#vraie pizza au feu de bois !!!
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**Baby Snatcher** - Partie 1 -
Débarquement à Sydney, Australie, Février 2011. J’ai dû quitter la Nouvelle-Zélande. Plus de visa valide.
Ma pote Jo, vient me récupérer à l’aéroport avec l’un de ses amis. Elle m’avait manqué durant ce dernier mois. Il s’est passé tellement de choses. On a un millier de ‘’meeting café’’ à rattraper. J’ai booké un lit dans une auberge de jeunesse proche de la place ou elle squatte histoire de ne pas être seule. Quartier de Surry Hills. Kangaroo Backpack. J’envisage de rester seulement une semaine. Dans ma tête. Mes plans ne se passent définitivement JAMAIS comme prévu.
Je vous raconte ? Ok c’est parti !
On arrive au backpacker avec Jo, l’un de ses amis, et mes 30 kilos de bagages. Je suis excitée de retrouver ma Jojo, mais le départ de la NZ a été des plus durs, des plus trashs, des plus intenses. Cette partie-là ira à un autre chapitre… Bref, en gros, je suis écœurée des mecs ! La première chose que je dis à Jo d’ailleurs est la suivante : - C’est bon, plus de mecs, je fais un BREAK, je veux être célibataire, je ne veux PLUS d’histoires de merde pour longtemps ! Je veux qu’on me foute la paix ! je fais une désintoxe !!! - Oh ma Mimi !! ne sois pas pessimiste et mauvaise de même ! t’arrives seulement ! Un break de cons d’accord ! mais un break de sexe et de hot night. Que nenni ! Sydney baby ! c’est la fiesta ! - Ouais ben je t’assure que je ne veux plus entendre parler de mec pour un long moment ! qu’ils aillent tous au diable ! tous les mêmes ! Le premier qui s’aventure à venir me jouer de son violon, j’y casse sur la tête, et lui fais bouffer l’archer et les cordes ! Jo s’esclaffe, et acquiesce pour ne pas me contrarier plus encore. - Bon en tout cas, pose tes bagages, prends la clef de ta chambre, et je t’embarque. On sort !! - Yep, j’arrive ma Jojo. J’arrive !
Ma première soirée de mise en bouche fut des plus arrosées. On ne change pas une équipe qui gagne. Jo et moi, c’est un cocktail explosif. La blonde et la brune. Le Ying et le Yang. Le feu et la Glace. Nous deux ensembles dans un même périmètre, c’est le chaos à coup sûr ! Pour la énième fois, je rentrerai complètement H.S, mon corps remplit de 98 % de vodka…Quelle belle entrée en matière pour ce nouveau départ australien.
Le lendemain matin, j’analyse ma chambre que j’avais rapidement entrevu la veille au soir. Un dortoir de 3 lits superposés, soit 6 personnes. Great !...
La clim tourne à fond, c’est l’été à Sydney, il fait 46 degrés dehors. Je n’exagère pas. C’est la vraie température ambiante, un four à pizza le bordel, t’as l’impression d’être une calzone à chaque seconde de ta vie.
Être hangover en Australie, équivaut à une activité sportive de haut niveau. Avec les conditions climatiques, je ne vous ferai pas un speech sur la difficulté de récupération, je pense que vous êtes assez malins pour vous faire une idée du calvaire. Calvaire que j’endurais tant bien que mal à ce premier réveil. Putain de shooter de vodka et de téquila. Ark.
Les cinq premiers jours défilent à la vitesse de la lumière. Visites, plages, terrasses, chilling. Je commence à me détendre et à apprécier mes nouveaux quartiers. Surry-Hills est vraiment chouette, cute et proche de tout. Jo est pas mal occupée à faire du babysitting pour l’une de ses amies. De ce fait, je commence à faire connaissance avec les gens vivants à l’auberge. Il n’y a AUCUN français ! C’est juste INCROYABLE ! Je suis ravie. Enfin dépaysée, c’est tellement rare…
Je m’incruste alors à la table du jardin, ou certains commencent à préparer l’apéro et un BBQ. Ni une ni deux, je rentre dans les conversations, me présente, allume une cigarette histoire de me sentir à l’aise. La soirée est des plus agréables, les gens sont vraiment cools pour la plupart et un petit groupe décide d’aller prendre une bière et de jouer au billard dans un établissement voisin. On me propose de les suivre : Yes ! avec grand plaisir ! enfin de la nouveauté ! J’avoue qu’être française, à l’étranger, ça aide à faciliter les approches ‘’masculines’’. On reste une espèce de fantasme les filles, dans l’esprit coquin de ces jeunes voyageurs. On attise leur curiosité. On a une sacrée force magnétique sans rien faire.
Croix de bois croix de fer, si je mens…je vais en enfer !
Rentre alors en scène, le deuxième Black-out de ma vie…. Billard….paf Téquila…paf Rires…paf Bagarre….paf Police….paf Insultes..paf Rires…paf Noir complet…paf
Ishhh, ma tête… Bruit de la clim en fond sonore qui tourne à plein régime. J’arrive à attraper mon cell qui juche le sol. 11h30…Fuck… Me faut de l’aspir….oh mon dieu je vais vomir. Je cours aux toilettes, je n’ai pas les idées claires, mon corps vacille. Je me jure de ne plus jamais boire pour la millième fois de ma vie. Je repars me coucher. Je suis dead.
13h30. Je me meurs. Il me faut quelque chose qui décape toutes ces mauvaises choses dans mon estomac. Besoin de boire de quoi de frais et médicamenteux : du Coca-Cola. J’arrive à m’extirper du lit, fonce sous la douche. Ahhhh ! mon reflet dans le miroir est misérable. J’ai le teint vert et blanc. Texto de Jo rentrant : ‘’Coucou, j’espère que tu as passé une belle soirée. On m’a proposé de faire un shift ce soir à l’ancienne place ou je bossais. J’ai besoin de thunes, j’ai accepté. On se capte demain. Brunch ?’’ J’avoue que cela faisait clairement mes affaires. Aucune envie de bouger dans l’état pitoyable que j’étais. ‘’ Parfait ma Jojo, je suis au plus mal, soirée d’alcoolique, besoin de dodo et d’eau…on se voit demain, courage pour le job’’
Je sors de la douche, les cheveux mouillés qui dégoulinent sur mes épaules. J’enfile un sarouel, un t-shirt et boum direction ma survie : le 7/Eleven pour un Coca frais. Il fait 45 degrés dehors, j’ai l’impression de faire une épreuve de survie, digne de Koh-Lanta. J’ai mal au cœur et au foie. J’ai des nausées, j’ai chaud, mes cheveux humides se mettent à friser et gonfler, je ne ressemble strictement à rien…‘’j’ai la tête qui éclateeeee, je voudrais seulement dormirrrrrr, m’étendre sur l’asphalteeeeee, et me laisser mourirrrrrr…je suis STOOOONNNNEEEE !’’ J’arrive tant bien que mal à revenir debout et entière de ma mission commando. Je décide d’aller ingurgiter la boisson remède de tous mes maux devant la télévision, histoire de laisser mon corps la digérer correctement.
Un mec est dans le canapé avachi, fixant l’écran. Je ne l’ai jamais vu celui-là, peut-être un nouveau ? Il me dévisage. Vu la tête que j’ai, j’aurai fait pareil. Je dois faire flipper. Je m’en moque. Je le fixe, lui dis ‘’Hi��’ poliment et me pose à côté de lui. Il est blond-roux vénitien, il a des yeux noisette, il porte un veston orange des gens de la voierie. Il tape nerveusement sur son clavier de cell. On ne se dit pas un mot, on est chacun dans notre bulle. C’est vraiment bizarre, mais en même temps je n’ai tellement pas la force pour faire jasette. Son téléphone se met à sonner. Il décroche. Il parle vite, je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit, je mets mon incompréhension sur le dos de ma gueule de bois. Il parle fort, il me tape sur les nerfs, je retourne dans mon lit…en l’insultant de connard dans ma tête.
Après une longue sieste réparatrice, je décide de me sociabiliser un minimum, puis je suis curieuse d’avoir les retours de notre soirée car je n’ai vraiment pas beaucoup de souvenirs. Je me fais deux toasts de pâte à tartiner, histoire de manger quelque chose…et m’en vais tranquillement sur la terrasse de la cour arrière ou il y a déjà du monde en mode apéro.
La vie en backpacker n’est qu’un vaste gros apéro à plein temps, tout devient une bonne occasion pour boire. Il fait beau, tu bois ! Une nouvelle personne dans ta chambre, tu bois ! Tu as assez de cash pour te payer de la nourriture autre que des noodles, tu bois ! Bon, t’as compris le principe quoi…
Une chaise est libre et me tends les bras. Je m’installe, tourne la tête et qui je retrouve à ma grande surprise ? Mon roux qui parle fort !! Je ne sais pas si c’est la sieste, mais bizarrement, en l’observant de plus près, je le trouve pas mal cute. Un petit air de Prince Harry…mais en mieux ! Qu’est-ce que je dis-moi… ‘’Fini les mecs !! ‘’ Tu te rappelles déjà plus ce que tu as décrété il y a une semaine ? Je suis définitivement irrécupérable. C’est le moment de sortir cette formule qu’on aime à dire pour justifier le fait qu’on ne tient pas ses engagements : ‘’CARPE DIEM’’. Le fameux joker ultime qui te déculpabilise de presque tout ! Bon…je vais juste le regarder sans rien dire. Si c’est lui qui entame la discussion, et bien…CARPE DIEM !
L’esprit d’Horace m’a entendu, et à exaucer ma prière. Le beau roux vénitien, pose son regard sur moi, me fixe et décide de me parler. Ce que j’avais oublié, c’est que l’après-midi même, je n’avais rien compris de ce qu’il avait dit au téléphone, en pensant que c’était la faute de ma gueule de bois et que mon cerveau avait refoulé l’anglais…mais il n’en était rien. En vrai, son accent était juste INCOMPRÉHENSIBLE !! Tous les mots prononcés sont dénués d’articulation, et pour moi petite frenchie qui maintenant se débrouillait pas mal en anglais, j’avais l’impression de rétrograder dans mon bilinguisme. Je ne comprenais rien… Je n’avais donc qu’une seule solution qui s’offrait à moi pour faciliter l’échange cordial entre nous : me servir un verre d’alcool ! Ah oui, j’avais oublié, en backpacker, si tu veux communiquer sans inhibition et sociabiliser dans une autre langue que la tienne : TU BOIS ! tu peux rajouter cela à la liste établie plus haut.
Il s’appelle Zack, il vient d’une petite ville proche de Liverpool au Royaume-Uni. Une pure laine d’anglais celui-là, avec un accent à couper au couteau. Le genre d’accent qui fait que tu sembles parler avec une patate chaude dans la bouche. Mais qui te rend pas mal sexy, et te donne un côté Bad boy…et il ne m’en faut pas plus que cela pour me voir rejouer le film Hooligans avec lui. Imagination quand tu nous tiens !
Au fur et à mesure de notre discussion, il me fait part que je suis la première Française qu’il rencontre de sa vie toute entière. Il me demande si c’est vrai que nous mangeons des cuisses de grenouilles, me dit qu’en UK, on nous surnomme Frogs à cause de cette légende urbaine, il veut savoir comment c’est la France, pourquoi je suis en Australie et au final me demande si je me suis remise de ma soirée d’hier… humm pourquoi ? Comment sait-il que je suis sortie hier ? et que je n’étais pas du tout à mon avantage au réveil ce matin? Je décide de le questionner à mon tour.
Zack se met à rire, et m’explique calmement le sens de sa question. En effet, la veille, lorsque je suis rentrée ‘’mal en point’’, il était dans le salon de l’Auberge avec une coupe d’amis. Apparemment, je suis arrivée avec deux autres filles, en riant très fort et en simulant ce que j’aurai fait aux policiers s’ils avaient décidé de ne pas nous laisser passer au coin de la rue…bref une belle aventure de pocharde ! Mon Dieu ce que je me sens stupide… et Zack me déblaie cela avec le sourire au coin des lèvres en me confiant qu’il n’aurait jamais miser un sou sur le fait que je sois française. Il ne devait pas penser que les françaises pouvaient être de vraies sauvages. Il croyait certainement qu’on était toutes des petites parisiennes Bobos chics hautaines et coincées. Une légende de plus que je viens de briser !
Cette belle représentation théâtrale de la veille, me vaut donc une invitation à sortir après le 5 à 7 qui se déroule dans la cour de l’auberge. Plusieurs personnes vont se rendre dans le centre de Sydney pour aller dans un bar de nuit faire la fête, et Zack suggère de me joindre à eux. Il insiste sur le fait qu’il aimerait vraiment que je fasse don de ma présence : à cet instant, je ne sais pas si c’est pour amuser la galerie, ou si c’est simplement parce que je commence à lui plaire. Mon état physique étant plus proche de ‘’Feel as shit’’ que de ‘’I’m a fucking bomb’’…je décline gentiment l’invitation en prétextant la fatigue et la nausée persistante. Une moue boudeuse apparaît sur sa baby face, et vient me faire culpabiliser. Ce n’est pas vrai qu’il va réussir à me faire sentir mal celui-là, au bout de quoi… 40 minutes de conversation ! Je ne le connaissais même pas encore ce matin. Non, non et non, Marine tu t’étais juré de faire un break de mec, c’est le moment de te prouver que tu n’as définitivement pas besoin de ce genre d’histoires pour être bien !
Du balai, Jeune Rosbeef, Froggie reste au calme ce soir et c’est tout !
Nous continuons donc à papoter de tout et de rien jusqu’à l’appel final des troupes pour la suite de la bataille. Je finis ma cigarette et mon verre tranquillement en me délectant de ma soirée cocooning qui s’en vient, au calme le plus total puisque presque toute ma chambrée s’encanaille ce soir en ville. Une autre chose à savoir sur la vie en backpacker, c’est que lorsque tu dois partager ton espace intime avec 5 autres personnes qui t’étaient encore inconnues il y a peu, tu sais apprécier à sa juste valeur les moments de solitude rarissimes lorsque la vie t’en octroie un ! Seulement, ce ne sera encore pas pour moi ce soir, puisqu’au moment où je rentre dans ma chambre dans l’optique de mater un épisode de ‘’How i met your Mother’’, tranquille posée, on m’attrape par la taille, me tire en dehors, me jette sur une épaule et me porte jusque dans la rue comme un vulgaire sac de patates. Je me fais embarquer dans un taxi, sans avoir le temps de dire ‘’ouf’’, en pyjama / claquettes, les cheveux en vrac sans mon sac à main...donc sans le sou ! PUTAIN!! JE ME SENS COMME UNE VOITURE QU’ON VIENT DE CAR-JACKER, JE N’AI RIEN COMPRIS !
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journal de cet été V
13.9.18
hier soir on a fait un feu de bois dans la cheminée et on a mangé des pizzas avec les parents de j.m. son père revenait d’un festival à tel aviv et elle lui demandait s’il avait croisé ariel pink et il a dit tu sais tu l’as rencontré ariel pink quand t’étais bébé. quelle vie. je lui donnais toutes mes olives noires et il a repéré mon accent français en moins de deux. on a parlé français et le feu de cheminée me chauffait le dos et je l’aime bien j.h. il m’appelle die träumerin. l’autre jour il leur a laissé un message sur le répondeur il appelait j.m. ma chérie et sa mère meine geliebte et j’ai failli me mettre à pleurer. j’ai de nouveau rêvé que j’étais de retour au lycée avec claudine et ma prof de maths diabolique nous faisait passer des entretiens d’embauche pour un job chiant et claudine le voulait absolument mais moi j’allais me cacher à l’étage parce que je voulais être une artiste.
15.9.18
y a un an c’était mon premier jour de travail à la librairie, eh, j’en ai un peu marre et je suis très contente d’aller à tours demain mais je préfère quand même mille fois préparer une expo que de travailler dans le commerce. même si j’étais un peu énervée ce matin parce que j’osais pas leur dire que je trouvais que c’était très moche les petits objets sur le blob en papier mâché qui supportait ma vidéo et je savais pas quoi faire de moi-même et y avait des enfants qui me tournaient autour qui m’énervaient. et puis depuis hier soir j’ai l’impression que j. est passive agressive fâchée avec moi mais je sais pas pourquoi alors je continue à lui sourire quand je la croise parce que j’aime PAS être fâchée avec les gens. et j’aime pas quand les gens m’aiment pas. voilà pourquoi j’aime bien m. parce qu’elle m’aime bien et qu’elle le montre ce qui fait que je me sens bien avec elle. hier on discutait assises sur les bancs de la chapelle et j’ai baptisé son oeuvre et elle adorait mon idée et je lui disais que notre expo c’était un univers parallèle avec un prêtre en forme de chapeau de merlin sur l’autel et des livres de messe avec des chants géométriques et elle me comprenait trop et elle m’a dit de venir la voir à braunschweig comme ça on pourrait faire une collab de nouveau. j’aime pas les collabs normalement ça me bloque mais là ça s’est tellement bien passé et aussi ça me fera sortir de ma tour d’ivoire enchantée. après nos journées de tournage elle m’a dit que c’était exactement comme ça qu’elle s’imaginait de faire de l’art et ça m’a fait très plaisir.
17.9.18
c’est lundi manon est en cours et je suis assise dans l’herbe sous des arbres à côté de la loire qui coule par dessus un petit mur et ça fait un bruit d’eau qui coule, un peu comme à la maison en ardèche. hier matin dans le premier train on a longé une rivière à flanc de montagne pendant un moment en passant de tunnel en tunnel et y avait beaucoup de rochers et j’ai senti une connexion, j’ai une vraie relation avec les rivières maintenant, plus du tout neutre. j’ai regardé sur google maps après, c’était l’allier. y avait une forêt très épaisse autour et j’ai envie de faire tout le tour de la france maintenant, je veux voir tout ce qui a en dessous de paris. samedi après l’expo monsieur h. m’a invitée à revenir comme artiste en résidence dans une TOUR mais je suis pas sûre d’en avoir envie toute seule et sans voiture et je saurais absolument pas quoi faire comme projet pour le village. je crois qu’il a bien aimé notre expo même si sa collègue de la mairie a trouvé très inapproprié qu’on projette une vidéo d’un corps en maillot de bain qui fait l’amour avec des rochers sur le plafond d’une chapelle.
j’ai vu plein de nouvelles gares hier pendant mon périple, numéro 1: alès. on est parties avant le lever du soleil avec m. dans la voiture de la mère de j.m. et je me suis mise derrière pour pouvoir baigner dans la lumière rose sans avoir à faire la conversation, puis m. a pris son train pour nîmes et c. m’a emmenée boire un café en face de la gare. on a discuté des méfaits du ski (elle déteste le ski autant que moi) et de mes non études d’art et de la consistance des croissants selon la latitude géographique et elle m’a invitée à venir les voir en allemagne, puis j’ai sauté dans mon train et j’ai écouté you can’t always get what you want des rolling stones l’équivalent ardéchois moment-sacré-pré-expo de mon chrome country (oneohtrix point never) islandais en regardant la forêt défiler par la fenêtre.
je viens de voir un homme passer derrière moi qui avait un tic nerveux à la main et qui marchait d’un pas irrégulier et ça m’a fait penser à ce mec de mon voyage qui est monté un peu après moi dans un village paumé du haut des cévennes et qui allait à tours avec sa tante. je l’ai vu sur le quai et il m’a intriguée et puis je l’ai revu dans le train et il s’asseyait pas, il avait l’air nerveux et un peu ailleurs et à un moment il est passé à côté de moi avec un bob posé sur la tête et je me suis mis dans la tête qu’il devait avoir un problème mental et ça m’a mise mal à l’aise parce que les gens avec un handicap me mettent toujours mal à l’aise et je déteste que ça me mette mal à l’aise. je suis à peu près sûre que ça me met mal à l’aise parce que ça me met face à mes propres angoisses d’avoir une déficience mentale et ma peur constante de pas être aux normes. ma lenteur, ma façon de faire non dégourdie. samedi en rentrant de l’expo je suis descendue du van pour ouvrir le portail de la maison mais j’y arrivais pas alors que tout le monde y arrive toujours et on venait juste de croiser l’idiot du village à la chapelle et je me suis sentie comme l’idiote du village, sauf que lui il avait l’excuse d’être saoul. j’ai tout le temps peur qu’on me prenne pour quelqu’un qui a pas toutes ses capacités mentales. j’ai peur d’avoir une déficience dans le cerveau qui m’empêche de formuler mes pensées, de verbaliser, de retenir d’articuler et de résumer les choses, comme après l’expo quand on m’a demandé des explications sur l’asso d’agf et sur la résidence, je savais à peu près mais je me suis tournée vers c. parce que j’étais incapable de le formuler à voix haute. parfois je me demande comment j’ai fait pour réussir ma scolarité. et donc y avait ce mec dans le train et on a pris 35 minutes de retard à cause d’une alerte aux rochers sur la voie alors qu’y avait pas du tout de rochers sur la voie mais ça m’a fait louper ma correspondance à clermont-ferrand où on nous a fait courir à travers les couloirs pour attraper le train de lyon et où j’ai appris que le mec aussi allait à tours et que finalement il avait l’air normal. le train de lyon était rempli d’étudiants qui lisaient des livres et je les trouvais tous énervants. gare numéro 4: massy où on est restés bloqués tellement longtemps que j’ai loupé ma correspondance au mans et j’avais envie de pleurer alors j’ai parlé au mec pour me sentir moins seule parce qu’il me jetait des coups d’oeil et il avait le contact fuyant et c’était bizarre et puis j’ai arpenté le train avec sa tante pour chopper un contrôleur et finalement j’ai pas du rester dormir au mans et j’ai eu mon train pour tours et je suis arrivée à neuf heures et on est allées chercher des pizzas et c’était pas trop agréable d’être de retour en ville.
22.9.18
je supporte plus les petits appartements. je veux pas vivre en ville mais je veux vivre nulle part. je suis nostalgique de mon voyage de dimanche même si c’était un cauchemar, je suis nostalgique du ciel rose à perte de vue au petit matin et du cuir noir de la voiture de c. des viaducs dans le brouillard des cévennes et du courant de l’allier en contrebas des rails, du mouvement, du brassage des gens, du couple de vieux en face de moi dans le ter qui allaient à gisors, j’espère qu’ils sont arrivés chez eux un jour. j’aime les journées de voyage, les espaces-temps entre-deux, c’est spécial, ça a ses propres règles, des personnages temporaires, on a une mission. j’ai acheté un livre de stevenson sur son voyage à travers les cévennes dans une librairie végétale qui s’appelle lire au jardin. je suis pas tranquille, le bon mot qui existe pas en français: restless, aussi restless qu’y a deux ans en passant de l'angleterre au danemark à l’espagne sans que ça règle aucun de mes problèmes.
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LE RESTO DU JOUR. La Fabbrica à Toulon
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LE RESTO DU JOUR. La Fabbrica à Toulon
La Fabbrica di Marco ? Un petit conservatoire de la Napolitaine. La vraie !
Il y a ce génie italien : mettre des couleurs dans la vie. Le geste, le verbe ! Bien sûr, ne pas oublier la part de commedia, ingrédient indispensable. C’est comme ça chez Marco Casolla. Marco et sa « Fabbrica » (pensez atelier !). Depuis quatre ans, cet ancien du marketing fait chanter le cours Lendrin sur l’air de la pizza napolitaine. Pas de la copie molle et usinée, à demi-morte avant d’être servie, comme on en connaît par milliers, mondialisées, dévoyées, loin de Naples aux pizzas de feu.
On aborde donc le sujet avec prudence. Il reste de beaux jours pour s’attabler sur le cours, Marco vante sa pizza comme un président amoureux dirait « c’est ma femme, même qu’elle est mannequin ! », la terrasse est pleine, le public acquis. Protégée par une AOC, il a appris à la confectionner à l’Académie de Naples, formé auprès de l’un des meilleurs pizzaiolos du monde. Farine, bois de chauffe, tomates d’origine, niveau de la cuisson (450 à 480°), faut que ça explose !
Préparer son mélange – trois à cinq farines – pâte maturée 96 h, cuisson 52 secondes au four traditionnel à bois. Un timing de la NASA ! Ils seraient seulement huit en France à détenir le droit de façonner cette œuvre d’art. Ma che pizza ?
La Margherita, moelleuse à l’intérieur, croustillante à l’extérieur, garnie de tomates-stars de San Marzano, mozzarella de lait de vache, basilic frais (12,50 €), la Parmiggiana, Parmesan 36 mois d’affinage (14,50 €), la Scapece, courgettes et aubergines grillées (12,50 €).
Pas de carte à rallonge mais des plats populaires : Il Tagliere, galette de pain sarde, Parmesan 36 mois d’affinage, jambon cru affiné 24 mois, la côtelette milanaise cuite à la poêle, le millefeuille d’aubergines et courgettes grillées, les gnocchis farcis au pistou… baba au rhum, tiramisu en verrine, mousse au café goût noisette. La carte des vins est tous terroirs, « rouges solaires » (Basilicate, Sicile, Pouilles, Campanie) et commentaires perso (« Un vin de Naples, les rondeurs de Sophia Loren, la force de Bud Spencer » !).
Et puis ? « Il 35 della Fabrica di Marco », triporteur avec four à pizza, épatant pour l’image ! Et encore ? Ça bosse ! Chiara et Deborah au service, Emmanuel au four à pizza, Lorenzo en cuisine, Marco… partout. Et au printemps prochain, dans le même quartier, une deuxième adresse. La vita è bella !
La Fabbrica di Marco. 27 cours Lendrin, Toulon. Renseignements : 06.66.69.41.67. Environ 25/35 €. Ouvert à déjeuner de mardi à samedi et à dîner jeudi et vendredi à partir de 20 h.
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La plus grande chips du monde
Aéroport de Busan, Corée du sud, j'attends mon vol vers l'île volcanique de Jeju.
J'adore les volcans, les îles et les mythes de la création du monde.
Pas grand chose à faire, je traîne dans un énième convenience store pour parfaire ma connaissance du monde fascinant des snacks coréens. Je suis en ce domaine plutôt aventurier, fasciné par les combinaisons de formes, de couleurs, de textures, de goûts, de manipulations, le food design en un mot. Je me perds donc dans les rayons vérifiant minutieusement qu'un paquet de chips goût “champagne” n'aurait pas échappé à mon œil de faucon.
Je divague, je pense aux chips, aux crisps, me figurant qu’il doit exister d’autres aliments qui portent le nom du son qu'ils produisent quand on les consomme, je pense à la cuisine japonaise, à des plats comme le shabu-shabu (le bruit de la viande que l’on tourne dans le bouillon).
(Je me suis rendu compte plus tard que les japonais ont développé tout un vocabulaire onomatopéique pour qualifier la manducation des aliments faisant notamment belle place aux déclinaisons du croquant et du croustillant. Pas étonnant pour l'heure que le Japon (comme son voisin coréen) possède un marché de la chips d'une variété et d'une créativité incroyable.)
Quand soudain eurêka : j’imagine une chips gigantesque, primitive, rassemblant une énorme tension structurelle. Quelque chose de sonore, une membrane. Du potentiel à la rupture, comme les failles tectoniques, comme un silence pesant avant d’être brisé. Une chips qui en cassant, délivrerait un parfum de feu, de terre, de mer et d’air. Une sculpture fragile, vouée à la destruction, l’idée d’un apéro cosmogonique…
Et puis j’ai cherché la plus grande chips du monde, et je suis tombé sur un record détenu par les ingénieurs de chez Proctor&Gamble, quelque chose comme 64 cm de long.
Au musée de la pomme de terre à Blackfoot, Idaho
Pringles (marque appartenant à l’époque à Proctor&Gamble avant d’être cédée en 2012 à Kellogg’s) fabrique des chips à base de poudre de pomme de terre déshydratée ce qui explique pourquoi la taille de leur chips “record” excède largement le diamètre d’une vraie pomme de terre.
Muni de la recette je commence les premiers essais, plus ou moins fructueux.
Essai à l’IEM Le Passage, Wasquehal
Essai à l’IME La Pépinière, Loos
Le contexte de la MIIA tombe à pic, j’annonce la tentative de record dans les trois établissements. Mais à grande chips, grand four, et c’est à la MAS Le Hameau à Hantay que la tentative aura lieu. Sur place, B., plutôt bricoleur me soutient dans la conception dudit four.
Un foyer, une plaque de métal, une tente en aluminium.
Encore quelques essais pour trouver les bons rapports entre différentes fécules, farines, huiles et pomme de terre déshydratée et me voilà prêt.
Et c’est sans tambours ni trompettes, en silence dirais-je, que mardi 27 juin 2017 vers 16h40 le record fut battu. Sans huissier, sans public ou presque. 93 cm après cuisson. Record non-officiel donc.
Sur le moment, j’ai eu l’impression de réaliser un geste quotidien, ancestral, immémorial même. Les heures de pétrissage silencieux pour arriver à la souplesse nécessaire à l’abaissement de la pâte à 1 ou 2 mm. L’histoire des pains plats, le lavash, la tortilla, la pita, la pide, la pizza, l’hostie... Le feu, le plein air, les rituels quotidiens...
Bon.
Un repas à thème organisé par la société en charge de la restauration était prévu le lendemain, “les plats préférés des présidents français”, à l’occasion duquel tout l’établissement devait se retrouver pour déjeuner, l’occasion parfaite de présenter la (plus) grande chips (du monde).
Restait à concevoir l’assaisonnement au goût des 4 éléments.
Le charbon en poudre et le paprika fumé pour compléter le parfum de la cuisson au feu de bois tout en ouvrant sur une note terreuse, avec ceci de l’algue wakame pulvérisée pour amener de l’iode ainsi que du thé matcha en poudre, dénotant du vert, de la chlorophylle et plus symboliquement de l’oxygène via la photosynthèse.
Un chariot en inox, quelques feuilles de vigne, de palmier et un micro sans fil suffirent à présenter à la face du monde cet artefact apéritif, ayant peut-être plus sa place au musée de l’homme qu’aux côtés d’un verre de rosé. Et finalement pas si mal en ouverture impromptue à la sarkozienne salade de pâtes “saucée”.
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