#Abel Chéret
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique dernier show au Havre, un cargo pour l’Amérique centrale.
La 13ème édition de Chansons Primeurs est finie. Je suis de retour chez moi, j’enchaine avec un concert au Trianon. Je suis fatigué mais heureux, j’ai encore les chansons de chacun en tête et je me surprends, le vague à l’âme, à chantonner des refrains qui n’existent nulle part ailleurs que dans ma mémoire immédiate. Hier, nous avons clôturé la tournée par un concert au Théâtre de la ville du Havre. Comme je l’ai déjà dit dans mon précédent journal, il faisait beau sur la cité Océane, nous en avons profité pour nous balader paisiblement parmi les immeubles en béton du centre ville. Thierry s’était chargé de nous trouver un restaurant sympathique pour déjeuner, c’était, selon ses dires, le spot de rencontre des personnalités du show biz, il n’était pas rare d’y croiser Little Bob, Maylis de Kerangal, Guillaume Hoarau, et même Luc Lemonnier, avant que son dickpick ne lui coûte son poste de maire. Et bingo, à peine installés à l’étage, nous tombions nez à nez avec l’équipe de la Rue Kétanou en train de se restaurer en chantant des airs de marins altermondialistes. Après leur avoir intimé de fermer leurs grandes gueules, Ignatus s’installa à son tour et commanda pour tous le menu de la mer, tout en guettant du coin de l’oeil, les faits et gestes de nos voisins de table. Encore une fois, la concurrence était rude, deux concerts de chanson française, le même soir dans la même ville, nous allions devoir nous battre pour une audience ! La vie ne fait pas toujours de cadeaux. J’ai toujours eu du mal à comprendre l’expression la fin justifie les moyens. Mais maintenant j’en ai enfin saisi le sens. Pendant tout le repas, Ignatus resta mutique et concentré. Visiblement il préparait quelque chose et rien ne pouvait le détacher de sa mission secrète. À la fin du repas, il envoya discrètement deux ou trois textos, puis se leva d’un bon, un petit sourire aux bords des lèvres. Il proposa alors à Mourad de se faire un petit apéro sympa et festif sur le port, avant nos shows respectifs. Il connaissait un lieu éthique et responsable qui leur plairait beaucoup. L’équipe de la Rue Két se réjouissait à l’avance de passer un moment conviviale avec nous. Ignatus devait les rappeler pour fixer un horaire. Il alla payer et nous partîmes dans la foulée, en ne manquant pas de saluer cette joyeuse bande d’intermittents. Là dessus, Ignatus nous octroya un quartier libre, chacun pouvait aller faire ce qu’il voulait. Il fallait juste que nous soyons à 18 heures au théâtre pour un simple line check. Personne n’osa parler de l’apéro. Comme si l’info n’avait été qu’un songe, une formalité amicale qui ne se produirait en fait jamais. un peu comme quand quelqu’un vous dit « je vais essayer de venir à ton concert »; une formule de politesse qui relève de l’oxymore. Comme je connaissais déjà la ville, je décidais d’aider Patrice au théâtre, celui-ci avait un peu de taf de calage à faire en amont. Je m’écroulais sur le canapé en peau de bête du catering pour n’en ressortir qu’une heure plus tard. Le dos de cabillaud au beurre blanc et son accompagnement frites avaient eu raison de moi. Je retrouvais Patrice qui arpentait la scène, en faisant comme à son habitude des petits bruits de bouches et des onomatopées afin de débusquer les fréquences et les buzz en tous genres qui peuvent nuire au bon déroulé d’un spectacle vivant. Sitôt fini, il sorti et accorda toutes les guitares, en me jouant automatiquement sa version de « Jealous Guy » de Lennon. Il s’arrêtait toujours à la fin du premier couplet, en se demandant si le Em était en réalité un Em7. À mon tour, je pris ma guitare et nous partîmes dans un boeuf de malade autour de nos morceaux préférés. Je ne pense pas qu’on en ai terminé un seul, sans le massacrer. Mais on a bien rigolé. Les autres arrivèrent petit à petit, un peu avant 18 heures. Ils étaient allés faire une grosse balade à travers la ville avec Thierry comme guide touristique hors pair. Ils avaient marché du quartier de l’Eure à Saint Adresse, en passant par la forêt de Mongeon, sans oublier bien sur, la fameuse rue des Tourelles, là où il vit le
Jour, un 18 juin. Ignatus nous rejoignit peu après, léger et guilleret, il faisait des jeux de mots à qui mieux mieux. Tout se passait bien, nous enchainions les balances dans une détente sincère et expérimentée. C’était à mon tour, et là bam, la tuile du destin me tomba en pleine face. Ma guitare, jusqu’ici plutôt serviable, n’émettait plus aucun son amplifié. J’eus beau triturer le volume dans tous les sens, mettre des piles neufs, le micro ne voulait plus rien savoir. Dans ces moments, vous sentez qu’il monte en vous cette petite alarme de panique, qui vous envahit le corps, l’esprit et qui devient aussi contagieuse que le variant Omicron. On chercha une solution collectivement. Je faisais les cent pas sur le plateau, suivit par Ignatus, qui me répétait « alors tu vas faire comment? » Alexis, Thierry et Abel, me proposèrent spontanément de me prêter leur guitare, c’était super gentil mais comme je suis gaucher, leurs offres ne menaient à rien et m’enfonçaient encore plus dans l’abîme de la loose. Il était 19h14, le concert était prévu à 20H. Soudain, un éclair me traversa, j’avais peut être la solution. Mon ami Erwan devait venir nous voir, il est guitariste, gaucher, naturiste. Vite je lui laissais un message. Il me répondit dans la foulée : « Panique pas, je prends mon camion et j’arrive, je ne laisserai jamais tomber un gaucher, tu m’entends ? ». Un quart d’heure plus tard, il débarqua au théâtre avec sa Taylor, je fis un rapide essai, hallelujah, j’étais sauvé.
Nous fumes surpris d’avoir autant de monde pour une première au Havre, même que les gens étaient un peu different de d’habitude, beaucoup étaient pieds nus, habillés de sarouels. Tous nos regards se tournèrent vers Ignatus. Avec son air malicieux, il nous avoua qu’on pouvait remercier la Rue Ketanou. Ceux-ci demeuraient introuvables depuis le fameux apéro sur le port, l’équipe du Magic Mirror avait été contraints d’annuler leur show. À l’heure qu’il était, ils étaient quelque part en mer sur un navire de charge et quand ils se réveilleraient, ce serait sûrement en Équateur ou à Panama.
Ainsi s’acheva la tournée de chansons Primeurs. Nous étions heureux et fiers du chemin accompli. Entre larmes et fous rires, nous nous sommes promis de nous revoir très vite, de garder cette petite étincelle de joie qui s’était allumée dès les premiers moments au gite, il y a 15 jours.
Je tiens à remercier chaleureusement Ignatus, pour tout cela, son sens du management et ses contraintes créatives qui nous ont tous bousculés vers les vertes vallées de la félicité collective. Merci à mes compagnons, amis et collègues. Vous me manquez déjà. Merci à Erwan pour ta guitare et ta gentillesse (vous pouvez participer au financement de son prochain EP ici : https://fr.ulule.com/shubni-the-gearing-machine/ ) merci au public de curieux, aux salles partenaires de ce projet de fou. Longue vie à vous et à Chansons Primeurs.
Je vous embrasse, à très vite, Foray
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moitemoite-studio · 5 years ago
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Abel Chéret - 2019
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vroommusiquedujour · 5 years ago
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vroom musique du jour
le 02.07.2019
encore une infolettre express en ce mardi more like mort-di
on speed speed abel chéret - irma
mais je reviens vite ne soyez pas tristes world brain – made u cry
bisous les kids morabeza tobacco – kiss of death
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nouvellesdumaquis · 6 years ago
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Abel Chéret : Calor Humedo
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extrait de l’EP Amour Ultra Chelou
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coffeeplaylist · 10 years ago
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Abel Chéret - L'Amertume
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique. Un pénultième gig à Passais.
Domfront nous offre son soleil matinal en cadeau de départ. Direction Le Havre, l’ultime date de cette tournée Chansons Primeurs. Les visages sont graves et les traits tirés. La nuit a été courte. Hier soir, nous ne voulions pas nous quitter alors nous avons dormi tous ensemble dans la même pièce. La vérité est que nous n’avions pas le choix, il ne restait plus que ce gîte réformé dans les 100 km à la ronde, gardé par un berger de Beauce, ostensiblement en surpoids. De plus, Ignatus connaissait déjà les lieux, pour y être descendu quelques semaines plus tôt, après sa conférence sur les Michel dans la chansons françaises. Il avait adoré l’ambiance champêtre et bucolique de la cuisine au feu de bois, sans télévision, sans wifi et sans 4G, l’odeur des pieds de cochon en gelé et des couvres lit vert pomme en tuft véritable avec motif chenille ondulée. C’est vrai que c’était sympa, notre bande commença à inspecter et photographier chaque recoin de ce curieux endroit, tels des touristes au Machu Picchu, avides de souvenirs atypiques. #instagood #urbexrough #foryou
Après avoir déposé nos affaires, Marjolaine organisa un concours de saut en longueur dans l’immense couloir du 1er étage. Chacun sauta plusieurs fois dans une ambiance de stade, la compétition devint vite âpre, comme si chacun y jouait sa vie. Lorsque nos pieds joints retombaient sur la moquette bleu pétrole, la bâtisse entière tremblait et un rideau de poussière s’abattait joyeusement sur nos épaules. Au 5ème passage, nous étions enfin en retard pour effectuer nos balances. Le parquet ancien commençait à montrer des signes de faiblesse mais personne n’avait encore égalé le record de Marjolaine, un saut de près de 2m exécuté avec grâce et élégance. Nous étions arrivés à la dernière concurrente et dernier espoir d’exploit. Katel s’élança en donnant tout ce qu’il lui restait de rage. Personne ne saura si le record fut battu ou non, puisque nous eûmes la surprise de la voir transpercer brutalement le sol moquetté, dans un bruit sec de fagot qu’on casse, accompagné d’un juron. Cela arrêta net notre compétition. En lieu et place du parquet, il y avait maintenant un grand trou de la forme de Katel d’où s'échappait un nuage de poussière et une odeur de chenil. Nous nous précipitâmes dans les escaliers pour féliciter notre championne, par chance, celle ci avait rebondie sur le beauceron dodu qui montait la garde au rez-de-chaussé. Le chien semblait bien vexé et aboyait comme un bâtard, heureusement Alexis HK lui parla doucement, de sa voix grave et mélodieuse, bientôt celui-ci vint lui lécher le visage abondamment et nous pûmes récupérer Katel, saine et sauve. Il était temps de partir, le concert devait débuter dans 5 minutes.
La salle était déjà pleine lorsque nous arrivâmes. L’équipe du Printemps de la Chanson avait rajouté des rangées de chaises pour les 35% de personnes d’ordinaires contre les concerts, la vaccination et contre le pass sanitaire. Une délégation de France 3 Normandie avait même été dépêché pour réaliser une mini-série documentaire de 3 minutes sur cette incroyable aventure qu’est Chansons Primeurs. Ignatus et oim, devions assurer la première partie avec les chansons que nous avions créé en janvier avec les jeunes de Passais et Céaucé. Comme le prix des places était de 49,99€ avec la carte culture, nous avions perdu une large partie de notre effectif, seuls 8 élèves, plus motivés ou plus fortunés, montèrent avec nous sur scène. Dès le premier morceau, Mc Ignatus transforma cet innocent tour de chant en un open mic bien sale, un genre de battle slam, reggae, ragga, dance hall, crew contre crew. Bientôt, les élèves de 6ème laissèrent tomber leur texte pour invectiver la foule qui répondait par des noms d’oiseaux, avec la syllabe « orn ». Un gros brouillard de weed locale envahissait l’ancien tribunal devenu salle Multiculturelle de Passais-la-Conception, nous enchaînâmes sur nos chansons primeures. On se serait cru dans un planète rap de déglingos avec toutes les stars du pera français. Luciole, championne d’Europe de slam à Aubervilliers, plia le game en rappel, en clashant l’auditoire avec ses rimes en ule. Nous terminâmes la soirée autour d’un alcool local à base de poires fermentées avec notre public, OKLM.
Après deux heures de route et d’anecdotes sur le métier de régisseur son à l'ère du numérique, Patrice et moi, sommes les premiers arrivés au Havre. Il fait super beau comme toujours ici, ça me fait tout bizarre de revenir dans cette ville, même si elle a un peu changé depuis que j’en suis parti en 2005, je retrouve son musc portuaire si particulier qui me plonge déjà dans une douce nostalgie de ces 10 jours passés en compagnie de cette fine équipe de chansons primeurs.
Je vous embrasse bien fort, Foray
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique le jour où le Trianon tangua.
J’ai un peu de retard dans mon journal, car les évènements se sont enchainés à une vitesse folle. Après la date à Sotteville, j’ai dû récupérer ma voiture en catastrophe et me mettre au service de Patrice, notre ingénieur son, qui était finalement toujours là. Il nous avait bien eu en nous annonçant qu’il partait, c’était pour voir si on tenait à lui. C’est un vieux truc de régisseurs son. Ils disent qu’ils partent mais au final ils restent pour voir si leurs artistes sont capables, de surmonter le sentiment d’abandon ou d’exacerber leur rancoeur envers les techniciens intermittents. Dans notre cas, rien de tout cela n’a fonctionné. Néanmoins quel fut notre surprise de voir notre Patrice surgir des coulisses du Trianon, un peu comme dans l’émission « marié au premier regard ».
Cette date à Sotteville les Rouen, fut de l’ordre du magique. Quand nous sommes arrivés, j’avais très peur car je jouais à la maison, devant des personnes que je connaissais bien, qui m’ont beaucoup accompagnées pendant toutes ces années. Comme je suis professionnel je ne laissais rien transparaître. Thierry fut le premier à me griller, il pris mon pouls et lança à la cantonade que j’avais les mains moites, signe d’une défaillance émotionnelle ou de légère anémie. J’avouais effectivement que l’émotion me submergeait et que je tremblais tel Edwy Plenel face aux théories laborieusement d’un copain du ministre de la justice française. Alexis HK me saisit par l’épaule et me tint ce discours; « t’en fais pas ma couille, l’émotion est une chute brusque de la conscience dans le magique, ça va bien se passer». Et il eu bien raison. Ainsi nous fîmes les balances dans une grosse bonne humeur habituelle, emmêlant tous nos câbles jacks, pour n’en former qu’un. Le soir venu, Mc Ignatus comme à son habitude demanda à une personne au hasard de lui donner sa syllabe préf de la langue française. Le choix s’arrêta sur « tè » et nous eûmes aussitôt une salve de 8 mots pour écrire un texte pendant le concert. Tout le monde réussit l’exercice, sauf moi. Je restais taiseux et têtu sur la taie noire de mon lit d'incertitude, cherchant à ouvrir les terroirs de ma bibliothèque secrète, tergiversant entres multitudes de thèmes, à l’infini, mes écris tels des orteils, ne trouvaient que montants de portes dans une nuit de doute. En bref, j’ai préféré écouter les copains chanter. Ce fut doux, chaud et savoureux. Le Public s’est levé, nous avons salué 8 fois avant d’enchaîner tous ensemble une décadente reprise de « je t’aime déjà » de Katel, de plus de 18 minutes sur un accord de Do5, le public en avait visiblement pour son argent, mais en demandait toujours plus! Alors nous avons monté le son. Abel se transforma en Raymond Daniel Manczarek Jr. en dansant tel un aveugle derrière le petit clavier casiotone. Les choeurs d’Alexis, Marjolaine, Luciole et Oré invitaient les spectateurs à se déshabiller langoureusement et entièrement pendant que Katel, Thierry et moi ondulions en rythme sur nos manches. Dans ce tohu-bohu, Guillaume le régisseur de la salle, compris que la situation devenait limite, il n’avait pas vu ça depuis le concert de Kinkéliba au bateau Ivre en 1996. À l’aide de sa vapoteuse, il forma un énorme nuage de fumée gout fruit du dragon afin de nous exfiltrer sans dommage, par la petite porte de derrière. Ignatus démarra le camion, et chacun se rua à l’intérieur dans un sauve qui peut dantesque. Quand à moi, je fus contraint d’aller récupérer Patrice, pris par les démons de la danse transcendantale au milieu de la foule. Ce n’est qu’une fois arrivé à l’hôtel de l’Europe qu’il reprît ses esprits, pour me dire qu’il avait oublié sa clé USB et que le rendez vous pour demain était à 9 heures. J’allais me coucher chez moi, tout chamboulé mais heureux.
ce soir nous jouons à Passais la Conception, au fond de l’Orne. Ignatus et moi sommes attendus de pied ferme par une horde d’enfants prêts à en découdre avec la chanson française.
Je t’embrasse, Foray https://youtu.be/zhR9SecMIwc
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique, jours 6-7 Les coques c’est finie, la limousine aussi.
Dans le camion qui nous mène en Vendée, l’ambiance est au beau fixe. C’est toujours Ignatus qui conduit, Luciole copilote. Sur la banquette du milieu, Katel, Thierry et Oré partagent l’espace avec les 473 bouteilles en verres vides, accumulées pendant notre séjour au gite (cela fait deux jours qu’elles sont dans le camion). Au fond du camtard, Marjolaine, Abel et oim. J’ai un mal de chien à me concentrer pour écrire car on m’a débauché pour jouer (et perdre) à Undercover, un jeu de mensonges et de délations que l’équipe entière de Chansons Primeurs te recommande.
Hier soir nous avons joué dans un cinéma, à Challonnes ! C’était la troisième date de la tournée et c’était très bien. La salle archie pleine, un public de fans hardcore de chansons, autant vous dire qu’on avait un peu la pression. Perso la veille, j’avais abusé des coquillages. Donc j’étais pas au top, mais comme je suis professionnel je n’ai rien laissé paraitre, jusqu’à ce qu’on descende dans les loges. Jusqu’ici nos loges avaient été plutôt confortables et on s’habitue vite au luxe. Là, nous étions retournés aux sources de la chanson française réaliste; une loge en sous sol de 9m2 pour tout le monde, avec un coin toilette, dans un coin. C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi le début de mes tourments. Cette date aura néanmoins eu le mérite de faire tomber les dernières barrières de convenances morales entre nous. Tout le monde semblait très détendu, thé et café, fruits secs et petit beurre. Sur ma paillasse un peu en retrait, je faisais mine de garder un peu de dignité. Au bout de deux heures, voyant que je n’avais toujours pas sorti la moindre blague, Thierry s’approcha de moi et ne mit pas longtemps avant d’établir son diagnostique. Très vite, il me transporta au toilette, établit un périmètre de sécurité entre le reste de l’équipe et moi à l’aide d'un simple porte manteau en fonte. Avec quelques volontaires, il monta une chorale de reprise de chansons d’Yves Montant, afin de détourner l’attention. Les Feuilles Mortes servent à ça dans le métier (note pour plus tard). Après ça, plus rien ne pourra nous arriver.
L’autre fait marquant de cette soirée restera le poème d’Abel sur Mimi mathy, à chaque fois que j’y repense j’ai des étoiles dans le coeur.
Aujourd'hui, c’était dimanche et l’horaire du concert fut adaptée en conséquence. Ignatus nous fit faire un détour le matin dans la campagne, il avait repéré une voiture sur le bon coin et avait donné rendez vous à son propriétaire vers 12H. Nous étions arriver en avance, comme ça il aurait notre avis avant de craquer la subvention de l'Adami. C’était une putain de limousine américaine et c’était trop la classe. Apparemment elle n’était pas si chère, car il y avait quelques travaux à prévoir. Perso j’en avais jamais vu d’aussi près et d’aussi imposante. Ça nous a tous rendu fous et nous nous sommes rués dessus, tels des enfants à hauts potentiels. Katel était déjà grimpée sur le capot du véhicule en sautant à pieds joints quand Abel aidé d’un gourdin, s’occupa de la carrosserie et des rétroviseurs. Luciole, Oré et Thierry avait entrepris un caillassage méticuleux des larges vitres tintées. Marjolaine et moi pendant ce temps, alimentions nos comptes tik tok respectifs de courtes vidéos de ce joyeux fatras. Katel qui avait pris de l’assurance, s’élança sur le toit en vinyle vermoulu, au deuxième saut nous eûmes la surprise de la voir disparaître brutalement à l’intérieur du large habitacle, dans un bruit sourd et étouffé, accompagné d’un juron. Cela nous arrêta dans nos pérégrinations destructrices. En lieu et place du toit il y avait maintenant un grand trou de la forme de Katel d’où s'échappait un nuages de poussière. Après quelques minutes d'incertitude, nous la vîmes sortir d’une des portes arrières, l’air de rien dans un semblant de dignité relative. D’un commun accord nous décidâmes de quitter les lieux au plus vite, derechef Ignatus n’était plus interessé par l’engin ni même par une éventuelle rencontre avec le propriétaire.
Nous arrivâmes au théâtre du Marais vers 13h où nous attendait Patrice, Alexis HK et sa famille et même le fils d’Ignatus; grand fan de chanson française. Patrice avait déjà calé son système, mis la table et ouvert les huitres qu’il avait péché la veille. Cette date avait le goût d’une douce réunion dominicale, loin des fracas du monde. Nous fêtions avec émotion la dernière de Patrice, la semaine prochaine, il sera en tournée avec Macfly et Carlito. Même si on ne comprend pas totalement sa décision on comprend quand même un peu. C’est le jeu, comme dirait Thierry, mais à la fin il faut toujours que le public ressorte gagnant.
Plus que 2 heures de route et nous arriverons à Paris. Demain c’est off. Je retourne à Rouen où j’attendrai mes compagnons pour la prochaine date, mardi 15 mars au Trianon Transatlantique. Je me suis un peu avancé en annonçant que la salle serait blindée, le Trianon c’est le Maracana de la chanson, chaque concert y est intense et décisif.
je t’embrasse, Foray
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique Jour 5 Pornichet, le jour où j’ai rencontré Gérard.
Il est 10h, je sors de ma douche. Il fait beau, il n’y a pas un bruit, tout est calme. Trop calme. Comme si j’étais seul au monde dans ce gîte de campagne. Je ne vais pas commencer à paniquer. Ça ne peut pas arriver deux fois de suite. Hier, En bon manageur, Ignatus, nous avait donné rendez vous à 12h, pour un départ à 12h02. Tous le monde se dépêcha de monter dans le minibus, fissa. j’avais eu vent de l’info, dans ma tête, j'avais largement le temps de me préparer, me faire un café, passer aux toilettes, consulter les résultats de la ligue des champions, me couper les ongles, mettre mes lentilles de contact, faire une story sur instagram avec le filtre retordust. Quand j’eus fini toutes ces taches, je trouvais la porte d’entrée close et au même moment j’entendis un bruit de moteur et de pneu, typiquement le genre de bruit qui vous évoque un départ de véhicule. J’eus beau taper aux carreaux de la fenêtre avec l'ardeur du désespoir, le camion disparaissait de mon champs de vision. J’avais de nouveau 3 ans, perdu dans les rayons du Mammouth de Dieppe. Comme à l’époque, j’adoptais la position de l’auto-persuasion; quelqu’un allait s’en rendre compte, un bon samaritain viendrait me chercher, et même si ma mère avant mis 6 mois; elle était quand même revenue. Sauf que 20 minutes plus tard, j’étais toujours assis dans le canap du salon à attendre. Impossible de joindre mes camarades par téléphone, pas de réseaux, pas d'électricité non plus, une petit bille d’anxiété commença à rouler dans mon flipper interne. Un moment donné la réalité vous rattrape, fatalement. Ils m’ont clairement oublié, ils ne reviendront pas et je suis enfermé dans ce gite avec mes démons. Comme je ne suis pas du style à me laisser abattre, vers 16h, j’entrepris une évasion. Après avoir envoyé la télé, la table basse et divers bibelots, dont un tableau représentant un paysage abstrait, la baie vitrée finie par céder sous l’étreinte du billard, devenu le belier de la liberté. Vite je pris mes jambes à mon coups à travers champs, la position du soleil m’indiquait le chemin à suivre, le nord ouest. Après 28 kilomètres de trek, de course effrénée, mon corps d’athlète commençait à montrer des signes de lassitude, il avait beaucoup plu, la terre était lourde et collait à mes docks. Plus j’avançais plus je m’embourbais dans la glaise et l’enfer des plaines de Saint Michel en Retz. Enfin j’atteignis les côtes de saint Michel Chef Chef. Pas de chance la mer était démontée, mais c’était le chemin le plus court pour regagner Pornichet et arriver dans les temps pour le début du show. À peine avais-je mis les pieds dans l’eau et fendu les flots, que je vis arriver un miracle sous la forme d’un jet ski à toute balle, en ma direction. C’était Alexis HK qui venait à mon secours, il faut savoir qu’il effectuait la tournée chansons primeurs en jet Ski, c’était plus pratique pour lui et lui permettait d’éviter les bouchons sur la rocades est de Nantes. Il me tendit sa main et me sorti victorieusement de l’océan. Il m’avait retrouvé grâce à un coup de chance me dit-il. Parfois, il faut savoir compter sur sa bonne étoile. Là dessus, il me tendit mon paquet de tabac qui m’avait subtilisé par inadvertance la veuille à Nantes; on peut dire tout ce qu’on veut de lui, mais soulignons au passage son honnêteté. Nous sommes arrivés à Pornichet sous les coups de 17h15. Direct, Alexis me retaxa une clope pour fêter ça avant de partir faire sa balance. Quand à moi, j’avais froid et je n’avais rien à faire puisqu’Ignatus m’avait déjà remplacé. Il avait une fois de plus chercher dans son répertoire de chanteuses française et appelé sans hésitation Zizi Jeanmaire qui se délecta d’interpréter au plus juste ma chanson sur le rough sex. La soirée fut une réussite totale, le public se leva, non sans mal, au bout de 3 heures et demie de concert (en comptant la 1ere partie d’Ignatus de 2heures 58). Gérard le directeur, invita les 350 personnes à vider le bar du Quai des Arts.
Nous sommes rentrés bien tard, heureux d’être ensemble dans un camion. Aujourd'hui nous jouons à Challonnes pour Villages en scène, et on me dit que c’est complet. La vie, parfois, nous fait un cadeau, il faut juste savoir tendre la main et l’accepter de bon coeur.
Je vous embrasse, Foray (Ci-joint une photo de régisseur son)
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forayoff · 3 years ago
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Journal de la revanche pornographique Jour 2, 3, 4. Les matins et les après-midis se sont suivies à un rythme de malade ici. Ça fait deux jours que je n’ai pas eu le temps de regarder mon téléphone et mes nombreuses notifications. J’ai loupé une vente flashs de turbo aspirateurs 10000gigawatts et un lot de 23 verrines sur le bon coin. Et je ne parle même pas de l’actu; si ça se tombe les blindés russes sont à deux jours de Strasbourg... Ici, on se croirait à l’abris, entouré de passionnés, qui s’oublient dans le travail. Je vais me paraphraser, mais ça fait du bien. Ma grand mère alzheimer disait toujours; l’oublie c’est la vie. Mémé; j’ai carrément oublié d’écrire mon journal. Mardi, Mc Ignatus, la mort dans l’âme, nous annonca qu'il était contraint d’annuler la sortie poney, il pleuvait trop et c’est bien connu, le poney et l’eau ne sont pas compatibles (d’où l’odeur du poney). Un grand ouf de soulagement muet et collectif parcouru la table du petit déjeuner. Il faut dire que cette activité était retenue sur les salaires des 6 premières dates. Qu’à cela ne tienne, de nouvelles contraintes d’écritures nous furent proposées à la place; les syllabes rebondissantes, l'abstraction, les anaphores, l'interdiction de faire allusion à Alain Souchon. De nombreuses chansons ont vu le jour de cette manière, parfois facilement, parfois dans la douleur. Mais toujours dans la bonne humeur. Dans cette folle entreprise, c’est Thierry qui s’en sortait le mieux. En général, au bout de 5 minutes, il ouvrait la porte de sa chambre, paradait dans le salon carnet à la main et sourire aux lèvres. Encore un tube, encore un tube, qui veut mon tube, chantonnait-il. Mercredi à 10 heures, il en était à 21 hits. Les bras m’en tombaient, je n’étais pas le seul. Un subtil mélange d’admiration et d’envie se propageait sournoisement au sein de l’équipe, réveillant nos bas et vils instincts d’animaux sauvages. En bon chef d’équipe, Ignatus décréta de ne garder que les chansons de Thierry, les autres avaient leurs qualités intrinsèques, un charme enfantin et prosaique, mais elles n’avaient pas le supplément d’âmes, la fougue, le iench, la hargne, le velour, la sensibilité de l’enfant des Neiges (du Havre). Comme personne n’osa vraiment protester, la décision fut actée hunanimement par nos deux compères. Le mercredi après midi, fut consacré au partage, chacun passait de chambres en chambres, faisant vibrer cordes et organes à l’unisson, voir à la tierce. En fin de journée, Ignatus poussa le billard et les canapés pour créer un espace de filage digne de ce nom, Stephanie avait préparé un délicieux buffet de saveurs printanières, ainsi nous avons méthodiquement enchainé les chansons pour le premier gig à Nantes. Et quel concert ce fut ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas vibrer comme cela sur scène, avec mes bas noirs et mon long manteau de biche, revoir un public, partager les émotions du moment avec mes nouveaux camarades. Une foule ivre de curiosité nous attendait à la Bouche d’air. Afin d’attendrir les âmes, Alexis HK improvisa un long brulot antimillitariste de 45 secondes en préambule, le public se leva en lui jetant des feuilles de mâches, une tradition nantaise en signe d’approbation aux propos tenus. Ignatus lui repris le mic et lui fit signe d’aller s’assoir avec nous autres. Il descendit alors dans la fosse pour faire ce qu’il appelle la pêche aux mots. Il lui en fallait 8 avec la syllabe "mo". Ces 8 mots nous serviraient pour écrire d’autres chansons pendant le concert. Un genre de mise en abîme de l’idée même de la société et du spectacle vivant, un grand 8 scénique jubilatoire. Ainsi le concert fut ponctué de quelques saillies impromptues; Abel Chéret fit rimer hémoglobine et prostaglandine, Oré fit un poème sur la capillarité des playmobils, Luciole un slam sur la monnaie moldave, Thierry quand à lui, avait réussi l’exploit d’écrire une psalmodie en 8 motets qui mobilisaient 8 moments d’émotions au moyen âge en Moselle. succès de ouf. Le voyage était total, le public ravi et nous aussi. Aujourd'hui, nous sommes plus relax, mais
pas trop, j’ai encore beaucoup de travail de répétition, d’habitude je mets au moins deux ans avant de maitriser un texte. #petiteangoisse Nous sommes attendus au quai des Arts de Pornichet pour le deuxième concert de la tournée. Je t'embrasse, Foray
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forayoff · 3 years ago
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Dimanche 8 mars. Quelque part sur la route. Journal de la revanche Pornographique.
Il fait beau froid et sec sur l’autoroute qui nous mène à Nantes. Cela faisait un bail, une éternité : Nous partons en tournée! Alors non je ne parle pas de moi à la 3eme personne du pluriel mais oui je ne suis pas tout seul dans ce camion. Je fais partie de l’équipe de chansons primeurs. Je suis à l’avant du camion, à la place du mort ou du copilote, je m’occupe de l’autoradio. C’est Ignatus qui conduit, tel Hannibal dans l’agence tous risques, il fixe l’horizon avec un air sérieux et concentré. C’est lui qui est à l’origine du projet Chansons Primeurs, chaque année depuis 13 ans, il réunit 8 artistes de la chanson, une à deux fois par an, dans le but de les mener aux bouts du bord de leurs retranchements d’artiste. C’est un gros projet, à mi chemin entre les anges de la télé réalité et top chef : enfermé dans la même pièce, pendant 3 jours, ils doivent écrire et composer la bagatelle de 15 chansons, avec leur tripes, afin de partir les jouer sur scène dès le 4ème jour. Dans cette aventure chaque participant devra puiser au plus profond de son être, un flot de verve et l’abnégation divine pour réussir ce challenge collectif. À la fin, un.e seul.e d’entre eux survivra et touchera l’intégralité des droits sacem générés par l’exploitation capitaliste des 15 chansons ( #truestorie #storietelling)
Pour l’instant tout à l’air de bien se passer, Katel et Luciole sont assises sur les banquettes de la première rangée, tandis qu’Oré et Abel Cheret se trouvent sur celle du fond. L’ambiance est plutôt détente, discussions diverses et posay, on a même eu un bref échange sur Grand Corps malade. On apprend à se connaître en mangeant des m&ms. Ça commence toujours comme ça. La cacahouète a cette vertu de créer du lien social en très peu de temps. C’est une technique de management usitée par les plus grands groupes, de Dire Strait à Renaud, en passant par Danone et Orange (info à vérifier). On se dit que c’est dommage qu’Emmanuel Macron n’en ai pas rapporté à Vladimir Poutine lors de leur dernière entrevue. On serait peut être moins angoissé à l’heure actuelle. En tout cas, j’ai hâte de commencer le travail avec mes nouveaux camarades. Nous venons d’arriver au gîte, où nous attendait déjà Marjolaine Piémont, elle aussi participante en lieu et place de Colline Rio, qui a été contraint d’annuler sa participation au dernier moment (get well soon Colline). À l’intérieur, il y a un grand salon avec un billard et plein de tables. On attend Thierry Chazelle, qui ne doit pas tarder à nous rejoindre. Nous serons presque au complet, Alexis HK nous rejoindra demain, après sa compétition annuelle de lancé de nains.
Si tu veux venir nous voir voici les infos ;
10 mars à La Bouche d’Air (Nantes) 11 mars Quai des arts (Pornichet), 12 mars Villages en scène (Chalonnes-sur-Loire) 13 mars Théâtre Le Marais (Challans), 15 mars le Trianon Transatlantique (Sotteville-les-Rouen), 16 mars Festival Le Printemps de la Chanson (Passais-la-conception, Orne), 17 mars Théâtre de l’Hôtel de Ville (Le Havre, TBC) Avec Alexis HK, KATEL, Abel Chéret , Oré, Luciole, Marjolaine Piémont (Page officielle) et Thierry Chazelle Lili Cros & Thierry Chazelle
A très vite Foray
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moitemoite-studio · 5 years ago
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Abel Chéret - 2019
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moitemoite-studio · 5 years ago
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Music Video for Abel Chéret - 2019
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