#Découvreur de talent
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de-gueules-au-lion-d-or · 2 years ago
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Qu’est-ce qui, selon vous, aura le plus compté dans l’oeuvre de Pierre Schoendoerffer?
Je crois qu’il y a une phrase qu’il utilise dans le Crabe-Tambour: « Qu’as-tu fait de ton talent ? ». Et c’était l’interrogation qu’il avait devant tous les gens. Il a connu des périodes exceptionnelles pendant la guerre. Il a pu observer ses camarades, ceux qui sont allés au bout d’eux-mêmes. Et les autres qui ont flanché, mais dont il parlait très peu. Ce qui était important pour lui, c’était ce talent de correspondre à la promesse donnée, aux engagements pris, sans y déroger. En choisissant d’aller en Indo, puis d’être reporter de guerre (en Algérie), il était devenu comme un peintre de l’expression et de la douleur. Raison pour laquelle ses films sont si forts. Il disait une chose : vous pouvez filmer la guerre de n’importe quelle façon, sous n’importe quel angle, peu importe, le document sera toujours formidable. Parce que l’authenticité est devant vous. Peut-être que vous ne verrez pas tout, en tout cas ce sera vrai. Il était en quête permanente d’être devant la vérité. Que ce soit dans la 317e Section, l’Adieu au roi ou dans le Crabe-Tambour, il aura été dans cette recherche constante. Celle de l’homme capable de se dépasser, quel qu’il soit. Il faut se rappeler l’un des derniers dialogues de la 317e Section entre le lieutenant et l’adjudant :
– C’est dégueulasse.
– Pourquoi dégueulasse ? C’est la guerre. Et ils savent la faire. Chapeau !
Voilà Schoendoerffer. Il célébrait la valeur du combattant. Y compris l’adversaire. Tous ceux qui avaient fait le choix de l’engagement. Quand on se combat, on se respecte, aussi. Cette approche, il l’avait dans la vie de tous les jours. Il était attentif à tout et à tous, et il ne voulait surtout pas se tromper. Il voulait dire la chose juste. Vous savez, il était très lié à Bodard et à Kessel. Ce n’était pas par hasard. C’étaient des gens qui observaient. Comme eux, Pierre était en quête permanente afin de comprendre le destin et ne pas le refuser. Quand on se voyait, il pouvait rire de l’horreur, parce que cela fait simplement partie de la vie et qu’il n’en avait pas peur.
Quel Schoendoerffer vous attire le plus : l’écrivain ou le cinéaste ?
L’Adieu au roi est un livre magnifique. Dans Là- Haut, quand l’aventure de la vie rencontre le mythe et que cela se perd dans les brumes de la haute région, c’est sublime. Comme lecteur, j’ai été conquis. Quant à ses films, je crois qu’il nous a toujours étonnés. A chaque fois, on lui a dit que c’était ce qu’il avait fait de mieux, et chaque fois c’était mieux encore. Ses livres comme ses films ont cette qualité extraordinaire de toujours toucher juste. Que ce soit la réalité ou le rêve. Pareil avec le milieu, la nature. Il l’a magistralement décrite. Sa manière de raconter la jungle, les ombres de ces arbres gigantesques qui accompagnent le pas des combattants…
Quel rapport entretenait-il avec l’Histoire ?
Il était nourri de Kipling, de London, de Conrad, du siècle des Lumières et des découvreurs. Il aimait les traces. Le sillage des choses. Et de temps en temps, parce qu’il était un grand littéraire, il faisait des phrases. Je me rappelle l’une d’elle : « Hormis la défaite, rien n’est plus triste que la victoire. » Je crois que, quand il a moins voyagé, et qu’il a cessé d’aller sur les terrains de guerre, il poursuivait encore sa réflexion sur la condition humaine depuis les plages de Bretagne. Il était hanté par les personnages rencontrés autrefois, et qui devenaient des fantômes. Il a toujours été fidèle à la présence de ses amis disparus au cours des combats, et en parlait toujours comme si c’était hier. Comme si, lui, avait eu la malchance de survivre. Il ne se le pardonnait pas. J’ai été surpris quand il a fait son film sur Diên Biên Phu. Je connaissais son projet, mais je savais que cela lui posait presque un cas de conscience. Retourner là où ses camarades étaient tombés, aller fraterniser avec l’ennemi d’hier… Et puis, le rêve de reconstituer ce qu’il avait vécu a été plus fort.
Pierre Schoendoerffer était-il vraiment la voix de l’armée française, ou d’une certaine idée de la France ?
De l’armée française ? Je ne le pense absolument pas. Mais d’une certaine France, oui. Parce qu’il s’était engagé pour la France. Je me souviens du jour où il avait reçu la croix de Commandeur de la Légion d’honneur. On ne pouvait pas rigoler de la France, ce jour-là. Avant d’être décoré par Jacques Chirac, il a fait le tour des Invalides et là, j’ai vu Pierre qui avait de nouveau vingt ans. La façon dont il marchait, la tête au vent. Mais surtout, la tête dans les souvenirs, dans les rizières, dans la jungle. C’était formidable. Eh bien, c’était une idée de la France qu’il portait avec lui ce jour-là. Celle d’un rêve évanoui qui se poursuivait.
Mais qu’est-ce qu’on n’a pas entendu à propos de la 317e section, par exemple! Un épouvantable film de droite! Pendant des années. Puis, y a-t-il eu réconciliation entre le citoyen et les aventures coloniales ? Ces critiques ont un jour cessé, comme si la barrière des vieilles idéologies tombait enfin. Mais ça n’a pas été simple non plus avec l’armée elle-même. Quand il a réalisé l’Honneur d’un capitaine, certains responsables militaires lui ont carrément reproché d’avoir commis une « erreur » – pour dire gentiment les choses.
Quels sont vos meilleurs souvenirs avec lui ?
Indiscutablement pendant la 317e Section. La chance qu’il m’a offert de partager un peu cette partie de sa vie. Et le plaisir que j’avais après le tournage de le retrouver avec ses compagnons de route évoquer ce qu’était cette terre qu’ils aimaient tant. Ce Vietnam qui leur tenait aux tripes. Son Indo: les rivières, les cascades, les rizières, les singes hurleurs. Vous croyez qu’il parlait de la guerre avec les anciens? Qu’il refaisait la colo? Mais pas du tout. Les grands souvenirs de guerre de ces types, c’était la nature exubérante de ces pays de sortilèges qui les avaient envoûtés, et dont Pierre me transmettait son amour.
Avec la disparition de Schoendoerffer, n’est-ce pas un peu de la mémoire du pays qui se fige ?
Oui. Je crois que le manque que l’on ressent aujourd’hui, au plan individuel, avec la disparition de quelqu’un aussi estimable que lui, se prolonge dans la nation entière. L’hommage qui lui a été rendu par le Premier ministre aux Invalides était admirable. Admirable et mérité. Il y avait les deux choses : son passage dans notre histoire, en sachant que notre histoire n’est belle que parce que de magnifiques témoins comme lui la révèlent, et en même temps cette interrogation terrible : Pierre, où es-tu ? Pierre aura été un modèle pour beaucoup. C’était une sorte de statue vivante. Je pense à Jean Rochefort que j’ai vu aux Invalides. Il était comme moi, ému, marqué, c’est peu de le dire. C’est le difficile apprentissage de la solitude qui commence.
Le Spectacle Du Monde
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flo88thx · 7 months ago
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Steve Albini est décédé aujourd'hui d'une crise cardiaque, à l'âge de 61 ans. Il a eu une influence considérable dans le rock underground ainsi que la musique en général. Guitariste et chanteur dans Shellac et Big Black, et découvreur de talents, en étant producteur de Nirvana, des Pixies, Breeders ou Jesus Lizard. Il a aussi travaillé avec Robert Plant & Jimmy Page, ou encore Helmet et Cheap Trick. Un son particulier, enregistré toujours sur bande, pour un son chaud et "live". Un homme important dans la musique moderne nous a quittés.
Raphael. 08/05/2024
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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vagabondageautourdesoi · 5 years ago
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Félix Fénéon – Les temps nouveaux,
de Seurat à Matisse –
Musée de l’Orangerie
A Paris, l’année 2019 restera l’année Félix Fénéon. Deux expositions sont proposées pour connaître tous les aspects de la personnalité complexe de cet homme à la fois critique d’art, découvreur de talent et féru de littérature.
Masque – Bobo -Haulte Volta – Artiste inconnu
En 1920 en publiant un texte fondateur, Félix Fénéon a posé les bases du Musée du Quai Branly actuel en permettant aux “arts lointains” (terme inventé par lui et préféré à “art nègre”) d’entrer au Musée du Louvre.
L’ exposition du Quai Branly a rendu hommage au galeriste découvreur de talents qu’était Félix Fénéon, à la fois concernant les arts océaniens et africains mais aussi les artistes du néo-impressionniste jusqu’à Matisse.  Il s’est attaché à les faire connaître lorsqu’il était employé par la galerie Bernheim-Jeune et rédacteur de la “Revue blanche”.
Celle de l’Orangerie s’attache à montrer un Félix Fénéon en chroniqueur politiquement engagé, désireux de faire connaître les  talents de son époque et de les rendre accessible.
Portrait de Félix Fénéon – Maximilien Luce – 1903
Le titre de l’exposition “Les Temps nouveaux” fait référence à une revue anarchiste fondée en 1895 qui tour à tour a pris le nom du “Révolté” ou de “La Révolte” qui a duré jusqu’au début de la première guerre mondiale avec Jean Grave, en rédacteur en chef. C’est autour de 1880 que se développe l’Anarchie révolutionnaire.
Pour pallier le déficit budgétaire constant de la revue “Les Temps nouveaux”, Jean Grave fait appel  à ses amis artistes. C’est en grande partie grâce à leur don d’argent ou d’œuvres que la survie matérielle du journal a été assurée. Néanmoins, Grave et Félix Fénéon  pensait sincèrement que l’art pouvait aider à la transformation de la société, en dénonçant la misère, en attaquant les institutions, pour préparer la venue de temps meilleurs.
L’anarchisme – Félix Valloton – 1892
Italien, Félix Fénéon arrive à Paris en 1881. Il a 20 ans. C’est l’époque de la 3ème république. Le premier gouvernement de Jules Ferry est installé depuis presque un an et déjà, l’enseignement devient obligatoire et gratuit pour tous et le principe de laïcité commence à s’affiner.
En même temps qu’une conscience ouvrière s’éveille, des groupes plus radicaux se sont rassemblés après la guerre de 70 et la Commune de Paris avec ses 30 000 parisiens tués par les troupes de Thiers.
Des groupuscules anarchistes se retrouvent. Deux points de vue s’affrontent, violence et / ou pacifisme. Félix Fénéon croyait au progrès scientifique qui aide au changement social pour combattre déterminisme et inégalités. 
Jules Vallès – Mazas – 1894
Félix Fénéon commence alors, grâce à des amis écrivains, à écrire des petits textes qu’il fait paraître dans différentes revues. Champion des “nouvelles en trois lignes” , sortes de ” brèves”, il s’impose rapidement dans le milieu de l’édition.
« Suicide. Un ouvrier saute du quatrième étage en laissant une veuve, trois orphelins et la fenêtre ouverte. »
« Mondier, 75 bis, rue des Martyrs, lisait au lit. Il mit le feu aux draps, et c’est à Lariboisière qu’il est maintenant couché. »
La mode est aux pseudo de toutes sortes. Impossible d’en comprendre la raison. Mallarmé et Apollinaire en étaient aussi férus. F.F (signature habituelle) en abuse aussi, des féminins ou masculins, au gré de son imagination.
Au temps d’harmonie: l’âge d���or n’est pas dans le passé, il est dans l’avenir. 1896 – Paul Signac . Le peintre choisit de représenter l’anarchie comme un nouvel Age d’or, une ère de paix et d’harmonie. Conservée à la Mairie de Montreuil en Seine- Saint-Denis. Une mignature est présentée ici.
Fonctionnaire serviable et compétent pendant trente ans au ministère de la guerre, Félix Fénéon est perçu comme un employé modèle. C’est au début qu’il se crée une apparence physique proche du dandy que peindra Signac et sa manière lente et singulière de parler. Mais, son anarchisme le marginalise, alors qu’il lui permettait de développer de nombreuses amitiés dans le milieu culturel.
Cet homme froid, distant, excessivement raffiné, s’adresse donc à l’ouvrier, le tutoie.
Portrait de Félix Fénéon – 1980 – Paul Signac
Motif de kimono qui a sans doute inspiré Paul Signac.
En 1893, les services de police recensent 2 400 anarchistes, dont un tiers de membres actifs considérés comme dangereux.
Le 4 avril 1894, Paris. En pleine instruction du procès d’Emile HENRY, une bombe explose au restaurant Foyot. L’écrivain libertaire Laurent Tailhade qui se trouvait là par hasard, perd un œil dans l’explosion. L’anarchiste Louis Matha sera soupçonné d’être l’auteur de l’attentat, mais aucune preuve ne pourra être retenue contre lui. Félix Fénéon aurait en fait, été l’auteur de cet attentat (qui ne sera jamais puni).
Liste de l’état des anarchistes connus des services de la police au 31 décembre 1887
Le procès s’ouvre le 6 août, vingt-neuf prévenus sont présentés pour “association de malfaiteurs” dont Fénéon. Ayant refusé de parler lors des interrogatoires préliminaires, il devient l’attraction avec son sens de la répartie. 
Si ce restaurant a été choisi, c’est évidemment parce qu’il passe pour le plus cossu du quartier, et que sa clientèle est essentiellement bourgeoise. Les anarchistes, le quartier étant désert, les sénateurs en vacances, y pouvaient préparer à loisir leur odieuse besogne. Et, en effet, ils ont eu le temps de placer leur engin, de l’assujettir, de le coiffer d’un pot de fleurs et de se retirer sans être inquiétés. La Dépêche.fr
Le milieu littéraire choisit de le soutenir largement. Son avocat dit de lui “ Ami sûr, fils modèle, cœur enthousiaste”. Le verdict est l’acquittement pour tous. 
Paysage à Port-en-Bessin – Georges Seurat – 1888
Le Pont et les quais à Port-en-Bessin – Georges Seurat – 1888
Grandcamp, un soir. Georges Seurat – 1885
De 1883 à 1893, Félix Fénéon s’inscrit dans la critique d’Art avec un style complétement différent de Mallarmé, de Baudelaire ou de Huymens. Il veut s’attacher “à rechercher la pensée derrière l’œuvre et en décrypter l’univers scientifique. Il entend rester objectif et mettre en valeur les artistes. “Isabelle Cahn (Conservatrice du Musée d’Orsay)
Un dimanche à la Grande Jatte. Georges Seurat – 1884/1886
Peinte par Monet, Van Gogh ou Sisley, l’île de la Grande Jatte inspire à Seurat un de ses chefs d’oeuvre. Durant deux ans, il travaille à cette oeuvre en composant une trentaine de dessins et autant d’esquisses à l’huile. Sa technique du divisionnisme se perfectionne : en passant de la chimie à la peinture, la tehnique permet de juxtaposer des points de couleurs que l’oeil et le cerveau va fusionner. Un courant né issu des impressionnistes qu’on nomme Pointillisme, divisionniste et que Fénéon appelera néo-impressionniste.
Le cercle chromatique est une représentation ordonnée des couleurs, utilisée en peinture, en teinturerie, en design industriel, en mode, en arts graphiques.
Fénéon rencontre Seurat par l’intermédiaire de Signac. Et, c’est grâce à ce dernier qu’il réunit des informations pour rédiger son manifeste. A la mort de Seurat, il organise la première rétrospective dans les locaux de la Revue Blanche en 1900.
Le cirque -ESQUISSE – Georges Seurat – 1891
Avec Le cirque, Georges Seurat veut  faire un sujet social à partir d’une attraction populaire. La représentation des spectateurs illustre la diversité sociale.
Concarneau. Pêche à la sardine. Paul Signac. 1888
L’amitié pour Signac fut durable et profonde pourtant ses deux caractères étaient opposés. Fénéon remarque ce jeune peintre de 26 ans au Salon des indépendants de 1884. Il présente une première biographie dans son “Les hommes d’aujourd’hui”. Signac est tellement ému de la justesse du propos  qu’il décide de le peindre. C’est le portrait qui figure au début.  Fénéon lui organise une première exposition en 1907 à la galerie Bernheim-Jeune.
Un dimanche. Paul Signac 1888
«Le peintre anarchiste n’est pas celui qui représentera des tableaux anarchistes, mais celui qui, sans souci de lucre, sans désir de récompense, luttera de toute son individualité contre les conventions bourgeoises et officielles par un apport personnel. Le sujet n’est rien ou, du moins,qu’une partie de l’œuvre, pas plus important que les autres éléments, couleurs,dessin, composition… Quand l’œil sera éduqué, le peuple verra autre chose que le sujet dans les tableaux, quand la société que nous rêvons existera, quand, débarrassé des exploiteurs qui l’abrutissent, le travailleur aura le temps de penser et de s’instruire, il appréciera toute les diverses qualités de l’œuvre d’art.» Signac – 1891 – Les temps nouveaux
Détails d’Un dimanche de Paul Signac
Ce tableau “Un dimanche” est d’une force incontestable tant elle évoque l’ennui et l’enfermement.
Félix Fénéon est réputé pour avoir une vision décloisonné de l’art et une curiosité intellectuelle rare. Ses goûts le portent vers l’estampe japonaise, puis vers les arts africains et océaniens en lien direct avec les premiers marchands. Il a constitué l’une des plus belle collection d’Art Africain. Paul Guillaume inaugurera sa première galerie en 1914. Guillaume Apollinaire commence aussi une belle collection.
Caricature de Félix Fénéon – Toulouse-Lautrec –
Portrait de Jeanne Hébuterne – Modigliani – 1918
Pour moi, cet accrochage est une révélation. L’attrait pour les arts océaniens et africains fait que la similitude de représentation entre les oeuvres réalisées pendant cette période est flagrante !
A partir de 1907, Félix Fénéon organise plusieurs exposition à la galerie où figurent plusieurs tableaux de Matisse. Une première rétrospective est organisé avec plus de 7à oeuvres en 1910.
Intérieur à la fillette – La lecture- Henri Matisse – 1906/1907
Félix Fénéon quitte son travail au ministère pour devenir rédacteur dans La Revue Blanche.
“Après ce premier groupe d’artistes rattachés au néo-impressionnisme, on distingue aux Temps nouveaux des artistes proches de la Revue blanche, revue littéraire favorable aux idées libertaires dont Félix Fénéon fut le conseiller littéraire de 1894 à1903. N’oublions pas que c’est dans cette revue que Paul Adam a écrit en 1892 au sujet de Ravachol, l’auteur d’attentats: «Un saint nous est né.» Je vous cite quelques noms parmi ces artistes anarchistes de cœur: Van Dongen, Vallotton, Roussel, Roubille, Maurin, Kupka. Leur style moderniste, souvent d’avant-garde, ne cache en rien leur révolte contre la société bourgeoise”. Aline Dardel
Son influence auprès des écrivains fut très importante: Il contribue à faire connaître Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud, Guillaume Appolinaire, Jules Laforgues et même Jean Pailhan.
La lecture – Théo Van-Rysselberghe – 1903
Dans ce tableau le peintre représente son ami, Emile Verhaeren,  dans son appartement de Saint-Cloud entrain de lire à ses amis des passages de son dernier livre. Gide est là la tête appuyé sur son bras et Maurice Maeterlinck, les yeux dans le vague. Fénéon est accoudé à la cheminée. Mais, c’est un montage du peintre pour représenter les personnes importantes qui fréquentent son salon car ses illustres amis n’appartiennent pas au même groupe de visiteurs.
Plus tard, le 25 novembre 1938, dans une émission sur Radio Paris, Thadée Natanson explique « ce que fut La Revue blanche », « dévouée aux Impressionnistes, encore plus qu’au symbolisme. Révérant à la fois Zola et Mallarmé, Rousseau et Stirner, personne plus que Stendhal. Tolstoïenne, dreyfusarde, naturellement ; curieuse et respectueuse de la Commune, ardente contre les bagnes, surtout les bagnes militaires ; allant jusqu’à faire campagne avec Victor Barrucand pour le “pain gratuit” ». On y côtoyait Jarry, Léon Blum, Oscar Wilde, Gide, Valéry, Apollinaire, les peintres Bonnard, Vuillard, Toulouse-Lautrec, Vallotton, Van Dongen… Paris-luttes.info 
Une exposition des futuristes italiens à Paris en 1912 est organisée par Fénéon qui leur ouvre les portes de sa galerie alors qu’ils sont décriés en Italie.
Cette dernière piéce de l’exposition est étonnante car ce fut une belle découverte.
La révolte – Luigi Russolo – 1911
En 1924, Félix Fénéon se retire en continuant à collectionner. “Il y avait des tableaux partout, même dans un couloir étroit où il était impossible de,les voir alors que d’autres étaient empilés les uns sur les autres dans une pièce vide de tout meuble”. John Rewald
Peu de temps après sa mort, sa collection sera complétement vendue et dispersée par Drouot. Néanmoins, le public comprend  l’importance de cet homme pour l’art d’Avant-Garde qui souhaitait par dessus tout “s’effacer derrière l’oeuvre”.
Photographies de vagabondageautourdesoi.com
Sources :
Conférence autour de l’exposition L’Art social à la Belle Epoque 14 janvier 2006 – Abbaye Saint-Germain – Auxerre. Les illustrateurs des Temps nouveaux. Aline Dardel -Historienne d’Art
France Culture :
L’art et la matière – L’énigme Félix Fénéon
Félix Fénéon (1861-1944) : l’arpenteur des arts
Questions pratiques :
Musée de l’Orangerie
Exposition d’octobre 2019 au 27 janvier 2020
Commissaires Isabelle Cahn, conservatrice générale au Musée d’Orsay Philippe Peltier, conservateur au musée du Quai Branly-Jacques Chirac
Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Paris et The Museum of Modern Art, New York.
Elle sera présentée au MoMa de 22 mars au 25 juillet 2020 sous le titre “L’anarchiste et l’avant garde, de Seurat à Matisse et au-delà“.
 Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, du 28 mai au 29 septembre 2019.
A Paris, l'année 2019 restera l'année Félix Fénéon. Deux expositions étaient proposées pour connaître tous les aspects de la personnalité complexe de cet homme à la fois critique d'art, découvreur de talent et féru de littérature.Présentation ici Félix Fénéon - Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse - Musée de l'Orangerie A Paris, l'année 2019 restera l'année…
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junghwwwa · 5 years ago
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Connu en sa qualité de directeur de casting (pour Xavier Beauvois, Arnaud Desplechin, Noémie Lvovsky, Bruno Podalydès) et découvreur de talents, Stéphane Batut se décide enfin à passer à la réalisation avec Vif argent, son premier long métrage, inspiré par une certaine obsession pour la mort et l’idée d’écrire un personnage issu d’un “monde négatif”. Il mêle les deux au travers du personnage de Juste (Thimothée Robart), un jeune homme étrange dont on ne comprend pas d’emblée le rôle et que l’on découvre à travers le doux regard d’Agathe (Judith Chemla). Elle le voit dans le bus, croit le reconnaître et le suit. Juste ressemble étrangement à un ancien amour. Une histoire inachevée comme il y en a tant et qui reste en tête comme un rêve; un regret aussi. Mais Juste ne peut être cet homme car il est beaucoup trop jeune. Stéphane Batut mêle assez bien cette histoire d’amour, à la fois écho et fantôme nostalgiques d’un passé que l’on voudrait réparer et intrigue fantastique. Et si finalement nos histoires d’amour inachevées n’étaient pas elles aussi des sortes de fantômes entre-deux-mondes que l’on voudrait faire revivre mais qui sont coincés là? Il y a quelque chose de follement beau et romantique dans cette idée.  
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orinocoworld · 6 years ago
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Pierre Barouh  -  Un clic pour écouter
Une heure pour découvrir un magicien, faiseur de miracle, auteur-compositeur-interprète, acteur et producteur français qui nous quitta il y a tout juste un an, à l’âge de 82 ans. Pierre Barouh, ce parolier génial, laissa derrière lui quelques chansons qui ont laissé une marque indélébile dans le répertoire de la chanson Française. Il est aussi le créateur du plus marginal de tous les labels,  « Saravah ». Apres avoir survolé, dans la première partie de ce programme, quelques chansons complètement inconnues du grand publique, nous nous intéresserons à ses grands succès, sans que pour autant nous accolions son nom à ces thèmes indémodables. Dans la troisième et dernière partie de l’émission, nous porterons notre attention sur un seul album du label Saravah, « Higelin & Areski ». Le format de ce programme ne permettra pas d’explorer toutes les pistes ouvertes par ce grand découvreur de talents. « Notre société court de plus en plus vers l'efficacité et le rendement immédiat en mettant en marge les rêveurs. Or ce sont ces rêveurs là qui vont nous sauver de la grisaille de la vie ».  
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vuesparisiennes · 6 years ago
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Le théâtre du Guichet Montparnasse, 15 rue du Maine, a 50-60-seat theatre in the heart of the Montparnasse 'theatre district.' I've seen Moliere's Femmes Savantes and Feydeau's Leonie est en avance.
I like this description:
"Situé au cœur de Montparnasse, Le Guichet Montparnasse est un petit théâtre parisien qui, fidèle à la tradition des années 50 (qui vit naître des petits lieux où furent créés Genet, Garcia Lorca et tant d'autres), se veut le découvreur de jeunes talents : auteurs, comédiens, metteurs en scène encore inconnus ou méconnus du grand public."
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remykolpakopoul · 6 years ago
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RKK Klik Klak ► Roda-Gil, le Brésil & Tupi Nagô
► “On était très potes... Étienne Roda-Gil ? Un moment de ma vie !” : ainsi Rémy Kolpa Kopoul évoquait ses accointances avec le poète catalan dont les mots exquis cajolèrent tant de mélodies. ▼
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Une culture chère à leurs cœurs les réunit : pour un projet de grande revue musicale sur le Brésil des années 20, ils explorèrent là-bas quelques pistes improbables et autres domaines merveilleux. Séduit, le chanteur Chico Buarque souhaitait les accompagner... mais l’aventure s’acheva prématurément. Des décennies plus tard, le ConneXionneur proposera enfin cette création : son spectacle K-RIO-K fut présenté au Nouveau Théâtre de Montreuil du 10 au 16 avril 2015, moins d’un mois avant la disparition de RKK...
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Autre flânerie musicale commune : en 1993, Tupi Nagô, groupe de jeunes talents brésiliens (mais pas que !) résidant à Paris, publia son premier album. ▼
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Produit par Silvano Michelino, avec Rémy Kolpa Kopoul en conseiller artistique, le disque s’intitule judicieusement : “Do Brasil” (Celluloïd, Mélodie). Rédigées par RKK en personne, les notes de pochettes indiquent à propos du morceau “Nena” (Célia Reggiani, Silvano Michelino / Étienne Roda-Gil) : “Rythme mi-Samba-Reggae, mi-Afoxé, un autre dérivé des tempos afros. La kalimba en boucle est aussi africaine. Et le texte en Catalan, est dû au parrain de Tupi Nagô, Étienne Roda-Gil qui, pour la première fois, écrit une chanson dans sa langue d’origine. Deux mondes latinos en mouvement, une connivence naturelle de l’Europe méditerranéenne avec l’Afrique brésilienne.” Une ravissante vidéo illustra le tout. ▼
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La même année, paraît l’album “Vivre Dans L’Avenir (Rubans Rouges Et Toiles Noires)” de la chanteuse Juliette Gréco, produit par Étienne Roda-Gil et toujours en lien avec le Brésil. Si le poète reste aux manettes, d’autres contributeurs ont la saveur du ConneXionneur. Sur le morceau “Mickey Travaille” (qu’il a composé), Caetano Veloso joue de la guitare (arrangements et direction d'orchestre de Jacques Morelembaum) tandis que sur “Le Cœur Des Anguilles” c’est João Bosco qui accompagne de ses chœurs et de ses cordes sa création dédiée à la muse de Saint-Germain-des-Près. ▼
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Leur territoire fertile ne se limitait toutefois pas aux frontières du Brésil... Avec l’auteur de “Joe Le Taxi”, l’inspecteur La Galette vénérait aussi l’immense Yma Sumac ! “Mambo toujours !”
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Lorsqu’à la fin du mois de mai 2004, Étienne Roda-Gil tira sa révérence, Rémy Kolpa-Kopoul lui rendit cet hommage : 
“Digne, c'était son mot.Il est parti aujourd'hui, digne...Etienne Roda Gil ne reviendra plus. Et moi, chui triiiste !!! 
Bon, Roda Gil, ou plutôt Roda, c’était une litanie de tubes, pas forcément mes tubes, mais ça, les nécrologues vont vous les ressasser, Alexandrie-Alexandra, Le Lac majeur et surtout les 3 J, Julien Clerc, Joe le taxi, Johnny Hallyday. La partie top 50 de l’iceberg. tiens, J, comme Juliette Greco, comme Joao Bosco, d’ailleurs…
Seulement voilà, Roda, c’était tant d’autres choses, un catalan, un républicain de père en fils, né un hiver 42 derrière des barbelés, dans des camps de réfugiés, à Montauban, et sorti de là 4 ans plus tard, seulement.
Un prodigieux autodidacte qui s’est gavé de lectures dans le F3 familial d’Antony, un noir et rouge qu’aucun parti, même anar, ne réussira à phagocyter.
Un puits de science aussi incollable sur Mahomet que sur Mao Tsé Toung, sur le socialisme utopique que sur le siècle des lumières !
J’ai bien dit un puits de science, pas un rat de bibliothèque, son QG de méditation, de préférence à voix haute, tonitruante, c’était le zinc. C’est là qu’il refaisait le monde, et nous, ses poto, avec.
Souvent, moult gorgeons plus tard, en larguant les amarres, on se sentait moins con. Même si parfois, quelques circonvolutions de cet esprit nous échappaient…
On lui pardonnait ses liaisons showbizz que parfois il justifiait pendant des plombes… Comme si c’était vital !
« Notre » Roda était ailleurs, dans les mots de ses quelques romans où se mêlaient sa réalité, pugnace, et une fiction souvent désenchantée. Dans un regard oblique, goguenard mais pas pour autant méprisant, sur les flagorneurs qui lui bourdonnaient autour.
Je peux m’enorgueillir de l’avoir mené jusqu’au Brésil, dont il avait découvert un pan d’histoire avec une gourmandise jubilatoire et vécu d’intenses moments,, comme ce déjeuner d’initiés –et de haut vol- avec Tom Jobim, un autre cador.
Je suis fier aussi, de l’avoir un jour fait sauter dans un train pour Nantes, rien que pour jouir des facéties d’un groupe cubain a capella, Vocal Sampling.
Enfin, je repense à ce soir d’anniversaire où j’ai reçu de ses mains… 44 fromages de chèvres surmontés d’autant de bougies à souffler.
Roda Gil, ce bourru ébouriffé, ne verra pas sur scène « Ça ira », l’opéra sur le front pop’ né jadis d’une passion commune avec Roger Waters et peut-être, en voie de montage.
Je pense fort à Nadine, plus que sa femme, sa complice en images, je pense à Philippe Constantin, comme son frère jumeau en découvreur de musiques, eux aussi grands absents. Et je pense aux siens, qui sont là…
Salut mon poto, je n’irai pas ce soir à la Closerie des Lilas, ta base arrière, pardonne-moi mais ça sentirait trop le pèlerinage.
Et puis Roda, amoureux de toutes les latinités, je te dédie cette chanson d’Yma Sumac, la diva péruvienne, celle que tu avais ressuscitée dans Joe le taxi, celle pour qui tu as cuisiné deux jours durant un dîner anthologique qui a irradié un soir d’hiver parisien… et estomaqué ladite diva.
Alors, tout simplement, comme on se disait en se séparant, Hasta siempre, à toujours, camarade…"
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▼ “On L’Appelait Roda”, un documentaire (Zelig Films) consacré à Étienne Roda-Gil et réalisé par Charlotte Silvera est sorti en salles le 31 octobre 2018.
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Entretiens intimes, images d’archives et précieux témoignages (Vanessa Paradis, Julien Clerc, Roger Waters, Sophie Marceau, Juliette Gréco, Louis Bertignac, Jean-Claude Petit...) y transmettent avec émotion la parole du “maître enchanteur”... Bande-annonce ▼
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Soucieuse de porter plus loin encore ce flambeau révolutionnaire, Charlotte Silvera présente chaleureusement son film, comme lors de cette projection organisée le 10 novembre 2018 au cinéma Reflet-Médicis, Paris. Ça ira !▼ Photo © Laurent Lafont-Battesti
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Étienne Roda-Gil ► Wikipédia ● Encyclopédisque ● BNF ● Amazon ● RFI ● Libération
On L’Appelait Roda ► Facebook ● Zelig Films ●  AlloCiné ● Le Point
Disponible en VOD sur la plateforme FILMOTV !
Charlotte Silvera ► Site ● Wikipédia ● Facebook ● Twitter ● Linkedin ● AlloCiné ● UniFrance
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▲ Ici et là-haut, les destins ne cessent de se croiser. À côté d’un profil à la bouteille d’Étienne Roda-Gil, ce cliché capturé par le photographe Marc Melki permet aussi de deviner le sourire radieux d’une grande amie de Rémy : la regrettée Muriel Roque... ♥︎ LL
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galerieplurielle · 2 years ago
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De coup de cœur en coup de cœur, de Pierre François à Joaquim Baptista Antunes, la galerie poursuit sa mission de découvreur de talents à travers le temps... #figurationlibre #artbrut #artsingulier #streetart #emergentartists #prospective #artgallery #artlovers✔♥ #sète (à Galerie Plurielle) https://www.instagram.com/p/CfrUnXmqTyD/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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bouxmounir · 2 years ago
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"Road to Elite", la websérie qui suit six joueurs français en NBA
“Road to Elite”, la websérie qui suit six joueurs français en NBA
NBA – La Betclic Elite est présente en tant que découvreur de talents officiel de la NBA et démantelée à travers cette série qui a suivi l’évolution de six “prospects” et quelques-uns des premiers épisodes des Seron Devotions au premier plan du mercredi à Paris. La France sera visée par les pays européens ayant remporté le Grand Prix de la NBA. Il s’agit du deuxième et du plus important arriéré…
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whileiamdying · 3 years ago
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Mort de Pierre Rissient, homme de tous les métiers du cinéma
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Producteur, distributeur, réalisateur, attaché de presse, il avait œuvré à la reconnaissance de nombreux cinéastes, dont Clint Eastwood, King Hu, Jane Campion et Quentin Tarantino
Par Samuel Blumenfeld Publié le 07 mai 2018 à 10h09 Mis à jour le 07 mai 2018 à 10h09  
Avec la mort de Pierre Rissient, dans la nuit du 5 au 6 mai, à l’âge de 81 ans, c’est un peu de la jeunesse vieillie du cinéma, qu’il tenait vivante en lui qui s’en va. Si son nom est ­surtout connu des cercles cinéphiles et professionnels, c’est un personnage majeur, à la fois discret et omniprésent, du septième art en France, aux Etats-Unis et en Asie, qui disparaît.
Pierre Rissient est passé par tous les métiers du cinéma depuis le milieu des années 1950 quand, après être devenu une figure ­connue des ciné-clubs, il est devenu l’un des fondateurs du cercle des cinéphiles du cinéma Mac-Mahon, à Paris. Dans cette enceinte ont été révélés, ou réhabilités, Fritz Lang, Otto Preminger, Raoul Walsh, Joseph Losey, John Berry, Jules Dassin, souvent des cinéastes de la « liste noire », mis à l’index d’Hollywood pendant la guerre froide en raison de leurs supposées sympathies communistes et contraints à l’exil en Europe. Il y avait une dimension romantique chez Pierre Rissient dans ce soutien à des réalisateurs rejetés par leur pays – ou affichant des idées ouvertement progressistes –, mais aussi une conception esthétique très affirmée de la mise en scène, incarnée par le fameux « carré d’as » du Mac-Mahon : Walsh, Lang, Preminger et Losey. Conception qui déplaisait à beaucoup, dont les Cahiers du ­cinéma, revue qui dominait alors la cinéphilie en France. Avec le temps, cette défense d’une mise en scène dont le défi consistait à se faire oublier s’est imposée. Ce fut le premier combat remporté par Pierre Rissient.
Il y avait une dimension romantique chez Pierre Rissient dans ce soutien à des réalisateurs rejetés par leur pay
Après l’aventure du Mac-Mahon, son destin cinématographique devient protéiforme. Il devient assistant réalisateur, notamment de Jean-Luc Godard sur son premier film, A bout de souffle (1960). Pierre Rissient se mue ensuite en attaché de presse au cours des années 1960 et 1970, formant avec Bertrand Tavernier un duo hors du commun, soudé par la passion des films et des cinéastes, où l’impératif de transmettre son goût se transforme en art. Après une carrière de distributeur, Pierre Rissient réalise deux longs-métrages à Hongkong et à Manille : One Night Stand (1977) et Cinq et la peau (1982).
« Découvreur, farceur »
Découvreur de talents, puis scout pour le Festival de Cannes durant les années 1980 et 1990, il a amené, entre autres, au plus grand festival du monde : Martin Scorsese avec Mean Streets à la Quinzaine des réalisateurs, en 1974 ; le grand cinéaste hong­kongais King Hu avec Touch of Zen, en 1975 ; Jane Campion, dont il repère les premiers courts-métrages, en 1986 ; Quentin Tarantino avec Reservoir Dogs, en 1992. Enfin, Pierre Rissient devient l’une des chevilles ouvrières de Ciby 2000, la défunte société de production fondée en 1990 par Francis Bouygues. Il y produit La Leçon de piano (1993), de Jane Campion, Secrets et mensonges (1996), de Mike Leigh, et Le Goût de la cerise(1997), d’Abbas Kia­rostami, tous repartis de Cannes avec la Palme d’or.
Interrogé dans le livre d’entretiens qui lui était consacré, Mister Everywhere (Institut Lumière/Actes Sud, 2016), sur la manière de définir celui qui avait exercé presque tous les métiers du cinéma, Pierre Rissient expliquait que chaque chose dans sa vie s’était faite sur l’impulsion du moment.
« On aurait le plus grand mal à me définir, sinon peut-être comme Todd McCarthy le fait dans le ­documentaire Pierre Rissient : Man of Cinema (2007), avec un très diffus “homme de cinéma”. On m’a dit tour à tour découvreur, farceur, grand attaché de presse, ayant un caractère impossible… Je ne cherchais pas à avoir un titre, ce qui m’intéressait, c’était l’action et ce qu’elle servait. »
A Cannes, un nouveau combat
Ce goût de l’action consistait à privilégier la carrière des autres avant la sienne. Son amitié avec Clint Eastwood, rencontré en 1971, s’était transformée en une ­collaboration professionnelle au long cours. Pierre Rissient avait perçu d’instinct l’énorme potentiel du réalisateur américain. A une période – les décennies 1970 et 1980 – où celui-ci était considéré en Europe comme un tâcheron aux idées d’extrême droite, l’activisme de son thuriféraire permettra de l’imposer en artiste. La présentation de Pale Rider en compétition à Cannes en 1985, la tenue de la rétrospective Clint Eastwood à la Cinémathèque française en 1988, la campagne victorieuse des Oscars en 1993 pour Impitoyablefurent autant de victoires remportées par Pierre Rissient. Clint Eastwood mesurait bien cette dette. « Il a contribué à faire comprendre mes films, expliquait-il, il a aidé à leur reconnaissance. Il l’a fait en France, puis partout ailleurs. Et il l’a fait avant tout le monde, et plus que n’importe qui. »
La veille de sa mort, Pierre Rissient évoquait encore la présentation au prochain Festival de Cannes de la version restaurée de son second film, Cinq et la peau, dans la section Cannes Classics. Il vantait aussi les qualités de Burning, du cinéaste sud-coréen Lee Chang-dong, qui sera présenté en compétition. Pierre Rissient ­vivait cette projection comme un nouveau combat à mener, avec la conviction qu’il savait défendre les films avec une acuité au moins égale à celle de leurs créateurs. Désormais, ces cinéastes se trouvent orphelins.
Samuel Blumenfeld
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riga-france · 3 years ago
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Bientôt les vacances ! Du soleil, et de la musique! À propos de musique, parlons d'André Manoukian !
Vous le connaissez peut-être via le télé-crochet “Nouvelle Star”. André Manoukian baigne depuis tout petit dans l’univers musical. Il suit des cours de piano classique dès l’âge de 6 ans. À 20 ans, il intègre le Berklee College of Music ; une des plus grandes écoles de musique privées de Boston. De retour en France, il forme un groupe de jazz. Quelques années plus tard, il découvre un futur talent de la chanson française. André Manoukian : musicien, découvreur de talents, passionné.
Découvrez notre nouvel article : https://riga-france.weebly.com/histoire--culture.html 
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mamoru-miyano-france · 7 years ago
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[TRADUCTION - Blog de Mamoru Miyano] 22 JUILLET 2005
(00h47) Aah !! Je suis super en retard pour écrire le blog <m(__)m>
Shunly-samaa !!! Je suis content que t’ailles mieux~~☆☆☆
[…]
Et tout le monde~~\(^o^)/ Vous allez bien~~ ?? ☆ Je veux vite vous rencontrer……(ToT)
Aujourd’hui, comme d’habitude, après la leçon, je suis sorti en ville le soir (^皿^)
Je marchais tout seul quand… «Excusez-moi~~ »
Aah !! w(゜o゜)w Un, Un découvreur de talents !!! (@_@;) Qu… Qu… Qu’est-ce que je fais…….. Est-ce que c’est une boîte célèbre ? ☆ Peut-être que j’ai vraiment cette aura ☆
Mon cœur bat super vite…
« O… Oui, c’est pour quoi ? »
Super super vite… Super vite…
« Hmm, cela ne vous intéresserait pas de devenir host ? » [1]
…… ……… Host ?!!! ( ̄□ ̄;) (lol)
Et dire que j’étais en train de stresser !!! « Je… Je suis pas ce genre de mec facile !! _(_^_)_» J’ai pas dit ça mais j’ai refusé poliment (lol)
Mais host (^_^;) Est-ce que je dégage une si belle aura ☆☆☆ (lol) (il s’y croit trop tout de suite)
Ah, mais est-ce que c’était pas dommage de refuser, j’aurais pu me faire de l’argent de po…. Non, non !!!! (>_<) Ça craint !! Ça craint !! Soyons sérieux, je suis un idol !!! (~_~;) Touch-dow~~n pour les cœurs raffinés ☆☆☆☆ (ça devient une rengaine, cette blague)
Ensuite, après avoir refusé poliment le recrutement, je suis allé manger des brochettes avec des potes ☆ On les a grillées nous-mêmes devant nous !!   w(゜o゜)w C’est pas génial ça !!!?? ☆☆ Je me suis trop emballé, j’en ai grillé je sais pas combien ☆
Mais c’était super bon, on n’en faisait qu’une bouchée alors, on pouvait en manger je ne sais combien ☆☆ Essayez d’aller en manger vous aussi, ce sera un touch-down pour les cœurs raffinés ☆☆ (ça devient une rengaine, cette blague)
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Note : [1] un host est une personne travaillant dans un « host club » (un établissement où les hommes vous font dépenser votre argent pour être à vos petits soins, boire avec vous, vous écouter et discuter).
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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vagabondageautourdesoi · 5 years ago
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@MuseeOrangerie #FelixFeneon A Paris, l'année 2019 restera l'année Félix Fénéon. Deux expositions étaient proposées pour connaître tous les aspects de la personnalité complexe de cet homme à la fois critique d'art, découvreur de talent et féru de littérature. Présentation de celle de l'Orangerie ici https://vagabondageautourdesoi.com/2019/12/23/felix-feneon/ https://www.instagram.com/p/B6bENIMHX6-oTHEos0FxZpB9j95v-K0iMCLLK00/?igshid=meb7u3gkb1vr
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pekaho · 7 years ago
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‘Professor Marston and the Wonder Women’ Angela Robinson
(‘My Wonder Women’, en salle en France le 18 avril)
L’incroyable genèse de la création des comics de la super-héroïne Wonder Woman est plus qu’inattendue. C’est avant tout une histoire d’amour puissante, loin des conventions de l’Amérique puritaine des années 40, et aussi une histoire de création. Le trio Luke Evans, Rebecca Hall (époustouflante) et Bella Heathcote illumine cette aventure humaine, nimbée d’une photographie sublime et aux frontières du fantastique, dans un scope étincelant.On est heureux aussi de retrouver Oliver Platt en découvreur de talents...
C’est vrai qu’on ne regardera plus la super-héroïne de la même façon, sachant comment elle est née, de quelles expériences et dans quelle philosophie. Loin du personnage écervelé kitsch (et pourtant culte) qu’elle est devenue dans la série tv des années 70, c’est une héroïne qui porte des messages humanistes, féministes et même franchement décalés, avec une rare ouverture d’esprit.
Angela Robinson a porté le projet pendant huit ans, en faisant des recherches sur le fameux Pr Marston, le créateur, Dr en psychologie, et sa vie personnelle, ses travaux sur la compréhension de la nature humaine, et son invention du détecteur de mensonge (que l’on retrouve dans le lasso de l’héroïne, qui oblige ses ennemis à dire la vérité).
Le plus bouleversant de l’ouvrage de la cinéaste, c’est l’immense beauté de ce trio qui décide de se confronter à ses sentiments, ses désirs et passions, dans la plus grande sincérité, même lorsque chacun est bousculé par ce qu’il se cache à lui-même.
Surprenant, innovant, pétaradant de sincérité et de brillance, ce film est une claque émotionnelle, visuelle et psychologique!
Waooow!
Pk
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