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Vivian Maier
Aujourd'hui, à l'heure de réminiscences propres à mon métier, j'ai beaucoup repensé à l'esprit ambivalent de Vivian Maier, photographe dés-oubliée, reporter d'intimité :



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1, 2, 3, 4, ...
Certains soirs, ce soir est l'un d'eux, je suis recroquevillée sur le fauteuil et regarde par la fenêtre depuis ma place chaude. Une étoile vibre de sa lumière, un avion passe, clignotant : rouge, vert, rouge, vert, puis rouge, puis vert à nouveau. Il est tard, la circulation du boulevard faiblit.
Alors dans ce moment irréel dans Paris, ce samedi soir qui aurait pu être bruyant, je pose mes mains sur mes yeux. Je n'appuie pas, je fais paravent, cache-yeux, bâillon de vue, et j'attends que le silence soit assez fort pour ne laisser surnager que le bruit du courant électrique de la box internet. J'attends, et je me dis : "si tu arrives à libérer ta vue à l'instant même où le silence de la rue se fait absolu, alors ce sera une nouvelle vie qui commencera".
Tout à coup : silence ab-so-lu.
Je me précipite sur l'instant, j'ouvre les mains, le silence est là. Le noir généré par mes mains s'efface, la lumière jaune du lampadaire du salon est là, la baladeuse accrochée à la bibliothèque également. Je touche donc l'espoir d'avoir ouvert une nouvelle porte d'une nouvelle existence. Le courant électrique fait doucement vrombir la box. Le décor est là, mais tout pourrait être différent.
Il se passe 2,3 secondes, mon regard se pose sur l'étoile, l'avion est déjà loin, même plus visible. L'étoile vibre, je commence à croire fermement que le silence indique bien que toute la vie d'avant n'est plus.
5 secondes. Je prends une grande respiration, une bouffée de joie à imaginer que ce tour de passe-passe de la vie a pu fonctionner simplement, suivi le plan avec une fluidité et une docilité jamais vue. J'efface toutes les pensées parasites qui voudraient tenter de me percuter, je tiens mon diaphragme souple et léger. Pas une voiture n'est passée depuis 7 secondes. Alors ? Vois-tu enfin ? C'est la fin de la vie, le début de l'autre ! Tu as vaincu TOUT ce qui était lourd et empêchant !! Oui ! Bravo ! Tu as tout effacé : les traumatismes, les paroles humiliantes, les gestes déplacés, tes propres actes condamnables, les maladresses et les vides terrifiants ! Bravo ! Vraiment bravo ! Tu le tiens, ton renouveau, tu vivras enfin ! Félicitations ! Jouis de l'instant d'être un nouveau-né de 39 ans et demi ++ ! C'est super ! Ta stratégie était la bonne ! Ha le silence comme effaceur ! C'était si simple ! Comment et pourquoi as-tu laissé cette option ne jamais prendre vie ? C'est une erreur mais ok, tout est réparé ! Sois enfin toi, tu le mérites ! Bienvenue !
8,2 secondes, je savoure béatement.
8,5 secondes : le métro arrive en station.
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Sylvia Plath
Aujourd'hui, après un réveil soudain de jour de marché, j'ai redécouvert ceci :
Les dessins faussement naïfs de Sylvia Plath, la poétesse, nés de ses observations, exécutés avec une distance avec laquelle elle semblerait souhaiter se réconcilier.



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Hiroshi Watanabe
Aujourd'hui, à l'heure du café du matin, avec une envie d'hiver et de gris, j'ai découvert ceci :



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"I felt very still and very empty, the way the eye of a tornado must feel, moving dully along in the middle of the surrounding hullabaloo. The sky is empty." Sylvia Plath, The Bell Jar
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"Go out and do something. It isn't your room that's a prison, it's yourself."
- Sylvia Plath
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Il n'y a que les poètes qui rêvent de la timidité des cimes.
Un peu toujours en retard, à la traîne à vrai dire, je viens de regarder Perfect days, de Wim Wanders.
J'en ai lu la meilleure des critiques sur un blog, et mon cher psychanalyste farfelu en a soufflé du beau. J'ai oublié pendant 2 jours, puis j'ai retrouvé mon pense-bête, lu le synopsis, et compris.
Je me suis très rapidement persuadée que c'était bien, avant de le regarder, mais il se trouve que - je ne suis pas très ciné - ce film vient de me faire accéder à une dimension de la beauté que je ressens depuis toujours en moi. Très profondément, comme un membre supplémentaire... un morceau très organique qui donnerait de sa vie et ses pulsations, qui aide à la motricité et à la capacité de discernement. Il me semble que c'est ce que j'appelle la Poésie. C'est elle qui met en place la lutte contre l'incompréhensible, l'irregardable, l'inappréhendable, l'inentendable.
Il ne faut a priori aucune éducation pour ça, je l'ai toujours senti et entendu prosodier en moi. J'ignore complètement d'où cela vient.
La pureté des sentiments qui enlacent ce film est, à mon sens, absolue. Je ne sais plus si cela m'est déjà arrivé, mais j'ai fini par "pleurer de beau" quelques instants : au moment du jeu du loup de l'ombre. Cela étant, la BO est soignée et me touche en plein cœur, les grands espaces laissent voler la mélancolie dans toute l'image, les bruits donnent l'impression de chuchotements délicats, les lumières donnent leur intimité à chaque élément, ... tout est poème. Le silence d'autant plus.
L'évocation discrète de la timidité des cimes est une des images et des idées des plus touchantes pour moi. Il va me falloir me remettre de tant de beauté.

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"Jean-Pierre Gonçalves" (after David Hockney), watercolour, different inks and copic markers on paper, 29,7 cm x 42 cm
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Rompre le silence - Arte
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Comment survivre aux traumatismes de l'enfance (?).
Je sors de ce documentaire, avec toute une tristesse de compassion pour ces quelques enfants frères et sœurs de mal (de mots aussi, ah ah ah.).
J'en aperçois quelques points communs avec ma triste et pauvre vie : des constructions de vie parfois bancales, une insécurité constante, des tests sur moi-même (j'ai écrit "soi-même"), une recherche de sublimation (eux semblent la trouver), et d'autres choses.
Ce qui est évoqué les rassemble également sous un jour politique précis : les violences politiques, le fascisme, l'autoritarisme, la brutalité gouvernementale.
J'en viens à me demander pourquoi j'ai été maltraitée. Quel régime politique excuse ou explique ces faits... ? Je suis née en 1985, la période a des aspects plus doux et calmes qu'à des époques antérieures.
Mes parents ont-ils connu un régime politique qui les a traumatisés, blessés, réprimés ?
Quelle "idéologie" politique les a poussés à m'abimer ?
S'ils avaient voté autrement, aurais-je été à ce point tuée à l'intérieur ?
Je sais juste, uniquement, pour l'instant, que leur impossibilité à broder avec la culture artistique, philosophique, m'a amenée à ne vivre que dans la sidération et de quotidiens efforts pour - simplement - exister. J'ai du mal à en pouvoir encore.
Être cultivé.e n'est peut-être pas un rempart, mais être con est une rampe de lancement favorable à la maltraitance.
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Sous les yeux
Beaucoup de cernes mais peu de discernement.
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Silence à volonté
Pendant le repas, le long repas en famille, je rêvais parfois que je construisais une famille à moi, avec des traditions propres, et proprement idiotes.
Qui seraient nôtres, les nôtres, et associeraient silencieusement nos idées préconçues, nos clichés, nos souhaits d'être ensemble et de les exprimer sans les dire.
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Solo
Après ce mois d'août fort en révélations, ces fêtes de Noël animées par multiples passages de gens familiers, j'avais compris qu'il n'y avait pas pire sentiment de solitude que celui que l'on ressent en présence de prétendus proches.
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Waterproof -
C'est un drôle de rêve à poser, déposer, reposer, ici ce matin.
Le temps était gris d'hiver, je marchais sous les voies du métro aérien. Je croise cette personne dont je n'ai pas perçu le genre, qui m'interpelle, l'air inquiet. Il fait froid, le vent souffle, une bruine dense portée par des bourrasques nous atteint, bien qu'en partie protégé.e.s par la voie qui passe au-dessus.
Sa voix est fragile, et ce ton vulnérable qui m'interpelle me dit "Mais il est imperméable, hein ? La pluie peut traverser ? ... Il est imperméable, hein ?!!". Je suis un peu décontenancée. Il ou elle est noué.e dans sa capuche, l'imper' est mi-long, la surface semble effectivement au moins déperlante, et a priori même imperméable.
Je m'en vais, interdite, sans aucun geste après cette rencontre. Je me vois partir, tournant le dos.
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Ch'suis nullipare, il paraît Il paraît qu'j'suis nulle, il paraît.. Mal enfantée, mal fagotée, mal ficelée, Mal emmaillotée, mal fignolée Ch'suis nulle il paraît. Je suis si nulle, qu'il part. Il paraît. Il apparaît que je pourris, je disparais, Je pourrais - si je pourris - déraper, il paraît J'obtuerais les espoirs, je partais, je disparaitrais A part ça, ch'suis nulle, il apparaîtrait sur mes traits loin de toi loin de moi ma détresse Je pourrais j'espérais rien en soi ne le montrerait ch'suis si nullipare Je pars. Il fait parfois noir, je fuis nulle part, je suis finie fuis il est tard. Je suis dé z' au lait, le café est noir, j'ai noyé tes espoirs. Ton thé est un cafard, je suis ni nulle ni car, je fuis je pars. Je te tuerais si tu pars, c'est jamais facile d'être si nulle. Je me tuerai il est tard.
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Con fini(e)
L'état pandémique me manque. Si nous étions confinés, je saurais pourquoi je me lève le matin, je saurais pourquoi j'ai du mal à me coucher, je saurais pourquoi je n'arrive plus à me lever. Je saurais à quoi me consacrer.
Il faudrait attendre la levée [du confinement], patienter en cherchant comment éviter les virus, trouver quoi lire pour meubler le temps, réfléchir à des techniques promettant de rester dehors des heures sans papier à produire, saturer les brouillons, attendre le coucher du soleil.
Les parenthèses savent prendre fin, toute sortie est définitive : c'est comme un parc d'attraction.
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