theoanqblog
Je vais bien, ne t'en fais pas
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Un blog où je mets de jolis mots sur mes voyages et mes rencontres, accompagnés de photographies amateurs et véritables. Pour l'instant aux Etats-Unis, vous trouverez des articles sur l'Asie du Sud Est en remontant dans l'historique. Bonne lecture !
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theoanqblog · 6 years ago
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Divagations antiques
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas écrit pour autre que moi. Or il faut bien que je délivre quelques nouvelles à mes chers lecteurs.
Ma douce famille déjà, qui me manque terriblement. Pas un jour ne passe sans que je me rende compte du vide laissé par votre absence. Comme une fonction linéaire de la pire espèce, mon manque augmente au fur et à mesure que le temps passe, et le coefficient directeur est cruellement élevé.
Il me tarde de partager avec vous quelques moments d’insouciance : dîner dominical où l’on accommode les restes du frigo, retrouvailles autour d’un feu de cheminée, découverte de villes et de pays… J’ai été loin trop longtemps, et je supporte cela tant bien que mal en me réchauffant à vos souvenirs.
Mes amis ensuite, ceux restés au pays et ceux d’ailleurs, que je maintiens savamment dans l’ignorance la plus profonde concernant mes mésaventures. Bien que j’aie toujours cette assurance tranquille quant à l’immuabilité de nos liens d’amitié, je suis las de ne pas apercevoir vos visages autre part que sur mes fils d’actualité.
Mon pays enfin, toi que j’observe au travers d’une vitre teintée de nostalgie, flou qui te rends encore plus beau. Tes imperfections s’atténuent, et tes qualités s’en trouvent exacerbées. Je rêve du jour prochain où, descendant d’un avion low-cost, je poserai à nouveau le pied sur ton sol, et tu m’accueilleras en ton sein pour me laisser repartir avec une volonté ravivée.
Tant de manques auxquels je me suis douloureusement habitué, et que je garde dans un bocal de verre comme un essaim de mouches tsé-tsé. Cet été, le bocal s’est fissuré et l’essaim s’est dispersé, transperçant mon cerveau de ses dards soporifiques. Aidées par des cours demandeurs et un travail épuisant, les mouches ont sapé mes réserves de volonté, me plongeant dans un état d’apathie dont j’avais jusqu’à présent choisi d’ignorer l’ampleur.
Ainsi, je découvre que je suis loin d’être invincible. Sur le champ de bataille qu’est la vie, la flèche de Pâris a transpercée ma basket pour se loger dans mon talon, et j’ai bien failli ne pas m’en remettre. Blessé, je dois battre en retraite, déviant les coups des soldats ennemis avec un bouclier d’indifférence. Mes adversaires semblent galvanisés, reflets de mes chimères, projections de mes névroses.
Je ne retourne pas au campement, trop effrayé de lire le dépit et la pitié dans les regards. Au lieu de ça, je m’isole dans une grotte, les pieds nus et le crâne rasé. Mon sommeil est troublé par la honte et l’apitoiement. Les cris de mes frères restés au front me glacent le sang. Mais j’ai beau imploré Ares, ma volonté guerrière n’est plus.
Donc je pars.
S’entame alors un long périple, odyssée à la recherche d’un but, d’un indice quant à ma destinée. Je dévore les tablettes des oracles, j’interroge rois, reines et esclaves. Je traverse les océans, me perds dans les labyrinthes, et manque de périr mille fois.
Au fil de mes voyages, je rencontre quelques compagnons de route. Au travers d’eux, j’en apprends plus sur moi, mes valeurs, mes faiblesses. Je note ces choses sur des parchemins qui s’égarent ou partent en fumée, jusqu’à ce qu’un message s’engrave dans la pierre pour y rester à jamais. Et accepter que même la pierre s’effrite semble être la pire des chimères qu’il me reste à terrasser.
Aujourd’hui, je suis toujours en vadrouille. Du champ de bataille brille la gloire et rugit la violence, mais mes paupières restent closes et mes oreilles bouchées. A quoi bon se battre si l’on ne sait pas pourquoi ? Je cherche toujours des indices, et à mon grand plaisir j’en trouve parfois.
Plus important, je prends conscience que la bataille n’est qu’une voie parmi d’autres, et que la plupart des Hommes sont tout aussi perdus et blessés que moi. Nous naviguons de villes en villes, nous arrêtant parfois pour quelques temps pour ensuit repartir de plus belle à la recherche d’une volonté de faire.
Mais au loin, la bataille toujours gronde.
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theoanqblog · 7 years ago
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New York City - Juin 2018
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theoanqblog · 7 years ago
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Sur mon bateau
Voilà plus d’un mois que je n’ai pas posté quelque chose sur ce blog, j’en suis navré. En guise d’excuses, voici quelques mots pour imager mes dernières semaines.
Bien le bonsoir. Je profite de l’abri solitaire que m’offrent les nuits de la bibliothèque universitaire pour vous écrire ces quelques lignes. On m’a dit récemment que je ne parlais pas assez de moi. Ainsi, je m’allonge sur mon divan imaginaire pour une séance de thérapie avec mes lecteurs à l’autre bout du monde. Attention : gros risque de fioritures verbales.
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Études d’abord. A côté de mes cours de commerce, je suis désormais une formation dans le domaine de l’art digital, plus précisément la programmation informatique appliquée à la performance artistique – j’adore l’effet que me fait cet enchaînement de mots qui n’ont rien à faire ensemble. J’apprends à jouer avec le hasard pour créer du bruit, et c’est passionnant.
Analogie musicale. Ces dernières semaines ont été bien bruyantes, l’ensemble des fréquences sonores brouillées par l’aléatoire, la surprise, le mouvement constant. Je me dois donc de filtrer : isoler les fréquences basses qui lient les corps à la Terre, ligne de graves qui fait bouger les pieds, luxuriantes aigues s’adressant à l’âme, l’invitant dans le domaine du rêve.
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Fréquences basses donc. Au milieu du brouhaha, les découvertes s’enchaînent : certaines jolies, d’autres répugnantes. Je comprends peu à peu qu’il est puéril de s’étonner de la rudesse de certains, méchanceté gratuite que l’on retrouve chez l’enfant qui jette une pierre à son camarade dans une cour d’école. Je me surprends à penser à Sartre : la plus grande difficulté de la vie réside sans doute dans le rapport aux autres.
Mais rien n’est joué. Je m’imagine en capitaine de navire, menant mon voilier vers l’île au trésor, navigant entre les roches saillantes et les pieuvres géantes. Je repêche ici et là des naufragés perdus en mer, constituant sur mon arche un équipage de vaillants colons pour peupler ma vie future, mes jours à venir.
Les dangers ne sont jamais bien loin : le grondement d’une tempête est la bande son nocturne, chants des sirènes venant des profondeurs, grincements des hamacs dans la cale de bois. Au matin, l’odeur du café emplie les narines de l’équipage alors que l’on observe le levé du jour depuis le pont. Le dégradé du rouge à l’orange remplit nos cœurs de l’espérance d’arriver un jour à bon port.
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Loisirs. J’ai commencé à écrire des articles en anglais pour un journal étudiant, et je me retrouve à cogiter comme un fou sur mon rôle d’écrivain : d’après moi, j’utilise le pouvoir des mots pour inviter le lecteur à une visite guidée de mon imaginaire. Je m’abrite du concret derrière une barrière de jolies phrases pour ne garder que l’émotion et l’abstrait. A ma manière, je suis un descripteur du vide et de l’invisible.
Bizarrement, écrire en anglais change peu à peu ma façon de penser : disposant d’un vocabulaire limité, je me dois de travailler sur la structure des phrases pour rendre le texte intéressant. En français, l’étendue lexicale virtuellement infinie me permet de jouer, de partir dans des paragraphes déments comme un hors-piste à flanc de falaise, où je flirte avec la folie et le vide. Tu penses trop Théo. Tu penses trop.
Rendez-vous compte : en à peine quelques paragraphes, je trouve le moyen de vous parler de fréquences sonores, de pieuvres et d’invisible. Content de vous retrouver.
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theoanqblog · 7 years ago
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Porto, Portugal - Décembre 2017
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theoanqblog · 7 years ago
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A mon chat mourant
De retour à Paris, j’ai retrouvé mon chat dans un bien mauvais état : la peau sur les os, le miaulement rauque et l’œil usé. A toi mon ami poilu, je te dédie ces quelques lignes.
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Il est tard. Éclairé par la lune qui perce les nuages bas, je quitte les rues de ma ville natale pour pénétrer dans mon jardin. Le fracas du portillon qui claque s’efface lentement dans la nuit, masquant à peine le crissement de mes pas sur le gravier. Soudain, je sens une présence autour de mes jambes, masse d’ombre qui serpente entre mes chevilles, manquant de me faire perdre l’équilibre.
Agacé, je baisse le regard pour apercevoir deux billes luisantes dans l’obscurité, tes yeux dans lesquels se reflète tout l’univers. Je m’accroupis et promène mes doigts sur ton crâne, puis ton dos qui se courbe. Ta queue s’enroule autour de mon poignet, et ton ronronnement remplit l’air frais de ce soir d’hiver. Alors je m’assieds près de toi à même le sol boueux, et je me réchauffe à ce son si tendre.
Tandis que tu t’éloignes un peu, j’observe ta silhouette royale qui se découpe dans l’étoffe de la nuit, et je pense à la fierté du lion qui se sait mourant mais qui résiste, paisible. Tes babines se redressent légèrement pour former un rictus réprobateur, dévoilant quelques dents émoussées et une gencive noirâtre.
Ah, si seulement tu te voyais ! Ton crâne légèrement incliné vers le sol te donne l’air d’un chat philosophe, tandis que ton torse bombé témoigne des vestiges de ta virilité – disparue des suites d’une malheureuse castration. Les taches blanches sur ton pelage adoucissent les contours de ton buste, soutenu par des pattes parfaitement rectilignes. Il me vient l’envie de plonger dans tes iris, gigantesques portails vers ton monde de chat où la nuit est peuplée de créatures silencieuses et de couleurs froides.
Je sens bien que tu cherches à cacher ta vieillesse sous la courbure parfaite de ton dos et la stabilité de tes coussinets reposant sur le sol, mais le temps a fait son œuvre, et la faiblesse des battements de ton cœur me disent bien qu’un jour prochain, alors que nous descendrons à la cave pour te verser une ration de croquettes, ton effarante absence fera l’effet d’un coup de poignard.
Cette nuit me renvoie à une autre nuit : celle de ton arrivée dans notre famille. Aux premiers instants, tu ne m’avais pas accordé un seul regard, et tu t’étais débattu lorsque j’avais essayé de prendre ton petit corps entre mes mains. Tes premiers pas dans notre salon t’entraînaient vers d’autres que moi, et j’en étais profondément attristé.
Plus tard, alors que je ruminais dans mon lit, désespéré, tu étais venu te lover sur mon ventre, et tu t’étais endormi. Toi, une paisible boule de poile noire et blanche. Moi, qui n’osais plus respirer par peur de te voir partir, et qui avais donc trouvé le sommeil à une heure incroyablement tardive pour mon jeune âge. Dès lors, je t’aimais.
Les gens vont sûrement penser que je suis fou, à écrire des mots à un chat. Mais entre nous, je connais tes dons pour la lecture. Non pas des mots, mais des sentiments. Je n’ai pas tes yeux, mais j’imagine ta réalité comme un désert flou et infini, dans lequel les humains sont des nuages de la couleur de leurs sentiments.
Au matin, sous l’apparente nonchalance de ta démarche, tu scrutes de ton regard la couleur des nuages, et si le gris règne en maître dans la cuisine, alors tu distribues ton amour par petites touches discrètes, te rendant disponible pour une caresse, te frottant tendrement à nos mollets, et autres petites attentions. Le soir, si nous sommes réunis en famille au sous-sol pour y regarder un film, tu viens maladroitement te réchauffer aux nuages rouges de bonheur, en prenant soin de cacher l’écran avec ta queue. A ta façon, tu es le présentateur de la météo du cœur.
Moi, ma réalité est telle que tes bulletins météo, je n’y prends plus garde, je les ignore parfois, et pour cela je te demande pardon. En grandissant, alors que l’enfant hiberne à la chaleur de l’âme et que l’adulte passe aux commandes, j’ai perdu de vue ton rôle de chat : transférer de l’amour du bas vers le haut par petits coups de tête et divers frottements, ton amour primal qui fonce vers les nuages, nuages flottant si haut qu’ils ne discernent plus le sol. Renforcer le lien de l’Humain à la Terre, comme un amplificateur dans un circuit électrique, décuplant l’amplitude sans altérer le signal originel. Cette force mystérieuse qui fait que lorsque tu viens te poser sur mes genoux, mon esprit s’apaise et je redeviens serein comme je l’ai été dans le ventre de ma mère, au cœur même de la Terre.
Dans une réalité trop nette, trop crue, trop rapide, tu es la petite tâche de flou qui attire l’œil et rappelle à l’esprit que le gris des nuages est une simple couleur, et qu’au-dessus brille le soleil pour l’éternité. Hélas, ton règne n’est pas éternel, et la tache s’efface lentement sous l’action des vagues du temps qui passe, mais j’ai l’intime conviction qu’elle ne disparaîtra jamais complètement. Comme ces taches qui restent dans l’œil quand on regarde la lumière de trop près, ou quand on ferme les yeux trop forts pour se couper du réel.
Il est tard. Le froid me sort de ma torpeur nocturne, je gratte une dernière fois le dessous de ta gueule, et je rentre dormir en espérant te retrouver le lendemain.
A l’heure où vous lisez ces lignes, mon chat n’est plus.
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theoanqblog · 7 years ago
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Au 206 Lindell Drive
Pour ce billet, je vous conseille d’écouter « I, Philip » de Rone, sur son dernier EP, Mirapolis.
Alors que mon avion quitte le sol, mon esprit part à la dérive et voilà qu’une foule de souvenirs envahit mon lobe frontal pour y peindre la fresque du temps passé. Dans le même temps, je sens mon camarade de rangée se livrer à une bataille sans merci pour le contrôle de l’accoudoir séparant nos deux sièges. Fatigué, je laisse faire et reporte mon attention sur la vue depuis le hublot : je pense aux personnes qui ont illuminé mon semestre à Normal comme brillent les lumières de la ville de Chicago. Lentement elles s’éloignent, tandis que mon avion survole le lac Michigan puis l’Atlantique pour me ramener à la maison.
Au 206 Lindell Drive, il y a une grande bâtisse en briques rouges avec de la pelouse sur le devant et un parking en béton à l’arrière. De part et d’autre de cette bâtisse, des bâtiments similaires accueillent des voisins qui ne nous aiment pas beaucoup, bien que nous n’ayons jamais rien fait pour mériter cela. Sinon, l’ambiance est bonne, rythmée par les coups de feu occasionnels, pimentée par un petit vol de vélo … Pour vous donner une idée, Lindell est à Normal ce que le Queens est à New York.
Au 206 Lindell Drive se trouve donc notre appartement. Il est plutôt miteux, mais que la vie y est drôle ! A l’entrée, une carcasse de raton laveur accrochée au mur souhaite la bienvenue aux courageux visiteurs, macabre trophée de chasse de Mobi, notre colocataire indien. Les ampoules du salon projettent une lueur faiblarde sur nos quelques meubles vétustes : canapés, tables, télévision et box wifi. La moquette y est salie par la vie, la sauce et le vin. A droite, la cuisine se découvre à vous, champ de bataille où les forces du mal complotent sans arrêt pour renverser l’ordre et la propreté.
Elles se livrent aux manœuvres les plus basses pour parvenir à leurs fins : salissures venues des profondeurs de l’enfer, inscriptions paillardes gravées à l’encre orange, ou encore apparition de mixtures diaboliques sur les étagères de notre pauvre frigo – le tout réalisé par des démons invisibles, sans noms ni visages. Face à ces derniers, un combat à mort s’engage au quotidien : l’éponge pour épée, l’humour comme bouclier, la colocation s’élance à cœur perdu dans la mêlée pour gratter, racler, laver et rincer chaque objet à l’eau bénite.
Au 206 Lindell Drive, il y a mes amis Mehdi et Hamza. Ainsi, il règne en ce lieu une ambiance toute singulière, où les cultures se mélangent pour repeindre les murs de couleurs vives. Ces couleurs ne s’accordent pas toujours entre elles, et alors une dissonance se forme. Elle perdure jusqu’à ce que l’eau et le temps écaillent la couche du dessus pour dévoiler le coeur brut du dessous, et ce cœur est le même pour tous.
Le matin, on s’assoit autour de la table basse du salon et on partage un petit-déjeuner, la bouche pâteuse, les yeux mi-clos par la fatigue. Le soleil éclaire la pièce d’une lueur dorée, et les volutes de fumée créées par le thé et le café s’élèvent jusqu’au ciel tandis que nos voix et nos rires commencent à emplir l’espace.
Le soir, il m’arrive de sortir la tête de ma chambre, intrigué par des éclats de voix venus du salon, et j’y trouve alors mes acolytes en train de parler foot, politique ou religion. On se verse une tasse de thé sucré, et on discute, on philosophe, on refait le monde en s’écorchant parfois sur nos différences d’opinion, dans un mouvement perpétuel vers une compréhension meilleure de l’autre.
Quand le mal du pays frappe à notre porte, c’est en équipe que nous l’attendons pour lui refaire la façade en bonne et due forme. Quand les larmes et la peur prennent le dessus, c’est ensemble qu’on se console et qu’on se reconstruit. Et quand la fatigue et l’incompréhension mènent à la colère, c’est avec ces gars-là qu’on se raisonne et qu’on recommence à zéro. Ainsi, que ce soit pour combattre la saleté, l’ennui ou les injustices de la vie, je n’échangerais ces compagnons d’armes pour rien au monde.
Au 206 Lindell Drive, il y a mon ami Sneh qui habite un autre appartement. C’est bien le type le plus accueillant que je connaisse, toujours prêt à cuisiner l’un des petits plats qu’il achète à l’épicerie indienne pour ensuite me parler de l’histoire de son pays. On reste éveillé jusqu’à tard, à jouer à la console ou à parler nouvelles technologies et transhumanisme. Il fait partie des rares personnes qui font grandir les autres, grâce à une certaine sagesse et une générosité insoupçonnable, et ça je trouve que c’est important.
Au 206 Lindell Drive, on y reçoit nos copains pour faire la fête de temps en temps, de superbes personnes venues d’Allemagne, du Maroc, de France, de Côte d’Ivoire, mais aussi d’Espagne ou d’Angleterre. On y boit quelques coups avant de partir pour le centre de Bloomington et ses bars à la musique insipide, entassés dans un Uber qui s’émerveille bien souvent de la diversité des langages parlés sur sa banquette arrière. Que ce soit lors de ces nuits arrosées, dans les couloirs de l’université ou bien ailleurs, ces gens apportent tous leur part de soleil aux choses, et c’est important aussi.
Au 206 Lindell Drive, je n’ai toujours pas accueilli Olivia et Adrienne, mes deux meilleures copines américaines. Et pourtant, je passe beaucoup de temps chez elle parce qu’elles me font rire, qu’en plus d’entendre mes paroles, elles les écoutent, et que la langue de bois n’est pas quelque chose que nous pratiquons. Je reconnais mes amis via la personne que je suis en face d’eux – pas de masques ni de sourires forcés.
Enfin, le 206 Lindell Drive ne serait rien sans la famille Troyer, dont la gentillesse et la générosité n’ont pas d’égales. Les Troyer, c’est Bill, Lori, Rachel, ainsi que Claire et Kelsey que je connais moins. Au-delà de ces noms, c’est un cocon dans lequel je suis certain de pouvoir me glisser à tout instant, cocon que je sais rempli de tendresse et d’un amour infini envers les autres. Le monde serait un endroit bien plus beau si toutes les familles s’appelaient Troyer.
Ce semestre a aussi été illuminé par plein d’autres gens que je choisis de citer ici, dans le désordre, en oubliant surement du monde : la superbe équipe d’ATK Live!, le club de badminton, toutes les personnes rencontrées à la Nouvelle-Orléans (exception faite du bandit qui m’a volé mon ordinateur portable), la bande du Friday Night Live, mon professeur de piano, et la troupe amateur de Nalu.
Ainsi, tandis que je flotte dans les airs entre deux continents, la fresque du temps passé en train de sécher dans mon lobe frontal, je quitte une maison pour en rejoindre une autre.
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theoanqblog · 7 years ago
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Vibration jazz dans le cosmos
Je vous l’avais promis, le voici : le fameux article sur la musique locale. Plutôt que de me perdre en noms et en dates, je choisis de détailler quelques émotions ressenties lors de mes sorties musicales.
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Tandis que la ville s’offre timidement à moi dans les premiers jours, je ressens une fatigue sourde dans tout le corps, tant et si bien que je ne sors pas jeudi et vendredi soir pour rester à l’auberge et échanger avec les autres voyageurs. Arrive le samedi soir, la fin d’une journée sous le signe du soleil, avec un festival, de la musique et des découvertes culturelles incongrues. Mon cœur me dit : « C’est le moment. », et Amédée n’est pas loin derrière. Alors je bois quelques coups avec des Français rencontrés à l’auberge, et je décide de les accompagner sur Frenchmen Street. C’est là que tout se passe.
Nous pénétrons d’abord dans la Maison, dont la décoration évoque un saloon de western. Il y a du vieux bois au sol et des briques rouges sur les murs – on s’attends presque à voir un cowboy débarquer, 6-coups à la ceinture et bottes à roulette aux pieds. La bâtisse s’élève sur deux étages, le tout très faiblement éclairés par quelques ampoules savamment dispersées. Les lumières sont orangées, bleues, et blanches. Du tissu recouvre le plafond, dessinant des ombres mouvantes qui attirent l’œil et agitent l’esprit. Au fond, prisonnier d’un renfoncement dans le mur, un bar peine à se faire remarquer.
En ce lieu, la musique se voit prodiguée le don d’ubiquité par une quelconque divinité de la fête et du swing. Elle circule dans l’air, appelant chaque atome de chaque cellule à vibrer avec elle, tant et si bien que la moindre parcelle de corps qui entre dans l’établissement se retrouve dans l’obligation de se trémousser. L’ensemble de ces trémoussements donne aux personnes présentes différents degrés de classe, du danseur malhabile caché dans un recoin d’ombre au couple déchainé qui se tord et tourne sous les projecteurs, juste devant l’estrade.
De cette estrade jaillit un prodigieux ensemble de sons : trompette, basse, piano, saxophone, percussions, contrebasse, batterie et voix humaine – tout se mélange et se complète dans une bande son éternelle qui emmène la foule jusqu’au bout de la nuit. Le silence est bien évidemment convié : il vient se perdre au milieu d’un solo de batterie, alors qu’une caisse claire vient d’exploser et que la contrebasse s’apprête à reprendre ; il apaise les danseurs entre deux morceaux, tandis que le chanteur harangue l’assemblée en quête de quelques billets pour son panier ; il aime à se glisser entre deux mesures de saxophone lors du grand final, alors que le joueur vient d’arracher aux enfers une note aigüe et que le groupe se prépare à le rejoindre pour la fin d’une chanson.
Au fur et à mesure que la musique rentre en moi, mon corps s’accorde à la fréquence de la salle et la fatigue disparait. Amédée tambourine à la porte de mon cœur, cherchant à s’échapper. Sur l’échelle de la classe mentionnée précédemment, je viens me positionner à un degré acceptable : mes pieds tapent le sol en total communion avec la grosse caisse et le charleston, mon bassin se marrie aux cordes de la contrebasse, et les doigts de mes mains claquent à tout va pour accompagner le reste des sons de l’estrade.
Mes poils se hérissent, comme parcourus par un courant électrique, et l’impensable se produit d’un coup : j’éclate de rire au milieu de la piste, trop heureux d’être vivant, de voir de mes yeux une telle merveille, d’entendre de mes oreilles une telle harmonie.
Après la Maison, nous partons au 30/90, accessible en une poignée de pas chancelants dans la rue éclairée par la lune. L’endroit est un peu plus grand, des couleurs bleues, une scène immense au fond de la salle. Le groupe est encore plus impressionnant, véritable armée de cuivres animée par Zéphyr et Notos, l’âme humaine s’échappant de la bouche du musicien pour traverser l’instrument et jaillir, écorchée vive, aux oreilles de la foule.
Une orgue Hammond trône à gauche de la scène, magistralement manœuvrée par Ray Charles revenu d’entre les morts. Des artistes sortent de la foule pour monter sur scène le temps de quelques mesures, partant dans des solos inspirés pour ensuite rejoindre les rangs des danseurs sous les applaudissements de la foule. La folie du lieu rend l’air léger.
A une heure avancée de la nuit, nous partons à l’Apple Barrel, minuscule club perpétuellement bondé. Le groupe est serré dans un coin, jouant les uns sur les autres, et la foule de danseurs peine à s’écarter pour libérer le chemin des WC. Mais qu’importe, la musique est bonne, et elle donne, sonne et guide mes pas vers les premières heures de l’aurore. Là encore, les musiciens se déchaînent, jouant des accords magiques qui font que le spectateur ferme l’œil et ouvre l’esprit, se laissant transporter vers un plan cosmique où tout est beauté.
Epuisé mais heureux, nous quittons la rue pour rejoindre le tramway qui circule encore et nous emmène jusque dans nos lits, à l’auberge. Dans mon sommeil, je rêve encore de musique, et mes doigts claquent sous ma couette au rythme des battements de mon cœur contenté.
A la relecture, on peut penser que j’ai passé ma soirée avec une poche de LSD en intraveineuse : il n’en est rien, je vous rassure. J’ai juste été très inspiré par cette nuit passée à danser sur de la musique jazz, et c’est tout.
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theoanqblog · 7 years ago
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Chroniques de mes déambulations
Je me suis fait rattraper par la ville et je n’ai pas trouvé le temps d’écrire de façon régulière. Je vous livre donc ici un petit condensé des évènements de ces derniers jours, sans trop de fioritures.
Vendredi matin. Je suis réveillé par une bande de saoulards revenant tout juste des bars, et qui a la bonne idée de commencer un débat houleux sur le port d’arme aux Etats-Unis – le réveil naturel par excellence. Je m’extirpe de mon lit pour un café, puis je décide de partir pour le musée de la ville.
Me trouvant dans le tram, alors en route pour le City Park, un coin de rue attire mon attention et je décide de descendre plus tôt que prévu. Comme charmé par une ensorceleuse voodoo, je m’aventure dans un quartier sauvage, qui n’est sur aucune carte, dans aucun guide – soit, le musée attendra.
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Je marche donc pour un temps, dégustant chaque détail de chaque maison, victime d’un émerveillement continu devant la Nature qui fusionne avec la Ville à tous les coins de rue. Les gens aussi, qui me sourient alors qu’ils relèvent la tête et cessent leurs occupations. Ici, un groupe d’anciens assis dans un parc, disputant une intense partie de cartes. Là, des enfants qui jouent dans la cour d’une école, leurs cris résonnant au-dessus des toits.
Je quitte le quartier pour prendre un bus vers le centre de la ville. Sur le trajet, je remarque une bâtisse qui ressemble à un musée sur le jazz, et je décide donc de m’arrêter pour aller y faire un tour. Il ne s’agit pas d’un musée, mais d’une fondation pour la préservation de l’héritage culturel de la ville. J’y passe une bonne partie de ma matinée, à discuter avec une dame qui m’introduit à tous les illustres noms de la ville – Allen Toussaint, Professor Longhair ou encore Fats Domino (à développer dans un prochain article).
Je continue ma route vers le centre, en prenant le temps de déguster un délicieux Po Boy, sandwich typique de la Nouvelle Orléans : un mélange de viandes et de fruits de mer dans une baguette tranchée – un régal. Arrivée magique sur Bourbon Street, alors que les premières heures de l’après-midi s’égrènent tranquillement. A nouveau, les couleurs et les sons me font penser que cet endroit est une sorte de Disneyland pour adultes, où la magie prends vie. Le reste de mon après-midi se résumant mieux en images, je vous laisse jeter un œil aux quelques photos disponibles.
A mon retour à l’auberge, je me joins à quelques jeunes esprits venant de tous pays pour un apéritif sympathique, puis nous nous dirigeons de nouveau vers le centre de la ville pour y danser jusqu’à tard dans la nuit.
Samedi matin. Le soleil perce à travers les volets du dortoir, m’arrivant droit dans l’œil. Je déguste un café au bord de la piscine, puis je pars pour un festival de musique créole en compagnie de Greg, un one-man-band de la région Lyonnaise rencontré la veille. Là-bas, nous retrouvons les jeunes esprits mentionnés plus haut – ingénieurs en stage à Chicago, étudiants et grands voyageurs – et nous profitons de la musique en goûtant le gumbo, sorte de soupe de poisson locale dont il existe autant de recettes qu’il y a d’habitants à la Nouvelle Orléans.
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L’après-midi, je visite le Musée du Jazz après avoir traversé le marché français, où le travail d’artisans locaux est fièrement exposé. Au musée, j’en apprends un peu plus sur les costumes de Mardi Gras et la place des femmes musiciennes dans l’essor de la musique jazz – passionnant.
Je m’aventure ensuite au sein du Faubourg Marigny, puis je remonte vers le centre en prenant soin de capturer chaque détail avec mon appareil photo. A la nuit tombée, bien que la fatigue soit présente, je me mets en quête du musique live avec un groupe de francophones, et l’énergie qui se dégage des musiciens est telle que l’épuisement laisse la place à un état d’excitation irréel, état qui me transporte jusqu’à l’aube sans même que je m’en aperçoive.
Je compte prendre le temps d’écrire à propos de la musique et de l’ambiance – patience.
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theoanqblog · 7 years ago
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Nouvelle Orléans - 16/11/2017
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theoanqblog · 7 years ago
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L’auberge cajun – premiers instants à la Nouvelle Orléans
L’idée c’est de livrer mes impressions au jour le jour, pour vous permettre de profiter du voyage à mes côtés. Les photos sont à visionner séparément, j’espère que ça vous plaira !
En un mot : incroyable. C’est-à-dire que je n’en crois pas mes yeux. Alors que je commence cet article, je réalise à quel point il va être difficile de transmettre ce que la ville me fait ressentir. Avec Normal, c’est facile : la routine dans laquelle je me suis installé me procure un sentiment d’accomplissement, et à force d’essayer j’ai fini par apprécier cette ville où il est nécessaire de creuser longtemps pour dénicher l’or et le diamant.
A la Nouvelle Orléans, c’est tout l’inverse : les métaux précieux sont visibles en surface. Dans l’avion déjà, mention spéciale aux hôtesses de l’air qui n’ont pas tari d’éloges sur la ville, tout en blaguant avec les passagers dans une ambiance hyper-joviale : un petit aperçu de la mentalité propre à cette ville, où l’étranger peut se sentir chez lui. Après l’atterrissage, dans le bus menant au centre-ville, il était amusant d’observer le chauffeur papoter avec chaque voyageur : le temps qu’il fait, la famille, l’actualité de la ville ... Chaque conversation me semble surnaturelle, puisqu’il est de plus en plus rare de voir deux êtres humains interagir dans un cadre aussi banal qu’un bus de banlieue.
Bon, tout cela prend du temps, et la durée du trajet s’en trouve drastiquement rallongée. Mais cela ne semble pas importuner les passagers outre-mesure : on sourit tranquillement, content de se dire que l’on peut prendre le temps de le prendre, ce temps.
Le bus me lâche au milieu d’une artère peu fréquentée, et je parcoure quelques blocs pour arriver à mon auberge sur les coups de midi. L’endroit est magnifique, vibrant de vie. C’est une maison jaune, qui n’est pas adossée à la colline mais devant laquelle flottent des drapeaux. Les murs sont littéralement recouverts de photos et de cartes postales, dont la plupart portent des couleurs vieillies par le temps. Le vrombissement du ventilateur au plafond emplit le vestibule, et le sourire de la dame derrière le bureau d’accueil me fait l’effet d’une cuillère de miel au fond du cœur.
Les pièces communes sont chaleureuses, avec un grand salon, une cuisine commune avec du café à volonté, et un patio à l’arrière. Au centre trône un vieux piano en bois, et des hauts parleurs diffusent de la musique jazz. L’arrivée au dortoir est moins sympathique : une odeur de sueur et d’alcool occupe mes narines, et les draps blancs peinent à camoufler les silhouettes difformes qui reposent sur les matelas usés. Il n’empêche qu’il est très amusant d’observer ces âmes en peine dans leur sommeil alcoolisé, et de réaliser l’ampleur de ce qui attends le voyageur dans chaque coin de rue, chaque verre de liqueur ...
Je me lance à l’assaut des rues ensoleillées après une courte baignade dans la piscine de l’auberge, à l’eau délicieusement fraîche. J’erre dans les rues, à l’affût du moindre détail qui attirera l’œil de ma caméra. Les palmiers ornent les trottoirs, créant une nouvelle canopée tropicale à chaque intersection. Le bois des maisons est vieux, chargé d’histoire. Les couleurs s’enchaînent, diverses et belles. Les visages sont souriants, le ton accueillant : pour la première fois, je suis ébahi par le charme qui se dégage d’un endroit sur le sol américain.
Armé de mon titre de transport, je monte dans un tramway plus vieux que le monde, et j’arrive dans le quartier français, au cœur de la ville. Je rencontre Kevin, un local qui me fait visiter les rues en me parlant d’histoire. Les fameux balcons en fer forgé qui surplombent la foule, les fleurs suspendues qui colorent l’horizon, et la musique qui résonne partout, tout le temps. Je parcoure Frenchman Street, où des artistes de tout bords exposent leurs œuvres, indifférent quant aux regards des autres, courageux dans leur geste.
Je m’arrête au Café du Monde, où je déguste de fameux beignets sucrés accompagné d’un café au lait. Je visite de vieilles maisons, autrefois occupées par les marchands et leurs esclaves : le luxe dans lequel ils baignaient témoigne du niveau de richesse de la ville en des temps anciens, alors que le sucre était de l’or et que l’humain s’échangeait sur un marché – drôle d’époque.
L’après-midi se déroule sans accrocs, et alors que le soleil disparaît, la ville s’anime progressivement. En traversant Bourbon Street pour rejoindre mon auberge, j’assiste à la folie naissante des nuits de la Nouvelle Orléans. Le rouge colore les visages, les voix sont hautes et rivalisent d’intensité avec les accords de 7ème et le son des saxophones. De l’alcool tombe littéralement du ciel, les fêtards arrosant la foule avec le contenu de leur verre. L’odeur des grillades et du pain frais flotte au-delà des crânes, tandis que le bois des maisons s’imprègne de l’orange jaunâtre – ou jaune orangé – produit par les lampes à huiles.
Amédée reste néanmoins tranquille ce soir-là, sûrement à cause de la courte nuit précédant chaque départ en voyage. En rentrant à l’auberge, je vis un de ces moments propres à ce type d’établissement : une discussion passionnée avec un entrepreneur de St Petersburg et un ingénieur de Tel Aviv. Nous parlons de nos pays, de leurs images respectives aux yeux du monde, et du poids qui repose sur les épaules de notre génération bénéficiant d’une ouverture sur le monde si particulière. Je rejoins mon lit éreinté mais impatient à l’idée du soleil dissipant les ténèbres, me permettant de vivre demain dans cette ville qui s’annonce pleine de surprises.
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theoanqblog · 7 years ago
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Arts Tech Music Festival - October 2017
Photos taken and edited by Heather Winstorm
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theoanqblog · 7 years ago
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Rythmes & Bleus
J’ai récemment été surpris par la portée grandissante de mes billets. Bien que je ne sois pas encore en mesure de renverser un gouvernement ou d’impacter le cours d’une action cotée en bourse, j’ai néanmoins abîmé l’estime des membres de mon club de badminton – il m’apparait donc que Google Translate fait vraiment du bon boulot.
Ainsi, je profite de ce deuxième paragraphe pour rappeler que mon style caustique est à prendre avec une grosse cuillère à soupe de second degré, quelques comprimés d’humour noir et un bon chocolat chaud. Oui, j’écris des choses qui doivent être lues avec un certain recul.
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Et puis là, j’ai envie de vous parler d’écrire, puisqu’une connexion vient de se faire dans mon cerveau. Un soir, alors que je travaille mes gammes au piano, m’arrachant les cheveux devant l’incapacité de ma main gauche à lier le pouce à l’auriculaire, je décide de moins penser. Et là, miracle ! Mon gros doigt dodu laisse la place à l’Apollon dans une fluidité onirique, ma main est comme une pluie de chair rosée qui s’abat sur un trottoir en ivoire, et la gamme de mi majeur résonne dans l’air avec toutes ses dièses.
Alors, ivre de joie et de fierté, je traverse l’école de musique déserte pour rejoindre le Quad plongé dans la nuit et le froid, les feuilles d’automne craquantes sous mes pas galopants, et je crie haut et fort : « Euréka ! Euréka ! ». Je chope au passage une belle pneumonie, mais qu’importe les microbes : j’ai été victime d’une connexion ! Un neurone qui se connecte à un autre neurone, rendant le possesseur du cerveau concerné un poil moins con.
Ecrire, c’est comme travailler ses gammes (ou quoique ce soit d’autre, pourvu que l’on ait la passion) : au début, c’est incroyablement frustrant. Et puis, au fur et à mesure, alors que l’on s’abandonne, que l’on se fait confiance, l’inspiration vient, et c’est comme si un liquide doré jaillissait directement du cœur vers le support – qu’il soit feuille de papier ou clavier blanc et noir. Et la sensation que l’on ressent alors est toute singulière.
Mais ne partons pas trop loin en terres inconnues, au risque de se perdre dans des phrases pompeuses et de jolis mots dénués de sens. Rythmes et bleus, rhythms & blues : parlons musique ! Le week-end dernier, j’ai joué au festival Arts Tech, organisé par une association étudiante dans une galerie d’art laissée à l’abandon.
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Nous avions travaillé dur pour faire de cet évènement une expérience insolite, et le résultat l’était : imaginez-vous, une grande salle blanche aux recoins plongés dans l’obscurité. En son centre, un échafaud sur lequel sont posés projecteurs et guirlandes lumineuses, véritable phare au sein de la pénombre musicale qui règne sur le campus.
Sur les murs, les images projetées réagissent au son grâce à l’ingéniosité des étudiants qui s’initient au VJ (petite parenthèse pratique : DJ vient de Disc-Jockey, le rider de disques, celui qui contrôle la musique. Ainsi, vous l’aurez deviné, VJ correspond au Video-Jockey, celui qui contrôle la vidéo.)
L’audience était réduite, composée de curieux, d’amis et de quelques passionnés. Pour l’occasion, me sentant en confiance, j’ai laissé de côté ma platine en plastique pour me diriger vers un vieux piano en bois, oublié dans un coin de la galerie. J’ai joué des mélodies, des accords, puis une chanson entière composée sur Belle Île à l’été 2013.
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Alors que les dernières notes s’estompaient dans une atmosphère chargée d’émotions, je suis passé sur mes machines pour une performance live. J’ai livré un mélange de petits bouts : des échantillons de sons coupés en morceau, des voix modifiées à l’extrême, des basses lancinantes, une structure rythmique répétitive, et le son du piano en arrière-plan. Puis, après une bonne dizaine de minutes, j’ai finalement sorti ma platine pour jouer la musique d’autres, et entraîner tout le monde dans une danse frénétique.
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La performance a été capturée, et je partagerai ici le résultat dès que possible. En attendant, je vous laisse profiter des photos prises par une membre de l’association pour vous donner une idée de l’ambiance.
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theoanqblog · 7 years ago
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Polaroid à jolis mots
Bien malgré moi, ce blog est en train de prendre du retard sur tout ce qu’il se passe dans ma vie à Normal City. L’idéal serait d’avoir un Polaroid à mots, appareil magique qui sortirait un beau texte à chaque pression du déclencheur. En train d’admirer un coucher de soleil depuis la fenêtre du College of Business ? Tu sors ton engin, tu presses le bouton et paf ! Te voilà avec un paragraphe qui décrit à la perfection le dégradé de jaune et de rose bordant l’horizon, tandis que les nuages sont du coton et que la nuit envahit le campus derrière toi. Pratique. Malheureusement, un tel appareil n’étant pas encore disponible au Walmart du coin, je vais devoir prendre le temps d’écrire moi-même un texte pour vous décrire mes deux dernières semaines d’existence.
Depuis mon arrivée à ISU, j’ai rejoint le club de badminton de l’école pour augmenter mon sex-appeal et rencontrer de jolies filles. Bien mal m’en a pris, puisqu’il s’avère que ce sport n’est associé à aucune de ces deux choses. Au lieu de ça, j’ai découvert un loisir malmené par l’opinion publique mais diablement amusant, un peu comme la trottinette ou le yoyo : leur ringardise n’a d’égale que leur caractère récréatif.
Ainsi, le WE dernier, j’ai participé à mon premier tournoi de badminton, et c’était bien chouette. 8h le samedi matin, premier match, pas d’étirement, la bouche pâteuse, et en face de moi le meilleur joueur de l’univers : je me suis fait laminer dans les règles de l’art, avec un différentiel à deux chiffres entre nos deux scores (rappelons ici qu’un set se joue en 21 points).
Puis, chemin faisant, je suis remonté dans le classement en me battant pour chaque volant, n’hésitant pas à me jeter à terre, à rouler, sauter, suer et surtout, grogner et jurer pour terroriser mes adversaires et instiller une peur panique dans leurs esprits : à l’heure qu’il est, le gymnase résonne encore de mes plus beaux jurons français. Cette technique, bien que peu conventionnelle, m’a permis d’atteindre la finale de la branche C et de remporter une médaille d’argent.
Ce même week-end, j’ai assisté à une représentation d’Œdipes – la pièce de Sophocle – au théâtre de l’école, et le simple fait d’écrire ces mots me fait me sentir supérieurement intelligent. Bon, comme d’habitude, je n’ai pas tout saisi puisque ça allait très vite : j’ai à chaque fois l’impression que l’école devrait offrir un tarif supra-réduit pour les étudiants internationaux (ou juste français) en dédommagement du pourcentage de mots incompris.
Mais au-delà de ça, le moment fut bon : l’action se déroule dans la ville de Thèbes, ravagée par une mystérieuse maladie. Un chœur de voix dissonantes remplit le théâtre, instaurant une atmosphère glauque et froide. Les acteurs sont vêtus de guenilles, le visage noirci par la poussière : ils souffrent, et le roi Œdipes ne peut rien faire pour les sauver. Arrive alors l’oracle, qui annonce qu’un meurtrier se cache parmi les habitants, et que la colère des dieux s’apaisera lorsque justice sera faite.
Le roi part alors en quête de vérité dans un enchevêtrement de prophéties croisées et de destins brisés, pour aboutir à la scène finale où – spoiler alert – il se rend compte qu’il a tué son père et copulé avec sa mère. Et là, bam ! Le complexe d’Œdipe dans toute sa splendeur : inceste, suicide par pendaison de ladite maman suivi d’une crevaison d’yeux en direct sur scène. Chez les grecs, on ne déconne pas.
Je sors du petit théâtre en m’interrogeant sur le libre-arbitre : qu’il devait être dur pour un grec d’accepter le fait que tout soit écrit, qu’une prophétie malheureuse puisse décider du sort d’un être humain, de n’être rien de plus qu’un pantin désarticulé à la merci des occupants de l’Olympe. Confrontés aux choses du monde, plongés dans l’incompréhension la plus totale, commençant à peine à émettre des hypothèses sur les lois régissant l’univers, n’ayant pas d’autres choix que d’inventer les Dieux pour donner du sens au monde ... Quelle chance nous avons de savoir ! Bien que nous ne comprenions pas tout et que l’apprentissage soit une action permanente, au mois sommes-nous un peu plus avancés que ce bon vieux Sophocle.
La semaine suivante a débuté dans la douleur, mes jambes et mon dos supportant le prix à payer pour obtenir l’argent. J’ai passé de nombreuses heures dans le petit studio d’enregistrement du campus, à travailler sur une performance live pour un festival local dont je vous parlerai dans un prochain article.
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theoanqblog · 7 years ago
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ISU Homecoming - Octobre 2017
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theoanqblog · 7 years ago
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Laissez-moi vous parler d’Amédée
Alors que je croûle sous les billets (verts) après le succès phénoménal de ma collecte en ligne, je prends le temps de vous écrire un billet (de blog celui-ci) pour vous raconter mon dernier week-end.
Commençons par apprendre un nouveau mot : ‘tailgate’. Si vous n’avez jamais mis les pieds sur un campus américain, vous devez être perplexes. Le ‘tailgate’ a lieu sur le parking d’un stade avant le début d’un match de football. La tradition veut qu’hommes et femmes de tous âges viennent y consommer viande grillée et bières fraîches en quantités irrationnelles jusqu’au début du match, le tout dans un esprit de franche camaraderie.
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Ainsi donc, le week-end dernier, l’un de ces fameux ‘tailgate’ s’est déroulé à l’occasion du ‘homecoming’. Allez hop, deuxième mot que nous apprenons là ! En football américain, le ‘homecoming’ est le premier match de la saison universitaire joué à domicile. A cette occasion, la totalité du campus entre en ébullition la semaine précédant le match : parades, concerts, fanfares, buffets, ... Les anciens élèves affluent de tout le pays pour revenir sur le campus, et tout le monde est excité à l’idée d’assister à une rencontre sportive de haute volée (ou à celle de participer aux monstrueuses soirées organisées tout au long du week-end, c’est selon).
Vous devez vous demander : ‘Pourquoi diable ce jeune homme viendrait-il nous parler de débauche et de nourriture grasse, lui que la liqueur horrifie et qui ne jure que par la feuille de laitue ?’ Eh oui, problème ... Ainsi, pour préserver l’intégrité psychologique de mes lecteurs et sécuriser l’apport financier mensuel de mes chers parents, j’adopterai le point de vue de Amédée, un étudiant français qui assiste à son premier ‘tailgate’ sur le campus de l’ISU.
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Amédée – qui n’est donc pas moi, puisque j’étais occupé toute la journée à réviser mes leçons au fin fond de la bibliothèque universitaire, comme à mon habitude – en a vu des vertes et des pas mûres ! En bordure de stade, chaque emplacement de parking se transforme en micro-festival : énorme glacière, barbecue portatif, enceinte Bluetooth, et stock quasi-illimité de bières à 4,2% – la bonne vieille Bud Light. Réunis en bandes organisées, les étudiants jouent, dansent, et profitent sans penser au reste du monde. Au détour d’un château d’eau, Amédée tombe sur un DJ qui passe de la musique house, alors il s’arrête et danse aussi.
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Un peu plus loin, des tentes blanches s’érigent sur les espaces verts telles des oasis dans un désert de bitume : à l’intérieur, les victuailles abondent, les générations se mélangent, et l’ambiance est chaleureuse. Entre les tentes serpente une fanfare, toute de rouge vêtue. Les trompettes dorées brillent au soleil, et leur chant s’élève vers les nuages, se mêlant aux rires de la foule et aux cris des enfants qui jouent. Les tambours viennent rythmer le temps qui s’écoule, battement par battement, rappelant à Amédée la chance qu’il a d’être vivant.
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Le début du match de football est imminent, mais il n’est pas difficile de comprendre que la majorité des personnes alentours ne sont aucunement là pour y assister. Amédée sait de source sûre qu’en 4 ans d’études, rares sont les étudiants qui assistent effectivement à un match. Au lieu de ça, la fête se poursuit jusqu’au coucher du soleil, heure à laquelle le parking commence à se vider et où tout le monde rentre se préparer pour la nuit à venir. Et de cette nuit, Amédée n’a pas beaucoup de choses à dire ...
Si vous souhaitez apporter votre soutien à Amédée, sachez qu’il pourrait fort bien bénéficier de la collecte en ligne qui se déroule actuellement à l’adresse suivant : https://www.leetchi.com//c/invitation-au-voyage. De mon côté, je retourne à mes livres et cahiers, tout en préparant d’autres articles sur des astuces pour manger pas cher aux USA, et les travaux de Shakespeare et Sophocle.
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theoanqblog · 7 years ago
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theoanqblog · 7 years ago
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Toilettes, sous-sols et champs de maïs
Sacré titre, hein ? On pourrait penser que je n’ai aucune inspiration et que je prends des mots au hasard, échantillons aléatoires dont la somme donne une suite que je mets en gras pour ouvrir mon texte. Eh bien non, figurez-vous que cette suite de mot est tout sauf aléatoire, et vous allez rapidement comprendre pourquoi.
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Toilettes donc.  Alors que je faisais mon office en ces lieux, il m’est soudain apparu que les toilettes du College of Business n’ont aucun style. Des carreaux de pierre grise sur les murs, une couleur marronne et terne qui recouvre les cabines en plastique dur, une lampe qui peine à porter sa lumière dans tous les recoins, et un état de propreté qui laisse à désirer en fin de journée (d’autant plus que les étudiants ont la sale habitude de laisser couler trop longtemps l’eau du robinet, et ça, c’est très énervant – Grand-mère si tu me lis, c’est cadeau). Bref, quelque chose de gris marron pas beau.
En partant de ce constat, j’ai émis l’hypothèse que l’atmosphère qui se dégage des toilettes d’un établissement reflète l’état d’esprit de ses occupants. Et me voilà donc parti pour un périlleux voyage aux confins du réel : le tour des toilettes du campus de l’ISU, bâtiment par bâtiment. Résultat : une variété de couleurs, de formes et d’odeurs, quelques étrangetés architecturales, et beaucoup, beaucoup de regards étonnés de la part des pauvres âmes en pleine action à la vue de mon appareil photo armé. Par souci de politiquement correct, je vous livre ici mes deux coups de cœur.
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Celles qui tendent vers un jaune pâle, que je surnomme « Toilettes du Soleil », se situent dans le bâtiment des arts visuels : un dédale de couloirs qui regorge de salles pleines d’artistes en devenir, et où la douce odeur de gouache se mêle au son de machines à fabriquer du rêve. Observez ces lignes, cette ambiance irréelle et mystérieuse, cette perfection malsaine, comme tout droit sortie d’un film de Kubrick.
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Les autres, qui jouent la retenue, sont intitulées « Toilettes du Temps Nuageux». Elles me font un peu penser aux toilettes de Poudlard, comme si tirer la chasse allait me conduire directement dans la Chambre des Secrets. Ce modèle se situe dans Williams Hall, l’un des plus anciens bâtiments du campus, dont on dit que la bibliothèque est hantée par un fantôme... Au regard de ces trouvailles insolites, je valide donc mon hypothèse et passe aux sous-sols. 
Au pluriel, puisqu’il y en a deux sur lesquels j’ai des choses à écrire : l’un se trouve en dessous d’un petit théâtre étudiant, l’autre dans une maison de fraternité. Le premier, je l’ai découvert totalement par hasard lors d’une errance nocturne. J’ai tout de suite été charmé par la petitesse du lieu, son atmosphère chaude et bordélique. Il n’est pas rare d’entendre des lignes de Shakespeare au travers d’une porte, ou bien un mouvement d’opéra qui découle d’une autre. Le lieu est souterrain, et pourtant une lumière se dégage de chaque salle, chaque pan de mur : le rayonnement de l’art naissant.
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Au centre de ce labyrinthe se trouve un atelier de costume ressemblant à une forêt tropicale. Alors que l’on pénètre en ce lieu, on est à même de ressentir l’excitation de acteurs alors qu’ils se préparent à monter sur scène, vêtus d’une toge ou bien d’une robe de l’époque victorienne. Les couleurs et les textures se mélangent, foisonnement de tissus et d’accessoires qui donnent naissance à un oiseau exotique au plumage changeant. D’innombrables petites boîtes renferment chacune un fragment de temps, accessoires nécessaires à l’immersion du spectateur dans une époque, une histoire, une tranche de vie, dramatique ou comique.
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Dans une tout autre ambiance, j’ai été invité à jouer de la musique pour un concert privé dans le sous-sol d’une maison de fraternité. Ça claque, n’est-ce-pas ? Armé de ma platine en plastique et d’une enceinte seule, j’ai initié une petite foule aux sons technos et house que m’ont instillées mes escapades nocturnes parisiennes. J’ai déjà parlé de la musique jouée ici, en bars comme en boîte : à vomir. Bien que le chemin soit encore long, le fait que quelques personnes s’abandonnent aux rythmes et aux mélodies dans une démarche d’ouverture et de curiosité me remplit d’une joie immense.
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A la suite du menu, les champs de maïs. Par une douce matinée d’Octobre, avec quelques amis, j’ai voyagé jusqu’à une ferme spécialisée dans la production de produit laitier. Après un trajet en voiture d’une quarantaine de minutes, nous avons vu émergé d’entre les épis de maïs un imposant complexe. Arrivés à la porte, nous avons fait la connaissance de la propriétaire qui, très avenante, nous a proposé de visiter l’exploitation agricole.
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Ainsi, nous avons pu nous émerveiller devant veaux, vaches et cochons, en parfait citadins. Blague à part, il est toujours intéressant de se retrouver face à ce qui deviendra tôt ou tard un steak dans une assiette : ça rappelle l’aspect cyclique des choses, le rôle nourricier de la Nature, son rapport à l’Homme. Aussi, il est bon de savoir que le lait que l’on achète au supermarché provient d’une ferme comme celle-ci, où l’on se lève tôt pour traire et où l’on aime ce que l’on fait, sans se poser de questions. En bref, une escapade en plein air comme on les aime, qui remets les choses en perspective tout en libérant l’esprit.
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Toilettes, sous-sols et champs de maïs : voilà, vous savez tout de mes dernières semaines aux USA. Laissez-moi donc vous parler de celles à venir. Dans moins d’un mois, je m’envole en solo pour la Nouvelle Orléans, en Louisiane, armé de mon carnet de voyage et de mon appareil photo. A cette occasion, j’aimerais faire appel à vous, fidèles lecteurs, pour m’aider à vivre la meilleure expérience possible (et vous pourriez y gagner aussi !) : un mélange de mécénat et de crowdsourcing.
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En suivant ce lien, vous accéderez à une cagnotte depuis laquelle vous pouvez m’envoyer une quelconque somme d’argent (même la plus petite participation sera appréciée). Ces fonds seront utilisés lors de mon séjour à la Nouvelle Orléans, pour des activités culturelles (visites, excursions, ...) et extra-culturelles (petit-déj dans une des fameuses boulangeries du quartier français, folie nocturne du Mardi Gras, ...). En retour, je vous invite au voyage : envoyez donc un mail à [email protected] avec ce que vous aimeriez voir, vivre ou entendre dans la ville du Voodoo et de la musique jazz, et je m’engage à prendre vos envies en compte lors de mes pérégrinations, puis à vous délivrer un retour textuel, visuel et auditif au travers de mes articles, photos et enregistrements.
Toute idée est la bienvenue, que ce soit un point de vue à adopter, un lieu à décrire, un moment à immortaliser, et j’en passe et des meilleures. Je suis honnêtement assez curieux de voir ce que ça va donner, et je vous tiendrais informés du déroulement de la collecte dans de prochains articles. A tantôt !
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