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A Jamal
Nous marchons fièrement vers l’antre du démon
Où la civilité se perd quand vient le soir
Vers le repaire impie qui voit l’homme déchoir
Avili, débauché, quand règne la boisson.
Je mène d’un pas sûr la solide légion
Qui avance sans peur accomplir son devoir
Le cœur plein de bravoure et l’âme emplie d’espoir
Il nous faudra passer face au maudit champion
Car il est bien présent, comme le grand Cerbère
Gardant stoïquement la porte des enfers
Il observe nos pas de son regard sans vie!
Laissant mes camarades je m’avance seul
Quand je l’entends lancer, dans la cacophonie
Sans que je n’ai dit mot un violent « Toi ta gueule ! »
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Éphémère Idylle
Encore un pas en avant
Sur ce rythme obsédant
Qui nous pousse à danser
Et je t’emmène valser
En suivant les trois temps
D’un pas vif, entêtant.
Par la foule poussés
Nous nous laissons bercer
À chaque mouvement
Du tango enivrant
Et on oublie la ronde
On s’isole du monde
Et nos regards plongeants
L’un dans l’autre innocents
Anime le désir
Qu’on ne peut retenir
D’un contact hésitant
Où nos lèvres un moment
Vont devoir s’effleurer
Et nous faire vibrer.
Et ce geste inconscient
Futile, insignifiant
Ce baisé inavouable
Qui semble inévitable
Étrangement inquiétant
Fortement envoûtant
Me semble s’évanouir
Dans un dernier sourire
Lancé timidement
Avant que d’un pas lent
Tu sortes du wagon
Me laissant comme un con
Seul, perdu, chancelant
Jusqu’à l’arrêt suivant.
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