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L'homme qui danse -
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Le blog de M. Cheveux #LaSardine.#LaPlateforme.co
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l-hqd-blog · 8 years ago
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Revenu universel et souveraineté : le grand non dit.
Le revenu universel ne doit pas être une ode à une société post travail, qui romprait unilatéralement avec la croissance pour entrer dans un partage à visée écologiste des ressources, sous peine de préférer la mystique autogestionnaire produisant du désir à la transformation sociale acquise par la souveraineté populaire.
Le RU est également une impasse pratique lorsqu’il nécessite pour sa mise en œuvre une socialisation très élevée des ressources du travail et du patrimoine du pays. Non pas que ces trajectoires de socialisation de la plus-value ne doivent pas être pensées dans une économie ouverte, mais tout simplement qu’elles ne sauraient advenir sans être discutées telle quelles au grand jour, et non comme simple moyen pour faire advenir une nouvelle politique publique, sorte de « tuayauterie fiscale ». Que l’on songe à l’impact en termes d’austérité des non-dits de la réforme fiscale de François Hollande, ou du sombre épisode de l’écotaxe poids lourds, pour se convaincre qu’il y a un pas important entre la théorie et la pratique en la matière, et que les promoteurs sont rarement là lorsqu’il s’agit de mettre en oeuvre. Il est assez compliqué de transférer annuellement 50 milliards de prélèvements dans une économie sans heurts, et sans impact sur l’activité des gens, la multitude des rustines fiscales de ce quinquennat doit nous convaincre (le plus fameux exemple étant en la matière le fonds cheval pour l’impact de la TVA sur la filière équine). Que l’on apprenne en ce sens de l’expérience contrastée l’écologie politique qui rassemble lorsqu’elle est porteuse de solutions au quotidien et sur les territoires et divise lorsqu’elle entre dans la prescription morale des modes de vie ; basculement imperceptible mais rapidement ressenti. Aucune politique publique ne peut aujourd’hui jouer le jeu de l’ambiguïté quant à son potentiel de transformation (« tout changer »), au risque de l’épreuve des faits.
Le revenu universel doit donc très modestement être envisagé comme un mode de partage des gains de productivité lié à l’innovation et à la transformation technologique, qui est complémentaire des modes existants. C’est un outil de régulation des transitions, pas la survenue immédiate d’une nouvelle société plus heureuse. La CSG, le RMI, le RSA, la CMU autant d’avancées concrètes importantes qui n’ont pas inversé la courbe du pessimisme des Français, ni de la prise d’anxiolytique. Restons donc modestes.
Pour atteindre cet objectif de régulation des transitions, cela nécessite de préserver autant que possible le caractère universel du RU, en évitant la création de classe d’allocataires supplémentaire fondée sur des critères, et de l’insérer dans un mouvement visant à diminuer les conditionnalités et les destinations d’usage aux aides existantes. C’est ainsi que le RU devient une protection sociale qui met en capacité, car il devient le meilleur outil de créativité, d’innovation marchande et non marchande, comme l’a été l’intermittence dans l’économie de la culture. Son niveau devra donc être nécessairement plus faible qu’annoncé actuellement et sa mise en œuvre devra apporter un soin particulier sur la création ou la mutation des institutions sociales nécessaires à son installation dans la durée. Il ne peut par ailleurs pas être financé en introduisant une limite aux gains de productivité réalisé, comme le laisse craindre la taxe robots, sous peine d’éroder l’assiette qui le finance et de donner l’impression, comme la taxe carbone en son temps, de mener deux visées incompatibles à la fois : combler les finances publiques et donner un signal négatif d’investissement. Il faut également insérer son introduction dans une politique active de revenu autour des outils existants comme le SMIC, et autour d’une politique des temps de la vie autour d’une meilleure effectivité, et souplesse au profit des salariés, de l’outil RTT.
Enfin, si le RU est un outil de régulation des transitions, il est avant tout l’élément social de la reconquête de la souveraineté populaire. Reconquête face au marché du travail, face à la pression de l’Etat social. Mais, de fait, il n’est que l’élément social. Cet élément social doit être complété d'un élément économique, d'un élément institutionnel, et d'un rapport à la production, à la création et aux marges au sein de l'économie de marché.
 Sans bascule institutionnelle vers un régime primo ministériel, sans stratégie claire de régulation de la construction européenne nécessitant un rapport de force (qui ne soit pas juste l’Europe sociale et démocratique), sans compréhension du lien ténu entre la production / le faire / la capacité industrielle, et le surgissement d’une société ayant repris pied sur les territoires, financant des services publics forts, et ayant fait sa transition locavore et écologiste, alors le RU ne servira à rien. Ou pire encore il deviendra assez vite l’outil de la construction du désir capitaliste. Que l’on se souvienne pour s’en convaincre du chemin parcouru par les promoteurs de la société 68, ou encore les maoïstes, entre critique aigue du système et construction puissante du mécanisme de désir néolibéral et soutien actif à la mondialisation des années 2000. Sans souveraineté populaire, la mise en capacité du RU ne sera rien hormis un enième surgissement deleuzien du désir laissant bien seuls ceux qui voulaient vraiment le mettre en œuvre.
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l-hqd-blog · 9 years ago
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Arrêtez la guerre au “Pays”... !
Nous ne sommes jamais rentrés dans le 21ème siècle, voilà bien notre drame. Nous pourrions disséquer longtemps les causes de ce retard à entrer dans le siècle, mais disons seulement que le malaise occidental naissant n’y fut pas totalement étranger. C’était la fin de la « fin du monde », cette nouvelle ère de la mondialisation heureuse né sous Thatcher, et quelque part nous le savions déjà. En 2007, contresens douloureux, nous avons élu un petit Reagan (dans le programme s’entend), qui s’est essentiellement révélé proche des affaires intéressant la justice et singulièrement opportuniste et manipulateur, à contretemps, puisque que l’année suivante se déclencha une crise financière d’ampleur inédite liée aux explosions des inégalités et aux dérives du monde financier. Il a fait ce qu’il a pu, à contre-emploi essentiellement, tant son discours initial était inadapté à la réalité du moment.
[L’enchainement est connu : explosion des inégalités, endettement excessif par taux bas pour compenser la fin du rêve américain, absence de politique prudentielle et éparpillement non contrôlé du risque, défaut systémique, apurement des pertes du système bancaire par collectivisation des coûts, explosion des dettes publiques, crise des dettes publiques, politique d’austérité en Europe, de QE massif aux Etats Unis…]
Nous y sommes encore. En 2012, en plein soubresaut de la crise des dettes publiques, nous avons élu un petit Fabius (et oui !), une sorte de monétariste français contrarié de fausse modernité et d’un vrai conservatisme. Il a fait l’inverse de Sarkozy, élu sur un programme anti-crise il a accéléré la déprise sociale, en entrant de plein pied et sans coup férir dans un programme déflationniste. L’économie mais aussi le corps social est entré en déflation.Je pense que l’on devra à son quinquennat le passage de l’austérité économique à l’austérité politique, autrement dit le passage de la fureur économique à la fureur politique.
Le front national n’est dans cette histoire –pour reprendre une expression de mon ami Clément – que le substrat du « torrent de boue » qui nous submerge, tout ce qui a été charrié par tous ceux qui se sont moqués de la France. Vissés sur leurs sièges sur les plateaux télé ils n’ont pas voulu voir que le pays, et dans quel état il est, est tout ce qu’il reste de préoccupations à ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose, qui sont loin mais ne s’y résignent pas, qui se sentent concernés même s’ils ne sont pas d’accord entre eux. Que loin de rentrer chez eux à compter leurs bas de laine ou organiser la défense de leurs terrains à coups de fusils, les Français quand ils voient que l’on ne prend pas soin du pays, au sens désordonné où ils l’entendent et de manières multiples, ils sortent de chez eux pour reprendre le contrôle de ce qu’ils estiment parfois irrationnellement leur bien. Ils parlent, ils discutent, ils réagissent. Ils ne se taisent pas ni ne baissent la tête. Ils ne se résignent pas au culte de l’individu. Ils vont de l’avant en se disant qu’il va bien falloir que ca change. Et que si ca ne change pas tout seul, il va falloir filer un coup de main.
Cet état d’esprit n’est pas totalement compatible avec l’automatisme des règles qui s’imposent par les normes supérieures à la France. Ce n’est pas très compatible avec la technocratie, ou le progrès positiviste. Pas non plus avec le culte de la réussite individuelle. Probablement pas du tout avec l’excessif communautaire. Mais bon c’est le pays.
Ce tumulte produit par les évènements finit parfois par opposer très violemment des conceptions différentes de la France : instant révolutionnaire, instant réactionnaire, instant de soulèvement populaire, instant de résistance, instant de culte de la nation et de l’état d’urgence, instant de sectarisme religieux. Ces instants déchirent la France en de multiples sécessions, traversant des familles, des esprits, divisant des villages pour de multiples décennies.
Que tous ceux qui théorisent la guerre, l’exclusion de l’arc républicain d’un tiers des électeurs, toute forme d’intégrisme ou de différentialisme, s’en souviennent. On ne démarre pas impunément ces « instants » dans un pays comme la France. Pas même qu’on ne laisse pourrir la situation. Ou qu’on l’utilise stratégiquement. Car telle une plaine bien sèche, elle s’embrase bien vite. Aujourd’hui plus que jamais il faut mettre des ponts entre tous ces groupes, sans leur faire dire autre chose, aucune projection, que ce qu’ils ont exprimé démocratiquement, et sans renier la plus que nécessaire conversation nationale que nous devons avoir entre nous. Sans exclure. Sans guerre.
S’il est un des derniers idéaux socialistes auxquels je ne souhaiterai jamais devoir renoncer c’est celui de la dignité, qui doit réunir tous les Français, quelque soit leur condition, pour s’écouter et se parler simplement. Et décider collectivement de l’avenir du pays, dans le respect de principe et de valeurs communes. Seulement si ces valeurs séparent irrémédiablement le pays alors peut-on convoquer la résistance, l’exclusion, la désapprobation.
Aujourd’hui je conserve une tendresse pour le nom de ces villes que l’on égrène comme cœur du vote front national ; probablement pour leurs électeurs. Cette tendresse est dignité et respect. Je veux discuter, je veux convaincre, je veux réunir.
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l-hqd-blog · 9 years ago
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Où est cette belle idée de l’autre ? - réflexions sur les régionales avant le 1er tour.
Ca y est la répartition en quatre parts égales de la vie politique de notre pays est désormais effective : les absents, ceux qui votent en sachant que leur vote ne sert à rien en se bouchant le nez, les votants pour « les partis de gouvernement dans la sécurité de l’ordre établi et pour moins d’impôts et d’assistés», les votants Front National. Pas de quoi se réjouir, tant l’ambiance est putride. Comment pouvait-il en être autrement ? On n’aimerait que les lectures des années d’entre-deux guerres ne nous reviennent pas si souvent dans la tête. Mais comment ne pas y penser ? La démocratie déliquescente, le monde des affaires sûr de sa force et de son fait, les idéologies millénaristes qui pullulent, l’ethnicisme, le sécuritaire. A mesure que le Front National dépasse la barre des 30% c’est toute une France de frustration, de ressentiment, de rancœur, de revanche d’une partie de la population qui s’élève. C’est la France qui va se redresser en s’appuyant sur ses racines face aux dérives mondialistes et cosmopolites. A mesure que le libéralisme est devenu la norme économique unique du monde occidental, de l’Union Européenne et de la France, c’est tout un discours individualiste, mettant la réussite par l’argent et la reconnaissance sociale au-dessus de tout qui s’impose, quoiqu’il en co��te en cohésion. C’est le corps social et les institutions qui doivent désormais suivre la machine insatiable du progrès amené par la plus-value et l’effort des « gens intelligents ». A mesure que les différences ont fait intrusion dans les lois de la République, tantôt revendicatrices, tantôt excluantes, que l’islamisme radical nous a frappé deux fois, que l’Etat d’urgence est devenue la loi, l’identité française s’est crispée. Dans des belles saloperies de faux semblants théoriciens : islamophobie, fin des frontières, néoconservatisme, postcolonialisme… j’en passe et des meilleurs. A mesure que la crise de 2008 est devenue l’exemple de nos maux pour tous les commentateurs– la crise comme révélateur de notre système en bout de course – les autres ramassent les miettes en attendant l’inéluctable moulinette. « C’est pour votre bien ! ». Nous avons pénétré dans une décennie pourrie. La France est bien clivée, les fauves sont lâchés. A bas la pensée complexe il faut être successivement (ou tout à la fois) : barbare économiquement, pour l’adaptation de choc à la mondialisation, pour la préférence nationale identitaire, pour la fin de tout émission de CO2, la reconnaissance de toutes les différences, mais une très forte sécurité, une certitude totale sur les valeurs, pour la fin de l’Etat-nation, pour le retour du mérite et de l’effort, la fin des castes auxquelles on n’appartient pas, pour les impôts mondiaux sur les inégalités. Et surtout : à bas les plus faibles (pour tous les camps d’ailleurs) ! N’en jetez plus, on ne se parle déjà plus. Les faibles et les affectifs n’en peuvent plus de ces concours de la société civile à la classe politique, des experts aux peoples, des entrepreneurs aux financiers sur la couleur de la prochaine moulinette qui doit nous mouliner. Tous ceux qui ont les moyens de pousser leur pion sur le jeu de go des médias. Ca y est le surmoi a sauté, des décennies de marteaux enfoncés sur les mêmes clous, des mêmes bien pensances et des mêmes défis à la bien-pensance. Plus personne ne se parle. La France est divisée par le mépris et la revanche. A bas les riches ! A bas les fonctionnaires ! A bas les étrangers ! A bas les assistés ! A bas les écolos ! A bas les syndicalistes ! A bas les pollueurs !  A bas les inadaptés ! A bas l’Etat ! A bas les frontières ! A bas les rigidités ! A bas les gens pas comme moi ! Et puis, ailleurs c’est mieux ! Et puis quoi ? Vous avez honte d’être Français, d’être dans ce pays de bouseux, de métèques, de bobos, de créateurs, d’oisifs ? Vous vous en sortiriez mieux tout seul qu’avec tous ces trucs qui nous pourrissent la vie pour rien ? Une société isolée, un corps social atomisé, et chacun qui veut se construire son radeau pour être du côté des winners, pas du celui des loosers. De celui qui baise, pas de celui qui se fait baiser. De celui qui innove, pas de celui qui se fait uberisé etc etc Et puis ceux qui sont tristes dans leurs coins en voyant ce qu’on fait de leur beau pays, qu’ils ne s’occupent de rien, on s’occupe de tout pour eux.
Où est cette belle idée de l’autre ? Où est le respect du pays ? Où est le respect des idées de chacun ? Où sont les compromis ? Où est l’intérêt général ?
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l-hqd-blog · 9 years ago
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A nos amis tombés, #fluctuatnecmergitur
Paris, 14 novembre,
A nos amis tombés.
Nouveau venu, le Petit Cambodge, Tu nous avais gentiment gentrifiés dans des queues infinies pour tes Bo-bun, Le Carillon, enfin sorti de sa vie de vieux garcon, Pilier de bar indéfectible du quartier nous regardait en rigolant. Ca crie, ca gueule, ca hurle, ca boit, ca fête, La rue Bichat, cœur du canal.
Paris, la rouge n’est pas bien loin. Paris crapule, souvent dans le coin. Le Paris noctambule qui déambule, Le Paris intello qui se paie de mots. La République saigne toujours à gauche, Toujours dans les quartiers entremêlés, Les plus forts, les plus beaux, les plus denses.
Est Parisien, humeur de chien, On va continuer à récurer tes pavés, De nos poches trouées. Foi de Nini-Peau-de-Chien, Est Parisien tiendra bien.
A nos amis tombés, Vos rires résonneront toujours Parmi nous. Si la Commune doit à nouveau charger ses canons, Pour vous, nous le ferons.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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De l'austérité économique à l'austérité politique.
De 2011 à 2014, la France a connu une cure d’austérité économique importante symbolisée principalement par une hausse des prélèvements obligatoires, sous toute leur forme, et un peu par une évolution des structures de dépense. Le ressenti a été largement augmenté par un transfert massif des ménages vers les entreprises dans un même temps, au nom de la compétitivité, qui a stoppé le moteur de la consommation, puis engagé la France a flirté avec la déflation.
Ce contexte macroéconomique était européen, de telle sorte que notre « sérieux » intérieur a été multiplié par les contractions et déflation compétitive des économies voisines. Engagées dans une course au désendettement et à la déflation salariale, l’Europe s’est engagée gaiement vers le trou en 2014, sans que personne n’y trouve franchement à redire.
Mario Draghi a assuré le service minimum pour la zone Euro en jouant de la symétrie de son mandat pour lancer un Quantitative Easing massif. La conséquence principale du QE est de faire chuter l’euro permettant une augmentation de compétitivité extérieure sans déflation compétitive intérieur. LE statu quo est donc ainsi préservé : les déséquilibres intérieurs à l’eurozone et les forces très divergentes en son sein demeurent, l’obsession de la dette demeure mais leurs impacts sur l’économie réelle sont amortis par le QE.
La commission Juncker a bien compris l’intérêt qu’elle pouvait tirer de la situation. Elle a habilement présenté un plan de relance Juncker (peu différent de ce que Barroso aurait fait dans pareille situation avec accords des chefs d’Etat) pour distiller l’idée d’une relance sans cordon délié. Ils surfent gentiment sur les effets « ouatés » du QE pour y présenter une évolution de politique économique européenne inexistante. Sauf que le QE diminue le niveau absolu des écarts entre les économies, non leurs existences… Le grand déséquilibre européen se poursuit, sans contrôle démocratique de l’Euro et avec pour seul garant de cohésion le banquier central non élu et à mandat très fixe, puisque régulièrement soumis à la CJUE, Mario Draghi. La politique macroéconomique européenne est régie par les traités ratifiés (dont le très rigide TSCG), la BCE et la mise en œuvre de l’ensemble par la Cour de Justice de l’Union Européenne. C’est une situation quasi similaire aux Etats Unis sur les questions sociétales ou la Cour Suprême est toute puissante (c’est une institution type du fédéralisme). Sauf qu’en Europe ce n’est pas l’équilibre entre le droit à la différence et la convergence en matière de modèle de société ou social qui est jugé par la CJUE, mais l’application de règles économiques strictes. On peut penser que le modèle buraucratique s’applique beaucoup moins facilement à l’économie qu’aux questions de société.
Entre la fin 2014 et 2015, la France comme les autres pays européens soumis à forte tension, ont diminué leurs politiques d’austérité. Ensemble. Ce qui, combiné au QE, donne un mix de politique économique « légèrement » plus favorable. Ils l’ont fait simultanément confrontés à l’échec de leurs politiques récessives respectives et surtout face aux conséquences politiques de celles-ci. Rajoy, confronté à Podemos, Renzi confronté à une économie stagnante lui de la réforme, Hollande confronté à une scission de son parti, les pays scandinaves confrontés aux partis « patriotes » etc. Ils ne l’ont pas fait cependant de manière à diminuer les asymétries constatées de la zone euro, et l’échec patent de l’eurozone.
Ils ont imperceptiblement rouvert les cordons de la bourse et imaginé la doctrine de l’austérité politique. La démarche est la même dans tous les pays :
1.       Condamner violemment la demande anti-austéritaire comme dispendieuse, irresponsable, non réformatrice, et très conservatrice. Imposer le primat politique de la logique d’austérité.
2.       Replâtrer les catégories sociales d’élection à coup de plans d’urgence peu efficaces et très dispendieux afin de reprendre du souffle politiquement.
3.       Constater les effets économiques de moins d’austérité et les mettre au crédit de la réussite de l’assainissement.
  Que feraient les anti-austéritaire très dispendieux, et que l’on critique comme archaique ?
  1.       Un cadrage macroéconomique équivalent à 2015 et assumé politiquement. La fin de l’austérité comme cadre de domination politique. Une évolution dans les catégories gagnantes et perdantes des choix de régulation et politique ;
2.       Le choix démocratique des réformes et régulations à effectuer. Le choix des dépenses les plus efficaces en lieu et place d’un replatrage politique couteux et inefficace qui consiste à creuser des trous rebouchés (plan de relance du logement, plan d’urgence agricole, crédit d’impot transition énergétique tous bourrés d’aubaine, recalibrage budgétaire massif d’une LPM inapplicable). C’est-à-dire moins de politique du rabot partout, pour lâcher ensuite des liasses de billet mal calibrées et surtout de manière discrétionnaire sans vision de structure.
3.       Assumer au niveau européen la nécessité d’accommoder l’euro à des structures économiques différentes de l’Allemagne et à une démographie importante.
  Quel sera le bilan de cette austérité politique pour la gauche?
1.       Discréditer l’analyse macroéconomique connue de tous, et qui en réalité est utilisé pour éviter la dégradation excessive de la situation française. Ce qui sera très couteux lorsque confronté au programme Thatcherien de la droite en 2017.
2.       Faire de la règle « fort avec les faibles, faibles avec les forts » la devise du gouvernement français quelques soient les alternances politiques entre partis de gouvernement. Juste une légère variante dans la composition des deux groupes.  
3.       Imposer l’idée qu’il n’y a pas de différence entre gauche et droite ce qui invariablement amène à préférer l’original à la copie et pas d’alternative à cette absence de différence. La montée de la désaffection, de la contestation et du rejet sont inévitables. Qui eux-mêmes accentueront la faiblesse accrue du politique etc. etc.
  La crise grecque est la conséquence de tous ces choix hypocrites qui portent le nom de l’ « austérité politique ».
 L’Eurozone a laissé couler son projet économique pendant 4 ans par des mesures pro-cycliques et accentuant les divergences économiques au nom de l’idéologie: l’austérité économique fondée sur la morale assimilant l’emprunt au pêché.
 Confronté à cet échec, mais sans vouloir admettre leurs faillites, et afin explicitement de garder le pouvoir, les élites européennes ont alors inventé une doctrine, l’ « austérité politique », qui a tout du sauve-qui-peut. Discréditer toute opposition économique ou contestation sociale structurée, déverser des tonnes de liquidité à destination des banques afin de masquer l’explosion réelle de la zone euro, et mener une politique clientéliste de prébandage budgétaire mal calibréea, en urgence fin de faire du replâtrage politique auprès des catégories souhaitées.
Les conséquences espérées de cette doctrine : se maintenir au pouvoir, utiliser l’austérité politique comme baguette à des réformes favorisant ceux qui sont en haut de la pyramide et comme utilisation discrétionnaire et mal calibrés des fonds publics, tenter de faire illusion sur l’état réel de l’eurozone. Et in fine, forcer une convergence politique européenne.
Les conséquences réelles de cette doctrine seront :
-           une augmentation de la dette conséquence d’une austérité économique aveugle trop forte, puis d’une austérité politique très dispendieuse avec de mauvaises dépenses publiques qui n’amélioreront pas le déficit (clientèlisme et prébande);
-          une augmentation généralisée de l’inactivité cachée soit par une démographie favorable, soit par une baisse de la productivité liée à la multiplication d’emplois inefficaces ;
-          une exaspération politique liée au fait qu’il devient manifeste que la seule chose qui compte pour nos gouvernants est de se maintenir en politique professionnelle coûte que coûte et que nos dirigeants n’ont aucune idée de ce qu’ils font ou de ce qu’ils veulent pour demain, ils souhaitent juste qu’il n’y ait pas d’alternative à eux.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Les paris de 2015 : où en sommes nous ?
J'ai écrit il y a quelques semaines mes analyses concernant le niveau de l'Euro et le baril de pétrole (ce sont les deux indicateurs intéressants pour l'économie européenne en ce moment).
A ce jour, le "rebalancing" de l'Euro et du Dollar continue comme prévu. Je maintiens mes analyses d'une stabilisation à 1,15 entre juin et septembre avec une volatilité importante jusqu'à septembre. Le temps que l'ensemble des analystes prennent en compte l'impact de la remontée des taux d'intérêt de la Fed sur l'économie américaine, et sur les rendements offerts.
Concernant le baril de pétrole, nous sommes actuellement à une phase de plateau en dessous de 60 dollars. La chute des cours est déjà du passé, sans que la remontée ne soit visible pour l'instant. Mais, en observant les nouvelles de l'industrie Oil&Gas, particulièrement aux Etats Unis, le désinvestissement du pétrole et gaz de schiste est en cours à une vitesse plutôt soutenue. Les rapports de stock US sont en dessous des attentes ces derniers mois, les restructurations s'opèrent. Question "offre" le chemin est opéré. Question géopolitique, le Moyen Orient et la Russie n'offrent pas de nouveaux éléments qui seraient déterminants sur le marché. Il reste l'épineuse question de la demande mondiale, à la fois son niveau, et son changement de perspective vis à vis du pétrole ( hypothèse Bloomberg new finance). De ce côté, nous restons dans le sombre et dans le domaine des paris. Je ne modifie pas l'idée d'un 80 dollars d'ici septembre-octobre à défaut de nouvelles informations qui infirmeraient cette hypothèse. Mais le flou concernant l'état de la demande mondial rend ces prévisions peu sures.
Selon ces indicateurs qui seront pris en compte progressivement par les acteurs de l'économie, la croissance devrait caler en Europe à partir de septembre/octobre. Avec une relance interne purement monétaire qui restera faible, et une relance externe qui ne sera plus payée par les américains. "Back to square 1".
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l-hqd-blog · 10 years ago
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#PJLRenseignements : de la Fronde à la Gronde ... Vive le libéralisme politique !
La Fronde c’est un groupe de députés qui a souhaité dire non à la perte de souveraineté de la France vis à vis de l’Europe d’une part, et à un policy mix économique intérieur qu’ils estimaient négatif d’autre part.
La Fronde est morte de sa belle mort quand il est apparu qu’ils n’avaient aucune envie de leadership alternatif mais surtout quand une partie de ses leaders dans la foulée de Martine Aubry sont rentrés au bercail. Il s’agissait moins de produire une inflexion que d’obtenir quelque chose pour soi-même. Fin de l’acte 1. Fin de la Fronde : le Monarque de la Vème s’est imposé dans la foulée des départementales.
Mais les textes et les projets du gouvernement ne changeant pas, un congrès forcant à la lisibilité, la perspective des régionales font apparaitre une Gronde. Finies les étiquettes d’écurie, les ressassements d’épisode passé propre au Parti Socialiste, la Gronde pense au changement immédiat et au futur proche. Elle va cimenter une majorité composite portant une vision alternative, bien au-delà des textes budgétaires ou européens jusqu’à présent ciblés. Le #PJLRenseignements en est la démonstration. La Fronde c’était des Iznogouds qui voulaient être eux mêmes l’aile gauche de Hollande pour “peser de l’intérieur”, sans se rendre compte que tous ceux qui s’y essayaient s’y cassaient les dents (ils feront leur expérience). Aujourd’hui que les textes sécuritaires et économiques s’empilent c’est une vision de la société qui est différente. Non, la vision d’une France tout à la fois en guerre de civilisation et en apartheid intérieur ne constitue pas la vision de la société que nous portons. Non, dégager toujours plus de place pour le marché et les échanges marchands, et restreindre toujours plus les libertés publiques ou mépriser le non marchand n’est pas anecdotique.
Oui la France doit s’honorer d’un Etat de droit et doit faire perdurer une tradition d’Internet libre. Ce n’est pas uniquement représenté par le poids économique des start ups (ou des plus values chères à l’écosystème numérique) mais aussi par un état d’esprit de liberté, une certaine tradition libertaire française qu’il faut préserver. Au nom de la liberté, et des libertés publiques. 
La Fronde était moqué d’archaïsme et de vouloir sans cesse redéfinir la Vraie Gauche. Qu’en sera-t-il de la Gronde? Est ce archaïque de défendre les libertés publiques ? Est ce de Gauche ou simplement d’intérêt général, de libéralisme politique de défendre les libertés publiques ?
La modernité est elle de faire des textes d’Union Nationale d’inspiration de la décennie 2000-2010 qui n’est pas sans rappeler la rhétorique sarkoziste des débuts? Est on obligé de s’infliger une deuxième période d’aspiration sarkoziste revampée “socialiste” pour combattre le dit Sarkozy et l’extrême droite?
Il est temps que le camp des grondeurs s’élargissent et renverse la table. Le #PJLRenseignements en est l’occasion. Car ces grondeurs là compteront beaucoup plus que les frondeurs dont quelques têtes de file sont déjà ralliés à Cambadélis dans uu Rubik’s cube dont le Parti Socialiste à le secret.
Vive le libéralisme politique!  (dont on notera perfidemment que le social-libéralisme est exempt.)
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Pourquoi l'Eurozone s'emballe... et le scénario grec encore plus...
Je pense que cette semaine pourrait être la bonne pour une décision grecque. Voici les raisons.
1/ Parce que nous sommes entrés dans une crise de liquidité.
Contrairement à la crise de solvabilité qui frappe la Grèce depuis trois ans, une crise de liquidité ne peut pas se maquiller. Avec un financement extérieur limité à une ligne de survie de la BCE connue (ELA), des flux de trésorerie sortant prévisibles, il ne reste que la collecte des impôts et les poches de trésorerie disponible ca et là dans le système public. Si on considère qu'il n'y a pas de miracle à attendre de la collecte des impôts d'un mois sur l'autre dans une économie en crise, alors tout ceci a une fin. Question de semaines.
D'abord annoncée en février, puis en mars, puis en avril cette crise a été longtemps repoussée pour le compte de la négociation, mais elle ne peut l'être éternellement.
Il semblerait selon les rapports de presse que nous soyons au bout de cette question.
2/ Parce qu'aucun progrès n'a été fait sur la crise de solvabilité
Aucun accord de restructuration permettant la soutenabilité de la dette. Aucun accord sur une trajectoire de croissance et de surplus. Aucun accord sur la manière d'atteindre cette trajectoire de croissance et de surplus. Selon Siryza.
Aucun accord sur les réformes nécessaires pour générer un excédent primaire. Aucun accord sur la trajectoire d'excédent primaire. Aucun accord sur la structure de la dette. Selon Wolfgang Schauble.
Même thèmes sensiblement différents et surtout pris à l'envers du point de vue des négociateurs. Une Commission Européenne réduite aux bons offices. Des partenaires européens tétanisés par leurs propres situations internes (on entend moins Djisselboem depuis les élections aux Pays Bas...) et tétanisé par l'indicible. Les excédents allemands passent l'Europe à la centrifugeuse.
3/ Parce que l'échéancier de paiements est compliqué dans les mois à venir.
Les remboursements ne sont pas équilibrés et les échéances du printemps et de l'été sont conséquentes notamment en ce qui concerne le FMI. Si il est certain que ces mois ne seront pas franchis, pourquoi se mettre au milieu du gué et être en position désordonné plutôt qu'organiser un plan B. Faire défaut à l'asphyxie, c'est l'assurance d'être à genoux. Tout espace préservé pour organiser la réponse à la crise de liquidité doit l'être passé un certain point. Nous rentrons dans cet espace, selon les rapports de presse. Si le point de non retour est atteint avant la mise en place d'un plan de secours, alors il est trop tard car l'effet de surprise indispensable sur les marchés ne fonctionne plus.
La stratégie de Tsipras et Varoufakis semble d'avoir essayé d'atteindre le mois de juin et la fin du deuxième plan d'aide de l'Europe pour atteindre directement la négociation sur de nouvelles bases du troisième. Il semble toutefois que l'échéance de juin soit loin.
4/ Parce qu'aucune dynamique d'accord n'est atteignable dans une position de déséquilibres renforcés. Dès lors, il ne peut advenir qu'une diminution des positions grecques à mesure de la crise de liquidité. Pour tenir cette négociation, il faut assurer une stabilité forte du marché intérieur grec, et de l'ordre public. Une dynamique d'affaiblissement intérieur plongera la Grèce dans le chaos.
 Beaucoup laisse à penser que nous vivons les derniers jours de la monnaie unique telle que nous la connaissons.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Pétrole et Euro : petit pari sur la fin d'année 2015
Commençons par les cours du pétrole.
Le plongeon de la fin de l'année dernière semble derrière nous. Les dernières statistiques américaines indiquent un retournement de la production américaine qui s'inscrit désormais en tendance caissière assez marquée. Compte tenu du cours actuel, il en est de même pour les investissements d'exploration ou d'exploitation des majors du pétrole et des services para pétroliers. Si l'on considère les seules conditions de marché, l'affermissement des prix devrait se poursuivre pour atteindre 70-80 dollars d'ici le mois de septembre.
Mais le pétrole et son cours est autant lié au marché qu'à la géopolitique. Les Etats producteurs peuvent laisser le marché s'ajuster ou au contraire l'envoyer rapidement dans les extrêmes (haussier ou baissier d'ailleurs). La position neutre des Etats Unis semblent se confirmer : en voie de "normalisation" économique, ils ne jouent plus un effet stimulus énergétique comme Obama l'a fait avec la révolution schiste. Les positions extérieures américaines (AmSud, Moyen Orient, Ukraine/Russie) ne semblent pas se détériorer à tel point que l'arme énergétique du chute des cours pour déstabiliser les budgets d'états récalcitrants puissent être utilisée. La Russie a un intérêt à la remontée progressive des cours sans pour autant réduire son volume de mise sur le marché pour des questions de revenus. La situation ukrainienne est "stabilisée". Statu quo de ce côté là. Reste le Moyen Orient. Là il est extrêmement compliqué de prédire les effets de la guerre larvée sunnite-chiite sur les cours du pétrole : déstabilisation des ennemis par chute de leurs revenus principaux ou ... besoin de revenus soi même pour stabiliser son budget, assurer sa paix sociale intérieure et continuer une folle course à l'armement? A ce stade, l'Arabie Saoudite semble conserver sa position neutre sur les volumes car elle s'accommode mieux que ses concurrents des prix bas : elle souffre mais moins que les autres. Jusqu'à quand ?  Douze mois suivant un accord le pétrole iranien viendra mettre du volume sur le marché. Autre inconnue dans l'équation : est ce que cela forcera les autres à sortir de leur neutralité pour soutenir le cours en retirant du volume ou au contraire laisseront ils la course vers le bas s'opérer pour ralentir l'arrivée iranienne?
Dans cette perspective neutre généralisée des Etats sur le marché pétrolier actuellement les cours devraient remonter jusqu'à 70-80 dollars d'ici septembre. Peu de pays semblent avoir intérêt à une autre course vers le bas, à moins d'évolution en Ukraine ou au Moyen Orient. La prochaine étape sera la digestion de l'arrivée de l'Iran.
Du côté de l'Euro, le plancher semble être également derrière nous, fruit de la désynchronisation brutale des politiques monétaires Europe-US de leur situation précédente. La perspective attentiste de la Fed sur une remontée des taux semble offrir un pallier d'1,10 comme un seuil selon l'état actuel des politiques monétaires Europe -US.
Mais les politiques monétaires si elles offrent des décrochages brutaux ne corrigent pas les fondamentaux propres à chaque zone et aux évolutions au sein de ces zones.
Ainsi, l'Euro évoluera en cas de sortie grecque (à la hausse pour ceux qui y verront un renforcement de la zone, à la baisse pour ceux qui y verront le début de la fin de la zone).
L'Euro évoluera aussi en fonction des excédents commerciaux allemands. L'Euro faible pousse ces excédents à la hausse : ainsi en même temps qu'il relâche la pression sur l'explosion des économies du sud et de l'ouest de la zone, il génère un problème commercial mondial encore plus important encore. L'Allemagne poursuit son renforcement et devient la nouvelle Chine en termes de déséquilibre mondial. Il est peu probable que les Etats Unis laisse faire très longtemps. Ils semblent écartelés entre un objectif d'offrir un ballon d'oxygène pour une relance de la consommation en eurozone, et l'impossibilité de voir leur propre sortie de crise asphyxiée par le mercantilisme allemand. Après avoir forcé le rééquilibrage chinois par une politique protectionniste et centré sur l'économie nationale depuis 2008, alors qu'ils reprenaient le chemin du monde il est peu probable que les Etats Unis laissent la mésaventure de la fin de la décennie précédente arriver à nouveau. Bulle du crédit pour stabiliser la consommation, position commerciale dégradée. Le plus probable est donc une politique de "tapering" continue pour dégonfler la bulle... mais le refus d'un dollar trop fort et d'un pétrole trop haut. Donc la Fed devrait repousser sa hausse de taux autant que la reprise ferme l'exige pour maintenir la compétitivité extérieure américaine. Et les US visent un cours du pétrole permettant de maintenir l'investissement en "hydrocarbures de schiste" rentables mais sans subir un contre-choc.
La divergence US-Eurozone est un risque moins tangible que certains veulent le croire. Déjà parce qu'il s'agit essentiellement de propagation différente dans le temps des mêmes facteurs d'influence selon l'inertie et les faiblesses de chacun des modèles économiques, plus que d'une divergence structurelle. Ensuite, parce que la divergence principale est l'effet de centrifugeuse provoquée par les excédents allemands en zone euro. C'est la zone Euro en son cœur qui est dans un chemin divergent. C'est seulement si cette divergence se résout mal que la divergence avec le monde Anglo-saxon deviendra une réalité. Deux scenarii produiraient donc cette divergence : (i) une Europe allemande qui ferait exploser toutes les autres économies du monde en incapacité d'absorber un tel surplus par leur marché consommateur (sans crise du crédit), (II) une zone Euro qui se défait brutalement avec un désancrage durable d'une partie de l'Europe qui mettrait face à face Allemagne et Etats Unis en périphérisant des marchés consommateurs importants.
De tout ceci je retire qu'au moment où les marchés comprendront que les américains ne sont pas prêts à relâcher la croissance "at home", particulièrement dans une année électorale (cruciale pour Obama pour s'assurer de sa "legacy"), l'Euro stabilisera entre 1,10 et 1,15. Et le pétrole entre 80 et 90 dollars vers la fin de l'année.
Une sortie de la Grèce de la zone Euro, un emballement ukrainien, ou une dégradation sévère de la position relative de l'Arabie Saoudite au Moyen Orient sont les principaux facteurs qui pousseraient ces valeurs vers des extrêmes.
 La semaine prochaine : le marché obligataire et ses mystères en 2015.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Gauche : se ressaisir sur quelques fondamentaux ( ou continuer la politique à la papa).
La gauche est en miette après 3 ans de mandat. Fragmentée elle n’est d’accord sur rien dans un quinquennat cimenté par des non-dits et la dissimulation (objectifs contradictoires, injonctions nationales et de l’Union Européenne souvent peu compatibles). Il semble y avoir un agenda politique et économique auquel peu semblent avoir accès. Economiquement cela ressemble à un suivi relativement scrupuleux des demandes « benchmarkés sur les meilleures pratiques » de la commission européenne et de la zone euro. Politiquement, c’est le maintien d’une division interne pour mieux régner mais qui ne doit jamais devenir opposition politique (tiens tiens, pourquoi précisément ce quinquennat créera la fronde…). Difficile de savoir où nous en sommes à mi quinquennat et surtout quel plan pour la suite. Nous faisons face à trois problèmes : 1/ Un problème de sincérité et de valeurs qui a conduit à une dépolitisation Qui sont ces gens qui nous gouvernent ? Même quand ils font des choses qui nous sont utiles on a la bizarre sensation qu’ils cachent quelque chose, qu’il y a toujours une intentionnalité cachée. Et puis l’exemplarité, la simplicité. Bref, une distance s’est installée. Le discours politique tourne à blanc, à vide. La société se dépolitise (désengagement total du discours et de l’objectif), s’individualise et se replie sur elle-même. A tout point de vue, elle peut être lue prête à une révolution libérale (oui, oui le vote et l’engagement collectif mesurable est faible dans les pays jugés plus libéraux). Le politique ne peut tellement plus rien, et le monétaire tellement tout que les gens recentrent leurs priorités. Une remise en ligne des engagements concrets individuels et des politiques nationales s’imposent pour nos dirigeants. 2/ Une absence d’horizon commun Notre horizon commun consiste aujourd’hui à se prémunir du pire « ailleurs ». La parole politique a un rôle dans l’augmentation de l’anxiogène (menace FN, problématique identitaire « théorisée », la France de l’insécurité) ; de même que l’incapacité à élargir le champ médiatique au-delà de ces questions (peu de sujets sur la science par ex.). De la même manière, la parole a été libérée totalement en ce qui concerne « la France malade », à tel point que le travailleur « normal »,  les systèmes sociaux et tout ce qui a �� voir avec le non profitable (l’état, les associations, le médico-social) sont symboles d’arrière-garde et de non-compétitivité. Toujours trop cher, et le problème c’est l’autre. Cette psychologie de la « charge » fait des dégats (notamment quand elle est extrapolée en direction des « Autres »). Là encore, caractéristique du néolibéralisme, le réel « chez soi » (et sa construction autour de la propriété) est perçu comme le seul existant, préférable à la « pensée-monde », et devient synonyme de responsabilité. Travailler sa vie à construire son quant à soi est le symbole de la raison. Il n’y a pas de société. Pas certain qu’en déroulant un discours d’apparence économique, certains pensaient autant dégrader i l’idée de société commune et d’horizon collectif. Difficile de prêcher le collectif et l’individualisme en même temps. 3/ La France est à nouveau perçue comme une société de classes Le système, la caste, le piston, les arrangements, la connivence, les privilèges, les grandes écoles, les systèmes d’élite, les régimes spéciaux, les dividendes, les experts, les gains boursiers, les fonctionnaires, les noms de famille, l’adresse… L’abondance de catégories perçues comme fermées qui excluent l’autre (par définition celui qui tient un discours de ce type), l’attachement aux concours, aux catégories, aux grands intellectuels et leaders d’opinion (maintenue par une défense médiatique au nom de la lutte contre la permissivité) organise une défiance généralisée, un sentiment d’échec et d’exclusion. Et comme les inégalités économiques progressent à cause de la crise de 2008, une grande résurgence du sentiment de classe (évidemment « fragmentées », caractéristique du 21ème siècle) saisit la France. Sentiment diffus, parfois poujadiste, souhait « obèse » tellement il porte de contradiction, c’est la pensée « Le Point-Le Pen-Marx ». Pas étonnant que l’aboutissement politique d’un tel sentiment soit indistinct. L’absence d’un discours structuré sur l’égalité et les politiques publiques contre les inégalités, nous expose durablement à cela.
Proposition : - dans ce contexte, il n’y a plus beaucoup de place aux pompiers pyromanes stéroïdés à la communication si la gauche veut survivre. La connivence du milieu des journalistes politiques, les EDL et la com’ corporate ne peuvent plus rien pour vous. Par ailleurs, une évolution culturelle doit s’opérer dans l’appareil : plus de délégation de décisions, plus de politisation et moins de technocrato-lobbyisme. Ca fait du monde à changer. - La triangulation, arme de la Vème République, a décrédibilisé l’action publique et à participé à une droitisation générale. A gauche briser des tabous devient positif, être fidèle (tout en actualisant) avec son analyse est symbole de conservatisme. A droite, on pratique l’ouverture (on amène à ses idées) et on transgresse vers l’extreme droite. Le PS doit se réformer, non se trianguler en permanence. - Les armes de la 5ème République doivent être abandonnées pour la fin du quinquennat : exit 49-3, dissolution, remaniement au bon-vouloir, utilisation des ordonnances non coordonnée avec le travail parlementaire. Les armes de la 5ème République génère le jeu politicien permanent. Du sommet de la pyramide vers le Parlement. Ce qui encourage posture, trahison, et « bidouillages » sur le fond. Les nuances au sein d’une majorité sont normales et saines. Elles existent partout dans le monde. Les manipulations constantes de l’exécutif sur le fonctionnement législatif, sur les ministres génèrent la confusion. - Simplification de la ligne (désemballage idéologique, absence d’attaque permanente contre un dogme créé de toute pièce pour pouvoir l’attaquer), simplification et meilleure orientation des dispositifs et des objectifs (donc faire un effort pour avoir de moins en moins de reconduction tacite de dépenses habituelles demandées par l’administration), réintégration de la société et du « non marchand, non budgétaire » dans le discours, diminution du rôle des lobbys et donc réinstaller la règle générale comme outil de régulation avec quelques exemples emblématiques. Désadministrativer le pays. - Ancrer la thématique de l’égalité.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Ma réaction au billet de Jacques Attali sur le climat, dont le propos climat sceptique ne saurait être masqué.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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"Ceci n'est pas une défaite". Naissance du surréalisme électoral.
Le premier tour des départementales s'affirme comme une étrange défaite. C'est une défaite inavouée qui, parce qu'elle est inavoués, reste donc suspendue dans l'air comme irréelle, inacceptable, non subie. Devant la carte des cantons, Manuel Magritte nous a dit "ceci n'est pas une défaite". Les résultats différents et éclatés des médias, permis par une classification peu claire du Ministère de l'intérieure, étaient surréel. Entre être à 21 ou à 28, est soudainement devenu la même chose. Les analyses en bloc la règle. Bref, nous sommes à l'étage de 1992 +1 point mais ceci n'est pas une défaite ; c'est une formidable campagne. Pas sur que ceci ne génère pas une légère amplification au deuxième tour (que l'on se souvienne de la méthode Coué de Jean Marc Ayrault au soir des municipales). Comme souvent la gauche en défaite a un côté moralisateur "ce n'est pas si mal, vu que les électeurs ne comprennent pas tout ce que l'on fait pour eux". Nous verrons ce qu’il en est dimanche prochain du surréalisme électoral.
Le grand vainqueur du scrutin ce sont les conseils départementaux. S'ils survivent 2020 en tant qu'institution représentative, les cantons actuels ont prouvé que l'on pouvait réactualiser une élection pour la rendre lisible et attractive. Tous ceux qui prédisaient que les électeurs ne trouveraient pas le chemin du préau républicain face au redécoupage, à la parité, au nouveau nom etc. en ont été pour leurs frais. Les cantons ont intéressé, et nous avons eu là une ambiance de vrais "midterms". Le canton devient l'élection politique nationale à la plus petite échelle.
Le commentaire national attendra le deuxième tour car la campagne n’est pas finie. Notamment, il faudra bien, et nous le poserons ici, expliquer la désunion de la gauche. Ce n'est pas que fâcherie, ce ne sont pas qu'une histoire de microcosme parisien. La palme de l'élection revient à la gauche de la gauche qui nous a gratifié, avec l'aide bienvenue du Ministère de l'intérieur, d'une illisibilité comique dimanche soir (FDG, DVG, EELV, Extreme Gauche, UG) ... Après les électeurs introuvables, l'étiquette invisible. On aurait préféré -modestement- trouver l'étiquette pour voir les électeurs...
L'enseignement tangible de ce premier tour, c'est le basculement à grande échelle au niveau des plus petits maillons de l'arc nord-est, hors agglomération. Il en est fini du bastion du Nord Pas de Calais pour le PS. La Lorraine confirme que la tradition ouvriériste de gauche s'éloigne avec la démographie des lieux. Franche Comté - Bourgogne, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Rhône-Alpes-Auvergne, Nord Pas de Calais-Picardie, Normandie : ces régions sont électoralement bien ancrés à droite. La gauche y perd son influence et ses relais hors rayonnement urbain. Cet arc n'est pas nouveau mais il s'affirme dans sa droitisation et il est en dynamique de gain : extension sur le bassin parisien/ Seine -Maritime, pénétration vers le centre.
Un grand arc-sud confirme son activisme, de quelques décennies maintenant, pour les questions identitaires et n'ayons pas peur des mots les thématiques raciales et racistes. Le Sud-Est est une terre confirmée de radicalisation de la droite dans laquelle la gauche ne peut qu'être impuissante quand elle est à son niveau bas nationalement.
L'ouest opère un rééquilibrage mais toujours autour d'un point central "social-démocrato-chrétien" qui bascule vers la droite classique. Mais d'une alternance traditionnelle. C'est donc à l'échelle de chaque canton qu'il faudra mesure finement cette évolution, qui n'est pas encore visible en agrégé.
L'enjeu du second tour pour la gauche est l'arc sud-ouest, ultime terre acquise aux nuances de rouge. La dynamique va y être intéressante pour observer si le Front National va être l'incarnation de l'opposition dans ce département. Et ceci donnera une indication intéressante en vue des régionales, où une triangulaire ferait quelques remous, et quelques inconnus. Midi Pyrénées - Languedoc est la région la plus jouable pour la gauche cet automne.
Mon pronostic est autour de 20 départements au soir de l'élection des Présidents de Conseil.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Etat de l’économie : y aura-t-il un effet BCE ? Revue des éléments critiques.
Quelques inquiétudes se font jour sur la fin proche de l’ « effet QE » sur l’économie réelle.
Les effets tangibles visibles sont connus : - Chute de l’euro et donc amélioration immédiate de compétitivité hors zone pour toutes les entreprises « non couvertes » contre le risque de change. - Abaissement immédiat des taux d’intérêts pour les Etats et du rendement obligataire en général. A noter que la baisse de l’euro diminue l’impact de la baisse du pétrole pour les entreprises qui pratiquaient leurs achats pétroliers en euro. (On ne peut tout avoir). Mais quelques signes inquiètent - Alors que les actions ont connu un « rally haussier », les déclarations des directeurs financiers des grandes entreprises de la zone euro ne sont guère encourageantes. Moins de 40% estiment que le QE aura un effet sur la hausse des prix. - Pour l’instant le bilan de la BCE n’a pas varié démesurément. Les remboursements des banques aux LTRO continuent tandis que l’étendue exacte des achats de titre n’est pas encore connue. Tout juste leurs anticipations ont fait plonger l’euro et le rendement des titres obligataires. Il est possible que le marché est « acheté » un monde sans rendement en Europe, et retire massivement les capitaux d’Europe, avec un effet donc plus limité sur la détente du crédit pour les entreprises (la contrepartie d’un monde sans rendement…). - Si l’incertitude grecque ne fait bien plus peser un risque financier (dans un monde à taux réels négatifs…) comme l’affirme avec raison W. Schauble, elle renforce le retrait potentiel des investisseurs des pays périphériques de la zone euro. Evidemment le marché souverain ne peut être affecté en situation de QE, mais qu’en est il du marché des capitaux au sens large. Peut être est ce une hypothèse pour la chute de l’euro. Une monnaie réversible ne peut être forte : la contrainte ne pèsera donc plus sur un enchainement financier des Etats, mais il y aurait européanisation du risque. Après tout c’est ce que tout le monde voulait en 2011-2012, il ne faut donc pas être surpris que la Grèce emporte plus de conséquences monétaires aujourd’hui… - Les banques européennes vont mal. Le mois dernier trois nationalisations ont eu lieu sans que personne n’en fasse écho : en Andorre, Autriche et Allemagne. Ca fait suite aux problèmes MPS et BES en fin d’année dernière. Alors à l’époque c’était un problème Club Med comme aiment le dire certains. En Autriche et en Allemagne c’est l’exposition désordonnée à l’Europe de l’Est sur des banques régionales trop petites. L’histoire est toujours « singulière » mais la réalité est là l’Europe n’est pas éloignée d’une nouvelle crise bancaire tant les bilans restent peu apurés. - Des rapports inquiétants (notamment Natixis) font également état des hydrocarbures comme indicateur avancé des crises financières. Le Baltic Dry indicateur de frêt n’était pas très beau à voir fin 2014. Ce qui fait pronostiquer pour certains le QE comme l’orchestre sur le Titanic : un écran de fumée destiné à cacher totalement la déliquescence de la croissance mondiale (surproduction, inégalité etc.). Même si on n’achète pas totalement ce scénario, le choc d’offre et le retrait de l’OPEC commencent à sembler un peu court pour être la seule explication d’une chute aussi profonde du pétrole… Si tel est le cas le boost à la croissance du pétrole devrait être très très important ; ce qui ne sera pas le cas si les capacités ne sont pas utilisées à plein. - Bien qu’hors Euro-zone, le Royaume Uni érigé comme modèle va sérieusement ralentir cette année. La croissance « percue » y était dû a un laxisme monétaire important (compensant très largement en effet le budgétaire), un relâchement budgétaire pré-électoral, et surtout une spéculation immobilière incroyable en années 13 et 14 orchestrée par programme gouvernemental. Si l’on ajoute à cela que toutes les banques de la City ne sont pas sorties de l’œil du régulateur et que la croissance anglaise dépend beaucoup de la City (et donc de la croissance US-EZ), ce pays sera le flop économique de l’année. - Les émergents vont mal voir très mal. Ils essaient de s’ajuster comme ils le peuvent aux évolutions commerciales et monétaires mais la Chine, et les pays à forte exposition aux matières premières, semblent emportés par la chute de l’Europe et la chute du pétrole. Et c’est avant la hausse des taux américains qui risque d’augmenter le squeeze financier sur ces pays (dettes en dollar haussière, monnaie interne dévaluée pour rester compétitif : aie aie aie).   - Enfin, la série d’élections à travers l’Europe va faire passer l’Europe financière dans une centrifugeuse.
Conclusion : Si le Q1 2014 devrait être positif, les signaux inverses semblent indiquer que le facteur principal de ce résultat sera « la confiance ». (Voilà qui devrait ravir le Président  Français). Toutefois, les signaux tangibles de l’économie semblent encore plein de contradictions pour ne pas acheter en partie la théorie du QE « écran de fumée ». C’est un scénario minoritaire mais qui gagne en consistance. Le scénario central reste celui d’un QE qui permet de rester à flots mais dans les effets sur l’économie réel s’estomperont après deux/ trois trimestres. L’économie sera alors une économie de taux d’intérêts durablement bas, avec une croissance anémiée (entre 0 et 1) et une inflation quasi-nulle. Personne ne semble acheter le QE pour contrer l’inflation, mais plutôt comme coussin pour éviter la brutalité de la chute. C’est là le problème principal. Le QE comme relance durable reste un scénario minoritaire.  
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Préparer cette recomposition qui vient (suite...)
La recomposition du champ politique français souvent prononcé, attendu, voire espéré pour certains, est à portée de main. Ne serait ce que par la stabilisation du Front National à son étiage haut pendant un cycle politique semble se dessiner, ce qui est rare. Nous avons plus été habitué à des poussées, à des acmés FN sans lendemain qu’à une installation de ce type dans le paysage quotidien de la politique française. L’ère du tripartisme est vraiment arrivée. Et déjà le Premier Ministre travaille à un retour du bipartisme en désignant le Front National comme l’alternance à la Maison des Progressistes, alliance des partis de gouvernement. Evidemment, il est de notre devoir de maintenir le pays sous la menace d’un tripartisme par une troisième force nouvelle. Seule cette force sera capable de pousser la Maison des Progressistes, alliance des partis de gouvernement à continuer à se différencier entre eux, et à ne pas céder à la facilité d’un alignement idéologique complet après l’alliance objective dans les urnes. Il reviendra aussi à cette troisième force d’offrir une alternative à tous ceux qui sont perplexes devant l’alternative République – Nation, qui devrait rester le chemin de manifestation préférée des parisiens de gauche plutôt que la recomposition politique (enfin principalement des mots). Attention, à partir de maintenant, je vais schématiser un peu.  D’un côté une République impuissante, sans prise sur le réel et donc hors sol (un petit côté fin de troisième, de quatrième ou Weimar), de l’autre la nation, renouvellement d’un compromis national de type franquiste ou communiste tendance Staline avec un parti qui vise à assurer la représentation en son sein de toutes les tendances possibles au sein du compromis national (des libéraux conservateurs aux souverainistes républicains). Un tripartisme doit voir apparaitre une force politique agissant sur le réel avec des pratiques renouvelées. L’esquisse apparait claire désormais pour beaucoup, il reste à passer à des travaux pratiques un peu plus ouverts, et moins guidés par un système de pensée préexistant. En clair, les structures doivent baisser les armes sur leurs présupposés. La lutte sociale d’abord, ou la lutte économique, ou l’écologie, ou le travail : le résultat est un espace politique très fragmenté et guidé par la finalité. Avant ca il faut une envie commune et une organisation interne régulatrice des conflits. Sinon point de salut. Les uns et les autres prétendent à l’incarnation et jettent des cailloux dans la cour de son voisin. Absurde, inutile, couteux. Pourquoi continuer à prendre une opinion publique éreintée à témoin de toutes les esquisses de nos mauvais peintres. Arrêtez de mettre des pièces dans la machine, sortez de la politique professionnelle, moins d’interviews et de commentaire sur les évènements du monde, et discutons la suite ! Et la tête dans le sable pour parler d’Europe ce n’est juste plus possible. Sinon c’est pas crédible quoi. La relance des salaires, la dépense publique de péréquation, la modération de la productivité dans certains secteurs tout ca, ce n’est pas UE compatible. A moins d’être sans arrêt mis à l’index et humilier par la commission européenne. Ou de penser la faire changer depuis Strasbourg (échec patent de tous ceux qui ont essayé).
A suivre donc mais il est indéniable que la mise en ordre de marche de chacune des organisations individuellement est un point de départ pour qu'elles se rassemblent, au moins dans l'opinion. Avant que ceci n'emporte les vieilles litanies des leaders condamnant les vieilles lunes, appelant au monde de demain, éternel et inutile mouvement brownien.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Perspectives (7 février 2015)
Aaron Swartz a fixé les limites de l’engagement dans l’accomplissement réel du changement que nous souhaitons voir engager.
Par ailleurs, d’autres bien avant lui, ont fixé les limites aux limites, qu’elles soient limites au combat contre un consensus dominant ou limite au respect de ce consensus, de la « justesse » d’une cause. La justesse d’une cause nous renvoie évidemment à son extrême subjectivité, qui conduit à un être au monde « révolté » et « engagé » en toute circonstance, et/ou à la toute-puissance des idéologies et des manipulations de masse, pour fonder l’engagement. Il est des épisodes récents établissant des causes -et des guerres -justes qui nous rappellent ces impasses.
Pourtant la justice reste un élément central de La Plateforme. La cause juste est probablement celle du rééquilibrage d’un système économique en déserrance et d’une société qui n’a pas définie son projet pour le 21ème siècle au mieux, au pire qui l’aurait défini contre la majorité de sa population. Définition des règles par tous ceux qui vont les vivre le plus longtemps et le plus cruellement.
Evidemment comparaison n’est jamais raison, mais nous sommes sept ans après une crise systémique qui s’est amorcée fin 2007, soit la situation de 1934. Les parallèles géopolitiques sont à la fois très similaires et très différents. Ne pas être une génération perdue, ne pas être une génération qui subit, ne pas être une génération qui ne souhaite pas remettre en cause un cadre hérité et profondément dysfonctionnel.
Voilà les fondements et la limite politique qui doivent guidés La Plateforme. Qui, dès lors, est un projet total, qui doit nous amener à renverser totalement la spirale négative et dépressive qui nous étreint.
Cela ne veut pas dire plonger dans un dogme comme on rentre en couvent ou en djihad pour échapper à la fatalité d’un monde qui nous échappe. Certains éléments de ce monde -la liberté, la science, la recherche d’égalité – doivent être sauvés. D’autres doivent être ensevelis – parmi lesquels la cupidité extrême comme moteur social et l’atomisation de la société.
Le projet de La Plateforme est de reconstruire une vision du monde commune. Recréer un commun pour redessiner ce que nous voudrions changer. C’est pourquoi la lecture et le partage de liens, d’expériences, de combats, est une expérience fondamentale de La Plateforme. Nous échangeons, soutiendrons, produirons, participerons tout contenu permettant de partager une vision cohérente et de nous mouvoir au-delà de notre cercle de notre confort, et du cercle de la raison. Nous n’avons pas peur des formes souples et retirés d’engagement, nous les prisons. Ils sont résistance avant mouvement. Une manière de rester éduqué et aptes au changement dans un monde qui le refusent à mesure que celui-ci devient inéluctable.
Ce projet total est un engagement de vie pour faire vivre une société forte en France. Nous nous déploierons partout où nous sentons que c’est le juste choix : si le partage d’informations nous réunit nous en ferons plus. Si les réunions nous passionnent nous en ferons partout. Si nous pensons être utile à un combat nous le rejoindrons.
Réseau d’humains en route pour faire avancer leur société, un peer-to-peer politique qui ne s’arrêtera que lors de nos buts atteints. Quatre générations ne se sont plus exprimées sur les institutions et la vie économique qu’ils souhaitent : elles doivent reconstruire les institutions et les règles économiques qui lui conviennent. En toute indépendance. Toujours.
Et l’Europe ? L’intendance suivra.
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l-hqd-blog · 10 years ago
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Vers le Comité de Salut Public?
Lentement mais surement, Marine Le Pen est en train d'imposer sa victoire progressive entre 2017 et 2022. Dans 5 ans, elle devrait être en pôle position.
Dans les délitements démocratiques, conséquences de situation économique désastreuse et/ou d'un sentiment d'abandon des élites, il y a deux temps.
Le temps de la menace et de la fin du bipartisme. On utilise la menace à des fins électorales tout en ne modifiant aucunement ses politiques publiques. On joue de l'élément déstabilisateur à son profit.
Puis vient le temps du retour au bipartisme, où le parti combattu devient un des deux partis. Et où les deux autres partis occupent un espace politique indistinct. Ils sont encore distincts sur de nombreux points mais leurs différenciations ne portent pas sur des points marquants pour le choix immédiat des électeurs. Leurs espaces se rétrécissent. Ces partis restent majoritaires quand ils groupent leurs forces.
En France, en 2015 nous passons de la première à la deuxième phase. Le PS n'est pas l'UMP, pas plus que réciproquement. Mais l'espace qu'ils se partagent diminuent. L'un des deux prendra peut être le dessus sur l'autre pour rester seul dans cet espace politique, consacrant sa "victoire". Mais le débat reste entier sur le recul progressif de l'espace des "progressistes-conservateurs républicains" contre le Front National.
Aujourd'hui quelle différence réelle entre Valls et Juppé ? Si ce n'est que Juppé est probablement plus progressiste sur de nombreux sujets de société (environnement, travail, espace public et libertés) que Valls? Et c'est bien ce que se dise les électeurs en vue de 2017, ils savent bien qu'ils finiront par voter pour l'un de ceux là contre le FN, ou pour le FN.
Evidemment, tout ceci est décevant pour les autres partis qui ont l'impression d'occuper un espace à eux, comme les Verts, le Front de Gauche ou la galaxie centriste. Qu'ils ne s'inquiètent pas, il restera de la place pour eux, comme il y en a toujours eu. Contrairement aux analyses journalistiques sur l'"anti systèmisme" en réalité, ils s'affirment dans l'orbite de l'espace républicain, avant tout. Ils subiront comme les autres l'affaissement de cet espace. Au mieux ils changeront de pont au sein du Titanic?
Le pire est que sans amélioration notable de la situation, ou capacité à casser cette dynamique de nouvelle bipolarité de la vie politique, l'issue devient de plus en plus inéluctable. C'est pourquoi après une quasi candidature commune, c'est à dire un premier tour qui se déroulera dans une dynamique inéluctable de rassemblement républicain au second tour en 2017, les options ne seront pas légions.
Ah oui, sinon, vous trouverez bien quelques commentateurs pour vanter la grande coalition, le cercle de la raison contre le populisme etc. Le problème c'est que ceux-là ils sortent direct des trente glorieuses : ils ne sont plus has been, mais complètement cramés.
En France, nous n'avons pas été immunisé par Franco ou les colonels. Nous serons probablement immunisés du FN dans 15 ans. Mais d'ici là, que va t il se passer ?
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l-hqd-blog · 10 years ago
Text
Tout reste faire à la fin d'une semaine historique pour l'Europe.
La semaine du 19 au 25 janvier 2015 pourrait marquer un tournant dans la zone Euro, comme les trois précédentes ont marqué un tournant dans l’histoire de la République Française.
Jeudi 22 à 14.30 alors qu’Angela Merkel s’exprime sur la nécessaire copie du système allemand sur l’ensemble des pays de la zone, Mario Draghi à Francfort lance un assouplissement quantitatif de 600 milliards d’euro. Certes, à prendre avec les restrictions qui l’accompagne, avec les limites liées à la difficile transmission du monétaire à l’économie réelle en Europe, avec l’année de retard qui coute cher mais tout de même. Un dogme est tombé le rachat de dette des Etats de la zone euro par la BCE est désormais possible. Qui l’eut cru en 2011 !
Dimanche 25 janvier, 19.30, Alexis Tsipras et Syriza gagne en Grèce, avec une possible majorité absolue. La Grèce, par qui les mots austérité, Troïka étaient arrivés dans la tête des européens a décidé de s’en débarrasser. Les prises de position éhontées des partis sociaux-démocrates et conservateurs européens des différents pays, dont la France, des commissaires européens, au premier rang desquels le Président de la Commission Européenne n’y auront rien changé. Désormais, la question de la définition commune de l’Euro selon des modèles et des compétitivités différenciées est posée. Il faudra la résoudre : pour le pire comme pour le meilleur.
De ces deux évènements peut émerger une Europe plus forte ou le délitement de l’Euro selon la capacité de chacun de perdre pour les autres autant que de gagner pour soi. C’est à ce moment-là que nous verrons si l’européanité existe : cette conscience collective de notre destin commun indépendante de tout traité et de toute institution.
Après avoir levé des crayons vers le ciel pour défendre la République, il va falloir se serrer les coudes pour défendre l’européanité et ses deux composantes principales : démocratie et dignité.
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