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thekhagneherald · 6 years
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Entretien avec Alain Cambier, auteur de Qu’est-ce que la métaphysique ?
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Lorsque nous avons découvert le sujet de philosophie pour le concours de l’ENS 2019, nous sommes plusieurs à avoir ressenti une forme d’appréhension : la « métaphysique ». Qu'est-ce-que cela ? Quel lien pourrait-elle avoir avec notre vie ? Comment pourrait-t-elle nous aider à structurer notre pensée et à nous orienter dans l’action ? On se voyait déjà se perdre dans des abstractions sans fond, et pourtant, après les premiers mois de cours, en posant certains repères, les zones d’ombre se dissipent, ou du moins, se délimitent.
Afin d’éclaircir tout cela nous avons rencontré Alain Cambier, ancien professeur de classe préparatoire, philosophe et auteur de l’ouvrage Qu’est-ce que la métaphysique ? paru sous la collection « Chemins philosophiques » (Edition Vrin, Paris, 2016, 126 pages). Peut être pourras-t-il nous aider à nous orienter dans cette étude ? Loin d’être exhaustif ou de résumer le livre, cet article vise à vous donner quelques pistes et à vous inviter à la lecture de cet ouvrage éclairant.
Alors, Qu’est-ce que la métaphysique ?
La métaphysique naît de la conscience que la monde ne se réduit pas à sa présence brute.
Dès le début de notre entretien, Alain Cambier nous rappelle que la métaphysique se justifie dès le moment où l’on prend conscience que la réalité ne se réduit pas à la sensibilité immédiate, sans non plus rejeter la part perceptible du réel.
En mettant l’accent sur la métaphysique generalis, en référence à la philosophie médiévale de Duns Scot, l’objet de la métaphysique ne serait donc ni l’expérience immédiate, ni le transcendant qui se trouverait dans un monde différent, mais le transcendantal, c’est-à-dire qu’elle réfléchirait aux conditions de possibilités de ce qui est.
Dans le livre, la métaphysique est décrite comme le « déplie ontologique du sens qui vise à fonder notre univers de signification qui contribue à éclairer la conduite humaine. ». Ainsi, si la métaphysique nous permet de réfléchir, c’est aussi pour mieux revenir à notre situation existentielle et nous donner des éléments, des outils pour nous orienter dans l’existence.
La métaphysique est au cœur de la philosophie :
Le philosophe se positionne nécessairement à elle, en l’approfondissant ou la critiquant. Les problèmes politiques eux-mêmes peuvent reposer sur les réquisits qui relèvent de la réflexion métaphysique. Devant la question de la vérité et de la post-vérité, la métaphysique est là pour nous aider à faire le tri entre ce qu’est la vérité et ce qui serait l’imposture de la vérité (les fake news, etc). Il y a nécessairement des rapports étroits avec des problématiques contemporaines.
Devant le constat de la montée du relativisme, du scepticisme, voire du nihilisme et du cynisme, l’effort d’Alain Cambier est de montrer, dans cet ouvrage, que des noyaux durs de la pensée et de la réalité existent et sont incontournables. Il refuse ainsi de se complaire dans un relativisme radical en croyant que tout se vaut, ou au contraire de tomber dans l’excès inverse en soutenant qu’il y a une vérité absolue.
L’apport de la métaphysique dans la question du sens face à l’absurde :
La métaphysique permet de prendre conscience que l’homme, confronté à la brutalité de l’existence purement physique ou d’un traumatisme, ne peut s’abstenir de poser la question du sens. Etant par définition un être doté de raison, il doit y recourir même dans les questions existentielles, au risque sinon d’abdiquer de la condition humaine.
Ainsi, la métaphysique, en offrant un cadre de pensée, reste indispensable pour mieux penser cette question du sens sans tomber dans le mysticisme ou le fanatisme. Tout être humain ne pouvant simplement vivre dans l’immédiateté, il cherche à inscrire son existence dans une histoire signifiante La métaphysique rationnelle, en critiquant la théologie, n’est pas incompatible avec ce qu’on appelle un besoin de transcendance, justifié et légitime, s’il s’agit de dépasser la réalité du hinc et du nunc. Au contraire, la raison interroge la signification. Mais ce logos dont parle Aristote n’est ainsi pas nécessairement scientifique, ce peut être aussi un logos herméneutique, interprétatif, comme le récit.
La métaphysique permet ainsi de donner corps à cette question du sens sans basculer dans deux excès, le relativisme ou la vérité absolue de la révélation mystique.
Cependant, ce sens ne serait pas réductible à une forme de subjectivité.
La défense d’un rationalisme critique pour construire une ontologie :
Si Alain Cambier a le souci de présenter les problèmes fondamentaux de la métaphysique, il adopte un parti pris réaliste en prenant la défense d’un rationalisme critique face une métaphysique qui tendrait vers la théologie. Sa thèse est que la métaphysique est un effort pour penser ce qui est au sens de penser la réalité. Ce travail philosophique permet de comprendre qu’il y a plusieurs degrés de réalités, que celle-ci ne se réduit pas au réel immédiat : elle est traversée de possibles.
« Tinologie » & « ontogénèse » : penser la réalité de ce qui est par la métaphysique.
Le terme « tinologie » est repris de Jean-François Courtine : « ti » en grec, signifie « quelque chose » - alors que « onto » signifie « ce qui est » - ce « quelque chose » n’a pas donc pas forcément de réalité empirique. Utiliser la notion de « tinologie » permet ainsi de montrer que les objets de la métaphysique dépassent ce qui se présente dans l’expérience immédiate, et ne s’intéressent pas simplement à ce qui est hic et nunc, ici et maintenant. Ces objets n’ont peut-être pas une existence concrète mais ont néanmoins une réalité. La tinologie est donc l’étude de quelque chose en général et pas seulement de ce qui est au sens de ce qui existe.
Parallèlement, l’ontologie, l’étude de l’être, est le socle de la métaphysique.
La métaphysique s’interroge ainsi sur ce qui est mais aussi sur la capacité de l’homme à inventer et produire une réalité à partir de contenus de pensée, qui n’existait pas encore mais qui étaient possibles. Elle parvient à penser la réalité d’une œuvre d’art comme l’implémentation d’une idée.
Lancer des hypothèses pour comprendre le sous-bassement du réel.
Ainsi, rechercher à mieux saisir les sous-bassement de la réalité suppose parfois de lancer des hypothèses qui vont à l’encontre même de ce que l’on observe dans l’expérience immédiate. Dans cette perspective, Charles Sanders Peirce émet l’idée de « l’abduction » : le scientifique effectuerait un saut intellectuel en lançant des hypothèses qui, bien qu’encore non vérifiées de manière empirique, stimule la recherche scientifique.
Ces expériences de pensées – métaphysiques – permettent ainsi les découvertes scientifiques.
La métaphysique permet de mieux positionner l’homme face à la science :
A la suite de Peirce, la conférence de Karl Popper « Une épistémologie sans sujet connaissant » (1967, recueils de conférences rassemblées La Connaissance objective) semble être l’objet d’une métaphysique rationaliste et adosser l’épistémologie – l’étude de la connaissance scientifique en général – à des questions métaphysiques.
Il caractérise la vérité scientifique comme plutôt une « verisimilitude » (la notion étant retrouvée chez Peirce), c’est-à-dire que les sciences font converger des vérités probables et partielles qui se réencadrent entre elles, et qui – en constituant des faisceaux de preuves – permettent de découvrir en partie le puzzle de la réalité. Par exemple, la théorie de la relativité d’Einstein n’a pas rendu obsolète les formules de Newton même si la physique de Newton est incapable de traiter les problèmes qu’a abordé Einstein. Cette conception dynamique de la vérité comme verisimilitude est une condition du progrès scientifique : en reconnaissant qu’il y a des vérités incontestables mais qui ne sont jamais des vérités absolues, on accepte une évolution des sciences.
La notion de « verisimilitude suggère ainsi un effort constant pour parvenir à tenir une ligne de crête entre un scepticisme radical et un rationalisme absolu : cette tension est l’enjeu même du rationalisme d’où nait une connaissance.
Ainsi, l’esprit scientifique consiste à rechercher ces conditions de possibilité du réel mais il n’y a pas de pensée de la physique indépendamment d’une réflexion métaphysique. Réfléchir métaphysiquement, c’est réfléchir sur les conditions de possibilités de ce qui est. Notre appréhension de l’expérience immédiate requiert des réquisits pour être compris.
« Le troisième monde » : vers un « objectivisme sémantique »
En considérant le premier monde comme celui des objets physiques et le deuxième monde comme celui des états de consciences, Karl Popper retravaille l’idée de Frege qui soutient l’existence d’un « troisième monde » qui porte « des contenus objectifs de pensée ». Ce serait un monde de sens objectif surplombant la réalité empirique, sans relever d’un état d’âme psychologique. Il serait constitué d’objets de pensées, des « idées de la raison » qui subsistent en eux-mêmes, des « problèmes auxquels l’humanité est tôt ou tard confrontée » (- Alain Cambier).
Par exemple, les objets mathématiques ou le théorème de Pythagore, ou les hypothèses du vide et de l’atome affirmés par Epicure et Lucrèce, subsisteraient avant d’avoir été découvert de manière empirique.
C’est ce que Karl Popper nomme les « contenus objectifs de pensées », qui seront dans un second temps, validé ou non lors de leur confrontation au réel empirique grâce au recours à l’expérimentation.
Ainsi, dans un sens contemporain, la métaphysique réfléchit sur les conditions de possibilité de toute réalité et la capacité de l’homme à produire du réel à partir des « contenus objectifs de pensée ».
Une ouverture sur la métaphysique ?
La réflexion métaphysique serait un prérequis nécessaire pour cadrer notre pensée et avoir conscience de nos limites. Elle est donc nécessaire pour nous orienter dans l’action sans se retrancher dans la peur, ni plonger dans un dogmatisme forcené ou un scientisme aveugle. La métaphysique permet donc d’interroger notre cadre de pensée afin de chercher le bon positionnement par rapport à nos croyances, à la science et au monde.
    En espérant que cet article est parvenu à ouvrir quelques pistes de réflexions, nous souhaitons un bon courage à tous les khâgneux pour les concours à venir et surtout, remercions grandement Alain Cambier pour sa disponibilité, sa bienveillance et la clarté de son discours lors de notre rencontre.
                                                                   - Hélène Desy et Delphine Urbah,
Liens vers d’autres travaux d’Alain Cambier.
Site d’Alain Cambier 
Lien pdf vers le « Les nouveaux réseaux de l’obscurantisme », pour distinguer la diffusion de l’information et le processus de réflexion qui permet la connaissance. Une confusion entre connaissance et communication
L’ensemble des articles d’Alain Cambier
Nouvel ouvrage à venir en 2019 : Généalogie de la post-vérité.  
Pour une ouverture par des philosophes sur l’ouvrage Qu’est-ce que la métaphysique ?
- L’article « Repenser la métaphysique : renouveau théorique et apport pragmatique », par Charles CAPE, professeur de philosophie au Lycée Edmond Labbé.
- Les Cahiers rationalistes, n°647, recension par Alain Billecoq.
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thekhagneherald · 6 years
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“Être ou ne pas être, telle est la question”. Être acteur ou ne pas être acteur ?
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         Helsingør – Château d’Hamlet, au Secret, 18, rue Larrey, 75005, Paris.
Sommes-nous condamnés à être de simples spectateurs, à observer chaque instant de la tragédie ou de la comédie qui se déroule sous nos yeux sans jamais ne rien pouvoir faire, sans jamais être en mesure de tenir compagnie à un personnage plutôt qu’à un autre par compassion ou tout simplement par curiosité ?
Léonard Matton a cherché à briser cette constante du théâtre tel que nous le connaissons, ou du moins tel que nous avons l’habitude de le voir, dans son adaptation de la tragédie de Shakespeare : Hamlet.
La place du spectateur n’a jamais été profondément remise en question. Le quatrième mur se brise, ponctuellement, mais le spectateur ne bouge pas (ou presque pas) de son fauteuil duquel il est, inévitablement, dépendant. Le théâtre se modernise, s’épure, chamboule les doctrines classiques, mais reste toujours timide quant à un véritable renouveau. Tout le monde a une place qui lui est attribuée : les comédiens sont sur les planches, les spectateurs sont assis sur des fauteuils faisant face à la scène, les techniciens de la régie sont soit dans la salle dissimulés en amont des spectateurs ou en coulisses. Des metteurs en scène ont déjà tenté de défaire cette organisation stricte et immuable, comme Yann-Joël Collin dans sa mise en scène en 2016 au Théâtre des Quartiers d’Ivry de La Cerisaie d’Anton Tchekhov qui invitait les membres du public à venir danser avec les comédiens et à observer la fin de la pièce assis sur des bancs disposés sur la scène. Ce quatrième mur, tant aimé des Classiques, est censé marquer la limite entre le monde réel et le monde fictif. Il doit rappeler au spectateur quelle est sa place et l’empêcher de sombrer dans un monde fait d’apparences et de masques.
Mais pourquoi refuser de s’échapper le temps d’une représentation du monde réel alors que l’on pourrait vivre pleinement et intensément l’action qui se déroule sous nos yeux de spectateurs ?
Helsingør – Château d’Hamlet nous donne l’opportunité, en l’espace d’une heure vingt-cinq, de vivre l’histoire d’Hamlet au plus près des comédiens. Cette mise en scène d’un nouveau genre, le théâtre immersif, nous invite toutes et tous à ne plus être spectateurs de l’action mais bien au contraire acteurs. Hamlet, Ophélie, Horatio, Claudius et tous les autres personnages de la tragédie prennent vie à moins d’un mètre de nous, interagissent avec nous : le statut de spectateur tel que nous le concevons habituellement est détruit. Les membres du public deviennent alors “spectacteurs”. Chacun est mis à contribution, physiquement et émotionnellement : nous sommes poussés, tirés, les personnages viennent nous parler, nous faire danser ou juste trouver du réconfort à nos côtés. Nous ne pouvons dès lors être passifs. C’est aussi car nous n’en avons pas le temps. Comme le rappelle la mystérieuse voix qui nous accueille, nous “seigneuries de toutes les contrées”, l’action n’attend pas. Pendant qu’Ophélie lit avec passion les lettres de son bien-aimé Hamlet, ce dernier fait face au spectre de son père qui l’implore de le venger. Il est donc nécessaire de faire des choix, ce qui sous-entend ne vivre qu’une partie de l’histoire. C’est pourquoi il faut revenir, une deuxième fois pour certains, jusqu’à sept fois pour d’autres. Choisir qui suivre se présente comme un défi pour le “spectacteur” : tous les comédiens incarnent brillamment leur personnage, qu’il s’agisse du terrible roi Claudius (joué par Roch-Antoine Albaladéjo lors de certaines représentations) qui dévoile ses terribles et lourds secrets aux plus aventureux qui osent se retrouver en tête à tête avec lui, de la douce Ophélie, interprétée par Marjorie Dubus avec une grâce mais aussi une puissance qui prend le public aux tripes, ou encore du Hamlet tourmenté, incarné par l’excellent Stanislas Roquette qui lui donne véritablement vie par son interprétation spectaculaire et sublime du personnage de William Shakespeare.
Une fois la lumière éteinte, les rappels terminés, il est dur de quitter Le Secret et de retrouver le monde extérieur. Helsingør – Château d’Hamlet ensorcelle, le public est subjugué, personne ne sait vraiment s’il faut quitter ce lieu mystérieux ou s’il faut y rester, s’il faut oser attendre les comédiens pour leur poser d’innombrables questions qui finalement ne ressemblent plus à rien quand ils sont là, devant nous, tant il est impressionnant et étrange de les voir de nouveau de très près mais cette fois-ci hors de leurs habits Shakespeariens. Vingt minutes, trente, quarante. Plus le temps passe et plus il est difficile de quitter ce lieu atypique. Et, sans s’en apercevoir, nous y sommes de nouveau, semaine après semaine, jusqu’à être satisfait, jusqu’à avoir vu et vécu l’ensemble de la pièce, jusqu’à avoir découvert tous les secrets que le Château d’Hamlet renferme. Et enfin il faut dire au revoir au lieu, à la pièce, aux personnages mais aussi aux acteurs auxquels on s’est nécessairement attachés même si eux ne nous reconnaissent pas toujours.
Helsingør – Château d’Hamlet est une expérience unique à ne pas manquer, qui marque toutes celles et ceux qui ont la chance de la vivre. Cette création marque également l’arrivée du théâtre immersif en France, cette forme hybride et nouvelle de représentation théâtrale qui peut plaire même aux ennemis du théâtre. Jouée jusqu’au 31 décembre avant la fermeture définitive du site, Helsingør – Château d’Hamlet est véritablement la pièce à aller voir avant que ne se termine l’année 2018.
                                      - Isaure Leroy-Avy, en khâgne au lycée Victor Duruy.
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thekhagneherald · 6 years
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Queen : Bohemian Rhapsody, le film
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« Mama / Just killed a man / Put a gun against his head / Pulled my trigger now his dead... ».
« J’ai tué un homme ». C’est par ces mots que Freddy Mercury entame son morceau « Bohemian Rhapsody », qui lui vaudra une notoriété internationale. En reprenant ce titre pour son biopic, qui retrace le parcours du groupe Queen, et en particulier de son chanteur, Bryan Singer nous fait le portrait de l’homme derrière les paillettes, de l’homme derrière le nom de scène, de l’auteur de ces paroles aussi sombres. 
    Avant d’être Freddy la super star, Farrokh Bulsara est un jeune homme qui travaille à l’aéroport d’Heathrow, passionné de musique, qui passe ses heures perdues à écrire des morceaux, malgré le désapprobation de son père. Le spectateur le voit évoluer peu à peu, au fur et à mesure des rencontres, au fur et à mesure du succès. Le jeune homme à la vie ordinaire et au style passe- partout disparaît, pour laisser place à une star au look et au comportement excentrique. Peut-être est-ce là le sens caché des paroles de la chanson (« I killed a man ») qui a donné son nom au film : Farrokh est mort, place à Freddy... Vraiment ? S’il y a eu changement, on retrouve la même fragilité. Singer nous présente un Freddy souvent confronté à la solitude et à ses mauvais démons, un Freddy prêt à tout pour ne pas être seul, un Freddy très attaché aux autres membres du groupe. Ceux-ci ne disparaissent d’ailleurs pas du tableau, Singer ne nous fait pas un film centré sur Freddy, mais n’oublie pas de nous présenter Brian May (guitariste) John Deacon (bassiste) et Roger Taylor (batterie). Au-delà d’être partenaires, ils forment d’abord et avant tout une « famille », pour reprendre leurs termes, et cet aspect, que Singer met en avant, nous les rend d’autant plus attachant. Si les critiques ont pu reprocher à ce film d’être « lisse », dressant un portrait trop élogieux de Mercury, le spectateur lambda, amateur (et nostalgique) du groupe, de l’époque, des années « rock », ne sera pas déçu. Certes, certains topos sont bel et bien présents : la célébrité qui s’éloigne de ceux qui l’aime, qui se comporte en diva, qui est dans la démesure, on connaît. Mais tous ses sujets sont traités avec une certaine délicatesse, qui nous fait oublier ces légers défauts. Autre point positif : Rami Malek, qui joue le rôle principal, incarne à la perfection la gestuelle, la démarche, le langage corporel de la superstar. Le film se termine en apothéose, avec le concert du Live Aid, respectant le vœu de Mercury de se souvenir de lui comme la bête de scène, le passionné de musique qu’il était, passant sous silence les années de maladie de la fin de sa vie.
Si ceux qui s’attendent à un documentaire collant au plus près de la réalité (avis aux lecteurs de Télérama), devraient passer leur chemin, ce biopic touchant et vivant plaira aux amateurs de Queen et de rock, aux spectateurs voulant passer un bon moment, tout simplement.
                                                                                                       - Célia Cornet 
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thekhagneherald · 6 years
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Concours - En premières lignes
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Les khâgneux écrivent et aiment écrire. Tout le monde le sait, personne ne le dit : on se passe les textes en catimini, on vient voir le professeur de Lettres avec un nœud au ventre et on lui susurre à l’oreille qu’on aimerait bien avoir son avis…
Et les professeurs de Lettres, que font-ils ? Ils s’émerveillent, mais lèvent les bras au ciel pour exprimer leur impuissance.
Alors quelques-uns d’entre eux ont pris le taureau par les cornes à bras le corps, se sont gratté le front et ont conclu : on va créer un prix d’écriture réservé aux (hypo)khâgneux.
Et ils l’ont baptisé : En premières lignes. Ils sont très contents de leur jeu de mots et très fiers de leur idée.
A vous maintenant khâgneux et hypokhâgneux de leur montrer votre talent !
Vous trouverez sur le site le thème de cette année et le règlement : que vous reste-t-il à faire ?
Ecrire un texte de moins de 10 000 signes (signes, pas mots, ce n’est rien du tout pour un (hypo)khâgneux) et le rendre avant le 15 mars 2019 : http://enpremiereslignes.fr
A vos plumes !!!!
- L’équipe d’En premières lignes.
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thekhagneherald · 6 years
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Atelier d’Ecriture - Polytropique
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    Chaque année, l’atelier d’écriture du lycée Chaptal à Paris réalise une œuvre collaborative.
Autour d’un projet commun, chacun est amené à trouver son mode d’expression. L’œuvre conçue sur un mode kaléidoscopique prend sens lorsqu’on lit plusieurs textes, sans respecter un ordre particulier.
En 2018, comme Georges Perec le fit Place Saint Sulpice (voir Tentative d'épuisement d'un lieu parisien), notre groupe a procédé durant une matinée d’hiver à l’observation d'un carrefour du cimetière du Père-Lachaise. Chacun est reparti avec ses notes et ses impressions.
D'un texte à l'autre, on pourra retrouver les éléments d'une expérience commune traitée au filtre de personnalités différentes.
On peut découvrir ici le texte d’une étudiante actuellement en Spécialité Lettres modernes, et poursuivre sa lecture sur Polytropiques.fr
                                                        - Isabelle Mimouni, Professeur de Lettres
Samedi 3 Février, 9h54 
J’arrive à la station de métro Gambetta, je prends l’avenue du Père-Lachaise et entre dans le cimetière par la porte Gambetta. Alors, je m’engage tout droit dans l’avenue des combattants étrangers morts pour les France et je m’arrête à l’angle avec l’avenue transversale n°2. Je ne suis pas très loin du crématorium. Il fait froid, heureusement qu’il ne pleut pas ! Je regarde un peu partout autour de moi. J’entends le claquement des talons sur le pavé, les cris des corbeaux que je ne vois pas, le vrombissement des moteurs de voitures, Berlingo blanche, Dacia blanche, Citroën rouge, Volkswagen argentée, Volkswagen blanche, BMW argentée. La présence des voitures ici m’obnubile. Elles me fascinent. Je regarde tout, marque, couleur, roues, plaque d’immatriculation. AL-546-DK. EH-389-KW. Ça suffit. J’arrête de regarder les voitures, je lève la tête et regarde le caveau qui se trouve en face de moi. Il est superbe ! J’en oublie le reste. Du dehors je vois des murs bien noircis et comme décrépits, un pot de fausses fleurs rose fushia, la porte est rouillée et des toiles d’araignées se tissent entre les arabesques de fer forgé qui la décorent. A l’intérieur je vois une statue de la Vierge pleine de poussière et un beau vitrail doré.
                                             FAMILLE DELINOIS
Charles Delinois
Né aux Cayes (Haïti), Le 20 Mars 1843
Décédé à Nice le 3 Août 1923
                                                                                             Madame C. Delinois
                                                              Née Marie Adèle Carmélite SOUFRINO
                                Décédée à Paris, le 15 Septembre 1877, A l’âge de 63 ans
                         Aimée et regrettée de son mari, De ses enfants et de ses amis.
                                                                                                    Priez pour Elle !
Amerlin Delinois. Né aux Cayes en 1958. Père fermier, mère commerçante. Vit à Port au Prince. Peintre. Il y a beaucoup de Delinois en Haïti, mais peut-être Amerlin était-il l’arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Carmélite ou l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de Charles ? Après tout, pourquoi pas ? Je bute… Comment l’arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Carmélite ou l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de Charles aurait pu devenir peintre aux Cayes alors que sa présumée arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère vivait à Paris et son présumé arrière-arrière-arrière-grand-père à Nice ? Elle vivait à Paris ? Il vivait à Nice ? Il y avait tellement de Delinois de toute façon… Et pourquoi pas un cousin ? Je suppose qu’il pouvait être un cousin de Charles. Mais bon, il y en a tellement des Delinois aux Cayes en même temps… Les oiseaux gazouillent, doux et léger pépiement qui me berce et m’incite à la rêverie.
Charles Alexandre Léon Durand, comte de Linois. Né à Brest le 27 Janvier 1761. Marin français. Fait prisonnier de guerre par la Royal Navy. Nommé contre-amiral puis vice-amiral par Napoléon. Vainqueur de la bataille d’Algésiras contre les Britanniques. Commandant de la légion d’honneur. Chef des forces françaises de l’océan Indien. Détenu par les Anglais jusqu’à la chute de l’Empire. Chevalier de Saint-Louis. Cet homme avait fait une carrière formidable. La seule tache dans son existence de militaire, le procès de 1815, fut rapidement estompée lorsqu’il fut acquitté en 1816. En plus il s’appelait Charles. Même prénom. Il y a quelqu’un qui rit. Charles, Charles, Charles… Elles sont même trois à rire ! Trois jeunes filles bien vivantes qui s’avancent dans l’allée. De Linois, de Linois, en deux mots ! Ah Ah Ah ! Mince alors !
Née Marie Adèle Carmélite. Carmélite. Religieuse de l’ordre du Carmel. Mais comment une carmélite pouvait-elle s’être mariée et avoir eu des enfants ? Soufrino c’est un peu comme Sofrino. Sofrino c’est un oblast de Moscou. Une carmélite en Russie ? Il y a des Carmélites à Usole au fin fond de la Sibérie. En plus il y eu une courte tentative de fondation du Carmel à Moscou qui même si elle fut contredite par l’Eglise orthodoxe quelques jours plus tard a néanmoins eu lieu et donc il y avait forcément des carmélites à Moscou à un moment donné. Mais quand ? Le 21 Juin 1836 Marie Adèle Carmélite s’était évadée du couvent de Sofrino dans la nuit. Elle s’était ensuite enfuie à Paris où elle avait vécu une fougueuse histoire d’amour, une de celles dont on croit qu’elles n’existent que dans la fiction. Carmélite était en fait une passionnée, et le feu qui brûlait en elle depuis tant d’années était celui du désir, feu démesuré qui s’était nourri pendant toutes ces années d’enfermement. Le bruit des talons sur le pavé résonne, mon attention se trouble encore. Clac clac clac.
Marie Mireille Delinois. Mariée au Colonel Jean Paul. Officiels haïtiens. Trafiquants de drogue redoutables. Complices du narcotrafiquant colombien Osvaldo Quintana. Ont aidé à faire passer des quantités gigantesques de cocaïne entre Medellin et Miami en s’assurant de grosses commissions.  Dénoncés par Quintana au tribunal fédéral de Miami. Le colonel doit démissionner. Il est retrouvé mort chez lui. Marie Mireille est accusée d’avoir tué son mari. Criminelle. Ou presque. Mireille s’était échappée à Paris, à Nice ou ailleurs. Cette femme avait montré une intelligence dangereuse jusqu’à la fin de ses jours… Elle avait été sombrement brillante, elle avait été une magnifique scélérate, un escroc de génie ! Quelle bande de truands ! Pas très catholique le trafic de coke… Pourtant Haïti, Delinois, je trouve beaucoup de points communs quand même… Je commence à avoir très froid, j’ai du mal à tenir mon stylo en main.        
Et Les Cayes ? Les Cayes en 1843 ? C’était le début de la révolution ? Jean-Pierre Boyer, dictateur, Charles Rivière Hérard, chef de l’insurrection, Charles, Charles, Charles…  
- Rachel Boukobza, élève de khâgne au lycée Chaptal
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thekhagneherald · 6 years
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Génération
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     N'ayez pas peur !
Est née à la fin du siècle dernier une génération extraordinaire, au caractère difficile à résumer. Une génération coincée entre les millenials et les digital natives. Une génération qu'on définit trop souvent par les rapports qu'elle entretient avec les nouvelles technologies. La génération qui est passée des cassettes à la VOD en passant par les DVD. La génération que Facebook a su accueillir et que YouTube a pu nourrir. Nouvellement adulte, cette génération est remarquable à d'autres titres.
Génération lucide, qui n'a pas connu les désillusions des années quatre-vingt-dix, qui n'a pas connu la gueule de bois. Génération pour qui le dérèglement de la planète n'est pas un débat mais une donnée à maîtriser. Génération née après la « fin de l'histoire », grandissant à un moment de battement, fin de cycle où les modèles communistes et capitalistes se sont révélés égaux en nocivité.
Génération de la tolérance, qui pense la morale comme un jugement personnel et non normatif. Génération pour laquelle les libertés individuelles, dont elle jouit pleinement, sont de simples évidences. Génération à l'engagement lent et à l'amour rapide. Génération à la foi sans cadre mais en réflexion constante. Génération qui lit peu mais qui sait beaucoup. Génération qui n'arrive plus à se définir, qui a perdu de vue ses repères identitaires. Génération qui rêve beaucoup et qui vote beaucoup moins.
Jamais dans l'histoire les possibilités pour réaliser ses rêves n'ont été aussi nombreuses. Apprendre, voyager, créer... La réussite n'est jamais facile, mais la jeunesse d’aujourd’hui part clés en mains. Elle doit en prendre conscience : nous sommes la génération du possible. Nous sommes  une génération qui a trop souvent peur, peur de s'engager et qui ne parvient pas à embrasser la vie qu'elle pourrait avoir. Le temps de l'espoir et de la désillusion doit prendre fin pour laisser place au règne de l'optimisme.
La « condescendance et le paternalisme » que m’a inculqué la Khâgne (cf l'article d'une contributrice le 20 janvier 2018) ne m'empêchent pas de m’émerveiller devant la jeunesse française que je fantasme peut-être, ni d'exposer ici ma confiance quant à l'avenir en commun. Au contraire, je soutiendrais que la classe préparatoire littéraire prépare essentiellement à affronter les défis de nos vies.
- Martin Rocca, ancien hypokhâgneux au lycée Victor Duruy
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thekhagneherald · 6 years
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Marseille
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    À l’angle du Burger King sur le Vieux-Port, une affiche de la mairie « tu es l’amour de ma ville ». Marseille, dis-moi à quel point tu m’aimes. Ton amour vaut-il une dizaine de morts? Sur l’immeuble au-dessus de l’affiche, un filet qui retient des éventuelles chutes de cornières. Des travaux géologiques montrent qu’à Marseille, la seule zone qui n’est pas « zone constructible dangereuse » va de St Charles aux quartiers nord. Pour construire ici, la seule autorisation nécessaire est celle d’un contact travaillant pour la mairie. Marseille la sombre est sous les feux des projecteurs et, aujourd’hui, c’est la gestion de la ville qui est montrée du doigt. Pourtant, elle est la deuxième ville de France, qui elle-même est la cinquième puissance économique et la première destination touristique mondiale. Et dans cette ville pauvre, les murs tombent alors même que les tours destinées aux bureaux d’affaires fleurissent. Marseille est-elle un paradoxe? Oui. Est-elle une exception? Non. Mais son authenticité est là, sous nos yeux : ses fractures sont dans tous les médias et tout le monde connaît ses vices et l’y réduit parfois. Marseille est bien française, mais Marseille est à part.
« Comme si elle était seule, comme si elle était l’exception, comme s’il fallait accepter, fataliste, la figure du monstre. ‘C’est pas pareil, c’est Marseille’.Pourtant non, la plus jolie ville de France ne cache pas ses blessures. Elle est sincère. C’est tout. Cette ville n’est tout simplement que l’illustration visible des malfaçons de la République française. »
- La Fabrique du monstre, Philippe Pujol.
Les égouts se jettent dans la calanque classée comme parc régional, des fonds de pension américains ont payé des enfants venus des cités pour récupérer des cafards et dévitaliser la rue de la République*; la corniche s’affaisse et il est désormais interdit d’y stationner. La place de la Plaine, abritée par des arbres, va sans doute être réaménagée pour faire une route, un parking et un nouveau marché plus « propre » ; les poubelles dans la rue débordent bien souvent ; le stade vélodrome est rénové et des millions sont investis dans une patinoire. Les immeubles du centre-ville s’effondrent et tuent ; quarante mille logements sont déclarés insalubres, et le bureau du maire n’a connu qu’une personne depuis vingt-trois ans. Si nous sommes l’amour de ta ville, alors aime nous en retour.
Cette ville a toujours été emprisonnée dans ses fractures socio-économiques et nous voilà au point d’acmé : Jean-Claude Gaudin, soixante-dix-neuf ans, enterre ses concitoyens. Le lundi cinq novembre deux mille dix-huit est un jour de deuil. Écrasés sous le poids d’une mairie, voilà où sont nos concitoyens. Écrasés par vingt-trois années et même plus d’une politique corrompue, d’un système mafieux qui ne cherche qu’à satisfaire son propre intérêt et ce au risque de tuer les habitants, l’environnement et l’espoir d’un monde meilleur. Écrasés par l’indifférence d’un « je ne regrette rien ». Atmosphère anxiogène dans la capitale méditerranéenne à la suite d’effondrements en partie liés à ceux-mêmes qui sont chargés de les réparer. Du mépris à la violence, Marseille est désormais bombardée : c’est « la pluie ». Où est la cause efficiente?
Et si rénovation il y a, va-t-elle se faire dans toutes les zones dangereuses ou seulement dans celles qui ont fait parler d’elles? Ces rénovations seront-elles l’occasion d’une dénaturation de cette ville cosmopolite, cette ville où l’authenticité du centre repose sur plus de trois mille ans d’histoire de l’immigration? Noailles la fragile voit la construction d’un hôtel de luxe et l’apparition d’épiceries fines, mais à qui appartient cette volonté de refaire le centre? Va-t-on laisser le plafond tomber sur la tête des touristes?
Marseille, la marginale de l’Histoire de France se retrouve une fois de plus au coeur du scandale qui fait d’elle une ville poussiéreuse pour toute personne n’ayant jamais mis les pieds dans la cité phocéenne. Le microcosme marseillais ne peut répondre que par l’indignation face à la violence qui lui est faite de toutes parts, à l’intérieur et à l’extérieur : elle n’est pas la même que la Marseille de la télévision. Si nous sommes « l’amour de votre ville », battez-vous contre ce qui fait parler d’elle et assumez son statut aux allures de Tiers-Monde. C’est comme ça qu’elle est, pauvre mais regorgeante d’amour. Aimez-là en retour.
Le cri de la femme ayant vu son balcon tomber sur le cours Lieutaud retentit dans ma tête comme dans celui de ceux qui étaient présents à la marche blanche en hommage aux victimes de la rue d’Aubagne. Ironie tragique d’une ville sous pression tant architecturalement que médiatiquement, administrativement et humainement. Là où les contradictions sont ouvertes, là où les fractures sont visibles, Marseille est la porte de l’Orient.
Aucun puissant n’est immortel. Vingt-trois ans, un sentiment d’éternité qui a pris fin le dix novembre, quand nous avons pleuré nos morts entre concitoyens. Noailles pourtant pauvre et impuissante a tué celui qui rêvait d’éternité. Y’a-t-il pourtant plus beau projet que de reconstruire une ville sur la fraternité ?
- Nina CORNÉE, élève de khâgne AL au lycée Thiers, le 11/11/18 à Marseille.
*Dans La Fabrique du monstre, P. Pujol explique que pour déloger des habitants de ce quartier en voie de gentrification, des enfants jouant dans la rue ont été payé pour ramasser des cafards et les mettre dans les canalisations des habitants de la rue de la République. Des fuites d’eau ont aussi été volontairement provoquées pour les expulser… Et cette gentrification n’a pas été une réussite : la rue est maintenant déserte. 
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thekhagneherald · 6 years
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Matinée d'étude au lycée Michelet sur le programme d'histoire contemporaine des Khâgnes Lyon
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- Arlecchino, De présidents à empereurs, 10 octobre 1848.
Information générale
Une matinée d'étude consacrée au programme d'histoire contemporaine des Khâgnes Lyon : “Le pouvoir exécutif en France de 1814 à 1962″ est organisée par Noémi Colin (lycée Léon Blum, Créteil), Axelle Guillausseau (lycée Michelet, Vanves) et Maud Joly (lycée Paul Valéry, Paris). Elle aura lieu au lycée Michelet de Vanves le samedi 9 février 2019 de 8h30-13h et donnera lieu à des conférences de Sylvie Aprile, Quentin Deluermoz, Bernard Phan et Bernard Lachaise, tous éminents spécialistes de cette période.
Le programme se présente ainsi :
8h30 Introduction
8h45 - Sylvie Aprile, ‘Aux origines du présidentialisme : l'élection du Président de la Seconde à la Troisième République’
9h30 - Quentin Deluermoz, ‘Le pouvoir d'Etat vu d'en bas  : l'exemple des sergents de ville dans la seconde moitié du XIXe siècle’
10h15 - échanges avec la salle
10h35 - pause
10h50 - Bernard Phan, ‘Le débat gauche/droite sur le pouvoir exécutif de la Révolution française à 1945′
11h35 - Bernard Lachaise, ‘Le pouvoir exécutif en débats entre 1945 et 1962′
12h20 - échanges avec la salle
Le nombre de places étant limité, la réservation est obligatoire. Vous trouverez ci-jointe une plaquette d'informations et un lien qui vous permettra de vous y inscrire.
Pour venir : - métro : ligne 12 Corentin Celton ; ligne 13 Malakoff-Plateau de Vanves - bus : n° 58 Terminus Lycée Michelet ; n° 89 Carrefour Albert Legris ou Square de l’Insurrection
                                                                                                  - Le TKH.
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thekhagneherald · 6 years
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Programme de Conférences au lycée Faidherbe de Lille (Ulm et Lyon)
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Information générale :
Vous trouverez ci-dessous le programme du cycle de conférences Transversales pour l'année pédagogique 2018-2019 au Lycée Faidherbe, en salle des conférences, de 19H-20H15.
Mardi 20 novembre : “ L’Empire du goût : l’art de manger dans l’Antiquité romaine” de Dimitri TILLOI, doctorant en histoire romaine, université Jean Moulin Lyon III, laboratoire HiSoMA (UMR 5189). Prix Anthony Rowley 2018.
Mardi 4 Décembre : “Mon corps m’appartient : Histoire d’un coup d’état artistique” de  Christophe HENRY – Histoire des arts
Mercredi 5 Décembre : “ Politique culturelle et politique éducative en France depuis le XIXe siècle :une impossible union ?” de Jean-Charles GESLOT, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines.
Jeudi 13 Décembre : “ Incarner l'État dans la société française du XIXe siècle. Gendarmes, instituteurs et autres fonctionnaires à l'épreuve du terrain.”  de Arnaud-Dominique HOUTE, professeur d'histoire contemporaine à l'université de la Sorbonne, Centre d'Histoire du XIXe siècle.
Mardi 15 Janvier : “Homo faber, Homo Pictor, Homo religiosus, une genèse.” de Frédérique BISIAUX – Philosophie
Jeudi 24 Janvier : “Jacques Derrida et la métaphysique” de Laurie CRAEYE – Philosophie
Mardi 29 Janvier : “La voix de l’enfant. Comment l’écrivain s’en empare-t-il ? D’après La vie devant soi de Romain Gary &  Un monde pour Julius d’Alfredo Bryce Echenique" de Pierre NEVOUX - Études hispaniques
Mardi 5 Mars : “Sacré ? Profane ? Intime ? Caravage et les problématiques.” de Christophe HENRY – Histoire des arts
Jeudi 19 Mars : “La Montagne de Thomas Mann, Le Désert de Buzzati, Le Rivage de Gracq. Trois “Espaces/Temps” littéraires et philosophiques” de Hervé VAUTRELLE - Philosophie
Mardi 2 Avril : “Alain Vienne, astronomie et littérature. Pluralité des regards et pluralité des mondes.” de Aline GEYSSANT
Mardi 14 Mai :  “autour de Twin Peaks (saison 3)” Stéphane  CATTALANO – Étude Cinématographiques
Mardi 4 Juin : “La comédie musicale au cinéma (1ÈRE PARTIE) : Pensons sous la pluie.“ de Sophie GANAULT – Philosophie
Mardi 11 Juin : “Ratatouille, Studio Pixar. Une approche géographique.” de Jean-Paul MOMONT – Géographie
Nous vous rappelons que ces conférences sont ouvertes à tous. Nous vous y attendons nombreux.
Pour venir :  9, rue Armand Carrel, 59034 Lille, métro : M2 porte de Douai, bus : L1 Gaston Berger, TER : Gare de Porte de Douai
                                                                                     - Le TKH.
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thekhagneherald · 6 years
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La chronique philo : Cioran, “la Création et le Mal”
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« A l'exception de quelques cas aberrants, l'homme n'incline pas au bien : quel dieu l'y pousserait ? Il lui faut se vaincre, se faire violence, pour pouvoir exécuter le moindre acte non entaché de mal. » Ainsi s’ouvre Le Mauvais démiurge1, qui aurait également pu avoir pour titre La Création manquée. L’Homme est d’emblée victime d’un maléfice, celui de ne pouvoir faire le bien, ni même d’y tendre. Est­-ce réellement de sa faute ? S’il fut pécheur dès l’origine du monde, pour avoir désobéi à Dieu, alors il ne peut s’en prendre qu’à lui. Mais la cause du Mal ne résiderait­-elle pas dans le Créateur lui­-même ? En ce sens, l’Homme, en agissant mal, ne ferait que suivre son destin, imposé « d’en haut ». C’est pourquoi les « exceptions », ces moments où l’homme fait le bien, existent néanmoins et ne se réalisent qu’au prix d’un « effort » ou d’un « calcul » qui n’ont rien de naturel. En substance, en agissant bien, on sort de l’ordre divin qui nous dicte le mal­agir. Il y a plus : s’il arrive à l’Homme « d'être bon non plus par effort ou calcul mais par nature, c'est à une inadvertance d'en haut qu'il le doit : il se situe en dehors de l'ordre universel, il n'était prévu dans aucun plan divin. »2 Nous voici donc prévenus : il s’est glissé, au commencement de toute création, un ineffable vice qui ne fait que se prolonger à mesure que la vie se reproduit. « Que l'existence ait été viciée à sa source, elle et les éléments mêmes, comment s'empêcher de le supposer ? Celui qui n'a pas été amené à envisager cette hypothèse une fois par jour au moins, aura vécu en somnambule. »3
Il existe donc un mal à la racine du créé. Toute création provenant d’un créateur, comment concevoir un démiurge délibérément mauvais ? « Il est difficile, il est impossible de croire que le dieu bon, le « Père », ait trempé dans le scandale de la création. Tout fait penser qu'il n'y prit aucune part, qu'elle relève d'un dieu sans scrupules, d'un dieu taré. »4 La distinction opérée ici entre deux dieux n’est pas sans lien avec le gnosticisme. Hans Jonas résume ainsi la théologie gnostique : « Le trait principal de la pensée gnostique est le dualisme radical qui gouverne le rapport de Dieu et du monde, et conséquemment, le rapport de l'homme et du monde. La divinité est absolument outremondaine ; sa nature est étrangère à celle de l'univers, qu'elle n'a pas créé, qu'elle ne gouverne pas, et dont elle est l'antithèse parfaite : au divin royaume de lumière, autonome et lointain, s'oppose le cosmos, royaume des ténèbres. Le monde est l'œuvre de basses puissances qui, bien qu'elles puissent être issues de Lui médiatement, ne connaissent point le vrai Dieu et empêchent qu'on le connaisse dans le cosmos où elles règnent. La genèse de ces puissances inférieures, les Archontes (gouvernants), et en général celle de tous les ordres de l'être en dehors de Dieu, monde compris, est l'un des grands thèmes de la spéculation gnostique [...]. Le Dieu transcendant est Lui­-même caché à toutes créatures, et II est inconnaissable par concepts naturels. Pour Le connaître, il faut une révélation et une illumination surnaturelle, et même ainsi, on ne peut exprimer cette connaissance autrement qu'en des termes négatifs. »5 Cioran convoque donc ici le dualisme gnostique entre ce qu’il nomme un « dieu suspect » et un « dieu honorable ». Le dieu bon n’est pas créateur, puisque « la bonté ne crée pas : elle manque d’imagination ; or, il en faut pour fabriquer un monde, si bâclé soit­-il. » L’univers créé, dans lequel nous nous trouvons, a donc été façonné par un mauvais démiurge qui s’opposerait au dieu bon. Celui­-ci n’est « pas outillé pour créer : il possède tout, sauf la toute­-puissance. »6
Pourtant, ce dieu bon se révèle inutile pour nous. Il est, écrit Cioran, « le prototype de l’inefficacité : il ne peut aider personne [...] : il n’a rien qui nous fascine, il n’a rien d’un monstre. Et c’est alors que nous nous tournons vers le créateur, dieu inférieur et affairé, instigateur des événements. »7 Le dualisme renferme plus que la simple dichotomie dieu bon / dieu mauvais : le dieu bon n’a rien à nous apporter car, n’étant pas créateur, il ne saurait être taxé de maux. En revanche, nous avons assigné une tâche bien précise au mauvais démiurge : « Comment affronterions­-nous nos épreuves, lui absent ? [...] Devant nos insuffisances patentes, nous nous agrippons à lui, nous l'implorons même d'exister : s'il se révélait une fiction, quelle ne serait pas notre détresse ou notre honte ! Sur qui d'autre nous décharger de nos lacunes, de nos misères, de nous­-mêmes ? Érigé par notre décret en auteur de nos carences, il nous sert d'excuse pour tout ce que nous n'avons pu être. »8 Cette divinité est un papier buvard dont la vertu est d’absorber nos vices. Sous sa plume moraliste (au sens du XVIIème siècle) qui n’est pas sans rappeler La Rochefoucauld, Cioran prononce la formule suivante : « Il est plus important de retrouver dans la divinité nos vices que nos vertus. Nous nous résignons à nos qualités, alors que nos défauts nous poursuivent, nous travaillent. »9 C’est donc d’un point de vue tout à fait utilitariste que l’on considère la mauvaise divinité : « Le mauvais dieu est le dieu le plus utile qui fut jamais. »10 Ce ne sont pas uniquement nos défauts et notre haine que l’on déverse sur lui : on ne veut pas croire, en effet, que tous nos échecs ont leur source dans l’humanité. Quand on échoue, il faut pouvoir se rassurer et inculper ce mauvais dieu de notre incapacité à réaliser quoi que ce soit. « Comme nous croyons tous que nos mérites sont méconnus ou bafoués, comment admettre qu'une iniquité aussi générale soit le fait de l'homme seul ? Elle doit remonter plus haut, et se confondre avec quelque manigance ancienne, avec l'acte même de la création. Nous savons donc à qui nous en prendre, qui vilipender : rien ne nous flatte et ne nous soutient autant que de pouvoir placer la source de notre indignité le plus loin de nous possible. »11 Placer nos échecs dans le lointain, hors de la sphère humaine, pour se dédouaner de nos ratés : qu’il est aisé de déplacer la faute de l’immanence vers la transcendance !
Toutefois, une des raisons de la chute de l’Eglise est précisément de n’avoir rien voulu entendre de ce dualisme. Sa faute fut de ne pas consentir à la dissociation dieu bon / dieu mauvais et de conserver le modèle d’un dieu unique, à la fois bon et créateur. Mais « à infliger au dieu officiel les fonctions de père, de créateur et de gérant, on l’exposa à des attaques auxquelles il devait succomber. Quelle n'eût pas été sa longévité si on eût écouté un Marcion, de tous les hérésiarques celui qui s'est dressé avec le plus de vigueur contre l'escamotage du mal et qui a le plus contribué à la gloire du mauvais dieu par la haine qu'il lui a vouée ! Il n'est guère d'exemple d'une autre religion qui, à ses débuts, ait gâché autant d'occasions. »12 Marcion (~ 85 – ~160) a une place particulière et importante dans l’hérésie gnostique : selon Hans Jonas, son unicité réside dans le sens qu’il octroie à « l’étrangeté » du Dieu bon. « L'idée de l’étrangeté du vrai Dieu, Marcion la partage avec le gnosticisme en général : qu'il soit étranger même aux objets de son salut, que les hommes lui soient étrangers même dans leur âme ou dans leur esprit, voilà qui n'appartient qu'à lui. Cette idée révoque un des dogmes fondamentaux de la religion gnostique, à savoir, que les hommes sont étrangers en ce monde, que leur assomption au divin royaume est un retour à leur vraie patrie, ou qu'en sauvant les hommes, le Dieu suprême sauve son bien. Suivant Marcion, l'homme, en toute la constitution de son être, est une créature du dieu du monde, et, avant l'avènement de Christ, il est de ce dieu la légitime et absolue propriété, tant de corps que d'âme. « Naturellement », il n'est donc aucune part de l'homme qui soit étrangère en ce monde, tandis que le Dieu Bon est étranger, au sens absolu du mot, à l'homme et à toute chose créée. »13 Ce n’est donc pas innocemment que Cioran l’invoque ici. La religion chrétienne officielle aurait gagné à accepter le dualisme gnostique : « Nous serions assurément tout différents si l'ère chrétienne avait été inaugurée par l'exécration du créateur, car la permission de l'accabler n'eût pas manqué d'alléger notre fardeau, et de rendre aussi moins oppressants les deux derniers millénaires. »14 On pourrait presque, d’un point de vue psychanalytique, dire que le déversement des pulsions négatives sur le dieu mauvais aurait canalisé les volontés d’oppression des acteurs de l’Eglise. Les ennemis qu’elle a combattus n’ont pu souffrir l’idée d’un dieu unique car cela signifiait qu’il était à la fois bon et créateur, ces deux attributs étant contradictoires selon eux. Et Cioran de conclure : « L'Église, après les avoir vomis, sera­-t-­elle assez habile pour s'approprier leurs thèses, et assez charitable pour mettre en vedette le créateur, pour l'excommunier enfin ? Elle ne pourra renaître qu'en déterrant les hérésies, qu'en annulant ses anciens anathèmes pour en prononcer de nouveaux. »15
On l’a dit, tout mal réside dans ce qui est créé, et « la création [...] est dans l’ensemble une faute. »16 Si le mauvais démiurge est accusé d’être à l’origine du mal, il ne faut pas croire pour autant que l’homme est vierge de toute responsabilité. « De quoi sommes­-nous coupables, sinon d’avoir suivi, plus ou moins servilement, l’exemple du créateur ? »17 Si le mal est à la racine même de l’acte de créer, alors nous ne faisons rien d’autre que propager ce mal par la reproduction. Nous avons hérité du dieu mauvais une « incapacité de demeurer en soi­-même », et nous poursuivons donc son geste créateur en donnant la vie : « engendrer c'est continuer d'une autre façon et à une autre échelle l'entreprise qui porte son nom [du dieu créateur mauvais], c'est, par une déplorable singerie, ajouter à sa « création ». Sans l'impulsion qu'il a donnée, l'envie d'allonger la chaîne des êtres n'existerait pas, ni non plus cette nécessité de souscrire aux micmacs de la chair. Tout enfantement est suspect ; les anges, par bonheur, y sont impropres, la propagation de la vie étant réservée aux déchus. »18 Les mots ne sont pas tendres : ce qui peut être considéré comme le propre de la vie, l’enfantement, la source et la raison d’exister des êtres vivants, est ici totalement dévalué. « Avoir commis tous les crimes, hormis celui d’être père », trouve­-t-­on dans De l’inconvénient d’être né.19 « Ces enfants dont je n’ai pas voulu, s’ils savaient le bonheur qu’ils me doivent ! » lit­-on encore dans Aveux et Anathèmes20. La fierté de certains parents chérissant leurs progénitures est une folie qui s’ignore.
Que reste­-t-­il face à ce désastre humain ? « Ce n'est pas tant l'appétit de vivre qu'il s'agit de combattre, que le goût de la « descendance ». Les parents, les géniteurs, sont des provocateurs ou des fous. Que le dernier des avortons ait la faculté de donner vie, de « mettre au monde », existe­-t-­il rien de plus démoralisant ? »21 Tout individu a donc en lui deux capacités, la seconde étant en puissance : faire le mal, et le propager en se reproduisant. La morale religieuse n’aidera pas à endiguer ce fléau : « L'injonction criminelle de la Genèse : Croissez et multipliez – n'a pu sortir de la bouche du dieu bon. Soyez rares, aurait-­il plutôt suggéré, s'il avait eu voix au chapitre. Jamais non plus il n'a pu ajouter les paroles funestes : Et remplissez la terre. On devrait, toute affaire cessante, les effacer pour laver la Bible de la honte de les avoir recueillies. »22 Au fond, ce qu’on peut espérer de mieux afin d’endiguer l’humanité est un renversement des valeurs, où la procréation serait le pire des maux : « Les femmes enceintes seront un jour lapidées, l'instinct maternel proscrit, la stérilité acclamée. C'est à bon droit que dans les sectes où la fécondité était tenue en suspicion, chez les Bogomiles et les Cathares, on condamnait le mariage, institution abominable que toutes les sociétés protègent depuis toujours, au grand désespoir de ceux qui ne cèdent pas au vertige commun. Procréer, c'est aimer le fléau, c'est vouloir l'entretenir et augmenter. »23 Un jour, peut-­être, les Hommes se rendront compte que, par la (pro)création, ils se font l’outil de prolongement du dieu mauvais, et qu’ils gagneraient à ne plus se perpétuer, « la crainte de voir l’humanité s’éteindre n’ayant aucun fondement. »24
Simon Ballouhey, ancien khâgneux, titulaire d’un M1 de philosophie, étudiant en double diplôme EM Lyon – Sciences Po Lyon.
1 Emil Cioran, Le Mauvais démiurge, NRF Essais, Gallimard, Première parution en 1969, Nouvelle édition en 1989, 192 p.
2 Ibid., p. 9
3 Ibid., p. 10
4 Ibid., p. 10
5 Hans Jonas, La Religion gnostique. Le message du Dieu Etranger et les débuts du christianisme, Paris, Flammarion, 1978, 507 p.
6 Emil Cioran, op. cit., p. 10
7 Ibid., p. 10­11
8 Ibid., p. 12
9 Ibid., p. 13
10 Ibid., p. 13 (souligné par l’auteur)
11 Ibid., p. 13
12 Ibid., p. 16
13 Hans Jonas, op. cit., p. 185
14 Emil Cioran, Le Mauvais demiurge, op. cit., p. 16
15 Ibid., p.17
16 Ibid., p. 11
17 Ibid., p. 11
18 Ibid., p.18
19 Emil Cioran, De l’inconvénient d’être né, Folio essais (n° 80), Gallimard, 1987, 256 p. 20 Emil Cioran, Aveux et Anathèmes, Arcades (n° 11), Gallimard, 1987, 154 p.
21 Emil Cioran, Le Mauvais démiurge, op. cit., p. 18­19
22 Ibid., p.19
23 Ibid., p.19­20
24 Ibid., p. 18
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thekhagneherald · 6 years
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La Sérénissime Venise - Pastiche de Proust
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Trois jours durant, j’ai suivi le même chemin à travers les ruelles entrelacées de la ville, arpentant chacune d’entre elles, m'imaginant sortie d’une toile grande et majestueuse du vieux maître qui l’aurait peinte et dépeinte sans cesse jusqu’à sa mort, observant d’un regard lupin le jour qui ambrait la vie s’écoulant sous les ponts et celle qui avait été figée dans les murs des places ; chaque jour la cité lacustre se parait de couleurs nouvelles et alléchantes, d’odeurs à nulles autres pareilles et de bruits émanant de ses toits, capables d’interrompre, dans leurs logorrhées incoercibles, tous les docteurs s'y aventurant. Après avoir traversé un ultime pont sur lequel le chant des gondoliers se faisait entendre telle une ritournelle chantée à chaque coin de rue, tout d’abord invisible à l’œil, puis se découvrant peu à peu tel un bijou dans un écrin de velours que l’on ouvre avec la plus grande des précautions, une vitrine aux milles pâtes s’imposait à ma vue – l’échoppe en elle-même n’avait rien d’extraordinaire, mais ceux qui systématiquement réussissaient à me subjuguer étaient les artisans de l’instantanéité et de l’éphémère, ceux qui de leurs doigts agiles domptaient cette chevelure ocre qu’ils vendaient baignant dans un bain de saveurs vénitiennes.
 Il ne me fallut faire qu’un seul pas pour être envoûtée par le spectacle qui s’exécutait devant mes yeux : de noir vêtus, valsant d’un côté à l’autre de la pièce, passant de la coupe au bain de ces cheveux qui bientôt allaient être dégustés par des hommes et des femmes agglutinés près du comptoir en attendant que leur numéro soit aboyé, comme un joueur de loterie à l’affût d’un nombre prononcé par une voix monotone qui lui offrirait un tout autre futur que celui qui lui semblait être destiné, deux hommes faisaient vivre de leur art ce coin de rue et faisaient tomber leurs masques même aux plus grands médecins de la peste en éveillant en eux comme en moi un désir fulgurant de laisser son palais être transporté par les saveurs exquises contenues dans les petites boîtes brunes qu’ils remettaient tels des coffres au trésor à tout ceux qui franchissaient le seuil de la porte. Les cheveux de Naïade devenus aussi sombres que l’encre, le sourire éblouissant presque irréel du vendeur à l’uniforme noir et à la toison d’or, les parfums enivrants voyageant des marmites à mes narines, la cacophonie des voix aux langues diverses, ce mélange sensoriel atypique, tel un sortilège puissant m’attirait chaque jour au sein de ce lieu unique de la Sérénissime Venise.
Isaure Leroy, khâgneuse
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Elsa
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Gracq disait entrer en "Stendhalie",  figurant par ce néologisme l'univers créé par le romancier dans ses œuvres. Elsa n'a pas la prétention des œuvres de Stendhal, seulement celle de faire réfléchir. Elsa c'est peut-être vous, c'est peut-être n'importe qui. Elsa c'est l'histoire d'un monde dans lequel l'art n'a plus sa place mais où l'utilité et la raison dominent. Elsa c'est celle qui est perdue, qui suit des études parce qu'il le faut, qui parle avec les autres : Elsa c'est celle qui est normale, comme vous et moi. Mais Elsa c'est aussi se dire que ça ne marche pas comme ça, que ce n'est pas suffisant, qu'on sait bien au fond de nous qu’il y a quelque chose qui cloche. Tu sais, cette petite voix dans ta tête qui te dit que “y'a un problème”, cette petite voix qui répète en boucle des choses que tu voudrais ignorer. Elsa, c'est aussi celle qui découvre un autre monde, une autre possibilité. Celle qui ouvre une porte sur un nouveau monde, un monde de "rêveurs sacrés"  tel le poème d'Hugo et un monde marginal. Quant à savoir si Elsa referme la porte sur ce monde, je te laisse le découvrir.
Je disais plus haut qu'Elsa n'a pas la prétention des œuvres de Stendhal, ni même leur forme. Ce projet c'est l'alliance de deux arts : l'écriture et la photographie. Alliance qui offre de nouvelles possibilités, espace nouveau de création artistique. Un projet qui se veut innovant sur le fond et la forme. Qui explore toutes les possibilités dans l'écriture comme dans la photographie, les jeux de langue comme ceux des lumières. Deux arts et des matériaux.
Le projet est disponible sur Instagram, support idéal de cette dualité artistique, sur le compte : la_petite_voix.e
Tom Buchot, co-créateur d'Elsa.
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thekhagneherald · 6 years
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La malédiction de Don Quichotte
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Depuis 1990 Terry Gilliam, réalisateur de renom (Brazil, Les Aventures du baron de Münchhausen, Las Vegas Parano, L’Imaginarium du docteur Parnassus…) et ancien membre des Monty Python, essaie de faire aboutir son projet de film inspiré de l’œuvre L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche du grand écrivain espagnol Cervantès. En 2000 après avoir travaillé 10 ans sur le scénario et l’organisation du film, Gilliam et son équipe entament le tournage en Espagne. Cependant de nombreux contretemps empêchent le bon déroulement du projet. Entre le bruit incessant des passages d’avions de chasse d’une base militaire voisine au set, la maladie de Jean Rochefort (qui devait initialement interpréter Don Quichotte), et les pluies diluviennes qui s’abattent sur le décor et le détruisent dans une région où pourtant « il ne pleut jamais », le budget est épuisé et la réalisation du film est donc abandonnée. C’est 17 ans plus tard que l’intrépide et déterminé Terry Gilliam reprend le projet avec de nouveaux acteurs, dans un nouveau lieu de tournage et avec une nouvelle histoire. Ces péripéties ont valu à cette entreprise le titre de « film maudit », ce qui a participé à la création d’un mythe et a nourri les attentes et les fantasmes de nombreux cinéphiles. Alors que la malédiction semblait être finalement levée après plus de vingt ans d’attente et que la première diffusion du film a été prévue au festival de Cannes 2018, un nouvel obstacle se place sur la route de L’homme qui tua Don Quichotte sous la forme d’un procès fait à Gilliam par l’avant dernier producteur du film, Paulo Branco. Toutefois, terrassant ce dernier dragon - ou plutôt ce dernier moulin - Gilliam est sorti vainqueur de l’affrontement et a finalement pu présenter son long métrage pour la clôture du festival et ainsi mettre fin à cette véritable Odyssée du monde du cinéma.  
Le scénario imaginé par Gilliam a beaucoup changé depuis les années 90. Dans un premier temps il était question de précipiter un réalisateur moderne dans l’univers du roman de Cervantès, et de lui faire rencontrer le véritable Don Quichotte, qu’il aurait alors pris comme écuyer. La version finale et actuelle met en scène Toby, un réalisateur de publicité principalement à la carrière réussie d‘un point de vue financier, qui tourne une adaptation à gros budget du roman. Il reprend, cette fois-ci financé par de nombreux sponsors, le film de fin d’étude qu’il avait tourné dans un petit village près du lieu du tournage actuel lorsqu’il était encore un jeune idéaliste. Le personnage de Toby est désabusé, perverti par le milieu du grand cinéma, soumis aux attentes de son producteur et des investisseurs. Il est en manque d’inspiration et de détermination et décide de retourner dans le village où il avait tourné il y a de nombreuses années. Mais il se rend compte que tout y est changé lorsqu’il va rendre visite aux villageois qu’il avait engagé comme acteurs, comme le vieux cordonnier qui interprétait Don Quichotte. Lorsqu’il retrouve le vieil homme celui-ci se prend pour le vrai Don Quichotte et veut « rétablir l’âge d’or de la chevalerie ». Il embarque Toby, qu’il prend pour son fidèle écuyer Sancho Panza, dans de nombreuses aventures rocambolesques. Le choc entre les fantasmes et l’attitude du vieil homme et le monde moderne crée des situations comiques et absurdes pour le spectateur qui voit Toby obligé de jouer le jeu dans ce qui est pour lui un véritable cauchemar créé  par le vieux « chevalier » fou aveugle face à la réalité.
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L’obstination de ce nouveau Don Quichotte et la succession des rebondissements de l’intrigue plongent Toby, ainsi que le spectateur, dans une constante incertitude sur ce qui est réel et ce qui rêvé. On oscille entre des flash-back du tournage du film d’étudiant de Toby, entre des séquences de rêves des différents personnages, et entre des scènes de la réalité, déformées par l’imagination du vieux cordonnier si bien que Toby lui-même commence à douter de ce qu’il voit et son esprit lui aussi commence à vaciller entre fantasme et lucidité… C’est grâce à cette superposition de visions de l’esprit et le rythme effréné qui permet l’accumulation de nouveaux décors hauts en couleur et de plus en plus adaptés à l’illusion du vieil homme que le film reprend si bien l’œuvre dont il est inspiré. En effet les autres personnages, afin d’amuser un riche homme d’affaire russe et capricieux, et pour rester dans ses bonnes grâces, jouent avec la folie du vieil homme. A la tête d’une grande compagnie, ce personnage du « méchant russe », qui est vulgaire, qui ne respecte pas les femmes, qui dépense sans compter pour ne jamais s’ennuyer, est peut-être un des plus grands défauts du film puisqu’il reprend un grand cliché du cinéma américain (toujours la même imagerie du cruel et grossier russe depuis la guerre froide). Cependant les extravagances que ce personnage met en œuvre pour répondre à ses moindres désirs, comme le fait de louer un château entier et d’habiller tous ses invités dans des habits d’époque, permet de faire perdre pieds avec la réalité au spectateur et à Toby tout en les confrontant durement à ses pires aspects (violence, cruauté, cupidité, corruption, comportements abusifs…). Ainsi Gilliam critique l’industrie du cinéma qui serait, la plupart du temps, seulement « une industrie », qui étoufferait la créativité authentique et écraserait les naïfs qui ne connaissent pas ses codes.
C’est avec cette critique du monde auquel il appartient pourtant que ce réalisateur en fin de carrière, connu pour sa passion pour l’absurde et le fantastique, fait parfaitement le lien avec le roman original. Depuis sa publication au début du 17ème siècle, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche et son personnage principal sont devenus les représentants de la folie qui peut naître d’une rêverie trop poussée et de lectures trop avides. L’œuvre a entamé une réflexion qui s’est développée au fil des siècles et que Gilliam reprend : comment les créations artistiques peuvent sublimer et accentuer le désir présent en chacun de nous d’échapper à la réalité, d’être ou de croire en des héros impossibles et de se débarrasser de notre sentiment d’impuissance face aux injustices du monde ou face à la banalité de la vie. Dans le récit original Don Quichotte est un noble sans fortune, qui vit seul et qui passe son temps à lire des romans de chevalerie au lieu de gérer son domaine. Cervantès critiquait les effets néfastes que trop de (mauvaises) lectures peuvent avoir sur un esprit faible ou insatisfait. Gilliam, lui, crée le personnage d’un vieux cordonnier solitaire issu d’un petit village perdu. Il n’était personne et il se voit un jour donné le premier rôle. La folie du personnage qu’il doit interpréter devient la sienne et l’envie de croire à cette illusion reste plus forte que son objectivité (qui parfois se manifeste tout de même).
(SPOILERS !!! Allez au prochain paragraphe si vous ne voulez pas vous faire « divulgâcher » le film)
La folie se transmet, la tentation de croire en des actes héroïques et les histoires fabuleuses séduit même Toby qui s’attache aussi au vieil homme. C’est dans l’épuisement et le désespoir qu’il succombe lui-aussi à la facilité de vivre dans l’illusion. Toby retrouve peu à peu le romantisme et l’idéalisme de sa jeunesse au contact du vieil et essaie lui-même de réaliser ses rêves. Il tente à la fin du film d’arracher la femme qu’il aime aux griffes du russe pour s’enfuir avec elle loin du monde empoisonné de ses investisseurs et producteurs. Mais perturbé par des hallucinations, il cause par accident la mort de celui qui avait été depuis le début du film son compagnon et pour qui il avait développé de la compassion. Le créateur tue ainsi, comme le prédisait le titre du film, l’ancien héros de son histoire. Après avoir perdu son ami et après avoir détruit le mythe et le rêve qu’il incarnait, Toby perd la raison, ou plutôt embrasse la folie, et prend à son tour le rôle de Don Quichotte, chevalier immortel et noble en quête d’aventure et d’honneur. La malédiction de Don Quichotte c’est alors cette contagion de la folie et cette vie éternelle d’un mythe et d’un fantasme au-delà des individus qu’il habite.
Ainsi le film réfléchit sur une forme de ce que l’on ne peut s’empêcher de qualifier de bovarysme universel, décrit par Cervantès avant l’heure et développé par Terry Gilliam. Ce dernier a remplacé l’écriture et la lecture par le cinéma et la dramaturgie et présente ainsi les passions que ces formes artistiques réveillent en se nourrissant de nos rêves et nos désirs cachés. C’est aussi le pouvoir de la réécriture qui est mis en scène. Le film est une ode à l’immortalité des histoires grâce aux adaptations et réécritures des grandes œuvres et des grands rêves qui permettent à certaines histoires et à certains personnages, et peut-être à certains hommes, de ne jamais mourir. On peut relier cette idée à une phrase que répète sans cesse le vieux cordonnier, avec un accent espagnol, en reprenant le scénario que Toby avait un jour écrit pour lui : « Ye suis Don Quijote de la Mancha, ye ne peux pas mourir. » En effet grâce aux réécritures, aux adaptations et aux différents média utilisés pour redonner vie à ce mythe, le personnage de Don Quichotte et son histoire ne disparaîtront jamais.
Pour finir en beauté dans la pédanterie khâgnale, voici des fameux vers d’un de nos maîtres à tous (même ceux qui ne sont pas en spé anglais) qui rejoignent le thème que Gilliam a voulu développer :
« We are such stuff as dreams are made on; and our little life is rounded with a sleep. » - Prospero dans The Tempest de Shakespeare
                                        - Isabelle Barrier, Khâgneuse au lycée Fénelon.
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thekhagneherald · 6 years
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Communiqué du BDE de L’ENS Lyon pour les admissibles
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Salut tout le monde, et bravo à toustes pour vos résultats !
Pour celles et ceux d'entre vous qui sont admissibles à Lyon, le BDE de l'ENS de Lyon organise votre accueil. Nous pouvons répondre à vos questions, vous accueillir à votre arrivée, vous aider à vous retrouver sur le campus, et on vous prépare des repas gratuits pour le petit-déjeuner et le dîner tous les jours pendant la période des oraux. Pour vous tenir au courant, suivez la page Admissibles ENS de Lyon 2018, et vous pouvez demander à être ajouté-e-s au groupe Admissibles ENS de Lyon 2018.
 N'hésitez pas à nous contacter si vous avez un problème, on fera en sorte que tout se passe pour le mieux pendant vos oraux.
Bon courage et bonne chance à tous et à toutes !
contact : @admissibles.ensl
                                                                          - BDE de l'ENS de Lyon 
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thekhagneherald · 6 years
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L’Importance de la ville dans la communauté homosexuelle
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"Le baiser de Marseille” photographié le 23 octobre 2012 par GERARD JULIEN / AFP
« Si quand les nègres sont persécutés, tu ne te sens pas nègre, si quand les femmes sont méprisées, ou les ouvriers, tu ne te sens pas femme ou ouvrier, alors, toute ta vie, tu auras été un pédé pour rien » - Jean Genet, L’Enfant Criminel.
    La géographie française a longtemps omis l’étude des genres et des sexualités, contrairement à ses voisins anglo-saxons qui ont déjà exploré ce domaine de recherche. Les disciplines universitaires ont été en proie à un véritable hétérosexisme (1). C’est l’apparition du sida qui a précipité l’étude de l’homosexualité en géographie, dans le but de comprendre les logiques et les lieux de transmission. La ville est alors représentée comme source de débauche et de décadence, réunion de tous les fléaux de notre société selon le discours conservateur.
Libération de la ville: de l’importance d’accéder à la ville
    Malgré l’image homoérotique forte du fermier à la campagne véhiculée par de nombreux éléments de la culture gay, comme le film BrokeBack Mountain de Ang Lee, ou plus récemment God's Own Country de Francis Lee, la ville reste un élément fort du parcours de vie commun pour l’ensemble des membres de la communauté LGBTQI+. Il y a un lien particulier à la ville et à la distance chez les homosexuels (2). La ville et l’éloignement du domicile familial apparaissent comme un élément fort pour s’assumer et s’émanciper. L’accès à l’urbanité apparaît comme un véritable pèlerinage, réalisé par toutes les générations d’homosexuels. La ville est fantasmée avec une mythologie de la ville (Éribon, 1999) présente chez les jeunes homosexuels. Une fantasmagorie de l’ailleurs, de la quête de liberté. Cela se retrouve dans la culture gay des années 1940 avec la très célèbre chanson Over the Rainbow de Judy Garland qui déjà, fait du voyage une source de quiétude. La ville est représentée comme un élément de la libéralisation sociale et sexuelle. La ville est la destination qui se trouve de l’autre côté de l’arc en ciel (3) pour beaucoup de jeunes homosexuels.
    L’accessibilité à la ville et plus particulièrement à l’espace public n’est pas identique pour tous. La différenciation sexuelle et l’orientation sexuelle interviennent plus que les critères classiques de classe sociale et d’origine ethnique dans le processus de mise à l’écart et de stigmatisation. L’orientation sexuelle conditionne donc l’accès à la ville ; cet inégal accès à l’espace public conditionne les possibilités de territorialisation et cette inégalité est naturalisée dans les comportements pour former un « habitus », avec une connaissance implicite des limites à ne pas franchir, des lieux du possible, du peut-être, et de l’impossible. Par ailleurs, Erving Goffman théorise les pratiques de dissimulation des stigmatisés dans l’espace public. Ce qui rend public un espace, ce ne sont pas les caractéristiques propres mais les pratiques sociales, idéologiques et symboliques qui lui sont associées. L’espace public porte et renforce les représentations dominantes, patriarcales et hétérosexuelles de notre société par l’illusion d’un espace public faussement hétérosexuel. Les relations hiérarchisées entre les genres sont imprimées dans l’espace public. Cette hétérosexualisation de l’espace public s’accompagne d’une idéalisation des possibilités pour les couples de même sexe d’après les hétérosexuels. Il y a un véritable contraste entre l’espace des représentations et celui des pratiques (Cf. figures 1 & 2). Parfois il suffit de changer de rue pour que le comportement d’un homme homosexuel diffère: deux visages de la ville, intériorisés voire naturalisés chez les gays.
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D’après ces deux graphiques réalisés par Nadine Cattan et Stéphane Leroy, nous remarquons une grande différence entre la représentation théorique et les pratiques réelles de rapprochement pour un couple de même sexe dans l’espace public parisien. En réalité, seul le quartier gay du Marais reste un espace du possible. Plus on s’éloigne du centre et plus il paraît difficile, dans la pratique et même dans la représentation, d’essayer toutes formes de rapprochements, avec parfois des banlieues qui sont définies comme de véritables « no gay’s land ». En dehors de ce « ghetto gay » il y a des zones interdites où l’homosexuel ne peut y aller qu’en changeant de comportement. Il s’agit d’une homophobie se reflétant dans l’espace public. Il est question pour les homosexuels de négocier à chaque instant leur rapport avec le monde alentour. Connaître les lieux où il est possible de s’affirmer semble être inné, avec une véritable intériorisation des normes hétérosexuelles de ce qui est « permis » d’afficher dans l’espace public pour les homosexuels. Aussi Éribon explique-t-il : « [...] savoir où il est possible de donner la main à son partenaire […] et où il vaut mieux éviter de le faire. Ce savoir pratique, si intériorisé qu’il affleure rarement à la conscience, n’a nullement besoin d’être explicité ».  
De l’importance du quartier gay
    Le quartier gay est un lieu dans lequel la visibilité (spatiale) de l’homosexualité s’affirme dans la relation et l’interaction avec d’autres populations mais aussi avec la ville (Éribon, 1999). La frontière du quartier gay s’établit par l’ouverture et la fermeture des commerces gays. Il y a « quartier gay » quand il y a des bars, des commerces, une vie économique et sociale tournée vers une communauté ET qui ne se cache pas le jour. Joël Leroux, propriétaire du premier bar gay parisien, justifie son ouverture ainsi : « Partant du principe que nous n’avons rien à cacher, je voulais que les gens puissent voir de l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur et vice versa ». L’espace public, qui devient espace social, possède un rôle dans la construction de l’identité individuelle ou collective chez les homosexuels. S’appuyer sur l’espace pour se construire et assumer son identité sont les premières missions du quartier gay. Le quartier gay permet de donner à des pratiques, à des cultures longtemps restées clandestines, une nouvelle visibilité et ainsi de donner à certaines ressources sociales plus d’accessibilité que par le passé. La présence d’associations et d’une communauté forte permet le développement d’une solidarité nouvelle dans la ville où des liens de sociabilité n’en sont que renforcés. Le quartier est un espace de socialisation, au travers des commerces communautaires et des événements dans l’espace public, indispensable à l’affirmation de la communauté homosexuelle. Le monde extérieur au quartier gay représente ici le placard duquel il faut sortir pour affirmer son identité et se construire.
    Le quartier gay est vu comme la constitution d’une enclave prenant sa source dans l’homophobie. La ville, et en particulier le quartier gay représentent un refuge, une échappatoire à « l’interpellation hétéro » (Éribon, 1999). La recherche de l’entre-soi, que l’on retrouve également dans le tourisme gay, est le moyen de ne plus subir cette interpellation oppressante, une véritable violence symbolique de l’espace hétéronormé qui rappelle sans cesse la condition des homosexuels comme une minorité. C’est en particulier l’expérience de l’insulte (Éribon, 1999) dans l’espace public qui va engendrer la constitution d’un quartier communautaire. Il s’agit de fuir l’injure, vers des lieux plus cléments. Le fantasme du « ghetto gay », qu’il faut rattacher à la « mythologie de la ville » (Éribon, 1999) chez les jeunes homosexuels vivant dans les milieux ruraux, ne fait que renforcer cette fonction d’entre-soi du quartier gay.
    Lors de l’apparition du Sida dans les grandes villes occidentales, les quartiers gays ont joué un rôle prédominant dans la prévention grâce à une communauté forte et des liens de sociabilité développés. Ce sont les plus affirmés qui ont tout de suite réagi à l’épidémie. Les acteurs de la lutte sont issus de cette sub-culture urbaine.   
Les dangers du quartier gay
    Pourtant, si le quartier gay est vu comme une sphère de bienveillance et comme un lieu d’émancipation, il existe une dualité dans la ville et en particulier dans le quartier gay. On peut se demander si l’existence d’un quartier gay n’est pas le produit de la classe dominante hétérosexuelle, servant à confiner une minorité pour mieux la contrôler. Le quartier gay peut ainsi être vu comme une délimitation de l’espace autorisé pour les homosexuels pour éviter une « contamination » du reste de la ville et plus généralement du reste du territoire national. La ville est, dans le discours conservateur, signe de décadence et de perversion - image nourrie par la mythologie de Sodome et Gomorrhe. Pendant les années où le sida tuait un homme par jour à Paris, la ville est décrite comme le lieu de la décadence où s’exerce l’ensemble des fléaux de la société comme l’homosexualité (4). Face à l’image de la ville représentant l’aspiration à la liberté et à la réalisation, il y a l’image d’une ville source de détresse et de malheur. La population homosexuelle serait donc condamnée à la ville (Éribon, 1999) puisque seul lieu autorisé par la société, où l’anonymat et les réseaux de solidarité permettent une émancipation certaine, mais aussi lieu de toutes les surveillances avec une culture hétérosexuelle présente partout et une “police quotidienne” de la sexualité, de l’injure, et de l’agression. Selon George Chaunay, la ville est duale, à la fois lieu d’émancipation et d’oppression. Le débat est de savoir si l’homosexualité a gagné un droit à la ville avec la naissance des quartiers gays ou s’il s’agit de « parquer » les homosexuels - comme on a pu le faire avec l’immigration massive après la Seconde Guerre mondiale.
    La frontière entre communautés d’entraide et ghettoïsation est parfois fine. Le quartier gay est également porteur de normativité susceptible de créer une uniformisation des styles et des modes de vie gay. Les plus jeunes s’éloignent de ces quartiers devenus conformistes et jugés « trop gay » quand bien même l’existence de tels quartiers reste un élément rassurant pour l’ensemble de la communauté homosexuelle d’un pays : l’existence d’un quartier gay, ajoutée au mythe d’un éventuel refuge possible, peut devenir un véritable objectif notamment pour la jeunesse de province.
Grinderisation de la ville
    Si l’étude de la géographie homosexuelle s’est longtemps cantonnée à l’étude des quartiers communautaires, l’apparition des sites de rencontre sur smartphone a considérablement changé la donne. L’apparition de Grindr (5) et des autres applications mobiles de rencontre viennent brouiller les interprétations classiques. Avec Grindr, l’appréhension de la ville par les homosexuels ne s’articule plus autour d’une logique de séparation d’espace érotique ou anxiogène mais autour d’une logique de frottements et de multiplicité de l’espace urbain (Arnaud Alessandrin et Yves Raibaud, 2014). Avec Grindr, le sentiment d’insécurité se dilue dans l’espace grâce à l’évanouissement de cette opposition forte qui existait entre espace privé et espace public. On atomise l’espace de rencontre au hasard du lieu et des connexions. Il s’agit non seulement d’être prêt mais aussi d’être présent. On ne se déplace plus dans un lieu commun de rencontre mais on se rencontre individuellement grâce à un outil commun. C’est en cela que l’utilité du quartier gay est remise en question. Un véritable débat s’opère au sein de la communauté homosexuelle quant à l’utilité de ces applications. C’est soit une dé-territorialisation des espaces de rencontre, soit une multiplication. Le premier danger demeure la mort des lieux physiques de sociabilité puisque Grindr propose une interface de rencontre mais sûrement pas d’entraide. La rue, les bars, les boîtes de nuit, les backrooms font toujours office d’espace de socialisation mais leur centralité est désormais en délibéré.
    En explorant les lieux de rencontre des « minorités sexuelles », on dévoile un espace de sexualité jusqu'alors inconnu : lieux de rencontre dans l’espace public (parcs, aires de stationnement, parkings, plages) mais aussi lieux où les homosexuels se font voler, insulter, tabasser, violer. Or, Grindr investit des espaces considérés comme hostiles du fait de leurs supposées normes sexuelles, mais aussi sociales ou raciales. De plus, Grindr favorise l’empowerment des populations les plus discriminées, tels que les transsexuels qui gagnent en visibilité dans la communauté LGBT+ grâce à ces applications.
« La ville est le monde social propre à l’homosexuel, son espace vital. Il ne sert à rien d’objecter que de nombreux homosexuels ont vécu à la campagne. Dans la mesure où ils veulent être homosexuels, la grande majorité d’entre eux doit aller à la ville, d’une manière ou d’une autre. » (- Bech)
                                                                                             - Fabrice Dottel
Notes:
(1) L’hétérosexisme désigne un système de domination qui hiérarchise les sexualité et fait de l’hétérosexualité la marque exclusive de la normalité.
(2) Les individus qui se définissent voire se revendiquent comme homosexuels et qui partagent à un moment 2 donné de leur existence une identité collective et une culture commune. 
(3) Dans la chanson de Judy Garland « l’autre côté de l’arc en ciel » illustre un monde où la tolérance envers les 3 homosexuels y est parfaite.
(4)  Le 18 juillet 1960 l'amendement du député UNR Paul Mirguet classe l'homosexualité comme « fléau social » et 4 donne au gouvernement du Président Charles De Gaulle le droit de légiférer par décret pour la combattre.
(5) Grindr est une application de rencontre sur smartphone qui permet de géolocaliser les utilisateurs les plus 5 proches. Grindr n’est pas la seule on peut également mentionner Hornet, Scruff ou encore Blued.
Références bibliographiques :
- Nadine Cattan, Stéphane Leroy. La ville négociée : les homosexuel(le)s dans l’espace public parisien. Cahiers de géographie du Québec, Département de géographie de l’Université Laval, 2010, 54 (151), pp.9-24. <hal-00508793>
- Stéphane Leroy, « La possibilité d'une ville. Comprendre les spatialités homosexuelles en milieu urbain », Espaces et sociétés 2009/4 (n° 139), p. 159-174. DOI 10.3917/esp.139.0159
- Colin Giraud, « La vi(ll)e en rose ? Quartiers gays et trajectoires homosexuelles à Paris et à Montréal », Actes de la recherche en sciences sociales 2012/5 (n° 195), p. 38-57.
DOI 10.3917/arss.195.0038
- Arnaud Alessandrin, Yves Raibaud « Espaces homosexuels dans la ville », Hermès, La Revue 2014/2 (n° 69), p. 152-154.
- Colin Giraud, « Enquête sur les lieux de résidence des homosexuels masculins à Paris », Sociétés contemporaines 2011/1 (n° 81), p. 151-176.
DOI 10.3917/soco.081.0151
- Marianne Blidon. Ville et homosexualité, une relation à l’épreuve de la cartographie. Données Urbaines, 5, Ed. Economica Anthropos, pp.67-76, 2007, Villes. <halshs-00159353>
- Éribon, Didier, Réflexions sur la question gay, 1999, p.29-6
- Stéphane Leroy, La Gay Pride pour s’approprier l’espace public et contester la norme hétérosexuelle,  EA 3482 LAB’URBA Université Paris-Est Créteil
- Baverel, Philippe, « Joël a « inventé » le Marais en 1978 », Le Parisien, 2001
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thekhagneherald · 6 years
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LES PILIERS DE LONDRES - Architecture d’une lutte contre la décrépitude intellectuelle.
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« De toute façon en école de commerce on ne fait plus rien », « A quoi ça sert de se tuer à la tâche en prépa pour ne plus avoir de stimulation intellectuelle en école une fois le concours réussi ? », « Les étudiants en commerce, c’est vraiment des branleurs »… Combien de fois avez-vous entendu ces phrases ? Combien de fois les avez-vous pensées ? S’il est vrai que l’étudiant d’école de commerce moyen ne brille pas par sa finesse d’esprit, sa créativité et la pertinence de son analyse, il existe au sein cette espèce rétrograde un groupe d’irréductibles amoureux de l’Art, qui refuse de se laisser abrutir par les vapeurs d’alcool et les cours de marketing. A l’heure du règne du « bullshit » et de la paresse (branlette ?) intellectuelle, ils prônent l’expression artistique et le dépassement de soi : dès lors, ils se refusent à réduire la diversité, la complexité et la profondeur de l’art à cette fameuse cérémonie de fin de soirée où des étudiants bourrés s’improvisent chanteurs d’opéra lyrique dès que retentissent les premières notes de ces tristement célèbres « Lacs du Connemara ».
Bien que fervents admirateurs de Michel Sardou, ces étudiants ne se sont pas contentés de la reprise d’œuvres célèbres qui ne leur appartenaient en rien. Après deux (voire trois) intenses années d’analyse de textes littéraires et autres œuvres artistiques en classe préparatoire, ils ont été saisi par ce résidu intérieur et sensible, cette soif de création et d’imagination. Ainsi naquit une double exigence : défendre la pratique et l’étude de l’Art en école de commerce tout en apportant sa propre pierre à l’édifice.
Ils se tournèrent alors vers le spectacle vivant qui leur semblait propice à une création/réalisation enthousiasmées et, par conséquent, propre à susciter l’intérêt des foules. Ne voulant se satisfaire de l’exercice d’un seul art, ils choisirent la comédie musicale qui rassemble trois disciplines : le théâtre, le chant et la danse. L’association « Musical ESSEC » était donc née. Le principe, inchangé depuis 20 ans est le suivant : une troupe d’étudiants de première année est amenée à jouer sur scène une comédie musicale entièrement écrite et produite par des étudiants de deuxième année. Cela ne se fait pas sans un travail assidu : les étudiants sont dans leur grande majorité novices dans 2 des 3 disciplines. De novembre à avril, ils répètent trois heures durant tous les lundis et mercredis soir, en plus de deux weekends entiers par mois.
Cette année, Musical ESSEC vous promet un très bon cru, avec une intrigue qui n’est pas piquée des hannetons : “Au crépuscule des années 1920, une construction sophistiquée s’élève au-dessus de la Tamise. Un splendide pont est en plein chantier, grâce aux investissements de riches bourgeois et au travail de qualité d’une équipe d’ouvriers excentriques. Ce lieu de passage stratégique devient l’objet de convoitise d’un célèbre gang londonien, fièrement établi. Seront-ils les seuls sur le coup ? On entend pourtant courir le bruit qu’une nouvelle bande  de malfrats, crainte dans l’Europe entière, vient de poser ses bagages sur le sol britannique...”
Si vous aussi vous souhaitez vous ériger en défenseur de l’expression artistique face à la gangrène de la paresse intellectuelle, mais que vous aimeriez aussi passer un bon moment, nous vous attendons le 28 avril 2018 à 20h, aux Folies Bergère, le temple des comédies musicales, pour assister aux Piliers de Londres.
Toutes les informations sont sur la page Facebook de l’événement  ou sur le site de la comédie musicale de l’ESSEC
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thekhagneherald · 6 years
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Élucubrations nocturnes d'une khâgneuse à la dérive
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Si tu es actuellement en khâgne, tu dois probablement être dans un état de panique permanent, au cours de la fameuse « dernière ligne droite » qui venait inéluctablement à notre rencontre.
Car oui, la fin n'a jamais été aussi proche. Le point d'aboutissement, en quelque sorte, l'acmé ou le climax pour employer un terme cher à nos ami.e.s anglicistes. Dans quelques jours, tu auras l'immense bonheur de passer de longues heures sur une chaise en compagnie de tes condisciples cerné.e.s, à noircir ou bleuir – selon ton goût – fébrilement des copies entières au péril de la vie de ton pauvre poignet. Au cours d'un laps de temps fugace pendant lequel tu laisseras une pause à ton cerveau surmené, tu te demanderas sûrement si l'une des personnes présentes dans ta salle aura l'honneur d'accéder à la consécration que constitue la sous-admissibilité ou, mieux encore, au stade suprême de l'admissibilité. Peut-être même que ce sera toi, après tout, même s'il ne reste qu'une heure d'épreuve et que tu n'as toujours pas entamé la rédaction de ton II. C'est vrai, on se dit presque tou.te.s que l'admissibilité est inatteignable et on évite de se faire trop d'illusions de peur d'être déçu.e.s le 1er juin, mais il y a bien quelques happy few qui réussissent. Tu vas donc tout de même tenter de sauver les meubles, par pure dignité et dans l'espoir vain de ne pas avoir enduré tant de souffrances au cours des deux dernières années pour ramasser un 4 à l'épreuve d'histoire contemporaine.
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Et, pour qu'aucune absurdité ne vienne à se glisser dans tes copies de concours, tu es probablement en pleines révisions intensives – même si tu t'es laissé.e aller à un moment d'égarement, et je ne te juge pas puisque je suis moi-même en train de perdre un temps de sommeil précieux dans l'écriture de cet article. Au programme : thé à volonté, travail forcé et maux de tête assurés … Si tu es comme moi, à demi noyé.e dans tes fiches de révisions, tu te demandes sans doute comment assimiler tant d'informations en si peu de temps sans recourir à une quelconque forme de sorcellerie. Malgré toutes les promesses faites en septembre concernant ton rangement strict et efficace, tu es probablement encore à la recherche d'un précieux cours de géographie égaré, aperçu pour la dernière fois entre une tasse de café presque vide et ton exemplaire presque détruit des Complaintes. Peu importe ton degré d'organisation, tu disposes de bien trop de matière à ingérer pour le peu de temps et de neurones qui subsistent. Telle une oie à l'approche de Noël, tu te gaves en permanence de données plus ou moins utiles dans l'espoir que certaines d'entre elles soient enregistrées dans un coin de ton cerveau et puissent être mobilisées dans le cadre d'une réflexion cohérente et problématisée.
L'avantage, puisqu'il faut bien qu'il y en ait un, c'est qu'une fois cette longue torture passée, il ne restera plus que quelques semaines avant la sortie des enfers, j'ai nommé les « vacances d'été ». Je ne sais pas pour toi, mais en ce qui me concerne ces perspectives alléchantes paraissent bien lointaines. En un peu plus d'un an, cette notion de « vacances » est devenue peu familière, mais laisse-moi te rappeler ce qu'il en est : après toutes ces heures de travail, on pourra arrêter de réviser – promis –, faire une pause. Une vraie et longue pause, pas comme ce semblant de repos trompeusement appelé « vacances » entre l'hypokhâgne et la khâgne.
Cher hypokhâgneux qui passerait par ici, sache que nous, khâgneux sur le déclin, sommes de tout cœur avec toi et t'apportons tout notre soutien pour la trépidante année à venir. Mais ne t'en fais pas, on survit, je te le jure. Tant bien que mal, mais on survit. Car la khâgne est avant tout une occasion inouïe d'acquérir une capacité de travail solide, des connaissances complètes dans toutes les matières et plus largement de faire tout ce que t'as promis le dépliant distribué aux journées portes ouvertes que tu as lu avec une grande attention. Bref, ma fatigue est trop profondément ancrée pour que je puisse te convaincre des avantages indubitables que comporte la prépa littéraire, ce sera peut-être pour une prochaine fois.
C'est tout pour moi, cher.e.s camarades de galère, cessons ici mon monologue avant que je ne m'égare définitivement. Concluons avec une référence digne d'une élève de fin de khâgne : puisse le sort vous être favorable.
                                                                              - Marion Muller, khâgneuse
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