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tlacoquemecatl · 7 years
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J+329
À mon retour du Nicaragua, je repasse la frontière là où je l'avais passée quelques jours auparavant, direction Liberia, une des plus grandes villes du nord du pays. Une fois arrivé là-bas, on remarque vite qu'il n'y a pas grand chose à faire dans la ville, et j’ai d’ailleurs prévu de ne rester qu'une seule nuit pour ensuite filer vers Manuel Antonio. J'ai le temps de croiser une Suédoise rencontrée plus tôt à Granada et un Allemand de 18 ans faisant un voyage en Amérique centrale parce qu'il ne savait pas quoi faire après le bac. Nous discutons tous les trois en se promenant dans le centre, où l'on se rend compte qu'une fois passés la frontière, on pleure légèrement les prix nicaraguayens.
Je pars donc vers Quepos, la ville juste à côté de du parc Manuel Antonio, un point très touristique du Costa Rica, notamment pour ses animaux que l'on peut observer d'assez près. Et effectivement, les singes sont partout, prêts à venir en groupe près des touristes, se chamaillant entre eux et jouant avec ces humains, moitié curieux moitié peureux. Le parc est vraiment magnifique et on se rend compte à ce moment-là que le Costa Rica porte bien son nom de côte riche. Le coucher de soleil sur le Pacifique est absolument fou, la végétation est là, à chaque coin de rue. On peut croiser des paresseux, l'emblème touristique du pays mais finalement assez rare à dénicher, des singes hurleurs, des singes écureuils et sans doute d'autre que je n'ai pas eu le temps de voir. Je fête mon anniversaire là-bas avec des Québécois et une Allemande rencontrés à l'auberge : on joue aux cartes, on boit des bières et le temps s'écoule tranquillement.
Au moment de repartir pour San José, je ne sais pas trop quoi penser du Costa Rica. Le pays est magnifique, c'est une sorte de mine dorée en Amérique centrale, où tout est beau, où les bus sont plutôt confortables, où il y a mille choses à visiter, mais où finalement, il manque quelque chose. Le Mexique est aussi un pays très touristique, mais j'avais l'impression que, contrairement aux Nicaraguayens, les Costariciens manquaient d'envie, manquaient d'identité, comme s’ils avaient effacé leur histoire et qu’ils s'offraient sur un plateau, eux et leurs paysages – chose qu’on peut ressentir à Cancún par exemple. Mais à vrai dire, je pense aussi n'avoir pas forcément rencontré les meilleures personnes et n'avoir vu que le côté touristique du pays, parce que j'en étais précisément un.
Quoiqu'il en soit, ce petit voyage m'aura donné l'envie de compléter ce tableau, de rayer la carte du monde encore un peu plus, d'aller en Honduras, au Salvador, au Guatemala, au Belize et de redécouvrir ce que je ne connais pas du Mexique. Au moment de rentrer à Mexico, je commence quasi directement mon second semestre, où les matières semblent plus intéressantes qu'au premier ; à voir, donc.
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tlacoquemecatl · 7 years
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J+334
Quand je prépare un voyage, j'aime en général pas mal zoner sur Google Maps pour voir s'il n'y a pas de endroits où j'aimerais bien aller : un petit port côtier, un fleuve à parcourir, une réserve perdue à visiter ou une petite île sur un lac où séjourner. Et c'est exactement comme ça que j'ai décidé de visiter l'île Omotepe, plus grande île du lac Nicaragua, posée près de la rive ouest de ce dernier, dont les deux gros volcans qui la forment sont visibles depuis la route, quasiment depuis la frontière costaricienne. Après avoir attrapé un guide du Nicaragua dans l'auberge où j'étais à San José, je découvre que l'île en question est en réalité une vraie destination touristique au Nicaragua. Je redescends donc vers le sud pour prendre une lancha (un petit ferry) pour atteindre l'île. La traversée du lac est vraiment impressionnante, on voit les courbes droitement dessinées du volcan Concepción, au nord de l'île, formant un cône parfait quoique fatigué, s'approchant peu à peu de nous autres voyageurs et grandissant un peu plus à chaque fois. Après avoir pris un colectivo jusqu'à l'auberge que j'ai réservée, je me repose tranquillement un temps dans un hamac, puis je pars à la visite de la ville dans laquelle je suis, Altragracia. Ici, même ambiance, quoique nettement plus rurale. Toujours les mêmes poules, les mêmes chiens errants, les enfants jouent devant leurs maisons et les adultes se déplacent d'un coin à l'autre en vélo. Pour la première fois depuis mon départ, j'ai l'impression de me retrouver à Ponthierry : les rues presque désertes lorsqu'on s'y promène la nuit, des gens aimables et souriants dans la rue, quasi prêts à dire bonjour spontanément, des restaurants honnêtes et sans prétention, des gens à vélo et les sourires des enfants. Le comedor de la place centrale dans lequel je m'aventure le lendemain est à cette image : simple, critiquable mais honnête. Après tout, ce ne devrait pas être ça, la vie ? Avant que le soleil ne se couche, j'essaie de me faufiler dans le chemin de terre qui mène au lac, en tentant de ne pas trop déranger les habitants du coin qui sont manifestement en train de faire un barbecue en famille. La vue est alors sans pareille. Sur les petits galets et rochers ronds du bord s'incline un soleil rose-orangé, que seuls les bavardages des enfants juste à côté de moi viennent déranger le parcours. Le jour d'après, je loue un vélo et part rejoindre Floriane, la Française rencontrée à Granada, dans une piscine d'eau naturelle, au centre de l'île. Pendant l'après-midi, je me balade en vélo vers le sud cette fois-ci, près du volcan Maderas, l'autre volcan. J'y croise notamment des arbres bariolés de rouge et de noir, couleurs de la révolution sandiniste qui a éclaté dans le pays dans les années quatre-vingt, preuve sans doute du caractère relativement autonome de ce territoire qui ne demande rien à personne et qui veut vivre pour lui-même. Mais j'aperçois surtout des scènes de vie, des moments fortuits, moi curieux voyeur de ces villages oubliés, où l'on se rend pourtant compte que les gens vivent finalement de la même façon que nous. Des enfants rieurs, qui énervent les vieillards gribouillant des pieds sur le sol en terre, qui croisent eux-mêmes des animaux indifférents de l'activité humaine. Je passe également faire un tour que les pseudo-plages de l'île (qui sont en réalité plus des bouts de sable qu'autre chose), je pose mon vélo dans une étendue d'herbe dont sort d'ailleurs furtivement un petit serpent. L'eau du lac est chaude, l'étendue devant est immense, il n'y a que ceux deux volcans, quelques autres touristes et moi. Je décide de grimper le volcan Concepción le lendemain, mais part un peu tard – la montée et redescente durant au total dix heures. Je monte tout de même, sous la chaleur et le soleil à peine caché par les immenses arbres qui bordent les flancs du volcan. Il y a un sentier, indiqué seulement par les traces de pas des anciens visiteurs. On y croise un nature totalement préservée, dans le sens où rien n'est organisé, où tout est laissé tel quel, un diamant naturel où l'humain n'est rien qu'un animal comme les autres, à égale hauteur, comme remis à sa place. On croise des singes hurleurs qui font sincèrement peur, des araignées, des bananiers, des papillons, d'autres singes dans les branches là-bas, au loin. Sur le retour, je croise deux Nicaraguayens qui tiennent l'entrée du sentier, ils m'offrent des petites bananes cueillies le jour-même. On parle d'eux, de moi, de leur pays, du Costa Rica, de l'humanité, de la vie.
Au moment de quitter l'île, j'ai comme le sentiment d'un trop peu, d'encore une fois d'avoir l'impression d'entrevoir quelque chose, de ne le comprendre qu'à peine. Un petit îlot magique sur le lac d'un pays encore trop peu connu. Comme une impression de déjà vu. 
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tlacoquemecatl · 7 years
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J+307
Ces deux jours passés à Granada, je prends le bus pour Masaya, d'où il y a pas mal de choses accessibles dans les alentours, histoire d'aller voir un peu plus de Nicaragua. Le lendemain, je pars visiter le volcan qui sépare la ville de la région voisine de Managua, qui est a priori un des volcans en activité dont on peut le plus facilement s'approcher. Je comprends déjà un peu mieux les bus et je sais vers où aller pour qu'on me dépose sur la route du volcan. Une fois là-bas, on m'informe qu'on ne peut grimper tout seul jusqu'au cratère car il est actif en ce moment-même et donc dangereux de rester trop longtemps là-haut à respirer les gaz éructés par le volcan. Je stoppe donc les voitures qui passent, je prends un taxi déjà payé par d'autres. Une fois au sommet, rien ne rend bien en photo, l'ambiance est un peu celle d'une planète rocailleuse abandonnée aux désireux de lave fraîche et bouillonnante. On sent bien l'air contaminé par des odeurs de soufre et de cramé pas très sympas. Au moment de vouloir redescendre, je demande à nouveau au couple du taxi, qui accepte une fois puis qui m'engueule en anglais sur le fait que je n'ai pas payé le taxi avec eux. N'ayant pas envie de dépenser de l'argent inutilement, je reste. Les gardes postés au cratère m'engueulent eux aussi à leur tour, me sommant de trouver quelque chose et de redescendre. Je rentre finalement tranquillement à l'arrière d'un 4x4 avec une famille de Nicas, puis retourne en ville.  Le lendemain, je pars direction les « pueblos blancos » (des villages réputés pour la couleur blanche de leurs murs et l'artisanat local qu'on y trouve). Dans le bus direction Catarina, il fait chaud, tout le monde sue sur et par soi-même, les enfants sont calmes et attendent, encadrés par différents sacs, souvent bariolés de rayures roses et blanches, contenant des fruits, des ustensiles, d'autres légumes et quelques objets chaque fois plus étranges. En arrivant, je flâne d'étale en étale, toutes très peu fréquentés. Les villages ne sont pas si impressionnants et touchants qu'il n'y paraissaient, mais la balade est sympa et comme toujours, on a l'impression de vivre (ou plutôt d'être témoin) d'une véritable petite tranche de vie, d'avoir devant soi quelque chose qui n'est pas feint, joué ou orchestré. La lagune d'Apoyo des alentours est quant à elle vraiment fascinante. L'eau du lac affiche un léger film de vagues, parfaitement immobile, témoin de la brise qui coiffe les cheveux de ceux venus la contempler. Bientôt la fin de mon étape nicaraguayenne, car dès le lendemain, départ prévu tôt le matin pour l'île Omotepe, petit espace volcanique émergeant du gigantesque lac Nicaragua sur son flan ouest. Les vacances passent tout de même assez vite.
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tlacoquemecatl · 7 years
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J+275
Petit après-midi doré, il fait chaud, on étouffe un peu. Le marché dans lequel j'arrive n'est pas super propre, le sol terreux propose sachets en plastique vides, canettes écrasées, épis de maïs grignotés, ferraille en tous genres et petits bouts de papier innombrables. Je remonte donc le marché municipal vers mon auberge, un peu plus au nord. Les étales paraissent interminables, on passe entre les courgettes et les tomates en tentant d'éviter les invectives et les coups d'éclats des centaines de vendeurs. Pour l'instant, ce qu'on voit de Granada en descendant du bus tranche franchement avec toute l'imagerie vendue dans les livres et dans les guides de la Granada coloniale, joyau du nouveau monde, le trésor latino-américain que tant d'Européens s'échinèrent à piller.
Au fil du chemin, et surtout une fois sorti du marché, on commence à apercevoir les bâtiments rectilignes, droits et colorés, dont la surface est lisse mais dont la texture paraît rugueuse. Un rapide tour dans le centre-ville confirme cette idée : grands, ornés de bandeaux blancs les délimitant entièrement, faisant ressortir la couleur du reste des édifices. Bleus, beiges, rouges, verts pâle, oranges, les bâtiments qui composent Granada (et surtout son centre) forment un tout solidaire et une véritable identité à la ville qui fut pendant longtemps capitale du pays.
Je rencontre quelques backpackers, pour la plupart en voyage dans toute l'Amérique centrale, prenant plusieurs mois pour passer le plus que de frontières possibles. On part boire une bière et je sympathise avec Floriane, remontant l'Amérique centrale du Panama jusqu'au Mexique. Au fur et à mesure de la soirée, les litres de bière locale aidant, on fait connaissance de quelques Nicaraguayens qui nous emmènent près du lac dans une sorte de bar-boîte. J'ai rarement vu des filles déhancher leurs fesses sur le bassin des mecs d'une telle façon. En bref, la soirée continue et au moment de me balader au bord du lac, je m'aperçois que je n'ai plus mon portable. Petit moment de panique, de recherche et après un gros moment de relativisme, je passe la journée du lendemain à me promener dans la ville, à essayer de connaître certains coins que j'ai pu rater la veille. En remontant la ville du lac vers le centre, je croise des locaux assis devant leur commerce ou leur maison. En parlant ne serait-ce que deux mots avec eux, on leur décroche un sourire, honnête et irradiant, donné comme ça, sans retour, sourire quotidien et fragile, entièrement personnel mais surtout universel. Là-bas aussi, les maisons sont colorées, le soleil couchant de dix-huit heures les surplombe et diffuse un hâle lumineux supérieur tandis que l'ombre chaque seconde plus grande fait rentrer les habitants dans leurs calmes demeures. Je rentre de cette petite balade sans portable, mais définitivement amoureux. Amoureux d'une humanité tangible, ici et là, au coin de tous les marchés et de toutes les maisons, une fierté sensible, radieuse, permanente. Amoureux de cette parcelle du monde oubliée, abandonnée à ceux qui daignent bien vouloir y passer un temps.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+232
Je pars donc vers Rivas, la ville qui fait office de point névralgique dans la région (vers l'île Omotepe, vers la côte Pacifique, vers la frontière et vers les villes coloniales du nord). Je change de bus à Rivas direction Granada. Et c'est à ce moment que je comprends un peu plus comment fonctionnent les bus ici.
Après réflexion, je pense (et suis quasi sûr) que les bus qui parcourent le pays sont d'anciens bus scolaires rachetés par disons trois membres de la même famille, qui décident de mettre deux noms de villes sur l'avant de leur bus et de faire ladite route en vendant l'entrée de leur bus. Et cela se passe ainsi : le touriste français d'un petit mètre soixante-dix arrive tranquillement avec sa valise et son sac, cherche un bus mais se retrouve assailli par les vendeurs de fruits, de légumes, de chips, de sodas, mais également par les conducteurs de bus, qui veulent le faire rentrer dans leur grand bus jaune. Un type arrive donc en criant le nom de la destination avec une rapidité incroyable, en pointant les futurs voyageurs du doigt comme pour demander en hurlant au passager « tu vas à Managua ? non, tu vas pas à Managua ? Managua Managua Managua t'es sûr que tu veux pas aller à Managua ? », comme une engueulade entre lui, toi et lui-même.
Un simple hochement de tête de confirmation suffit pour que le conducteur prenne la valise entre ses bras, court vers le bus, monte sur l'échelle et la balance sans ménagement sur le toit, et de dire ensuite « allez, on y va on y va, on fait de l'espace, au fond au fond au fond au fond on se rassemble il y a de la place, allez vas-y, mets-toi là ». Une fois le bus plein à craquer, le conducteur se met en place et deux autres se postent à l'avant et à l'arrière du bus – dont les portes sont ouvertes en permanence – et crient la destination à chaque personne restée debout sur le bord de la route. Une fois amorcée la sortie de la ville, un de deux restés sur le côté se démène pour passer entre les passagers debout dans le couloir pour aller réclamer l'argent des passagers, tarif progressif suivant la route parcourue. À l'avant du bus, mais aussi dehors sur les côtés et à l'arrière, des écriteaux « Dios el único el magnífico » ou « Sonrie Dios te ama » (Dieu le seul le magnifique ; souris Dieu t'aime).
Beaucoup de Nicas qui prennent ces bus sont des ruraux, venus en ville pour acheter des fruits au marché, de la ferraille pour réparer quelque chose à la maison, ou bien des aliments de toutes sortes achetés en gros pour revendre ensuite au détail. On se retrouve donc avec une barre de fer dont la longueur fait quasi celle du bus entre les jambes ou bien arrêté au bord de la route cinq bonnes minutes à cause du voyageur qui doit transporter ses six sacs de patates de 20kg chacun – et dont le type du bus se démène pour monter un à un sur le toit du bus.
Tout ça rend un climat assez particulier, entre les employés du bus pressés et toujours soucieux de remplir davantage leur bus et les locaux sagement assis – même si souvent debout – guettant le passage de leur maison sur le bord de la route. On croise du regard les yeux des enfants ayant grimpé sur leur siège pour passer la tête et regarder l'arrière du bus, on se lève pour laisser la place à cette vieille dame qui vous dit que non, elle ne s'assiéra pas car elle descend dans cinq minutes, no te preocupes joven. Ces personnes dont l'histoire se lit dans leurs traits, dont l'entièreté se ressent dans leurs regards.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+225
Je pars le matin très tôt du Monteverde pour prendre un bus à 4h30, le premier et le seul bus qui me dépose sur la interamericana, la route qui relie tous les pays d'Amérique centrale (et même plus largement l'Argentine à l'Alaska). De là-bas, il suffit de stopper un bus qui va en direction du nord ; j'attends 10 minutes et je pars pour Liberia, la dernière grande ville avant la frontière, puis un autre bus jusqu'à Peñas Blancas, le poste-frontière. Je rencontre David en chemin, un américain de presque quarante ans partant pour San Juan del Sur, où il doit signer les papiers de la vente du terrain qu'il a acheté il y a 6 ans de ça. J'allais justement à San Juan del Sur, donc nous décidons de faire le chemin restant ensemble.
Une fois arrivé à San Juan, on sent immédiatement la structure classique du village devenu récemment station balnéaire : un fronton de mer où s'entremêlent restaurants et hôtels et dont les rues se remplissent de petits restaurants pas chers, de pulperías (des petites épiceries) et de Nicaraguayens au fur et à mesure que l'on remonte le village vers sa sortie. Et par village, j’entends réellement le mot « village » : on en fait le tour en à peine 20 minutes. La plage est jolie, longue de quelques centaines de mètres, au bout de laquelle triomphe le Corcovado local (« Cristo de la Misericordía »), en haut, tout en haut de la pointe nord de la baie. Le lieu a l'air vraiment sympa, à la fois tranquille si l'on veut, mais surtout fêtard, du jeudi au dimanche soir, les soirées m'ayant l'air malheureusement un peu trop springbeakers pour moi (la soirée « Sunday Fun Day » à 30 dollars (!) (!!!!!) censée être le point d'orgue de la semaine).
Le soir de mon arrivée, je rentre à l'auberge et voit une partie de foot où sont amassés des dizaines de Nicas, jeunes et moins jeunes. J'y reste un peu pour voir. On se croirait au city de Ponthierry, avec 10 ou 12 joueurs tapant une balle quasi en mousse, au moins en faux cuir, qui vire de long en large du terrain à cause des frappes trop poussées des jeunes joueurs. Le jeu va vite, les spectateurs sont là, attentifs, mangeant des chips ou fumant des cigarettes. Une simple partie de foot entre les jeunes d'un petit village sur la côte Pacifique du Nicaragua.
Le lendemain, je pars visiter le Christ en haut de la ville. En sortant de l'avenue côtière, on tombe presque brusquement sur des maisons de tôle, on croise des poules, des cochons dans les rues, les habitants sont occupés à cuisiner et les enfants à jouer dans la rue. Les routes sont en terre, il n'y a quasi personne, et tout ça, à dix minutes du centre-ville. Un peu plus haut dans la montée, je regarde Google Maps et voit qu'en contrebas, il y a une plage, pas très loin, et qu'une route m'invite même à y aller. Toujours suivant le plan, je marche – passage obligé – par un espèce de village privé, un resort hôtelier, seulement caché (ou presque) par la butte de terre qui trône sur les hauteurs la ville. Ambiance hôtel-sur-le-bord-de-mer-qui-ne-propose-aucun-bord-de-mer-mais-qui-néanmoins-très-cher-dispose-d-une-vue-sur-le-Pacifique-pour-clients-sirotant-un-cocktail. Assez intéressant cela dit. Une fois amorcée la redescente vers la plage, je m'aperçois que la route n'est en réalité qu'un chemin de terre broussailleux où aucune voiture ne peut passer. Je m'avance, on verra bien ; et j'ai bien fait. Après ça, j’accède à une plage de galets, assez petite. Personne, ou alors quelques insectes tout de même. Je me baigne dans ce Pacifique avec la fausse impression d'être le premier à découvrir l'endroit, puis je rentre doucement vers San Juan en fin d'après-midi.
Je fais la rencontre dans la soirée de Lisa et Alice, une Russe et une Néo-zélandaise voyageant ensemble en Amérique centrale. On se raconte nos histoires, dont ces lignes se voudraient bien les témoins, mais par peur qu'elles ne d'éternisent trop, je passe sur la grand-mère russe à l'accent africain quand elle parle français et sur le sketch néo-zélandais d'un homme jouant le Parisien à coups d'onomatopées.
Dernière chose intéressante dans la ville, le marché du centre, dans lequel se mélangent locaux et étrangers, venus manger des gallos pintos au petit-déjeuner et d'autres plats complets sur fond de brouhaha de cantine. On y rencontre une personne âgée qui nous raconte fièrement depuis sa chaise à bascule que le petit restaurant juste à côté est le sien, qu'attention, elle, elle est née ici, et que son comedor est rempli, mais alors rempli d'étrangers, tout en finissant par un sourire rieur, lancé comme souvenir au petit gamin que je suis et dont elle sait orgueilleusement que je m'en souviendrai longtemps.
La nuit suivante, cap sur Granada, la coloniale, la plus ancienne cité d'Amérique centrale, considérée comme la plus belle ville du pays.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+223
N'ayant pas de visa étudiant (ça arrive, paraît-il) et ne pouvant rester sur le territoire plus de six mois avec mon tampon touristique, je fais un retour express à Mexico et m'envole direction le Costa Rica pour 3 semaines. Après 2 nuits à San José où il n'y a pas grand chose à visiter, je pars direction le Monteverde, là où se trouve une réserve protégée assez touristique du Costa Rica.
Le bus que je prends part à 6h30, je me lève tôt, il fait assez froid mais très vite, le soleil se lève. On prend assez rapidement une sorte de route de montagne, sur laquelle le bus fonce à toute allure, à quelques mètres d'un ravin dont je ne peux même pas imaginer la profondeur. Une image, encore : celle d'une vielle dame, parlant un espagnol très rapide mais à voix très basse, ne voulant pas qu'on l'aide à descendre et atteignant sa maison, sur le bord de la route, à pas très lents pendant que le chauffeur du bus remet en route le moteur sans attendre. Un simple visage tranquille, apaisé, dont on peut lire l’histoire et le passé à travers ses traits.
J'arrive donc à Santa Elena, le petit village (le seul, réellement) à côté de la réserve. Manque de chance, la réserve est fermée aujourd'hui et pour cause, il fait un vent monstrueux. Le temps qui règne est assez particulier, assez mystique : il pleut d'une bruine constante et il vente énormément, tout en laissant place à un soleil et une chaleur presque étouffante. Une ambiance quasi pré-apocalyptique.
Le lendemain, après m'être promené la veille dans le village et ses alentours, je me lève tard, pensant que la réserve serait toujours fermée, mais comme mon sens de l'appréciation et de l'anticipation était à son niveau habituel, elle avait rouverte aujourd'hui. Je rate le petit-déjeuner et le bus emmenant jusqu'à la réserve et part donc pour marcher jusque là-bas. Le chemin était tantôt goudronné, tantôt boueux, tantôt les deux. Quasiment aucune voiture ne passe, on entend les oiseaux dans les arbres et le soleil fait encore une fois presque oublier le vent qui souffle en permanence. Une fois dans la réserve, une végétation tropicale, complètement (ou quasiment) vierge, d'où sortent à l'occasion des oiseaux de toutes sortes, mais très peu, en vérité. Une fois tout en haut, le nom de la réserve (« reserva biológica nubosa de Monteverde », littéralement réserve biologique “nuageuse” de Monteverde) prend tout son sens : le vent nous empêche d'entendre quoi que ce soit et le mirador censé être le point duquel on peut apercevoir les deux océans à la fois est complètement caché par les nuages qui remplissent entièrement la vallée.
Le paysage n'en est pas moins époustouflant et reposant. Mais assurément plus saisissant en période de beau temps, à mon avis. Je rentre donc à l'auberge et décide le lendemain de partir directement pour le Nicaragua. Le Costa Rica est un pays assez cher finalement et comme mon plan était de passer quelques jours à la plage, autant faire de suite quelques économies et partir plus tôt pour mieux revenir ensuite.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+208
J'arrive à Mérida le 2 janvier, dans la journée. La ville est absolument magnifique, l'architecture coloniale, les longues rues et avenues donnent une ambiance apaisée à la ville. Peut-être parce que je suis seul. Mais j'ai par contre l'impression que la capitale yucatèque se vit plus qu'elle ne se visite. On croise des Mexicains comme on en croise ailleurs, mais les laveries, les serrureries, les boulangeries, les glaciers sont bien plus présents et peut-être moins impersonnels que dans les autres villes que j'ai visitées jusqu’ici.
Ça fait tellement du bien d'être seul, de se reposer, de découvrir les parcs de la ville et de parler (à peine) aux autres personnes présentes dans l'auberge. Il fait chaud, peut-être même trop chaud, il fait beau et les journées semblent plus longues qu'ailleurs.
Quelques jours plus tard, je pars visiter la zone archéologique d'Uxmal, à une heure au sud de Mérida. On la compare souvent à Chichén Itzá, à cause de leur proximité, de leur histoire (d'après ce que j'ai compris) et du débat pour savoir « laquelle de ces cités est la plus intéressante des deux ». À mon avis, l'architecture est peut-être plus belle à Chichén Itzá (car mieux rénovée sans doute), mais le fait qu'il y ait moins de touristes rend Uxmal posé et calme. Le lieu est vraiment fantastique. On navigue presque seul entre les ruines au style « puuc », rares sont les panneaux explicatifs, je me prends à imaginer la vie ici, le bruissement des feuilles remplissant la zone archéologique. 
Le jour suivant, je pars visiter le musée du monde maya, tout au nord de la ville (Mérida est très très étendue, évidemment pas comme ne l’est Mexico, mais elle reste relativement grande au vu des autres villes que j’ai visitées). Construit récemment, on peut voir que les mayas existent toujours bel et bien, même si marginalisés et rangés parfois mécaniquement au rang d'autochtones. 
De tout ça, et à côté de voir des choses vraiment magnifiques, j'ai surtout remarqué que j'aimais voyager seul. J'ai un léger et faux semblant de liberté, éloigné de tout le monde, loin du besoin de mettre en accord les avis de tout le monde. Si je n'ai pas envie de manger ce midi, si j'ai envie de ne rien faire ce soir, de changer de plan en cours de journée, de me promener simplement ou de faire telle visite plutôt qu'une autre, je peux le faire sans consulter personne. Rien que moi, avec moi, voyageant.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+171
    Arrivés à notre étape finale, nous filons manger quelque chose et direction la plage, à quelques kilomètres du petit village original de Tulum. Première baignade dans les Caraïbes. L'eau est chaude, le soleil se couche doucement sur les palmiers derrière nous. Nous sommes le 29 décembre, le voyage se termine doucement, il faut beau et je suis avec mes potes sur la Riviera Maya : vous avez dit bonheur ?
Nous rentrons à l'auberge où l'on rencontre quelques personnes, dont un Belge, un Français et un Canadien, tous très sympas. À ce moment, j'entérine définitivement le fait que mon anglais a régressé, en espérant qu'il reviendra doucement une fois de retour en France. Nous passons la journée du 30 à nous reposer et à profiter, la soirée se concluant par des bières, des shots de tequila, une soirée dans un bar passant du funk et un retour éméché sous la pluie.
Le 31 commence et finit à peu près sous le même schéma, à ceci près que nous décidons d'aller en vélo sur la plage pour se baigner, parler et regarder le lever de soleil. Laura et Marie repartent le 1er au matin, direction l'aéroport de Cancún pour prendre leur avion à Mexico dans la soirée. Autant dire que la fatigue accumulée par la soirée et le voyage de façon générale est assez difficile à porter en début de matinée.
Une fois laissées les filles au terminal de bus, je sors et marche dans le rue direction l'auberge et mon lit. Trois semaines que je n'avais pas été seul, que je n'ai pas vécu de moment où il n'y avait personne à côté de moi pour parler ou à qui parler. C'est assez particulier à ressentir, un mélange de soulagement, de silence, de nostalgie des moments vécus et à peine digérés, d'impatience aussi. Le 2 dans l'après-midi, je pars pour Mérida, prélude au voyage qui suit au Costa Rica et au Nicaragua. Je dors donc une bonne partie de l'après-midi et passe la soirée tranquillement, dans un hamac, à ne rien faire sinon que de me reposer. Triste de voir les filles rentrer, mais infiniment heureux d'avoir du temps pour moi et de vivre un voyage seul, un bout de temps.
Pour l'instant, il est 18h35 ici, je suis sur la route, direction Mérida, de la bossa nova dans les oreilles, et il n'y clairement pas meilleure personnification du sentiment d'être repu et heureux.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+166
    Enfin. 19 décembre, Marie et Laura arrivent. Depuis le temps qu'on parlait de ce voyage, c'est bon, c'est parti. Alors que le plan est de passer quatre jours dans la capitale, toutes les deux tombent à tour de rôle sévèrement malades – la nourriture locale sans doute, l'hygiène locale peut-être, le résultat du mélange du décalage horaire, de la fatigue, de tout cela à la fois, assurément.
Après avoir essayé de leur montrer Mexico dans sa longueur et sa largeur, nous partons pour Puerto Escondido le 22 au soir. Un bus de nuit et cinq heures de virages sinueux plus tard – et comme la fois passée –, la chaleur, le Pacifique et l'atmosphère particulière de ce petit « port caché » font plaisir. Nous passons la journée du 24 sur la plage entre jeux de cartes, bières et baignade, puis le réveillon dans un restaurant thaï. Le 25 dans la soirée, à peine le temps d'apprécier réellement Puerto que nous partons direction San Cristóbal de las Casas, au Chiapas.
Là-bas, toute autre chose. Nous arrivons au petit matin, la ville est encore éteinte, si ce n'est quelques personnes préparant des tortillas et des vendeurs proposant du café ou des fruits. Il fait beaucoup moins chaud que sur la côte, mais pour autant, le soleil tape plus sévèrement. Nous nous installons et nous partons prendre un petit-déjeuner en terrasse. Les rues pavées, les bâtiments droits et rectilignes, on peut facilement déceler l'architecture coloniale de la ville, qui détonne avec la population indigène locale, bien plus présente ici que dans le reste du pays. Il y a beaucoup plus de mendiants, d'enfants qui vendent des bracelets dans la rue, de femmes tendant infatigablement un gobelet vide, harassées.
San Cristóbal a un charme sans commune mesure, pas forcément plus important qu'ailleurs, mais à tout le moins profondément singulier. On sent ici l'influence des populations mayas et des zapatistes, dont ces derniers occupent la zone depuis déjà deux décennies. Certaines personnes – même si rares – ne parlent pas du tout espagnol. Le lendemain dans la matinée, nous partons vers Palenque, ne restant malheureusement qu'une seule journée à San Cristóbal. Une fois arrivés, toujours cette même ambiance chipanèque particulière, mais avec une chaleur beaucoup plus étouffante. D'ailleurs, dans la soirée, je revis ma première pluie depuis un bon mois. La végétation est bien plus tropicale ; ou du moins, on peut dire qu'on se rend plus compte du climat tropical à Palenque qu'à San Cristóbal.
Le 28 au matin, nous partons à la zone archéologique de Palenque. Impressionnante. La différence d'avec les cités préhispaniques du plateau central est saisissante, Palenque est bien plus articulée, mieux conservée peut-être. On s'imagine très facilement les lieux de vie, les places communes, les temples importants. À midi, exit le repos, nous partons voir les cascades de Mizol-Ha et d'Agua Azul. Je crois sans être sûr que ce sont les premières cascades que je vois de ma vie, et c'est effectivement assez impressionnant. Agua Azul est pourtant bien plus agréable que Mizol-Ha, avec ses rochers un peu dangereux dont on ne connaît que de manière approximative la hauteur, sur lesquels on s'amuse à grimper pour passer de cascade en cascade en nageant et accéder à la dernière, là-bas, au loin. Le fond de l'eau, tantôt vaseux tantôt râpeux, varie sans prévenir et n'est pas tout progressif. À chaque fois que l'on fait un pas, on ne sait pas si on va rester à niveau ou se retrouver plongé dans l'eau.
Puis, sur une brillante idée de Laura, nous décidons elle et moi de sauter de la grande cascade finale. Plutôt marrant et pas trop de séquelles, si ce n'est une chute libre de quelques secondes sans trop connaître la profondeur de l'eau (la seule information que nous ayons étant d'avoir vu passer plusieurs personnes avant nous). Retour à Palenque dans la soirée. Sur la route, de grandes vallées vertes, immensément vides et pleines à la fois ; le Chiapas est définitivement tropical.
Sur cette même route, un souvenir, terrible et poignant : des femmes et des enfants tapant aux carreaux de la camionnette d'en face, après l'avoir arrêtée en tendant une corde de part et d'autre de la route. Quand la camionnette repart, ils courent vers la nôtre sans tarder, des sachets de fruits et de bananes dans les mains. Le chauffeur ferme les portes et accélère. On peut apercevoir nettement les visages désespérés de ces villageois désirant quelques pièces pour leurs fruits. Certains sont défigurés, beaucoup ont le regard vague et déjà vain. À ce moment-là, on ne peut que s'éprendre de sympathie pour ces populations dont encore aujourd'hui la constitution mexicaine ne reconnaît ni la différence, ni même l'existence.
Vers 20 heures, nous faisons nos affaires et nous prenons le bus de nuit direction Tulum, dernière étape de notre voyage et non des moindres. C'est déjà presque fini...
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+162
  Après 18 semaines sans (vraies) vacances, la fin du semestre est enfin arrivée. À peine la fin des cours déclarée, nous partons direction La Paz, en Basse-Californie du Sud. Deuxième voyage en avion de ma vie donc, et même constat : les aéroports me stressent, autant que d'être dans l'avion me plaît. Nous survolons tranquillement le golfe de Californie en découvrant progressivement les montagnes et les vallées basse-californiennes désertes et sèches. L'avion va et tangue à l'approche de l'aéroport, nous apercevons La Paz, un îlot urbain au milieu du brut des montagnes voisines. Absolument incroyable.
Une fois arrivés, nous restons quatre jours dans la capitale, qui ne semble être qu'un point de passage pour la plupart des touristes. Un petit port où s'amassent voiliers en tout genre, le long duquel flânent locaux et touristes, nous compris. Le lieu est vraiment apaisant et reposant. Il est loin le rythme fou que nous avions à la ciudad capital. Les plages près de La Paz sont magnifiques et pas encore très fréquentées – peut-être car la période des vacances n'a pas officiellement commencé. On peut s'asseoir sur le sable, un peu sur le côté, en s'amusant à contempler les pélicans chasser les poissons vivant dans la baie où nous-mêmes nous nous baignons. Le ciel est d'un bleu éclatant, quasiment sans aucun nuage, toute la semaine durant. Sur la route des plages, situées à vingt minutes de La Paz, un paysage aride, dont chaque instantané est un cliché-type-carte-postale de l'idée qu'on peut avoir d'un désert mexicain : des cactus chaque mètre carré, un horizon cassé par les montagnes successives qui se superposent, une couleur rouge-marron qui tranche de celle des arbustes qui poussent de façon impromptue sur les côtes de la route.
Une fois ces quelques jours passés, nous décidons de partir tout au sud de la péninsule, à Cabo San Lucas. Une fois sur le cap, ambiance gringa impressionnante : prix en dollars américains, vendeurs haranguant les touristes en anglais, Américains étalant leur richesse dollarée dans les bars et les restaurants du port, qui eux-mêmes diffusent de la musique commerciale à un niveau sonore complètement fou. On peut voir le soir des bars-clubs jouant à qui poussera sa musique le plus fort, arborant des noms tels que « Pink Kitty » ou « La Vaquita » (littéralement, la petite vache)... Comme une zone franche au sein du territoire, allouée et dédiée aux touristes venus de l'autre côté de la frontière, dont les commerçants se plient en quatre pour ceux venus tâter une enclave de leur pays en terres mexicaines. Une fois occultés le front de mer et son ambiance touristique, on peut trouver de petits restaurants fréquentés par des Mexicains et des plages absolument magnifiques sur l'extrême cap de Cabo.
Quelques jours avant mon retour, nous partons visiter Todos Santos, une petite ville sur la route de La Paz à Cabo San Lucas. On est loin de l'agitation du sud, les petites places et églises remplacent les hôtels gigantesques, la plage adjacente est immense, le Pacifique se promène d'avant en arrière sur plusieurs dizaines de mètres. Après un retour à Cabo puis à La Paz pour prendre (plus serein) mon avion du retour, j'arrive le samedi soir à Mexico, pour récupérer Marie et Laura le lundi qui suit.
Finalement, je crois que cette 3A sera un peu celle où je développerai encore plus qu'avant un rejet de l'argent, de l'accumulation de richesses, de l'américanisme et de l'individualisme de manière générale. Pourtant, toutes ces villes visitées, toutes ces choses vues, toutes ces personnes rencontrées ici sont directement liées à la montagne d'euros que je dépense depuis mon arrivée. Et je n'ai rien à changer de ce que j'ai fait et visité au Mexique. Juste que j'ai l'impression de faire une introspection de mes opinions personnelles et politiques comme je ne l'avais jamais fait auparavant. C'est peut-être ça « l'expérience personnelle » dont je parlais dans ma lettre de motivation...
Aussi, le point où j'ai fait plus de jours au Mexique qu'il ne m'en reste – soit le milieu de mon année – approche dangereusement et avec une rapidité impressionnante. Allez, J-168, ça va aller.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+133
À vrai dire et pour être honnête, je suis venu au Mexique grâce au hasard des affectations 3A ; j'aurais très bien pu aller en Colombie ou au Chili, je pense que mon ressenti aurait été le même. À part quand Donald Trump est élu président des États-Unis, là-bas, de l'autre côté de la frontière. 
Le mardi soir, je mets le live de CNN et je reste un peu à regarder en mangeant, jusqu'à ce que je rende compte que cela faisait une heure que je regardais la télé, avec presque aucune annonce de résultat. C'est que les gringos – comme on les appelle ici – sont très fort en divertissement, en entertainment. À coups de « BREAKING – KEY RACE ALERT SWING STATE » toutes les cinq minutes, la télévision américaine est arrivée à me lobotomiser le temps d'une soirée à coups de présentateurs qui crient, d'effets d'annonce et de flashs dans tous les sens. Alors ensuite, vient le ballotage défavorable en Floride, les informations contradictoires, la boussole du New York Times qui vire de bord, la victoire en Ohio, en Pennsylvanie, dans le Michigan et je vais dormir. 
Le lendemain, je me lève : café, radio, douche. Je regarde rapidement les résultats et, a priori, ouais, Donald Trump a obtenu une majorité de grands électeurs. Je sors pour aller en cours, un peu en retard mais à peine. Je mets mes écouteurs, je balance cette chanson et une insidieuse et sournoise envie de taper tout le monde m'envahie. Après tout, ce n'est pas très grave : les Américains n'ont que ce qu'ils méritent, puis ça fera du bien au monde entier, l'Europe réduira sans doute ses velléités atlantistes, son mandat ne durera que quatre ans, et puis il aura bien des conseillers en stratégie qui lui éviteront de déclarer la guerre en Asie et au Moyen-Orient. 
Il n'empêche que ce jour-là, j'ai simplement eu envie de tout détruire. De renverser tout pouvoir démocratiquement élu et d'aller brûler des parlements, ici et là. D'aller casser du fasciste et pourquoi pas la moitié des habitants de l'Utah. De renverser ce système politique intrinsèquement foutu, car au moins clientéliste, quand il n'est pas démagogue ou populiste. De clamer au monde entier que la politique ne consiste qu'à monnayer du rêve, qu'on croit les politiques capables de tout, de résoudre le moindre problème de la moindre petite vie. De dire à ces gens-là que cela ne sert à rien de dire « mais qu'a-t-il fait pour moi ? » car personne ne fera jamais rien pour toi. Que seules la connerie et la manipulation ont gagné cette élection, qu'il faut asséner éducation, culture et ouverture d'esprit aux gens, qu'il faut les contraindre à penser bien. Qu'il faut tout renverser. 
Évidemment, je me suis calmé depuis. Je suis quand même dans une sympathique petite école qui s'appelle Sciences Po, où il paraît qu'on y forme les « dirigeants de demain » et, à vrai dire, j'y suis très bien. Les sciences sociales, c'est plutôt intéressant. En réalité, je ne suis pas tant énervé par l'élection de Trump, ni de la déjà acquise première place de Marine Le Pen au premier tour en avril prochain. Je suis plutôt énervé après la facilité avec laquelle les politiques débectent leurs phrases toutes prêtes, calculées, pensées, réfléchies et, même si elles sont vraies et que ces derniers y croient sincèrement, qu'ils fassent preuve d'une certaine manière d'être et de faire. Et que toutes les actions des politiques sont entièrement faites pour se faire élire. 
Le pire, c'est mon sentiment envers les médias et les sondages. J'avais déjà une haine quasi chronique et systématique de tous les sondages – qui ne sont qu'une machine à penser, où les questions sont, quoi qu'on y fasse, biaisées et dont la formulation incline toujours à une certaine réponse –, alors je vous laisse imaginer ce qu'il en est aujourd'hui. Comme une envie puissante d'un débat d'idées, seulement d'idées, qu'on retire toute prospection et toute analyse sur le pourquoi du comment que ça se fait que monsieur ait perdu deux points dans telle région de France, que c'est sans doute à cause de cette phrase qu'il a prononcé ce jour-ci et de ses relations avec un-tel et un-tel. 
Et c'est tout simplement horrible. Je suis rentré à Sciences Po en ayant envie d'être journaliste, en ayant la conviction que tous ceux qui me disaient « tu verras, tout le monde veut faire ça, mais dans deux ans, on en reparlera » avaient tort. Et je me retrouve aujourd'hui à trouver toute télévision anxiogène, à la voir comme abrutissante et à assister à une course au spectacle et à l'audience à chaque JT. Évidemment, j'enfonce des portes ouvertes et bien sûr qu'il existe des moyens de faire du journalisme de manière plus ou moins éthique ; mais c'est surtout qu'un choc comme l'élection de Trump, que de voir tous ces médias parler des votants de Trump comme de gens « sous-éduqués », simplement « énervés » et « un peu raciste quand même hein, non ? », que de voir tous mes amis s'indigner devant la connerie de ces personnes me donnent encore plus envie de tout brûler. Ce serait mentir que de dire que je n'ai pas partagé cet avis ; simplement qu'à y réfléchir, je suis profondément énervé après cette élection, pas pour leur connerie, mais plutôt pour la manipulation dont ils ont été victimes. Et même de dire ça, c'est rejoindre les analyses de ces mêmes médias dont je parlais plus haut.
Juste que je ne crois plus en rien, que je pense que le système politique, capitaliste et démocratique actuel traverse une phase qu'il n'a jamais connu – et que tant mieux. Que l'on ferait mieux de se contenter de vivre, tout simplement. De ne pas chercher le profit, les calculs ou les perspectives d'avenir ; simplement d'être heureux, honnête et soi-même.
En bref, beaucoup trop de pensées, contradictoires, nouvelles et pour partie infondées qui s'entrechoquent dans ma tête. Mais quoi qu'il en soit, j'aurais vraiment, vraiment aimé être en France pendant l'entre-deux tours de la présidentielle, car ça promet, ça promet...
Ah, l'air est définitivement meilleur au Mexique.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+99
Déjà deux semaines que j'ai envie d'écrire et de raconter le voyage que nous avons fait à Puerto Escondido, mais que je ne prends pas le temps de le faire. Certains diront que je suis un feignant, et c'est sans doute vrai, mais j'aime à penser que les travaux à faire et les papers à rendre me prennent beaucoup de temps depuis que j'étudie à l'UNAM.
Après être arrivés à la ville de Oaxaca dans la matinée et avoir changé de terminal, on embarque dans une camionnette direction les montagnes avoisinantes, arpenter les hauteurs pendant cinq longues heures. La camionnette nous fait bouger de gauche à droite, puis de droite à gauche, au fur et à mesure des virages successifs, des descentes puis des remontées, tout cela en passant à travers des villages peuplés d'environ dix ou douze personnes, ceux-ci représentant les seuls îlots de vie que l'on a pu croiser sur la seule route qui mène de Oaxaca à Puerto Escondido.
On commence à jouer de la guitare dans la camionnette avec Mario, en essayant de ne pas tomber de notre siège à cause d'un virage trop serré ou d'un accord mal placé. Le soleil, la guitare, les sourires, la montagne, savoir que le Pacifique approche, que l'on entame son troisième mois de 3A, regarder la végétation dont on se dit qu'elle n'a jamais été approchée, même pas par les habitants des alentours ; une description à peine pertinente pour rendre compte du bonheur et de l'insouciance qui m’habitaient pendant ces cinq heures de voyage.
Mais pour mieux comprendre, précision de vocabulaire : escondido signifie « caché ». Un petit adjectif qui prend tout son sens quand, même à vingt, douze, cinq, deux kilomètres de l'arrivée, on ne croise rien, rien ; seulement notre camionnette sur cette route dont les virages se ressemblent. On arrive brutalement dans la ville, comme une rupture avec tout ce que l’on venait de voir, tel un petit havre de paix caché derrière les montagnes, comme si ceux qui s'étaient aventurés par là et avaient découvert ce village n'en étaient jamais repartis, qu’ils s'y étaient installés. Ni plus. Ni moins.
Et c'est un peu l’envie qu'on développe peu à peu au fond de soi : de ne jamais repartir, d'écouter de la folk et du jazz tous les jours, de cultiver de quoi manger à sa faim et de flâner au soleil, sur la plage, dans les vagues. De ne rien faire, sinon que de vivre. On prend donc un taxi direction l'auberge, située au sud de la plage principale de la ville. Il fait chaud, nous sommes chargés de tous nos bagages, les sièges sont brûlants, mais nous sommes heureux.
Arrivés à l'auberge où nous découvrons les cabanes dans lesquelles nous allons dormir, nous filons dans la piscine et nous commandons des bières, histoire de bien commencer le weekend et de se reposer de ce trajet aux allures de périple. Très vite, on décide de partir pour la plage, pour trouver un coin où se poser et aller tâter ce fameux océan. On arrive dans un bar, où le serveur nous demande si ça nous dit de nous installer un peu plus loin, là-bas, pour mieux voir l'océan. Ma foi. À peine après avoir commandé, on court comme des gamins vers l'eau, regarder de quoi elle a l'air, pour moitié contents d'être enfin arrivés à la plage, pour l'autre pressés que nos pieds quittent le sable brûlant sur lequel nous courons. C'est là que les grandes et violentes vagues du Pacifique nous frappent, que son étendue gigantesque et la chaleur de l'eau nous surprennent. J'étais heureux, heureux, fou heureux d'être ici, d'être émerveillé pour si peu, d'avoir idéalisé cet océan – si j'étais honnête, je pourrais dire qu’il ressemble à l'Atlantique en plus chaud – et d'être un pauvre gamin, là, sur la plage, en 3A, à nager et à faire des aller-retours une fois vers le sable pour boire une bière et discuter, l'autre fois pour retourner se rafraîchir.
Le lendemain, nous décidons d'aller prendre le petit-déjeuner sur la plage (obsession ? pardon ?), où je commande un hamburger de desayuno super bon, puis je file revoir Jesus, l'intervenant mexicain qui était venu dans mon lycée quand j'étais en première. Il passe me chercher à l'auberge, on part boire une noix de coco, puis il décide de me faire un petit tour de Puerto Escondido durant l'après-midi : on arrive sur une plage moins connue des touristes et il décide de nous acheter quelques bières pour les boire là-bas (obsession ? pardon ?). Il m'emmène ensuite dans un petit restaurant où il me fait goûter des tiritas de pezcado (du poisson coupé en lamelles avec une sauce et des tortillas croquantes). C'était surtout assez particulier de retrouver le même homme, quatre ans plus tard, sans sa doudoune et beaucoup plus à l'aise qu'en France, me parlant de sa vie ici, de la vision qu’il a de la France, de ses enfants et de ce qu’il est devenu.
Ensuite, je rentre à l'auberge et on passe la soirée entre Français, alternant piscine, plage, cocktails, bières et musique. Le dimanche, rebelote, en pire : sans vraiment le décider, ni nous en rendre compte, nous sommes restés toute la journée sur la plage, à naviguer entre le sable et l'océan. Quand le soleil se couche et que le retour approche, on quitte la plage, non sans tristesse, on mange rapidement un burrito au poisson (absolument délicieux ; Laura, Marie, si vous me lisez, je vous y emmènerai), on fait nos bagages et on part vers le terminal. Là commence un long voyage, encore plus long qu’à l'aller. Le bus pour Oaxaca est prévu pour 23h, nous attendons une bonne heure, puis nous passons la nuit dans les montagnes. Arrivés vers 7h, on doit attendre 9h pour embarquer direction Mexico. Une petite sieste au soleil et huit heures de bus plus tard, on arrive à la capitale vers 17h. Épilogue épuisant et fastidieux d’un voyage qui offre une tranche de vie, bien plus que de simples vacances au soleil.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+79
Je viens de calculer aujourd'hui que j'avais déjà fait 24% de ma 3A. C'est assez affolant. Novembre n'est déjà pas arrivé que le mois de juin prochain se fait sentir. 24% déjà, presque un quart, et je me dis encore et toujours, de plus en plus, que le choix que j'ai fait est l'un des meilleurs que j'ai pu faire jusqu'à présent. De partir dans un pays non-occidental, sur beaucoup de points différents de ce que j'ai pu vivre en France, de voir ce que je n'ai jamais pu voir jusqu'alors. Je ne parle pas seulement du Mexique, qui est après tout un des pays les plus occidentalisés et les plus américanisés d'Amérique latine. Simplement je suis parti en troisième année pour vivre quelque chose d'unique, pour découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, une culture différente ; et tout cela, j'aurais pu le trouver n'importe où, mais un peu moins dans des pays proches du nôtre. Ce dont je suis heureux chaque jour en me réveillant, c'est de pouvoir sentir et percevoir une certaine différence. C'est bête, c'est très bête à dire, mais pour l'instant, j'apprécie chaque moment. Ce week-end, nous partons à Puerto Escondido, une ville sur le Pacifique dans l'État de Oaxaca. La plage, enfin. C'est vrai que de ne pas avoir eu de vacances d'été avant de partir me rend plutôt impatient. On a trouvé un plan pas trop cher niveau transport et logement, grâce au coloc de Guymette. Mais plus je m'imagine la plage, plus je réalise aussi que je vais voir le Pacifique pour la première fois et c'est le genre de choses un peu débiles dont on peut dire plus tard « j'y suis allé ». Cela dit et malgré le fait d'aimer à peu près tout ici, je dois aussi vous dire que je dépense dix fois trop d'argent. Je n'ai pas forcément de budget à ne strictement pas dépasser, mais ma douce application me rappelle que dès le 5 du mois, je suis à chaque fois dans le rouge. C'est plutôt effrayant, mais finalement, je préfère cette situation que le déni de ne pas savoir combien j'ai dépensé et d'essayer de bien le vivre (comprendre, à coup de pâtes et d'œufs pour repas du soir). Je continue d'écrire ce texte dans le bus qui nous emmène de la ville de Oaxaca à Puerto Escondido. Nous sommes partis vers minuit de Mexico et comme d'habitude, j'ai dormi comme un enfant tout le trajet, bouche ouverte et musique dans les oreilles. Pour l'instant, nous sommes dans une petite camionnette et je commence à croire que le fait qu'on y aille pas en bus tient à la qualité de la route, même si pour l'instant, ça va plutôt bien (malgré le fait qu'on n'ait pas de ceinture ; elle existe bel et bien, mais elle est accrochée à l'appui-tête d'en face, de telle façon à ce qu'on ne puisse pas l'utiliser). Il fait grand soleil, le ciel est bleu (je répète, le ciel est bleu, BLEU ; on avait presque oublié que le ciel était de cette couleur, à force de vivre à la ville de Mexico). La route est bordée de maisons et de petites tiendas qui recouvrent les alentours et élargissent la ville d'une manière folle, comme il en est pour quasiment toutes les villes ici. Toutes les villes mexicaines ont l'air de subir une expansion urbaine horizontale,  jusqu'à s'étendre sur les plaines et les montagnes. Comme en France après tout, même si ici, cela prend une dimension systématique et sans commune mesure avec le périurbain français. Il y a de grandes stations service juste à côté de champs immenses, et un peu plus loin, des immeubles imposants, des panneaux publicitaires, des petits centres d'impression, des vendeurs de tacos ; on se croirait presque à Ponthierry parfois, les quesadillas en moins. Les arbres poussent au milieu des champs de maïs, où jonchent des voitures dont on dirait qu'elles sont abandonnées sur le côté. On découvre le long de la route la campagne mexicaine, loin, très très loin de l'agitation bouillonnante et permanente du District fédéral. De voir tout ça donnerait presque envie de venir s'installer avec deux chèvres, un potager et une chaise à bascule pour finir sa vie, loin de tout et de tout le monde. De déambuler dans les rues colorées, en-dessous des fils électriques qui relies les deux trottoirs et d'interpeller en espagnol des amis du quartier. De rester dans une petite maison, une cabane faite mains, et de ne se déplacer qu'avec une ancienne voiture cubaine des années soixante avec de la musique folk à l'intérieur. De jouer de la guitare les soirées où le soleil se couche sur les montagnes, de décider sur un coup de tête d'aller à la plage, de profiter du soleil et du Pacifique. Bon, évidemment, ce plan n'est pas prévu pour demain. Promis, je rentre à la maison, Maman. Disons plutôt que cela me fait dire qu'il n'y a pas qu'un seul endroit où vivre heureux, qu'il n'y a pas qu'une seule façon d'être. Et que mine de rien, nous, nous avons la chance de choisir là où nous voulons aller. Et puis merde, por fin, la playa.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J+60
Faute de nous y être pris assez tôt, nous n’avons pas pu avoir d’hébergement à San Miguel de Allende, une ville coloniale où beaucoup vont pour fêter l’indépendance. Nous sommes tout de même allés à Querétaro, une ville un peu plus au sud, à une heure de bus de San Miguel. Une fois arrivés, le soir du 15 septembre, l’ambiance et l’atmosphère est incroyable. Tout le monde est dans la rue. J’avais l’impression de me retrouver dans le sud de la France, en été, en famille, entourés d’autres familles, en train de regarder le feu d’artifice de l’anniversaire de la Libération. Il y avait cette atmosphère de fête de village, où tout le monde se rassemble, porte les enfants sur les épaules, écoute des concerts de musique traditionnelle et où les jeunes boivent des bières en blaguant et en riant. 
On a voulu aller devant la mairie pour voir le grito, littéralement le cri, tradition depuis la révolution, qui consiste à crier « Viva México » trois fois, après l’avoir décliné sous plusieurs formes selon les noms des révolutionnaires de l’époque. Je dis « on a voulu », car il y avait tellement de monde qu’on ne pouvait avancer plus loin ; question de physique. On est donc restés sur le côté, mais c’était très sympa. 
La soirée a ensuite globalement consisté à boire de la bière et du mezcal dans un bar, un plan après tout assez classique. En sortant, on a rencontré des gens sur la route, qu’on a suivi dans leur voiture vers la banlieue de Querétaro, qui s’est avéré être une idée assez débile, un des mecs s’étant révélé un peu dérangé au cours de la soirée. Mais tout rentre dans l’ordre et nous sommes rentrés à l’auberge, la matinée déjà bien entamée.
Le lendemain, nous partons pour San Miguel de Allende, où on a pu visiter les rues du centre et assister à un défilé de cheveux devant la cathédrale de la ville. On mange et on repart, le dernier bus partant assez tôt. Le soir, on mange des pizzas et on boit du vin entre Français, la soirée est tranquille, jusqu’à ce que des Mexicains reviennent de soirée et fassent un bruit assez conséquent dans le patio de l’auberge. On reste donc avec eux et on sympathise avec certains – dont une qui connaissait Paradis, et ça, ça n’a pas de prix.
Le lendemain, on avait pour plan de partir à Morelia, mais finalement, on décide de changer d’idée et d’aller à Bernal, un autre pueblo mágico à une heure de Querétaro. Une fois là-bas, on commence à visiter le centre sous un soleil de plomb, puis on grimpe la montagne (là encore) pour aller voir la vue depuis là-haut. L’ombre portée des nuages sur ce que l’on voyait de la ville était magnifique. On redescend et après avoir raté le dernier bus, on prend un taxi, retour à la gare centrale et retour à Mexico.
En réalité, c’est assez compliqué de décrire ce qu’on peut voir ici. Plus que des images ou des photos, c’est surtout une ambiance, une façon d’être, un sentiment si plein, qu’on en vient à se dire « je suis tellement heureux ».
Un voyage un peu chaotique, mais très agréable. Tout ça donne envie de tout visiter, le plus possible, de long en large. Quoiqu’il en soit, je me rends de plus en plus compte que de partir en 3A au Mexique est le meilleur choix que j’ai fait depuis bien longtemps.
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tlacoquemecatl · 8 years
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J'écris sur la route de Querétaro où on a prévu de passer le week-end pour fêter l'indépendance, pas très loin de San Miguel de Allende, une ville coloniale au nord-ouest de Mexico. Les prochains jours promettent d'être assez sympathiques. À y réfléchir, on devrait vraiment faire ça en France, des week-ends en région plus souvent, partir dans une voiture surchauffée avec trop peu à manger et camper dans la campagne lorraine ou bourguignonne. J'aime bien jouer le bohémien. Il y a deux semaines, nous sommes partis à Tepotzlán avec les étudiants en échange de l'UNAM, un pueblo mágico comme ils les appellent ici, un lieu original par son histoire et sa culture. Pour 500 étudiants en échange dans une université de 300 000 élèves, on rencontre principalement des Mexicains (et c'est parfait), mais je dois avouer que ça fait du bien de parler à des étrangers – même s'ils sont pour la plupart originaires d'Amérique du Sud et parlent un bien meilleur espagnol que moi. On arrive à Yautepec, un village près de Tepotzlán, où les organisateurs ont loué une maison gigantesque, avec piscine, jacuzzi, barbecue, hamac, billard (bancal) entre autres choses. Le vendredi soir, on fait la fête jusqu'à sept heures avec pour seule musique le reggaeton (à peine trop présent) que voulaient bien mettre les latinos présents avec nous. Exploit non négligeable : on réussit tout de même à tous les coucher, pour ensuite enfin pouvoir mettre notre musique. On embarque le lendemain direction Tepotzlán, un peu embués, surtout à la vue du plan qu'on nous explique au saut du lit : grimper pendant une heure jusqu'au sommet d'une montagne pour aller voir une ruine aztèque. Après deux tacos boulottés rapidement, on commence à marcher, et la pluie de nous accompagner. En l'espace de vingt minutes, on était complètement trempés. Mais le moment était réellement magique, à déambuler entre les arbres, l'ombre des arbres, les nuages, le froid, la pluie, les ruisseaux éphémères qui se créaient à travers les pierres. Arrivés en haut, on peut monter sur le temple, dont les marches sont étroites comme j'en ai rarement vues. Ce sentiment quand on est en haut, au sommet de la pyramide, elle-même au sommet de la montagne, complètement indifférent à la pluie qui assène froid et inconfort, avec le monde devant soi et la nature s'acharnant. Indescriptible. La descente n'en a pas moins été difficile, mais disons que les quesadillas et le café pris en bas étaient certainement les meilleurs depuis longtemps. Pour la soirée qui suit, on décide s'organiser un barbecue. Ajoutez des bières et du hip-hop suave au tout, vous toucherez du doigt l'idée du bonheur. Et pour peu qu'on en ait pas assez, on ne se couche qu'à sept, huit heures, toujours sous le même schéma : salsa, reggeaton, électro, rock, expérimentations nocturnes. Le dimanche, on rentre donc à Mexico, dans la soirée, et malgré mon cours du lundi à 7h, je n'arrive pas à m'endormir. Résultat de journées et de soirées intenses à faire un peu tout et surtout n'importe quoi. Passée la semaine (il paraît qu'on est aussi ici pour étudier), le vendredi suivant, nous partons à Teotihuacán, une ancienne cité à 45 minutes au nord de Mexico. Encore une fois, on ne s'habitue pas vraiment à la beauté des ruines sur lesquelles on peut monter et tenter d'imaginer comment y était la vie il y a deux millénaires. Il y a là-bas de grandes allées avec de chaque côté, des « petites » pyramides construites tout le long. On a gravi la pyramide du Soleil, la plus grande de la cité, d'où la vue est imprenable sur tout le reste et d'où on se rend compte de l'incroyable étendue de la ville de Mexico et de la pollution aux alentours. Au bout de la cité, un peu plus loin que la pyramide du Soleil, se trouve celle de la Lune, d'où on peut contempler Teotihuacán tout en longueur. En partant, j'ai fait mon touriste et j'ai acheté un bracelet, ce que je n'avais pas fait à Tepoztlán. J'ai aussi bronzé comme rarement, car pour le coup, il faisait grand soleil et même un peu trop chaud. C'est assez curieux de raconter ses histoires sans savoir si l'on est lu et surtout de parler à la première personne comme si ma vie était fantastique et qu'elle se devait d'être racontée. J'ai un peu de mal avec ça, mais à vrai dire, j'écris ici comme si cet espace était un exutoire et ça fait un bien fou. J'essaie de trouver des choses à dire, mais mes plus beaux souvenirs sont – comme toujours – ceux qui n'ont que peu d'intérêt : écouter de la musique dans ce bus, écrire quelques phrases et contempler la campagne aux alentours, sous le soleil qui peine à se coucher. J'idéalise peut-être le Mexique, tout en sachant que ce que je vis aurait pu être tout aussi fort dans un autre pays, mais ces moments simples sont indescriptibles et intemporels. Simplement à vivre.
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tlacoquemecatl · 8 years
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Trente-six jours. Plus d’un mois. Quand je me dis que je suis parti en juillet et qu’on arrive bientôt en septembre, je me mets à relativiser toutes mes activités et à me dire qu’il faut que je fasse bien plus de choses. Mais à y réfléchir, même si un dixième de mon année vient de s’écouler (un dixième quand même) (vous voyez déjà ce que ça fait, un dixième, Larmina ?), il reste du temps. 
On est allés à Puebla et Cholula le weekend dernier, il y a tellement de choses à dire. Puebla, à deux heures de bus de Mexico, est mine de rien la quatrième ville du pays (un demi-Paris disons), j’avais l’impression de trouver les mêmes personnes qu’à Mexico, dans une ambiance assez similaire, mais où tout était moins grand et étendu, tant dans les bâtiments que dans les rues. Oscar m’a fait visiter Cholula (coucou Oscar), une petite ville en bordure de Puebla. Cholula est une des villes de l’époque pré-colombienne, contrairement à Puebla qui a été, de ce que j’ai compris, construite par les colons. Il y a là-bas une jolie réserve archéologique aztèque, que l’on croise sur la route qui mène au sanctuaire de la ville, en haut de la colline.
Après avec craché trois poumons, on arrive au somment de la ville, d’où la vue sur la région est plutôt incroyable. Les nuages nous ont empêché de voir nettement le volcan Popocatépetl, qui sépare Puebla de Mexico, mais le reste de la ville était très net et absolument magnifique. On distingue moins de pollution là-bas qu’à Mexico, même si globalement, ce n’était pas les plaines de Seine-et-Marne. Disons qu’on voit clair à 100 mètres devant soi, et que c’est déjà ça. Le reste de la visite était assez classique : on a fait un marché, j’ai acheté un souvenir, j’en ai profité pour goûter des insectes grillés et pour prendre quelques photos. Cholula respire la ville étudiante : le contraste entre l’arrivée le vendredi soir de nuit et le samedi matin est saisissant. La bière était à 10 pesos le soir où nous sommes arrivés (50 centimes d’euros), tout est à taille humaine, on ne se bouscule pas dans les rues et la ville est vraiment très jolie. Un voyage plutôt épuisant qui, mine de rien, m’a donné envie de rentrer à Mexico retrouver mon petit métro, le petit parc à côté de chez moi et les petites habitudes que je commence à prendre.
Je radote beaucoup, mais c’est assez drôle de voir qu’après plus d’un mois ici, je ne sais pas si j’ai l’impression d’avoir déménagé ici ou non, je suis encore dans un entre-deux. J’ai vraiment l’impression d’être en vacances, les cours en plus. Le seul moment où je prends plus conscience de ma 3A, ce sont ces soirs, sur le balcon, quand je vois tous ces toits de hauteurs différentes, ces lumières jaunâtres et ces passants chuchotant en espagnol, et où je me rends compte d’être vraiment heureux ici. Que cette ville va beaucoup m’apprendre. 
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