#Aiguilles Rouges
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Brevent and Planpraz via Chamonix 🏔️
#Brevent#Foggy#Glacier#Snow#Mountains#Planpraz#Cable Car#Aiguilles Rouges#French Prealps#Cloudy Sky#Haute Savoie#Street Scene#Chamonix#France
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Funicular of the Aiguille du Midi and Aiguilles Rouges Peaks in Chamonix, Savoy region of France
French vintage postcard
#old#postcard#postkaart#du#french#midi#vintage#briefkaart#postal#region#ansichtskarte#the aiguille du midi#ephemera#savoy#funicular#photography#aiguilles rouges peaks#peaks#aiguille#photo#postkarte#tarjeta#france#aiguilles#chamonix#historic#sepia#rouges#carte postale
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Elle faisait face au miroir de sa coiffeuse.
Il l'avait invitée à dîner.
Son reflet était d'une pâleur spectrale en ce début d'été ensoleillé.
Elle attrapa vivement le poudrier de Terracotta.
Elle l'ouvrit délicatement, le porta à son visage et huma doucement la poudre dorée.
Comme à chaque fois, la magie opéra.
"Giulietta ! Forza, è ora di riposo pomeridiano !", entend -elle du fond du jardin.
Dans la chaleur accablante du début d'après-midi, les cyprès exhalent l'encens et les aiguilles.
La marjolaine, poudrée de blanc dégage un parfum âpre et sucré.
Elle se met à courir sur le chemin de la maison.
Les petits cailloux blancs crissent sous ses sandales.
Ils l'éblouissement, lui blessent les yeux.
La poussière rouge soulevée par sa course, s'accroche à ses pieds et répand autour d'elle, une odeur âcre, terreuse.
Elle s'engouffre dans le vestibule, haletante et aveuglée par la pénombre fraîche.
Elle glisse de ses chaussures et pose ses pieds brûlants sur le travertin.
Un frisson la parcourt.
Elle monte silencieusement l'escalier menant à sa chambre.
Elle s'allonge alors sur son lit.
Les rais de lumière passant par les persiennes, jouent avec de minuscules grains d'étoiles.
Ils s'aggripent parfois aux murs ocrés de la pièce:
dessins redessinés sans cesse,
Qui inlassablement l'entraînent dans le sommeil...
Soudain, le miroir lui renvoie son regard triste.
Son corps est ici, maintenant.
Mais son âme restera à jamais en Terre de Sienne brûlée par le soleil.
#30jourspourécrire#texte court#texte libre#texte français#tristesse#souffrance#chaleur#enfance#odeur#été#soleil#terracotta
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Qui aurait pu dire
qu'après les creux dans la poitrine,
le goudron dans la bouche, le tonnerre dans le ventre, les aiguilles dans les bras, le désert sur la tête, les yeux pleins de sable, la tête cocotte-minute qui se désaxe, les os qui se craquellent, les muscles en tremblement de terre, le sang devenu de la compote de fruits rouges, les oreilles pleines de flûtes de pan, la peau comme un tapis, les cicatrices dessinées du bout de la pointe, la digestion en souffrance d'une machine qui rouille, les coups de poing dans les miroirs, la bile qui monte bout m'anime, les larmes un peu trop acides
Qui aurait dit que
c'est finalement le pincement de cœur
qui aurait raison de moi?
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Flufftober 2024 : Rencontre mignonne en cherchant un animal perdu
1er octobre
Rencontre mignonne en cherchant un animal perdu (Lost pet meet-cute)
Luigi x Daisy (Mario)
Pour vous, les gens d'Escal'Atlantic : parce que je vous aime.
Le royaume de Sarasaland ne vivait pas sous les mêmes latitudes que le Royaume Champignon. Pour un 1er octobre, il faisait chaud et sec et ces dunes de sable et ces architectures en pierres étaient merveilleuses. Luigi avait envie d'en explorer chaque recoin.
Évidemment, il savait que certains cactus, coiffés de fleurs d'une couleur différente, étaient vivants et qu'il y avait des monstres du désert, des crapules cachées dans les anciens temples et des aliens, mais il n'avait pas l'intention de vraiment sortir des villes! Peut-être juste prendre de l'altitude sur un un promontoire à l'écart, afin de mieux profiter de la vue sur le désert, mais ce serait tout! Il n'était pas son frère, il n'était pas assez valeureux pour se permettre d'aller dans de nouvelles zones sauvages le nez au vent, ou assez fort pour risquer qu'on lui demande son assistance en tant que héros.
Cependant, Luigi était profondément gentil. Lorsqu'il vit un petit animal a l'air bien vulnérable et anxieux bondir par-dessus les limites de la ville pour s'enfuir dans le désert, il s'élança sans réfléchir à sa poursuite.
Il ne se posa plus la question de la dangerosité des lieux devant cet animal en détresse. Et pas d'avantage si cette innocente bestiole avait pu l'attirer volontairement dans un piège, lorsqu'il se retrouva à devoir grimper au sommet d'un cactus avec son protégé sous le bras. Encerclés par des termites cybernétiques du désert !
Luigi était bien embêté et il était en train de se demander s'il était capable de crier assez fort pour qu'on l'entende, lorsqu'un petit tapotement poli se fit entendre sur la carapace d'une des termites. Le plombier en vert sursauta, autant que les monstres: comme il était occupé à scruter l'horizon, déterminer si la capitale de Sarasaland était très loin ou pas, il n'avait pas vu la nouvelle venue s'approcher. Ses talons aiguilles orange avaient pourtant dû faire du bruit dans le sable du désert. Elle portait une robe quatre tons plus clairs, avec un col, des jupons et des manches qui faisaient penser à des pétales de marguerite. Il y avait des fleurs aussi dans ses accessoires: dans ses boucles d'oreille et sur sa couronne.
« Princesse Daisy ? l'interpela timidement Luigi, car son frère lui avait parlé d'elle. »
Mais il avait une voix trop douce et la régente de Sarasaland était en train de bouter les termites cybernétiques loin du grand cactus, à coups d'escarpins experts! Elle avait dû entendre les lamentations de détresse de l'animal, elle aussi. Peut-être même que c'était le sien.
« Et que je ne vous y reprenne plus! lança la princesse aux monstres qui s'enfuyaient sans demander leur reste. »
Luigi voulut lui signaler de nouveau sa présence, la remercier, mais l'animal qu'il tenait encore sur son bras s'échappa soudain pour bondir dans l'étreinte de sa maîtresse. Le plombier moustachu se retrouva entraîné dans son élan.
« Oh là là ! s'écria Daisy en discernant soudain cette ombre qui lui tombait dessus. »
Heureusement, elle avait de bons réflexes. Ses bras gracieux et ses mains gantées de blanc rattrapèrent l'infortuné héros comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'une plume – ce qui était loin d'être faux. Elle lui sourit. Ses yeux bleu foncé avaient la couleur du ciel à la tombée de la nuit.
« P… Princesse Daisy ? répéta Luigi, confus.
-Oh ! Tu dois être le petit frère de Mario, devina-t-elle avec enthousiasme. Il m'a beaucoup parlé de toi après m'avoir sauvée de cet horrible Tatanga. Et voilà que tu as secouru mon petit trésor à ton tour! Est-ce que tu n'as pas envie de rentrer avec moi au palais pour que je puisse te remercier ? »
Luigi acquiesça, le visage tout rouge. Elle le reposa par terre et ils reprirent le chemin de la capitale, l'animal retrouvé de Daisy s'emmêlant dans ses jupons. Pour une première rencontre, c'était étonnant. Il avait le sentiment de ne pas être au bout de ses surprises avec la princesse !
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Fils du Feu Seconde Réminiscence
Le petit garçon attrapa la balle en cuir dorée qui roulait vers lui dans sa main potelée. Il l'examina sous tous les angles, la passant d'une main à l'autre avec intérêt, et la laissa échapper. Avec une plainte sonore, il se déplaça à quatre pattes de quelques centimètres sur le tapis précieux qui recouvrait le sol de la chambre d'enfant et parvint à la récupérer avant qu'elle ne soit hors de sa portée. Il la fit rouler un instant sur le sol, puis avec toute la force dont pouvait faire preuve un enfant d'un an, l'envoya en direction de son grand frère qui se trouvait à quelques mètres.
- "C'est bien, Joshua !"
Son petit frère ne savait pas viser juste et Clive dut s'allonger de tout son long par terre pour attraper le jouet, ce qui fit rire le bébé. Clive aimait particulièrement ces fins d'après-midi ensoleillées, quand les rayons du jour commençaient tout juste à baisser et teintaient de feu tout ce qu'ils touchaient. C'était le moment où on le laissait jouer avec son frère sans rien lui demander d'autre. Il ne ratait pas un seul progrès de Joshua. Tout à l'heure, ils iraient prendre une collation légère, et ensuite ce serait le dîner. Insoucieux de tout sauf de s'amuser avec son frère, il renvoya la balle, pas trop fort pour que le bébé puisse l'attraper. Ce qu'il fit avec brio en étendant à peine le bras.
Ils n'étaient pourtant pas seuls dans la pièce. Une gouvernante les surveillait de loin, occupée à astiquer les meubles, un sourire aux lèvres. Sourire qu'elle perdit en se rappelant qu'à quelques mètres d'elles, l'archiduchesse Anabella était occupée à un travail d'aiguille, assise dans un fauteuil de velours rouge. Elle ne regardait pas ses fils, et restait concentrée sur son ouvrage. La broderie était l'une des rares activités auxquelles une femme de son rang pouvait s'occuper sans s'attirer de moqueries.
Le motif représentait un phénix doré, les ailes déployées, sur fond rouge sang. Il était destiné à être cousu sur une courtepointe pour le jeune Joshua. L'enfant n'avait encore manifesté aucun pouvoir particulier, mais l'espérance d'Anabella ne faiblissait pas.
L'archiduchesse avait fait montre de la plus grande patience depuis qu'elle avait épousé son cousin Elwin. Il n'avait jamais été question d'amour entre eux. Le but de leur union avait toujours été, depuis le début, de redonner vie au Phénix. Depuis que le père d'Elwin, le précédent Emissaire, avait connu une mort précoce - ce qui semblait le lot de tous les élus du Phénix -, on avait guetté avec attention les signes du Primordial chez un de ses deux fils. Mais ni Elwin ni Byron n'en avait manifesté le moindre. Les Emissaires ne découvraient leurs pouvoirs que dans leur jeunesse, rarement après quinze ou seize ans. Passé cet âge, on devait se résigner à attendre la prochaine génération.
Elwin avait accepté d'assurer la régence jusqu'à ce que l'un de ses enfants se révèle le prochain Emissaire. Ce n'était pas la première fois que cela se produisait, mais les Rosaliens étaient attachés au Phénix et préféraient que leur archiduc soit aussi leur Emissaire. Cependant, le peuple adorait Elwin ; pour ses positions que l'on qualifiait de progressistes sans doute. Anabella était loin de partager toutes ses vues, notamment au sujet des Pourvoyeurs. Elle estimait que chacun devait demeurer à sa place dans le monde et pour éviter des querelles avec son mari, elle n'avait pris aucune Pourvoyeuse à son service personnel.
L'archiduchesse piqua de nouveau son aiguille et leva les yeux vers les deux enfants cette fois. La balle roulait entre eux, accompagnée des babillements de Joshua et des encouragements de Clive. Elle se demandait bien pourquoi son aîné trouvait ça si amusant... Elle n'avait eu aucun attrait pour ces jeux avec Clive, et n'en ressentait toujours aucun aujourd'hui. Pourtant, la naissance de Clive lui avait procuré une grande joie. Etant le fruit de l'union de deux Rosfield, il avait toutes les chances de devenir le futur Phénix. Sa fierté d'avoir accompli le devoir pour lequel elle pensait être née l'avait sans doute fait trop anticiper le résultat...
Six ans s'étaient écoulés et Clive restait un enfant des plus ordinaires. Ressemblant trait pour trait à son père cependant. Anabella détestait l'ordinaire. Elle voulait donner naissance à un dieu, pas à un petit garçon sans intérêt. Bien qu'elle ne désespérât pas que son aîné se révèle être le Phénix plus tard, Joshua lui semblait plus prometteur. Peut-être parce qu'il lui ressemblait davantage, à elle, avec ses cheveux d'or et ses yeux clairs. Elle avait lutté pour qu'Elwin pense à son devoir conjugal... Le Phénix, le Phénix, lui répétait-elle sans cesse. Il fallait que le Phénix revienne. Et surtout, qu'elle en soit la mère. Elle n'accepterait jamais que son mari la répudie si elle échouait. Même si Elwin passait davantage de temps auprès de ses soldats, dans les casernes ou les écuries, qu'auprès d'elle dans la chambre maritale... Elle ne doutait pas que si on avait le moindre doute sur son capacité à donner naissance au prochain Emissaire, on la forcerait à partir. Elle savait qu'un certain ordre occulte, lié au Phénix, attendait le retour de leur dieu et qu'il disposait d'un certain pouvoir politique, même si Elwin prétendait le contraire... Un de ses fils devait absolument devenir l'Emissaire de Phénix au plus vite ; Anabella était capable de patience mais seulement jusqu'à un certain point...
Elle était encore jeune et belle, si elle devait enchaîner les grossesses jusqu'à ce que cela arrive, elle le ferait. Quitte a rappeler à Elwin ses devoirs d'époux le plus souvent possible...
- "Oh ! Vous le taquinez beaucoup trop, messire Clive !" s'exclama la gouvernante, qui se rattrapa aussitôt en se rappelant que sa maîtresse l'écoutait.
Anabella lui lança un regard courroucé avant d'observer de nouveau les deux enfants. Son aîné jouait à lancer la balle en l'air et à la rattraper ; le petit Joshua scrutait, fasciné, le mouvement du jouet de haut en bas, mâchonnant son propre pouce. A un moment, Clive tendit la balle vers son frère, ponctuant son geste d'un amical "allez, viens, la chercher, Joshua !", sachant bien que son petit frère n'avait pas son pareil pour évoluer à quatre pattes. Il donnait souvent bien du tracas aux gouvernantes qui devaient aller le chercher sous les tables ou les lit dès qu'il lui prenait l'envie d'explorer une nouvelle pièce.
Anabella soupira d'ennui et retourna à son ouvrage minutieux. Une maille après l'autre, l'oiseau de feu prenait forme... Elle sourit pour elle-même. Bientôt, très bientôt...
Cependant, les deux Rosfield continuaient de s'amuser. Ayant fini de mâchonner son doigt, et comme hypnotisé par son frère qui lui tendait les bras pour l'inviter à le rejoindre, le petit Joshua fronça les sourcils et serra ses petits poings sur ses yeux. Il contracta ses bras, les lança en avant et se prépara à avancer grâce à son moyen de locomotion favori... Joshua se pencha en avant et son frère cru un instant qu'il allait faire une simple galipette, et voulu se précipiter pour le retenir, mais ce ne fut pas ce qui se passa.
Le petit tendit les jambes et resta dans cette position, la tête en bas pendant un moment, avant de pousser sur ses mains. Ce faisant, il parvint à se redresser sur ses jambes flageolantes, piétinant un moment sur place pour trouver son équilibre. Clive n'en croyait pas ses yeux.
- "Joshua, tu es... hey ! tu t'es mis debout, je rêve pas ?!"
Le petit garçon tourna sur lui-même, comme un peu perdu par cette nouvelle perspective sur le monde autour de lui, puis fit de nouveau face à son grand frère dont les yeux étaient tout à fait écarquillés de surprise. Clive, fou de joie, ouvrit les bras vers Joshua et se mit à l'encourager comme il le pouvait, mais sans faire un pas vers lui. Il resta assis sur le tapis à quelques mètres, attendant ce que son frère allait faire.
Il n'attendit pas plus longtemps. Retirant son pouce de sa bouche, décidé à affronter la situation dans laquelle il s'était mis, Joshua posa un pied devant l'autre. Ecartant les bras pour assurer son équilibre, il sembla comprendre la manoeuvre à effectuer.
- "Oh, par le Fondateur ! Ma Dame !..." cria de nouveau la gouvernante qui avait abandonné son chiffon.
Anabella leva encore les yeux et faillit lâcher son ouvrage de surprise. Elle vit son cadet, âgé d'à peine un an, debout sur ses courtes jambes tremblantes, avançant à petits pas vers son aîné, qui ne cachait pas sa joie. Son visage était radieux, ses paroles à fois douces et énergiques, et Joshua y répondait avec empressement. Trop peut-être. Il se prit les pieds dans un pli du tapis et tomba du haut de sa petite taille face contre le sol. Clive retint son réflexe premier de voler à son secours, car l'enfant ne s'était apparemment pas fait mal, le tapis étant bien assez épais pour amortir sa chute. Au lieu de cela, il redoubla de conseils de bravoure :
- "Allez, Joshua ! Il faut te relever ! Il faut toujours se relever quand on tombe ! Ca fait pas mal, tu es plus fort que ça ! Tu peux le faire !"
Le petit garçon, le visage tordu par la déception qu'avait causée sa chute, une petite larme au coin de l'oeil, regarda de nouveau son grand frère, et, bien décidé à l'atteindre, réitéra la même opération délicate que quelques minutes plus tôt. Il raidit ses jambes, prit appui sur ses mains, qu'il frotta un peu comme si elles étaient sales une fois debout, mais ne tourna pas sur lui-même ; cette fois, il se dirigea droit vers Clive sans y réfléchir. Il levait bien ses petits pieds pour ne pas tomber une nouvelle fois. Clive était aux anges ; son frère avait parcouru la moitié de la distance.
Anabella contemplait cette scène sans oser intervenir. Mais ses doigts étaient crispés sur sa robe... Inconsciemment, elle espérait que Joshua se lasse de ce jeu, se laisse tomber à terre pour rejoindre son frère, ou même mieux encore : qu'il retourne à sa place loin de Clive et que celui-ci cesse de sourire bêtement... Une rage sourde qu'elle n'avait encore jamais connue lui fit bouillir les veines. Elwin aimait tellement Clive... Si Joshua se mettait aussi de la partie, elle n'allait pas pouvoir le supporter...
Cet enfant osait lui voler un moment qui aurait du être le sien. C'était vers elle que Joshua aurait du marcher. Elle était sa mère. Ses premiers pas auraient du être pour elle. Pas pour... lui.
Elle se força à rester calme et à attendre la fin de cette humiliation en silence. Lorsque les doigts de Joshua touchèrent ceux de Clive, le petit, épuisé, se laissa tomber dans les bras de son aîné, qui l'entraîna au sol avec lui, ivre de joie pure. Les deux enfants se roulèrent sur le tapis, comme deux vulgaires garçons de ferme, Clive pressant son petit frère contre son coeur.
- "Tu l'as fait, Joshua ! T'es le plus fort ! Je suis si fier !"
Joshua gloussa de plaisir en tâtonnant le visage de Clive de ses doigts curieux.
- "Claaaaa... Claaaa," répéta-t-il en attrapant l'oreille de son frère.
Ce n'était pas la première fois que Joshua essayait de prononcer son nom mais Clive se sentait beaucoup trop heureux aujourd'hui.
- "Oui. Encore. Vas-y : Claaaaa-iiii...", prononça l'aîné, tenant son petit frère attentif sur ses genoux.
L'archiduchesse n'en supporta pas davantage. Elle se leva et ce fut à ce moment que Clive se rappela de sa présence.
- 'Mère ! Il... il marche !" osa-t-il dire en limitant son enthousiasme.
- "Vraiment ? Merveilleux."
- "Père devrait le savoir, c'est un jour important..."
- "C'est un jour comme les autres. Quand il aura manifesté le pouvoir du Phénix, ce jour-là sera un jour important."
Elle quitta la chambre sans un mot de plus, ni aucun geste maternel envers ses fils, suivie de sa servante.
Elle s'était sentie trahie, mise de côté par ses propres rejetons. Elle n'était pas prête de l'oublier. Mais si Joshua se révélait être l'Emissaire, elle pourrait peut-être lui pardonner.
Peut-être...
#fild du feu#fdfR2#fanfiction#joshua rosfield#clive rosfield#anabella rosfield#FFXVI#final fantasy XVI#fallenRaziel
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La Danse des Lames
Alice perdue dans les ténèbres,
Des voix lui murmurant des prières funèbres,
Sous un ciel sans étoile, où même la lune s’efface,
Elle erre comme une ombre, incapable de trouver sa place.
Le Lapin Blanc dans la nuit,
La guide au fond d’un terrier où le temps est infini,
“Coupe, coupe,” dit-il, “et libère ton esprit,
Dans ce monde où ton âme n’est qu’un cri.”
Les roses blanches sont rouges, grâce aux sangs sur ses doigt,
Chaque épine un outil, chaques gouttes un choix.
Le glaive vorpalin brillent, l’encourageant à forger son art,
Alice trace des chemins, cherchant l’oubli quelque part.
Le chat du Cheshire ricane dans l’ombre,
“Ces douces lames t'entraînent dans la pénombre.”
Le Chapelier, sourire en coin,
Lui verse une tasse de thé, rempli de venin.
“Bois, Alice ! Buvons à ta douleur !
Couper de nouveaux, te rend-t-il ton bonheur ?”
Mais chaque goutte de sang n’est qu’un éclat de miroir,
Où le reflet d’Alice est brisé, la noyant dans le noir.
Le monde tourne sans fin,
Les aiguilles sont affutées et traces son destin,
Le glaive danse, aiguisé,
Et dans chaque coupe, elle croit s’oublier.
Mais le Chat lui adresse un sourire tranchant,
“Ma douce Alice, tu n’es rien de plus qu’un instant,
Une vague ombre dans un rêve brisé,
Ton sang n’est qu’un océan où tu vas sombrer.”
Enfin le silence tombe, tel du plomb,
Et Alice contemple ce gouffre sans fond,
Les lames brillent toujours, mais son âme est déjà brisé,
Et dans cette nuit noire, son espoir disparaît.
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Europe from above the clouds atop Mont Blanc. 🚠🏔️
#Mont Blanc#Switzerland#Glacier#Snow#Foggy#Planpraz#Cable Car#Brevent#Aiguilles Rouges#French Prealps#Mountains#Cloudy Sky#Chamonix#Haute Savoie#France
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tw : veines et piqûres et tout
hier je suis allée donner mon plasma et c'était une nouvelle qui s'occupait de moi elle arrêtait pas de me demander si ça allait donc je disais oui mais que j'aimais pas trop les veines et les piqûres alors je regardais pas du côté du bras où j'ai l'aiguille, alors elle a mis un tissu sur mon coude pour que je voie pas l'aiguille
sauf que ça coulait pas du tout la machine me disait de pomper h24 avec des alertes en rouge et moi je pompais comme une foldingue mais ça marchait pas donc elle a appelé sa collègue qui est venue voir et les deux me tâtaient le bras pour sentir si le débit était bon ou pas j'ai commencé à avoir un vertige donc j'ai dit "je suis pas bien là" et elles étaient là en mode "oh la la mais on va arrêter tenez voici un brumisateur et du jus de pomme et 1l d'eau" et moi je disais "mais non ça va c'est juste que vous êtes deux au dessus de moi à m'appuyer sur les veines depuis 10 minutes alors que je déteste l'idée des veines et des aiguilles pas étonnant que j'ai envie de tourner de l’œil 😭😭😭😭" finalement elles ont juste bougé mon bras et ça marchait mieux donc elles m'ont laissée avec mon jus de pomme et mon litre d'eau j'ai voulu sortir mon tel pour m'occuper et... elles avaient pas remis le tissu sur mon coude donc j'ai vu l'aiguille plantée dans mon bras alors que je m'y attendais pas du tout et c'est là que j'ai vraiment fait un malaise ptdr
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Toujours plus beaux dans la nature qu’à perdre leurs aiguilles dans votre salon.
Lac des Rouges-Truites (Jura)
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le cygne ensanglanté
( j'avais super envie dde publier la version en français donc la voici, elle au moins elle n'est pas traduite grace à chat gpt ...)
Une goutte de sang coula, elle rejoignit sa paire. Elle s'était perdue quelque part, accompagnée de celles qui étaient parties plus tôt. Au final, elle sera bien plus heureuse séparée de la veine dont elle était prisonnière. Elle formait une flaque miroitante, un fluide qui, d'apparence, change continuellement de forme. En tout cas, c'est ce que j'ai toujours pensé. La goutte pataugera quelques heures, elle finira tout de même par sécher pour l'éternité et au-delà. Je le sais, elle se figera, belle de ses éclats passés et de son repos éternel. Elle cassera ses aiguilles. Son mouvement sera pour toujours libre.
Un ruban rouge s'était tracé pendant que je préparais la salle de bain. L'eau coulait et m'attendait. Je rebroussai chemin jusqu'à ma chambre, les lumières tamisées ne suffisaient pas, je ne voyais plus la lumière. Mon regard retomba au sol et suivit la ligne ensanglantée jusqu'à tomber nez à nez avec ses paupières, endormi et paisible, éteint mais plus vivant que jamais. Les coins de mes lèvres s'élevèrent dans un tremblement, cette rencontre, je ne voulais plus avoir à y faire face. Je déposai sur le trou perforé dans son torse une lettre, écrite à l'encre de ma passion. Le bout de papier prit instantanément la marque de ce qui me liait désormais à Elijah, un long soupir sortit d'entre mes lèvres scellées, un sentiment partagé d'une once de plénitude mélangé aux traces grandissantes d'extase me fit rejoindre le sol. Mon cœur battait la chamade, je sentis mes fils nerveux se faire tirer de tous les côtés. Elijah tira d'un coup sec sur les nerfs de mon cœur. Comment un corps si froid pouvait-il me faire bouger, manger, vivre. Je sentais que son œil m'observait, il déchirait ma peau, l'effleurait de ses baisers. Il suçait le surplus d'encre dégoulinant sur mon épaule. Il maîtrisait le mouvement, satiné et déracinant à la fois. À peine avais-je croisé son chemin qu'il osait faire affluer une avalanche d'histoires, pleines de mots coulants. Elijah demeurait à cet instant-là l'incarnation du volcan qui m'avait engloutie pour me relâcher, carbonisée sous le poids de ses mots lourds. Mon corps brûlait de la même fougue qui le faisait exister. Ma main s'enfonça dans la poche de sa veste et prit son téléphone. J'essuyai mes mains sur ma robe et pressai l'écran d'appel d'urgence.
9-1-1
"Allô, police de New York, j'écoute."
"Allô monsieur, mon ami a été tué chez lui, venez vite."
"Comment s'appelle-t-il ?"
"Elijah Exly, je suis à Washington Street."
"Avez-vous vu quelque chose de suspect, Madame, un comportement ou..."
Je ne le laissai pas terminer sa question.
"Une femme est sortie de son appartement avant que je vienne, elle avait les cheveux longs d'un blond frigorifiant et une peau plus miroitante qu'un miroir. Je vous avouerai, monsieur, que tenter de poser son regard sur elle demandait un courage inatteignable, mais si vous tenez, j'espérerai bien que vous meniez une enquête. Je vous en supplie, je veux savoir ce qui lui est arrivé. D'après ce que je savais d'Elijah, cette femme lui était proche. Dans mes souvenirs, il la surnommait Belle, je pense que c'était Annabelle. Ils s'étaient rencontrés dans une boutique de vêtements il y a quelques mois et depuis, ils étaient devenus inséparables, tels des âmes sœurs."
"Très bien, Madame, êtes-vous sûre que tout va bien ? Nous envoyons nos équipes, mettez-vous à l'abri et, si cela ne vous dérange pas, nous aimerions en savoir quelques choses basiques sur vous. Comment vous appelez-vous ?"
Je poussai un cri, explosant le téléphone sur le mur adjacent. Je dessinais sur la toile de mes cheveux le visage de l'espoir, les pinceaux récoltant sur le sol la peinture, mon chef-d'œuvre était sous son plus beau jour, je pouvais m'en délecter. Je donnais toute entière pour cette vision. J'étalai le liquide sur mes joues. Mes doigts atteignirent le corps d'Elijah, glissèrent sur le coton l'habillant avant d'atteindre le lignage de ses intestins, remontant le long de son estomac, attrapant l'ombre sans vie sur sa poitrine. Je me laissai distraire et posai mon oreille, recherchant le moindre battement de cœur.
Les sirènes de police, je les entends, ils sont trois, ils arrivent.
Le cadavre laissait transparaître la vérité et la destinée qui nous attendaient. J'en avais presque oublié que les policiers arrivaient. New York représentait tout ce que j'avais toujours souhaité, l'amour d'une vie libre où, pour toujours, je pourrais prendre entre mes propres mains les directions d'une vie vers le ciel, poursuivie par le désir de me voir monter. J'avais sans doute, quelque part dans mon inconscient, créé l'image d'une force me poussant vers le haut, une chaleur dont aujourd'hui j'avais réussi à m'emparer. Je n'avais jamais imaginé que j'atteindrais ce but si facilement, que le chemin vers la lumière pouvait se faire si rapidement, ça en devenait trop facile, je devais le rejoindre.
L'amour d'une vie,
L'amour de sa vie,
L'amour de notre vie,
L'adoration de ma vie.
J'embrassai la chair grise entre ses joues creusées, passant une dernière fois ma main dans ses cheveux ensanglantés.
"Elijah, je m'en vais, je reviens dans quelques minutes, peu importe où tu es, j'ai bon espoir que tu m'attendras. Je ramène avec moi les bijoux que tu avais demandés, ne t'en fais pas, les promesses sont un papillon que je garde au chaud dans ma forteresse, tu es le seul à pouvoir t'en saisir. J'arrive, Elijah, et je t'aime."
La sirène se faisait de plus en plus forte, ils ont été rejoints par deux autres voitures, non, ce sont des camions de pompiers.
Mon bras s'étendit jusqu'au tas de ferraille près de mes jambes. Je laissai derrière moi les souvenirs d'une vie asséchée par des espoirs inutiles. Le bain était prêt, sur le point de déborder. Le moment était venu, je traînai mes jambes et le fil de ma robe jusque dans la salle de bain, le carrelage était chaud. C'était si bon. Je retirai mes chaussettes, la sensation brûlante parcourut toutes mes cellules. La baignoire remplie à ras bord, je mis les pieds d'une traite, la souffrance était plus supportable ainsi. Avant que je puisse pousser un cri, j'entendis la porte se faire fracasser, le miroir de l'entrée éparpillant loin les bouts de glace sur le chemin rouge. J'ouvris mes yeux vers la glace de la pièce, mordis la peau de ma joue et, dans un dernier cri silencieux de son nom,
je tirai sur la gâchette de notre futur.
#ecriture#histoire courte#amour#meurtre#suicide#new york#ecrivain#auteur#blairsnote#vous devez lire !!#j'ai besoin de retour !!
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Vulgaire la jupe trop courte?
Vulgaire le décolleté plongeant?
Vulgaire les talons aiguilles?
Vulgaire les cheveux rouges?
Vulgaire les yeux charbon?
Vulgaire le rouge pulpeux sur les lèvres ?
Vulgaire les tops dévoilant les ventres?
Vulgaire les fesses moulées dans un legging?
Regardez vous, si petits devant tant de beauté
Regardez et ne pas toucher
Regardez et caresser si bon vouloir
Appréciez et ne dites rien
Il n'y a pas de vulgarité sans le regard de l'autre
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US Vogue October 1, 1958
On the left, evening clutch in leopard pearls. Center, leopard pattern needlepoint tapestry and black calfskin. On the right, Somali leopard print on black calfskin. The three handbags, signed Nettie Rosenstein. Jewelry in Schlumberger's first plan for Tiffany. Cabochon emerald surrounded by small diamonds in an 18-carat gold ring, bottle of Petit Prince perfume. A new development is the case of lipstick, the compact oval from Max Factor.
A gauche, pochette du soir en perles léopard. Centre, à motif léopard tapisserie au point aiguille et cuir de veau noir. À droite, empiècement léopard de Somalie sur cuir de veau noir. Les trois sacs à main, signés Nettie Rosenstein. Bijoux dans le premier plan de Schlumberger pour Tiffany. Émeraude cabochon entourée de petits diamants en une bague en or 18 carats, flacon de parfum Petit Prince. Un nouveau développement est le cas du rouge à lèvres, le compact ovale de Max Factor.
Photo Richard Rutledge vogue archive
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Ce n'est qu'en fermant la porte de chez lui, après le long trajet de retour que Causeur s'est véritablement rendu compte de ce qu'il avait laissé derrière lui.
Il existe des héros qui ne sauvent pas le monde, ou du moins, pas comme nous l'entendons. De ceux qui n'ont pas la moindre idée du bien fou qu'ils accomplissent et qui pourtant mérite d'être célébré. Comme cet ami d'enfance à l'autre bout de la France qui t'invite à son mariage alors que vous ne vous êtes plus parlé depuis plus de quinze ans.
Au milieu des montagnes, les jours s'écoulent comme des minutes dans lesquelles chaque seconde s'inscrit comme une aventure inconnue, nouvelle, intense et pleine de saveurs. Le cadre est idyllique, et authentique à la fois. Un subtil mélange du brut et du raffiné, le bois des bancs faits main pour la cérémonie, les préparatifs organisés qui semble se réaliser chaotiquement et pour lesquels tout le monde peut et met la main à la pâte, les personnalité éclectiques des amis des mariés qui arrivent au compte goutte, jour après jour. Autant d'indices qui ravissent le cœur de Causeur qui redoutait de faire tache dans tout ce monde inconnu.
Son ami a grandi, Causeur faisait deux têtes de plus que lui quand ils étaient petits et aujourd'hui, le voilà rattrapé. Il est toujours aussi solaire avec un rire qu'il communique avec passion. Il est beau aussi, c'est sans pression qu'il le voit catapulter le charisme à des sommets dont nous n'avons pas l'habitude et ce, avec ou sans costume.
Comme le capitaine d'un bateau en papier sur la rivière, Causeur se laisse porter par le flot des gens. Parfois, il s'arrime un temps en quelques mots lancé à l'un ou l'autre groupe qui paraît contrairement à lui, moins perdu. Ca n'a rien d'intuitif, chaque mot prononcé s'accompagne d'un grand plongeon qui le prends à l'estomac. Plusieurs fois, l'équipage du premier groupe s'étonne de l'attention accordée par leur capitaine. Qu'est-ce qui peut bien le retenir si longtemps sur le pont avec Causeur. Face à ces regards surpris, il ne peut s'empêcher de se sentir comme un pavé dans la marre, lourd et sans intérêt.
Le voilà pieds nus sur le gravier. Autour, tout le monde porte des chaussures. Inconnu parmi d'autres, il se rends utile comme il peut quitte à se faire parfois un peu mal. A la fin de la journée, il observe deux marques rouge sur ses bras. Plus impressionnantes que douloureuses, c'est à l'image de son comportement. "Si j'aide, nous nous rencontreront", pense-il à demi mots. Au fond et sur le moment, ça rime surtout avec "Si j'aide, ils m'aimeront". Il n'y croit plus tellement, mais c'est ancré en lui comme une vieille cicatrice qui ne s'efface plus vraiment. Tant mieux, ça lui va, pour un temps, de lancer le mouvement, d'avoir l'air du sauvageon, le bon, le doux, le brave.
Quand il lui semble que plus rien ne peut être fait, il s'arrête. En quelques instants, les lieux sont devenus déserts. Le groupe avec qui il travaillait en dernier est parti se balader. Il n'a pas osé leur demander de les accompagner ayant déjà envahi leur soirée d'hier, alors il s'échoue un temps sur le gravier avant de s'accrocher comme il peut à quelqu'un d'autre qui se demande comme lui, où tout le monde est parti. Une bouée de sauvetage qui lui évite la noyade émotionnelle. Elle lui fait remarquer qu'il a le nez brûlé, puis elle, les épaules marquées par plusieurs formes de brettelles. Des sourires s'échangent, sourires qu'il croit authentique devant la large glace de la salle de banquet. Il gravite autour d'elle jusqu'à arriver sur le banc d'une table à l'extérieur où s'écrivent deux discours de témoins.
Sans autre aspiration que celle d'être présent. Son regard se pose parfois sur les mots, parfois sur les doigts qui les écrivent, ou les bouchent qu'il imagine les prononcer. Autour, le soleil tourne avec les aiguilles. Est-ce là sa place ?
D'autres invités arrivent, le monde réapparaît. Son ami s'arrête à la table un temps. Il dit bonjours à deux nouvelles personnes qui s'asseyent à coté de Causeur, leur demande comment était la route. Rapidement, le marié s'en va, sans doute car d'autres choses doivent être mises en place, d'autres personnes accueillies.
"Et toi, tu le connais comment ?" demande l'un des deux à Causeur. Cette fois, c'est fluide. Les discussions s'enchaînent aux présentations, ça coule de source, aucun effort, aucun doute. Ces deux personnes échangent avec lui avec un indubitable plaisir. C'est avec eux, le marié, et quelques autres qu'il entreprend de grimper sur l'un des sommets du coin pour voir le coucher de soleil, la veille du mariage.
L'ascension se fait dans le rire, la rencontre, le jeu et le manque de souffle. Arrivé en haut, tous sont émerveillés devant la vue. D'un coté la France, de l'autre coté la Suisse. Ils peuvent voir le lac Léman et son fameux jet d'eau, ainsi que le mont Blanc. De l'autre coté, les derniers rayons de soleil tapissent l'horizon. Causeur est prêt à monter sa tente. Il a prévu de passer la nuit là, seul. Une partie de lui regrette de ne pas redescendre avec ce petit groupe avec qui il s'entend et se sent si bien. Une autre est fière de lui, de passer une nuit en tente au sommet d'un endroit où les loups passent. Il espère en voir mais ne se fait pas trop d'illusion.
A part le vent avant de s'endormir, la nuit est calme. Quand Causeur se réveille pour la quatrième fois un peu avant six heures, il sait qu'il est temps d'ouvrir la tente pour attendre le lever. Au dessus du lac, il s'annonce déjà. Il fait frais, et pieds nus, Causeur fait un tour pour se dégourdir les jambes avant de retourner se mettre à l'abri du froid dans son sac de couchage. Il est si haut, si loin et si proche à la fois. Il se sent grand, et ce qui l'entoure semble faire partie de lui. Quand le soleil monte enfin, c'est le visage de Causeur qui rayonne. Dans ses yeux, les étoiles de la veilles reprennent leur éclat. C'est un déjeuné qu'il n'oubliera pas.
La journée avance comme la précédente, pas à pas. De groupe en groupe. Dans son costume, Causeur fait bonne impression, il a laissé les pieds nus dans le tiroir. Le capitaine du premier groupe le complimente, ou du moins déclare "Ca te change, le costume". A quoi il répond "Merci, c'est vrai, même si j'avoue que j'ai qu'une envie, c'est d'enlever mes chaussures," non sans sourire.
La cérémonie est émouvante et magique, entre les graines de pissenlit qui flottent au soleil et les témoignages des témoins, Causeur en apprend d'avantage sur son ami. Le repas , lui, est un moment flottant entre deux eaux. Difficile de discuter véritablement quand il y a un concert à moins de trois mètres. Et en même temps, un blind test improvisé permet à Causeur et sa tablée d'en profiter presque plus que le repas.
La soirée s'avance à pas de loup, et Causeur est passif. Il se laisse prédater jusqu'à ce que l'intensité des lampes diminuent. Les gens commencent à danser. Il hésite un instant et puis, il se laisse prendre au jeu. Il s'invite dans le groupe ou ça coule de source. Ces deniers l'accueillent avec le sourire, en lui demandant simplement de dancer au milieu du cercle pour s'intégrer, dire bonjour, comme tous les autres avant lui. Ce qu'il exécute plus ou moins en rythme, presque sans rougir, à sa grande surprise. Ses mouvement sont chaotiques, à l'image des derniers jours. Mais cette fois il s'en fout, il danse véritablement pour la première fois et il sourit de s'en rendre compte.
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La Morte Émile VERHAEREN, Recueil : "Les Flambeaux Noirs"
En sa robe, couleur de feu et de poison, Le cadavre de ma raison Traîne sur la Tamise.
Des ponts de bronze, où les wagons Entrechoquent d’interminables bruits de gonds Et des voiles de bâteaux sombres Laissent sur elle, choir leurs ombres.
Sans qu’une aiguille, à son cadran, ne bouge, Un grand beffroi masqué de rouge, La regarde, comme quelqu’un Immensément de triste et de défunt.
Elle est morte de trop savoir, De trop vouloir sculpter la cause, Dans le socle de granit noir, De chaque être et de chaque chose. Elle est morte, atrocement, D’un savant empoisonnement, Elle est morte aussi d’un délire Vers un absurde et rouge empire.
Ses nerfs ont éclaté, Tel soir illuminé de fête, Qu’elle sentait déjà le triomphe flotter Comme des aigles, sur sa tête. Elle est morte n’en pouvant plus, L’ardeur et les vouloirs moulus, Et c’est elle qui s’est tuée, Infiniment exténuée.
Au long des funèbres murailles, Au long des usines de fer Dont les marteaux tannent l’éclair, Elle se traîne aux funérailles.
Ce sont des quais et des casernes, Des quais toujours et leurs lanternes, Immobiles et lentes filandières Des ors obscurs de leurs lumières ; Ce sont des tristesses de pierres, Maisons de briques, donjons en noir Dont les vitres, mornes paupières, S’ouvrent dans le brouillard du soir ; Ce sont de grands chantiers d’affolement, Pleins de barques démantelées Et de vergues écartelées Sur un ciel de crucifiement.
En sa robe de joyaux morts, que solennise L’heure de pourpre à l’horizon, Le cadavre de ma raison Traîne sur la Tamise.
Elle s’en va vers les hasards Au fond de l’ombre et des brouillards, Au long bruit sourd des tocsins lourds, Cassant leur aile, au coin des tours. Derrière elle, laissant inassouvie La ville immense de la vie ; Elle s’en va vers l’inconnu noir Dormir en des tombeaux de soir, Là-bas, où les vagues lentes et fortes, Ouvrant leurs trous illimités, Engloutissent à toute éternité : Les mortes.
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