voletsclos

[voletsclos]

Je me souviens des mots que nous nous sommes dits au moment où, pour la première fois, j'enfonçais mon sexe dans son anus. C'étaient des mots doux et d'une rare intimité, qui n'existait qu'en ces moments-là, où je l'envahissais là.

[voletsclos]

J'ai léché son cou

Jusque sous son oreille

Il y a des intimités partout

Jusque dessous l'oreille

[voletsclos]

[voletsclos]

Si je savais écrire, je saurais décrire avec précision le toucher de ton ventre sur la pulpe de mes phalanges, et aussi la manière dont l'élastique de ta culotte frôle le dos de mes doigts. Je saurais dire comment ces doigts ressentent la traversée des poils de ton pubis puis la chaleur et la moiteur plus bas, descendant. Enfin je serais capable de traduire l'émotion qui remonte du bout de mes doigts jusqu'à mon cerveau, jusqu'à mon corps entier, jusqu'à mon sexe lorsque le mouillé des plis de ton sexe me confirme que tu veux tout cela, que tu souhaites tout cela et que ton souhait coule de toi.

[voletsclos]

L'eau chaude de la douche coule sur nous.

Ton sourire est sublime, quand ton doigt s'enfonce en moi.

Je te souris en retour.

Et je dis quelque chose comme "ah !"

[voletsclos]

head here

[voletsclos]

J’ai cherché, dans plein d’onglets, des chambres d’hôtel.

Pour ce rendez-vous

qui ne se fera pas.

Avec cette femme

que je ne toucherai pas.

[voletsclos]

il est 12h47 et je bande

[voletsclos]

parfois je me demande ce que vous y voyez, mesdames

dans ces images

ces images-là, tellement faites pour les hommes, tellement faites par des hommes

où l’homme est un animal qui vous démonte, vous brutalise et vous blesse

[voletsclos]

[voletsclos]

il y a mille hommes

autour de vous

dans leur chambrette ou leur salon

de l’autre côté du mur, de la rue, du quartier

mille hommes, tout autour de vous

qui serrent leur poing

(là, à cette seconde précise) sur leur verge seule

[voletsclos]

j’ai bien aimé, tu sais

ta colère

j’ai toujours bien aimé, tu le sais

tes morsures à mes épaules, à mon cou, à mes tétons

ta furie lâchée

l’oubli de qui nous sommes, de qui nous devons être

et là, j’ai bien aimé ta colère

c’était idiot, de me gifler ainsi, en exigeant mon érection

de me le gueuler, de me l’ordonner

c’était l’oubli que tu n’es pas idiote

bande, putain, bande ! tu disais

et tu me giflais

j’ai bien aimé, cette colère-là

[voletsclos]

monte

que je t’aval

[voletsclos]

Parfois le matin je photographie mon sexe pour l'envoyer à quelqu'un.

Je vous montrerai, un jour.

[voletsclos]

Une semaine après notre dernière nuit passée ensemble, tu t'es penchée vers moi, au restaurant, avec un très grand sourire. Tu as écarté très légèrement le col de ta chemise et tu m'as montré la base de ton cou, presque déjà ton épaule, tout proche de la bretelle noire de ton soutien-gorge.

Je vis distinctement, une semaine après, le bleu qui te restait de ma morsure.

[voletsclos]

J'abandonne. Je ne te touche pas. Je ne te touche plus. Je porte ma main à ta fesse, tu me dis non. Tu me dis non ne me touche pas arrête de me toucher. Je porte ma main entre tes cuisses tu me dis non ne me touche pas arrête de me toucher. J'abandonne. Je renverse mon visage. Je ferme les yeux, je les rouvre et les referme. J'abandonne. Je m'abandonne. Tu ne dis plus rien. Il n'y a plus que ma respiration qui s'entend. Je porte ma main à tes cheveux tu me dis non. Non, tu ne dis pas non, tu ne dis rien, tu rejettes ma main comme si tu me disais non ne me touche pas. Tu ne dis plus rien. Je m'abandonne. Tu ne dis plus rien et tu vas et viens avec ta bouche sur mon sexe tendu dans ta bouche. J'abandonne.

[voletsclos]

Je sors des toilettes je prépare le café tu me reproches de ne pas m'être lavé les mains.

Quelques instants plus tard : tu me lèches tout depuis l'anus jusqu'au gland.

Il faudrait savoir.