#Ça va y aller en freestyle hein
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snowfea · 1 year ago
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Tout plaquer et devenir un ver de terre en Auvergne
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solivaganz · 6 years ago
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12. Oh kiwis!
Coucou les amis,
Me revoilà pour vous donner quelques nouvelles de ma vie ici. Lors de mon dernier article (commencé le 9 avril mais finalement publié bien tardivement le temps d'uploader les photos, hum hum!), je vous avais mentionné que je recréerais un nouvel article prochainement histoire de couvrir les points 4 et 5 de ma "liste", à savoir les 5 jours passés aux Crankworkx avec mes amis de Queenstown puis ma nouvelle aventure dans les kiwis à Te Puke où je vis actuellement depuis le 25 mars.
Comme je vous l'avais dit, le départ de ma mère ne m'a pas laissée dans la solitude bien longtemps puisque moins d'une demie heure après que je lui aie dit au revoir, je récupérais Thibaud avant de nous rendre à Rotorua et retrouver mes autres amis de QT. Flo m'avait promis quelques semaines plus tôt, au moment où il m'avait parlé pour la première fois des Crankworkx, que ça allait sans doute me plaire et notamment la compétition "Slope Style" du samedi, où les riders professionnels doivent descendre une piste avec d'énormes bosses et rampes en enchaînant des figures assez impressionnantes pour ainsi marquer le plus de points possibles. Et bien le moins qu'on puisse dire c'est qu'il avait raison!
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[Step up step down sur la track du slopestyle]
J'ai absolument adoré les 5 jours passés là-bas, et pas seulement car je retrouvais tout le petit monde de Queenstown, mais aussi parce que j'ai pu découvrir un autre aspect du monde du vélo dans lequel j'avais mis un pied un peu par hasard il y a 3 mois de ça en rencontrant Karl pour la première fois. Pendant l'évènement, j'ai pu suivre plusieurs compétitions comme le Pump Track Challenge. Je vous avais déjà parlé des pump tracks il y a quelques temps d'ailleurs, j'avais adoré tester ce genre de piste! Ici, il s'agissait de deux riders qui faisaient la course sur deux parcours exactement identiques avec des petites bosses (des pump track) sans chaîne sur leur vélo pour éviter toute triche car le but est d'avancer en pompant avec les bras et jambes, pas question de pédaler. J'ai également vu les Whip Offs (où les bikers doivent faire des whips, soit sauter des bosses en tournant leur corps et leur vélo le plus possible une fois dans les airs) et la compétition de Slope Style (du freestyle assez artistique et impressionnant). J'ai également eu un aperçu du Speed and Style, compétition où deux riders doivent faire la course sur deux pistes identiques tout en faisant deux figures de leur choix (une combinaison de vitesse mais également de points), mais pour cette course, j'ai seulement vu ça de loin puisque je suis restée près de Titi qui avait passé son aprèm à vomir après avoir mangé du gluten par inadvertance, aïe aïe.
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[Pump track challenge]
Pendant ces jours, lorsque nous n'étions pas sur le site des Crankworkx, nous en avons aussi profité pour faire des balades dans la région et pour tester la luge au-dessus du site des Crankx. En fait, l'évènement se situait au pied d'une petite montagne d'où partent des cabines de téléphérique selon le même principe que la Gondola de Queenstown: on peut monter en téléphérique et accéder à un bike park en haut du site ainsi qu'à trois pistes de luge (caisses à savon sur pistes en asphalte). Puisque nous avions nos pass pour les Crankworx, on avait droit à monter autant de fois qu'on le voulait dans le téléphérique, donc il ne restait plus qu'à payer les entrées pour les luges, ce qui faisait quelques économies, haha! Tant qu'à faire, on a pris 7 descentes, car il y avait trois pistes et non deux comme à Queenstown. Et d'ailleurs, ces pistes-là étaient nettement plus chouettes et plus longues qu'à QT! On a compté qu'il fallait bien 3 minutes pour les descendre, au contraire d'une minute à QT, qui finalement, ne doit sa renommée qu'à la vue qu'on a depuis le sommet de la Gondola. Les pistes étaient beaucoup plus longues et fun, on avait donc vraiment le temps de faire la course et profiter et en plus il y avait très peu d'autres personnes sur la piste ce qui limitait les risques d'obstacles et d'embouteillages. Du coup, j'ai foncé comme une tarée et je me suis vraiment éclatée sur ces pistes, c'était super chouette! Bon par contre, pas douée que je suis, j'ai quand même réussi  à arriver beaucoup trop vite dans la zone de parquage où la piste étaient nettement plus étroite mais avec encore quelques virages, donc ce qui devait arriver arriva, ma voiturette s'est retournée sur le béton et moi avec. Résultat, peau à vif et plaie de 10cm sur 4 sur ma cuisse. Un mois plus tard les croûtes viennent tout juste de tomber et me voilà donc avec une belle cicatrice violacée qui va me coller pendant une bonne année ou deux, mais bon, who cares, hein!
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[Moi au sommet de la Skyline juste avant d’aller descendre en luge. Vue plutôt sympa sur le lac Rotorua]
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[Remontée mécanique de la luge]
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[Titi et Flo à la Skyline]
J'ai également été visiter un autre village maori à Rotorua, gratuit cette fois-ci, mais sans visite guidée et explications intéressantes comme dans l'autre village que j'avais vu avec ma mère deux semaines plus tôt, puis petite balade dans les Redwoods que j'aime tant. J'adore l'ambiance qui règne dans cette forêt de séquoias de quelques 80mètres de haut. L'odeur est divine et les teintes rougeâtres/acajou de l'écorce de ces arbres et des épines qu'ils déposent au sol sont vraiment fascinantes. Le contraste avec les fougères vertes rajoute une touche de magie à la beauté des lieux!
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[Ohinemutu, village maori à Rotorua]
Le lendemain, nous étions déjà le 25 mars et c'était donc la fin des Crankworx, et avec elle, le départ de Titi et Flo vers Auckland puis vers la Belgique/France et le départ des allemands vers le Northland ou vers Queenstown. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me suis donc retrouvée toute seule face à moi-même, avec ma mère et tous mes amis partis, et personne que je connaissais près de moi pour aller boire un verre, me changer les idées et me soutenir. Cette journée n'a vraiment pas été facile, j'ai eu l'impression de me prendre une baffe en plein visage après avoir été sur un petit nuage où j'étais toujours entourée de gens que j'aimais pendant près de 3 mois. Et voilà que là, pof, ma petite bulle explosait et que je devais me débrouiller seule à nouveau, ne compter que sur moi-même et surtout aller de l'avant et tâcher de reconstruire de nouvelles relations en partant de zéro.
Heureusement, j'avais déjà un peu planifié la chose puisque je m'étais arrangée pour trouver un job dans un verger de kiwis à Te Puke, capitale mondiale du kiwi située à seulement une heure de route de Rotorua où je me trouvais. Mon premier jour devait être le lendemain, à savoir le 26 mars, donc je n'allais pas devoir supporter ma solitude bien longtemps, heureusement! J'ai profité de cette journée de battement pour faire ma lessive et me faire un vrai repas dans la cuisine du camping où je dormais, puis en milieu d'après-midi, je me suis mise en route vers Papamoa, un petit village de bord de plage à une quinzaine de kilomètres de Mount Maunganui (une des plus belles plages au monde pour les surfeurs, où j'avais été avec ma mère deux semaines plus tôt). J'avais choisi un camping dans ce village car il n'était situé qu'à 10km de Te Puke, qu'il était tout proche de la plage (ce qui me permettrait de profiter de chouettes afterworks et de beaux couchers de soleil) et que Solène et Dylan, le couple de français qui m'avaient recrutée pour aller bosser dans leur verger, y résidaient également et qu'ils en étaient assez satisfaits. Pour 12$ la nuit, j'aurais donc accès à des douches chaudes, une grande cuisine, des prises pour recharger mes appareils, un lounge, des piscines chaudes pour se requinquer et détendre ses muscles après de longues journées à cueillir des kiwis (bon finalement je n'ai pas pu en profiter une seule fois vu ma plaie non cicatrisée...) et un laundromat pas cher. Le tarif était normalement de 18$ la nuit mais venant là pour y rester un bon moment, je bénéficiais du tarif à la semaine plus avantageux. J'aurais tout à fait pu rester dormir en freecamp avec mon van self-contained, mais l'automne devant commencer prochainement, je me suis dit que ce serait tout de même plus simple pour moi d'avoir accès à des douches chaudes, une vraie cuisine et de l'électricité en rentrant du travail, tant pis si je devais "perdre" 84$/semaine en logement. Finalement, je ne regrette pas mon choix car à ce jour, j'ai passé un mois complet sur ce camping et je m'y suis vraiment bien plue!
Mais revenons à nos moutons. Ce jour-là donc, journée charnière dans l'évolution de mon voyage en NZ, j'ai eu la chance/malchance (?) de recevoir un message de Kévin, un gars avec qui j'avais été brièvement en contact sur Facebook quelques jours plus tôt quand je cherchais un logement à Te Puke. Je n'étais pas super convaincue par ce gars car il m'avait paru foireux (il avait insisté pour que je vienne bosser avec lui ou que je rejoigne sa colloc dans le but que je l'amène au travail chaque jour lui et sa copine) mais étant déprimée, seule et déterminée à me changer les idées, je me suis dit que je n'avais rien à perdre et je me suis donc mise en route pour le rejoindre lui et d'autres français (Guillaume et Loïc, amis venus ensemble + Marion, venue seule) sur la plage pour jouer au ballon et faire connaissance. La fin de journée s'est relativement bien passée et nous avons fini la soirée sur le camping de Guillaume et Loïc où Julie, la copine de Kévin, nous a préparé des crêpes salées et sucrées, ça m'a bien remonté le moral! Par ailleurs, j'ai découvert que Marion logeait également sur mon camping, ce qui allait permettre que je la recroise fréquemment et sans doute que je me rapproche un peu d'elle.
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[Première soirée à la plage de Papamoa, là où tout a commencé]
Le lendemain, 26 mars, c'était donc ma première journée en tant que kiwifruit picker (cueilleuse de kiwis - mes grands parents ne parlent pas anglais haha) et je me sentais prête à attaquer ce mois dans les kiwis et à rencontrer de nouvelles personnes. Je suis donc arrivée (une demie heure de route et une route à péage quand même, pas aussi proche que ce que je pensais!), ai signé mon contrat et ai rejoint l'équipe avec laquelle j'allais travailler. Première surprise lorsque le superviseur du champ est venu me montrer comment récolter les kiwis et qu'il s'est mis à attraper les kiwis 4 par 4 (deux dans chaque main, donc) et à les déposer dans ma sacoche ventrale. Il s'agit d'un sac rigide avec deux grosses bretelles rembourrées, et où le fond du sac est troué et amovible puisque il est relié à des crochets en métal sur les côtés du sac. Ainsi, lorsque l'on plie le fond du sac et qu'on l'accroche aux crochets latéraux, les kiwis sont bloqués et on peut alors remplir le sac. On se dirige ensuite vers un tracteur qui tracte trois grosses "bins" (des caisses en bois), on fait passer son sac au-dessus d'une des bins, on détache les côtés du sac avec ses deux mains simultanément et on vient déposer délicatement le contenu du sac dans la bin. On retourne ensuite là où on était et rebelotte pendant 8 autres heures - cueillette, déversement du sac, cueillette. Mais comme je vous le disais, j'ai été assez surprise par l'entrée en la matière lorsque le superviseur du champ m'a aidée à remplir mon sac pour la première fois: le poids d'un sac plein m'a vraiment surprise, je ne m'attendais pas à ce que ces kiwis soient aussi lourds! Je me suis directement dit "Non mais ça va quand même pas être ça pendant 8h, si?? Je tiendrai jamais!". La seconde surprise a été de remarquer le rythme imposé par les superviseurs du champs. En effet, il y a deux types de kiwis en NZ, les verts (que vous connaissez tous bien), apparemment plus faciles à cueillir, moins délicats et revendus moins chers, qui sont dès lors moins bien payés (dans 99% des cas ils sont payés au rendement) et dont la récolte est un peu plus tardive, et les kiwis gold, plus délicats et fragiles, se vendant plus cher, et plus difficiles à cueillir car les stalks (tiges) qui les retiennent au pied de vigne (et oui, le kiwi est un arbre fruitier similaire à une vigne pour ceux qui ne le savaient pas haha) se détachent beaucoup moins bien. Il faut donc faire davantage attention à ne pas les cueillir avec le kiwi ou le cas échéant, les enlever manuellement car les laisser dans la bin risquerait d'endommager la peau fragile des autres kiwis. Les kiwis gold sont donc souvent cueillis avec un contrat horaire (à un taux plus élevé que le minimum légal), donc peu importe que notre rendement soit bon ou moins bon, les contractors (les patrons qui nous paient et font l'intermédiaire entre les propriétaires des champs et les cueilleurs) doivent nous payer de la même manière. Dès lors, ils chargent les superviseurs de nous surveiller et de nous encourager à aller plus vite car si nous traînons trop, le contracteur reçoit moins d'argent mais doit nous payer pareil. Dès lors, les superviseurs font très attention au rythme des pickers, et si tu as le malheur de parler et de ralentir le rythme (ou pire, récolter les kiwis en levant une seule main à la fois), ils n’hésitent pas à te faire une remarque et à dégager ensuite ceux qui ne tiennent vraiment pas le rythme. Parler n’était donc pas vraiment un souci tant que cela n’impactait pas la vitesse du travail, mais c’était pour moi presque impossible de me concentrer sur les kiwis (vu que je n’avais pas du tout la technique, s’agissant de mon premier jour) tout en me concentrant sur ce que les gens me disaient, donc au bout d’un moment, j’ai tout simplement arrêté de parler pour me plonger dans un duel avec les kiwis et veiller ainsi à ne pas me faire mettre à la porte dès le premier jour.
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Globalement, j’ai trouvé les gens avec qui je travaillais plutôt sympas mais eux avaient commencé ce job au début de la saison (10 jours plus tôt) et se connaissaient tous déjà plutôt bien, j’ai donc eu l’impression de débarquer comme un cheveu dans la soupe et dieu sait à quel point je n’aime pas débarquer dans un groupe déjà soudé et surtout quand le groupe comporte 20 personnes. Je trouve toujours cela très intimidant ! Néanmoins, j’ai eu la bonne surprise de remarquer que Guillaume, Loïc, Kevin et Julie avec qui j’avais passé la soirée la veille travaillaient sur le même champ que moi ce jour-là mais pour un autre contracteur (dans une autre équipe donc), et je les ai donc rejoints pendant les pauses (deux smokos de 15 minutes payés et une pause lunch de 30 minutes non payée).
En fin de journée, à 17h30, j’étais complètement morte d’avoir fourni un effort physique aussi intense toute la journée. Non seulement il fallait supporter le poids du sac (qui comporte en moyenne 180 kiwis – oui, oui, je les ai comptés !) soit 20 à 25 kg, mais il fallait également lever les deux mains en même temps pour récupérer les kiwis qui se situent entre 1,70m et 2m de haut, le tout à un rythme très soutenu. Pour vous faire une idée, on remplit un sac de 180 kiwis en 3 à 5 minutes selon le moment de la journée et la productivité, ce qui équivaut à près de 20.000 kiwis par personne par jour, c’est assez impressionnant. A vrai dire, quand je me suis enfin assise dans mon van et que j’ai dû reprendre le volant, je n’ai même pas été capable de tendre la main pour entrer mon adresse dans le GPS sans me tordre de douleur, c’était horrible. Mon corps entier était tout courbaturé, j’avais des bleus partout et mes trapèzes brûlaient comme jamais. Je savais que le boulot serait physique mais je ne m’attendais certainement pas à ça, haha ! Autant dire que la douche chaude en rentrant a fait un grand bien pour essayer de détendre mes muscles endoloris.
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[Des kiwis à perte de vue, je vous le dis!]
Le lendemain, j’étais debout à 6h30 pour attendre le message nous annonçant où nous rendre à 8h, mais les champs étant mouillés suite à la pluie de la nuit, le contracteur nous disait qu’il nous redirait quoi à 8h, et il nous ensuite dit qu’il nous redirait quoi à 10h, pour nous dire finalement de venir à midi. Je suis donc partie en covoiturage avec Eddy, un collègue français de mon camping, mais à 13h40 il n’y avait déjà plus de kiwis à cueillir sur le champs, nous sommes donc repartis chez nous en ayant passé une heure sur la route aller/retour et 4,40$ de péage tout ça pour moins de 2h de travail, super… Et oui, les kiwis sont certes mieux payés que le minimum légal (qui était de 16,50 brut jusqu’au 31 mars puis est passé à 17,70 le 1er avril avec la nouvelle année fiscale) puisque j’étais payée à 19,45 auxquels je pouvais rajouter 8% pour ma Holiday Pay, soit 21$ brut de l’heure (contre 19,12 pour le minimum légal). Mais le principal inconvénient du picking, c’est que l’on est toujours tributaire de la météo, et que l’on va parfois faire des semaines à 50 heures de travail tout comme des semaines de 15h, en étant averti en dernière minute (le matin-même) donc sans pouvoir planifier quoi que ce soit, et en ayant des jours de pluie comme uniques days off.
Après cette seconde journée peu concluante (bon, j’étais pas mécontente non plus d’avoir pu y aller mollo et ne pas trop traumatiser mon corps), j’ai rejoint Kevin et Julie qui étaient alors très gentils avec moi et après avoir passé la soirée avec eux (pas de travail à cause du mauvais temps le lendemain), je me suis décidée à aller voir leur contracteur le lendemain, jeudi 28, et à aller signer avec lui afin de pouvoir travailler avec mes amis. Je ne réalisais pas encore à ce moment-là qu’ils me poussaient à venir bosser avec eux pour bénéficier de ma voiture et que je les conduise, car ils avaient besoin de travailler le plus vite possible pour pouvoir payer leur logement et qu’ils estimaient qu’ils pourraient bien trouver des gens pour les conduire plutôt que de faire l’investissement d’une voiture… Néanmoins, je commençais à avoir des doutes au sujet de Kevin que je trouvais très bizarre (la définition parfaite d’un beauf) et qui me draguait lourdement sur Facebook dans le dos de sa copine (le tout ponctué de 15 fautes d’orthographe par phrase) qui elle, était plutôt gentille bien qu’assez oppressante puisqu’elle parlait sans s’arrêter et monopolisait la conversation. Mais puisqu’ils étaient gentils avec moi et que je ne traversais pas une bonne période, je me suis dit que j’allais les rejoindre dans le picking, et que j’allais également les suivre dans leur idée d’aller postuler en packhouse (usine d’emballage des kiwis dans des raviers/boîtes destinés à être exportés tout autour du monde). Après avoir signé avec leur contracteur, on est ensuite partis avec ma voiture pour faire le tour des packhouses de la région. Et oui, bien gentille la Cass, alors que je n’ai qu’une place de dispo dans ma voiture et qu’ils étaient deux et que finalement je ne les connaissais que depuis 3jours… Bref, on part dans une des usines d’Eastpack sur Washer Road à Te Puke et là ils m’annoncent qu’ils avaient déjà postulé en ligne pour cette usine-là mais pour des night shifts. Du coup je commence à m’alarmer en me disant que j’ai lâché mon premier jour pour venir avec eux mais que je n’ai pas du tout envie de faire du night shift, être décalée, ne pas rencontrer d’autres personnes qui auront des horaires normaux, etc. Puis ils essaient de me faire relativiser en me disant que c’est une expérience, que je pourrai dire que je l’ai fait, que je n’ai qu’à essayer quelques jours et voir ensuite, etc., et que de toute façon on peut encore continuer à postuler ailleurs. Me voilà donc enrôlée pour faire des night shifts avec eux dans quelques jours, mais je me calme en me disant qu’on va trouver une autre usine avec des day shifts. On roule encore 10 minutes et on va alors chez Seeka où ils nous font remplir des papiers, signer un contrat, regarder une vidéo sur la sécurité en usine et où ils nous annoncent finalement qu’ils n’ont rien en day shifts mais qu’ils ont des night shifts qui commencent dès ce soir. Ni d’une, ni deux, Julie saute sur l’occasion et dit « Ok, pas de souci, on sera là ce soir », sans me demander mon avis ni rien. Du coup je commence à paniquer et avoir l’alerte rouge qui retentit en moi en me disant « Mais jamais je me lance dans un night shift cette nuit sans aucune préparation, je suis crevée, je vais pas enchaîner un shift de nuit comme ça ! ». Je ne dis rien mais me sens de plus en plus mal en leur présence. On reprend néanmoins la route pour retourner vers la première usine où l’on doit assister à une réunion sur la sécurité (l’induction training) puis signer notre contrat, mais sur la route Julie me demande de faire un arrêt vers un magasin car elle doit acheter je ne sais quoi. Pendant ce temps, Kevin qui me dit qu’il s’y connaît en voiture regarde à ma Titine qui fait un drôle de bruit (sans doute encore l’alternateur…) et qui sent le chaud (je devrai en effet aller voir ça chez un garagiste prochainement) et je le vois se diriger vers le bouchon du liquide de refroidissement pour essayer de l’ouvrir alors que le moteur est chaud. Autant dire que je crois halluciner ! Je l’engueule en lui disant de surtout pas faire ça car le liquide est sous pression et que ça va gicler et il me répond « Mais non le moteur est pas vraiment chaud on a pas beaucoup roulé ». Mais franchement ! Du coup je lui dis que c’est bon, je regarderai à ça moi-même plus tard, et je ne lui adresse plus un mot en attendant que Julie revienne. D’ailleurs, je ne lui adresse plus un mot à elle non-plus en nous rendant vers la première usine, mais elle est tellement occupée à monologuer que je ne pense même pas qu’elle se soit rendu compte que quelque chose n’allait pas. On assiste ensuite à notre induction training et là, je me sens de plus en plus mal, je sens monter l’angoisse comme quand je suis sur le point de faire une crise de panique, donc je me mets à penser à toutes les choses positives possibles qui me viennent en tête et je m’éloigne le plus possible d’eux pour éviter de vraiment faire une crise d’angoisse là. J’envoie rapidement un message à Loïc et Guillaume sur Messenger pour leur envoyer presque un SOS (ils ont dû me prendre pour une folle les pauvres, je ne les avais vus qu’une fois avant ça et voilà que je leur envoie un message en étant toute paniquée et en leur demandant de l’aide comme si ma vie en dépendait, hahah) et heureusement, ils me proposent de venir les voir sur leur camping et qu’on discute un peu. Je prends donc la décision (sans leur annoncer) de ne pas venir à mon night shift du soir (tant pis si Julie et Kevin se retrouvent dans la merde par ma faute) et je me calme tant bien que mal. Finalement, la séance s’achève et je redépose ces français chez eux pour qu’ils fassent une sieste avant le supposé shift du soir, et je pars rejoindre les garçons sur leur camping. Heureusement, ils m’écoutent et me font relativiser, puis on part prendre l’air sur la plage, boire un cidre et finalement on va faire les courses ensemble et on passe la soirée à leur camping avec d’autres français très sympas qui travaillent également dans les kiwis. Et une heure et demie avant l’heure où je devais venir les chercher, j’envoie un message à Julie où je m’excuse en lui expliquant que je me sens assez mal et pas prête à aller travailler ce soir-là, message auquel elle répond juste « pfffff » sans chercher à comprendre ou à s’enquérir de comment je me porte, alors que j’ai passé la journée à les trimballer partout. Bref, à partir de ce moment, je n’ai plus jamais répondu à aucun des messages qu’elle et Kevin m’ont envoyé par la suite, je les ai complètement ghostés en n’ouvrant même pas leurs messages, et tant Loïc et Guillaume que Marion ont également pris de grosses distances avec eux jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’on ne voulait plus avoir de liens avec eux. Je me suis sentie un peu mal de faire ça (ça ne me ressemble tellement pas de couper si brutalement les ponts avec quelqu’un sans la moindre explication !) mais je crois que c’était la meilleure décision que je puisse prendre, ces gens n’avaient rien de bon à m’apporter. Et par la suite, cela m’a permis de me rapprocher de Loïc et Guillaume et des gens sur leur camping, et surtout de Marion à qui je me suis empressée de tout raconter une fois qu’elle est rentrée du boulot. Sinon, je retiendrai quand même de cette journée que je suis parvenue à signer trois contrats pour des jobs à temps plein sur la même journée haha, ça n’arrive pas souvent dans une vie !
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[Guillaume et les mouettes à la plage]
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[Première soirée avec Marion -aka Nini. Même boisson pr��férée, ça promet!]
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[Loïc, Guigui et Pierre, un chouette gars de leur camping avec qui j’ai repassé plusieurs soirées après leur départ]
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Le lendemain, j’ai tout de même été recueillir des kiwis en compagnie de Loïc et Guillaume (qui bossaient dans l’équipe et Julie et Kevin qui étaient absents, peut-être avaient-ils trouvé un moyen de se rendre à leur night shift de la veille, finalement). Je bossais donc avec un nouveau contracteur pour l’occasion, et était également un peu mieux payée (21,60 brut contre 20 chez le précédent, toujours pour des kiwis gold en étant payée à l’heure). Par ailleurs, pour cette troisième journée en tant que kiwifruit picker, mes muscles commençaient doucement à s’accoutumer au poids du sac, donc mes trapèzes et épaules étaient beaucoup moins douloureux que lors du premier jour, c’était un bon point ! Et travailler avec des amis étaient assez chouette également. J’ai aussi pu faire connaissance avec d’autres français de notre équipe, et il s’est avéré qu’ils logeaient tous sur le même camping que moi, donc nous avons fait davantage connaissance par la suite lorsque je venais me faire à manger dans la cuisine du camping tous les soirs après le travail.
Après cette journée fatigante à cueillir des kiwis, l’idée de travailler en packhouse et ainsi faire un gros paquet d’heures sans trop m’esquinter physiquement me trottait toujours dans la tête, et je me suis donc rendue à la packhouse d’Eastpack Washer Road pour demander à changer mon contrat pour passer sur du dayshift plutôt que sur du nightshift, ce qui n’a pas pris plus de 2 minutes. Il en était donc fini de cet épisode cauchemardesque avec Kévin et Julie, ouf ! Et puisque le lendemain, il pleuvait, et qu’il n’y avait donc pas de travail sur les champs de kiwis, j’ai entamé ma première journée de travail en tant que packeuse, où je suis tombée sur trois toulousains très sympas qui m’ont pris sous leur aile et m’ont tout expliqué tout au long de la journée. Mais je reviendrai sur cette expérience très vite, car avant ça, je vais achever de vous parler du picking, hein !
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[Cour extérieure de la packhouse de Washer Road]
Il se trouve que le picking et le packing sont assez liés, puisqu’en décalage d’un jour : s’il fait beau plusieurs jours d’affilée, tant les pickers que les packers travaillent. Mais mettons qu’il se mette à pleuvoir un mercredi : les packers vont travailler en emballant les fruits cueillis le mardi. Mais les pickers ne pourront pas bosser car on ne peut pas cueillir des fruits mouillés, ils pourriraient une fois emballés ! Par contre, s’il fait beau le jeudi, dans ce cas les pickers vont retourner travailler au champ, mais les packers seront en congé puisqu’il n’y aura pas eu de fruits cueillis la veille. Bref, les packers sont somme toute également soumis aux aléas climatiques, même s’ils le sont dans une moindre mesure que les pickers. En effet, il y a tellement de kiwis que parfois, une seule journée de cueillette suffit à occuper les packers pendant deux ou trois jours même s’il pleut par la suite.
Quoi qu’il en soit, dans mon cas, j’ai été bosser une journée en packing mais suite à la pluie, j’ai dû attendre deux-trois jours avant de pouvoir y retourner. Et puisque je venais à Te Puke pour bosser et non pour me tourner les pouces, j’ai mis ces deux journées libres à profit pour retourner faire du picking avec le deuxième contracteur.
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[Quand il pleut et qu’il n’y a pas de travail, rien de mieux à faire qu’aller tuer le temps dans les bars, haha! Ici avec Pierre, Mathieu et Sandy, des rencontres du camping de Loïc et Guillaume]
Cette fois-ci, je me suis retrouvée à travailler sans Guillaume et Loïc qui n’ont plus été recontactés pour bosser, sans doute car Guillaume n’était pas très motivé et qu’il roulait les yeux quand on lui demandait de retirer ses écouteurs pour écouter les consignes, haha. Nous avons fait des kiwis gold le matin, puis en début d’après-midi, on a repris le volant pour changer de champs et se rendre sur un verger avec des kiwis verts, où nous étions cette fois-ci payés au rendement. Si nous allions suffisamment vite, il y avait donc moyen de gagner beaucoup plus de dollars de l’heure, mais il fallait se donner davantage (alors que nous nous donnions déjà pas mal en faisant des gold) ! Cela dit, le fait de travailler « pour soi » en récoltant directement les fruits de notre travail était une bonne motivation : je n’avais jamais arraché les kiwis aussi vite, je les prenais par grappes plutôt que deux par deux, je ne faisais pas attention à enlever les stalks (qui de toute manière, restaient plus souvent accrochées à l’arbre que sur des kiwis gold) et je me contentais d’«écraser» les tiges contre mon sac pour gagner du temps en évitant d’arracher la tige avec mes doigts. Bilan, sur les trois heures où on a travaillé au rendement, nous avons tourné à une moyenne de 25,60$ de l’heure, ce qui est nettement mieux que le taux horaire des kiwis gold. Après, il faut dire que nous n’avons fait ça que trois heures, à voir quel serait notre rendement moyen lors d’une journée de 8h… Mes collègues m’ont dit a posteriori (quelques semaines après que j’aie arrêté la cueillette) qu’au final, ils gagnaient autant que ça soit des verts ou des gold, mais que sur les verts, ils étaient obligés de se donner (car les verts sont de base moins bien payés), tandis qu’avec les gold, ils n’étaient pas obligés de foncer autant. Au final, c’était donc plus cool de cueillir des gold !
Je suis encore venue un dernier jour cueillir des kiwis verts mais ce matin-là, je ne me sentais vraiment pas motivée à me taper une journée de 8h à cueillir des kiwis (c’est extrêmement long, physique, rébarbatif et c’est assez frustrant d’entendre les supervisors te dire d’accélérer tout le temps tandis qu’eux te regardent, tranquillement assis sur leur tracteur à ne rien faire), et mon pouce commençait à me faire assez mal à force de toujours faire le même mouvement de pincement. Résultat, je voyais bien que ni le physique ni le mental n’étaient au RDV et puisque nous étions payés au rendement et que je n’étais pas super productive, je ne faisais que ralentir l’équipe et faire baisser notre taux horaire. Résultat, au premier smoko de 10h, je me suis excusée et je suis partie, et j’ai ainsi pu profiter d’une belle journée ensoleillée à aller prendre l’air et me reposer à la plage, plutôt qu’à être coincée sur un champ avec ces maudits kiwis. Ce 5ème jour a donc marqué la fin de mon expérience en tant que kiwifruit picker, puisque à partir de ce jour-là, j’ai abandonné la cueillette et ai intégré la packhouse d’Eastpack Washer Road pour du bon.
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[Désolée, vous n’en verrez pas plus, GSMs interdits dans l’usine...]
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[Rémi, Thomas, Marion et Théo, devant un Pizza Hut gracieusement offert par la packhouse]
Dans les jours qui ont suivi, j’ai donc vécu mes premières journées en tant que packeuse. J’ai été assez chanceuse puisque les toulousains que j’avais rencontrés la fois passée se sont avérés être super sympas (et c’est toujours plaisant d’entendre un accent chantant du sud à longueur de journée haha), et surtout, Marion qui travaillait également pour Eastpack mais dans une autre usine de la ville, a fait une demande pour me rejoindre sur celle de Washer Road, et nous avons ainsi passé tout le mois qui a suivi ensemble avec les garçons, ce qui nous a vraiment bien rapprochées. Il faut dire qu’avec des journées de 10h à emballer des boîtes de kiwis avec très peu de jours off, on a eu l’occasion de bien parler et rigoler et d’en apprendre beaucoup l’une sur l’autre. Je suis vraiment contente de l’avoir rencontrée et je pense qu’après 8 semaines à ses côtés, je peux déjà la considérer comme une amie et plus comme une simple copine de voyage. C’est aussi ça le voyage : les relations sont plus intenses et tout s’accélère ! En Belgique, il me faudrait des semaines ou des mois avant de qualifier quelqu’un comme un ami, mais à l’étranger, on s’ouvre beaucoup plus à l’autre et on se lie d’amitié plus vite, on découvre assez vite si on va avoir des atomes crochus avec une personne et dès lors, à force de passer tout son temps avec quelqu’un, la confiance s’installe et l’amitié naît.
Je peux d’ailleurs m’estimer heureuse que Marion ait été avec moi pendant toutes ces longues journées de packing, car qu’est-ce que c’était long et chiant… Déjà, il s’agissait de travailler en usine pendant de très longues heures : 8 à 18h chaque jour, avec deux pauses (smokos) de 15 minutes et un lunch non payé de 30 minutes. 10h par jour, avec à peine une heure où je pouvais apercevoir la lumière du jour, et peut-être également 45 minutes le matin en me réveillant, car passé 18h, il fait déjà noir maintenant. Dans l’usine le toit est en tôle et il n’y a pas de fenêtres bien sûr, tout ce que je peux voir, c’est s’il fait clair ou pas dehors à travers certaines tôles translucides. Mais le plus déshumanisant, c’est que c’est du travail à la chaîne et que l’on dépend du rythme imposé par la machine. Pour que vous compreniez mon travail, rien de tel qu’une petite photo trouvée sur internet (et oui, GSM interdits dans l’usine) pour vous expliquer le principe de cette machine.
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Comme vous le voyez sur la gauche, les kiwis (qui ont au préalable été triés par l’équipe du « grading ») arrivent sur la machine noire qui est constituée de milliers de petites roues. A gauche de la machine à roues, l’équipe « tray prep » prépare les boîtes dans lesquelles les kiwis vont tomber et les posent sur un tapis roulant passant sous la machine. Sur cette machine noire, il y a un kiwi par roue, et de temps en temps, ces roues se renversent et les kiwis tombent et viennent se déverser à droite, dans les boîtes préalablement préparées de l’autre côté de la machine. Dans chaque boîte, on retrouve une grande feuille en plastique très fine et un plix, espèce de moule en plastique avec la forme des kiwis, pour nous indiquer où les positionner à plat dans la boîte. Le packer doit donc pousser sur une pédale pour faire avancer le tapis roulant sur lesquelles les boîtes vides se trouvent de telle sorte à ce qu’il y ait pile le bon nombre de kiwis qui tombe dans chaque boîte à chaque fois (bon ok parfois il y a un mode automatique qui fait avancer le tapis tout seul une fois que le bon nombre de kiwis est tombé, mais souvent je tombais sur des lignes où ce bouton ne fonctionnait plus, grrr). Il faut ensuite les positionner dans les trous vides du moule bien à plat puis les emballer/recouvrir par la feuille en plastique, fermer les rabats en carton de la boîte et superposer les boîtes fermées pour faciliter le travail des « stackers ». Ils devront ensuite récolter toutes les boîtes sur des palettes et en faire des énormes piles avec des étiquettes, prêtes à être stockées dans des frigos puis exportées partout dans le monde. Et ceci à longueur de journée pendant deux mois ! C’est un travail vraiment stupide où il n’y a aucun épanouissement, sens de la réalisation ou reconnaissance, on est juste là pour que nos deux mains s’activent le plus vite possible et c’est tout. Lorsque la machine n’est pas trop rapide, c’est un job plutôt chouette, on a le temps de parler avec la personne en face de nous et de s’amuser comme on peut en se balançant dessus les tiges restées accrochées sur les kiwis, mais trop souvent, le manager de la ligne pousse la vitesse au maximum et dans ce cas, il faut se concentrer pour que tout s’enchaîne et pour maintenir le rythme. Ca devient alors très très fatiguant mentalement car il faut véritablement se concentrer pour rester synchronisé et personnellement, je ne suis pas capable de tenir un rythme de robot plus de quelques minutes. Il arrive d’ailleurs qu’ils nous mettent un rythme de fou pendant 6-7h sur notre journée de 10h, donc quand je rentre d’une journée pareille, je me sens véritablement vidée, rincée, avec un prime un beau mal de dos à force de m’être penchée sur les boîtes toute la journée sans avoir eu le temps de me tenir bien droite vu le rythme imposé. Bref, des journées horribles ! Parfois (souvent), je n’avais pas le temps de fermer les boîtes, donc je me contentais de juste positionner les kiwis à leur place dans le moule, et quelqu’un venait m’aider à les fermer, mais il arrivait même que le rythme soit tellement rapide que j’avais l’impression d’être littéralement attaquée par les kiwis. Je me retrouvais complètement dépassée avec des kiwis qui s’empilaient partout et parfois des dizaines de fruits qui tombaient au sol car il n’y avait plus de place du tout sur mon tapis roulant. Et pourtant la machine continuait invariablement à faire tomber les kiwis au même rythme. Dans ce genre de situation, mieux valait le prendre à la rigolade, mais impossible d’échapper au stress et la pression imposés par un rythme rapide. C’était vraiment éreintant !
Par ailleurs, un autre inconvénient du travail en packhouse c’est que les journées sont très longues et qu’il n’y a pas de week-ends : il m’est parfois arrivé de travailler pendant 8 jours d’affilée, et j’avais l’impression de ne plus avoir de vie. Le temps de rentrer au camping puis faire à manger, il était souvent 20h quand j’avais enfin un peu de temps pour moi. J’avais tout juste le temps de parler un peu avec les gens du camping, traîner une demie-heure sur mon téléphone puis prendre ma douche et il était déjà temps d’aller dormir pour renchaîner le lendemain, c’était un rythme de taré.
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[J’ai tout de même pu savourer quelques fois de superbes couchers de soleil sur la plage à 3minutes à pied de mon camping]
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[Ou encore à Mount Maunganui, petite ville balnéaire similaire à Queenstown à 15minutes en voiture]
Malgré tout, j’ai quand même passé de bons moments depuis mon arrivée ici puisque j’ai fait quelques soirées chez Marion (qui vit maintenant dans une sharehouse avec Alex -son ex avec qui elle voyage encore- et Alix, leur ami français) et chez les toulousains et notamment aussi car Demis, un ami allemand de Queenstown, est venu me rejoindre pour deux semaines.
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[Marion et moi lors d’une soirée un peu trop alcoolisée!]
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[Demis, mon ami greco-allemand de QT venu me retrouver à Te Puke]
Il logeait sur le même camping que moi pendant les Crankwork et quand tout le monde est parti, il m’a dit qu’il allait voyager dans l’île du Nord avec Max (un autre ami allemand de QT) pendant quelques jours, mais qu’il ne rentrait en Allemagne que le 6mai, ce qui lui laissait encore un bon gros mois avant de rentrer. Il est donc parti deux semaines et demie explorer le nord de l’île avec Max, puis ce dernier a pris un vol vers QT pour aller faire la fête là-bas deux semaines de plus, et Demis m’a contactée pour me dire qu’il allait venir travailler avec moi à Te Puke. Résultat, je lui ai donné le nom de mon usine et du jour au lendemain, il a débarqué et nous sommes devenus collègues ! C’était vraiment très chouette pour moi de retrouver un visage familier, alors que j’avais assez mal vécu le départ de tous mes amis et mon arrivée seule dans cette ville. C’est vrai qu’en deux semaines et demie j’avais eu le temps de rencontrer un bon paquet de gens et de tenter de me reconstruire un groupe d’amis, mais il n’y a rien de tel que de revoir des gens que l’on connaît déjà. J’ai donc passé les dix jours suivants avec lui (je me suis arrangée pour qu’il bénéficie d’un tarif préférentiel sur mon camping vu que j’étais déjà là depuis longtemps, héhé) et ça m’a fait un bien fou de pouvoir parler de QT, de vélo, des gens qu’on connaissait et de plein d’autres sujets. On a bien rigolé et c’était aussi très agréable de parler anglais toute la journée, pour changer. Bon par contre je ne voyais pas beaucoup Demis au travail puisqu’il était stacker (je l’apercevais souvent de loin quand il s’occupait d’autres lignes que les miennes) mais on a passé toutes nos soirées ensemble à discuter de tout et de rien autour d’un petit verre de vin. Par ailleurs, il m’a donné le goût aux légumes en cuisinant de bons petits plats faciles et rapides après nos longues journées de travail : je pense que je commence doucement à apprécier les légumes et je vais essayer d’en intégrer petit à petit dans mon régime alimentaire pour manger plus sainement ! Car clairement, j’ai encore bien des efforts à faire pour mener un mode de vie plus sain, mais pour le moment, je peux déjà apprécier les petits pas réalisés.
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[Max, mon ami allemand retrouvé à Raglan]
Demis aura finalement travaillé 11 jours à l’usine avec moi avant de partir pour l’aéroport d’Auckland rechercher Max. Leur plan était de passer une semaine à Raglan, une petite ville de la côte ouest bien connue pour son mode de vie très relax et chill où les gens y pratiquent beaucoup de surf. Ils étaient déjà passés par là pendant leur road trip peu de temps avant, mais ils avaient tellement aimé qu’ils comptaient y retourner quelques jours pour surfer avant de vendre leur voiture et de rentrer à Essen en Allemagne. Et puisque j’avais entendu bien des fois parler de Raglan et que je m’étais toujours dit que j’y passerais à un moment pour apprendre à surfer, je me suis dit que c’était une superbe occasion et je me suis donc arrangée avec le travail pour prendre des jours de congé, puisque ça n’était qu’à deux heures et demie de route de Te Puke. Malheureusement, je ne pouvais pas m’absenter plus de deux jours sans perdre mon job… Finalement, j’ai vraiment bien fait de saisir cette opportunité et d’aller à Raglan, et je me ferai un plaisir de vous raconter tout ça dans mon prochain article ! Pour l’heure, je vais déposer ma plume/mon ordi pour le moment et vous laisser apprécier ce (très) long article. J’espère qu’il vous aura été instructif et que vous aurez pu plonger avec moi dans l’univers des kiwis dans lequel je vis depuis maintenant 7 semaines. C’est incroyable à quel point les journées passent vite, j’ai du mal à croire que ça fait presque deux mois que je suis ici à vivre sur le même camping et dans la même ville, j’ai l’impression que ça ne fait que 3 semaines ! Evidemment, des longues journées de travail où (presque) rien ne se passe font que le temps semble aller plus vite, mais globalement, je pense que c’est simplement le fait de ne pas avoir de routine qui fait avancer ma vie plus vite. Car bien que j’aie un job, il n’y a pas vraiment de routine : on découvre au jour le jour s’il y aura du travail le lendemain, on ne planifie donc pas de week-ends, on avise un fur et à mesure et je vois des gens différents chaque jour, de sorte que finalement, le temps passe très vite. A la date où je clôture la rédaction de cet article, nous sommes aujourd’hui le 12mai (Happy B-day mom !), soit exactement 6 mois depuis que je suis montée dans l’avion qui m’amena ici, jamais le temps n’était passé aussi vite dans ma vie !
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[Petit aperçu de la splendeur de Raglan, voilà littéralement ce qu’on appelle un cliffhanger!]
Je suis pressée de vous raconter les aventures que j’ai vécues depuis Raglan, mais également de découvrir tout ce que la vie va m’apporter dans les prochains mois. Nul doute qu’ils seront aussi riches que les 6 premiers à tous points de vue !
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout et à très vite les amis :)
Cassandre
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falling---star · 7 years ago
Text
Freestyle
J'gratte ce texte pour toi celui qui m'entends Tu m'aides à me sentir moins seule maintenant Vivre dans une famille comme la mienne Est source de secrets à s'en tordre les veines Quand l'amour s'associe à la haine On ne voit plus qu'Elle Douce herbe kaki qui m'emmène là où tout se désintègre Si je pouvais la déraciner j'le ferais pour quelques teres Mais au fond a quoi ça sert ? J'suis même plus moi même Je la sens me circuler les veines, m'empoisonner l'artère Mais c'est tellement bon de vivre hors de la raison Fuir les décisions pour s'en aller à la dernière saison Il m'a dit cale toi dans mes bras J'sais que t'es pas bien Ju' mais promis ça ira Et on s'est contemplé de longues secondes à se morfondre Parlant de ce monde immonde Tu me soules arrête, va falloir que je me vide la tête Tu penses me connaître j'suis pourtant loin d'être une fille bête Tu t'es déjà senti vide? Tu sais, quand t'as plus rien aux tripes Comme si tu vivais un bad trip alors que t'es bel et bien lucide Perdre le contrôle et prendre tes amis pour des punching ball Alors qu'ils veulent seulement te voir poser ce couteau J'en ai avalé tu sais, ces quelques verres ingurgités C'est con mais c'était pour se sentir accepter, être aimer Alors je me pavane blasé, éméché dans ce monde d'inégalités J'ai encore vu un sdf allongé parterre j'aimerais l'aider à s'évader Dure réalité hein Salle société de merde qui n'hésite pas à te salir les mains Pour t'offrir un avenir incertain, bref, on verra ça demain La je veux juste me poser et chercher la défonce Y a qu'avec elle que j'trouve des réponses a mes questions La tête au milieu de toutes ces étoiles qui m'illuminent chaque soir Je les remercie de veiller sur moi comme si elles me prenaient pour leur roi Nous devenons des zombies esquintés par la lobotomie Qui cherchent une manière d'exister, fais pas ton abasourdi T'es ta propre hypocrisie sous ton masque Comme tous ces inconnus qui t'insultent sur ask On est quelques millards sur cette planète À chercher l'amour en vain, alors on appuie sur la gâchette [pan] On trouve du réconfort dans la toxine de la cigarette Inspirer et en expirer la fumée, nos poumons dans les oubliettes Rien n'a de sens dans cet état d'urgence Constamment en trans sous le manque de bienveillance L'Etat nous force à foutre notre vie en l'air Travailler jusqu'à épuisement pour en gagner un putain de salaire On devrait vivre sa vie à l'envers Mourir, puis s'en aller parmi un orgasme dans l'univers -Ju'
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