#@JosephGynt
Explore tagged Tumblr posts
Link
http://t.co/8aiiR7JeBV Edito : la laïcité et la démocratie des chamallows pic.twitter.com/LbDaKi369V
— Cahiers Libres (@cahierslibres)
3 Février 2015
La #laïcité et la #démocratie des chamallows. Mon édito du mardi sur @cahierslibres. #Badinter http://t.co/wQuJWuRwj5 pic.twitter.com/Ymui0v67P0
— Joseph Gynt (@JosephGynt) 3 Février 2015
Elisabeth Badinter s’énerve. Dans une interview parue dansLe1, elle exige de « limiter la religion à l’espace familial et aux lieux de culte »1. Parce que « la religion, c’est une affaire personnelle »! La rhétorique n’est pas nouvelle, mais on l’entend claironner de plus en plus fort chez nos élites pensantes, sous couvert de laïcité.
On se souvient d’Anne Hidalgo, alors 1ère adjointe au maire de Paris, qui clamait à la veille des débats sur le mariage pour tous que « la religion relève de l’intime, l’Eglise n’a pas à intervenir sur des questions de loi ! » Et d’autres encore que l’on pourrait croire éclairés. Au point que l’idée fait son chemin dans la tête du français moyen, heureux de lancer son argumentaire à la machine à café.
Un bon citoyen
Devant cette même machine à café, je m’imagine parfois, dans quelques années, en patriarche de bout-de-table, menant le bénédicité au repas du soir devant des têtes bouclées qui me ressembleraient. Et leur mère leur apprenant le Pater et l’Ave avant de se coucher, devant une bougie qui captiverait davantage leur attention que l’icône éclairée. Le dimanche nous les traînerions à l’église avant de courir au déjeuner familial. Et le soir, rebelote. Et le dimanche suivant itou. Oui, je vois bien ma sphère privée toute emplie de ces bondieuseries qui me font vivre. Et peut-être même pourrais-je me satisfaire de telles pratiques en ces catacombes feutrées, obéissant à la conception badintérienne de la laïcité. C’est-à-dire sans risquer que cette piété n’empiète sur mes journées salariées, sans que le monde extérieur (celui au-delà du paillasson) n’en pâtisse, sans que mes collègues n’aient à souffrir d’un quelconque témoignage ou que mes débats de comptoirs ne dérivent vers d’obscures références christiques. Peut-être, alors, serais-je un bon citoyen, respectueux des autres citoyens qui ne sont surement pas moins bon que moi. Toutes nos vies bien ordonnées dans les cases républicaines prévues à cet effet. Une belle démocratie de chamallows uniformes. Peut-être…
Mais à ce stade de projection, je m’interroge et m’inquiète. Que se passerait-il, mon Dieu, si par mégarde ou effet de l’Esprit, je venais à rayonner de cette foi casanière ? Que se passerait-il si, par hasard, on venait à trouver une cohérence entre ma vie spirituelle et quelques-uns de mes gestes quotidiens ? Si par malheur on dénonçait mes intentions chrétiennes dans l’attention portée au clochard de ma rue, ou bien dans ces quelques manifestations en faveur de ces quelques dignités ? Faudrait-il prévoir une loi pour régler les cas d’outrancières unités de vie ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : on n’est pas croyant comme l’on adhère à un parti politique ou supporte une équipe de foot. C’est un peu plus impliquant, voyez-vous Madame Badinter ? Vos convictions irriguent vos positions 2 et cela vous parait si naturel qu’il ne vous viendrait même pas à l’esprit de le théoriser. Souffrez, Madame et les autres, de nous accorder cette même légitimité. Et ne vous offusquer plus de voir quelques âmes déborder de leurs sphères privées, puisqu’elles éclairent intelligemment et poétiquement la tristesse athée des places publiques.
Joseph Gynt
0 notes
Link
« les mots ont un poids, un sens et une histoire.Quand on les utilise sans réfléchir à leur contenu ou à leur passé, on s’englue dans les préjugés », écrivait il y a quelques années la journaliste et écrivainJacqueline Rémy. Une remarque qui me revient en mémoire, au regard des derniers débats agricolo-environnementaux.
Abordant l’épineux sujet du bien-être animal en agriculture, sans gants ni jugeote, une chroniqueuse de France inter a récemment glissé cette étonnante analyse :« c’est très raciste de dire que les vaches ou les cochons souffrent moins que les chats ou les chiens ». Personne pour relever ? Non. Dont acte. Personne, non plus, pour relever les références à l’esclavagisme ou aux camps de concentration au sujet d’élevages intensifs tels que la “ferme des mille vaches”, dans la Somme.
Devant les caméras de C dans l’air, une militante écologiste du Tescou raconte« le vrai génocide des arbres »sacrifiés au barrage de Sivens. Dans le même temps, le sociologue et philosophe (mais peut-on être sociologue et philosophe ?) Edgar Morin n’hésite pas à parler dans Le Monde de« guerre de civilisation »sur ce dossier, quand le président de la FNSEA, Xavier Beulin, taxe les casseurs de « djihadistes verts ».
“Il ne faut pas jouer à l’aveugle avec les mots, le réel se venge toujours.”
Là comme dans bien d’autres débats déchaînant les passions, les combats d’idées ont vite fait d’oublier les hommes. Les vivants comme les morts. Dans ce concours d’indécence, l’art militant expose sa science pour donner du poids aux arguments, en faisant jouer les cordes sensibles. L’emballement excuse peut-être les dérapages. Mais que se passe-t-il quand ces dérapages n’en sont plus ? C’est-à-dire quand plus personne n’y voit d’écart de conduite ? Ce sont les repères qui tombent, les bornes qui meurent d’inutilité.La question n’est pas ici de savoir qui a raison.Elle de savoir si l’on aime assez la vérité pour défendre sa cause de manière honnête. Si l’on a assez confiance dans la justesse du combat que l’on s’est choisi pour ne pas recourir aux exagérations outrageuses.
Ce n’étaient pas des carcasses de vaches qui s’entassaient à Dachau. Ce n’étaient pas les arbres qui tombaient sous les machettes rwandaises. La couleur du djihadisme n’est pas le vert mais le rouge, du sang qui coule à Kobané. La dure et exigeante vérité des faits. « Il ne faut pas jouer à l’aveugle avec les mots, concluait l’article de Jacqueline Rémy. Le réel se venge toujours… »
Joseph Gynt
0 notes
Link
« notre besoin de consolation est impossible à rassasier ».Le titre sonne comme un aveu d’impuissance, ou un constat libérateur. Sous la couverture, vingt-quatre pages pour percer à jour ce mystère de l’Homme, tenter de comprendre sa soif. Il n’est pas besoin de beaucoup de lignes pour exprimer une vérité qui touche les cœurs. Il faut être juste, honnête et brillant dans l’écriture. Ce qu’était assurément l’auteur de ce livre, Stig Dagerman, écrivain et journaliste suédois, mort le 4 novembre 1954, il y a tout juste soixante ans
suite cliquez sur l'image:
0 notes