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Et si je restais seule pour toujours ?
Ces derniers temps je suis prise d'une grande angoisse, celle d'être "enterrée vivante", de finir mes jours seule, que ma vie ne compte pas parce que je suis "seule" et que je n'ai pas d'amis.
Quand cette rumination envahie mon esprit, je me sens vraiment anéhentie, lourde, pesante, et j'ai l'impression que jamais je ne pourrais m'en sortir. J'ai l'impression qu'il vaut mieux que ma vie s'arrête là, je n'ai pas l'énergie de me battre pour continuer.
Cette pensée est parfois si pesante que je ne peux rien faire d'autre que rester regarder des vidéos sur mon téléphone.
Alors je culpabilise: "je manque de foi ! Je manque d'espérance !". Il est vrai que j'ai du mal à voir comment le seigneur peut utiliser la situation que je traverse. C'est vrai que j'ai du mal à comprendre comment il pourrait me sortir de là. C'est vrai que j'ai du mal à accepter sa souveraineté sur ma situation.
J'ai envie de tout plaquer, de tout envoyer balader...ce qui me donne le vertige car j'ai conscience de ne rien vouloir d'autre que fuir.
Lisangel m'a fait une remarque qui m'a boulversé, il m'a dit: "c'est drôle, tu n'es pas actrice de ta vie". Et malheureusement je me suis reconnue dans cette affirmation. Peu de choses me tiennent à coeur, et souvent j'ai peur où j'ai la flemme...je finis par me dire que ce n'est pas si important et j'annule.
Bref, tout cela pour arriver au coeur de mon raisonnement: En fait, qu'est-ce qui serait la plus grave dans le fait de rester seule ? En quoi cela serait-il si problématique ? Et au pire ?
Et au pire, le temps me paraîtra long et ennuyeux...
Et au pire je n'aurais plus aucun moment de joie...
Et au pire je perdrais mes maigres comprétences sociales...
Ne finirai-je pas par m'habituer à ma propre compagnie ? Cela pourrait être une occasion pour moi de développer un hobby, de lire davantage, de me cultiver, de découvrir de nouvelles recettes, de progresser au piano, de passer plus de temps dans la prière, d'apprendre à lâcher prise, de me perfectionner en espagnol, de téléphoner à Anne-Gaëlle et à Maman, de lire ma bible, de téléphoner à Papa et à Mamie, d'envoyer des voice notes...
Surtout de laisser le Saint Esprit me transformer, de chercher à davantage développer cette intimité avec Dieu qui me manque tant, de découvrir combien ses plans sont parfaits, de découvrir combien je ne mérite rien.
Oh, combien je veux faire mienne cette vérité: "Christ seul me suffit !".
L.
04.06.24, 17:28
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Lettre à Dieu
Père Eternel,
Toi seul sait combien ma tête est envahie ces derniers jours. Envahie de pensées dérisoires, envahie de craintes et de questionnements.
Quelle tristesse de m'appercevoir que je n'ai pas toujours l'énergie pour vivre, que je combats des pensées telles que "la vie ne sert qu'à attendre la mort", "rien ne sert à rien", "ça n'ira jamais mieux", "je suis en train de me faire enterrer vivante".
Et puis, il y a ces moments où je cherche desespérément à trouver une solution:
m'inscrire à une activité culturelle et sportive ?
Faire du bénévolat ?
Changer d'église ?
Oh, tu vois comme j'ai peur d'entamer ce changement et pourtant tu vois comme mon coeur saigne face aux messages que l'on peut entendre.
Alors j'ai honte de ce torrent qui déferle dans ma tête: "ils ont tord", "ils racontent n'importe quoi !" "Comment peuvent-ils se permettre de dire cela !". Et je nourris ce sentiment de rejet. Et je nourris ce sentiment de supériorité. Et je nourris mon désespoir. "Nous ne trouverons jamais une église qui correspond à nos attentes".
Père Eternel, j'aimerai te demander pardon pour mon manque d'espérance. Pardon de ne pas croire que toi seul me suffi. Pardon de ne pas croire que cette vie est précieuse à tes yeux, que tu as tout contrôle sur mon existence et que tu sais ce que tu fais. Pardon de nourrir mon égo plutôt que de mourir à moi-même. Pardon d'avoir peur des gens et de les rejeter plutôt que de les aimer. Pardon de ne pas prendre soin, de ne pas être à la hauteur.
Oh Seigneur, tu sais combien mon coeur aspire à la joie, à la paix, à la patience. Et pourtant, tu me vois agir, me dégonfler, me désespérer, te critiquer et douter.
Toutes ces choses, je ne sais pas si je peux les appeler pêcher, nature humaine. J'ai l'impression de ne pas les vouloir et de ne pas les contrôler. Au contraire, j'ai l'impression de combattre sans cesse pour qu'ils n'envahissent pas le peu de lumière qu'il me reste.
En tant que ta fille, tu me dis que je ne suis plus esclave du péché, que je peux choisir une autre voie. Pourtant, il me semble que ce n'est pas possible, que cela me demande trop d'efforts !
Je ne peux pas créer la foi en moi, je ne peux pas créer l'amour en moi, je ne peux pas créer l'espérance en moi. Je peux seulement me repentir et crier: Apprends-moi à aimer! Apprends-moi à faire confiance ! Apprends-moi à être à l'écoute de ta voix ! Apprends-moi à te voir, à faire preuve de patience quand je me sens prête à tout jeter par la fenêtre et à sauter du haut du mûr.
Ton temps n'est pas mon temps.
Père, tu vois combien j'ai l'impression que la solitude est inutile. Que durant cette période de ma vie, je ne suis pas en train de construire, je ne suis pas en train d'avancer. Tu vois combien j'ai l'impression de faire du surplace.
Oh père, montre moi ce que tu attends de moi. Mets dans mon coeur tes projets. Tu vois toutes ces choses qui traversent ma tête, ces activités que j'envisage pour remplir le vide. Oui Seigneur, je te prie pour cela, que tu puisses diriger la manière dont je vais pouvoir gérer mon temps afin que je puisse te rendre gloire.
Amen,
L.
26.05.2024
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Mon combat
"Eternel, toi seul peut venir en aide au faible comme au fort: viens à notre aide, Eternel, notre Dieu ! Car c'est sur toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude" 2 chroniques 14:10
Ce matin, durant mon temps de lecture de la Bible, alors que je surlignais ce verset, deux évènements se sont superposés dans mon esprit. En tout premier, j'ai pensé: "quels sont mes propres combats dans lesquels je devrais appeler Dieu à l'aide ?". Puis, un souvenir vivace et douloureux m'est apparut, quasiment au point de me faire suffoquer.
Ce souvenir représentait une personne que je croyais être mon amie qui me demande naîvement "toi, avec qui étais-tu amie ?", et la douleur quasi inchangée que j'ai ressenti, coupant court à toute discussion. C'est la dernière fois que j'ai vu cette fille.
Après ce souvenir, une déferlante de moments douloureux ont ressurgi. Une fille qui me dit: "je préfère ta grande soeur". Un jeune homme qui m'accuse d'être "trop collante", des gens de qui je croyais être proche s'organiser des sorties sans moi, des personnes qui ne répondent plus à mes messages, des copines qui finissent par se rapprocher davantage entre elles et me laisser sur le banc. Combien de fois ai-je été dans les prémices des amitiés qui ont fini par se construire sans moi ? Observatrice, me sentant invisible, pleine de rancoeur. Habituée à fuir et à m'éloigner dès lors que cette peur/crainte refais surface.
Nécessairement, ces moments de vie douloureux ont contribué à construire mon rapport aux autres. Cette envie irrépressible d'être enfin vue et appréciée. Cette envie irrépressible d'être aimée. Mais cela a sans doute également était la source de mes exigences élevées, de mon attachement anxieux-évitant.
Et puis, cette histoire de combat m'est revenu en tête. Si guerre il y a, cette dernière ne peut être que spirituelle. Cependant, le sentiment d'être en train de me battre constamment, lui est bien réel.
Je sais que je prie Dieu, que je lui demande de m'aider dans les relations, de m'aider dans les amitiés. Mais je ne crois pas que je m'appuie réellement sur lui. J'ai du mal à croire qu'il est rempli de compassion et qu'il veut mon bien. Et puis, j'ai cette fâcheuse tendance à tout discréditer. "C'était bien, mais j'ai pas ressenti de réelle connexion." "Je ne veux plus jamais voir cette personne, parce qu'elle ne m'a pas compris". "On est trop différents".
Mais l'Eternel m'appelle à ne pas me battre seule. Il m'appelle à prendre appuie sur lui. Il m'appelle à ne regarder que lui. Il m'appelle à croire que seule, je ne peux pas - j'y suis depuis 28 ans ! Et ce n'est pas parce que je suis faible. Et ce n'est pas parce que je manque de force "toi seul peut venir en aide au faible comme au fort"
L.
23.05.24 16:10
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Morning Pages
Il y a quelques temps, j'ai entendu parler du concept des "morning pages". Un échauffement matinal durant lequel on peut écrire tout ce qui nous passe par la tête, sans chercher à le rendre intéressant ou à se censurer, avec pour unique but de se décrasser les doigts et le cerveau.
Si vous êtes comme moi, le matin, au réveil, différentes sensations vous assaillent. Peut-être la fain, la soif, une envie pressante, ou simplement une sensation pesante qui comprime votre poitrine. Il m'est bien plus aisé de savoir comment je me sens au milieu de la journée qu'en début de matinée.
En ce moment cependant, un point commun aux différents matins, la pensée: "il va encore falloir trouver comment rendre cette journée utile, comment utiliser mon temps à bon essient." J'ai l'impression que la période de chômage ressemble à cela: faire preuve de la plus grande créativité possible afin que notre journée se déroule sans laisser de place aux ruminations.
Mais le matin, j'ai également un autre souhait: me rapprocher de mon Seigneur, me rappeler sa présence, sa souveraineté et le déclarer maître de cette nouvelle journée.
Parfois, j'ai beau le vouloir de tout mon coeur, il m'est difficile d'être convaincue que mon Père Céleste est à mes côtés et qu'il dirige toutes choses. J'aimerai être ce genre de personne qui s'attend à lui quotidiennement, qui lui remet chaque instant de sa journée et qui cherche à connaître sa volonté et à s'y soumettre. Pourtant, si j'écoute le monologue intérieur qui habite mon cerveau, les pensées sont toutes différentes: "Comment tu sais qu'il est là ? Comment tu sais qu'il t'écoute ? Comment tu sais qu'il te veux du bien ?".
Mais je suis rassurée par la pensée que le plus important, c'est de chercher sa face, c'est de s'appliquer à le trouver. Parce que si Dieu n'est pas là et que vivre c'est vivre que pour soi-même, je trouve que c'est beaucoup d'efforts et de fatigue pour peu de résultats. Parce que si Dieu n'est pas là, le seul but d'une vie, c'est de ressentir des émotions positives et d'entre-apercevoir le bonheur. La notion de sens ne peut exister sans Dieu. Or, tout mon être, tout mon cœur, toute ma volonté n'aspire qu'à une chose: que cette journée compte.
L.
23.05.24
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Lettre à Dieu
Père Eternel,
Ces derniers temps, nous avons pris la décision, mon mari et moi, de changer d'église. Tu connais les raisons de notre coeur tout comme les besoins de notre âme.
Voilà trois ans - bientôt quatre - que nous fréquentons cet endroit, et malheureusement cela ne répond pas à nos attentes. Dans un premier temps, nous nous sommes questionnés sur la qualité de l'enseignement, déplorant que cela ne soit pas plus profond, que le texte biblique ne soit pas davantage exploité. Aujourd'hui je comprends qu'il ne s'agit non pas d'un mauvais enseignement, mais d'une inadéquation entre le public cible et nous-même.
Ce qui nous a amené à prendre une décision, c'est principalement le manque de communion fraternelle. Comme tu le sais, mon père, nous sommes seuls en Ile de France, sans famille, sans amis, et cela nous pèse énormément. J'avais mis beaucoup d'espoir dans la fréquentation d'une Eglise, pensant qu'il n'y avait pas meilleur endroit pour faire la connaissance de personnes qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes espoirs et les mêmes désirs que nous. Je n'avais en tête qu'une naîve idée: me faire des amis avec qui je chercherai ta face, des amis avec qui on s'encouragerait, on se pousserait à te regarder, à te louer, à écouter ta voix.
Cela ne s'est pas passé ainsi et j'ai l'impression de sombrer. Nous avons été très peu encouragés l'an passé, lorsque j'étais au fond du trou, incapable de me préparer à manger. Cela a été difficile pour nous, en tant que jeune couple marié, affrontant divers défis dans notre relation. Pas de vis-à-vis, pas de conseil. Et pourtant, je ne souhaite blâmer personne. Je ne sais pas à qui revient la faute. Peut-être avons nous pêché en ne nous attendons pas à toi avec plus de fermeté ? Peut-être aurions-nous pu faire davantage d'efforts pour connecter avec les gens ? Toutefois, nous en sommes arrivés à un point de non retour.
Cette décision reste déstabilisante, j'en ai encore rêvé cette nuit. Nous n'avons aucune certitude que nous seront en mesure de trouver ce que nous cherchons. En me réveillant ce matin, je me disais: "cela va nous fatiguer de faire autant de route pour nous rendre à l'église !" "Jamais je ne serais en mesure de me faire des relations nouvelles !" "Je ne suis pas en capacité de créer des liens...je n'y arriverai pas toute seule !".
Père, tu connais ces pensées qui tournent dans ma tête, ces ritournelles incessantes. Alors je te prie Seigneur, je te prie que ta volonté soit faite, que tes promesses s'accomplissent. Comme je l'ai dit plus haut, tu connais nos désirs et nos besoins. Ta parole nous enseigne que nous n'avons pas à nous perdre en vains mots.
Pendant un long moment j'étais prête à subir. Subir la solitude et l'attente, me disant que tu avais le pouvoir de changer la situation à l'église. Et je crois toujours que cela est possible ! J'ai conscience que c'est notre instinct de préservation qui nous pousse dans ce choix aujourd'hui. Pour autant Seigneur, je veux croire que tu prends soin de tes enfants, que tu souffres avec nous, que tu as compassion pour nous.
Que nos choix, nos décisions, nos coeurs soient tournés vers toi. Qu'en toi seul nous trouvons nos délices. Que l'on puisse rechercher ta face et toujours plus te glorifier.
Je te prie pour cette journée. Pour cette peur d'être envahie pas le néant, encore. Je te prie pour que mon âme trouve son réconfort à tes côtés.
Amen
22.05.24, 09:43
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Qu'est-ce qui ne va pas ?
Ces derniers temps, je refuse de répondre à la question: "comment vas-tu ?". Je sens une forme de mélancolie, des émotions sur mon coeur. Certaines pensées tournent en boucle: "ça ne changera jamais, je n'y arriverai pas, je ne peux pas m'en sortir, j'attends la mort". Mais je n'arrive pas à mettre le doigts sur le pourquoi. Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
"Je n'ai pas d'amis". Il est vrai que je souffre de ne pas avoir de groupe d'amis avec qui partir en vacances ou fêter nouvel an. Il est vrai que si je ne vais pas bien, je ne peut appeler que ma soeur ou mon mari. Il est vrai que je ne me sens plus aussi proche qu'avant de mes copines (qui habitent loin !) et pas encore réellement proche de celles qui sont plus près. Il est vrai que j'ai été déçue par des relations amicales. Il est vrai que j'aspire à me sentir intégrée dans une famille et que je souffre de l'éloignement de ma famille et de celle de Lisangel.
Parfois, je me dis que si j'accepte l'idée qu'une vie en solitaire mérite d'être vécue (même si j'ai conscience de ne pas vivre une vie en solitaire !) ce serait plus facile. Qui suis-je ? Qu'ai-je envie de faire ? Quel projet mettre en oeuvre ? Même lorsque mes journées me paraissent longues et interminables... si j'acceptais que ce sentiment de solitude n'enlève rien à la vie que je peux vivre, alors je pourrais utiliser ce temps pour développer des passions, développer des compétences nouvelles.
"Je n'ai pas de but". Je suis mariée, sans enfant et au chômage. J'ai l'impression de n'avoir ni but ni sens dans mon existence. Je me dis: "si seulement j'avais des enfants, je pourrais en prendre soin et rencontrer les mamans des autres enfants". Je me dis "Si mon mari souhaitais me voir être une femme au foyer - et me laisser m'occuper de lui, peut-être trouverai-je un sens à mon existence !". Je me dis "si j'étais célibataire, je pourrais partir en mission !". "Si j'avais un travail...je n'aurais plus autant de temps pour penser...
Voici une partie des pensées/ ruminations qui traversent mon esprit en ce moment. J'ai conscience que les nourrir n'est pas intéressant. Pourtant, je peux croire que les écrire me libère également.
Bien à vous,
L.
21.05.24
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Mise à jour 21.05.2024
Ai, ai, ai,
J'ai laissé quatre années se dérouler sans un mot.
Je pourrais prendre un temps pour essayer de comprendre les raisons de mon absence. Ai-je arrêté d'écrire ? Ai-je trouvé un endroit, une place dans ce monde qui m'a permis d'enfin pouvoir déclarer: "je me sens appartenir ?".
Ça me parait tellement bizarre de revenir comme une fleur. J'ai le sentiment de devoir me justifier, alors qu'en fait, pas vraiment. Si je suis revenue, c'est parce qu'une amie m'a dit: "je tiens un blog". Et j'ai pensé: "moi aussi, avant!".
J'ai alors été curieuse de lire mes écrits. Si j'ai été frappée par une chose, c'est que mes batailles sont toujours les mêmes, et c'est déroutant.
En quatre ans, j'ai traversé différentes périodes. Des formations, des temps de travail, des temps où j'étais entourée, des temps où j'étais vraiment seule. Il y a eu des périodes particulièrement difficiles dans mon mariage mais aussi beaucoup de fou-rire.
Et puis, il y a aujourd'hui. Aujourd'hui, je ne sais plus que penser. J'ai du mal à décrire comment je me sens. J'ai du mal à accepter ma vie. J'ai du mal à accepter qui je suis.
L'année dernière, je suis tombée malade, j'ai vécu un épisode dépressif caractérisé. J'ai vraiment cru en être sortie et j'ai loué Dieu pour cela ! Et pourtant, je dois admettre que les mêmes patterns refont surface. Peut-être que la plus grande différence, c'est que l'année dernière, j'avais espoir que cela change, alors que cette fois-ci, j'en doute grandement. L'année dernière je me disais: "le seigneur sait ce qu'il fait, il a toutes choses entre ses mains ! ". Cette année, je me dis: "je serais toujours seule, suis-je idiote de prier ? Suis-je idiote de croire que cela peut changer ?"
Je sais que je ne suis pas encore au fond du trou, mais aujourd'hui a été une journée difficile: envie de rien, incapable de me motiver pour quoique ce soit.
J'aimerai reprendre l'habitude d'écrire...ne serait-ce que pour ré-apprendre à me raconter. Je sens combien ma pensée se libère par l'écriture, combien ma pensée se construit. Ce projet est peut-être complètement égo-centré, mais peu importe.
Je ne souhaite que deux choses:
Aller mieux
Me rapprocher de Dieu
A très vite.
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Apprendre à faire confiance  22.09.2020
Nous venons de déménager… et chaque déménagement entraîne chez moi les mêmes peurs et les mêmes craintes. Je passe mes journées à craindre que je resterais seule pour le reste de mes jours, que je ne me ferais jamais d’amis, et j’en souffre. Ces pensées m’entraînent dans une spirale qui m’empêche même d’appeler, contacter et répondre aux gens qui m’envoient des messages car je ne suis pas « d’humeur ». Cette fois-ci ne déroge pas à la règle.
Comme cela fini toujours par passer, je suis constamment surprise lorsque je suis immergée par ces émotions intenses. A chaque fois, je me sens comme si je ne m’étais jamais sentie aussi mal.
Cette fois-ci, je ne me suis pas voilé la face. Je savais que ce serait difficile. Même si je me mariais, même si je ne serais pas tout à fait seule.
Je dois me trouver des occupations, avoir des projets, m’occuper l’esprit. Ce qui change, c’est que je n’ai pas de travail pour l’instant. J’ai donc beaucoup de temps libre pour penser, ou éviter de penser.  
L’année dernière, c’est à Toulon que je déménageais. Le désespoir m’a suivi presque deux mois, puis j’ai trouvé une église et commencé à entrer en contact avec des gens. Je sais que la recherche d’une église dans laquelle servir Dieu peut être longue, mais c’est une étape nécessaire. Difficile de rester patiente.
D’ailleurs, je me bats contre certaines pensées : « Tu n’es même pas capable d’avoir des amis non chrétien ». « Si je n’étais pas chrétienne, j’arriverais mieux à connecter avec les gens, ma foi créer une barrière ». « Sans l’église, tu n’es même pas capable d’entrer en contact avec les gens, ta foi est une béquille ». J’écoute ces mensonges, je les laisse prendre place et me désespérer.
Tout à l’heure, pourtant, j’ai eu une réflexion intéressante. J’ai regardé les gens autour de moi, assis en terrasse et j’ai réalisé qu’en fait, si j’ai principalement des amis Chrétiens, c’est tout simplement car l’on devient ami avec les personnes qui nous ressemblent et avec qui on partage des points communs. Or, ma foi prenant une place importante dans mon quotidien, c’est normal que je connecte davantage avec des personnes chrétiennes.
Mais, même si je n’étais pas chrétienne, je ne serais pas capable d’être amie avec tout le monde. J’ai une certaine personnalité qui rend les choses difficiles : je n’aime parler que de ce qui compte. J’aime parler d’émotions, de pensées. Les choses futiles peuvent m’intéresser si des échanges plus profonds peuvent également avoir lieux. J’ai besoin que les personnes que je côtoie soient bienveillantes. Lorsque je doute de leur gentillesse, je me prends la tête pendant des heures à m’en faire des ulcères. J’ai besoin que les personnes en face de moi soient prêtes à se livrer, à parler d’elles. Mais j’ai aussi besoin que ces personnes posent des questions et s’intéressent à moi. J’ai beaucoup de mal à m’imposer, luttant contre l’impression de ne pas être intéressante, et dès que je sens que l’autre regarde ailleurs, me coupe la parole, etc. je stresse et ne suis pas capable de raconter ce que j’avais prévu.
Alors, finalement, je crois que si je n’étais pas chrétienne, les relations seraient d’autant plus difficiles, et pouvoir m’intégrer dans une église est une réelle bénédiction.
Quand j’étais à Nîmes, seule, je priais pour que Dieu mette sur ma route une personne avec qui échanger. Il a exhaussé mes prières et m’a permis de rencontrer mon mari. Lorsque je me sentais seule à Toulon, j’ai pu trouver une église dynamique. Quand je suis retournée à Nîmes, j’ai pu entrer en contact avec certaines personnes de l’église également. Dieu ne m’a jamais laissé seule trop longtemps. Même lorsque je crois être au bout du rouleau, même lorsque je désespère de ne pas faire de rencontre. Alors je veux prier. Prier que Dieu nous permette, à mon mari et moi, de nous engager dans une église où il est le centre. Je veux prier pour rencontrer des personnes, chrétiennes ou non, avec qui échanger. Je ne veux pas être impatiente. Ses voies sont impénétrables et son temps n’est pas le miens. Encore une belle occasion d’apprendre à faire confiance.
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L'état d'un cœur
Un jour, un ami m’a dit : « je prie le Seigneur qu’il me montre quels sont mes pêchés ! ». Sur le moment, j'avais trouvé cette déclaration étrange, étant convaincue que notre conscience les pointait naturellement du doigts. D'ailleurs, j'ai longtemps été mal à l'aise avec la notion de péché qui invoquait pour moi austérité et punition. Et puis, dans ma vie, je savais que je me battais avec certaines difficultés et comportements que je savais ne pas honorer Dieu, n’était-ce pas suffisant ?
Il me semble d'ailleurs que ce jour là, je n'avais pas vraiment répondu, J’avais simplement acquiescé. Pour être entièrement transparente, je ne suis même plus sûre de qui est cet ami. Plusieurs visages sont associés à cette phrase dans ma tête . Mais depuis, cette idée n’a jamais vraiment quitté mon esprit.
Cette été, j’ai eu l’occasion de passer beaucoup de temps dans la maison de mon enfance, à lire, prier et réfléchir. Malgré les échanges parfois houleux avec ma famille, je garderais un souvenir précieux de ces quelques mois à préparer notre mariage et à me reposer. Je pense que pour la première fois cet été, j’ai commencé à prier que le Saint-Esprit me montre ce qui, en moi, était mauvais. Et, en parallèle d'une réflexion concernant mon métier, j'ai commencé à percevoir combien l’état de mon cœur était éloigné des désirs et commandements que Dieu exprime dans la Bible.
Contrairement à mes présupposés , ce dont j’ai prie conscience n’était pas nécessairement des actions mauvaises, bien que mon manque de maîtrise de moi concernant différents domaines tels que la gestion de mes émotions m’a paru comme une évidence. Non, je me suis aperçue que ce sont mes pensées et sentiments qui étaient mauvais, ce qui m’a attristée. J'ai observé que mon esprit fuyait loin de Dieu à la vitesse de l’éclair, m’éloignant à chaque instant des promesses divines et me séparant de la joie et la paix d’être en présence de mon sauveur et créateur.
Deux sujets reviennent régulièrement: ma peur concernant l’avenir et la rancœur envers mes proches. Ces thèmes expriment combien je suis loin de mon Père céleste et combien je manque de foi envers ses promesses. Ces préoccupations provoquent des sentiments et émotions qui me tiennent éloignée de lui et m’empêche de refléter sa gloire, me rendant amer et aigrie. Si le péché est l’état d’être séparé de Dieu, je peux affirmer que rien ne me fait me sentir plus sèche et loin de lui que lorsque je laisse mon cœur exprimer peur et rancœur, et qu’en plus, je laisse mon cerveau y accorder confiance et foi. D’ailleurs je pense que cela est davantage pernicieux qu’une action mauvaise, car l’action mauvaise provoque la culpabilité qui me pousse à demander pardon à mon Dieu, tandis que la peur et la rancœur colorent mon esprit d’une façon qui m’empêche de regarder à lui et d’entrer dans la prière. Combien de fois mon mari m’a fait la remarque « tu as besoin de Dieu, vient, on prie » et je me suis retrouvée dans l’incapacité d’ouvrir ma bouche car les pensées tournaient dans ma tête, entretenant mes mauvais penchant.
Mais outre l’observation du pouvoir des pensées et sentiments à nous tenir éloigné de Dieu, je peux objectivement affirmer que laisser la peur et la rancœur m’envahir est un péché car cela va à l’encontre des commandements bibliques.
En effet, dans Matthieu 6 au verset 25, Jésus nous invite à ne pas nous inquiéter car Dieu prend soin de nous. « ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtu ». À chaque fois que je laisse la peur m’envahir, que j’écoute la voix dans ma tête me dire « comment vais-je faire ? Je ne vais jamais trouver de travail… je ne vais jamais me faire d’amis, je finirai mes jours seule », je n’ai pas confiance dans mon Dieu souverain, je ne lui laisse pas la première place dans ma vie et je le tiens éloigner des commandes de mon être.
De même, lorsque je laisse la colère m’envahir après des paroles qui m’ont blessée ou parce que mes attentes concernant les comportements des autres n’ont pas été rencontrées, je n’obéis pas à mon Dieu qui me demande de pardonner, quoi que cela puisse m’en coûter.
« Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : je ne te dis pas jusqu’à 7 fois, mais jusqu’à 77 fois 7 fois. » Matthieu 18 :17-18.
Le mot péché en grec est hermatia, il signifie « viser une cible et tomber à côté ». Ma cible est de vivre pour la gloire de Dieu. (1 corinthiens 10v31 : soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelques autres choses, faites tout pour la gloire de Dieu). Or, ce qui rend gloire à Dieu, c’est de ne pas vivre selon la chair dont les œuvres sont-l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table- mais de vivre selon l'Esprit (Galates 5 :19-21). Ce qui rend gloire à Dieu c’est marcher en cultivant l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (Galates 5 :22).
Quand je laisse la peur m’envahir, quand je laisse la rancœur s’installer, l’amour, la joie, la paix et la patience sont mises à dure épreuve. Je ne peux laisser la crainte m’envahir et être en même temps remplie de joie, de paix et de patience. Je ne peux laisser la rancœur m’envahir et être remplie d’amour, de bonté et de fidélité.
Alors ma prière ce matin est de demander à Dieu de me montrer lorsque les mauvais sentiments envahissent mon esprit et de me donner sa force pour ne pas m’y assujettir. Je prie aussi afin de cultiver le fruit de l’Esprit, pour la gloire de Dieu seul.
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Mariage J+10
Cela fait dix jours que je suis mariée. Dix jours que je suis l’épouse d’un homme. Que j’ai signé devant le maire pour m’engager aux côtés d’un humain extraordinaire. Un rêve qui se réalise, une histoire d’amour qui se poursuit, un nouveau chemin qui commence.
Il parait que notre mariage est l’un des plus beaux jours de notre vie. Peut-être. On était beaux, on était heureux, entourés par ceux qu’on aime et enveloppés d’amour.
Lorsque je regarde les photos et évoque ce fameux jour, mon sourire s’étire jusqu’à mes oreilles et une douce chaleur envahit ma poitrine. Tout s’est déroulé sans encombre, pas tout à fait comme prévu et pourtant, je n’y changerai rien. Nous avons investi beaucoup de temps et d’énergie dans l’organisation de notre journée et cela en valait le coup. Le mariage était à notre image : simple, mais chic. Bon, il est certain que si mon mari lisait ces lignes, il ricanerait : j’ai tout de même trouvé des choses à reprocher. Cependant, je sais qu’avec le temps, il ne restera que les beaux souvenirs et le murmure doux de ma maman dans le creux de mon oreille : « c’est le plus beau mariage auquel j’ai assisté ».
Cependant, voilà dix jours que je me fais la réflexion suivante : notre mariage était beau, mais ce n’était qu’une journée. Et cette journée s’est déroulée dans le brouillard de la fatigue, de l’excitation et du stress. Je ne suis plus la même, mais pas tout à fait différente non plus. Pourtant, Je m’attendais à quelque chose de transcendant. Je m’attendais à ce que cette journée, tant rêvée, imaginée romancée me change et fasse de moi une femme nouvelle. Mais le lendemain, j’étais toujours la même, avec mes insécurités, mes peurs qui m’étaient propres, et des nouvelles liées à l’engagement que nous venions de prendre.
Tous les jours, nous sommes émerveillés de voir comment de nouvelles problématiques font surface, nous obligeant à nous adapter et à chercher un terrain d’entente.
Peut-il me contrôler ? a-t-il le droit de me dire comment je dois m’habiller ? Quand va-il lâcher son téléphone ? Comment puis-je le servir ? A quelle fréquence devons-nous avoir des rapports sexuels ?
Nous passions beaucoup de temps ensemble avant notre mariage et je pensais être à l’abri d’un bouleversement total. Pourtant je m’aperçois que j’avais des attentes particulières qui ont été légèrement déroutées. Attentes basées sur mon vécu, sur la relation de mes parents que j’avais prise comme norme mais qui n’étaient en rien une évidence pour lui.
Nous ne sommes plus les mêmes mais pas tout à fait différents. Notre relation n’est plus la même mais pas tout à fait différente.
J’ai été la princesse d’un jour et lui le prince d’un instant. Oui, il était parfait dans son beau costume bleu. Mais il est encore parfait le matin au réveil, lorsqu’il est bougon ou qu’il rit de tout son être.
Alors, on parle beaucoup de cette journée, de la cérémonie, de la fête, mais on parle si peu de la suite, de ce que le mariage signifie et implique. Moi, j’aurai aimé que l’on me parle moins du mariage, et plus des défis et problématiques que cette union implique. J’aurai aimé que l’on me parle moins de décoration, de fleurs et de robe et que l’on me parle davantage de ce que je ressentirais et des questions que je me poserais.
Toutefois, je suis remplie de curiosité et j’ai hâte de faire face aux niveaux défis qui vont s’offrir à nous. J’ai hâte de voir comment Dieu fortifiera notre couple. Comment, ensemble, nous pourrons apprendre à le chercher et lui confier nos soucis.
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To my love
C’est vrai, voilà un bout de temps que je n’ai rien écrit ici. Cependant, je reviens avec un nouveau projet. En effet, je désire écrire ce que je vis en ce moment, seulement, je pense l’écrire petit à petit. Du coup, à chaque nouvelle étape, je publierai en même temps la suite de l’histoire ici. 
Début : mai 2019.
Un jour, je prendrais le temps d’écrire notre histoire dans l’ordre chronologique. Je raconterais notre rencontre, mes premières impressions, nos échanges. Mais pour l’instant, je ne me sens pas de le faire. C’est trop frais, trop nouveau. Si j’écrivais à présent avec la volonté d’en faire un livre, il me faudrait une fin, un scénario. Mais nous sommes en plein vol. On apprend tout juste à se connaître et on s’émerveille encore de ce qu’on découvre chez l’autre. Après avoir retourné la situation dans ma tête, je n’ai pas réussi à transformer notre quotidien en intrigue haletante. Alors je décide d’ouvrir un peu la bouteille et de faire sortir la pression. On ne parlera pas de roman. On ne parlera pas d’histoire avec un début, un milieu et une fin. On parlera simplement de moments fugaces qui font la beauté de la vie, qui font la beauté de ma vie. Je désire faire de ces pages un recueil, une succession d’instants présents. Je crois que la façon de rendre cet ouvrage le plus riche possible est de le rédiger au fur et à mesure. Un jour peut-être, je souhaiterai mettre en avant une idée, une morale et le mot fin s’inscrira naturellement à sa suite. En attendant, ce document restera « work in progress ».
 1.     Introduction- Jeudi 23 mai 2019
 Je ne me vois pas commencé à écrire sans donner un peu de contexte, alors allons-y. Qui est-il, « my love » à qui je dédie ce livre? Qui suis-je, derrière mes touches d’ordinateur à vouloir graver dans le marbre des sentiments anodins? Pourquoi maintenant ? Quelle est ma motivation ?
 L’idée d’écrire notre histoire me trotte depuis quelques temps dans la tête. J’ai envie de partager au monde ce que je vis. J’ai envie de crier la chance que j’ai , d’exprimer ma reconnaissance à Dieu. Et puis, derrière cela, nous avons la volonté de ne pas oublier, la conscience de notre mémoire défaillante, la mélancolie à l’idée que les moments passés ensemble sont fugaces et qu’une fois terminés, il n’y a aucune possibilité pour les ranimer et les revivre.
 Au fur et à mesure des épisodes et réflexions rapportées, vous apprendrais à nous connaître. Mais en attendant, je vais dresser un rapide portrait de lui, de moi, et je ferais un résumé de notre histoire.
 Il s’appelle Lisangel. Un prénom particulier qu’il doit à sa mère, un prénom qui lui va à ravir parce qu’il l’est définitivement, mon ange. Tout juste vingt-deux ans, il est venu de Saint-Martin, une petite île des Antilles pour étudier en métropole l’aéronautique. Les avions, c’est sa passion. Je crois que c’est quelqu’un qu’il n’est pas facile d’oublier. Il a ses manières et peut se montrer extravagant. Parfois, il rit fort, tandis qu’à d’autres moments, il disparait de la conversation et observe simplement. La première chose qui m’a plu chez lui est l’intérêt qu’il porte aux autres. Il a beau dire très souvent qu’il s’en fou, lorsqu’il pose une question, il écoute la réponse et ses petits yeux noirs en amandes brillent d’intensité. C’est un jeune homme indépendant. On ne rentre pas dans sa bulle aussi facilement que son sourire peut laisser penser. Il peut se montrer têtu, et s’il a décidé qu’il n’aimait pas/ne voulait pas faire quelques choses, impossible de le faire changer d’avis.
 Moi, c’est Laetitia. Je finis mes études de psychologie et j’entre prochainement dans la vie active. Les qualités que je m’attribue (avec difficulté) sont ma volonté de toujours progresser, mon indépendance que je considère comme une force et ma détermination. Je suis une personne passionnée et je m’engage généralement dans les activités en donnant le meilleur de moi-même. En revanche, je suis quelqu’un de très sensible et par là susceptible. J’ai parfois peur des gens, et il m’est difficile dans certaines situations d’entretenir des liens avec autrui. J’aime lire, réfléchir, apprendre et cuisiner, mais lorsque j’ai besoin de faire reposer mon cerveau, je peux passer des heures à regarder des vidéos de tuto beauté.
 Nous sommes tous les deux introvertis dans le sens où nous avons besoin de solitude pour nous ressourcer et nous fonctionnons de la même manière dans pleins de domaines différents. Mais notre plus grand point commun est notre foi en Dieu, notre volonté de développer une relation avec lui et de le servir.
 Justement, c’est à l’église que nous nous sommes rencontrés il y a environ huit mois. Pendant les deux premiers mois, nos contacts ont été très succins. Cependant, à partir du moment où nous avons commencé à échanger, nous sommes très rapidement tombés amoureux l’un de l’autre et nous avons décidé de nous mettre ensemble quelques semaines après nos échanges de numéros. Depuis six mois maintenant, nous vivons une relation que je n’aurais jamais cru possible.
 Je détaillerai chaque histoire par la suite.
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La foi, pour ou contre ?
 Ce travail peut sembler laborieux. Peut-être même exagéré. Après tout, la foi…n’est-ce pas une question de …foi, justement ? La foi ne va-t-elle pas à l’encontre de la raison? Doit-on absolument lier arguments rationnels et foi? Est-ce même compatible ?
Si j’effectue ce travail aujourd’hui, c’est parce que j’ai erré, durant ces derniers mois, dans un flou général concernant la foi. J’ai été assailli par une avalanche d’arguments contres, notamment. Ces arguments m’ont fait prendre du recul, sans pour autant que j’arrive à me détacher complètement de mes principes et mes valeurs. Je ne voulais plus être embêtée et porter les couleurs chrétiennes et pourtant, je ne pouvais pas non plus dire « au revoir » à tout ce qui m’a caractérisé depuis mon enfance. La question de la foi est devenue obsédante. Pourquoi est-ce que je n’arrive tout simplement pas à croire, avec mon cœur d’enfant à Christ? À croire au Dieu créateur? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas, tout simplement, à décider que la foi, ce n’est pas pour moi? Pourquoi suis-je incapable de choisir l’une ou l’autre des voies? Il me semblait important que je fasse un choix.
Jusqu’à présent, ma foi a principalement été basée sur mes expériences vécues. Des moments où j’ai cru ressentir quelque chose de plus grand que moi. Des jolies coïncidences que je voulais attribuer à la providence. Seulement, j’ai besoin de plus que cela. Je suis quelqu’un, au-delà de mon côté un peu trop sensible et intense, qui rationnalise beaucoup. J’aime les arguments, les contre-arguments et la logique. J’aime la rhétorique et les preuves. Ces dernières années à l’université, on m’a appris à penser en profondeur. À penser de manière scientifique, en étudiant les options sans les accepter avant d’avoir vérifié qu’elles sont cohérentes et en abandonnant une théorie si la suivante explique mieux un fait. Or, je ne pouvais pas rationnaliser ma foi. Je ne pouvais penser ma foi qu’en émotion. Seulement, les émotions ne laissent pas de traces pérennes, et à quoi me rattacher lorsqu’elles sont parties?
CS Lewis dit ceci : « Je ne demande à personne d’accepter le christianisme si sa raison lui dit que les faits prouvent le contraire. Ce n’est pas à ce niveau-là que la foi intervient. Mais supposons que la raison d’un homme lui dise que les faits en faveur du christianisme sont irréfutables. Qu’arrivera-t-il ensuite ? Le jour où les ennuis et les mauvaises nouvelles l’accableront, où son entourage ne partagera pas sa croyance, ses émotions reprendront alors le dessus et balaieront sa foi comme un ouragan. Qu’il soit attiré par une femme, qu’il veuille mentir, etc. Il lui sera plus commode que le christianisme ne soit pas vrai. Et là encore, les souhaits et les désirs de cet homme balaieront tout […]. Or, la foi est l’art de tenir fermement aux certitudes que notre raison a acceptées une foi pour toute en dépit de nos changements d’humeur. » Fondements du christianisme.
Les émotions, je les aie. Mais les arguments, pas vraiment.
De plus, ayant grandi dans un milieu chrétien, j’ai toujours été entourée de gens qui croient. Cette année, pour la première fois, je me suis retrouvée sans aucun soutien dans ma foi. Et j’ai réalisé qu’on pouvait envisager le monde sous un autre angle que biblique et qu’il semblait également avoir une certaine cohérence. C’est là que j’ai compris que ma foi, jusqu’à présent, n’était pas un choix personnel. C’était un choix dicté par mon éducation. C’est pourquoi j’ai décidé aujourd’hui de la mettre à l’épreuve.
Alors voici les questions qui m’ont poussé à prendre du recul dans ma « relation avec Dieu », et voici les pistes de réflexions. S’en suivra les arguments en faveur de ma foi.
Je sais bien que ceci ne clôturera pas mes tergiversations. Je sais bien que quiconque souhaite démonter une « théorie » est capable de trouver en lui-même des arguments pour réfuter toute argumentation. De plus, je pars avec un parti pris. Je ne suis pas objective. Je ne cherche pas à prouver que Dieu n’existe pas. Je cherche à trouver des arguments rationnels sur lesquels me baser pour vivre pleinement ma foi, même quand les émotions n’y sont pas. Je cherche à trouver des réponses lorsqu’on me posera des questions telles que : pourquoi crois-tu ?
v  La foi chrétienne implique beaucoup de contraintes notamment en ce qui concerne la sexualité, la prise de stupéfiants, la consommation d’alcool, les excès. Au fond de moi, j’ai envie d’avoir une vie sexuelle épanouie et de faire les 400 coups avec mes amis (Plutôt les 2000 coups). J’aurai même tendance à vouloir tout essayer, tout faire et à adhérer aux arguments pour une sexualité libérée.
o   La question qu’on peut se poser est la suivante : pourquoi cet argument semble être un frein quant à mon « adhésion » à la foi chrétienne et pourquoi je souhaiterais avoir une vie dépourvue de contrainte et d’interdit. Une première réponse est simplement que j’aimerai pouvoir faire toutes ces expériences car je suis curieuse de faire des découvertes et j’ai envie de vivre le plus d’expériences possibles, simplement pour voir ce que c’est. Je suis mue également par mes « pulsions » et il me semble extrêmement difficile d’y résister. Mais l’argument qui a sans doute le plus de poids est le fait que ce sont les sujets de conversations principaux avec les membres de mon entourage et me soustraire à ces comportements pourrait mettre une barrière entre eux et moi. Aussi, ce sont des comportements qui apportent une satisfaction immédiate, qui remontent le moral l’espace d’un instant et peut créer des souvenirs à partager.
o   Si ce qui me freine dans ces contraintes est l’opinion d’autrui, est-ce un argument nécessaire pour repousser l’entièreté de la foi sous prétexte qu’elle m’empêche de faire ce que je veux? En réalité, elle ne m’empêche en rien de faire ce que je veux. Paul dit dans Corinthiens : « tout est permis, mais tout n’est pas utile, tout est permis, mais tout n’édifie pas ». De plus, dans la bible, la sexualité n’est en rien réprimée. Elle est juste cadrée. Même l’alcool n’est pas interdit, Jésus changea l’eau en vin!
o   CS Lewis (toujours ce bon ami) écrit dans les fondements du christianisme : « La chasteté est la plus impopulaire des vertus chrétiennes. On ne peut y échapper. La règle chrétienne est :  soit le mariage avec fidélité absolue au conjoint, soit l’abstinence totale. Or, c’est si difficile et si contraire à nos instincts que, manifestement, soit le christianisme a tort, soit notre instinct sexuel, tel qu’il est maintenant, s’est déréglé. L’un ou l’autre. En tant que chrétien, j’opte naturellement pour le dérèglement de l’instinct. » Voilà ce qui poursuit ma réflexion sur ce premier point.
 v  J’ai été déçue par les chrétiens autour de moi. Je recherchais une famille, au lieu de quoi j’ai toujours eu le sentiment d’être mise à l’écart. Les chrétiens semblent beaux de l’extérieur, quand on les voit vivre ensemble, mais je n’ai jamais totalement trouvé ma place parmi eux. De plus, il n’y a pas hommes qui jugent plus que les chrétiens.
o   Ne sentez-vous pas amertume et rancœur dans ces affirmations? Qu’est-ce qui m’amène à la conclusion que les chrétiens ne sont pas ce qu’ils sont? Simplement le fait qu’ils n’ont pas répondu à MES attentes, qu’ils n’ont pas vraiment fait attention à MOI, que J’ai été laissée de côté. (D’après ma lecture des actes d’autrui. Rien n’est sans doute moins une réalité objective.) De plus, cela indique que j’attends des chrétiens qu’ils soient des surhommes, sans fautes, simplement parce que s’ils sont chrétiens, ça doit se voir! Mais ne sont-ils pas également des hommes avant tout? N’ont-ils pas leurs soucis, leurs craintes et leurs peurs? Je leur reproche de ne pas Me donner autant d’attention que JE désire…mais est-ce que je leur donne l’attention qu’ILS désirent?
o   En quoi est-ce que le fait que les chrétiens ne correspondent pas vraiment ni à mes attentes ni au prototype que je me fais des chrétiens (bons, sans défauts et charitables) est un argument contre Dieu ? Si j’apprends à connaître les enfants d’un homme, je saurais peut-être quelque chose sur les valeurs de cet homme, ses convictions. Mais en aucun cas je pourrais dire que je connais cet homme personnellement.
o   Qu’est-ce qui me fait dire que les chrétiens jugent. Ai-je déjà été bafouée, jugée par eux? M’ont-ils déjà mis à la porte de leur église lorsqu’ils ont appris mes fautes? Non. Jamais. C’est ma propre culpabilité que je crois lire dans leurs yeux. C’est parce que je sais, au fond de moi que j’ai fait des choses contraires à la volonté de Dieu que j’imagine qu’ils me jugent. C’est moi qui place le jugement dans leurs yeux. Je ne dis pas que ce n’est jamais arrivé. Il y a certainement des personnes qui ont été victimes d’ostracisation. Mais pas moi. Ce n’est donc pas un argument que je peux m’approprier. Et même si cela m’était arrivé, que puis-je dire sinon : ce sont des hommes en progression, et non des hommes déjà rendu parfait.
v  Je m’attendais à ressentir quelque chose d’extraordinaire. Je m’attendais à ce qu’un changement intérieur accompagne la conversion. J’avais l’impression en observant les autres, qu’ils étaient poussés par une force intérieure. Je n’ai jamais ressenti une quelconque différence. Si ce n’est un sentiment de paix diffuse qui pouvait m’habiter en de rare occasions. Ce sentiment pouvant aussi bien être attribué à d’autres facteurs externes.
o   Sur ce point, je n’ai pas d’argument. Faut-il ou non ressentir quelque chose pour se déclarer chrétien? Ce n’est pas le point de ma recherche. Les différentes personnes que j’ai pu interroger ont tous eu des réponses différentes. Dans tous les cas, ce n’est pas la recherche de quelque chose d’extraordinaire qui doit me pousser à rechercher Dieu. Je ne veux plus chercher Dieu dans le but d’obtenir un bien être purement humain et matériel. Je l’ai fait par le passé. Dieu n’est alors qu’un moyen d’obtenir un mieux-être, et non une fin en soi. Or, il me semble évident aujourd’hui que Dieu doit être le but, la cible de mes recherches. Dieu, sa grandeur, sa gloire, son sacrifice. Il me semble offensant aujourd’hui d’utiliser le maître de l’univers comme moyen d’atteindre un objectif purement égocentrique qui ne touchera que moi et mes émotions. Je crois que Dieu peut intervenir, s’il le veut. Je crois qu’il peut nous bénir, s’il le veut. Je crois qu’il peut être cette force que j’ai décrit plus haut, s’il le veut. Mais les fruits ne doivent pas être mon objectif. Mon objectif, doit être Dieu lui-même.
 v  La foi chrétienne demande du temps. Il faut prendre le temps de prier, d’aller à l’église, de lire la bible. Je pourrais utiliser ce temps de milles autres manières!
o   Je ne peux pas le contredire. Je travaille sur ce bout de papier depuis 3 heures environs. Mais, lorsqu’il s’agit d’amis, est-ce que je me plains de devoir passer du temps avec eux pour entretenir notre relation? Est-ce que je suis en train de penser à tout ce que je pourrais faire plutôt que d’être assis en face d’eux, un café à la main? Non, car passer du temps avec mes amis est un réel plaisir. J’aime le faire. Ce n’est donc pas un sacrifice. J’imagine que passer du temps à prier, lire ma bible et aller à l’église n’est pas moins que d’aller boire un café avec un ami.
o   De plus, si j’avais l’occasion de passer du temps avec une personnalité (acteur, chanteur, politicien, auteur, etc.) N’aurais-je pas envie de raccourcir mon petit déjeuner pour passer plus de temps à leurs côtés? J’ai l’occasion de passer du temps avec Celui qui a tout créé. Celui qui est à l’origine de tout. Et je me plains que prier avant d’aller me coucher est une trop grande perte de temps?
 v  Lorsque j’allais à l’église, j’avais l’impression de porter un masque. Il fallait que je sois toujours souriante, joyeuse, tempérée. « Oui, merci, ça va. Dieu bénit. ». Alors que la plupart du tout, la tempête faisait rage à l’intérieur.
o   C’est vrai, c’est ainsi que j’ai vécu ma foi jusqu’à présent. Aujourd’hui, j’ai le désir d’être authentique. Je suis devenue allergique au faire semblant. Mais n’est-ce pas une croyance de ma part que de penser qu’il faut être parfait en tout temps, sinon les autres vont penser que je ne suis pas une bonne chrétienne? Dans le jargon cognitiviste, on parlerait ici d’une distorsion cognitive qui s’appelle « la lecture dans les pensées d’autrui ». J’attribue aux chrétiens la pensée suivante : « Tiens, Laetitia s’est mise en colère aujourd’hui, Jésus ne l’habite donc pas! », « Tiens, Laetitia est fatiguée, elle n’a donc pas été renouvelée par le Saint-Esprit. » Le plus drôle (si on peut dire que c’est drôle…) C’est que je n’ai jamais pensé ça en voyant un chrétien partager ses souffrances. J’ai toujours pensé « Tiens, lui aussi il galère, et bien on est deux. »
 v  J’avais l’impression de devoir faire semblant auprès de mes amis non-chrétiens, leur montrer quelle paix et quel bonheur c’est de croire au sacrifice de Jésus, quelle transformation cela opère en moi. Comme si j’étais simplement un produit de marketing avec un beau packaging destiné à faire de la publicité pour Dieu. Si je montrais des faiblesses, cela leur donnerait des arguments pour ne pas croire.
o   J’imagine que j’avais une mauvaise définition de ce qu’être « ambassadeur de Christ ». J’ai voulu être un témoignage en utilisant mes propres forces. J’ai voulu être parfaite en utilisant mes propres forces. J’ai voulu ressembler à ce que je considérais être une bonne chrétienne par mes propres forces. En cela, trois conclusions : La première, je me suis épuisée et j’ai rencontré l’échec cuisant de mon insuffisance. La deuxième, j’en ai voulu à Dieu. J’en ai voulu à Dieu de ne pas avoir peint le tableau alors que je tenais le pinceau dans ma main. J’en ai voulu à Dieu de ne pas avoir conduit la voiture dans la bonne direction alors que j’étais au volant. La troisième, ne vaut-il pas mieux un produit efficace plutôt qu’un packaging stylisé?
o   Pour le plaisir, une citation de CS Lewis (Encore). Cette dernière pourrait répondre à plusieurs de mes questionnements. Je l’inscris ici simplement pour rebondir sur l’idée d’agir avec ses propres forces. « Voici l’idée habituelle que nous avons avant de devenir chrétien. Nous prenons comme point de départ notre « moi » habituel et ses désirs. Ensuite, nous admettons que ce que nous appelons moralité ou convenance a des droits sur nous, des droits qui vont à l’encontre de nos désirs. Ce que nous appelons « bien se comporter » signifie se soumettre à ces droits. Plusieurs des choses que le moi ordinaire voudrait faire se trouvent être mauvaises. Il faut donc y renoncer! D’autres choses, que notre moi ne voudrait pas faire se trouvent être bonnes. Il faut donc les faire. Mais en même temps, nous espérons qu’une fois ces exigences satisfaites, le pauvre moi naturel aura encore la possibilité et le temps de poursuivre sa propre vie et d’agir à sa guise. Nous sommes comme un honnête citoyen payant ses impôts. La voie chrétienne est différente, plus rigoureuse et plus facile. Le Christ dit : « donne-moi tout. Ce n’est pas une portion du temps et de ton argent ou de ton travail qui m’intéresse, mais c’est TOI! Je ne suis pas venu pour torturer ton être naturel mais pour le tuer. Aucune demi-mesure n’est valable. Je ne viens pas couper une branche ici ou là. Je veux l’arbre tout entier abattu. Livre-moi tout ton être naturel et les désirs que tu penses importants/innocents et ceux aussi que tu reconnais coupables. En échange, je te donnerai un nouveau moi. En fait, je me donnerais moi-même : ma propre volonté deviendra la tienne. »
v  J’ai toujours été gênée par l’évangélisation. Comment est-ce que je peux aller voir des gens pour leur imposer de croire la même chose que moi? Qui je suis pour dire que moi, j’ai la vérité contrairement à eux?
o   Ce point me pose toujours problème. Je ne me sens pas légitime. Cependant, aimer vraiment ne veut-il pas dire partager avec l’autre notre bien le plus précieux?
 v  L’idée de me laisser transformer par Dieu me fait peur. Je n’ai pas envie d’abandonner mon moi naturel alors que je commence tout juste à l’apprécier, à en apprécier les qualités, les forces et les défauts. Je n’ai pas envie de ne plus être à la première place dans ma vie.
o   CS Lewis a encore une fois répondu pour moi dans les fondements du christianisme. « Plus je résiste au Christ et essaie de vivre à ma façon, plus je suis dominée par mon hérédité, mon éducation, mon environnement et mes désirs naturels. En fait, ce que j’appelle si fièrement « moi-même » est simplement le point de rencontre d’évènements que je n’ai pas provoqué et que je ne peux arrêter. Ce que j’appelle « mes désirs » sont seulement les envies émanant de mon être physique ou inspirées par les pensées d’autrui, même suggérées par quelques démons. […]. C’est lorsque je me tourne vers le Christ, quand je m’abandonne à lui, que je commence à avoir une personnalité qui m’est propre. Renoncez à vous-même et vous trouverez votre vrai vous-même. Partez à la recherche de vous-même et vous trouverez la haine, solitude, désespoir, fureur, ruine et déchéance. »
 v  J’ai peur de ne pas arriver à être une bonne chrétienne. J’ai peur de vivre, à nouveau, une double vie. Les idéaux bibliques sont si élevés, j’ai peur de ne pas arriver à y répondre.
o   Je pourrais replacer ici certaines citations provenant des fondements du christianisme. Je ne le ferais pas par soucis de redondance. Cependant, une idée pour répondre à cette peur : je dois m’appliquer à ne plus faire semblant. M’appliquer à avancer à mon rythme. Accepter que je puisse tomber. Accepter que je ne serais pas parfaite du jour au lendemain. Accepter que ce n’est pas moi, par mes propres forces qui produira le changement, mais compter sur Dieu pour qu’il le fasse, au rythme qu’il il aura décidé. Ne plus cherché à « avoir l’air » d’une parfaite chrétienne, mais chercher à comprendre ce qu’implique « vivre en Christ ». Et surtout, me rappeler sa grâce, son amour et son pardon.
 v  J’ai peur d’être différente de mes amis. De ne plus avoir les mêmes priorités et des centres d’intérêts communs. J’ai peur de ne plus trouver de sujet de conversation. Je me suis toujours sentie différente, mis à l’écart et j’ai peur que cela se creuse.
o   Je SERAIS différente de mes amis. Je n’aurais PAS les mêmes centres d’intérêts. Est-ce pour autant que l’écart se creusera ? Peut-être. Peut-être pas. Mais même si écart il y a, ce qui compte n’est-il pas l’opinion que Dieu a de moi plutôt que celui de mes amis? Je pourrais cependant toujours les aimer. Prier pour eux. Prendre soin d’eux. Être présente. Je ne chercherais pas à être différente de celle que je suis aujourd’hui. Je laisserais le soin à Dieu de me transformer et de décider de l’avenir de ces relations. Perdre des amis, est-ce si grave? Pourquoi cela me fait-il si peur? J’ai déjà perdu contact avec bon nombre des personnes qui ont croisé mon chemin. J’en ai rencontré des nouvelles. La clé n’est-elle pas dans la confiance en Dieu? Je crois qu’il ne me laissera pas seule. Ce qui compte, c’est que j’apprenne à aimer mes amis comme Christ veut que je les aime. Peu importe si je risque de les perdre parce que je ne partage pas leurs loisirs. Ce qui importe, c’est que je marche dans la bonne direction. L’expérience a montré que les amitiés se forment et se détendent. Vaut-il le coup que je m’éloigne de Dieu pour retenir une amitié?
    J’ai exposé dans la partie précédente quels étaient les arguments qui m’ont amené à vouloir m’éloigner de la foi, à prendre du recul et à remettre en question un tas de connaissances et de croyances que je pouvais avoir jusqu’à présent. Aucunes de ces réflexions, à la base, ne portent sur la véracité de la bible ou l’existence de Dieu. Elles portent toutes sur un vécu personnel, des émotions, des pensées, des craintes et des désirs. Cependant, ces arguments ont suscité chez moi ce qu’on appelle en psychologie sociale une dissonance cognitive. Une définition un peu barbare de la dissonance cognitive est la suivante : j’effectue un comportement qui n’est pas en accord avec ma pensée ou mes valeurs, de ce fait, une tension existe. C’est pourquoi je suis amenée à modifier cette pensée ou ces valeurs afin qu’elles soient congruentes avec mon comportement ce qui entraînera une diminution de cette tension. Par exemple, je sais que fumer est mauvais pour la santé mais je fume. Alors je me dis que finalement, fumer n’est pas si mauvais que cela, en plus, lorsque je fume je me sens moins stressée. J’ai donc modifié mon système de croyances pour qu’il soit cohérent avec mon comportement. C’est exactement de cette manière que j’en suis venue à remettre en question l’existence même de Dieu. Je crois que Dieu m’aime, qu’il a envoyé son fils pour me sauver parce que je suis mauvaise et donc je ne peux être en relation avec le Dieu parfait. Je dois renoncer à ma propre vie, me repentir et me laisser remplir par le Saint-Esprit. MAIS je ne lis pas ma bible, je ne prie plus, je sors, bois jusqu’à en être ivre et m’imagine faire tout un tas de choses avec des garçons. Finalement, est-ce que Dieu existe vraiment?
 Je vais mettre ici différentes citations provenant à la fois du livre Pour une foi réfléchie (PUFR) et Les fondements du christianisme (LFDC), qui m’ont permis de choisir de refocaliser mon télescope en direction de Dieu.
 v  « S’il n’y a pas de preuve absolue de l’existence de Dieu, il n’y a pas non plus de preuve de sa non-existence », PUFR
v  « Il y a suffisamment d’indices pour que nous soyons amenés à croire dans le Dieu de la Bible, mais suffisamment peu pour que cela nécessite de notre part la foi », PUFR
v  « Si la Bible n’est pas la Parole de Dieu comme elle le prétend, elle est un ouvrage mensonger, et nous n’avons aucune raison particulière de nous intéresser à elle. Nous en avons encore moins de construire notre vie sur ses enseignements. Si la Bible est la Parole de Dieu comme elle le prétend, cela signifie que…
-          Elle est sûre et dit la vérité dans tous les domaines
-          Elle présente le point de vue de Dieu sur les choses
-          Il est possible de connaître Dieu et donc de l’adorer tel qu’il est vraiment
-          Il est possible de faire confiance à Dieu car ce qu’il a dit est fiable et vrai
-          Il est possible d’obéir à Dieu puisque nous découvrons sa volonté dans la bible
-          Il est possible d’espérer en Dieu puisque nous découvrons ses promesses. », PUFR
v  « Je cherche ici à empêcher quiconque de prononcer cette phrase vraiment insensée qu’on avance souvent au sujet de Jésus : Je suis prêt à voir en Jésus un éminent maître de morale, mais je récuse sa prétention d’être Dieu. C’est la chose à ne pas dire. Un homme qui ne serait qu’un homme et qui tiendrait les propos que tenait Jésus ne serait pas un grand professeur de morale. Ce serait soit un fou – comme quelqu’un qui affirmerait être un œuf poché – soit le démon des enfers. » LFDC
 Ainsi, ces quelques phrases ont su susciter en moi le doute. Et lorsqu’il s’agit de la foi, le doute ne fait-il pas autorité? En effet, s’il y a un pourcent de chance que l’évangile soit vrai, cela ne vaut-il pas le coup d’y croire et de s’y engager corps et âme ? Qu’ai-je a y perdre? S’il nécessite autant de foi pour croire que pour ne pas croire en Dieu, ne vaut-il pas le coup de faire le pari de croire? N’y avons-nous pas beaucoup plus à gagner? Si j’ai une chance sur mille de connaître le Dieu de l’univers personnellement, pour quelle raison je ne tenterais pas le coup?
 J’achève ici ma réflexion. Certainement d’autres arguments arriveront, car je suis bien décidée à poursuivre mes recherches. Très certainement que des arguments contraires à la foi feront également émergence. De nouveaux questionnements. Mais tant qu’on ne pourra pas démontrer par A+B que Dieu n’existe pas, de manière véritable et pas seulement en théorie, je ferais le choix de croire. Je ferais le choix d’avancer. À pas de fourmis. Parce que finalement, qu’y a-t-il de plus beau que l’espérance que Christ nous apporte? Au lieu de partir du principe que cela est faux, et si nous partions du principe que cela est vrai? Il s’agit simplement de changer le postulat de base. Est-ce un pas si difficile à franchir?
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Qui comblera ce vide infini ?
Il semble que c’est une habitude de faire une rétrospective à la fin de l’année. J’ai moi aussi décidé, après une réflexion acharnée sur l’aspect grégaire de cette initiative et les questions de type : « Qu’est-ce qui change réellement entre aujourd’hui et demain, si ce n’est la date que l’on inscrira sur nos copies ? » de me plier à la règle. D’un côté, certainement pour nourrir la fille en moi, amatrice de doux sentiments, de romantisme et de nostalgie, et puis, parce que j’avais un sujet à vous partager, un sujet qu’il m’a semblé intéressant d’élaborer et de mettre par écrit.
Donc, pour revenir à nos moutons, je vais vous partager LA réflexion qui ressort de mon année. La réflexion, révélation, bref, libre à vous d’utiliser le vocabulaire qui conviendra.
Je crois que mon plus grand espoir pour 2017, et même certainement pour les années précédentes, était de pouvoir changer radicalement, de sortir de mes pensées, de guérir mon âme solitaire. Je crois que ce que je désirais plus que tout, était de faire la rencontre d’êtres qui partageraient mes peines et mes douleurs, ma conception de la vie, avec qui je me sentirais liée et enfin, qui combleraient ma peur d’être trop différente pour être aimée, trop insignifiante pour être remarquée. Ces personnes devaient être celles qui me sauveraient de ma condamnation à perpétuité à une vie de solitude, d’apparence, de faux-semblant pour enfin entrer dans une vie d’échanges, de partages et d’amour.
En fait, j’ai mis tout en œuvre pour y arriver. Cela passait, comme je vous l’ai dit plus haut, par le désir de rencontrer des personnes avec qui il y aurait cette connexion fantasmée, mais également en cherchant à m’engager dans des loisirs qui me semblaient pouvoir donner un sens à mon existence, et même dans la religion. Quand je dis que j’ai essayé de répondre à mes propres peines par mon engagement dans la religion, ne voyez pas cela comme négatif. Simplement, ma motivation première d’avancer dans ma relation avec Dieu était de pouvoir trouver un moyen de sortir définitivement de cette vie insatisfaisante, et de pouvoir changer, pour toujours, et devenir la personne que je désirais être.  
Je me rends compte aujourd’hui que presque tout ce dans quoi je me suis engagée, que ce soit des relations, des projets, des activités ou même mes études avaient un but unique : Celui de trouver enfin une réponse au vide infinie que je ressentais, à la haine que j’avais envers moi, à cette peur, toujours plus présente de finir seule et de n’être aimée de personne.
Ce qui est ironique, et je m’en rends compte aujourd’hui, c’est qu’en m’arrachant de ma ville natale pour m’envoyer à l’autre bout de la France, Dieu préparait justement cette réflexion.
J’ai eu la chance, je dirais même la bénédiction de pouvoir goûter à certaines relations, certains échanges, certaines lectures qui l’espace d’un instant ont comblé ce qu’il y avait à combler. Je crois même que j’ai fait un grand pas cette année. J’ai compris que même les petites choses insignifiantes de notre quotidien pouvaient être une source de joie infinie. Ça a commencé avec la tasse de café fraichement moulu le matin en lisant ma bible. Et puis, un sourire, une petite phrase échangée, le froid du vent sur la joue ou simplement l’odeur d’une bougie. Mais j’ai également remarqué que bien que merveilleuses, ces joies n’étaient que passagères et ne réglaient pas le fond du problème, mais permettaient juste d’y mettre un masque.
Parce qu’en fait, le fond du problème n’a rien à voir avec le sens de la vie, n’a rien à voir avec les relations que je peux entretenir, n’a même rien à voir avec la réalité. C’est contre des chimères que je me bats, et c’est des chimères que j’alimente en cherchant constamment à m’engager dans des actions qui pourraient remplir mes vides. Au lieu de m’engager dans ces mêmes actions pour le bonheur simple et la joie qu’elles peuvent m’apporter, parce que j’en ai envie, parce que j’aime les personnes avec qui je me tiens, et simplement parce que ce sont des bénédictions que Dieu m’accorde, j’ai un peu tout gâché en choisissant les mauvaises raisons. Et comme chaque pas, chaque parole, avait pour objectif de trouver LA solution qui me permettrait de sortir du néant, chaque pas et chaque parole était rempli de la peur de l’échec. Si la relation ne se créait pas, si la personne ne m’aimait pas, cela repoussait encore un peu plus loin le dénouement tant attendu de mes problèmes, l’éclaircissement final de mon âme.
J’ai horreur de voir aujourd’hui à quel point c’est égocentrique. Le but de mes relations aux autres? Chercher à me nourrir. Ma relation à Dieu? Chercher à me guérir. Les gestes d’amour que je croyais donner de manière inintéressés? Faire en sorte que l’autre m’aime et me trouve particulièrement généreuse.
Parce que je croyais que j’étais dans l’avant, et que si je m’appliquais à chercher correctement les solutions, il y aurait un après.
C’est là, le dénouement de ma pensée. Peut-être qu’en fait, je ne dois pas chercher à trouver ce qui permettrait un après, car c’est donner du poids à ces chimères. Mais je dois apprendre à vivre avec. Sur cette terre, il est peu probable qu’il y ait un après. Parce que l’après, comme je le cherche, il est au ciel, il est auprès de Dieu. Toutes choses dépendent de lui. Chercher à résoudre mes problèmes, à taire mes pensées, c’est leur accorder le droit d’exister, c’est leur accorder la valeur de la vérité alors qu’elles ne sont que, dépendamment de votre courant de pensée, des distorsions cognitives ou des attaques de l’Ennemi.
Mes penseurs favoris ont cherché eux aussi à répondre aux mêmes vides que moi. Je vous laisse ici leurs paroles :
CS. Lewis, Tactique du Diable : La prospérité enchaîne l’homme au monde. Il croit y avoir trouvé sa place, alors qu’en fait, c’est le monde qui a trouvé sa place en lui. Sa réputation grandissante, son cercle d’amis qui s’élargit sans cesse, le sentiment de sa propre importance, la pression croissante d’un travail absorbant et agréable- tout cela crée en lui le sentiment qu’il est bien chez lui ici-bas. Et c’est exactement ce que nous souhaitons. Mais à vrai dire, l’Ennemi qui, par un étrange caprice, a destiné ces animaux humains à vivre dans son monde éternel à lui a su faire en sorte qu’ils ne se sentent vraiment chez eux nulle part ailleurs.
 Salomon, Ecclésiaste 2 : J’ai imaginé, dans mon cœur, de livrer mon corps au vin tout en me conduisant avec sagesse et de m’attacher à la folie. Je me suis lancé dans de grandes entreprises : je me suis construit des maisons, je me suis planté des vignes, je me suis fait des jardins et des vergers et j’y ai planté toutes sortes d’arbre fruitiers. J’ai même amassé de l’argent et de l’or, les richesses des rois et des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses et ce qui fait le plaisir des hommes : des concubines en quantité. Je n’ai rien refusé à mes yeux de tout ce qu’ils réclamaient et je n’ai privé mon cœur d’aucune joie. Puis j’ai réfléchi à tout ce que mes mains avaient entrepris, à la peine que j’avais eue pour le faire, et j’ai constaté que tout n’est que fumée et revient à la poursuite du vent. Alors j’ai détesté la vie. Oui, ce qui se fait sous le soleil m’a déplu, car tout n’est que fumée et revient à poursuivre le vent. Le bonheur pour l’homme consiste à manger, à boire et à se donner du plaisir dans son travail, mais cela aussi, je l’ai bien vu moi-même, dépend de Dieu.
 Alors voilà, ce que je voulais vous dire ce matin, c’est que je souhaite faire de 2018 une année où l’égocentrisme n’a plus sa part.
Une année marquée par l’authenticité, autant dans mes relations que dans mes activités et mes projets.
Une année durant laquelle je n’accorde plus de valeur à mes chimères, une année où je ne les nourris plus.
Je désire accepter que oui, il y aura des hauts et des bas, qu’il n’y a pas de solution définitive sur cette terre, que tout ce vers quoi je tends, le seul à avoir les clés c’est Dieu.
Je désire intégrer l’idée selon laquelle le combat de mes pensées, ce n’est pas un combat contre la vérité, mais c’est un combat contre une « maladie ».
Je désire sortir de moi-même, de ce cercle égocentrique pour apprendre à connaître et aimer les gens pour qui ils sont, pour apprendre à aimer et à connaître les choses pour ce qu’elles sont, pour prendre le temps d’admirer un paysage, d’apprécier le goût du café âpre sur mon palais, pour ce qu’ils sont. C’est-à-dire d’incroyables bénédictions, d’incroyables créations, qui pointent toutes vers un Dieu infini et bon.
Et je désire plus que tout m’engager dans une relation avec Dieu d’une nouvelle sorte. Je désire apprendre à le connaître pour qui il est. Rempli de gloire, digne d’être adoré, adulé, et non pour sa capacité à mettre fin à mes chimères.
Bonne année,
L.
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Je ne veux pas la prospérité si ca veut dire detourner mon regard de toi. Je ne veux pas d'amis, si c est pour te reléguer au second plan. Je ne veux pas de richesse. Je ne veux pas d attache. Je veux être dépendante de toi. Je désire que tu sois mon tout.
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Le 27 février 2017
"Papa, apprend moi à mourir pour qu'il n'y ait plus que toi qui vive en moi.
Apprend-Moi la solitude, pour qu'il n'y ait plus que toi qui compte.
Apprend-Moi à ne pas m'accrocher aux gens de peur d'être seule.
Papa, apprend-moi à regarder les autres avec tes yeux.
Papa, apprend-Moi à ne dépendre que de toi, à ne m'attacher qu'à toi.
Je veux te faire confiance Papa. Je veux croire que les bonnes personnes viendront au bon moment.
Je veux cesser d'en faire trop par peur de me retrouver seule et sans ami.
Je veux croire que ma valeur est seulement en Dieu en non pas dans le nombre de relation que j'entretiens.
Papa, tu sais que c'est mon combat. Je veux apprendre à ne pas avoir peur de laisser partir ce à quoi je tiens le plus. Pour que ton règne seul triomphe.
Apprend-Moi Papa. Suffit-Moi."
Il y a près d'un an j'inscrivais ces mots sur mon carnet. Aujourd'hui, ils sont toujours d'actualité.
Que toi seul, mon Père, mon Dieu, mon Roi, soit le centre de mes aspirations.
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point de vie
C’est drôle, ça fait quelques temps que j’aimerai me poser pour écrire un peu. Pourtant, je n’en trouve ni l’envie, ni la motivation…Alors ce soir, je prends le taureau par les cornes. Parce que sinon, il faudra que j’aille faire ma vaisselle. Ou que je lise un livre de psycho. Ou que je fasse des fiches. Non, non, non, on a eu une grosse journée de cours, pas la peine d’en rajouter.
Pour ne pas changer, je viens vous raconter ma vie. Enfin, je m’auto-raconte ma vie. Il paraît que prendre du recul nous permet d’aborder les choses sous un autre angle. Oui, je veux bien. Regarder les choses sous un autre angle on s’entend.
Alors, alors, gros suspens… je vous ai laissé sur une note entre le désespoir et la résiliation. J’en suis où aujourd’hui? Un peu nulle part, mais pas au même endroit que la dernière fois.
Température des émotions? Tièdes. Apaisées. Pas non plus en extase, il ne faut rien exagérer. Mais quand même, je ne suis pas dans un brouillard total avec tempête de neige. C’est plutôt un lever de soleil. Il fait frais, il y a une petite brise mais le ciel commence à se colorer.
Je ne rentrerai pas dans les détails. Mes pensées sont passées par tellement de tourbillons différents, par des abysses, des collines. Il y a toujours du tourment autour de moi. Je crois que finalement, c’est cyclique. La dernière fois, j’étais au fond de mon lit, pas vraiment au top de ma forme et je me suis dit que je n’avais jamais été aussi mal. Je me sentais tellement seule. Abandonnée. Toutes les personnes que j’aimais se retrouvaient être à l’autre bout de la France et j’avais l’impression de faire le constat qu’elles comptaient plus pour moi que moi pour elles. Et puis, à force de cogiter, je me suis rendue compte que j’avais déjà été dans ce genre de situation. Qu’en fait, ce n’était pas du tout des émotions qui m’étaient inconnues, mais qu’à chaque fois ces moments étaient suivis par d’autres, fabuleux. Et puis de nouveau des moments plus noirs. J’avais simplement eu la chance d’en être épargnée pendant les trois mois de vacances d’été. Alors je me suis dit que je devais continuer à avancer, peu importe ce qui se passerait parce que je finirai toujours par voir les bénédictions de mon Papa. Parce qu’il ne nous laisse pas dans le fond du trou sans nous envoyer une corde pour remonter à la surface.
J’ai également eu une prise de conscience. Lors d’un exercice, on devait s’entraîner à rechercher nos peurs profondes et inconscientes qui peuvent parfois s’exprimer dans nos comportements et nos actions sans qu’on s’en rende compte. J’ai compris qu’une des peurs qui émanait de mon enfance était celle d’être invisible. Et je me suis rendue compte que la quasi-totalité des actions que je mettais en œuvres étaient guidées par cette peur d’être transparente, par la peur qu’on m’oublie, la peur de ne pas exister dans la vie des autres. Lorsque je parle trop fort, que je n’ose pas refuser quelque chose, lorsque je me retrouve seule et que j’ai l’impression d’être parfaitement seule au monde et de n’exister pour personne, lorsque j’angoisse parce que je ne sais pas quoi dire dans un groupe…beaucoup de ces choses sont guidées par ma peur d’être transparente.
Cependant, cette semaine a été plus douce. En effet, j’ai pu avoir de beaux échanges avec les gens de ma promo, j’ai l’impression qu’une certaine dynamique commence à se créer et ça me fait vraiment plaisir.
Et puis, une des choses qui me réjouit le plus, c’est le fait que pour la première fois de ma vie je n’ai pas le sentiment de mener une double vie. Une vie dans laquelle je suis une fille pieuse qui va à l’église et qui vit une relation quotidienne avec Dieu et une vie dans laquelle la foi n’a pas sa place, où je sors pour boire jusqu’à ce que je ne sois plus maître de moi et où les garçons prennent toute la place dans mon cœur. Je ne saurais comment l’expliquer, mais pour la première fois de ma vie, je sais que toutes les parties de mon quotidien sont cohérentes. Et je suis en paix. Je sais que je ne joue pas pour être acceptée, que je ne joue pas pour qu’on me remarque. Je suis juste moi. Moi dans la solitude de ma chambre. Moi sur les bancs de la fac. Moi en week-end ou à l’église le dimanche. Et merci Seigneur, parce que pour la première fois de ma vie, je n’ai pas eu honte de dire que j’étais chrétienne. Je n’ai pas tout dit, je n’ai pas expliqué de quelle manière je vis ma foi et surtout je n’ai pas expliqué toutes les merveilles que mon Sauveur a fait pour moi et les raisons pour lesquelles je suis amoureuse de lui. Mais j’ai dit que j’allais à l’église le dimanche et que je croyais en Dieu. Et croyez-moi, c’est déjà un sacré truc!
Je veux prier pour continuer à être authentique. Authentique c’est un peu mon maître mot en ce moment. Authentique dans mes relations aux autres. Authentique envers Dieu. Authentique dans ma foi. Je ne veux plus divulguer qui je suis par peur d’être rejetée. Je ne veux pas mentir à Dieu sur mes faiblesses. Je ne veux pas cacher ma foi et mes activités extra-scolaires à ceux autour de moi. Je ne veux pas cacher mes émotions.  Je veux juste être…Authentique.
Et après tous ces thèmes abordés, j’aimerai simplement ajouter que jours après jours, je me rends compte combien sans Dieu, la vie n’aurai aucun sens. Je me rends compte combien il est le moteur dans ma journée, il me donne une raison d’être, une raison d’exister. Il me dit : « tu n’es pas invisible, Moi je pose mon regard sur toi. » Il me donne le goût de me battre, de continuer alors que j’ai l’impression que ce que je fais ne mène à rien.
Voilà grosso-modo ce que je souhaitais vous dire. Je vous laisse maintenant, ma tisane est froide.
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