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Fin del camino

Pour moi le chemin s’arrête là, plus exactement à Arzacq-Arraziguet, 100 km avant Saint Jean Pied de Port. Il m’aura manqué quelques jours pour y arriver ayant été retardé par une insolation à Eauze.

Quelle aventure! Humaine, culturelle et spirituelle. Il y a bien une ambiance particulière sur le chemin, une force supérieure qui unit dans l’effort pèlerins de toutes origines, de tout âge et de toutes personnalités. Il faut y être pour comprendre.

Ce fut 600km de joie intense à la découverte de lieux d’une beauté rare. Je retiens Conques, Moissac, Cahors, Aire sur l’Adoure. Je retiens des rencontres aussi, ce prêtre Porto ricain, Cécile, Andrea et Juani, Antoine et Thomas, ces accueils chaleureux dans des gîtes à Eauze, Condom et moultes autres. Mais je me souviendrai aussi du sourire de cette sœur rencontrée sur le chemin et longtemps m’habitera ce regret de ne pas l’avoir prise en photo pour le partager. Elle avait le visage de Dieu. Et que dire du sourire de Jérôme, si vrai et joyeux. Je ne le cacherai pas aussi, ce fut un combat aussi pour avancer, se motiver, soutenir , un effort pour aller voir, chercher, rencontrer, une recherche de soi, une introspection, un chemin de croix aussi parfois si légère et pesante à d’autres moments. Il y eut des déceptions : Decazzeville, des personnes aussi, des gîtes communaux un peu miteux.

J’encourage bien évidemment tout le monde à le faire. Il n’y a pas de limites d’âge, de moyens ou de fins. Le camino est ouvert à tout le monde quelque soit sa culture, ses convictions religieuses et ses apirations. J y ai trouvé parfois bien des choses auxquelles je ne m’attendais pas, des trésors de générosité et d’humanité trouvés par hasard comme Jean Marc, ce tenancier du gîte où je me suis arrêté à Condom qui m’a accueilli à bras ouverts dans une tente quand tous les autres gîtes étaient complets. Il m’a nourri, ce n’etait qu’un peu de riz mais je m’en souviendrai comme d’un grand festin à la manière de l’Auvergnat de Georges Brassens. J’avoue que le défi physique est vite passé au second plan pour apprécier pleinement ce qui s’offrait à moi. Je n’ai pas avalé autant de kilomètres que je l’aurai souhaité mais le défi était trop grand. Comme dit Oscar Wilde vise la lune et même en cas d’échec tu atterriras sur une étoile. J’ai quand même touché une petite étoile, celle des 600 kilomètres.

Je continuerai d’y penser pendant longtemps pour sûr et de partager mes histoires avec ceux qui voudront bien les écouter.

Buen camino !

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What a stop à Aire sur l’Adour ! Un petit village de rien du tout à l’entrée des Landes qui tient de belles promesses. **Point culture** C’est un des plus vieux villages de la région landaise puisqu’il existait déjà à l’époque romaine. Après Sainte-Foye de Conques, l’église Sainte-Quitterie abrite les reliques de la martyre éponyme. Toulousaine d’origine, la ville rose (même si on ne devait pas l’appeler comme ça à l’époque) était alors sous domination wisigoth qui honore le rite arien (d’Arius le prêtre qui a donné le nom à ce rite en refusant catégoriquement de reconnaître la divinité du Christ). Au Veme siècle cette jeune femme devait épouser un prince arien de la région. Pour ne pas humilier sa foi, elle s’enfuit à Aire-sur l’Adour où elle est retrouvée puis... decapitée. On dit qu’elle porta sa tête jusqu’à la colline où devait se trouver son tombeau faisant ainsi partie de la vingtaine de saints céphalophores (et oui un mot existe pour désigner les pieux martyres qui portaient leur tête après décapitation). On dit aussi qu’à l’endroit où sa tête tomba une fontaine jaillit, fontaine toujours existante aujourd’hui et qui aurait eu des vertus curatives sur des malades. Je me demande comment vu l’eau rance qui en jaillit aujourd’hui. Mais bon. Passons. Pour honorer son tombeau une voûte monumentale fut construite sous terre au XIIeme siècle qui est un chef d’œuvre d’architecture. Une des chapelles à l’intérieur dispose d’un système acoustique plus qu’étonnant. De fait quand on parle sur l’autel le son rebondit sur les parois si bien qu’on a l’impression de s’écouter avec un casque stéréo. Une église de style gothique a ensuite été construite par dessus le tombeau. Dans la crypte on peut toujours venir y honorer les reliques de la sainte. Sur la première photo on voit le tombeau de la sainte qui est d’époque en marbre de la région landaise. On peut y voir un mélange de paganisme (on voit Hermès aux extrémités supérieures, dieu de la mythologie grecque pour le transport au paradis) et de figures bibliques (Adam et Ève, la résurrection de Lazare etc...) Sur la deuxième photo on voit un des chapiteaux qui ornent les colonnes autour de l’autel. Vous souvenez vous du tympan de l’abbatiale de Conques ? Et bien idem des images sont utilisées pour mieux parler aux gens. Je vous laisse deviner de quel pêché celui-ci met en garde. Pas évident il y en a 7. Saurait-vous le trouver? Enfin la troisième photo montre l’église tout simplement.

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Quelques photos prises pendant l’étape 21 et un pisteur qui avait trop bu ou simplement voulu faire une farce aux pèlerins.

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**Etape 21** De Nogaro à Aire-sur-l’Adour. Une étape de 30 km très agréable à marcher. Et un arrêt incroyable à Aire-sur-l’Adour (voir prochain post).

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Quelques images prises aujourd’hui !

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**Etape 20** De Eauze à Nogaro. Une petite étape de 15 km pour se remettre en jambe après une pause d’une journée à Eauze.

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**Portrait 2 pèlerins** Je vous présente Manuel et Cécile. Si j’ai beaucoup marché avec cette dernière je n’ai eu que peu d’occasion d’échanger avec ce pèlerin qui a passé 13 ans à Taïwan pour apprendre le Taï-Chi. Il encaisse les kilomètres avec une assurance déconcertante sans jamais se départir de son éternel sourire. Vous pourrez peut-être le croiser un jour sur un chemin en train de cuisiner ses pâtes bio aux lentilles avec son réchaud. Tous les deux sont de bons marcheurs. Nous nous suivons plus ou moins avec Cécile depuis le Puy-en-Velay. Comme moi elle va jusqu’à Saint Jean Pied de Port mais cette pèlerine qui a travaillé 1 an en Nouvelle Zélande a été plus clémente en se laissant quelques jours de plus que moi. Bon chemin à vous.

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**Portrait d’hôtes** Pour cette photo je vous demande de revenir quelques jours en arrière. Vous rappelez vous de Saugues à l’étape 2 et de la bière de la bête du Gévaudan à la liqueur de verveine ? Nous avons été accueilli ce soir là dans la ferme de Mme Martins que l’on voit sur la photo. Ce personnage bucolique au fort accent de la région du Gévaudan a su charmer ses clients avec sa cuisine généreuse et son Saint-Bébère fromage de vache préparé par son fils… Bertrand ! Une halte sympathique dont je me souviendrai.

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Quelques photos prises ces derniers jours. Je suis toujours en Gascogne, actuellement appelé Gers près du fief de naissance de d’Artagnan (Lupiac).

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**Etape 19** De Condom à Eauze. Une étape de presque 35 km. Sous un soleil de plomb ça n’a pas été facile, avec en plus une erreur de parcours qui m’a rajouté 2 km. Heureusement une bonne partie du chemin traversait des forêts donc j’étais à l’ombre la plupart du temps. Je me suis arrêté au Gîte de Bethanie à Eauze, un donativo tenu par une famille chrétienne adorable. Je compte prendre la journée pour me reposer après cette longue étape.

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**Anecdote burlesque**

Je suis avec le prêtre Porto ricain (voir Portrait 2 pèlerins). Pour info ce dernier est émigré aux Etats-Unis depuis 20 ans. Ça s’est passé à Lectoure pendant l’étape 17. Lui et moi décidons de nous arrêter pour déjeuner. La ville est perchée sur une colline, ce qui offre une vue imprenable sur les paysages du Gers. Nous nous asseyons sur un banc et commençons notre repas devant ce panorama exquis. Pour mettre la cerise sur le gâteau et parfaire ainsi ce moment spirituel, je décide de mettre une musique. Je choisis l’Ave Maria d’Andrea Boccelli. Après une petite minute d’écoute le prêtre me dit que c’est la musique la plus souvent écoutée lors des enterrements américains. Raté !

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Petite vidéo de bon matin!

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**Anecdote burlesque**

Ça s’est passé à Livinhac-Le-haut. J’arrive le soir. Il est déjà 20h et je n’ai encore aucun endroit où dormir et la pluie me dissuade de poser mon tapis de sol dans la nature. Épuisé par une journée de marche et assoiffé aussi car je n’ai plus d’eau depuis longtemps, je tombe sur le gîte communal. Tenu par une catalane la cuisine qu’on y fait ici est entièrement bio. De plus la proprio et ses amis belges venus en vacances sont de farouches anti mondialistes pour qui les grandes entreprises sont responsables de la ruine de cette planète. Sauf que tout ça je ne le sais pas encore.... J’arrive, je dis bonjour et là je demande avec un entrain dans la voie symptomatique de ma soif “Auriez vous un Coca Cola svp?”. Regards noirs. Le coup de grâce est venu quand je leur demande de cuisiner une soupe que j’ai achetée précédemment. Évidemment cette dernière n’était pas bio... Je suis parti à la première heure le lendemain !

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Etapes 16 et 17.

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**Etape 18** De Marsolan à Condom

Même topo que l’étape précédente.

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**Etape 17** De Miradoux à Marsolan

Très belle étape d’un peu plus de 25km. On traverse de sublimes petits villages du Gers, véritables trésors médiévaux avec des châteaux globalement en bon état ainsi que des églises ravissantes.

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**Portrait 2 pèlerins** Un jour un pèlerin venu de Lugdunum en route sur les chemins de Compostelle avait trop tambouriné son pas. Il souffrait au talon. Zeus mis sur son chemin Tandinax le druide, préparateur de potions et Rhumdesfoinx fervent consommateur de ces dernières. Sa potion aux 8 huiles essentielles lui soulagea durablement la douleur. Il n’eut plus mal et pu profiter de sa nuit à la belle étoile. Merci et bon chemin par Toutatix !