#À l’autre bout du fil…
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L’avantage de l’ordalie en quoi aura consisté la monstrueuse et criminelle psy-op appelée Covid-19, c’est que ...les masques sont tombés !
Chacun aura pu savoir qui est qui, évaluer le courage, l’ntelligence, la probité intellectuelle, la rectitude de l’âme… de soi-même comme de l’Autre…
Dans son Voyage au bout de la nuit, il y a ce passage où Céline campe un personnage qu’il présente d’abord comme un individu douteux, organisateur d’un trafic peu ragoûtant, puis au fil du récit, le trait se fait plus précis, incisif...
«Évidemment, Alcide évoluait dans le sublime à son aise et pour ainsi dire familièrement, il tutoyait les anges, ce garçon, et il n'avait l'air de rien. Il avait offert sans presque s'en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, l'annihilement de sa pauvre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon cœur. Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas.
Il s'endormit d'un coup, à la lueur de la bougie.
Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière.
Il dormait comme tout le monde.
Il avait l'air bien ordinaire.
Ca serait pourtant pas si bête s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants.»
(Céline - Voyage au bout de la nuit, 1932)
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Quelle découverte !
Toujours pas remise de ma lecture de Gorge d’Or, roman finlandais de cette dernière rentrée littéraire, je cherchais un livre qui puisse lui ressembler, au moins un peu… ça m’a conduite, par ricochets divers, à la découverte de cet écrivain norvégien, né à la fin du XIXe et mort en 1970. Tarjei Vesaas. Un inconnu total pour moi… quoique.. j’avais lu dans Télérama une critique au sujet de ce qui est considéré comme son chef-d’œuvre : Les oiseaux, nouvellement traduit aux éditions Cambourakis.
Alors. Le palais de glace n’a rien à voir avec Gorge d’Or. Mais c’est une merveille. Une lecture qui ressemble à une expérience entre veille et sommeil. Les commentateurs l’identifient comme un conte symboliste, ça me paraît pertinent. Cela ressemble à un conte énigmatique qui parle d’enfants, mais ne leur serait pas vraiment destiné. Ou peut-être que si, s’ils lisent avec les yeux fermés (façon de parler), avec leurs rêves accessibles, sans attendre d’action tonitruante, en écoutant leurs émotions les plus incompréhensibles.
Vous avez le résumé de la nouvelle traduction de l’édition la plus récente. Ce n’est pas celle que j’ai lue, j’ai lu le livre dans l’édition GF, plus ancienne. Je ne peux juger de l’amélioration apportée ou non par Jean-Baptiste Coursaud, mais je serais curieuse de lire cette autre version.
Ce que je peux dire pour l’instant, c’est que le style de l’auteur est très simple. Il progresse dans son récit par petites touches, petites phrases plutôt courtes, qui ne sont pas complexes mais qui sont bien souvent énigmatiques. Il semble vouloir rendre compte des émotions successives et étranges que les petites filles éprouvent l’une pour l’autre, puis à l’égard de quelque chose qui les dépasse, ou bien qui les submerge.
L’attention à la nature est admirable. On passe de l’automne au printemps, du début de la formation de ce palais de glace (une cascade gelée) à son effondrement. Siss, l’une des deux fillettes, passe de l’innocence à la tristesse puis à la tentation nouvelle d’une vie autre qui coïncide au printemps où un garçon la trouble, mais elle ne veut pas trahir son amie avec laquelle elle a passé un pacte impérieux.
Je ne vais pas enfermer ce récit dans mon interprétation, mais je me contenterai de lancer quelques pistes. Les deux fillettes qui s’adorent évoque pour moi quelque chose de tout à fait concret, la dévotion enfantine que l’on peut avoir en amitié ne me paraît pas du tout saugrenue. Elle peut aussi revêtir une dimension symbolique puisque les deux fillettes sont apparemment opposées. On peut se demander si la perte de lune par l’autre ne correspond pas au passage de l’enfance à l’adolescence, qui va de pair avec l’envie de réconfort en même temps qu’un malaise soudain vis à vis des parents.
Peu importe, ce sont des fils, des chemins, tracés dans la neige, des lueurs qui vibrent à travers les parois du palais de glace, si beau, si mystérieux ; un refuge, un danger, un lieu de rêve, un secret, un tombeau. Au lecteur de se laisser prendre par la main par le narrateur qui pose des questions et des bouts de réponses comme des cailloux scintillants dans son récit, au lecteur de les ramasser en fonction de la résonance qu’ils créent en lui. La dimension onirique est si présente qu’elle fait du récit un texte qui résiste à l’analyse, ce qui permet sûrement de survivre aux années, et font de lui un joyau qui est célèbre en Norvège, et qui se fraie apparemment enfin un chemin jusqu’à nous. Une lecture marquante.
PS : c’est chouette de le lire fin décembre, dans un monde qui manque singulièrement d’enchantement. Une lecture qui m’a rappelé Michel Tournier ou Karen Blixen.
PS 2 : j’ai mis la 1ère de couverture de l’édition anglaise de Pinguin Books parce que je la trouvais belle.
#Tarjei Vesaas#littérature#livres#litterature#roman#livre#littérature norvégienne#conte#palais de glace
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Ah, le joli mois d’octobre ! La déplorable situation au Proche-Orient – disons en Palestine pour préciser les choses –, révèle, en Occident essentiellement, les peurs, les lâchetés, voire les renoncements de bien des populations et de leur gouvernement. Ce que j’observe, avec amusement autant qu’avec inquiétude, c’est l’immaturité des réactions de la plupart des nations de “l’Occident global” face aux derniers développements de problèmes pourtant vieux comme Mathusalem. Le fond, comme la forme, sont désespérants. L’Europe, et la France en particulier, attestent l’effacement définitif de leur rôle historique dans le bassin Levantin. Les médias, comme c’est leur habitude, hystérisent les événements et prennent aveuglément le parti de leurs actionnaires. “Israël ! Israël ! Israël !” entends-je partout, à tout bout de champ, tout le temps. Il faut défendre Israël avec les Israéliens, parce qu’Israël, c’est le rempart de notre civilisation contre les sauvages musulmans. Quand Israël sera tombé, c’est tout le continent qui sera attaqué, la nuit, à l’aube, au couteau, à l’AK. Nous serons tous pogromisés, kippa ou pas, pour le seul crime d’être des kafirs.
Je résume là ce qui me semble être, plus ou moins explicitement, plus ou moins bruyamment, le mot d’ordre – ou plutôt la “parole de panique” – qui s’installe sous nos latitudes. Et je joins quelques capsules mnésiques liées à ces événements :
• Il est navrant le spectacle de cette aube automnale si belle qui dévoile le défilé des assassins à moto, bouchers amateurs partis massacrer des familles endormies. Éternel recommencement de l’insupportable injustice frappant les populations prises à parti, flinguées, étripées, égorgées – cadavres et scènes de crimes arrangés à des fins de terrorisme par l’image. “Allah u-akbar”, comme toujours, ici ou là-bas. Tout a été filmé, par les caméras d’inutile surveillance des victimes et les go-pros des instigateurs. Tout a été montré. • Scènes à peine croyables – je dis bien “à peine croyables” – des commandos palestiniens faisant détonner des explosifs contre des murs en béton et des rideaux de barbelés pour pénétrer des périmètres de sécurité placés sous surveillance automatique 24/7. Les drones qui ont largué leurs charges explosives au-dessus des relais de communication et autre appareil de détection, volent sans ambage d’un pylône à l’autre. Pouvait-on être plus prévisible ? Des ailes volantes motorisées sillonent le ciel, ouvrant le feu sur tout ce qui court en dessous. Pouvait-on être moins discret ? Et pourtant, la petite base armée prise d’assaut regorge de cadavres en slip, tirés du lit dans la panique, la plupart n’ayant même pas eu le loisir de défendre leur peau face aux assaillants brailleurs.
• Grand rassemblement décadent, scènes et chapiteaux. Les fumeurs de oinjes, les raveurs, les filles et fils de bobos, les zoneurs à dreadlocks et leurs meufs à cheveux bleus fuient dans le désert pour échapper au flinguage venu du ciel. Grand Bataclan à ciel ouvert. On a tous rêvé de débarquer dans une rave en Hummer pour remettre un peu d’ordre. Mais là, je vois courir tous ces hébétés et je pense aux parents qui, dans quelques heures, recevront qui un coup de téléphone, qui la visite d’amis ou d’officiels venus leur annoncer ce qu’aucun parent, jamais, ne devrait être contraint d’entendre.
• Un prof a été égorgé dans un lycée français, le deuxième et certainement pas le second. Héros, hommage, hugs. Les trois “H” du cancre élyséen. À la lumière des “massacres du Hamas”, de nombreux chroniqueurs ne peuvent s’en empêcher : mais combien sont-ils chez nous, nous les braves et pacifiques Français, à attendre le grand soir et son fameux croissant de lune ?
• Prendre parti. Ceux qui déplorent les Palestiniens écrasés sous leurs immeubles à coups de bombes sont d’infects islamo-collabos. Les chroniqueurs, chefs de plateau et autres inutiles s’agitent bruyamment, distribuent des bons points et offrent à qui en veut une tournée de moraline. Ça va de “j’ai d’excellents amis Juifs” à “et la Shoah alors, vous en faites quoi ?”. Pathétiques agitations, pitoyables guignolades.
• Je n’entends quasiment personne rappeler ce qu’était encore la diplomatie française d’après guerre. Ce que nous avions perdu en puissance militaire, nous pouvions encore le compenser en influence. Le refus d’être inféodé, comme l’obsession de la souveraineté, allait favoriser l’émergence d’une autre voie – le non-alignement –, unique chemin vers la préservation d’une forme d’indépendance géopolitique dans un monde violemment bi-polaire. L’exceptionnel domaine ultra-marin de la France lui conférait alors une dimension internationale quasi naturelle, préservée des affres d’une décolonisation dramatique. Que reste-t-il de tout cela ? Rien. Absolument rien. La France a perdu partout, elle qui est maintenant devenue une colonie du tiers-monde, le champ d’expérimentation européen du globalisme assassin.
• Pathos, pathos, pathos ! J’ai du pathos à pas cher, en voulez-vous ? L’heure est donc à l’effroi et à l’indignation. Idéal pour nous rappeler que le peuple juif est un peuple héroïque. Légèrement dominateur – comme nous le rappelait le grand Charles – mais courageux, combattif, résolu. Idéal aussi pour déshumaniser le Palestinien de base et fermer les yeux sur les tonnes de bombes balancées sur des gens qui rêvaient sans doute d’égorger des Juifs mais qui, étant donné leur condition physique nouvelle, n’auront pas le temps de passer à l’acte. Je sais, je fais du mauvais esprit. Précisément. Ce qui est triste, là-dessous, c’est le cautionnement inconditionnel de la scénarisation tous azimuts. Ces gens-là, Monsieur, n’ont honte de rien. Ceux qui montrent avec le regard fixe, la mâchoire d’acier, le geste calme, et ceux qui regardent, le teint livide, la bouche ouverte, l’œil mouillé et la gorge nouée. Images de salle à manger transformée en abattoir, de jardinet jonché de tripaille, de trainées de sang chaud dans les couloirs. Ça change des parents gris qui beuglent comme des bougres avec le cadavre tout cendré de leur môme de quatre ans et demi dans les bras. “Oui, mais en même temps, il y a les agresseurs et les agressés, hein, non ?”. Et dire qu’ils sont payés pour oser proférer de telles ignominies.
• François Cevert est mort le 6 octobre 1973 sur le circuit de Watkins Glen. C’était le jour du commencement de la guerre du Kippour. Un demi-siècle plus tard, alors que je raconte à qui veut bien m’écouter la carrière fulgurante et la mort tragique de celui qui fut mon idole, le Hamas fourbit ses armes pour son attaque du 7 octobre. Coïncidence ? Je crois bien, oui.
J.-M. M.
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Corbeaux
Saletés de piafs !
Le jour de la mort de sa femme, il n’a pas particulièrement prêté attention au corbeau perché dans le pommier dégarni par l’automne. Le choc, les appels à passer. Il se souvient juste avoir pesté contre les croassements incessants alors qu’il tentait de fournir des explications aux amis et aux membres de la famille en larmes à l’autre bout du fil. Un stupide accident. La pluie. Un camion. On ne sait pas ce qui s’est passé au juste.
Le lendemain, il a fallu commencer à organiser les funérailles et il avait autre chose à faire qu’à penser aux deux corbeaux qui poussaient des cris chaque fois qu’ils le voyaient à travers la fenêtre de la cuisine. Voilà ce que sa femme en avait faits, à force de les nourrir et de les abreuver quotidiennement : des parasites incapables de trouver leur pitance tout seuls. Oh, ils pouvaient bien réclamer, il n’avait aucune intention de reprendre à sa charge le culte des corbeaux que sa femme entretenait. S’ils voulaient de l’eau dans leur stupide petite baignoire de pierre, ils n’avaient qu’à attendre qu’il pleuve.
Les jours qui ont suivi, il avait beau être tracassé par la conclusion de l’expert – pas de trace de freinage, un problème technique à la voiture -, il n’a pas manqué de remarquer que c’étaient à présent trois puis quatre corbeaux qui le lorgnaient d’un œil torve depuis les branches nues.
Aujourd’hui, à son retour du cimetière, il fulmine. L’autre, les paupières rouges et gonflées, a eu l’audace de venir à l’enterrement. Il est resté dans le fond de l’église, puis quelques tombes plus loin au moment de la mise en terre, comme un lâche. Croyant sans doute qu’il ignorait l’aventure de sa femme et le visage de son amant.
Il doit avoir épuisé sa réserve de sang-froid en se retenant d’aller casser la gueule de ce salopard. C’est la seule explication à la peur irrationnelle qui l’envahit face aux cinq corbeaux qui font comme une haie d’honneur de part et d’autre de l’allée et le fixent en silence tandis qu’il introduit en tremblant la clé dans la serrure. Saletés, saletés de piafs !
Il entre précipitamment dans la maison, claque la porte et la verrouille. C’est ridicule. Comme si de bêtes oiseaux allaient parvenir à le suivre à l’intérieur. Il ne peut pas s’empêcher d’aller à la fenêtre de la cuisine, se cachant derrière le rideau qu’il écarte un peu pour jeter un œil au pommier. Ils sont là. Leur cinq petits regards noirs tournés vers lui. Il ne peut retenir un glapissement et lâche le rideau dans un mouvement de panique.
Demain, ils seront six. Il en est persuadé. Tout comme il est persuadé, de façon aussi absurde qu’incontestable, que les corbeaux savent.
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NSBC • Chapitre 16
Victoria est passée nous voir, aujourd’hui. Elle a pu discuter un peu avec Gabriel…
… et Raphaël.
Gabriel n’est pas resté longtemps en compagnie de sa tante. Il a invité (avec mon autorisation) son copain de classe Tetsu. Ils ont l’air de vraiment bien s’entendre ces deux là, ça me fait plaisir !
Tetsu est un garçon qui a l’air d’avoir toujours le sourire. J’espère que toutes les fréquentations de Gabriel sont du même acabit…
Vic’ est finalement entrée pour nous féliciter pour nos fiançailles. Enfin, c’est ce que m’a rapporté Edward, puisque j’étais dans la cave à faire des analyses, à ce moment-là…
« Félicitations petit frère !
— Merci Vic’, et t’es toujours pas plus âgée que moi ! »
Elle est partie peu après, et Edward également, devant se rendre au travail. Je suis, quant à moi, remontée de mon petit laboratoire personnel car « femme enceinte » rime apparemment avec « vessie sur le point de craquer vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». Et en entrant dans le salon, j’ai entendu Tetsu et Gabriel discuter.
« On restera amis pour toujours, hein ? demande la voix de mon fils.
— Bien sûr, Gaby ! Quelle drôle de question ! »
Alala, la jeunesse… Oups… Il faut que je me dépêche moi, pas envie de salir mon pantalon…
Je marche bizarrement, non ? J’appelle ça la démarche de la baleine.
•
La principale différence que je note entre mes deux garçons, c’est qu’il y en a un qui est plutôt studieux, et l’autre qui préfère jouer dehors et sur l’ordinateur.
Bon, Raphaël fait ses devoirs, mais pas de gaité de cœur, je peux vous l’assurer ! Mais j’espère que l’intérêt pour l’école n’est pas décroissant, parce que sinon je vais me battre avec le dernier bout de chou dans mon ventre pour qu’il travaille… !
D’ailleurs, on arrive au terme. Et je le sens bien, je suis tout le temps en train de faire des siestes… Vivement qu’il sorte, ce troisième petit monstre !
Et c’est justement au milieu d’une de ces siestes que le dit monstre a décidé de montrer le bout de son nez.
Edward étant au travail à ce moment-là, je me vois obligée de me rendre seule à l’hôpital. Je laisse des consignes de sécurité aux garçons qui me regardent avec de grands yeux inquiets, et je monte dans le taxi qui m’attend.
Edward s’est libéré de son travail à la dernière minute, et c’est en courant que je le vois me rejoindre dans le couloir de l’hôpital. Il n’a pas l’air très content…
« Mon patron a presque refusé de me laisser partir, j’y crois pas !
— Respire, chéri… Aouch… »
On entre dans la salle d’accouchement, et alors que je m’installe, Edward s’exclame :
« Eh ! Mais vous êtes le médecin qui a failli la tuer lors de la naissance de Gabriel ! Vous savez ce que vous faites maintenant ?! »
« Mais oui, monsieur. Laissez-moi me concentrer, je vous prie. »
« Laisse, Ed. … Aïe. Tiens, tu es en uniforme de chef ? »
« Ils étaient en sous-effectif en cuisine… Mais on s’en fiche de moi, courage mon amour… On va accueillir le dernier membre de notre famille ! »
Oui, c’est vrai… Mais qu’est-ce que j’ai mal… ! Oh… Ce sont des pleurs, n’est-ce pas… ?
« Félicitations, Madame Berry ! Voilà une belle petite fille ! »
Une… Une fille ? Une fille ! J’ai eu une fille !
Ni une, ni deux, je suis debout sur mes deux jambes en un rien de temps, et je prends dans mes bras ma petite princesse.
« Edward… C’est une fille…
— Je sais mon amour. Je suis heureux aussi.
— Comment l’appelle-t-on ?
— Choisis, tu la voulais tellement.
— … Gaëlle. Ça te va ?
— C’est parfait !
— Bonjour Gaëlle, bienvenue dans la vie. »
•
Dans la foulée, quand nous sommes rentrés, j’ai soufflé mes bougies. Eh oui, la petite a choisi de naître le jour de mes quarante ans… !
Et je dois avouer que je ne me sens pas très différente, malgré toutes mes appréhensions.
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Pierre Guillaume est né le 11 août 1925 à Saint-Malo. Il est le fils d’un officier de carrière, Maurice Guillaume, qui, après avoir servi avec Lyautey au Maroc, devint l’aide de camp du président de la République Paul Deschanel – celui qui tomba d’un train en des circonstances mystérieuses. Résolument anticommuniste, on le trouve mêlé de loin et même sans doute de près aux activités de la «Cagoule» et il dirige un journal au titre sans équivoque de Choc. Anti-allemand mais fidèle au maréchal Pétain, il se trouvera emprisonné pendant de longs mois lors de l’Epuration, sans qu’on parvienne à lui reprocher grand-chose avant de le libérer. On comprend que ses deux fils resteront marqués par cette mésaventure, qui n’empêchera pourtant pas Jean-Marie d’entrer à Saint-Cyr ni Pierre à l’Ecole navale, tout en restant l’un et l’autre très réservés sur la personne et la politique du général De Gaulle. Après un stage à Pont-Réan, voici le cadet embarqué sur le Somali, comme simple matelot, ainsi que le voulait l’usage de l’époque. Puis c’est le retour à Brest et le galon d’enseigne qui marque l’entrée dans la carrière de Pierre. Il embarque sur le Commandant de Pimodan, qui fait partie de la flottille des avisos et dragueurs d’Indochine. Ce premier séjour en Extrême-Orient va le marquer à jamais et il y contracte ce que certains appellent le « Mal jaune », passion inguérissable pour un pays exotique et son peuple. C’est au Cambodge qu’il va connaître son baptême du feu. Il découvre la véritable guerre civile qui oppose les milices catholiques et les partisans viêtminhs.
Cet aspect révolutionnaire le frappe profondément. Après avoir servi à Lorient dans les sous-marins, Pierre Guillaume part en mission aux Etats-Unis et affronte une terrible tempête en ramenant les deux bâtiments qu’il était allé y chercher. Le voici de nouveau en Indochine où il sert dans une Dinassaut, à bord de ces bâtiments légers qui ne cessent de briquer les fleuves pour mener la vie dure aux ennemis tapis sur les rivages hostiles.
De cette époque datent les fameuses photos où l’on voit le jeune officier de marine installé confortablement dans un fauteuil de mandarin boulonné sur le toit du LCVP qui lui sert de vaisseau-amiral. Il est en train de gagner une réputation d’original qui le suivra durant toute une carrière se déroulant dans les coins parfois les plus pourris du Vietnam du Nord comme du Vietnam du Sud.
Promu lieutenant de vaisseau, il ne se berce pas d’illusions et sait que cette guerre à l’autre bout du monde ne peut que mal finir.Une de ses missions n’est-elle pas d’embarquer en catastrophe les populations civiles essayant d’échapper à l’étau des forces rouges en pleine offensive ? Le drame des «boat-people» marque la fin d’un monde. Comme beaucoup d’autres militaires français, il se jure de ne plus jamais laisser massacrer ceux qui avaient fait confiance aux promesses de la France.
Quand vient le moment de regagner le vieux monde, Pierre Guillaume décide de s’embarquer non pas à bord d’une jonque, comme le prétendra la légende, mais de mettre son sac à bord d’un ketch à bouchains vifs de huit mètres de long, le Manohara, sur lequel aucun de ses camarades n’a voulu le suivre. Commence alors une assez prodigieuse épopée à travers l’océan Indien, où Pierre Guillaume se montre digne des grands navigateurs solitaires, réalisant un de ses rêves les plus fous : Singapour, le détroit de la Sonde entre Sumatra et Java, les îles Chagos au grand sud des Maldives, les Seychelles… Et c’est l’arrivée acrobatique sur la côte de Somalie où il ne sait plus très bien s’il est naufragé bien accueilli ou prisonnier de quelques indigènes belliqueux.
Le bateau n’y survivra pas mais Pierre arrivera à Orly à la fin de l’année 1956. Il apprend alors que son frère Jean-Marie est tombé à la tête d’un commando de parachutistes coloniaux.
L’officier de marine décide alors de demander sa mutation pour l’armée de Terre afin de remplacer son aîné à la tête de l’unité qui porte son nom. Il va ainsi vivre une expérience dangereuse et efficace qui annonce celle des commandos de chasse qui ne vont pas tarder à être implantés dans toute l’Algérie. Il s’agit de s’infiltrer en territoire hostile à la faveur de la nuit, d’observer pendant des journées entières de «chouf» et de renseigner par radio le commandement afin que soient portés quelques coups décisifs contre un adversaire qui découvre des combattants capables de mener la même guerre que lui.
Quand arrive le « putsch des généraux » d’avril 1961, le lieutenant de vaisseau Guillaume se rallie d’enthousiasme à ce sursaut et tentera en vain de « faire basculer » les autorités maritimes de Mers el Kébir dans le camp des révoltés. Son attitude impressionnera tellement les juges du petit tribunal militaire qu’il ne sera condamné qu’à quatre ans de prison avec sursis. Le voici chassé de l’armée, privé de son grade et de sa Légion d’Honneur, mais libre. Il en profitera pour tenter de rallier d’autres marins à l’OAS et jouera un rôle important au sein de l’armée secrète, dont il devient vite un acteur capital, après avoir clandestinement regagné l’Algérie. Il ne peut que se faire capturer un jour ou l’autre. Ce sera le 24 mars 1962 en Oranie. Jugé pour la seconde fois, il aura, avant d’affronter le tribunal, une seule réaction: « J’ai fait tout ce que j’ai pu afin de tenir ma parole. Je suis seulement désolé que ça n’ait pas marché. Si c’était à refaire, je ne changerai rien. J’ai perdu… Ils vont sans doute me fusiller… C’est normal. » Il échappera au poteau, vivra longtemps dans le port de Saint-Malo à bord de son voilier L’Agathe avant d’être rattrapé par la mort en 2002.
Jean Mabire
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« LE PRINCE DE BEL-AIR » : QUE SONT-ILS TOUS DEVENUS 30 ANS APRÈS ?
Le tout premier épisode de la série culte était diffusé le 10 septembre 1990…
« Now this is a story all about how my life got flipped turned upside down… »
Pour beaucoup, il s’agit du générique le plus célèbre des nineties. D’ailleurs, il s’agit très certainement de l’une des séries télé les plus nineties qui soit.
Le Prince de Bel-Air ou l’histoire de Will, un ado tchatcheur des rues de West Philadelphie qui suite à une embrouille de trop avec des mauvais garçons est envoyé illico par sa mère vivre chez sa tante à l’autre bout du pays dans le très cossu quartier de Bel-Air, Los Angeles.
Là-bas s’ensuivent six saisons durant moult péripéties articulées principalement autour du décalage avec les codes sociaux et culturels de la famille Banks.
Alors certes avec le recul (nan, mais 30 ans quoi…) la mécanique n’a pas forcément toujours très bien vieilli, mais l’ambiance « feel good » reste de mise – et les blagues de très bonnes facture.
Largement donc de quoi donner envie de se demander ce qu’est devenu le crew depuis tout ce temps.
Will Smith (51 ans)
Petite vedette du rap grâce à son duo bon chic bon genre avec Jazzy Jeff (leur album He’s the DJ, I’m the Rapper sorti en 1988 s’est écoulé à 3 millions d’exemplaires), à l’orée des années 90 Willard Carroll Smith Jr. n’en est pas moins endetté jusqu’au cou : non content de dépenser sans compter (genre faire fermer un magasin Gucci d’Atlanta pour que ses potes viennent se servir), le fisc vient en sus taper à sa porte pour lui réclamer 2,8 millions d’arriérés d’impôts.
[Ou pour le citer : « Before I was getting in trouble with Uncle Phil, I was in trouble with Uncle Sam »]
Joie du mektoub, son chemin croise celui de la légende Quincy Jones (lire ci-dessous) qui décide de miser sur lui en lui confiant ce premier rôle, quand bien même Smith n’a jamais fait l’acteur de sa vie auparavant.
Hyper à l’aise face caméra, le Fresh Prince se met alors en tête de devenir « la plus grande star de la planète » en dupliquant son personnage dans des films d’action à gros budgets (Bad Boys, Independence Day, Men in Black…), non sans oublier de revenir au rap à échéances régulières – notamment avec Big Willie Style en 1997 vendu à 9 millions de copies à ce jour.
Omniprésent dans les années 2000 (I Robot, Hitch, I Am Legend…), il s’autorise brièvement de changer de registre avec le biopic de Muhammad Ali dirigé par Michael Mann qui dans un monde parfait aurait dû lui valoir l’Oscar du meilleur acteur devant Denzel Washington, puis avec le mélodrame The Pursuit of Happyness où il donne la réplique à son fils Jaden.
[Jaden qui pour info est prénommé d’après sa mère Jada, tandis que sa fille Willow est prénommée d’après lui. Maintenant vous savez.]
En 2013 les deux remettent d’ailleurs le couvert avec After Earth de M. Night Shyamalan, un film de SF qui bide tellement que ni l’un ni l’autre n’ont failli s’en remettre.
Will Smith fini toutefois par rebondir au box-office en refusant Django Unchained avec Suicide Squad (2016) et Aladdin (2019).
À la base pas forcément fan des réseaux sociaux (car pas forcément fan de la proximité engendrée avec le public), il s’est depuis reconverti en youtubeur, (voir cette séquence où il saute à l’élastique d’un hélicoptère) quand il ne rend pas visite à femme dans son émission web Red Table pour évoquer leurs problèmes conjugaux et autre histoire « d’entanglement » (coucou August Alsina).
Oh, et si cette biographie expresse est allée un peu trop vite pour vous, là voici ici rappée par le Christ.
Quincy Jones, le producteur (87 ans)
Assuré d’apparaître en majuscules dans les livres d’histoire pour avoir été le producteur historique de Michael Jackson (Off The Wall/Thriller/Bad), Quincy Jones c’est aussi et peut-être surtout une carrière débutée dans le monde du jazz dans les années 50 et qui lui vaut d’avoir son patronyme crédité sur près de 3 000 chansons !
Multi instrumentiste, il a collaboré au fil du temps avec les monuments que sont Ray Charles, Miles Davis ou encore Franck Sinatra (qui le premier l’a surnommé ‘Q’).
En 1990 il change cependant totalement de registre en fondant sa propre société de production, Quincy Jones Entertainment, avec dans la ferme intention de se lancer à la conquête des écrans.
Inspiré par la vie de Benny Medina (un exécutif de maisons de disque qui dans son enfance a vécu entre Watts et Beverly Hills), il jette ainsi les bases du Prince de Bel-Air avant d’engager Will Smith après lui avoir fait passer une audition de 10 minutes au beau milieu d’une réception.
Chauffeur de taxi du générique (lui qui n’a jamais passé son permis de conduire), depuis que l’aventure s’est terminée il refait régulièrement l’actualité, que ce soit pour avoir marié l’une de ses filles à 2Pac, publié sa biographie en 2003 dans laquelle il révèle que sa grand-mère cuisinait des rats pour le nourrir, survécu à un AVC en 2015 (son second) ou plus récemment avoir tourné dans un clip de Travis Scott et Young Thug, OUT WEST.
Toujours fringuant à l’approche de la nonantaine, il a fait l’objet d’un documentaire Netflix en 2018 tandis que l’année dernière il s’est offert un jubilé sur la scène de Paris Bercy, lui qui en 1957 était venu apprendre sur nos terres comment écrire de la musique pour instruments à cordes, là où aux États-Unis il était « très mal vu d’enseigner ce genre de chose à des noirs ».
Alfonso Ribeiro/Carlton Banks (48 ans)
Si vous vous êtes toujours demandé pourquoi dans Le Prince de Bel-Air Will Smith a choisi comme nom de scène son véritable nom, sachez qu’il a suivi là le bon conseil que lui a donné Alfonso, selon qui, si la série marchait, tout le monde allait l’appeler jusqu’à la fin de ses jours par le nom de son personnage.
L’idée était ainsi de faire d’une pierre deux coups en optant d’une part pour un blaze cool, et de l’autre en faisant de sorte que par assimilation le public se souvienne toujours de lui.
Sachant cela, impossible de ne pas se demander pourquoi diable Ribeiro ne s’est-il pas appliqué son propre conseil, lui qui se fait appeler Carlton partout où il va ?
À sa décharge, il se trouve qu’il était à l’époque persuadé que le rôle ne dépasserait pas en popularité celui qu’il avait tenu l’année de ses 13 ans dans The Tap Dance Kid, une comédie musicale jouée sur les planches de Broadway qui lui avait valu de tourner plusieurs publicités – dont une aux côtés de Michael Jackson.
Mal lui en a pris puisque de son propre aveu il est depuis stéréotypé en éternel cadet de la bourgeoisie, lui qui a pourtant vécu dans le Bronx.
Avec le temps Alfonso Ribeiro est toutefois parvenu à se renouveler en touchant à tous les domaines, qu’il s’agisse de la présentation de jeux et émission télé (ABC’s America’s Funniest Home Videos, Spell-Mageddon, Money Tree…), de la participation à divers télé réalités (I’m a Celebrity…Get Me Out of Here!, Celebrity Duets…) ou de la réalisation d’épisodes de sitcoms (All of Us, Meet the Browns, Are We There Yet?, Shake It Up…), sans oublier un peu d’acting à droite à gauche (dont un début de série avec Soulja Boy en 2010).
Fou de danse, le créateur de la fameuse « Carlton dance », ce pas inspiré par le déhanché de Courteney Cox dans la vidéo de Dancing in The Dark de Bruce Springsteen, s’est également illustré en 2014 en remportant non sans panache la 19ème édition de Danse avec les stars.
Tatyana Ali/Ashley Banks (41 ans)
Âgée de 11 ans au début de la série, la fille cadette du clan Banks s’est muée au fil des 148 épisodes en adolescente un peu rebelle-mais-pas-trop.
N’hésitant pas à pousser la chansonnette dès que le scénario lui en laissait l’occasion, c’est sans surprise qu’elle enregistre en 1998 un premier l’album intitulé Kiss The Sky. Le succès n’est toutefois pas spécialement au rendez-vous, et ce malgré la certification or du remix de son single Boy You Knock Me Out en compagnie de Will.
[Il lui faudra alors attendre 2014 pour sortir un nouveau projet, l’EP autoproduit Hello.]
En 2002 Ali ajoute une nouvelle corde à son arc en décrochant l’équivalent d’une licence à Harvard dans le domaine des « African-American Studies and Government ».
Toujours très active sur le petit écran comme sur le grand (beaucoup de direct-to-dvds, beaucoup de sitcoms), en 2008 elle s’engage en parallèle auprès de Barack Obama avec qui elle fait campagne sur les campus.
Rayon potins, en 2013 elle a admis à demi-mots avoir eu une aventure d’un soir avec Drake.
Mariée en 2016 à un professeur d’anglais, Tatyana Ali est depuis mère de deux enfants.
Karyn Parsons/Hilary Banks (53 ans)
Beaucoup plus snob que la plus snob de tes copines, et qui plus est même pas ta copine, si Hilary était clairement insupportable, grâce à Karyn Parsons elle n’en demeurait pas moins la préférée de beaucoup.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le personnage a pu être vu aux génériques d’autres séries diffusées concomitamment comme Petite Fleur et Out All Night.
La carrière d’actrice de Parsons va néanmoins vite passer à la trappe quand en 1996 la série Lush Life dont elle est respectivement coproductrice, coscénariste et covedette est annulée par la Fox après quatre petits épisodes faute d’audience.
Vue ensuite dans quelques métrages pas des plus mémorables, en 2002 elle décide de passer à autre chose et fonde Sweet Blackberry, une société de production d’animés pour enfants mettant à l’honneur des héros afro-américains méconnus de l’histoire US.
Remariée en 2003 avec le réalisateur Alexandre Rockwell rencontré sur le tournage de 13 Moons (elle avait convolé en noces une première fois à 21 ans), le couple a ensemble deux enfants.
L’année dernière Karyn Parsons a publié son premier livre pour enfants, How High the Moon, qui relate sur le parcours d’une mère célibataire au temps des lois raciales.
DJ Jazzy Jeff/Jazz (55 ans)
Moitié du DJ Jazzy Jeff & the Fresh Prince, ce n’est faire injure à Jeffrey Allen Townes de dire qu’il n’est ni né pour jouer la comédie, ni que sans l’aide de son pote Will Smith jamais il n’aurait été engagé pour jouer le rôle du pote de Will Smith.
Toujours est-il qu’il a réussi à marquer les esprits en serrant Hilary grâce à sa poignée de main culte en « Psshhh ! », ainsi que pour s’être fréquemment fait jeter des lieux (14 fois pour être exact) par un Oncle Phil jamais à court de prétextes pour se débarrasser de lui.
Suite à la parenthèse Bel-Air, Jeff est cependant logiquement retourné à ses platines.
Invité à venir scratcher sur les albums des plus gros noms de la scène philadelphienne (les Roots, Jill Scott, Musiq Soulchild…), mais pas que (Eminem, les Black Eyed Peas, les Little Brother, Mac Miller…), entre ses mixtapes et ses soirées, il prend le temps de sortir deux albums solo de très bonne facture : The Magnificent en 2002 et The Return of the Magnificent en 2007 qui contient notamment un interlude bien golri avec Willou (déso y’a pas de lien).
Proposé en perso dans le jeu vidéo DJ Hero en 2009, Jazzy Jeff continue depuis d’arpenter inlassablement clubs et salles de concert de par le monde.
Joseph Marcell/Geoffrey Butler (71 ans)
Employé de maison le plus pince sans rire de Bel-Air, outre le fait d’avoir délivré parmi les meilleures punchlines du show, Geoffrey le Majordome (« butler » signifie réellement « majordome ») incarnait bien souvent la voix de la raison au sein d’une famille Banks aux manières pas toujours des plus aristocratiques.
Tout comme son personnage qui la fin de la sixième saison s’en allait rejoindre son fils à Londres, le très british Joseph Marcell est revenu sur ses terres.
Acteur de théâtre de formation, il s’est fait voir dans différentes pièces (dont Le Roi Lear de Shakespeare) ainsi que dans plusieurs soap operas anglais (The Bold and the Beautiful, EastEnders…).
Sa dernière apparition remonte à la série Le garçon qui dompta le vent produite par Netflix en 2019.
Janet Hubert/Vivian Banks (64 ans)
La toute première Tante Vivian de la série, et entre nous la meilleure.
Congédiée à la fin de la saison 3 pour « différences créatives », c’est peu dire qu’elle n’est pas partie en bons termes avec une partie du casting, Will Smith en tête qui lui reprochait son égo démesuré – « Elle aurait voulu que la série s’appelle ‘Tante Viv’ de Bel-Air’ » dans le texte.
Ayant plutôt mal pris la chose, Hubert revient régulièrement sur le sujet que ce soit à dans la presse (en 2011 elle traitait Smith « de trouduc’ et d’égoïste » au micro de TMZ), dans ses mémoires publiées en 2009 (Perfection Is Not a Sitcom Mom) ou plus récemment sur Facebook lorsqu’en 2017 elle s’en est pris à ses anciens petits camarades qui se sont réunis sans elle.
Bisbilles mises à part, elle a été aperçue ensuite dans bon nombre de séries télé comme NYPD Blue, Friends ou encore depuis 2018 dans l’éternel General Hospital (56 saisons au compteur).
Voix dans Grand Theft Auto 5 en 2013, Janet Hurbert consacre également son temps à combattre l’ostéoporose, une maladie osseuse dont elle est atteinte, en tant qu’ambassadrice de la National Osteoporosis Foundation.
Daphne Maxwell Reid/Vivian Banks (72 ans)
Nouvelle venue à l’entame de la saison 4, Reid a repris le rôle de Tante Vivian.
Et plutôt que de faire comme si de rien était, les personnages s’en sont gentiment amusés que ce soit Will qui dans le premier épisode se demande « Qui joue la mère cette année ? » ou Jazz qui lorsqu’il tombe sur elle remarque « qu’il y a quelque chose de différent chez elle ».
Discrète depuis, Reid a donné la réplique aux jumelles Tia et Tamera Mowrydans dans Sister, Sister en 1996, puis à la rappeuse Eve dans sa série du même nom de 2003 à 2006.
Mariée à l’acteur télé Tim Reid, elle possédait en sa compagnie et jusqu’en 2014 son propre studio de cinéma.
James Avery/Philip Banks (décédé à 68 ans)
Patriarche aux faux-airs de Suge Knight, en parallèle du Prince de Bel-Air Oncle Phil s’est fait entendre dans Les Tortues Ninjas où il a doublé de 1987 à 1993 le méchant Shredder.
Régulièrement sollicité pour sa voix bien particulière (War Machine dans Iron Man et Spider-Man, Aladin…), sans nécessairement retrouver de rôle du même acabit, il a tourné à la chaîne avec pas loin de 80 rôles à son actif (dont des apparitions dans les séries That ’70s Show, Star Trek: Enterprise et Grey’s Anatomy).
Victime en 2013 de problèmes cardiaques, sa disparition a énormément touché ses anciens comparses avec qui il était resté très proche au fil du temps.
Tous lui ont rendu publiquement hommage avec au premier rang Will Smith qui a déclaré que « James Avery lui a transmis parmi ses plus grandes leçons de vie ». Alfonso Ribeiro a quant à lui a tweeté qu’il était comme « un second père pour lui ».
R.E.P.
Publié sur Booska-p.com le 10 septembre 2020.
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Mon corps décharné
Mon corps, décharné. Mon corps, blême et fiévreux. Sinon rose, comme une pivoine. Ce corps porte les stigmates du temps morcelé entre un abîme et un autre. Combien d’aller-retours entre ici et ailleurs ? À briser sa coque sur les récifs. Lagons bleus, trainée d’écume et derrière les arbres des cascades vertigineuses. Combien a-t-il supporté ? Mais je ne me plains pas car je suis mon pire ennemi. Mon âme en sait quelque chose. Mon esprit et ma pensée sont liés, imbriqués plutôt, ils avancent en rythme dans un désert d’horreurs et de merveilles. Je suis mon pire ennemi et souvent je ne me reconnais pas. Sur la corde je tiens mon équilibre vital. D’un abîme à l’autre, d’une falaise à une autre. Le vent, la pluie, le désordre total. Des gens qui errent. Ils errent remplis d’effroi, tenant leur âme sous le bras. Ils cherchent le bureau de la rémission des péchés. Laver son âme comme on se lave les mains, regardant la crasse être engloutie par le siphon. S’il était si simple de se purifier l’horreur serait peut-être plus démente encore. C’est un fil barbelé qui relie la famine et la paresse. C’est un fil barbelé qui relie la vanité aux limbes. C’est un fil barbelé qui fait le pont entre le néant et le tout. Et c’est les mains couvertes de sang que l’on s’abreuve en connaissance, en expérience. Chaque médaille a son revers. Tout doit revenir à sa place. Les morts iront tous avec les morts et la joie sera toujours encouragée par la joie. Au jugement dernier, tout nous sera révélé.
J’ai pris la route ce matin. Possédé. Il était tôt et on voyait les lumières des maisons s’éclairer une à une. Juste sous le brouillard qui coiffe le vallon. Ma tête semblait claire mais que dire de tous ces assauts, de toutes ces questions. Chemin faisant je goûtais au plaisir de l’abandon, au soulagement de l’acceptation. Je n’aurai jamais les réponses. Non pas qu’on me les refuse mais on ne trouve pas quelque chose qui n’existe pas. On peut en rêver, croire le toucher, se l’approprier mais jamais le posséder ou le vivre. Et alors... il y a la vie, laissons les rêves à leur place. Il y a ces visages, tous semblables, avec un sourire faux qui paraît avoir été tracé au cutter. Au cutter dans la chair de ces parvenus. De ces escrocs de la joie. Militant du bonheur à emporter. Sur ma route, en rang. Les mêmes yeux vides. Extase du vice. C’est sans issue. Plié depuis dix millénaires ou plus.
J’avance. Le jour a dévoré la pureté de l’aube. J’acquiesce. Demain sera une nouvelle aube. C’est le mythe de Sisyphe. Une beauté diaphane aux couleurs de coquillages qui se débat et perd à tous les coups. J’avance. Avec mon corps décharné, blême et fiévreux. La noyade. J’y pense comme ceux qui meurent en mer. La noyade. La dernière fois qu’on a pris la mer… La houle, le noir, le fracas et puis plus rien que de l’eau. Du menton à la gorge. Elle s’infiltre. Se répand et noie. Je préférerais voir surgir des cieux les quatre Cavaliers de l’Apocalypse. Mais il n’y a que de l’eau. Du sel et de l’eau. Pour les braves qui ont voulu toucher un horizon sans espoir, sans mirage, sans rien d’autre qu’une ligne inatteignable. Tendue comme la dernière chance. Seule au bout du regard effaré l’espoir entre les dents. L’horizon, cruel artifice, vers qui tous les regards se tournent. Horizon implacable aux allures de couperet. Je me suis arrêté dans un petit village de pêcheurs, la chaleur étouffante gronde. Il est l’heure de la sieste et j’erre dans le port. Du sang macule le sol de la jetée de pierre, la vente du matin est terminé. Des mouettes s’arrachent les derniers déchets pendant que le sang sèche. Demain ce sera la même ritournelle, pêcheurs et acheteurs, sous le ciel cru, blanc tant il est chaud. Du haut des remparts je vois l’horizon, je le voyais aussi depuis je jetée. Ici, il semble y avoir une dissonance. Une divergence, un détachement. Comme une rupture soudaine. Dissonance entre cet horizon qui porte toujours le même visage et mes pas errants sur les remparts chauds. Dissonance entre mes espoirs vains et la réalité brûlante. Mes bras sont pleins d’une candeur invincible. D’une cotonneuse soif. Et je laisse ma main glisser le long des remparts, je caresse le temps.
Temps qui s’effiloche comme un collant filé. Néons noirs, yeux de velours. Sidération. Derrière c’est un abîme qui se creuse, les souvenirs en fosse commune. Les peut-être et autres hésitations disparaissent comme une trainée de poudre. Le temps laboure. Le temps moissonne et régurgite. Je ferme les yeux, menton levé vers l’immensité bleue. A qui appartiennent toutes ces secondes ? Menton levé, je n’ai que faire de vos balbutiements. Ce sera toujours la rage. La rage au ventre. Une rage qui transpire, conquérante, une soif carnassière envers les merveilles de l’instant. Se dresse alors devant moi la tour aux huit faces. Sur chaque face, une tête d’ange à six yeux. Et sous chaque ange sommeille une vertu. Je l’observe, elle est immense… Elle tourne sur elle-même dans un silence de cathédrale. Elle est là, à mes pieds, monolithique et fastueuse. En son sommet trône, sur un piédestal, la clef de la vie. Inutile. Je ne veux pas savoir. C’est la seule nourriture de l’essence que d’ignorer son lendemain tout en se forgeant avec.
J’ai tracé avec mon doigt, un cœur, entre tes omoplates, de la plus appliquée des façons. Tu as senti sur ta peau les vertiges de la douceur et les appels saccadés de la concupiscence. Concupiscence rougeoyante qui brûle les yeux. J’ai tracé une ligne qui va de ta hanche à ton épaule. J’y ai semé de l’or miettes. J’ai également tracé une ligne allant du bout de ton index jusque ton oreille. Oreille tapie dans tes cheveux défaits. Je t’ai recouverte de lignes imaginaires, de lignes du toucher, fugaces et hurlantes. Maintenant le jour peut mourir. Encore quelques minutes. Et je glisse mon corps meurtri sous le drap de fleurs, j’attends la caresse de ton éternité. Les yeux fermés, l’incertitude au ventre. Et tes lèvres me baisent, doucement et chaudes, dans le cou. Frisson et profonde respiration pour ce corps qui porte les stigmates du temps morcelé entre un abîme et un autre. La nuit fredonne un air… je le connais mais n’arrive plus à m’en souvenir… cette trompette, seule d’abord… puis les percussions. Accords mineurs. Et tout l’orchestre, grave… Je sais, Do dièse mineur. Mahler cinq. Trauermarsch… Je m’endors. Demain un autre voyage. Lancer de nouveaux ponts par-dessus l’impossible sous les yeux médusés de l’éternel. Avec mon corps de navigateur, mon corps hésitant. Mais plus rien ne m’effraie, les échecs m’ont appris l’inexorable va-et-vient des désirs et des cœurs en fleurs. Comme une marée ils labourent la grève. Rien ne m’effraie plus car j’ai appris à souffrir. Et j’ai aussi appris à rire pour de vrai. Comme lorsqu’on est mort de soif et qu’enfin une fontaine se présente. Je laisse à chacun ses traumatismes. Moi je dors dessus. Et tendre est la nuit pour ceux qui n’attendent plus rien. Plus rien car tout est là, à nos pieds.
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25 janvier
j’avais ma première session de formation chez berlitz ce matin et puis ce soir je me suis dit fuck this j’ai vraiment pas envie de donner des cours de luxembourgeois à des managers avec des bullshit jobs qui en ont rien à faire d’apprendre le luxembourgeois et qui vont me descendre en flèche parce qu’ils ont pas envie d’être là et parce que la structure des cours berlitz est faite pour faire le plus d’argent possible et donc passer 45 minutes à leur apprendre à dire bonjour merci et au revoir et pourquoi m’infliger ça? la vie est trop courte pour ce genre de torture, je suis pas obligée de passer par là.
5 février
je suis encore à la mer alors que je m’étais dit que je reviendrais plus, mais les nouveaux voisins viennent d’emménager à la maison et ça me minait trop le ventre à gros coups de pioche. j’ai envie d’aller me piercer l’oreille droite à sète, je veux que ça marque mon mois de janvier enchanté et mon retour à la vie. je vois toujours l’hypersensibilité comme un handicap, une tare, mais j’oublie qu’elle marche aussi en sens inverse: les trucs bien aussi sont amplifiés par un million. J’AI ENCORE DE LA VIE EN MOI. c’est peut être pour ça que je pleure à chaque fois que j’écoute une danse de mauvais goût de mansfield tya quand elle dit: je sais ce que je veux dans le fond c’est vivre encore, je choisis les précieux pour éloigner un peu la mort. depuis que je me suis rendu compte que tous les morceaux parlaient du deuil et de la mort je pleure systématiquement en écoutant leur album, c’est trop aigu, les paroles de rebeka sont trop belles et trop pures. c’est rare que les paroles me touchent plus que la musique. dans le sang dans mes veines elle se demande comment sa compagne aurait vieilli si elle était pas morte et ça me fait penser à la chanson de charlotte gainsbourg où elle dit on devait vieillir ensemble en parlant de sa soeur qui s’est suicidée. celle-là aussi me faisait pleurer à chaque fois. j’ai encore beaucoup pleuré dans le voiture hier en l’écoutant au casque et je me demandais pourquoi ça me faisait autant pleurer cette histoire de mort, j’ai l’impression que c’est très à vif, les larmes viennent tout de suite, sans que je leur aie rien demandé.
comme je m’ennuyais un peu dans la voiture j’ai posté une story sur ig où je disais que rebeka était ma poète préférée du monde, même si ça me fait passer pour une ado de treize ans un peu neuneue, tant pis, je l’ai tagguée quand même, je disais que j’aimais toutes les chansons de l’album sauf une et deux minutes après elle m’a demandé laquelle j’aimais pas et j’en revenais pas qu’elle m’ait répondu. je lui ai répondu en faisant une petite blague et puis j’ai dit c’est parce qu’on t’entend pas assez chanter dessus smiley et comme elle répondait plus j’ai commencé à me dire putain j’ai vraiment le flirt cringe de la honte mais après elle m’a répondu ahahaha en likant mon message et puis j’osais plus rien répondre de peur de l’embêter alors que bon j’étais en conversation avec rebeka warrior elle était là à l’autre bout du fil à lire mes messages j’aurais pu en profiter pour lui écrire une déclaration d’amour ou je sais pas. rebeka je suis venue te voir en concert à bruxelles et j’étais tellement à côté de la plaque que je suis partie avant le rappel et j’ai loupé l’occasion de toucher ton corps musclé pendant ton crowdsurfing. rebeka je viens de passer trois mois à lire les mille pages de la montagne magique juste parce que tu as appelé un morceau de ton album la montagne magique et j’ai passé toute la lecture à guetter la phrase on marche sans jamais rentrer d’une telle promenade que tu répètes dans la chanson et puis quand je suis enfin tombée dessus je me suis dit ça y est je vais découvrir le sens de l’univers. rebeka je t’aime. j’adore qu’elle soit fan d’elle-même comme moi et qu’elle adore écouter ses propres disques et entendre sa propre voix, ça me la rend trop sympathique.
ce matin je me suis promenée jusqu’au cap d’agde en passant par la plage et j’ai encore pleuré derrière mes lunettes de soleil en écoutant mansfield, mes larmes d’émotion se mélangeaient à mes larmes de vent et de froid. il est beaucoup question de vent dans leurs chansons. avant je détestais le vent et je sais pas si je le déteste toujours parfois mais je me régalais de sentir la vie, le vent me fouettait le visage et j’avais l’impression qu’il me donnait de la vie et ça me faisait sourire toute seule. la phrase de la montagne magique fait référence à une promenade sur la plage aussi, une plage du nord de l’allemagne, beaucoup plus vaste que la plage du grau d’agde sans doute. il la compare à ses promenades dans la neige sur la montagne du sanatorium, des promenades où le temps cesse d’exister. j’y pensais en marchant sur le sable humide en regardant mes pieds avancer, marche, marche, marche, marche, jusqu’au cap d’agde. mais le temps n’a pas cessé d’exister parce que je me demandais si j’arriverais à rentrer à temps pour manger avec eux. même si hier soir à table je me demandais un peu ce que je foutais là avec ma mère et ma tante et mon oncle et c, j’ai l’habitude de traîner avec eux à la mer mais là je sais pas, c’était un peu trop, trop de vieux, j’étais vraiment pas là où je devrais être. je pensais à l’écart qu’y avait entre ma vie et celle de rebeka warrior. elle a 44 ans d’après google et sa vie me fascine. la vie des lesbiennes artistes mariées à leur travail, passionnées, engagées, des génies comme céline sciamma, sans enfants, sans vie de famille. elles me donnent envie de me noyer dans le travail mais j’y arrive pas. cybille et éléonore aussi me donnaient envie de me noyer dans le travail. pourquoi j’arrive pas à me noyer dans le travail?
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Forspoken. Le jeu qui a trop dit "Fuck". *
Forspoken a été accueilli dans un marasme d’indifférence, de notes moyennes voire médiocres, le tout un peu saupoudré de mini shitstorm éphémère. Un développeur du jeu a bien voulu répondre à quelques questions de Jeux Incompris Magazine. Il parut évident à notre testeur qu’il y avait anguille sous roche autour de cette sortie et, surtout, la façon dont le jeu a été vendu. Laissons donc la parole au seul membre de l’équipe qui hésite encore entre démissionner ou se pendre.
Jeux incompris magazine : Bonjour M. le développeur de Forspoken. Comment allez-vous ?
M. le développeur de Forspoken : A votre avis ?
J.I.M : Je vois. Avant de mettre fin à vos jours, pouvez-vous nous pitcher votre jeu ? Mais le vrai pitch s’il vous plaît, pas le faux marketing basé sur le mystère et le non spoil à la con (vous savez, cette communication qui cherche à dire sans dévoiler, et qui fait plus de mal qu’autre chose à des jeux comme le vôtre…). Surtout au point où vous en êtes !
MLDDF : Forspoken est l’Origin Story d’une superhéroïne nommée Frey. Elle est une SDF New Yorkaise qui s’est construite toute seule. Donc son horizon personnel et ce qui la définit se résument à peu de choses. Un petit appartement abandonné (un « refuge »), quelques livres contant l’histoire de personnes propulsées dans un monde imaginaire, son chat à qui elle s’adresse sans arrêt. Et une aspiration à s’échapper de sa vie « de merde », comme elle le dira souvent.
Etant donné que dans les histoires de super-héros, ce sont les faiblesses du protagoniste qui vont définir les piliers de l’histoire et de son évolution, Frey est égoïste (ou plutôt disons absolument « non-altruiste »), incrédule, vulgaire ; et obsédée par le fait de juger au jour le jour l’endroit où elle se trouve afin de décider, comme une sans-abri, s’il vaut la peine de rester « ici ». Ce seront les fils conducteurs. Ses « thèmes » de superhéroïne, si vous voulez.
J.I.M : Il est très surprenant de vous entendre parler d’ « Origin Story » et de « Superhéroïne ». Comment cela se fait-il que pas un mot n’ait été dévoilé quant à cet aspect qui, lorsqu’on termine le jeu, est clairement la facette principale de Forspoken ?
MLDDF : Vous savez, ce projet a de nombreuses années. Nous commencions à avoir cette idée à l’époque où la Terre entière nous détestait déjà à cause du fait que les restes de l’annulation de Versus XIII nous soient tombés dessus. A cette époque, la mode était aux superhéros. Marvel cartonnait au cinéma, les jeux Batman montraient que des adaptations de superhéros pouvaient être bonnes. Et Square Enix était encore dans sa logique de conquérir l’Ouest, avec Crystal Dynamics et Eidos. Malheureusement, l’opération de damage control lunaire et foireuse qu’a été Final Fantasy XV est passée en priorité, malgré les envies de suicides au sein de notre équipe. Imaginez : vous vous retrouvez avec le cadavre du Final Fantasy le plus attendu depuis plus de 10 ans sur les bras, et le Monde entier vous déteste pour ça avant même que vous n’esquissiez le moindre geste. FFXV est finalement sorti, une partie de l’équipe a pratiqué l’immolation collective autour d'un portrait de Testuya-sensei, et on nous a mis une cible sur la tête. Hajime a quitté le bateau ; ce qu’il restait de l’équipe a pu se remettre sur le projet Athia.
J.I.M : L’éclaircie poignait à l’horizon, au bout du compte. Je veux dire, enfin vous pouviez repasser sur votre projet qui n’était pas une commande ni une suite de franchise. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
MLDDF : La suite vient d’un problème que nous avons chez Square Enix.
Deux écoles s'affrontent au sein de notre hiérarchie. Certains sont ouverts aux projets un peu borderlines et avec une vraie identité. Ce sont eux qui donnent le feu vert à des développements comme projet Athia, Diofield Chronicles ou, il y a des années de cela, des tentatives comme Last Remnant.
Et l’autre tendance dans la boîte, c’est l’équipe « pépouzes, only pépouzes » ; ceux-là souhaitent conquérir l’Ouest, vous savez, comme cette souris, Cortex, qui toutes les nuits fomente un nouveau plan nul pour conquérir le Monde. L’ennui c’est que ces mêmes personnes mesurent les tendances du net au jour le jour, comme un météorologue souhaite étudier le changement climatique mais n’a comme seule méthode que son doigt mouillé pour sentir le vent. Ils ont pris pour habitude de couper au dernier moment le budget et les délais de jeux risqués, et ordonnent au marketing de les faire disparaître des radars quelques semaines avant leurs sorties.
Comment tout cela s’est traduit pour nous ? Quand la mode des jeux services est arrivée, Square Enix a sauté dedans des deux pieds. Et comme en plus, la hype autour des superhéros était arrivée à son paroxysme, alors cela a donné Marvel’s Avengers, par Crystal Dynamics. Et tout cela n’est qu’une affaire qui se joue à deux ans près. Alors que Projet Athia était aux ¾ de son développement, Square Enix devenait la risée de la galaxie avec Marvel’s Avengers, et se voyait obligé de dire adieu à son catalogue de jeux occidentaux en revendant Crystal Dynamics et Eidos.
Dès lors, il n’était plus question de dire que notre jeu racontait l’Origin Story de, peut-être, la première vraie superhéroïne directement née en jeu vidéo. N'oublions pas qu'au même moment, le MCU avait du mal à redémarrer après avoir conclu son premier grand cycle ; et Arkham Knights, la suite des jeux Batman, démontrait que tout avait peut-être été dit à ce sujet… "Superhéros" passait de mot magique à mot interdit. Surtout chez nous, à cause de Marvel’s Avengers.
J.I.M : Et Sony dans tout ça ? Forspoken était un fer de lance pour sa politique d’exclusivité, non ?
MLDDF : Cela a constitué un autre boulet dans notre processus.
Vu que nos dirigeants vendraient leur père et leur mère à Sony à la moindre occasion (conquérir l’Occident ok, mais pactiser pour des exclusivités plus prometteuses que Last Remnant au concurrent américain, ils ne sont pas prêts en fait), le contrat d’exclusivité a été sécurisé alors que le jeu était encore à l’état de prototype. Or, notre approche de l’open world et le commentaire sur le jeu vidéo que constitue son écriture et certains choix risqués de game design ne sont arrivés qu’après. Le problème, c’est que les exclusivités AAA de Sony doivent toujours répondre à certains standards de ton, de qualité finale et de gamedesign formatés afin de maximiser les notes et les ventes.
Concilier tout cela avec les deux auteurs américains qui ont collaboré sur le jeu a entraîné une nouvelle vague de suicide dans l’équipe.
J.I.M : Et il y a Spider Man…
MLDDF : Exactement. Sony possède la licence du super héros le plus bankable de l’Histoire, qui n’a que faire des modes et des cycles de popularité auprès du public. Le jeu d’Insomniac a d’ailleurs réussi à faire démarrer une franchise pérenne, assez déconnectée, en fait, de ce qu’on pourrait appeler la « mode ». Alors quand notre prototype s’est transformé en un autre départ de franchise de super héros exclusif à Playstation… Les choses ont commencé à mal tourner. Il n’y avait pas de place pour notre jeu, tout simplement.
Et si vous voulez qu’on parle du dernier clou dans notre cercueil…
J.I.M : Je n’osais pas en parler. Vous pensez vraiment que…
MLDDF : Bien sûr.
J.I.M : J’avoue que là ce n’était vraiment pas de chance. Comme si l’univers ne voulait pas de vous. MLDDF : Je ne vous le fais pas dire. Le premier jeu Sonic potable en plus de quinze ans, et il vient empiéter sur nos plates bandes... Avec sa map désolée et minérale, et son personnage lâché là-dedans doté de ses super déplacements pour égrener des activités génériques. L’allumette alors que nous étions déjà morts trois fois, noyés dans une piscine d’essence, vous voyez ?
J.I.M : Et surtout avec une opération marketing fomentée de longue date. On parle quand-même de deux films et d'un merchandising digne de Star Wars.
MLDDF : Vous avez compris.
J.I.M : Arrêtons de tirer sur votre pauvre ambulance, et entrons dans le vif du sujet. Vous parliez de choix risqués et d’une approche borderline.
MLDDF : Tout d’abord, il faut partir de notre vision de départ. Dompter cette usine à gaz innommable qu’est le Luminous Engine nous a amenés aux conclusions suivantes. Le moteur est très performant pour quatre choses : rendre visuellement de grands espaces ponctués par des excroissances géologiques, détailler des vêtements au style fantasy mais avec un rendu très réaliste et très détaillé, modéliser des architectures abandonnées de très grande échelle ; et enfin vous mettre une race en pleine gueule pour les effets de pouvoirs basés sur des éléments tels que l’eau, le feu, etc… De là est né un prototype où l’on voyait des bribes d’un Monde désolé et déserté par toute vie, simplement peuplé de factions au style vestimentaire fantaisiste et parcouru par un personnage féminin dont les déplacements tiraient partie de l’échelle des espaces, ainsi que de la physique que ce moteur arrive plutôt bien à gérer.
Quand l’exclusivité a été sécurisé par Sony, Amy Hennig a été contactée pour travailler sur un scénario usant ces éléments à bon escient. Comme je l’ai dit précédemment, à cette époque la hype des superhéros battait son plein, tous médias confondus. L’idée est apparue évidente : nouvelle franchise, donc nouvelle superhéroïne. Premier épisode, donc Origin Story. De notre point de vue, tout cela coulait de source.
J.I.M : C'est bien beau tout ça, mais l’open world et les choix risqués de game design alors ?
MLDDF : Tout découle de ce que je viens d’expliquer. Frey est une superhéroïne qui, d’abord, doit trouver sa motivation et dompter ses pouvoirs. Amy Hennig, rompue à l’écriture de jeux vidéos depuis plus de trente ans, y a vu l’occasion de questionner les codes du AAA moderne organisé en open world.
Frey n’aime pas Athia, elle ne souhaite pas y rester parce qu’elle ne s’y sent pas chez elle. Alors pourquoi ne pas envisager une histoire d’une quinzaine d’heures aspirant le joueur vers la « vérité », et au bout de laquelle notre héroïne est devenue « super » ; puis, dans cette optique de personnage nouvellement doté de superpouvoirs à dompter, laisser les activités annexes disséminées sur la map pour « l’après » Origin Story ?
J.I.M : Vous parlez de cette conclusion qui arrive très tôt, où Frey se tient en haut de cette tour et dis face caméra « ça en fait du terrain à parcourir et à nettoyer...» ( cf « …des restes de dangers causés par la Brume (la menace du jeu) », NDLR)
MLDDF : Exactement. Chaque superhéros a sa ville où maintenir la paix. D’où le titre du chapitre dédié au postgame d’ailleurs : « Maintien de la paix ».
Quand Frey arrive à Athia, c’est en citoyenne moyenne et impuissante (même si elle vient d’un autre Monde, mais nous y reviendrons plus tard) qu’elle découvre une terre en état de, et ce sont les mots de Frey, « vrai bordel ». En ce sens, il était important que tous les points d’intérêts et toutes ces « choses » à faire existent, grouillent de part et d’autre de son cheminement dès le début de l’aventure. C’est tout le travail qui l’attend une fois devenue superhéroïne.
Athia, c’est la New York de Spider Man, la Gotham de Batman. Eux aussi, avant de devenir ce qu’ils sont, arpentent en tant que citoyen ordinaire une terre où pullulent la criminalité et les problèmes à résoudre. Ils en sont d’abord témoins, puis y reviennent avec une nouvelle optique : celle du justicier.
J.I.M : L’optique de Frey, justement, parlons-en.
MLDDF : C’est là tout l’enjeu. Amy a estimé qu’en 2022, l’heure n’était plus aux héros ou héroïnes motivés dès la découverte de leur pouvoir — et même avant —, par un sens inné et gratuit de la justice. Les récents films Batman on suffisamment fait le tour de la question. Pendant que Batman se débat, adaptation après adaptation, avec ses dilemmes de justice indépendante et se voit condamné à prouver en vain qu’il n’est pas fasciste, nous avons décidé de faire de Frey une superhéroïne plus badass, terre-à-terre et ordinaire que ça : elle ne voit pas l’intérêt de défendre Athia tant qu’elle ne s’y sent chez elle. C’est profondément égoïste, et c’est ce qui rend le personnage beau à nos yeux.
L’un des premiers évènements du plot, est le fait qu’elle souhaite venger la mort d’une petite fille d’Athia qu’elle connaît à peine. C’est la raison pour laquelle elle décide d’aller tuer Tanta Sila. Or, une fois ceci accompli, elle n’en tire aucune satisfaction. Et décide de n’avoir plus pour objectif que le fait de repartir.
Nous voulions une superhéroïne montrant qu’il n’est pas nécessaire d’être altruiste pour faire le bien. On peut le faire pour des tas de raisons. En 2023, il n’est plus d’actualité de clamer « Faites le bien, parce que c’est bien », mais plutôt « faites le bien pour la raison qui est la vôtre, en accord avec ce que vous êtes. » Frey, de par son histoire personnelle, a besoin de se trouver des attaches et se sentir chez elle en Athia pour décider d’y rester et de mettre à contribution son pouvoir. Elle en a parfaitement le droit !
J.I.M : Justement, cette notion de "superhéroïne qui n’a que faire des autres". Comment l’avez-vous traduit ? Athia n’est pas très peuplée, mais elle l’est quand-même.
MLDDF : On arrive sur l’un des choix les plus mal perçus. Frey est une New Yorkaise moderne qui arrive dans un Monde arriéré. En littérature, cela se serait traduit par un contraste entre le personnage principal et les autochtones au niveau du langage et des capacités de raisonnements . Dans un film de cinéma, il y aurait eu les costumes, le jeu d’acteur, le rythme des répliques.
Et dans un jeu vidéo, il nous a paru pertinent de marquer la différence moderne/arriéré par ce qui saute le plus aux yeux dans notre média : l’évolution technique et les stratégies de game design. En ce sens, quoi de plus normal que de faire se confronter Frey à des personnages que l’on croirait issus d’anciens JRPG, tant en termes d’animation, de modélisation, jusqu’à même la façon de mettre en scène les interactions et les dialogues avec ces derniers ?
J.I.M : Vous poussez un peu là. Vous voulez dire que le résultat est aussi uncanny et cringe… par un fait exprès ?
MLDDF : Rien n’est tout blanc ni tout noir dans un développement, vous savez. On nous a donne les moyens de rendre le personnage de Frey par Performance Capture ; puis des coupes dans le budget (parce que la hiérarchie ne croyait plus en la pertinence de notre projet) nous ont empêchés de le faire pour tous les autres personnages du jeu... Nous savions alors que sous-traiter les autres PNJ et les animer à la main allait entraîner un contraste difficile à justifier… Sauf par cette raison-là. Frey est une Alice de Jeu vidéo projetée dans un Pays des Merveilles arriéré de jeu vidéo. D’où ces PNJ et ces interactions d’un autre âge.
Ce qui vous met sur la piste est l’enchaînement très haché des situations quand Frey arrive à Cipal. Jusqu’à cette évasion d’une cellule de prison, passage obligé de n’importe quel JRPG grande époque. La séquence d’évasion est archaïque, ridicule et innocemment mise en scène. Comme le ferait une saga comme Tales.
Et n'oubliez pas le commentaire que fait Frey, lors du second passage à New York, sur la pauvreté graphique de Cipal. Ceci achève de vous signifier que vous avez entre les mains un jeu qui a conscience de "lui-même."
J.I.M : Il n’empêche qu’il y a tous ces fondus au noir pour les transitions entre séquences. Ce qui fait vraiment peu dynamique et parfois presque bâclé. Ils rappelleraient des procédés de — par exemple — Persona 5. Ce n’est pas un mal. Mais il y a quand-mêmes des coupes brutales qui, même si elles n’impactent pas la compréhension du récit, donnent l’impression qu’il manque des séquences ou que cela a pu être assemblé, disons-là, à l’arrache…
MLDDF : Il y a là la confluence de deux choses qui n’auraient pas dû coexister. Il y a notre volonté de faire très vieux JRPG au niveau des transitions de plans et d’animations des dialogues une fois Frey arrivée en Athia. Au passage, vous remarquerez que lors des deux séquences où elle se trouve à New York, les transitions sont instantanées, propres, sans fondus et rythmées de manières satisfaisantes. Ce n’est pas du Naugthy Dog, mais le constraste est évident avec l’arrivée à Athia. Le problème, c’est que le récit a été amputé voire remanié à plein d’endroits par la volonté de l’éditeur : il fallait retirer tous les bouts qui suggéraient de manière trop explicite que Frey était une superhéroïne en devenir. Ce qui a multiplié les coupes et les fondus au noir. Voilà qui a foutu en l’air le parti pris initial, où ces transitions à l’ancienne sur une direction artistique de AAA réalistes étaient vraiment dosées et censées signifier quelque chose.
Heureusement, il reste la cape comme pièce majeure d’équipement pour démontrer de manière irréfutable que Frey a quelque chose à voir avec une superhéroïne… (NDLR : et la musique, qui est un thème de superhéroïne s’enrichissant au fil de l’histoire. Classique.)
Pour revenir à ce sentiment assez négligé, débraillé que peut transmettre le récit, ses coupes brouillonnes, le nom terre-à-terre des chapitres… Même à ce degré de développement tourmenté, nous estimions que cela fonctionnait encore. Dans ce type d’histoires, l’univers, l’aventure : il faut que cela ressemble à l’héroïne. Frey est simpliste, vulgaire, désordonnée. Vous voyez l’idée ? Les quatre provinces d’Athia, cette map, c’est Frey aussi : désespérément ordinaires en début d’aventure, puis délivrant leur vrai potentiel en postgame.
J.I.M : Revenons aux PNJ. L’ennui avec cette approche, ces quêtes secondaires inintéressantes et stéréotypées… c’est que ça n’incite pas le joueur à s’attacher aux PNJ, ni ne lui donne envie d’intéragir avec eux. C’en est même désagréable.
MLDDF : Certes. Vous n’avez pas envie d’accéder aux requêtes nulles de ces personnages non joueurs nuls. Vous êtes, à ce moment-là, en total accord avec votre personnage.
Frey n’est pas altruiste, elle ne voit pas de raisons d’aider les autres. Elle veut juste partir. Ces PNJ qu’elle ne veut pas aider, ces terres grouillantes d’un trop grand nombre de choses à « clean », au point où vous n’avez qu’envie de suivre la balise de l’histoire principale sans regarder ni à droite ni à gauche… Vous êtes en phase avec Frey. Puis elle s’accomplit au bout d’un cheminement de 15h. Et là, la perspective change.
J.I.M : Et ce gameplay alors. Critiqué lui aussi pour sa simplicité, l’absence de système de build et de combos convaincants. Et un gamedesign plus basé sur le surnombre de mobs plutôt que des rixes stratégiques.
MLDDF : Cela fait aussi partie des détails que nous avons voulu garder en cohérence avec le reste.
Dans Forspoken, vous n’êtes pas en train de perfectionner un personnage de JRPG. Vous incarnez une superhéroïne qui cherche à maîtriser sa puissance.
Nous avons donc designé le système de façon à transmettre l’idée selon laquelle Frey « éveille » son pouvoir au fur et à mesure. Un système de build n’aurait aucun sens ici. Frey découvre son pouvoir, et va devoir le dompter. Et quoi de mieux que des vagues d’ennemis pour mettre cela en valeur, plutôt que des combats puzzles ou un système d’expérience et de build classique ?
Vous noterez en plus que nous avons implémenté un système d’amélioration des sorts, et cela passe par le fait que Frey s’améliore en lisant des livres dans les refuges. Dans notre scénario, il s’agit d’un vrai éveil personnel.
J.I.M : D’où ce postgame. La superhéroïne qui s’en va soigner ces terres de toutes les hordes d’ennemis qu’il reste à éradiquer, nettoyer ces ruines à explorer afin de faire reculer la « Brume ».
MLDDF : Et c’est aussi à partir de là que nous offrons un fantasme nourrit par beaucoup de gens… Enfin, nous semblait-il en tout cas. Jouer un superhéros surpuissant qui s’en va éradiquer le mal dans un monde ouvert. L’appropriation de l’espace ultime, si vous préférez, sans contrainte ni contrepartie.
Avec ce postgame, vous verrez que plus vous nettoierez des points d’intérêts, plus Frey sera puissante, plus ses déplacements gagneront en spectaculaire et en fluidité ; et donc, plus vous arrivez vite au point suivant pour défaire les hordes d’ennemis avec toujours plus d’efficacité et de satisfaction.
Au bout d’un moment, vous aurez le jeu Superman dont les gens rêvent, mais qui n’a jamais été réalisé pour des raisons évidentes : quel est l’intérêt d’incarner le héros ultime, indestructible et qui dispose déjà de toute sa puissance à sa naissance ? Avec Forpoken nous vous offrons cette possibilité, mais en fin de boucle et après l’Origin Story que constitue le scénario.
A cela, s'ajoute ce lore. Naïf, simpliste au premier abord. Il vous surprendra vraiment par son originalité, sa profondeur ; par les archives et les peintures que vous découvrirez dans cette phase d'exploration à postériori.
A partir du moment où Frey se sent chez elle en Athia, alors elle va s'intéresser à son Histoire. Tout comme vous, elle n'a montré que peu d'intérêt à tout cela au cours de la campagne. Beaucoup de ses commentaires vont dans ce sens. De lignes du type "Ce qui est arrivé à ces gens est triste, mais ça montre encore plus à quel point cet endroit craint. Vivement que je rentre à New York", on passera, à chaque découverte de drame du passé, aux répliques d'empathie classique de l'héroïne préoccupée par le Monde qu'elle souhaite défendre : son nouveau "chez soi".
Pour le reste, vous découvrirez rapidement à quel point notre map est travaillée pour vous offrir des séquences de gameplay et des parcours très étudiés qui se révèleront. C’est un deuxième jeu qui s’offre à vous, en réalité. Et nous avions besoin que vous « méprisiez » tout cela durant les premières heures, puis que le potentiel vous apparaisse dans un deuxième temps, exactement comme et quand nous le voulions.
Quand les gens ont découvert la première vraie vidéo montrant Frey se déplaçant telle Wonder Woman dans ces grands espaces, tous se sont posés la question du prétexte à cela. Qu’est-ce qui pourrait justifier et rendre satisfaisant de faire se déplacer de cette manière un personnage dans ce type de paysages "vides" ?
J.I.M : Une réponse que vous venez d'exposer, mais que la campagne de communication n'a jamais donnée…
MLDDF : Comme mon travail consistait à modéliser les chats dans le jeu, je n’ai jamais assisté aux réunions entre mes supérieurs et le marketing. Donc toutes les questions autour du chemin médiatique du jeu sont des suppositions de ma part. Mais une chose est sûre. A partir du moment où l’idée a été de cacher qu’il s’agissait d’un jeu de superhéroïne, c’était terminé. Ce jeu ne fonctionne pas si vous n'avez pas cette information.
A votre avis pourquoi le titre du jeu a-t-il été dévoilé si tardivement ? Si vous souhaitez faire monter la hype autour d’un jeu, vous devez marteler le net, faire que tous connaissent son nom, son logo, le visage de son héroïne.
Regardez Hogwart Legacy, à propos duquel tous les sites et youtubeurs font une news par jour depuis deux mois.
Maintenant, tentons quelque chose. Imaginez la campagne suivante pour notre jeu :
D’abord la vision de Frey virevoltant en Athia, et l’exécution de quelques pouvoirs.
Puis, dans un second temps de la campagne, vous dévoilez qu’il s’agit de l’Origin Story d’une nouvelle superhéroïne. Mais vraiment, vous prononcez ce mot-clé.
Dans un troisième temps, comme le font Rockstar ou autres machines de guerres, vous faites des showcase qui expliquent de façon intelligible et claire les enjeux de votre histoire : une superhéroïne dont les motivations sont modernes, badass. Qui ne souhaite pas rester en Athia, puis qui finit par s’y sentir chez elle. Vous dites que votre jeu aura une structure qui prend le game à contre-courant : une Origin Story comme scénario court, concis, qui va droit au but. Et ce, avant de vous lâcher le contenu d’open world qui s’offre à vous selon la perspective suivante : l’opportunité de jouer une superhéroïne qui va nettoyer sa Terre du Mal. Ce dans un dispositif de bac à sable surpuissant, sans compromis : dompter vos pouvoirs et vous approprier ces terres par des déplacements jouissifs. Et, soyons fous, dans l’un des showcase, vous expliquez (avec une vidéo disons satyrique ou auto-parodique) en quoi votre jeu allie écriture US et japonaise par ce choc entre ce personnage moderne, motion capturé, et ces PNJ de JRPG à la technique archaïque et datée. Vous saupoudrez cette idée des nombreuses répliques qui font de Frey une héroïne unique et qui reste authentique en toutes circonstances : « Ce n’est pas aider ces gens que je veux, c’est partir d’ici » ; « Chez moi c’était pourri, mais ici ça l’est encore plus » ; « On aurait pas quelque chose d’intéressant à faire pour une fois ? » Vous faites comprendre que l'une des forces du jeu réside dans le commentaire qu'il s'adresse à lui-même ainsi qu'au média jeu vidéo.
Il y aurait eu matière à vendre un vrai projet à contre-courant, intrigant et qui donne envie aux gens de découvrir un départ de franchise questionnant frontalement les codes. Il y a un public pour ce jeu, j'en suis persuadé.
J.I.M : Vous le pensez vraiment ?
MLDDF : Square Enix pense que non, mais ce public existe.
Ils croient qu’il y a d’un côté le public de God of War, The Last of Us et Red Dead Redemption 2, et sur la rive opposée, le public de Persona 5 et de la trilogie Xenoblade. Et ils refusent de penser qu’il existe toute une frange qui aime autant aller tuer en masse sur fond d’écriture « mature » à l’américaine que suivre durant 100 heures un lycéen qui parle avec un chat caché dans son sac d’école (chat qui reluque et fait souvent des commentaires très limites sur le boule de la jolie fille du groupe).
Avec cette logique à la noix, un jeu comme le nôtre fait complètement perdre les pédales à notre service marketing et nos décisionnaires. Une direction artistique photoréaliste, une héroïne new yorkaise ; et à côté de ça, un récit basé sur le destin qui aspire vers un « tunnel » principal, le chat comme symbole du compagnon fidèle, etc… Risquer de parler à la fois à ces deux publics, (et notre jeu était une occasion extraordinairement intéressante de le faire) quitte à essuyer quelques plâtres pour un premier essai et s’améliorer pour la suite — après tout, quelle franchise a démarré par un premier opus irréprochable ? — : impossible pour nos décisionnaires.
J.I.M : Vous pensez vraiment que, pour toutes les raisons que vous énumérez depuis le début, l’idée a été de faire disparaître votre jeu ?
MLDDF : « Forspoken ». Tout est là. Répétez-le à voix haute. Vous voulez que votre jeu passe inaperçu et n’intéresse personne ? Vous lui collez ce titre qui n’évoque rien. Vous saisissez l’idée ?
J.I.M : Bon mettons. Mais une bonne campagne marketing n’aurait pas caché les soucis de finition ou les cache-misères dus aux désaccords quant au positionnement du jeu durant le développement. Vous êtes au moins d’accord avec ça ? Le jeu a des vraies carences, des modélisations vraiment parfois ridicules, une histoire d’une quinzaine d’heures, loin des standards AAA. Au fond, on pourrait se demander si le vendre au prix fort n’a pas été l’estocade ; et ce qui a pu générer en grande partie ce mépris traduit par les tests. MLDDF : Soyons clairs. Vendre un jeu vidéo à plus de 50 euros, c'est beaucoup trop cher de toutes façons Pour le reste, vous savez, tout cela n’est pas mesurable. Vous pouvez prendre le problème dans tous les sens... il n’y a pas de réponse.
Tant de joueurs n’ont jamais hésité à payer au prix fort la mise à jour annuelle d’un FIFA, par exemple. Des franchises comme Assassins Creed, une fois leur public trouvé, ont réussi à vendre une itération annuelle au prix maximal durant une décennie. Quand bien-même il s’agissait de maintenir un même squelette actualisé de quelques features, de nouvelles villes modélisées et d’une narration qui, je pense, n’a jamais laissé une marque impérissable aux joueurs.
Pour les soucis techniques, de caméra ou de finition… Rappelez vous du Hameau du Crépuscule dans Dark Souls ou du framerate de Witcher 3 à sa sortie.
Un jeu très reconnu comme The Last of Us se terminait en une quinzaine d’heures, sa suite une moyenne de vingt heures.
Death Stranding s’est fait très vite une réputation de jeu vide et inintéressant.
Mass Effect Andromeda a inondé le net par des mèmes à propos de ses modélisations faciales…
Où je souhaite en venir avec tous ces exemples disparates ? Il n’y a pas, en réalité, de facteur objectif de qualité (ni en terme technique, ni en termes de durée ou de contenu) sur lesquels s’alignent les joueurs quand ils décident s’ils vont mettre ou non le prix fort dans votre jeu. Regardez la saga Final Fantasy. Combien de joueurs ne vont pas sourciller à précommander l’épisode XVI pour 80 euros, quand les deux derniers épisodes solos du canon ont été plutôt des déceptions qu’autre chose ?
Tout cela est irrationnel. La seule question est : si votre éditeur décide ou non de mettre les moyens pour le martelage marketing. Les soucis techniques ou couacs de votre jeu qui vont être sortis de leur contexte pour faire le buzz : cela n’a que très peu d’importance en réalité. Encore une fois, regardez Death Stranding. Comme son gameplay constituait une expérience quasiment inmontrable en vidéo ou en live Twitch, alors le game du net s’est concentré sur ses défauts et ses moments d’écritures qualifiés de « gênants ».
Pareil pour les modélisations faciales de Mass Effect Andromeda.
Au bout du compte, cela n’a pas duré, et ces jeux ont trouvé leur public. Et parmi les joueurs qui ont aimé ces jeux, aucun ne remet en question le prix qu’il y a mis.
Tout simplement car ceci ne se mesure, je pense, qu’à la satisfaction et l’attachement que le jeu vous aura procuré une fois que vous en aurez terminé avec ce qu’il vous propose.
Si vous donnez les clés au public et à l’espace médiatique de ce que veut transmettre votre jeu, il trouvera preneur. Et un jeu qui résonne en phase avec votre sensibilité… Vous lui passez ses défauts.
Au contraire, vendez un jeu complètement à l’envers, le système, les gens sur Twitch et tous ceux qui fomentent déjà leur jugement alors qu’ils sont encore à la deuxième heure de découverte de votre jeu, ne parleront que de ses défauts.
J.I.M : Vous oubliez le paramètre des ventes. Si un jeu ne trouve pas assez de preneurs, c'est un échec non ?
MLDDF : Pour un investisseur comme Sony, assurément. Ceux-là considèrent que toutes leurs franchises ne peuvent exister que si elles sont des millions sellers qui parlent au plus grand nombre (et une moyenne metacritic au sommet). Même si le jeu se forge une bonne réputation et trouve malgré tout un public, ce n'est pas suffisant et la franchise est annulée. Les fans de Days Gone en savent quelque chose. Mais on parle là de proportions et de dérives du systèmes qui, de toutes façons, sont allées beaucoup trop loin pour qu'il soit possible d'en tirer la moindre conclusion.
J.I.M : Tiens comme vous parlez du Twitch game et du Youtube Game…
MLDDF : C’est ce qui ne nous a pas non plus aidé.
Maintenant quand vous concevez un jeu, vous devez absolument prendre en compte les agendas de toute le monde, joueurs comme testeurs et influenceurs.
Concernant les joueurs, vous devez les convaincre non seulement que votre jeu a sa place (en terme de temps à lui consacrer et aussi de budget) parmi les sorties qu’il a prévu de faire, mais aussi qu’il sera justifié de faire attendre un backlog toujours plus chargé.
A ce niveau-là, le rapport au consommateur n’a pas vraiment changé ; sinon, on va dire, en vertu de la frénésie et la surabondance de l’actualité avec des dizaines de jeux qui sortent tous les jours.
Pour les influenceurs, c’est une autre histoire. Pour eux, la problématique n’est pas de savoir si votre jeu est bon ou non ; mais de quelle façon il faudra en parler pour rentabiliser l’audience.
Un bon exemple fut Death Stranding. Imaginez que vous êtes un Twitcher avec une communauté de centaines de milliers de followers. Vous avez rendez-vous avec votre public pour streamer le dernier jeu de Kojima-San. Sauf que le gamplay du jeu s’avère ne pas être très « Twitch-génique », et vous savez que votre chaîne va connaître un déficit d’audience lors de vos prochains streams. Que faites-vous ? Alors vous jouez les indignés sur les défauts du jeu, vous poussez le moteur dans ses retranchements les plus absurdes et vous en sortez des vidéos best of parodiques ou de moment WTF.
En l’occurrence, notre jeu, en tant qu’exclusivité Playstation d’envergure, nécessitait d’être couvert. Il s’agissait bien d’un rendez-vous. Or, nos partis pris ne délivrant leurs sens et ne donnant satisfaction qu’après plusieurs heures jeu (et encore, ceci si vous êtes attentifs aux détails), il plombait les agendas d’influences.
J.I.M : Pourtant on ne peut pas dire qu’il y ait eu une vraie shitstorm non plus.
MLDDF : Ce qui est plutôt bon signe. Notre jeu n’est pas suffisamment mauvais pour alimenter le buzz et faire de l’audience. A partir de là, il valait mieux l’oublier. Et faire le jeu de l’éditeur et de Sony.
Forspoken n’est pas un jeu honteux, ni le type de badbuzz qui poursuivra ceux qui ont été impliqués (sauf nous, le développeur, assurément, et l’actrice qui a joué Frey).
C’est un jeu embarrassant de par son placement et son contexte. En ce sens, le marketing a fonctionné : le jeu est tombé dans l’oubli. Comme son titre qui n’évoque rien. Il démontre que, pour disparaître du net, il y a pire qu’être un mauvais jeu. Faites juste en sorte que personne ne sache CE QU’EST votre jeu. Et comme personne n’a le temps de pousser une expérience dont il ne sait rien afin de « vérifier » par lui-même, l'affaire est vite pliée.
Les gens ont ouvert la map, ont vu scintiller pléthore de points d'intérêts et un début de récit apparemment cousu de fil blanc, ont grincé des dents face à ce qu'ils ont pris pour des maladresses d'écriture, et puis voilà. C'était déjà au tour du jeu suivant.
Tenez, un détail qui ne trompe pas. Nous parlons d'open world depuis le début. Mais vous avez remarqué, non, que la map ouverte ne débute qu'à partir du pivot majeur que représente la fin du scénario ? En réalité, les quatre zones du jeu s'ouvrent les unes après les autres au fur et à mesure qu'avance le scénario. Vous êtes donc, avant toutes choses, dans une aventure se déroulant dans des grandes zones semi ouvertes à l'image d'anciens Zelda ou autre. Vous voyez ? Si même un point aussi fondamental n'a pas été décelé par la majorité des testeurs, qu'attendre quant aux autres facettes de Forspoken ?
J.I.M : Certains aspects génériques n’ont pas forcément aidé à la bonne perception de votre jeu. Un dernier mot là-dessus ?
MLDDF : Juste : faites-le un jour. Vous verrez que nous avons travaillé afin que beaucoup d’éléments aient l’air génériques afin de mieux questionner, justement, leur usage galvaudé et machinal dans ce type de jeu.
Regardez, pourquoi croyez-vous que nous ayons fait le choix de faire apparaître sur la map, non seulement les points d'intérêts et les coffres, mais aussi le contenu de chacun de ces coffres et la récompense de chaque tâche ? C'est un véritable indice concernant notre démarche. Durant la campagne, le joueur choisira le "détour" (le nom donné à la moindre activité secondaire dans Forspoken, NDLR) qu'il souhaite faire à un instant T de sa progression ; ce seront les moments ponctuels durant lesquels il choisira de passer outre la grosse balise permanente et non désactivable qui indique la prochaine étape de l'aventure.
En voici trois autres, des indices qui prouvent le recul que Forspoken prend sur son média.
D’abord, la première rencontre avec un mob, mise en scène (sans subtilité aucune) comme la première rencontre d’ennemi mortel la plus légendaire du jeu vidéo japonais.
Ensuite, vous tomberez, comme d’habitude, sur ce premier boss insurmontable qui sert de tutoriel pour les commandes. Ce qui a l’air d’être un départ de récit cousu de fil blanc, trouve une vraie explication plus tard dans le scénario. Ce dragon vient trouver Frey à ce moment pour une raison précise.
Enfin, il m’est impossible de ne pas mentionner la relation avec Krav, le bracelet. Il fallait que ces échanges soient verbeux, forcés. Beaucoup de jeux ont recours à cette feature pour prendre le joueur par la main. Dans Forspoken, ce n’est pas que cela. Frey a besoin de parler avec Krav et Krav a besoin de gagner la confiance de Frey. Pour des motifs que l’on découvre plus tard.
Encore une fois, Amy Hennig a travaillé sur des scénarios très efficaces comme celui d’Uncharted 2. Elle sait parfaitement comment fonctionne un jeu vidéo. Forspoken était l’occasion, pour elle, de donner une perspective différentes aux réflexes habituels de game design modernes.
Vous verrez que ce jeu, sa désinvolture, son côté cavalier, sans fioritures pour cacher son jeu, ni artifices pour se faire aimer à tout prix. Avec le temps, il finira par être apprécié.
J.I.M : "Désinvolte". C'est effectivement un mot qui représente bien Forspoken.
MLDDF : Et surtout, avec l'âge, il fera taire la principale critique à son égard : le fait qu'il soit un open world "générique."
Terminez ce jeu, et posez vous la question en toute honnêteté : de Forspoken (et même Sonic Frontières) ou de, au hasard, Spider Man par Insomniac. Dans quel cas vous retrouvez vous avec une approche fondamentalement générique ? Pour que mon propos n'ait l'air péjoratif envers personne, laissez-moi vous poser la question autrement. Et si une approche fraîche, risquée, en 2023 en terme de monde ouvert, était, justement ce que proposent à leur façon Sonic Frontiers et Forspoken (au vu du tronc commun constitué des Marvel Spiderman, Horizon ou Assassins Creed récents) ?
J.I.M : Un futur jeu culte incompris, donc ?
MLDDF : Je ne sais pas si ça ira jusque-là. Il se trouvera bien une ou deux personnes en qui le jeu résonnera.
Vous savez, le type de personnes qui détestent, en réalité, l’approche machinale des open worlds à contenu secondaire parasitant l’histoire plus qu’autre chose… Cette sensibilité sachant déceler tout de suite la plus-value de jeux à contre-courant comme ceux de Taro-sensei malgré leurs défauts « objectifs » (graphismes, technique, allers-retours incessants, et j'en passe) ; qui jubile à mesure de la découverte que tout a un sens en terme de détails et de volontés de gamedesign. Et — par rapport à Frey et aux instants où le récit peut choquer par sa naïveté et sa désinvolture, justement — , cerise sur le gâteau : si en plus ce joueur a besoin que le personnage soit authentique à chaque seconde, bien dans son caractère. Comme ces fans de Final Fantasy X ayant adoré un protagoniste comme Tidus, vous voyez, envers et contre la mauvaise réputation du personnage...
En bref, cet esprit libre pour qui l'expérience que lui procure un jeu à l'âme unique, imparfait mais sincère, a autant de valeur que les heures passées sur un chef d'oeuvre, vous voyez.
Les institutions et la "guilde des guides d'achats" ont beau faire, je suis persuadé que l'on trouve toujours de ces personnes sur qui ces injonctions à adorer ou à détester un jeu — souvent trop unanimes pour ne pas être suspectes — n'ont aucun impact.
Voilà le profil qui passera assurément un bon moment en jouant à Fropo... Korspofr... Forspoken, voilà, Forspoken (sérieusement, ce nom...)
J.I.M : En tout cas sur ces deux huluberlus potentiels, on trouve notre testeur. Et encore, il est expatrié en Espagne.
Quant à vous ? Et votre équipe ? Que va-t-il se passer maintenant ?
MLDDF : Déjà, cet après-midi il est prévu que nous enterrions nos morts dans la même fosse commune que les gens de Crystal Dynamics ayant bossé sur Marvel’s Avengers. Après quoi, nous tirerons au sort pour savoir qui aura le droit de se pendre ou qui avalera une pilule de cyanure.
J.I.M : Sur quoi préféreriez-vous tomber ?
MLDDF : Oh moi, comme mon travail sur les chats dans le jeu s’est avéré plutôt réussi, j’ai eu droit au flingue. C’est celui qui est posé là, sur le guéridon. Tiens, vu que vous êtes assis à côté, passez-le moi.
J.I.M : D’accord. Vous pouvez attendre qu’on parte, s’il vous plaît ?
*Tous les passages mentionnant le développement et les coulisses du jeu ne relèvent que de la fiction pour donner un certain ton au texte. En revanche, tous les éléments relevés concernant le jeu y sont vraiment et ne laissent que peu de doute quant à la façon de les interpréter.
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Les semelles de mes chaussures, les plantes de mes pieds, l’arpentent pour la toute dernière fois. Je fais durer le moment, longe la pièce, marche délicatement sur chaque recoin. Je sais exactement à quel endroit je vais l’entendre craquer, douce mélodie à mes oreilles apprivoisées, tel un chant de mine dont chaque souvenir en serait le détecteur. Il continue à briller comme il l’a toujours fait, peut-être un peu plus aujourd’hui, pour signifier l’instant, marquer la séparation ; me dire au revoir. Il n’est pas rancunier. Comme il est étrange, que de toutes les choses que je laisse derrière moi, ce soit ce parquet qui m’émeut le plus. Lui, qui va sans doute le plus me manquer. Il faut dire qu’avec le temps, nous avons partagé tellement de choses, notre relation en est presque devenue fusionnelle. Combien de temps avons-nous passé l’un contre l’autre au fil de ces années, dans l’intimité de cet appartement, dans notre bulle, à l’abri du monde extérieur. Sans doute la relation la plus longue et fidèle que j’ai pu connaître. Un peu bizarre ? D’accord, mais je vous interdis de me juger. Il a toujours été là pour moi dans les moments importants, qu’ils soient difficiles ou plus heureux. Et les souvenirs remontent de manière tellement prévisible que je n’ai ni la force ni l’envie de les arrêter. Toutes les fois lors desquelles je me suis simplement allongé de tout mon long, casque sur les oreilles, le regard perdu dans le vide immaculé du plafond, pour évacuer une journée difficile ou frustrante. Ne plus rien ressentir que la douce dureté de ce parquet sous mon corps, sa stricte froideur m’offrant un point de concentration pour oublier tout le reste. Être accroupi dans un coin contre le mur bourré d’anxiété parce que je suis incapable de passer ce coup de téléphone. Danser tout seul sur une musique enjouée, donnant toute liberté à mes mouvements, lâchant prise comme je le fais si rarement. Danser à deux sur un rythme lancinant, caressant délicatement le parquet de nos pieds déchaussés. Nos corps nus entrelacés, séparés du parquet par une simple couverture, alors que nous venons de partager la chose la plus intime qu’il est possible de partager pour deux personnes. Ma tasse préférée qui m’échappe des mains et répand tout son contenu caféiné sur les lattes en bois cirées de ce parquet, qui n’aura heureusement pas eu le temps de trop en absorber. Les moments anodins et répétitifs du quotidien, les grands événements qui ne se produisent qu’une fois et se transforment instantanément en souvenirs inoubliables ; tout ce qui fait le cœur d’une vie.
Et je pense aux autres vies qui ont été ou seront en contact avec ce parquet, dans cet appartement. Les vies passées et futures qui noueront des liens peut-être aussi forts que le nôtre. J’imagine un couple d’amants, à l’histoire tortueuse et passionnelle, ayant enfin fini par se trouver, mais confronté à une nouvelle séparation, un nouvel au revoir. Ils sont assis sur ce parquet, l’un face à l’autre, les larmes aux yeux, se tenant par le bras. Il dit qu’il part, elle dit qu’elle reste, et que tout ira bien. J’imagine une jeune femme brune couchée le long de ces lattes à chevrons, écouteurs dans les oreilles, se passant la dernière musique que son défunt mari a composée. Échos d’une distance qui s’était installée depuis bien longtemps, fantôme d’une présence qui ne quittera plus ces murs, mais dont elle doit faire le deuil. Tous les pas, tous les meubles, toutes les chutes, tout ce temps, qui abîmeront inexorablement ce joli parquet. Et lui qui perdurera. Lui qui survivra. Qui me survivra.
Je le remercie, de m’avoir accordé ce petit bout de sa longue existence. J’en connaîtrais peut-être d’autres, des parquets à chevrons, mais aucun ne sera lui. Nous disons au revoir si souvent, désormais. Aux gens. Aux choses. Je n’ai pas envie que ça devienne banal, j’ai envie que ça continue à signifier quelque chose, à être une étape marquante. Je soulève le dernier carton qu’il me reste à débarrasser avant de quitter définitivement les lieux. Un carton rempli de livres, bien entendu. J’en choisis consciencieusement un qu’il me tient à cœur de lui offrir. Je le dépose contre le mur, juste à côté de la porte d’entrée. Il faudra bien qu’il ait de quoi lire, jusqu’à l’arrivée du prochain locataire. Et il faudra bien qu’il reste un bout de moi, ici, pour ne pas qu’il m’oublie trop vite. Je dépose mon dernier pas qui craque avant de me retrouver dans le couloir. Avant de fermer la porte sur un autre chapitre de ma vie, marqué par un parquet verni à chevrons.
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J’ai enfin vu ce film qui m’intriguait tant !
Difficile en effet de ne pas être au courant que ce film de Justine Triet a fait l’unanimité dans la critique, obtenu divers prix dont la glorieuse Palme d’Or à Cannes… la bande-annonce et cet air lancinant au piano, tout ça avait fait monter une forte curiosité et une forte attente également.
Quand j’ai vu la durée du film, 2h30, j’ai un peu soufflé, pff, pourquoi cette manie des films fleuves, maintenant que je suis pas mal habituée à regarder des séries, donc de courts épisodes… et puis, c’est la vérité vraie, ce sont 2h30 qui passent sans qu’on ne le sente, on est happé de bout en bout, on retient presque son souffle, il y a une tension tout du long qui fait qu’on est très attentif, suspendu au moindre, mot, silence, regard, plan, on ne veut rien rater du puzzle qui ne se reconstitue jamais totalement, ni même comme on s’y attend.
Premier atout donc, cette surprise constante, où tout paraît essentiel même si on est toujours légèrement frustré de ne pas avoir les révélations que l’on souhaite : la mère est-elle coupable oui ou non ? Le film déjoue nos attentes comme il déjoue les codes du film de procès en rompant avec une esthétique solennelle et lisse, et déplaçant le terreau du suspense.
Deuxième atout, c’est la liberté d’interprétation constante du spectateur, même si elle est vacillante, et sûrement un peu frustrante. Mais précisément, je crois que le film parle de ça justement. La vérité des faits existe mais ce n’est pas celle qui compte dans un procès, c’est plutôt celle que l’on conte -ce n’est pas un hasard que l’accusée soit autrice de fiction- les récits des uns et des autres qui se superposent à l’élément manquant de celle qui sait si elle a tué ou non (on n’a jamais accès à l’intériorité du personnage de l’accusée) ; discours où l’accusée est défavorisée par le langage, puisqu’on la somme de parler le français qu’elle maîtrise mal, étant native d’Allemagne et parlant anglais avec son mari et son fils. Somme de discours qui ne se superposent jamais bien et qui n’ont pas le même pouvoir de persuasion ou de séduction. Il y a le récit qui passionne le public mais aussi le récit que fait l’avocat de l’accusation qui excelle à prouver que Sandra n’est pas une jeune innocente comme ce serait bien pratique (pour sa défense) de paraître. Elle est la plus puissante du couple, elle est même bisexuelle (!), elle a même trompé son mari, elle s’occupe de sa carrière, elle écrit, elle sait ce qu’elle veut, tandis que son mari est comme empêché de l’égaler, il n’arrive pas à écrire, il se perd dans des projets (comme le dit Swann Arlaud dans le rôle de l’avocat de la defense, toujours aussi génial) qui n’aboutissent pas, et tourne donc à l’homme au foyer frustré, et vexé. Et si c’était cela que l’on reprochait à cette femme au fond ? Sa puissance (et son opacité -troublante Sandra Hüller-) ? N’est-ce pas cela qui la rend suspecte ? Thèse qui est hyper intéressante et ô combien moderne.
Enfin, évidemment, à travers la victime collatérale, l’enfant, Daniel, mal voyant mais peut-être extra-lucide, il y a cette beauté aussi suggérée dans le film, cette ambiguïté qui persiste : et si c’était lui qui décidait de tout ? Sans trancher entre l’explication rationnelle ou l’explication sentimentale, les deux possibilités demeurent. Les deux sont acceptables : soit il sait la vérité, il la comprend, soit il en décide, par amour. (Ce jeune acteur est assez extraordinaire.) Là aussi, c’est une thèse émouvante et remuante.
Un grand film sur le couple et le langage, les mots que l’on dit, ceux que l’on ne dit pas, ceux que l’autre entend, sur le pouvoir qu’ils recèlent, les fictions qu’ils permettent, qui sauvent ou qui coulent les « histoires » d’amour.
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Le Fils de l’homme viendra
« Quand on vous dira : “Regardez, le Messie est dans le désert !”, n’y allez pas. Quand on vous dira : “Regardez, il se cache ici !”, ne le croyez pas. En effet le Fils de l’homme viendra comme l’éclair qui brille d’un bout du ciel à l’autre.
« Ces jours-là, les gens souffriront beaucoup, et, tout de suite après, le soleil ne brillera plus, la lune ne donnera plus de lumière. Les étoiles tomberont du ciel et les puissances du ciel trembleront. parole de jésus .Alors, dans le ciel, on verra le signe qui annonce le Fils de l’homme. Et tous les peuples de la terre crieront et pleureront. Ils verront le Fils de l’homme arriver sur les nuages du ciel, avec toute sa puissance et toute sa gloire. 31La grande trompette sonnera. Et le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils rassembleront ceux qu’il a choisis, des quatre coins de la terre, d’un bout du monde à l’autre. » Matthieu 24.
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5 novembre : la mémoire de la lutte non violente des Maoris de Nouvelle-Zélande
En Nouvelle-Zélande, la tradition de la Guy Fawkes Night est en concurrence avec la mémoire maorie qui, le 5 novembre, commémore la destruction de la localité de Parihaka en 1881 par les troupes coloniales. Les Maoris militent aujourd’hui pour l’instauration, à cette date d'un jour férié, un Parihaka Day qui serait aussi une célébration de la non-violence.
En Nouvelle Zélande la communauté autochtone n’a pas été anéantie dans les mêmes proportions qu’en Australie. Les Maoris représentent aujourd’hui 15% de la population du pays et se penchent aujourd’hui sur leur histoire. Depuis quelques années, à l’approche du 5 novembre, des associations maories organisent des manifestations, font circuler des pétitions pour que soit abolie la célébration anachronique et surtout infondée dans le Pacifique Sud, d’un événement survenu au XVIIe siècle, à l’autre bout du monde. D’autant plus qu’il occulte une autre date célébrée discrètement par les Maoris et qu’ils aimeraient voir partager par la nation tout entière : l’anniversaire de la destruction d’un village maori par l’armée de la couronne britannique, le 5 novembre 1881. Les exactions ont été nombreuses lors de la conquête du pays par les Européens, on ne peut pas les commémorer toutes, mais ce fait-là est très emblématique.
Au cours des années 1860, des milliers de Maoris se sont retrouvés sans terre du fait des confiscations par les autorités coloniales. En 1866, menés par Te Witi, un chef maori qui avait déjà fait parler de lui, quelques centaines d’entre eux s’installent sur des terres qui étaient promises à la colonisation. Le village de Parihaka est fondé. Il est situé dans la région de Taranaki. La communauté s’organise et, en dépit des interdictions, laboure systématiquement les terres en vue de les cultiver. Lassés des guerres qui ont fait beaucoup de victimes au cours des années précédentes, les habitants de Parihaka opposent une résistance résolument non violente. C’est ainsi que l’a voulu leur guide, Te Wiki qui dans ses enseignements, mêle la spiritualité maorie à la rhétorique du christianisme apprise auprès des missionnaires. Par de simple sit-in, les habitants de Parihaka obtiennent certains succès, jusqu’à empêcher la construction de routes. Ce lieu de résistance passive attire l’admiration et le soutien de Maoris de tout le pays, notamment sous forme de livraison de nourriture.
Finalement, les autorités anglaises exaspérées font envoyer la troupe. 1600 cavaliers débarquent le matin du 5 novembre 1881 dans ce village de 2000 habitants. Ils sont accueillis par des villageois assis sur le sol, et une chorale d’enfants menée par un vieil homme. Les chefs du village, ainsi qu’une partie des hommes, seront arrêtés et emprisonnés, sans jugement. Le village est pillé et presque entièrement détruit, des femmes sont violées. La population est éparpillée sans nourriture dans la région. Aucun journaliste n’a été autorisé à assister au méfait. Te Whiti est déporté pour sédition dans l’île du sud jusqu’en 1883. Mais son enseignement demeure. Ici et là, des labours vont continuer, la résistance non violente va s’imposer au fils des années comme mode de protestation des Maoris, un demi-siècle avant que les Indiens ne fassent de même pour chasser les Anglais de l’Inde.
L’événement, oublié aujourd’hui (sauf par les Maoris) avait fait du bruit dans la presse anglaise de l’époque, qui pendant des années a relaté le mode de résistance des Maoris de Nouvelle-Zélande. Le Mahatma Gandhi s’en serait inspiré pour forger sa politique de désobéissance civile contre les Anglais. Martin Luther King et Rosa Parks sont également les héritiers de Te Witi o Rongomai.
Ce qui reste de Parihaka, aujourd’hui : trois maraes (espace communautaire maori) et les tombes de Te Witi et Tohu Kākahi , les guides spirituels de la communauté. Chaque 5 et 6 novembre, un hommage leur est rendu. Ainsi que le 18 et 19 de chaque mois (Te Witi est mort le 18 novembre 1907). Chaque année un festival international de la paix s’y déroule.
#Parihaka est le hashtag qui sert à exprimer son soutien à l’instauration d’un jour férié le 5 novembre, ou au moins d’une commémoration officielle ce jour-là.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 novembre 2022
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Hôtel-Dieu de Beaune : Dr Larfouilloux et Chèvre, confessions de soignants
L’Hôtel-Dieu des Hospices Civils de Beaune donne un souffle nouveau à sa programmation. DBM en profite pour recueillir les confessions de personnalités attachées à ce haut-lieu. Épisode 2 avec les docteurs Larfouilloux et Chèvre, d’un bout à l’autre du fil de la vie. Joseph Larfouilloux et Arnaud Chèvre, docteurs (à la retraite pour le premier) à l’hôpital de Beaune, au sein de l’Hôtel-Dieu.…
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𝐡 𝐢 𝐬 𝐬 𝐭 𝐨 𝐫 𝐲 ;
Eujin a vu le jour neuf minutes après sa sœur jumelle, Yerim, et c’est quelque chose qu’elle passera toute son enfance à lui rappeler. Pourtant, entre les deux, la coupe de la maturité revient au garçon, qui est naturellement plus posé que sa sœur. L’environnement dans lequel les jumeaux évoluent n’est pas le plus sain : papa boit un peu trop, et maman, quand elle ne prend pas son traitement, peut devenir terrifiante. Mais malgré les difficultés, les parents Sok font tout pour que leurs enfants sachent qu’ils sont aimés. Et dieu qu’Eujin le sent. Peut-être que sa famille est un peu bancale, mais il est aimé de ses parents, aimé de sa sœur. Si Yerim adore son père, Eujin, lui, est un véritable fils à maman, toujours fourré dans ses côtes, à la regarder effectuer le moindre geste. Eujin veut tout apprendre de sa mère, pouvoir le faire à sa place, quand elle, elle n’y arrive pas. Il est la personne sur qui elle se décharge émotionnellement, quand elle a ses crises, mais Eujin ne bronche pas. Parce que certes, certains moments sont difficiles, mais parfois, quand elle va bien, elle le prend dans le bureau avec lui, le prend sur ses genoux, et lui fait découvrir la joie de la poésie. Et ça, c’est ce qu’il veut retenir d’elle.
Avec le temps, la relation d’Eujin et Yerim devient de plus en plus conflictuelle : sa sœur défend constamment l’ivresse de son père, et lui défend les troubles de sa mère. Chacun prend parti, sans réaliser le fossé qui se creuse entre eux. Eujin sort beaucoup, pour oublier que parfois, à la maison, c’est moins drôle qu’il n’y paraît. Qu’on ne se méprenne pas, il est un élève exemplaire, mais il rentre de plus en plus tard le soir, et il part de plus en plus tôt le matin, parce que sa vie de famille commence à lui peser. Il ne sait pas comment se faire des amis, qu’il ne pourra pas inviter chez lui de toute façon, et il est souvent trop occupé à surveiller sa mère, qui menace encore de mettre fin à ses jours. Il ne le réalise pas encore, mais Eujin étouffe. Il étouffe, jusqu’à la nouvelle horrible, quand il a seize ans. Son père est en train de mourir, du vice qui l’a suivi toute sa vie : l’alcool.
Encore une fois, Eujin effectue un sacré demi-tour dans sa vie. C’est Yerim qui sort maintenant, et Eujin qui reste enfermé à la maison. Il faut aider son père, sa mère, et Eujin se dévoue à sa famille, parce qu’il sait que ça peut s’arrêter à tout moment. Et quand, inévitablement, la cirrhose emporte leur père, c’est une partie d’Eujin qui disparaît. Une partie de sa soeur, et de sa mère, aussi, qui s’envole, parce que cette dernière refuse de prendre son traitement, enchaîne épisode dépressif sur épisode dépressif, et Eujin, qui n’a que dix-sept ans, doit devenir l’homme de la maison, portant sa famille à bout de bras. Trop occupé à soulager la peine de sa mère, il ne réalise pas le cercle vicieux dans lequel s’est engagé sa soeur - jusqu’à ce que le jour de leur remise de diplôme, tandis qu’Eujin s’acharne à faire en sorte qu’ils aient une journée normale, Yerim lui annonce qu’elle part avec son copain de l’époque, et claque la porte. C’est la dernière fois qu’Eujin verra sa sœur. A vrai dire, il ne cherche pas à la retrouver non plus - il est surtout blessé. Yerim a voulu les abandonner? Très bien. Alors Eujin continuerait d’agir comme si elle n’existait pas.
A son tour, comme si de rien n’était, Eujin intègre l’université de Séoul. Pour autant, l’épreuve de la mort de son père a profondément marqué Eujin. Le brun se renferme sur lui-même, parce qu’il ne supporte plus de voir le monde, ne supporte plus la peine qu’il peut subir, quand il se laisse approcher par les autres. Très largement antipathique, il n’a pas l’air particulièrement plaisant, et pourtant, ça ne va pas empêcher un garçon de s’accrocher à lui comme une moule à son rocher. Il ne saura jamais vraiment pourquoi Chin-Hae a décidé de lui coller aux basques, mais il doit reconnaître au moins que l’autre garçon est particulièrement déterminé. Et quelque part, Eujin finit par trouver sa présence réconfortante. Ses barrières tombent à peine, mais suffisamment pour laisser entrer à son tour Haoyu, qui transforme leur duo en trio. Alors bien sûr, Eujin souffre en compagnie des garçons, notamment quand Chin-Hae a des idées à la con, comme leur faire rejoindre l’équipe de basket, mais dans le fond, Eujin est trop faible pour dire non à son ami.
Un an plus tard, c’est Juno qui rejoint leur groupe, parce qu’il connaît déjà Chin-Hae et le quatuor semble inséparable. C’est ainsi qu’Eujin rythme sa vie : entre les cours, les garçons et puis sa mère, qu’il visite très régulièrement, dans l’espoir de la voir refaire surface. Eujin a 20 ans et c’est bientôt Noël. Il rentre de l’université, profite des vacances données par l’université pour rendre visite à sa mère.
Mais c’est probablement le Noël de trop, pour cette dernière et tout ce à quoi Eujin est confronté, quand il passe la porte de chez lui, c’est le silence assourdissant, et l’eau qui s’échappe de sous la porte de la salle de bains. Il sait déjà ce qu’il y a de l’autre côté de cette porte - mais ça n’endigue en rien sa douleur quand il découvre le cadavre de sa mère dans la baignoire. La mort de sa mère finit d’achever Eujin. Évidemment, il a toujours les garçons qui s’accrochent à lui, qui font tout pour lui faire remonter la pente - mais rien ne remplace le vide laissé par sa mère.
Rien, à part la poésie peut-être, et Eujin écrit, encore et encore, quand il n’arrive pas à parler. Il est triste, esseulé, en colère. Mais surtout, il est terrifié. Entre l’alcoolisme de son père et les troubles mentaux de sa mère, Eujin a peur que le mélange héréditaire ne soit pas bon pour lui. Alors, il ne parle plus à personne, se renferme, exception faite de ses trois amis, et ce durant des années.
Mais quand, comme tous les mois, il se rend à la même boutique de fleurs, pour aller couvrir la tombe de sa mère, il est très loin de se douter, qu’en rencontrant Connie, qu’enfin, peut-être, il a trouvé une raison de vivre, et quelqu’un à qui parler.
𝐡 𝐢 𝐬 𝐭 𝐫 𝐢 𝐯 𝐢 𝐚 ;
⁕ Eujin a des habitudes de travail qui peuvent être considérées comme malsaines, étant perfectionniste au dernier degré. Il peut passer des heures sans dormir, ni manger, juste pour se consacrer entièrement à son travail. Il est d’ailleurs le seul du groupe à vraiment prendre ses études au sérieux. Par ailleurs, il ne boit pas d’alcool, et est le conducteur attitré de chaque soirée.
⁕ Eujin refuse d’aborder le sujet de sa sœur avec qui que ce soit à l’exception de Connie. Il sait qu’il est trop têtu sur la question, mais il ne digère toujours pas ce qu’il a vécu comme un abandon. Il n’a d’ailleurs pas prévenu Yerim de la mort de leur mère.
⁕ Eujin se rend tous les mois, sans exception, sur la tombe de sa mère, pour aller l’entretenir et y déposer des fleurs. Son premier Noël avec Connie, il l’y emmènera, comme une façon de la présenter à sa mère. Les bouquets déposés sur la tombe sont d’ailleurs confectionnés par Connie à la demande d’Eujin.
⁕ C’est bien à contrecœur qu’Eujin a rejoint l’équipe de basket, simplement pour faire plaisir à Chin-Hae, lors de sa première année à l’université. Au sein de l’équipe, parce qu’il fait partie des membres les plus petits, il tient le poste de meneur de jeu. Cependant, il n’est pas bien rare de le voir plutôt assis sur le banc des remplaçants, parce que la plupart de ses actions de jeu consistent à emmerder Kirby et à l’attaquer frontalement, même si c’est son capitaine.
𝐚 𝐩 𝐩 𝐞 𝐚 𝐫 𝐚 𝐧 𝐜 𝐞 ;
Physiquement,Eujin n’est pas le plus grand du groupe, certes, mais il est plus musclé que ses camarades, notamment ses cuisses, où se situent principalement sa force. Malgré les supplications intenses de Chin-Hae, le garçon souhaite rester brun pour l’instant, ayant déjà cédé pour les tatouages, puisqu’il en a deux, une plume le long de son poignet, et une représentation du Penseur de Rodin sur sa cuisse. Il n’a pas de particularité physique particulière, à l’exception du fait qu’il porte assez souvent ses lunettes, et qu’il est gaucher, ce qui a longtemps fait râler Kirby lors de son intégration dans l’équipe de basketball.
𝐩 𝐞 𝐫 𝐬 𝐨 𝐧 𝐚 𝐥 𝐢 𝐭 𝐲 ;
Eujin est quelqu’un de très indépendant, qui s’est toujours suffi à lui-même, mais lorsqu’il s’agit de ses amis, il peut se montrer attentionné, bien que la plupart de ses attentions soient silencieuses - il est souvent perçu comme le papa du groupe. Il est également considéré comme assez intelligent, plus que ses amis en tout cas, mais c’est surtout parce qu’il est très studieux. Eujin est plutôt rationnel, parce qu’il est très déterminé et motivé, même s’il est du genre très obtus. Eujin a un sacré tempérament quand il est agacé, et il peut même devenir grossier, voire carrément méchant.
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