Tumgik
Text
Itinéraire d'un Nikon F5
Tumblr media
Je ne peux pas penser ne serait ce qu'un instant partir en voyage sans mon appareil argentique Nikon F5. Cela vous paraît peut-être ringard et pourtant selon moi la photographie argentique est à la musique Jazz l'art de l'improvisation autour d'un thème. A l'heure du numérique, la plupart des gens photographie n'importe quoi n'importe comment sans aucune réflexion sorte de boulimie pour photographes anorexiques. L'argentique continue de panser les blessures du modernisme. Penser avant de déclencher ! S'interroger sur le rapport sujet -photographe et surtout la gestion des distances. L'environnement, le contexte dans lequel le sujet s'affiche. J'ai traversé bien des contrées lointaines, là où rode parfois la guerre, la misère, l'incertitude du destin, pourtant à travers ces contextes, c'est là où j'ai effectué mes plus beaux clichés qui illustraient l'espoir de vivre. Mémoire sur pellicule Kodak Portra, Tri Max ou Ilfford Hp5. L'argentique vous apprendra avec le temps beaucoup sur votre appareil, y compris sur vous même.
0 notes
Text
ZONE 93 (Part 3)
En 2014 Saint-Ouen bascule à droite, incroyable révolution politique suite à des dysfonctionnements internes, désaccords de courants de pensées des partis de gauche. L’immobilier flambe au détriment des mal-logés, une nouvelle population arrive, investit certains quartiers neufs, sans désirs de cohabiter, n’ayant pas le même statut social. D’ailleurs, on ne mélange pas les serviettes et les torchons n’est-ce pas ? gentrification oblige. Prémices d’un choc socioculturel ? De qui se moque-t-on ? du département qui souffre d’un manque de reconnaissance total, laissé pour compte, des immigrés au nom de l’intégration et de la solidarité, du vivre ensemble, Utopie ? On fait du « fric » on spécule, on protège et sauvegarde sa petite carrière politicienne.
Vous vous demandez encore pourquoi ici en Seine Saint Denis le taux d’abstention augmente ? à qui se fier ? A qui faire confiance ? Je me le demande, tout comme une grande majorité de citoyens du 93 dans l’expectative de cette médiocrité politique, qui finalement méprisent les populations depuis des décennies. La politique de territoire comme un éternel colon conquérant.
Malgré ces dérives, les citoyens résistent, face à ces détracteurs de liberté. Les citoyens de la « Zone 93 » sont à la recherche d’un renouveau, d’esprits novateurs à contrario d’inquisiteurs ou censeurs. Un libérateur ou libératrice, efficace et durable qui portera un projet collectif pour leur ville plutôt qu’une ambition individuelle. La population de la Seine-Saint-Denis doit retrouver le respect, sa dignité à travers sa ville dont il est le patrimoine et la mémoire.
Georges Orwell écrivait dans son ouvrage 1984 « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. Les masses ne se révoltent jamais de leur propre mouvement, et elles ne se révoltent jamais par le seul fait qu’elles soient opprimées. Aussi longtemps qu’elles n’ont pas d’élément de comparaison, elles ne se rendent jamais compte qu’elles sont opprimées »
0 notes
Text
ZONE 93 (Part 2)
Pour pallier cette problématique sociologique et financière, certains vont se lancer dans une économie parallèle illégale ; le trafic de stupéfiant. Une minorité de la jeunesse dans le désespoir et l’échec scolaire, s’embrigade dans cette voie sans issue. Comme une fourmilière, ces entreprises hors la loi, fleurissent avec succès autour de différents quartiers délaissés depuis des années par les municipalités du 93. Ravages psychologiques sur les populations entraînant certaines villes au rang de « plaques tournantes du trafic de drogue » Considérée comme un havre de paix et de vivre ensemble et de mixité sociale, Saint-Ouen tombe dans l’insécurité et la violence urbaine.
La ville s’enflamme, s’enlise, s’engouffre, s’endette, à la recherche de solutions qui seront inefficaces, bien au contraire qui continueront de mettre le feu aux poudres.
Police inexistante ou en manque d’effectifs, quartiers classés en zone de sécurité prioritaire, désengagement total de l’état pour le 93. Grands projets immobiliers en vue du grand Paris et plus tard des JO, ventes de terrains municipaux à de grands entrepreneurs, logements sociaux transformés en accès à la propriété parfois réservés prioritairement aux encartés, à certains élus. La préemption abusive sur les biens privés de certains maires. Expulsion d’un village d’insertion Roms subventionné par la mairie pour laisser place aux promoteurs. Certains même vont s’abandonner durant les grands enjeux politiques à la manipulation, l’instrumentalisation des associations qui drainent un électorat de masse, en utilisant le budget parlementaire de leur circonscription.
Opportunisme, ego surdimensionné, recherche du pouvoir à tout prix. Certains quartiers se transforment en zones de « non droits » sous l’autorité de « caïds » véritables entrepreneurs spécialistes de l’import-export de stupéfiants  PME du cannabis, redoutables recruteurs d’âmes en perditions, proposant des emplois de guetteur, fustigeant « pôle emploi » et « l’éducation nationale » avec comme finalité la radicalisation et le trafic d’armes. C’est la fin d’une ère politique, pour les bastions de la célèbre ceinture rouge, tout s’écroule. Les villes naviguent à l’aveuglette, comme un capitaine ivre, ne sachant plus quel est le bon cap, surtout lorsque l’on ne distingue plus le fond de la forme.
0 notes
Text
ZONE 93 (Part 1)
Non loin de la porte de Clignancourt, comme un totem, surgissent les deux tours Jumelles emblématiques des « Boute en train » Paradis perdu. Deux tours Twins Towers de type NYC, sauf qu’ici, c’est plutôt The Empire Drugs Building. Le désespoir d’une jeunesse oubliée, le désarroi des anciens qui se morfondent noyés naufragés des abîmes de la Caf, Assedic au milieu de la Jet Set du marché aux puces fréquenté par les bobos qui investissent au bonheur des promoteurs immobiliers en Seine Saint Denis.
Des décennies d’hypocrisie politique, de laxisme, de démagogie venant de l’état, des  municipalités, du département 93. De Communisme Stalinien, de Socialisme irresponsable, prometteurs d’avenir, marchands de sables pour les populations dans la dérive sociale.
L’odyssée du grand délire, le temple du sarcasme, dynastie de la propagande mensongère, l’empire de l’inconscience collective. L’émancipation de Mai 68, du « front populaire » des « trente glorieuses » à l’apocalyptique  2011, des valeurs humanistes de Marx, Jaurès, au salafisme des Wahhabites, entre Djihad de Daesh, du vivre ensemble au communautarisme. Faute de grives, on mange des merles. Nous avons été victimes de politiciens sans scrupules. Le multiculturalisme populaire est  mort et enterré.
En Mai 1981 François Mitterrand est élu Président de la république. Le Parti Socialiste, éternel rival politique des communistes montré du doigt comme un usurpateur d’identité de gauche. C’est à ce moment-là que vont émerger puis apparaître, les conflits au sein des prises de décisions. Les grands débats sur le logement social, la santé, la culture, l’éducation, les centres de vacances. Sous le second mandat de Mitterrand les choses se compliquent.
La ville de Saint-Ouen, comme la Courneuve, Villetaneuse, Aubervilliers, et tant d’autres, va soudainement basculer à travers des problèmes de délinquance, les prémices d’une incertitude économique, du chômage, d’une crise identitaire, de conflits internationaux, de la montée du racisme, une xénophobie naissante à l’égard des populations issues de l’immigration. La Banlieue Nord de Paris subit un processus de désindustrialisation, de discrimination, de ghettoïsation, laissant place au communautarisme, au repli identitaire.
0 notes
Text
ANTIPODES
Peu importe où je suis, sous quelle latitude, quel pays, aucune importance. Je réside à l’heure où j’écris ces quelques mots sous l’équateur. Au diable Paris et la France ! Je m’allume une cigarette Dunhill Internationale à l’aide d’un vieux briquet Dupont trouvé ici sur l’étalage d’une vielle échoppe tenue par un vieux chinois exilé. Sur la table de nuit acajou aux ornements orientaux, je me remplis une tasse de thé Darjeeling, je fixe le plafond observant les volutes qui s’échappent à travers la pièce. Je songe à toutes ces destinations lointaines dans lesquelles je me suis perdu, égaré, abandonné comme un apatride, un nomade. Je suis en mal d’exotisme, sorte d’addiction à l’équatorial, peu importe la destination ce qui compte c’est le voyage. Je change d’attitude aux rythmes des latitudes, dans la solitude et les songes à la manière d’un moine tibétain à la recherche du Nirvana absolu. Mieux vaut finir sa vie comme un vieux sâdhu plutôt que de la commencer en jeune sadique. Un oublié du triangle des Bermudes, une Jonque qui tangue en mer de Chine affrétée de jarres précieuses en partance pour l’Arabie, un DC8 ou Super Constellation aux hélices rouillées par les moussons, un Clipper naufragé des vents contraires au large d’une ile lointaine en quête de la Terra Incognita. Si loin du Yang Tsé Qiang, du Mékong, des comptoirs, des boutres, de l’Éthiopie et du Yémen. Le monde est très grand et plein de contrées magnifiques que l’existence de milles hommes ne suffirait pas à visiter écrivait Arthur Rimbaud. Mon existence ressemble jour après jour à l’embouchure d’un estuaire, pourtant ma vie coule de source atteint par le syndrome du saumon à savoir ; toujours à contre-courant, un destin de fleuve entre Gange et Amazone. Un désir d’exil, se perdre volontairement, se fondre dans la masse à la recherche d’une nouvelle identité autre que la sienne. Partir afin de mieux revenir, comme un appel irrésistible aux escales. Quitter la France pour constater la différence entre ici et l’ailleurs, l’Afrique, l’Asie, le Proche et Moyen Orient, le long des quais des zones portuaires, des gares transits, aveugler par les lueurs des tarmacs d’aéroports. Je ne suis qu’un vieux baroudeur qui se pavane entre les tropiques et l’équateur. J’ai l’âme des grands voyageurs, je traine mes Pataugas du genre globe-trotteur. Rendez-vous avec une jolie nippone sur la méridienne du capricorne, une adorable geisha se promenant au milieu d’un jardin zen d’Hiroshima. Franchissant les mers du Sud, je redeviens solitaire au fil des longitudes. Une vahiné des Tuamotu danse le tamouré et me rend fou, à la rencontre de la femme berbère accompagnée de quatre dromadaires aux confins d’un désert, n’en déplaise à Guillaume Apollinaire. Dans le viseur de mon Leica, je zoom, je flash puis je m’arrache. Irak, Syrie, Iran, Pakistan, Afghanistan, Somalie, pays du Levant je photographie toutes les tragédies du moment. Clichés pour des agences de presse, les magazines et les journaux de l’information express. Clic-clac, j’immortalise sur pellicule Kodak en mode portrait ou grand angle. De retour au labo, dans l’obscurité je développe, je retouche, parfois un peu flou, à contre-jour, putain de négatifs 24/36 derniers cadrages pour première page. La vie est une mise en tropique, une malouinière au fil de l’errance, un vertige des sens, des soleils vagabonds, des paradis sans sommeils, des abimes de la pensée, des immensités ou l’Homme redevient animal et prédateur proche du précipice d’un amour intense. Combien de lune pour comprendre mes Yin et Yang. Je me sens comme une vielle anglaise qui aurait brutalement traversé les Indes, un orientaliste désorienté, un mandarin cantonné à ses chinoiseries, un soliste de l’insolite, un acolyte anonyme. À l’encre de Chine, l’écrivain à sa plume comme le marin a l’ancre.
Patrick Compas Publié quelque part et ailleurs
Tumblr media
0 notes
Text
Tumblr media
Dans la chaleur tropicale, je prenais mon petit déjeuner à l’hôtel Continental Saigon, ancien fief, QG, des journalistes écrivains. Albert Londres, Jacques Chancel, Lucien Bodard, Jean Larteguy. Premier contact avec la population, une élégante demoiselle aux yeux en amandes, cheveux longs, noirs lisses, en queue de cheval qui me servit un café à la vietnamienne, dans un cadre raffiné, de style colonial, avec une rigueur, une précision du geste, parlant un Français châtié. On construit l’avenir à coup de building, à plusieurs étages, le moindre m2 est exploité. On ne parle pas, on est pressé. Je me dirigeais donc vers Can Tho au Sud, vers le delta du Mékong, embarquais sur un sampan, vers les villages flottants, une immersion totale. Je partais donc sur le champ, vers le nord, vers Hué ancienne capitale impériale, Dalat, Nha Trang ancienne capitale du royaume des Cham, Danang ville nouvelle, en traversant le col des nuages, la rivière aux parfums, afin d’arriver à Hanoï puis la baie d’Halong. C’est dans le silence des rizières puis à bord d’une barque, que j’en apprendrai plus sur ce pays, une Chine envahissante, la pollution, la corruption, la différence de mentalité qui divisent, subsistent encore entre le Nord puis le Sud, les problèmes économiques, politiques, avec le Cambodge, la jeunesse qui efface le passé, se moquent des coutumes, des règles, des traditions, ne désirent qu’une chose vivre en paix, faire évoluer le pays pour rivaliser Hong-Kong, Bangkok, Singapour. Je quittais Hanoi, son quartier colonial, ses rues animées, dynamiques, authentiques, sa jeunesse fougueuse, avec un sentiment de doutes, quant à l’avenir de ce pays, pris dans le souffle du grand Dragon. D’UNE RIVE À L ’AUTRE TRAVERSANT LA FRONTIÈRE VERS LE CAMBODGE. le Cambodge semble resté figer, dans les méandres de son passé prestigieux, celui d’un peuple courageux, fier, qui pratique la résistance d’une manière fascinante, qui impose le respect. Cependant, cette paix intérieure, jours après jours, ne tient plus qu’à un fil, celui du désarroi, de la pauvreté, qui s’il tendait à rompre, se transformerait une fois de plus en tragédie, en bain de sang, malgré le fait que le peuple Cambodgien ne souhaite absolument pas revenir puis revivre un passé encore trop récent, dans chacune des mémoires Khmères. Je dérive sur le lac Tonlé Sap, sur les rives du Mékong non loin de la ville de Kampong Chhnang et Battambang au Cambodge. Chaque jour des enfants partent à l’école à bord de sampang des petites barques en forme de pirogues. C’est leur moyen de locomotion, car ici toutes les populations vivent sur l’eau. Les villages flottants, des quartiers entiers de maisons sur pilotis. A terre c’est le vélo ou le scooter ici c’est le bateau. Qu’en est-il de la motivation des élèves des écoliers ? Ici pas de doute, on va à l’école sans pleurer, c’est une chance, c’est un privilège. On a envie d’apprendre, de savoir lire, écrire, compter, puis on est curieux de tout, on parle on discute avec ses camarades, qui deviennent des amitiés parfois pour la vie. Patrick Compas Entre Cambodge et Vietnam
0 notes
Text
Tumblr media
Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres Nelson Mandela. Je songe à l’avenir de ce pays m’abreuvant d’un verre de Klein Constantia autrefois prisé par les poètes et écrivains afin de trouver l’inspiration dans l’ivresse. Pourquoi cet acharnement ? Quoi de plus beau qu’un peuple métissé, savant mélange des civilisations au fil des générations. Souhaitons qu’un jour, ce rêve brisé, cette utopie, combat d’un homme légendaire à l’existence exemplaire, devienne enfin une réalité pas seulement pour l’Afrique du Sud, mais en revanche pour l’humanité toute entière. Je m’enfonce sur la piste des savanes à travers le Kwazulu Natal, à la terre ocre, rouge sang, imbibée peut être par ceux et celles qui combattirent pour leur liberté. Un asservissement, impardonnable, inexcusable délire d’une minorité de pionniers ignorants qui envahirent une terre sacrée pensant en être les découvreurs, les ultimes propriétaires terriens, massacrant les indigènes au nom de leur dieu tout puissant. Ma chair, mon âme imprégnées par la poussière de la piste, se métamorphosent puis déteignent dans ce crépuscule ébène, gardien de l’esprit des ancêtres Zulu et Xhosa. J’immortalise l’instant éphémère sur une pellicule Ilford en noir et blanc avec un Leica dans l’espoir d’un devenir meilleur. Noblesse de la négritude qui résiste inexorablement à la blanche insolence et machiavélique Occident. Il m'apparaît subitement comme un flash inter-temporel, une étrange vision triangulaire, sorte de synthèse d’époques différentes victimisant cependant toujours les mêmes civilisations, ethnies noires, que l’on soit en Afrique, aux USA, aux Caraïbes, en Orient ou bien encore au Brésil. Faisant route vers le Cap de Bonne espérance, attisé par la haine de mes semblables, devenant misanthrope face à mes compatriotes, je parcours plaines et montagnes désertiques, parfois fertiles, comme un caméléon avide d’espoir et de curiosité, m’adaptant aux domaines dans lesquelles je foule le sol avec respect en absorbant la couleur d’origine. Je pénètre le sanctuaire, des terres vierges, comme un fauve camouflé au milieu des herbes hautes, un prédateur à l’affût d’une proie, m’assimilant à une espèce devenue endémique, marginale, anormale à travers une faune et flore hors du commun. Rencontres furtives avec gazelles, antilopes, pachydermes, félins, fuyant mon regard de bipède, intrusif, dans cet environnement hostile au plantigrade urbain que je suis. Ivresse des espaces infinis, lointains horizons inaccessibles à perte de vue, à la recherche du sel de la vie, me dirigeant vers Cape Point, promontoire oriental de la péninsule de ce vieux continent, berceau de L’humanité. Hout Bay n’est plus très loin désormais, j’en ressens déjà, comme un nectar, le parfum iodé que j’humecte à pleines narines, comme une décoction d’eucalyptus inondant ma cloison nasale. Sur la route Madiba, c’est un peu comme sur la route de Madison, l’illusion d’un amour impossible entre des peuples qui se côtoient pour le moment, que par obligation, tolérance, à la recherche d’un idéal sur cette terre promise Sud-Africaine. Sur la route Madiba, on peut y croiser à l’intersection de différents chemins, Mandela, Luther King, Gandhi, Rosa Parks, Angela Davis qui attendent impatiemment que leurs rêves deviennent réalité pour l’éternité, dans cette humanité ou l’Homme reste inexorablement un loup pour l’Homme. Patrick Compas Cape Town Afrique du Sud
1 note · View note