filsdepecheur-blog
Les Chroniques d'un fils de pêcheur
6 posts
Suivez-moi encore cet été, pour continuer de démystifier la pêche et le village de Grande-Entrée. En 2018, la chronique prend un virage historique. Je vous présente la Pointe du temps de mes grands-parents, dans toute sa splendeur. La pêche, les « factries » et la « cook house » n'auront plus aucun secret pour vous! - Yan Richard-Doyle
Don't wanna be here? Send us removal request.
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
La Pointe... pas juste un monde d’homme!
Cette semaine, j’étais censé aborder les feux et la transformation de la Pointe, mais j’ai décidé de remettre ce sujet à la semaine prochaine et de rendre hommage aux femmes de la Pointe. On a tendance à imaginer la pêche comme un métier d’homme, mais on oublie de prendre en compte toutes les femmes qui se cachent derrière. Le petit monde qu’était la Pointe du XXe siècle, n’y fais pas exception.
Pendant que leurs maris partent en mer, les femmes restent sur la Pointe. Mais elles sont loin de rester chez eux! Ce sont elles qui font le plus gros de la vie sur ce petit bout de terre. Elles s’occupent de toutes les tâches de maison et la majorité travaille en même temps!
Le rôle de la femme n’est pas de tout repos dans ces années-là. En plus de faire marcher les « cookhouses », ce sont surtout elles qui travaillent dans les « factries ». Elles sont maîtres dans l’art du « cannissage » de homard. Ces femmes de la Pointe sont même infirmières. Avant l’arrivée de professionnels de la santé, ce sont souvent elles qui doivent s’occuper de soigner les malades, avec les moyens du bord. Mon arrière-arrière-grand-mère était très connue et aimée sur la Pointe. Elle était sage-femme et a mis au monde une bonne partie des bébés de la Pointe!
Elles n’arrêtent jamais! Quand la journée de travail est finie, et que la vaisselle du souper est lavée, il reste d’autres choses à faire. Ma grand-mère se souvient que sa mère était une très bonne couturière, et le soir, elle leur faisait des vêtements. Avant chaque rentrée scolaire, c’est même elle qui leur fabriquait, avec sa machine à coudre, de nouveaux sacs pour aller à l’école.
Ces femmes méritent qu’on soit reconnaissant de tout ce qu’elles ont fait et de ce qu’elles continuent de faire aujourd’hui.
1 note · View note
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
La vie sur la Pointe
Ma grand-mère Marie-Rose a grandi sur la Pointe. Elle a eu l’enfance typique d’une enfant de la Grande-Entrée. Leur maison se trouvait sur la Pointe et ils en sortaient rarement. Les habitants y trouvaient tout ce dont ils avaient besoin. Avec plusieurs magasins sur la Pointe, ils achetaient à crédit toutes leurs denrées. Même si, à l’époque, ils n’avaient pas beaucoup d’argent, les gens étaient heureux. Ma grand-mère en garde de bons souvenirs.
Pendant que les adultes travaillaient, les enfants jouaient. Ils allaient, bien sûr, à la plage et souvent ils faisaient du « bicycle » dans les dunes, où se trouve aujourd’hui le stationnement des bateaux. L’hiver ne les empêchait pas de jouer, ils se faisaient glisser en bas des caps, qui étaient gelés. Leurs seules obligations étaient l’école et la messe, où ils se rendaient souvent à pied.
Les adultes, quant à eux, faisaient aussi beaucoup « de social » dans leurs temps libres. Ils se rencontraient dans les maisons et jouaient aux cartes. « J’me rappelle qu’y faisaient souvent des soirées de brocherie de têtes de cage », m’expliqua ma grand-mère. Ainsi, ils pouvaient fabriquer les filets des cages, en se tenant compagnie. Les habitants de la Pointe faisaient aussi souvent des soirées dans les maisons, où leurs voisins venaient danser.
Même si la plupart des maisons qui s’y trouvaient sont aujourd’hui disparues, la Pointe reste encore un lieu de prédilection de la Grande-Entrée, où les gens aiment se rencontrer. La semaine prochaine nous verrons comment la Pointe, autrefois si peuplée, est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Yan Richard-Doyle
1 note · View note
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
Les « factries »
Mon arrière-grand-mère et sa mère avant elle ont travaillé dans une « cookhouse » sur la Pointe toutes leurs vies. Elles cuisinaient pour les gens qui ne pouvaient aller chez eux, parce qu’ils travaillaient dans les usines sur la Pointe.
En plus de leur offrir des repas, les « cookhouses » font aussi office de pensions pour ces travailleurs. Ils sont donc logés et nourris. Aux petites heures du matin, les gens se lèvent et ceux qui ne font pas la pêche vont travailler sur les nombreuses « factries » sur la Pointe. À l’époque, les Madelinots appellent ces usines de transformations des « factries », s’inspirant du terme anglais « factory ».
Du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle, ces usines emploient une bonne partie des habitants. Elles sont au centre de l’économie de la Pointe, parce que chaque compagnie a sa propre « factrie ».
On y transforme le homard, pour ensuite pouvoir l’exporter. Les pêcheurs apportent le homard, il est bouilli et ensuite mis en canne. N’ayant pas de moyen de réfrigération, les mettre en conserve est donc la seule solution. Ce sont autant des femmes que des hommes qui s’en occupent. Sur la Pointe, tout le monde travaille. Seuls les enfants ont un peu plus de liberté.
Ma grand-mère se rappelle très bien du temps où, avec d’autres enfants, ils allaient manger les « fards » de homard que les « factries » jetaient dans un bac dehors. C’était une de leurs activités favorites, mais loin d’être la seule. La semaine prochaine, je vous expliquerai à quoi ressemblait la vie sur la Pointe du temps de l’enfance de ma Grand-Mère!
Yan Richard-Doyle
1 note · View note
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
La pêche sur la Pointe
Les Îles sont souvent associées au homard. Même s’il est vrai que cette espèce est pêchée depuis les débuts de la colonisation des îles, il faut attendre la moitié des années 1800 pour que le homard soit commercialisé. Avant cette période, le homard est présent dans les assiettes des Madelinots, mais sort très peu des Îles. 
C’est plutôt le poisson qui est pêché pour être vendu. La mer autour des Îles regorge de hareng, de morue, de maquereau et de bien d’autres espèces. La Pointe est le port parfait pour aller les chercher. En plus de sa proximité à la mer, le quai de Grande-Entrée offre, à l’époque, un abri pour les nombreux bateaux. 
Le hareng fumé, que l’on retrouve de nos jours sur les îles, est le vestige d’une tradition ancestrale. Depuis longtemps, ce poisson est fumé par les Madelinots, et la Pointe n’en fait pas exception. On retrouve au XIXe siècle plusieurs fumoirs sur la Pointe. N’ayant pas les moyens technologiques que nous avons aujourd’hui, les Madelinots doivent trouver des solutions pour garder leur nourriture pendant les longs mois d’hiver. 
Pour la morue, c’est surtout le séchage et le salage qui sont privilégiés. La morue salée reste encore un des plats préférés de ma grand-mère, qui a habité sur la pointe une bonne partie de sa vie. « Qu’est-ce que je donnerais pas pour un beau mess de morue salée! », me dit-elle souvent. Avec les années, on voit apparaitre un nouveau moyen de transformation du poisson et du homard : les factries. Revenez-nous la semaine prochaine, pour en apprendre plus!
Yan Richard-Doyle
1 note · View note
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
La Pointe, depuis quand?
Cette semaine, on commence par le tout début! La Grande-Entrée, d’où ça vient? Comment un petit bout de terre est-il devenu le port le plus important des Îles au XXe siècle? Avec l’aide du livre La pointe de Grande-Entrée, un siècle de petite histoire et des Notes historiques sur la paroisse de Grande-Entrée du Rév. Raymond Cyr, essayons de tracer un portrait du peuplement de la Pointe!
Dès la découverte des Îles-de-la-Madeleine, la Grande-Entrée est un lieu de prédilection pour la chasse et la pêche. Jusqu’à la fin des années 1700, les Basques et les Bretons viennent régulièrement à cet endroit pour y pratiquer la chasse aux morses. À la suite de leur disparition au tournant du XIXe, la pêche devient la motivation principale des visiteurs.
À cette époque, très peu de gens s’y installent en permanence. Ce sont surtout des Anglais puisque la Grande-Entrée, à l’époque nommée Île Coffin, doit avoir un clergé protestant. Une clause le stipule. Les premières familles francophones à s’y installer pour de bon sont celles de Gilles Pilet (ancêtres de Pealey de Grande-Entrée), William Médore et Isidore Cormier. C’est certainement la proximité avec la mer qui pousse ces premiers colons à s’y installer.
Si peu de gens sont là toute l’année, la Pointe est quand même très bien utilisée. Avant 1900, ce sont surtout des pêcheurs qui viennent de partout sur les Îles gagner un peu d’argent. Ce sont autant des francophones que des anglophones qui se font des petits camps sur la Pointe, pouvant alors y rester pour la saison de pêche. C’est ainsi que les habitants des autres villages finissent par quitter leurs cantons pour venir peupler la Pointe dans l’est des Îles!
Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, où je vais approfondir sur la pêche. Son influence sur la Pointe est tellement grande qu’elle mérite une semaine à elle toute seule!
Yan Richard-Doyle
1 note · View note
filsdepecheur-blog · 6 years ago
Text
Le retour d’un fils de pêcheur
Étant passionné d’histoire, j’ai toujours été intrigué par la Pointe de Grande-Entrée. Je me souviens des journées passées chez ma grand-mère, où elle me racontait son enfance sur la Pointe avec des étoiles dans les yeux. C’est pourquoi cette année, j’ai décidé de vous partager ce savoir, en vous présentant la Pointe d’autrefois et ses petits secrets.
Avec l’aide de mes grands-parents, qui y ont vécu, et du livre La Pointe de Grande-Entrée, un siècle de petite histoire d’Aline Martinet et François Turbide, je vous expliquerai pourquoi la Pointe fut autrefois le port le plus important des Îles.
On va parler de la pêche, des factries et de tout ce qui en découle. Une vraie immersion dans le mode de vie de la Grande-Entrée au siècle dernier! Le voyage commence, dès la semaine prochaine!
Yan Richard-Doyle
1 note · View note