#Comment convaincre son mari de ne pas divorcer
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mediumbabavigan · 2 months ago
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Rituels magie blanche pour empêcher le divorce dans un couple. Comment convaincre son mari de ne pas divorcer: Comment faire magie pour empêcher le divorce dans un couple.
Rituels magie blanche pour empêcher le divorce dans un couple. Comment convaincre son mari de ne pas divorcer:
Rituels de Magie Blanche pour Prévenir le Divorce dans un Couple. Le mariage est une union sacrée, marquée par des promesses d’amour, de fidélité et de soutien mutuel. Cependant, il arrive parfois que des couples traversent des moments difficiles, mettant leur relation à rude épreuve. Lorsque les problèmes semblent insurmontables, certains couples se tournent vers des solutions spirituelles…
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maraboutowo · 3 years ago
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Arrêter un divorce en cours (empêcher un divorce)
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Arrêter un divorce en cours (empêcher un divorce) Rituel d’amour pour arrêter un divorce en cours, mettre fin à une procédure de divorce pour garder votre amour Commander ce rituel pour arrêter un divorce en cours, si vous aimez votre homme ou votre femme mais il/elle menace et insiste de divorcer alors que vous ne voulez pas le perdre. Les blessures d’amour font très mal si bien qu’on arrive…
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vinon0 · 3 years ago
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témoignage de retour d'affection-medium marabout toulouse
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bonjour tout le monde moi c’est Mélanie depuis la France j’ai fais un appel avec un medium marabout puissant qui est au bénin avec ces génies,ce monsieur est le numéro un retour d’affection qui a fait revenir mon homme pour moi en trois jours,j’ai été arnaquer pas des faux maîtres spirituel qui disent qu’il son marabout pour tant il connais rien j’ai juste payer 1500 euro pour mon travail et ce…
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michel66toffa · 4 years ago
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theoppositeofadults · 6 years ago
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La série de photos prises par la presse au printemps 2013 aux obsèques d’Antoine Veil, le mari de Simone Veil, au cimetière du Montparnasse, intrigue : Simone Veil est là bien sûr - quatre années sépareront la mort de son mari et la sienne, le 30 juin 2017. Jacques et Bernadette Chirac aussi, assis sur des chaises installées au bord du caveau. Alors que les deux fils encore vivants du couple Veil se tiennent au deuxième rang, debout à côté d'Edouard Balladur, une main sur l’épaule de leur mère, Marceline Loridan-Ivens est assise entre l’ancien Président de la République et Simone Veil. Cinéaste, iconoclaste, hier figure d’une gauche échevelée sans étiquette ni officine, Marceline Loridan-Ivens n’est pas là comme un membre de la famille de Simone Veil mais plutôt comme son double. “Des jumelles contradictoires”, dit cette petite femme qui a eu 90 ans cette année et qui aime surligner d’un rire qu’elle est “née rousse, gauchère et juive”.
"Des filles de Birkenau"
Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens se sont connues en déportation, au camp d’Auschwitz-Birkenau - “des filles de Birkenau”, diront-elles toutes leur vie pour dire ce quelque chose qui s’ancrera toujours un peu là-bas. Elles sont toutes deux nées en France : une famille de l’exode, parents polonais et lignée rabbinique pour Marceline qui comprendra l'allemand grâce à yiddish ; des parents originaires de Lorraine dont les biographies soulignent qu’ils sont “assimilés et non pratiquants”.
Les deux jeunes femmes ont quitté Drancy et la France le 13 avril 1944 dans le même convoi mais c’est seulement au petit matin qu’elles s’aperçoivent pour la première fois, à l���étape du tatouage. Premier geste sidérant que ce marquage d’un numéro flanqué d’un triangle, demie-étoile de David utilisé pour distinguer les Juifs d’entre les déportés. Simone s’appelle Jacob, elle passe avant Marceline Rosenberg. Elles viennent d’échapper une première fois à la mort, mais elles ne le savent pas encore : dans ces premiers instants de stupeur, débarquant au beau milieu de la nuit après des heures entassés à une centaine par wagon dans ce convoi 71, des voix glissaient aux nouveaux arrivants : “Dis que tu as 18 ans” ; “Donne ton enfant à un vieillard” ; “Dis que tu voyages seule”... Seules les plus valides et les majeurs rejoindront le camp à pied, ce sont eux qui construiront les routes vers les crématoriums, puis qui creuseront les fosses où l’on entassera les cadavres devenus trop nombreux pour les crématoriums lorsque les cadences s’emballeront à l’arrivée des Juifs de Hongrie. Les autres rejoindront immédiatement le crématorium par camion.
Aucun enfant n’en réchappera mais Marceline a menti, elle a caché ses 15 ans. Simone, sa mère et sa sœur parviennent quant à elles à rester toutes les trois : Simone, qui vient de passer le bac, a 18 ans et à 44 ans, sa mère “faisait jeune”, racontera Simone Veil. A Birkenau, Marceline Loridan-Ivens se souvient que les déportées les plus jeunes fonctionnent souvent par paire, “presque par couple”. Avec Simone Veil, elles partagent une audace et une force, aussi : dans les couchettes, ces “koya” de 1,80m par 1,90m où l’on s’entasse à cinq et où elles découvriront que l'étage du haut est encore préférable, elles n’hésitent pas un jour à se cacher sous des couvertures, enchâssées l’une à l’autre, tête bêche. Simone Veil racontera n’avoir jamais pleuré “là-bas”. “Moi-non plus !”, réplique Marceline Loridan-Ivens sur le ton de l’évidence, avant d’ajouter : “Mais enfin ça ne veut rien dire… juste que nous nous étions endurcies.”
Elles passeront plus d’une année en déportation, mais seulement un hiver. Beaucoup plus tard, Simone Veil, qui a attrapé le typhus, tout comme sa sœur et sa mère qui en mourra à quelques jours de la libération des camps, estimera qu’il aurait été impossible de résister à plus d’un hiver. Transférée à Bergen-Belsen, Simone Veil perd de vue Marceline Loridan-Ivens, qui transite une dernière fois par Theresienstadt dans un train fantôme acheminé par des nazis qui sauteront du train en marche, refluant à mesure que l’Armée rouge avance.
Theresienstadt se trouve dans les Sudètes, aujourd’hui la République tchèque, et la jeune femme qui vient d’avoir 16 ans met des semaines à regagner la France. Des prisonniers de guerre, des travailleurs du S.T.O. sont rapatriés en train, et puis aussi les déportés, Juifs ou Résistants. Dans “A voix nue”, Marceline Loridan-Ivens racontait en 2012 avoir eu du mal à convaincre les autorités françaises qui affrétaient les trains du retour de rapatrier aussi les déportées juives : les prisonniers de guerre avaient même dû faire grève pour qu’elle soit du voyage. Direction Paris, puis l’arrivée en bus, seule, au Lutétia, centre névralgique de la Gestapo réquisitionné à la Libération de Paris pour accueillir ceux qui revenaient d’Allemagne.
Alors que Simone - qui ne s’appelle pas encore Veil - est accueillie par un oncle et une tante à Paris, Marceline met du temps à retrouver sa mère, et comprend que son père, à qui elle consacrera bien plus tard un livre avec Judith Perrignon, n’en reviendra pas. Les deux jeunes femmes ne se verront pas à l'hôtel Lutétia, mais leurs témoignages disent la même impossibilité de raconter, et aussi le contact insupportable avec les matelas. Elles dormiront longtemps sur le sol, à leur retour de déportation, chacune de son côté. La première question que Marceline entend de la bouche de sa mère et de son petit frère, c’est : “As-tu été violée ?” - “Je leur ai dit ce que j’avais bien envie de leur dire”, confiera-t-elle sur France Culture 70 ans plus tard tandis que Simone Veil, elle, disait en 1988 : “Nous n’avons pas parlé parce qu’on n’a pas voulu nous écouter” - “on refait beaucoup l’histoire.”
L'autodidacte et la bonne élève
C’est dans cette solitude douloureuse que Marceline se fraie un chemin jusqu’à l’âge adulte. Aussi autodidacte que Simone, qui apprendra au retour des camps qu'elle a été reçue au bac en 1944, sera bonne élève : dès octobre 1945, elle s’inscrit en droit et à Sciences-Po à Paris même si elle vient de manquer la rentrée universitaire. L'année suivante, en 1946, elle épouse Antoine Veil, polytechnicien promis à une brillante carrière, alors que Marceline, qu’elle a perdue de vue, découvre “le Saint-Germain des enfants perdus de la guerre”. Il y a ce fils de pétainistes en rupture familiale, ces enfants de la Shoah livrés à eux-mêmes, ces jeunes rescapés dont l’Histoire vient de pulvériser les vies familiales, ou encore ce fils d’Allemands qu’elle croise, égaré dans Paris. Mais il y a aussi Sidney Bechett, qu’elle découvre en premier, ces livres qu’elle ingurgite en demandant conseil à la cantonade comme si il urgeait de rattraper son retard, et puis le Tabou, ce club de jazz où jouait Boris Vian :
Ce document enregistré au Tabou un soir où jouait Boris Vian date de 1947. La même année, les archives de la radio publique ont conservé la trace du passage de Simone Veil, toujours élève à Sciences-Po, à l’Assemblée nationale. Elle participait à une journée parlementaire sur la Shoah et racontait comment, dans les camps d’extermination, l’on distinguait les Juives par nationalité. Simone Veil avait 20 ans, c’était le 4 mars 1947 et elle avait écrit son intervention au perchoir - “Ce que j'ai pu observer en Allemagne au sujet de la race juive” :
Un an plus tard, en 1948, Simone Veil a déjà deux fils - un troisième enfant, encore un garçon, naîtra en 1954, dix ans après son départ pour les camps. A l’heure où Marceline qui a épousé un certain Francis Loridan préfère divorcer plutôt que suivre ce mari conservateur sur des chantiers à Madagascar où l’on traite les ouvriers en fonction de leur couleur de peau, Simone Veil, elle, renonce à une carrière d’avocate pour suivre son mari Antoine, inspecteur des finances nommé en Allemagne. Chez les Veil, l’Europe devient le combat politique premier, celui qui supplante les étiquettes partisanes. Simone Veil est pro-européenne avant d’être de droite et, à cette époque, la construction de l’Europe se joue plutôt au centre.
L'argent du FLN ou la pénitentiaire
De retour à Paris, Simone Veil retrouve Marceline Loridan dans la rue, par hasard. Nous sommes en 1956 et Simone vient de réussir le concours de la magistrature au moment où sa jumelle Marceline planque chez elle des valises pleines de billets destinées au FLN - “C’est chez moi qu’on comptait l’argent”, raconte-t-elle dans A voix nue, se souvenant être celle qui aura su convaincre Jean-Paul Sartre de joindre sa signature au “Manifeste des 121”, appel d’intellectuels, d’universitaires et d’artistes pour “le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie”, qui sera publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté. Car Marceline Loridan gravite dans les cercles de la gauche anticolonialiste, après avoir claqué la porte du Parti communiste français où elle s’était trouvée à militer six mois. Elle fréquente le groupe Saint-Benoît qui réclame l’indépendance algérienne ou encore le groupe Arguments, dans le sillage d’Edgar Morin.
Quand Morin réalisera avec Jean Rouch Chronique d’un été, filmé entre 1959 et 1960, c’est à Marceline Loridan qu’il confie le premier rôle, et c’est elle qu’on voit à l’écran, demandant aux passants, en pleine guerre d’Algérie et quinze ans après la Shoah : “Et vous, vous êtes heureux ?” Cinquante ans plus tard, elle dira sur France Culture “Je ne me suis pas rendue compte sur le coup”, racontant que “les anciennes déportées” détestent souvent ce film.
A l’heure où Marceline promenait son nagra sur ce merveilleux film iconique des débuts du cinéma direct, Simone Veil était repérée par la Chancellerie et nommée à la direction de l’administration pénitentiaire. Le poste paraît “impensable” à son amie de Birkenau après ce qu’elles ont vécu ensemble, mais les deux femmes ne se heurtent pas. Elles resteront insépérables.
De leurs trajectoires apparemment aux antipodes, elles raconteront plutôt plus tard combien elles se sont en réalité façonnées ensemble. Pas si séparées que pourraient le laisser entendre les apparences. Simone Veil à la tête des prisons durant la guerre d’Algérie alors que Marceline s’active pour le FLN avant de rejoindre Jean-Pierre Sergent filmer Algérie année zéro sitôt signés les accords d’Evian en 1962 ? Certes, mais l’amie expliquera à la militante qu’elle a fait rapatrier en France toutes les femmes détenues dans les prisons d’Algérie pour les empêcher de se faire violer.
En collier de perles chez les gauchistes
Marceline Loridan écume la programmation de la Cinémathèque où elle ingurgite autant de films qu’elle le peut, appartenant à cette génération qui a “appris à faire du cinéma en regardant des films”. Elle se marre encore en racontant dans quelques interviews avoir traîné avec elle “Simone et son collier de perles” à la Cinémathèque, “autant pour la mettre mal à l’aise, elle, que pour emmerder les gauchistes”.
Simone Veil vit dans le confort d’un appartement place Vauban, où le couple Veil reçoit au petit dejeuner des hommes politiques de gauche et de droite avec vue sur le dôme des Invalides, tandis que Marceline Loridan suit celui qui sera le grand amour de sa vie, le réalisateur de documentaires Joris Ivens, jusqu’au dix-septième parallèle au Nord-Vietnam où elle rencontre Ho-Chi-Minh sous un tapis de bombes à billes.
Mais ensemble, elles fêtent chaque bonne nouvelle d’un coup de vodka et de harengs fumés, comme par exemple la nomination de Simone Veil au cabinet Pleven, le garde des Sceaux, puis au poste de Ministre de la Santé, qu’elle occupera durant cinq ans. Ou encore la publication par le Nouvel observateur dans son numéro du 5 avril 1971 du Manifeste des 343 salopes, que Marceline Loridan, qui n’a jamais voulu d’enfant mais n’est jamais tombée enceinte, a signée.
Trois ans plus tard, en novembre 1974, Marceline Loridan est devant sa télé lors des débats parlementaires interminables durant lesquels Simone Veil ferraillera vingt-cinq heures durant pour réussir à faire passer sa loi libéralisant l’IVG en France. Sous les insultes antisémites de son propre camp, et uniquement grâce aux voix de la gauche.
Un jour qu’elle était huée par des militants d’extrême droite durant sa première campagne électorale pour les élections européennes, Simone Veil leur répondra qu’ils ne sont rien que “des SS aux petits pieds”. C’était en 1979, l’année où l’émission “Les Dossiers de l’écran” proposera à Simone Veil de raconter ses souvenirs de la Shoah, dans une France qui ne veut toujours pas vraiment savoir. Six ans avant le film de Claude Lanzmann, Shoah, et alors que ceux qui auraient pu entendre n’avaient pas eu accès à beaucoup plus que Nuit et brouillard, pourtant pétri d’erreurs historiques, Simone Veil accepte.
Simone Veil et les antisémites
Son t��moignage est un moment historique, c’est aussi une réponse à celui qui fut son Premier Ministre, Raymond Barre, et donc elle n’a cessé de se plaindre de l’antisémitisme auprès de Valery Giscard d’Estaing, menaçant plusieurs fois de démissionner. Car Raymond Barre évoquait par exemple “le lobby juif” en plein Conseil des ministres en 1978. Comme deux ans plus tard, il estimera bien malheureux l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, premier attentat antisémite à Paris depuis la guerre... mais plutôt pour ses victimes collatérales : “Cet attentat voulait frapper des israélites qui se rendaient à la synagogue et il a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic”, en dira Barre. Deux jours plus tard, Simone Veil défilait dans la rue en protestation et elle ne taira plus sa colère contre Raymond Barre.
A l’époque, Marceline Loridan épouse encore la cause palestinienne, dont elle se distanciera les années passant, au point que son amie Simone Veil s’étonnera : “Marceline est devenue plus sioniste que moi !” Elle qui n’est pas pratiquante et aura jeûné pour Kippour pour la première de sa vie à Birkenau “par dignité” en renonçant à sa ration de pain est surtout effarée de la montée de l’antisémitisme. En 2007, au micro de Frédéric Mitterrand, Simone Veil dira sur France Culture :
"Nous ne sommes jamais sortis de la Shoah, nous vivons dans la Shoah"
Quelques mois plus tard, elle était élue à l’Accadémie française. Dans son discours, elle se racontera encore fille de la Shoah, dès le deuxième paragraphe, non sans avoir salué la féminisation de l’assemblée vénérable pour commencer :
À bien y réfléchir, cependant, depuis que vous m’avez invitée à vous rejoindre, moi que ne quitte pas la pensée de ma mère, jour après jour, deux tiers de siècle après sa disparition dans l’enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp, c’est bien celle de mon père, déporté lui aussi et qui a disparu dans les pays Baltes, qui m’accompagne. L’architecte de talent qu’il fut, Grand Prix de Rome, révérait la langue française, et je n’évoque pas sans émotion le souvenir de ces repas de famille où j’avais recours au dictionnaire pour départager nos divergences sur le sens et l’orthographe des mots. Bien entendu, c’est lui qui avait toujours raison. Plus encore que je ne le suis, il serait ébloui que sa fille vienne occuper ici le fauteuil de Racine.
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petitrangement · 7 years ago
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Anne affiche la moue de la mère qui culpabilise. « Cette semaine, j’ai oublié trois fois le goûter de ma fille », soupire-t-elle. Ces derniers jours, cette grande brune, regard métallique et corps athlétique moulé dans une veste de cuir noir, dort quasiment au bureau tant la tension grimpe d’heure en heure. Mais cette quadra au look de businesswoman n’a pas les yeux rivés sur des colonnes de chiffres. Non, ingénieur passée par l’ENA, elle est l’adjointe d’un service de renseignement technique à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) - l’équivalent de la CIA. Soit une équipe de 370 personnes chargées, au moment des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher début janvier, d’intercepter les communications, les e-mails et les SMS des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. « On a neutralisé les tueurs, explique-t-elle. Mais il reste de nombreux terroristes dans la nature. Mon travail a un impact sur la sécurité du pays. Alors, quand je suis au bureau, j’oublie tout. Et ma vie de famille passe souvent au second plan. » Dans l’univers opaque du renseignement, Anne occupe un poste hautement stratégique : celui d’experte en cyber-espionnage. Espionne ! Le mot affole l’imagination… Mais oubliez les scènes de ménage au fusil-mitrailleur entre Angelina Jolie et Brad Pitt dans Mr. & Mrs. Smith. Exceptionnellement, Madame Figaro a pu pénétrer dans l’enceinte ultra-sécurisée de la DGSE, hérissée de herses et de barbelés, située boulevard Mortier, à Paris. Quelques jours après les attentats du 7 janvier, le plus puissant service du renseignement français - 6 000 personnes, 600 millions d’euros de budget annuel - nous a ouvert ses portes pour rencontrer des agents secrets au féminin. D’emblée, déminons tout fantasme. Avec leurs silhouettes classiques chics, elles évoquent plus Carrie Mathison, l’héroïne de la série Homeland qui poursuit des terroristes au Pakistan, que des James Bond girls avec un revolver caché dans le porte-jarretelles. « Aux antipodes des “Hirondelles”, ces espionnes qui couchaient avec l’ennemi pour obtenir des informations sur l’oreiller, les professionnelles des services secrets se sont imposées pendant la Seconde Guerre mondiale pour leur expertise et leur détermination », rappelle l’historien Bruno Fuligni. Depuis les années 1990, avec la démilitarisation de la DGSE, leur nombre a triplé, pour atteindre 26 % en 2013. « Elles occupent désormais les mêmes postes que les hommes », souligne Philippe Hayez, enseignant à Sciences Po Paris. Leur vie est un roman
   Moi qui n’ai jamais ouvert un roman d’espionnage, j’ai été recrutée à la DGSE sans le savoir !
Installées dans les fauteuils clubs d’un salon à l’atmosphère virile et surannée, orné de statuettes africaines et de bouteilles de whisky de 16 ans d’âge, qui ne déparerait pas dans un roman de John le Carré, quinze femmes de l’ombre, d’ordinaire sans nom et sans visage, aux prénoms modifiés pour raisons de sécurité, nous ont dévoilé un pan de leur vie. Des femmes parfois taiseuses, souvent affables, engagées dans des luttes de pouvoir complexes à l’échelle planétaire et qui, de retour chez elles le soir, redeviennent des mères et des épouses. Des femmes ultra-diplômées (ENA, X, Saint-Cyr, Sciences Po…), aux nerfs d’acier, qui jonglent entre des missions clandestines à hauts risques et les parties de Scrabble avec leurs enfants. Comment devient-on agent secret ? « À 24 ans, j’ai répondu à une annonce sibylline : “Grande institution cherche des experts en relations internationales”, confie Lise, 47 ans, chef de secteur à la Direction du renseignement. Moi qui n’ai jamais ouvert un roman d’espionnage, j’ai été recrutée à la DGSE sans le savoir ! » Aujourd’hui, on y entre par concours. Une formation leur enseigne le b.a.-ba de l’espionnage à travers un éventail de 500 stages cousus main : déjouer une filature avec le désilhouettage, self-défense et apprentissage du tir, maîtriser le double, voire le triple langage, utiliser les leviers de la manipulation psychologique… « On s’entraîne à convaincre un inconnu dans un café de nous donner son portable en un temps record, raconte Lise. Les instructeurs testent notre faculté de persuasion. Ils nous poussent à l’indiscrétion, et donc à transgresser notre éducation. » Léonie, 41 ans, lieutenant-colonel en charge de l’immigration clandestine, s’est découvert un talent d’actrice. « L’homme que je suivais en filature s’est engouffré dans un hôtel. J’ai alors joué auprès du réceptionniste la femme éplorée qui cherchait son mari volage, et ça a marché ! » Dès le départ, le culte du secret s’impose : interdiction de divulguer les noms des collègues, de parler de ses dossiers à l’extérieur et éviter d’évoquer son employeur. « Quand on décroche un job d’espionne, c’est frustrant de ne pas pouvoir en parler à ses amis, reconnaît Lise. Mais au fil du temps, on s’y fait. » La stratégie ? Dévaloriser son job pour créer une sensation d’ennui chez un interlocuteur trop curieux. « Mes amis me croyaient fonctionnaire, raconte Corinne, 50 ans, adjointe du chef de service pour les liaisons internationales. Mais un soir de réveillon, mon téléphone a sonné plus de dix fois ! J’ai dû trouver une parade. » Le poids du secret PHO92f762fc-b061-11e4-bdf6-edf4fd3ce3d5-380x484.jpg Illustration Mick Brownfield
C’est au sein du couple que le poids du secret pèse le plus. Si les conjoints savent qu’elles se rendent tous les matins à la DGSE, impossible pour elles de partager les peines et les joies professionnelles. « Avec mon mari, je m’oblige à trouver d’autres sujets de conversation que le travail, souligne Jeanne, 48 ans, responsable d’un service à la Direction du renseignement. On partage une passion commune pour la photo. Cette contrainte rend le couple plus créatif. » Comment tout garder pour soi lorsqu’on est confronté comme Corinne, qui couvre le secteur Afrique, à une violence sans filtre au bureau, à des images insoutenables de génocides et de rébellions sanglantes ? « Le soir, je vide mon esprit pendant le trajet en voiture, dit-elle. Cloisonner m’aide à ne pas surcharger mon conjoint avec mes soucis professionnels. Pour compenser mon stress, je cours le week-end. » Mais les couples résistent mal et les divorces sont fréquents.
Et les enfants ? Arthur, 11 ans, ne se doute pas que ses parents forment un couple d’agents secrets. « On est Mr. & Mrs. Smith, mais en plus sereins », plaisante Lise. La principale difficulté ? « Quand ils étaient petits, mes enfants ne comprenaient pas pourquoi mon téléphone sonnait à n’importe quelle heure », se souvient Jeanne. Elles attendent l’adolescence pour dévoiler leur vrai métier. « Je l’ai caché à mon fils pour éviter qu’il n’en parle à la récréation, raconte Clotilde, 49 ans, analyste en contre-terrorisme. Je le lui ai avoué à l’âge de 15 ans. Il m’a répondu, scandalisé : “Tu m’as menti !” Il a fini par comprendre. » Lise se souvient d’un couple d’agents confrontés à une réaction inattendue : « Leurs trois ados ont éclaté de rire ! Ils ne les ont pas crus car leur père bedonnant, n’avait pas le physique d’un James Bond… » Reste que l’inquiétude mine la vie de famille. « J’impose des consignes de sécurité drastiques à mes enfants, explique Lise. Ils ont même interdiction d’ouvrir au pompier qui vend des calendriers ! » L’hypervigilance devient une seconde nature : « Même quand je fais du shopping, par habitude professionnelle, je m’assure de ne pas être suivie en vérifiant mon reflet dans les vitrines, poursuit Lise. J’ai besoin de contrôler mon environnement. » Au restaurant, Anne s’arrange toujours pour n’avoir personne dans son dos. « Mes copains, qui me croient au Quai d’Orsay, me traitent de parano… » Une identité fictive
Le danger, elles l’affrontent plus âprement lors des missions à l’étranger, à Kaboul, Bamako ou Islamabad. « Mais impossible d’y aller en famille quand il n’y a pas d’école et qu’il faut circuler en voiture blindée, souligne Véronique, chargée de la “mobilité des carrières” à la DRH. On envoie plutôt des “célibataires géographiques”. » La DGSE compte environ 400 à 500 agents déployés sur la planète, géolocalisés par GPS. Officier traitant, c’est le cœur du métier, celui où l’on se crée une identité fictive. « Pendant une semaine, je me suis créé une “légende” de créatrice de bijoux pour sortir des cailloux d’un pays d’Asie suspecté de fabriquer des armes chimiques, se souvient Nathalie, 50 ans, lieutenant-colonel. Une autre fois, je me suis glissée dans la peau de présidente d’une ONG fictive pour infiltrer un groupuscule de mercenaires des Balkans. » PHO91219c4a-b061-11e4-bdf6-edf4fd3ce3d5-380x200.jpg Illustration Mick Brownfield
Certaines vivent des années sous couverture clandestine. C’est le cas de Camille, 40 ans. Pour lutter contre la prolifération d’armes de destruction massive, cet officier traitant clandestin a infiltré des États opaques d’Asie et du Moyen-Orient. « Pendant cinq ans, j’ai été une vraie-fausse technico-commerciale, avec un vrai-faux bureau, des vrais-faux contrats et des collègues qui ne se doutaient de rien, raconte-t-elle. Mais, à la différence de James Bond, je n’improvise pas. Mon métier est méthodique, cartésien, cadré. Même si on a parfois le cœur qui palpite… » Elle « tamponnait » des sources humaines : « Je ciblais des hauts fonctionnaires, hommes d’affaires ou scientifiques, pour obtenir des renseignements “secret défense” liés aux usines d’armement. » Avant d’approcher une source, elle réalise un profiling serré pour tout savoir de ses réseaux, de sa famille et de ses failles. Puis elle utilise les leviers de manipulation : proposer de l’argent, appuyer sur la fibre idéologique, flatter l’ego ou compromettre sa cible. « Quand on sait tout de l’autre, il est facile de créer un effet miroir, explique-t-elle. On utilise les ressorts de l’amitié. » Si la séduction à connotation sexuelle est proscrite, il arrive que des sources tombent amoureuses de leur OT (officier traitant). Camille le reconnaît : « Un jour, face à un Moyen-Oriental qui me proposait de devenir sa deuxième épouse, j’ai dû m’inventer au débotté un fiancé virtuel ! » Ne reculer devant rien
Un agent clandestin, donc illégal au regard des lois du pays concerné, ne recule devant rien. « Cambrioler des ministères ? On ne le fait pas, mais on le fait faire, explique Corinne. Nos sources dérobent des documents pour nous. » Ce rapport à l’illégalité est l’un des aspects fascinants de leur vie : « Il faut une haute intégrité personnelle pour transgresser la loi au nom d’un intérêt supérieur », remarque un expert. Après ces aventures exaltantes, comment revenir à la vie parisienne ? « Avec plaisir, affirme Camille. En clandestinité, je ne pouvais me confier à personne. À Paris, j’ai cessé de me contrôler. J’avais besoin de parler. J’ai ressenti une vraie jouissance à raconter le “terrain” à mes collègues. » Espionnes
 Dominique Prieur. Première femme du service Action, elle a formé avec Alain Mafart le célèbre faux couple Turenge, impliqué dans le sabotage du « Rainbow Warrior » en 1995, qui a abouti à la mort d’un photographe. Stella Rimington. Ex-directrice générale du MI5 (1992-1996), branche interne des services secrets britanniques. Elle a inspiré le personnage de « M », dans James Bond et s’est reconvertie en auteur de polars. Anna Chapman. Espionne russe arrêtée à New York en 2009, elle est devenue une icône de mode en Russie. Maya. En 2011, cette mystérieuse analyste de la CIA a débusqué Ben Laden. Une traque de dix ans qui a inspiré le film Zero Dark Thirty, avec Jessica Chastain. Avril Haines. Première femme nommée numéro deux de la CIA en 2013, elle rejoint Barack Obama à la Maison-Blanche, comme conseillère à la sécurité nationale.
À Paris, le directeur général de la DGSE, Bernard Bajolet, se félicite de l’implication de ses agents féminins : « C’est un atout. Comme elles sont moins nombreuses, elles en veulent plus. Plus déterminées que les hommes, elles voient des choses qu’ils ne voient pas. Récemment, une cellule opérationnelle pilotée par des femmes ciblait des terroristes dans un pays sensible. J’ai vu chez elles une patience, une obstination, une précision et une pugnacité rares. » En 2013, trois jeunes analystes ont traqué durant un an et demi le chef des shebabs impliqué dans l’assassinat de Denis Allex, cet agent de la DGSE pris en otage en Somalie. « Elles ont permis la neutralisation de l’un des terroristes les plus recherchés de la planète, abattu peu après par un drone américain au sud de Mogadiscio », affirme le journaliste Éric Pelletier.
Malgré leurs prouesses, elles peinent à forcer les portes du service Action (9 % de femmes) et de la direction générale (10 %) - deux chasses gardées masculines. Cela n’entame pas leur passion pour ce métier. C’est le cas d’Aude, 53 ans, l’une des femmes les plus puissantes de la DGSE : « Travailler dans le renseignement, c’est addictif, dit-elle. Je peux anticiper l’actualité, avoir la possibilité d’agir sur la marche du monde. Même si nous œuvrons dans l’ombre, notre métier offre de puissantes satisfactions. La conscience de servir son pays, de lutter contre le terrorisme, de participer à maintenir la paix, à éradiquer les menaces et à sauver des vies, tout cela l’emporte largement sur le fait de ne pas pouvoir dire à l’apéro : “Vous savez quoi ? Je suis une espionne.” »
Charlotte/Nour, sa double vie d’agent au Moyen-Orient PHO91e071e2-b061-11e4-bdf6-edf4fd3ce3d5-380x263.jpg Illustration Mick Brownfield
Assise au bord du fauteuil avec les mains posées sur ses genoux, on sent que Charlotte, 44 ans, coupe courte et lunettes triangulaires, vit dans le contrôle permanent. Recrutée par la DGSE juste après la vague d’attentats à Paris en 1995, cette parfaite arabisante travaille comme officier clandestin au Moyen-Orient. « Le jour, je participe à des réunions protocolaires à l’ambassade. Le soir, j’enfile un voile et je deviens Nour, une femme arabe des quartiers populaires. » Elle porte sur elle, cousu dans une doublure, un Dictaphone pour capter les conversations. « J’infiltre des groupes djihadistes pour mettre la main sur des listes de noms, des tracts, des communiqués, tout ce qui peut nous renseigner sur leur fonctionnement. Puis j’envoie des messages cryptés à Paris. » Quels leviers de manipulations utilise-t-elle pour recruter ses sources  ? « Faire pression – ce qu’on lit dans la littérature “jamesbondienne” –, c’est une fois sur dix. Je préfère créer une relation de confiance. Récemment, j’ai recruté une source en lui proposant de faire soigner son enfant malade en France. » Face aux djihadistes, est-ce un atout ou un frein d’être une femme  ? « C’est un atout. Une fois la méfiance levée, certains me considèrent comme leur sœur. Parce que je suis une femme, ils ne me voient pas comme une menace. » Sur le terrain, Charlotte n’a aucun état d’âme : « Je peux devenir amie avec des criminels, des hommes d’affaires véreux ou des voyous, affirme-t-elle. Je ne mets aucun affect dans mon travail. Les renseignements que j’obtiens aident à libérer des otages ou à déjouer des attentats. Pour moi, c’est une fierté. » Aude, les grandes oreilles de la France PHO929da8fc-b061-11e4-bdf6-edf4fd3ce3d5-380x413.jpg Illustration Mick Brownfield
Elle vous accueille d’un large sourire tout en vous scrutant de ses yeux d’onyx. Chef du service des interceptions de la direction technique de la DGSE, cette quinqua chaleureuse dirige une équipe de 400 personnes. « Avec trente ans de boîte, j’ai des souvenirs inouïs, lance-t-elle. Par exemple, j’ai entendu les premières preuves de vie de Florence Aubenas quand elle était otage à Bagdad, en 2005. J’en frissonne encore. » Elle se souvient aussi d’une mission cocasse : « Je devais intercepter les communications d’un homme politique dans une chambre d’hôtel à l’étranger. Avec le militaire qui m’assistait dans l’opération, nous avons loué la chambre voisine en nous faisant passer pour un couple. Du coup, impossible de demander deux lits séparés, au risque de griller notre couverture  ! J’ai dormi quatre nuits avec un inconnu, dont la femme accouchait au même moment à la maternité  ! Moi qui aime bouger dans un lit, je n’ai pas remué un cil. » Ces dernières années, Internet a bouleversé son métier. « Comment pister le chef d’une filière terroriste du Pakistan qui donne ses ordres au Yémen pour agir à Paris ou à Bruxelles  ? Le Web nous complexifie la tâche. » Éric Rochant :“La jouissance de l’identité fictive”
Après les Patriotes, le cinéaste s’immerge à nouveau dans l’espionnage avec le Bureau des légendes, une série de dix épisodes de 52 minutes. Diffusion au printemps sur Canal+.
Madame Figaro. - Dans cette série, certains personnages vivent des années sous identité fictive. Que ressentent-ils  ? Éric Rochant. -  Il y a une vraie jouissance à mener une double vie. C’est le cas de Sara Giraudeau, envoyée comme fausse ingénieur sismologue en Iran pour recruter des experts du nucléaire. Mathieu Kassovitz, lui, interprète un agent de la DGSE envoyé six ans à Damas. Faux prof de français, il tient un bar littéraire dans cette ville et doit infiltrer la future élite politique syrienne. Mais la vie fictive est souvent plus exaltante que la vie normale – tous ceux qui ont connu l’adultère le disent. Les agents le nient et considèrent cela comme un job. Ils vivent aussi dans une duplicité permanente. À force de mentir sans cesse à leurs proches, l’anxiété doit les miner. À la fin d’une longue mission, où on noue des amitiés, où on vit parfois des histoires d’amour, c’est un arrachement de quitter sa légende. De retour à Paris, Mathieu Kassovitz vit ce dilemme. En réactivant sa légende, il ébranle l’institution.
Avez-vous connu le véritable bureau des légendes à la DGSE  ? Non, mais je me suis beaucoup documenté. Le bureau des légendes forme et pilote à distance les agents les plus importants du renseignement français, les clandestins, envoyés en immersion dans des pays hostiles. Avec une identité fabriquée de toutes pièces : faux papiers, faux métier, fausse vie, faux passé. On leur crée des sociétés fictives qui les emploient. Et un faux « track record » sur Internet. C’est-à-dire un passé virtuel pour que, lorsqu’on les « googlise », on retrouve leurs traces sur le Web.
En quoi l’imaginaire des espionnes au cinéma et dans les séries télé a-t-il changé  ? Les scénaristes ne les cantonnent plus à des rôles d’objets sexuels. Homeland, Zero Dark Thirty ou The Americans montrent des professionnelles, des agents plus efficaces que les hommes, car elles sont moins empêtrées dans les querelles d’ego. Do you speak spy ?
Petit lexique pour décoder le jargon des espionnes : La Boîte, la Centrale ou le Service : pour désigner la DGSE sans la nommer. « Je suis propre » : « Je ne suis pas suivie. » Le désilhouettage : se changer en un clin d’œil dans les toilettes d’un café ou d’un aéroport pour déjouer une filature. Tamponner une source : recruter une personne susceptible de détenir des informations confidentielles. Le « Mice » : désigne les quatre leviers de manipulation – « Money, ideology, compromise and ego » – pour recruter une source. Boîte aux lettres morte : cache discrète pour échanger des infos. Une chèvre : une source retournée par un service adverse. Dépoussiérer : enlever les micros placés par un service adverse dans une pièce. Il suffit de contacter le service « Aspiro » de la DGSE. Neutraliser : exécuter, en cas de force majeure, des cibles désignées par les autorités et jugées dangereuses. Ce type d’opérations d’entrave est mené par le service Action de la DGSE, considéré comme le bras armé de la France. Seul le président de la République peut lancer des opérations « homo » – pour « homicide ». HVT : pour « High Value Target », qui signifie « cible de haute valeur ».
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mediumbabavigan · 2 months ago
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mediumbabavigan · 2 months ago
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