#- Elles tapinent
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Un monsieur prend un taxi avec un petit garçon. Sur le parcours, le véhicule emprunte une rue mal famée tout au long de laquelle des prostituées arpentent le trottoir. - Qui c'est, les dames ? demande le gamin. - Je ne sais pas, répond le père gêné. Je ne les connais pas... - Ce sont des putains, dit le chauffeur. - Qu'est-ce qu'elles font là, les putains ? - Elles tapinent, dit le chauffeur. - Ça veut dire qu'elles attendent leur mari... ajoute précipitamment le père. - Ah ! Elles ont un mari ? - Elles en ont même plusieurs par jour, ricane le chauffeur. - Alors, si elles ont beaucoup de maris, elles ont beaucoup d'enfants. Dis, papa, qu'est-ce qu'ils font quand ils sont grands, les enfants de putains ? - Ils deviennent chauffeurs de taxi, mon chéri.
#- Qui c'est#les dames ? demande le gamin.#- Je ne sais pas#répond le père gêné. Je ne les connais pas...#- Ce sont des putains#dit le chauffeur.#- Qu'est-ce qu'elles font là#les putains ?#- Elles tapinent#- Ah ! Elles ont un mari ?#- Elles en ont même plusieurs par jour#ricane le chauffeur.#- Alors#si elles ont beaucoup de maris#elles ont beaucoup d'enfants. Dis#papa#qu'est-ce qu'ils font quand ils sont grands#les enfants de putains ?#- Ils deviennent chauffeurs de taxi#mon chéri.
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Delon nous a quitté dimanche dernier. Fin de bobine.
La salle s’éclaire, les yeux piquent, les assises se rabattent sèchement sur les dossiers, les gens piétinent vers la sortie. Le bel Alain s’en est allé pour de bon, lui qui – semble-t-il – avait déjà quitté le monde sensé, laissant ses glorieux enfants se déchirer autour d’un terril d’or.
Journalistes, politiques, pipoles et piplettes : ils n’ont tous que des superlatifs à la bouche. Machin y va de son “c’était le dernier monstre sacré”, Bidule nous rappelle que “c’était un vrai prince”. La presse idiote rivalise en putasserie unière, à qui la plus belle photo, à qui le plus pathétique titre en guimauve pur sucre.
Mais moi je me souviens, bande de hyènes. J’ai rien oublié du tout. Je me rappelle bien de la ringardisation à marche forcée du ci-devant Delon Alain, coupable de choix politiques impardonnables. Fallait les voir se pincer le nez, les tenanciers de ce merdique show-biz gavé de thunes. Tu citais Delon et voilà qu’ils avaient grave la gerbe, ces gauchistes gueulards et ces soixante-huitards pédos. Beuark ! Macho réac ! Machine à cash ! Vieux beau qui s’accroche ! Tout le catalogue des amabilités en travers de sa belle gueule, le Delon. Ah ça oui, fallait les voir tortiller du cul quand on leur faisait remarquer que son fric, lui, il allait le chercher à Caracas et à Kyoto en vendant des clopes et du cognac pendant qu’eux tapinaient sous les lambris des ministères comme des putes de chantier pour se gaver d’argent public. Et pour quoi faire ? Des films de merde labellisés gauche-xanax où des couples idiots s’engueulent à la cuisine pour des histoires d’adultère foireux tristes à mourir.
Je n’ai jamais pris Delon très au sérieux. Ça n’était pas un vrai soldat, pas complètement un tapin, plutôt un assez mauvais comédien... mais quel acteur ! Quel talent, le félin ! Au-delà de sa belle gueule, il y avait son charme infini de scorpion astralement pur : intransigeant, égocentré, jaloux, lumineux, charmeur, menteur. Elles ont été quelques-unes à y laisser des larmes. Et pas qu’un peu : par bonbonnes entières ! Mais lui s’en foutait. Il aimait, il vivait, il partait. C’est comme ça qu’il les a tous et toutes bluffé(e)s pendant plus de quatre-vingt ans. Au final, c’est la caméra qui l’a le mieux aimé. Cinégénique à en crever, le bonhomme. Pas un angle, pas une ombre pour nuire à sa beauté solaire – ce qui est le comble pour un aussi ténébreux Narcisse.
Tous les plans qui éclairent Delon sont une ode à la masculinité. Même avec un imper trop grand et un bitos rivé sur le crâne, il est crédible. Je veux bien croire qu’il y en a quelques-uns que ça a vraiment du faire bisquer, dans le métier.
Avez-vous remarqué que “masculinité” lui va bien mieux que “virilité” ? Je dis cela parce que Delon n’inspirait pas le cul – il n’y avait rien chez lui de léger en bagatelle ou d’ostentatoire en braguette. C’était un dominateur silencieux, une emprise, un orage. Les femmes – et surtout les plus inaccessibles d’entre elles – ne s’y trompaient pas. Elles cédaient et lui, tranquillement, disposait. Avec tact et élégance sans doute, en tout cas jusqu’à son départ.
Et le voilà parti pour de bon. Un de plus, un de moins, peut-être le dernier. En tout cas, c’est bien raccord avec cette époque qu’il vomissait, à juste titre.
J.-M. M.
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Delon nous a quitté dimanche dernier. Fin de bobine.
La salle s’éclaire, les yeux piquent, les assises se rabattent sèchement sur les dossiers, les gens piétinent vers la sortie. Le bel Alain s’en est allé pour de bon, lui qui – semble-t-il – avait déjà quitté le monde sensé, laissant ses glorieux enfants se déchirer autour d’un terril d’or.
Journalistes, politiques, pipoles et piplettes : ils n’ont tous que des superlatifs à la bouche. Machin y va de son “c’était le dernier monstre sacré”, Bidule nous rappelle que “c’était un vrai prince”. La presse idiote rivalise en putasserie unière, à qui la plus belle photo, à qui le plus pathétique titre en guimauve pur sucre.
Mais moi je me souviens, bande de hyènes. J’ai rien oublié du tout. Je me rappelle bien de la ringardisation à marche forcée du ci-devant Delon Alain, coupable de choix politiques impardonnables. Fallait les voir se pincer le nez, les tenanciers de ce merdique show-biz gavé de thunes. Tu citais Delon et voilà qu’ils avaient grave la gerbe, ces gauchistes gueulards et ces soixante-huitards pédos. Beuark ! Macho réac ! Machine à cash ! Vieux beau qui s’accroche ! Tout le catalogue des amabilités en travers de sa belle gueule, le Delon. Ah ça oui, fallait les voir tortiller du cul quand on leur faisait remarquer que son fric, lui, il allait le chercher à Caracas et à Kyoto en vendant des clopes et du cognac pendant qu’eux tapinaient sous les lambris des ministères comme des putes de chantier pour se gaver d’argent public. Et pour quoi faire ? Des films de merde labellisés gauche-xanax où des couples idiots s’engueulent à la cuisine pour des histoires d’adultère foireux tristes à mourir.
Je n’ai jamais pris Delon très au sérieux. Ça n’était pas un vrai soldat, pas complètement un tapin, plutôt un assez mauvais comédien… mais quel acteur ! Quel talent, le félin ! Au-delà de sa belle gueule, il y avait son charme infini de scorpion astralement pur : intransigeant, égocentré, jaloux, lumineux, charmeur, menteur. Elles ont été quelques-unes à y laisser des larmes. Et pas qu’un peu : par bonbonnes entières ! Mais lui s’en foutait. Il aimait, il vivait, il partait. C’est comme ça qu’il les a tous et toutes bluffé(e)s pendant plus de quatre-vingt ans. Au final, c’est la caméra qui l’a le mieux aimé. Cinégénique à en crever, le bonhomme. Pas un angle, pas une ombre pour nuire à sa beauté solaire – ce qui est le comble pour un aussi ténébreux Narcisse.
Tous les plans qui éclairent Delon sont une ode à la masculinité. Même avec un imper trop grand et un bitos rivé sur le crâne, il est crédible. Je veux bien croire qu’il y en a quelques-uns que ça a vraiment du faire bisquer, dans le métier.
Avez-vous remarqué que “masculinité” lui va bien mieux que “virilité” ? Je dis cela parce que Delon n’inspirait pas le cul – il n’y avait rien chez lui de léger en bagatelle ou d’ostentatoire en braguette. C’était un dominateur silencieux, une emprise, un orage. Les femmes – et surtout les plus inaccessibles d’entre elles – ne s’y trompaient pas. Elles cédaient et lui, tranquillement, disposait. Avec tact et élégance sans doute, en tout cas jusqu’à son départ.
Et le voilà parti pour de bon. Un de plus, un de moins, peut-être le dernier. En tout cas, c’est bien raccord avec cette époque qu’il vomissait, à juste titre.
J.-M. M.
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The Heart is Deceitful above all Things // Le Livre de Jérémie
Asia Argento
U.S / 2004 / 98 min
Dans cette vision magnifiquement cauchemardesque de l'apocalypse américaine, un lien entre une mère détraquée et son fils martyrisé doit survivre malgré tout.
L'adaptation d'Asia Argento du recueil de nouvelles de JT Leroy, "The Heart Is Deceitful Above All Things ", est une mise en scène déchirante d'un conte sur la maltraitance des enfants, peu importe s’il s’agit d’une imposture autobiographique, et quelle que soit l'identité frauduleuse de son auteur JT Leroy ; Jeremiah Terminator LeRoy, un personnage littéraire créé dans les années 1990 par l'écrivaine américaine Laura Albert.
En tissant une intrigue à partir de ses deux livres, "Sarah" et "The Heart Is Deceitful…", Asia Argento relaie l'histoire de l'orphelin Jérémie (Jimmy Bennett/Cole Sprouse), que sa mère, Sarah, (Asia Argento) abandonne alors qu'il venait de naître, pour partir errer sur les routes de Virginie Occidentale, les mêmes que celles de la métamphétamine, pour laquelle elle tapine au hasard des parkings des aires de repos pour camionneurs et autres créatures du bitume. Le ciel n’est jamais bleu, la lumière grise, la seule végétation qui apparait dans le film se restreint à des carrées de gazon jaunies, sur lesquels gisent capotes et lézards morts.
Les années passent, Sarah revient plus défoncée et véreuse que jamais, pour arracher Jérémie à une famille d'accueil pourtant si stable … S’en suit pour l’enfant, une effroyable descente dans le caniveau croupi, sur ce torrent de matière fécale se reflète les visions abominables issues du cerveau lymphatique de Sarah.
Sarah tente pathétiquement de materner Jérémie qui vient d’avoir sept ans ; entre les clubs de strip-tease, les planques de trafiquants, plates-formes et Hot Rods, ces endroits que sa mère et lui appellent "chez eux". Alors qu’il se développe comme il peut, sa psychologie sexuelle de tendance sadomasochiste évolue prématurément elle aussi. Cela à la suite d'une expérience des plus marquantes, transmise par des hommes qui le violent et le battent, et une mère dont le travail de prostituée semble l’obliger à le travestir, pour le faire passer pour sa sœur cadette.
Tout allait pour le pire, et finalement Sarah abandonne Jérémie à nouveau pour partir en Lune de miel l’espace d’un week-end ; en fait une absence totale de 3 ans, durant lesquelles Jérémie reste seul, livré à lui-même. Ceci sans compter l’arrivée d’un grand-père totalement azimuté et psychiquement zélé (incarné par Peter Fonda) qui prend la garde temporaire de Jérémie.
Aussitôt de retour auprès de son fils, aussitôt de retour sur la route ("Tu te rappelles à quel point nous nous amusions?", dit-elle)
Jérémie, a 11 ans, il fait désormais l'expérience directe de la vie de sa mère. La prostitution d’autoroute, sa chaîne de petits amis de basse vie et son abandon à la folie psychotique, l’âme dévastée par la rue et la meth. Étrangement à ce moment du film, le spectateur commence à s'interroger sur la rébellion sévère de Sarah, sentant que la prostituée punk de 23 ans pourrait être un bien meilleur parent qu'il l'imagine pour Jérémie, simplement parce qu'elle l'aime.
NON.
Ceux qui aiment leur cinéma amusant, ou du moins édifiant, n'apprécieront probablement pas The Heart is Deceitful Above All Things - mais quiconque est en contact avec son misérabilisme intérieur trouvera beaucoup à savourer dans cet examen sans compromis et implacablement pessimiste d'un lien entre la mère et le fils qu'aucune quantité de négligence, d'abus ou de folie ne peut effacer. Comme Dorothy dans Le Magicien d'Oz, Jérémie entreprend un voyage étrange et psychédélique à travers le miroir des backwaters pauvres du sud de l'Amérique, et pour correspondre à la perspective de ce petit garçon confus, parfois en état d'ébriété, Asia Argento propose une gamme désorientée mais indéniablement magnifique, de caméras biaisées par des angles inconfortables, et autres sursauts visuels hallucinatoires ( dont cette animation en volume, avec : « Le petit oiseau de proie en argile et le petit morceau de charbon qui pleure du sang" je crois).
Filmé par Eric Alan Edwards (Kids, My Own Private Idaho), et avec une bande originale comprenant Sonic Youth, Subhumans, Billy Corgan et : Hasil Adkins qui fait aussi une apparition décalée presque évidente, dans laquelle il joue de l’Orgue de Barbarie dans la rue, le film a un attrait torride et sudiste similaire à celui des livres de Leroy. Les caméos de Winona Ryder et Marilyn Manson, ou encore de Lydia Lunch incarnant une Assistante sociale, ajoutent une puissance Folk Punk authentiquement Américaine.
Asia Argento reste sexy tant bien que mal, car il s'agit tout de même de l’histoire réelle cette fois-ci d’une jeune actrice, fille d'un célèbre réalisateur européen, qui s'installe à Hollywood, où elle se trouve prise dans une spirale infernale de romances ratées et de toxicomanie renforcée. Autant que celle d’une malformation sociale de l'identité sexuelle d'un garçon. Fictive ou pas … "The Heart is Deceitful Above All Things" est une interprétation sincère et stylisée d'une histoire terriblement réaliste.
MAIS.
POUR CEUX QUI EN VOUDRAIENT UN PEU PLUS :
Asia Argento, elle-même résidente de Los Angeles et fille de l'auteur Italien Dario Argento, avait déjà clairement présenté avec "Scarlet Diva" une carte de visite très personnelle - et sa présence dans le rôle principal ne faisait que renforcer l'impression d'autobiographie. Pour son deuxième long métrage, elle s'en tient à une autre autobiographie (en quelque sorte), bien que cette fois ce ne soit pas la sienne. Le titre peut provenir de Jérémie 17: 9, "The Heart Is Deceitful Above All Things " est adapté d'un tout autre livre de Jérémie - le roman (soi-disant) autobiographique de J. (Jérémie) T. Leroy. Si Argento s'est de nouveau approprié le rôle principal de son film, il est peu probable que les critiques l'accusent cette fois, comme certains l'ont fait avec Scarlet Diva, de narcissisme complaisant, car il serait difficile d'imaginer un rôle aussi peu flatteur et repoussant que celui de Sarah.
Les critiques sont extrêmement partagées, virulentes, voir même hargneuses concernant cet étrange objet d’Art et de provocation.
D’un point de vue haineux et réactionnaire mais objectif : Ce film est dépourvu de valeur morale, et encore moins "rédemptrice". Ce film délétère mérite des points thématiques négatifs.
L'éducation de Jimmy Bennett a dû être sérieusement pernicieuse pour que ses parents lui permettent de participer à cette adaptation digne d’un bouquin de Peter Sotos, puis lui permettent de rester en contact avec la Femme responsable de cette exploitation ultime.
En un mot, l'histoire célèbre la maltraitance des enfants sous une myriade de formes. Sarah fait de Jérémie ainsi que de son public, des captifs. Nous assistons impuissants à la destruction psychique réelle du garçon, et le regardons fumer, boire, se droguer et avoir des relations sexuelles avec des inconnus lorsqu'il n'est pas torturé.
La photographie comprend de nombreux clichés d'Argento à quatre pattes en train de pousser son cul vers l’objectif de la caméra, comme si elle le considérait comme son meilleur atout.
Jimmy Bennett a l'air effrayé, triste et finalement engourdi tout au long de sa partie du film. Heureusement, lorsque sa partition est terminée, il est remplacé par deux jumeaux plus âgés après qu'un homme n'ait viole son personnage.
La scène de viol est peut-être la partie la plus tordue du film, avec Asia Argento intervenant dans le fantasme de Jérémie se substituant à Sarah. Quoi ? Vous ne pensiez pas un instant qu'il y aurait une scène de cul dans son film sans qu'elle y participe elle-même ?
Bref ...
Il vous reste maintenant 97 minutes de film montrant à quel point Asia Argento peut être à la fois grossière, cruelle et salope. A la fois sexy, intelligente, et talentueuse.
Bonne s��ance
Le film ICI
( SOUS-TITRES EN ANGLAIS UNIQUEMENT ; j’ai tout de même ajouté au dossier un fichier .srt Français au time code légèrement décalé, il suffit juste de le synchronisé vous-même )
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Rien à faire
J' n’ai plus qu’ça à faire
Vous écrire un poème
Car oui, tous, je vous aime
Même si je vous pompe l’air
Mon amour mon idole
A disparu depuis trois jours
Et depuis je pleure d’amour
D’amours perdues
Car lui me pardonnait tout :
On était comme deux gars
Qui s’égaient, se respectent
Qui s’égarent, mais qui reviennent Il partait tous les soirs chasser
Il rentrait tous les matins se poser
Sur mon lit, sur mes pieds,
Après une nuit d’amour
Bah faut bien que les corps exultent
C’est le sort de nos corps en tumultes
Il me regardait, lui le seul
Sans jugement tel que le font les humains
Vous comprenez ça, bordel, putain
Regardant profond dans mes yeux
T’as fait quoi, toi, t’as branlé
Ou bien t’as sucé ton dernier copain
Et alors, on s’en fout
Nous deux on vit la vie sans garde-fou
Mon chat ainsi est parti
La famille se fout d’moi
Me rassure et me susurre
Des mots réconfortants
Mais pas bien bandants
Mais j’en ai rien à battre
Dans la vie faut combattre
Depuis des jours un aigle tourne
Par-dessus les toits
Tout là-haut dans le ciel qu’on voit
Pour les personnes sans aucun émois
Sauf juste pour moi, je le sais, tout ça
C’est pas facile la vie d’un chat
À la montagne, les gars
Bien rare qu’ils meurent
Gras dans un canapé
À relooker la télé
Mais moi j’en ai rien à branler
Lui c’était mon pote
Mon ami
Mon copain
On était en cheviotte
Et oui, pardi
Depuis qu’on faisait le tapin
Se vautrant nus dans la laine
Jusqu’à perdre haleine
Devant le feu tout l’hiver
Dans l’herbe tout l’été.
Puis on m’a dit
C’est ainsi, c’est la vie
Combien d’oiseaux il a bouffé
Ton chat c’est un tueur
Npq la belle affaire
J’l’em. la douairière
Qu’a proféré ça gratos
Combien de poulets elle a gobé
Dans sa vie bien planquée
J’aurais ri d’imaginer un os
Leur coincer le gosier
Aux donneurs de leçons
Qui n'sont jamais que d'vieux cons
Mon chat tout maigre
S’offrait juste un rouge-gorge
Une fois l’an à l’automne
Avant l’hiver quand ils migrent
Pour fuir notre givre
C’est août mais mon cœur est en hiver
Je suis pareil un vieux con en somme
Qui pleure quand il est seul
Sans toi je suis trop seul
Mon confident
Mon amour
Mon pote
Mon ami
C’est une vacherie l’amour
Quand parti en ribotte
Lui, celui
Qu’on adore est parti.
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Manu dans l'cul.
Et Manu viens chez moi voir un peu la galère
De ceux qui meurent de froid, de ceux qui puent la bière
Qu'on offre à son frangin dès les premiers du mois
Et tant pis si les sous tiennent pas jusqu'au trois
Et Manu ferme-la quand tu prends tes grands airs
Tes airs de petit bourgeois qui chie sur l'populaire
Avec ta gueule de petit roi, ta gueule de princière
Qui ferait mieux d'retourner sous les jupons d'sa mère
Et Manu rentre chez toi et remballe tes cent balles
T'as mal compris je crois sur la place de l'Étoile
Les mots qu'j'avais tagués, comme un idéal
Aller chiale pas Manu, ça t'a coûté que dalle
Ouais Manu rentre chez toi, puis va baiser ta vieille
La France en a assez d'être baisée sans oseille
Puis ça fait tellement d'temps, qu'elle a fait le tapin
Que mon pote, l'addition va chiffrer c'est certain
Et Manu casse-toi de là, va pomper financière
Il est temps d'arrêter d'gratter les populaires
Va demander à Total, de payer pour la Terre
Tu verras ça fera pas chialer dans les chaumières
Ouais Manu rentre chez toi, c'est l'heure des révoltaires
Il est l'heure mon cadet, ouais d'rentrer chez ta mère
Il est l'heure d'faire croquer, les millions qui galèrent
Il est l'heure ouais d'aller racketter l'milliardaire
Pour que la liberté devienne la solidaire
Amis, s'il est l'heure, poings levés
C'est sûr de pendre le banquier
D'enlever la nationalité à leur CAC 40 d'enculés
Ça y est l'peuple est dans la rue
T'as vu comme on porte un drapeau
Armés de la misère au poing
Du fond des campagnes aux ghettos
Frangin, s'il faut sauver ton pain
Je crois qu'en civil est la guerre
S'il faut cramer la financière
La guillotine aux actionnaires
T'as vu l'incendie populaire
Venu éclairer les Grandes Ours
La rue qui s'offre au révoltés
Populaire viens braquer la Bourse
Quand soudain les boutiques Chanel
Soudain s'ouvre aux enfants du souffre
Amis quand il y a plus besoin de CB
Pour pouvoir aller faire ses courses
10 000 arrestations
Normal de bien garder au chaud tu sais
Je crois, tous les petits culs planqués
Du grand royaume des collabos
Tu crois bien nous mettre en taule
Frangin, nous serons Jean Moulin
Pis tu sais ça nous fera une piaule
Pour avoir chaud jusqu'à demain
Pis surtout garder quelques hommes
Pour pouvoir payer aux gamins
Autre chose que bouffer les clous
Toujours, de la croix du destin
Et les vendus parlent de république
Avec leurs gueules de pathétiques
VRP du grand capital
Pleurent sur un tas place de l'Étoile
Oh non ils ont pas honte ces gens là
De sucer la bite aux médias
Salariés du grand financier
Esclavagistes, humanité
Pour toujours, pour dix milliardaires
Y a toujours dix millions d'crétins
Qui crèvent la gueule au fond des chiottes
Qui galèrent pour s'acheter des clopes
Quand moi soudain si j'acquiesce
Que je vois descendre dans la rue
Démocratie, c'est trop vendu
Frangine, t'as trop donné ton cul
Et Manu, viens un peu chez moi
Tu vas voir la gueule de l'assiette
Chez nous on mange pas comme des rois
Chez les prolos c'est pas la fête
Toi ça va, tout va bien pour toi
Ça marche toujours bien le racket
Putain Manu allez chiale pas
Tu sais, fallait bien que ça s'arrête
Avec un bon gros coup de pied au cul
Mon vieux il va falloir rendre les clés
Crois-moi la France elle en peut plus
De voir ta gueule à la télé
Des petits discours de corrompus
Toujours, toujours pour nous saigner
Putain allez casse-toi Manu
J'crois bien qu'Brigitte elle va chialer
C'est sûr quand on va passer te voir, salope
Ouais pour régler la note
Pour te foutre la fessée cul nu
Pour te foutre la gueule au fond des chiottes
Qu'tu sentes un peu c'que c'est la merde
Toujours de pas gagner un rond
Ouais sûr, c'est pas qu'un coup à boire
Mon pote que tu vas prendre dans le fion
Te casse pas Manu c'est fini
Les prises d'otages au fond des urnes
La peur des méchants loups pour faire
Toujours élire les mêmes burnes
Ça y est l'heure est à la révolte
Et même s'il faut sortir le colt
C'est fini les "J'me fais baiser"
À chaque seconde j'me fais taxer
Par les parrains d'l'État mafia
Par les petites putes sorties d'l'ENA
Je suis sûr ta place était parée
Ouais sur la dette de ton pays
Esclave des pourritures finance
Mais t'as vu la gueule de la France
Démocratie morte et enterrée
Sang sur les mains des députés
Au viol des arts ou des tomates
Du carbone ou du glyphosate
Pour enrichir l'intermédiaire
Il faut satisfaire l'actionnaire
Au lacrymal, des coups de matraques
Pour éduquer les petits macaques
Les gouvernances aiment bien taper
Ouais sur des manifs d'ouvrier
Le trésorier qui racket son peuple
Les petits comptables présidents
Les petites raclures d'émission d'télé
Juste bonnes à violer nos enfants
Monocratie des monarchies
Médiocratie, pornocratie
Financière finance les médias
Médias font élire le politique
Et le politique qui encule son peuple
Et le politique qui encule son peuple
Et le politique qui encule son peuple
Politique l'encule
Et le peuple encule le politique
Le peuple encule le politique
Et le peuple encule le politique
Et le peuple encule
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Manu dans l'cul, Manu dans l'cul
Et Manu rentre chez toi et remballe tes cent balles
T'as mal compris je crois, sur la place de l'Étoile
Les mots qu'j'avais tagués, comme un idéal
Aller chiale pas Manu, ça t'a coûté que dalle
Et Manu casse toi de là, faut lâcher ta chaumière
C'est l'heure d'rentrer chez toi, et d'promener la grand-mère
Rendre l'Assemblée, aux peuples d'ouvriers
Et venez leur faire croquer, cent ans qu'ils galèrent
Et Manu casse-toi de là, avant que l'incendiaire
On viendra tout cramer, pour t'faire goûter misère
À tous ceux-là d'en haut, qui niquent tous ceux d'en bas
Allez casse-toi Manu, allez Manu casse-toi d'là
Ouais Manu rentre chez toi, avant qu'ce soit la guerre
Avant qu'la France d'en bas, ne devienne Robespierre
Populaire au combat, puisque t'es sous la terre
Il est l'heure mon cadet oui d'rentrer chez ta mère
Et Manu rentre chez toi, ou viens m'payer ma bière
Il est l'heure ouais d'aller, faire saigner l'milliardaire
Et si la France d'en bas, si révoltaire
Tu sais qu'on lâchera pas pour rendre aux populaires
Et quand la liberté devient la solidaire
Et quand la liberté devient la solidaire
Damien Saez.
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Mercredi 9 août 2023.
Kingston Upon Thames.
Point de vue de Joseph.
- Reveilles toi gros con. J'entends la voix de Finn, mon frère.
Je remet ma tête sous ma couette.
- Lâches moi, j'ai mal à la tête.
J'entend des bruits de bouteilles en verrez, certainement celles que j'ai vu hier soir.
Je sortis ma tête de la couette et vis effectivement Finn avec ma bouteille de vodka vide à la main.
- Je vois ça. Il jette la bouteille dans la poubelle de ma chambre d'une manière assez vulgaire. Viens, on a des trucs à faire aujourd'hui.
- Non, je reste ici.
- Joseph Michael Cole n'est pas d'humeur pour sortir... Il me regarde d'un oeil étrange, et je n'aime pas ça.
Le démon de minuit t'as piquer, ou c'est le fille que j'ai vu dans la voiture avec toi hier qui t'as piquer ?
- Putain mais ferme la, j'ai trente quatre ans, j'ai plus besoin de baby-sitter.
Je lui lance mon coussin dans la gueule, mais ça le fait rire plus qu'autre chose.
- Donc, c'est cette fille. Mais tu sais quel âge elle a ?
Merde. Finn marque un point. Quel âge a Alaé ? C'est vrai qu'elle paraît jeune maintenant que j'y pense.
- Elle est majeure, c'est déjà pas mal.
Enfin j'espère.
Il faut que je demande à Alaé quel âge elle a, car je ne peux pas lui faire faire le tapin si elle est mineure, et je n'aurais meme jamais du coucher avec elle sans savoir son âge... Mais elle m'a comme hypnotisé, peut être car on se ressemble physiquement, ou bien mentalement, ou alors parce que je la sens dangereuse et impossible à impressionner.
Malheureusement pour elle, à ce jeu là, je suis le plus fort et personne ne peut m'égaler, parce que moi aussi je n'ai peur de rien et comme elle, je n'ai plus d'âme depuis bien longtemps.
Alaé m'a rembarrer hier, je n'ai pas apprécier, et donc pour ça, elle sera ma pute.
- Oh oh je te parle !
Finn était à présent assit sur mon lit.
- Mais lâches moi !
- Il faut que tu prennes tes médicaments.
- Je les emmerde ces médocs de merde, ils me bouffent le cerveau, j'ai pas besoin de ça.
- C'est pas plutôt toute la came que tu prends qui te bouffe le cerveau ?
- Vas te faire foutre, et dégage.
Finn ne dit rien de plus et finit par partir. J'espère qu'il ne va pas entrer dans la deuxième chambre parce que Alaé est censée être là.
Je me lève enfin de mon lit et enfile un caleçon, je prend la clé de la deuxième chambre que j'ai préalablement fermée au cas où une certaine petite baggareuse aurait voulu partir pendant la nuit.
Quelle pute. Je me sens énervé quand je pense à elle. Peut importe.
J'ouvre la porte de la chambre avec la clé.
Personne.
J'aime pas ça, mais vraiment pas du tout.
Le fenêtre est ouverte, je cours directement vers cette dernière. Il y a un espèce de traillage à côté de la fenêtre, et elle a du descendre par là.
Je ne sais pas pourquoi mais je me met à rire, les nerfs. Oui, c'est les nerfs.
Cette petite garce a descendu quatre étages en passant par la fenêtre.
J'avoue que je suis responsable pour ce coup-ci. J'ai été faible. J'ai coucher avec elle car je la trouvais attirante, mais je l'ai enlevée pour rien, elle m'avait simplement croiser au pub, ça aurait pu s'arrêter là, mais moi, comme un con paranoïaque j'ai penser qu'elle m'avait reconnue et qu'elle allait me balancer alors qu'il n'y avait aucune raison.
En revanche, maintenant c'est différent. Je l'ai séquestrer toute la nuit chez moi, elle aurait de bonnes raisons d'aller balancer.
Je prend mon téléphone portable et appelle Josh.
" - Oui mec
- Josh je veux que tu me mette trois hommes devant le commissariat, trois autres devant la gendarmerie pour toute la journée. Si ils voient une fille blonde, les yeux bleus avec pas mal de tâches de rousseurs, ils vont la voir pour lui demander son nom et si elle dit qu'elle s'appelle Alaé vous me la ramenez, saine et sauve.
- Ok pas de soucis"
Je raccroche et pars m'habiller. Après ça, je tire trois traces de blanche et me met en route.
Je prend mon téléphone portable et rentre dans mon application Gps. Cette petite conne pensait vraiment que j'étais un amateur.
Quand elle s'est engueuler avec justement Josh hier au pub, son téléphone était posé sur le comptoir. José, le barman s'est simplement contenté de le prendre et de rentrer une petite puce microscopique dans l'appareil et le reposer sur le comptoir comme si de rien n'était.
Quelque chose m'échappe, mais quand Alaé est rentré au pub et qu'elle n'a vu que des hommes, pourquoi n'a-t-elle pas fait demi tour ?
Parce que c'est une grosse salope.
Oui, bonne déduction.
Le téléphone de Alaé capte vers Bristol.
Je me met en route jusqu'à la petite ville qui a bercer ma jeunesse, j'en ai fais des conneries à Bristol, bien que j'en fasse encore ici aussi, et même 15 ans après.
Je m'allume une cigarette.
Pourquoi je ne l'ai simplement pas laisser partir libre ? Il a fallu que je fasse le con.
Tout ça pour avoir raison une fois de plus.
Quand je vais retrouver Alaé, je vais la niquer, dans tous les sens du terme.
Elle ne peut pas m'éviter, je sais exactement ce que je fais, et elle ne m'echappera pas.
Comme l'a dit mon frère, j'ai des pulsions à tendance un peu obsessionnelles. J'avoue que la plupart du temps, mes obsessions se tournaient plutôt vers les fils de pute qui voulaient ma peau, que ce soit les flics, ou bien les autres. Mais là c'est différent. L'objet de mon obsession est une fille, qui je l'espère, est majeure.
~~
J'arrive à l'adresse où est censé être Alaé. C'est un parc.
Je la vois, il est midi et il n'y a personne dehors. Seulement elle, assise sur un banc, dos à moi.
Je m'allume une cigarette et avance doucement vers elle.
Je m'asseois à côté de Alaé. Elle tourne la tête vers moi, et se recule légèrement.
- Ne fais pas semblant d'avoir peur, tu n'as pas peur. Je lui dis, et elle hausse les épaules.
- Comment tu m'as retrouver ?
- Secret professionnel.
- Pourquoi tu es là Joseph ? Il faut que j'aille faire la pute dès maintenant ?
- Étant donné que tu t'es barrée en pleine nuit par la fenêtre je devrais te faire tapiner immédiatement, mais en réalité tu ne m'as rien fait, alors je ne te ferais rien faire.
Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? C'était pas du tout ce que j'étais censé lui dire.
- Merci. Elle me dit sans pour autant me regarder.
Pourtant, moi je la regarde. Ses yeux mauvais, sa bouche tirée. Elle me fait beaucoup penser à moi. C'est une tête brûlée.
- Tu as quel âge ? Je lui demande.
- Dix neuf ans.
Ouf. Un soucis en moins. Et toi ?
- Trente quatre.
- Avec ta gueule d'ange, je me demande comment c'est possible que tu sois aussi mauvais. Alaé venait de me clouer sur place.
- Je pourrais te retourner le compliment, on se ressemble physiquement, et pourtant tu as l'air aussi mauvaise que moi à l'intérieur.
- Je suis très mauvaise.
Elle sourit tout en regardant au loin.
- Tu as manger ? Je lui demande.
- Non.
- Viens. Je me lève du banc et lui tend ma main. Elle la prend directement et se lève.
- J'ai la voiture de Tabatha.
- On ira la prendre après, viens dans ma voiture.
Elle ne dit rien et me suit.
Je me gare devant le B.C Bristol. C'est un street food.
- Tu connais ici ? Elle me demande.
- Tu aimes quoi comme hamburger ?
- Avec du cheddar et du boeuf.
- Et la boisson ?
- Un coca.
- J'arrive.
Je sors de la voiture et entre dans l'enseigne.
Point de vue de Alaé.
Pourquoi Joseph me fait-il autant d'effet ? Lorsqu'il est près de moi, je ressens des sortes de frissons et pourtant dieu sait que je ne l'apprécie en rien... Mais mon corps et mon cerveau m'indiquent le contraire.
Quand je repense à la manière dont nous nous sommes touchés hier, mon coeur palpite. C'était comme si on s'était toujours connus, comme si nos corps se connaissaient. C'était magique et hors du temps.
Mais dès lors que nous avions fini, il avait reprit son regard froid et méprisant.
Dix minutes plus tard, Joe revient avec la poche de nourriture.
Il me donne ma boîte avec mon hamburger et ma boisson. Je croquais dedans.
- C'est super bon ce truc. Je dis, la bouche pleine.
- Le meilleur de Bristol.
- Tu connais ici ?
Je demande et Joseph hoche la tête.
- J'y ai pas de très bon souvenirs, mais oui je connais bien.
- Quels mauvais souvenirs ?
- C'est pas ton problème ça.
Son sourire a toujours l'air de cacher quelque chose, c'est très intriguant.
- Pourquoi tu me regarde comme ça ? Je lui demande.
- Je peux te retourner la question ?
- Et je serais assez intelligente pour ne pas te répondre.
Nous sourions.
Je finis mon hamburger et mon coca dans le silence et m'allume une cigarette.
- Merci, c'était très bon. Je lui dis.
- Pourquoi tu es venue jusqu'ici ? Me demande Joseph.
- J'ai rouler sans vraiment savoir où j'allais.
- Ta grand mère sait que tu es là ?
- Oui, j'ai la permission de vingt heures.
- Tu n'as pas eu peur de mettre ta grand mère en danger en partant de chez moi?
- Tu n'as pas une tête de tueur de mamie, puis je sais que tu la connais.
- Je connais tous le monde ici.
- Tu connais quarante mille personnes ? Ça m'étonnerait.
Je riais.
- Pas mal d'entre eux en tous cas.
Il sort de sa voiture et part au guichet de retrait en face de nous.
Cette banque a l'air sinistre et abandonnée, mais elle ne l'est sans doute pas puisque le guichet marche.
D'ailleurs je devrais peut être payer mon repas à Joe.
Lorsqu'il reviendra je lui dirais.
Il est au telephone. Il est habillé en long manteau marron avec un jean noir et une chemise blanche en dessous.
Il était beau, merde, vraiment beau, et puis le charme, c'est ce qui fait la beauté d'un homme, et je le trouve très charmant.
Il raccroche le téléphone et revient dans la voiture.
- Je te ramène à la voiture de ta grand mère et tu me suis pour rentrer jusqu'à Kingston.
- Ok.
Il démarre la voiture et nous faisons demi tour pour revenir à la voiture de Tabatha.
On arrive rapidement devant le parking qui mène au parc.
J'allais sortir de la voiture mais Joseph me prend par le poignet.
- Tu penseras à changer ton pansement. Il me dit. Je touche mon front et ressens encore une lourde douleur, j'avais presque oublier que j'avais ça au front. Je devrais penser à prendre une douche.
- Tu veux que je te paye mon repas ?
Joseph met sa main gauche sur ma nuque et rapproche mon visage du sien brusquement.
- Ne viens plus au bar de hier, c'est dangereux. Il me regarde dans les yeux.
- Mais moi j'ai peur de rien.
Ses yeux brillent, ils sont scintillants.
Il déplace sa main gauche sur ma joue et caresse cette dernière avec son pouce.
- Je sais pas ce que tu m'as fais, et j'aime pas ça. Il embrasse mes lèvres, doucement, avec plus de tendresse.
- De toutes façons, on ne va plus se voir non ?
Je parlais doucement, pourquoi ? Aucune idée. Les yeux de Joseph étaient tellement troublants...
- Non, normalement on se reverra pas. Il dit, et je hoche la tête.
- Alors salut.
- Ouais, salut.
Je sors de la voiture et me dirige vers celle de Tabatha.
Je sors un pochon de beuh et me roule un petard.
Ce jeune que j'ai vu sur l'aller pour Bristol était sympa, je lui ai donner vingt livres et il m'a donner dix grammes. Je pense qu'il voulait me draguer, et que c'est pour ça qu'il m'a offert au moins cinq grammes gratuitement. Tant mieux, je ne reverrais jamais ce garcon, mais au moins j'en ai profiter sans même le vouloir.
Je pourrais me faire à ce pays, tout est tellement différent. L'ambiance, les magasins, les pubs, les garçons...
Joseph n'est toujours pas parti. Je sais qu'il m'a dit que je devais le suivre jusqu'à Kingston Upon Thames, mais j'ai un GPS sur mon téléphone, je peux y aller toute seule.
Je finis mon roulage et allume le joint ainsi que la voiture, Joe aussi démarre et passe devant moi, je le suis donc.
En même pas 48 heures j'ai coucher avec un bandit, j'ai failli me faire tuer par un ami à Joseph, et en plus, j'ai été à Bristol.
À vrai dire, je pense que c'est la cocaïne qui me fait tenir, bien que j'en ai pris seulement hier. L'effet commence à se dissiper, je sais que quand je vais dormir, ça va être une journée entière, car j'ai beau n'avoir peur de presque rien et avoir une grande gueule comme un homme, mais je suis avant tout humaine et donc je me fatigue à un moment.
Je vois Joseph rouler en face de moi, je suppose qu'il m'a dit de le suivre car il connaît des raccourcis que j'ignore. Il m'a dit qu'il connaissait bien Bristol donc cette ville ne doit avoir aucun secret pour lui.
Je tirais sur mon joint, er continuais la route tout en écoutant les diverses musiques qui passent à la radio.
~~
J'arrive en bas de chez Tabatha, et je vois la voiture de Joseph se garer à côté de moi.
Il sort de sa voiture.
- Je voudrais bien ton numéro, si tu veux ?
- D'accord.
Il s'approche alors de moi et je lui épèle mon numéro de téléphone.
Il me regarde.
- Merci, bonne soirée.
- Toi aussi Joe.
Je rentrais chez Tabatha sans me retourner.
Je lui plais, c'est sur que je lui plais. Il me plaît aussi. Mais je ne veux pas commencer quoi que ce soit avec qui que ce soit. Je ne ressens rien, et l'amour est un poison, les relations en elles-mêmes sont des poisons. Je ne peux pas laisser ça arriver.
Je ne saurais l'expliquer, mais quelque chose en moi adorerais revoir Joseph. Ça fait tellement cliché d'être sous le charme d'un homme mysterieux et qui plus est, imprévisible. On dit que les opposés s'attirent, mais deux êtres qui se ressemblent autant mentalement que physiquement, que dit-on de ces gens là ?
Je n'en sais rien... En fait, en ce qui concerne cet homme je ne sais rien, je suis totalement perdue.
Finalement, je n'aurais pas dû sortir. Ça ne m'a apporter que des ennuis. Pourquoi est-ce que je ne peux pas être comme toutes ces filles, aller au lycée, avoir un petit copain que je verrais au café le plus proche pour qu'on révise ensemble ? Pourquoi je ne peux pas être ce genre de fille qui a un copain parfait, un travail ou des études parfaites ? Quelques fois, je me dis qu'être différente c'est une chance, et puis la seconde d'après, je me dis "j'en ai rien à foutre putain" . Alors je ne suis jamais vraiment avancée.
Dieu a décider de me créer ainsi, c'est bien pour une raison. Je suppose.
J'entrais chez Tabatha, qui m'attendait devant la porte telle un gendarme.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Hier, Joe vient presque pour t'enlever, ce matin tu rentres et tu me dis que tu t'es enfui par une fenêtre, et maintenant je te vois avec lui, rigoler et faire je ne sais quoi d'autre.
Tabatha, elle par contre, ne rigole pas cette fois-ci.
- Je suis revenue entière, c'est ce qui compte non ?
- Ce qui compte ce n'est pas que tu reviennes, c'est que tu ne partes pas, et encore moins avec ce garçon-ci.
- Je sais que ça peut te paraître étrange, mais il n'est pas mechant Tabatha, et puis je suis rentrée à l'heure, sans égratignures.
- Tu es défoncée, tes yeux ne voient même pas correctement ! Je t'ai fais confiance et je n'aurais pas dû, je pensais que ta mère exagérait, mais tu arrives toujours à te mettre dans des situations périlleuses, alors maintenant tu vas dormir et on en reparlera demain.
Je ne demande pas mon reste et pars dans la chambre qui m'est attribué. Qu'est-ce qu'il fallait que je lui dise ? Que ce qu'elle raconte est faux ? Que je n'attire pas les problèmes ? Ce serait mentir. Depuis aussi loin que je me souvienne, ma grande gueule m'a souvent amenée à me retrouver dans des situations embarassantes.
Je devrais apprendre à me la fermer, mais je ne peux pas, la parole est mon système de défense. Si je perd cette parole, je perd aussi une partie de moi. Je me sentirais vide sans elle.
Je prend une cigarette de mon paquet, déjà presque vide. Je l'allume et regarde par la fenêtre que je viens d'ouvrir.
La pluie s'est arrêter, et je finis ma cigarette dans le calme et dans mes pensées.
- Tabatha ! Je peux prendre une douche ? Je demandais en criant presque pour qu'elle m'entende.
- Oui, et débarrasse toi de cette odeur de cul.
Outch. Je ne connaissais pas Tabatha sous cet angle. Elle peut être assez mauvaise finalement.
J'entre dans la salle de bain. Elle était assez petite et la baignoire est ancienne, bien que très propre. Tabatha prend soin de cet appartement mais les murs sont à démolir, et les meubles à changer. Cet appartement pourrait avoir un potentiel, même la salle de bain est assez grande.
Je me déshabille et entre dans la baignoire.
Au moment où je me nettoyais, je me rend compte que je me debrasse en même temps de l'odeur de Joseph, c'est comme si j'enlevais l'empreinte qu'il avait laisser sur ma peau.
Je me nettoie rapidement et sors de la baignoire avant d'attraper la serviette rose en face de moi et de me sécher.
Putain de gouttes qui glissent sur mon dos.
Je ne supporte pas ça. J'ai horreur des cheveux mouillés.
Je me sèche à la va vite et met ma tête en avant d'enrouler ma serviette autour de mes cheveux, et transformer cette dernière en un espèce de turban.
J'entend Tabatha discuter, elle doit être au téléphone. Je décide de coller mon oreille à la porte de la salle de bain.
Je ne peux pas ouvrir, elle n'est pas loin derrière et je me ferais prendre. Tout est plus intéressant lorsque l'on écoute les gens sans qu'ils le sachent.
" - Moi aussi Richard... / Non, chez moi ce n'est plus possible / Parce-que Alaé et Joseph sont en contact / Oui, il ne faut pas laisser ça passer, ma petite fille est en danger / Que veux tu faire ? On est vieux maintenant je ne sais pas si on peut faire grand chose / oui tu as raison, je vais l'appeler / moi aussi Richard, je t'aime "
Je rêve. Non mais je rêve. Alors là c'est le pompon !
Je pensais que Tabatha parlait avec ma mère, ou bien une amie, mais en fait non, elle parle à son copain ? Amant ? J'ai plus l'impression que ce soit son amant plutôt que son compagnon à vrai dire. À ce que j'ai compris, Tabatha a dit qu'ils ne pouvaient plus se voir chez elle, lui étant sans doute marié, ils ne peuvent pas aller chez lui. En plus elle parle de ma vie privée à n'importe qui. En tous cas, ce Richard a l'air de connaître Joseph, et ça, c'est à approfondir.
J'enfile un tee shirt blanc et un jean slim bleu et des chaussettes. Je sors de la salle de bain et entre directement dans ma chambre, mais Tabatha entre sans même frapper.
- J'ai fais quelque chose de mal ? Je lui demande. Elle est entrée tellement vite que j'ai cru qu'elle allait me dire que la maison est en feu.
- Non.
Elle referme la porte aussitôt. Elle est bizarre.
Je prend mon téléphone portable. Rien.
Je repose ce dernier vulgairement sur mon lit. Je peux apercevoir en face de moi quelques maisons assez bourgeoises. Elles sont un peu éloignées mais avec des jumelles je pourrais mieux voir.
Ce n'est pas de ma faute, j'adore les maisons, elles ont quelque chose de très.... Cambriolables.
Mais ce n'est pas aussi facile que dans les films, déjà, pour que ce soit fait correctement, il faut plusieurs jours sans sortir, et c'est ce qu'il va m'arriver je pense. Tabatha m'a bien fait comprendre que je ne sortirais plus. Ou du moins sans elle.
En tous cas, je ne savais pas que à soixante trois ans elle a toujours une vie sexuelle. C'est .... Bizarre. Je sais que c'est comme ça pour tous le monde, mais c'est quand même bizarre.
Elle est quand même jeune, ma mère a 40 ans et moi dix neuf. On fait les enfants assez jeunes dans ma famille, mais je trouve ça cool. Malgré tout, je ne veux pas d'enfants. Je trouve que c'est chiant, et que ca crit. Je ne vois pas l'intérêt pour être honnête. On est déjà assez dans la misère pour en apporter à un autre petit être qui n'a rien demander. C'est mon choix, c'est comme ça.
Maintenant que j'y pense, Joseph ne s'est pas protégé lorsque nous avons coucher ensemble... Je prend la pilule donc la grossesse n'est pas un problème, mais par contre les maladies sont un problème.
Je ne sais pas avec qui Joe a coucher avant moi, il se peut qu'il ai été un peu partout... Je veux dire, je ne dois pas être la seule à être sensible à son charme, et c'est un sacré beau parleur assez convaincant lorsqu'il s'y met.
Peut importe, je verrais bien, je m'en branle en fait.
- Tu as manger ? Tabatha crie.
- Oui c'est bon merci.
Elle ne répondit pas.
Mon téléphone vibre.
J'ai un appel, c'est un numéro que je connais pas, certainement Joseph.
Je répond.
«- Allô ?
- C'est moi.
Il dit comme si j'étais censé savoir. Bien que je le savais.
- Oui ?
- Je crois que ... Merde ... Ouais je crois que je veux bien être avec toi un peu, aujourd'hui ou demain, tu vois.
J'entend à sa voix qu'il a bu, et qu'il est en train de tirer sur une clope, ou un joint.
Mon coeur tape fort contre ma poitrine.
- Ouais, enfin, je crois que je suis interdit de sortir.
- Ça va t'arrêter ?
- En fait, non.
Je pouvais sentir qu'il souriait au téléphone.
- Tu vas passer par la fenêtre de chez ta grand mère aussi ?
- Je vois pas d'autres solutions.
- Je t'envoie un message quand je suis en bas. » il raccroche.
Super.
Je vais à la fenêtre, nous sommes au troisième étage, chez Joseph il y'en a quatre, mais ici, il n'y a pas de traillage. Il est actuellement quinze heures, donc Tabatha va certainement faire la sieste d'ici sous peu, sauf si elle s'est donner pour mission de ne pas me laisser voir Joe puisque c'est ce qu'elle a fait comprendre à ce Richard.
Maintenant, comment faire ? À vrai dire, c'est assez simple. J'ai toujours avec moi une ancre, comme l'ancre d'un bateau. C'est assez lourd et c'est pour ça qu'avant de partir de chez mes parents je l'ai mise dans mon sac tout au fond pour qu'ils ne s'en rendent pas compte, et pensent que j'ai pris deux tonnes de vêtements. De toutes façons, c'est moi qui ai porté ce sac.
Il ne s'agit évidemment pas d'une vraie ancre, car c'est réellement très lourd et je ne pourrais pas l'emporter partout où je vais. Mais c'est une réplique, et ça accroche très bien aux fenêtres.
Je prends au moins les dix draps qui se trouvent dans le placard en bois de la chambre et les assemble en faisant des nœuds. J'espère que Tabatha ne va pas arriver dans la chambre sans prévenir comme il y a vingt minutes.
Mon téléphone vibre et j'en conclus que Joseph est en bas.
Je récupère mon assemblage qui est en fait assez long.
J'ouvre la fenêtre, je vois Joe en bas, il regarde en ma direction et s'avance en souriant, ayant comprit que je voulais qu'il réceptionne le bas du drap. Il mit sa cigarette entre ses lèvres et me tends ses mains comme pour indiquer qu'il est prêt.
Je jette ma confection et il l'attrape. J'accroche ensuite les crochets de l'ancre au bord de la fenêtre et vérifie que c'est bien solide.
Je passe ensuite par dessus la fenêtre et commence à descendre doucement. Ça va que ce n'est quand-même pas très haut.
J'arrive rapidement en bas et Joseph me donne sa cigarette. Je la prend et tire une latte.
- Et tu le récupère pas ?
- Je verrais bien, mais Tabatha va se rendre compte que je suis partie. Elle va tout récupérer.
Joseph sourit et nous entrons dans sa voiture, heureusement que j'ai pris mon sac à main.
- Tu fais souvent ça ? T'echapper par les fenêtres ? Il me demande, je peux sentir qu'il a bu du whisky.
- Ça m'arrive.
Joe démarre la voiture et nous prenons la route pour aller je ne sais où.
Un silence reigne tout d'un coup, et Joe doit ressentir la même chose que moi puisqu'il allume le poste de radio, laissant la première station sur laquelle il tombe.
- Je peux te poser une question ? J'ose rompre le silence.
- Ouais.
- Est-ce que tu te protèges avec les autres filles ? Parce que tu sais...
- T'inquiète pas j'ai pas le sida, on va faire des test maintenant si tu veux. Il me coupait la parole. Quel toupet, il ose être énervé, mais c'est une question normale.
- Non, c'est bon.
Il ne répond pas et le calme pesant reprit.
Pourquoi m'a-t-il appeler si il décide d'être teigneux ? Simplement parce que je suis un petit jouet, il sait que je viens d'arriver et il me prend pour une petite chose fragile que l'on peut manipuler, sauf qu'il est tombé sur le mauvais numéro, il ne sera pas hargneux avec moi plus longtemps.
- Tu comptes me répondre de cette manière à chaque fois que je vais parler ? Parce que je peux aussi me barrer. Je ne me démonte pas, j'en oublie presque qu'il a déjà été soupçonné de meurtre.
- Surveille ton langage avec moi, je suis pas ta grand mère ou ta mère !
Je ne sais pas ce qui me prend mais je serre le frein à main d'un seul coup, obligeant Joseph a maneuvrer pour ne pas avoir d'accident avec la voiture derrière nous.
Une fois que le danger est évité, Joseph se gare dans un chemin assez boueux. Merde.
Il arrête le moteur de la voiture et prend ma nuque très brutalement. Sa mâchoire est serrée et ses yeux rejettent de la haine.
- Écoutes moi bien petite garce... Il attrapait mes cheveux et les tirait légèrement. Ma machoire se crispe. Je vais lui niquer ses morts. Personne ne me fait ça et encore moins une sale pute qui couche avec n'importe qui, j'avais décidé de t'epargner mais tu desobeis, et moi on ne me désobéi pas.
Il prit ma tête et la cogne contre le tableau de bord. Merde.
Je relève la tête et lui met mes deux doigts dans les yeux, mais il ne tarda pas à entrer les siens dans ma bouche. Sa main libre tirait mes cheveux et je décidais de mordre ses doigts.
Il les enlevait directement par douleur et j'en profitais pour lui donner un coup de boule.
Il me lâche et j'en profite pour sortir de la voiture et courir aussi proche de la route que possible.
Je me sens tomber à terre, c'était lui, Joseph. Ce misérable petit fils de pute sans cœur et sans remords. Je n'arrêtais pas de bouger mes jambes afin qu'il n'essaie pas de m'atteindre. Je pourrais essayer de me relever mais il en profiterait pour me maîtriser encore une fois.
Quand je pense que j'ai coucher avec lui.
Il sort une arme de son pantalon et je me relève alors.
- Vas y, tire, je te jure que tu me rendrais un énorme service. Je riais, je ne sais pas si c'était nerveux ou simplement que ça venait du coeur.
Je le vis arriver vers moi, et après, plus rien. Le trou noir.
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Bilan définitif
Début juillet, j'ai regardé plusieurs vidéos où des professeurs de l'Université de Nanterre parlent de leur thèse et reviennent sur leur carrière. Beaucoup sont normaliens, tous agrégés évidemment. Tous retracent un parcours linéaire, il ne fait aucun doute pour eux que c'était écrit, globalement ; satisfaits d'avoir suivi un chemin "traditionnel", comme ils disent, soit qu'ils aient oublié les angoisses et les incertitudes liées aux vicissitudes des concours, soit qu'ils aient réellement vécu cette chose ahurissante à mes yeux : un parcours non chaotique où çà déroule tranquille, où on a la chance d'être au bon endroit au bon moment.
Quand j'étais en Terminale, il y avait une fille toujours flanquée de sa prof de français, on disait d'elle qu'elle préparait khâgne ou hypokhâgne (impossible de se rappeler lequel venait en premier). Dans mon lycée de cas sociaux, elle arrêtait les conversations comme une apparition de la Vierge, toujours plus ou moins lévitant à quelques centimètres au dessus du sol, on la regardait passer, mesmérisées, et si tu nous avais dit : "Ah tiens, cette fille, l'année prochaine, elle va sur la Lune", on n'aurait pas été plus abasourdies. Les péquenaudes mâchouillantes.
La même année, avec Souad, on avait remonté le cours de Vincennes dans un caddie abandonné à 1 heure du matin ; Souad assise dedans, je poussais pour prendre de l'élan et je m'appuyais en suspension sur la barre, bras-tendus-gainée comme on nous avait appris à le faire aux agrès. Il fallait mettre la gomme les premiers mètres, mais ensuite on jouissait de quelques secondes en apesanteur et alors, on pouvait oublier les petits larbins de la police des mœurs qui patrouillaient sans arrêt autour de nous, "T'as perdu ton chien ?" quand l'un d'eux nous sifflait, les insultes il fallait pas répondre, et puis ces connards étaient trop paresseux pour nous courir après ; on écoutait Dans le jardin d'Allah cette nuit-là, je me souviens, sur son petit ghetto blaster, en beuglant le refrain - c'était çà qu'on écoutait le plus, à l'époque, Ludwig Van 88, Soon E MC et Elucider ce mystère, et tout "Blood Sugar Sex Magic" bien sûr - et voilà ce que ces salopards détestaient le plus : qu'on fasse du bruit et qu'on soit heureuses de vivre. Il faisait chaud et un tapin sur le trottoir nous avait jeté un pur regard de haine quand on était passées devant elle, Souad gloussait : "Mais pourquoi on rit au fait ?", ses grandes dents luisaient sous les réverbères et quand je prenais son visage entre mes mains, ses joues étaient douces comme un vélin. Pauvre Souad.
Lorsqu'il m'avait reçue dans son bureau, le 9 janvier, Sexy m'avait dit une chose curieuse. Je lui expliquais que j'avais peu de chances d'intégrer l'EHESS (tu m'étonnes) parce que, d'abord, je n'avais pas fait de prépa, et puis surtout je ne venais pas d'une famille d'universitaires. Sexy avait eu un léger sourire en détournant les yeux vers son écran, et puis il avait glissé que çà ne marchait pas comme çà - sous-entendu : par piston. Sa réaction m'avait vexée, il avait dû croire que je faisais référence à une organisation des choses népotique ; vision typique des classes populaires où tout se règle encore par recommandations et lettres de références, dans des études lambrissées au parquet qui craque, comme dans un vieux film avec Louis Jouvet... Alors que je faisais tout bêtement référence à un mécanisme de reproduction des élites.
Pourquoi j'ai toujours envie de pleurer en repensant à cet entretien ? Çà va passer.
J'avais voulu lui répondre : "Mais enfin, vous avez lu Bourdieu, non ? Vous avez vu "Première année ?". Je n'invente rien" et puis j'avais laissé courir. J'étais tellement heureuse de l'avoir pour moi quelques minutes ; j'avais tellement de choses à lui dire et il me restait si peu de temps.
Je suis en train de m'apercevoir qu'on avait probablement fait la même erreur, lui et moi, on avait plaqué sur l'autre un logiciel erroné : il avait dû me voir naïve et inexpérimentée comme ses jeunes élèves, je l'avais pris pour un de ces quinquas bas de gamme à la Vincent Cassel qui trouvent que les femmes de leur âge sont trop vieilles pour eux.
(et peut-être bien qu'il préfère les minets de trente ans. Mais alors, hein : chacun sa merde)
Maigre consolation, on a une chose en commun désormais.
Oh putain, pourquoi je suis revenue sur cette scène-là ? Maintenant je me sens vraiment mal.
Viens, on fout le camp de ce bureau. Viens.
#la vie après la mort#ascenseur social#quel ascenseur social#judy garland#a star is born#ludwig van 88#le jardin d'allah#soon e mc#élucider ce mystère#red hot chili peppers#blood sugar sex magic
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boxon @ tapin2
Centinaia i motivi per cui i lettori e i critici italiani non sono giustificati nella loro mancata conoscenza della ricerca letteraria francese. Uno dei motivi è la disponibilità in rete di moltissimi materiali, per esempio la rivista BoXoN, scaricabile da tapin² : https://tapin2.org/la-revue-boxon La revue BoXoN existe depuis 1997. Elle a toujours été imprimée à la photocopieuse et sans…
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#BoXoN#cd#poésie#poésie contemporaine#poesia contemporanea#revue#scrittura di ricerca#scrittura sperimentale#tapin2
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L'amie Anne-Marie O. a enregistré la lecture de Virginie Despentes donnée dans le cadre du séminaire de Paul B. Preciado au Centre Pompadour et je l'ai transcrite. Le début a été retrouvé grâce à Nelly M.
Voici donc mot pour mot
Virginie Despentes Séminaire de Paul B. Preciado Une nouvelle histoire de la sexualité Centre Pompadour, 17 octobre 2020
Je suis devenue un camp pénitentiaire à moi toute seule avec des frontières de partout entre ce qui est bien et ce qui est mal entre ce qui me plait et ce qui me déplait entre ce qui me sert et ce qui me dessert entre ce qui est bénéfique et ce qui est morbide entre ce qui est permis et ce qui est interdit.
Toutes les propagandes me traversent et parlent à travers moi je ne suis imperméable à rien et j’en ai marre de surveiller ce que je dis sans même avoir le temps de me rendre compte je n’ai pas besoin que la police me nasse je me nasse toute seule je n’ai pas besoin d’un couvre feu pour m’enfermer en moi je n’ai pas besoin de de l’armée sous mes fenêtres pour surveiller ce que je pense parce que j’ai intériorisé tellement de merdes qui ne servent à rien.
Je rampe sous des barbelés parfaitement inutiles mais que j’ai avalés et j’en ai marre de prétendre que j’ai la force de les repérer et de les pulvériser alors qu’ils me lacèrent à chaque pas. Rien me me sépare de la merde qui m’entoure.
Je dépense tellement d’énergie à m’asphyxier à dire que c’est un choix moral je passe mon temps à faufiler sur des radars de contrôle et attendre des raclées chaque fois que j’ouvre la bouche quand les vraies raclées je suis celle qui me les administre parce que les flics les plus efficaces sont des armées qui sont passées dans ma tête et j’en viens à surveiller mes moindres propos comme si quelque attitude qui soit pouvait faire que je mérite d’être innocentée je mérite le premier prix de pureté je mérite d’être désignée comme le meilleur comme s’il existait une frontière qui nous sépare les uns des autres l’illusion que c’est chacun son stand chacun sa biographie chacun sa récompense en fonction de son comportement son bout de trottoir pour y faire le tapin ou la manche ou son petit numéro de gloriole quand c’est le même trottoir pour tous mais chacun ses limites et chacun son prestige chacun son lectorat chacun son auditoire on aurait tous un univers bullshit il n’y en a qu’un univers le même pour tous et tirer son épingle du jeu n’est jamais une question de force encore moins de mérite juste d’agencement et de chance et rien ne me sépare de le merde qui m’entoure.
La frontière de mon corps ce n’est pas le bout de mes doigts ni la frontière de mes cheveux la frontière de ma conscience n’est pas ma force de conviction c’est l’air vicié que je respire et l’air vicieux que je rejette la boucle dans laquelle je m’inscris est bien plus large que celle que ma peau définit.
L’épiderme n’est pas ma frontière tu n’es pas protégé de moi je ne suis pas protégée de toi ta réalité me traverse même si on ne se regarde pas même si on ne baise pas même si je ne vis pas sous ton toit nous sommes en contact permanent.
Le procédé que la pandémie rend visible sous forme de contagion il est temps d’en prendre conscience sous forme de guérison chaque fois que tu as le courage de faire ce qu’il te convient de faire ta liberté me contamine chaque fois que j’ai le courage de dire ce que j’ai à dire ma liberté te contamine nous avons avalé ces histoires de frontières cette fable du chacun pour soi chacun chez soi cette fable qui veut que la seule réalité est celle qu’on connait et qu’elle soit immuable la fable selon laquelle la race humaine n’aurait qu’un seul destin collectif possible : l ’exploitation impitoyable des uns par une élite, le pouvoir par la force et le malheur pour tous.
Toutes les propagandes me traversent et m’habitent et me gèrent. Je ne suis pas un territoire de pureté et de radicalisme je ne suis pas du bon côté de la barrière Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure rien sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain et j’en ai marre de croire en des frontières qui ne me servent à rien d’y adhérer comme si elles avaient été tracées par une main divine qui ne se trompe jamais alors qu’elles sont juste gribouillées au hasard par des cons et j’en ai marre de croire en des choses qui ne me servent à rien.
C’est la rage d’avoir raison qui nous lamine la rage de tracer des frontières entre le domaine du bien et le domaine du n’importe quoi la rage d’être du bon côté comme s’il existait quoique ce soit dans ce capharnaüm qui soit une position juste une position pure une position idéale une position définitive dont on ne bougerait plus et alors ce sont les armes de l’ennemi que nous utilisons
les armes de ceux qui ne nous veulent aucun bien car nous constituons une menace à leurs yeux les outils de l’exclusion et de la disqualification et de l’humiliation et de la silencialisation et de l’invibilisation et au bout du compte c’est comme vouloir faire la révolution mais juste pour remplir les prisons d’autres populations pour donner d’autres ordres aux mêmes policiers donner d’autres consignes aux mêmes juges c’est comme changer les joueurs mais ni le terrain et le genre de jeu.
Alors cette révolution se transforme en un roulement des équipes dirigeantes la même connerie mais avec d'autres qui en profitent... mais je ne dis pas que ça sert à rien ce mouvement a quelque chose de sain sauf que il n'y a pas de rêve là-dedans aucun une révolution dans laquelle on ne met ni rêve ni joie alors il ne reste que la destruction, la discipline et la justice.
Et si on dit révolution il faudra dire douceur c'est à dire commencer par accepter d'être du côté d'une stratégie non productive non efficace non spectaculaire et que seule la ferveur permet d'embraser. Seule la conviction que nous n'avons besoin ni d'avoir raison ni de donner tort pour donner corps collectif à autre chose que ce qui existe déjà et la chose qui compterait le plus ne serait plus d'accumuler le maximum de likes pour le jour du jugement dernier mais de commencer à ressentir que nous sommes en position de force.
Même si nous occupons moins des surfaces spectaculaires nous sommes en position de force car nous faisons déjà l'expérience de vies différentes dans des corps différents qui ne nous font plus honte. Nous modifions nos vies nous modifions le discours nous modifions l'espace de notre seule présence et c'est la joie que nous en tirons qui fait de nous des corps collectifs révolutionnaires voilà pourquoi certains d'entre nous ici déjà ont fait l'expérience du tir de barrière assassin de ceux qui ne nous supportent pas tout simplement pour ce que nous sommes...
Ils sont toujours ceux convaincus que la douceur justement doit être réservée au foyer, à la bonne femme et à son chien, et jamais à l'espace public et jamais dans le monde dans lequel on vit. Ceux là nous devons comprendre que s'ils sont ivres de rage c'est parce que nous avons commencé de gagner. Ils voudraient pouvoir pédaler en arrière de toutes leurs forces pour revenir au temps où ils pouvaient dire toi tu te caches et tu te tais ta parole n'est pas politique toi tu te caches et tu te tais mais ils savent une fois sorties nos libertés contaminent nous avons déjà commencé de changer le monde.
Ceux qui pensent qu'on devrait nous faire taire pensent prison soumission par la force à une réalité unique ils pensent droit divin police bain de sang enlèvement interrogatoire torture censure surveillance prison. Ils rêvent d'un papa absolu d'un adulte qui saurait tout sur tout et les protègerait d'eux mêmes. ils rêvent obéissance soumission discipline. ils ont cet avantage de rêver d'un monde qui existe déjà qui a raison partout et nous avons cet avantage de ne pas croire qu'il soit immuable.
Ce qui est irrémédiable c'est la mort de tout ce que nous connaissons comme réalité ce qui est irrémédiable c'est le changement ce qui est irrémédiable c'est la rapidité avec laquelle la réalité se réinvente. Contre la lourdeur de nos consciences, il y a la plasticité du réel. Leur narration n'est pas solide. Voilà ce que le covid nous apprend.
Ils se défendent comme des diables et prennent toutes les décisions débiles, ils se frottent les mains en pensant « on va en profiter pour tourner tout ça à notre avantage »... Leur narration n'est pas solide. Ils se racontent des histoires, ce dernier tour de force est un dernier tour de piste leur réalité tombe en poussière et ils sont des baltringues enchantés d'eux-mêmes des imbéciles convaincus de leur importance et ils s'époumonent mais ça n'est pas parce qu'ils gueulent en cœur que ce qu'ils disent est vrai. Leur stratégie du bruit donne l'impression qu'elle est plus efficace que jamais mais s'ils crient aussi fort et qu'ils semblent aussi sincèrement souffrir c'est qu'ils sentent qu'ils sont à bout de souffle et pour le dire simplement cette autorité des puissants, on peut se la carrer au cul.
Ils ont plus ou moins mon âge. Ils savent qu’ils vont bientôt mourir et d’une certaine façon, ça leur fait plaisir d’imaginer qu’après eux rien ne subsistera... En attendant, les plus puissants lèguent à leurs enfants les rênes du pouvoir et leur seul pouvoir c’est la force de destruction. La rafale de balles est réelle. L’impact de la bombe est réel. L’efficacité des armes est réelle. Quel que soit l’imbécile qui s’en sert, c’est lui qui écrira l’histoire. Mais quand bien même ils ont les armes et le commandement des armées et les flics pour se protéger, ils auront toujours besoin de corps gratuits pour faire leurs guerres et enclencher leurs répressions.
Et rien ne dit que demain ces soldats et ces flics ne changeront pas d'avis rien ne dit que demain ces soldats et ces flics ne décideront pas de changer de programme et de ne plus tirer sur les hommes et les femmes et les enfants. Rien ne dit que demain les hommes ne diront pas : «le viol ne me fait pas bander, violer les femmes et les gamins devant les parents égorgés ne me fait pas bander, je n'ai plus envie d'appartenir à cette histoire de merde sous prétexte que trois débiles au sommet ne connaissent pas la satiété. » Rien n'a jamais empêché l'histoire de bifurquer.
Qu'on nous répète le contraire à longueur de journée n'en fait pas une loi rien n'a jamais empêché l'histoire de disjoncter rien ne s'oppose à ce que l'espèce humaine change de narration collective au contraire pour la première fois dans l'histoire de l'homme, elle n'a pas d'autres choix que le faire il faudra bien changer de narration
Les marchés ça n'existe pas. On ne parle pas de montagne d'ouragan d'incendie d'océan de grand gel on ne parle pas des choses réelles quand on parle des marchés ce ne sont pas des géants à la colère desquels on n'échappe pas ce que nous enseigne le covid entre autres choses c'est que le jour où on arrête d'y aller, tout s'arrête et c'est tout.
Nous ne sommes pas gouvernés par des dieux tout puissants qui peuvent se passer de notre accord pour assoir leur bordel. Nous sommes gouvernés par de vieux imbéciles qui ont peur que leurs cheveux frisent sous la pluie qui posent à moitié nu sur des chevaux pour exhiber leur grosse virilité. Nous somme gouvernés par de vieux impossibles à qui il est tout fait possible de dire demain « mais va donc la faire toi même ta guerre. » S'il est si important de toujours tout confier au plus violent, organisez donc de grands matchs entre dirigeants et qu'ils se démerdent entre eux sur le ring avec le gout qu'ils ont pour le sang.
Il est temps de se soustraire aux évidences. le monde tel qu'on le connaissait s'écroule ce n'est pas une mauvaise nouvelle c'est le moment de se souvenir : on n'est pas obligé pour les armes on n'est pas obligé pour la guerre on n'est pas obligé pour la destruction des ressources on n'est pas obligé de tenir compte des marchés le patriarcat est une narration et elle a fait son temps. terminé de passer nos vies à quatre pattes sous les tables de vos festins à grignoter vos restes et sucer vos bites à l'aveugle gratuitement aimablement en remerciant abondamment à chaque éjaculation « ça nous fait tellement plaisir de vous voir heureux vous qui êtes à table» terminé maintenant quand on ouvre la bouche c'est pour mordre ou pour parler. parler est plus important que mordre parler est ce qu'on a fait de plus important ces dernières années nous qui n'avions jamais parlé et ce qui compte aujourd'hui c'est prendre soin de nos paroles.
Si nous voulons dire révolution nous devons permettre à la parole de se prendre là où elle ne se prenait jamais. Il nous faut ouvrir des espaces non pas safe parce que safe ça n'existe pas quand il faut déballer sa merde mais d'écoute sincère ce n'est pas une affaire de bienveillance mais de sincérité écouter sincèrement est peut-être ce qu'on doit apprendre. Pas écouter pour se conforter dans ce qui nous arrange pas écouter en se demandant si ça peut améliorer la visibilité de nos boutiques respectives écouter sincèrement en prenant le temps d'entendre. On ne peut pas écouter sincèrement la parole si elle est confisquée par les tribunaux. il nous faut apprendre à écouter sans que notre but soit systématiquement de déclarer coupable ou non coupable tout le cirque du jugement relève du vieux monde on s'en fout de savoir qui est coupable.
Comment entendre recevoir soigner pour ensuite transmettre autre chose que de l'abus de pouvoir nous devons apprendre à nous démettre des autorités. Je sais et je sens qu'il n'existe pas de séparation nette non plus entre moi et le ministre pointeur raciste entre moi et l'idiote ménopausée qui vient parler de la douceur des hommes entre moi et la féministe surveillante d'une nouvelle prison entre moi et la meute des tarés agressifs qui s'insurgent de ce qu'on oublie un peu vite l'importance de la testicule dans l'art entre moi et les harceleurs de merde exigeant le silence de celles qui évoquent notre histoire coloniale commune entre moi et les idiots utiles et sous-doués du troisième reich entre moi et eux il n'y a pas non plus de frontières fixes.
Je suis aussi les imbéciles je suis aussi leur colère leur dépit je suis aussi leur agonie fétide puisque rien ne me sépare de la merde qui m'entoure ce qui n'équivaut toujours pas à dire que tout se vaut mais qu'il y a contagion propagation impact et que toute idée de pureté d'isolement de protection est à peu près aussi crédible que de porter un masque de papier dans la cohue du RER de 19h30. Probablement utile mais tout à fait dérisoire. Nous sommes exposés les uns aux autres ce qui signifie que tout ce qui est émis nous impacte et réciproquement car si je commence par dire il n'y pas de frontière si claires entre moi et les autres je ne le dis pas de façon (inaudible) je dis l'arménienne sa souffrance la libanaise son désarroi la femme sans toit son errance la femme en prison son chagrin la chanteuse à Hong-Kong sa détermination l'étudiante précaire en foyer sa rage quand je dis nous sommes le monde tous en même temps je ne viens pas chercher la culpabilité dans mon corps de ne pas sentir le drame je n'ai pas froid je ne dors pas en cellule je n'ai pas été battue aujourd'hui mes poumons ne sont pas dégradés je ne serre pas les dents quand arrive une facture j'ai des papiers ma peau est blanche j'ai bien mangé etc mais la culpabilité est un isolement qui ne sert à rien d'autre qu'à rendre impuissant. Oui les vêtements que je porte aujourd'hui c'est la vie détruite des enfants qui les ont fabriqués c'est la pollution des pays c'est la honte d'appartenir à la classe de ceux qui ont eu le culot de délocaliser oui la nourriture que j'absorbe c'est l'empoisonnement de la terre et la destruction des espèces animales c'est la détresse de l'exploitant agricole c'est la fatigue du routier espagnol que je dépasse en pestant sur l'autoroute oui l'institution musée que j'occupe ce soir est une histoire d'exclusion d'une rare violence oui les livres que j'écris et que je vend c'est la honte de mon (inaudible) médiatique oui chaque mot que je prononce aujourd’hui est dégueulassé par la honte non seulement par la somme de mes privilèges mais encore de ma passivité et aussi de mes facultés de jouir des injustices tout en les dénonçant oui je me sens coupable non je ne suis pas pure mais la culpabilité est toxique et ne me sert à rien. De cette honte là je ne peux rien faire d'utile. oui j'ai conscience aussi d'un autre privilège qui est le mien et qui est la notoriété, la notoriété étant devenue une méta-valeur séparatisme entre ceux qui comme moi ont un nom qui provoque une onde de choc sur internet et ceux qui galèrent à se faire entendre, à se singulariser, à se faire remarquer qui veulent percer et moi qui trône comme un furoncle invincible un furoncle qu'on me demandera jamais de percer et j'ai conscience de toutes mes positions de privilèges et je ne veux pas dire que toutes les positions se valent toutes les conditions de vie de tous les corps ne sont pas équivalentes sous prétexte qu'elles sont reliées mais ce que je dis il faut prendre conscience des liens invisibles parce que c'est de ce tissu que sera fait la révolution pas de nos culpabilités juxtaposées.
Mon corps blanc non soumis au travail forcé qu'on n'a pas violé dans l'impunité, mon corps chrétien qui fête le 11 novembre sans penser à la ville de Sedan, mon corps goy qui s'accommode de la propagande antisémite mon corps bien nourri trop soigné pour qui le capitalisme travaille et fait le sale boulot sans que j'ai besoin de m'en préoccuper et je peux même m'en émouvoir et en jouir en même temps ce corps blanc pour lequel on a défini tant de frontières.
J'en ai ma claque de répondre à des matons et à des patrons ce que je veux nourrir aujourd'hui c'est ma faculté d'écouter quand ceux qui n'ont jamais parlé ouvre la bouche ce que je veux nourrir c'est ma faculté de désirer autre chose ce que je veux ressentir c'est que j'appartiens à la race humaine et aucune autre et je veux entendre ce que disent les enfants de ceux qui ont l'âge d'être les enfants de mes enfants les croire quand ils disent nous allons faire la révolution et sachant ce que je sais, je désire les y aider.
Je ne veux plus dire intersection parce qu'à la longue le terme donne l'impression que je vend des tomates et que je m'interroge sur la pertinence de vendre un peu de patates du voisin sur mon étalage alors que de facto tes patates poussent sur le même terrain que mes tomates et de toutes façons savoir si j'ai intérêt à ce que mes luttes coïncident avec les tiennes est une préoccupation boutiquière qui n'a aucun sens. Il ne s'agit pas d'une carte routière ni d'un problème de maths quand nous dirons révolution je veux me souvenir que je ne suis pas isolée de toi et tu n'es pas protégé de moi.
On peut lever des murs jeter des filets dans la mer multiplier les frontières et les procédures pour les traverser à la fin c'est inepte ta réalité traverse la mienne ma réalité pèse sur toi. Les frontières fixes sont toxiques et ne servent à rien ce qui est immuable, c'est que tout se traverse ce qui ne veut toujours pas dire que tout se vaut.
J'écoute les gens de mon âge parler des gens qui ont 20 ans aujourd'hui et je les entends dire : « comme toutes les générations avant eux, ils désirent changer le monde » sur le ton blasé et serein de ceux qui en ont vu d'autres, de ceux qui savent comment ça se passe. Mais je peux témoigner, ma génération ne voulait pas changer le monde, certains d'entre nous le désirer mais ma génération n'a jamais voulu changer le monde. Elle y croyait trop à ce monde. Elle croyait à tout ce qu'on lui disait. Toutes les générations n'ont pas voulu changer le monde. À toutes les générations n'a pas échu le devoir de changer le monde. À ma génération on a jamais dit avant même qu'on sache lire « si vous ne changez pas le monde vous allez tous crever ».
Ils sont gender fluides ils sont pan sexuels ils sont racisés ou solidaires de racisés, ils ne veulent plus être enfermés et définis par la misère et l'injustice ils sont chamans ils sont sorcières et ce qui m'intéresse aujourd'hui n'est plus ma honte ni ma culpabilité ni ma rage mais bien de me rendre capable de leur dire « tout est possible » à commencer par le meilleur et c'est une affaire de désirer autre chose. Je choisis de les croire quand ils disent qu'ils veulent le sauver ce monde, je choisis de croire que nous ne savons rien de ce dont seront fabriqués les jours à venir, je choisis de croire que quand les plus puissants nous répètent à longueur de journée nous savons tout de l'avenir car nous connaissons le passé, il n'y a pas d'alternative les choses sont comme elles sont parce que c'est dans la nature humaine d'en arriver là c'est ainsi que dieu l'a voulu dans son immense sagesse et s'il y a cruauté gratuite et injustice et grands saccages c'est que la cruauté l'injustice et le saccage font partie du réel et ils disent «regardez les animaux! ». Et chaque fois qu'ils les regardent c'est pour observer comme ils tuent. Alors moi aussi je regarde les animaux qui tuent et j'observe. Je ne vois pas de camp de migrants je ne vois pas leurs frontières je ne vois pas d'éléphant barbeler son terrain pour ne jamais y voir de zèbres parce qu'il a décidé que les zèbres ça ne devrait pas exister. Je ne vois pas les animaux enfouir leurs déchets nucléaires alors je me demande ce que dois je comprendre des animaux dans nos histoires humaines... La douceur est utile, la douceur et la bienveillance sont les notions les plus antinomiques avec le système qui nous opprime, la douceur et la bienveillance c'est le contraire de l'exploitation capitaliste. De demander la permission, de demander si je consens, la douceur et la bienveillance c'est ce qu'on ne trouve pas sur les marchés, c'est ce qu'on ne trouve pas dans l'armée, c'est ce qu'on n'enseigne pas dans les polices.
Toutes les propagandes me traversent toutes les propagandes parlent à travers moi rien ne me sépare de la merde qui m’entoure rien sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle que ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain et qu’il n’est pas encore écrit que cela soit une mauvais chose
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Bruce (@rabbruad1) wrote:
‘Those big shot rappers have NOTHING on Elle. You should hear her do the cellophane wrap! It’s just incredible!’
I’ll wrap any crap- from a map to a chap, in paper or burlap, ain’t no scrap. Gifts I entrap with a: ‘Boom, clap, wrap!’ Yo Yo, tie a bow, let the curling ribbon flow! Have a go, no vapin’, just tapin, crepe’n shapes, ho ho ho!
#poetry#rhyme#poets of tumblr#poets corner#poets community#poets on tumblr#twcpoetry#silliness#bruce and ellenya#definitely not gangsta#too good for the hood#😂
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Cayenne
Je me souviens encore de ma première femme, elle s'appelait Nina, une vraie putain dans l'âme. La reine des morues de la plaine Saint-Denis, elle faisait le tapin près d’la rue d’Rivoli.
Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté !
Elle aguichait l’client, quand mon destin d’bagnard vint frapper à sa porte, sous forme d'un Richard. Il lui cracha dessus remplis de son dédain, lui mis la main au cul et la traita d’putain.
Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté !
Moi qui étais son homme et pas une peau de vache, acquit dans ma jeunesse les principes d'un apache, sortis mon 6.35 et d'une balle en plein cœur je l'étendis raide mort et fut serré sur l'heure.
Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté ! Une seule solution, la révolution !
Aussitôt arrêté fut mené à Cayenne, c'est là que j'ai purgé les forfaits de ma peine. Jeunesse d'aujourd'hui ne faites plus les cons, car pour une simple connerie on vous jette en prison.
Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté !
Si je viens à mourir, je veux que l'on m'enterre dans un tout p’tit cimetière de la porte Saint-Martin. 400 putains à poils viendront crier très haut, c'est le roi des julots que l'on mène au tombeau.
Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté !
Sur la tombe on lira cette glorieuse phrase écrite par des truands d'une très haute classe, honneur à la putain qui m'a donnée sa main, si je n'étais pas mort je te baiserais encore.
Pas de grâce, pas de pitié, pour toutes ces bandes de vaches et ces bandes d'enculés ! Mort aux vaches, mort aux condés, vive les enfants d’Cayenne, à bas ceux d’la Sureté ! (x3)
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Les Chroniques de Livaï #396 ~ LES DESSINS RACONTENT DES HISTOIRES (octobre 845) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Comme d'habitude, j'amène le thé à Erwin dans son bureau après avoir fini mon rapport. Ils sont de plus en plus longs, j'ai remarqué. Est-ce que ça veut dire que mon boulot me plaît ou seulement qu'il finit par rentrer ? C'est plutôt parce que mon escouade me donne des tas de trucs à raconter. Erwin ne m'a rien dit sur mes hors sujet, je suppose que ça le dérange pas.
Merde, des gouttes de thé s'écrasent au sol devant sa porte. J'ai envie de me baisser afin de les nettoyer, mais je risque d'en coller partout alors je les piétine un peu avec mon pied. Puis je cogne avec mes orteils contre le battant et le pousse sans ménagement. Désolé pour le boucan, chef.
Erwin est assis sur son canapé, un crayon à la main, en train de dessiner quelque chose. Eh l'artiste, ton thé est arrivé. Je pose sa tasse et mon rapport sur son bureau, et me penche un peu sur ce qu'il fait. Je distingue les contours de ce qui ressemble à un petit château, avec des flèches partout autour ; apparemment, il planche sur le futur QG, et évalue ce qui serait idéal pour nous.
Je m'appuie sur le dossier du canapé et passe la tête par-dessus son épaule. Je vois, c'est un croquis du lieu que vous êtes allés visiter avec la bigleuse. T'aurais pu me demander de t'accompagner, j'aurai pas dit non. Il répond sans me regarder que Hanji a l'oeil pour les détails et sait mieux que moi ce qui serait essentiel pour l'aménagement du QG. Ouais, le privilège de l'ancienneté, je suppose.
Dis donc, t'as un bon coup de crayon, je pensais pas. T'as appris le dessin où ? Erwin dit que c'est son père qui lui a donné les bases et qu'il a ensuite continué tout seul ; mais qu'il préfère écrire de la poésie. Nan, sans blague ! J'apprends des trucs inédits, là ! T'en as écrits ? Il sourit avec malice et me révèle qu'ils sont quelque part dans cette pièce mais que je ne saurais jamais où. Allez, fais m'en lire un, je te promets de pas me moquer. Mais il reste intraitable et je comprends vite que je gagnerai pas. Ok, je finirai bien par les trouver. La prochaine fois que je ferai le ménage, j'irai dans toutes tes cachettes. J'en connais pas mal ; par exemple celle où tu planques tes sucreries. Fais pas l'innocent. J'y touche pas car c'est le seul plaisir que tu te gardes, mais j'en pense pas moins. Un jour tu...
Il se lève brusquement, va vers son bureau et je sais qu'il farfouille dans sa planque. J'en profite pour me vautrer avec plaisir dans le canapé, pas fâché de relâcher un peu mes muscles. J'entends les bruits de papier froissé et je le vois en pensée se tortorer un gâteau ou un bonbon. Je suis sûr que c'est ça. Eh, Erwin, je déconnais, mais abuse p...
Il me plaque un truc sur le visage et je sens le toucher d'un truc rêche et rugueux sur ma peau. Ca sent la vieille bique et l'encre ancienne. Mais qu'est-ce que... ?! Arrête, comment veux-tu que j'y vois si tu me colles ça dans la gueule ! C'est quoi encore ? J'écarte sa main et distingue vite des lettres, des mots, puis des phrases. Ce qui m'a paru si désagréable était en fait le contact d'un sceau de cire d'où pendent des morceaux de tissus colorés. Je saisis le parchemin et commence à lire l'écriture élégante légèrement penchée :
"Le généralissime Darius Zackley serait heureux de vous convier à une réception donnée en sa demeure le 13 de ce mois, en présence des notables, intellectuels, artistes et hommes de science dont notre beau Royaume..."
Oh putain, ça y est, ça me revient. Je me soulève du canapé et jette à Erwin un regard furieux par-dessus le dossier en faisait voleter le parchemin du bout des doigts. Il sirote seulement son thé et ne semble pas inquiet de ma réaction. Tu devrais, mon vieux. Bordel, je t'ai déjà dit que je voulais pas y aller ! Tu me vois, moi, pincer le derche de ces bourges ?! J'aurai l'air de quoi ?!
Erwin m'indique de lire la fin du message et je le fais, même si je sais que ça ne changera rien, ma décision est prise.
"La présence du caporal Livaï, le héros des Trois Murs, le soldat le plus fort de l'humanité, la fierté de l'armée humaine - la vache, on m'a donné combien de titres exactement ? - est sollicitée afin que nous puissions lui rendre les honneurs et le présenter aux grands de ce monde qui sont très impatients de le rencontrer. Il va de soi qu'un refus serait une cuisante déconvenue..."
"Cuisante déconvenue", c'est ça. Quel chantage... Erwin, tu vas pas te laisser faire par ce type ? T'as qu'à leur dire que je suis malade ; à l'article de la mort, si tu veux. J'ai aucune envie de voir leurs tronches, j’suis pas une bête de foire.
Erwin m'a laissé tempêter en gardant le silence. Il sait qu'il pourra recommencer à parler quand je me serais calmé. Quand il reprend la parole, c'est sur un ton très posé, comme pour contrebalancer ma rage. J'ai pas envie de l'interrompre mais tout ça me plaît pas du tout. Il m'explique que ces réceptions sont importantes car elles permettent de dénicher de nouveaux alliés pour le bataillon. On y trouve aussi des fouilles-merdes et des ennemis déclarés mais empocher directement de gros reçus aux montants élevés est une activité qui nécessite de l'adresse et de la patience. Et sans pognon, on peut pas aller en expédition.
Ouais, les expéditions... Il me demande si ça ne me manque pas de ne plus pouvoir sortir. Il marque un point, c'est vrai que j'ai hâte d'y retourner. Tcchh, toujours ce foutu fric. Ici comme en bas, c'est la plaie. En clair, continue-t-il, nous devons nous montrer, faire bonne impression, charmer les convives et ramasser le butin qui se présente. Euh, attends un peu, ça me rappelle...
C'est bien ça. Là d'où je viens, ce genre de truc à un nom : faire le tapin. J'ai jamais tapiné en bas, c'est pas pour m'y mettre aujourd'hui. Si, c'est bien de cela qu'il s'agit, ne nie pas. Il faut remuer du cul et faire de grands sourires, c'est pareil. Hors de question, j'ai ma fierté. Il baisse la tête et je sais qu'il va entrer dans une phase que j'ai appelée "persuasion à la Erwin". J'y suis habitué mais je suis à chaque fois stupéfait de la façon dont il s'y prend, il a toujours réponse à tout.
Il m'explique que s'il vient seul, cela sera pris comme un affront, et que les alliés du bataillon, qui voudraient me voir en personne, pourraient bien se détourner de nous. Et puis, je ne voudrais tout de même pas le laisser seul face à cette horde d'héritiers aux dents et aux bras longs ? Après tout, c'est pas pire qu'une masse de déviants excités. Moi je trouve que si. Merde, Erwin, je suis pas fait pour ces trucs-là. Je suis né dans la misère, j'ai aucune manière et pas de conversation. Qu'est-ce que je ferais à cette réception ? En plus, j'ai rien à me mettre.
Je sais au fond de moi que j'ai commencé à céder, et je m'en veux. Il y arrive toujours, ça me fait chier. Mais... il sera tout seul là-bas, c'est vrai. Il y aura peut-être des ennemis sur place, sa vie pourrait aussi être menacée dans le pire des cas, et... Mais pourquoi tu t'emmerdes à me le demander en fait ? Il te suffit de m'en donner l'ordre, tu as le rang pour ça. Il explique qu'il veut mon adhésion pleine et entière et qu'il détesterait que j'y aille à reculons. Ce sera le cas de toute façon, alors à quoi bon t'en occuper ?
Il évoque la date prévue et conclue en me disant que si je ne viens pas, ce sera son anniversaire le plus triste. Hein ?! Quel anniversaire ? Le tien ? C'est quand ? Pourquoi j'ai pas été mis au courant ? Ok, c'est vrai que je m'en cogne des anniversaires ; mais t'aurais pu me le dire quand même !
Il se met à rire bruyamment, et ce rire me fait décompresser d'un seul coup. Comme si la tension présente dans la pièce venait tout juste de se faire la malle. J'essaie de me raisonner : je vais pas nuire au bataillon pour un caprice. Ce sera qu'une fois, après ils iront se faire voir. Je peux bien faire ça pour Erwin, sinon il se tapera la honte. Je peux... pas l'abandonner, c'est trop important. Et puis, si c'est son anniversaire...
Il me tapote l'épaule d'un air entendu - je soupire face à ma défaite - et m'informe que nous devons aller en ville nous acheter des costumes. Tu veux dire, comme la dernière fois ? Et des pulls, des vêtements chauds aussi ? J'ai rien racheté depuis la chute de Maria, c'est pas une mauvaise idée en fait. Dis-moi juste quand, je délèguerai la charge de l'escouade à Nadja, c'est la plus sérieuse. Il me propose demain. Je suis partant mais il faudrait qu'on invite Mike. Pas seulement parce que ça me rappelle le bon vieux temps...
Je saute du canapé et me dirige vers la porte. Erwin m'arrête en me demandant pourquoi je veux que Mike vienne avec nous. Je le regarde bien en face et lui réponds que c'est parce que lui et moi sommes nuls en mode, et que Mike a bien plus de goût. J'ai pas envie d'avoir l'air ridicule, je préfère faire confiance à son nez en la matière.
T'inquiète, je passerai par sa piaule pour le lui dire. Toi, par contre, tu ferais bien d'aller te pieuter si tu veux pas avoir la tronche de travers demain. Moi, j'ai l'habitude, mais ça ferait mauvais genre si le major du bataillon d'exploration avait les traits tirés.
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J1- L’avenir
Elle n’avait que ce mot dans la bouche : l’avenir. Elle ne le prévoyait pas rose. “Tu finiras sous les ponts, comme ton père”, disait-elle inlassablement. “Sous les ponts ou à faire le tapin”, elle rajoutait, quand la peur et la colère l’envahissait. L’avenir ; elle n’avait que ça dans la tête, et la terreur au ventre. Dans sa vision du monde, la vie ne se conjuguait pas au présent. Parce qu’elle ne faisait pas de cadeaux, il fallait trimer. L’avenir serait dur, noir et froid. Il laisserait des bleus aux aventuriers qui oseraient l’affronter. Il fallait se préparer pour lui survivre. Elle n’a pas vu que l’avenir est sans fin, sans limite. On lui court après sans jamais l’atteindre. Il n’est rien, il n’existe pas. Dès l’instant que l’avenir s’apprête à être saisi, il disparaît aussitôt d’un bon vers l’avant. Insaisissable. Impalpable. Inaccessible. Pointer son regard sur l’avenir déshabille le présent de toute sa matière, sa beauté et ainsi consume le passé. Laissons l’avenir dans l’après et accueillons ce qu’il nous réserve au lieu de chercher à le devancer et contrôler l’indomptable.
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Crise de sens
Empêtré dans des fausses accusations de corruption (dixit l’intéressé), Jean-Jacques, ministre de l’industrie de son état, eut bien du mal a se justifier devant le parterre de journaliste venu jusqu’à sa porte lui parler du bon temps d’avant où qu’il était considéré comme un winner, un type qui en a, qui en veut et qui sait où il va.
__ Jean-Jacques ça fait quoi d’être considéré comme une plaie, hein,ça fait quoi ?
__Je...je…
__ Et ces pots de vin, c’était gouleyant, j’espère ?
__Mais… mais !!!
__ Jean-Jacques, comment votre femme réagit-elle face au scandale ? Va-t-elle vous quitter ?
__ Enfin, je…
__ Vos enfants qui se font insulter sur les réseaux sociaux, ça vous fait quoi ?
__ Je vous…
Et ainsi de suite… Le pauvre homme n’eut pas le temps de répondre quoi que soit, car son conseiller en communication le ramena derechef par la peau du dos à l’intérieur de son enclave privative. Sa tête lui tournait, il avait pourtant l’habitude de faire face aux meutes de toute sorte, dans sa jeunesse d’ailleurs il avait du faire face à une meute de martre, ou alors étaient-ce des loutres ? Se demanda-t-il alors. Il interpella sa femme qui faisait les cents pas dans le salon, laissant son chef de cabinet et ses deux gardes du corps peser de tout leurs poids sur la porte d’entrée qui menaçait de céder sous les coups de boutoir des journalistes, rendus fous par l’odeur du sang.
__ Dis Gisèle, ce souvenir de jeunesse que je t’ai raconté une fois, tu t’en rappelles ?
__ Quoi..?! Lequel ? Celui où t’essayais les sous-tifs à ta mère pour voir comment ça t’allait ?
__ Mais non ! Et parle moins fort, manquerait plus qu’on me traite de drag queen en plus… Non celui où je me suis fais pourchasser par des bestioles dans les Pyrénées ? C’était quoi déjà, des loutres ou des martres ?
__ Des campagnols, ducon ! Non tu crois pas que t’as aut’ chose à faire que de t’occuper à dépoussiérer tes vieux souvenirs !?
__ Justement, si je me souviens de ça c’est bien parce que ça a eu une importance pour moi pour faire face à la meute… Comme maintenant. Tout à l’heure c’est comme si j’avais perdu le sens de la parole !
__ Le sens de la connerie tu l’as toujours, t’inquiètes !
__ Eh ben toi tu perds le sens commun !
__ Le sens commun ? S’il m’en restait un peu je foutrais le camp sur le champ !
__ Et le sens de l’honneur alors !
__ Tu peux parler, accepter des Berlutti contre une usine à gaz sarin !
__ Je savais pas que c’était du gaz sarin, je croyais que c’était du gaz serein… Un truc pour endormir, inoffensif !
__ N’empêche que tu les portes en ce moment même tes pompes de maquereau !
__ Eh ben, je sais pas quelle greluche y ferait tapiner ce proxo de tes rêves pour s’acheter des grolles à 2000 euros, Scarlett Johansson ? T’as vraiment aucun sens des réalités !
__ Bon, si vous vous calmiez tous les deux, ce serait quand même pas mal… intervint Roger Trodefoude, le directeur de cabinet de Jean-Jacques.
__ T’as pas une porte à tenir, lèche cul ? Répliqua Gisèle en servant un nouveau scotch.
__ Non ça va, Paul et Virginie s’en occupent très bien tout seul…
__ Ahahah, Paul et Virginie ! s’esclaffa Jean-Jacques, et qui fait Virginie aujourd’hui ? Paul Beige ou Paul Marron ?
__ C’est pas vos oignons, grinça Paul Beige entre ses dents, le dos arc-bouté sur la porte d’entrée que tentait toujours de forcer les journalistes, surexcités par la présence de Scarlett Johansson (supposée).
__ Holala ! Si on peut plus rigoler !
__ Disons que c’est un petit peu une crise majeure quand même Jean-Jacques, s’agirait de pas l’oublier !
__ Une crise de nerfs passagère de l’opinion, c’est tout… Y’a qu’à voir avec Michel Edouard que ses enseignes organisent des soldes sur la Valstar et tu verras, tout ces boit-sans-soif auront un autre sujet que moi pour s’énerver tout rouge comme des cocos à l’ancienne.
__ Sauf votre respect, y’a eu 137 morts à cause de vos conneries, et d’ailleurs Mr Leclerc nous a retiré de ses contacts facebook ce matin, ainsi que Mr Bruel et Mr Descombes.
__ Pas Jean-Pierre, pas lui !!!
Ainsi, même Jean-Pierre Descombes, la voix qui avait rythmé les émissions de sa plus tendre enfance en annonçant le prix des machines à laver où des lâchés de vachette dans les rues de Nîmes, d’Agen ou de Castres ne voulait plus de lui comme poto virtuel ! En effet, c’était une crise ! Existentielle même, quel était le sens de cette vie là ? Si même la voix de Jean-Pierre s’était éteinte dans la nuit… alors tout était fini !
__ Non mais vous pleurez Jean-Jacques !?
__ Bien sûr qu’il chiale ! Je vous avais bien prévenu de pas le prévenir pour Descombes ! Allez viens là faire un câlin mon Jacot… tenta-t-elle de consoler son cher et tendre.
__ C’est pas vrai… Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ! Vagit Jean-Jacques sur l’épaule de son épouse, dont le pull en cachemire n’en demandait pas tant.
__ C’est rien… C’est la vie, ça va passer… lui tapota-t-elle doucement l’arrière du crâne.
__ Mais non c’est pas la vie ! s’emporta-t-il entre deux sanglots, sinon c’est que la vie n’a pas de sens !
__ … c’est pas faux, reconnu-t-elle.
__ Le sens du vent, peut-être ? s’autorisa le conseiller Trodefoode.
__ Ho vous, allez gérer la crise et épargnez nous vos réflexions superfétatoires !
__ D’accord, d’accord, s’excusa-t-il, mais superfétatoire je crois bien que c’est un abus de langage !
__ Dîtes, je voudrais pas vous déranger, intervint Paul Marron, mais là, ils deviennent fous dehors !
En effet, les journalistes, dont plusieurs avaient rendus l’âme (pour ceux qui en avaient unes) sur le pas de la porte, compressés par leurs congénères avides de scoop, poussaient très fort sur l’huis de l’entrée qui ondulait dangereusement, menaçant de rompre les lombaires des deux garde du corps de Jean-Jacques. Celui-ci n’y prêtait même plus attention, il était déjà parti dans le salon et s’apprêtait à chercher dans son stock de vieilles VHS, des enregistrements du Juste Prix pour nourrir sa mélancolie à l’endroit de la voix de Jean-Pierre Descombes.
__ Mr le Ministre ! Jean-Jacques ! Enfin revenez il faut que nous montions une cellule de crise pour donner du sens à tout ça… Regarder des vieilles vidéos de jeux télévisés ne nous aidera en rien !
__ Laissez moi tranquille !
__ Laissez-le enfin Trodefoode ! Vous voyez bien qu’il nous fait une grosse crise d’identité !
__ Oui ben si ça continue moi je vais faire une crise cardiaque !
__ Ah ouais, ben pas ici en tout cas… Déjà que vous êtes tout en sueur, si vous tombez sur mon beau tapis persan ça va pas être rattrapable… Donc allez boire un verre d’eau, puis passez deux trois coups de fils à vos potes éditorialistes et s’ils vous répondent pas, vous tweetez deux trois conneries histoire de dégager ces abrutis de notre allée !
__ Mais oui, ça tombe sous le sens ! Merci pour ce conseil Gisèle, dieu vous le rendra !
__ Je veux, oui !
Guidé par les mots frappé du sceau du bon sens issus de la bouche charnue de Gisèle, le conseiller politique de Jean-Jacques décida donc de ce connecter sur Tweeter où son patron en prenait plein la tête pour pas cher. Et pour résoudre cette crise sans précédent dans l’histoire de sa carrière, il avait un plan, un plan tout frais…
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Quand son dressage sera terminé, elle ne pensera a rien d autre qu a bien sucer des queues ,avaler le sperme des clients ,se faire saillir avec ou sans capote sans se poser de question car elle sera complétement décérébrée stupide ,elle sera parfaite pour tapiner pour son Proxénete Musulman à qui elle rapportera beaucoup d argent ! Elle n aura aucun souvenir de son ancienne existence de bourgeoise riche et mariée ,elles exhibera les seins et le cul a l air en public pour attirer les Clients Musulmans qui prendront plaisirs a l avilir en la baisant n importe ôu de jours comme de nuits ...
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