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Transidentité, le manifeste.
Les droits des personnes transgenres, ça vous intéresse ? Voire même, ça vous parle seulement ? Cela devrait pourtant être votre préoccupation majeure. Celle qui vous lève le matin, puis qui vous baise le front une fois bordé·e le soir. Je le dis et l’affirme : les droits trans incarnent le ciment d’une société heureuse. Et je ne parle pas seulement là du bonheur des personnes directement concernées. Trans, non-binaires, LGBTQI+, on montre une plaie ouverte en chaque citoyen, sans distinction de sexe, sans distinction de genre. L’amélioration du quotidien de chacun est à chercher dans les luttes intersectionnelles féministes et queer, celles qui s’unissent pour faire chuter le patriarcat et les stéréotypes de genre.
Pouvez-vous me regarder dans les yeux, et me dire : « je me sens à ma place dans ce monde, où la singularité exclue ». Non, vous ne le pouvez pas, et c’est pour cela qu’il faut marcher. Les personnes trans sont persécutées, tuées quand elles revendiquent leurs droits. Reconnaître la légitimité des personnes transgenres, c’est un pas vers l’avant. Un pas vers l’avant pour dépasser la stigmatisation et les stéréotypes de genre, pour se diriger vers des valeurs humaines, inclusives. Nous voulons un monde où la femme, où l’homme, où tous pourraient se regarder et dire tout haut : « je m’aime autant que j’aime mon prochain ». Et c’est bien cela qui nous attend, au loin au bout du chemin.
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La transidentité ou la parentalité, il faut (apparemment) choisir.
De la primaire au lycée, mes profs m’ont toujours rabâché une chose. Une chose précise. Et j’imagine que les votre aussi l’ont peut-être fait. C’est une sorte d’incantation, qui m’a suivie toute ma scolarité. Ils disaient à qui veut bien l’entendre : « les consignes, on les lit JUSQU’AU BOUT ». Et de ce côté là, je pensais avoir été sérieuse. Mais force est de constater qu’arrivée à l’âge adulte, au moment de revêtir mon habit de citoyenne française majeure, je m’étais mise des œillères. J’ai été bête, je ne l’avais jamais lu jusqu’au bout, notre titre honorifique du « pays des droits de l’homme et du citoyen ». Écrit en tout petit, au bout d’une astérisque, il était en réalité indiqué « pays des droits de l’homme et du citoyen cishet ». Car c’est bien lui le seul citoyen qui inquiète réellement l’État : l’homme blanc hétérosexuel et cisgenre.
Et plus je me suis intéressée aux droits des personnes transgenres en France, plus il a été clair que mon infériorité était gravée en bleu-blanc-rouge. Discriminées, battues, assassinées ou poussées au suicide, nous les personnes trans, on ne vaut apparemment pas grand-chose. Les personnes transgenres ont jusqu’à dix fois plus de risque se suicider que les personnes cisgenres. Et si je crois bien sûr à l’action individuelle, à la possibilité de changer une nation par le peuple qui la forme, je crois aussi qu’il est normal d’exiger de l’État la considération et la protection des minorités.
Aujourd’hui, je veux vous partager une ressource vidéo. Elle n’est pas le fruit d’un travail militant. Elle n’est pas engagée. Elle est davantage descriptive. Cette vidéo, c’est la prise de position de l’État sur la question trans concernant le projet de loi Bioéthique. Vous savez, en 2019, quand on réclamait la PMA pour toustes. Voici le lien de la vidéo : https://youtu.be/Hh_UWtOaPzM.Je vous invite vivement à y jeter un œil. Que vous soyez trans ou pas, ce témoignage est important pour la postérité. Pour constater le lien de cause à effet, entre l’ignorance, et le mépris. On y voit, Agnès Buzyn (ancienne ministre de la santé), certainement pas reconnue pour ses faits de haut vol, se mélanger les pinceaux dans des phrases interminables et maladroites. Le texte porte sur l’accès à la parentalité pour les personnes transgenres, et la ministre de la santé, prenant la parole sur ce sujet capital pour les personnes concernées, confond chaque terme avec son contraire. Rien n’est dit, tout est faux, embrouillé, confus et insultant. Chaque parole, chaque mot, le plus petit soit-il, est à côté de la plaque. Et j’aimerais pouvoir en sourire. J’aimerais m’en amuser franchement. Mais la réalité, c’est qu’il est question d'individus ignorant tout de ma condition et qui choisissent de m’ôter des droits fondamentaux. Les personnes transgenres doivent choisir entre la transition sociale et la parentalité. En effet, les personnes trans, selon la loi française, ne disposent plus de leurs gamètes une fois le changement de mention de sexe à l’État civil effectué. Vivre comme on l’entend et en payer le prix, ou s’oublier derrière un schéma de vie qui ne nous correspond pas, il faut choisir. Si cela m’enseigne une chose, ce n’est pas la haine, mais bien l’intérêt d’informer les autres.
Par exemple, saviez-vous qu’il y a moins de cinq ans, les personnes transgenres qui souhaitaient modifier la mention « M » (pour les personnes assignées homme) ou « F » (pour les personnes assignées femme) sur leur carte d’identité devaient se faire stériliser ? C’est-à-dire qu’il fallait être stérile, ou bien le devenir, pour pouvoir espérer s’intégrer socialement en tant que personnes trans. Heureusement, cela a changé depuis, même si les démarches reste compliquées. Et on pensait pouvoir s’éloigner progressivement de ce flirte avec l’eugénisme, visiblement à tord. Cette haine affichée de l’État vis-à-vis des personnes transgenres perdure. On estime que le taux de personnes transgenres dans une population est d’approximativement 0,3 % à 1,6 % (Madeline B. Deutsch, « Making It Count: Improving Estimates of the Size of Transgender and Gender Nonconforming Populations », LGBT Health, vol. 3, n° 3, juin 2016, p. 181–185). Autant dire qu’à l’échelle d’une vie de rencontres, on a toustes croisé le chemin de personnes trans, souvent sans le savoir.
Et c’est là que vous intervenez. Personnes concernées directement ou indirectement, allié·es ou non, s’informer est primordial. Et je ne parle pas là de suivre ardemment l’actu trans, mais simplement de maîtriser quelques notions de base, d’être en mesure de porter une bienveillance éclairée sur nos problèmes. Les soucis que nous, personnes transgenres, rencontrons au quotidien, sont symptomatiques d’une société qui aime les cases et les clones. À défaut de pouvoir mettre maintenant un grand coup de pied dans la fourmilière qu’est notre république, il faut changer les choses par le bas, petit à petit. Pour disposer du droit d’être non pas La Femme, mais une femme. Pour disposer du droit d’être non pas L’Homme, mais un homme. Écoutez la parole des personnes transgenres, et partagez nos revendications basiques. Celles d’avoir le même accès à la dignité et au bonheur que les personnes cisgenres, notamment en déconstruisant les stéréotypes de genre. Pour cela, je vous invite à vous rendre sur le site Wikitrans (https://wikitrans.co/hp-proches) et à en partager les ressources pour informer vos proches, votre famille, le peuple. C’est un site géré par des personnes concernées et très compétentes, il constitue une bonne première approche de la question. Merci pour votre lecture, merci pour votre bienveillance, maintenant c’est à vous d’en parler.
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