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gypsybelladonna · 11 months ago
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laurent-bigot · 6 years ago
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Frankie sort de prison et retrouve son épouse, Zosh. Celle-ci est paralysée, à cause d’un accident de voiture que Frankie a provoqué sous l’emprise de la drogue. Car Frankie est un junkie. Il aimerait rentrer dans le droit chemin et faire partie d’un orchestre de jazz : mais le jeu et la came reprennent vite le dessus… La drogue était alors un sujet tabou. The Man with the golden arm se vit refuser son visa de sortie, puis, grâce à l’obstination d’Otto Preminger, remporta un grand succès, entraînant une remise à jour du Code Hays, cette charte d’autocensure appliquée par Hollywood. [Aurélien Ferenczi – Télérama]
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Sur le strict plan documentaire (la drogue, mode d’emploi), le film a évidemment beaucoup vieilli. Il se complaît dans le mélo (le personnage d’Eleanor Parker est insupportable jusqu’au coup de théâtre final) et le happy end paraît largement artificiel. Ce qui n’a pas bougé, en revanche, c’est l’interprétation magistrale de Frank Sinatra — qui chipa le rôle à Marlon Brando —, qui rend avec brio, notamment dans une scène de manque, les démons intérieurs de son personnage. Plus que l’intrigue, c’est l’atmosphère, sombre et jazzy, qui fait le prix de ce classique du drame psychologique à l’américaine. [Aurélien Ferenczi – Télérama]
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
En 1955, Otto Preminger décidait d’assurer la production et la réalisation de L’Homme au bras d’or, en adaptant un roman de Nelson Algren sur la vie d’un toxicomane. En se lançant dans une telle entreprise, Preminger savait qu’il allait à l’encontre du Code Hays qui interdisait expressément tous les sujets touchant à la drogue et à son trafic. Il déclara, à l’époque : « je pensais que si le film respectait certaines normes, il contribuerait à modifier le code ou en serait l’exception ».
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
En fait, la MPPDA (Motion Picture Producer and Distributors of America) appliqua le Code à la lettre et refusa son autorisation d’exploitation au film de Preminger. Après avoir quitté l’association, l’United Artists distribua pourtant le film sans visa préalable, comme elle l’avait fait, en 1953, pour une autre production de Preminger, La Lune était bleue (The Moon Is Blue). L’Homme au bras d’or connut un beau succès commercial, démontrant ainsi que la MPPDA avait beaucoup perdu de son pouvoir.
THE MAN WITH THE GOLDEN ARM – Otto Preminger (1955)
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM – Otto Preminger (1955)
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM – Otto Preminger (1955)
THE MAN WITH THE GOLDEN ARM – Otto Preminger (1955)
THE MAN WITH THE GOLDEN ARM – Otto Preminger (1955)
Otto Preminger, qui ne craignait certes pas la polémique, semble dans ce cas avoir voulu la provoquer délibérément, malgré la surprise et la consternation qu’il manifesta publiquement : « j’étais persuadé d’avoir fait un film porteur de, ce que j’appellerai, une très forte leçon morale, ou, tout au moins, d’un équilibre moral. Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait un film qui puisse de quelque manière que ce soit inciter quelqu’un à s’adonner à la drogue ».
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Effectivement, les séquences les plus fortes sont celles qui soulignent l’horreur, la dégradation et la douleur inhérentes à la toxicomanie, et l’intervention de la censure paraît injustifiée sinon incongrue.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Dans une scène particulièrement démonstrative, Frankie, capitulant devant la drogue, nous apparaît vidé de toute volonté et de tout amour-propre tandis qu’il se dirige, comme en transe, vers la chambre du revendeur. Au moment où Louie injecte l’héroïne dans le bras de Frankie, Preminger nous montre en très gros plans le visage ravagé du drogué et la caméra semble presque participer à sa dégradation physique et mentale. Simultanément, l’inquiétant crescendo du thème de jazz d’Elmer Bernstein aboutit à une explosion sonore angoissante qui accompagne la plongée de Frankie dans un tourbillon d’hallucinations mentales. A la fin de la scène, Frankie jure que c’est bien la dernière fois mais, à nouveau, la caméra cadre son visage en gros plan : par ce seul effet de mise en scène, nous comprenons qu’il reste inéluctablement prisonnier de l’univers de la drogue.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Le point culminant du film est l’inquiétante séquence de la désintoxication “à froid” de Frankie. Enfermé dans le minuscule studio de Molly, Frankie arpente nerveusement la pièce, avale un verre d’eau d’un trait, tente de s’ouvrir les veines dans un moment de confusion et de désespoir, brise une chaise contre la porte dans un accès de rage impuissante puis tombe à terre, pris de convulsion.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
La durée même de la séquence, filmée en contre-plongée, les travellings sur Frankie et l’étroitesse des lieux concourent à créer un fort sentiment de claustrophobie.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
En dépit d’une présentation très crue du cauchemar du toxicomane le film n’est pas un simple essai de propagande contre la drogue. Preminger semble plus intéressé par l’évocation d’un milieu et par l’étude d’un personnage dont le dilemme n’est pas seulement lié à l’héroïne mais aussi aux grands problèmes de l’existence : les relations avec les autres, la carrière, la responsabilité morale. Preminger a d’ailleurs été très aidé par l’excellente interprétation de Frank Sinatra, convaincant aussi bien dans les manifestations de la crise de désintoxication que dans l’expression plus subtile de son conflit intérieur et de son angoisse.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Comme bien d’autres films de Preminger, celui-ci comporte aussi quelques personnages hauts en couleur, entre autres le pathétique Sparrow et les épaves humaines qui fréquentent les bars, les tripots et les boîtes de strip-tease. Quelques-uns tournent cependant à la caricature: le répugnant trafiquant, l’épouse acariâtre, le policier gras et corrompu. Si Preminger crée souvent une atmosphère d’une authenticité palpable, il restreint cette impression en confinant l’action dans une rue unique, trop manifestement reconstituée en studio. C’est peut-être là un choix délibéré destiné à renforcer l’aspect clos du monde de Frankie, mais ce microcosme artificiel tranche avec le réalisme du reste du film.
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THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955) avec Frank Sinatra, Eleanor Parker et Kim Novak
Le succès de L’Homme au bras d’or eut des retombées très importantes pour le monde du cinéma. En décembre 1956, près d’un an après la sortie du film, la MPPDA décida, pour la première fois depuis 1930, de modifier sa position en matière de censure. La toxicomanie (de même que l’avortement, la prostitution et le kidnapping) pouvaient désormais devenir des sujets de films, à condition que la réalisation respectât certaines limites. Il fallut attendre encore dix ans pour voir le code modifié plus profondément, mais le film de Preminger marqua une étape capitale dans la libéralisation du système d’autocensure hollywoodien.  [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]
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L’histoire
À Chicago, Frankie Machine revient dans son quartier après un séjour dans un centre de désintoxication. Là-bas il y a appris la batterie où un ami lui annonça qu’il avait un don pour les percussions. Enthousiasmé, il va tenter de contacter un impresario pour devenir batteur, ce que sa femme Zosh, dans un fauteuil roulant depuis un accident de voiture, ne souhaite pas afin que Frankie reste auprès d’elle ; malheureusement, d’anciennes mauvaises fréquentations reviennent vers lui et le font rapidement replonger dans la drogue. Frankie est alors tiraillé entre les dealers envers qui il a des dettes et doit pour rembourser être donneur au poker pendant de longues veillées, sa femme qui sent que Frankie ne se soucie plus d’elle et qu’il va la quitter, et son amie Molly qui tente de le sortir de la drogue…
Les extraits
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L’ensemble des acteurs de L’Homme au bras d’or posant pour une photo destinée au lancement du film.
Frankie sort de prison et retrouve son épouse, Zosh. Celle-ci est paralysée, à cause d'un accident de voiture que Frankie a provoqué sous l'emprise de la drogue. Car Frankie est un junkie. Il aimerait rentrer dans le droit chemin et faire partie d'un orchestre de jazz : mais le jeu et la came reprennent vite le dessus... La drogue était alors un sujet tabou. The Man with the golden arm se vit refuser son visa de sortie, puis, grâce à l'obstination d'Otto Preminger, remporta un grand succès, entraînant une remise à jour du code Hays, cette charte d'autocensure appliquée par Hollywood. Sur le strict plan documentaire (la drogue, mode d'emploi), le film a évidemment beaucoup vieilli. Il se complaît dans le mélo (le personnage d'Eleanor Parker est insupportable jusqu'au coup de théâtre final) et le happy end paraît largement artificiel. Ce qui n'a pas bougé, en revanche, c'est l'interprétation magistrale de Frank Sinatra — qui chipa le rôle à Marlon Brando —, qui rend avec brio, notamment dans une scène de manque, les démons intérieurs de son personnage. Plus que l'intrigue, c'est l'atmosphère, sombre et jazzy, qui fait le prix de ce classique du drame psychologique à l'américaine. [Aurélien Ferenczi - Télérama] Frankie sort de prison et retrouve son épouse, Zosh. Celle-ci est paralysée, à cause d'un accident de voiture que Frankie a provoqué sous l'emprise de la drogue.
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