vangodefombelle
vangodefombelle
dd_18042020
1 post
Don't wanna be here? Send us removal request.
vangodefombelle · 5 years ago
Text
1002²
Un repost avec certaines corrections pour essayer d'atténuer ce sentiment d’inachevé 
Je ne sais réellement pourquoi je retrouve cette habitude de l'écrit médiocre et pathétique, mais l'envie d'écrire ce soir pour apaiser la douleur et les regrets m'a poussé à reprendre une lettre. Les larmes sont remontées pour la première fois depuis quelques semaines. La gorge nouée, je n'ai pu exprimer réellement ce que je ressentais, et j'ai donc voulu retrouver un temps de réfléchir aux maux dont je souffre. Cet ou ces écrits n'ont pas vraiment vocation d'être lus. Je sais qu'ils ne tomberont pas entre les mains de mes amis, qui déçus en lisant tout ça, changeraient leur regard. J'ai essayé d'avoir l'air fort et courageux mais de plus en plus souvent mon cœur s'emballe et mes pensées divaguent. J'avais l'habitude de contrôler mes sentiments, mes colères et mes peurs, jusqu'à ce que tous mes ressentiments explosent un soir quelconque. Il se trouve qu'aujourd'hui, je n'ai même plus ce luxe. Je me sens plus fragile que je ne l'ai jamais été et je ne veux malheureusement pas en parler à mes connaissances.
Il y a un mois, j'ai perdu la personne que j'aimais le plus au monde. Elle est partie après un ultime baiser, dans des pleurs réciproques, et dont l'affection et l'amour toujours existant alors contrastent avec les dernières phrases partagées le jour de mon anniversaire. Je ne voulais lâcher cette main, plus rouge que la moyenne, que j'avais tenue des heures durant, pendant nos voyages et nos journées ensembles. Ma force et ma conviction n'ont pas suffi ce jour là, et j'ai abandonné cette bataille perdue d'avance. Nous avions déjà vécu cela, quelques mois auparavant, mais le temps passé à pleurer la perte de l'autre, dans deux pièces séparées de l'appartement nous avait poussé à réaliser que la rupture n'était ni la seule ni la bonne solution. Cette fois, si sa décision semblait prise, elle n'a pas pu rester plus longtemps à mes cotés et a décidé de quitter l'appartement bruxellois le plus rapidement possible. Quand elle est partie, je me suis retrouvé seul, dans un silence perturbé par les bourrasques du vent faisant grincer le vieil escalier. C'était la première fois depuis cinq ans que je ne pouvais confier ma tristesse à cette personne et y chercher un quelconque réconfort.
Il faut aussi noter que cette année a été particulièrement éprouvante pour moi : j'ai découvert les joies de la solitude dans un nouvel environnement. Si mes plus anciens amis me manquaient déjà, quitter mon nouveau cercle de connaissances a été encore plus difficile. Ces relations déjà fragiles et récentes étaient à nouveau inaccessibles, et je devais reproduire l'effort social de l'intégration. J'ai découvert de nouvelles failles chez moi, et je me suis enfermé progressivement dans ma chambre. Seules ses visites et ses messages apportaient un réconfort dans ce contexte, et je comptais énormément sur elle. Je pense également que ce changement chez moi, temporaire il me semble, a pu modifier nos échanges au sein du couple. Une moins grande fluidité, peut être un sentiment de décalage, pouvaient alors apparaître à ses yeux. Quand elle est partie, je me suis senti trahi parce que j'avais besoin d'elle. Nous avions cette connaissance mutuelle dont la rupture avait eu lieu pendant une période de grande dépression. Mon état, aussi incomparable était-il, me rappelait ces moments et le sentiment de déception que pouvait avoir ressenti notre amie. « Il n'y a pas de bon moment pour une rupture » me faisaient remarquer certains de mes amis. N'y en avait-il pas un pire que les autres ? Cette rupture avait-elle aussi eu lieu à cause de mon état, qui ne reflète, je l'espère, pas l'entièreté de ma personne ?
Mon premier réflexe après son départ a naturellement été de contacter les êtres qui me sont chers et de leur expliquer la situation. Tous m'ont expliqué les effets bénéfiques du temps, la douleur que j'allais potentiellement découvrir et supporter pendant de longs mois, mais aussi les nouvelles joies du célibat. Ils m'ont conseillé de ne plus la recontacter, m'ont expliqué qu'elle ne me méritait pas, que je serai plus heureux avec quelqu'un d'autre. Ils m'ont écouté pleurer, me plaindre, dédramatiser toujours de la même façon. Parler me faisait du bien et m'a permis d'extérioriser un nombre important de pensées irrationnelles, mais c'est par l'écrit que l'exercice a été le plus efficace. J'ai rédigé une lettre, à la fois intime et publique qui m'a aidée dans les moments le plus difficiles, les nuits froides où les pensées irrationnelles dévorent toute once de bonheur. J'ai eu l'espoir secret (même pour moi) que cette lettre règle nos problèmes mais elle n'a finalement permis que des adieux moins désespérés. J'ai essayé de rester courageux, de rester droit et de ne plus désespérer. J'ai canalisé cette énergie négative dans de nouveaux projets, mais les nuits trop noires et un peu moins sombres maintenant me rappellent toujours ce que j'ai perdu. Les moments dont la tristesse ne provient pas de cette rupture ne trouvent plus de réconfort non plus, et la frustration de ne pouvoir lui évoquer ces maux est douloureuse.
L'une des premières peurs qui a envahi mon esprit était de perdre la foi en l'Amour, le grand et unique. Comment retomber amoureux quand une relation si idéale comme cette dernière jusqu'il y a peu de temps, à mes yeux en tout cas, se retrouvait perdue et détruite ? Comment refaire confiance à quelqu'un alors que nos promesses passées et brisées semblaient si véritables ? Il se trouve que je n'ai pas voulu rester inactif longtemps. J'ai vite pris contact avec des connaissances, chez qui j'ai cherché un premier réconfort. Le flirt n'est pas quelque chose qui me manquait réellement, mais j'avais un manque énorme à combler, une perte d'ego assez importante suite à quelques phrases qu'elle avait déclarées et l'envie d'oublier ce court épisode de cinq années. Les premiers instants m'ont semblé étranges : j'avais l'impression de tromper celle que j'aimais. Si je retrouvais parfois ce sentiment d’intérêt que pouvaient avoir eu certaines filles que j'avais rencontrées, il me manquait une partie importante à mes yeux, celle de l'intimité créée au fil des années et des moments passés à deux. Pendant les premières semaines, j'ai relevé la tête très rapidement. L'histoire avait été belle et longue, je devais en tirer le meilleur pour rebondir et être désormais heureux. Les premiers flirt étaient concluants, il était possible de trouver un réconfort affectif chez certaines, une lueur d'espoir chez d'autres. Je ne qualifierai pas ces brefs débuts de conversation, de semblant d'intimité, de relations pansement : j'ai parfois réellement ressenti de l'intérêt chez ces personnes. Il m'était agréable de m'imaginer ces premiers rendez-vous avec elles, et la rupture m'a alors semblé surmontable. Il me fallait du temps, certes, mais j'avais le mérite d'avoir cru en ma précédente relation et d'avoir espéré qu'elle dure et soit agréable le plus longtemps possible.
Dans les premiers instants, j'ai même pensé que cette expérience me serait principalement bénéfique. Je pouvais maintenant comprendre le sens de ces chansons de ruptures, je perdais une sorte de naïveté, je n'avais plus de réelle attache affective. Qui n'a pas idéalisé sa vie estudiantine, avec ses coups d'un soir et ses rencontres plus légères (sans engagement principalement) ? L'expérience allait être amusante, ma vie moins chrétienne. J'entrais dans une nouvelle phase de ma vie, plus adulte, plus « libre » aussi, et la rupture me faisait prendre un recul plus important sur nombre de faits triviaux. Je pensais réellement sorti grandi de cette expérience.
Quelques semaines après notre dernier message, un événement est venu perturber le silence, certes difficile mais obligatoire de notre rupture. Mon anniversaire arrivait, et j'avais prévu la réception d'un signe de sa part. Je savais pertinemment que n'importe lequel de ses mots me mettrait dans l'embarra : un mot trop affectif perturberait mes décisions, un mot trop impersonnel me rappellerait la prochaine évolution de notre relation. Au contraire, une absence de réponse aurait démontré un désintérêt blessant. Le jour même, en me réveillant de manière trop tardive (la soirée de la veille s'était vue allongée par de grandes conversation amicales), j'ai découvert un message qui correspondait au second scénario. Ma réponse, impersonnelle également, me blessait mais rappelait cette obligation de silence. Elle-même le fit d'ailleurs remarquer, et je conclus le soir que le temps soignerait les maux, que nous nous reparlerions un jour avec sourire du temps où nous étions amoureux.
Cependant, la situation ne serait pas cocasse sinon, l'évolution jusqu'alors positive de mon était d'esprit s'est vue abattue quand, par hasard, je découvris l'un de ses messages publics qui disait « l'amour me manque plus que lui ». Plus qu'une blessure d'ego, la découverte de ces mots me fit ressentir un mal profond et perturba l'équilibre que je tentais jusqu'alors de créer dans mon esprit. Étais-je amoureux de l'amour ou d'elle ? Venait alors s'introduire dans mes pensées un nouveau débat. Les quelques flirts et semblant d'affection qui se dégageaient des conversations que j'avais ne me satisfaisaient guère qu'un temps. La potentialité de retrouver le corps d'une autre incessamment sous peu ne m'attirait que quelques minutes. Je me trouvais alors confronté à cette solitude intime qui se développe de jour en jour. Si sa présence au quotidien était faible physiquement, elle était derrière moi peu importe les événements que j'affrontais. Mes nouvelles rencontres ne m'apporteraient un réconfort qu'un temps, et je savais que la solitude deviendrait ma nouvelle partenaire.
« L'amour me manque plus que lui » sonne si faux dans ma tête. Je ne pouvais rédiger un essai sur la véracité de ses propos, je n'habitais pas dans ses pensées, mais l'amour est-il une sorte de sentiment universel que n'importe qui lui aurait apporté ? Les formes d'affection que je lui apportais, ma présence au quotidien, n'était-ce pas ça le réel amour ? Mon expérience, petite et insignifiante certes, me chuchotait que seule sa forme d'amour me manquait, pas les rares fragments ressentis pendant les rares (et regrettés) flirts des dernières années. Je voulais la voir elle, pas les potentialités de fin de confinement, qui me permettraient sans doute de regonfler mon ego, mais pas de retrouver l'amour que je ressentais.
Si tout semble avoir aujourd'hui été perturbé dans la relation que nous partagions, je reste convaincu que notre couple n'obéissait pas aux mêmes lois que les autres. Je pense sincèrement que notre couple pouvait aller loin, et que nous pouvions nous rendre mutuellement heureux. Je ne sais plus réellement ce que j'espère aujourd'hui, mais je sais que je serais à l'écoute si elle voulait que nous arrangions les choses, ou que nous trouvions des solutions. Le cas contraire, l'inaction m'est certes douloureuse, mais n'est-ce pas la seule chose que je peux encore respecter en mémoire de cette relation que nous partagions ? Partir en croisade chaque mois afin de reconquérir un cœur qui n'est plus mien serait certainement une insulte à celle que j'aime encore. « On a vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est, paraît-il des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril » Réécouter Brel, si cliché deviens-je, m'a permis de comprendre de nouvelles paroles, et ces vers m'ont laissé songeur un temps. Il m'arrive le soir d'écouter les musiques que nous partagions et de penser à elle et aux moments intimes qui me manquent déjà.
Et, mais nous ma belle. Comment vas-tu ?
2 notes · View notes