Tumgik
#tout le monde debout
chaotictomtom · 4 months
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vous rendez vous fou vous même pas 1h que l'épisode est sorti en ligne ça commence déjà à spoiler. enfin le post date de y'a 45min donc la personne là commence à spoil alors que ça faisait même pas 15min que le bail est sorti. aussi pourquoi show uk sort en ligne en premier à des heures us ça rend zinzin ça aussi ils ont pas assez de trucs eux là ???? bref dw fandom aussi nul que successionfandom pour les périodes de sorties d'épisodes vous êtes pas mieux que les sunday girlies on retient on retient
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manoelt-finisterrae · 9 months
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estar
@les-cris-des-fendues: VINT L'ÂGE DE FAIRE LE MONDE Vint l'âge de faire le monde je le fis J'ai vécu toutes les vies celles des mères des vieillards avec des cris des chants secrets tous ceux des temps de tous les temps tous ceux à naître ou déjà nés et pour durer et pour rester debout Françoise Coulmin
© Manoel T, 2024
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ravel-ing · 6 months
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hey, je suis curieuse, comment vous avez commencé le rpg, vos tout débuts ?
parce que perso, j'ai pris des grooos détours avant d'atterrir dans la sphère rpg de forumactif (sous hide parce que c'est long).
Est-ce que quelqu'un a déjà entendu parler d'Edenya ? Je crois que ça existe toujours, c'était du high fantasy rpg illustré mais la plateforme était complètement unique, et la façon de rp était incroyablement différente. Mon perso a chopé la PESTE ... deux fois ... J'avais 13 ans et j'y suis resté trois, quatre ans, et pourtant je me souviens même pas du nom de mon perso.
J'ai appris là-bas ce qu'était le ttrpg, mais étrangement très peu d'entre eux faisait du forum rpg, à part une, et c'est elle qui m'a emmenée sur ma deuxième aventure cheloue.
Techniquement, c'était sur forumactif. Techniquement, c'était ma première réelle expérience de forum rpg comme on le connaît. En réalité ? Rien à voir.
Pour commencer, j'étais la seule joueuse pour les trois premier mois avec elle en seule admin. Cette fois je me souviens un poil plus de mon perso, Alix, mécanicienne des vaisseaux spatiaux, tester la syfy oui oui. "C'est dans l'espace" c'est aussi tout le contexte que j'ai eu avant la question "Qui est ton perso ?" donc on testait mon improv du haut de mes 16 ans clairement.
Malgré la confusion constante dans laquelle j'étais, c'était une expérience cool parce que en gros, le principe était que mon admin postait un contexte (ex: Alix reçoit une lettre de convocation à tel poste), je postais en tant qu'Alix, et l'admin continuait en tant que GM de l'univers avec ce plot créé autour de mon perso qui s'adapte constamment à mes choix. En soi, c'était bien plus proche de jeux de rôle type DND. Finalement, d'autres joueurs nous ont rejoint et je suis partie discrètement après quelques mois.
A partir de là, j'ai découvert les vrais forums rpg, mais les illustrés en premier. ET G PRIS PEUR OK.
Tout le monde parle des vieux forums où on écrivait que deux ou trois lignes, j'ai jamais connu ça ! Jusqu'à maintenant, les rps que j'avais fait étaient de la même taille qu'on fait aujourd'hui. Mais quand j'ai exploré de loin, j'ai toujours trouvé que des forums où les gens écrivaient des ROMANS, et j'exagère pas, les rps étaient 3 pages word minimum à chaque fois. C'est la raison pourquoi j'ai mis tant de temps à rejoindre les forums, je croyais que tout le monde écrivait comme ça et que je n'avais pas le niveau.
Finalement, j'ai trouvé Bazzart, et après some lurking j'ai rejoint un des fo les plus populaires à l'époque en test, croyant sincèrement que j'allais paniquer et partir et que c'était mieux de se noyer dans la foule si ça arrivait. Heureusement, le forum a crashé avant moi, peut-être deux semaines après ma validation. Mon perso était si mauvais mais j'avais good taste parce que c'était avec le fc d'Alexis Bledel ok, et elle avait des yeux de deux différentes couleurs parce qu'elle était possédée par un esprit et omg le cringe.
Le prochain forum que j'ai choisi était aussi très populaire, mais celui-là était debout depuis quelques mois, et cette fois j'ai pris un scénario pour être sûre de m'intégrer et boom je suis restée trois ans et des poussières sur ce fo, même finie par être admin dessus. (ps edit: aussi le seul perso que j'ai tué en partant, et je regrette rien fyi, mais c'est une histoire pour plus tard)
Après ça, c'était smooth sailing from there.
Merci aux pauvres âmes qui ont lu jusqu'au bout.
Sincèrement, j'adore lire les histoires des gens et ça aurait pas été juste si j'avais pas donné ma version avant mais pls parlez moi vos débuts !
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olympic-paris · 15 days
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saga: Soumission & Domination 265
Inauguration de nos deux cariatides : fin du WE
La fin de soirée se passe à recharger nos batteries. Kamal est tout fou de ce qui lui est arrivé, notamment ses sodos mémorables de Bogosse et d'Eric devant son mec l'ont fait décoller comme jamais. Alexandre est en train de s'apercevoir que son gentil petit beur bien sage est en réalité un pur obsédé sexuel ! Sa souplesse de danseur classique fait merveille en termes de positions, tout comme celle de PH nous avait surpris à l'époque.
Tout en nous restaurant, je vois que les mains inoccupées par la nourriture restent, presque toutes, en contact avec les chairs toujours nues de corps qui ne sont pas les leurs.
L'arrivée des desserts entraine des dérives sur la façon de les déguster. Les supports vivants sont appréciés. Les crèmes de certains gâteaux finissent étalées sur des pecs pour finir léchées. Certains cris m'indiques que des tétons sont de la partie.
Le premier à enduire son gland de chantilly est bien sur Eric. Le blanc de la mousse ressort bien sur le noir Kiwi de sa peau ! Ils sont 2 à se jeter dessus. Cédric bien sur qui considère que ce morceau d'Eric lui appartient et Kamal qui entend bien pouvoir passer son permis moto sans délais. Ce qu'il y a de bien avec les grosses queues comme la sienne, 26cm, c'est qu'il y a de la place pour plusieurs !
Nous sommes plusieurs à les regarder faire. PH vient se coller à ma droite alors qu'Ernesto se glisse à ma gauche. Je les serre contre moi heureux de sentir leurs peaux contre la mienne. Je les aime trop mes deux p'tits frères/mecs/amants/amours !!
Quand je quitte des yeux le spectacle, je rencontre le regard de Marc qui nous regarde tous les trois. A ses cotés Hervé aussi à son regard fixé sur nous. Je leur souris et serre mes bras passés autour de mes deux amis. Ils s'en étonnent et levant les yeux voient nos deux ainés qui nous matent.
Ils nous rejoignent et nous prennent dans leurs bras. De roulage de pelle en batailles de langues, nous ne différons plus le couple (Hervé-Ernesto) du trio (Marc-PH-moi).
L'intensité de l'embrassade est beaucoup plus forte que dans nos touzes précédentes. On s'en aperçoit tous et c'est Hervé qui le premier nous propose de nous éclipser dans notre chambre.
Le temps de prévenir Samir qu'il est en charge de " coucher tout le monde ", nous nous éclipsons discrètement par l'escalier.
Arrivés dans la chambre, je branche l'écran géant sur les caméras du séjour au dessus de nous. Nous voyons que notre départ est commenté. Collés les uns aux autres, nous les écoutons. En fait ils sont tous extrêmement gentils. Même si je les fais rire avec mes besoins de reconstituer une " famille " autour de moi, ils sont tous contents de me connaitre. Alban qui se demande s'il n'y a pas de calcul derrière tout ça se fait renvoyer dans ses 22 par tous les autres ! C'est toujours agréable à entendre.
PH éteint l'écran en nous disant que si cela continuait, j'allais plus me sentir ! Tous les 5 dans notre grand lit, nous nous sommes aimés calmement, tendrement, bestialement aussi mais avec une passion absente des grandes baises collectives.
Dimanche matin (plutôt midi) :
Je me réveille dans les bras de PH et Ernesto. Marc et Hervé sont déjà sortis du lit. J'agace mes voisins jusqu'à ce qu'ils émergent des bras de Morphée. S'ensuit une bagarre qui finit en brochettes. Par là j'entends moi dans PH avec Ernesto dans le cul, Ernesto dans PH et moi en train de lui limer la rondelle sans oublier : PH me labourant le trou alors qu'il offrait l'hospitalité du sien à Ernesto.
Depuis que nous avons ouvert la succursale de Barcelone, Ernesto ne fait plus de passes et les analyses de nous 5 étant positivement négatives, nous avons décidés de nous passer de kpotes entre nous.
Cela nous permet de nous terminer à la bouche et de partager nos productions en nous roulant des pelles un peu grasses !
Douchés et le cul recouvert d'un simple short, nous montons d'un étage. Tous les invités sont déjà debout, plus ou moins vêtus. Au dessus de la cuisine nous pouvons admirer les jambes de Kamal, Arnaud et Louis en train de battre l'eau.
Ammed nous sert de grands cafés et nous piochons dans les corbeilles croissants et pains au chocolat afin de calmer la faim résultant de nos exercices matinaux. Marc et Hervé viennent nous rouler des patins de bonjour. Les autres aussi d'ailleurs !
Nous papotons et nous apprenons comment sont passées les nuits des uns et des autres. Ils n'ont pas été raisonnables eux non plus. Entre minitouze et échanges entre couples, les culs et les bites ont travaillé tard dans la nuit ! Julien n'a quasiment pas dormi. Il est parti de bonne heure pour ouvrir sa boutique mais il nous a laissé Second et doit nous rejoindre après la fermeture vers les 13h30. C'est-à-dire dans pas longtemps !
Heureusement que la cariatide coté salle à manger est traité bronze brillant car vu les mains qui la caresse à chaque passage devant, l'avoir eue mate, comme l'autre cela aurait été vite indécent ! Les mains s'égarant plutôt sur le sexe qu'ailleurs.
Alban est en pleine discussion avec Olivier concernant une commande de statuaire pour agrémenter l'entrée d'une des " maisons " qu'il a en construction. Mais d'après ce que j'ai compris, il doit fournir un plan coté vu que l'oeuvre sera réalisé par un tailleur de pierre in situ.
En attendant le déjeuner, nous rejoignons la terrasse et nos amis déjà dans l'eau. Pas question de nager mais plutôt de se courser, s'attraper se les mettre à l'air jusqu'à ce que nous soyons tous bandants.
Ça du donner des idées aux mecs de l'étage du dessous ( rappel : ils pouvaient mater ce qui se passait sous l'eau par le coté vitré au dessus de la cuisine) car nous les voyons apparaitre les uns après les autres.
Marc prévient et insiste pour que rien de soit fait dans la piscine et surtout pas d'éjaculation sous peine que nous soyons obligés de la fermer. Du coup, nous sortons tous et nous nous dispersons sur les 150 m² de la terrasse. Nous n'en sommes encore qu'aux divers préliminaires quand Julien nous retrouve. Après une pelle à son mec (Second) en train de se faire bouffer la rondelle par Arnaud, il vient nous dire bonjour. Enfin, j'espère qu'il n'en fait pas autant avec les clients de sa boutique ! Vu les pelles profondes qu'il distribue.
Comme je suis le dernier, je l'attrape par le cou pour rendre sa pelle plus longue et le garder pour plus. Louis, avec qui j'étais en train de m'exciter avant qu'il arrive, m'aide à le mettre à poil. C'est plus rapide que prévu car il n'avait pas pris le temps d'enfiler un slip sous son pantalon. Louis me prend de vitesse et se jette sur la bite qui vient d'être dévoilée et se care sans problème les 19cm derrière ses amygdales malgré l'épaisseur de 6 pas si facile à ingérer. Julien raidit vite sous les aspirations/déglutitions de son pompeur. Comme il reste debout, je m'agenouille de l'autre coté et enfoui ma langue entre les deux globes ronds et musclés de ses fesses. L'allongeant au maximum, je titille sa rondelle, qui, je le sais, apprécie aussi la défonce. D'ailleurs je la sens se déplisser, se desserrer. Des deux mains j'écarte ses fesses pour me rapprocher de l'objet de ma convoitise (j'entends bien y mettre mes 20cm dans peu de temps). Ma langue peut ainsi enfoncer ma salive pour préparer le terrain. Tout est bon dans le Charcutier ! Sous nos stimulations, Julien se plie en avant et prend appui sur le mur coté rue. Je me kpote avant même de me redresser et profite du mouvement et de mes 2cm de plus(en taille générale) pour m'enfoncer immédiatement dans son cul. Il ne s'y attendait pas et même si je suis rentré facile (je l'avais bien préparé et il est comme nous tous bien chaud) je l'entends émettre un soupir/gémissement de bien être. Il a beau avancer le bassin par reflexe, je suis le mouvement et avance jusqu'à sentir les quelques poils que je garde au dessus de ma bite s'écraser contre sa peau. Je recule quand j'entends un " arggggggggggg " provenir d'en dessous alors que la queue de Julien étouffait Louis. Nous trouvons rapidement les bonnes positions et mes mains accrochées à ses hanches, je défonce le cul de Julien avec d'autant plus d'enthousiasme que je n'avais pas eu la chance ou l'opportunité de me le faire la veille.
Second, libéré des attentions d'Arnaud, vient nous voir et roule un patin à son mec tout en caressant sa chute de rein. Ses doigts s'égarent jusqu'à sa rondelle que je lime avec entrain. Puis il la retourne et enserre la base de ma queue me faisant durcir encore plus. Trop bon ! Son autre main " s'égare " sur mes fesses, puis entre. Bientôt je sens un puis deux doigts investir mon intimité. Ça ne dure pas longtemps et il les remplace avantageusement (pour moi) par sa bite enveloppée. Il est devenu très bon depuis  notre première rencontre où je lui avais appris (avec son collègue apprenti comme lui de Maçon) à faire des gorges profondes. Ses coups de reins sont très efficaces et Julien s'en rend compte car d'après lui ma bite en gonfle encore plus. Je calque mon limage du cul de Julien à la façon dont moi-même je me fais enculer. Il reconnait le style de son mec ! Je le vois tourner la tête et lui adresser, par-dessus mon épaule, un regard où je lis tout son amour pour lui.
Encore deux PD amoureux !! Ça va finir par devenir banal quoi qu'en pense les rétrogrades amis de Frigide Bargeot !!
En attendant je nique une des deux moitiés du couple tout en me prenant, avec un plaisir non dissimulé, l'autre moitié dans le cul. J'entends, tout autour de nous, autant de gémissements et de cris de plaisir que de participants à notre touze apéritive. Avant que nous ayons tous épuisés nos " cartouches ", je laisse ma place et pars à la recherche d'émotions plus fortes. Je les trouve avec Bogosse et Eric. Je détourne le premier de la bouche de Kamal. Il comprend de suite ce que j'attends de lui et, kpoté, me défonce la rondelle avec un entrain qui me rappelle ses premières sodo estivales. A nos cotés Eric est en train de baiser le petit cul musclé d'Ernesto. Je tourne la tête pour lui dire de garder un peu d'énergie pour m'enculer après. Ernesto proteste qu'il le veut jusqu'au bout. Eric le laboure plus profond et lui dit de pas être jaloux mais qu'il se finirait dans mon cul. Bogosse propose alors d'échanger nos cul, ça devrait le satisfaire vu que question diamètre ils étaient proches lui et Eric. Ernesto nous donne son accord même si sa diction est hachée par les secousses de son enculage. Nous échangeons donc quelques instants plus tard nos deux mâles. Heureusement que je suis passé par la sodo intermédiaire de Bogosse ! Eric change de kpote et m'attrape par les hanches comme si je ne pesais que 30 Kg Et s'enfonce en moi alors que je sniffe en urgence les vapeurs de poppers d'un flacon fort opportunément à ma portée. Malgré mes sodo précédente, je sens bien mes chairs s'écarter sous la pression des 26cm de bite noire qui m'envahissent. Mes gémissements de plaisir attirent mon PH qui se doutait de ce qui m'arrivait. Il me roule un patin en s'accrochant bien à mon cou. Puis il se couche sous moi à l'inverse. Je m'écrase sur lui et embouche sa queue comme je m'enfonce dans sa bouche. Eric m'a suivi et, à genoux derrière moi, continue à me labourer le trou. C'est le nirvana ! Me faire sodomiser par une bite XXL alors que je fais un 69 avec l'amour de ma vie, je ne vois rien de mieux ! Si, quand c'est la queue de mon autre amour qui m'encule, en l'occurrence celle d'Ernesto.
L'excitation devient telle que je ne peux plus résister et je me vide dans la gorge de mon PH alors qu'il me jute dans la bouche. A chacune de mes éjaculations, je spasme ma rondelle et bloque Eric ! il ne lui faut que 3 répétitions pour exploser à son tour et remplir sa kpote alors qu'il arrive à se figer tout au fond de mon trou, ses couilles moites collées aux miennes.
Trop bon ! Limite si je ne m'évanouirai pas !
Nous sommes tous les trois couchés/collés à reprendre nos souffles. Je vois alors Ernesto juter sous les coups de boutoir de Bogosse. J'ai juste le temps de tendre le bras et de récupérer son jus au creux de ma main. De lui-même, il vient me la lécher alors que Bogosse se vide en lui (sous kpote évidement).
Il est 15h30 quand le denier des protagonistes envoie sa purée. Bousculades pour aller nous doucher. Mais entre les installations communes du niveau nuit et celles de la salle de sport, nous sommes tous propres 1/4 d'heure plus tard. Guère plus vêtus, nous nous retrouvons à engouffrer les petits fours et autres canapés que Julien nous avait apporté selon ma commande. Les parisiens s'extasient devant la finesse du buffet. Je les chambre un peu, comme s'il n'y avait qu'à Paris que l'on pouvait manger correctement !
Ça me donne une idée. Faire rencontrer Pablo et Julien. Notre Espagnol serait à même d'ajouter au savoir faire classique de Julien une touche d'originalité qui assurerait le succès de notre ami charcutier traiteur. Ernesto est d'accord avec moi. Je téléphone aussitôt à Pablo pour lui faire part de mon idée. Comme ça l'intéresse, je lui passe Julien pour qu'ils fassent affaire ensemble.
Le WE se termine quand nos invités nous quittent et que je raccompagne Ernesto à l'avion.
Jardinier
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ekman · 6 months
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Moi, la guerre, je l’ai faite, figurez-vous. Oui, on ne dirait pas en me voyant. Cet air de s’en foutre que j’affiche toujours du coin de mon œil bleu, les gens se disent en le découvrant que je dois être un fieffé malin, peut-être même un salaud, un abuseur, allez savoir.
Moi, je les emmerde tous. J’ai pas survécu à la mitraille, à la boue, aux Boches et aux rats pour subir leur sale gueule et baisser les yeux. Je les emmerde, je vous dis. Et dans des proportions que vous ne soupçonnez pas. Pas l’un d’eux ne trouvera grâce à mes yeux. Ni le bourgeois replet parti prier son Juif repenti à l’église le dimanche, ni le tchékiste resté à encenser son grand Staline dans une réunion de quartier. Les deux me font chier – et savez-vous pourquoi j’entretiens à leur endroit une haine parfaitement égalitaire ? Mais parce qu’ils sont jumeaux, sortis du même ventre flasque de la Révolution, de la même fente puante, matrice qui dégueule son trop plein d’humanité féroce, foetus aux dents acérées, dévoreurs de mamelle ! Boivent autant de sang que de lait, ces monstres absurdes. Des vraies dégueulasseries biologiques conçues pour anéantir le monde beau et sauvage qui ne les a pas vu venir.
Ces affreux-là, j’en ai croisé sur le front. Jamais en première ligne, trop couards pour ça. Toujours en retrait, juste ce qu’il faut. Se chiant dessus à la première déflagration, même lointaine, même ténue. Terrorisés à l’idée d’une baïonnette boche s’enfonçant dans leur sale bide tout gonflé de haricots mal cuits et de gaz diaboliques. Le rouge et le calotin unis dans la même pétoche minable, incapables de transcender leur peur de mammifère absurde, condamnés à baisser la tête, à lever les bras, à écarter leurs miches poisseuses de merde honteuse. Ah ils puaient ces deux-là, faut me croire. Dans les abris, on les laissait pas rentrer ces ordures. “Allez les gars, soyez pas salauds, allez. Faites une place... Je boirais bien la moitié d’un quart de soupe... Allez…” Des cafards, des magouilleurs, arrangeurs, tricoteurs. Des enculés de frais. “Va chier avec ton quart, sale rat !”, que je leur gueulais. “Quand il fallait monter l’échelle tout à l’heure, t’étais où, hein, mon salaud ?” Généralement, ils baissaient la tête ou mieux, ils se barraient. Partaient pleurnicher dans l’abri d’à-côté. Mendigoter un quignon ou une tige à de bonnes âmes qui ne les avaient pas vu s’affaler au signal de l’assaut. Les mêmes tous les deux ! Le rouge et le calotin. Tout pareillement conjoints dans la terreur, taillés pour survivre à tout, coûte que coûte, dussent-ils se faire cracher à la gueule pour l’éternité des temps, se faire maudir par les agonisants, ceux dont la tripe s’étalait tout autour et qui mettaient pourtant tant de temps à crever ! J’aurais jamais assez de toute ma vie pour les maudire, ces fils de salaud, ces petits rongeurs sans honneur, sans grandeur, sans rien !
Et allez ! Que croyez-vous ? Qu’on n’avait pas peur nous autres ? Qu’on ne pleurait pas en claquant des dents au milieu des éclairs qui hurlaient la mort ? Que l’on se prenait pour des Croisés ou pour des Jean-sans-Peur ? Tu parles ! Dans toute cette apocalypse, nous n’étions plus rien ! Et c’est bien à cause de cela qu’on se redressait et qu’on y allait. Parce que je vais vous dire, moi, l’idée de crever recroquevillé comme un cafard, ça m’a toujours été insupportable. Si je dois y passer, ce sera debout, nom de Dieu. À ma gauche, j’avais Lepault Gaston, un garçon gentil comme tout qui voulait entrer dans la banque. À ma droite, j’avais Lefeuvre Martial, fils de paysan, au travail depuis ses treize ans, père de quatre marmots à pas vingt-cinq. Un peu plus loin, il y avait notre lieutenant, un marquis avec un nom à rallonge incroyable, qu’on appelait Duguesclin pour faire court. Eh bien vous le croirez ou pas, mais on est sortis de la tranchée tous les quatre comme un seul homme et moins de deux minutes plus tard, j’étais le seul en vie, coincé dans un trou peu profond, avec un éclat boche calé dans la cuisse. Les autres étaient partis en poussière, pulvérisés par un obus fabriqué avec soin par de rondelettes bouffeuses de saucisse, quelque part du côté de Cologne.
Alors ne venez pas me faire chier avec mon regard inquisiteur. Il fera toujours moins mal que le shrapnel, tas de cons. Si je vous attrape du coin de l’œil... si je vous ajuste, pour tout dire, soyez heureux que ce ne soit pas entre deux rangées de barbelés avec, calé dans la molletière, le beau couteau de chasse que mon oncle Albert gardait depuis Sedan.
J.-M. M.
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sh0esuke · 4 months
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" Camp Fire "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Javier Escuella
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Après des festivités enflammées, le camp se repose et laisse place à une atmosphère plus calme. Aux yeux d'une certaine demoiselle, c'est le moment idéal pour se rapprocher du garçon dont elle est éprise. Ainsi, elle espère pouvoir passer un peu plus de temps avec lui et peut-être enfin se déclarer.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟗𝟏𝟑.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Les filles commencent à s'endormir. Elles tombent comme des mouches depuis que Tilly s'est retirée auprès de sa couchette. La célébration du retour de Sean les a grandement épuisées, après avoir autant bu, chanté, dansé, c'est compréhensible et elles ne sont d'ailleurs pas les seules. Abigail et le petit Jack se sont retirés de l'autre côté du camp ⸺du côté de la charrette de monsieur Pearson⸺.  Il me semble que même le révérend, Molly et Dutch s'en sont allés. Plus grand monde ne rôde dans les parages à la recherche d'un partenaire de chant. Ils sont tous au lit.
Je crois que c'est mon jour de chance.
J'entends les voix de Pearson, Tonton et Arthur raisonner de là où je me trouve. Ils se trouvent autour du feu de camp, ils sont bien les seuls à tenir encore debout, même Sean s'est tut. De la musique flotte dans l'air, elle provient de la guitare de Javier.
J'esquisse un sourire rêveur à cette pensée, rapprochant mes mains de ma poitrine j'accoure auprès de la charrette de Pearson ⸺j'ai fait le tour de ma couchette partagée avec les filles jusqu'à l'entrée du camp, le feu qui sert à réchauffer nos repas et le lieu de travail de notre cuisinier⸺ je suis à la recherche d'une bière. Je sais qu'il y a des caisses un peu partout toutefois avec l'obscurité qui gagne l'endroit j'ai des difficultés à me repérer. Il m'est aussi contraignant d'éviter certains obstacles, notamment les tables et barils. Il me semble qu'il reste des bouteilles auprès de la tente de Dutch, si ni Karen ni Tonton n'ont pas tout vidé, il devrait en rester quelques-unes. Je fais donc le tour du camp à leur recherche.
L'humidité qui parfume les brindilles d'herbe me taquine les chevilles, elle laisse perler des gouttes d'eau le long de mon épiderme jusqu'à tâcher mes souliers. C'est assez inconfortable. Je suis chatouillée de toutes parts. J'accélère donc le pas. Passant devant les derniers hommes réveillés, je ne tarde pas à attirer leur attention.
Tonton se stoppe dans son monologue, il est le premier à me remarquer. Il crie mon prénom et me fait signe d'approcher.
« Approche, ne reste pas dans ton coin, ma petite, viens nous rejoindre ! »
Je me pince les lèvres et acquiesce. Mes mains se saisissent d'une bière tiède tandis que mon corps pivote.
« J'arrive, je viens. »
Arthur est assis sur le tronc d'arbre qui sert de banc, il est dos à moi. Quant à monsieur Pearson il se tient sur une caisse boisée à droite de Arthur et moi-même. Ils sont auprès du feu, profitant de sa luminosité et chaleur. Quant à Tonton et Javier ils nous font face, sous la tente. Tonton a pris place sur une chaise un peu plus vers monsieur Pearson, quant à Javier il fait face à Arthur, à même le sol. Sa guitare tient sur ses cuisses, de celle-ci s'échappe une agréable mélodie. Quant à ce que ces messieurs chantaient plus tôt, je ne préfère pas y repenser.
J'apporte ma bière à mes lèvres, histoire de me donner du courage j'en prends une gorgée et m'avance.
« Comment ça va ce soir ? » parle Arthur. « Pas trop dur ? »
Ma réponse se fait négative. Je parle tout en me rapprochant du feu.
« Outre le retour de Sean c'était plutôt calme aujourd'hui. La routine.. »
« C'est bien. Madame Grimshaw ne vous ménage pas, j'imagine ? »
« Ah, comme si c'était possible. » plaisanté-je. « Le jour où elle arrête de crier les poules auront des dents, tien. »
Ma remarque arrache un rire aux quatre hommes, j'en profite pour m'asseoir par terre. À côté de Javier.
« C'est bien que Sean soit de retour. Sa bonne humeur commençait à me manquer. »
« C'est vrai que sans lui c'était assez tendu. Il faut croire que ses conneries nous changent les idées. » renchérit Arthur.
« Il va nous en faire voir de toutes les couleurs, ça c'est moi qui vous le dit ! » s'exclame Tonton.
Javier ne joue plus très fort. À présent, une mélodie d'ambiance se balade dans l'air, de part sa légèreté elle a transformé l'atmosphère autrefois festive par quelque chose de plus calme. Elle rythme notre discussion sans pour autant nous désorienter. Je pense être la seule à avoir fait cette découverte, ou alors les hommes s'en fichent. Après tout la musique n'est qu'un moyen pour eux de chanter leurs musiques salaces à tout bout de champ.
Curieuse, je lui jette un coup d'œil.
Je suis assise sur sa gauche, les jambes recroquevillées sur le côté.
De mes deux mains, je tiens fermement ma bouteille, si elle n'avait pas été là j'aurais fini par me triturer mes doigts ou toucher mes cheveux toutes les cinq secondes. Plutôt, ici je joue avec l'extrémité ⸺là où se place la bouche⸺ et tente vigoureusement de m'occuper l'esprit.
J'ai des papillons dans le ventre.
Je crois que Arthur l'a remarqué.
Il me zieute accompagné d'un fin sourire aux lèvres, à l'instar d'une figure fraternelle il m'observe. Sans oublier de consommer sa propre bière. Ça fait longtemps qu'il m'a percée à jour, je ne parle pas de ce soir mais plutôt de ces derniers mois. Je suis consciente que je ne suis pas douée pour la discrétion, mon premier but n'est pas de passer inaperçue. À vrai dire c'est le dernier de mes soucis. Arthur me lance un clin d'œil auquel je réponds par un gloussement.
Sans attendre, Tonton nous interrompt.
« Qu'est-ce que vous avez tous les deux ? Vous faites des cachotteries, maintenant ? »
« Et de quoi je me mêle ? » s'emporte Arthur. « Va donc te rendre utile pour une fois et⸺ »
« Je suis utile ! C'est juste ma lombalgie qui m'handicape, si j'étais encore jeune tu peux être sûre qu'on serait sorti de ce pétrin depuis longtemps. »
« Mais bien sûr.. Tant que ça t'aide à dormir.. »
Je pouffe à nouveau.
Ma tête se tourne, je zieute Javier. Ses doigts s'attellent à poursuivre le fil de sa mélodie, quant à ses yeux.. Ils sont plongés dans les miens.
Je souris.
Il sourit.
Je rapproche mes jambes de ma poitrine, ma bière est rapidement laissée à l'abandon devant le feu; elle ne m'intéresse plus vraiment. Déposant ma joue contre mes genoux, je dévoue mon entière attention à Javier. Je.. Je ne⸺
Mon cœur est coincé dans ma gorge.
Mon estomac se fait lourd.
Qu'il est joli.. Je ne peux que m'agripper à mes mollets, les sourcils froncés.
« Comment⸺ Comment tu te portes ce soir ? »
Il touche quelques cordes. D'une lenteur enivrante, Javier les titille sans que, ne serait-ce qu'une fois, son regard ne se détourne du mien. Il ne m'observe pas avec malice. Il me regarde juste. Ça suffit amplement à me mettre dans tous mes états, j'attends qu'il réponde à ma question, en même temps, je combats l'envie de crier et gigoter.
Javier penche la tête.
« On a connu pire. »
« Tu n'es pas trop fatigué ? »
« Tu t'en fais pour moi ? Attention, je pourrais croire que tu as le béguin. » me taquine-t-il.
Mes yeux roulent au ciel.
« Ne te surestime pas, non plus.. C'est juste que Bill m'a parlé de cette histoire de bagarre au bar et puis tu n'es pas revenu au camp alors⸺ Je, je me demandais juste si ça allait... J'ai posé la même question à Arthur. Ne.. ne t'emballe pas. »
« Je m'emballe pas. »
Son rictus me crie le contraire.
Javier continue de jouer de ses doigts avec nonchalance, il fait mine que cette conversation ne lui fait aucun effet, il fait mine de ne rien remarquer pendant que ses doigts s'affairent à nous offrir un moment des plus agréable. Il a une telle aisance avec la musique, c'en est déroutant. Je déglutis à cela. Mes orteils se recroquevillent à l'intérieur de mes souliers. Mes pupilles le contemplent, je bois goulument la vue qu'il m'offre d'ici; son si joli visage, et sa tenue élégante. Il est parfaitement incrusté dans son environnement malgré l'aura luxueuse qui se dégage de lui.
Je suis dans l'incapacité de détourner le regard. Dès le moment où nos yeux se sont croisés j'ai été prise au piège.
Je ne peux pas le nier : c'est ce que je cherchais en m'asseyant auprès de lui. Être prise au piège sous lui, dévorée par ses pupilles aussi dévastatrices que le néant et charmée par le sourire taquin qui prend souvent place sur ses jolies lèvres froncées : c'est exactement ce que je désire. Il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. C'est la raison pour laquelle je ne le fuis pas, je pars sans cesse à sa recherche dans l'espoir qu'il m'accueille pour ensuite me perde.
Il m'en faut peu pour être comblée.
Lui, seulement lui.
Javier.
« Tu repars demain ? »
Il arque un sourcil.
« Curieuse ? »
« Non— oui. Je me posais la question... »
« Je pensais faire un tour à Valentine, la dernière fois je n'ai pas pu m'y attarder trop longtemps. Qui sait, peut-être que je trouverais un bon coup. »
« Tu as déjà fait beaucoup. Tu pourrais te reposer ? »
« Ça aussi tu l'as dit à Arthur ? »
Je suis gênée. Son commentaire me force à détourner le regard.
« Non.. c'était... C'était juste histoire de faire la conversation puis— je— »
« Je te taquine. » me coupe-t-il. « J'y ai pensé, mais je tiens pas en place ces derniers temps. J'ai envie de me rendre utile. Je vais voir où ça me mène. »
« Tu vas encore t'absenter alors.. »
« Peut-être. »
J'inspire profondément, ma joue reste collée à mes genoux. J'ai les poumons lourds, tout mon corps se retrouve endoloris alors que je me situe aussi proche de lui. Nos épaules sont à deux doigts de se toucher. J'en rêve.
Mon regard ne se détache pas du sien.
Je suis hypnotisée.
« Tu es sortie du camp depuis qu'on est arrivés ? »
« Arthur nous a accompagnées à Valentine il y a quelques jours. C'était amusant. J'ai beaucoup à faire ici sinon. »
« Tu aimerais y retourner ? »
« Où ça, Valentine ? Oh, oui ! » j'affirme, soudain enthousiaste. « Mais il me faudrait une bonne raison pour convaincre quelqu'un de m'y emmener. J'avais pensé à Arthur mais il fait beaucoup en ce moment. Il y a Bill aussi, mais il est trop bête, il va encore causer des problèmes. »
Javier dépose sa guitare entre Tonton et lui.
« Je suis même pas une option ? Ça me blesse. »
« Tu viens rarement au camp ces derniers jours. Je ne vais pas t'embêter avec ça... »
« M'embêter ? Oh, ma belle, c'est mal me connaître. »
Mon cœur s'emballe.
Je respire fort.
« Ce serait un honneur de pouvoir t'y emmener faire un tour. »
Sa bouche se fend en un sourire.
« Si ça t'intéresse, bien sûr. »
Quelle question, il est évident que je le suis. Ça doit se lire sur mon visage. J'implose.
« Tu as— tu as quelque chose à faire là-bas ? » je m'interroge.
« Pas grand chose. Mais je peux toujours trouver de quoi nous faire un peu d'argent, on fera d'une pierre deux coups. »
Javier extirpe une cigarette de sa poche, il l'enflamme avec son briquet et l'apporte ensuite à ses lèvres. Tout en expirant, il me zieute.
« Tu veux ? »
Une question me brûle la langue.
Lorsque Arthur m'a emmenée à Valentine, ça a été en compagnie de Tonton, Tilly, Mary-Beth et Karen. Au départ, il avait des courses à faire. Son escale là-bas n'avait rien en rapport avec nous.
Je sais que si je dois y aller avec Javier, et que nous revenons les mains vides Dutch s'emportera ⸺il est assez tendu depuis Blackwater⸺, il est impératif que tous les membres du gang se montrent utiles. Mais... Si je dois aller à Valentine avec lui, j'espère secrètement que ça ne sera pas pour travailler.. Si nous nous retrouvons tous les deux dans un tel endroit, j'ose espérer que nous ferons bien plus que défier la loi et nous montrer sournois. J'espère que personne ne se rajoutera. Pas de Sean, ni de Bill, aucune fille pour m'embarrasser, juste moi et lui. Nous deux..
Est-ce que c'est trop demander ?
« Tu as des plans alors ? »
Javier me dévisage.
« T'es bien curieuse ce soir, dis-moi. Tu tiens si peu en place ? »
« Je me disais— on... On pourrait— »
« On ? »
J'arque un sourcil.
« Quelqu'un d'autre vient ? »
Javier secoue la tête. Il esquisse un fin rictus taquin et prend une taffe de sa cigarette; il l'expire tout en me répondant.
« Je pense pas. Les filles en ont eu assez après votre dernière escale et le reste de la bande est occupée de son côté. Ce sera que toi et moi. »
Sans surprise, l'idée me ravit. Je suis plus qu'emballée à la pensée que nous allons nous retrouver seuls.
Plus de madame Grimshaw pour nous couper, plus de Micah pour faire des remarques stupides ⸺même si ça fait déjà quelques semaines qu'il a disparu⸺, plus de Tonton pour gâcher l'ambiance. Tant de fois, nous aurions pu avoir l'occasion de nous rapprocher, de devenir plus, mais à chaque fois le manque d'intimité au sein du camp nous a gênés. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est une chance unique. Elle est faite d'or : je refuse de la laisser passer. Le moment est idéal surtout après tout ce que nous venons de vivre, depuis Blackwater, les montagnes enneigées, je ne vois pas de meilleure occasion pour me confesser. Cette fois-ci, pas de Dutch pour nous interrompre, pas de Arthur pour rendre notre interaction gênante.
Je bats des cils un bref instant. Quant à Javier il attrape le cul de sa cigarette et le rapproche de ses lèvres. Il prend une profonde inspiration, l'expire : tout cela sans jamais me quitter du regard. Il m'observe d'un sérieux déconcertant.
Soudain, nous sommes interrompu.
« Eh, les deux fourbes, qu'est-ce que vous complotez ? »
C'est à nous que Tonton s'adresse.
« Ah, laisse les vieux fou, c'est pas tes oignons ! » peste Arthur.
« Tout ce qui se passe autour du feu est mes oignons, c'est mon sanctuaire. Alors, qu'est-ce que vous planifiez ? »
Tonton nous regarde, il balance ses yeux entre Javier et moi.
Il est tellement enthousiaste qu'il sourit grandement, ça ne fait que m'embarrasser davantage. Je détourne le regard malgré moi. Je regarde par dessus l'épaule d'Arthur, là où la tente de Dutch et Molly se trouve, ainsi je n'ai pas à faire face à leur expression curieuse.
Mes joues se creusent, je me mords l'intérieur de la bouche.
« En quoi ça te concerne, le vieux ? » réplique Javier. « Tu contribues à rien et tu voudrais qu'on te raconte nos vies ? La bonne blague. »
« Qu'est-ce que c'est sensé dire ? » s'indigne Tonton.
« Ça veut dire ce que ça veut dire, tien. »
« Non mais je rêve, décidément plus personne n'a de respect pour les malades.. »
« Malade ? La seule maladie que t'as c'est la fainéantise. » rétorque Arthur avec mesquinerie, il n'hésite d'ailleurs pas à ricaner.
« Et ma lombalgie alors, hein ? »
« C'est des conneries ! Tu trompes personne, vieux tas. »
Tonton marmonne dans sa barbe, ça m'arrache un sourire. Je les regarde à nouveau ⸺monsieur Pearson a disparu, il ne reste que nous quatre⸺, Arthur s'en va m'offrir un clin d'œil. Malgré ses quelques maladresses, il fait de son mieux pour m'aider. Je le remercierai plus tard, c'est certain. Les attaques qu'il lance à Tonton me mettent à l'aise, je ne me sens plus mise au pied du mur, toutefois, j'avoue ne plus avoir la force de me tourner vers Javier. Maintenant que notre bulle a été ⸺encore⸺ percée, j'ai comme l'impression que nous ne pourrons plus discuter, alors je me contente d'observer Arthur des étoiles dans les yeux.
Mes doigts triturent nerveusement le tissu de ma robe, je me sens nerveuse.
« Peu importe. » grommelle Tonton. « J'en ai assez entendu, je vais me coucher. »
« Tant mieux, une bonne nuit de sommeil te rendra plus aimable. » plaisante Arthur. « Va donc. »
J'en profite pour me lever.
Javier réagit immédiatement.
« Toi aussi ? » me questionne-t-il.
Tonton ne dort pas loin, il s'installe sur la seconde tente qui se trouve juste à côté du feu de camp. Elle n'est qu'à un petit mètre de nous, c'est là que le révérend s'est assoupi. Je le vois s'installer sur sa couchette et nous tourner le dos, pendant ce temps je dépose mes mains sur mon ventre, j'offre un sourire à Javier.
« Il faut bien que je sois en forme pour demain. Bonne nuit. »
« Oh— euh, ouais. »
Il se gratte la nuque.
« Bonne nuit. »
« Arthur, tu m'accompagnes ? » je demande.
Le concerné secoue la tête.
« Tu m'excuseras, je reste encore un peu avec Javier, on a des trucs à se dire. »
« D'accord, bonne nuit alors. »
« Bonne nuit, repose toi bien. » répond-t-il affectueusement.
Je ne peux pas m'empêcher de zieuter Javier. Il ne m'a toujours pas quittée du regard. Cependant, dès le moment il où je le remarque, je tourne aussitôt la tête, mes joues s'embrasent et mon estomac se recroqueville sur lui-même. Ah, j'ai chaud. J'ai mal à la poitrine. Mes mains se pressent sur mon bas-ventre tandis que j'entends Arthur pouffer. Nous sommes loin d'être discrets, je le savais déjà, mais le fait que nous soyons aussi évidents, même devant Arthur est plus humiliant que prévu.
Mes paumes se font moites.
« Je— Je vais y aller. »
Alors que je m'en vais, je reste sur un petit nuage. Je passe sur le côté de la tente de Dutch, dépasse la roulotte de Arthur, pour rejoindre ma couchette. Elle est aux côtés de celles des filles ⸺comme prévu, elles sont toutes endormies⸺. J'entends les voix de Javier et Arthur résonner, ils ne cessent de parler, accompagnés par le crépitement du feu.
Il fait frais, hormis les quelques lampes à huile éparpillées dans le camp, nous sommes plongés dans un noir complet. Je parle d'un noir si obscur que je n'en vois pas la fin. L'herbe à mes pieds n'est pas visible, je marche en faisant confiance à mon instinct, je ne sais pas ce qui traine par terre, j'avance juste. Tilly, Mary-Beth, Sadie, Karen, elles sont toutes les trois endormies. Il me tarde de les rejoindre. Nous sommes levées depuis très tôt ce matin; il nous a fallu recoudre des vêtements pour ensuite les nettoyer, aider à préparer les repas; se coucher tard n'aide pas. Demain, nous répéterons les mêmes actions, nous passerons la journée à coudre, laver, faire la vaisselle, pour nous coucher tout aussi tardivement. Rien que d'y penser me fait soupirer.
La vie de fugitif peut être frustrante.
Une fois suffisamment approchée de ma couche, je m'assieds dessus. Je remets ma chevelure en état puis passe mes mains sur mes bras, je les frotte vigoureusement.
Un sourire se pose sur mes lèvres.
J'apporte mes mains à ma poitrine, rêveuse, oui je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je suis encore toute chamboulée.
Mon interaction avec Javier me revient à l'esprit et j'ai comme l'impression de tomber dans un ravin : c'est violent, je ne peux m'accrocher nul part, ma logique m'abandonne. Je perd pied. Et alors que son image me revient à l'esprit, je ne peux me retenir de glousser.
L'intensité avec laquelle il m'a contemplée, sa voix; ses paroles mielleuses, j'en ai des frissons.
Mes doigts s'agrippent à ma chemise. Je me pince les lèvres et pose mes yeux sur la roulotte d'Arthur ⸺elle a été installé juste devant la notre, nous bloquant ainsi la vue sur le feu de camp⸺ j'ai beau l'examiner dans ses moindres détails, je ne parviens pas à me sortir Javier de la tête. Je repasse notre interaction dans mon esprit, le moindre geste, coup d'œil, ce qui me force à de nouveau glousser. Je secoue la tête et tape des pieds.
Je me retiens de crier, pas seulement de beugler, mais aussi d'exprimer à tout le camp que je l'aime. Je désire l'avoir pour moi toute seule, je n'ai même pas envie d'attendre qu'il m'emmène à Valentine. Je veux être avec lui, là maintenant tout de suite. J'en ai la poitrine serrée.
Dans un tel état, je ne me sens pas de dormir. Je ne fais que revivre notre conversation, j'interprète les moindres gestes qu'il a pu faire en ma présence. Je n'ai pas envie de l'oublier, ne serait-ce qu'une minute. J'ai envie de conserver le sentiment qu'il fait naître au sein de mon cœur. J'ai envie... J'ai envie de penser si fort à lui que son image en finisse gravée dans mon esprit. J'en viens à m'imaginer ce qui pourrait bien se passer si nous nous retrouvons seul à Valentine. Allons-nous nous comporter tels de jeunes mariés ? Nous tenir la main afin de ne pas nous séparer ? Va-t-il enfin me charmer proprement, alors ira-t-il me faire l'amour dans un hôtel, au coin de la rue ? Me dévoilera-t-il ses sentiments avant ou après m'avoir volé mon premier baiser ?
Je ne peux pas y échapper, ces questions me hantent. Toutes ces possibilités...
J'en ai la chair de poule.
Brusquement, j'apporte mes mains à mon visage. Je frotte vigoureusement mes joues.
Je ne devrais pas me laisser aller à de telles pensées, elles sont salaces, déplacées, Javier est un homme bon, je suis folle pour penser ainsi de lui. Nous imaginer dans de telles positions...
Des bruits de pas m'interrompent, je lève la tête.
Arthur pose son avant-bras contre sa roulette, il m'observe d'un œil taquin. Je sursaute. Son chapeau a disparu, il ne le porte plus.
«  Eh, tu pourras penser à lui demain il va pas disparaître, pour l'instant repose-toi. Tu vas te rendre malade. »
J'étouffe un rire.
« Très bien Arthur. »
Il hoche la tête.
« Merci et bonne nuit. » murmuré-je.
« De même. »
Il se décale de sa roulotte et s'en va se coucher. Je l'entends faire, je vois aussi son ombre sur le sol, elle s'agrandit, se mouve avec aise jusqu'à ce qu'elle disparaisse lorsque Arthur s'allonge. Simultanément, je vide mes poumons.
Ses paroles me restent en tête. Je secoue enfin la tête. Doucement, mes mains descendent se poser sur mes cuisses, je contemple un bref instant le ciel étoilé qui nous surplombe puis les bois qui nous servent de cachette.
Il n'y a plus un bruit dans le camp, désormais. Je crois que tout le monde est parti se coucher. Plus de musique, de rires, de discussions enflammées. Il n'y a que ce sentiment de solitude qui m'emporte, pour autant, il n'est pas dérangeant. Il me fait du bien. Je me laisse donc tomber sur ma couchette et me tourne du côté de Karen. Je bats des cils, l'observe endormie de mon côté. Puis, sans attendre, je ferme mes yeux. J'obéis au conseil de Arthur et m'endort sans perdre de temps. Je me recroqueville sur moi-même.
J'ai encore le cœur qui bat à toute allure, l'esprit embrumé. L'image de Javier ainsi que le son de sa voix me restent en mémoire, je suis incapable de les fuir. Pour autant, ça ne me déplaît pas. Si je m'endors, c'est en pensant à lui que je le fais. Il me tarde de passer une nouvelle journée à ses côtés et qui sait, peut-être plus dans les jours à venir.
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icariebzh · 3 months
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 Lettre aux amis (ou pas) qui ne votent pas comme moi
"L’équipe de Reporterre est jeune — 35 ans si on m’enlève du compte — et la plus grande partie de ses plus de 2 millions de visiteurs mensuels a aussi moins de 40 ans. Je crois qu’elles et ils savent très bien ce qu’il faut faire cette semaine et dimanche prochain au bureau de vote, et je ne vais pas les chapitrer.
Les vieux, réveillez-vous !
En revanche, du fait de caractéristiques personnelles dont la première est un âge certain, la gravité du moment me pousse à écrire à des personnes avec lesquelles je partage des traits communs, à commencer par le nombre des années : j’ai 67 ans, et suis ce qu’on appelle un vieux ! Donc, je parle aux vieux et aux vieilles. Eh bien, mes amis, il serait temps de se réveiller ! Allez-vous arrêter de voter à droite et à l’extrême droite et de tordre le nez devant le Nouveau Front populaire ? Nous sommes la génération qui a profité du système social mis en place par nos aînés de la Résistance, qui a assez bien vécu (oui, nous avons beaucoup travaillé, et alors ?), et maintenant, la grande majorité d’entre nous vote pour le parti d’extrême droite. Qui est hostile aux jeunes. Qui est climatosceptique alors que la question écologique est une des plus importantes que vont affronter nos enfants et nos petits-enfants. Qui veut toujours plus de police et d’autorité, alors que nos enfants et nos petits-enfants ont besoin de bienveillance et de soutien.
Vraiment, les vieilles et les vieux, arrêtez de vous laisser berner par tout ce que racontent les télés. Pensez aux jeunes, pensez à leur avenir. Alors votez contre l’extrême droite dimanche prochain. Vous êtes vieux dans votre corps, mais vous pouvez être jeune dans votre tête, et plein d’espérance, d’enthousiasme, de joie pour le nouveau monde qui peut naître si vous ne vous y opposez pas.
Oh, les Républicains, c’est fini les conneries ?
Dans les temps anciens, il y avait un type qui s’appelait de Gaulle. Plein de défauts, mais enfin, il a sauvé l’honneur, et de ce fait, la France. Quand tout s’avachissait autour de lui, il a lancé la Résistance. Quand le pays s’effondrait, il l’a remis debout, sans devenir despote. Et quand le peuple lui a dit, « C’est assez ! », il est parti. Pour l’anecdote, c’était aussi un homme de droite, mais qui avait la fibre sociale. Il a dit : « Le capitalisme, du point de vue de l’homme, n’offre pas de solution satisfaisante. »
Pourquoi je vous en parle ? Parce que mon papa était gaulliste. Il a milité dans le parti gaulliste (l’UDR) qui, au long de multiples chambardements, est devenu Les Républicains. Incidemment, mon papa a résisté dans les maquis du Jura et son frère aîné a été assassiné par les nazis, au camp de Mauthausen. Alors, il y a une chose que de Gaulle et les gaullistes n’auraient jamais imaginée, c’est que des gens qui se réclament d’eux votent pour un parti issu des partisans de Pétain, de ceux qui ont bradé la France à l’hitlérisme, de ceux qui étaient antisémites. Jamais de Gaulle n’aurait accepté un tel vote.
Sans hésiter, il s’était uni avec des adversaires idéologiques, les communistes, quand on se battait pour l’essentiel, l’honneur du pays. Alors, Les Républicains, arrêtez vos conneries ! Pensez à votre histoire, à vos valeurs, à ce pourquoi vous vous êtes sans doute engagés, et votez contre le Rassemblement national, que le candidat soit La France insoumise ou pas.
Les catholiques, « Aimez-vous les uns les autres », c’est aussi le jour du vote
Croyez-moi, ça n’a pas toujours été facile pour moi d’être « catho » dans des milieux très athées, et parfois très anti-religieux. Et Dieu, de toute façon, c’est un truc compliqué. Mais mon attachement au sacré, à une dimension cosmique du monde, à l’Église — malgré tous ses défauts, et notamment son incroyable incapacité à sortir des scandales pédophiles, qui m’a mis en colère, comme tant d’autres — est toujours vivant. Alors, avec vous, ça devrait être simple. Le Pape François a toujours été clair : « Ouvrons la porte aux pauvres, ouvrons la porte aux faibles, ouvrons la porte aux étrangers. » Et son maître Jésus encore davantage : « Aimez-vous les uns les autres. » Dans un moment où tout peut basculer, il est clair que l’amour n’est pas du côté de celles et de ceux qui prêchent « l’autorité, la sécurité, la fermeture aux étrangers... ». Plus que jamais, mes frères et sœurs, votre sens moral doit vous guider dimanche."
 Hervé Kempf-Reporterre-suite du texte ICI MÊME
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radiofreederry · 1 year
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L'Internationale (French)
Debout les damnés de la terre Debout les forçats de la faim La raison tonne en son cratère C'est l'éruption de la faim Du passé faisons table rase Foule esclave debout debout Le monde va changer de base Nous ne sommes rien soyons tout
C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain
Il n'est pas de sauveurs suprêmes Ni Dieu, ni César, ni tribun Producteurs sauvons-nous nous-mêmes Décrétons le salut commun Pour que le voleur rende gorge Pour tirer l'esprit du cachot Soufflons nous-mêmes notre forge Battons le fer quand il est chaud
C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain
Ouvriers, Paysans, nous sommes Le grand parti des travailleurs La terre n'appartient qu'aux hommes L'oisif ira loger ailleurs Combien de nos chairs se repaissent Mais si les corbeaux, les vautours Un de ces matins disparaissent Le soleil brillera toujours
C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain C'est la lutte finale Groupons-nous, et demain, L'Internationale Sera le genre humain
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abridurif · 1 month
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J’ai quelquefois l’impression que la nécessité d’achever est devenue, en quelque sorte, une fin en soi. Je pense aux buts que j’ai visés lorsque j’ai débuté, à la confiance avec laquelle je me proposais d’accomplir une œuvre véritable. Tandis que j’étais occupé à ce travail, le monde s’est chargé de mille fois plus de destruction. C’est de la destruction retenue, mais cela fait-il une différence ? Pourquoi cette obsession qui me dresse contre toute destruction, comme si j’étais nommé protecteur du monde ? Que suis-je donc, moi-même, pauvre, impuissante créature qui perd, l’un après l’autre, les êtres aimés ; incapable même de garder en vie ce qui lui est le plus propre ; naufrage de tous les côtés et gémissements lamentables ! À qui suis-je utile avec cette inébranlable obstination ? À qui est-ce que je rends service ? Rien ne m’est resté, que cette obstination. Des hommes nouveaux glissent sur moi ; les paroles et les entretiens nouveaux m’échappent, encore le passé est-il resté vivant jusqu’à présent. Quand la désagrégation se saisira-t-elle de lui ? Il ne me restera plus rien du tout et je serai toujours là, debout – un bambin qui, pour la première fois, s’est mis sur ses jambes – et je hurlerai de toutes mes forces : non ! Elias Canetti, Le Territoire de l’homme, Éditions Albin Michel, 1978
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«Le Discord estant en l’Homme par la contrariété envers l’Esprit et la Chair» (Marguerite de Navarre)
«Seuls les morts auront vu la fin du combat.» (Platon)
Et si le véritable combat se livrait toujours à l’intérieur de l’ordre symbolique lui-même ?
N’est-ce pas là que se déroulent de toute éternité les luttes entre les représentants d’une humanité toujours déjà effondrée, se trahissant elle-même, et l’homme qui s’efforce de tenir debout, combattant pour conserver sa tenue, se fortifiant dans le combat?
Les combats spirituels de l'humanité européenne peuvent être abordés comme des combats entre des "philosophies", et compte tenu de l'approche psychanalytique de la perversion qui peut être dite comme celle du "déni de la dimension subjective à proprement parler", une véritable lutte à mort de pur prestige oppose:
• aux philosophies "perverses" qui font l'apologie de l'individu compris comme un être naturel, corporel, vivant, allant de soi, incarné dans un monde conçu comme le lieu "naturel" de son inscription, un "monde social" dans lequel il entretiendrait a priori des rapports avec ses semblables…
• la philosophie authentique, celle de l'hystérique, qui fut donc inaugurée par Socrate, et dont la caractéristique principale est de partir d'emblée d'un sujet travaillé intérieurement par son manque-à-être, un sujet divisé par la question de savoir ce qu'il est pour le désir de l'Autre, ce que l'Autre attend de lui, un sujet qui ne peut se concevoir que dans le retrait, une radicale extériorité par rapport à la prétendue "réalité objective" qui apparaît dès lors comme une contradictio in adjecto.
L'écart entre les deux conceptions tient au statut de la "réalité": dans un cas, la réalité est donnée par avance: "il faut faire avec", alors que pour la philosophie authentique, celle qui prend son essor avec Socrate, la réalité est constituée par la manière dont le sujet se trouvant toujours déjà lui-même pris dans un certain rapport à ladite "réalité", il en questionne les coordonnées…
Le moment inaugural de sa liberté consistant en un refus radical de se trouver lui-même intégré dans la chaîne des causes et des effets.
La structure élémentaire de la subjectivité repose en effet sur un "pas tout" de la causalité.
Pour le psychanalyste, l'acte véritable, le seul acte digne de ce nom, est celui d'une suspension de la réalité constituée, donnée par avance. La théorie analytique rejoint ici l’acmé de la pensée de Hegel pour qui la réalité apparaît comme posée, constituée par le sujet, et non pas simplement quelque chose qui s'impose à lui de l'extérieur…
Ce que la pseudo-psychanalyse, la psychanalyse d’institutions, la psychanalyse "molle" qui ressortit du Discours Universitaire (psychologie) a perdu, c'est cette dimension cruciale d'une réalité posée par le sujet, la conduisant à différer du sens commun (comme du "discours scientifique"…) qui accepte la "réalité externe" comme un postulat donné par avance, une "objectivité", une "normalité" à quoi l'appareil psychique devrait se raccorder, se connecter, "s'adapter"...
Pour le psychanalyste authentique, il ne s'agit pas de "faire changer la réalité", mais de rectifier les rapports du sujet au réel, de telle sorte que le sujet puisse changer les coordonnées à partir desquelles se constitue, pour lui, ce qu'il appelle "réalité" qu’il distinguera du réel qui n’en est que la grimace.
En témoigne le cas de cet analysant inconsolable à qui fut posée la question: "si vous pouviez recréer exactement la même femme, votre femme qui est morte, seriez-vous capable aujourd'hui de l'aimer en lieu et place de votre femme?", la réponse fut décisive: "non, elle ne pourrait pas être la même!"
En énonçant ces mots, l'analysant mît un terme à son "état dépressif". Il avait réalisé que la place vide ne pouvait être remplie par aucun désir.
Il s'était tenu au bord de l'impossible, l'impossible de remonter le temps, l'impossible de retrouver le passé, l'impossible qui structure et conditionne l'ordre des possibles…
Réel est l’un des noms de cet impossible.
Entre nous et le Réel, il y a la vérité…
Pour Freud, la vérité de la souffrance est d’avoir la vérité comme cause.
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behind-theveil · 1 year
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Le soleil se couche sur l’île de Waydon. Sa couleur orangée balaie les planches blanchies des vieilles bâtisses encore debout, tandis que sur le perron de certaines maisons, des cafés se prennent après le dîner. Rocking chair se balancent à l’infini, tabac se chique encore et enfin, on profite d’une fraîcheur longtemps attendue en sortant parfois une guitare, en allumant souvent la radio et en jouant aux cartes tout en regardant les rares voitures passer dans le coin.
La vie se déroule paisiblement ici. Pas de chichi, pas de problème. L’île est petite, et le sud se vit ainsi.
Jusqu’à ce que…
Trois corps retrouvés. Dans les marécages de l’île. Plus de guitares sur le perron qui font sonner la mélodie du sud, plus de rocking chair grinçant jusque tard dans la nuit. On se barricade, on s’interroge. Le fusil de chasse à l’épaule, on explore les marécages.
Et dans les QG de l’Ordre, on réalise. Ces corps, ce sont ceux des personnes dont ils préservent le secret. A tout prix. Pour éviter une nouvelle chasse aux sorcières à travers le pays et le monde.
On les appelle surhumains. On les a longtemps appelés dieux, esprits, chimères, sorciers, démons.
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EXPLICATIONS
Le genre du forum est "low fantasy", ce qui veut dire qu'il y aura quelques légers éléments fantastiques au sein du contexte, ayant relativement peu d'impact (pour l'instant) sur le forum.
L'ambiance et l'histoire du forum sont d'inspiration american/southern gothic, far cry 5, split, the wicked deep, gallant.
L'histoire se déroule sur l'île de Waydon en Caroline du Sud.
Il y aura 3 types de personnages jouables : les humains / les humains de l'Ordre / les surhumains
L'Ordre est un groupe secret fondé à l'époque de la chasse aux sorcières qui s'est juré de préserver à tout prix le secret des surhumains. A tout prix, ça veut dire qu'ils sont capables de se débarrasser de ceux qui veulent utiliser leurs dons de manière trop visible.
Les surhumains sont des humains nés avec des capacités spéciales. Ces naissances sont aléatoires et n'ont pas de liens génétique - bien que l'Ordre ait constaté une certaine prévalence vers les descendants de lignée ayant compté plusieurs surhumains.
La liste des capacités surhumaine sera donnée plus tard, vous pourrez en ajouter (à faire valider par le staff). L'idée est de garder des capacités spéciales qui ne soient pas trop spectaculaires et puissantes.
Enfin, le rythme rp demandé sera de 1 rp/mois (mais sans pression, les absences sont là pour prendre du recul si besoin)
Un discord spécifique verra bientôt le jour... stay tuned :)
Le projet est construit par @decrescxndo et @ultra-violences
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raisongardee · 10 months
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"Il faut savoir concevoir ce qui est autre – se doter d’yeux nouveaux et d’oreilles nouvelles pour des choses perdues dans le lointain, devenues invisibles et muettes. Ce n’est qu’en remontant aux significations et aux visions qui prévalaient avant l’établissement des causes de la civilisation présente, qu’on pourra disposer d’un point de référence absolu, d’une clé pour comprendre effectivement toutes les déviations modernes – et pour trouver en même temps la tranchée imprenable, la ligne de résistance infranchissable destinée à ceux auxquels il sera donné, malgré tout, de rester debout. Seul compte, aujourd’hui, le travail de ceux qui savent se tenir sur les lignes de crête : fermes sur les principes ; inaccessibles à tout compromis ; indifférents devant les fièvres, les convulsions, les superstitions et les prostitutions sur le rythme desquelles dansent les dernières générations. Seule compte la résistance silencieuse d’un petit nombre, dont la présence impassible de "convives de pierre" sert à créer de nouveaux rapports, de nouvelles distances, de nouvelles valeurs, à construire un pôle qui, s’il n’empêchera certes pas ce monde d’égarés et d’agités d’être ce qu’il est, permettra cependant de transmettre à certains la sensation de la vérité – sensation qui sera peut-être aussi le déclic de quelque crise libératrice."
Julius Evola, Révolte contre le monde moderne, trad. Philippe Baillet, 1934.
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girafeduvexin · 19 days
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"ANTOINE. - Tu es là, devant moi,
je savais que tu serais ainsi, à m'accuser sans mot,
à te mettre debout devant moi pour m'accuser sans mot,
et je te plains, et j'ai de la pitié pour toi, c'est un vieux mot, mais j'ai de la pitié pour toi,
et de la peur aussi, et de l'inquiétude,
et malgré toute cette colère, j'espère qu'il ne t'arrive rien de mal,
et je me reproche déjà
(tu n'es pas encore parti)
du mal aujourd'hui que je te fais.
Tu es là,
tu m'accables, on ne peut plus dire ça,
tu m'accables,
tu nous accables,
je te vois, j'ai encore plus peur pour toi que lorsque j'étais enfant,
et je me dis que je ne peux rien reprocher à ma propre existence,
qu'elle est paisible et douce
et que je suis un mauvais imbécile qui se reproche déjà d'avoir failli se lamenter,
alors que toi,
silencieux, ô tellement silencieux,
bon, plein de bonté,
tu attends, replié dans ton infinie douleur intérieure dont je ne saurais pas même
imaginer le début du début.
Je ne suis rien,
je n'ai pas le droit,
et lorsque tu nous quitteras encore, que tu me laisseras,
je serai moins encore
juste là à me reprocher les phrases que j'ai dites,
à chercher à les retrouver avec exactitude,
moins encore,
avec juste le ressentiment,
le ressentiment contre moi-même."
Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce.
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cogito-ergo-absens · 7 months
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J’ai erré. Je me suis dessaisi de tant de fardeaux,
j’ai rejeté le monde et affronté tous mes combats,
je me suis libéré du superflu
et j’ai vaincu mes désirs.
Puis je me me suis assis. Et j’ai vu.
Il y avait en moi et dans mes mains vides
fardeaux, combats, superflu, désirs et le monde
tout entier.
J’ai alors tout recommencé.
J’ai embrassé mes fardeaux, serré le monde
à mon cœur, questionné mes combats,
me suis amusé du superflu et ai dansé
avec mes désirs.
J’étais debout et pourtant j’étais vraiment assis. 
Federico Dainin Jōkō Sensei
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ekman · 2 months
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Une très célèbre école de commerce française communiquait récemment vers les entreprises via le réseau socio-professionnel “LinkedIn”. Elle proposait à d’éventuels prospects en quête de performance personnelle de “renforcer leur leadership par la posture coach”. Rien de moins. Cette annonce, si prototypique du monde de merde dans lequel nous régressons chaque jour que post-Dieu fait, m’a soufflé à l’oreille que la décadence s’accélérait. Plusieurs indices émaillent le parcours qui m’a conduit à cette déduction. Sauras-tu les retrouver ?
• L’accroche qui coiffe le visuel s’est armée de “working idioms” du plus bel effet, favorisant une parité bienvenue entre le langage hébergeur véhiculaire (the français) et les “key-words” impactants (l’english). Comme ça, on ne fâche personne et cette façon montrera aux maîtres anglo-saxons que le français n’est plus, effectivement, qu’un verbiage anecdotique sympathique et inoffensif, donc inoffensant, apte à inclusifier toutes sortes d’impétrants racisés.
• La muse en position debout – c’est à dire en posture dominante – est une crépue génétiquement adoucie ayant fait le choix d’une posture alpha (position des bras), réputée non rigide (la coiffure n’est pas tenue) et indiquant une disponibilité sexuelle grâce à son chemisier laissant apercevoir un décolleté demandeur. On subodore, en complément, une croupe marquée. En dessous de cette lauréate du “Programme Court Executive”, les pas encore “executive”, avec un cadre blanc cravaté et barbu, tendance génuflexion et gay friendly ; à sa droite une jolie dame qui pourrait avoir eu un arrière grand-père natif de Hanoï, phénotype synonyme de soumission aux puissants ; en face de lui un petit morceau de pimbèche française dont on a oublié jusqu’au prénom, mais qui transpire sûrement la frustration et l’esprit revenchard. Pour finir, au premier plan, résolument de dos, un chicanos marocain venu livrer les salades “deetox” Uber-Eats du lundi.
• Comme elle a eu du pif pour booster sa carrière, Christine (appelons-la “Christine”, en hommage à Christine Kelly, la jolie journaliste caribéo-bolloréenne) a voulu améliorer son écoute et adapter son style de leadership, ce qui ne veut absolument rien dire. Elle a, pour ce faire, exploré son cadre de référence et développé son intelligence émotionnelle, ce qui n’en dit pas vraiment beaucoup plus – sauf que “intelligence émotionnelle” indique un embryon d’altruisme post-industriel de bon aloi.
• La signature de ce pavé publicitaire pour le programme “Posture Coach” de cette célébrissime école orientée vers les études commerciales d’altitude, spécifie qu’il développera l’écoute, permettra de questionner efficacement tout en adaptant son style de management. Une promesse en trois points qui aurait sans doute reçu un écho favorable rue Lauriston.
Voilà, vous savez tout. La clé du succès de votre carrière tient à bien peu de choses. Il vous suffit de vous conformer aux standards américano-bolchéviques du moment et votre promotion sera garantie. Soyez “open et bienveillant”, massacrez la piétaille avec le sourire, suggérez une réductions des privilèges carbonés pour maintenir la stratégie éco-favorable sur sa courbe zénithale, trafiquez vos résultats comme Nono-le Rigolo et tout se passera bien pour vous. Enfin n’oubliez pas de souhaiter à vos interlocuteurs une “belle journée” en conclusion de chacun de vos courriels – pardon, de vos mails.
J.-M. M.
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bttf-rpg · 8 months
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ANNEXE UNE
Le contexte de Back to the Future fait que nos personnages ne vivent pas tout à fait dans le même monde que nous. Certains objets font encore partie de leur quotidien, alors que nous, on ne les a plus vu depuis de longues années. Cette annexe est là pour te rafraîchir un peu la mémoire !
📌 ARCADE La salle d'arcade regroupent divers jeux comme des jeux d’arcade, des flippers, des baby-foots, des tables d'air hockey, des machines attrape-jouet ainsi que des billards. Les jeux vidéos sont les éléments les plus populaires, qui plaisent aussi bien aux plus jeunes qu'aux adultes de Mariposa. La salle est souvent bruyante, les bruits électroniques se mêlent aux claquements du hockey et des boules de billard. Il ne fait pas très clair dans le lieu, mais les néons de différentes couleurs vous placent dans une atmosphère unique.
📌 ROLLER RINK Ici, vous pouvez faire du roller en salle, sur un plancher lisse et glissant, sur fond de musiques disco. Venez vous déhancher, vous amuser entre ami·e·s ou tester des figures artistiques avec vos patins aux pieds. Le roller rink est un lieu agréable et divertissant, ouvert à tout le monde.
📌 VIDEO STORE Au vidéo store, vous pouvez louer des films pour les ramener chez vous et les regarder dans votre salon. Comme à la bibliothèque, vous pouvez les garder un certain temps avant de devoir les ramener et gare à vous si vous êtes en retard ! Ils n'ont pas tout, mais presque, et si un film vous intéresse vous pouvez demander à ce qu'il soit commandé pour vous. Les films sont classés par genre à l'intérieur du magasin et sachez que le vidéo store de Mariposa commence à se moderniser un peu : quelques DVD se mêlent aux VHS ! Mais si ce sont ces dernières que vous empruntez, n'oubliez pas de les rembobiner avant de les rendre si vous ne souhaitez pas payer de supplément.
📌 CONSOLE ATARI, NINTENDO 64, COLECOVISION Si la salle d'arcade a du succès, n'oubliez pas non plus que les jeux à domicile se multiplient ! Ici, pas de connection avec des joueur·euse·s qui viennent de l'autre bout du monde, vous jouez dans votre salon, en solo ou en duo, en circuit fermé. Pac-Man, Donkey Kong ou Tetris 64 n'auront plus de secret pour vous. Avec un peu de chance, vos voisin·e·s vous échangerons peut-être leurs cartouches de jeux contre d'autres.
📌 TÉLÉPHONE FIXE Objet phare de toutes les maisons : le téléphone fixe. Celui-ci est branché à une prise, parfois directement accroché au mur. Le fil reliant le combiné au socle ne permet pas à l'utilisateur·rice de se déplacer dans la maison en discutant. Non non, vous devez rester sur place, debout ou assis·e si le fil est assez long pour cela.
📌 BOÎTE VOCALE Si vous ne répondez pas au téléphone, votre correspondant·e arrivera sur votre répondeur. Iel laissera sûrement un message en vous demandant de lea rappeler. Écouter vos messages en rentrant chez vous après une longue journée est un rituel quotidien. Le choix vous appartient, cependant, de recontacter ou non les personnes qui ont cherché à vous joindre.
📌 TÉLÉPHONE CELLULAIRE NON INTELLIGENT Quelques personnes à Mariposa se déplacent peut-être avec un smartphone dont ils n'ont pas l'utilité, mais la plupart des gens ont un téléphone cellulaire de base. Le genre de modèle qu'on peut faire tomber de quatre étages et qui n'aura pas une égratignure, mais à part répondre aux appels et à quelques sms, il ne peut pas faire grand-chose. Si vous êtes chanceux, vous aurez peut-être le jeu Snake dessus.
📌 BIPEUR Aussi appelé pagette, le bipeur vous permet de recevoir un message où que vous soyez. Ça ne sera pas aussi détaillé qu'un sms, évidemment, puisque vous n'aurez comme information que le numéro de téléphone de la personne qui veut vous joindre, et un court message textuel. De plus, le bipeur ne peut que recevoir des messages. Si vous voulez en envoyer un à votre tour, il vous faudra passer par le téléphone. L'intérêt du bipeur est que la zone de couverture est bien plus grande que pour les sms, et dans une zone sans réseau comme Mariposa, mieux vaut un bipeur pour vous assurer que le message arrive.
📌 CABINE TÉLÉPHONIQUE Si vous oubliez votre cellulaire ou bipeur à la maison, votre dernière chance pour appeler quelqu'un reste la cabine téléphonique. À 25 cent l'appel, vous pouvez composer le numéro de qui vous voulez, mais attention de bien vous en souvenir. À Mariposa, au moins, on se souvient encore du numéro de téléphone de ses proches, c'est peut-être le seul avantage.
📌 JOURNAUX PAPIERS Le monde extérieur arrive tous les jours sur le pas de la porte, livrée avec bonne humeur dans la sacoche des camelots. Ces livreur·euse·s de journaux amènent les nouvelles du reste du pays, voire même du monde, et c'est sans doute un peu plus fiable que les nouvelles de la station de radio locale ou de la télévision grésillante. Pas de service le dimanche ou les jours fériés cependant.
📌 TÉLÉVISEUR Pas d'écran plan ou de résolution 4K, dans les maisons de Mariposa ce sont les oreilles de lapin qui décorent les salons. En effet, les téléviseurs sont gros, encombrants et il faut parfois taper un bon coup dessus lorsque l'écran ne diffuse que de la neige. On vous assure cependant que vous pourrez regarder vos films.
📌 MAGNÉTOSCOPE ENREGISTREUR Si une émission de télé vous intéresse, ou que vous voulez revoir encore et encore un film qui passe, la seule solution est de passer par votre magnétoscope. Sur une cassette VHS vierge, vous pouvez enregistrer un programme, que vous soyez ou non devant votre téléviseur. Eh oui, on est quand même un peu moderne à Mariposa : vous avez la possibilité de programmer votre enregistreur. Pratique si vous n'êtes pas là quand passe votre feuilleton préféré.
📌 WALKMAN OU DISCMAN L'ancêtre des mp3, mp4, qui même eux nous semblent datés aujourd'hui. Puisque les smartphones n'existent pas et que le streaming de musique n'a pas encore atteint Mariposa, le walkman est le meilleur ami de tous·tes celleux qui veulent se promener en musique. Vous y insérez votre cassette audio ou votre CD, vous branchez votre casque, et vous voilà en route !
📌 APPAREIL PHOTO JETABLE Les appareils photo numériques ? Très peu pour vous !  Entendre le clic familier des appareils photo jetables est bien plus satisfaisant, et ainsi vous avez la surprise, une fois que vous amenez les photos à développer, de savoir si elles sont réussies ou non. Avec cette méthode, pas de seconde chance, votre cliché devra être parfait dès la première tentative. Pour avoir vos photographies, vous pouvez vous rendre au supermarché de Mariposa, chez un photographe ou, pour les plus audacieux, transformez votre salle de bain en studio.
📌 POLAROIDS Pour celleux qui ne veulent pas attendre que leurs photos soient développées, les Polaroids sont un bon compromis. Vous appuyez sur le bouton, et la photo sort quasi-instantanément. Attendez quelques minutes que l'image apparaisse et voilà, admirez votre œuvre ! Vous pouvez emporter votre Polaroid n'importe où et semer sur votre passage plein de petites photos carrés.
📌 BONBONS À 25 ¢ Faire ses courses relève de la corvée pour certaines personnes, mais les machines à bonbons sont le petit réconfort d'après l'effort. Une pièce de 25 cents dans la fente, et votre bonbon tombe entre vos mains. Avouez-le, vous avez souvent craqué quand vous étiez enfant, mais il n'y a aucune raison d'arrêter.
📌 ARGENT Adieu les cartes de crédits ! À Mariposa, elles ne sont pas acceptées partout et il faut donc toujours avoir du liquide sur soi. Ne pensez même pas à payer avec votre téléphone portable ou une montre intelligente, on vous regardera avec des yeux ronds.
📌 VALEUR MONÉTAIRE Si l'inflation se fait sentir partout ailleurs, Mariposa est dans une petite bulle protégée. Ça ne veut pas dire que tout le monde roule sur l'or ou qu'il est facile de boucler ses fins de mois, mais les gens se rendent bien compte que les prix sont plus doux ici. Peut-être est-ce d'ailleurs une raison pour rester en ville.
📌 DISTRIBUTEUR DE CIGARETTES On en trouve encore un ou deux en ville, mais il faut bien avouer que les distributeur de cigarettes ne sont plus aussi populaires qu'ils l'étaient il y a une vingtaine d'année. Les habitant·e·s fument un peu moins et c'est tant mieux, mais pour celleux qui continuent, sachez que vous pouvez acheter vos cigarettes à l'unité ou en paquet dans quelques recoins de la ville.
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