ! Ils ont pas tout le luxe de notre vie bourgeoise de l’occident, eux ! Sauf que les petits africains ! Ben on les a jamais au téléphone ! Croyez-moi, j’en aurais à leur en demander aux petits africains ! A ces ordures qui volent toute la compassion du monde mais dont tout le monde en vérité se fout !
Comme ça les mois ont passés, les saisons ont passées, pluie, vent, soleil, vent, pluie, brouillard. Sauf qu’on est au Portugal, allez voir ce qu’y s’écrit au Portugal – Dans le poulailler qu’il ne quittera que pour mourir, le coq chante des hymnes à la liberté parce qu’on lui a donné deux perchoirs-, faut bien avouer que ça donne à réfléchir. Nous sommes des misérables, on a toutes les chances de le rester si on suit les règles, alors on ne risque pas grands chose à ne pas les suivre. Nous n’avons aucune chance, saisissons-là ! J’ai pas pris plus de quelques mois supplémentaires pour convaincre mon copain Jules, sans lui j’y serait encore et sans moi il y serait encore.
Voilà comment on finit par arpenter le pavé lisse et glissant en tirant une subsistance pas si frugale directement de la poche des mécréants bien assez nombreux. C’est beaucoup moins douloureux pour l’âme et pour le corps et Lisbonne est tout à fait adaptée aux inconvénients d’une vie malhonnête.
‘Fin c’est comme tout, c’est du tout relatif ! La fabrique d’absolu ce n’est qu’un livre, encore un, un de plus qu’on peut empiler joliment sur une étagère poussière, un coin pour les russes, un coin pour les français, un coin pour les états-uniens et un coin pour les « divers », ça sert à ce que les invités puissent apprécier l’immensité de la culture de leurs hôtes cosmopolites. L’immensité de l’accumulation ! Faire des petits tas de choses inertes, montrer du matos ! Peut pas dire ce qu’on a dans l’esprit qu’est vide alors montre ce que les autres ont à dire à ta place, l’esprit tout plein d’écho… Pour cela que nous on a un hôtel où on rentre une fois qu’on en a plein les jambes. ‘Fin un hôtel, plutôt une piaule pas très sûre dans un endroit pas très sûr mais abordable, quartier Intedent, deux sac à dos posés dans un coin et deux pageots d’enfant bien séparés. Je me dis :
« T’as raison, on peut pas rester tout minable comme ça, va falloir penser à se trouver à s’arsouiller sous peu.
« Ouais mec, des semaines qu’on a pas caresser de près une de ces créatures odoriférantes… Le problème c’est comme qu’on faisait avant, suffisait de se rendre dans un de ces lieux anathème, de boire des tonnes de gnôle, de cibler celles qu’en faisaient autant, c’était pas si pénible, surtout pour le temps que ça dure ! Dis-moi hombre, c’est quoi ton idée brillante pour courassier en toute conscience de soi ?
« Pour sûr qu’un changement de paradigme demande un changement de paradigme… J’ai une idée et on pourra vérifier si demain elle est brillante, au pire ça fonctionne.
Sans plus de cérémonie on éteint la lumière et on fait semblent de dormir pour que le vrai sommeil daigne. Je peux pas dire que je dors très bien, aujourd’hui j’ai refroidi un zigue, c’est pas la première fois mais un parlant c’était la nouveauté, c’est pas tellement le principe, c’est surtout qu’est-ce que ça schlingue la mort, je pense pas que je pourrai jamais m’habituer à ces relents. Ce n’est pas par choix, trop souvent par la destruction quand on a décider de prendre ce que la vie nous doit. Trop de chalants pensent qu’il y a véritablement des règles, des dogmes, des bonnes pratiques… Mon bref passage dans le monde immaculé de l’entreprise mondialisées a terminé de me convaincre du contraire, j’ai pas l’étoffe d’un héros du prolétariat, j’ai pas l’intention de retenir mon souffle toute ma vie pour payer le crédit de mon crédit pour finalement trouver la liberté débilitante dans le monde finalement vidé de sa substance salariat et ma bouche vidée de toutes ses dents. Je prends mon pain blanc maintenant et le monde est bien assez riche pour qu’il y en ai toujours… C’est ce que je me dis et je m’endors.
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