#Bouton de descente
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コウシャボタン
降車ボタンは、バスや電車などの公共交通機関の車両内に設置されているボタンで、乗客が自分の降りたい停留所や駅に到着した際に、ボタンを押して運転手や車掌に降車の意思を伝えるための装置です。一般的に、ボタンを押すと「ピンポン」や「チン」などの音が鳴り、運転手や車掌に知らせます。降車ボタンを押すことで、運転手は停留所に停車する必要があること、または駅でドアを開ける必要があることを認識することができます。降車ボタンは乗客の利便性だけでなく、交通機関の効率的な運行にも貢献しています。
手抜きイラスト集
#降車ボタン#Get off button#Pulsante di discesa#Botón de bajada#Ausstiegstaste#Bouton de descente#手抜きイラスト#Japonais#bearbench#art#artwork#illustration#painting
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Chaque été depuis une trentaine d'années la descente graduelle de la Civilisation direction Afrique suit son cours. C'est comme le long déboutonnage d'un homme qui se rend compte peu à peu être un singe et n'y voit aucun problème, et au point où il se trouve cet été, un bouton de plus ou de moins, se dit-il, quelle différence ?
Ainsi nous aurons droit comme chaque année: - aux clandos psychiatriques déambulant cul nu en hurlant sur le bitume fondu, ne s'arrêtant que pour chier accroupis sur les poubelles publiques (toujours en hurlant). - à la stupéfaction des pachas de l'époque ottomane écrasés de chaleur dans leurs chaises de plage sur les seuils, ne parvenant à manier leur éventail qu'à deux mains - aux filles de gauche voix enrouée dans la file d'attente des épiceries de nuit: "mais meuf what deux fuck?" pour faire américaine- canaille toujours trop bronzées, pieds sales, irrécupérables. - aux bandes de cailleras à la recherche de "chose-kek à gratter", blédards à teinture vendeurs de clopes, bonobos vomissant leurs lèvres marchant bras dépliés et mains sous le genou - aux lapeuses de glace au sucre de 40 berges cheveux courts, surpoids, cette fois tout à fait répugnantes, qui ont déjà renoncé à l'effort parce qu'elles ont leur gosse à la maison, leur chose entièrement en leur pouvoir qu'elles vont malaxer tout leur soûl toute leur vie restante pour se venger de la vie - les bourges-"bohèmes" de plus en plus effeminés chaque année, de plus en.plus ambigus, toujours plus cocufiés, cambriolés, mais c'est justice. - aux transports en commun transformés en zoos roulants, bouillants, puants. - aux "événementiels", aux "fêtes", toujours les mêmes : un étal navrant d'objets à vendre sous une tente en toile cirée, une estrade vide avec des haut-parleurs crachant "du son", des brochures sur une table entourée de panneaux, c'est tout.
On ne le répétera jamais assez. Le processus d'extermination des Blancs est une guerre qui oppose non pas 2 fronts mais 3.
1/Le front des "vrais" avec les fas, les tras, "les petites gens les braves gens", les Gilets Jaunes, certains droitards, certains bourgeois, certains non-Blancs amis, nous, moi. 2/ le front des clandos, des envahisseurs, des colonisateurs, des métisseurs, des racailles, des profiteurs bien visibles, bien abrutis, identifiables, irréfutables. 3/ le front le plus méchant et le moins visible: bourges-bohèmes, planqués, banques, médias, synas, loges, PàB, boumeurs, antifas, élus, fonctionnaires, agents de l'étranger, bref toute la racaille du haut et de l'intérieur.
Il n'y a rien de pire que le front numéro 3, pas même la racaille même si elle était multipliée par clandestins au carré le tout au maximum de leur crasse en fermentation sous cagnard dans maillot de foot synthétique. Le grand espoir de ces émeutes de sauvage c'est que ces primitifs une fois rassasiés de leurs bâtonnets de surimi au Capri-Sun chourrés dans les Lidl forcés à la Porsche-bélier s'en aillent demander un supplément d'argent de poche aux bourges-bohèmes du front numéro 2.
Par pitié les fas ne sortez pas du bois alors que la fête bat son plein! Nul ne doit risquer une minute de GAV pour un immeuble de bureau cramé. Je suis sorti du bois en novembre 2005, GAV pour extinction de feux de voiture à Echirolles. La belle affaire... c'est fini ce temps-là. Intervenir signifierait une interruption catastrophique de l'affrontement entre le front numéro 2 et le front numéro 3.
Une idiote m'a dit que de toute façon tout le monde est bobo. Je lui ai dis non pas, pas les fachos. Et quand les bourges-bohèmes auront été bien détroussés, bien rossés, bien fessés, bien outragés par la racaille peut-être alors voudront-ils devenir des hommes c'est à dire, hélas pour eux, des fachos. "Mais nous on nique les fachos"... Teu teu teu petites putes, tout beau, tout beau. L'arrêt des hostilités réveille une insolence refoulée ? Qui va niquer qui? Toujours des promesses. On vous renvoie trois mille autres cailleras sur la gueule ou vous avez suffisamment de quoi faire avec les dégâts des dix mille de la semaine dernière ?
Certains ont discerné quelle fabuleuse aubaine offrait le déchaînement de tous ces primitifs: - tout d'abord ces rats se sont donnés à voir au monde tels qu'ils sont vraiment et non tels que le monde voudrait qu'ils fussent. - ils ont cassé les barreaux de la prison des Blancs, ils ont saccagé, ridiculisé, piétiné presque chaque mirador du camp de concentration où nous à jeté le front numéro 3: magasins de vêtements franchisés, panneaux publicitaires, restaurants industriels, écoles publiques, mediathèques de gauchistes, etc. - ils ont menacé physiquement les insolents collabos ordinaires du front numéro 3: boumeurs, gauchistes, "activistes", hurleuses en surpoids, salopards anti-Blanc, insolentes, bouches inutiles de toutes sortes.
Toutefois que ces singes avachis dans leur hamac de sieste perpetuelle ne s'imaginent pas avoir accompli un quelconque travail lucratif. Ces quadrupèdes branlomanes sous shit ont encore beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à se faire s'ils veulent bien mettre momentanément en sourdine leur lâcheté de pillards opportunistes de caravanes et tourner leurs groins renifleurs vers les opportunités fabuleuses des segments de marché encore intacts de la société de consommation. "La manière dont tu comptes en dit long sur ce que tu as brassé, la manière dont tu pompes en dit long sur ce que tu as sucé".
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Les Sims 4 : Raccourcis clavier (Tous touches de jeu)
Contrairement à d'autres jeux, Sims 4 comprend également plusieurs touches de raccourci clavier qui rendent le jeu beaucoup plus accessible. Ces raccourcis permettent d'effectuer de nombreuses tâches, comme changer de caméra, passer le mur ou monter, descendre, etc.Vous pouvez effectuer ces tâches plus rapidement si vous connaissez ces Sims 4 triches de raccourcis clavier. Or, un utilisateur débutant a besoin d'aide pour se souvenir de tous les raccourcis à la fois. C'est pourquoi nous avons dressé une liste des raccourcis clavier que vous pouvez effectuer dans les Sims 4. Nous avons divisé ces tâches rapides en plusieurs catégories : généralités, commandes de caméra, modes en direct et achat et construction. Continuez à lire ce guide pour comprendre tous les raccourcis clavier disponibles dans les Sims 4.
Liste de tous les raccourcis clavier des Sims 4
Raccourcis clavier généraux Il s'agit des touches de raccourci les plus utilisées par les joueurs dans Sim 4. Seules cinq commandes rapides sont disponibles, notamment pour prendre une capture d'écran, lancer un enregistrement et d'autres tâches. Raccourci clavierUtilisé pourCSi vous souhaitez prendre une capture d’écran au milieu du jeu, appuyez sur C. Allez dans Documents > Electronic Arts > Les Sims 4 > Captures d’écran pour accéder à l’image.VSi vous souhaitez lancer un enregistrement vidéo de votre jeu ou de celui de quelqu’un d’autre, appuyez sur V. Pour accéder à l’enregistrement, rendez-vous dans les Sims 4 > Vidéos enregistrées.Control + Shift + TabComme nous le savons, il existe plusieurs types de caméra dans les Sims 4. Supposons que vous jouiez dans une caméra de type Sims 3 et que vous souhaitiez changer, appuyez sur Control + Shift + Tab sur votre clavier.Esc > Options du jeu > Contrôles et caméraVous pouvez également activer la commande ci-dessus en appuyant sur Echap > Options du jeu > Contrôles et caméra > puis en changeant de style.F4Un autre raccourci consiste à ouvrir la galerie où vous pouvez voir les créations des autres joueurs et les ajouter à votre voisinage, en appuyant sur F4. Contrôles de la caméra Raccourci clavier pour jouer en mode Live ou Build Supposons que vous jouiez en mode réel ou en mode construction dans les Sims 4 et que vous souhaitiez effectuer une tâche en une seule commande. Dans ce cas, de nombreux raccourcis sont disponibles pour commander les tâches. Ces jeux rapides comprennent le saut, la montée, la descente et le zoom. Vous trouverez ci-dessous les commandes de caméra simples pour le mode en direct ou le mode construction. Raccourci clavierUtilisé pourHomeIl active l'option de remontée des murs.EndIl désactive l'option précédente et démolit les murs.A ou flèche gauche (←)Localisez la vue de votre sim à gauche.S ou flèche vers le bas (↓)Localise la vue de votre sim vers le bas.D ou flèche droite (→)Déplacez la vue de votre sim vers la droite.W ou flèche du haut (↑)Faites monter la vue de votre sim.Maintenir le clic droit et déplacer la sourisVos enfants commencent à se déplacer dans le quartier.Haut de pageCette commande permet à vos sims de sauter à l'étage supérieur.Page en basIl est utile de faire descendre les sims d'un étage.Maj + EntréePrenez vos sims centre sur le Lot actuel.Cliquez avec le bouton gauche de la souris sur l'image de la simSélectionnez votre joueur sim dans le jeu.Cliquez avec le bouton droit de la souris sur l'image des SimsCommandez à votre caméra de suivre ce joueur sim.Maintenir la molette de la souris et déplacerChangez l'angle de la caméra en faisant pivoter la vue ou en inclinant la caméra vers le haut ou vers le bas.Z / X / molette de la sourisZoom avant ou zoom arrière dans le jeu. Touches de raccourci du mode Live Il existe désormais des raccourcis clavier pour le mode Live qui se commandent pendant le jeu. Ces raccourcis permettent notamment de déplacer les sims, de sélectionner les joueurs suivants et d'afficher les fenêtres. Vous trouverez ci-dessous la liste des raccourcis que vous devriez consulter. Raccourci clavierUtilisé pourESCPermet de revenir au menu précédent ou de quitter le tableau de bord actuel.Clic gauche sur l'objetCommencer à interagir avec l'objet.Clic gauche sur le sim ou le sol sélectionnéIl ordonne à ce sim d'aller quelque part, de commencer à faire du jogging, de changer de tenue ou d'effectuer d'autres tâches.GIl ouvre la boîte à cadeaux pour s'assurer que des récompenses sont disponibles.IUn seul onglet pour ouvrir l'inventaire du sim.JOuvrez l'onglet de votre carrière.LOuvrez votre liste de compétences actuelles dans le jeu.ROuvre le panneau des relations et vérifie tout statut actif.YIl ouvre un panneau de simulation complet de votre sim sélectionné, comprenant ses traits, ses aspirations, sa carrière, son âge, ses compétences et ses relations.EntrerCela permet de trouver les sims actifs disponibles, s'il y en a.Espace ou NSautez ou sélectionnez le prochain sim disponible dans le foyer.Cliquez avec le bouton gauche de la souris sur le portrait du simSélectionnez ce sim pour qu'il participe au jeu.1Maintenir un niveau de vitesse régulier.2Augmentez ensuite la vitesse.3Prenez le niveau de vitesse 3.OAppuyez sur ce bouton pour connaître le "niveau de besoin" du joueur sims sélectionné. Cliquez sur l'icône du besoin pour leur donner l'ordre de le combler.MActiver le mode carte dans le jeu.~ ou PGardez votre jeu Sims 4 en mode pause.Contrôle + Maj + CVous donner accès aux codes de triche dans les Sims 4. Mode achat et construction Raccourci clavier Ce mode permet aux joueurs de réaménager les maisons ou les pièces des Sims en détruisant ou en remplaçant certains objets. Vous pouvez ajouter, supprimer et redimensionner divers éléments tels que des murs, des meubles, des fenêtres, etc. Vous êtes remboursé si vous supprimez ou détruisez des objets en mode achat/construction. Vous pouvez utiliser les raccourcis clavier du mode achat et construction décrits ci-dessous pour effectuer ces tâches plus rapidement. Raccourci clavierUtilisé pourHAppuyez sur ce bouton pour activer l'outil manuel afin de saisir des objets.BActivez les outils muraux pour structurer les murs de la maison.F1Maintenez votre jeu en mode Live ou normal.F2Activer le mode achatF3Activer le mode constructionEPermet de copier n'importe quel objet plus rapidement, également connu sous le nom d'outil Eyedropper.KAppuyez sur le bouton et cliquez sur les objets que vous souhaitez détruire. Cet outil est également connu sous le nom de "Sledgehammer" (marteau-pilon).RAppuyez et cliquez sur les objets pour modifier leur palette de couleurs.Num+Sélectionnez un objet et appuyez sur la touche + du pavé numérique. Cela permet de faire défiler les options de couleur correspondant à la pièce ou à l'objet.GAide pour basculer la grille.Maj (pour les objets en mode achat/construction)Maintenez ce bouton enfoncé pour placer les mêmes objets en mode achat/construction à plusieurs reprises sans les sélectionner à nouveau.Espace arrièreVous souhaitez stocker plusieurs objets plus rapidement dans l'inventaire de la maison ? Maintenez un objet et appuyez sur le bouton pour le conserver.Ctrl (utilisation des outils muraux)En utilisant les outils muraux, maintenez ce bouton enfoncé pour supprimer les murs et les maisons.Maj (pour changer d'outil)Appuyez sur ce bouton pour basculer entre les outils de mur et de maison.,Permettre aux joueurs de faire pivoter l'objet sélectionné à gauche..Pour tourner à droite, appuyez sur le bouton tout en sélectionnant l'objet.F5Positionner les objets selon le mode de placement de la grille complète, de la moitié et du quart. De même, il active les outils de rotation libre.Contrôle + FAllongé sur le sol, découpez des tuiles carrées en triangles et créez un motif artistique.Ctrl (peinture du terrain)Lorsque vous peignez un terrain, maintenez le bouton en position par défaut.Ctrl + ZPermet d'annuler l'action précédente.Ctrl+YVous permet d'effectuer la dernière action que vous avez manquée.AltAppuyez sur le bouton pour colorer un mur droit sur un motif sélectionné pendant que vous peignez.Shift (peinture des murs et du sol)Il colore la pièce entière sur un motif de mur et de sol sélectionné. Maintenez le bouton enfoncé pendant que vous peignez un mur et un sol. De même, vous pouvez agrandir la taille du pinceau et changer de taille de pinceau. ; Lorsque vous peignez un terrain, appuyez sur pour rendre le pinceau plus doux.'Rendez votre pinceau plus dur lorsque vous peignez un terrain.DelPermet de supprimer ou de vendre l'objet sélectionné.TPermet de passer à une vue de haut en bas. Appuyez à nouveau sur cette touche pour revenir à la vue précédente.LPermet de passer du matin à l'après-midi et du soir à la nuit sans modifier l'heure actuelle. Cela permet de voir comment les choses se présentent dans différents fuseaux horaires.U+clic sur la maisonDéplacer ou déplacer la structure entière de la maison. Lire aussi : Comment fixer les erreurs du code triche Sims 4 ?
Résumé
Voici donc le guide détaillé de la liste de tous les raccourcis clavier dans les Sims 4. Nous espérons que vous obtiendrez une réponse claire à ce sujet. N'oubliez pas qu'il est essentiel d'appuyer sur les bons mots-clés pour exécuter la commande. Nous savons qu'il est difficile de se souvenir de tous les raccourcis clavier en même temps. C'est pourquoi nous vous conseillons d'ajouter cette page à vos favoris pour accéder facilement aux triches. Read the full article
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Caoa Chery Tiggo 3x Turbo 2022 - Un SUV compact, performant et bien équipé
Le Caoa Chery Tiggo 3x est le cinquième élément de la famille SUV de Caoa Chery.
La société présente le Caoa Chery Tiggo 3x 2022. Caoa Chery met un autre modèle dans sa gamme. Suivant la stratégie de privilégier les SUV, un modèle qui se positionne entre le Tiggo 2 et le Tiggo 5x. Nous avons un prix de 100 990 R$ et 105 990 R$ dans ses 2 versions, Plus et Pro. Toujours avec moteur 1.0 turbo et transmission automatique CVT. Galerie - Caoa Chery Tiggo 3x
De façon habituelle, l'entreprise offrira la possibilité d'acheter la voiture à un prix avantageux pendant les premiers mois de sa mise sur le marché. La version Plus basique sera vendue à 94 990 R$, tandis que la version Pro haut de gamme sera disponible pour 99 990 R$. Avant que Caoa Chery n'annonce qu'elle aurait un nouveau SUV dans sa gamme! le Tiggo 3x était traité comme un Tiggo 2 restylé. Mais la société a décidé de positionner ce nouveau modèle au-dessus de son SUV d'entrée de gamme et, en plus du look! parier sur un nouvel ensemble mécanique et des améliorations techniques et de finition pour le différencier. Le principale changement Le Caoa Chery Tiggo 3x diffère du Tiggo 2 principalement par le look de la face avant. Le SUV mise sur des phares divisés, avec en haut des LED pour les feux de jour et en dessous, l'ensemble des phares bas/hauts et des flèches de direction. La calandre, qui a une finition différente pour chacune des 2 versions, est le point fort de l'ensemble de par sa taille et sa finition. Sur le côté, le Tiggo 3x a des roues de 16"! une nouvelle garniture latérale et, dans la version Pro! une bande chromée sur la ligne de fenêtre avec l'inscription "Tiggo" à la fin. A l'arrière, des feux arrière assombris! une bande noire entre eux et une nouvelle applique sur le pare-chocs le différencient du Tiggo 2. Pour augmenter la sensation de robustesse, il s'associe aux appliques sur les passages de roues en noir. A l'intérieur, le Caoa Chery Tiggo 3x a une bonne finition! mélangeant noir brillant, cuir (dans la version haut, dans le Plus est tissu), aluminium et même brossé. Un système multimédia à écran 9" dispose d'Android Auto et d'Apple CarPlay (filaire)! le tableau de bord peut avoir un écran 3,5" avec 2 cadrans analogiques (Plus) ou un écran numérique 7" (Pro). Nouveau moteur 1.0 turbo Le Caoa Chery Tiggo 3x lance le nouveau moteur Caoa Chery, le 3 cylindres 1.0 turbo. Il n'a pas d'injection directe, avec 98/102 ch et 16,8/17,1 kgfm et connecté à la transmission automatique CVT avec simulation à 9 vitesses. La suspension, les plaquettes et l'insonorisation - améliorées pour le Tiggo 3x par rapport au Tiggo 2. Il a conservé le frein à disque aux 4 roues! le cadre McPherson à l'avant et l'essieu de torsion à l'arrière. Versions, prix et équipements du Tiggo 3x Caoa Chery Tiggo 3x Turbo Plus (94 990 R$ / 100 990 R$) : climatisation, direction électrique avec réglage en hauteur, vitres électriques, serrures et rétroviseurs, système multimédia avec écran 9" et miroir pour smartphone, volant multifonction, pilote automatique, traction et commandes de stabilité et assistant de démarrage sur rampe, assistant de descente, siège conducteur avec réglage en hauteur, modes de conduite ECO/Sport, radar de recul, calandre "Matrix", feux de jour à LED, roues 16", tableau de bord 3,5", sièges en tissu, 2 airbags, alarme, manomètre pour pneus. Caoa Chery Yiggo 3x Turbo Pro (99 990 R$ / 105 990 R$) : Plus + phares automatiques, clé sur place avec bouton de démarrage, rétroviseurs rabattables électriquement, phares à LED, tableau de bord avec écran 7", caméra arrière, "Diamond " calandre, garnitures de porte chromées, sièges haut de gamme. Couleurs : blanc, noir (solide), rouge, gris, argent (métallique), blanc (perle). Chery Automobiles Co. Ltd est une entreprise automobile indépendante chinoise créée en 1997. La construction de son site industriel, implanté à Wuhu dans la province d'Anhui, a débuté le 8 janvier 1997. Read the full article
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World Tour, épisode 1.
Ca y est, c'est le jour J, celui du départ. Apres m'être familiarisé suffisamment avec ma monture sur quelques vols régionaux en Normandie vers les iles anglo-normandes, une traversée de la France Nord-Sud et un voyage dépaysant en Alaska, je me sens assez prêt pour démarrer mon grand voyage. Le reste de l'apprentissage se fera sur la route et je suis sur que je serai un expert de cet appareil quand je reviendrai chez moi à Rouen. La météo est bonne aujourd'hui, et tant mieux! Ca me permettra de partir avec l'esprit plus serein mais aussi avec la possibilité de jeter un dernier regard à ma ville que je ne reverrai pas de si tôt. J'ai décidé de porter le numéro de vol KT114. KT pour KomeT, le nom de baptême de mon premier avion, par amour pour le ciel et l'espace mais aussi parce que sa belle peinture s'y prête plutôt bien, et 114 en l'honneur de mes parents. Apres la première mise en route d'une longue série, je taxi jusqu'à la piste 22 à LFOP, Rouen vallée de Seine, et m'aligne. Dernière vérif de checklist, tout est ok, mise des gaz.
Un décollage facile, peu de vent, très bonne visibilité, plan de vol bien préparé, je vire à droite pour un passage au sud de Rouen. Dernier coup d'œil, dernières pensées, de beaux souvenirs, et des moins sympas aussi.. Je crois que ce voyage va me faire du bien.
La montée est douce et rapide, j'atteins tranquillement mon altitude de croisière de 29.000 pieds (FL290). Je traverse un bout du territoire français jusqu'à la cote à St Nazaire et je rencontre ma première étendue d'eau du voyage: le golfe de Gascogne. Pas grand chose à dire sur ce passage, je souffle, réfléchis, et je crois bien que c'est à ce moment que me viens l'idée de tenir ce journal de bord en imaginant toutes les belles photos que je ramènerai avec moi. J'entre au dessus du sol espagnol à l'ouest d'Oviedo, au nord ouest du pays et prend quasi plein ouest le long de la cote vers ma destination à La Corogne. Je survole le plus grand champ éolien que j'ai pu voir dans ma vie. Des hélices à perte de vue, incroyable. Je t'épargne la photo car elle est vraiment de mauvaise qualité mais crois moi c'était sympa à voir. J'amorce ma descente peu de temps après et profite du paysage entre deux ajustements de puissance moteur. Je commence à comprendre comme fonctionne le TMS (Thrust Management System si je dis pas de conneries) qui gère la puissance des gaz grâce à la température des moteurs et qui, en alliance avec le mode IAS du pilote auto, me permet aussi de gérer mon taux de montée/descente. Le système est relativement simple. Tu entres une valeur de température dans le système, tu indiques si c'est pour une montée, descente ou décollage, et des petites flèches symbolisées s'affichent sur chaque bouton correspondant à un des moteurs pour te dire si tu dois augmenter ou réduire les gaz. Une fois que tu es proche de la puissance demandée le TMS prend le relai de lui même pour caler la puissance au poil et obtenir la température ciblée.
Si tu veux gérer ton taux de montée c'est tout aussi simple, il te suffit d'enclencher le mode IAS (Indicated Air Speed) pour demander à ton pilote de faire en sorte de garder la vitesse air actuelle, et donc si tu augmentes les gaz il va vouloir cabrer l'appareil pour réduire la vitesse et donc tu montes. C'est exactement l'inverse pour la descente. Plus tu augmentes ou réduis les gaz, plus tu montes ou descends. Ca me rappelle la façon de voler du F18 sur DCS. Bref, me voila presque déjà à La Corogne et je prends quelques photos de l'approche.
Un atterrissage pas dégueu pour un débutant de l'avion à -258 pieds par minute et 108 nœuds de vitesse au sol. Plutôt content. Je taxi jusqu'au parking, éteins l'appareil, prends quelques photos et fonce pisser et me boire une cerveza bien fraiche pour avoir à nouveau envie de pisser après. Il fait bon et beau, le premier vol s'est très bien passé, la vie est belle.
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Le mouchoir
L’automne recouvrait les trottoirs d’un manteau de feuilles sur lequel je marchai en faisant attention de ne pas glisser tandis que la lune imposait son éclat dans le ciel rappelant qu’elle avait maintenant le dessus sur le soleil grâce aux jours en train de raccourcir.
Devant l’immeuble, un petit vieux caressait son chien avant de le promener. Je saluai cet homme qui répondit en levant son chapeau, geste agréable par son côté démodé. On ne voit plus les gens faire ça. Il tira sur la laisse du petit chien qui s’activa, la langue pendante, il souriait, heureux de pouvoir déféquer au pied d’un lampadaire. J’allais sonner à l’interphone lorsque je vis à travers la vitre de la porte l’ascenseur s’ouvrir. Ses amis discutaient tout en l’accompagnant, deux femmes et deux hommes de notre âge. Les cinq personnes allaient certainement à un spectacle un gala ou je ne sais quoi en voyant leurs smokings et leurs robes de soirée.
Ils sortirent et passèrent devant moi sans même un bonsoir. Son déhanché jouait avec sa robe moulante. Son regard hypnotique fixait ma direction jusqu’à ce qu’un des gars lui parle. Alors, elle se mit à rire de sa blague et le groupe s’enfonça dans la rue obscure. Je la regardai marcher avec adresse malgré ses talons hauts. J’appréciai son cou dénudé, son chignon et ses fesses galbées dans sa robe noire. Étrangement, je gardai en mémoire son regard profond qui me dévisageait comme si un désir l’avait pénétré. Descendant de mon nuage, j’appuyai sur l’interrupteur. Mes potes étaient déjà chez Tony.
Durant notre repas et les parties de jeu vidéo, j’étais complètement absent. Je perdais des matchs faciles au grand plaisir de mes amis qui se moquèrent gentiment de mes gaffes. Par moment, je reprenais les esprits et fis quelques prouesses montrant que je n’avais pas perdu pied. La soirée dura, puis, nous nous quittâmes. Toutefois, je restai encore un peu avec Tony pour demander qui étaient ces gens rencontrés devant la porte d’entrée. Il ne sut pas répondre, il faut dire que l’immeuble est grand avec ses dix étages. Cependant, j’exprimai mes sentiments, ce plaisir d’avoir croisé cette fille aux cheveux bruns et son regard qui m’a transpercé. Il garda son sérieux en m’écoutant attentivement. Il pensa l’avoir déjà rencontrée. Puis je partis après qu’il m’ait dit qu’elle n’était pas de notre monde.
Durant la descente de l’ascenseur, je pensais à elle me demandant comment savoir qui elle est et comment elle s’appelle. J’envisageai de faire mon enquête lorsque la porte s’ouvrit me faisant sursauter. Elle était là, surprise de voir quelqu’un derrière la porte ! Elle cherchait sa clé dans son petit sac à main faisant tomber sans faire attention un mouchoir de couleur noire. Nous eûmes un léger rire, je présentai mes excuses, son sourire afficha de jolies dents. blanches. Dans un sens, j’étais content de savoir qu’elle habitait bien l’immeuble. Elle me laissa sortir puis entra dans la cage avant d’appuyer sur le bouton de son étage. Mon regard plongea dans le sien avant de disparaitre désespérément derrière cette putain de porte automatique. Je me dirigeai ensuite vers la sortie après avoir soupiré longuement. Mais sur le seuil de l’immeuble, en regardant une dernière fois cet ascenseur avec l’espoir qu’elle en sorte pour me parler, j’aperçus par terre son mouchoir. J’avais une opportunité divine, un prétexte pour l’accoster. Dès lors, je ramassais le morceau de tissu et découvris à mon plus grand étonnement qu’il s’agissait d’un string.
Je ne connaissais pas mon coup de foudre, je ne savais rien d’elle et je me retrouvais comme un con dans le hall de son immeuble avec son string dans la main. J’observai ce petit triangle ficelé, la dentelle semblait propre. Je sortis donc du bâtiment et m’arrêtai devant l’interphone pour lire les noms en espérant retrouver le sien. Hélas, aucun indice ne se présenta. J’éliminai les couples, les noms d’hommes et puis, finalement peut-être était-elle mariée ou divorcée mais le nom de son époux encore affiché ? C’était compliqué ! Dès lors, je quittai l’endroit et marchai à reculons afin de surprendre sa silhouette à un balcon ou une fenêtre. Mais personne ne se montra. Je restai silencieux dans la nuit à observer l’immeuble et me suis mis à soupirer avant de faire ce que n’importe quel amoureux ferait, j’ai humé son string comme pour m’imprégner de son odeur, comme si mon flair la retrouverait. Puis, réalisant que je n’étais pas un chien, je rentrai chez moi afin de finir la nuit à rêver d’elle.
Les jours passèrent sans que je puisse l’oublier. J’allais souvent rendre visite à Tony pour ne rien lui dire. Lui-même savait qu’en réalité, je venais avec l’espoir de la croiser. Alors, j’entrais chez lui, je buvais une bière assis devant la télévision. On se racontait notre journée qui ressemblait beaucoup à la précédente puis je repartais le plus lentement possible. Je cherchai à pouvoir la revoir. Mais jamais je n’ai dit que je gardais son string dans la poche de mon manteau. De temps en temps, je frôlai le tissu comme un porte-bonheur en souhaitant qu’elle jaillisse dans le couloir ou juste dans la rue.
Tony avait organisé son anniversaire. Ce soir-là, il y avait du monde chez lui. Bien que les voisins fussent prévenus, ils n’apprécièrent pas la musique trop forte ainsi que le bordel organisé. Pendant que j’étais en pleine discussion, j’eus soudainement envie de sortir et me promener dans les couloirs. Je voulais tenter de la trouver, la faire sortir de chez elle, j’avais envie de revoir ce regard devenu une sorte de drogue à mon cœur. Je m’habillais donc prétextant avoir oublié un truc et je sortis après avoir promis de revenir.
La musique résonnait dans le couloir. J’entendis un « Il font chier ! » à travers une porte voisine. Je pris l’ascenseur et par habitude, j’appuyais sur le ré-de chaussée. Il était difficile de savoir par où commencer. Soudain, à cause d’une réflexion due à l’alcool ingurgité, je me résignai à ne plus la revoir. Une fois devant les boites aux lettres, je décidai d’entrer le string dans l’une d’elles et tant pis si ce n’est pas la bonne ! Et tant pis, si je passais à côté d’une belle aventure ! J’hésitai entre le numéro trente-quatre et trente-cinq lorsque la porte d’entrée s’ouvrit au son d’un « tac » automatique.
C’était elle ! Malgré sa coupe de cheveux longue et frisée, je la reconnaissais grâce à ses magnifiques yeux. Elle me regarda, me dit bonsoir et continua son chemin, un peu surprise de croiser quelqu’un à une heure pareille. Je la regardai marcher, son manteau cachait sa robe que je devinai moulante. Seuls ses mollets étaient visibles couverts de bas noirs. Elle se retourna, intriguée que je puisse autant la contempler. Dès lors, elle demanda si j’avais un problème. Sa voix m’éjecta hors de mon rêve. C’était bien elle et elle venait de me parler !
« Euh… oui non, enfin… »Bafouai-je avant de me reprendre. « Si, je vous cherchai ! Vous avez perdu ça il y a quelques semaines ! » J’avançai en tendant son string serré dans la main. Elle écarquilla les yeux et resta abasourdit en découvrant son sous-vêtement. Je décidai de me présenter et de jouer les honnêtes en racontant tout. Elle écouta sans me quitter du regard avant de récupérer sa culotte. Son timide merci accompagna ses joues devenues rouges. J’entrai ensuite avec elle dans l’ascenseur et l’invitai à rejoindre la soirée. Tony ne m’en voudrait pas. Cependant, elle refusa. Quand la porte s’ouvrit, je sentis son regard dans mon dos. Puis, elle demanda le numéro de porte de mon ami. Quelques minutes plus tard, elle sonnait à la porte ; elle s’était habillée plus sobrement.
Son prénom lui allait comme un gant. Angélique voulut à toute fin m’inviter au théâtre. Je fus enchanté par la pièce dont le titre fut vite oublié. C’était un classique vaudeville de cocu cherchant à surprendre l’amant caché dans l’armoire tandis que la femme feintait d’être seule en nuisette. C’était drôle et je m’amusais énormément. Après cela, nous bûmes un verre dans un piano-bar à l’atmosphère des années fifties. Ses amis m’accueillirent à bras ouvert surtout en découvrant mon niveau culturel. Angélique rayonnait, elle semblait heureuse. Enfin, je l’imaginais comme cela car en réalité, c’était seulement notre second rendez-vous. Nous discutâmes aussi bien avec les mots qu’avec les yeux. Chaque fois, mon cœur plongeait dans son regard d’une profondeur absolue. Le bar ferma, nous retournâmes dans le parking souterrain où ma voiture stationnait.
Ses talons résonnèrent. Il y avait un tel écho qu’on entendit une voiture freiner alors qu’il était à l’autre bout du parking. Elle marcha à côté de moi dans un silence coupé par nos pas. Son souffle devenait plus rapide. Je pensai qu’elle avait du mal à respirer. Puis, au moment où de ralentissait pour retrouver ma clé de voiture, elle sortit une culotte de son sac-à-main et la laissa tomber à quelques mètres devant moi. Je ramassai le tissu, affichant un sourire assuré et dis à Angélique qui était adossée à un pilier : « Mademoiselle, je crois que ceci vous appartient ». Elle joua l’ingénue entrouvrant la bouche avant de dire : « effectivement mais je croyais l’avoir sur moi. Cela ne vous dérange pas de vérifier si j’en porte une ? » Après avoir tourné la tête vers la gauche puis la droite dans le but de vérifier que nous étions bien seuls, je posai ma main sur son ventre. Elle frémit lorsque mes doigts glissèrent jusqu’à ses cuisse. Ensuite, sans remonter sa robe, je parcourais son entre-jambe découvrant son sexe offert, déjà sa fente s’humidifiait. Elle soupira à mes caresses, elle ferma les yeux. J’avançais la tête et doucement, je l’embrassais pour la première fois. Le baiser avait le goût de son gloss, un goût de fraise. Il fut long sans être intense. Toutefois, elle gémit, son ventre continuait de frémir au contact de mes caresses. Puis elle prit ma main et lécha chacun de mes doigts trempés par la cyprine. Elle me fixa de son regard devenu brulant, m’invita à retourner dans la voiture après avoir chuchoté : « Je vais te sucer, après on ira chez toi». Elle était décidée. Elle mordit ses lèvres et m’embrassa. Au moment de bouger, je demandai : « Et après ? ». Elle soupira et dit fièrement : « Je te larguerai ». Elle était décidée et il m’était difficile de refuser.
Effectivement, elle me largua comme toutes les fois suivantes.
Alex@r60 – septembre 2020
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P.3
Il l'embrassa avec autant passion que lui-même, il ne se reconnaissait plus. Un pouvoir l'avait entrepris et possédé. Il ne dirigeait plus son corps. Tout ce qui était présent, c'était la sensation intense qu’elle lui procurait avec ses mouvements, avec les frottements, avec ses mains sur ses joues et surtout sa tiède bouche. Des sensations cachées; comme une force électromagnétique. Deux pôles opposés qu'une fois unis, c'était très difficile à séparer. Ces sensations qu'il avait survolées dans ses rêves où elle était la partie plus chaude des nuits froides. Et, il ne croyait pas sa peau; la chaleur onirique personnalisée avec arôme à femme était sur lui. Leurs bouches sont restaient collées longtemps. Leurs lèvres qu'au début étaient saveur à fraises; elles sont devenues sa saveur préférée; saveur à elle. Et cela lui avait rendu un fou amouraché. Car, jusqu'à présent, il les avait juste regardés de loin et il se demandait ça pourrait être quoi de les embrasser? Et voilà, à présent, il glissait ses lèvres entre les siens. Si c'était un rêve, il ne voulait pas se réveiller. Et pendant, qu'il était concentré à toutes ces sensations et à ces pensées; il s'est rendu compte à quel point il la désirait. Elle, de son côté, cherchait à qu’il dise combien il aimait ses baises. Les swings lents que suivaient ses mouvements ondulatoires, sa bouche semi-ouverte qui cherche sa langue comme une personne affamée, ses yeux fermés, sa grimace de plaisir; c'était sa réponse. Il était hypnotisé par elle. Simple biologie ou beaucoup chimie. Il aurait pu dire que son cœur allait éclater pour elle. Mais, les mots étaient partis et c'étaient leurs corps qui parlent. Ce langage primitif, instinctif et universel qu’avait le sexe. Si elle l'aurait donné la chance de dire quelque chose, s'aurait été qu'il n'aimait pas seulement la saveur de ses lèvres, la forme de ses yeux, la couleur de sa peau, la forme de ses hanches, la texture de ses cheveux ou son parfume, mais plutôt “elle” et tout ce qu’avait un rapport avec elle. Il l’aimait depuis longtemps et l'avait désiré dans innombrables nuits et la lune avait été témoigne.
Et pendant cet instant, leurs langues s'entrelacent doucereusement. Il avait encore ses yeux fermés, car un baiser si passionné et plus joignable et sensitif dans l'aveuglette. Et, en fermant les yeux, il s’était donné tout à elle. Il était très concentré dans la douceur de ses lèvres. La même danse de ses hanches se reproduisait avec leurs langues. Elle avait ses deux mains à chaque côté de son visage. Elle voulait le tenir; s'assurer que sa bouche n’allait pas s'éloigner ou s’échapper. Qu’elle allait rester proche à la sienne. Sa respiration accélérée était le rythme de la danse qu'ils faisaient sur le divan. Ses cheveux tombent en couvrant le visage à lui, en couvrant le baiser. Leur boule intime, où personne ne pouvait rentrer. Car, il n’y avait pas d'espace pour une autre personne; seulement elle et lui. Et pendant, qu'elle était sur lui; il avait toujours une main sur sa hanche et l'autre avait glissé lentement jusqu'à rentrer ses bouts de doigts sous son jeans. Et, aux pas très ressemblants à celle d’une lambada lente, ils se sont aimés.
Elle changea la direction de ses mouvements pelviens; sens inverse. Son pelvis ne faisait plus des bagues vers l'avant. Mais, plutôt vers l'arrière. La marée avait changé de direction, car sa lune faisait une plus grande pression sur lui. Il pensait à sa chambre, à son lit, à elle toute nue. Et, elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait avec lui. Il était prêt à se donner dans tous les sens, complètement sur le lit. Toute autre chose est devenue juste une banalité, des problèmes éphémères. La suite de choses au lendemain? Sans importance... Car il avait juste le présent et pas de futur. Le présent était les deux et rien de plus qu'eux. Un futur sans ce moment aurait été une vie, en quelque sorte insipide et manquante. Il tournait sa tête vers sa droite pour prendre des bouffées d'air. Elle chercha sa bouche, mais lorsqu'elle voit qu'il essayait de respirer, elle fait un gros sourire. Il la regarde de manière agitée. Il se sentait au paradis. Sa poitrine gonflait fortement. Lorsqu'il regarde son sourire tendre, ses belles dents et sa bouche mouillée. Il dégage un sourire d'amour. En voyant ça, elle sent que son cœur fond. C'était l'amour en état pur ou l'excitation incontrôlable. Ce qu’était certain, c'était la suite.
Il se lève rapidement, la prend par la main et la tira vers lui, en traversant le salon. Elle était confuse pendant quelques instants; jusqu'au moment où elle réalise qu’il était en train de la diriger vers sa chambre. Il la fait rentrer dans la grande chambre bleue. Elle était semi-illuminée. Des rayons orangés rentrent par l'ouverture des rideaux. Le mur en face de la grosse fenêtre était coloré par le coucher du soleil. Tout cela rendait une atmosphère incandescente. Tel que l'état de leurs corps. Le grand lit blanc, sa couverture était étendue à la perfection et il attendait se faire désigner par les silhouettes de leurs corps. Elle rentra et se plaça devant le lit, se tourne vers lui et voilà, encore une fois, cette d'expression faciale. Ses grands yeux et son sourire gêné; mon Dieu qu'elle est tellement belle!
Il dit à voix haute:
-OK Google! Jeu n'importe quelle chanson de ma playlist.
L’assistant numérique lui répond avec une voix synthétique:
-Ok, je mets “When the night is over” de Lord Huron sur spotify.
Le premier accord de la guitare basse et la percussion sonnent, c'était la chanson qu'il avait autant de fois écoutée pendant ces innombrables nuits blanches; quand il y avait rien qu’elle dans ses pensées. La chanson parfaite pour une telle occasion.
Il la regarde de loin et s'accote sur la porte pour la fermer. Personne n’allait rentrer ou sortir de la pièce. Cette espace et cet instant étaient à eux. C'était le moment. Il s'enlève d'un seul mouvement sa chemise carrée et elle finit de se déboutonner sa blouse céleste. Entre temps, il s'approche vers elle, de façon maniaque, pour l'embrasser pendant que les manches sont restées poignées au niveau de ses mains. Il essaie d’enlever sa chemise au complet. Mais, avant il s'approcha encore et encore pour une autre baiser. Comme si à chaque mouvement de son corps devait être accompagné par un baiser; comme un plongeur dans l'océan. Ce baiser qu'elle savait tellement bien faire et que ça faisait déjà une très courte éternité sans elle.
“My one and only love
I've been lonely long enough
Will I find you when the night is over?🎶
Le temps s’était dilaté pour eux. Tout est devenu au ralenti...
Tell me where did you go?
I've been searching high and low
I have only 'til the night is over”🎶
Ils sourient. La blouse était sur un coin du lit. Et lui, il avait forcé les boutons des poignées de sa chemise. Il ne l’avait même pas senti tomber. Il s'en foutait carrément. Par contre, il se débarrasse de ses souliers d'un seul coup.
Son soutien-gorge balconnet faisait un contraste coloré avec la tonalité de sa belle peau.
“In every window, I pass
Your reflection in the glass
Makes me wonder if my mind is going
Shadows shifting in the rain
Slowly driving me insane
By the stars above, I know we were in love
I have only ’til the night is over”🎶
Elle s'assit sur le lit pour défaire les lacets de ses courtes bottes. Elle les avait serrés trop fort et maintenant, elle avait la misère à défaire le nœud. Il se pencha pour l'aider avec l'autre botte.
“I feel the weather change
I hear the river say your name”🎶
Sans trop tarder, ils finissent à même temps. Une fois les bottes foncées mises de côté; elle se releva pour enlever son jeans.
“I watch the birds fly by
I see an emerald in the sky”🎶
Mais il l'arrêta. Il posa ses mains sur les siennes et il demanda de lui laisser la déboutonner. C'était le moment, l'instant rêvé. Et, il voulait le faire si lentement qu'il voulait enregistrer ce moment dans ses yeux, dans son cerveau, au plus profond de son hippocampe. Face au bouton bronzé. Le silence entre eux, la couleur rougeâtre du Sunset sur la couverture blanche du lit et son parfum est resté imprégné au plus profond de sa mémoire pour toujours. Finalement, il déboutonna le bouton métallique du jeans; descends lentement le zipper. Entre l'ouverture du ceci, elle se trouva une culotte hipster noire avec des détails bordés qu'il trouva si sexy que ses yeux restent séduits. Il baisse son jeans au rythme de la musique et en profita pour caresser ses jambes, ses genoux, ses mollets jusqu'à ses pieds. Pour elle, cette délicate caresse faite par les paumes et les doigts le procure une sensation extrêmement agréable. Une simple caresse n'a jamais était si plaisant à sentir.
Les bordures de sa culotte marquaient à la perfection les contours et les reliefs de son bassin. Il n'a pas pu se résister d'embrasser sa peau au bas de son abdomen. Ses lèvres ont eu la sensation de toucher le pétale d'une rose. Si douce, si délicate. Elle s'accota sur le lit.
Now how the trail has gone cold
I don’t know where else to go🎶
Il s'approcha pour s'allonger sur elle et l'embrasser sur ses joues rouges, mais elle met son pied droit sur sa poitrine, ce qui l'arrêta à l'instant. Pas si vite! Il la regarde; elle sourit de manière coquette. Elle voulait encore jouer avec lui. Elle adorait jouer et lui, il aimait expérimenter, être spontané et se laisser aller. Il prit son petit pied avec ses deux mains et l'embrasse sur la plante du pied. Dès son talon jusqu'à son gros orteil; lequel finit par être caressé par ses lèvres et par le bout de sa langue. Elle dégagea de respirations plaisantes. Ses yeux fermés, son cou étiré vers l’arrière, la courbure de son épine dorsale levée; elle était excitée...
And my time, I fear, is nearly over
When the ocean drinks the sky
And the city winks its eye🎶
Il descend avec sa bouche par le côté intérieur de sa jambe. Toujours en descente; il embrassa sa cheville avec de petits bisous passionnels. Ensuite, par le péronier; sa bouche descendait comme un enfant sur une glissade. Suivi par son mollet jusqu'au côté latéral du genou. Lieu où il ralentit. Elle, toujours allongée dans la blancheur du lit, lui regard en serrant ses lèvres de bouche. Une bouche serrée que criait de désir. Feu vert! Si extasié, il commença le pèlerinage. Le long et lent trajet de sa cuisse vers le début son labium; pas à pas, pouce à pouce, pore à pore. Des yeux fixés vers ce visage en feu. Plus il s'approcha vers le centre, plus elle se contorsionnait subtilement et gémissait en silence; plus il donnait des bisous intenses. Il prit avec ses doigts les côtés de sa culotte noire. Elle leva son bassin pour qu'il puisse la descendre. Son hipster noir se roula sur lui-même vers le bas par ses jambes. Un liquide gluant s'étira et parte avec elle.
When the night is done, you’ll vanish in the sun
Will I hold you when the night is over?🎶
Il finit par l'enlever complètement et continue le chemin vers les marchés à son autel de plaisir. Une fois la bouche pèlerine arrivait à sa destination; il approcha le bout de sa langue vers l'autel, comme s’il serait en train de toucher le statut d'une déesse en forme d'ogive. Il finit par démontrer sa dévotion passionnelle et sa frénésie. Il trouva l'oasis pour sa soif de sa libido et de son désir envers elle. La déesse aphrodisienne met ses mains sur la tête à lui et bougea au swing circulaire. La danse plus harmonieuse qu’ils n’ont jamais fait.
Am I lost inside my mind?
There’s an emerald in the sky🎶
Il s'incorporer en genoux sur le lit, entre ses jambes écartées. Lui sur elle, à torse nue; leur contact physique, leurs bouges qui se cherchent mutuellement, l’amour dans leurs yeux. Elle l'entoure avec ses bras et le colla vers elle. Ils s'unissent finalement. Il sentait la chaleur charnelle à l'intérieur d'elle. L'excitation traduite dans leurs mouvements. Des sons omatopediens de jouissement. Ils étaient un seul être. Un seul missionnaire.
I hear the river say your name
By the stars above, I know we were in love
I hear the river say your name
I have only ’til the night is over🎶
Des mouvements lents et de fois rapides, mais toujours synchronisées et au rythme de la musique qui leur élèvent vers le ciel. Ils arrivent au climax; à l'extase ultime. L'orgasme parcourt leurs corps, des pieds au cerveau. Il s'allongea à côté d'elle. Entre l'ouverture des rideaux; les étoiles sont présentes. Il voit une émeraude dans le ciel...
Leurs torses gonflent exagérément; ils sont épuisés. Leurs mains sont inséparables; les doigts annulaires se touchent. Elle s'approcha vers sa joue et lui offre deux bisous si tendres que son cœur reprend son état. Elle finit par mettre sa tête sur son épaule. Entre mots semi-endormants. Elle prononça: -Je t'aime. Il lui répond avec tendresse: -Et moi, je t'adore.
La nuit était arrivée depuis quelques heures. Elle s'endormit collé à lui. Il l’a regarda dormir et il demanda si elle serait tu en train de rêver quelque chose? Elle serait-tu en train de rêver avec lui? Où s’il serait-tu en train d'avoir un rêve vif comme d'autres fois? Son bras contournait bien son dos. Il pouvait sentir son pouls et sa respiration sur son épaule. Il se tourna, l’entoura avec son bras, l'embrasse sur son front et il s'endort. Peu importe si elle s'en va ou si elle reste; il l'aime trop et il sait maintenant que cette nuit, elle lui aimait aussi.
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// j’ai eu peur de ne jamais retrouver l’assurance. J’ai eu peur d’avoir beaucoup trop chaud l’été. Peut-être que mon plan était mal mené. En effet, si je commence à m’adapter à un climat froid en intérieur. Qu’est ce qu’il va se passer lorsque l’été va venir taper ma baie vitrée? Vais-je devenir un eskimo en plein en désert? Suis-je face à l’effet rebond toujours plus insaissable et violent.
le retour au chaud
Après mon epérience du froid nous allons redécouvrir le chaud. C’est mon père qui m’a expliquait qu’une petite aiguille était sans doute grippé entre le bouton a rotation et le tuyaux. C’est cette petite aiguille qui permet à l’eau chaude de monter ou non dans le radiateurs.
La fin de l’expérience n’est pas volontaire mais dù à un besoin. Il a fallu que je séche mon linge rapidement pour un entretien. Je n’avais guére d’autre solution que de faire remarcher rapidement ces radiateurs. Je n’avais pas le temps, j’étais préssé et le soleil ne tapait pas ce matin la.
Le lendemain matin de l’entretien je me suis souvenue qu’il fonctionnait. Il m’a fallut un petit temps après le reveil pour leur sauter dessus et les allumer. J’ai hésitais mais impossible.. Je suis de retour dans le confort, en tee-shirt à manche longue le dos collé presque à une baie vitrée.
Je ne sais pas bien si la descente des antidéprésseurs qui me font siffler les oreilles, je suis attentif a tout, au bruit. Le bruit des radiateurs? Comment se fait-il que j’entende le bruit du frigo alors que je ne m’en suis jamais aperçu. J’ai envie de le couper. Jamais je n’ai entendue ce putain de bruit. Est-ce parceque je commence a vouloir me sentir bien chez moi? Est-ce parceque je suis en train d’écrire sur ma chambre? Le bruit était ponctuel, il c’est arreté.
Tout est plus calme chez moi, mais mon expérience est complétement biaisé par la monté en puissance de la sérotonine liée à l’antidéprésseurs. Il est impossible d’aller plus loin dans ma démarche. Je ne peux pas isoler l’effet de la chaleur sur mon radiateur. Peut-être que c’est une combinaison du coup. La sérotonine additionnée de la chaleur. Peut-être même que c’est la sérotonine qui appel enfin à retrouver mon confort d’antan. Peut-être qu’elle cherche à mon bonheur, et mon bonheur ne peut que se retrouver dans un espace privée chaud.
En tout cas, a l’heure ou j’écris ces lignes, je sens la chaleur me prendre le dos. C’est si agréable. Ca faisant si longtemps. La derniere fois remonte a hier. Etrangement, en même temps que j’avais remonté le chauffage pour sécher mon linge, j’ai cherché à la garde du midi un endroit où je pourrais me rechauffer: j’ai choisi le café où il y avait la chaleur radiant.
Le chaud est peut-être quelque chose de vitale. Peut-être qu’il est le signe non pas du confort, du progrès, de la modernité, mais de la vie. Sans le chaud il n’y a plus de plaisir, plus de cocooning.
(cette notion est importante. Si on peut l’entendre souvent comme “être bien douillet chez sois” dnans sa maison, on peut la transposer a tout echelle. Par exemple, j’étais très coocooning sous le lampadaire a infrarouge de gare du midi, coincé entre deux places de plexiglasses et face à des populations qui me regardaient t-elle une bête de zoo.
La chaleur est l’un des signes de l’intérieure?
Enfaite c’est une sorte de fantaisie. Je suis dans la plus parfaite intimité, je suis nu dans un espace alors que j’ai chaud. C’est une situation exotique finalement. Elle est unique. Seul le logement+radiateur me permet cette intimité confortable. Je suis nu, ma femme peut se ballader en “petite culotte” et moi pied nu. Nous sommes chez nous, l’habit est tombé. Il devient léger. C’est clairement un signe du chez sois, le menteaux.
La nudité c’est le rapport à notre corp. C’est qu’aujourd’hui on est devenu une sorte de nudiste généralisé à l’echelle de la société Européenne. Nous sommes un peuple qui apprécie et qui pense normal le fait d’être en tee-shirt l’hiver.
Il faut avouer que la séquence: ouvrir la porte d’entrée; se déshabiller; s’asseoir dans son canapé est devenu un rythme connu. Le déshabillage est devenue clef. On retire toute sa charge publique pour entrer dans le privée. Cela créer une rupture franche.
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Montagnes Russes
Ça fait un bout que j’ai pas écris,
Mon projet est en montagne russe.
C’est comme si par moment, il était en chute libre.
L’adrénaline à fond, savoir qu’on sera rattrapé à la fin.
Mais que la descente est épeurante.
En bas de la côte, on sait jamais si la rampe grinçante va nous remonter jusqu’en haut.
Une fois que le wagon atteint le point de non retour,
La vue est imprenable, tout peut arriver.
C’est comme si mon projet faisait du sens différemment un peu à chaque jour.
Le matin quand je me lève, je me rappelle qu’il existe,
Il hante mes rêves,
Il m’habite,
Mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur,
De rentrer dans le mur et de ne pas avoir appuyé sur le bon bouton.
Après je dois me rappeler que je suis dans une phase exploratoire,
Que c’est normal d’être perdu, de ne pas savoir où je vais.
L’oeuvre se dessine d’elle même.
Par ma propre volonté,
Par mes expérimentations,
Ça y est,
Je dois me lancer dans la gueule du loup.
16 octobre 2021
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Un jour sans fin
Le voyage en train de nuit de Tampere à Rovaniemi donne le ton : même sous des latitudes encore tempérées, le soleil a cessé de se coucher. À travers la vitre, je suis fascinée par la palette intense des couleurs du ciel, camaïeux d'orange, de violet, de bleu. Il est minuit passé et ce crépuscule enchanteur semble infini.
Quand je débarque à Rovaniemi lundi matin, la météo est peu engageante, une première depuis bien des jours. Pas trop de questions à se poser sur la route à prendre : il n'y en a qu'une, l'E75. Ça ressemble un peu à une autoroute, mais ça dessert aussi bien les "villes" (évoquant le Klondike) que des cabanes posées çà et là.
De temps en temps, notamment à l'approche des bourgades, un bout de piste cyclable servant également aux piétons me fait l'honneur de sa présence. Mais la plupart du temps, ma place est sur la chaussée avec les autres. J'abats 140 km ce premier jour, en cumulant mes plaies d'Égypte lapone. Traversée fortuite du village du Père Noël : fait. Pneu de camion qui éclate dans des gerbes de caoutchouc brûlé au moment où il me double : fait. Vent de face glacé et humide sur les 30 derniers kilomètres de l'étape : fait. Je m'étonne encore de la quantité de déchets qu'on trouve dans cette nature paisible : débris automobiles, poubelles de fumeurs et autres canettes jonchent les fossés au milieu des boutons d'or et des bruyères.
En arrivant à Sodankylä ce soir-là, j'espère que la suite du voyage en Laponie sera plus enthousiasmante... Je suis immédiatement exaucée.
Je connaissais cette ville pour son festival du film du soleil de minuit, qui se tient tous les ans à la mi-juin. Heureusement pour moi, le festival ne commence que 3 jours plus tard et il n'y a donc pas encore foule dans les "rues" : 10 000 chalants quand même sont attendus pour les festivités.
Sur le GPS, j'ai repéré un "kota" près du lac. Il s'agit d'un grand abri de forme circulaire - souvent public - qu'on trouve dans les zones naturelles, près des sentiers. Il contient de grands bancs de bois autour d'un foyer central, et peut être accompagné d'une cabane à part où est stocké le bois pour le feu, et d'une autre proposant des toilettes sèches. Le tout est apparemment entretenu par les lutins, et sert de lieu de passage où les promeneurs viennent se réchauffer quelques minutes, et où les randonneurs peuvent trouver refuge plus longtemps. L'endroit me plaît, le feu est déjà allumé, et je décide d'y passer la nuit pour m'éviter d'avoir à déplier et replier la tente sous la pluie qui s'est confirmée. Quelques minutes plus tard, un groupe de jeunes arrive, se baigne dans le lac - à poil évidemment - et s'installe autour du feu pour faite griller des saucisses de tofu (ah, les jeunes). Il faut bricoler une brochette à grillade avec une branche, et mon Leatherman se rend une nouvelle fois utile. La conversation s'engage en anglais, et je découvre que mes visiteurs sont des étudiant•e•s de Turku qui sont bénévoles durant le festival. Isa, Johannes et les autres m'apprennent le terme finlandais qu'ils trouvent le plus amusant : "snapsikuksa", sorte de shooter lapon, tasse miniature en bois pour boire du schnaps. Je leur avoue qu'à mes oreilles, tous les mots finnois sont amusants car ils sont très éloignés de ce que je connais, et que l'accentuation de la première syllabe donne l'impression que les gens chantent au lieu de parler. Les jeunes sont curieux de mon trajet, et pour un prochain voyage hors des sentiers battus, Johannes me conseille de visiter Mourmansk. Sur ces entrefaites rapplique Anja, une Berlinoise que j'avais aperçue dans le train, et qui a mis le festival au menu de ses vacances finlandaises. Elle a posé sa tente pas loin et vient retrouver la petite équipe dont elle connait déjà Isa. Bien que nous ayons toutes les deux mal dormi dans le train la veille, nous discutons longtemps, en anglais toujours, de photographie, d'artisanat finlandais, d'îles écossaises, d'Édouard Louis qui en a fini avec Eddy Bellegueule, et de couteaux Laguiole.
Après une nuit fraîche mais réparatrice, je reprends la route vers le nord. Il fait 5°C et le point positif est que ça rebute les moustiques. Ma panoplie cycliste est inventive : je superpose leggings et jogging en bas, manches longues et double polaire en haut, grosse écharpe autour du cou, bandeau torsadé de Maman sur les oreilles et lunettes de soleil de rigueur. Il est certain que je ne ressemble pas aux clichés chics de Capa à Gstaad, mais la technique de l'oignon continue de faire ses preuves.
Pour cette journée froide mais ensoleillée, les paysages changent progressivement : le relief donne de beaux points de vue sur les montagnes et les lacs environnants, alors que j'avais jusqu'à présent plutôt traversé des forêts de sapins et de bouleaux sans horizon. En fin de journée, je rentre en pays Sami et me pose pour la nuit dans un superbe kota.
Mercredi, à la fraîcheur s'ajoutent quelques flocons qui reviendront épisodiquement au fil des kilomètres. Les paysages sont encore plus beaux que la veille, et le majestueux Inarijärvi, l'immense lac qui borde les villes d'Ivalo et Inari (Anar en langue Sami), me subjugue par ses eaux translucides et ses chapelets d'îlots boisés.
Question ambiance sur la route, ce n'est pas tellement l'abondance de vélos. Plus ou moins en franchissant le cercle polaire, j'échange quelques paroles avec un retraité anglais qui redescend du Cap Nord, avant de retrouver son fils qui descend, à vélo aussi, au Cap (Sud, Afrique du). Il est ravi de mon coup de sonnette et de papoter quelques minutes. Il me faudra près de 350 km pour croiser d'autres cyclistes équipés pour le voyage, dans le sens de la descente toujours. Les motards continuent de me saluer, et je continue de maudire des camping-cars finlandais qui ne se déportent pas quand ils doublent.
Malgré le ciel changeant, mon panneau solaire travaille à plein régime et me permet de recharger le portable (essentiellement pour les photos et pour confirmer qu'il n'y a pas de ravitaillement avant 100 km), la liseuse (Les Hauts de Hurle-Vent me tiennent en haleine depuis le départ) et surtout le lecteur mp3 : les Pink Floyd m'avaient accompagnée divinement dans les forêts suédoises et une alternance entre Noir Désir et les Beatles est parfaite sur le bitume lapon.
En redémarrant jeudi matin, je rattrape Jean-Marc, un cycliste parti de Paris fin avril, qui fait plus ou moins le même trajet que moi (à ceci près que lui s'est farci à vélo la traversée de la Finlande depuis Helsinki). Nous roulons ensemble près de 300 km, jusqu'à l'entrée de la péninsule de Nordkinn ; lui va prendre l'express côtier pour le Cap Nord, et moi je reste de ce côté explorer d'autres finistères.
Nous passons la frontière norvégienne en traversant la Tana à Utsjoki et longeons le fleuve sur des dizaines de kilomètres avant d'atteindre son embouchure : premier fjord norvégien, assez proche d'un glen écossais. Nous bifurquons alors plein ouest, pour prendre la seule route qui existe ici. Durant plus de 50 km, ce sera une alternance de montées et de descentes sous la houlette d'un vent taquin. Si nous ne grimpons qu'à environ 450 m d'altitude, les paysages là-haut sont puissants : les sommets rocailleux se mêlent à des monts arrrondis couverts de bouleaux, les névés dessinent des formes poétiques sur les parois et les lacs scintillent sous le soleil lorsqu'il fait enfin son apparition en fin de journée. Les véhicules se font rares sur cette portion, et c'est doublement tant mieux : le vent latéral rend le contrôle des vélos compliqué en montée comme en descente...
Au redémarrage du petit camping ce samedi matin, le soleil a sorti tous ses rayons et enlumine la route en corniche et les maisons de bois éparpillées le long des anses d'un bleu somptueux. Les troupeaux de rennes traversent tranquillement la route, avec leurs floppées de petits à l'allure gauche mi-faon, mi-chevreau.
La couleur de l'eau me donne envie de faire trempette, et le programme de mes activités sur cette péninsule septentrionale reste à écrire...
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10 décembre
RAPH : Alex nous a montré le train électrique qu’il a reçu pour la Saint-Nicolas. Ce train a trois boutons qui lui permettent d’avancer, de reculer, et de s’arrêter. Ainsi, il suit des rails en bois qu’Alex a placés comme il le souhaitait. Il a déjà de nombreux rails, 88 pour être exact (avec des ponts, des montées et des descentes) ! Il adore construire les circuits, ça le détend.
MARION (présentation) : Marion nous a présenté un dessin qu’elle a réalisé en classe, qui représente une pomme croquée sur une montagne. Elle a utilisé la technique du dégradé pour essayer de donner du relief à son œuvre. Les élèves ont trouvé son dessin très joli.
SACHA : Sacha nous a fait découvrir une vieille collection de livres : Le club des cinq, qui raconte les aventures trépidantes de 4 frères et sœurs et leur chien Dagobert. Pour l’instant, il est en train de lire Le marquis appelle les cinq et il adore ! Les élèves en connaissent aussi quelques-uns.
MATHYS (présentation) : Mathys nous a présenté un dessin dont il est très fier, il a voulu représenter le milieu aquatique qui est pollué par les Hommes. On y voit des poissons qui essayent de survivre dans des combinaisons d’humains, un téléphone qui court-circuite l’eau, des déchets… Nous avons remarqué qu’il y avait beaucoup de détails, heureusement que Mathys nous explique ; il a quand même beaucoup d’imagination !
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Chevrolet Traverse 2024 - Avec un look robuste et des capacités tout-terrain
Le Chevrolet Traverse 2024 est fait pour des aventures en plein air inoubliables.
Le tout nouveau Chevrolet Traverse 2024 a été entièrement repensé pour renforcer la position de Chevrolet dans le segment des VUS intermédiaires. Il offre un design audacieux avec des proportions plus semblables à celles d'un camion, des caractéristiques de sécurité clés pour la famille et une puissance et un couple accrus avec un tout nouveau moteur. Le nouveau Traverse est sur le point de dominer un segment hautement concurrentiel et d'élargir sa clientèle avec son nouveau modèle Z71 capable de tout-terrain.
Le tout premier Z71 Peu importe à quel point vous cherchez à sortir des sentiers battus, le Z71 est prêt à relever le défi. - Transmission intégrale avec double embrayage - Suspension tout-terrain - Plaques de protection - Crochets de remorquage - Roues de 18 pouces à face usinée noir brillant avec pneus tout-terrain - Ecusson et broderie Z71 - Contrôle de descente - Équipement de remorquage La nouvelle RS Découvrez une polyvalence de niveau supérieur avec un style audacieux assorti. - Insigne et débossage RS - Sièges garnis de cuir noir jais avec garnitures rouges - Roues de 22 pouces en aluminium peint en noir brillant - Barres de toit noir brillant - Équipement de remorquage - Toit ouvrant Chevrolet Traverse 2024 - Nouveau 4 cylindres Le V6 atmosphérique de 3,6 litres a été abandonné. Tous les Traverse 2024 ont un 4 cylindres turbocompressé de 2,5 litres. Dérivé du moteur de 2,7 litres du Silverado 1500, il produit 315 chevaux et 317 lb-pi de couple, une augmentation de 5 ch et 51 lb-pi. La transmission intégrale de série (un système perfectionné à double embrayage sur la version Z71) et une capacité de remorquage maximale de 5 000 livres demeurent au programme. La transmission automatique compte désormais huit rapports au lieu de neuf. Je ne connais pas encore la valeur de consommation. Plus de sécurité et de technologie Bien sûr, Chevrolet en a profité pour ajouter des caractéristiques de sécurité au Traverse 2024, offrant un assistant de conduite mains libres Super Cruise qui tient également compte des remorques montées à l'arrière. Les passagers au premier rang verront la présentation des nouveaux produits de Chevrolet juste devant eux. Par défaut, l'écran tactile mesure 17,7 pouces, soit plus du double de la taille de son prédécesseur, et le tableau de bord numérique mesure 11 pouces. Le sélecteur de vitesses est monté sur la colonne de direction et libère de l'espace dans la console. Il y a aussi un espace de rangement en dessous. Un autre fait intéressant est que dans tous les modèles, les deux premières rangées de sièges sont chauffantes. A noter que des configurations 7 places et 8 places sont proposées. Dans la version RS, le siège central se rabat sur simple pression d'un bouton pour un accès facile à la troisième rangée. Le volume de chargement total atteint 2 763 litres, ce qui fait de Chevrolet le meilleur rapport qualité-prix de sa catégorie. Source Voir tous les modèles Chevrolet Read the full article
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Ce moment gênant où tu sais plus trop si tu vas continuer à vivre ou si tu vas mourir. 09.01.17
Avec Matis on décide de partir faire une pitite rando mortuaire. Y'a pas énorme de dénivelé alors on part assez tard, aux alentours de midi, parce qu'on sait qu'au sommet il y a un endroit où on peut camper, aka creuser notre tombe. On fera donc l'ascension en début d'apm et on redescendra demain matin si Dieu le veut. Et chacun de nous sait que Dieu existe. Bref, c'est handicapée par mon bouton de moustique au tympan que je me lance dans la gueule du loup. L'ascension est raide puisqu'on rejoint la crête en très peu de distance. Ça monte hardcore, je crache mes poumons tandis que mon corps semble rejeter toute l'eau que je lui au fait boire ces 20 dernières années. Et vu que je ne bois pas d'alcool je vous laisse imaginer l'état de mon t-shirt une fois là-haut. Pour nous divertir, je chante gaiement La Puissance de Rohff, pour les connaisseurs, une douce mélodie classique, et après avoir déclamé le vers "Si jpars ma musique elle reste" je dis en rigolant à Matis "Eh Matis, nous il restera quoi si on meurt ? T'as déjà fait ton testament toi ?". AHA. Les assidus qui ont lu le texte sur les sangsues sont déjà au courant de mes dons d'énoncés hasardeux prémonitoires. Ouais, vous pouvez vous frotter les mains, bande de sales lecteurs avides de nos galères.
On arrive tant mal que mal sur la crête, c'est ma foi très joli, ces alpages avec le découpage trop régulier des parcelles de terre cultivées en bas. On profite de ce dernier instant d'insouciance pour admirer les gros nuages gris qui foncent sur nous. Oh que c'est romantique cette nuée de gouttes microscopiques figées dans l'air qui viennent caresser ma peau. On avance quelques minutes sur la crête. Je repense à ce gars rencontré en Chine qui nous vantait les plaisirs de randonner sur les crêtes. Mais oui, LE BON PLAN. ASTUCE!
Les nuages s'épaississent peu à peu et, pareillement au mouvement de la faucheuse, viennent nous étreindre lentement. On continue de marcher sur quelques mètres tout de même, se rassurant, il fait trop frais, la terre est trop froide. Quelques gouttelettes viennent rafraîchir mon sac et mes épaules. Et c'est quand le premier tonnerre déchire le silence qu'on réalise qu'on vient de faire la chose la plus débile qui soit : s'enfoncer dans un orage naissant sur une crête totalement à découvert.
Matis passe en mode survie. Mieux qu'un prof de physique, il se met à réciter frénétiquement tout ce qu'il sait sur les éclairs et les techniques de protection contre la foudre. Une vraie notice. On décide de poser les sacs plus haut et de redescendre un peu. Nos sacs contenant toute sortes d'objets en métal et autres téléphones (ondes) qui attirent la foudre. Malheureusement c'est trop raide pour qu'on se positionné sur le flan alors, toujours sur la crête mais écartés du sentier, on s'assied dans l'herbe. On attend. La pluie s'intensifie.
Et au moment où on se rend compte qu'on a pas retourné nos sacs cape de pluie vers le dessus, un second tonerre, encore plus près que le premier, perce les nuages. C'est à ce moment que Matis m'enseigne le PASO (dédicace à Hervé, matis était loin de s'imaginer qu'il appliquerait ce conseil un jour). Le PASO, Position Accroupie de Sécurité en cas d'Orage (nom qu'on a pris le temps de concocter alors qu'on allait mourir) . Arrêtez de rire svp car nous voilà pliés en deux, à genoux, les mains sous les genoux et un seul de nos pieds touchant le sol, soit la meilleure position à adopter en cas de foudroiement.
Le crachin se transforme très rapidement en déluge. Tellement, que la pluie me fait mal. Elle me fouette la nuque et le dos, même à travers le t-shirt. Bien évidemment, en plus de ne pas retourner nos sacs, on n'avait pas pris nos k-way, ce qui donne un tableau assez cocace, de deux voyageurs au coeur du plus gros orage du siècle, les mains entre leurs genoux et le sol, comme deux tortues vulnérables et ridicules, en short et t-shirt. Je me tasse contre une botte d'herbe pour essayer de m'épargner le fouet des gouttes. On rigole un peu sur les conditions de notre mort approchante avec Matis, mais quand le troisième tonnerre retentit juste au dessus de nous, on fait plus du tout les malins. On y voit pas à 4m et je ne peux même plus regarder dans la direction de Matis car l'eau tombe de lui vers moi, me cinglant le visage et me rendant totalement aveugle. Au bout de 20minutes on ne se marre plus du tout du tout. La pluie que je sens ruisseler de mes fesses jusque sur mon ventre, et ce bien que je sois littéralement pliée en deux, me glace. Matis commence à trembler, et je n'arrive même pas à le voir pour m'assurer que ses lèvres ont une couleur normale. Inquiète de chaque détail qui pourrait jouer en notre défaveur, je manque d'arracher mon collier qui contient un petit anneau en métal entre le lacet et la pierre. Matis me rassure et me dit que ce n'est pas suffisant pour attirer la foudre. Autour de nous c'est le chaos. J'essaie de me convaincre que j'ai trop chaud sous le soleil des Bahamas mais en fait, le "c'est que dans la tête", c'est moyen vrai. Je ne sens plus mes doigts, car en plus du froid de congélo du pôle nord, le poids de tout mon corps écrase littéralement chacune de mes mains, dont je vois les extrémités bleuir après environ 30minutes. Dieu merci il y avait de l'herbe au sol, j'imagine même pas l'état de nos mains si ça avait dû être de la roche. Je sens mon corps à moi aussi qui commence à grelotter. Je refoule. Ça y est, la scène est apocalyptique. Je repense à la gav et me dis que ça pourrait être pire. Matis me dit qu'en gav on ne risquait pas de mourir. Je ravale ma salive. J'ai mal partout car mon corps est totalement tendu, pire que mon élastique de lance pierre quand je veux vraiment défoncer cette bouteille en verre. De la nuque aux chevilles, je maintiens la pression pour garder la fameuse position qui laisse le moins de contact avec le sol. Je me force à rester le dos le plus plat possible, pire que pendant les cours de danse où j'étais la plus appliquée. Le sang ne passe plus dans mes jambes. Je me dis que j'suis en train d'asphyxier tout mon corps, mais un truc me tire de mes pensées. Quelque chose me chatouille. Le visage jusqu'ici concentré sur l'herbe à quelques millimètres de mon nez, je baisse la tête pour constater qu'une colonie de grosses fourmis au délicat dégradé noir et rouge est en train de conquérir mon corps (petite pensée pour Mamie, mais aussi pour tous les antifa du monde, lol). Comme je ne sentais plus mes mains, je n'avais pas remarqué que la plupart d'entre elles s'étaient loties au creux de ma paume. Mais certaines, plus aventurières, exploraient mes cuisses et mes bras tandis que je hurlais à Matis des trucs dont je ne me souviens plus pour essayer de dédramatiser. A la fin, on ne communiquait même plus avec des mots, toute façon dans le vacarme on ne s'entendait plus, on poussait juste des cris. Tu sais, ce cri que tu fais quand tu vas crever mais que tu veux te battre jusqu'au bout. Celui-là même. Je sentais Matis essayer de s'activer pour relancer sa circulations sanguine, ce qui est quasiment impossible dans la posture où on est.
Lorsqu'un grondement nous prévient que l'orage est en train de changer de vallée, on décide de venir récupérer nos sacs. Matis remonte le chemin tout spécialement converti en torrent pour l'occasion, cimer frer, et ramène nos deux sacs. L'eau a doublé leur poids, ils en sont imprégnés. J'ai l'impression de devoir porter un cachalot mais pas le temps de niaiser, on se met à descendre la crête doucement mais sûrement. Faut saisir la nuance. Pas trop vite pour ne pas attirer la foudre qui aime le mouvement, mais pas trop lentement non plus parce qu'on veut en finir avec ce calvaire de situation. Je choppe une crampe au mollet. Tant pis. Mes chaussures sont pleines comme des gouttières. Tant pis. On continue de patauger dans le torrent de gadoue que le chemin a formé (c'est vraiment un torrent, je romance pas), l'averse ne faiblit pas mais nos jambes si. J'ai pas le temps de me demander comment je vais encore trouver de l'énergie pour affronter la descente, trop concentrée à ne pas me fouler la cheville et à regagner la fin de la crête au plus vite. Mais ÉVIDEMMENT, une fois sur le flan, l'orage semble nous suivre ce qui ne nous rassure pas du tout. Mes jambes ne me portent plus. Des fois mon genou se plie tout seul, des fois il veut se plier à l'envers. Je manque à plusieurs reprises de fondre en larmes mais je me dis que si je n'attends pas d'être en bas, c'est mort, je pourrai jamais y arriver. Je refoule plusieurs fois mon craquage. La descente est horrible, le terrain est hyper accidenté, on a l'impression qu'une armée de millions d'indonésiens est venue savonner chaque pierre avec précaution pour nous assurer la glissade et le coup de pression de tomber dans le ravin à chaque pas. Mon sac pèse mille kilos, j'ai tellement plus de forces que je descends tout en marche arrière, voire sur les fesses (pensée pour Grapin et l'Irlande.) Je remercie ma mère de m'avoir construite avec des mains sans lesquelles la seule force de mes jambes n'aurait jamais suffit à me porter jusqu'en bas. Matis fait un grand écart à 2m de la fin. Au moment où on quitte le sentier, où on regagne le village, on assiste à une scène d'engorgement d'un futur poulet hallal en pleine rue, la pauvre bête se débat, sans tête.
Ironie du sort, la seule fringue qui reste de sèche à Matis c'est son maillot de bain.
Les passeports et autres carnets de vaccination, billets et paperasses ont tous été inondés. :)
REMERCIEMENTS
Je voudrais commencer par remercier Matis pour avoir été mon appui en me tenant la main durant toute la descente quand mon corps n'était plus qu'une vulgaire sèrpillère.
Je tiens particulièrement à remercier Matis pour ne jamais divulguer le cri que le je pousse quand je suis au bout de mes forces et que je pense que je vais mourir.
Je souhaite également remercier Matis pour m'avoir toujours rassurée même quand je demandais mille fois de suite, inlassablement, si là on était hors de danger ou si c'était bientôt la fin de la crête.
Je enfin également à remercier cette petite fille qui vient tout juste de peta le micro de l'Imam au moment de l'appel à la prière pour faire vibrer ses "hareu" dans tout le village. Ca adoucit un peu mes courbatures naissantes.
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Ecrire ? Pour quoi faire? Pour mieux souffrir? A étaler tous nos regrets sur une feuille blanche, est-ce pour mieux mourir?
Les roses sentaient bon ce jour là dans le salon de Madame Perard. Leur blancheur de perle les nimbait d'une aura étincelante. Plus bas, sous leurs sépales providentiels on retrouvait leur pilier, tige de vitalité ou quelques ronces subsistaient. La jeune femme s'approcha et gouta de son doigt la douceur d'un pétale innocent. Entre velours et crème, son doigt s'égare, autour de son élue, badinant avec son calice, se perdant dans ses plis.
Sa descente bien entamée le mène tout contre la surface caulinaire gorgée de vie, c'est alors qu'il rencontre un des pics agressifs, seul rempart de force à cette tour inaltérée, et, contre toute attente, la peau cède, la pointe s'enfonce dans la chair.
Prise d'un sursaut, Mademoiselle Rach retire sa main et observe cette goutte de sang qui s'est formée à l'extrémité de sa phalange, fascinée par sa contemplation elle reste immobile jusqu'a ce que cette boule rouge roule et tombe de son doigt. Hoquetant de surprise, elle voit avec horreur la perle carmin s'écraser sur la robe immaculée du bouton. Le temps s'arrête soudain. Le monde a cessé de tourner, les oiseaux de chanter, les brins d'herbe de pousser.
Seule cette tâche vermeille subsiste au milieu de cette inertie, le liquide de vie s'étend en une auréole de plus en plus grande, de plus en plus ronde, de plus en plus profonde sur le pétale nacré.
Eventuellement les oiseaux poursuivent leur concert, l'herbe reverdit, le soleil reprend sa course et, Mademoiselle Rach reste là, interdite.
Au milieu du bouquet intact, un bourgeon se distingue, entouré des corolles d'albes scintillantes, un unique pétale écarlate assombrit à tout jamais le tableau de la pureté.
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Pâques_tion de sortir
Je tire la porte qui résiste à l’ouverture, un merle s’envole et crie aux autres envolez vous aussi, ils secouent les feuilles en papier du bambou. Je descends une des deux marches en pierre et je tire la porte qui résiste à la fermeture, je claque et tourne la clef, je la dépose dans l’herbe sous la poubelle noire. Je descends trois autres marches inégales et chargées de déchets verts, je passe le portillon entre les bambous et le tamaris qui s’appuie tout tordu sur le muret dans l’idée de l’enjamber. Je prends à droite. J’hésite entre marcher et courir, je devrais courir car ça y est, ça démarre c’est maintenant mais j’ai les mollets qui tirent et puis ça monte, d’emblée. Il faudra bientôt que je coure mais je marche encore, disons que je commencerai à courir après la maison de Geo et Mar-L, sur la bordure herbeuse de l’ancien verger. Je longe la façade du n°18, la fenêtre aux volets clos, volets toujours clos d’une chambre qui ne sert plus, la chambre matrimoniale que le voisin a déserté quand sa femme a été malade de son premier cancer pour la laisser tranquille avec sa maladie, en fait parce qu’il avait peur qu’elle lui refile, le cancer. Il n’y a jamais plus dormi depuis, entre-temps elle est morte de son second cancer. L’autre paire de volets ocre est ouverte. Il est assis à sa table de salle à manger, ou bien déjà occupé dans le hangar au fond du terrain à ses vieilles machines à vapeur.
Suit la plate-bande de Mar-L-la-main-verte, protégée du piétinement par une petite frise en ciment et fleurie en toutes saisons. Pâques ici présent, les fleurs sont myosotis bleus, primevères blanches et mauves et violettes, giroflées jaunes toutes pimpantes, toutes légitimes, pas de sauvagerie, pas de hasard. En face, le trottoir du n°19 est négligé mi terre battue et rebattue, caillasse et fouillis d’herbes comme si ça ne les regardait pas ce qui poussait hors limite. La limite c’est un portillon blanc qui ferme à clef, avec une sonnette bigben. Au-dessus du muret en parpaings une haie opaque déborde du grillage ; de la végétation danse derrière, une glycine mal ficelée, un noisetier à petites feuilles. Un lilas en grappes de boutons prend ses aises au dessus du portail, la mercedes est stationnée devant la porte du garage, une clématite au pied du mur est prête à le gravir. Six boîtes aux lettres sont aux piquets, l’ensemble à la gite. Mar-L est dans sa cour, dos courbé, toujours un brin de quelque chose à arracher et ses mains autour des poches de son tablier, toujours en tablier Mar-L, toute maigre et la voix criarde, « on va courir ? » « oui, ça fait du bien, comment allez-vous Mar-L ? » « ah pas bien, mal partout, tenez tout à l’heure j’ai voulu arracher une et …ouillouillouille ça m’a fait comme un coup de poignard ! » « et vos douleurs dans le ventre ? ». Elle se frotte le ventre « ah le ventre toujours, j’sais pas, ça va pas là-dedans » « mais aux examens ils n’ont rien trouvé ! », « oohla y’a peut-être rien mais ça va pas, aaah », et puis « et puis j’ai mal aux mains, au dos, r’gardez, je peux plus me baisser » mais elle se baisse encore, « c’est dans votre tête Marie-Louise, vous vous faites trop de souci », « oooh oui ça oui, ça tourne là-dedans sûrement, ça y est j’ai Thi qui divorce, sur cinq j’en ai trois qui sont séparés, c’est pas possible… », « ben qu’est-ce que vous pouvez y faire, ils sont adultes maintenant » « oh oui, ohlala, j’y peux rien je sais, vous avez raison mais c’est malheureux, et les enfants ? on sait plus se supporter aujourd’hui » « c’est malheureux aussi de rester ensemble quand on ne s’aime plus », « p’t’être bien, je sais pas », et elle pense au sien, son Geo, pas un cadeau, celui-là, qui veut toujours embrasser les femmes et les petites filles, il vaut mieux garder ses distances. Il sait tout ce qui se passe chez vous, combien de personnes, combien de voitures, d’où, à quelle heure. Désormais c’est réglé, réglementé, on n’embrasse plus les femmes des autres. « Il fait beau », je dis, « ça oui, trop chaud, qu’est-ce qui se passe, c’est juste le printemps pas normales ces températures, ohla j’aime pas ça », « vous préférez le froid », « ohoui, je connais mieux je sais quoi faire, j’aime pas quand il fait trop chaud ». Mar-L, l’hiver, passe par dessus son tablier son manteau beige à col de fausse fourrure qu’elle serre autour de son corps maigre et zou, elle fait soixante mètres pour rendre visite à son fils, lui apporte des œufs ou n’importe quoi d’autre, histoire de fréquenter la rue, descendre quelques maisons plus bas, ou bien c’est à Cor, la femme d’Hen juste en face qu’elle rend visite, Hen qui a toujours sa tête d’enfant à plus de cinquante ans. Corinne, aidée par l’alcool, a pris sur elle toutes les années qui sur lui ont glissé. Hen lui son truc, c’est le réglage de carbu. Il travaille à la chaîne, les trois-huit à l’usine à Cha. Leur numéro c’est le 15, parce qu’à la campagne les numéros ne sont pas contigus si les maisons ne se touchent pas. C’est un peu au pif, il doit y avoir quelqu’un aux mairies chargés de ça. Quel numéro on lui met à celle-là ? Je dépasse leur maison cabossée à coups de raccords en ciment gris, d'ouvertures fermées au parpaing, de fermetures ouvertes à la masse. Devant, des fleurs vives, seulement les jonquilles c’est fini, elles ont baissé la tête sous un coup de vent, ne la relèveront pas, du coup des myosotis et des tulipes se pointent. Ça fait des mois que la 205 grise s’ennuie sur les cailloux. La bonne place dans l’allée est occupée par la picasso violette du fils, le fils si je m’en souviens était bien taré, gamin.
Une pâture jouxte là, fermée à la chaîne avec un crochet au bout de quatre rangs de barbelés, trois neufs et un rouillé. Rien à voler, juste laisser le temps à l’herbe de pousser pour les foins, en juin. C’est le moment de passer dans la phase de suspension qui distingue la course de la marche. Ça tire ah, ça va chauffer je sais, ça ira mieux plus tard comment ça pourrait aller mieux, aujourd’hui je crois que je vais faire le tour en marchant mais non je m’arrache du sol à toutes petites bonds, je piétine le macadam en plein milieu. En diagonale je me rabats sur la gauche pour tâter de mes semelles caoutchouc la petite herbe toute neuve qui aime le ciel et sa vie d’herbe nouvelle bien verte. Respiration en 5/3, j’expire (j’expie) sur 5 foulées, j’inspire sur 3, en long sur la bande gazonnée côté pair qui grimpe méchamment, j’en mets un temps. Les jardiniers municipaux ont passé le fil à couper l’herbe autour des pieux de bois ancien de l’ancien clos de l’ancien verger dont la plupart des arbres ne sont plus représentés que par des tas de bois coupé – pourquoi « que » ? c’est utile du bois coupé.
En face, le n°11, maison sans grâce âgée d’une trentaine d’années construite sur deux niveaux, en bas mur d’enceinte et garage, au premier balcon et lampadaire de village, derrière logement et jardin avec escarpolette. La dame qui porte foulard noué dans la nuque et robe cache-sexe est courbée là-haut sur ses futures pivoines. Sous ses mains les touffes s’ébrouent à en faire des boutons, les fleurs seront pour plus tard, dixit l’ordre du monde. Son regard tombe sur moi, je lui lance mon bonjour, elle répond « on prend l’air », « oui, vous aussi », « oui », elle sourit. On se voit rarement. Les hommes sortent parfois fumer. Ce sont les arabes de la rue, les autres voisins n’en parlent jamais, comme s’ils n’existaient pas. Deux automobiles devant, sur les cailloux, 206 diesel à la peinture rouge cuite et golf noire immatriculée 93. TDI. Au coin c’est la maison du coin, sortie sous le n°3 d’un morceau de champ nu, d’abord sous forme de talus puis de chantier. Pas plus jolie que sa voisine ni plus laide, plus récente juste. Un talus ça permet deux entrées garage au rez-de-chaussée, puis pof, la maison au niveau +1 du terrain qui l’entoure, potagers, pelouses et jeux d’enfants. Les deux potagers ont été remués à temps fin mars, puis lissés, puis plantés. Présence d’un compost au fond. On voit tout, côté rue et côté route, aucun arbre n’a eu le temps de pousser pour l’intimité. Deux garages mais les véhicules sont quand même garés devant, renault pro blanc et c3 picasso mais une picasso différente, je crois que je ne comprends pas ce que c’est picasso pour citroën, picasso aurait-il compris ? Bref, on trouve toujours quoi faire d’un garage, à part y ranger sa voiture.
Me voici au bout de la rue Hus, un des deux bouts, le bout du début pour peu qu’on tienne compte de la numérotation. Suivrait-elle une logique nord-sud que le début de la rue serait orienté nord (!) ce qui serait une vache de coïncidence qui simplifierait le raisonnement et la vie en général. La logique eût été que, mais ici non, le haut de la rue pointe au sud-ouest et le soleil matinal tape sur ma joue gauche, hémisphère nord. Au carrefour regarder si on vient, on ne vient pas, on ne circule plus sauf, c’est la règle générale. Le toc répétitif c’est le ballon de basket qui frappe le sol, il vient de la cour de l’autre côté. C’est le jeune de la maison, adolescent et trisomique qui dribble, vise le panier accroché au mur du garage, rate, re-dribble, relance. Il ne me voit pas mais deux dames, l’une à sa fenêtre l’autre pied à terre, interrompent leur conversation pour me saluer, je lève ma main pour elles, « bonjour ! » elles se disent sans doute tiens, elle court, même si elles ne se le disent pas. Une c1 rouge garée en bataille.
Je traverse la D79 avec dignité, je feins dynamisme, légèreté, il faut ça, ne pas se taper la honte, buter et se vautrer. Au pied du liquidambar, a poussé une touffe de stellaires glauques, étoiles blanches et brillantes à étroits pétales doubles, fines, gaies, énergiques qui me réjouissent, les fleurs sauvages me réjouissent. Je m’engage, petite descente, dans la rue de Gen qui frime sur deux cents mètres avec son revêtement tout neuf puis se dégonfle entre deux champs laissant loin en arrière l’idée de Genève, pas du tout dans cette direction, la rue s’en tape, elle n’est pas à une contradiction près.
Je double le pignon de la maison qui cicatrise de sa partie démolie, membre fantôme qui a adopté sa nouvelle forme de monceau de pierres meulières. Du nouveau pignon, on refait la peau, il y a du boulot, un échafaudage laissé en plan. Le défrichage de la jungle côté sud a dégagé une construction basse longue de cinq à six mètres, comme une cave voûtée plantée à l’extérieur de la maison.
Vis-à-vis, une chèvre bicolore, trois moutons laineux, quelques oies et un certain nombre de gallinacé.es blanc.he.s improvisent leur spectacle vivant. Ça et s’alimenter, n’ont que ça à faire dans leur petit paradis, un pré carré planté d’arbres fruitiers où se la couler tranquille sans batailler sauf un peu les poules qui veulent piquer ce que l’autre a vu avant, pardon c’est à moi. Une oie brune marche sur des œufs. Peu de cris, pourquoi crier aussi quand il fait beau, qu’il y a de la place pour tout le monde, que la bouffe est servie à heure fixe et qu’aucun prédateur ne se risque à franchir la clôture. Un prédat... où ça ??
Je fais la fière-à-bras mais cool, c’est leur rue, moitié sur le trottoir moitié sur la chaussée, pas idéal, le trottoir est en pente, la chaussée est dure. Une longue, haute, dense haie de thuyas protège le jardin voisin des regards de la rue et en interdit conséquemment l’entrée nord-ouest aux couchers de soleil les soirs d’été, malheureux ! J’emprunte son ombre, un chat effrayé file entre mes jambes, se glisse sous un portail rouillé et s’évanouit dans la friche, un bout de terrain ensauvagé, une pelote de ronces bien gardée sous cadenas que surveillent un arbre mort et deux vivants. La grosse baraque carrée en face rappelle une maison du nord de l’Italie, son toit à quatre pentes et ses persiennes accordéon. Y travaille penché sur la terre, un homme-chapeau. Une large femme-mains sur les hanches appelle un gosse qui pédale plus loin. « Tu viens ? » Il fait semblant de ne pas l’entendre, elle fait semblant de ne pas me voir. Ils ont transformé leur rez-de-garage en salon porte-fenêtre, osé. L’entrée principale se perche côté sud en haut d’un escalier, marquise.
Mur nu, meulière, la bergerie se présente de dos, puis de profil. Enfin côté portes, je surprends deux moutons plus larges que hauts gonflés par la laine. L’un broute, l’autre pas, il me fixe, intéressé, envie de parler. Par politesse je dis « bêêêêê le mouton », ça devrait suffire. Avant qu’il me réponde et qu’on embraye sur une discussion à n’en plus finir, je suis déjà au niveau de l’appentis au toit de tôle où est abrité le foin, leur foin. Posé sur la meule, un tissu noir, couché sur le tissu noir un chat bicolore me mate d’un œil autorisé, pas mécontent de son sort.
Je piétine le trottoir sur quelques mètres, l’herbe est haute déjà. Le hameau ne pouvait pas se finir comme ça, sans dégâts : deux piètres pavillons ont poussé au bout de la jetée depuis laquelle la rue s’élançait jadis, non pas vers Gen, aucune chance, mais vers l’infini vert. Le premier (pavillon) est orienté rue. L’entrée principale est une large et raide rampe gravillonnaire qui conduit au sous-sol. Qashqai blanc, clio métallisée sont stationnées en bas. à mi-pente se greffe l’étroite allée cimentée qui serpente absurdement vers l’accès du logis aux humains, comme si on les avait oubliés sur le plan. Le second (pavillon) perpendiculaire, affiche quelques fleurettes de bordure, maigres tulipes, qashqai noir en position latérale de sécurité. La façade principale, baie vitrée et terrasse en teck, s’expose au midi et aux regards de la maison aux volets pervenche qui a longtemps régné seule côté pair, capitainerie sans sémaphore branchée sur le large, dernière station avant l’aventure.
Ses poireaux font le poireau dans le potager et un buisson de romarin fleuri azur est accroché au mur. Sympathique maison aux volets bleus. Un assemblage de morceaux lui donne un caractère bien trempé de relais de poste allié au charme d’une maison de garde-barrière sans voie ferrée, ça fait beaucoup : elle a tout ça un peu mais rien complètement. Ford au garage. Coup d’œil navré au pâtre de plâtre qui joue du flutiau assis sur le puits maçonné, on dira que ça ne compte pas. Je remercie en douce ce blanc et ce bleu qui fêtent les jours qui s’allongent, le lilas qui s’imagine déjà fleuri. Je m’engage là où la rue devient chemin à la limite des récents travaux de voirie.
Changement d’ambiance, la voie s’exprime soudain en trois dimensions. Au mitan du revêtement original dont les bords effrangés laissent supposer que ce tronçon a été coulé jadis dans un esprit libertaire, des mottes de terres tombées, transportées, bref échouées là se sont végétalisées par touffes sur les cinquante premiers mètres, ensuite ça s’arrête exprès. Plus loin, entre le dur et le mou, des résidus de matériaux composites – gris moucheté du béton, blanc du placo, bleu émaillé du carrelage, orangé profond de la brique et de la tuile, ocre de la pierre meulière –, bouchent les trous.
Ce qui n’est plus une rue mais pas encore un chemin sépare une étendue herbeuse proprement traitée qui promet l’épi, d’une terre presque nue délicatement rayée de vert tendre laissant ouvertes toutes les options sur le projet culturel. Lui succède un pré aux arbres fendus. Sur trois, deux poiriers sont déchirés, leurs moitiés fleuries couchées sur l’herbe respirent encore. Le pré – une herbe gourmande, un cabanon en tôle, un autre en parpaings avec tuyau de poêle –, se termine en bosquet d’arbres mélangés, de chênes probablement, trop éloigné pour m’en assurer.
Loin au nord-ouest pointe le phare. C’est la cheminée de l’ancienne briqueterie qui sous ses allures de monument historique, produit un chœur de volailles de basse cour.
Un papillon dont je connais le nom m’accompagne sur quelques mètres le temps pour lui de comprendre que je n’en vaux pas la peine. Sous mes pieds, les ornières sont marquées des empreintes en chevrons des pneus de tracteurs, c’est le moment d’adopter la posture vigilante du coureur avec un seul r de campagne, abandonner le regard prospectif sur l’horizontalité de l’horizon et le plonger sur le terrain, le présent, le pas suivant, poser chaque pied où il faut et pas dans un trou ou sur pierre qui roule.
Les passereaux s’excitent dans le moindre buisson d’épineux poussé le long des clôtures, un refuge, peut-être un nid d’amour. Un prunier biscornu grandi par hasard autour des barbelés s’en est fait un espalier. Bras écartés, il termine de cracher les pétales de ses fleurs, car les pruniers ont ouvert la saison et méritent un hommage. Au virage, j’ignore la bifurcation qui file droit devant ; mon chemin vire à gauche, je serre sans ralentir.
Le printemps poursuit son avancée, perceptible au jour le jour, ce matin les orties fleurissent blanc et jaune autour de l’engin mécanique planqué sous les arbres. Les stellaires frémissent à l’ombre du talus. Le calme dominerait si au loin un homme-tracteur…
Une fois doublé en apnée un de ces dépôts de matière organique décomposée dont les agriculteurs se plaisent à marquer leur territoire, le panoramique enivre le regard sur près d’un kilomètre alentour d’espèces nourricières à divers stades de croissance. Céréales, sûr, et autres plantes fourragères. Certaines parcelles sont à peine remuées griffées et enfin tassées, leur terre nue est grumeleuse et beige prête à produire tandis qu’autour des blés en herbe, le sol a été blanchi par le vent du nord. Rare, dans un pays de boue.
Question rythme, je suis passée de 5/3 à 4/2, plus économique quoi que pas de théorie là-dessus. Les pneus des engins agricoles ont frayé le passage et fait la trace ; c’est aussi sur leurs sillons durcis qu’on se tord les chevilles, stop ou encore ? Pas le choix sauf opter pour le talus central qui s’autorise tous les coups tordus sous ses touffes d’herbe.
Mon regard dérive vers l’ouest où la verdure bleuit en durcissant, puis panote en rase motte à la surface d’un champ frisé qui à contrejour récolte les reflets du soleil matinal. Je scrute dans l’espoir d’une rencontre, d’un cou dressé, d’une paire d’oreilles, allez, étonnez-moi. Mise au point sur le lointain bosquet d’où, un jour bondira un chevreuil ou plus, je le sais. Rien aujourd’hui, nitchevo, niente, nada, nothing, nichts de bondissant, les cultures qui subissent l’action organicide et uniformisante des méthodes agricoles modernes, présentent peu d’attrait aux bêtes sauvages, pas d’insectes, pas de fouillis donc pas d’oiseaux, pas de cachettes donc pas de rongeurs, bref rien à becqueter constate la buse qui de là-haut tente un plongeon puis renonce, c’n’était qu’un vieux chiffon agité par le vent. En l’absence de clôtures et de haies d’épineux, les alouettes de plein champ assurent seules l’animation, décollent en panique, agitent leurs ailes frénétiquement en tirelirant leurs longues phrases sophistiquées, montent en flèche, s’arrêtent en vol stationnaire, plongent en piqué, rapides, inquiètes, bruyantes. La variété sélectionnée de blé aux brins tous semblables se soulève en vagues qui renvoient le soleil vers le ciel, mer verte. Je cours à plat sur deux cents mètres, uniquement occupée à choisir la meilleure voie, sorte de quête philosophique du pied.
A la clôture, je vire à droite sur un chemin secondaire rectiligne, un passage pour engins qui longe une pâture à peine sortie d’hibernation. J’opte pour le sillon de droite, surprise, le sol est souple comme un tapis de gym, je me sens légère sur dix mètres, les pneus monstrueux ont creusé des sinusoïdes profondes, je rebondis sur les chevrons élastiques, je ne sens plus mes mollets… ça va moins mal disons. Je me rapproche de l’homme-tracteur qui fait des longueurs en poussant ses chevaux vapeur ; il avance, recule, creuse ou tasse, je ne regarde pas. Le moelleux m’abandonne brusquement, c’était une anomalie du parcours, un filon de pâte à modeler. Le sol a durci, l’herbe envahi, les pistes se brouillent au point qu’on ne distingue plus les creux des bosses, je risque une cheville à chaque foulée. Je ressors indemne du passage à vide en virant à gauche le champ de petits pois que je reconnais aux délicates antennes recourbées comme des arabesques art nouveau. Je récupère une piste à la structure mixte, mignonnette, gravier, éclats de meulière, de tuiles, signe que bientôt la route, C2.
Matière reconstituée à partir d’atomes de milliers de non-véhicules ne roulant plus depuis quatre semaines sur des kilomètres de routes désertées, elle arrive, je l’entends, je la vois, elle est de couleur blanche, c’est une voiture. Moi qui ai théoriquement priorité, je lui cède bon gré, après tout c’est une curiosité et puis je ne voudrais pas casser son rêve publicitaire, la conduite en liberté sur route déserte. De mon côté je m’en voudrais de me faire écraser par l’unique véhicule ayant pris ce matin le départ de la course. Je n’applaudis pas à son passage. Pas du genre à courir sur place, je redémarre. Le C2 va de Beu à VsF et ne mesure que cinq foulées de large. Puis le chemin balisé jaune/rouge m’attire en sous bois, chasse gardée. Cette large trouée sous les houppiers des chênes est le point p local où l’autochtone déverse au besoin son trop plein de matières, c’est plus près ici et plus direct qu’à la déchetterie. Un panneau écrit à la main et planté dans un amas de matériaux compacts, prie de ne plus. De quand datent les tas, de quand date le panneau ?
D’habitude j’aime cette allée mal fréquentée, brouillonne mais confortable parce qu’elle m’autorise à ne pas regarder où je pose les pieds, enfin une fois j’ai buté mais je me suis rattrapée. Elle longe des tranchées séculaires ponctuées de cratères d’obus. 25 juillet 1918 / 4ème bataillon du 298°R.I. Dans certains trous d’eau baignent des troncs tombés au combat. Des dépôts plus ou moins ménagers de couleurs vives comblent d’autres trous. Mais là dommage, un ford avec remorque est arrêté plus loin, un chien que je n’intéresse pas du tout tant mieux, part renifler la terre au pied des arbres. J’atteins ce conducteur et maître-chien, un viking roux et barbu qui attaque à coups de pelle le tas de sable couleur sucre de canne bio. Je reste au large, un bonjour, pas de quoi. Une allée orthogonale déboule à fond de train hors du bois, le feuillage s’éclaircit. J’arrive à La Lou, une dizaine de maisons, un bout de rue qui plonge en forêt. S’y jette mon allée. Sous les robiniers, un mobile-home vieilli regarde un carré d’herbe taillée, un rêve de résidence secondaire qui aurait viré au gris sale ? D’autre part, cinq véhicules s’ennuient sur une aire moyennement aménagée – twingo première génération, suv kia, chevrolet, saxo, range rover. Droit devant, entre deux murs rosés une seicento bleue attend que l’herbe pousse qui la recouvrira toute. Dans l’air, un bruit de moteur qui vient d’où. C’est le moment de reprendre le contrôle, redresser la tête, lancer haut les coudes, baisser les épaules et allonger la foulée au cas où le public se masserait aux fenêtres dans le respect des gestes et des barrières.
Je braque à droite, obligée de freiner pour contourner la maison qui fait front fenêtre ouverte. Au niveau d’un ancien lavoir mais pas si ancien que ça jadis alimenté par une fontaine jadis coulante, je foule l’asphalte sur quelques mètres, chclac virage serré à gauche vers une cour carrée à trois côtés, presque une placette. Six maisons, dont l’une affiche son nom en fer forgé, « Ca’ » quelque chose, du sicilien ou du corse, dacias duster et stepway. Le bruit de moteur se présente : à deux, ils font tourner une bétonnière ou un moulin, non une scie… pas le temps de voir tellement je file parce que je fais semblant, on se salue vite, je ne veux pas avoir l’air de, je m’échappe par le sentier resserré entre les murs des jardins. Tiens, un pressoir à cidre rempli de primevères et autres pièces rustiques garnies. Tiens, une antique carriole à l’entrée du terrain où sont confinés ensemble l’utilitaire inutile du plombier zingueur, une polo presque noire, une fiesta bleue, une seat rouge, une fête mécanique en plein air. Un petit roquet gardien de parking m’aboie dessus tout le long.
Trois prunus explosent en boules de neige rose. Ils secouent leurs branches au-dessus du sentier, je reçois l’averse de pétales sans en faire toute une histoire. Le même jardin rasé de près se prolonge en pente douce vers un bosquet élancé, mix de merisiers fleuris blanc. Au pied, des piles de bois bien coupé au gabarit, bien aligné, protégé et placé dans un angle où il pourra vieillir, et puis un vrac de rondins abattus en attente, attente qu’on les débite en bûches, leur destin tout tracé.
Au bout, les prés s’étirent jusqu’au bois de la Tou qui habille l’arrière-plan de verts nuancés, les chênes sauvages de vert pistache, les peupliers d’élevage de vert argenté. Un virage et l’habitat disparait passé le cabanon amélioré qui a vue imprenable, un truc rafistolé tout simple, bien planqué, peinard, sans fard, qui donne envie de s’y installer. Le cri du faisan, deux notes éraillées comme le klaxon d’un tacot, me signale que je ne le verrai pas.
Je passe mon chemin sous une arche vert ombre de chênes et de charmes, ce qui reste d’une forêt dévorée mais digne, qui y croit encore. Les troncs déracinés s’appuient aux troncs valides, du taillis s’embrouille sur des miettes de feuilles 2019, le lierre grimpe à tout ce qui se dresse. Du houx aussi. J’évite les branches chues au dernier coup de vent et les ornières inondées. Sur cinquante mètres, sept secondes pour regarder les blanches sylvies à six pétales chatouiller les violettes violettes. Déjà leurs têtes flanchent, elles ne rigoleront plus longtemps. Le muguet bleu se déplie prêt à prendre le relais et les ronces n’ont pas poussé qu’elles mordent déjà. Passé le dernier chêne, la senteur d’humus est remplacée par celle, acide, du fumier.
En déboulant à découvert, je surprends dix chevaux qui bondissent de tous leurs membres, gracieux comme des artistes de cirque, brouillard de crins de robes et costards bai, alezan, palomino, pie, gris, noir et balzanes, taches blanches sur le front, curieux et naïfs, des enfants. Pour se reconnaitre, on hoche du col, on se comprend. Mince c’est tellement beau (cette lumière du matin, eux dedans), le pré dévale la pente, se courbe vers un taillis au fond, jusqu’où je n’irai pas. Un caillou plus tard, je sautille de pleins en déliés, le talus a poussé et fleuri.
Simple visite à Castor et Pollux, bien enclos sur leur domaine. Ce sont deux chênes jumeaux si voisins que leurs houppiers se confondent, géants innocents dont l’un est si en avance sur l’autre si en retard que j’ai craint qu’il soit mort mais non, il tire ses petites langues lobées vert clair, hâte de se mesurer mais fier de faire plus jeune. J’observe la règle : si vous aimez les arbres, ne les nourrissez pas. En face, derrière la silhouette décharnée de l’arbre mort, un pré à vaches a été fumé, ça dégage, l’odeur vient de là.
Pente descendante… chaussée déformée, très déformée, vitesse limitée et remontée à pic, vitesse très très limitée – à ce point-là est-ce que ça compte encore comme course ? – vers une maison en rénovation, suspendue.
N’empêche, d’un genre de casse auto, elle a pris du galon, pierre apparentes, fenêtres sous linteaux, portes neuves avec sur la partie haute (faute éliminatoire) quatre parts de camembert en double vitrage retardateur d’effraction, c’est décoratif et ça fait rentrer un peu de lumière, je détourne les yeux. Des tas approximativement différenciés, ici ferrailles, là gravats, là-bas moellons, tuiles et en plus, des tas de tout venant. De gros sacs tissés remplis de matériaux à mélanger attendent les maçons qui reviendront on ne sait pas quand. On peut se demander ce que les voisins en pensent, du chantier. Leur domaine à eux est structuré de l’autre côté du chemin, derrière une jeune haie de thuyas encore ajourée. Le jardin pour grands – balancelles –, le jardin pour petits – balançoires –, le mini-potager, le trampoline transgénérationnel, le compost, la grange avec la botte de foin, le chat gris de race à poils longs en sentinelle sur le rebord de la fenêtre et tout au fond la piscine hors-sol avec pool-house. Je vire assez large l’annexe-garage en ciment dont le rideau est mi-levé, suv nissan noir apparent. Des gosses blonds à roulettes sont lâchés sur le chemin qui à ce point précis adopte un nom de rue et un revêtement bitumineux à l’état d’usage, craqué, troué, rebouché. La longue perspective vers l’ouest émeut encore, la forêt nappée sur plusieurs coteaux, les prés fleuris, les terres arables prédécoupées et plus près, le bazar des fermes, les toits dépareillés, les engins dispersés, les meules de foin plastifiées, les murailles de rondins sagement croisés. La saison se permet tous les excès. Les papillons blancs ne savent plus à quel coup de vent se fier. La rue s’étire rectiligne, un peu à flanc, entre deux prés.
Au niveau de deux pommiers rabougris qui préparent avec beaucoup d’énergie leurs boutons à s’épanouir, je croise le garçon à vélo, huit ans, bonjour lance-je, il répond, sérieusement, mais pas sa petite sœur, cinq ans, coiffée d’un casque intégral trop grand. J’intercepte son regard buté au travers de la visière, trop concentrée. Elle vacille, d’où le casque intégral, sur un modèle à deux roues couleur rose à pneus blancs. Amont, quatre pommiers âgés magnifiquement étalés sont parasités par le gui au point qu’il pourraient ne plus fleurir mais tous les espoirs sont permis. Avec la classe des pommiers s’ouvrira le dernier acte de floraison des fruitiers. Aval, tout au fond du vallon, un chêne-roi plastronne, seigneur des prés qui a mis un siècle et toute sa sève à se développer symétriquement dessus dessous et propose sa rassurante silhouette, apparemment immortel.
Une puis deux puis trois maisons réparties sur la longueur de la rue en suite géométrique. D’abord éparses de part et d’autre de la voie – une carrée à droite, tout ciment, xsara anthracite, puis plus loin une en bord de rue, pickup mitsubishi avec pare bœufs et autocollants de chasseur d’élan. La densité des bâtiments augmente jusqu’à se laisser s’entrechoquer leurs jardins entretenus, la fierté de leurs occupants, parterres fleuris pour madame, tondeuse auto-porteuse pour monsieur et arbustes taillés. Un cerisier au tronc musclé étend en surplomb quelques branches gonflées de fleurs, commence un peu à verdir pour la bonne cause des fruits. Pâques. Ça va péter le printemps je vous le garantis ! Et puis il y a ce malheureux pavillon dont la porte d’entrée (ajourée elle aussi, malédiction) et la porte-fenêtre adjacente sont suspendues deux mètres au-dessus du sol sur la façade rue pas terminée déjà fissurée à plusieurs endroits, ça sent l’arnaque, le procès. A flanc, grosse renault rouge, petite polo. Le résident, un quarantenaire barbu, tond son talus l’air maussade, je n’appesantis pas mon regard, il sait que ça craint.
Vue plongeante sur un verger dont l’entretien a été confié à la famille mouton, mamans, papas, et jeunes générations. Les cerisiers surveillent les mâchoires des ovins de derrière leurs fortifications. La rue de Cha se jettera bientôt sur la place du village. Des bâtisses déglinguées s’intercalent, une à droite, une à gauche, ruines de dépendances dont il reste les ⎱, tirants des poutres maitresses présentement décrochées, dont les murs effondrés cèdent l’espace aux arbres. Derrière le transfo défense de pénétrer, un portail rafistolé en grillage et canisses en plastique serait l’entrée de cette maison à l’authentique façade couleur ocre rose prolongée d’une grange d’époque ; le foin lui sort des narines. La boite aux lettres numéro 3 est marquée au gros feutre indélébile. Au premier étage du petit bâtiment d’angle béant d’où pend un demi volet, un collier de cheval de trait est suspendu au mur. Pas sûr qu’il y ait encore un plancher là-haut donc peu de chances que quiconque grimpe pour le décrocher, le collier. Il en dégringolera probablement le jour où le mur. Le numéro 1 a presque disparu sous la végétation, le lierre tient la façade et le toit se cambre, les orties s’y reproduisent entre elles. Une bétonnière rouge lambine au soleil près de deux tas, sable et gravier, dans la cour du 2 bientôt ressuscité de ce côté.
La place de VsF, j’y accède par le coin sud-est ; petit village mais formidable place, spacieuse comme un zocalo mexicain, dimensionnée pour un carnaval. Les maisons la bordent toute, côté sud elles sont étroites, à un étage, aux toits dépareillés, aux enduits authentiques sauf celles qu’on a mal retouchées. à l’angle suivant une tourelle renaissance, puis côté ouest l’élégante mairie-école avec son horloge à l’heure d’hiver. Au centre, la fontaine obélisque à tête de sanglier et le monument aux morts, une boule posée sur une colonne. Je franchis le C2 à rebours ce qui suffit à insuffler à ma cavalcade le caractère d’une boucle, et puis la D79 aussi pendant que j’y suis. Un espace vert frangé de nombreux tilleuls et d’un marronnier énorme occupe l’autre partie de la place avec le terrain de boules municipal et le puits fissuré à toit pointu. Après le puits, l’église romane se pose au nord-ouest, elle a tout ce qu’il faut où il faut, son clocher de charpente couvert d’ardoise, le petit cimetière avec sa grille qui grince et derrière, le presbytère transformé en éco-musée à la gloire d’une fratrie célèbre qu’on ne voit pas d’ici. Le regretté bar tabac restaurant n’ouvre plus mais affiche encore carotte et enseigne au relais de Vil. Il s’aligne aux maisons cossues exposées sud. Je foule, côté est, le trottoir herbu qui longe les majestueuses grilles du château démonté et entoure feu son parc. La maison large basse et grise, jadis celle du gardien peut-être ou du fermier, est habitée. On a étouffé son cœur plus ancien sous un enduit ciment. Z’y ont même accolé, horreur, une véranda, et planté un genre de palmier.
En suivant l’angle du mur, je quitte la place par la rue St-Geo qui tournera bientôt. Au numéro 23 les rideaux d’un lot Afrique sauvage invitent au voyage : devant une fenêtre du rez-de-chaussée passent des éléphants, devant une autre un troupeau de gazelles pâture à la merci des lionnes en embuscade à l’étage au-dessus. Avoisinent un portail coulissant fermé depuis des années puis des autos au repos, modus A, tipo au chômage partiel, hyundai vert acide et 407 gris métallisé. Après les vestiges d’un pan de mur, la vue se dégage sur l’arrière du feu parc où un cheval, deux chevaux, arrachent tout ce qui pousse autour des pierres historiques déclassées entassées. La rue St-Geo pivote au nord, qu’est-ce que j’avais dit. Une maison grise à jardinières fait coin. Une 208 lustrée attend devant la maison jaune qui jouxte. Marquise. Derrière le rideau levé du garage, la table de ping-pong repliée attend aussi. En face, César l’âne broute, solitaire. Sur le cabanon à sa taille, ses maîtres ont peint son portrait gris sur blanc. Il ne parle pas cheval. Le mur de pierres de l’enclos supporte courageusement l’agression du lierre et des ronces en épousant la pente douce de la rue jusqu’au point de culbute où des hangars en tôle se posent en ordre dispersé, dépositaires de secrets agricoles. Entre deux, un cognassier en fleurs, amples pétales blanc pur ouverts à plat sur chaque rameau. Autour, de la ferraille et une multitude de piafs qui se dérouille les ailes en piaillant. Rive gauche des portails dépareillés privatisent les tranches de jardin. Si possible ne pas mater mais difficile de résister. L’aire de jeux plastique côtoie les autos de maman et papa, encombrants suv métallisés. Les poules voisines ont ravagé le bout de terrain à elles alloué pour cavaler en liberté autour d’un cerisier bas sur patte. Un enfant de dos, un long bâton à la main et le sweat de son père sur la tête qui lui descend jusqu’aux pieds, a la silhouette fantôme d’un gosse de jadis qu’on envoyait en cape garder les chèvres. La pente se raidit, je rejoins une multitude de cailloux en voyage d’affaires. Depuis les balbutiements de l’anthropocène ils migrent de quelques centimètres à chaque passage d’engin. Je freine l’élan qui me ferait succomber à la tentation d’un lâcher-prise au risque du gadin. Passé le sapin de noël géant, divers parallélépipèdes en tôle équipés pour élever la volaille, silos à grains et aérations sont disposés dans un chaos étudié, mais ça ne sent rien. Ils sont vides alors, sinon ça sent. Côté pile, c’est l’entrée véhicules d’une exploitation agricole sérieuse c’est à dire de la tôle, deux tracteurs garés entre trois bâtiments bringuebalants. Côté face, c’est l’entrée des artistes, canards veinards qui fument leur clope en plein air en compagnie de quelques oies blanches et de deux bernaches émigrées du Canada prêtes à tout pour s’intégrer. Un noyer décomplexé débourre ses feuilles neuves tandis que ses chatons tirent la langue, ils ne parlent plus chinois depuis longtemps. Un cerisier pimpant s’exprime en blanc. Entre les hangars de plein vent où s’empilent les meules de l’été dernier, toute une exposition d’accessoires grand format, gaines, citernes, palettes, bidons, remorques, réservoirs, obstruent le panorama amont. Mais passé le dernier bâtiment semi-cylindrique, le regard se hisse jusqu’au coteau boisé qui dégouline de prés à brouter. Une grande quantité de vaches noires et blanches à peine libérées restent groupées, étourdies par tant de lumière, tant d’espace, ne sachant pas comment on s’y prend pour en profiter ou ayant oublié, pattes ankylosées, je sais ce que c’est. Au virage sont empilées des caisses en bois carrées ajourées, d’autres en alu, des cages ? neuves peut-être, et quatre silos à grains dont deux réformés, verts de mousse. Deux bâtiments branlants en contreplaqué, les poules caquètent devant. Aucun son ne sort par les vasistas du troisième poulailler en tôle, climatisé.
Sortie du village, je m’élance – formule exagérée – plein nord. A perte de vue, c’est comme ça qu’on dit, un horizon de bas reliefs et de non-reliefs. Les buissons de ronces poussés sur les clôtures frémissent des coups d’ailes des passereaux qui s’élancent et se rattrapent aux branches, mini tarzans de quelques grammes. En ma présence, ils décollent en groupe vers la haie suivante, l’entrée d’un parc à bestiaux tapissé de paille. J’ai beau serrer à gauche, la brise m’envoie à la figure la puanteur considérable du tas de fumier qui se décompose cinquante mètres plus loin. J’ai beau me dire c’est naturel, ça pue pareil. Quelques secondes en apnée et j’inspire l’air neuf face au tronçon qui se déroule devant moi. Il ondoie d’abord modérément puis se courbe et plonge franchement jusqu’à s’effacer pour réapparaitre en montée un bon kilomètre plus loin. Le décor est constitué de champs, de bois mangés par les cultures et d’horizon. Vais-je résister ou bien m’abandonner à la gravité en grandes enjambées ? Le chemin est blanc sec et accidenté, ne pas déraper, relax mais juste un peu.
J’accroche un souffle de frais vent d’est, une bouffée d’air et d’espace. Une perdrix s’envole en criant puis une autre, elles vont par deux, j’ai plus peur qu’elles. Au niveau d’une parcelle reboisée, je déchire l’ombre du sureau noir à vitesse exagérée puis mon élan meurt sur le plat. Mince, je n’ai fait que me laisser peser, je suis quand même essoufflée. Un fossé en eau glougloute, j’ai touché le fond de la dépression. Je sais ce que seront les prochaines minutes, cinq ou plus, six, sept, c’est long, à pousser (sur les cuisses) à tirer (sur les mollets) à respirer à transpirer sans distraction aucune qu’un coup d’œil sur une grille bombée, l’eau qui coule dessous puis un peu plus haut, sur la baignoire écaillée qui recueille le fort débit de Saint-Geo, une source parait-il. Sa bouche en o crache dans la baignoire verte de mousse, posée sur les restes d’une antique vasque en pierre. Le beau est fragile, le laid dure. Ça c’est juste avant que le chemin ne se cabre pour de bon jusqu’au replat du verger. Il a je ne sais quoi de renfrogné ce verger, les classiques sapins de noël replantés le protègent des vents et des regards. Seul un valeureux prunier en déborde, ses fleurs flapies ne parfument plus, fini. Par la brèche on voit le potager en friche, les salades montées en un parterre de fleurs violettes, pas très parterre en fait. Les derniers cent mètres de montée, je pourrais les faire en marchant, qui me verrait ? Personne justement, alors un effort, cent mètres, allez deux cents max, on s’arrache.
Jusqu’au bosquet déjà. L’horizon est est marqué d’une ligne bleu-vert d’où émergent deux pylônes à trois fils. Côté sud le champ planté de vert plus clair. Les seuls accrocs à sa surface végétale sont les traces doubles du passage des engins. Il va s’encastrer là-haut dans des replis du bois de feuillus qui touche le chemin là-haut, le sus-dit bosquet. J’avais chaud déjà, je suis maintenant en nage, ça me coule dans les yeux, j’essuie du bras. Le plus dur est fait, c’est ce qu’on croit, mais ce faux-plat-ci est une vraie pente et les cailloux sont des pierres. Expire sur 4 inspire sur 2.
L’ombre enfin, merci bosquet, le bosquet enfin, merci ombre. A la distance de vingt mètres à peine un lièvre est arrêté de dos, je m’immobilise, j’oublie tout, de respirer, il ne m’a pas sentie. Tout le temps d’observer sa nature, son crâne, la pointe noire de ses oreilles mobiles. Il tourne la tête, pas assez pour me voir et j’ai son profil, il flaire du bout de son nez. Trois bonds, il se fige au milieu du chemin. Contrôle de la situation à 180°, il m’a vue, prédateur humain de haute taille ; sans considérer la bête que je suis il fuit, la meilleure, l’unique solution que lui a fournie l’évolution, sans hésiter choisit les bois, à fond, grand élan, grâce, en deux bonds il est déjà à 100, la carte 100 du mille bornes. Il stoppe, se retourne, me jauge, calcule, c’est comme si j’entendais son cœur agité, puis reprend sa course au large, plus pour me faire comprendre que nous resterons loin l’un de l’autre, qu’un monde de gènes nous sépare, il disparait définitivement, il est un point qui s’est fondu dans le décor.
Je siffle à mes jambes la fin du temps mort, elles se croyaient arrivées, je dois donc les malmener, en avant ! Je double les troncs de jeunes arbres couchés en long, déracinés par une des dernières tempêtes. Le chemin culmine de pas grand chose le monde visible du nord-est au sud, les coteaux boisés et les plateaux plantés, les champs et la forêt de Nes en passant par le bourg de FeT, la flèche de l’église, les barres HLM et plus loin la forêt de Fèr. Une trouée pour les ruines du château, une trouée pour l’ancienne carrière de sable, un sillon pour la voie ferrée désaffectée, un autre pour la route départementale désertée, lundi de Pâques 2020 qui affiche comme décor ‘La campagne’, copie d’une planche pédagogique des années cinquante.
L’odeur forte et fade du colza précède la vue de l’à-plat jaune vif qui s’exprime à hauteur de taille sur la rive gauche du chemin, mon décor pour les x cents prochains mètres. Si, éblouie, je détourne le regard, c’est vers le vert tendre d’une graminée domestique qui grimpe la côte par le flanc sud en direction de la cheminée. Car tout là-haut, c’est le verso de la briqueterie : à 2h, le rideau d’arbres indique ma destination. Pour l’atteindre, reste à parcourir, simple formalité, ce chemin quasi rectiligne piqué d’un arbre unique et nu en forme de plumeau à quatre troncs, un frêne peut-être – il parait que les frênes ça pousse tout seul où ça veut. Sur la terre dure et sèche, des traces fossiles de sabots ferrés datent d’une époque révolue où les chevaux pouvaient sortir sans autorisation signée. L’arbre est équipé à sa base d’un des ces bidons plastiques où les chasseurs déposent du maïs pour piéger les animaux sauvages. Pas de chasse, pas de grains, tintin le tir à balles.
Une formalité qui n’en finit pas de fatiguer. A petits bonds, je repense au lièvre – sa jolie tête, ses yeux boutons, ses longues oreilles pointes noires, sa vitesse –, et au jeu des mille bornes. Fonce, cours décampe, véhicule prioritaire, increvable. Le couloir central, celui des champions, est assez praticable, j’aimerais être arrivée, mes chaussures me semblent trop courtes, j’ai la pression sur le troisième orteil, je ne comprends pas, je remue dedans, ça m’agace. Léger virage à gauche et c’est le plat, rectiligne, la monotonie d’un canal malgré l’infini du panorama, la D967 qui ondoie plus bas, les champs toujours, devant, derrière, le bois de Vil, deux trois corneilles qui guettent à l’affut d’une opportunité, les alouettes. Je cherche des yeux le bout de mes peines, l’embranchement où je virerai, mais c’est trop tôt, manque encore une inflexion vers la droite puis la pente sera descendante. Je croise un bourdon particulièrement pressé. Passage délicat, le terreplein central a été défoncé par un véhicule, je dois chercher le bon passage, couloir numéro 2, couloir numéro 3 mais il n’y a pas de bon passage.
Une hirondelle déboule par la droite de la carcanerie, vire sur la pointe de l’aile, une deuxième la suit à fond, cartes 200 dans mon jeu. La joie me revient avec les premières hirondelles de l’année, elles balaient un instant mes douleurs métatarsiennes et mon impatience. Le terrain s’assagit. Droit devant, le chemin poursuit vers un hangar à bestiaux, moi je tourne à angle droit en direction des maisons.
A cent mètres, un premier verger gonflé de bombes blanches. C’est épais et bien vert sous mes pieds, ça soulage. Entre le chemin et les jardins, un fossé d’irrigation proprement creusé mais ici à sec, dut avoir son utilité. A travers les branches, voici la maison qui côtoie le verger et ses turgescents cerisiers, je m’étonne de la trouver belle, comme si je la voyais pour la première fois. Il s’est passé quelque chose, la maison ranimée a conservé son enduit d’origine beige rosé et son toit en tuiles plates, les arbres ont gagné une nouvelle jeunesse. Plus modestes que les cerisiers, une dizaine de poiriers portent leurs fleurs au-dessus des branches, un pêcher à fleurs roses termine la rangée. Je retrouve le style local, l’ineffable véranda a poussé sur la maison voisine dont le terrain a été retourné et laissé nu. Le jardin suivant m'offre l’ombre de son saule pleureur mais le roquet roux à poils longs qui habite le lieu n’est pas d’accord et se précipite de son côté du grillage pour le faire savoir. Depuis un moment je sens sur moi le regard de l’ancienne carcanerie.
Il faut le savoir, cet assemblage disparate de constructions périmées fut construite en plein vent pour l’odeur mais pas trop loin non plus pour que les paysans y amènent les carcasses de leurs chevaux tombés. La pente d’un toit exhibe un tatouage visible de loin, 1990 en tuiles plus claires, sans aucun doute le dernier raccord en date exécuté sur un bâti largement débâti. Car la vocation naguère agricole de sa silhouette de brique et de broc serait aujourd’hui de s’effondrer en totalité. En attendant elle garde à distance respectable l’œil sur le hameau. Dans quelques pas je rejoindrai l’asphalte. Dans le jardin qui fait le joint, un potager entretenu, une serre ondulée, un cerisier râblé pas peu fier. J’y suis, je pose le pied sur le revêtement bitumineux au mépris du danger.
L’autre bout de la rue Hus qui monte en serpentant véritablement, serait ici, c’en serait le bas. Les routes vont toutes chez les Hommes, alors je redresse la tête, mieux vaut faire envie que pitié, on me l’a assez répété. Le bout-bas, comment le qualifier, serait ce virage où la rue prend son nom de Hus sur fond dégagé d’espèces végétales au stade indéterminé de pousses vertes. A ce point précis, je pourrais considérer que ça suffit comme ça, à cause de, à cause de tout, de la sueur qui coule de mon front, de mon orteil droit qui demande grâce, de mon rythme 4/2 qui bat de l’aile et s’effraie à la vue de l’effort à fournir, une dernière montée, ce serait trop bête. Et qu’est-ce que j’ai en tête ? Ontologie. Quelle impulsion électrique, à cette extrémité aval de la rue, impose à mon esprit le mot ontologie ? Ontologie, putain, c’est quoi ? j’ai encore oublié. Se concentrer sur ses sensations. Passager d’un véhicule motorisé, on pourra juger cette pente modérée, à condition de s’y intéresser. En bout de course à pied, à la limite du point de rupture, la réalité vous éclate à la figure : sur cent cinquante mètres elle est putain de raide. Je m’engage à 70% sur la pente à 15%.
Main droite, après le champ où, donc, pousse quelque chose mais quoi, s’intercale une haie de pruniers sauvages encore fleuris. Ci-dessus, la pâture a l’herbe dense, gourmande et bien peignée du bas vers le haut par les risées printanières. Deux buissons de poil à gratter piquent de vert et de rouge la clôture barbelée du pré, tendue. De leur posture ruminante, une famille de bovins à longues cornes se lève, individu par individu dans l’ordre hiérarchique, et se précipite vers la clôture pour m’attendre. Les grandes vaches et les jeunes veaux au pelage couleur chameau, regroupés, me fixent de leurs grands yeux, provoquant chez moi un accès de sensiblerie typique des mangeurs de steaks bleus. Il y a erreur sur la personne, je comprends leur déception. Grand portail métallique puis minuscule sentier qui sépare l’agricole du résidentiel.
Les numéros 35 et 44 de la rue s’agrippent à la pente, oui car la dernière maison sont deux, faces à faces, une un peu plus que l’autre. Le n°44 se laisse regarder mais n’a rien à montrer et c’est sûrement exprès. Vu d’en bas un forsythia planté à l’arrière de la maison éclate au soleil du matin. Côté rue, la façade est à l’ombre, en retrait derrière un grillage bien raide et une haie bi-composants alignée à distance réglementaire. Je cherche des images à partager, je trouve une peugeot break gris métallisé, coffre arrière ouvert. Un chien noir à grandes pattes et grande gueule décide que j’en ai assez vu, il me sauterait bien dessus mais n’en a pas le pouvoir. Je trotte, il aboie, je trotte, il contourne les obstacles, la haie, le portail, passe où il sait qu’il peut pour me montrer ses crocs, je trotte, il m’attend à la limite haute de son territoire, il m’aboie, je passe, libre, je le nargue.
Coïncidence, une dame âgée à la permanente mi-grise mi-rousse s’aventure jusqu’à sa boite aux lettres n°35 sans m’adresser un regard, méfiance générale, fin des salutations, bout du monde vivant. Sa maison a l’œil largement ouvert d’une loggia vitrée braqué sur la rue, la pelouse de trois jours, un séchoir à linge couvert sous lequel se balance un vestiaire bleu outremer. Aux avant-postes deux résineux bleutés veillent en sentinelles, tandis qu’à l’arrière se profile la silhouette de la véranda, terrible généralisation de la véranda. La maison se déplie sur toute sa largeur au rez-de-chaussée, disgracieuse et banale avec des barrières marron foncé et renfoncement au niveau du portail. Quelqu’un ici porte bleu.
Le n°33 est la maison en trois dimensions de style campagnard, avec semblant de poutres apparentes mi-rustiques mi leroymerlin, de la femme du maçon italien et de ses filles. Le maçon italien s’est barré en 2004, opportuniste et sacrément futé, profitant de ce que sa légitime accouchait à l’hôpital de la deuxième – maçon dont on aperçoit le véhicule parfois garé en ville, son nom et son numéro de téléphone inscrits en gros. Quelqu’un a-t-il appelé le numéro pour dire juste t’es un beau salopard ? Le toit multipentes est percé de fenêtres à petits toits qui pointent eux aussi vers le ciel. Dans le jardin, des touffes de tiges donneront plus tard des massifs. Pour l’instant quelques fleurettes violettes et dans l’allée, la fiat. En face, le n°42 est un produit de l’audacieuse opération immobilière réalisée il y a une dizaine d’années dans la rue Hus, d’une amplitude de trois maisons, celle-ci plus deux autres sur le trottoir impair. Les parisiens chics du n°23 l’ont accueillie avec frayeur, l’opération, ils n’avaient pas tort. La maison n°42 a été construite en retrait d’une vingtaine de mètres, elle offre au passant sa façade nue et pâle. A ses heures de nouvelle née, elle semblait destinée à se peupler d’arbres fruitiers et d’enfants hurleurs prenant d’assaut les balançoires, bacs à sable, trampolines et filet de badminton. Derrière la sage haie qui propose à l’observateur une alternance algébrique de vert bouteille qui fleurit blanc avec du vert véronèse qui pousse rouge, un arbuste ornemental a bien été planté, dont on attend qu’il orne, ornera-t-il. Aucun filet à volant ne s’est tendu au dessus de l’herbe, aucune balançoire n’est venue se balancer de ce côté. L’esplanade en gravier qui encercle le bâti est occupée par un 20m3 rouge garé de profil, un utilitaire, long et rouge donc, face à un auvent en bois trop bas ou pas pour lui. Une table de jardin et quatre chaises métallotextiles ont été disposées sur l'herbe, collection été, c’est vrai il a fait beau. A courte distance de la clôture, une initiative de haie champêtre policée touche une pierre dressée, la tombe du chien ? Un ancien puits encore en veine porte beau. Les souches de trois peupliers récemment ratiboisés marquent leur intention de redémarrer. Qui tond, quand tond-on ?
Face à cette construction qui postula jadis à la mention passable dans la catégorie pavillon – un plan en L, du volume donc –, avant d’être rétrogradée à la catégorie peut mieux faire bref, en face, c’est le niveau zéro de l’architecture, au carré car décliné sur les numéros 31 et 31bis. Le manque de goût est partout, un tel déficit justifierait pour les responsables, maîtres d’œuvre et d’ouvrage, une peine d’enfermement longue et incompressible. Deux boites en ciment posés là, pas strictement identiques sans qu’on saisisse immédiatement la nuance, rivalisent à coups d’huisserie PVC et de tuiles mécaniques. Sans oublier les portes d’entrée à demi-camembert vitré, faute éliminatoire désormais, je l’ai assez répété. L’objet du scandale se cristallise sur le fait que le n°31 se trouve après son bis, contrevenant à toute logique, à toute loi mathématique et urbanistique : encore une erreur qui mériterait la prison. Les deux lots constructibles sont contigus mais fermement séparés par une haie compacte, thuyas et fusains. Depuis la rue – on regarde si on en a envie –, on peut comptabiliser quelques buissons plantés n’importe où et soignés n’importe comment. Une antenne télé biscornue dépasse du mur, elle n’a pas été montée jusqu’au toit. Les volets des trois fenêtres sont fermés aux quatre cinquièmes, comme si personne n’y habitait mais faisait comme si, le portail est grand ouvert. Deux véhicules stationnés, 207 rouge et utilitaire blanc. Pas de chien, ni d’enfant, sauf que pas sûr. Sur le portail du 31bis, le chien a droit à une plaque, Dogue argentin je monte la garde Attention ! et puis une autre plus petite, attention au chien. Il est en effet à son poste, retenu par une chaine à sa niche, en position de tapis brosse barrant l’entrée principale du logis. Il aboie peu finalement rapport à la taille de sa gueule, son maitre a dû lui payer du dressage. C’est un molosse blanc avec une tache noire sur le crâne qui lui dégouline jusqu’au museau, englobant l’œil ourlé de rose, une bête pour la fierté de ses maitres, qui s’ennuie : ce genre de monstre canin bien élevé ne ferait de mal à personne, la preuve il y a des jouets roulants abandonnés entre laguna noire et berlingo, c’est écrit sur la boîte aux lettres « et leurs enfants » donc des enfants. Le 31bis a trois chiens au total, le dogue argentin à sa niche et deux chiens assis sur le toit. Je sens une présence dans mon dos, je me retourne, un pittbull brun m’observe en silence derrière le grillage du n°42 il n’y était pas il y a dix secondes. Le dogue argentin en vis-à-vis ne réagit pas. Je suis troublée de leur silence. Le chien-fantôme j’imagine... je lance un gai bonjour en français à l’assemblée de têtes à poil ras. Je ne demande pas à entendre l’histoire du chien revenant, je m’éloigne aussi vite que je peux c’est à dire peu, si on me regardait, je n’y suis plus, courir ça sert à fuir.
Je progresse, toujours en légère montée, vers le cœur historique du hameau. Côté pair, un alignement de constructions du XX° siècle comme ce n°40 tombé à l’aplomb de la rue, pas de bol, c’est chez Jea, mère de Car. Elle se présente (la maison) moitié en pierre meulière, moitié en ciment gris avec une triste entrée de garage, une extension i faut croire, car ce morceau n’a pas de numéro et le numéro suivant est tout de même le 38, restons calmes. Trois jardinières suspendues aux garde-corps des fenêtres restent muettes, il y eut une intention. On ne peut rien savoir de plus, l’envers est caché au passant, son passé, son présent. Immédiatement à sa suite, le n°38 comme annoncé est la maison de Car et Thi sauf que où est Car, pas vue depuis un moment. Aucun charme extérieur non plus mais un peu de honte tout de même de n’être pas plus belle, la preuve, un retrait de 5 mètres par rapport à la rue, marquise de rigueur. Car, Thi et leur deuxième fournée d’enfants, des pré-adolescents roux, occupent sauf erreur ou omission, y vivent théoriquement. Thi et Car seraient-ils séparés, on n’pose pas plus de questions, la maison est habitée cependant pas tout le temps. Ce que les garçons roux aiment faire le dimanche après-midi, c’est des allers-retours en quad dans la rue, sans s’éloigner trop de la maison c’est à dire en faisant chier. Personne ne râle, chacun supporte le bruit de l’autre et fait tranquillement le sien comme et quand il le décide, tondeuses, tronçonneuses, scies circulaires et réglages de carbu. On ne tond pas le dimanche après-midi, ça non.
Cette série de bâtisses mitoyennes sans style ou alors vaguement fifties, se détend brutalement vers un orgueilleux portail métallique à hallebardes prolongé par une clôture grillagée jusqu’au portail suivant, le petit de la même série vendu avec, ce qui laisserait présumer aux observateurs comme aux distraits que les jardins communiqueraient et c’est le cas, par le truchement d’une pelouse – socle naturel d’un peuplier à la cime duquel se balance un nid réformé, et d’un bouleau. Ces généreux dégagements paysagers propulsent le regard en direction de jardins verdoyants et la promesse d’une vue. A condition d’être indiscret, on y distingue la silhouette élancée d’un portique aux agrès, celle en plastique bleu d’une piscine hors sol bâchée et celle d’une dame âgée poussant son déambulateur, pas pratique sur l’herbe. Sans doute la grand-mère de Car, une dame plus toute jeune puisque Car, à cinquante ans à peine, est déjà deux ou trois fois grand-mère. Ses filles, les aînées, ont décampé. Cin, 29 ans, vit quelque part avec un conducteur de bm qui élève des paons et deux enfants car les gosses de Cin ont presque l’âge de ses jeunes frères et leur ressemblent effrontément. Cin est caissière au superu. Sa cadette est partie à la ville faire des études, on ne l’y reprendra plus. Une plate-bande pas très plate décore le trottoir côté rue d’une variété de fleurs de saison à l’attention des passants. La maison de la bisaïeule qui porte le n°30 est en U, comme un aimant de couturière ouvert face à la rue, à l’ouest. La branche sud est un ancien bâtiment agricole, avec un grenier à blé au volet vert jamais ouvert. La cour est coulée en macadam, protégée par une haie basse taillée net. Ces maisons-là font face à un talus herbeux surmonté de vingt mètres de haie à feuilles vernies, limite du jardin paysager des parisiens du n°23. De là-haut, un spectaculaire cerisier enneigé fait la nique au quartier. Derrière le joli portail de bois peint en blanc, le bon goût se distribue en buissons fleuris et, si la maison est vide, la nature livrée à la fantaisie de son imagination s’exprime harmonieusement, hormis un buisson fané, un accident. La couleur vert-amande des volets s’accorde avec la teinte délicatement rouillée de l’enduit extérieur. Je marche, jusqu’au carrefour pour apaiser la pompe, j’espère ne rencontrer personne ; je suis rouge écarlate, mon t-shirt s’est plaqué à plusieurs endroits et quand j’écarte les bras la brise respire mes aisselles. Mes systoles s’espacent, hâte d’arracher les chaussettes spéciales running qui pressent mes mollets en feu, hâte de libérer mon orteil droit et tous les autres, par solidarité. Je suis arrivée.
PS : « Doctrine ou théorie de l’être » dit l’encyclopedia universalis qui a poussé très loin ses études. Elle développe sur un gros paragraphe que si ça s’appelle comme ça, Ontologie, nom féminin, on l’a naguère appelée autrement ou pas du tout, avant de lui donner ce nom-là mais c’est selon, tandis qu’on promet vingt-quatre pages de développement aux abonnés, les pauvres. Bref ce n’est pas non plus à ce niveau de la rue Hus que je vais caser facilement l’ontologie. On me suggère l’otologie, « branche de la médecine spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles de l'oreille humaine. » J’essaierai de m’en souvenir.
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