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âšTu le mĂ©rites âš
Tu mĂ©rites une personne qui te voit. Par-delĂ les artifices que lâon arbore tous un peu aux yeux du monde.
Tu mérites une personne qui te considÚre, dans ton entiÚreté. Toi. Ta philosophie du soir autant que tes banalités du matin.
Tu mĂ©rites une personne qui tâaime. Tendrement. Autant quâavec toute la force dont un ĂȘtre humain puisse faire preuve.
Oui je tâassures que tu mĂ©rites un amour unique. Bouleversant. PoĂ©tique.
Tu mérites un homme incroyable, comme aucune autre. Sais-tu seulement pour quelle raison ?
Simplement parce que tu es une femme incroyable. Comme aucune autre.
#litterature#poesie#ecrire#texte français#amour#ecriture#journal#poemefrancais#litteraturefrancaise
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Festin KrĂ©yol đŻ
« An té douss kon siwo miel
MĂ© misiĂ© nâavais plus faim.
LodÚ on bel réunionez,
Adan palai gwadloupeen.
Limbé la red kon bel cabres,
Mwen pa té pé oubliéy..
Vant an mwen ka kriyey,
Mé festin an nou terminé.. »
đž Sisley Loubet - Exposition « Pigment », en Guyane Française.
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Ancrés. Alignés. Conscients.
Ce sont les adjectifs qui servent à qualifier ceux qui disent « vivre dans le présent ».
« Au-dedans ». Au-dedans du dit « présent ».
Mais nây sommes-nous pas un peu tous dĂ©jĂ , fatalement ? MĂȘme sâil est vrai quâil ne dure que le temps dâune fraction de seconde. On ne le saisit pas.
.
Inexorablement, la seconde dâaprĂšs, il nâest plus lĂ . Le prĂ©sent devient passĂ©.
Câest assez violent, cette force des choses. Ce manque dâemprise sur le temps qui passe et contre lequel on ne peut absolument rien.
Je crois quâil est aussi dur Ă vivre quâĂ capturer, le prĂ©sent.
.
On nous vante pourtant les mérites de ceux qui prétendent y parvenir.
Ils semblent surpasser cette gravitĂ© qui presse nos corps contre la planĂšte. Cette temporalitĂ©, rĂ©gie par des lois que lâon a conceptualisĂ©es depuis la nuit des temps.
Une heure, câest 60minutes. Une minute, câest 60 secondes. Une annĂ©e, câest 365jours.
.
Ceux lĂ , les maĂźtres du temps des temps modernes, voudraient nous faire croire, quâils transcendent les limites du monde qui tourne autour du soleil.
Comme si leur aura surplombait celui du commun des mortels.
Quelle connerie.
.
Moi je ne sais pas vivre lâinstant.
Je suis constamment prĂ©cipitĂ©e vers le futur. Ă anticiper, Ă rĂȘver la suite, Ă visualiser. Je mâexalte mille fois plus en fantasmant une scĂšne quâen la vivant pour de vrai. Je suis incapable de mĂ©diter.
Parce que je ne sais pas mâancrer. Pourquoi je ferais ça, de toute façon ? Je ne suis pas un putain dâarbre.
Jâsuis un Ă©lectron libre qui ne fait que virevolter dâun instant T vers le suivant. Sans cesse.
.
Est-ce aussi grave que cela, finalement ? De passer le trajet entier de son existence dans le wagon dâaprĂšs ? De nâĂȘtre insatiablement excitĂ©e que par la perspective dâescalader la montagne suivante ? Ratons-nous vraiment quelque chose ?
Ou au contraire, nâavons-nous pas simplement un train dâavance ? Pour ne pas perdre cette course folle face au temps qui file : en courant plus vite que lui.
#le temps#temps#poesie#ecrire#litterature#texte français#journal#litteraturefrancaise#poemefrancais
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âšBATMANâš
Jâai rarement ressenti quelque chose de semblable Ă ce quâil provoque en moi. Un mĂ©lange explosif, de dĂ©sir, dâadmiration et de paradoxale retenue. Je me surprenais -dĂšs nos premiers Ă©changes- Ă fantasmer nos corps qui sâemboĂźtent. Alors que mes lĂšvres ne rĂȘvaient mĂȘme pas encore de rencontrer les siennes. Je suis morte plein de petites fois en imaginant cette connexion.Â
SystĂ©matiquement, tout part dâun frĂ©missement qui naĂźt dans le bas de mon ventre chaud, et qui se glisse sournoisement, jusqu'Ă mon entre-jambe. Je suis interrompue quelques secondes par une pensĂ©e, alors que je glisse mes doigts lĂ oĂč jâaimerais que soient les siens :
« Cet homme mâinspire, je lui Ă©crirais des lignes et des lignes, de ces scĂ©narios, quâil me force Ă mâinventer par son absence. »
La course de mon frisson, elle, ne sâest pas arrĂȘtĂ©e pendant cette ellipse. Elle a continuĂ© en remontant vivement jusquâĂ mon cĆur pour le faire battre plus vite qu'Ă la normale. Puis, il y a eu mes seins, mes Ă©paules, ma nuque. Câest comme si mon esprit confondait le contact de ma robe en soie sur ma peau nue, avec la sensation que je me figure, de ses mains frĂŽlant mon corps.
Il est partout. Et nulle part en rĂ©alitĂ©. Il me manque mĂȘme lorsquâil est bien lĂ . Câest alors que le temps sâaccĂ©lĂšre et que les heures se dĂ©sagrĂšgent sous mes yeux comme des secondes.
Qui a appuyĂ© sur 1.5x ?Â
« Je dois y aller. »
Il devine le dĂ©sespoir sur mon visage, mon sourire qui se crispe, mon corps qui se raidit en imaginant quâil va devoir se sĂ©parer du sien, encore.Â
Au moins, il laisse la place Ă mon imagination. JâĂ©cris ce que jâaimerais que lâon soit. Jâai lâespoir quâen vertu dâune sorte de puissance de lâintention, mes pensĂ©es finiront par sâincarner dans la vraie vie. Et lĂ , je jouirais pour lui
#litteraturefrancaise#litterature#poesie#ecrire#amour#ecriture#texte français#journal#poemefrancais
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âšYSL âš
Libre, de Yves-Saint-Laurent
Câest lâodeur quâelle a humĂ©e sur toi, ce soir-lĂ . Non, ce nâĂ©tait pas le parfum du savon de la piscine. Mais bien le mien.
Ăa me rappelle ces quelques lignes, que jâai grattĂ© un soir, Ă me torturer lâesprit, en me demandant : « est-ce quâil la baise comme moi ? »
« Des millions de questions qui se bousculent dans ma tĂȘte. Et je nâai pas mĂȘme lâesquisse dâune rĂ©ponse. Alors je tâen prie, rĂ©ponds-moi..
Ne ressent-elle pas, que tes mains ont parcouru mon corps tout entier, et quâelles ont capturĂ© le souvenir de chacune de mes courbes, juste avant que tu viennes les passer dans ses cheveux ?
Ne perçoit-elle pas, la chaleur des baisers brĂ»lants que jâai laissĂ© Ă ton cou, lorsquâelle y pose ses propres lĂšvres, pour lâembrasser Ă son tour ? Mon Dieu, mais comment cela peut-il ĂȘtre possible ?
Ne devine-t-elle pas non plus, lorsque tu lui fais lâamour, que cet homme, qui fut seulement le sien autrefois, ne lâest plus tout Ă fait seulement aujourdâhui ?
Et enfin et surtout, nâimagine-t-elle pas, ne serait-ce quâune seule seconde, quâune autre femme quâelle, puisse jouir pour toi , aussi fort que je le fais.. ? Aussi bien que je le fais ? »
Je ne peux pas y croire. Il y a forcĂ©ment un bout de moi que tu emportes avec toi, Ă chaque fois que lâon se touche. Câest impensable, quâil nây ai pas l'Ă©clat de mon reflet, qui continue Ă briller dans ta rĂ©tine, aprĂšs que je me sois noyĂ© dans tes yeux, des heures durant. Je refuse dây croire.
Mais elle, je ne sais pas si elle y a cru, Ă ces conneries sur la piscine.
Il nâexiste pas de savon qui sente le parfum de femme Ă cent-vingt balles.
Câest Ă©goĂŻstement cruel, mais, je dois le confier, jâespĂšre secrĂštement quâelle me sentira encore. Dâune façon ou dâune autre.
Je veux exister passionnĂ©ment dans ton monde. MĂȘme si cela implique, par ricochet, d'exister aussi tristement dans le sien.
#ecriture#litterature#poesie#ecrire#amour#texte français#journal#poemefrancais#litteraturefrancaise
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âšLe vertigeâš
Tu vois, câest la mĂȘme Ă©motion que lorsque je suis montĂ©e sur la Tour Eiffel par les escaliers, et que jâai senti la grandeur du vide sous mes pieds. Câest lâadrĂ©naline de la hauteur, qui mâa fait escalader les marches, une aprĂšs lâautre, malgrĂ© la peur.
Ou comme lorsque jâai pris lâascenseur de la tour Montparnasse, et quâil a grimpĂ© Ă toute vitesse, les 56 Ă©tages, 5 par 5. Lâimpression de tomber. Mais que la gravitĂ© allait plus vite que moi.
Ăa me rappelle aussi quand jâai entendu les grincements de la cabine de la grande roue par-dessus ma tĂȘte. Alors que jâĂ©tais assise tout au sommet. Avec la vue sur le marchĂ© de NoĂ«l du jardin des Tuileries. Jâai apprĂ©ciĂ© le paysage, tout en me disant que ça pouvait cĂ©der Ă chaque instant.
Ăa me fait ça Ă chaque fois, tu vois, Ă chaque fois que jâimagine nos corps cessĂ©s de sâĂ©treindre. Nos cĆurs se fendre. La flamme sâĂ©teindre.
Câest angoissant. Cette visualisation. Câest une sensation de chute. Dâun soulĂšvement du cĆur.
Putain [hidden name].
Je crois quâimaginer cette fin. Câest mon vertige parisien.
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âšCHOOSE ME âš
Mon pĂšre a trompĂ© ma mĂšre, lorsquâelle Ă©tait enceinte de moi. Ăa nâĂ©tait pas une lĂ©gĂšre tromperie Ă©phĂ©mĂšre. Lâhistoire dâune nuit, ou de quelques-unes. Non. Cette double vie Ă durĂ©e plusieurs annĂ©es. Ma mĂšre le savait. Lâautre femme ? Elle le savait aussi.
Cette mascarade a pris fin le jour oĂč il a engrossĂ© sa maĂźtresse, Ă son tour. Ă ce moment-lĂ , ma mĂšre a dĂ©cidĂ© que çâen Ă©tait trop. Chacun ses limites, aprĂšs tout. Je te fais la scĂšne courte :
« Ăa ne peux plus durer, Philippe, il faut faire un choix, maintenant »
Spoiler alert. Il ne mâa pas choisie.
Jâai 25 ans. Et ce nâest quâaujourdâhui que jâen prends conscience, de façon Ă©clairĂ©e, je veux dire. Mon rapport problĂ©matique aux hommes est nĂ© lĂ -bas. Dans le ventre de ma mĂšre.
Je ne suis pas celle quâon choisie.
Jamais.
NĂ©anmoins, je sais aussi que câest bien largement de ma faute. Je prends plaisir Ă me mettre dans des situations oĂč il nây a absolument aucune probabilitĂ© que lâon me choisisse. Ăa, câest pour lâintrigue. Et si elles nâexistent pas, alors, je crĂ©e ces situations, de toute piĂšce. Ăa, câest pour les pĂ©ripĂ©ties. Et puis, comme ce nâest pas assez tragique, je me mets Ă croire de tout mon ĂȘtre, trĂšs sincĂšrement -pathĂ©tiquement- que le dĂ©nouement sera beau, cette fois-ci. Ă mon tour, de remporter le grand prix de lâamour des hommes. Ăa, câest pour la dramaturgie.
Ă chacune de ses fois, je peux tâassurer quâil y avait plus de possibilitĂ© que je gagne au loto plutĂŽt que de chance que lâun de ces hommes sâengage Ă mes cĂŽtĂ©s.
Je me demande ce quâil se passerait si un jour ça se produisait. Il mâarrive dây songer parfois. MĂȘme souvent, si je dois ĂȘtre honnĂȘte. Mais je pense que mon cerveau ne saurait pas traiter lâinformation, en rĂ©alitĂ©. Il croirait peut-ĂȘtre Ă un bug. Error 404. Veuillez rĂ©initialiser le systĂšme sous peine que tout vous explose Ă la gueule.
Parce que je ne sais pas gĂ©rer lâamour des autres. Pas beaucoup plus le mien, jâavoue. Mais disons que le mien, je sais quâil est lĂ , quâil est sincĂšre, quâil sait ĂȘtre intense et abondant. Lâamour des autres -lâamour des hommes-, il est hors de ma portĂ©e, hors de mon contrĂŽle. Il ne mâappartient pas alors, il mâĂ©chappe, je ne sais pas ce quâil cache. Je ne sais pas non plus ce quâil signifie. Je ne peux ni le saisir, ni me lâaccaparer, ni le serrer si fort contre moi quâil ne me quittera pas pour dâautres bras.
Pourtant. Je te promets que, je suis aux antipodes de lâimage de cette femme possessive et nĂ©vrosĂ©e, quâon croirait deviner Ă travers ces lignes.
Je suis mĂȘme une grand libertine. Je ne veux pas ĂȘtre possĂ©dĂ©e. Et encore moins possĂ©der lâautre. Je mâoppose farouchement aux contours rigides du cadre. Je dĂ©passe sans cesse les limites que je juge inutiles ou infondĂ©es. Je refuse de suivre les rĂšgles, si elles ne font pas sens pour moi.
Le couple standard me dégoûte . Le petit T3, avec le petit mari, le petit bébé, la petite voiture et le petit chien.
Rien nâest petit dans ma façon dâaimer. Tout nâest quâexcĂšs de drame et de grandeur.
De la jouissance aux larmes. Je ne fait quâavec lâentiĂšretĂ© de mon coeur et la candeur mon Ăąme.
#litterature#ecrire#amour#ecriture#texte français#journal#poemefrancais#litteraturefrancaise#poesie
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Jâai pleurĂ©.
Dans mon canapĂ© gris de mamie que tâaimais pas.
Je me suis effondrée au sol.
Puis jâai fait une crise dâangoisse.
Cherchant Ă me rappeler comment respirer Ă nouveau. Plusieurs minutes. Le vertige.
Puis jâai pleurĂ© encore.
Jâai pris une douche froide.
Jâai vu mes yeux rouges dans le miroir.
Jâai rincĂ© mon visage.
Attaché mes cheveux encore mouillés.
Puis jâsuis allĂ©e acheter des clopes Ă lâunitĂ©.
Jâen ai fumĂ© une, puis deux, puis trois.
Jâai tournĂ© en boucle dans ma tĂȘte le scĂ©nario.
Jâai pas aimĂ© la fin du film.
Pourquoi elle ? Et pas moi ?
Bref. Tu ne mâa pas choisie non plus.
Et câĂ©tait le pire message de 2024.
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« Maman, tu sais ce quâil se passes ? »
Ce sont les derniers mots quâa prononcĂ©s Jonathan, Ă sa mĂšre, tĂ©tanisĂ©e, assise Ă son chevet. CâĂ©tait quelques minutes avant de mourir.
Je me demande si elle a trouvĂ© la force de lui rĂ©pondre. Et si oui, quâa-t-elle bien pu lui dire ? Je nâai jamais eu le courage de lui en parler, moi. De la fin. Cette fin qui le menaçait, qui planait constamment autour de lui, depuis lâannonce de la rechute de sa maladie.
Un jour, lors dâun long trajet menant au zoo, il Ă©tait assis sur le siĂšge passager. En baissant le son de la radio local qui passait, je lui ai demandĂ© innocemment :
« Alors, tu as peur de partir ? »
InterloquĂ©, il mâa rĂ©pondu aussitĂŽt, du tac au tac :
« Partir oĂč ? »
Sa rĂ©ponse mâa glacĂ©e le sang. Jâai compris le quiproquo. Non, je ne parlais pas de son futur dĂ©cĂšs. Dâailleurs, personne nâen parlait jamais. On esquivait. Je faisais plutĂŽt rĂ©fĂ©rence Ă son dĂ©part proche en hexagone pour une Ă©vacuation sanitaire. Il devait prendre son vol la semaine suivante pour un Ă©niĂšme essai thĂ©rapeutique. Une ultime chance. Un dernier espoir.
Jâai rĂ©torquĂ©e :
« Bah de prendre lâavion, tu sais, de repartir Ă Paris ! ».
Il mâa rĂ©pondu que non. Il Ă©tait content Ă lâidĂ©e de retrouver ses amis en pĂ©diatrie, ainsi que le personnel soignant, Ă qui il sâĂ©tait beaucoup attachĂ© la fois prĂ©cĂ©dente.
Lui, aurait voulu quâon en parle, je crois. AprĂšs-coup, jâme dis quâon avait plus peur que lui. CâĂ©tait un petit homme vaillant, du haut de ses 14 ans.
Un autre jour, les soins palliatifs nous ont appelĂ©s, pour nous dire quâil nâallait pas passer le week-end et quâil fallait venir le voir, si on le souhaitait.
Je me souviendrais pour toujours de son petit corps dans ma rĂ©tine ce jour-lĂ . Tellement diffĂ©rent du Jonathan que jâavais vu deux semaines plus tĂŽt. Qui jouait encore Ă la playstation. Amaigri, les lĂšvres sĂšches, blanches, rugueuses. Le visage creusĂ©. La langue lourde. Son crĂąne lisse. Ses maigres doigts posĂ©s sur ce drap dâhĂŽpital, qui recouvrait la moitiĂ© de son corps fluet. CrĂ©ant un contraste parfait entre les draps blancs et sa peau noire. Jâai pensĂ© :
« Câest sĂ»r quâil ne peut plus jouer, maintenant ».
Ses yeux. Ils étaient partiellement ouverts et quelque peu révulsés vers le plafond. Il semblait à moitié endormi. à moitié vivant.
Je me suis dit :
« Putain, câest ça le cancer. »
Il reprenait ses esprits par Ă -coup. Il nous a parlĂ©. Mes souvenirs sont dĂ©cousus. Mais je sais que le dĂ©but de la conversation mâavait mise mal Ă lâaise. On ne trouvait pas les mots. Et lui, ne comblait pas les silences. Jonathan Ă©tait toujours comme ça de toute façon. Câest lui qui mĂšne la danse. On sâest dĂ©tendu au fil des phrases. Il avait lâair de sâĂȘtre emplie du peu de force quâil lui restait, pour honorer cet Ă©change.
Il a mĂȘme ri. Nous avons parlĂ© de GTA . A sa demande, nous avions tentĂ© dâavoir des financements pour lui offrir ce jeu vidĂ©o quâil voulait tant, sans succĂšs. LâhĂŽpital de Paris lui avait donnĂ© une PS5 avant son dĂ©part. Et le docteur des soins palliatifs dâici a fini par lui acheter le jeu.
Je lui ai fait remarquer le tatouage que jâavais sur le bras :
« Here we go again »
Je lui ai demandĂ© sâil lâavait dĂ©jĂ vu. Il mâa dit oui. Sâil lâavait compris ? Il mâa dit oui aussi. JâĂ©tais surprise. Il avait la rĂ©fĂ©rence, mais ne mâavais jamais fait la remarque.
Câest la phrase que prononce CJ dans GTA San Andreas, Ă chaque fois quâil meurt, et que la partie recommence. Le personnage revient Ă la vie en sortant dâun hĂŽpital. Câest lĂ quâil dit :
« Oh shit, here we go again »
Câest reparti pour un tour. Une nouvelle partie. Une nouvelle vie. Jamais de vraies fins, en fait, seulement de nouveaux commencements, ce ne sont que des cycles. Câest la philosophie que jâai inscrite sur mon avant-bras droit. Jâai pris soin de le faire tatouer avec la calligraphie de la pochette de grand theft auto. Ainsi, ceux qui savent, savent.
Jonathan savait. Mais la partie Ă©tait dĂ©jĂ finie pour lui. Et câĂ©tait trop injuste. Ă 14 ans, on nâa jamais assez jouĂ©.
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Ti pa ti pa !
Kan ou té i Gard a mwin dan zyé,
Mon kĂ©r tĂ© i chap konm un canotâ
danâ lâembouchure riviĂšr langevin.
Mon corps té i tremb,
Mon lang tĂ© maille en danâ mon bouch,
Mwin la pĂ©rdâ ziska mon kozĂ©..
Melanz créole ek bon fransé !
Ă mon lâaimĂ© !
Kan ou té i ténir for mon main,
mi tĂ© laiss lâĂ©motion montĂ©..
Ti pa ti pa !
Kan ou té i gard a mwin dan zyé,
Mon kér té i bat derriÚr mon dos..
Mon rein tĂ© i tournâ
Konm si un ti lâair maloya !
Ou kraz mon pér,
Ou krak mon kér,
Konm un Kayamb semb un roulér,
NĂ©na poin moin si nâa poin ou,
Na poin la montagne san la mér
Ni bon cary san bon lâodĂ©r !
à mon gùté !
Continié gard a moin dan zyé,
Ăclair somin ek ton limiĂ©r..
Ti pa ti pa,
Aou semb moin,
Nâa mont mafat konm maronĂ©r,
nâa mĂ©lanz crĂ©ole toutâ koulĂ©r,
Nâa mont bana,
Trouv un maniér..
Po fĂ© nout lâamour saut la mĂ©r đ
#20desemb đ·đȘ
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Ă propos du dĂ©sir.Â
Mon psy mâa dit quâil existait deux catĂ©gories de personnes dans ce monde.
La premiĂšre est composĂ©e de personnes qui mĂšnent une vie faite de haut et de bas constant, alternant entre les pics de bonheur intenses, et les redescentes vertigineuses de tristesse. Elles passent dâun sentiment Ă lâautre, sans arrĂȘt, guidĂ© uniquement par leur dĂ©sir. Cherchant Ă nouveau la jouissance de les avoir assouvis. Et ce, mĂȘme si cette satisfaction nâest que passagĂšre.
Le seconde catĂ©gorie est faite de celles qui, paralysĂ©es par la peur du chagrin qui suit lâinstant de bonheur, se refusent de trop grandes effusions de joie. Celles-ci ne se laissent pas submerger, ni par les sentiments heureux, ni par ceux qui font mal. Câest alors une vie monotone, sans dĂ©sir ni contentement. Lâexaltation est synonyme dâeffondrement, car elles se projettent dĂ©jĂ dans lâaprĂšs, dans la perte. Plus lâeuphorie est grande, plus la dĂ©sillusion est douloureuse.
Lâune, est insouciante et rĂȘve dâĂȘtre Ă©prise dâivresse Ă©motionnelle, de sây laisser prendre et tournoyer, sans lutte. Elle nâa que faire de lâatterrissage, tant que la chute est belle.Â
Lâautre, se mure dans la crainte et refuse de lĂącher prise. Elle reste aux commandes de sa tour de contrĂŽle. Rien ne viendra perturber son petit Ă©quilibre interne.Â
Pour ma part, jâoscille perpĂ©tuellement entre ces deux mĂ©canismes. Une partie de moi aspire Ă vivre des choses bouleversantes. Des histoires qui marqueront mon Ăąme et mĂȘme, ma chair [..]
Mon alter-Ă©go, lui, ne cesse dâauto-saboter ce projet. Je ne mâouvre jamais totalement. JâĂ©rige une liste de critĂšres inatteignables, que jâexige Ă lâautre de remplir. Je ne laisse pas les individus mâatteindre trop profondĂ©ment. De toute façon, dans 5 ans, je serai parti alors, Ă quoi bon ?Â
« En fait, il me faudrait un homme qui me suive partout »Â
Câest ce que jâai dit Ă mon psy. Il a rigolĂ©. Cette phrase Ă elle seule, rĂ©sume mon mĂ©canisme dâattachement dysfonctionnel, et a dĂ©bouchĂ© sur toute cette rĂ©flexion autour du dĂ©sir.Â
Je veux sauter en parachute, mais jâai peur du vide. đȘ
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âš Lâart oratoire
Je lâobservais sâexclamer. DĂ©battre. Sâouvrir. Sans pour autant se dĂ©voiler. Chercher. Interroger. Se faufiler, faire dĂ©filer, les mots, les uns aprĂšs les autres, pour donner vie Ă des idĂ©es. Ses idĂ©aux.
Aspirations. Inspiration. Respiration, entre les phrases, entrecoupées. Des ponctuations, un rythme presque poétique. On aurait dit une belle chanson. Une mélodie, un truc profond, presque artistique. Tant dans la forme que dans le fond.
Charismatique. Sa voix cassĂ©e. Dont jâai apprĂ©ciĂ© lâacoustique. Je me suis dit : elle passerait pas en vidĂ©o. Et pourtant. Toujours derriĂšre la camĂ©ra. Câest lĂ quâil est, gĂ©nĂ©ralement. Mais pas cette fois. Câest lui qui guide tous les duos. Animant lâfeu du dĂ©bat.
Des conversations absorbantes.
Je fantasme inconsciemment. Sur lâintimitĂ© des sujets. LâentremĂȘlement dâĂąmes et consciences. Interagissant entre elles. Les personnages, eux, mĂšnent la dansent. Mais câest lui lâmetteur en scĂšne. Câest fascinant.
Puis à cÎté, il y avait elle.
StoĂŻque. Limite absente. Câest son amante. Sa belle compagne. Elle est charmante, mais manque de poigne. Madame sâefface, mais quâest-ce quâelle brille, Ă la seule force de sa prĂ©sence. Sans un bruit. Poids du silence. Usant de son ouĂŻe Ă outrance. Elle nous Ă©coute. RĂ©agis peu.
Que ressent-t-elle ? Quand jâle regarde dans les yeux. Je crois quâelle le dĂ©visage, elle aussi. Est-ce du mĂ©pris ? De lâindiffĂ©rence ? Ou au contraire, est-elle un peu attendrie ? De surprendre son cher et tendre, Ă crĂ©er de la magie, Ă travers lâart des Ă©changes.
Quelle apathie. Aurais-je pensĂ©. Si je nâavais pas Ă©tĂ© Ă©prise dâun sentiment dâadmiration. Pour cette soeur dâune autre mĂšre. Dont la beautĂ© nâavais dâĂ©gal, que la grandeur de son ĂȘtre. On la sentait dans lâatmosphĂšre. Câest insensĂ©. Câest pour tout ça que par ces lignes, je tenterai de lâencenser. Elle respire la clairvoyance. Mais sans parler de ce quâelle voit. Pas devant lui.
Câest donc cela la dĂ©votion ?
Sâenamourant dans un retrait, elle sait se taire. Elle lui cĂ©derait bien tout lâespace, mĂȘme si câetait la terre entiĂšre, sans quâil nâait rien demandĂ©. Câest lĂ que jâai tout compris. Elle mâa enseignĂ© tout autant, au travers de son mutisme, quâil a pu lâfaire dans ses tirades.
Ăve et Adam. Bonnie & Clyde. OcĂ©ane et Olivier. Antagonisme absolu. Lâhomme et la femme. Sâaimant par leur complĂ©tude. Câest un Ă©quation insoluble, qui dĂ©marra :
Quand Mars aima VĂ©nus.
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Lâautre jour, jâai pleurĂ©.
Je mâobservais mâauto-serrer dans les bras, pour me calmer.
Ce geste semblait pourtant avoir lâeffet inverse. Je me laissais encore davantage aller Ă mon chagrin. Je me tenait encore plus fort, sans pouvoir me contenir.
Cette Ă©treinte, elle incarne le symptĂŽme dâune solitude prĂ©gnante, omniprĂ©sente, dĂ©vorante.. Depuis toujours. Je nâai cessĂ© dâĂȘtre ma propre Ă©paule.
Ătait-ce par choix ? Parfois, jâen doute. Pourtant, jâaime Ă la clamer haut et fort. Câest vrai. Je nâai besoin de personne, hormis de moi-mĂȘme.
Sauf quand je pleure.
Dans ces moments-lĂ , jâaimerais pouvoir lĂącher ma peine dans dâautres bras que les miens. DĂ©poser le poids, sur le cĂŽtĂ©. Mais encore faut-il trouver quelquâun de volontaire pour le porter.
Câest ça que je ne sais pas faire. Je crois. Ăa vient de moi. Câest sĂ»r.
Je ne suscite pas lâamour.
Je provoque peut-ĂȘtre des sentiments Ă©phĂ©mĂšres : le dĂ©sir, lâenvie, lâexcitation, la curiositĂ©. Mais une fois passĂ© lâassouvissement ponctuel de ces Ă©lans primitifs, lâon se dĂ©fait de moi, inexorablement.
Comme on le ferait pour chaque pulsion incontrĂŽlĂ©e Ă laquelle on a cĂ©dĂ©, faiblement. Je ne deviens alors plus quâun vague souvenir, dans le meilleur des cas. Un regret, dans le pire. Je ne marque personne.
Pendant que tant dâhommes sâancrent en moi pour toujours ! Non, je mens. En rĂ©alitĂ©, il nây en a pas tant que ça.
Mais je sais au moins que jâen suis capable, moi. DâĂ©crire dans mon Ăąme, au creux de ma chair, ainsi quâĂ lâencre noire, les traces indĂ©lĂ©biles de ceux qui ont comptĂ©, et que jâai su aimer.
Mais alors, qui mâĂ©crira, moi ?
#litterature#poesie#amour#ecriture#texte français#ecrire#amazonie#guyane française#poemefrancais#journal#Spotify
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ăVoilĂ pourquoi nous disons retenir par coeur, car ce qui touche le coeur, se grave dans la mĂ©moire ă- Voltaire
« Si j'te disais que j'me souviens,
Par coeur, de ton beau regard lubrique, plein d'envie,
S'poser sur moi, la premiĂšre fois, tout autant que que la derniĂšre,
Me croirais-tu ?
Charismatique, transperçant de profondeur.
Transpirant de vĂ©ritĂ©, enfin quelquâun dâauthentique,
J'ai abaissĂ© les bariĂšres, dĂšs le dĂ©but, jâĂ©tais foutue..
Fatalité dramatique.
Je me souviens aussi par coeur, de ton sourire enjoleur,
Tes expressions excessives.. contrastaient ton calme
d'or.
Un magnifique oxymore. RĂ©chauffant par la
froideur.
Intuitive... la connexion cognitive, reliais déjà déjà nos
corps, avant dâabattre nos peurs.
J'aimais ta voix par dessus tout, tantĂŽt dure autant que
douce. Le meilleur de mes amants.
J'me souviens avec excĂšs, de lâodeur de ton parfum, qui
s'est ancrée doucement, dans mon ùme et dans mes
draps, je voulais qu'elle reste lĂ ..
ImprĂ©gnĂ©e Ă tes vĂȘtements.
Pour que tu parte pas vraiment.
Je me souviens et je perçois, toujours par coeur, toute la
chaleur de ton souffle dans mon coup, et ta main frĂŽlant
ma joue.
Un dimanche aprĂšs-midi, rĂ©uni par le hasard, ou lâdestin,
dirons les fous.
Sur cette plage de mon Sud, dans ce décors idyllique.
Câest le genre dâimage qui marque, et qui fait Ă©crire des
livres.
Jâme souviens par dessus tout, de la douceur de tes
mots, se glissants Ă mon oreille.
Quelques chose de mélodique, aussi sucré que le
miel :
« Il n'y a que moi dans ta tĂȘte, bĂ©bĂ©, il n'y a que moi dans ton coeur ? »
CâĂ©tait follement poĂ©tique, depuis rien nâest plus pareil.
VoilĂ ce que tu m'avais dit, jâai tout mes sens en Ă©veil.
Ces paroles raisonnent encore, c'est comme si c'etait la
veille.. Jâressens l'echo dans mon corps, et le tiens qui se
raidit.
MĂ©moire dites sensorielle, jâpourrais jamais l'oublier.
Ăa tu me lâavais prĂ©dit.
Je me souviens incessement, tant par coeur que tout le
temps, de moi, tremblotante de désir, toute émue.
J'sens les frissons m'assaillir, et ta langue sur mes seins
nues..
Ăprouvant ces emotions, je me suis alors promise, de
sublimer nos Ă©bats.
Dâen faire les plus beaux romans, des recueils de
poĂ©sies. Ainsi figer Ă lâĂ©crit, jâpourrais les vivre cent
fois, en boucle et Ă lâinfini !
J'me souviens par coeur aussi, de tes mains avec ardeur,
qui s'baladaient sur ma peau.
Stimulant l'excitation, de tes doigts tout doucement, tu
augmentait la pression, on simule pas la passion.
De la tĂȘte j'ai acquiĂ©ssĂ©, au travers d'un gĂ©missement,
inaudible quasiment.
Pourtant ma respiration, vacillante hurlais que oui.
Tu l'savais déjà sûrement, il n'y avais que toi seulement.
Question juste réthorique.
C'est là qu'on s'est enlassé, embrassé.. Enivrantes
sensations.
Poussant jusqu'au paroxysme, le jeu de la seduction.
C'etait dejĂ orgasmique, j'aurais jouis sous la tension.
Putain comme je me souviens, du moindre petit instant.
Et partout ou je regarde, je te vois me revenir.
Tout autour de moi me blesse, me ramenant Ă toi sans
cesse.
Tu sais que j'sais pas mentir, alors je te le confesse..
J'ai bien su tout retenir, de nous, de chacunes des
Ă©tapes. Du meilleur et puis du pire.
J'me souviens de tout mon coeur, de nos Ăąmes qui
s'attirent, qui s'animent, et l'air qui se rarefie..
Ă quel point j'Ă©tait humide, frĂŽlant presque lâasphyxie,
sous la force de lâattraction.
Il aurais suffit d'un rien, pour que ce moment dérape,
qu'on céde à la tentation, tant l'action etait torride..
On s'est tellement désirer, sans pouvoir se consommer,
on consumait, c'etait splendide..
AppuyĂ© sur ce rocher, face Ă lâOcĂ©an Indien, jâaurais
arrĂȘtĂ© le temps, fait se taire le bruit des vagues.
Pour ne pas qu'il nous rattrape.
MalgrĂ© tout l'instant mâĂ©chappe.
Câest tellement dingue, si tu savais,
Ă quel point je me souviens, de tout, mon coeur.
MĂȘme de ce dernier baiser, sous des torrents d'pluie
tombé.
ăEst-qu'on s'embrasse ?ă
C'etait une question merdique !
Y'avais rien de plus logique, c'est mon passage favoris.
Tout d'un coup c'etait comme si, y'avais plus personne
autour.
Mais la plage était bondée, on aurait dit un vieux film,
dĂ©gueulasse qui pue lâamour !
C'est à cet instant précis, que j'ai céssé les détours, et
puis que jâai acceptĂ©.
Oui j'allais m'laisser t'aimer, en profondeur, sans me
brider, sans avoir peur, de me briser. Je te lâconfie par
ces lignes, car ma bouche nâoserait le dire..
jâte le jure j'me souviendrais, pour toujours et Ă jamais,
de mon coeur tout entier, du goĂ»t de mon antillais » đ«¶đœ
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EnchantĂ©e, moi, câest MĂ©lissa. Du grec « melitta » signifiant « abeille » et du latin « meli » qui se traduit par « miel ».
Si lâon en croit la mythologie, jâai nourri Zeus, petit, pour lâĂ©lever au rang de roi des Dieu.
Rien que ça.
Ătymologie sucrĂ©e.
Jâai 24 ans et je suis une fille des Ăźles. Cela se devine, au sous-ton chaud de ma peau claire. Subtil mĂ©lange, pure produit de lâocĂ©an Indien.
Vous ne verrez que trĂšs rarement le marron de mes pupilles, dissimulĂ©s sous mes lunettes. Une vitre teinte, bloquant les portes de mon Ăąme, peut-ĂȘtre ?
Jâarbore avec fiertĂ©, mon intense chevelure noire. Mes boucles volumineuses, couronnent avec audace, mon Ă©lancĂ©e silhouette. Elles encerclent mon visage et viennent gĂȘner rĂ©guliĂšrement ceux que jâembrasse.
Dâune nonchalance insolente, sociable, mais solitaire. Pas trĂšs solaire. Presque lâair froide et arrogante. Pudique. Je dissimule mes sentiments. Revendique lâindĂ©pendance. Sale caractĂšre, bonne quâĂ lâautosuffisance.
Et pourtant..
Douce comme le miel, je rĂȘve dâun amour transcendant. Dâun homme capable, de faire chavirer les barriĂšres. Le plus dĂ©sarmant des amants.
Je cherche quelquâun de courageux, qui ne craint pas, de briser le plafond dâverre, qui recouvre mes prunelles,
Ă lâintĂ©rieur, yâa tant Ă voir.. Quâil en tomberait amoureux. Ardemment, je brĂ»le chaque jour de lâimpatience, de croiser ce soupirant.. celui lĂ mĂȘme, qui devinera,
Au-delĂ du corporel, Il mâavouera combien il mâaime. Par son regard impĂ©rieux, en saisissant la profondeur, de câque ne peuvent voir les yeux.
Tard le soir, sans le sommeil, je vibre de lâutopie, dâune idylle accidentelle.. Une histoire vraie, atemporelle. De celles que lâon attend plus. Un amour en camaĂŻeux. Un imprĂ©vu.
Puis ensemble, rĂ©inventer la prophĂ©tie. Ăcrire un nouvel oracle ? Fuck une putain dâtragĂ©die, seulement moi auprĂšs de lui.. Du drame Ă la comĂ©die
Personnifiant le miracle.
ThĂ©Ăątralisant la vie âš
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Je crois quâau fond, je nâaime pas que lâon aime.
LâidĂ©e de la rĂ©ciprocitĂ© mâennuie mortellement. Câest mon trait toxique. Je ne me sens vivre que dans le dĂ©sespoir et la quĂȘte effrĂ©nĂ©e de lâinatteignable. Je prends du recul ce soir et je me revois. Courir sans but. Pourchasser en vain et sans relĂąche, ce qui ne veut pas de moi. DĂšs lors que lâautre me dĂ©sire, me cherche et me le verbalise, je me paralyse. EstomaquĂ©e dâabord, par le fait que je puisse susciter de lâintĂ©rĂȘt. Puis trĂšs vite, pĂ©trie de dĂ©goĂ»t et de mĂ©pris, je tourne les talons. Je mâen vais chercher Ă nouveau quelquâun pour me rejeter, me mal-aimer.Â
Car moi, tout ce que je sais faire, câest offrir. Alors je mâabandonne et je me donne, je mâouvre, Ă qui veux bien le recevoir.Â
Ă qui saura me faire remplir, Ă nouveau, mes pages blanches de lignes noires.Â
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