#transidentification des mineurs
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Actu trans de mai 2024
On débute avec la France, et un mouvement historique ! Rien que ça !
En effet, c’est une 50aine de villes qui se sont rassemblées contre les offensives anti-trans au travers de mobilisations. (Il y a également eu des rassemblements en Belgique. Et diverses vidéos de soutien provenant de militants et militantes trans à l’international.)
Sit-in, marches, banderoles, slogans ou encore prises de parole ont ponctué les différentes manifestations pour dénoncer un contexte particulièrement réactionnaire et pesant pour les personnes trans françaises ces dernières semaines.
Dans le viseur des militant·es, le rapport des LR sur la « transidentification des mineurs » qui a été accompagné de 2 propositions de lois visant à faire régresser les droits des mineur·es trans en France, ainsi que la publication et la promotion du livre des militantes anti-trans Dora Moutot et Marguerite Stern.
Selon le ministère de l’intérieur, ce sont 10 880 personnes (25 000 selon les orga’) qui ont manifesté. C’est la première fois qu’un événement de cette ampleur se déroule dans le pays. Et que ça fait du bruit dans les médias étrangers. (Puisque PinkNews, Them et LGBTNation ont couvert l’événement en écrivant des articles.)
Je tiens à souligner qu’en plus, ces événements ont été organisé en un temps record, puisqu’il est question de seulement 10 jours d’organisation.
Donc mention spéciale à Du Pain et Des Roses / Révolution Permanente, Sasha Yaropolskaya du compte @yeezlouise, Lexie Agresti du compte @aggressively_trans et Morgan N. Lucas du compte @morgan.noam. Possiblement qu’il manque du monde que je n’ai pas cité. Et il convient de rappeler que, bien évidemment, ces mobilisations n’auraient pas été possibles sans les collectifs, les asso’ et les personnes militantes qui se sont organisées à l’échelle locale.
Plusieurs autres dates de rassemblements, dont le 17 et 26 mai, ont été mises places pour poursuivre le mouvement.
En parlant de manif’, Dora Moutot et Marguerite Stern ont porté plainte contre X pour certains slogans scandé lors de ces manif’, ainsi que contre Nina Séron-Abouelfadil car cette dernière a tweeté « les terfs au bûcher ».
Un de leurs avocat·es a par ailleurs déclaré qu’« aujourd’hui, elles ont peur durant leurs déplacements, leurs conférences sont perturbées et elles ne comptent plus les appels au meurtre. La coupe est pleine ».
J’ai envie de dire que c’est ce que vivent beaucoup de personnes trans au quotidien à cause de leurs conneries et que les militant·es trans qui un fort audimat (comme Lexie Agresti par exemple) ont ça puissance 1 000 tous les jours (et se font, elleux, factuellement agresser physiquement). Mais ce n’est pas un concours…
Bon, honnêtement j’pense qu’il y a relativement peu de chance que ça donne quelque chose, encore plus pour la plainte en lien avec le tweet vu que ça ne les vise pas nommément.
Juste pour noter quand même que leurs avocat·es sont Lara FATIMA et Louis CAILLIEZ du cabinet Montbrial & Associés. C’est un cabinet connu pour défendre les forces de l’ordre. C’est eux qui géré l’affaire Théo notamment. Et autre chose, Maître FATIMA est connue pour publiquement reposter des takes racistes, islamophobes ou en soutien à Israël sur les réseaux sociaux.
Bref, tout ça pour dire qu’on n’est pas forcément surpris de l’accointance entre gens douteux, ni de la fierté déclarative d’une des avocats de représenter des personnes comme Moutot et Stern.
Plus de 1 000 psychologues, psychiatres, profs et étudiant·es en psychologie ont signé une tribune s’opposant à la proposition de loi des Républicains sur l’interdiction des transitions pour les mineur·es. Les signataires y défendent également l’autodétermination des personnes trans.
Bon, honnêtement je suis mitigé sur cette info. C’est bien d’avoir du soutien mais en même temps… Est-ce qu’on a envie d’avoir l’avis et l’approbation de psy alors que les personnes trans militent depuis des décennies pour une dé-psychiatrisation ? J’sais pas…
Le Défenseur Des Droits a publié un avis adressé au Parlement. Il y a plusieurs points qui ont été soulevé dedans.
Tout d’abord, le DDD indique regretter de ne pas avoir été auditionné dans le cadre du rapport des LR concernant les mineur·es trans, alors qu’en tant qu’autorité administrative, elle représente l’institution en charge de la défense et de la promotion des droits de l'enfant.
Ensuite, il est indiqué je cite que « toute proposition de loi concernant des mineurs doit se faire dans le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, et donc de l’intérêt supérieur de l’enfant ».
Hors, le DDD indique que la proposition de loi des LR entraverait l’exercice de ces droits ainsi que la poursuite de l’intérêt supérieur des enfants. Qu’il y a un risque discriminatoire puisque la loi introduirait une différence de traitement à raison de l’identité de genre dans l’accès aux soins. Et que la pénalisation des professionnel·les de santé accompagnant des mineur·es dans une transition médicale, s’accompagnera d’un risque important d’éloignement des mineur·es trans des parcours de santé, en lien ou non avec leur transition de genre. Ce qui risque d’avoir un impact négatif sur leur santé globale et/ou de les pousser à se tourner vers l’auto-médication.
Entre autres choses, puisqu’il y a aussi pas mal de rappels, de chiffres, etc. Dont une mention des détransitions, en précisant qu’une grande partie des données rapportant un fort taux de détransition proviennent d’études menées à l’étranger incluant des cliniques pratiquant des « thérapies de conversion ». Et que ces détransitions sont majoritairement temporaires dues à des facteurs sociaux. Ce qu’il est toujours bon de le rappeler.
Il y a un rappel de l’importance d’une conception non pathologique de la transidentité, et des recommandations du DDD concernant le respect de l’identité de genre à l’école (en appliquant la circulaire dite Blanquer), et la nécessité de mettre en place des séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle tout au long de la scolarité.
En bref, le Défenseur Des Droits émet, lui aussi, un avis défavorable sur la proposition de loi des sénateurices LR.
Pour terminer sur cette PPL des républicains – même si je pense que la majorité des personnes savent déjà ce qu’a donné le vote au Sénat le 28 mai dernier – la proposition interdisant les soins pour les mineur·es trans a été adoptée par le Sénat avec 180 voix pour et 136 contre, pour un total de 324 votants dont 316 exprimés. Et cette dernière a été légèrement remaniée à la dernière minute pour la rendre un peu plus drastique. Concrètement ça ajoute une interdiction pour les mammec’. Et ça n’interdirait pas totalement les bloqueurs de puberté, cependant elle exigerait 2 ans de suivi dans un centre médical spécialisé (AKA un truc à la Sofect) avant d’obtenir une potentielle ordonnance. (Donc, c’est d’la merde parce que ça diminue drastiquement l’intérêt d’en prendre.)
Alors, c’est effectivement un gros coup au moral. Parce que, même si on s’en doutait – parce que le gouvernement, après nous avoir sorti au travers d’Aurore Bergé qu’il voterait contre, nous a fait un 180° pour finalement laisser un avis de sagesse sur la motion de rejet à ses sénateurices. (Et donc a appeler ni à adopter, ni à rejeter la PPL.)
En bref, et pour caler une citation de ma série préférée : « Je ne m’attendais à rien, et je suis quand même déçu ».
C’est également une porte ouverte à une décomplexion de la stigmatisation, de la violence et d’un harcèlement à l’encontre des personnes trans, puisque ça rend « plus acceptable » ce type de discours.
Donc c’est forcément négatif, mais tout n’est pas fini ! J’insiste là-dessus. Il ne s'agit que d'une première lecture au Sénat. Ça ne veut pas forcément dire que le texte rentrera un jour en application. Il faut voire ce vote comme une étape.
Pour qu’un texte soit applicable et effectif, il faut que ce dernier soit inscrit à l’ordre du jour à l’Assemblée Nationale, discuté en commission, puis voté. Si l’Assemblée Nationale n’est pas en accord avec le texte (ce qui risque d’être le cas car les LR n'ont pas la majorité là-bas), il y a 2 solutions :
soit la PPL est rejetée (et donc la loi ne voit pas le jour),
soit l’Assemblée vote la loi avec amendement(s) (donc avec une ou plusieurs modifications en gros).
Si amendement(s) il y a, la PPL repart au Sénat qui pourra ensuite rejeter ou modifier le texte reçu. Si aucun accord n’est trouvé, la PPL repart à l’Assemblée, puis possiblement en CMP - Commission Mixte Paritaire. (La CMP est une commission composée de 7 député·es et 7 sénateurices ayant pour mission d’arriver concilier les 2 groupes sur un texte commun.) Si cette CPM n’est pas parvenue à l’élaboration d’un texte, la navette Sénat – Assemblée reprend jusqu’à trouver un accord pour la PPL. (A noter qu’à ce moment, le gouvernement peut décider de demander à l’Assemblée Nationale de trancher définitivement sur la question, ce qui signifie qu’elle aurait le dernier mot.)
En bref, le texte va devoir faire pas mal d’allers-retours avant que quelque chose de définitif ne se passe. Ça va donc traîner encore sur plusieurs mois.
Autre proposition de loi : 100 député·es insoumis, écologistes, socialistes, communistes et de la majorité ont déposé à l'Assemblée Nationale un texte ouvrant le changement de sexe à l'état-civil déjudiciarisé sur simple demande. Il s’agit du même texte que celui déposé par Mélanie Vogel il y a quelques semaines au Sénat.
Vous allez me dire « pourquoi déposer le même texte ? C’est un peu con, non ? »
De ce que j’ai compris grosso modo : le Sénat est tenu par la droite, et le texte de Vogel n’a pas pu être étudié car très à gauche. Ici, étant donné que la PPL est est co-signé par 3 président⸱es de groupe, il pourra donc être discuté dans les prochains mois au travers de l’Assemblée Nationale.
En tout cas, c’est positif et ça fait du bien !
Truc qui fait moins de bien : Lors de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, Marion Maréchal du parti d’extrême-droite « Reconquête » a signalé qu’elle souhaite supprimer les subventions aux associations militantes LGBTQ+ au niveau européen (ce qui inclut la France). Associant d’emblée les asso à des activistes politiques radicaux et des partisanes de la théorie du genre qui sont je cite « particulièrement prosélytes auprès des mineur·es » pour les faire changer de sexe. (Voilà, bon juste pour info au passage, « être prosélyte » a comme synonymes « convertir », « persuader », « endoctriner » etc. On est sur un champs lexical qui n’est pas du tout anodin.)
Le CIA-OII France a lancé sa propre maison d’édition. Intitulée « Éditions de l’Ornithorynque », elle vise à favoriser la production et la diffusion de ressources (fictions, essais, ressources pédagogiques, ouvrages professionnels ou encore des témoignages) sur l’intersexuation et les vécus intersexes.
C’est une première en Europe !
Maho Bah-Villemagne, un athlète trans de 30 ans, a été autorisé à combattre dans la catégorie amateur élite hommes par la Fédération française de boxe. Il conserve ses titres de champion de France militaire et de vice-champion civil gagnés chez les femmes, et pourrait devenir professionnel après ses 5 prochains matchs.
Conscient des défis et des accusations de dopage possibles, il a indiqué faire confiance aux réglementations et s’attendre à devoir se soumettre à une surveillance médicale accrue.
Et pour clore la partie française, on va faire un petit tour du côté de la croisette cannoise. Karla Sofía Gascón, au côté de ses camarades Selena Gomez et Zoe Saldaña, a remporté le prix de l'interprétation féminine pour le film « Emilia Pérez ». Elle devient la première actrice trans récompensée au Festival de Cannes.
Sans surprise, les transphobes ont crisé. 6 associations de défense des droits des personnes LGBTQ+, dont Stop Homophobie, ont d’ailleurs annoncé porter plainte contre Marion Maréchal Le Pen à la suite de ses propos transphobes sur ce sujet. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Karla Sofía Gascón elle-même de porter plainte.
Direction le Royaume-Uni, petit point sur le Cass Review déjà abordé dans le T-News du mois dernier, ainsi que la docteur Cass, qui visiblement change d’avis comme de slip ! Après nous avoir pondu son Cass Review recommandant d’interdire les bloqueurs, puis tempérer son discours, v’là qu’elle dit maintenant :
1) Qu’il faudrait mettre les mineur·es trans sous antidépresseurs et anxiolytiques à la place des bloqueurs de puberté pour qu’iels gèrent leur détresse et dysphorie de genre.
- Parce que c’est sûr que bourrer des gamins et gamines d’anxio’ et anti-dep’ (qui ont un risque de dépendance et des effets secondaires plus nombreux et marqués que les bloqueurs) pour inhiber toute émotion sera vachement utile…
On est face à de la mauvaise fois et une volonté de nuisance des jeunes trans. Elle a admis dans le podcast « On Point » de WBUR que les bloqueurs de puberté conviennent aux enfants cis, mais qu’il faut fixer une limite avec les enfants trans en les laissant passer par leur puberté de naissance et ainsi leur permettre, je cite, de « déterminer leur identité et laisser leurs options ouvertes, le plus longtemps possible, [pour qu’] ils [aient plus] de chances de prendre la meilleure décision possible ». Et que « [transitionner] n'est pas aussi urgent qu'il y paraît. »
De 2) Elle nous a aussi sortie, dans cette même émission, que c’est l’exposition au porno qui rend trans.
Et de 3) dans une interview américaine, elle a indiqué que l'efficacité d’une transition devrait être mesurée par des critères tels que l'emploi et la vie sociale de la personne trans, plutôt que par sa satisfaction personnelle.
Voilà, bon.. Grosse expertise et maîtrise des questions trans à ce qu’on voit hein !
(Et tant qu’on n’y est, ce Cass Review, notamment ses recommandations d’interdiction des bloqueurs de puberté, a été rejeté par l’American Academy of Pediatrics et The Endocrine Society. Ce dernier, qui regroupe des scientifiques à travers 85 pays, a déclaré que « le Cass Review ne contient aucune nouvelle recherche qui contredirait les recommandations faites dans [leur] guide, qui [lui] a été élaborés avec la contribution de plus de 18 000 membres à travers le monde » et que « les décisions thérapeutiques et médicales devraient être éclairées par des preuves médicales, et non par la politique ».)
Le gouvernement britannique prévoit d'interdire l'enseignement sur l'identité de genre et les questions trans dans les écoles d'Angleterre, selon une nouvelle directive éducative. Une source gouvernementale a par ailleurs indiqué que les directives obligeraient les profs à dire que la soi-disant « idéologie du genre » est contestée si un ou une élève le leur demande, et à dire qu'il n'y a que 2 sexes biologiques.
Le premier ministre conservateur Rishi Sunak a déclaré que ces changements visent à protéger les enfants. Bah voyons… Et a offrir du soutien aux profs en leur donnant des directives sur les sujets dits sensibles.
Cette décision a été critiquée et comparée à la Section 28 de l'ère Thatcher qui interdisait la "promotion" de l'homosexualité dans les écoles de 1988 à 2003.
2 infos concernant le NHS :
- Selon des plans leakés par Good Law Project et confirmés par le NHS d’Angleterre à QueerAF, environ 6000 enfants trans pourraient être contraint·es de détransitionner médicalement ou de faire face à des signalements.
Les documents révèlent que les Children and Young People Mental Health Services (CAMHS) ont reçu pour instruction de dire aux jeunes étant sur liste d’attente ou utilisant des services dits « non réglementés » ou « étrangers » pour des soins d’affirmation de genre d’arrêter de le faire sous peine de signalements à la protection de l'enfance.
Le NHS affirme que ce processus vise à fournir je cite « une offre renforcée de soutien en santé mentale pour tous les enfants et jeunes de moins de 18 ans inscrit·es sur la liste d'attente des services spécialisés en genre ou en attente de leur premier rendez-vous avec les nouveaux services », mais des critiques estiment qu'il s'agit d'une tentative forcée de détransition.
Cette initiative, liée au Cass Review, est perçue comme un moyen de détourner les familles d’un parcours de soin privé et a suscité des inquiétudes sur une possible conversion thérapeutique d'État, exacerbant la méfiance, déjà vive, de la communauté trans envers le NHS.
(A noter que le gouvernement britannique a depuis cette news, émit une interdiction d'urgence pour les nouvelles prescriptions de bloqueurs de puberté pour les moins de 18 ans dans le privé. (Ce qui signifie que les prescriptions existantes restent valides pour le moment.) Cette interdiction durera du 3 juin au 3 septembre et s'appliquera aux ordonnances rédigées par des médecins privés britanniques et ceux enregistrés dans l'Espace économique européen ou en Suisse.)
- Et deuxième truc : Le gouvernement britannique propose des modifications à la Constitution du NHS pour l'Angleterre, soulignant pour la première fois l'importance du sexe dit biologique dans l'affectation des patient·es dans les services hospitaliers.
Les mesures incluent le fait que les femmes trans ne devraient pas être placées dans des services hospitaliers réservés aux femmes et vice versa pour les hommes trans. On est sur une volonté de ségrégation. Et les propositions visent aussi à garantir le droit de demander des soins intimes par une personne du même sexe biologique. Donc j’imagine que ça toucherait aussi le personnel soignant trans lorsqu’il y a des patient·es transphobes !?
Les changements proposés font partis d'une révision plus large de la Constitution du NHS et seront soumis à consultation avant leur mise à jour plus tard cette année. Ce qui signifie que ça a des chances que ça ne passe pas. De toute façon, ça va à l’encontre de certaines lois type Equality Act et ce serait un peu casse-gueule à mettre en place.
Dernière news, le gouvernement britannique supprime ou retire des résultats de moteurs de recherche les sites web permettant de faire du THS en DIY (donc en auto-médication). Ce qui va foutre dans la merde toutes les personnes qui ne peuvent pas accéder à l’hormonothérapie via le NHS ou parcours privé parce que trop long, trop cher, pas adaptés.
Sachant que la raison utilisée pour ces retraits est que cela fournirait des produits médicaux illégaux, ce qui n’est même pas le cas. On n’est même pas sur des substances dites contrôlées pour les oestro par exemple. Donc bon, le Royaume-Uni continue sa chasse aux personnes trans.
Lors du 128e congrès des médecins allemands, une résolution controversée a été adoptée pour appeler à restreindre sévèrement l'utilisation des bloqueurs de puberté et de l’hormonothérapie chez les mineur·es trans, et ce, malgré leur capacité de réduction du risque de suicide. Cette décision, largement soutenue, avec 120 voix pour, 47 contre et 13 abstentions, ne voudrait les autoriser que dans le cadre d'études contrôlées.
Les membres du congrès ont exprimé des préoccupations concernant les interventions « irréversibles » sur les corps des mineur·es, affirmant que les soins d’affirmation de genre chez les jeunes étaient une « forme de médecine expérimentale ». (Rien que ça !)
Le congrès a également appelé à des modifications de la loi sur l'autodétermination passée récemment, exigeant une évaluation psychiatrique approfondie avant que les jeunes de moins de 18 ans ne puissent modifier leur marqueur de genre.
La décision a été critiquée par l'Association des sociétés médicales scientifiques et condamnée par la DGTI (Deutsche Gesellschaft für Trans*- und Inter*geschlechtlichkeit).
Le canton du Valais en Suisse interdit les thérapies de conversion visant à changer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d’une personne. Tous les groupes politiques, excepté l’UDC (qui est un parti de droite), étaient en faveur de cette interdiction.
Le Centre haut-valaisan se dit satisfait du résultat mais a indiqué qu’il aurait préféré que la question soit "réglée au niveau national". (Pour rappel le Conseil national a approuvé en décembre 2022 une motion allant dans ce sens. Cependant le Conseil des États doit encore se prononcer là-dessus pour que la loi soit promulguée.)
Point rapide : Les Conseils d’État des cantons de Genève et de Vaud ont édicté un projet de loi pour bannir ces pratiques. Donc c’est derniers devraient logiquement suivre le mouvement.
La proposition de loi transphobe qui visait à rendre impossible la reconnaissance légale du genre en Slovaquie a été rejetée par le Parlement en première lecture. Cette proposition de loi proposait de redéfinir la reconnaissance du genre en fonction des chromosomes de la personne, et donc d’obliger les gens a subir un test génétique et un caryotype.
La Cour constitutionnelle de la République Tchèque a invalidé une loi, qualifiée d'inconstitutionnelle et de violation de la dignité humaine, exigeant que les personnes trans subissent des interventions chirurgicales et de stérilisation pour leur permettre d’effectuer leur changement d’état-civil.
La décision, rendue à la suite d'une plainte d'un homme trans, et prise par une majorité de 13 juges contre 2, a été saluée comme un pas vers une plus grande dignité et protection des droits des personnes trans dans le pays.
La Cour donne au Parlement jusqu'en juin 2025 pour modifier la législation. Cependant, ce dernier pourrait créer d’autres exigences – comme par exemple exiger des personnes trans qu’elles fournissent des avis médicaux d’experts à l’appui, qu’elles se soumettent à une période d’attente obligatoire ou qu’elles remplissent des formulaires gouvernementaux supplémentaires – avant d’autoriser les personnes trans à changer légalement et juridiquement de sexe.
Suite à un décret du ministère de la Santé du gouvernement du Pérou, la transidentité, la non-binarité et l’intersexuation sont désormais classées comme des « maladies mentales ».
D'après le ministère péruvien de la Santé, la décision a été prise afin d'assurer que les services de santé publique du pays puissent offrir une couverture complète de soins médicaux en santé mentale à la communauté trans.
M’enfin bon, de 1) les transphobes n’ont pas perdu·es de temps pour sauter sur l’occasion et utiliser l’info pour soutenir leurs discours nauséabonds et conservateurs anti-trans.
De 2) ça reste foireux et rétrograde de classer la sorte ces 3 communautés qui pâtiront d’une stigmatisation accrue à cause du langage utilisé.
Et de 3) C’est lunaire de parler de maladie mentale et d’intersexuation. Ça l’est aussi pour la transidentité hein, mais juste… Pour l’intersexuation !? Ça ne fait encore moins sens !
Bref, au final, je pense que ça fera plus de mal que de bien.
Une manifestation a d’ailleurs eu lieu devant le ministère de la Santé à Lima pour protester contre cette décision.
Plus d'un an après la mort violente de Sofia Fernández, une femme trans en garde à vue à Buenos Aires, 10 policiers argentins ont été inculpés pour son meurtre et/ou pour avoir tenté de dissimuler le crime.
Arrêtée en avril 2023, Fernández est décédée 3 jours plus tard, les autorités affirmant d'abord qu'elle avait succombé à une crise cardiaque puis qu'elle s'était suicidée. Cependant, une autopsie a révélé qu'elle avait été asphyxiée et battue, contredisant ainsi les déclarations initiales de la police.
Suite à des manifestations d’activistes LGBTQ+, 3 policiers ont finalement été inculpés d'homicide et 7 autres de falsification de documents visant à couvrir le crime.
- Le World Sailing Council, l'organisme directeur mondial du sport de la voile, a voté l'adoption d'un nouvel ensemble de restrictions pour les femmes trans dans les compétitions féminines de voile.
Pour qu’une athlète transfem’ puisse concourir, elle devra prouver qu’elle n'a jamais connu de puberté masculine au-delà du stade 2 de Tanner et avoir eu de manière continue des niveaux de testostérone inférieurs à 2,5 nanomoles par litre pendant au moins 12 mois avant la compétition.
Cette nouvelle politique, prise sous couvert de garantir l'intégrité et l'équité sans avantage injuste dans les catégories féminines et mixtes de compétition selon le PDG de World Sailing, entrera en vigueur le 1er janvier 2025.
- Victoire symbolique de Nemo à l’Eurovision édition 2024. L’artiste non-binaire suisse y a chanté sa chanson « The Code » qui raconte son parcours.
Sans surprise, suite à sa victoire, des personnes ont râlé en indiquant grosso modo que c’était n’importe quoi et choquant « qu’un homme en minijupe se disant non-binaire gagne l'Eurovision 2024 »… Bizarrement ça a eut l’air de moins les gêner et choquer d’avoir une prestation d’une chanteuses représentant un état qui commet actuellement un génocide m’enfin bon… Chacun·e ses préoccupations j’imagine hein…
- Selon un rapport intitulé « L’égalité des personnes LGBTIQ à la croisée des chemins : progrès et défis » provenant de la FRA - l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, la violence contre les personnes LGBTQI+ en Europe a augmenté, notamment en milieu scolaire.
Bien que les discriminations aient diminué, les agressions physiques sont en hausse, avec une forte perception de la violence en France.
Les écoles traitent les questions liées aux personnes LGBTIQ de manière plus positive et proactive, et les jeunes se sentent davantage soutenus par leurs enseignants et leurs pairs. Néanmoins, l’intimidation, le harcèlement et la violence dans cet environnement ont atteint des niveaux élevés, touchant quasiment 2 personnes sur 3 dans l'UE.
Malgré une diminution des discriminations, les personnes trans, non-binaires et intersexes restent fortement touchées par le harcèlement et la violence. Elles sont plus susceptibles d’être confrontées à des problèmes de santé mentale et d’avoir des pensées suicidaires. Elles sont également plus susceptibles de se retrouver sans abri et d’avoir du mal à accéder aux soins médicaux.
(Il en va de même, au passage, pour les personnes LGBTQI+ avec un handicap, en difficulté financière ou appartenant à des groupes minoritaires ethniques ou raciaux.)
- La Carte des Droits des Trans 2024 du TGEU est sortie !
Cette dernière montre une polarisation des droits des personnes trans en Europe et en Asie centrale, avec des progrès notables dans certains pays et des régressions préoccupantes dans d'autres.
Cette polarisation est due à des avancées significatives dans certains pays (comme la Grèce et l'Islande par exemple) et une détérioration significative et des reculs inquiétants ailleurs (comme en Russie), mais également avec de nombreux pays progressistes à la traîne sur des politiques clés.
Malgré une hostilité croissante, les droits des personnes trans ne sont pas une priorité pour beaucoup de gouvernements, et les violations des droits humains persistent.
- Autre carte, celle d’ILGA-EUROPE nommée « Rainbow Map ».
On y apprend qu’il y a une diversité marquée des droits des personnes LGBTQI+ en Europe, avec des progrès notables en Allemagne, en Islande et en Belgique, tandis que la Russie, l'Azerbaïdjan et la Turquie restent en bas du classement.
Malgré quelques avancées, de nombreux pays continuent de restreindre les droits LGBTQI+, avec seulement 10 pays interdisant les pratiques de conversion et 6 offrant une protection complète contre la discrimination.
Quelques datas en lien avec les transidentités et l’intersexuation :
- La reconnaissance légale du genre basée sur l'autodétermination est limitée à 11 pays.
- 10 pays n'ont à ce jour toujours aucune procédure légale ou administrative pour la reconnaissance légale du genre. (Notons que la Bulgarie, la Hongrie et la Russie ont carrément des lois qui la rendent complètement impossible.)
- La stérilisation est toujours une condition requise pour la reconnaissance légale du genre dans 19 pays.
- La non-binarité, d’un point de vue légal, n’est pleinement reconnue qu’en Allemagne et en Islande.
- La parentalité trans est pleinement reconnue dans seulement 6 pays.
- Seuls l'Allemagne, la Grèce, l'Islande, Malte, le Portugal et l'Espagne interdisent les interventions chirurgicales ou médicales inutiles sur les enfants intersexes.
- Et pour terminer, aucun pays en Europe ne remplit tous les critères relatifs à l’intégrité physique des personnes intersexes.
Rapidement, concernant la France spécifiquement, elle passe à la 13ème place du classement. Elle a perdu 3 places en seulement 1 an et 8 places depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
On termine avec les États-Unis, côté juridiction nous avons :
- 18 États dirigés par les Républicains ont intenté une poursuite contre la Commission pour l'égalité des chances en matière d'emploi (l’EEOC) de l'administration Biden, arguant que les nouvelles règles protégeant les travailleurs trans contre le harcèlement et la discrimination sont inconstitutionnelles.
Dirigée par le procureur général du Tennessee, la plainte conteste l'interprétation inclusive de la discrimination basée sur le sexe par l'EEOC.
Les plaignants, qui incluent des États comme l'Alabama, la Géorgie et le Mississippi, demandent à pouvoir utiliser je cite des « sex-based pronouns » (des pronoms basés sur le sexe) et à appliquer leurs propres lois sur les espaces non-mixtes. Ils recherchent une injonction immédiate pour empêcher l'application des règles de l'EEOC et espèrent les annuler complètement.
- La Caroline du Sud devient le 25ème état à interdire les soins d'affirmation de genre (bloqueurs, THS et chirurgies) pour les personnes trans de moins de 18 ans. Elle oblige également les directeur·ices d'école à informer les parents si un ou une élève souhaite utiliser un prénom ou des pronoms qui ne correspondent pas à son genre assigné à la naissance. Plus largement, la législation interdit aussi l'utilisation de fonds publics pour des soins d'affirmation de genre pour les personnes de tous âges, y compris celles bénéficiant de Medicaid.
- Le Mississippi a adopté une loi interdisant aux personnes trans d'utiliser les toilettes, vestiaires et dortoirs correspondant à leur identité de genre dans toutes les écoles publiques et logements étudiants, y compris les fraternités et les sororités.
Signée par le gouverneur Tate Reeves, la loi SAFER Act (pour "Securing Areas for Females Effectively and Responsibly Act") impose des espaces et installations non-mixtes dans les établissements publics et définit le "sexe" en fonction de la capacité reproductive et non de l’identité de genre des personnes.
Les individu·es peuvent désormais engager des actions légales contre celles et ceux qui enfreignent cette loi, bien que les écoles elles-mêmes ne soient pas concernées par ces poursuites.
- Les législateur·ices du Kansas ont maintenu in extremis le veto de la gouverneure Laura Kelly concernant l'interdiction des soins d'affirmation de genre pour les jeunes trans. En effet, malgré les tentatives des républicains de vaincre ce veto en verrouillant les portes de la chambre et en exigeant un vote de chaque membre, 2 représentants du GOP qui avaient soutenu le projet de loi ont finalement changé leur vote, renversant ainsi la majorité nécessaire pour l'annulation du veto.
Pour rappel le projet de loi aurait interdit aux médecins du Kansas de recommander ou de prescrire des bloqueurs de puberté ou une hormonothérapie à quiconque de moins de 18 ans, ainsi que toute utilisation de fonds publics pour les transitions médicales des mineur·es.
L'ACLU du Kansas a salué cette victoire.
- Une cour d'appel fédérale a jugé que les politiques d'assurance de la Virginie-Occidentale et de la Caroline du Nord, qui refusent de couvrir les soins affirmant le genre, sont discriminatoires. C'est la première fois qu'une cour d'appel se prononce sur la légalité des exclusions d'assurance pour ces soins. La cour a statué que ces exclusions étaient basées sur des stéréotypes de genre et violait les lois fédérales. Cette décision, qui pourrait être portée devant la Cour suprême, a été saluée par les plaignants et les défenseurs des droits des personnes trans comme une victoire significative contre la discrimination dans l'accès aux soins de santé.
- Un juge de New York a annulé un décret exécutif interdisant aux athlètes trans de participer aux ligues et équipes féminines dans les installations du comté de Nassau sur Long Island. Le juge a statué que le directeur du comté n'avait pas l'autorité nécessaire pour émettre un tel ordre, déclarant qu'il avait agi au-delà de ses pouvoirs. Des groupes de défense des droits civils ont salué la décision, tandis que le directeur du comté a déclaré qu'il ferait appel.
- Le Minnesota devient le 19ème état a bannir la "Gay and Trans Panic Defense". Pour rappel, c’est une « justification », une stratégie légale, dans laquelle la défense de l’agresseur explique sa violence par une folie temporaire liée à des avances ou des rapports sexuelles avec une personne trans ou gay.
Dans le reste de l’actu USA :
- Featuring prévisible mais revirement un peu improbable : Elon Musk a affirmé dans un tweet être d'accord avec les positions transphobes de JK Rowling mais lui a suggérer de parler "d'autres choses que de transidentité" et de partager plutôt du contenu je cite "intéressant et positif".
On est rendu·e à ce qu’Elon Musk, qui n’est pas le dernier pour cracher son venin dès qu’il s’agit de personnes trans, dise à la queen des transphobes qu’elle commence quand même à être en boucle et reloue sur le sujet.
Venant d’un transphobe qui partage des idées néo-nazies, ça en dit long sur l’obsession et la connerie de Rowling….
- Toujours en lien avec Musk, la plateforme X, anciennement Twitter, a commencé à restreindre et envoyer des avertissements aux comptes utilisant les termes "cis" et "cisgenre" dans leurs publications, les qualifiant de propos haineux et insultants violant les règles d’utilisation de l’app. (Mais les insultes à caractère homophobe, transphobe ou encore raciste continuent de ne pas poser de problème...)
Bref, pour un type qui avait racheté la plateforme une fortune pour y instaurer un free speech absolu, c’est quand même cocasse !
- La Commission côtière de Californie a statué que l'exclusion de la surfeuse trans Sasha Jane Lowerson de la catégorie féminine d'une compétition de surf constitue une discrimination.
Malgré le fait que Lowerson remplissait tous les critères de participation établis par l'International Surfing Association, l'organisateur de la compétition a essayé de bloquer sa participation en invoquant des restrictions basées sur son sexe assigné à la naissance.
La Commission a affirmé que de telles restrictions sont contraires à la loi et a exigé que les femmes trans soient autorisées à concourir aux côtés des femmes cis.
Malgré cette décision, Lowerson a décidé de ne pas participer à la compétition après n'avoir reçu aucune communication de l'organisateur.
- Il ne me semble pas en avoir parlé précédemment mais TikTok risque d’être banni aux USA, sauf si la plateforme se fait racheter. Le réseau intente donc une action en justice contre cette interdiction.
J’en parle rapidement, sans forcément m’étendre dessus, parce que plusieurs personnalités et activistes trans qui utilisent la plateforme pour communiquer, informer ou militer sur les questions LGBTQ+ et les lois anti-LGBTQ+ dans le pays ont indiqué qu’un bannissement national effectif de la plateforme serait dommageable pour elleux.
Je précise que le ban n’a rien à voir avec une volonté de censure liée spécifiquement aux thématiques queers. Ce qui pose problème au gouvernement américain vient du fait que TikTok est chinois. Et par conséquent que cela représente, selon lui, un risque pour la sécurité nationale des américains et américaines, dans la mesure où le gouvernement chinois pourrait utiliser l’application pour les espionner et/ou influencer ce que les utilisateur·ices voient sur leurs flux. Étant en période électorales, iels préfèrent éviter tout risque j’imagine.
Voilà, bon.. A voir ce que ça donnera. Dans le pire des cas, les activistes auront toujours la possibilité de migrer sur d’autres plateformes vidéos type YouTube.
- Un nouveau guide de l’Equal Employment Opportunity Commission (EEOC) renforce les protections des employé·es LGBTQ+ contre la discrimination au travail, notamment en interdisant le fait de les désigner par des pronoms ou un prénom incorrects ou de leur refuser l'accès aux toilettes correspondant à leur identité de genre. Il clarifie également les exigences pour les employeurs en matière de harcèlement sexuel et de discrimination. Les directives de l’EEOC ne constituent pas une loi à proprement parlé, mais elles indiquent comment la commission interprétera les cas de harcèlement portés devant l’agence qui est chargée de faire respecter la protection des droits civils sur le lieu de travail.
Ce guide, le premier en 25 ans, fait suite à l'arrêt historique de la Cour suprême de 2020 dans l'affaire Bostock v. Clayton County.
- Direction l’Utah, qui nous a sorti une "Snitch Line" ("snitch" signifiant "moucharder" ou "dénoncer"). Cette dernière a été mise en place pour signaler les violations de la loi anti-trans sur les toilettes qui peut condamner une personne trans à une amende pouvant aller jusqu'à 1 000 $ et à 6 mois de prison pour « voyeurisme » présumé et/ou intrusion criminelle si elle n’utilise pas les toilettes associées à son genre assigné à la naissance.
Sauf que… Comme d’hab’ avec ce genre d’initiative, elle a été rapidement submergée par des internautes qui ont inondé le formulaire de près de 4 000 memes ou photos absurdes, causant ainsi son plantage. (Plantage qui, au passage, peut coûter jusqu’à 10 000$ par jour)
Ce n’est pas un grande perte, en plus le formulaire n'avait même pas été sécurisé correctement. Ce qui fait que les données fournies par les utilisateur·ices étaient stockées sur un cloud public, permettant à quiconque de les voir sans authentification. Bref du travail d’incompétent·es de A à Z !
- Erin Reed, de la plateforme « Erin In The Morning », a gagné un award aux GLAAD Media Awards pour son travail journalistique.
Bon déjà félicitation à elle, c’est amplement mérité. Et deuxièmement, si vous comprenez l’anglais, je vous encourage plus que vivement à suivre et lire son travail (en particulier si vous appréciez les T-News). Parce que je me base beaucoup sur son taff pour tout ce qui touche aux législations US. Donc, allez y jeter un coup d’œil pour avoir des analyses beaucoup plus poussées et/ou un suivi quotidien des lois et propositions de loi dans le pays.
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Actu trans de mars 2024
On débute les infos françaises pour faire suite à une news du mois dernier. La Haute Autorité de Santé (la HAS) conteste la décision du Tribunal administratif de Montreuil qui lui demandait de divulguer les noms des membres de son groupe de travail sur les parcours de transition des personnes trans.
La HAS a saisi la Cour de cassation pour continuer sa pratique habituelle de protection de la confidentialité de ses experts et expertes, soulignant les risques de pressions et les implications pour leur vie privée.
Ce groupe, formé en avril 2023, comprend des professionnel·les de santé, des expert·es et des représentant·es d'associations, et vise à améliorer l'organisation des soins et la prise en charge médicale des personnes trans.
Un regroupement d'associations LGBTQ+, dont STOP homophobie et Acceptess-T, ainsi qu’11 personnes trans et non-binaires, ont saisi le Conseil d'État pour revendiquer le droit à définir librement leur identité de genre et demander l'annulation des circulaires de 2017 concernant les procédures de changement de prénom et de mention du sexe à l'état civil.
(Ces 2 circulaires ont été mises en place pour préciser certains points de la loi du 18 novembre 2016 qui est relative au changement d’état-civil.)
Ces actions contestent notamment l'obligation implicite de cispassing, perçue comme une atteinte au droit au respect de la vie privée, et une discrimination basée sur l'apparence physique, excluant notamment les personnes non-binaires.
Le recours vise à promouvoir l'autodétermination du genre et à mettre fin à l'intervention de l'État dans la reconnaissance des identités de genre.
J’en profite au passage, vu qu’on est sur la même thématique, pour vous informer que l’association TOUTES DES FEMMES a sorti une pétition visant à demander un changement de sexe à l’état-civil libre, déjudiciarisé et gratuit.
Un rapport de 369 pages sur « la transidentification [sic] des mineurs » a été remis au Sénat à la fin du mois par un groupe de travail de sénateurs LR, dans le but d’en dégager des propositions de loi avant l’été.
Je ne vais pas trop m’étendre en détail sur le rapport parce que j’ai déjà fais plusieurs stories Instagram et que je prévoie de dédier une vidéo sur le sujet.
Mais pour contextualiser rapidement, Jacqueline Eustache Brinio est à la tête de ce groupe LR. Elle a voté contre l’interdiction des thérapies de conversion contre les personnes trans et les transitions pour les mineur·es trans en 2022. (Mais elle est favorable aux mutilations sur les enfants intersexes…)
Le groupe de travail est proche de personnalités douteuses comme Céline Masson et Caroline Eliacheff qui sont toutes deux à la tête ou proches de mouvements sectaires comme L’observatoire de la petite sirène et Ypomonie. (Qui d’ailleurs, pour ce premier, a partagé sur son site le rapport avant que celui-ci ne soit rendu public par les LR. Ce qui rend assez clair le fait que les LR ont servis de pantins pour diffuser politiquement une idéologie transphobe.)
Il semble évident, au vu du nom du rapport et des gens interrogés, qu’il y a une volonté explicite à terme d’interdire les transitions des mineur·es ainsi que toute reconnaissance de l’identité de genre des mineur·es. Et d’emboîter le pas, ou de retranscrire « à la française », ce qui peut se faire depuis quelques années au Royaume-Uni et aux États-Unis. (En plus de propager de la désinformation. Le lendemain, on a d’ailleurs eu le droit à Ségolène Royal qui nous sortait que la transidentité des gens venait du glyphosate… Voilà, voilà.)
Qu’on s’entende bien, là ça commence par les mineur·es parce que ce sont les « cibles » les plus faciles à atteindre sous couvert de protection des enfants. Mais après ce sera pas avant 25 ans. Pour ensuite terminer sur une tentative d’interdiction complète des transitions. Quand bien même toutes les recommandations mondiales sérieuses recommandent ces transitions…
Ce n’est pas la première fois que ça arrive mais, Brigitte Macron, épouse d’Emmanuel Macron, a été de nouveau victime de rumeurs et théories complotistes affirmant qu’elle serait une femme trans. Selon certain·es internautes, un vaste complot serait à l'œuvre pour masquer ce changement d'état-civil et sa soit disant « véritable identité ». Littéralement on a pu entendre ce genre de chose concernant Macron : « [Macron] qui n’a autre chose à faire que de prétendre au déclenchement d'une troisième guerre mondiale pour cacher des rumeurs sur la transsexualité de sa femme »
Au lieu d’attaquer Macron sur son incompétence. J’veux dire, littéralement, on se trouve dans une kakistocratie depuis que le mec au pouvoir. Rien ne va. Tous nos acquis s’effondrent les uns après les autres. Les français·es ont la tête sous l’eau. Mais non, les gens préfèrent gaspiller leur énergie sur un truc dont on se fout éperdument.
C’est la première fois que le président s’est exprimé là-dessus. On aurait pu avoir une sorte de Gaga Moment, à dire qu’on s’en fiche complètement et que ce n’est pas une tare, ni une insulte d’être trans. Mais sans surprise, il a appelé à un renforcement de « l’ordre public numérique » sur les réseaux sociaux qu’il a qualifié de « lieu d’expression des plus fous ». Et a dénoncé de « fausses informations » et des « scénarios fabriqués » concernant son épouse. En ajoutant que « le pire, [était] que les gens finissent par y croire, et cela [...] énerve jusque dans [sa] vie privée ».
Une bonne nouvelle qui intéressera j’imagine pas mal de personnes transmasculines hormonées : l’arrivée sur le marché français d’un générique du Nébido est prévue ! (Pour rappel, le Nébido c’est un type de THS masculinisant qui se prends par injection toutes les 10 à 14 semaines environs.) TESTOSTERONE BESINS, c’est le nom du générique – il y a aussi le nom Androject qui se balade pour la France -, a reçu un avis favorable au remboursement de la HAS.
L’association ACCEPTESS-T a eu l’occasion de discuter avec le labo Besins qui le produit et confirme qu’un accord de prix labo / sécu a bien été passé. (Au passage – parce qu’on m’a demandé en message privé si ça allait être un médoc safe - Besins c’est aussi le labo qui produit l’Androgel et l’Andractim. Et ils sont spécialisés dans les médoc’ gynéco et andrologiques. Sachant qu’en plus, il y a des tests et réglementations avant qu’un produit arrive en France. Il y a pas vraiment de raison qu’on se retrouve avec un générique dangereux. Parenthèse refermée.)
Concernant le remboursement, on serait sur du 65%. Et en théorie comme pour les autres THS, c’est sensé n’être valable que pour du AMM. (C’est à dire que l’utilisation qu’aura le patient du traitement a été bien listée dans l’autorisation de mise sur le marché du médicament.) Pour les personnes trans, on est, sur le papier en tout cas, sur du Hors AMM pour tous les THS. Donc c’est sensé bloquer pour le remboursement. Après dans les faits, les médecins n’inscrivent pas (ou en tout cas très rarement) ce « Hors AMM » sur les ordonnances. Donc si ce n’est pas inscrit, le remboursement est sensé se faire.
Au moment où j’enregistre cet épisode, on ne sait pas encore exactement quand ce générique sera disponible. Selon Maud Royer qui a confirmé l’info sur Twitter, il ne serait question que de quelques semaines (en tout cas la formulation de son tweet va dans ce sens). Après, des professionnel·les de santé sont plutôt d’avis que ça n’arriverait pas avant minimum plusieurs mois à 1 an ou plus. Mon endocrinologue et ma pharmacienne n’avaient pas d’infos lorsque je leur ai posé des questions là-dessus. Donc il va falloir se montrer patient avant d’avoir des infos plus officielles.
Pour faire suite à une news du mois dernier concernant l’attaque au couteau d'une jeune fille trans lors d’une fête d’anniversaire à Londres, 3 ado supplémentaires ont été inculpé·es et un procès est prévu pour le 6 janvier 2025.
L’enquêtrice principale sur cette affaire a indiqué qu’« à ce stade, [la police traite] cela comme un crime de haine transphobe ».
Il y a quelques semaines, JK Rowling a posté un tweet transphobe visant India Willoughby, une journaliste trans britannique. Suite à cette controverse, Willoughby a rencontré la police pour discuter de cette situation, où elle était qualifiée d’« homme » se déguisant en femme.
Bien que la police ait compris la situation et reconnu le caractère haineux du tweet, les lois actuelles au Royaume-Uni ne permettent pas de le qualifier comme un crime de haine, nécessitant plusieurs critères spécifiques.
Cependant, le tweet de Rowling a été enregistré par la police britannique en tant qu'« incident de haine non criminel », permettant ainsi de documenter cette manifestation de haine, de signaler les tendances discriminatoires et d'inscrire officiellement la transphobie de Rowling dans le registre public. Une première il me semble, malgré ses antécédents de comportements transphobes.
Toujours concernant JK Rowling, décidément la nénette passe ses journées à être obsédée sur les personnes trans…., cette dernière nous a pondu un tweet négationniste concernant l'Holocauste, affirmant que les personnes trans n’étaient pas ciblées par les nazi·es.
Ce qui bien évidemment est faux hein.
Je ne vais pas m’étendre sur le sujet parce que ça mériterait une vidéo dédiée, mais l'Institut des sciences sexuelles de Magnus Hirschfeld (qui est considéré un peu comme un pionnier dans la recherche pour les transitions et l’accompagnement des personnes trans) a été attaqué et ravagé en mai 1933. Les livres qui composaient la bibliothèque de cet institut, estimés de 10 000 à 20 000 ouvrages tout de même (qui portaient notamment sur les soins de santé queer, l’homosexualité, l’intersexuation et la transidentité, y compris sur des recherches scientifiques liées aux procédures de transition) ont été utilisés dans le cadre des premières autodafés nazis. Il était question de censure de l’esprit contraire aux valeurs, aux traditions ou à l'identité allemande.
Il convient également de souligner que Dora Richter, la première femme trans au monde à bénéficier d’une opération de réassignation sexuelle, a probablement été assassinée lors de ce raid ou peu de temps après.
Donc voilà, à un moment donné tu ne peux pas refaire l’Histoire juste parce que t’es transphobe. Ce n’est pas possible !
La dernière personne qui s’y est tentée s’était d’ailleurs retrouvée au tribunal à Cologne et avait perdu.
J’en avais déjà parlé il y a quelques mois, c’est officiellement pérenne, le NHS d’Angleterre ne prescrira plus de bloqueurs de puberté aux mineur·es trans. Pour y avoir accès il faudra faire parti·e d’un essai clinique ou bien se diriger vers des médecins privés.
Le Conseil National suisse a rejeté la proposition d'interdire les thérapies de conversion au niveau national. (Thérapies de conversion qui, je le rappelle, sont des tortures visant à rendre les personnes LGBTQ+ cis et hétéro).
Cette décision ne remet pas en cause l'interdiction de telles pratiques émise par le canton de Neuchâtel au printemps 2023. Les interdictions sont bien maintenues à l'échelle locale.
Le parti au pouvoir en Géorgie a proposé un projet de loi visant à lutter contre une « propagande LGBTQ+ » et qui restreindrait sévèrement les droits des personnes queers. Ce texte comporte une longue liste de mesures homophobes et transphobes, comprenant notamment une interdiction de changement de la mention du sexe.
Environ 200 personnes ont attaqué un couple de personnes trans dans le centre de Thessalonique, en Grèce.
Les victimes, âgées de 21 ans, ont été harcelées verbalement puis agressées physiquement avec des bouteilles et d'autres objets. Elles ont trouvé refuge dans un restaurant voisin, où le harcèlement a continué.
Cette attaque choquante a déclenché une vague d'indignation, avec des milliers de personnes descendant dans les rues de la ville pour manifester leur soutien aux victimes.
La réponse de la police a été critiquée pour son intervention tardive malgré la proximité d'un commissariat.
Les autorités ont depuis arrêté 21 personnes, dont 11 mineur·es, en lien avec l'attaque. Le plus jeune ayant seulement 14 ans.
Après que la Cour suprême russe ait banni je cite le « mouvement international LGBTQ+ » en fin d’année 2023, la Russie a désormais placé ce mouvement sur sa liste de personnes ou associations déclarées comme étant « terroristes et extrémistes ».
Cette liste est tenue à jour par une agence appelée Rosfinmonitoring, qui a le pouvoir de geler les comptes bancaires de plus de 14 000 personnes et entités désignées comme extrémistes et terroristes. (Cette liste ratisse assez large puisque cela va d’Al-Qaïda, à la société Meta, en passant par les associé·es de l’ex-chef de l’opposition russe Alexei Navalny).
Le président du Salvador, Nayib Bukele, a interdit et fait retirer officiellement tous les matériels pédagogiques concernant « l'idéologie du genre » dans toutes les écoles publiques du pays.
Tout responsable scolaire qui violerait la directive du ministère fera face à des conséquences juridiques, selon le ministre de l’Éducation.
Une étude récente, impliquant 552 jeunes, publiée dans la revue médicale Jama Pediatrics a révélé que seulement 1% des moins de 18 ans référé·es à un service de genre pour jeunes en Australie entre 2014 et 2020 ont choisi de faire marche arrière après avoir commencé à recevoir un traitement de type hormones ou bloqueurs de puberté. Ce qui signifie que 99% d’entre elleux n’ont pas changé d’avis.
La communauté trans de Karachi au Pakistan a organisé une manifestation devant le Karachi Press Club en réponse à une récente attaque de foule contre des femmes trans courant mars.
Les militant·es trans ont exprimé leurs préoccupations concernant le manque de droits fondamentaux et de respect, soulignant la vulnérabilité de leur communauté et l'absence de soutien du gouvernement. Iels ont demandé une action concrète et ont averti qu'en l'absence de progrès, iels bloqueraient les routes principales de Karachi.
La star néerlandaise de fléchettes, Noa-Lyn van Leuven, a fait face à une controverse après avoir remporté des titres historiques contre des hommes et des femmes au cours de la même semaine.
Elle a d'abord remporté le tournoi mixte PDC Challenge Tour en Allemagne, devenant la première femme à remporter un événement de cette série. Elle a ensuite remporté un tournoi féminin au Royaume-Uni, battant 2 joueuses vétérans bien classées, dont la numéro un actuelle.
Des critiques s’en sont suivies contre sa participation et ses victoires, certaines personnes affirmant qu'elle avait un avantage biologique au jeu des fléchettes. (Parce qu’effectivement c’est bien connu que les femmes trans ont un avantage indéniable pour viser une cible… Tout le monde sait ça !)
Et 2 joueuses ont quitté la sélection néerlandaise, car elles refusent de jouer avec une coéquipière trans. La Fédération néerlandaise de fléchettes a indiqué regretter cette décision, mais maintient son soutien à Van Leuven qui « répond à toutes les exigences » lui permettant de jouer dans la catégorie féminine.
J’étais passé complètement à côté de cette histoire, mais Patrick Beja du podcast Le RDV Jeux, ainsi que ses invité·es, en particulier le journaliste Cassim Montilla, ont abordé le sujet en appuyant sur le caractère transphobe de l’affaire donc j’me suis dis que j’allai en parler brièvement.
On est un peu face au Gamergate 2.0.
Sweet Baby Inc, une petite entreprise canadienne de consulting en narration dans le jeu-vidéo, est accusée de « wokiser » (alors je ne sais pas si le terme existe mais passons...) les grosses productions jv comme God of War Ragnarok, Alan Wake 2 ou encore Spiderman (qui sont pourtant 3 jeux où vous jouez un personnage principal blanc cishet masuclin – ‘fin truc habituel hein).
D’après des internautes, plutôt orienté·es droite et extrême-droite MAGA – donc trumpist hein -, l’entreprise aurait obligé les dev à intégrer plus d’inclusivité dans leurs jeux. (Ce qui n’est pas le cas au passage, lorsqu’il y a consulting et relecture, ce sont les boites de dev qui en font la demande explicite pour améliorer la narration et création de leurs jeux.)
Ces personnes présentent aussi l’entreprise comme étant un « cancer idéologique qui ruine les jeux-vidéo » et qui serait anti-homme cis blanc, à forcer à mettre des personnages trans partout.
Tout ça a résulté à plusieurs choses :
Une vague de harcèlement à l’encontre de l’entreprise et ses employé·es ;
La création d’un groupe Steam (Pour les gens qui ne le sauraient pas, Steam est une plateforme de distribution numérique de jeux vidéo sur PC) – qui liste tous les jeux auxquels la boite aurait fait de la relecture pour appeler à les boycotter. - Dans la réalité, le travail effectué ne comprends pas toujours de la relecture inclusive selon les jeux. -
Et surtout d’un serveur Discord où de nombreux messages et images à caractère transphobe, raciste et/ou misogyne pullulent allègrement. C’est la foire à la saucisse ! Et c’est tel, que les membres sont même appelé·es à utiliser Telegram, qui est une application de messagerie offrant la possibilité de communiquer de manière privée avec des messages chiffrés de bout en bout pour contrôler la confidentialité des discussions, lorsqu’on est sur des discours qui dépassent un seuil de violence (on va dire ça comme ça) qui ferait sauter le serveur Discord.
On termine avec les États-Unis. Côté législation ce mois-ci nous avons :
- Une cour d’appel fédérale qui a autorisé l’entrée en vigueur immédiate de l’interdiction des soins d’affirmation de genre dans l’Indiana.
- Le Wyoming qui est devenu le dernier État américain en date à interdire les soins d'affirmation de genre pour les mineur·es trans, rejoignant 23 autres États du pays qui ont adopté des lois restreignant ou interdisant ces types de soins.
- La législature du Kansas qui vient d'adopter un projet de loi qui exigera 2 choses :
La suppression de tous comptes de réseaux sociaux appartenant aux personnes de 14 ans et moins.
Et une vérification de l'âge pour accéder à tout site qui « publie ou distribue du matériel préjudiciable aux mineur·es ».
A première vue, on peut se dire « Bon, pourquoi pas. Ça évitera que les gamin·es tombent sur des sites pour adultes ». Alors, oui. Mais pas que !
Dans les faits, la formulation de la loi fait que ça va aussi s’appliquer pour tout sites ayant un contenu LGBTQ+ ou bien orientés éducation à la vie affective et sexuelle.
Lorsqu’on parle de vérification d’âge, ce ne sera pas juste cliquer sur un bouton pop up disant « j’atteste que j’ai bien 18 ans » hein. On parle ici de fournir une carte d’identité ou bien une carte bancaire. Quelque chose qui, factuellement, prouve que vous êtes bien majeur·e. Il n’y a peu de marche de manœuvre pour tenter de contourner la chose.
Ce qui pose, bien évidemment problème lorsqu’on est en questionnement et en recherche de réponses ou de représentation à ces âges là. Et qu’on ne peut pas ou ne se sent pas à l’aise avec le fait de questionner ses proches sur ces sujets.
Sans parler du fait que ça s’appliquera pour toutes les personnes du Kansas qui utilisent ces plateformes. On sera sur du stockage de masse de documents perso.
- Alors je sais que ces derniers mois j’ai dis que je ne traiterai plus des propositions de loi négatives mais celle-ci est suffisamment fucked up pour la mentionner : Un nouveau projet de loi dans le Missouri inscrirait les profs sur le registre des infractions sexuelles s'iels « soutiennent et/ou contribuent à la transition sociale » d'un ou une jeune trans. (Que ce soit l’usage des bons pronoms, un soutien matériel, du partage d’infos ou de ressources concernant les transitions sociales).
Ce serait catégorisé comme un délit de classe E, passible de peine pouvant aller jusqu'à 4 ans de prison et d’amendes pouvant atteindre 10 000 dollars.
Selon le Los Angeles Blade, il est prévu que ce projet de loi n'aboutisse pas en commission, mais tout de même, cela reste inquiétant…
- Un projet de loi interdisant les drapeaux queer et les discussions concernant les personnes LGBTQ+ dans les écoles de l'Utah a été rejeté par la Chambre des représentants de cet État.
- Un projet de loi visant à forcer les prof à mégenrer les élèves trans et à leur interdire d'utiliser les bonnes toilettes à l'école a été rejeté en Arizona.
- Et pour terminer avec cette partie législation : Le conseil municipal de Sacramento, capitale de la Californie, a voté à l'unanimité pour déclarer la ville comme "sanctuaire pour les personnes trans", garantissant que ses ressources municipales ne seront pas utilisées pour criminaliser les personnes trans en quête de soins d’affirmation de genre, et ne coopéreront pas avec celleux qui cherchent à faire respecter des lois criminalisant ces soins dans d'autres États.
Dans le reste de l’actu USA :
- Des républicain·es de l'Alabama demandent le licenciement d'une employée trans du Space Camp de la NASA après qu'un homme ait signalé sur Facebook la présence de cette employée, sans qu'aucune allégation d'un comportement inapproprié ne soit faite. L’affaire à pris de l’ampleur après que le compte Libs of Tiktok – encore lui… - aie emboîté le pas pour en parler.
Des politiciens, dont le sénateur Tommy Tuberville, ont insinué que la simple présence d'une personne trans représentait un danger pour les enfants, amplifiant ainsi une panique morale selon laquelle les personnes trans sont intrinsèquement dangereuses pour la sécurité des enfants.
Une pétition en soutien à l'employée du Space Camp a été lancée par le groupe Alabama Transgender Rights Action Coalition.
- Petit point sur l’affaire "WPATH Files".
Qu’est-ce que c’est que ce truc ?
C’est un document publié par des groupes anti-trans et promu par des activistes de droite, qui prétend révéler des scandales médicaux majeurs au sein de la WPATH (la World Professional Association for Transgender Health).
Ces fameux fichiers ont été rapidement partagés par presque toutes les grandes organisations anti-trans ainsi que par les journalistes qui les soutiennent.
Sauf qu’un examen minutieux effectué par la journaliste Erin Reed a révélé que ce dernier était truffé d’erreurs. 216 pour être précis ! Ce qui est juste énorme ! Parmi elles on retrouve des erreurs de citation ou encore d’interprétations trompeuses. En effet, le rapport déforme souvent les citations et les données médicales, mélange identité de genre et sexualité, et présente de manière fallacieuse des échanges cliniques ordinaires comme des preuves de scandale. On peut y retrouver en plus une sélection biaisée et décontextualisée de messages de forums médicaux.
Et surtout, il y a un aspects assez marquant du document qui critique les faibles taux de regrets chez les personnes trans, suggérant que leur bonheur serait "suspect". Littéralement les transitions fonctionnent, c’est tellement inconcevable et chelou pour les transphobes que ça en devient suspect !
Bref, on est face à un rapport chargé de manipulations visant à discréditer la WPATH.
- Twitter interdit de nouveau le mégenrage et le deadnaming suite à la mise à jour plus que discrète de ses conditions d’utilisation. La conséquence ne sera que de "réduire la visibilité des publications" enfreignant à répétition cette politique. Cela ne s'appliquera que "là où les lois locales l'exigent" et ce sera à la victime de faire le signalement.
De plus, Elon Musk, le propriétaire de la plateforme, connu pour ses positions transphobes, a laissé entendre qu'il pourrait annuler à nouveau la politique et que cette dernière ne sera appliquée qu’au cas par cas. Chaya Raichik, qui gère le compte transphobe Libs of TikTok, a reçu la confirmation de Musk lui assurant qu'elle ne serait pas suspendue malgré ses nombreuses violations de la politique…
- On poursuit avec une info toujours en lien avec les réseaux sociaux. Un rapport GLAAD dénonce que Meta, propriétaire de Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads, malgré ses politiques d’utilisation interdisant la transphobie, tolère toujours de manière flagrante et récurrente les contenus haineux et discriminatoires envers les personnes trans sur ses plateformes.
On parle de contenus incluant des attaques haineuses, des allégations de "grooming", des mensonges sur les soins de santé trans, des discours de déshumanisation, des appels à la violence et même des incitations au suicide.
Malgré de nombreux appels à l'action et les preuves fournies par la communauté LGBTQ+, Meta ne semble pas faire respecter ses propres politiques, laissant ainsi un environnement toxique et dangereux pour les personnes LGBTQ+ sur ses plateformes.
- Selon un autre sondage GLAAD, plus de 50 % des électeurices inscrit·es s'opposent à un ou une candidate qui parle fréquemment de restreindre l'accès aux soins de santé et à la participation aux sports pour les jeunes trans.
Cette opposition pourrait être préjudiciable à certain·es républicain·es qui ont largement adopté des messages anti-trans en vue des élections de novembre, bien que cette stratégie ait eu déjà peu de succès lors des élections de mi-mandat de 2022.
- Suite de l’affaire Nex Benedict.
Le procureur du comté de Tulsa a déclaré qu’un « dépôt d’accusations criminelles n’est pas justifié » pour cette affaire. Ce qui signifie qu’il n’y aurait pas d'accusations, ni de répercussion pour les 3 élèves qui ont attaqué violemment Nex Benedict la veille de sa mort. Le procureur a qualifié l’altercation d’« exemple de combat mutuel »…
Seconde info toujours concernant Nex Benedict :
Le rapport d’une page du médecin légiste de l’Oklahoma indique que l’ado se serait suicidé. La cause probable du décès est répertoriée comme étant une surdose d’un combo de Benadryl et de Prozac. Selon le Center for Disease Control and Prevention, ce sont deux médicaments couramment utilisés lors des tentatives de suicide.
Bon.. Il y a quelques petites choses à détricoter là-dedans.
De 1) Même en tenant compte de la question du suicide de Nex Benedict (qui reste douteux – je reviendrai sur ça juste après), l'agression qui l'a conduit à l'hôpital reste un crime de haine. Et le fait qu'une personne se suicide après avoir été victime d'un tel crime est aussi grave que la mort d'un ado dans un homicide transphobe. Je le dis parce que la thèse du suicide a fait que certaines personnes transphobes minimisaient l’agression, en disant « Bah vous voyez encore un trans qui se fou en l’air ! Ça n’avait rien à voir au final. ». (Les gens sont décidément toujours autant empathiques, ça fait plaisir à voir…)
Et de 2) donc cette conclusion un peu étrange du suicide :
La famille de Nex Benedict a publié des informations qui ont été exclues du rapport du médecin légiste de l'Oklahoma. On peut y retrouver de multiples contusions, de multiples hémorragies, de multiples lacérations et de multiples écorchures qui ont été trouvées sur sa tête, qui démontrent de la gravité de l'agression avant sa mort.
Nex a été décrit dans l’appel au 911 comme étant « posturing ». Ça fait référence soit à « decerebrate posturing » (une posture décérébrée), soit à « decorticate posturing » (une posture décortiquée) qui, dans les deux cas, sont des indicateurs assez clairs d'une lésion cérébrale grave.
Et il ne faut pas oublier non plus, que le gamin a été reconduit chez lui sans qu’une période observatoire suffisante (à savoir 72h dans ce genre de blessure) n’aie été mise en place par l’hôpital. Ce qui pourrait expliquer la prise d’auto-médication pour se soulager.
Donc, ça reste bizarre.
Suite à cette affaire, le ministère de l'Éducation à ouvert une enquête fédérale. Ça a également permis d’attirer l’attention sur la récente nomination de Chaya Raichik, la fondatrice des Libs de TikTok, à un rôle consultatif au sein du ministère de l'Éducation de l'État d'Oklahoma (bien qu’elle ne vive pas dans cet état). Et des groupes de parents ont appelé, dans une lettre ouverte, l’influenceuse transphobe à « rester en dehors de [leur] État. ».
- Alex Franco, un jeune homme trans de 21 ans, a été tué par balle par 3 ado (âgés respectivement de 15, 17 et 17 ans) dans l'Utah. Alex avait été signalé disparu par sa petite amie. Suite à des recherches policières, son corps a été retrouvé dans une zone désertique de l'Utah. Les ado ont été arrêtés et inculpés pour son enlèvement et son meurtre.
Un mémorial pour lui rendre hommage a été organisé par les amis et la famille d'Alex.
- Une étude Media Matters a révélé que la couverture médiatique de la législation anti-trans en 2023 – en particulier, dans le cas des lois qui cherchaient à interdire ou à restreindre l'accès des personnes trans aux soins d'affirmation de genre ou aux établissements publics – variait considérablement en termes de ton et de temps passé sur les chaînes câblées.
Bien que toutes les chaînes, indépendamment de leur orientation politique, aient abordé le même sujet, la manière dont elles l'ont traité différait considérablement.
Sur MSNBC et CNN, respectivement 42 % et 36 % des segments ont utilisé des recherches pour contredire les narratifs anti-trans ou la désinformation, tandis que sur Fox News, 49 % des segments ont soutenu des restrictions sur les soins d'affirmation de genre ou l'accès aux toilettes pour les personnes trans.
Malgré ces différences dans la manière dont ces réseaux ont abordé ces lois en termes de ton et de temps alloué, très peu de segments ont donné la parole à des personnes trans. Sur MSNBC, seulement 22 % des segments ont inclus des invité·es ouvertement trans. Sur CNN, ce chiffre s'élevait à 16 %. Et la situation était encore plus catastrophique sur Fox News, où aucune présence trans n'a été observée, quand bien même le réseau compte parmi ses employé·es la personnalité trans Caitlyn Jenner. (Bon pour cette dernière, honnêtement ce n’est pas plus mal hein. Elle a encore déclaré ce mois-ci que les femmes trans ne sont pas de « vraies femmes » et a appelé au retour des tests chromosomiques dans le sport. Comment tirer contre son propre camp…)
En 2024, la persistance de la tendance à la législation anti-trans souligne une fois de plus l'importance capitale des médias dans la manière dont les expériences des personnes trans, les plus directement touchées par ces initiatives législatives, sont couvertes et comprises.
- Plus d'une douzaine d'athlètes universitaires ont intenté un recours collectif contre la National College Athletics Association (la NCAA), alléguant que l'organisation violait leurs droits en vertu de l'article IX en permettant aux athlètes trans de participer aux compétitions féminines.
Les 16 plaignantes, dont l'ancienne nageuse de l'Université du Kentucky Riley Gaines, accusent la NCAA de violer la loi fédérale anti-discrimination et de ne pas fournir un traitement égal aux femmes en permettant aux athlètes trans de concourir dans les ligues correspondant à leur identité de genre.
Iels cherchent des dommages punitifs pour le « stress émotionnel » occasionné, le retrait de Lia Thomas et d'autres athlètes trans des records officiels des femmes de la NCAA, ainsi qu'une interdiction des femmes trans dans les vestiaires féminins.
- Planet Fitness a exclu une de ses adhérentes pour avoir pris une photo d'une femme supposée trans dans ses vestiaires féminins qu’elle a ensuite partagé sur le net.
Malgré les objections persistantes de Patricia Silva, la femme exclue – accessoirement partisane de Donald Trump –, la salle de sport a maintenu sa décision de résilier son abonnement en raison de la violation de la politique interdisant de prendre des photos dans les vestiaires. Et en a profité pour réaffirmer son engagement de longue date envers un environnement inclusif et respectueux de l'identité de genre de ses membres.
Silva s’est plainte sur Facebook que, je cite « Planet Fitness [avait] annulé [son] adhésion et a permis au pédophile de rester. » Ses propos ont été relayées par la suite par le compte anti-trans Libs of TikTok qui a appelé au boycott de la salle de sport.
- Et pour terminer, un récent sondage en Caroline du Sud révèle que 71 % des électeurices inscrit·es, y compris une majorité de républicains et républicaines, estiment que le gouvernement ne devrait pas intervenir dans les décisions médicales concernant les soins de santé des jeunes trans, à partir du moment où les parents sont impliqué·es dans cette prise de décision.
La Caroline du Sud reste l’un des rares États contrôlés par les Républicains à ne pas avoir interdit les soins d’affirmation de genre pour les mineur·es et jeunes trans.
Du coup c’est intéressant d’avoir un résultat aussi marqué dans un contexte où une proposition de loi allant dans ce sens est actuellement à l'étude.
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Actu trans de Septembre 2024
Le bar lesbien, queer et féministe La Mutinerie risque la fermeture après plus de 10 ans d’existence.
En raison de lourdes dettes, d'une baisse de fréquentation liée notamment aux Jeux olympiques et aux répercussions du Covid, ce lieu emblématique de la culture LGBTQ+ parisienne est en redressement judiciaire. Et doit prouver sa viabilité lors de ce trimestre pour éviter la fermeture.
Suite à cette annonce, la communauté s’est rapidement mobilisée pour soutenir ce lieu, qui je le rappelle n’est pas qu’un simple bar, puisqu’il sert (et à servit à plusieurs reprises par le passé) également d’espace de soutien pour les associations LGBTQ+, et particulièrement trans.
Suite de l’épisode T-News spécial législatives 2024 – il était temps j’ai envie de dire ! Emmanuel Macron s’est enfin décidé à nommer un premier ministre après quasi 51 jours a laisser traîner la chose suite aux résultats des législatives qui ne lui plaisaient pas. La gauche étant arrivée en tête, c’est donc tout naturellement que le Président a nommé Michel Barnier, un homme de droite appartenant au groupe les Républicains – qui ne compte qu’une quarantaine de député·es je le rappelle -, pour prendre la tête du gouvernement.
Voilà, apparemment les perdants sont les gagnants et les gagnants sont les perdants maintenant !
Rapide portrait de ce nouveau 1er ministre : Il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité chez les mineur·es de plus de 15 ans en 1981, contre le remboursement des IVG en 1982. Il s’est dit favorable à la retraite à 65 ans, et à la mise en place de l’apprentissage dès 14 ans. Il a indiqué en plus que les chômeurs vivaient aux crochet de l’état et que les allocations devraient être systématiquement supprimées après 2 refus d’offres d’emploi jugées raisonnables. Et en supplément de tous ça il a des positions xénophobes et anti-immigration (réitérées encore récemment au sujet de l’AME notamment).
En bref, on est face à un vieux croûton avec des idées dépassées, bien ancrées à droite voire à l’extrême-droite. Et on n’est pas sorti·es de l’auberge avec lui !
Même l’ancien 1er ministre de droite, Gabriel Attal, en a conscience puisqu’il a demandé à Michel Barnier d'assurer "qu’il n'y aura pas de retour en arrière sur la PMA, le droit à l'IVG ou les droits LGBT". Ça en dit long lorsqu’un homo de droite (qui a servit de token) commence à sentir que ça chauffe…
Sur ce sujet d’ailleurs, Michel Barnier a indiqué qu'il n'abrogera pas la loi Simone Veil, le mariage pour toustes, ni la PMA.. Après… Sa formulation est plus que douteuse. Il parle littéralement de « personnes qui sont touchées, concernées par ces problèmes ». Je paraphrase là. Ça en dit long de parler de « problème » pour parler de ces sujets.
Et surtout il vient des LR, qui est le parti ayant la paternité du rapport sur la « transidentification des mineurs » et du projet de loi anti-trans concernant les transitions – projet de loi qui est toujours dans les cartons et qu’il n’a pas évoqué.
A aucun moment il n’a fait référence à la loi contre les thérapies de conversion pour affirmer qu’il n’y touchera pas – notamment pour les personnes trans, – ni sur la PPL visant à interdire les transitions pour les mineur·es.
Donc perso, je ne suis spécialement pas rassuré par son discours, ni d’ailleurs pas ses choix dans la composition du nouveau gouvernement.
Dans le lot, on a :
un soutien vocal des militantes anti-trans Marguerite Stern et Dora Moutot,
deux cosignataires de la proposition de loi 435 dont l'objectif est de mettre en place des thérapies de conversion pour les mineur·es trans et d'interdire leur transition,
et plusieurs personnes qui ont voté contre la constitutionnalisation de l'IVG, contre la PMA, contre le mariage pour toustes et contre l'interdiction des thérapies de conversion. (Y compris le ministre en charge de la lutte contre les discriminations – ‘fin on marche carrément sur la tête !
Bon et tant qu’on est dans la critique et le listing, certain·es sont aussi connu·es pour leur positions anti-immigration et il n’y a plus non plus de ministre, ni de ministre délégué en charge du handicap. Il a dû oublié à ce moment là.. Au final, après s’être pris un tollé, Barnier a annoncé qu’il y aurai bien quelqu’un. M’enfin un oubli pareil, moins de 15 jours après la clôture des Jeux paralympiques, c’est quand même assez parlant et ça la fout mal !
Bref, pour citer Philippe Poutou : « 2 mois et demi après le succès surprise de la gauche, on gagne un gouvernement hyper de droite, bien garni en super tocards, avec des réac, des revenants, des magouilleurs. Tout ça pour continuer à gaver les ultra riches. »
Point connexe Macron : 2 femmes ont été condamnées pour diffamation après avoir diffusé une rumeur transphobe affirmant que Brigitte Macron serait une femme trans née sous le nom de Jean-Michel Trogneux.
La rumeur, propagée en 2021, prétendait que Brigitte Macron n'était pas la mère de ses enfants et qu'un vaste complot avait été orchestré pour cacher son changement d'identité. Le tribunal correctionnel de Paris les a condamnées à des amendes avec sursis et à verser des dommages et intérêts à Brigitte Macron et son frère.
(Sans surprise, les actes transphobes, lorsqu’ils sont commis à l’encontre de femmes cis, à fortiori lorsqu’elles sont célèbres (et pétées de thune), sont sans souci condamnés. Quand il s'agit de personnes trans, en revanche, c’est une toute autre histoire…)
L'avocat de la Première Dame a annoncé que d'autres actions en justice suivront pour toute propagation future de cette fausse information. (Ce qui sous-entend quand même que ce serait la honte ou forcément négatif d’être trans ou perçu·e comme tel…)
Un rapport de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des affaires sociales recommande une réforme du dispositif des Affections de Longue Durée (les ALD) pour en assurer la viabilité financière.
Actuellement, 13,7 millions de personnes en France (soit environ 20% de la population) bénéficient d'une prise en charge à 100 % grâce à ces ALD. Leur coût estimé pourrait atteindre 16 milliards d'euros d'ici 2030, c’est pourquoi des pistes d'économies sont à l’étude, notamment la fin de l'exonération du ticket modérateur pour certains actes et la révision des critères de gravité des pathologies.
Concrètement si ça se fait, ça signifie qu’il y aura une augmentation réelle des inégalités sociales dans l’accès aux soins de santé. Voire certainement un renoncement aux soins. Et, dans le cadre des personnes trans qui peuvent bénéficier d’une ALD 31, cela pourrait entraver l’accès aux transitions médicales pour les plus précaires d’entre nous.
Rapide passage du côté des Jeux Paralympiques de Paris,Christie Raleigh Crossley, athlète non-binaire de natation, a remporté quatre médailles (2 d’or et 2 d’argent) lors de ces Jeux.
Ses victoires et records du monde ont cependant été entachés par des accusations de fraude concernant son handicap… Parce que les gens n’ont décidément que ça à faire…
On termine sur une bonne nouvelle : le traitement hormonal masculinisant Testostérone Besins, générique remboursé du Nébido, est enfin arrivé sur le marché français.
J’ai déjà fait une vidéo dédiée sur le sujet, avec toutes les informations à connaître. Donc si ça vous intéresse, n’hésitez pas à aller la consulter si ce n’est pas déjà fait. Le lien sera en barre de description.
Juste rapidement pour celleux qui débarquent et ne savent pas ce que c’est, c’est un THS permettant de réduire énormément le nombre d’injections à l’année par rapport à l’Androtardyl. Avec une fréquence d’injections toutes les 10 à 14 semaines. Donc son arrivée est une excellente nouvelle !
Une mise à jour d'étude, commandée par le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud, confirme bel et bien que les bloqueurs de puberté sont "sûrs, efficaces et réversibles".
Cette revue indépendante des recherches existantes, réalisée par le Sax Institute, ne révèle aucun danger associé à leur utilisation dans le cadre des soins d’affirmation de genre, malgré toutes les rumeurs alarmistes de médias peu informés et d’un gouvernement plutôt transphobe.
Le rapport souligne que des recherches supplémentaires seraient utiles, mais que les données disponibles actuellement ne montrent pas de risques significatifs pour les jeunes qui les utilisent.
Pour rappel, le Royaume-Uni a émit une interdiction temporaire d’utilisation de ces bloqueurs jusqu'à fin novembre de cette année.
Une mineure britannique de 15 ans a été obligé de se déshabiller devant des gardes à l’aéroport de Hurghada parce que ces derniers ne croyaient pas qu’elle était vraiment une fille (parce qu’elle a les cheveux courts et un style tomboy).
La famille n'a pu quitter le terminal que lorsque les autorités étrangères ont été convaincues que l’ado était bien une femme, comme c était indiqué sur son passeport.
Comme d’hab’ les idées foireuses, étriquées et pré-conçues de ce à quoi les femmes et filles doivent ressembler - qui sont clairement à tendance transphobes hein - impactent toutes les femmes, cis et trans. Ce qui fait qu’on se retrouve avec des femmes, et des gamines dans notre cas, qui se font abuser et humilier. Et ça s’accentue de plus en plus avec les années j’ai l’impression malheureusement.
La PATHI (la Professional Association for Trans Health Ireland) a officiellement été inaugurée lors de la conférence TransCare à l'Université de Cork en Irlande.
Cette nouvelle organisation multidisciplinaire réunit des professionnel·es cis et trans issu·es de divers domaines, notamment la santé, le droit, la défense des droits et la recherche.
En gros, la PATHI reprend le même principe que la WPATH, ou la FPATH (pour la France). Ça vise sur le papier à améliorer l'accès à des soins de santé de qualité pour les personnes trans et non-binaires en Irlande, tout en promouvant un modèle de soins fondé sur le consentement éclairé, l'accessibilité et les meilleures pratiques internationales.
On entends souvent l’adage « go woke, and go broke » pour critiquer la mercatique (en gros « Si tu deviens progressiste, tu vas couler ta marque »), et bien ce n’est pas vrai ! Une nouvelle étude, basée sur 392 marques dans 58 pays, montre que la publicité inclusive (y compris donc trans-inclusive) booste les ventes et renforce la fidélité des client·es, contredisant ainsi le mythe selon lequel les marques perdraient de l'argent en adoptant des valeurs plus progressistes.
Selon la recherche menée par l'Unstereotype Alliance et l’Oxford University, les campagnes publicitaires inclusives augmentent les ventes à court terme de près de 3,5 % et à long terme de plus de 16 %. De plus, 62 % des consommateur·ices sont plus enclins à choisir des produits de marques inclusives, et 15 % manifestent une loyauté accrue envers ces marques.
Une sculpture intitulée "Mil Veces un Instante" ("Mille fois un instant"en français) de l'artiste mexicaine Teresa Margolles a été dévoilée sur Trafalgar Square à Londres.
Cette œuvre, commandée par la mairie de la ville et mesurant 2,5 m de haut pour un poids de 3,3 tonnes, est composée de moulages en plâtre des visages de 726 personnes trans et non-binaires du Royaume-Uni et du Mexique.
Margolles a dédié cette œuvre à son amie Karla, une femme trans assassinée en 2015 à Ciudad Juárez au Mexique. L'installation, qui restera en place jusqu'en 2026, vise à sensibiliser sur les violences et discriminations subies par les personnes trans, notamment en Amérique latine.
Selon les statistiques du UK Deed Poll Office, les noms les plus fréquemment choisis par les personnes trans en Grande-Bretagne sont Jessica, Emily, Charlotte, et Alice côté femmes trans, et Noah, Alex, et Charlie côté hommes trans.
Environ 70 % des personnes trans choisissent un prénom commençant par une lettre différente de leur prénom d'origine, tandis que 81 % modifient ou ajoutent un deuxième prénom.
Les données montrent également que les changements de nom se produisent à divers âges, avec une prévalence notable entre 16 et 25 ans.
Voilà bon, c’est toujours sympa d’avoir une info un peu plus légère !
Une polémique a éclaté en Belgique après la diffusion d'une parodie (plus que douteuse il faut le dire) de la chanson "3e sexe" du groupe Indochine dans l'émission "Le Grand Cactus" sur la RTBF.
La chanson se voulant parodique tourne en dérision les identités de genre non-binaires et la transidentité.
Je vous laisse juger par vous-même hein au vu des paroles : “Chaque seconde, moi je réinvente sur papier mon identité. Et garçon, fille ou thé à la menthe, peu m’importe, je suis non-genrée. Le matin au petit-déjeuner, toute nue je suis dromadaire. Et le soir, juste après le souper, un cahier ou peut-être une fougère.”
Ça a suscité naturellement l'indignation de la communauté LGBTQ+, notamment d’Alvida, la gagnante de "Drag Race Belgique".
La RTBF a affirmé dans un communiqué défendre la liberté d'expression, indiquant qu'il n'y avait aucune intention de nuire ou d’appel à la haine à l’encontre des personnes non-binaires et trans, - ce qui n’empêche pas que les réseaux d’extrême droite aient repris en masse la vidéo du sketch pour se foutre de la gueule des personnes trans -, tandis que le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (le CSA) a été saisi « à grande échelle » et reçu plus de 150 plaintes concernant ce tronçon de l’émission.
Une instruction a été ouverte et une demande d’avis auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a été effectuée.
La commission culture de la Chambre des députés italienne a approuvé une motion, visant à interdire je cite la "propagande de l'idéologie de genre" dans les écoles pour protéger les enfants de la fameuse "idéologie woke" et de l'hypersexualisation.
Ce texte, critiqué par l'opposition et les associations LGBTQIA+, vise à limiter la discussion de sujets liés à la diversité de genre et à l'orientation sexuelle dans l'éducation. Ce qui touchera bien évidemment à l'inclusion et à la lutte contre les discriminations dans les écoles.
L'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne a déclaré que les autorités hongroises doivent corriger le marqueur de genre d'un réfugié trans dans les registres nationaux.
Ce réfugié trans, soutenu par les associations Háttér Society et Hungarian Helsinki Committee, s'est vu refuser la reconnaissance légale de son genre depuis 2021.
L'opinion de l'Avocat général, qui s'appuie sur le RGPD, affirme que des justificatifs peuvent être requis, mais qu'une intervention chirurgicale ne doit pas être exigée.
Cette décision pourrait avoir un impact significatif sur les droits des personnes trans en Hongrie et dans l'UE, notamment pour les réfugié·es.
La décision finale de la Cour est attendue début 2025.
Le Parlement russe a approuvé un projet de loi interdisant l'adoption d'enfants russes par des citoyen·nes de pays considérés comme « inamicaux », entendre par là où le mariage gay et les transitions sont autorisés.
Cette mesure s'inscrit dans une série de réformes ultra-conservatrices visant à préserver les valeurs traditionnelles russes face à la dite influence occidentale.
Ce projet de loi doit encore être approuvé lors de 2 autres lectures avant d'être signé par Vladimir Poutine.
Le parlement géorgien a adopté une loi sur "les valeurs familiales et la protection des mineur·es" qui impose des restrictions significatives aux droits LGBTQ+, réaffirmant notamment une interdiction déjà existante du mariage homosexuel et interdisant les transitions médicales dans le pays.
Cette loi pourrait permettre d'interdire des événements comme la Pride, les drapeaux arc-en-ciel et trans, censurer des films et livres, et possiblement en plus les asso queers.
Le parti au pouvoir justifie cette mesure par la nécessité de préserver les normes morales traditionnelles, influencées par l'Église orthodoxe.
La présidente Salomé Zourabichvili a promis de s'opposer à cette loi, mais le parlement pourrait passer outre son veto.
Les conséquence de cette loi ne se sont pas faites attendre puisque le lendemain du vote, Kesaria Abramidze, une célèbre mannequin trans – probablement la personnalité trans la plus connue dans le pays, s’est faite assassiner.
Le ministère de l'Intérieur a déclaré mener une enquête pour meurtre avec préméditation et circonstances aggravantes. Le compagnon de la personnalité a été arrêté pour le meurtre et sera jugé. Ce dernier voulait garder soit disant la relation secrète…
S’il fallait une nouvelle preuve que les lois transphobes et queerphobes, stigmatisent et tuent, la voilà…
Une entreprise pakistanaise a lancé SheDrives, un service de covoiturage réservé aux femmes et aux personnes trans, tant du côté des conducteur·ices que des passager·es, afin de les protéger des discriminations et du harcèlement. Et d’offrir un environnement plus sûr à ces communautés souvent victimes de violences et d'abus au Pakistan, y compris dans les transports en commun.
Ce n’est actuellement disponible que dans la ville de Lahore mais son fondateur, Ammaz Farooqi, espère étendre ce service à d'autres villes du pays.
Personnellement, je trouve cette initiative louable, mais j’ai un peu peur que les véhicules, qui sont assez reconnaissables par leurs logos roses, ne fassent qu’attirer davantage l'attention sur ses utilisateur·ices et créent un risque supplémentaire.
A voir ce que ça donnera.
Le récent changement du code pénal en Inde, visant à décriminaliser les relations homosexuelles, a suscité des craintes dans la communauté trans.
En effet, la nouvelle législation a supprimé des protections importantes, notamment l'ancienne section 377, qui offrait, grâce à un langage non-genré, une reconnaissance des victimes trans et masculines de viol. Désormais, les protections se limitent aux seules femmes cis, et les agressions sexuelles contre les personnes trans sont requalifiées en "blessures graves", une infraction moins sévère.
Les activistes dénoncent cette régression, affirmant que les personnes trans sont maintenant plus vulnérables aux agressions sexuelles, avec des peines réduites pour les agresseurs.
Seconde info, toujours négative :
Le Ministère de la Santé de l'Union indienne a sorti de nouvelles procédures standardisées pour la prise en charge des personnes trans. Désormais, il sera nécessaire de fournir une attestation psychiatrique pour pouvoir entamer une hormonothérapie et 2 attestations psy (donc psychiatrique + une autre d’un psychologue clinicien ou d’un·e autre psychiatre) pour une chirurgie. Et les chirurgies ne sont autorisées qu’à partir de 18 ans et passé 1 an de THS.
Une nouvelle étude suédoise montre que la prise d’un traitement hormonal à base de testostérone peut modifier le système immunitaire des hommes trans et personnes transmasculines, le rendant similaire à celui des hommes cis.
L'étude, menée sur 23 hommes trans sur une période de 12 mois, a révélé que la testostérone réduisait la réponse immunitaire aux infections virales tout en augmentant la capacité à combattre les infections bactériennes. Les chercheur·euses ont également exposé des échantillons sanguins de femmes cis à la testostérone, observant des résultats similaires.
Les auteur·ices de l'étude appellent toutefois à la prudence, soulignant d’abord la petite taille de l'échantillon, et ensuite la nécessité de recherches supplémentaires pour évaluer les risques et effets à long terme de ce THS masculinisant.
Le Parlement des Seychelles a adopté un amendement au Code pénal qui introduit la notion de discours de haine comme facteur aggravant dans les infractions.
Cet amendement vise, en plus, à protéger les minorités contre la discrimination, la violence et l'intimidation en renforçant les sanctions pour les crimes de haine (notamment ceux motivés par des préjugés liés à la race, le handicap, l'orientation sexuelle, l’identité de genre ou encore le statut sérologique d’une personne).
Avec cette législation, les Seychelles deviennent le deuxième pays africain, après l'Afrique du Sud, à adopter une loi contre les crimes de haine.
Le nouveau jeu Dragon Age: The Veilguard, qui sortira en octobre 2024, inclura des options de personnalisation permettant aux joueurs de créer des personnages trans, notamment en ajoutant des cicatrices de mammec’.
Ce système de personnalisation permettra également de choisir le genre et les pronoms du personnage principal, Rook, et d’aborder sa transition dans les dialogues.
On termine avec les États-Unis. Comme généralement en septembre, ce n’est pas foufou. Côté juridiction, on a que du positif ! Ça fait du bien !
- La Cour d'appel du Neuvième Circuit a statué en faveur de 2 filles trans en Arizona. Les juges ont conclu que les filles trans n'ont pas d'avantage athlétique sur les filles cis, en particulier si elles n'ont pas traversé de puberté à prédominance de testo. Cette décision permet aux 2 filles de continuer à jouer dans des équipes féminines, malgré la loi "Save Women’s Sports Act" qui visait à les exclure.
- Un juge californien a statué que le district scolaire de Chino Valley ne peut plus appliquer sa politique d’outing forcée concernant les élèves trans. Et que ce dernier doit appliquer le SAFETY Act, qui pour rappel, a été adopté plus tôt cette année et interdit aux écoles de dévoiler l'identité de genre des élèves trans à leurs parents sans leur consentement.
- Un juge fédéral de l'Idaho a émis une injonction temporaire contre une loi de l'État qui interdisait l'utilisation de fonds publics pour les soins d'affirmation de genre en prison, rétablissant ainsi l'accès à l'hormonothérapie pour les détenu·es trans. C’est une bonne chose, par contre, la décision comporte des limites : elle ne concerne que les détenu·es ayant un diagnostic de dysphorie de genre et se limite aux traitements hormonaux, excluant donc les chirurgies.
- Toujours en parlant de prison et de personnes trans, un juge de l'Indiana a ordonné que l'État fournisse une chirurgie d'affirmation de genre à une détenue trans, malgré une loi de 2023 interdisant l'utilisation de fonds publics pour ce type de soins.
La cour a jugé que refuser cette chirurgie violait les 8e et 14e Amendements en constituant une "punition cruelle et inhabituelle" et en refusant une protection égale en vertu de la loi. Il a également été souligné que cette chirurgie était médicalement nécessaire selon les normes reconnues, malgré les tentatives de la défense de discréditer ces soins.
Cette décision pourrait influencer de futurs litiges contre les interdictions similaires.
- Et le Kentucky devient le 27ème état des États-Unis à interdire les thérapies de conversion. C’est une très bonne nouvelle, cependant l'interdiction concernera uniquement les enfants.
Dans le reste de l’actu USA, c’est un peu moins jojo :
Puisqu’un ado trans de 16 ans a été gravement blessé lors d'une attaque par un groupe d'anciens camarades de classe dans le Massachusetts. L'ado a été violemment frappé et insulté avec des propos transphobes. Il souffre de diverses blessures, dont une fracture sous l'œil et des dommages nerveux.
La police a indiqué enquêter sur cet incident et le considérer comme un possible crime de haine.
Une nouvelle étude publiée dans Nature Human Behavior révèle un lien direct entre les lois anti-trans (donc de type outing et mégenrage forcé, des réductions drastiques aux interdictions de transition, des interdictions de faire du sport ou encore d’utiliser les toilettes en accords avec le genre de la personne, etc.) et l'augmentation des tentatives de suicide chez les jeunes trans.
L'étude, qui a analysé des données provenant de plus de 61 000 jeunes trans et non-binaires âgé·es de 13 à 24 ans, montre une augmentation pouvant aller jusqu'à 72 % des tentatives de suicide après l'adoption de lois anti-trans dans certains États américains. C’est juste énorme (puisqu’on était à environs 7 % avant) !
Et les chercheur·euses ont constaté que les effets de ces lois s'intensifient avec le temps, affectant particulièrement les jeunes trans racisé·es et les plus jeunes de la communauté (donc à savoir les mineur·es).
Selon un récent rapport de GLAAD, la représentation des personnes trans dans les films de grands studios a fortement diminué en 2023, avec seulement 2 personnages trans sur 256 films. Ce qui est juste médiocre hein. D’autant plus que dans le premier cas, le personnages était interprété par un acteur cis, et pour le second film, la représentation était jugée mauvaise et transphobe. On apprends également dans ce rapport qu’aucun personnage transmasculin ou non-binaire n’a été comptabilisé cette année.
Cette baisse drastique contraste avec 2022, qui avait vu un nombre record de 13 personnages trans dans 12 films.
Dans son rapport, GLAAD souligne la nécessité pour Hollywood de mieux représenter les personnes trans et de les laisser raconter leurs propres histoires.
A noter que, bien que la représentation LGBTQ+ globale ait diminué, celle des personnages racisés a légèrement augmenté, représentant 46% des personnages LGBTQ+. C’est toujours ça de pris.
Il est estimé qu’environ 210 000 électeur·ices trans pourraient rencontrer des difficultés pour voter lors des élections de 2024 en raison des diverses lois anti-trans et sur l'identification des électeur·ices. Comme on a pu le voir dans l’épisode précédent, plusieurs états ont retiré la possibilité de faire changer ses papiers légalement (y compris en ayant des ordonnances juridiques).
D’après un rapport de l'Institut Williams, 43% des adultes trans éligibles au vote n'ont pas de documents d'identité reflétant correctement leur nom et/ou leur genre. Ces discordances, notamment dans les 33 États où des lois exigent une pièce d'identité valide pour voter, risquent d'empêcher une partie de ces électeur·ices de voter en personne.
Parmi ce pourcentage, les personnes trans racisées, les jeunes adultes, les personnes à faibles revenus et celles sans domicile sont particulièrement concernées.
Pour remédier à cette situation, des groupes comme l'ACLU et VoteRiders se mobilisent d’ors et déjà pour aider ces électeur·ices à obtenir des pièces d'identité nécessaires et à mieux comprendre leurs droits et options pour le vote de novembre.
En parlant des élections états-uniennes, lors d'une conférence organisée par Moms for Liberty à Washington, D.C., - au passage,Moms for Liberty c’est une organisation politique américaine qui milite ouvertement contre les programmes scolaires mentionnant les droits LGBTQ+, la race, etc. - Donald Trump a affirmé, sans fondement, que des écoles pratiquaient des chirurgies de réassignation sur des enfants sans le consentement des parents. (Plus c’est gros plus ça passe… Et encore, il réussit à faire pire dans la news d’après !)
C’est quand même assez fou de se dire que le mec lâche ça pépouz, alors que
de 1) c’est la croix et la bannière pour faire – juste – respecter un nom et des pronoms lorsqu’il y a des élèves trans,
de 2) à quel point il faut être déconnecté·e pour imaginer qu’une école (où il n’y a pas de médecin mais seulement des infirmier·es scolaires) irait fournir des soins gratuitement à des gosses – encore plus aux États-Unis qui a l’un des systèmes de santé les plus pété au monde -,
et de 3) il n’y a pas d’opération de ce type d’effectuées sur des mineur·es tout court. Qu’il y ait un accord parental ou pas.
C’est lunaire et sert juste à ajouter de l’huile sur le feu pour exciter des anti-trans qui savent (et se fichent éperdument) de toute façon que ce discours soit faux !
Bref, pendant cette discussion, Trump a également attaqué les lois pro-trans, dénoncé l'inclusion des personnes trans dans le sport et en a profité pour critiquer Kamala Harris pour son soutien aux droits des personnes trans.
Autre info trumpienne : Vous l’avez sûrement remarqué dans la miniature de l’épisode, il y a un alien. Alors pas d’inquiétude, il n’est pas question d’enlèvement ou de transidentification des foules par des petits bonhommes verts hein – quoique, avec Trump, ça aurait pu vu toutes les conneries qu’il sort à la minute ! – Non, non, juste il a sortit lors du débat avec Kamala Harris que « Now she wants to do transgender operations on illegal aliens that are in prison. ». (« Maintenant [Kamala Harris] veut réaliser des opérations trans sur des aliens dans les prisons. »)
Voilà... Au moins on aura eu quelques memes rigolo se foutant de sa gueule. C’est toujours ça de pris…
Pour contextualiser, cette accusation découlerait à priori d’une promesse qu’Harris a faite à l’ACLU lors de la campagne primaire des présidentielles de 2019. À l’époque, elle avait déclaré que les détenu·es trans et les immigré·es sans papiers devraient avoir accès aux soins médicaux comme toutes les autres personnes. (Le terme « alien » faisant référence à ces communautés dans le discours de Trump.)
Et pour terminer, au moins 2000 personnes ont participé à la "Gender Liberation March" à Washington D.C.. Cette marche s’est terminée devant la Heritage Foundation – je ne sais pas si vous vous en souvenez, j’en avais parlé lors du dernier T-News. C’est une organisation conservatrice responsable du Project 2025, qui vise à restreindre les libertés (notamment des personnes trans) en cas de réélection de Donald Trump en novembre prochain.
Image forte d’intersectionnalité, ce sont sous des drapeaux Pride, Black Lives Matter et palestiniens que les manifestant·es ont réclamé un droit à l'autonomie corporelle, notamment en terme d'accès aux soins de santé liés aux transitions, mais aussi à ceux en lien avec les droits reproductifs.
Des figures comme Elliot Page et Raquel Willis ont pris la parole, et un DJ a animé une fête devant la fondation, symbolisant la résistance des différentes communautés queer face aux attaques contre leurs droits.
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Actu trans d'avril 2024
France : Le groupe Les Républicains, qui a pondu le rapport transphobe sur « la transidentification des mineurs » le mois dernier, n’aura pas attendu bien longtemps avant de déposer une proposition de loi allant dans le sens des recommandations du rapport…
Il est question :
D’interdire les prescriptions de bloqueurs et de THS à des mineur·es.
D’interdire les opérations dites de réassignation sexuelle. (On rappelle que c’est déjà le cas en France, mais passons).
Et de sanctionner les professionnel·les de santé qui prescriraient de tels traitements. (Il est question de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.)
L’interdiction des transitions sociales à l’école, mentionnée dans le rapport de base, n’a heureusement pas été conservée pour cette proposition de loi. Cependant, l’article 3 de la proposition de loi mentionne l’élaboration d’une « stratégie nationale pour la pédopsychiatrie » ce qui sonne drôlement comme la mise en place de thérapie de conversion…
La proposition de loi doit passer en commission des affaires sociales le 22 mai, puis en séance publique le 28 du même mois. A voir ce que ça donnera.
Toujours en lien avec les LR, et plus précisément Jacqueline Eustache Brinio, cette dernière a invité les 2 activistes anti-trans Dora Moutot et Marguerite Stern au Sénat à l’occasion de la sortie de leur livre au contenu plus que douteux.
D’ailleurs en parlant de ça, suite à l'alerte de la drag queen Kam Hugh concernant des affiches promotionnelles du livre des 2 activistes anti-trans affichées par JCDecaux, la mairie de Paris a réagi en demandant leur retrait.
Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire, a condamné la présence de ces affiches dans la ville, qualifiant leur contenu d'accroche de "transphobe et complotiste". Il a déclaré que « la transphobie est un délit » et que « la haine de l'autre n'a pas sa place dans Paris ». Il a également dénoncé le caractère mercantile nauséabond et caricatural de la publicité.
La mairie de Lyon a également fait savoir au travers de l’adjoint au maire à la Sécurité, Mohamed Chihi, qu’elle demandait le retrait immédiat des affiches.
En moins de 24 heures, JCDecaux, la société en charge de l'affichage publicitaire, a retiré les affiches et présenté des excuses aux personnes qui ont pu être blessées par leur contenu.
Par ailleurs, l’association Stop Homophobie a indiqué recenser tous les passages de ce livre qui enfreignent le droit français en vue d’une plainte. L’association SOS Homophobie a, quant à elle, déjà déposé une plainte à leur encontre.
Seconde proposition de loi qui suit la même veine mais qui provient du Rassemblement National. Nous sommes face à un article unique qui indique simplement « Tout traitement médical et hormonal de transition de genre est interdit pour les mineurs. ».
Au moins ça a le mérite d’être clair !
Dans l’exposé des motifs de cette proposition de loi, il est question 1er degré de « mode sociétale du wokisme [qui] déferle sur la France » et d’« étapes de la transformation de dysphorie de genre ».
Pour justifier leur demande d’interdiction, les député·es se sont basé et renvoient vers plusieurs livres transphobes dont celui de Caroline Eliachef & Céline Masson (qui je le rappelle ont toutes deux été auditionnées par les LR dans le cadre de leur rapport sur la « Transidentification des mineurs en France » qui a débouché la proposition de loi mentionnée juste avant celle du RN).
Autre proposition de loi, mais positive cette fois !
Mélanie Vogel, du groupe écologiste, a déposé début avril une proposition de loi visant à faciliter le changement de la mention du genre à l’état civil en déjudiciarisant la procédure. Le but est de la rendre possible via une simple demande en mairie (donc sans avoir à passer par un tribunal comme c’est le cas actuellement), et sans pièce justificative requise (de type attestation tierce, avis médical ou comparution pour juger du physique de la personne).
Cette proposition de loi acterait juridiquement la possibilité pour des mineur·es de faire une demande. Seul·e à partir de 15 ans révolu ou bien en deçà via ses responsables légaux. La procédure serait aussi ouverte également aux détenu·es, étranger·es et demandeur·euses d'asiles.
Il n’est pour l’instant pas question de reconnaissance légale ou administrative des personnes non-binaires, ni de suppression de la notion de "sexe" sur les documents d’identité.
Il faudra attendre le débat au Sénat et à l'Assemblée nationale pour savoir si cette proposition de loi passe ou non. Au vu de la composition actuelle du sénat, il y a de fortes chances que le texte final soit modifié quand même.
Plus de 800 collectifs, asso et personnalités ont appelé à des rassemblements partout en France le 5 mai prochain pour les droits des personnes trans et contre l'offensive anti-trans en cours, ainsi que pour les droits reproductifs de toutes et tous, et les droits des personnes intersexes.
La mobilisation réclame plusieurs points :
Une transition dépsychiatrisée, libre et gratuite pour les personnes majeures et mineures.
L’accès à la PMA pour toutes les personnes trans.
L’arrêt des mutilations pour les enfants intersexes.
Des moyens massifs pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception.
Une éducation aux questions de genre et de sexualité prise en charge par les travailleurs·euses de l’éducation, de la santé.
Si vous souhaitez signer la tribune c’est possible, le lien sera dans les sources de l’émission. Pareil pour la liste des diverses villes proposant un rassemblement.
En février 2023, les associations « Stop Homophobie » et « Mousse », ainsi que Marie Cau et Hanneli Victoire avaient déposé une plainte à l'encontre de Dora Moutot pour injures et appels à la haine transphobe.
Cette dernière a annoncé via story Instagram qu'elle avait été placée en examen. Le compte Instagram de la militante anti-trans aurait perdu 100 000 abonné·es depuis cette annonce.
« Venez comme vous êtes ! »… Ou pas. Puisqu’une jeune femme trans, employée dans un McDonald's près d'Angers, a demandé au conseil de prud'hommes de reconnaître la discrimination de genre et le harcèlement qu'elle a subis.
Elle avait été embauchée alors qu'elle était encore perçue comme un homme. Après avoir commencé sa transition, elle a été convoquée par son employeur à un "entretien de recadrage" où on lui a interdit l'utilisation de son prénom féminin dans le restaurant et demandé de ne plus se maquiller. Suite à son refus de retirer son maquillage, elle a été empêchée de travailler et est en arrêt maladie depuis mars 2023.
Elle demande la résiliation de son contrat, des dommages et intérêts, ainsi que l'indemnisation de ses 8 mois d'arrêt de travail. Son employeur nie les accusations de discrimination et de harcèlement.
Le conseil de prud'hommes doit rendre son jugement le 24 juin prochain.
En parlant de travail, le baromètre LGBT+ édition 2024 de l’organisme L'Autre Cercle associé à l’Ifop, et ayant sondé plus de 1 000 personnes, révèle des progrès dans l'acceptation des personnes LGBTQ+ au travail en France, mais nuance ces données, en particulier pour les employé·es trans et non-binaires.
Près de 35% des employé·es trans et non-binaires ont constaté des traitements inégaux, soit 9 points de plus que les employé·es LGB en général.
21% des salarié·es non-LGBTQ+ ressentent un malaise face au coming out d'un ou d'une collègue trans, comparé à seulement 6% en cas de coming out gay, bisexuel ou lesbien.
Et plus d'un tiers à indiqué avoir été agressé·e sur son lieu de travail, soit 9 points de plus que les employé·es LGB.
Ces données corroborent les violences que subissent les personnes trans et non-binaires dans la sphère publique, et soulignent la nécessité d'une sensibilisation accrue et d'une meilleure protection pour cette population dans l'environnement professionnel.
L'entrée en vigueur d'une nouvelle loi en Écosse visant à lutter contre l'incitation à la haine envers les personnes trans a déclenché une controverse alimentée par J.K. Rowling, soutenue par le Premier ministre conservateur du Royaume-Uni Rishi Sunak.
Rowling a critiqué la loi, affirmant qu'elle pourrait être utilisée pour museler celles et ceux qui s'opposent à la suppression des espaces réservés aux femmes, tandis que Sunak y voit une atteinte à la liberté d'expression.
L’arrogance de l’autrice est telle, qu’elle a même mis au défi la police écossaise de l’arrêter pour ses déclarations transphobes, affirmant la nécessité de nommer précisément les sexes biologiques.
La police écossaise, qui dit avoir reçu plusieurs plaintes visant l'autrice, a toutefois indiqué que JK Rowling ne serait pas arrêtée.
Toujours concernant l’autrice anti-trans – je vous jure que j’en ai marre de devoir parler de sa vieille tronche tous les mois, mais c’est comme ça ... – elle nous a sorti qu’elle ne pardonnera pas à Emma Watson et Daniel Radcliffe (toustes 2 acteurices des films Harry Potter) leur soutien à la communauté trans. Et ce, même s'iels s'excusent. (Ses déclarations étaient en lien avec son soutien au rapport du « Cass Review » commandé par le NHS England. Je reviendrai sur ce rapport juste après.)
La meuf est tellement perchée dans ses délires transphobe, à parler de manière obsessionnelle des personnes trans tous les jours, qu’elle est rendue à se sentir attaquée parce que 2 personnes, qui ont bossé il y a plus de 10 ans sur des films adaptés de son univers, ne sont pas transphobes. On en est là ! (Au passage, il n’a jamais été à l’ordre du jour que les 2 acteurices fassent de quelconques excuses hein. Il n’y a pas eu de déclaration de leur pars. Iels vivent leur meilleure vie tranquillou à s’occuper de leur fesses.)
Pour terminer sur Rowling : si vous avez écouté l’épisode de T-News du mois dernier, vous vous souviendrez peux-être que j’y disais que l’autrice avait fait un tweet négationniste concernant l'Holocauste. Depuis, ses avocat·es et elle ont poursuivit en diffamation une journaliste anglaise qui l'a qualifiée de négationniste (ce qu’elle est factuellement).
La journaliste a depuis supprimé son tweet et présenté ses excuses à Rowling pour éviter un procès. Sauf que cette action légale a suscité plus d'attention qu’autre chose sur les propos fumeux de l’autrice. Et depuis le hashtag "JK Rowling is a Holocaust Denier" est devenu viral.
Le « Cass Review », que j’ai mentionné juste avant, est un rapport de 398 pages commandé par le NHS et dirigé par la pédiatre Dr Hilary Cass (qui n'a aucune expérience préalable dans les soins pédiatriques d'affirmation de genre et qui suit sur les réseaux sociaux des figures anti-trans) a fait grand bruit.
Ce rapport, qui se rapproche pas mal de ce qui a pu se faire avec celui des LR au vu de sa qualité, sa réalisation et de ses recommandations foireuses, appelle à des restrictions sur les soins et les transitions sociales des personnes trans. Il préconise même de bloquer l'accès aux soins d’affirmation de genre pour les adultes trans de moins de 25 ans en Angleterre (parce que le cerveaux ne serait pas encore totalement formé et développé avant cet âge - Bref, le truc habituel quoi).
Le rapport fait des déclarations et des recommandations non étayées par des preuves, promeut des théories discréditées et ignore délibérément des preuves favorables aux soins d'affirmation de genre.
Le rapport soutient l'idée selon laquelle le fait d'être trans peut être causé par l'anxiété, la dépression et des problèmes de TOC, malgré le fait que l'American Psychological Association (qui est la plus grande association de psychologie au monde) réfute cette hypothèse faute de preuves. Il affirme également que les personnes trans peuvent être « influencées » pour devenir trans (en rapport avec la fameuse ROGD qui est une théorie mainte foie discréditée et rejetée par plus de 60 organisations de santé mentale).
101 études sur 103 sur les soins d'affirmation de genre (notamment sur les bloqueurs de puberté et l'hormonothérapie chez les jeunes trans) ont été rejetées pour l’écriture du rapport parce qu'elles n'étaient pas de « qualité suffisamment élevée » ou fiables sous couvert qu’elles ne sont pas effectuées « en double aveugle » – Ce qui en gros fait référence à des études dans lesquelles 2 groupes de sujets reçoivent soit un placebo, soit un médicament à tester, sans que les sujets ni les chercheur·euses ne sachent quel groupe a reçu quoi. – Ce qui seraient juste éthiquement problématique et logistiquement impossibles à mettre en œuvre dans le contexte des transitions. ‘fin je veux dire, annoncer à un ou une gamine qu’iel va avoir des bloqueurs puis lui filer un placebo qui ne fera rien et laissera sa puberté de genre assigné à la naissance se faire revient juste à de la torture et du trauma gratuit hein. Ce n’est juste pas possible !
Ah, et autre chose, le rapport est tellement déterminée à ignorer le point de vue des personnes trans qu'il n’y a que des images générées par IA pour représenter des personnes trans. (De manière stéréotypées, sinon ce n’est pas drôle hein.)
Bref, c’est d’la grosse merde ! Et en plus quelques temps après la parution du rapport le Dr Cass a fait volte-face et indiqué que les bloqueurs de puberté et l'hormonothérapie devraient être disponibles en fonction des besoins individuels, ce qui contredit les conclusions restrictives du rapport.
Immédiatement après la publication du Cass Review, des expert·es en soins de santé trans et organisations du monde entier (dont un groupe composé de 136 universitaires de plus de 20 universités à travers l'Irlande) ont exprimé leur opposition à ses conclusions, soulignant que ces soins sont une nécessité médicale qui sauve des vies.
Cette opposition du corps médical n’a pas empêché le NHS Greater Glasgow and Clyde (le NHS d’Écosse) de décider de mettre en pause toute nouvelle prescription de bloqueurs de puberté et de THS aux mineur·es trans. Seules les personnes mineures actuellement sous traitement pourront le continuer.
Suite à la fermeture prévue du Gender Identity Development Service du Tavistock Centre, la seule clinique d'identité de genre du NHS England pour les jeunes trans, 2 nouveaux centres régionaux à Londres et dans le nord de l'Angleterre devraient ouvrir / ont ouvert – je ne sais pas exactement si c’est le cas ou pas - en avril. Cependant, des sources et lanceurs d'alerte ont révélé que ces centres ne sont pas du tout prêts, manquant de personnel suffisant et de formations adéquates. La réorganisation des soins est qualifiée de chaotique et inadéquate, soulevant de sérieuses préoccupations quant à la qualité des services et soins à venir.
De plus, les temps d'attente déjà longs se sont aggravés, avec des estimations dépassant 39 mois pour les jeunes de moins de 18 ans.
Une étude financée par le Comité International Olympique a révélé que les athlètes transféminines sont physiquement désavantagées par rapport aux femmes cis dans plusieurs domaines clés, y compris la force musculaire et la capacité cardio-respiratoire. Contrairement aux affirmations rependues, la densité osseuse des femmes trans était équivalente à celle des femmes cis.
Les chercheur·euses de l'Université de Brighton ont également souligné qu'il est nécessaire de mener des études longitudinales pour évaluer l'effet à long terme de la transition et que les fédérations sportives devraient procéder avec prudence avant d'imposer des interdictions générales aux athlètes transfem’ dans les catégories féminines.
L’UDC (un parti d’extrême droite suisse) a déposé une proposition de loi pour le canton de Genève, similaire à celles proposées pour la France. A savoir un texte qui souhaite :
Interdire la promotion des transitions auprès des mineur·es ou le fait de leur en faciliter l’accès (donc bye bye les associations) ;
Interdire les THS et opérations sur les mineur·es trans ;
Sanctionner les professionnel·les de santé qui fourniraient ces types de soin ;
Et obliger les professionnel·les (que ce soit de santé, de l’éducation, du social ou du sport) d’aviser le service de protection des mineurs lorsque des signes de transition sont observés ;
Sans surprise le texte mentionne de manière tout à fait sérieuse une « idéologie woke », une « explosion des demandes de réassignation du genre » et un supposé « rejet de la biologie ». Il fait également référence aux transitions comme étant des « transformations ».
En Belgique, une proposition de loi (oui je sais encore une ! Mais promis, on est sur du positif !) a été déposée visant à protéger les enfants intersexes contre les interventions médicales non-nécessaires.
Le texte prévoit que :
Le consentement préalable, explicite, libre et éclairé doit être donné par la personne concernée pour effectuer toute intervention ou traitement ;
Les professionnel·les de santé qui pratiquent des traitements ou interventions doivent expliquer l’ensemble du procédé à leurs patients et patientes, avec un soutien psychologique.
Et lorsqu’elles sont nécessaires, les interventions doivent avoir lieu dans des conditions médicales raisonnables. Donc dans un hôpital, avec des professionnel·les de santé compétent·es et pouvant prouver qu’iels ont de l’expérience.
Le Bundestag (qui est l'assemblée parlementaire d'Allemagne) facilite officiellement le changement d'état-civil et dépsychiatrise la transidentité dans le pays. (L’ancienne loi de 1980 dite « loi transsexuelle » classait la transidentité comme un trouble psychiatrique et exigeait une évaluation psychiatrique et possiblement des traitements médicaux ou opérations pour toute modification de l'état-civil.)
Il sera désormais possible pour les personnes trans, non-binaires et intersexes de faire changer leur(s) prénom(s) et leur mention du genre en déposant une demande via simple déclaration au bureau d’état-civil, dont le changement sera validé après un délai de 3 mois.
Il n’y a plus de pré-requis médicaux ou psychiatriques, et plus de passage devant un ou une juge. De plus, il sera possible de ne pas avoir de mention de genre sur ses papiers ou bien de choisir une mention autre que "femme" ou "homme".
Cette procédure sera ouverte aux mineur·es avec l’accord de leurs parents. (A savoir qu’un tribunal familial peut intervenir dans les cas où les parents n’acceptent pas ce changement lorsque l’enfant a plus de 14 ans.) Et que ce sera aussi le cas pour les personnes réfugié·es, apatrides et titulaires d’un titre de séjour illimité.
Après l’Allemagne, c’est au tour de la Suède d’adopter une nouvelle loi concernant la simplification du changement de la mention du genre à l'état civil (dont le processus pouvait prendre jusqu’à 7 ans auparavant…).
Cette dernière abaisse de 18 à 16 ans l'âge requis pour changer légalement ses papiers. Les personnes de moins de 18 ans devront toujours obtenir l'approbation d'un responsable légal, d'un médecin et du National Board of Health and Welfare. Mais un diagnostic de dysphorie de genre ne sera plus nécessaire.
De plus, les interventions chirurgicales seront autorisées à partir de 18 ans, sans nécessiter l'approbation de l'organisme de santé publique. L'ablation des ovaires ou des testicules ne sera par contre autorisée qu'à partir de 23 ans, comme c’était le cas dans l’ancienne loi.
Cela entrera en vigueur le 1er juillet 2025.
Dans un jugement historique concernant l'affaire des Brigades pendant la dictature militaire en Argentine, l'un des plus grands procès en matière de droits humains dans la région, 10 auteurs du régime militaire ont été condamnés à la prison à vie pour une série de crimes incluant la privation illégale de liberté, les abus sexuels aggravés, les tortures et la réduction à la servitude. Ces crimes sont désormais considérés comme imprescriptibles.
Parmi les 610 victimes de ce procès se trouvent des étudiants et étudiantes, des femmes enceintes, des enfants enlevés et assassinés par les militaires, ainsi que huit femmes trans spécifiquement ciblées et torturées entre 1976 et 1983.
Ce jugement marque une première mondiale, car c'est la première fois que les violences subies par les personnes trans sont reconnues comme un crime contre l'humanité.
La première mosquée spécifiquement destinée aux musulman·es hijra a ouvert ses portes au Bangladesh, offrant ainsi un lieu de culte pour les membres de la communauté dite du « troisième genre ».
Cette mosquée est une réponse aux discriminations et aux abus que subissent souvent les hijras dans d'autres lieux de culte. Elle vise à fournir un refuge où les membres de cette communauté peuvent pratiquer leur foi sans crainte de rejet ou de moquerie, marquant ainsi un pas vers une plus grande inclusion et acceptation de la diversité de genre dans la société bangladaise.
La cheffe du gouvernement du Pendjab, Maryam Nawaz, a annoncé l’ouverture d’une école pour élèves trans dans chacune des 11 divisions (qui correspondent à des régions). Il est important de noter que 9 des 11 divisions du Pendjab avaient déjà des écoles pour la communauté trans dans le passé, et que certaines offraient une formation professionnelle en plus des programmes académiques. Nous sommes donc sur une extension de cette politique.
La première coopérative de logement dédiée aux femmes trans en Australie va être développée à Sydney, suite à la vente d'un terrain du conseil municipal dans la banlieue de Darlinghurst.
Le site de 7 propriétés a été acheté à un prix significativement réduit de 2,5 millions de dollars australiens (soit 1,5 million d'euros) par Common Equity New South Wales en partenariat avec All Nations Housing Co-operative, dans le cadre du programme de terres excédentaires du conseil.
Cette initiative vise à fournir un logement sûr et abordable aux femmes trans selon le maire de Sydney, Clover Moore. Et s'inscrit dans le cadre d'un programme plus large visant à fournir un logement abordable et diversifié aux populations vulnérables.
Le ministère de l'Éducation d'Israël a annoncé une réduction significative de 85 % du budget de son « programme de tolérance », entraînant l'annulation de près de 4 200 ateliers visant à promouvoir la tolérance envers la communauté LGBTQ+ et la lutte contre les discriminations associées.
Cette décision a suscité des inquiétudes étant donné l'augmentation de la violence et des discours de haine dirigés contre cette communauté en Israël.
L'organisation Hoshen, qui mène une partie importante de ces ateliers, a appelé à un rétablissement du financement de ce programme pour assurer la sécurité et le bien-être des jeunes LGBTQ+ dans le pays.
Le Parlement irakien a adopté une loi anti-LGBTQ+. En plus de vouloir sanctionner les actes dits homosexuels de 10 à 15 ans de prison, cette proposition de loi, si elle est adoptée, fera encourir un risque d’emprisonnement pouvant aller jusqu'à 3 années si une personne, je cite "imite le sexe opposé", ou si elle bénéficie d’une transition médicale. (Cela vaut aussi pour les médecins qui prodiguent des soins d’affirmation de genre).
Hong Kong a récemment dévoilé une politique permettant aux personnes trans de modifier le marqueur de genre sur leur carte d'identité sans obligation de subir une chirurgie de réassignation sexuelle dite "complète". Cependant, les militant·es LGBTQ+ critiquent cette mesure, soutenant qu'elle continue de violer l'intégrité corporelle des personnes trans.
La politique exige toujours des interventions chirurgicales spécifiques, telles que la mastectomie pour les hommes trans et la chirurgie génitale pour les femmes trans, ainsi qu'une hormonothérapie de 2 ans minimum. De plus, les personnes trans doivent fournir une déclaration solennelle affirmant qu’iels souffrent de dysphorie de genre et vivent bien sous leur identité de genre vécue depuis au moins 2 ans.
Le Sénat mexicain a approuvé un projet de loi visant à interdire les thérapies de conversion. Quiconque finance ou impose de telles pratiques sera sanctionné·e d’une peine de prison allant de 2 à 6 ans. Des facteurs aggravants lorsque ces pratiques sont appliquées à des mineur·es, à des personnes âgées et à des personnes handicapées sont mis en place.
Le duo pop Tegan and Sara, engagées pour les droits LGBTQ+ depuis le début de leur carrière, a publié une lettre ouverte via leur fondation dénonçant la législation anti-trans au Canada, ralliant plus de 400 artistes du pays ou basé·es au Canada, dont Alanis Morissette, Carly Rae Jepsen, Elliot Page et Mae Martin.
La lettre critique les récentes propositions de lois, notamment en Alberta, visant à interdire les soins d'affirmation de genre pour les jeunes trans et à exiger le consentement des parents pour l'utilisation des noms et pronoms dans le milieu scolaire.
World Netball a interdit aux athlètes trans de participer aux compétitions internationales de netball (un sport dérivé du basket), après une revue de sa politique sur la participation et l'inclusion.
Les athlètes trans sont désormais exclue des compétitions de netball féminin de niveau international, tandis que les athlètes non-binaires enregistrés assignés femmes à la naissance et n'ayant pas recours à un traitement à base de testostérone peuvent toujours concourir.
Cette nouvelle politique serait nécessaire, selon l’instance dirigeante, pour garantir « l’équité et la sécurité ».
Le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies a adopté, avec aucune objection, une résolution historique visant à protéger les droits des personnes (y compris enfants) intersexes, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte contre la discrimination, la violence et les pratiques préjudiciables à l'égard de ces personnes.
Cette résolution, proposée par la Finlande, l'Afrique du Sud, le Chili et l'Australie, exhorte les États à œuvrer pour garantir le plus haut niveau possible de santé physique et mentale pour les personnes intersexes, tout en demandant au Bureau du Haut-Commissariat de préparer un rapport examinant les lois discriminatoires, les actes de violence et les pratiques néfastes (notamment les interventions médicales inutiles ou reportables effectuées sans un consentement total, libre et éclairé) à l’encontre de cette communauté à l'échelle mondiale. Ce rapport sera examiné et discuté lors d'une session du Conseil des droits de l'Homme qui se tiendra en septembre 2025.
Ce vote fait suite à des années de plaidoyer du mouvement intersexe mondial et représente une étape cruciale pour sensibiliser à cette question à l'échelle internationale et inciter les États à agir pour protéger les droits des personnes intersexes.
Un nouveau rapport du groupe de défense ILGA-Europe met en garde contre une augmentation des rhétoriques transphobes parmi les politiciens et politiciennes européennes, suscitant des inquiétudes avant les élections européennes de juin.
Le groupe de défense a constaté une accumulation des discours de haine contre la communauté LGBTQI+ dans 32 pays européens, dont 19 États membres de l'UE. Les craintes sont que les politiciens et politiciennes instrumentalisent ces discours pour semer la haine et la désinformation avant les élections de juin (où l’extrême droite devrait gagner du terrain), notamment en utilisant des tactiques de peur contre l'accès aux soins de santé des mineur·es trans et à l'éducation sexuelle.
Les attaques physiques contre la communauté queer sont également en hausse, avec seulement un pays de l'UE n'ayant signalé aucun crime de haine queerphobe au cours de l'année écoulée.
On termine comme d’habitude avec les États-Unis.
Côté juridiction nous avons ce mois-ci davantage de positif que de négatif. C’est bien, ça change un peu ! Je vais donc commencer par ça et terminer sur le positif.
La Cour suprême des États-Unis a accordé une demande d'urgence de l'Idaho pour rétablir temporairement une loi de l'État interdisant les soins d’affirmation de genre pour les mineur·es de moins de 18 ans. Et ce, malgré 2 jugements précédents qui ont jugé cette loi comme inconstitutionnelle. Cette loi, qui criminalise les transitions médicales chez les mineur·es, sera donc maintenue en vigueur, sauf pour 2 plaignantes anonymes, déjà sous traitement hormonal féminisant, qui ont intenté une action en justice pour tenter de stopper cette loi.
La Cour a accordé cette demande d'urgence de l'État, estimant que le tribunal de district n'avait pas le pouvoir d'empêcher l'application de la loi dans tout l'État.
Toujours concernant l’Idaho, le gouverneur de l’état a signé une loi qui interdit aux éducateurices de la maternelle à la terminale et aux professeur·es d'université de s'adresser « sciemment et intentionnellement » aux étudiant·es trans par des prénoms et des pronoms différents de leur acte de naissance. Le projet de loi offre également des protections juridiques aux éducateurices qui mégenrent délibérément leurs élèves trans. Il a également signé une loi redéfinissant le genre comme étant synonyme de sexe, ce qui fait de l'Idaho le sixième État à adopter une telle mesure.
Une nouvelle loi du Tennessee permet aux personnes ayant des croyances et idéologies anti-LGBTQ+ d'adopter des jeunes queer et trans, en annulant une politique précédente qui exigeait le respect de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre des enfants adopté·es.
La loi interdit au Département des Services à l'Enfance de refuser une demande d'adoption sur la base de croyances religieuses, et affirme que placer un ou une enfant queer chez des adultes ouvertement anti-LGBTQ+ ne serait pas contraire à son intérêt supérieur.
Les partisan·es de la loi soutiennent qu'elle garantit la liberté religieuse et encouragera l'adoption parmi les familles religieuses, tandis que ses détracteur·ices (comprenant donc des militant·es LGBTQ+ et des législateur·ices démocrates), la condamnent comme étant préjudiciable et critiquent le fait qu'elle ne tienne plus compte de la préférence des enfants dans le processus d'adoption.
La Cour d'appel des États-Unis pour le quatrième circuit a statué en faveur des droits des personnes trans dans 2 affaires concernant l'accès aux soins d’affirmation de genre en Caroline du Nord et en Virginie-Occidentale.
Les juges ont déclaré que le refus de couverture constitue une discrimination fondée sur l'identité de genre et le sexe, violant ainsi la clause de protection égale.
Cette décision a été saluée par les plaignants et les défenseur·euses des droits LGBTQ+, mais elle pourrait potentiellement être portée devant la Cour suprême.
La gouverneure du Kansas a mis son veto à la loi interdisant aux mineur·es trans de faire une transition médicale ;
Un juge fédéral a statué que les profs trans ont le droit d'utiliser les pronoms de leur choix en classe dans l’état de Floride, en accordant une injonction préliminaire à une enseignante trans sur la base de ses droits du Premier Amendement, bloquant ainsi l'application d’une loi transphobe pré-existante contre elle ;
Une cour d'appel a bloqué une loi de Virginie-Occidentale interdisant aux filles trans de jouer dans des équipes conformes à leur identité de genre, estimant que la loi viole le titre IX et la Constitution américaine ;
Un tribunal de l’Ohio a bloqué un projet de loi combiné interdisant la participation aux sports pour les athlètes trans et l’interdiction des soins de santé trans, jugeant que le projet de loi allait probablement à l’encontre de la règle du sujet unique. Les familles et personnes trans de l’État continueront donc d’avoir accès aux soins tant que l’affaire se poursuivra.
Le Département de l'Éducation des États-Unis a annoncé l'émission d'une règle finale sous le Title IX pour protéger les étudiants trans et non-binaires dans les écoles publiques, garantissant ainsi le respect de leur identité de genre en matière de pronoms et d'accès aux toilettes correspondant à leur identité de genre.
Cette mise à jour des règles vise à lutter contre la discrimination dans les établissements éducatifs financés par le gouvernement fédéral, et renforce les protections pour les étudiants et étudiantes LGBTQ+.
La règle entre en vigueur le 1er août, avec un engagement à fournir des ressources et une assistance technique aux écoles pour assurer une mise en œuvre efficace.
Tous les projets de loi anti-LGBTQ+ du Kentucky ont échoué. Ces projets de loi auraient affaibli les ordonnances locales de non-discrimination, restreint les spectacles de drag et permis aux médecins de refuser de soigner les personnes LGBTQ+ en invoquant une « objection morale ».
Tous les projets de loi anti-LGBTQ+ d’Iowa ont également échoué. Il étaient question de proposition de loi visant à retirer les personnes trans du code des droits civiques de l’État et à les déclarer « handicapées ». Une autre proposition de loi, connue sous le nom de « pink triangle bill » (« projet de loi du triangle rose »), aurait exigé des marqueurs de genre spéciaux sur les actes de naissance et les permis de conduire des personnes trans. Un autre projet de loi aurait redéfini le terme "égalité" pour exclure les personnes trans. Et une autre mesure visait à interdire aux personnes trans l’accès aux toilettes correspondant à leur identité de genre.
Et pour terminer, le Maine a signé son projet de loi de sanctuaire pour les soins trans et d'avortement, malgré une série d'alertes à la bombe contre les législateur·ices de l'État. Cette loi sanctuaire protège les prestataires de soin et les patient·es trans et/ou ayant recours à l’avortement contre de possibles poursuites hors de l'État.
Dans le reste de l’actu USA :
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a déclaré lors d'une réunion avec les Jeunes Conservateurs du Texas vouloir, je cite « mettre fin » à la présence des prof trans et Gender Non Conforming dans les écoles de l'État, citant le cas d'une enseignante ayant démissionné après avoir été ciblé par des attaques anti-LGBTQ+.
Southern Equality a publié un rapport sur le fardeau que sont devenus les déplacements dû aux interdictions des soins d’affirmation de genre et de leurs coûts associés qui sont assez substantiels.
On y apprend que les familles sont désormais obligées de parcourir des centaines de kilomètres en voiture ou en avion pour se rendre à des rendez-vous. Avec des temps de trajets qui passent en moyenne d’1 à 4 heures en 2023 à des trajets pouvant aller jusqu’à plus de 9h (soit 18 heures 30 pour un unique aller-retour) pour les familles les plus éloignées de Houston, Texas.
En plus du coût (en terme de temps), il y a le coût budgétaire qui a augmenté. Notamment avec l’essence, la nourriture (pour le parent et son enfant) et les chambres d’hôtel (qui tournent à un tarif moyen de 167 $ par nuit pour une chambre double dans une 50aine villes américaines. Et jusqu’à 303 $ par nuit pour une ville comme Boston).
En bref, tous ces frais accumulés peuvent fortement peser sur le budget des familles ayant recours à ces soins d’affirmation de genre, augmentant ainsi encore davantage le fardeau financier résultant de ces interdictions.
Une nouvelle étude publiée dans le Social Science Research Network révèle que les personnes postulant à un emploi qui utilisent les pronoms neutres « they/them » ont moins de chances d'être embauchées.
Basé sur l’envoi de 7 970 CV fictifs à des entreprises de toutes tailles dans 6 villes américaines, l’étude montre que les pronoms neutres sur un CV réduisent le taux de réponse positif de 5,4% par rapport à ceux qui ne mentionnent aucun pronoms, et de 3,7% par rapport à ceux utilisant les pronoms « she/her » ou « he/him ».
L'étude souligne également que la discrimination est 2 fois plus élevée dans les zones dominées par les républicains que dans les zones démocrates.
L’autrice de l’étude souligne la nécessité d'une recherche supplémentaire pour comprendre les mécanismes de cette discrimination et proposer des mesures d'atténuation.
Chaya Raichik, créatrice du compte anti-trans "Libs of TikTok", a été ajoutée à la base de données des individus extrémistes par le Southern Poverty Law Center en raison de sa propagation de discours haineux anti-LGBTQ+ et de son rôle dans la mobilisation de groupes d'extrême-droite pour mener des attaques violentes contre les personnes LGBTQ+ et les institutions qui les soutiennent.
Ses publications ont été, je le rappelle, liées à des menaces et des actes de harcèlement dirigés contre des établissements scolaires, des bibliothèques, des hôpitaux et des individu·es. On en a par ailleurs eu à nouveau l’exemple ce mois-ci avec des menaces d’alertes à la bombe contre au moins 44 salles de sport « Planet Fitness » parce que ces dernières autorisent publiquement les filles et femmes trans dans leurs vestiaires féminins.
Autre étude, cette fois menée par l'Institut Vera de justice et le groupe Black & Pink National révèle que près de 90 % des personnes trans incarcérées ont été placées en isolement dans les prisons, une pratique qualifiée de torture par les Nations Unies.
L'étude, basée sur les réponses de 280 personnes trans dans des prisons d'État entre 2021 et 2022, montre que 89% ont été soumises à l'isolement au moins 1 fois. Certaines signalant des séjours fréquents et prolongés en isolement. 21% ont été mises en isolement prétendument pour leur propre sécurité.
Les personnes interrogées ont dénoncé le recours arbitraire à cette pratique et ont appelé à des réformes pour garantir des conditions de détention plus humaines et équitables.
L’American Journal of Surgery a sorti une revue de grande envergure qui conclut que le taux de regret pour les chirurgies effectuées dans le cadre d’une transition est remarquablement faible, inférieur à 1%, comparé à de nombreuses autres chirurgies.
Cette recherche, basée sur plus de 55 études individuelles, offre donc de quoi clouer le bec aux discours néfastes qui affirment que le taux de regret pour ce type d’intervention est élevé. Discours utilisé pour tenter d’interdire les transition médicales.
Le Gender Health Program de l'hôpital pour enfants du Minnesota fait face à une demande croissante (de près de 30 %) de soins pour les jeunes trans, provoquée par l'interdiction des soins d’affirmation de genre dans les États voisins. Cette augmentation a entraîné des temps d'attente pouvant aller jusqu'à 18 mois.
Cette situation a poussé la Dr Angela Kade Goepferd a témoigné en faveur du projet de loi HF 3386, visant à allouer 1 million de dollars pour former des médecins à fournir des soins d’affirmation de genre. Cette mesure permettrait de réduire les temps d'attente et de fournir des soins de qualité aux jeunes trans dans tout cet État refuge.
Et pour terminer, le service américain de la citoyenneté et de l'immigration a annoncé une importante mesure pour faciliter les demandes de naturalisation des immigrant·es gender non-conforming en ajoutant une option de genre « X » sur ses formulaires d'inscription.
Cette décision facilite la correspondance des documents des demandeur et demandeuses venant de pays qui incluent déjà ce marqueur de genre, comme le Pakistan ou le Mexique par exemple.
Cette révision, initialement appliquée au formulaire N-400 (qui concerne les demandes de naturalisation) vise à réduire les obstacles pour les individu·es non-binaires et à garantir l'exactitude des documents d'identité tout en maintenant les procédures de vérification de l'identité et de prévention de la fraude.
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Actu trans de Juillet 2023
France :
Les député·es de la France Insoumise ont présenté mercredi 5 juillet une proposition de loi pour réclamer à nouveau l’ouverture de la PMA aux hommes trans et personnes transmasculines en capacité d’avoir une gestation. (En plus de demander une sanctuarisation de l’auto-conservation des gamètes pour toutes les personnes, ainsi que la légalisation de la ROPA – une technique permettant une réception d’ovocytes du ou de la partenaire dans le cadre d’une PMA).
Pour rappel, la loi bioéthique d’août 2021 avait seulement élargi l’accès à la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Et en juillet 2022, le Conseil constitutionnel avait validé l’exclusion des hommes trans et personnes transmasculines de l’accès à la PMA.
Cette proposition de loi n’est, pour le moment, pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, donc à voire ce que ça donnera.
33 député·es transphobes (issu·es de la majorité présidentielle et de l’extrême-droite) ont voté contre un amendement qui visait à permettre l'incarcération des personnes trans selon leur identité de genre.
Le Rassemblement National a déposé une proposition de loi pour exclure les personnes trans des compétitions sportives en les obligeant à concourir en fonction de leur genre assigné à la naissance.
Le groupe sénatorial LR sur la « transidentification » des mineur·es a reçu des complotistes et transphobes français·es et anglais·es, puisque LGB alliance, une organisation transphobe qui œuvre depuis des années contre les droits des personnes trans, était présent.
Qu’on se le dise, ça n’augure rien de bon pour le futur des droits des personnes trans (mineures mais pas que). En agissant de la sorte, le groupe souhaite clairement emboîter le pas des politiques régressives et discriminatoires du Royaume-Uni et des USA.
Aurore Bergé est devenue Ministre des Solidarités. (A priori plutôt des solidarités des transphobes puisqu’elle a lutté contre les droits des personnes trans par le passé et a reçu des TERFs au gouvernement…)
En parlant de TERF, l’association Stop Homophobie a déposé une plainte contre Marguerite Stern pour ses propos sur Twitter créant un lien de causalité entre transidentité & pédophilie.
On continue avec le Royaume-Uni, où se sont tenues à 1 semaine d’intervalle les 2 grosses Trans Pride annuelles, celle de Londres et celle de Brighton.
La Trans Pride de Londres a rassemblé plus de 25 000 personnes. C’est le plus grand taux de participation jamais enregistré pour cet événement.
Il y a eu un incident en marge de cette pride, lors du pique-nique annuel organisé, où 2 agresseurs transphobes auraient ouvert le feu avec des pistolets à billes sur des participant·es. Aucun·e blessé·e grave n'a été signalé et une enquête pour crime haineux a été ouverte.
Et donc 1 semaine après a eu lieu la Trans Pride de Brighton, qui célébrait ses 10 ans cette année. L’événement s’étendait sur plusieurs jours, avec notamment une projection de courts-métrages et un gala avec plusieurs spectacles et artistes trans. Les organisateurices s'attendaient à ce qu'entre 5 000 et 10 000 personnes soient présentes, après plusieurs avertissements liés à la météo pour du vent et de la pluie. Au final 30 000 personnes ont participé à la marche.
Je ne rentrerai pas dans les détails parce que ce n’est pas le but de la pastille, mais j’ai pu participer à cette trans pride et c’était vraiment très bien !
C’est officiel : La Russie adopte définitivement la loi interdisant totalement les transitions administratives et médicales. Ça ne s’arrête pas là, avec cette loi, les personnes trans ne peuvent plus adopter, obtenir officiellement la garde d’un·e enfant, et, si elles sont mariées, leur mariage est automatiquement annulé.
La Cour suprême du Japon a rendu une décision historique en faveur d'une employée trans qui a poursuivi le gouvernement pour le fait de lui avoir restreint son accès aux toilettes des femmes sur son lieu de travail. La Cour a jugé que l'interdiction qui lui était faite d'utiliser ces toilettes était injuste et « inacceptable ».
C'est la première décision de la plus haute juridiction japonaise concernant les conditions de travail des personnes trans.
Au Pays-Bas, Rikkie Kolle a été élue Miss Pays-Bas 2023, devenant ainsi la première femme trans à décrocher ce titre. Cela lui permet de concourir au titre de Miss Univers.
Sur le même sujet, l’Italie a annoncé l’interdiction aux femmes trans de participer à Miss Italie en stipulant que seules les personnes assignées femme à la naissance pouvaient concourir. Ce qui a eu pour effet qu’une centaine de mecs trans s’inscrivent pour troller le concours et montrer la stupidité d’un tel règlement !
Au Danemark, une étude inédite sur le taux de suicide des personnes trans est sortie. Cette étude – inédite par son ampleur car comprenant 3 759 personnes trans – montre que :
- les personnes trans ont près de 7,7 fois plus de risque de faire une tentative de suicide que le reste de la population,
- et ont 3,5 fois plus de risque de mourir par suicide que le reste de la population.
Le parlement belge a adopté une interdiction des « thérapies de conversion » basées sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre et l'expression de genre !
La Cour Européenne des Droits de l'Homme (la CEDH) a rendu un jugement historique en faveur de l'athlète intersexe Caster Semenya, estimant que l'instance mondiale d'athlétisme avait discriminé la coureuse en lui interdisant de participer aux compétitions à moins qu'elle ne réduise son taux d'hormones naturelles.
Malgré cette décision, les réglementations discriminatoires concernant les niveaux de testostérone chez les athlètes féminines resteront en place, World Athletics prétendant qu'elles sont nécessaires pour protéger une compétition équitable dans la catégorie féminine.
Cyclisme international : nous avons le droit à un rétro-pédalage de la part de l’UCI qui décide de bannir les femmes trans (qui ont effectué leur transition après leur puberté) des compétitions féminines internationales.
L’UCI fera donc désormais concourir les femmes trans avec les hommes.
Toujours dans le sport, World Aquatics ajoute une catégorie « ouverte » pour permettre aux femmes trans de concourir.
Et pour terminer, le Guinness World Records a reconnu Lucy Clark comme la toute première arbitre de football ouvertement trans au monde. Cette distinction a été annoncée début juillet, faisant d'elle la seule arbitre de football trans à être officiellement reconnue par l'organisme.
Comme à l'accoutumé, on termine avec les États-Unis.
Alors niveau juridiction, ça va être assez court ce mois-ci. C’est les vacances là-bas, du coup il y a moins de lois qui passent et propositions de loi qui sont déposées.
Du coup, côté juridiction on a eu le droit à :
- Un juge du Kansas, qui a émis une ordonnance de restriction temporaire ordonnant à l'État de cesser d'autoriser les personnes trans à changer leur mention du sexe indiqué sur leur permis de conduire.- Une juge fédérale qui a temporairement empêché l'État de l'Arizona d'appliquer son interdiction de participation aux sports pour les élèves trans. La juge a statué qu'il n'y avait aucune preuve que les filles trans sous bloqueurs de puberté avaient un avantage athlétique sur les autres filles ou représentaient un risque pour leurs coéquipières.
- L’état du Michigan qui interdit désormais les thérapies de conversion touchant spécifiquement les enfants LGBTQ+.
- Un tribunal fédéral du Montana, qui a émis une ordonnance d’interdiction temporaire d’appliquer un drag ban dans cet état. Je rappelle que le drag, décrit comme il l’est dans la loi, cible – en plus des artistes drag – les personnes trans.
- Et pour finir, la ville de Lawrence, au Kansas (qui est un état réputé pour sa transphobie crasseuse), devient une ville sanctuaire pour les personnes LGBTQ+.
Dans le reste de l’actu USA :
Les républicains de la Chambre des représentants ont convoqué une audience pour attaquer l'existence des personnes trans. L'audience, intitulée "Les dangers et les violations du processus équitable des soins d'affirmation de genre pour les enfants" (“The Dangers and Due Process Violations of ‘Gender-Affirming Care’ for Children”), ne comportait que des militant·es anti-trans et aucun·e médecin travaillant avec des patient·es trans ou expert·e médical·e ayant des connaissances pertinentes pour parler du sujet.
L'audience était censée porter sur la façon dont les enfants seraient, je cite : « contraint·es par des adultes en position d'autorité à subir des procédures de transition de genre sans pleine compréhension de leur signification ou de leur impact ».
Des discussions Discord opérées par l'organisation gender-critical Genspect ont fuitées. Ces dernières révèlent que ses membres utilisent un langage radical et coordonnent des actions pour bloquer les soins de transition en sapant la prise en charge médicale et sociale des personnes trans (mineures et majeures), en utilisant des théories du complot et des discours anti-trans.
Cette coordination d’actions se fait avec des groupes législatifs et politiques de droite et d’extrême-droite aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le monde pour susciter une panique et une indignation concernant les transitions.
Dans la rubrique "la transphobie atteint par effet de ricochet aussi les personnes cis" nous avons plusieurs exemples ce mois ci :
Une femme de 59 ans a été assassinée parce que le meurtrier pensait qu'elle était une femme trans.
Et un homme a été assassiné pour avoir défendu sa collègue de travail (une femme trans) à la suite de violences verbales dirigées contre elle.
On a également pu voir une mère se faire expulser d’un cinéma parce qu’elle avait emmener son fils autiste de 15 ans – qui ne pouvait pas être autonome pour uriner – dans les toilettes pour femmes. Le manager a appeler la police et les a foutu dehors en déclarant que ce n’était pas des « toilettes transgenres » et que le gamin « n’avait rien à faire là »…
Un jeune homme trans, a été victime de violences policières puis arrêté par un adjoint du shérif du comté de Los Angeles. Lorsqu'il a révélé sa transidentité aux autorités lors de son arrestation, il a dû subir l’humiliation de devoir montrer ses organes génitaux à une policière pour prouver qu'il était bien trans. Il a été ensuite placé dans une cellule pour femmes et licencié de son emploi de professeur suite à ces événements.
Malgré des preuves contradictoires, les autorités ont blanchi l’adjoint du shérif de toute faute.
L'affaire est actuellement en cours de poursuite judiciaire, et le département du shérif affirme enquêter sur l'incident.
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2024, a déclaré lors d'une interview avec CNN qu'il rétablirait l'interdiction pour les personnes trans de rejoindre l'armée et annulerait d'autres politiques militaires "woke" s'il était élu.
J’ai cru à une blague en voyant l’info passée, et surtout en regardant la vidéo.. Mais non, un pasteur d'extrême droite a bien demandé à Dieu de maudire le film "Barbie" parce qu'il est prétendument "plein de transsexuel·les, de transgenres et d'homosexualité. Voilà, bon pourquoi pas hein ! A priori ça n’a pas l’air de marcher puisque le film fait un carton et que tout le monde en parle !
Suite à la décision de la Cour suprême concernant l'affaire « 303 Creative v. Elenis » qui permet à certaines entreprises américaines de discriminer au nom du Premier Amendement, un salon de coiffure du Michigan a exprimé son intention de refuser ses services aux client·es LGBTQ+ (en particulier les personnes correspondant aux lettres « TQ+ » du sigle) en les comparant à des animaux et des pédophiles.
Et pour finir sur une note positive quand même :
Le père d'une fille trans a lancé un chatbot alimenté par IA qui se nomme "Gender Journey Chatbot". Il est destiné à servir de ressource principalement pour les parents qui ont des questions sur les meilleures façons de soutenir leurs enfants trans. Il peut également répondre aux questions de l'enfant trans à la recherche d'un soutien.
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