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Tahiti - France - Québéc
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unautrevirage · 7 years ago
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Millénial ? Qu’est-ce que ça veut vraiment dire ?
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Qu’est-ce qu’être millénial ? Bien souvent, on me qualifie comme tel. Bien souvent, on nous qualifie comme tel. Et quand je dis « nous », je parle de toutes les personnes qui, comme moi, on eut la malchance (ou la chance) de naitre dans les années 90. C’est tellement simple de réduire une génération à des généralités hâtives… Alors je me décide et je me lance, je vais briser les stéréotypes !
« Les milléniaux, ils passent leur journée sur le téléphone ! »
D’accord, celui-ci n’est pas entièrement faux, mais est-ce vraiment valable que pour nous ? Je ne pense pas ! S’il existe des applications de rencontre pour les seniors ou encore des applications qui mesurent la qualité du sommeil, autant vous le dire de suite, elles ne sont pas pour nous !
Tout le monde passe aujourd’hui beaucoup de son temps sur son téléphone. La différence, peut-être, est que l’on sait l’utiliser de manière intuitive… Mais là encore, on ne peut pas vraiment baser une génération sur des compétences. C’est un peu le principe de la vie d’acquérir en continue des compétences, non ?
« Les gadgets électroniques, ça c’est sur un truc de milléniaux ! »
Autant vous le dire tout de suite… acheter des alarmes connectées derniers cris pour une maison n’est pas tellement dans nos habitudes. Le numérique est l’affaire de tous ! Avouons-le, il n’y a pas d’âge pour les gadgets ! D’autant plus qu’on oublie bien souvent un petit détail, les « milléniaux » n’ont pas vraiment les moyens financiers de craquer pour tous les derniers gadgets qui sortent… Il y en a donc forcément qui sont pour les générations au-dessus !
« On va acheter un babyfoot et ils vont rester dans notre entreprise ! »
Certes, c’est attirant un babyfoot, mais moins qu’une ambiance de travail ! C’est un gros stéréotype énervant que de penser que pour augmenter sa rétention de personnel auprès des milléniaux, il faut nous acheter des tables de pingpong ou organiser des 5 à 7 ! Je vais vous dire franchement… Ce que l’on recherche, c’est davantage une cohésion de groupe, un esprit simple et des entreprises qui nous ressemblent. Si un babyfoot permet de nous rassembler et de nous souder, alors oui, c’est un achat pertinent. Si on l’achète pour qu’il soit au milieu d’une cafétéria vide avec des heures d’utilisation strictes, alors là, oubliez !
« Mais si tu sais… ils sont sur Snaptingram ! »
Faut dire que c’est vrai, on a grandi avec les réseaux sociaux. De là à ce qu’ils construisent toute notre identité, c’est mal nous connaitre ! Beaucoup d’entreprises pensent que pour nous avoir, il faut être présent sur toutes les plateformes. FAUX ! L’authenticité est quelque chose qui nous plait, et on préfère largement des marques qui sont uniquement sur Facebook mais qui nous offrent un contenu sincère. Et puis autant vous le dire, nous ne sommes pas tous sur TOUS les réseaux sociaux.
Ah oui j’oubliais ! S’il vous plait… Arrêtez de faire du contenu pour faire du contenu. Beaucoup de marques font exactement la même chose. N’oubliez pas que l’authenticité passe par le fait que votre marque soit différente. Et elle l’est forcément ! Misez sur cette différence et parler comme si votre marque était une personne, pas un robot….
La liste pourrait être beaucoup plus longue ! Mais je préfère m’arrêter sur ceux qui sont véritablement insupportables. Beaucoup risquent de penser « oui, mais c’est écrit soooo millenial » ... En réalité, c’est écrit par moi et à partir de mes observations. On ne peut plus définir une génération comme avant parce qu’aujourd’hui, avec Internet, chacun développe une personnalité différente. Le plus judicieux serait de porter une attention sur des traits de comportements, sur des groupes ou même sur des intérêts ! Mais bloquer une stratégie sur toute une génération… C’est assez mal nous comprendre.
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unautrevirage · 7 years ago
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Écris il y a de cela quelques mois, voire années maintenant, mes articles n’ont ni pour but de dénoncer un quelconque système, ni comme vocation de détenir la vérité absolue. En fait, ils sont surtout pour moi la possibilité de réfléchir et de me questionner sur le monde qui m’entoure. La politique est un terme récurrent certes, mais je fais partie de ces citoyens qui pensent que vouloir faire évoluer les choses, c’est déjà les questionner.  
J’ai été beaucoup occupée ces derniers temps mais mon premier amour, l’écriture, me manque et me rappelle à l’ordre. C’est avec une touche d’audace que je compte bien republier des nouveaux articles ! 
Néanmoins... la politique ne tiendra plus une place aussi grande. Non pas que mon intérêt pour la matière ait changée, mais d’autres sujets m’interpellent. Sociologie, philosophie et numérique (oui, osons ce mélange) seront sûrement les prochains grands chemins que prendront ma plume. 
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unautrevirage · 8 years ago
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Le politiquement correct ou le politiqu’chiant
       « Il n’y a plus de pauvres vieux, mais de sémillantes personnes âgées, il n’y a plus d’infirmes mais de pimpants handicapés, il n’y a plus de mongoliens mais de brillants trichomosomiques. Françaises, Français (…), réjouissons-nous, nous vivons dans un monde qui a résolu tous les grands problèmes humains en appelant un chat un chien. ». Pierre Desproges avait résolument bien cerné l’une des facettes de notre société. En abordant le politiquement correct avec humour, il nous dévoile son véritable aspect. Cette manière de discuter, de communiquer et de partager n’est en fait qu’un fond de teint que l’on passe gentiment sur les mots afin de les adoucir et de les rendre plus beaux. Désormais, nous ne pouvons plus nous en passer. Que ce soit lors d’un diner entre amis, d’une réunion d’affaires ou d’une rencontre scolaire, notre discours est devenu un bain de mousse dans lequel il devient difficile de s’y retrouver. Au-delà de la sphère privée, la politique est elle aussi touchée par cette mode du demi-silence. Les discours sont devenus arrogants en politesses, avec une sémantique prédéfinie. Mais au fond, il ne faut pas oublier que maquiller quelque chose n’est pas forcément synonyme de le changer. 
Même si les mots et les tournures changent, les idées elles, restent bien présentes, avec une force qui ne sait les lâcher. L’unique modification est que, désormais, elles revêtent un habit de moine plutôt qu’une couronne dorée, longtemps portée. Le problème avec ce relooking, c’est qu’il devient plus difficile de s’exprimer, mais aussi de se comprendre. Le politiquement correct nous met à cran. Il nous stresse. Avant de parler, nous pesons chaque mot pour en déceler les éventuels problèmes qui pourraient découler d’une prononciation trop rapide. « Tourner sept fois sa langue dans sa bouche » a réellement pris tout son sens ! Il semble alors primordial de s’intéresser aux conséquences de cette nouvelle méthode de communication. Des conséquences qui sont surtout notables dans la sphère politique, domaine où les discours ont une importance effrayante. Mais ces discours modulés en faveur de l’oreille sont-ils toujours les mêmes ? Radoucir les termes est-ce nécessairement les changer ? À méditer.
         « On va nettoyer au Karcher la cité », Nicolas Sarkozy, 2005, course à la nomination suprême, le trône de l’Élysée. Cette phrase, avant même d’être un Buzz médiatique, est un couac. Cette fausse note sort totalement le candidat du politiquement correct et fait ressortir clairement ses idées. Pourtant, ce n’est pas comme s’il ne les avait jamais exposées au cours de sa carrière politique. Il a toujours porté les problèmes des banlieues comme étendard et s’en était pris à elles dès les prémisses de son parcours politique. Alors pourquoi cette phrase a-t-elle choqué l’auditoire ? Le seul changement apporté était les mots, plus forts, plus crus, moins fins. Et ce renversement verbal a choqué.  Là en est alors l’interrogation sur ce dernier. Ce soi-disant choc est une des conséquences de tous les non-dits et du politiquement correct. Un autre exemple frappant nous fait remonter le temps et nous ramène le 10 avril 1973 à l’Assemblée nationale. Ce jour-là, Georges Marchais prit le micro et offrit un discours frondeur. À cette époque, on ne parlait pas vraiment du politiquement correct et le choix du vocabulaire qu’il emprunta en est un exemple parfait. « Celui qui croit au Ciel et celui qui n’y croit pas, l’ouvrier et le chercheur, le paysan et l’employé, l’artisan et l’ingénieur, en un mot tous ceux qui font le peuple de France. » (Georges Marchais, ancien secrétaire général du Parti communiste, 1973). Si vous êtes habitués aux discours plissés, certains mots ont dû vous hérisser. « Le paysan », actuellement remplacé par « agriculteur » ou « habitant de la communauté rurale », est un terme qui se raréfie dans les médias. Cela fait belle lurette que nous n’avons pas entendu ce mot dans les bouches des politiques, ou du moins, très rarement. « L’ouvrier », lui aussi a eu le droit à un nouveau nom, « classe populaire » pour les plus crus et « travailleurs de la France » pour les moins courageux. Aujourd’hui, un tel discours ferait mouche et ferait verser des litres d’encre. Pourtant, le message n’était pas négatif, loin de là ! Il se voulait rassembleur et à l’époque, personne ne serait revenu sur ces propos davantage mélioratifs que l’inverse. Mais hélas on peut le dire, cette époque est révolue !
        Comme nous venons de le voir, le politiquement correct n’est que trop récent et découle d’un changement d’époque et de normes. Mais qu’est-ce qui l’a véritablement déclenché ? D’après moi, il découle directement des événements de mai 1968. Ce soulèvement de la France la fit tourner dans l’engrenage de la modernité. La jeunesse se leva pour porter sa voix, celle de la justice, de l’égalité, de la transparence et du respect. Suite à cette année-ci, de nombreux mouvements ont vu le jour et l’on commença à parler distinctivement du racisme et de la discrimination. On mit alors des codes et des problèmes sur ces mots. On leur réécrivit leur définition et on les mit en valeur. Loin d’être de mauvais goût, ces actions ont malheureusement amené dans leur sillage la peur des mots. Faire la propagande de l’antiracisme et du respect d’autrui, c’est aussi pousser les gens à avoir peur de passer pour ceux qu’ils ne sont pas. Alors on réfléchit. On se pose trop de questions et on s’emmêle dans notre propre dictionnaire. On ne sait plus vraiment ce que l’on peut ou non dire afin de ne pas être vu comme le raciste de service. Et c’est ici que né alors le politiquement correct. D’après moi, ce dernier est l’enfant prodige de la peur des mots. D’ailleurs aujourd’hui, cette crainte grandit de jour en jour et rend difficile l’expression de nos opinions. Alors que l’on se bat pour notre liberté d’expression, notamment suite aux événements de janvier dernier, nous l’embrigadons nous même ; quel comble ! Nous perdons le droit de parler de tout et de prononcer les mots que l’on veut. Coluche ou Desproges doivent être contents d’avoir évolué dans une époque qui leur permettait de tenir des discours à l’humour presque systématiquement noir. D’ailleurs, Coluche reste un excellent exemple de ces moments où la liberté d’expression était encore complète. « Dieu a dit : Je sépare tout en deux, les riches auront la nourriture, les pauvres de l’appétit », « Le communisme, c’est une des seules maladies graves qu’on n’a pas expérimentée d’abord sur les animaux » ou « Dieu a créé l’alcool pour que les femmes moches baisent quand même. », quelques exemples d’une liberté presque totale. Pourtant tout le monde sait que Coluche n’était ni un raciste, ni un facho et ni un misogyne. Alors ses discours faisaient rire, car l’on savait que c’était une satire et non un portrait net de ses pensées. Désormais, il est bien rare de trouver un humoriste avec autant de culot. Et c’est ce manque de culot qu’a provoqué le politiquement correct. La fin d’un règne verbal où les courtisans pouvaient jouer avec la langue française de manière décomplexée.
         Mais revenons un peu dans le monde fabuleux de la politique. Désormais, nous savons que le changement perçu dans les discours est apparu dans les années 80. Et comme cette décennie n’est pas encore trop loin, nous pouvons voir comment la réforme sémantique s’est traduite dans les discours, et surtout, regarder si un changement dans cette dernière est synonyme d’un changement idéologique ou non. Pour pouvoir traiter de cette longue et entière question, il nous faut un politique. Une personne qui aurait évolué dans les deux mondes et qui serait restée quelque temps sur la scène médiatique. Trouvé ! La famille Le Pen ! D’accord, non composé d’une personne, ce clan reste tout de même un exemple parfait pour notre recherche. Ce qui est intéressant, c’est que nous avons d’un côté « l’ancien monde » avec le père, Jean-Marie Le Pen, et de l’autre le « nouveau monde », avec sa fille, Marine Le Pen. Dans les médias depuis des années, les discours du Front National ont bien évolué. Suite à la stratégie de dédiabolisation engrangée par Marine Le Pen, la sémantique s’est adoucie et est presque devenue « abordable ». Pourtant, nous n’oublierons jamais les fresques verbales de son père durant ses années de règne. Discours fascistes, racistes et crus, voilà le portrait sans retouche du patriarche. Sous l’idée de « La France aux français », Jean-Marie Le Pen a toujours prôné des idées noires qui représentent l’inverse des valeurs républicaines et du respect d’autrui. Aujourd’hui Marine Le Pen, alors aux commandes de l’avion Front National depuis quelques années maintenant, change de discours. Elle se dit contre le révisionnisme, le négationnisme, le racisme et l’antisémitisme. Certains mots ne se font plus entendre dans les discours officiels du parti ; on change ce qui est moche pour quelque chose qui marche, mais pas moins beau ! Cependant, il est difficile de croire que la fille n’a pas les mêmes idées que son père. Cette difficulté provient du fait qu’elle l’a toujours accompagné et appuyé. Telle une bonne fille, elle tenait des discours qui n’avaient rien à envier à ceux de son père. De plus, refuser des propos doit forcément s’accoupler du rejet total de ces derniers et de leurs messagers. Si les discours ne sont pas au reflet de son idéologie, elle aurait dû écarter de la scène les partisans et membres aux pensées les plus extrêmes. Or, pour le moment, rares sont les personnes évincées. Même si depuis quelques semaines l’affront entre le père et la fille se fait sentir et vacille sur nos écrans de télévision, tout ceci n’est qu’illusion[1]. Enfin, et même si l’on peut tout à fait changer d’idées au cours de sa vie, il n’en reste pas moins important de prendre en considération que Marine Le Pen avait, dans sa jeunesse politique, eu des phrases encourageantes pour son père, et notamment pour ses discours. J’ai tendance à penser que lorsque l’on n’est point d’accord sur un sujet, on le fait savoir, mais cela reste mon opinion, je vous l’accorde ! Mais dans tout cela, on peut tout de même conclure qu’elle a toujours les mêmes idées mais ne les expose plus comme avant. Pourquoi ? Parce que l’Élysée n’est plus une utopie pour elle, mais une potentielle réalité. La réponse à notre question est donc non ; camoufler ou changer les mots n’est pas synonyme d’un changement idéologique, loin de là. Et c’est ici que vient s’ajouter une nouvelle interrogation, celle de la légitimité du discours et de sa bienséance. En effet, si le discours n’est pas forcément à l’image de l’idée, cela signifie qu’il y a tromperie sur la marchandise. Or aujourd’hui, et puisque le politiquement correct est de mise partout, cela signifie que nous ne pouvons plus faire confiance aux discours. Nous devons étudier, déchiffrer et décoder les messages afin d’en comprendre la moindre connotation. Voilà donc une autre conséquence négative du politiquement correct, le manque de justesse et d’honnêteté dans les discours. Malheureusement, nous devons voter et ce que nous déposons dans l’urne est le fruit d’une réflexion portée à l’aide de discours et d’interventions quotidiennes. Alors, si tout est potentiellement faux, nous votons davantage pour du flan que pour du changement.
         Avant de conclure ce court article, je voudrais tout de même faire un simple paragraphe sur les anti-conventionnels, ceux qui sont passés à côté du politiquement correct et parfois même, le haïssent. Loin de n’être composé que de fraudeurs comme on pourrait l’imaginer, ce groupe se construit autour de personnes souvent très, voire trop, éloquentes. L’illustration de ces propos nous amène à proposer deux exemples qui se séparent de deux décennies. Le premier nous ramène encore à l’Assemblée nationale, mais en 1992 cette fois. Philippe Séguin, ancien président de l’Assemblée nationale puis de la Cour des comptes, monta à la tribune pour prononcer un discours contre le traité de Maastricht. Au-delà de son aspect revendication, ce dernier est splendide par son naturel. « Il ne faut pas rêver. Sans monnaie, demain, sans défense, sans diplomatie, peut-être, après-demain, la France, au mieux, n’aurait pas plus de marge de manœuvre que n’ont aujourd’hui l’Ukraine et l’Azerbaïdjan », voici l’une des phrases qui marque le plus le ton simple et non ambigu du message que l’orateur voulait faire passer. C’est d’ailleurs dans ce même discours que Philippe Séguin exposa son problème avec le camouflage verbal ; « Cessons donc de tricher, de dissimuler, de jouer sur les mots, de multiplier les sophismes ». Cet homme fort de la Ve République est donc bel et bien un exemple de ces hommes et ces femmes qui se réfutent à penser et à parler comme tout le monde. Mais il n’est pas le seul à avoir osé revendiquer cette liberté d’expression maximale. Si l’on revient dans notre décennie, une femme marque elle aussi les esprits avec des tons et des phrases qui se détournent complètement de nos habitudes auditives. Christiane Taubira, actuelle garde des Sceaux, rentre dans cette famille de l’anticonformisme verbal. « Lorsqu’une personne a autant de toiles d’araignées dans la tête, lorsqu’une personne est incapable de comprendre la société française (…), lorsqu’une personne est à ce point indifférente aux dégâts considérables qu’elle peut produire par ses paroles, qui sont des insultes, incontestablement, mais qui sont surtout des déchets de la pensée humaine, je n’attends rien, vraiment rien. », comment pourrait-on résumer les choses avec moins d’honnêteté et sans tomber dans la grossièreté ? Voici donc deux exemples d’une résistance aux mots. Finalement, nous ne sommes pas forcément amenés à vivre dans un environnement 100% politiquement correct !
         Porté par des avantages et des inconvénients, le politiquement correct a conquis de nombreux territoires. Il nous offre de nouvelles normes et valeurs qui nous façonnent désormais depuis notre enfance. « Ne dis pas ça comme ça », « on ne dit plus comme ça », autant de phrases que nous avons entendu dès lors que nous étions capables de prononcer quelques mots. Bien que ces nouvelles lois verbales nous ont amenés à exposer certains faits, comme le racisme, elles nous ont aussi forcés à avoir peur des mots et de la sémantique. Mais au-delà de notre simple nombril, ces mêmes lois ont changé les discours politiques et les codes communicationnels, nous obligeant à réfléchir davantage sur les idées qui se cachent derrière des masques toujours plus épais. Jouer avec les mots amène nos médias à diffuser des messages ambigus qui peuvent nous perdre rapidement. La réflexion est, au final, la seule arme que nous avons contre le politiquement correct. Car, « Si la liberté d’expression se limite aux idées qui nous conviennent, ce n’est pas la liberté d’expression » (Noam Chomsky – philosophe américain).
 Léa Bernaix.
[1] Voir article précédent.
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unautrevirage · 8 years ago
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La jeunesse en politique, est-ce un oxymore ?
22 juin 2015, révélation. Doit-on forcer les politiques à s’arrêter et à prendre leur retraite à l’âge de 70 ans ?  Le rapport de l’agence France Stratégie met le doigt sur un sujet presque tabou. Alors que certains de nos politiques sont entrés dans l’âge d’or depuis quelques années maintenant – et que d’autres commencent même à le quitter – et qu’ils continuent d’exercer, sans aucun remord, les plus hauts postes de la fonction publique, cette question sonne comme un bruit sourd qui risque de faire frémir l’Assemblée nationale et le Sénat. Mais au-delà de cette question, le rapport s’articule surtout autour de notre ambition, à nous, jeunesses françaises. Selon France Stratégie, « 70% des 18-25 ans pensent que la société ne leur permet pas de montrer de quoi ils sont capables ». Est-ce vrai ? Sommes-nous de moins en moins engagés dans la sphère publique ? Avons-nous perdu notre sens du changement ? La jeunesse en politique, est-ce devenue un simple oxymore ? Je crois qu’il est temps de nous poser ces questions et de faire un point sur notre situation générationnelle.
     Pour commencer, il paraît évident de se pencher sur notre réalité. On nous évoque notre manque d’implication, de discernement, de recherche, de travail, etc. Soit ! Mais je pense qu’avant de trouver des solutions, il faut d’abord regarder s’il y a ou non un vrai problème de ce type. Débutons par du positif, car oui tout n’est pas noir ! Après quelques recherches, je suis tombée sur un rapport d’enquête de l’Observatoire de la jeunesse solidaire qui met en lumière quelques réalités plus qu’intéressantes. En premier et je pense que c’est un aspect primordial, le corps politique confond trop souvent les mots « défiance » et « désintérêt ». En effet, ce n’est pas parce que nous sommes méfiants ou sceptiques sur l’aspect politique de notre pays que nous sommes forcément désintéressés par cette dernière. D’ailleurs si l’on va un peu plus loin, il est davantage préférable d’être en face de personnes défiantes que l’inverse. La méfiance amène à une réflexion. Elle pousse à une remise en question de certains aspects afin de transformer le doute en solutions durables. En somme, notre méfiance est positive. Plus même, elle devient participative et nous propulse dans les débats. D’ailleurs, « plus de la moitié des jeunes (15-30 ans) admettent que la politique est importante dans leur vie et plus de 8 jeunes sur 10 suivent son actualité ». Je vous l’accorde, le suivi de l’actualité ne passe pas forcément par les mêmes outils que les générations antérieures. Avec l’accès à internet et l’évolution titanesque des réseaux sociaux, notre regard sur l’actualité passe par des outils différents, modernes. L’information instantanée nous paraît  « normale » et le partage de cette dernière ne se fait jamais attendre. De plus, certaines émissions – qui ont su se modeler selon l’époque – permettent d’attirer l’attention de notre génération sur l’information, et plus précisément, sur la politique. « Le petit journal », « On n’est pas couché » ou encore « Touche pas à mon poste » font partie de ces sphères médiatiques proches de notre génération. Bien que l’information soit mélangée constamment avec de l’humour et de la satire, elle reste bel et bien présente. Mixée aux réseaux sociaux, aux applications et aux discussions, l’information devient presque objective. Alors qu’avant on lisait l’information avec des œillères en scrutant les journaux qui se rapprochaient le plus de nos aspirations politiques, aujourd’hui l’information est vue, revue, corrigée et la multitude des plateformes nous permet de lire différents points de vue. Bref, l’information et nous, ça ne fait qu’un ! Deuxièmement, l’implication ne s’additionne pas automatiquement avec la grande politique. Même s’il faut admettre que la participation aux élections nationales reste minime, notre génération sait tout de même se mettre en œuvre dans des environnements davantage locaux. « 75% des jeunes admettent avoir déjà voté pour quelque chose – ou quelqu’un principalement – et près de 30% évoquent leur participation dans une manifestation ». Or, l’implication locale n’est-elle pas aussi –voire plus -  importante que l’implication nationale ? À l’heure où la mondialisation a frappé à toutes les portes, nous devrions être fiers de continuer à voir œuvrer notre génération dans des environnements restreints, en se rapprochant davantage des besoins que le sont nos énarques assis sur leurs fauteuils en cuirs. Mais l’implication moderne  porte aussi de nouveaux enjeux auxquels l’on pense rarement – mais de plus en plus, certes. L’écologie et la consommation responsable sont deux facteurs de mobilisation. Ayant pris conscience de l’urgence, nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers des produits plus sains, biologiques, responsables et civiques. J’utilise volontiers le terme « civique » car consommer responsable, c’est répondre à un devoir d’équité et donc, à un devoir civique. Donc, ce civisme est réellement visible puisque « dans les faits, 7 jeunes sur 10 s’engagent par les modes de consommations responsables ». De plus, les signes de protestation – qui s’articulent donc autour de la mobilisation et de l’implication – sont nombreux et souvent très personnels. Les végétariens et végétaliens illustrent avec complaisance ces dernières. Aujourd’hui, refuser de manger des produits d’origine animale ne vient pas d’une histoire de goût, mais plus d’un rejet des modes de production. L’agriculture de masse, la maltraitance animalière ou encore l’utilisation massive de produits chimiques (et je compte à l’intérieur tous les médicaments – vaccins - administrés massivement au bétail) sont des facteurs qui tiennent à cœur notre génération. Vous ne me croyez pas ? Ouvrez votre Facebook et regardez le nombre de pétitions et d’articles écrits sur le sujet. Quant aux préoccupations environnementales, notre génération semble motivée à vouloir changer les choses. La réutilisation des objets désuets n’est plus qu’une simple mode. Aujourd’hui, étudiants et étudiantes ou jeunes actifs sont de plus en plus nombreux à succomber à ce mode de consommation « responsable ». Une longue série de blogues a vu le jour et amène des astuces qui sont très souvent reprises, notamment dans les appartements étudiants. Vous l’aurez donc compris, notre définition de ladite participation n’est plus totalement la même qu’il y a une vingtaine d’années. Enfin, notre mobilisation peut paraître moins visible car nous sommes tous davantage présents sur les réseaux sociaux que dans les journaux papier. C’est à dire ? Je vous écris mes articles sur un blogue, et je suis loin d’être la seule ! Nombreux sont celles et ceux qui décident d’apporter leurs idées - leurs solutions - sur la toile. Même si la recherche n’est pas toujours évidente, la jeunesse ne se lasse pas de débattre et de discuter des sujets d’actualité. D’ailleurs, étant étudiante étrangère, j’assure sans l’ombre d’un doute que les jeunes français sont davantage portés à discuter de manière sérieuse et à porter des débats de fond sur la table lors de soirées. Que ce soit de religion, de racisme, de politique, d’histoire, d’homophobie, nous sommes toujours prêts à lancer le débat, même autour d’un apéritif sensé « détendre l’atmosphère ». Nous aimons ça. Et, bien loin d’être négatif, cet aspect nous permet d’acquérir une ouverture d’esprit. Il nous permet aussi de nous poser de réelles questions et, même si nous refaisons le monde dans notre salon ou dans celui de nos amis, nos réflexions peuvent nous pousser à nous engager davantage. La liste des exemples sur notre participation – mobilisation -  est longue, bien trop longue pour cet article.
 Mais aux fruits de ces quelques exemples, on peut d’ores et déjà se dire que notre génération n’est pas sans anti-mobilisation.
        Rares sont les tableaux peints d’une seule couleur. Après cette longue liste d’aspects positifs, il nous faut aussi aborder quelques points négatifs. L’implication nationale tout d’abord. Selon les âges, elle ne se vit pas de la même façon, certes. Mais d’une manière globale, notre génération est moins portée sur cette dernière que sur la mobilisation locale. « 12.9% des 18-24 ans et 13.4% des 25-29 ans ont souscrit à l’abstention totale lors de la présidentielle de 2007 ». Plus que l’élection présidentielle, seule « 53.9% des 18 - 24 ans et 49% des 25 - 34 ont succombé à l’abstention lors des municipales de 2008 ». Et là vous allez me dire ; mais l’implication locale forte ne devrait-elle pas être synonyme de forte participation lors de municipales ? Bonne question ! La réponse peut être ambiguë, mais elle est négative. S’impliquer localement, c’est s’impliquer dans son quartier, dans son école, dans son association, et parfois dans sa ville certes. Mais la sphère politique, et notamment celle qui touche les municipalités, a fait en sorte de se surévaluer et de s’éloigner massivement des gens, comme vous et moi. Dans les grandes villes, les maires semblent davantage se préoccuper de l’image de leur parti et des prochaines élections que des besoins immédiats que demandent leurs citoyens. Désormais, même l’élection municipale est perçue comme une élection nationale et non plus locale à son sens premier. D’où le faible taux de participation à ces dernières. Mais ce n’est pas tout. D’autres ombres viennent obscurcir le tableau. Les générations au pouvoir sont dépassées, désuètes et ne suivent plus vraiment la modernité. « 1 jeune sur 3 ne se retrouve dans aucune famille politique ». L’offre politique n’a pas suivi les changements, les évolutions. Alors que certains essaient de se modifier (en changeant de nom par exemple), les idées n’ont guères véritablement changé. Les jeunes qui se sentaient davantage de gauche sont déçus par cette dernière et ne partagent plus les mêmes ambitions. Ceux qui étaient de droite sont désormais déçus par l’évolution de leur parti qui met en scène des personnages à la hauteur d’une série américaine. Au milieu, aucune offre réellement intéressante, si ce n’est un Bayrou qui ne colle pas du tout avec l’image de la politique actuelle. Bref, pour qui voter ? Telle est véritablement LA question. Mais dans ce cas, peut-on encore dire que le manque d’implication des jeunes est uniquement de leur faute ? Certes, ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord que nous devons nous taire. Ceux qui souhaitent voir de nouvelles idées se placer dans le monde politique pourraient davantage s’impliquer, notamment en intégrant directement un parti ou en en créant un nouveau. Mais cela ne fonctionne pas tellement comme ça. Qui nous dirige ? Les élites. Or ces dernières, postées sur un pied d’estrade, ne semblent pas vouloir partager le trône. S’ouvrir au monde de la politique, c’est surtout faisable avec un bon répertoire aux numéros d’or. De plus, les élites ne sont pas synonymes d’évolution car le système mis en place leur convient largement. Ces dernières sont bien trop déconnectées des réalités. Sortant tout juste des grandes écoles telles que Science Po et l’ENA, ces jeunes se sont écartés de la vraie vie, des vrais gens. Étant des écoles souvent élitistes sur le nominal, les finissants sont majoritairement des « fils de » qui n’ont jamais connu le besoin. Leur vie s’est toujours articulée dans de beaux et luxueux quartiers, alors à quoi bon changer ça ? Le manque de mixité et d’accès alimente le manque d’implication. Comment faire sa place en politique quand les ténors et les anciens ne veulent pas laisser la place ? Il est bien facile de dire que les nouvelles générations ne prennent pas position lorsque l’on ne veut même pas en entendre parler. Qui sont aujourd’hui les politiciens de notre pays ? Les mêmes qu’il y a une dizaine, une vingtaine voire même une trentaine d’années. Bref, c’est un peu « l’hôpital qui se fou de la charité ». Enfin et je pense qu’il était important de le souligner, l’implication peut dépendre de la situation sociale et géographique. Certains quartiers amènent moins au développement personnel. Dans des lieux où les politiques ne se rendent jamais et que le pessimisme est devenu une norme, il est difficile de se soulever devant cette barrière d’obstacles. Les aides sont nécessaires au développement politique et idéologique de certains quartiers, mais elles sont bien trop souvent nulles. Le problème des « cités » - bien que je ne supporte pas ce terme – est lié à l’oubli des politiques pour ces zones. Discréditée depuis trop longtemps, la jeunesse qui y née n’est pas amené à s’impliquer. D’une nature humaniste, j’aurais aussi tendance à rajouter que l’implication commence par l’intérêt, qui est lui-même descendant de la compréhension et de la curiosité, elles-mêmes filles de l’accès à la connaissance. Or, dans certaines zones, l’accès à la culture, au savoir, à l’histoire, au patrimoine national, à la recherche est quasiment nul.
 Le problème n’est donc pas de savoir comment impliquer davantage les jeunes, mais comment leur donner les outils de la curiosité.
        « La jeunesse en politique, oxymore ou non ? » : NON. Notre génération s’intéresse, essaie de comprendre, s’aménage, travaille, réagit, surprend, bouge, vit tout simplement. À la différence de nos aînés, nos préoccupations sont locales. Mon voisin, mon facteur, ma boulangère, etc. Voilà ceux qui m’entourent et ceux que je veux aider. La politique nationale, pourquoi pas, mais laissez-nous une place. Parce qu’au final elle est là la véritable conclusion : les ainés créent, aggravent les problèmes et passent leur temps à chercher des solutions au lieu de partager le travail avec ceux qui sauront apporter de nouvelles idées, nous, notre génération pas si perdue que cela.
Léa Bernaix 
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unautrevirage · 8 years ago
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La communication politique en France devient-elle la petite sœur de celle des États-Unis ?
    L’infobésité et le surpoids médiatique. Voilà deux termes qui ne sont pas encore totalement compris par les français mais qui pourtant, risquent de bouleverser le paysage médiatique et politique de notre pays. Pour les expliquer le plus simplement possible, il n’y a qu’à prendre l’exemple des présidentielles aux États-Unis. Florilège de propagande, de débats, d’affiches, de combats verbaux et de prestations scéniques, la communication politique de ce pays a toujours fasciné les citoyens du monde entier. Souvenez-vous du féroce débat entre Kennedy et  Nixon en 1960. La conclusion avait été sans appel, Kennedy avait mené le combat d’une poigne de fer et avait terminé victorieux de cette débâcle médiatique. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre que l’élection de Kennedy est en grande partie due à sa prestance médiatique et à sa victoire lors de ce tout premier débat télévisé. En effet, il y a un peu plus cinquante ans maintenant, ce débat fut le premier d’une longue lignée de batailles charismatiques à l’américaine. Aujourd’hui, elles sont devenues des normes. Pour gagner les élections présidentielles aux États-Unis, assurez-vous de maitriser parfaitement les dictats de la communication, de la médiatisation et de la gestion d’image. Car au final, votre élection ne sera pas entièrement due à vos idées, mais plus à votre prestance qui s’affichera sur des millions de téléviseurs branchés en direct. Et cette manière moderne de faire de la politique commence à arriver dans notre pays et à changer la donne.
      Durant la Ve République, nous avons souvent été face à des politiciens charismatiques qui représentaient l’image du père, du patriarche de la Nation. Lorsque l’on évoque les noms de « De Gaulle » ou de « Chirac », il nous vient à l’esprit des hommes puissants, charismatiques et ambitieux qui ont su représenter la France d’une manière forte sur la scène internationale.  Bien que les époques changent, personne n’aurait jamais osé taper l’épaule du général de Gaulle. Pourtant aujourd’hui, ce geste est presque devenu banal. Il n’y a qu’à regarder les bains de foule de François Hollande pour s’apercevoir que la frontière entre le leader et l’ami de bistrot est devenue bien mince. Cependant, nos anciens politiciens n’avaient pas encore autant accès à la médiatisation et aux médias de masse comme aujourd’hui. Lorsque le président apparaissait sur notre petit écran en noir et blanc, les messages étaient forts et intenses. Aujourd’hui, leurs apparitions sont moins notables et davantage familières. Et c’est ici que l’on peut commencer à réfléchir sur les nouvelles formes que prend la communication politique. Bien qu’encore relativement sages, ces formes modernes débutent une large transformation du paysage politique. Il semble que le modèle familier soit de mise. Cette familiarité est présente tous les jours dans nos médias, et notamment à la télévision, où il n’est plus rare de voir une scène amicale entre un politicien et un journaliste, comme en attestent les nouveaux programmes phares de notre génération qui mélangent politique et humour comme « La semaine de Cyril Eldin », ou qui mixent réflexion et vie personnelle sur le plateau de « On n’est pas couché » ou encore qui alimentent les fantasmes sur le canapé de « Top gear ». Bref, faire de la politique semble être un synonyme de médiatisation et de storytelling. Cette nouvelle vision de la propagande existe depuis des années aux États-Unis. Plus forts que nous dans ce domaine, les américains ont poussé le vice encore plus loin, comme en attestent les fameuses danses de la première dame des États-Unis, Michelle Obama. Mais étant donné qu’il ne faut jamais être totalement vindicatif, il se pourrait que cette obésité médiatique et politique finisse par véritablement changer le cours de l’histoire française.
        « Salut à tous (…), bonne chance, bon courage (…), bon marathon, salut. » (Nicolas Sarkozy, ancien président de la République). C’était il y a un peu plus d’un mois maintenant. Lancement du marathon de Paris, événement annuel qui permet de rassembler tous les amoureux de la course à pied. Mais c’est désormais aussi un événement marketing et politique. Avec un langage familier qui apporte une proximité entre l’homme politique et les citoyens, Nicolas Sarkozy surfe sur une nouvelle mode et se rapproche de plus en plus des méthodes américaines. Être comme tout le monde, voilà un mot d’ordre qui semble prendre tout son sens maintenant ! Visiblement, les présidentielles de 2017 devront s’accorder avec ce nouveau modèle que Nicolas Sarkozy semble être l’un des seuls à maitriser de manière efficace. D’ailleurs, il n’en finit plus de poster des capsules vidéo… À quand les courts métrages ? Quelle ironie…
        Ces nouvelles formes médiatiques qui semblent devenir de véritables normes vont forcer les politiques à travailler davantage leurs images et à recourir beaucoup plus à la créativité qu’à la réflexion philanthrope. Ce qui peut devenir problématique, ce serait la surenchère de prestations scéniques comparables à des tragi-comédies. Imaginez un paysage politique où les idées passeraient au second plan et où l’on ne voterait plus que pour un personnage et un charisme. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à soutenir un tel changement. Le Front National semble aussi l’apprécier… En atteste la hausse des scores de ce parti dans les sondages et dans les élections, Marine Le Pen manie de mieux en mieux la médiatisation. Ha la médiatisation ! Le système ! Elle qui tenait tant à être la candidate anti système est en train de devenir la candidate pro médias et donc, pro système. Pas très loin des capsules vidéo qui pourraient apparaître d’ici peu de temps, le FN utilise davantage le storytelling en nous offrant des véritables séries familiales dignes de Dallas ! La guerre des clans et le parricide qui secouent l’univers médiatique et politique permettent à Marine Le Pen de gagner un électorat et de dédiaboliser son parti. Attendez… Vous pensiez sincèrement que tout ceci n’avait pas été orchestré par le parti lui même ? S’il y a bien une chose à retenir de ces nouveaux engouements médiatiques, c’est que tout est toujours orchestré, même maladroitement ! C’est vrai, je suis ici très subjective et mon humeur déborde à chaque syllabe, mais au fond, qui ne le serait pas…
         Je vous parlais un peu plus haut de Michelle Obama nous offrant du Beyoncé devant la Maison-Blanche, et bien maintenant j’aimerais vous parler de notre Michelle à nous. Bien entendu, elle ne danse pas encore, mais elle nous offre des spectacles à la magie incertaine. Valérie Pécresse. Membre important de l’UMP depuis des années et surtout candidate aux Régionales pour soutenir l’Île-de-France, elle représente aussi le renouveau de la propagande politique. Elle manie parfaitement les nouvelles coutumes médiatiques et apparaît de plus en plus sur nos écrans dans des situations qui rappellent légèrement celles qu’orchestre depuis des années Vladimir Poutine. Fière de sa région, elle nous a offert un spectacle comique il y a quelques jours, à l’aide d’un t-shirt jaune poussin et d’une pelle certainement empruntée. « C’est l’opération coup de balai que j’organise aujourd’hui » (Valérie Pécresse), belle formule qui lui permet de se placer au centre de l’attention, de se mettre en scène de manière réfléchie et surtout, de convaincre un électorat conquis par ce genre de communication. Là encore, on peut voir que travailler son image médiatique et la façonner proprement est un élément crucial pour toute élection qui se respecte.
        Et pour terminer cette petite analyse de l’univers médiatique actuel, il nous faut aborder le sujet des « Buzz ». Faire le Buzz est devenu un jeu auquel se prête avec plaisir la majorité des politiques de notre pays. Là aussi, nous venant tout droit des États-Unis, ce jeu permet à un politicien de faire parler de lui et de couvrir l’actualité politique pendant quelques jours. Pour jouer, il suffit de trouver une formule choc, parfois quelque peu comique et surtout, qui permet des rebondissements ! Celui qui détient le plus grand nombre de victoires dans ce domaine n’est autre que Jean-Marie Le Pen. Précurseur dans cette activité, il emploie volontiers des formules souvent atroces qui finissent par passer en boucle sur nos écrans, même des années plus tard. « Les chambres à gaz ne sont que des détails de l’histoire de la guerre »[1], « Durafour crématoire » ou encore « L’immigration ? Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois », ces formules retentissent dans nos oreilles telles des aiguilles. Pourtant, et même si les idées et messages ne sont absolument pas à véhiculer, toutes ces citations ont travaillé, façonné et solidifié l’image de Jean-Marie Le Pen, et de son parti par ricochet. Messages horribles mais coups médiatiques grandioses, ces Buzz sont devenus des incontournables des débats politiques. Bien entendu, Jean-Marie Le Pen n’est pas le seul à user des mots pour garder une place de choix sur la scène. L’on peut désormais parler de Nicolas Sarkozy et de son fameux « Casse toi pauv’con », du pain au chocolat de Jean-François Copé, des fresques verbales de Patrick Balkany ou encore plus récemment, du lien direct entre le ménage et les femmes de Valérie Pécresse. Nos élites sont véritablement en passe de devenir des acteurs de téléréalité… Pourtant d’après moi, ils sont loin d’être des anges.  
        Et pour véritablement conclure ce court article sur les nouvelles normes médiatiques et sur la ressemblance de plus en plus marquante entre la politique américaine et la politique française, il semblerait que Laurent Ruqier soit le seul à pouvoir nous offrir une conclusion digne de ce nom ; « On reproche souvent à Bertrand Delanoë de ne pas être suffisamment présent dans les médias, de ne pas faire beaucoup de déclarations… Je me demande si, finalement, il n’aurait pas compris que, moins on parle, moins on dit de conneries ».
 Léa Bernaix.
 [1] Citation entière : « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale ».
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unautrevirage · 8 years ago
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L’Outre-mer aurait-elle eu accès à un vaccin contre le Front National ?
           En mars dernier, les urnes ont recommencé à fonctionner dans toute la France, ainsi que dans une partie des territoires de l’Outre-mer. Les départementales 2015 ont oscillé entre crainte et soulagement pour tous les amoureux de la République. Alors que le Front National bat des records depuis quelque temps, ses résultats n’ont pas été aussi éloquents que prévu, notamment dans les DOM-TOM (départements et territoires d’Outre-mer). En enregistrant 0,37% des votants en Guadeloupe et 2,71% à la Réunion, le Front National, ou rassemblement Bleu Marine selon les régions, connait un rejet sans équivoque. Avec ironie, on peut désormais dire que l’éloignement est bénéfique !
     Ils sont onze résistants. Cinq départements et six collectivités pour un total d’environ 2.425.000 habitants. Leurs territoires sont parfois immenses, comme celui de la Polynésie Française qui s’étale sur plus de 4000km carrés. Leurs éloignements sont vertigineux, comme en attestent les 16.733km qui séparent Nouméa de Paris. Leurs cultures sont imprégnées d’histoires différentes et de rites encore ancestraux, comme l’importance des carnavals dans les Antilles. Bref, ils ne ressemblent pas tout à fait à la France et pourtant ils la complètent. Mais aujourd’hui, bien plus qu’un complément, ils sont les piliers d’une résistance moderne, celle de l’anti Front National. Alors que la France sombre peu à peu dans les attitudes réactionnaires et obscurcit son paysage politique en mettant presque sur un pied d’estrade ce parti qui a toujours su faire rimer négationnisme et racisme avec communication et propagande, les DOM-TOM semblent être devenus les seuls territoires où l’on peut encore parler de valeurs républicaines et de dégoût pour la haine raciale. « On est mis un peu sur la touche » (Eric Minardi – secrétaire départemental du mouvement d’extrême droite en Polynésie-Française), voilà comment se décrivent les partisans et les protagonistes du Front National en Outre-mer, comme des exclus de la vie politique locale ou des « fachos de service » (Eric Minardi). Je ne suis pas contre cette image totalement péjorative de ces derniers et j’irai même jusqu’à soutenir cette influence qui pour moi, est entièrement positive. Mais ce qu’il serait encore plus intéressant, au-delà de la description de fait, serait de comprendre pourquoi le Front National ne réussit pas sa conquête de l’Outre-mer. Qu’est-ce que ces territoires ont davantage compris que nous, français de métropole, nous avons échappé. Après tout, cela serait même intelligent de mieux comprendre pour mieux se défendre…
 « L’Outre-mer est donc aujourd’hui le dernier rempart contre les extrêmes et doit servir encore une fois de modèle et d’exemple pour la France » (Communiqué du Conseil Représentatif des Français d’Outre mer).
      D’une manière toute simple, il est facile de comprendre que l’Outre-mer ne peut se résoudre à voter le Front National, un parti à l’âme xénophobe et raciste, l’antithèse des valeurs des îles. L’Outre-mer, c’est avant tout l’histoire des colonisations et du retrait presque systématique des cultures ancestrales de ces territoires, au profit des cultures et des normes catholiques, européennes et françaises. Dans les Antilles, l’esclavage fut de mise pendant quelques siècles. Ce dernier, phare flamboyant de la barbarie humaine, a offert aux Antilles une société divisée, brisée et culturellement parlant, dévastée. Car il ne faut pas l’oublier, l’histoire de la France, c’est aussi celle de la soi-disant supériorité raciale vindicative qui a obscurci pendant longtemps les concepts de droits de l’Homme et d’égalité. Il n’est pas si vieux le temps où les cultures de ces territoires ont pu connaître une seconde nature et où les citadins ont pu retrouver un semblant de fraternité et d’équité sociale. Alors, dans ce dessin davantage aux couleurs sombres que l’inverse, il est inconcevable que le Front National puisse devenir un parti de réflexion dans ces espaces géographiques. Comment voulez-vous que leurs idées deviennent des normes alors que ces mêmes populations ont lutté contre elles pendant des siècles ? Accepter le Front National serait un peu comme accepter le retour de la discrimination et de la haine raciale. D’ailleurs, pensez-vous vraiment que le Front National soit composé de fins adeptes de ces cultures qui leur semblent n’être que de bas étage ? Je ne crois pas.
        L’Outre-mer, c’est aussi des valeurs et une fraternité parfois sans limites. Rentrez dans une de ces très nombreuses familles qui créent la mosaïque de ces territoires et écoutez-les donc parler. La famille, proche ou moins proche, les amis, les autres, qu’ils soient riches ou pauvres, tous sont des piliers de ces valeurs fortes que sont la fraternité, l’entraide, la compréhension et l’écoute de l’autre. Ces valeurs forgent sans répits la vie quotidienne dans les îles. La plupart du temps, la couleur de peau et la façon de parler n’importent pas. Ce qui compte vraiment, c’est que l’autre essaie de nous comprendre tout comme nous faisons en sorte de le comprendre à son tour. Généralement portées par une forte présence de la religion, ces valeurs et ces normes permettent aux îles de se débarrasser de préjugés et de stéréotypes affreusement stupides et séparatistes. Bien évidemment, il existe des formes de racisme en Outre-mer, mais ce dernier n’est que trop fin et ne permet pas aux territoires de connaître la peur de l’autre. Parce qu’il est bien là le problème en métropole, la peur de l’autre. Celui qui est différent fait peur car l’on ne le connaît pas et d’ailleurs, on n’essaie pas de le comprendre puisqu’il n’est pas pareil. Quel cercle vicieux et pauvre en réflexion ! Cette crainte d’autrui est ce qui a poussé de nombreux citoyens à voter pour le Front National, notamment en 2002 où Jean-Marie Le Pen prônait encore des discours xénophobes ouvertement. Alors oui, le discours s’est radouci depuis quelque temps, surtout depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la direction du parti. Mais est-ce que cette arrivée a vraiment changé les choses sur le plan idéologique ? Je ne pense pas. Outre l’ambivalence des propos, il ne faut pas oublier que le père du parti, Jean-Marie Le Pen, nous ramène toujours ses vieux démons. Des pétainistes dans le parti ? Que dire de plus, les mots parlent d’eux même ! De ce fait, l’Outre-mer ne peut correspondre au Front National, car ce dernier est aux antipodes de leurs cultures respectives.
        Vous l’aurez donc compris, l’Outre-mer a véritablement trouvé un remède contre la montée du Front National. Ce vaccin, c’est celui qui perdure depuis des années et qui, je l’espère, continuera à faire effet ; celui des valeurs, des normes et du respect de l’autre. Nous devrions, français de Métropole, prendre exemple sur ces français éloignés. Et avant de terminer cet article à l’humeur présente dans toutes les lignes, je souhaiterai tout de même que l’on rappelle un événement marquant de cette lutte anti FN. En 1987, et dans l’idée de faire un voyage politique dans les Antilles, Jean-Marie Le Pen n’avait pu réaliser son coup de communication car son avion n’avait pu atterrir en Martinique. La raison ? Le boycotte d’une partie de la population martiniquaise qui ne souhaitait pas voir arriver chez elle le dirigeant d’un parti raciste et xénophobe. En 2015, c’est Marine Le Pen qui s’y colle ! Mais cela ne se présente pas très bien à vrai dire… « Le Front National est un parti raciste, xénophobe, avec des idées extrêmement dangereuses donc il n’est pas question de recevoir Marine Le Pen, pas du tout » (Serge Letchimy – secrétaire général de la CSTM et président du Conseil Régional de Martinique).  Encore une fois, l’opération cocotier du Front National ne risque pas de fonctionner, et tant mieux !
Léa Bernaix
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unautrevirage · 8 years ago
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Quitter la France, est-ce devenu une obligation ?
La France, c’est notre pays, notre patrie, notre nation et notre berceau. Cependant, nous sommes de plus en plus nombreux à la quitter avec une simplicité étonnante. Quitter son pays n’est pas un acte anodin et peut même être perçu comme un acte de protestation et de soulèvement. Alors que les actualités nationales nous peignent sans relâche un visage fatigué et désespéré de notre pays, aucune mesure réelle n’est prise pour inverser ce portrait. Nos politiciens semblent davantage se préoccuper de leurs intérêts personnels que de ceux de la majorité, les vôtres, les miens, les nôtres. Il n’est alors pas difficile d’imaginer que, se sentant oubliés, de nombreux citoyens répartissent leurs affaires dans d’importantes valises et partent vers de nouveaux eldorados. Et il faut dire que ces eldorados portent bien leurs noms. Que ce soient des pays d’Asie, d’Amérique du Sud ou d’Océanie, ils sont tous les ans plus nombreux à rivaliser d’ingéniosité pour nous attirer, français et Européens, porteurs d’idées novatrices non écoutées dans notre propre pays. Entre chocs culturels promis et nouveautés proscrites, qui n’a jamais eu envie de partir ? Rares seront les personnes à répondre non.
Que diriez-vous de travailler toute votre vie pour la finir avec une retraite trop mince qu’elle ne pourra vous payer vos voyages tant attendus ? Résumé en une phrase, voici ce qui pousse de plus en plus des nôtres à partir. La peur de l’avenir. Avec l’avènement des moyens de communication, et surtout des médias audiovisuels, cette peur se renforce chaque jour un peu plus. Avec des reportages toujours plus effrayants, il devient impossible de rester positif. Le bien-être auquel nous avons ét�� habitués pendant les Trente Glorieuses s’obscurcit. Il y a une cinquantaine d’années, acheter une machine à laver était devenu presque simple. Avec l’aide d’un petit crédit à la consommation, de nombreux ménages appréhendaient la modernité avec un grand sourire. Aujourd’hui, cet achat presque anodin, est devenu un réel combat pour de nombreuses familles. On ne compte plus sur les mini-prêts qui s’entassent dans les enveloppes, les lettres qui parlent de taux d’intérêt, d’impayés et de redevances étatiques. On compte ses moindres pièces qui auraient pu, quelques années auparavant, rester pendant des mois dans une poche de pantalon. Aujourd’hui, tout semble important. Que ce soit une mère de famille, un père divorcé avec des enfants à charge, un couple de retraités ou une étudiante en droit, tout le monde est concerné par la récession et par la perte quotidienne d’enthousiasme. Alors quand ils ont le choix et la chance de pouvoir encore « fuir » ce quotidien, nombreux sont celles et ceux qui quittent le pays de leur enfance.
Au-delà des revendications économiques, organiser son déménagement peut aussi être synonyme de retrouver un endroit propice à l’acceptation. Dans un climat de radicalisation (politique et religieuse), notre société s’est transformée pour devenir l’antithèse de nos propres valeurs. Alors que le mélange culturel était un défis, encouragé par l’Etat, nous sommes devenus un pays qui réfute la différence et qui, de manière croissante, la martyrise. La France a cloitré ses populations en castes modernes qui deviennent radicalement plus dures à gérer. Comment expliquer la mixité sociale à nos enfants si eux-mêmes ne vivent que dans un univers prédéfini qui ne laisse aucune place aux rencontres et à la compréhension de l’autre ?  Le racisme est presque devenu une norme. Comme en atteste la progression politique du Front National de Marine Le Pen, l’heure en est aux comportements réacs, à la stigmatisation gratuite d’une partie de notre population, aux retours nauséabonds de valeurs dépassées et presque à un retour souhaité du Gaullisme. Portées par de nombreux auteurs populaires, comme Éric Zemmour, ces idées semblent compter de plus en plus d’adhérents.
 Le climat qui en découle a un goût de vinaigre qui renferme la France sur elle même. Et ce même climat provoque des départs, emportant avec eux tous ceux qui aspirent à un univers plus sucré.
       « Je suis Charlie ». Celui qui n’aurait encore jamais entendu cette affirmation s’est certainement trop essayé à faire vivre l’allégorie de la caverne de Platon durant ces derniers mois. Cet événement tragique qui, en apparence seulement, a rassemblé la France, est devenu aujourd’hui un moyen de séparer notre pays en deux. Cette dualité rappelle celle qui a perturbé la France durant la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement pendant la coalition France-Allemagne. D’un côté, nous avons les résistants de la liberté d’expression, des valeurs modernes et du respect d’autrui. De l’autre, nous retrouvons ceux qui n’ont pas totalement compris la République. De réac en réac, les propos deviennent de plus en plus violents. Pour ne pas revenir sur ce chapitre sombre de notre décennie, être Charlie c’est avant tout être contre toutes les formes de violences et d’oppressions. Ceux qui se revendiquent contre car ils n’appréciaient pas le journal Charlie Hebdo n’ont rien compris. Ils sont encore perdus dans des flux d’informations et restent sur le premier degré de cette phrase, devenue un slogan d’ailleurs. Bref, vous l’aurez compris, nous sommes aujourd’hui dans une société divisée et perdue. Pour revenir au sujet principal, il est plutôt logique de poser l’hypothèse que les départs seront encore plus nombreux cette année.  
      HEC, Science Po, la Sorbonne et j’en passe. Ces grandes universités et écoles nous disent tous quelque chose. Après en avoir entendu parler pendant des années dans les cycles inférieurs, elles sont devenues des modèles de réussite à la française. Avec ces trois premières phrases, il est presque inconcevable d’imaginer nos étudiants nous quitter pour d’autres pays aux systèmes éducatifs parfois moins bons. Et pourtant, c’est une réalité. Notre système universitaire d’excellence ne fait plus rêver car il est devenu une utopie pour beaucoup trop d’entre nous. Votre nom ne fait pas partie des plus importants de France ? Votre famille n’est pas reconnue ? Vos parents n’ont pas les moyens de payer vos études dans ces écoles ? Alors vous faites partie de tous ces jeunes qui ont troqué leur motivation pour la déprime. Partir à l’étranger est devenu un moyen d’avoir accès à une très bonne éducation, mais mieux encore, à un emploi valorisant après le diplôme. Là s’ajoute une autre réalité, celle du chômage. Rares sont les étudiants qui peuvent affirmer qu’ils auront un bon emploi qui respecte leurs qualifications après l’obtention de leur diplôme. La France, en perdant une part de sa compétitivité au profit de nouveaux pays émergents, a également perdu ses fleurons de l’emploi. En ne pouvant assurer un placement adéquat de ses jeunes diplômés, la France se voit dans l’obligation de les voir partir, sans dire un mot. Pourtant, et c’est là tout le paradoxe, c’est cette même génération qui pourrait sortir la France de plusieurs problèmes majeurs. Car lorsqu’ils partent, ces jeunes emmènent avec eux innovations, créativité, connaissances et motivation. Toutes ces valeurs positives, que la France a façonnées pendant quelques années, deviennent les atouts de nouvelles puissances.
       Aujourd’hui, quitter la France découle trop souvent d’un sentiment d’obligation. Malheureusement, il est de plus en plus rare de rencontrer des passionnés de l’aventure et des découvertes qui sont partis par envie, par plaisir. Beaucoup d’expatriés vous diront que leurs départs sont dus à la fatigue. La fatigue d’ouvrir les journaux et de voir que leur pays tend tous les jours plus vers la désuétude et la noirceur. La fatigue de se battre constamment contre un système qui leur impose toujours plus d’impôts, de taxes et de courriers administratifs. La fatigue de se demander comment ils vont bien pouvoir élever leurs enfants dans cet environnement hostile. La fatigue de n’avoir que des plans B et de ne jamais sentir la satisfaction de la réussite du plan A. La fatigue de devoir se débrouiller tous les jours pour parfois même, juste pour survivre. La fatigue de devoir se justifier d’être français, même si leur nom de famille a une connotation étrangère. La fatigue d’être stigmatisé et écarté de la population tous les jours un peu plus. Bref, la fatigue de vivre en France tout simplement. Alors, et cela coule de source, on peut enfin le dire. Oui, quitter la France est devenue une obligation pour une majorité d’entre nous.
 Léa Bernaix
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