Introspection.Parole.Extériorisation.Processus.Expérimentation.Décantation.
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Le pouvoir des images, la force des mots.
“Il n’y a jamais que des individus qui tracent leur propre chemin dans la forêt des choses, des actes et des signes qui leur font face ou les entourent.” Jacques Rancière (chou-rance)
Une image en prose qui te parle et te dépose ses vers affutés au fond de la rétine, si loin que tu en mémoriseras les signes indélébiles.
Un mot qui dévoile sa lumière, sa matière et sa robe chromatique, si brutalement qu’une explosion visuelle macule la toile qu’épousent nos corps vaporeux et vulnérables.
Parole & photographie - #14
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #13
La marche.
Celle évidente de la déambulation et celle, omniprésente, du temps.
La première est choisie quand la seconde s’écoule tout autour de nous, inéluctablement, jusqu’à pénétrer chaque pore de notre peau et éclabousser nos milliards de cellules.
Les heures s’égrènent et les promeneurs s’accrochent à leur itinéraire. Refusant de capituler, ils regardent droit devant eux et se persuadent qu’ils peuvent faire abstraction de ce mouvement cyclique. Ils entendent poursuivre leur chemin linéaire coûte que coûte, bien qu’il soit porteur de sa propre fin.
Au cours de cette randonnée, de nombreux marcheurs se croisent sans s’embarrasser d’un regard ou d’un sourire. Leur multiplication les pousse à établir ce qui les différencie les uns par rapport aux autres. Des nantis aux mendiants, des plus rétrogrades jusqu’aux marginaux assumés, une foule de badauds hybride perpétue la marche. Cette foule veille à maintenir la cadence d’une existence dont elle se persuade que le sens repose sur la réussite. Assurée que c’est en pourchassant le temps qu’on parvient à en maîtriser le flux. Elle réajuste ses œillères lorsque le souffle de la tempête sociale menace de les soulever. Chaque seconde qui passe la rend plus forte que l’instant précédent. Elle se nourrit elle-même de ses pas exécutés à la perfection et s’enorgueillit d’être le carburant de masse des micro-organismes qui la constituent.
Sa configuration ressemble à celle d’un long couloir peuplé de sous-ensembles classés en enfilade. Aux premières loges, se débat le plus grand d’entre eux. C’est le sous-ensemble formé par les blessés du système, ceux qui éprouvent de plein fouet ses anomalies. Les enfants de ces estropiés sont talonnés par le reste de la foule qui, impatiente, n’a que faire de leur suppliques lancinantes. Leurs entrailles se désagrègent peu à peu sous les incisives d’une peur sans nom. Retenus au sol par une force invisible, ces fils tremblent et redoutent l’instant où ils seront aspirés puis broyés par les marcheurs exaspérés derrière eux. Nulle miséricorde pour les miséreux.
À l’arrière de ce cortège, les oligarques se pavanent, légèrement en retrait – suffisamment pour tenir à l’écart les échos des déflagrations qui arrosent les lignes de front. Ce sont les chefs de meute. Ils orchestrent le déplacement de la foule, sa trajectoire, sa respiration. Ils la façonnent et lui donnent corps en faisant virevolter devant ses yeux avides l’idéal d’un bonheur de l’avoir, de la vitesse et de la jouissance.
Au cœur de cette discipline, un être choisit de s’arrêter. Ce marcheur minuscule se détache doucement de la foule pour aller s’installer à quelques foulées de là. Il ne sait pas lui-même ce qui lui prend d’agir ainsi, défiant toutes les lois de l’ordre et du temps. Poussé par une pulsion instinctive mêlée d’un malaise profond, il a été le témoin impuissant de l’action de son corps dépassant les commandements de sa pensée. Bien qu’il sache pertinemment que le ralentissement, la lenteur et l'inertie sont les marqueurs de l’écoulement ininterrompu des flux vitaux, il perçoit aussi que le détournement de ces coulées peut être source de renouveau. C’est dans cet état d’esprit qu’il commence un voyage rêveur et onirique, au plus près de lui-même, dans la simplicité du temps qui passe. Le marcheur immobile ferme ses yeux pour ouvrir entièrement les vannes de sa psyché. Il part se promener comme on explore – à l’aide d’une carte mentale – les spatialités infinies de sa conscience, faisant de ses lieux familiers une expédition trépidante. C’est alors que des couleurs remontent à la surface pour poindre à la lisière de ses paupières. Il prête attention aux sons et aux odeurs qui le bordent et se délecte de l’éveil progressif de ses sens si longtemps maintenus hors je-u. Il goûte la légèreté des blés dont l’ombre des épillets caresse sa peau tachetée. Il s’émerveille devant l’éclat des jeunes ramures qui transpercent le ciel de leurs bourgeons trilobés. Il savoure la curiosité d’une petite fille qui, dans le flot ininterrompu de la masse, a subrepticement incliné la tête pour le questionner de ses yeux candides. Il remarque le geste d’une marcheuse qui, avec une précision chirurgicale, cueille un héliotrope pour l’offrir à sa compagne de route. Ce témoignage de reconnaissance absolue l’émeut sans détours et déclenche, chez lui, une faculté de discernement du monde totalement inédite. En son territoire intérieur, la nature originelle des choses lui a été révélée et il perçoit un autre récit, à rebours de celui imposé par la foule. C’est une histoire de foyers délaissés que des herbacées revanchardes ont réensemencé, de paysages affranchis où les grains de sable se confondent avec les corps des marcheurs pour former la colonne vertébrale d’un animal préhistorique. Et puis, finalement, c’est l’épopée des Hommes qui se déplacent au tempo du bon sens et prennent soin de la communauté du vivant dont ils font partie.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #8
Ending the phallic hegemony
Recroquevillée dans un coin du lit, elle attend. Genoux repliés contre sa poitrine que ses bras frêles enlacent, elle tremble. Elle se demande comment procéder. Elle ignore tout de ce passage tant redouté où elle brûle pourtant d’abandonner son être. Et si ce chemin était trop escarpé pour son petit corps ?
Qu’attend-t-on d’elle exactement ? Elle s’imagine l’existence d’un être inquisiteur dont la seule fonction serait de juger de sa performance. Cette pensée l'anime, aussi intrigante soit-elle. Cet être sans-visage observe depuis le premier rang la scène où se jouera l’intégralité de son interprétation. Une représentation qui s’annonce des plus torrides. Du moins, c’est ce qu’elle espère.
Les draps sont froids et bien bordés. Étoffes immaculées mais pour bientôt froissées. Un fragment du tissu retient son attention qui s’égare dans les tortillements du textile. Comme à son habitude, elle réfléchit trop et se perd loin dans ses pensées. Elle pousse le raisonnement au-devant de l’expérience charnelle et immanente. Elle questionne, doute, recule, s’essouffle avant même de s’être essayée à la pratique. Et si le contact authentique avec le corps de l’autre la laissait de marbre ? Ou bien la répugnait, condamnant alors son renouvellement ?
Elle ferme les yeux pour mieux vider son esprit, se concentrant sur sa respiration qu’elle souhaite apaisante. Elle peine à réaliser cet exercice, l’air lui paraît comprimer ses poumons. Elle fronce les sourcils. Elle n’est même pas capable de respirer calmement, librement. Elle se sent la proie d’angoisses vertigineuses et fatales, de sentiments éblouissants.
Et soudain tout s’accélère. Respiration. Battements de cœur. Poils hérissés. Peau frémissante. Sens en alerte. Un corps nu est appuyé contre l’embrasure de la porte. L’espace d’un instant, elle écarquille les yeux devant cette apparition.Puis très vite, elle détourne le regard, redoutant qu’un échange plus long ne provoque le début des festivités. Mais cette retenue ne fait qu’accentuer l’excitation de l’autre être qui se jette sur elle, affamé.
Sa bouche s’ouvre sous l’effet de surprise mais aucun son n’en sort. La stupeur paralyse son corps qui est à la merci de l’autre dont elle sent la chaleur corporelle contre son épiderme. Ses sensations s’intensifient et elle perd progressivement ses repères quand l’autre glisse le long de ses cuisses, dans le pli de son aine, tout contre ses lèvres.
Dans un effort ultime, elle tourne la tête sur le côté, comme pour s’extraire et observer le spectacle de l’extérieur. L’être sans-visage est de nouveau là qui les épie. Un miroir d’elle-même qui lui renvoie l’image d’une femme apprivoisée par une autre dans une hallucination cornélienne, entre désir et rejet.
Texte publié dans le numéro 3 du fanzine DAZZLE, “Sexe & sexualité”.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #12
I wake up filled with that feeling of emptiness I stand up and it sticks hard to my body I roll-up myself on that sorrow I am painting my soul with this deep colour Dragging on mutism and fear I would do my best to unlock this mad train going to the cliffs Nevertheless the crowd wouldn't understand and keep on going wrong Meanwhile, you tares at mountains demanding it to free you from weightiness and slopping It is fancy to leave the world as it is but even more crazy to feed the sheep with grassy fields
©Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #11
Seule parmi les siens, Oda est fille décalée. À côté de la plaque et un peu déglinguée aussi. Revendiquant un changement d’axe et de comportement, brandissant le drapeau du vivre-ensemble et du partage, elle se retrouve pourtant incapable, parfois, de le pratiquer dans sa propre chaumière. Crispation, inquiétude, peur de fondre et de disparaître dans un dédain sans retour ou dans un oubli infini.
“Je t’observe et ma bouche frémit. Je regarde ton visage et je pense qu’il fera bientôt nuit. Nuit sur notre fougue, nuit sur nos projets de vie avant même que leur aube n’éclose. Tu pourrais me rétorquer que je suis en train de noyer la progéniture avant de l’avoir enfantée, certes. Néanmoins, l’aurore pointerait sa douce lumière à travers nos idées foisonnantes que je te maintiendrais que son éclat ne suffirait pas à embraser la voûte bleue de nos têtes car c’est une aurore née close. Et puis, je te crierai que j’ai peur de la nuit. Que cette nuit, si elle arrivait, je la vivrais comme une petite mort de moi-même. Un anéantissement. Alors tu répliquerais que je me suis emmurée, anesthésiée par mon inconscience affolée. Et je te l’accorderais car je sens bien que quelque chose ne va pas.”
Oda se voit debout, prête à prendre la route et avide d’aventures mais rien ne bouge. Elle ne peut pas, elle est incapable d’avancer. Elle baisse alors la tête vers le sol et se rend compte avec stupeur que ses deux pieds sont plongés dans du béton fraîchement coulé.
Stagnation suprême.
Elle n’est encore jamais partie. Elle est restée à quai, elle a raté le bateau de ses rêves. Elle a pris peur face à la liberté qu’offrait la vie. Elle a refusé de grandir pour retarder l’arrivée de sa nuit. Celle dont il a embué les journées ensoleillées de son enfance. Celle qui assombrit tous ses discours, comme une farine noire dans laquelle il roulerait ses mots avant de les passer au four de sa colère et de ses frustrations, de ses peurs et puis, au fond, de sa détresse infinie.
Ce père qui lui a transmis son nihilisme et l’a couverte de méfiance, la faisant glisser dans le puits sans fond de l’incohérence, d’un côté bercée par ses paroles mortifères et de l’autre par la pulsion de vie de sa mère. Déchirée elle est. Elle vogue dans le néant du désamour, de l’égo blessé qui s’isole, s’assèche et se meurt.
Et puis un jour survient la faille.
Au début, c’est comme une fêlure qui laisse passer l’air dans l’inébranlable cadre paternel, mettant à nue son union défaillante. Puis, à force de grignoter l’espace, la déchirure s’est tellement étendue qu’elle finit par briser le peu de dignité et d’amour-propre qui reste de leur existence partagée. Tel un grain de sable niché dans le créneau d’un engrenage, le dysfonctionnement était devenu un mode de vie inconsciemment toléré par tous. Il s’est aujourd’hui transformé en chaos faisant voler son système en mille fragments.
Lorsque Oda apprend la nouvelle, elle est consternée. À la fois secouée et prévenue car la faille était latente depuis un moment. Il ne lui manquait qu’un réveil tectonique pour qu’elle se mette en mouvement et révèle l’état de cette relation.
Pour Oda, c’est l’illumination. Un rayonnement traversant les ténèbres pour déployer sa clarté dans son ciel qui, lentement, se défait de la nuit. C’est là qu’elle aperçoit les nœuds enfouis. Alors, elle accueille cette fracture comme un don et l’histoire connaît un retournement inattendu car c’est une clé de lecture toute neuve qu’on vient de lui offrir. L’apaisement l’envahit et lui fait l’effet d’une vague déferlante avalant sur son passage le sable de ses constructions enfantines. Son champ s’en trouve libéré, s’offrant simplement à l’impensable, l’imprévu, l’imparfait. Il est modulable au gré des connexions qu’enclenche son cerveau. Et elle comprend un tas de situations longtemps restées inexpliquées. Ces poids douloureux qui ne la quittaient pas, trop pesant pour être digérés. Elle avait l’habitude de se trouver tout auprès d’eux, si proche qu’elle ne réalisait pas combien ils lui étaient nuisibles et, en même temps, à quel point leur présence la rassurait. Ils formaient un ensemble de repères assemblés un par un par ses soins au fil des ans. Des accords passés inconsciemment avec elle-même pour se structurer et se sécuriser.
Après s’être usée des heures à tenter de recoller les morceaux de son être disloqué, Oda décide de s’y prendre autrement pour se construire. La première étape sera d’assumer la responsabilité de sa vie et de rompre le pacte autrefois scellé avec l’enfant, puis l’adolescente qu’elle fut. Oda est la seule à pouvoir s’extirper du marasme psychique et elle espère que les siens trouveront aussi leur paix. C’est une aventure qu’ils mènent seuls mais elle veut qu’ils sachent qu’elle est là pour les accompagner ; les écouter quand ils s’inquiètent, leur ouvrir ses bras lorsqu’ils vacillent, leur donner goût à l’aventure humaine lorsque celle-ci leur paraît insipide, les inviter à fermer leurs yeux et à éveiller leur corps, à humer l’air qui pénètre leurs narines et nourrit leurs cellules, les contempler enfin, tels qu’ils sont : vivants, palpitants et pleinement conscients d’eux-mêmes.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #10
Hier, c’était mon anniversaire. Nous sommes allés boire un verre. La nuit était glaciale et les boissons se sont multipliées augmentant notre chaleur interne et déliant nos langues. C’est en rentrant que nous avons vu son halo bleuté irradier la nuit gelée. Et nous avons su.
Assis dans le fauteuil en position semi-couchée, le père répond docilement aux questions de l’ambulancier qui lui demande de lui épeler son nom de famille. - Est-ce qu’il a mangé ce soir ? Oui, mais il a tout rendu. Ah non, sauf le dafalgan qu’il a pris ensuite pour soulager ses maux de ventre. - Et à midi, a-t-il avalé quelque chose ? Oui, un avocat qu’il a gardé. À présent, peut-il évaluer sur une échelle de 1 à 10 l’intensité de sa douleur ? 10. Entendu. L’ambulancier passe un coup de téléphone et répète les informations qu’il vient de recueillir. Pendant ce temps, mon ami s’est approché de la conductrice pour glaner des renseignements sur la situation et l’état de santé de son père. Il revient se mettre à côté de moi au moment où l’ambulancier raccroche son téléphone et attrape la poignée de la porte latérale. Tout en la faisant coulisser, il nous jette son premier regard de la soirée et nous annonce qu’ils y vont.
La porte claque. Le moteur démarre et le véhicule s’éloigne de l’allée conduisant à la maison, nous laissant hébétés, surpris et inquiets. Il est minuit. On fait notre vaisselle. Je lance une lessive. Une demi-heure plus tard, j’écoute et lis sur mon mobile les derniers messages de célébration reçus. Mon ami est parti rejoindre son petit frère à l’hôpital.
En me glissant sous les couvertures, je savoure la chaleur de mon propre corps qui m’enveloppe d’une douceur morphine. J’ai prévenu mon ami qu’il pouvait me joindre à tout moment s’il le voulait, que je laissais mon portable allumé. J’essaie de lire mais, rapidement, la fatigue me rattrape et ma dernière pensée avant de sombrer est : « il faudrait penser à nourrir les chiens ».
Is the road end into a door ?
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #9
Tu ne vois pas ma détresse, tu ne comprends que la honte que mes cris te font subir. Je me gratte la peau. Je cherche à enlever toute la couche de contraintes et de peurs qui s’y est accumulée d’années en années jusqu’à former une carapace. Je mords dans cette enveloppe rêche et dure en quête de la tendresse et de la douceur qui attendent de l’autre côté. Je m’obstine malgré la douleur. Le contact des dents sur la peau fait grimacer mon visage en colère. Car c’est bien de colère dont il s’agit, une colère enfouie, refoulée, envoyée loin aux tréfonds de l’être. Oui mais ses expressions, elles, sont bien proches, bien plus qu’on ne le pense et elles finissent toujours par nous rattraper et nous surprendre.
Pourtant hier encore nous dérivions le long de notre extase sportive. Nous déroulions le fil du bonheur calme qui suit l’explosion des sensations physiques. La fluidité de nos mouvements s’accordait à la légèreté de nos paroles. Libres, rieurs et complices, nous voguions dans notre baie de tranquillité.
Tout en me remémorant ces moments, je me saisis de mon appareil et commence alors à scruter l’horizon. Un ballet d’écureuils sautillants entre les branches d’un noyer me sort de ma plongée visuelle. Leurs bavardages ressemblent au grincement des pieds d’une chaise en plastique sur laquelle on se balance. Ils donnent du corps aux sons environnants : les pépiements de moineaux, la chute des feuilles orangées, les aboiements de chiens, le craquement des branches, les froissements d’ailes des criquets. Abrégeant soudain ma contemplation, les rongeurs grimpeurs bondissent tous azimuts au sol pour détaler, hors de ma vue, dans les sous-bois. Et alors, je sens ta présence derrière moi qui m’annonce le temps des explications.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #7
Aujourd’hui j’arrête tout. Je commence.
Ressentir une profonde lassitude face à l’espèce humaine [et donc face à soi]. Se confronter à la vanité de ses utopies et de ses idéaux. Quelles ré-actions me reste-t-il à déployer face à ces pensées ? Est-ce que Rien n’a de sens ? Si Rien n’est censé alors tout provient de Néant - Néant Du Sens. Cent sens pour une vie, sans sens pour toutes les vies, végétales, minérales, humaines, énergétiques, transcendantales, animales... Sang sens si nous poursuivons dans cette voie sans issue. Un passe-muraille ? Alors toutes frontières seraient repoussées. Nous voguerions sur un radeau précaire qui tanguerait sur les caprices d’un océan de chimères et d’abstractions. Nos exigences et intransigeances de mortels pourraient bien nous conduire jusqu’aux pieds de cette embarcation instable.
© Mathilde Redaud
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The moment you put something into the world it becomes part of the world. If you accept it as a viewer, even if you don’t know anything about it, you still see it. It does not disappear, it will always be there. This basic guarantee allows me to be very relaxed. There are things out there that are meant to be thought about, looked at, listened to. That is the only condition we have to fulfil. Think, look, listen, walk around it. That’s how art exists in this world
Gintaras Didžiapetris It’s the ideas that remain Krišs Salmanis, Artist Conversation with artist Gintaras Didžiapetris
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Parole & photographie - #6
Everybody has a secret window through the one he can escape.
Boundary between two spaces.
Looking from the inside to the world outside means we’re discovering an other place. When we’re staring at the window from apart, we catch a little piece of an other reality. But, what we have in front of our eyes is always a fragment of something between revelation and hiding.
Window as the metaphor of the eye. It will shows you some vision of the world. Painting is an "opening window" to creation (Alberti).
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #5
Partir précipitamment pour ne pas revenir. Tout abandonner derrière soi. Fermer la porte sur un pan entier de sa vie. Ressentir le lourd et encombrant poids de la culpabilité qui s'installe mais aussi celui d'une franche amertume. Avoir reposé ses espoirs et ses aspirations au creux d'un lieu et d'un projet. L'avoir porté jusqu'au bout de ses capacités. Avoir vécu pour le voir se concrétiser, éclore et s'épanouir. Être reconnu et considéré comme un créateur, un faiseur de joie, un artisan. Pour finalement prendre conscience que ce n'est pas assez ; l'homme jamais ne parvient à satisfaire ses désirs. Quête sempiternellement vaine. Éternel assouvissement de l'égo.
Mais ceci n’est qu’une pâle tirade de mots. Des morceaux errants de-ci et de-là, issus du grand et noble dessein que constitue le langage.
Seules demeurent les traces. Les marques, témoins de ce qui a été. Un fragment de cette vie-là.
© Mathilde Redaud
#fragment#noirceur#ancien#passé composé#photographie#nostalgie#essais#alambiqué#masturbation#intellectuelle#creuse
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Parole & photographie - #4
Pâle septembre. Le temps a figé sa course. J’erre au hasard des cailloux qui parsèment la place et crissent sous mes pas pesant. Comment en suis-je arrivée là? Pourquoi l'histoire a-t-elle pris cette tournure? Les acteurs traversant une même situation pour laquelle ils ne partagent pas d'objet commun finissent toujours par se livrer bataille. La véritable intention réside dans les modalités de la confrontation. Mal m'en a pris de me voiler la face à ce sujet.
À présent tout semble calme, au repos et désert. Même les multiples mouvements qui fourmillent dans mon champ de vision ne peuvent me sauver de ma torpeur post-traumatique.
Je subis ma cavalcade hors du temps avec résignation. Ma seule force réside dans le pouvoir de l'œil mécanique qui découpe les fragments de l'histoire pour les restituer sous la forme qui devient mienne. C'est la construction de mon univers.
© Mathilde Redaud
#Concorde#paris#Photographie#noir et blanc#perspective#mobile photography#pentax#paroles#récit#histoire#feuillage#océan#solitude#photography
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Parole & photographie - #3
La sombra Nadie habla. Nadie sabe. Es más facil así.
¿ Que creen ?
Quiero huirme lejos de este asco salvaje. Les parece injusto y peligroso. Piensan : "hay que seguir viviendo de acuerdo con este fracaso." Cómo se equivocan !
Solíamos estar vivantes, llenos de ilusiones. Ahora no podemos cambiar las cosas sino que sufrirlas. Sólo somos fantasmas.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #2
Une ambiance particulière. Un lieu isolé et laissé à l'abandon. La rouille aura pris possession de la ferronnerie environnante. Des traces d'un temps révolu. Un souvenir, une amertume. Qu'est-il advenu du règne fastueux ? La gloire n'a qu'un temps. Éphémère, elle virevolte et se pavane devant les élus mais recule et se protège des maudits. Recherche d'éléments de détail et mise en relief de matière. Le bois et la ferronnerie forment un assemblage séduisant et esthétique.
© Mathilde Redaud
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Parole & photographie - #1
Oh ! Sempiternelle volonté de contrôler le monde, laisse-moi en paix !
J'aspire au flou qui vous gagne et vous plonge dans un repos spirituel où la pensée n'est plus et l'égo disparu.
J'ose espérer que l'opacité se glissera tout contre moi pour mieux m'envahir. Elle qui seule a le pouvoir de me guérir. Mais la peur ne naît-elle pas de l'espoir dont on redouterait la vanité? Exclure l'espoir de sa vie, n'est-ce-pas supprimer toute crainte?
Oh voilà que la noirceur me reprend à nouveau ! Diable ! © Mathilde Redaud
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Audio
À la recherche d'un commencement, d'une raison pour m'exprimer, je me rends compte de l'absurdité de cette idée. L'expression est sauvage, fugace et impulsive. Spontanée et libre, elle ne répond à aucune loi.
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