#strood
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stargoose-photo · 11 months ago
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All Saints' Church, Frindsbury, Kent, England, August 2024.
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postcard-from-the-past · 7 months ago
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Street scene in Strood, Kent, England, UK
British vintage postcard
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fordwondowcleaningservices · 10 months ago
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th3lost4uthor · 3 months ago
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Les nouvelles expériences d’une vie sans fin (11.1/15)
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Cinq,
Quatre,
          Le nombre d’éprouvettes alignées sur son plan de travail, prêtes à recevoir le liquide qui faisait siffler l’alambic à ses côtés. Encore quelques instants et la première étape de ce nouvel antidote devrait s’achever.
Trois,
Deux,
          Les secondes que marquait le sablier, imperturbable contrôleur de ses expériences depuis ses débuts en tant qu’apprenti chimiste… Mais à chaque fois qu’il parvenait à saisir son reflet contre les parois de verre, il détournait le regard aussitôt, brisant l’insupportable image de cette noyade dans cette mer de sable.   
Un,
.
.
Zéro…
          Telles étaient ses chances pour ses plans d’aboutir. Ses doigts s’enfoncèrent un peu plus dans ses tempes. Il avait travaillé si dur, il avait tant sacrifié pour que jamais ces souvenirs ne revoient le jour, et pourtant… !
Voilà où nous en étions aujourd’hui.
Ils savent.
.
.
Il sait.
.
À moins que… ?
          Comme le sel dévorant les dernières fibres de succulentes dans un bécher non loin, le doute rongeait son être. Depuis la « Projection », Qilby n’était plus le même – l’avait-il seulement su un jour ? Il n’était plus certain.
          Il longeait les murs, ne se déplaçant dans le château qu’au cœur de la nuit pour des allers-retours entre sa cellule et le laboratoire, prenant garde à chaque fois de choisir un chemin différent de celui de la veille. Il ne participait plus aux repas pris dans la salle commune, demandant sous prétexte de ses travaux, à se faire livrer directement par les serviteurs du château. S’il venait à manquer de thé ou de papier, il envoyait l’un des gardes qui lui avaient été assignés pour accomplir la tâche en question. Pour l’instant, sa stratégie avait porté ses fruits. Il n’avait croisé aucune des figures connues, certes, mais il ne pouvait pas baisser sa garde, pas après… ça.
Pourquoi… ?
Pourquoi a-t-il fallu que… ?
          La flamme se mit à siffler et ses pensées se dissipèrent : l’antidote. Tout aussi promptement que son esprit s’était laissé absorbé par ses divagations, son corps se mit en mouvement, guidé par des millénaires de pratique. Prélever, refroidir, attendre, mélanger, décanter, attendre, épurer…
ATTENDRE
          Il s’agissait toujours de l’étape la plus difficile. Pas tant du fait qu’elle était répétitive, non, il… Il faut croire qu’il avait fini par trouver une certaine forme de réconfort en cela. Dans ce phénomène immuable. Inaltérable.
          Dans l’éprouvette, de fines particules scintillantes plongeaient progressivement pour s’amasser dans le fond. Une chute lente, comme engluées, suffocant dans la mélasse qui les emprisonnait.
Yugo…
Il n’était pas censé voir ça. Il ne devait pas voir ça.
Je peux entendre ses questions d’ici :
« Mais Qilby, est-ce ma faute ? Suis-je responsable ?
Et Chibi ? Pourquoi est-ce qu’il… ?
Et toi ! Pourquoi n’as-tu pas… ?
POURQUOI
          Ça aussi, il s’agissait d’une constante de son existence. Cependant, contrairement à la précédente, il ne pouvait s’empêcher de haïr celle-ci. Pourquoi ? Hé, héhé… hé… Exactement pour cette raison.
Je ne sais pas, Yugo…
Je ne sais pas « pourquoi ».
Mais si seulement j’avais su comment-
« Bonjour M’sire le scientifique !
- Ack !!! »
          Ses yeux se mirent à scanner les lieux, sa main valide encore cramponnée au rebord du plan de travail. Qui- ?!
« Oh, pardon Messire ! Je croyais qu’vous m’aviez entendu entrer ! Toutes mes excuses, vraiment… V-vous… Vous allez bien ?
- Hum, oui, oui… Je vais- »
Il baissa le regard vers la source de la question. Une minute, il l’avait déjà entendu quelque part ! Quand donc… ?
« T-tyli ? Tyli, c’est ça ? »
          Une petite tignasse verte émergea alors de derrière l’une des hautes tables de préparation, un bandeau de lianes retenant à grande peine la touffe de… mouse ? Il devait sincèrement se pencher davantage sur l’anatomie de ces créatures.
« Oui, c’est ça ! Vous vous souvenez d’moi ? Vous avez vraiment une très bonne mémoire, M’sire ! 
- Humpf… Ce n’est pas comme si toi et ta petite amie n’aviez pas tenté de me faire jeter en prison dès notre première rencontre… » Finit-il par maugréer avant de se redresser.
« H-hey ! Ciarel n’est pas ma… ma p-petite- !
- Oui, oui, je te crois : satisfait ? »
          Si le scientifique avait choisi de s’isoler dans son laboratoire de fortune pour échapper à son frère, ce n’était pas non plus pour se trouver dérangé par une version miniature du Prince Armand. Quelque chose l’interpella alors :
« Tu es venu seul ? » Il avait beau fixer la lourde porte cloutée d’or et de cuivre, celle-ci demeura close. « Les enfants ont-ils vraiment le droit de vagabonder librement dans ce château ? Tss, il faudra que j’en touche deux mots à-…
- Non, non ! Pas b’soin ! »
          Aussi vite qu’il était apparu, Tyli s’esquiva pour revenir chargé d’un plateau qui semblait bien trop lourds à ses mains d’enfant. Visiblement, il l’avait posé sur un tabouret non-loin de là, préférant s’introduire auprès de l’hôte des lieux avant de lui proposer son offrande. Un choix judicieux au regard de la surprise provoquée par cette intrusion soudaine : nul doute que le contenu du dit plateau aurait alors connu un destin des plus tragiques.
« Voilà ! » S’exclama le bambin, rayonnant de fierté.
« Hum… Merci ? » Silence. « Et… qu’est-ce donc ? 
          Empilée de manière hasardeuse, devait bien se tenir la moitié du garde-manger sadida. Brioches dorées au miel et pots de confiture pas plus hauts qu’un pouce, fèves et noix grillées à cœur, grappes ou quartiers de fruits tous plus colorés les uns que les autres… Et, bien entendu, une bouilloire en terre cuite, massive, assortie de tasses ébréchées mais encore fonctionnelles. Des sachets d’herbes pouvaient être entraperçus de-ci de-là dans ce paysage gargantuesque.
« De quoi manger par Sadida ! » Le jeune Tyli dû rattraper son exclamation d’un pas chancelant.  
« Ça je le vois bien. » Lui répondit le scientifique, préférant délester au plus vite l’enfant de sa charge. « Ce que je souhaite savoir, c’est pourquoi tu es celui qui me l’apporte… » Bref coup d’œil à l’horloge murale. « Il n’est que… trois heures de l’après-midi ? L’une de tes, hum, « amies » ne devraient pas tarder à te suivre pour apporter autant de-
- Oh, non, non ! Ne vous en faites pas, Messire ! J’ai dit à Sarah-Line que j’me chargeais de son service : elle était d’ailleurs très contente de pouvoir prendre une pause ! La pauvre, depuis que Jeyna est malade, elle n’a presque plus d’temps pour elle… Donc, je me suis dit que si ça pouvait l’aider... »
          L’explication tenait la route, mais le scientifique ne pouvait s’empêcher de penser que si la servante avait accepté la proposition du jeune sadida, ce n’était pas tant pour le loisir de quelques minutes de service en moins… que pour l’opportunité de ne pas avoir à le côtoyer, lui. Les petites mains du Palais étaient visiblement bien moins tendues en sa présence qu’à son arrivé, et rares étaient devenues les fois où il était encore capable de les faire sursauter au détour d’un couloir, toujours malgré les gardes qui l’accompagnaient constamment. Cependant, il n’était pas non plus naïf au point de croire que les créatures de lianes et de feuilles avaient oublié leur passé commun… Nombreux et nombreuses étaient les Sadidas qui lui lançaient encore des regards noirs ou murmuraient dans son dos, n’espérant qu’une chose, que leur Roi mette fin à cette cohabitation forcée, si possible en le renvoyant d’où il était venu… ou en arrachant son cœur de ses racines.
          Qilby, étrangement, ne voyait pas cette dernière option comme la pire de toutes, bien au contraire. Après tout, ainsi aurait-il l’opportunité de retourner dans son Dofus… aux côtés de sa sœur. À quand remontait donc la dernière fois que les jumeaux avaient partagé leur premier abri. L’espace d’un instant, il crut sentir contre sa main, la caresse familière d’écailles encore rugueuses… 
Mais acceptera-t-elle seulement de te parler ?
Il s’agit de Shinonomé… Ma sœur qu-
Tu l’as trahie.
Non, je ne l’ai pas- !
C’est vrai… Mais tu as échoué.
.
Phaéris est mort.
Ils ont vu ce qu’il s’est passé là-bas.
Tu n’as pas su contenir la vérité.
Ils savent… Yugo sait…
Tu ne l’as peut-être pas trahie…
Mais tu l’as déçue.
.
.
Tu as échoué.
          Cette pensée résonnait au plus profond de son âme depuis plusieurs jours. Depuis « la Projection ». Un écho lugubre se répercutant à l’infini contre les alcôves de sa bibliothèque mémorielle, emportant dans sa course les parchemins dépeignant les derniers siècles de sa vie, réveillant les fissures qu’il avait tant cherché à dissimuler. À chaque fois qu’elle s’imposait à lui, il avait comme cette envie de partir, de… de disparaître. Pourquoi fallait-il donc toujours qu’il gâche tout au dernier moment ? Déjà la dernière fois, alors qu’Orgonax menaçait de…
          Et maintenant, il y avait Yugo. Yugo, Adamaï, et toutes ces personnes qui en voulant se mêler à la vie de leur famille se retrouvaient prises dans une affaire bien plus grande que leurs misérables existences. Ils n’auraient pas dû voir… ! Pas d�� entendre… ! Après avoir compris que- il n’y avait plus aucune chance qu’il- !
          Un claquement de terre cuite un brin trop brusque contre le marbre de sa table de préparation le fit sursauter à nouveau.
« Hey ! Est-ce que je ne t’ai pas dit de- ?
- D-désolé, M-messire ! Je voulais juste r-réchauffer l’eau pour- ! E-enfin… V-vous n’avez sûrement rien mangé d-d’puis un bout de t-temps alors… »
          La lourde théière, que la proclamée Déesse soit louée, ne s’était pas fissurée à l’impact, menaçant par la même occasion l’ensemble des parchemins qui recouvraient l’endroit.
« Laisse, je… Je vais m’en occuper. » Ôtant la théière des mains de l’enfant, il la déposa à sa place avant d’allumer la flamme du réchaud. « Hum, tu peux y aller, tu sais ? »
          Pourtant, à sa grande surprise, le jeune sadida, plutôt que de lui offrir une courte révérence comme lui seul avait le secret avant de s’enfuir de ce lieu bien trop lugubre et dangereux pour quelqu’un de son âge, préféra tirer un petit marchepied laissé à disposition des grandes vitrines renfermant la verrerie du laboratoire, pour finalement venir s’asseoir à quelques pas de l’Éliatrope.
« Je… peux faire quelque chose pour toi ? » S’enquit ce-dernier, quelque peu déstabilisé par l’attention que lui portait l’enfant.
« Pas vraiment. » Lui répondit l’autre, pensif. « En fait, j’crois que c’est plutôt moi qui peux vous aider !
- J-je te demande pardon ?
- Oh, non ! Vous n’avez pas besoin ! » Tyli le regardait pleinement, quoiqu’un brin gêné. « Je veux dire, c’est même moi qui d’vrais vous demander pardon. À venir sans vous prévenir, à vous déranger dans votre travail très important, tout ça… Après tout ce n’est pas très poli de ma part – mais oh ! Peut-être aurai-je dû vous d’mander la permission pour venir à la place de Sarah-Line ? Vous vouliez peut-être la voir elle ? Enfin, elle ne m’en a pas parlé quand je l’ai vu, donc je n’pense pas que cela soit un problème, si ? Il faut dire que…»
          Les sourcils du scientifique ne cessaient d’assombrir son visage à mesure que la petite pousse se perdait dans ses propres questions. Il s’apprêtait à l’interrompre quand il releva la tête, secouant son chignon de verdure au passage, comme pris d’une révélation. Ses yeux enfantins, emplis de naïveté, se posèrent à nouveau sur l’homme qui lui faisait face.
« C’est juste que… depuis l’autre jour, tout l’Palais ne parle plus que de ce qu’il s’est passé dans le grand salon. Vous savez ? Quand vous, Messire Yugo, la Confrérie du Tofu, sa Majesté, la Princesse, le Pr- Bref ! Quand vous vous êtes tous enfermés là-bas ? Personne ne sait c’qu’il s’est passé, mais vous êtes ressorti le premier et vous avez croisé Volur – vous voyez qui est Volur, Messire ? Un grand Sadida, plutôt mince, avec les feuilles un peu rêches ? »
          Qilby se contenta de hausser les épaules. Il ne connaissait pas de Volur, et ne se souvenait même plus avoir croisé le chemin de quiconque après ce qui s’apparentait davantage à une fuite qu’à une sortie. Pour sa défense, l’état dans lequel l’avait laissé les Lectanima n’avait pas été des meilleurs…
« Non ? C’est pas grave, Messire : je vous l’présenterai un jour si vous voulez. » Reprit Tyli, imperturbable. « Enfin, tout ça pour dire que vous lui avez filé une sacrée frousse ce jour-là ! Pas plus tard qu’hier, il racontait encore aux cuisines qu’il avait crû sa dernière heure arrivée en vous croisant ! Il a dit que vous marchiez comme si la Déesse Sram elle-même vous accompagnait, qu’votre seule main agrippait votre cape comme, hum, « comme l’on étrangle un mort » - c’est ça ! -, et q-que vos yeux étaient si noirs qu’ils auraient pu pétrifier quiconque oserait les regarder. » L’enfant lui offrit un sourire timide. « M-mais, vous savez, Volur a toujours l’habitude d’exagérer ses histoires, d-donc bon ! Vous n’étiez peut-être pas aussi, euuuh…
- Terrifiant ?
- Oui, on va dire pas aussi « impressionnant » que ça ! » Le jeune sadida enchaîna. « Bref, les autres ont alors cherché à en savoir plus – vous comprenez ? À savoir ce qu’il s’était passé entre vous et les autres ? Car après tout, vous n’seriez pas parti plus tôt sinon, pas vrai ? »
          Il n’avait pas besoin d’un cours sur les intrigues qui pouvaient naître au sein d’un Palais qui était deux à trois fois moins grand que celui que fut le leur. Il ne connaissait que trop bien ces petites voix qui murmuraient les derniers scandales entre deux tapis époussetés ou ces oreilles indiscrètes qui venaient traîner à la fin de chaque conseil.
« Mais voilà, après bientôt une semaine : pas d’nouvelles ! Dame Amalia et Dame Évangéline ne se voient plus que dans le jardin, et en ont interdit l’accès à tous les serviteurs, le Roi n’a rien annoncé, les autres membres de la Confrérie ne font que se lancer des regards ou parlent toujours en dehors du Palais… Même le Prince Armand, qui a pourtant l’habitude de descendre voir Hayris et Lana, les lavandières, préfère partir chasser à dos de Dragodinde du matin jusqu’au soir !
- Et Messire Adamaï ? » Et… ?
« Lui et Messire Yugo ne sortent que très peu d’leurs chambres. À vrai dire, je ne suis pas sûr de les avoir vu depuis un moment… »
          Qilby avait fini par tourner le dos à l’enfant, mimant de poursuivre la concoction du nouvel antidote. Ce subterfuge, bien que grossier au regard du manque de réelle intention dans chacun de ses gestes, lui permit de dissimuler la mine renfrognée qui accompagna ces nouvelles. Yugo avait beau être du genre à garder ses problèmes pour lui, un renfermement aussi drastique n’était pas non plus bon signe. Et que dire de ses compagnons ?
Tsk- !
Quelle plaie…
« Donc, hum, quand j’vous ai vu ce matin partir pour votre laboratoire, je m’suis dit que… Enfin… C’est juste que je voulais savoir…»
          Savoir ! La voix du jeune Sadida s’était faite plus frêle, trahissant son incertitude. Le vieil Éliatrope, quant à lui, ne put retenir un rictus d’émerger : voilà donc pourquoi la petite touffe d’herbe avait choisi de braver la tanière du monstre tant redouté, ce malgré toutes les mises en garde de son entourage ! La curiosité était définitivement un bien vilain défaut… Après tout, qu’il s’agisse des siens ou de ces peuples primitifs, la nature les avait tous dotés de cette soif insatiable pour l’inconnu, les histoires, les ragots et rumeurs… Peu importe le risque encouru ou le prix à payer, s’il fallait satisfaire ce besoin malsain, alors ils-
« … comment vous alliez ? »
          Son poing avait cessé de serrer la règle en bois sur la paillasse, ne desserrant qu’avec peine chacune de ses phalanges. Il avait pris une inspiration. Puis une autre. Comment allait-il ? Que ressentait-il ? Mais plus important encore… À quand remontait la dernière fois qu’on lui avait posé cette question. Sincèrement, du moins.
« … M’sieur le scientifique ? Messire, vous- ?
- Je ne sais pas. »
          Son regard s’était figé sur l’une des éprouvettes de laquelle émanait des fragrances de menthe et d’alcool. Des poches de gaz se formaient au fur et à mesure que le processus de décomposition s’opérait, d’abord épaisses et large au fond, avant de progressivement devenir fines et fragiles lors de leur ascension contre les parois de verre. Un peu… Un peu comme ce qu’il ressentait en fin de comptes. S’il devait penser aux évènements de ces derniers jours, sur ses relations ou même ses plans d’avenir, il pouvait ressentir, là, aux tréfonds de ses entrailles, cette sorte de magma puissant mais dormant. Une masse à laquelle il ne pouvait donner de nom tant les émotions qui s’y étaient amalgamées n’avaient plus rien de leur forme initiale. Et si jamais il tentait d’inverser le processus, de retrouver la formule initiale qui l’avait conduit à cet état, il… tout disparaissait à nouveau. Comme ces bulles d’air finalement trop éreintées par leur voyage à contre-courant, ses émotions disparaissaient… sans trace.
« Je… » Il se racla la gorge. Voilà qu’il perdait sa posture. « Je te remercie pour… le thé et le reste. Tu peux partir à présent. Je suis sûr que tu-
- Mes parents sont morts. »
          Il fit volte-face, son ample tunique manquant de peu la verrerie que l’autre avait failli lui-même renverser il y a peu. Le ton de sa voix se voulait neutre, mais ses yeux cherchaient ceux du plus jeune :
« Je te demande p- ?
- Mes parents sont morts. » Répéta Tyli, dont le visage encore rebondi sous ses vertes feuilles ne trahissait pourtant aucune tristesse. « Lors de l’attaque du Grand Nox – vous connaissez ? L’horloger fou ? » Il lui sourit. « Et vous n’avez pas besoin d’me demander pardon tout le temps, vous savez ? »
          Qilby n’avait pas les mots.
« Donc… je sais ce que ça fait. » L’enfant baissa légèrement la tête. « La réunion qu’vous avez faite… C’est à cause de M’sire Phaéris, pas vrai ? Du fait qu’il n’est pas revenu ? J’ai entendu que… Enfin, les adultes disaient l’autre jour qu’il… »
Il est mort.
.
Encore.
.
.
Et c’est TA faute !
          Il s’était assis à même le sol, l’une de ses jambes repliée contre son torse dont le souffle était devenu presque inaudible. Son regard n’avait pas quitté le petit Sadida, mais il était difficile de savoir s’il le voyait véritablement tant celui-ci semblait perdu dans quelque chose de plus lointain… plus profond.
« O-oh, donc c’est… » Tyli ne finit pas sa phrase : la réaction du scientifique était un constat en soi. « Je suis désolé… Ça doit pas être facile, hein ?
- Non. » Lui répondit l’Éliatrope, laconique. « Ce n’est pas facile… Ça ne l’a jamais été en réalité. »
          Il ne s’en était peut-être pas rendu compte, mais le savant avait besoin de parler. Car si la mort de ses frères et sœurs ne lui était pas étrangère, cette situation était des plus uniques en son genre. En effet, après tant de millénaires passés à élever pour enterrer, étreindre pour ensuite pleurer… il s’agissait du premier dans lequel il n’avait personne avec qui porter son deuil.
« Oui, et puis… c’est encore plus difficile quand on est tout seul, pas vrai … ? » Releva sagement l’enfant. « Je l’sais car… bah à part Papa et Maman, je… je n’avais personne. » Il sursauta. « E-enfin ! Il y avait C-ciarel bien entendu ! Et puis M-monsieur et Madame Plumargent !
- Hum… Ton amie, c’est cela ? 
- Ciarel était ma meilleure amie… 
- Était ? » Releva le scientifique, les sourcils hésitant entre incompréhension et inquiétude.
« Oui, car… Ciarel est ma sœur à présent ! » Haussement d’épaules. « Enfin pas vraiment, m-mais vous savez… ! C’est un peu pareil, non ? Ce n’est pas grave si jamais elle et moi, on n’est pas frère et sœur de sang : on n’en pas besoin, car le plus important c’est que l’on soit toujours ensemble… Vous voyez ce que j’veux dire ? »
.
Qilby,
je sais que tu t’inquiètes pour eux,
et pour ce que nos parents nous ont réservé.
Mais…
Je suis là, d’accord ?
.
« Humpf, héhé, hé… Oui, je comprends. » La bonne humeur de l’enfant, malgré le thème sérieux si ce n’est macabre de leur discussion, était infectieux.
« Je me disais aussi ! » Rayonna Tyli. « Vous et M’sire Yugo ne vous ressemblez pas trop – à part pour votre chapeau je veux dire. Mais on voit tout de suite que cela fait longtemps qu’vous vous connaissez ! Et ça doit être pareil pour les autres donc : M’sire Adamaï, M’sire Phaéris, et… Au fait, vous avez combien de frères et sœurs ?
- Oh… beaucoup. Pour dire vrai, je… je ne sais pas exactement combien. Notre famille a toujours été relativement étendue, mais… Si jamais je ne devais que parler de ceux desquels j’ai été le plus proche alors. » Il sourit. « Onze… Douze avec moi donc. »
… Les Douze Primordiaux.
« Waaah ! Ça fait beaucoup ! » S’exclama le plus jeune, le regard empli d’excitation. « Vous devez avoir du mal à trouver de nouveaux cadeaux pour tous ces anniversaires, non ?
- Haha, ha ! » Il riait à présent. « Tu n’imagines même pas ! »
          Il y eut alors comme un blanc, un silence que savoura le scientifique tandis que le Sadida en profita pour récupérer une petite coupelle de dates séchées. Il en prit quelques-unes pour lui, ayant visiblement compris que l’homme qu’il était censé servir ne lui tiendrait pas rigueur de sa faim, avant de lui en offrir également.
« Mais… Cela ne vous le fait pas à vous aussi… des fois ?
- Quoi donc ? » Lui demanda Qilby, mâchonnant un des fruits séchés.
« Vous n’avez pas l’impression que parfois… même si vous êtes entouré de gens que vous aimez bien… » Tyli pencha la tête comme indécis de ses prochains mots. « … c’est comme si vous… Vous ne faisiez pas vraiment parti du même groupe qu’eux. Que vous étiez… à part ? »
          Le scientifique dévisagea l’enfant un instant. Décidément, pour son âge – qui ne devait, au bas mot, ne pas dépasser l’équivalent d’un dixième de cycle selon la mesure éliatrope -, celui-ci était particulièrement perspicace.
« Quand Papa n’est pas tout de suite revenu après la bataille contre Nox, Maman est partie le chercher… Les gardes m’ont dit qu’ils ne savaient pas vraiment comment c’était arrivé, mais ils les ont retrouvés… enfin, vous savez. » Son menton trembla légèrement. « C’est là que M’sieur et Madame Plumargent m’ont proposé de venir habiter avec eux. Ciarel et moi, on jouait tout le temps ensemble, donc on se connaissait bien ! Les premiers mois, j’avais l’impression d’être comme dans une longue soirée pyjama : on faisait la fête tous les soirs, on mangeait pleins d’gâteaux et on pouvait rester tard pour jouer ! Et puis… » Soupir étranglé. « Et puis un matin, quand j’ai vu C-Ciarel faire un câlin à-à… à son p-père… J-J’ai compris. »
          Qilby n’eut pas besoin de relever cette dernière phrase. Lui aussi savait.
« Depuis, d-de temps en temps – pas tous les jours, h-hein !? Mais… »
          Pour la première fois depuis le début de cet étrange entretient, Tyli perdit de son éclat. Sans vraiment y songer, l’Éliatrope se rapprocha, son coude frôlant à présent celui du plus jeune.
« C’est juste q-que… que… !
- Que ce n’est pas juste… ? »
          L’enfant leva alors vers lui des yeux emplis de larmes. Avant que le scientifique n’ait le temps d’esquisser le moindre geste, il reçut de plein fouet la tête du Sadida contre son torse. Et à mesure que sa tunique crème épongeait des larmes presque muettes, il se surprit à passer sa main dans la touffe de lianes recouvrant le crâne de cette petite créature, si étrangère à lui mais au comportement pourtant si familier… C’était Glip, déçu de ne pas avoir su se faire d’amis après sa première rentrée des classes ; c’était Nora, en colère que les garçons ne l’aient pas acceptée dans leurs jeux ; c’était Mina, inquiète à l’idée de tout ce qui pouvait blesser leur famille… C’était Yugo, qui ne savait pas comment gérer toutes les responsabilités qui incombaient au « protecteur » qu’il était appelé à devenir, c’était même… Chibi. Chibi qui, malgré tous ses démentis arrivés à l’âge adulte, a également su occuper cette même place… Chibi qui ne parvenait pas accepter qu’il ne pouvait pas contrôler des forces qui le dépassaient, que leurs prétendus « parents » ne seraient pas toujours là pour les sauver.
Je me demande à quel point il a grandi
depuis la dernière fois que…
          Cette pensée le surprit. Cela allait bientôt faire deux à trois mois qu’il avait quitté sa prison pour retrouver cette dimension, et voilà qu’il venait seulement de penser au plus jeune réincarné de leur fratrie. Il ne doutait pas qu’Alibert, avec qui il avait eu l’occasion d’échanger à plusieurs reprises lors de sa première visite, avait les compétences nécessaires à l’éducation de son frère – voire le mental requis pour faire face aux élans caractériels du dragon noir, Grougaloragran, qui l’accompagnait. Seulement… Depuis quand avait-il cessé de considérer ses frères et sœurs autrement que comme des individus à part entière ?
Notre famille.
Les Douzes Primordiaux.
Notre peuple.
.
Vous devez avoir du mal à trouver de nouveaux cadeaux
pour tous ces anniversaires, non ?
.
.
Qu’est-ce que…
Qu’est-ce que je pourrais leur offrir ?
          C’est ainsi que les deux âmes passèrent plusieurs longues minutes, assises contre la rude écorce de l’Arbre-Palais. L’un finissant d’écouler une tristesse trop longtemps réprimée pour un cœur si jeune, l’autre… devant faire face à ses propres doutes. Des questions qu’il avait préféré reléguer au second plan pendant des siècles, obnubilé qu’il était par… par tout autre chose que sa famille. Il y avait eu l’arrivée des Méchasmes, Aroh, les tensions, Dérélyan, la Grande Guerre, l’Exil, la survie à travers le Krosmoz, cette nouvelle planète, la double-jeu de Chibi, la corruption du Conseil, la menace d’Orgonax, la… la « trahison ».
Qu’ai-je donc à leur offrir ?
          Et lui, Qilby… qui n’avait pas encore pu éponger la rage de son bannissement, pas su abandonner la fausse fierté d’être « celui qui réparerait toutes les erreurs » de leur famille, pas su oublier la douceur des jours « d’avant »… Qilby, avec plusieurs millénaires au compteur, qui était toujours terrorisé à l’idée de ne pas pouvoir protéger les siens, comme à l’époque où lui et Shinonomé habitaient cette bicoque perchée sur la falaise. Qilby qui désirait montrer qu’il pouvait être encore utile malgré ses frères et sœurs accumulant les réincarnations.
« C’est vraiment p-pas juste…
- Je sais, petit, je sais… » Lui répondit lentement l’Éliatrope.
« M-mais… ! » L’enfant renifla bruyamment. « Mais c’est vraiment encore m-moins juste pour vous !
- Que- ? »
          Tyli se dégagea alors aussi brusquement de l’étreinte qu’il ne s’y était jeté, surprenant le scientifique au passage qui dut s’appuyer sur sa mauvaise épaule pour rester droit. Devant lui, le jeune Sadida se tenait droit à présent, un doigt accusateur en direction de l’homme encore à moitié avachi sur le sol.
« C’est pas juste, car… ! C-car vous… ! » Inspiration tremblante. « V-vous vous êtes tout seul ! »
          Qilby sentit sa gorge se serrer.
Parce que tu vas finir tout seul Qilby…
.
.
et c’est ta plus grande peur.
« M’sire Yugo a Adamaï, m-mais j’ai bien vu, moi… ! T-tout le monde a-au Palais dit qu’vous êtes m-méchant, qu’il faut p-pas venir vous parler, m-mais… ! » L’enfant sembla se calmer. « Mais v-vous nous avez aidé avec Ciarel, vous… E-et même si vous avez fait des choses pas très… pas très bien, hum… Ce n’est pas une raison p-pour… pour que vous soyez t-tout seul dans des moments c-comme ça. »
          Il en était presque certain à présent.
« Non, c’est v-vraiment pas juste ! C-car après tout, c’était votre frère à vous aussi, non ? M’sire Phaéris ? »
          Une larme lui avait échappée…
« Il… Il doit vous manquer. » La petite touffe de feuilles se rapprocha, s’asseyant juste devant lui. « E-et c’est… c’est vraiment pas juste q-que vous deviez affronter ça t-tout seul. C-car moi, j’ai Ciarel, j’ai M-madame et Monsieur Plumargent, j’ai les c-copains et m-même les autres au Palais… ! Mais vous-
- Moi… » Il déglutit. « Yugo est jeune, pareil pour Adamaï. Moi, je n’ai pas besoin de tout ça. Héhé, ne t’en fais donc pas, petit… J’ai l’habitu-
- Et c’est encore plus grave ! » Cria l’autre de sa voix perçante. « C’est normal que la douleur s’en aille à un moment, m-mais parfois, c’est notre tête qui décide à la place d’notre cœur si on a mal ou pas : ça arrive quand on est tout seul. On veut plus avoir mal, mais comme on n’a personne pour nous aider, alors on essaye de gérer ça tout seul, car on pense qu’on est assez fort, que c’est pas si difficile après tout ! Alors on serre, on serre , et là… Paf ! »
          Comme pour accompagner son histoire, le Sadida leva dramatiquement les bras au ciel, faisant voler quelques lianes de sa tignasse au passage.
« Paf… ? » S’enquit la scientifique, l’ombre d’un rictus en coin.
- Paf. » Appuya l’autre, un air bien trop sérieux pour être pris comme tel. « Ça explose. On n’est plus capable de se maîtriser… Et on peut faire ou m-même… même d-dire des choses que l’on regretterait.
- Oh ? Tu en sais quelque chose, j’imagine… ? » Le ton était doux, le sarcasme abandonné depuis longtemps.
« Oui… Le m-même jour où j’ai vu Ciarel a-avec… avec son père, on… on s’est disputés. Je l-lui ai dit des choses…
- Des choses… que tu regrettes ?
- B-beaucoup, oui. » Il secoua alors la tête. « M-mais on a fait la paix depuis. On s’est parlé, et maintenant, s-si j’ai besoin, elle m’a dit que je pourrai toujours compter sur elle… et ses parents aussi, bien sûr. B-bref ! Ce que je voulais v-vous dire au départ, c’est que… ! »
          Deux iris chocolat plongèrent dans ceux ambrés du savant :
« Vous n’avez pas à faire tout, tout seul ! Peut-être qu’les gens ici ne vous aiment pas beaucoup, et peut-être que M’sire Yugo et Adamaï n’ont pas encore fait la paix avec vous, mais moi je vois bien qu’vous, hum… Vous faites des efforts ? Bon, vous êtes pas toujours a-aimable quand on vous croise dans les couloirs, c’est vrai... M-mais ça peut s’arranger, hein ? E-et puis vous nous avez aidé avec C-ciarel, e-et vous aussi vous combattez le monstre avec les autres, l-le… C’était quoi déjà… ? Néfi…Néfél… ? »
          Alors que le plus jeune s’évertuait à rassembler ses souvenirs, le plus âgé revivait les siens :
.
Tu sais, tu n’es pas obligé de prendre toutes les responsabilités
pour la simple raison que nous sommes nés les premiers…
.
Tu n’es pas seul, Qilby.
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Shin’…
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          D’un revers de manche, il essuya la trace laissée sur son visage.
« Tyli ?
- H-hum, oui Messire ? » Bégaya l’enfant, interrompu dans son monologue.
« Je te remercie. Je crois… Je crois que je vais bien… » Il fronça les sourcils. « Mieux… tout du moins. Et j’ai également réfléchi à quelque chose.
- Ah bon ? » S’excita l’enfant, visiblement ravi d’avoir pu mener sa mission à bien. « Vous voulez faire quoi ? Vous avez un plan ?!
- Héhé, hé… Oui, on peut dire ça… » Lui sourit l’Éliatrope. « Cependant, je vais peut-être avoir besoin d’un coup de main. Tu crois que tu- ? »
          Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le Sadida était déjà debout, visiblement déterminé.
« Bien sûr, Messire ! Qu’est-ce qu’on fait ?!
- Ha, ha ! Eh bien tout d’abord, il va falloir ranger un peu : avec tout ça, ce laboratoire n’a plus que son nom pour se défendre. Ensuite… » Il se leva à son tour, jetant un regard à la table d’expérimentation laissée en l’état.
… que dirais-tu de changer un peu de formule ?
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« Hey… »
          Adamaï se releva, étirant ses ailes encore juvéniles restées bien trop longtemps écrasées par son propre poids contre le matelas royal. Sur le lit voisin, une touffe de cheveux blonds émit un grognement sourd.
          Cela allait bien faire une semaine que Yugo et son frère dragon n’avaient pas quitté leurs appartements, préférant faire appel aux soins des petites mains du Palais pour quérir leur nourriture. Adamaï avait bien tenté de les faire sortir à plusieurs reprises, ne serait-ce que pour aller se dégourdir les membres ; le ciel lui manquait. Mais le petit Éliatrope n’était pas de cet avis : la douce obscurité, à mi-chemin entre l’aube et le crépuscule, était bien trop agréable. Sortir, c’était s’exposer à la lumière, à ses couleurs, ses parfums, ses musiques, ses visages…
          Sorti, c’était s’exposer à la réalité.
J’ai… J’avais tors sur toute la ligne.
Phaéris, Balthazar, peut-être même Grougal’…
L’ancien… « Moi »…
          À ses côtés, les draps remuèrent. Une masse écailleuse venait de s’assoir, étendant une main griffue vers son bras nu pour le secouer. Lui gardait les yeux rivés sur le plafond.
N-nous avions tort… !
Qilby ne nous a jamais « trahi », du moins… pas dans la
mesure qu’on se l’imaginait.
Il voulait juste nous prévenir, et nous… Moi… !
          Derrière ses paupières se rejouaient inlassablement les mêmes images : celles de ses cauchemars de la veille… qu’il savait désormais être ceux de son aîné il y a des siècles de cela.
« C’est vous qui m’avez trahi,
Et non l’inverse…
.
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Frères indignes ! »
          Il resserra un peu plus sa paume contre le tissu comme s’il pouvait étouffer cette voix et les remords qui l’accompagnaient.
« Hey, Yugo… » Adamaï reprit, plus bas. « Frérot, tu penses tellement fort que je peux t’entendre d’ici. On en a déjà discuté, pas vrai ? Ça va faire cinq jours que tu-« 
          Son frère tourna brusquement la tête, ses boucles dorées, crasses et emmêlées, laissant entrapercevoir un regard noisette vidé.
« Nous l’avons envoyé dans le Dimension Blanche parce qu’il voulait nous protéger Adamaï… Il a fini comme il est aujourd’hui à cause de n- !
- Oui, c’est vrai. » Répliqua le dragonnet, un soupir au coin des lèvres. « Mais il n’y a pas que ça. Qilby a toujours eu une personnalité… disons, « particulière ». Qui nous dit qu’il n’aurait pas fini par- ?
- Encore avec cet argument ?! » Yugo s’était redressé lui aussi, faisant face à l’autre. « C’est lui qui a voulu une relation pacifique avec les Méchasmes ! C’est lui qui a tenté de nous dissuader de les attaquer ! C’est lui qui nous a sauvé du Krosmoz ! C’est encore LUI qui a quand même voulu nous prévenir de l’arrivée d’Orgonax ! » Inspiration. Larmes de rage étouffées « Et même APRÈS TOUT ÇA – Shinonomé ! La Dimension, la trahison !-, IL-
- Il a tenté de nous sauver des dirigeants du Monde des Douze… »
          Yugo s’affala contre le mur adjacent, ramenant la couverture à lui, comme pris d’une soudaine envie de plonger à nouveau dans les bras de la léthargie.
Lui et moi…
Nous voulions la même chose.
Il était juste plus clairvoyant.
Plus désespéré.
« Je sais, Yugo, je sais… » Adamaï également semblait perdu. « Mais… Ce n’est pas toi qui… Enfin, pas vraiment « toi » qui a-
- Ne sommes-nous pas les mêmes Ad’ ? Nos anciennes vies et nous ? Après tout, c’est parce qu’il nous connaissait aussi bien avant que Qilby a presque gagné la dernière fois que nous l’avons affronté.
- Mais nous ne pouvons pas être exactement comme eux ! Sinon, il aurait vraiment gagné. »
          Il n’y eut que le silence pour répondre au dragon ivoire.
« Ce n’est pas d’ta faute Yugo. » Tenta-t-il une dernière fois. « Ou alors si c’est de ta faute, c’est aussi la nôtre. Aussi la mienne…
- Mais vous vous n’étiez pas « le Roi » ! » Ricana l’autre, dépréciateur.
« Et toi tu n’étais qu’un enfant… »
          Au fond de lui, Yugo savait que son frère avait partiellement raison. À y regarder à présent, leur histoire de famille lui apparaissait comme une longue liste de reproches inavoués, d’incompréhension réciproques, et de tentatives de réconciliation maladroites. Il avait toujours su, avec Phaéris, qu’il y avait ces « tabous » à ne jamais aborder sous peine de recevoir un regard sévère, empli tout autant d’interdits que de peines. Il n’avait toutefois pas songé à l’éventualité que ces zones d’ombres soient plus vastes et puissantes que celles qu’on avait bien voulu lui éclairer… Il avait été un roi fantôche dans sa dernière vie, et voilà qu’il avait récidivé : il avait jugé sur la base d’une figure menaçante, à ce qui s’apparentait à une seconde trahison et n’avait pas cherché plus loin. Plus profond…
« Frérot, je sais qu’on a… que je n’ai pas assuré non plus ces derniers jours. Moi aussi après tout, je suis parti tête baissée en entendant ce qui était arrivé à… à P-phaéris. » Le dragonnet ravala. « J’ai accusé Qilby d’nous avoir trahi et j’avais tort, moi aussi. »
          Yugo ne put s’empêcher de relever un sourcil à cette déclaration. Il était rare que son frère reconnaisse ses erreurs de manière aussi franche. Encore plus quand celle-ci concernait une personne qu’il appréciait peu…
« Mais on a fait ce qui nous paraissait le mieux à ce moment-là : après tout ce qu’on avait enduré, tu peux pas me dire qu’il n’y avait pas des raisons de s’inquiéter ! Pareil pour les « nous » du passé : ils ne savaient pas tout ce que l’on sait aujourd’hui et ont pris la décision qui leur paraissait la plus… enfin la moins… Tu comprends ?
- Oui je vois… Je vois… » Mais ! « Mais… Mais nous n’avons même pas essayé de… de parler avec lui alors que…
- Parce que tu penses que lui, il l’aurait fait, hum ? »
          Son frère marquait un point. Encore. Cela le soulageait autant que l’agaçait. Malgré ses récents efforts, Yugo n’avait jamais été le plus fin observateur ni même le meilleur des confidents, mais force était d’admettre que le scientifique n’était pas des plus bavards non plus sur ses émotions. De ce qu’il avait pu être témoin, Qilby ne s’était jamais tourné vers autre que sa sœur jumelle, Shinonomé, dans ces situations de crises, si ce n’est peut-être Mina et ce « Aroh » dont il avait entraperçu de brefs éclats. Et que dire de ces derniers mois ! Chaque fois qu’il était parvenu à recueillir quelques confidences de la part de son aîné, il avait eu l’impression que l’exercice lui était douloureux, au point où ce qui devait être un partage de souvenirs ressemblait davantage à de l’extorsion d’informations… Adamaï avait raison : jamais l’Éliatrope ne se serait confié sur un tel sujet.
D’autant plus que…
« C’est tout de même étrange… » Souligna la coiffe turquoise.
- Oui. » Appuya l’autre. « Mais je pense sincèrement que si on a pu faire différemment cette fois, c’est parce qu’on a su comment-
- Non, pas ça, enfin -oui, je suis d’accord, simplement…
- Hum… ?
- Tu ne trouves pas ça bizarre ?
- Il va falloir qu’tu sois plus précis, frangin. » Répliqua Adamaï, une moue fatiguée.
« Pourquoi… ? Pourquoi nous cacher la vérité ? » S’enquit Yugo. « Je veux dire : on a clairement pu voir que nous avions tous… hum, nos « responsabilités »… Pourquoi ne pas avoir tenté de nous l’expliquer ? Tout simplement ? Ou même ! Pourquoi ne pas avoir utilisé ces souvenirs pour nous accabler, toi et moi ?
- Parce qu’il… n’y a pas pensé ? » Le dragon afficha un air dubitatif face à sa propre réponse. « Ou qu’il craignait que l’on ne se focalise que sur son rôle à lui ? On a tous eu notre part d’erreurs, mais lui était… plus sur le devant de la scène ? Du moins, c’est lui qui a toujours dû prendre les décisions, hum…
- Décisives ?
- Une décision, c’est pas toujours décisif ?! »
          Les jumeaux ne purent s’empêcher de pouffer de rire à cette réflexion. L’ambiance s’était allégée, comme si un courant d’air était parvenu à braver les fenêtres closes depuis des jours pour emporter l’air chargé de remords et de questions
« Bon, en tous cas… ! » S’exclama finalement Adamaï en s’étirant lascivement. « Ce n’est pas en restant ici que l’on fera avancer quoi que ce soit. Pointant une griffe accusatrice vers son frère : « J’l’ai déjà dit, mais peu importe c’que tu décideras de faire, je te soutiendrai Yugo…
- … et pour me soutenir il faut d’abord que je fasse quelque chose. » Compléta l’Éliatrope, la réflexion comme une rengaine. « Mais par où commencer, Ad’ ?
- On avisera ! » Enchaîna le dragonnet, essayant tant bien que mal de tirer l’autre du lit par la manche. « Mais c’est clairement pas en restant ici qu’on le découvrira ! »
          Il fallait sortir, n’est-ce pas ? Il fallait se confronter à cette réalité…
« Imagine te lever un jour pour découvrir un monde identique à celui de la veille, et pourtant, rien n’est pareil…
Car la seule chose qui n’est plus la même…
C’est toi. »
          Yugo esquissa un sourire partagé entre la peine et la fatigue : celui qu’ils avaient pris pour un vieux fou était peut-être bien plus sage qu’il n’y paraissait.
Bien qu’un peu trop amer malgré tout.
Enfin,
je ne peux pas vraiment lui reprocher…
« Bon, très bien : j’vais faire un tour dans la salle de bain et je reviens.
- Ouaip ! Profites-en pour te rendre un peu présentable : tes cheveux pourraient servir de nid à Az’ ! »
          Le souvenir de son précieux Tofu, laissé à la garde d’Alibert, raviva une lueur nostalgique dans le cœur du jeune garçon : à la première occasion, il faudra que lui et Adamaï partent pour les terres d’Amakna rendre visite à son père adoptif ainsi qu’à leurs frères, Chibi et Grougal’. Comme ils devaient avoir grandi depuis la dernière fois qu’ils les avaient vu ! Et encore, ce n’était rien à côté de- !
          Il s’arrêta alors, la main sur la poignée de cuivre soudée à l’écorce.
« Yugo ? » S’enquit son frère, inquiet à l’idée de devoir calmer un nouvel orage de ressentiments.
« Hey, Ad’… Tu crois que… Tu crois que cela lui ferait plaisir ? » Sa voix tremblait, mais le regard qu’il lui lança alors était déterminé. « D’aller voir Chibi et Grougal’, chez Papa avec nous… ? Tu crois que cela lui plairait ? »
          Adamaï n’eut pas besoin de demander davantage de précision.
« Faudra voir ça avec lui ! » Lui répondit-il avec un rictus en coin. « Pas sûr que Grougal’ soit très content d’le retrouver au début mais… »
Il finira par s’y habituer.
Il finira par comprendre.
.
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Comme nous…
« Bon, allez ! Reste pas planté là comme un Cwabotteur à son rocher : on n’a pas toute la journée non plus !
- Haha, j’y vais, j’y vais ! » Rétorqua Yugo, une serviette sur l’épaule. « Mais c’est pas comme si l’on était attendu quelque part !
- Tu ne sais pas ! L’aventure attend quiconque accepte de lui ouvrir la- ! »
          On frappa à la porte.
          Les deux frères se regardèrent, à la fois ébahis par cette synchronicité – si ce n’est sortilège… qu’angoissés par qui pouvait bien se trouver derrière. Les deux se jetaient des regards implorant l’autre de faire le premier pas, quand le son se fit à nouveau retentir dans la chambrée, plus insistant cette fois-ci.
« Ra-huum, Raaah-hum ! » Une voix fluette s’éclaira la gorge de l’autre côté. « Messire Yugo ? Messire Adamaï ?..... Il y a quelqu’un ? »
          Les concernés soupirèrent de soulagement : ce n’était qu’un membre du Palais Royal : pas besoin de se préparer à affronter dès l’aube une discussion qu’ils évitaient depuis une semaine. Adamaï, plus proche de l’entrée, se dévoua alors à ouvrir au malheureux. C’est là qu’il tomba nez à nez avec une touffe de mousse frétillante :
« Ah ! Messire Adamaï : Bonjour à vous, Sire ! » Tyli se mit sur la pointe des pieds avant d’agiter vigoureusement son bras en apercevant une coiffe turquoise par-dessus l’épaule de son frère. « Et bonjour à vous aussi Messire Yugo !! »
          Tandis que l’Éliatrope rendait son salut au Sadida par un timide mouvement de la tête, devenu conscient de l’état dans lequel il se présentait, le dragonnet ivoire préféra s’enquérir directement du motif de cette visite bien matinale par, qui plus est, un serviteur bien peu ordinaire :
« C’est Maître Joris qui- ?
- Pas du tout ! » Le devança la jeune pousse, visiblement peu embarrassée de couper la parole à un invité royal. « Enfin, Messire Joris s’ra là, lui aussi, mais c’est pas lui qui vous invite ! Faut qu’vous vous prépariez le plus vite possible : les autres sont déjà tous en train de se rassembler dans la cour ! »
- Quoi, i-invités ?! Et comment ça, dans la cour ? » Interrogea Adamaï, plus que perplexe. « Et pour quoi faire d’abord ?
- Bah enfin, c’est évident, non ? » S’écria Tyli, un large sourire sur le visage. « Pour faire la fête voyons ! »
~ Fin de la partie 1/2 du Chapitre 11
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blumused · 1 year ago
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close ups⭐️
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extras!!!!
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i’ve been crazy inspired to work lately, and it’s amazing to feel myself break from my art block.
Both of these characters are from a story i’m writing! i’ve posted my characters a couple of times before, but never told WHO they are.
The man in the first image is named Kit Bailey, and he’s one of the main protagonists that we follow in the storyline. He’s a hired gun, heavy into a mission for justice and vengeance.
Second guy is a side character that Kit has been after for the last few months. While cornered with Kit’s revolver aimed at his throat, he’s driven mad with knowing he’s about to die. This causes a change to his nature.. I’ve given him the name Chip Strood:) (otherwise known as #8)
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worldsofzzt · 2 months ago
Photo
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Source “STROOD FIARWORKS DISPLAY 2001” by Lord Igsel/Wildkarrde (2001) [UNTITLED.ZZT] - “ROAD I” {🔦} Play This World Online
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sw5w · 1 year ago
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Pit Droids Tend to Bumpy's Pod
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STAR WARS EPISODE I: The Phantom Menace - Deleted Scene: Extended Podrace Lap Two 00:57
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fah-keet · 2 years ago
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gUTE BESSERUNG BEBBBIIIIII 🥺❤️🫶
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DANKE BEBI ♥️🥺🫶 ILU
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0pumpkinpie · 15 days ago
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🙏
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My baby's
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abbythewritor · 2 years ago
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"Fairness" One Piece x Saitama reader, Nine.
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"Just a Normal girl looking for an everyday life. At least, if you call sailing across the seas with idiots with useless dreams a simple task, then you might wanna see a doctor. Seriously."
Warnings: Blood, gore, mentions of Luekimia, and heaps amount of blood and strength. It might be a little cursing, but not bad, and maybe some flirting in there, but it's mostly clean.
Other things:
-You didn't get bald due to your powers; you got bald to an extreme illness.
-You part of the straw hat crew, but others are interested in you and your power.
-Everyone that is a male is taller than you.
-Monsters from the OPM world will appear in One Piece, and I'll make some new monsters you will fight.
Enjoy the Ninth chapter, everyone!! :)
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"CU-A-AH-CUTIE!!!!!"
The ground below you exploded as you landed in front of the admirals and a Giant orc whose head was bleeding.
Your eyes were darkened, your wig nowhere to be found, as your bald head was revealed, to the world, a new world.
Everyone around you was shocked, as your face didn't change a shade, as the dust finally calmed down, as your eyes and face looked up at the three men, your mouth son forming a snarl shape.
It seemed like Luffy made it as well, as he was smiling, his body all wet thanks to Jimbei helping him. I didn't have time to chit-chat; instead, I teleported from my spot, somewhat closer to the three admirals, as my leg returned. "DISTRACTING WIND KICK!" I yelled, kicking the air right in front of them as a blast of wind came from the impact, but Aokiji froze the air somehow, which made my eyes widen, as the three bolted to me.
I was able to teleport away, didn't know Luffy had a plan as when I teleported, a large log was thrown at them.
Stopping, Aokiji froze the log as well, forcing it back to Luffy, who broke it into millions of Pieces, using the gatling attack, but with his foot to send the pieces back to them.
That destracted the three, as I grabbed Luffy's hand. "Come on!" I zoomed quickly behind them, both of us flying to the execution platform Until Kizaru caught up to us, about to kick Luffy. "Too Slow, Mugiwara..." My eyes widened when he kicked Luffy far, my head whipping that way. "Luffy!" I yelled, blocking Kizaru's kick to my easily, as my head looked to him. "You made it this far little one, I'm surprised....especially with that injury of yours..." I smirked to him. "Do you think I'd let a sharp stick take the best of me? Think again!" I pushed his leg of, both of us going back as I slid on the floor, as he just simply landed as well. "Your strong. Guess I won't back down when facing you this time..."
But, as he was saying that, the men were about to execute Ace, which I saw, as my eyes widened. "ACE!!" I yelled, the weapons about to go down on him as Kizaru saw a chance to leave, not bothered to fight me which pissed me off, but I bolted, faster to Ace, not wanting him to die yet.
I was far away, I needed to move faster, but, time had different plans, as the weapons were already almost to the kill points.
'SHIT! NO! THIS IS NOT HOW FAIRNESS WORKS! HE CAN'T DIE! NOT LIKE THIS!' I thought, moving even faster, but, it was too late, as I was just too far away from him.
Or so I thought.
Sand erupted under the platform boards, killing the two guards before the blades could poke Ace, as mine, and everyone else's eyes widened, as Sengoku's teeth gritted with annoyance, looking for the coraprate.
My face turned releifed, a smile plastering my face as Crocodile strood firm in the crowed, his cloak blowing in the wind, sand swirling around him as the marines pointed guns at him, as he didnt' hesitate.
"I thought that it was to our advantage to have you since you hold a grudge against whitebeard. Crocodile." He finished, Luffy's eyes widened in surprise, hopping out of the debree, ignoring the marines surrounding him as well, as Marco landed on a metal beam above, while Jimbei was still in the water. I smirked, as I look straight at garp. "He still wanted to kill the old man. But he and the waters have changed. Do you think he's stupid to let the Marines get what they want?"
Crocodile looked to me, landing beside him as I touched his hook. "Are you alright?" He looked down at me. "I should be asking you that." I smiled. "Ah, right, just a scratch, I'll pull through, thanks for Saving Ace." He nodded, and looked back at Sengoku. "Don't think I switched dramatically, I can kill the old man later, like Y/n-san said....I won't let the mairnes have this win...or a taste of victory.." His words sent shivers down your spine, as you saw a white line go to his neck. Curious, my head tilted, as I simply grabbed the white line, which only scratched me. "Huh? What's this?" Crocodiles eyes widened, as he recognised the white line, as he looked to hear a familiar laugh, Doflamingo walking to the two of us. "Hey, you, gator guy! You turned me down and now, you wanna team up with Whitebeard and this cutie? It makes me Jealous." He smirked, his power leaving my hands, as I glared to him, as crocodile did as well. "I'm not gonna team up with anybody. I'll make an accepting arrangement to Y/n....she earns my respect..." Corcodile spoke, Doflamigno's smirk growing wider. "So that means your still giving me the cold shoulder, even taking the cutie with you, how fair is that?" "Looks like it's fair to me...I ain't taking her no where bird brain....think of it as being fair." I smile up at him when he looked to me, as Doflamingo let out anouth laugh. "I see then, let's see how this fairness deal plays out!" He attacked as well as Crocodile, as both of them clashed together, knocking some marines back.
My eyes widened with surprise, worried, but saw this as a helping opportunity, Luffy did as well, as we bolted away, heading back towards the platform.
We scattered everyone, clearing a pathway like bowling pins, as I was able to catch up to him.
My eyes looked up at Ace, who was looking down, not at us as I knew how he felt, which made me want to push forwards, to not loose.
As we kept fighting, dodging, trying to survive, as got closer and closer, until Luffy got hit with an Ice shard, as my eyes widened. "LUFFY!" He flung back, his back slamming and sliding on the floor,
Admrial Aokiji stood before him, taking the ice weapon out of his arm, towering over Luffy. "I owed a favor to your grandfather.." He lifted the weapon again. "But I have no choice! Because you chose to risk your life!" But, before he could stab Luffy again, I bolted, standing in front of Luffy, which made his eyes widened,until Marco kicked his side, sending Aokiji flying.
My eyes widened, eyes locking to the man, as Luffy did as well. "Y-Y/n." He spoke, as I just look up at Marco with admiration. "Thank you, for saving my tail.." He smirked down at me. "No problem Miss, Yoi, don't get your cute but in danger again ok?" He winked, turning to fight again as my heart raced, my mouth soon letting out a snort as I turned to Luffy. "Are you alright?!" He nodded, but winced when he leaned on his bad arm, as I held it gently. "Hang on." I ripped both of my pant leg fabrics, exposing my rather large thighs, as marines started to blush, as I wasn't bothered with the stairs, as I kneeled down, wrapping Luffy's arm with the fabric. "So no dirt or debree will get into it." His face watched me with awe, the sunlight shining on the battlefield behind me, as his heart raced, a small smile forming his lips. "Thank you, Y/n-san. What would I do without you?" I sighed. "Probably be dead." He chuckled. "Your right, but, that's not who I am. I came here fighting, for a purpose, for a reason, and that's to save Ace, so you can join my crew." My eyes widened. "Why would saving Ace make me join your crew?" He smiled. "So I can prove to you how good of a captain I can be, even if everyone is separated. Yet again, I'm not just saving Ace to get what I want, I'm saving him because he's my brother-" He pause when we heard explosions, as the giant Orc that helped a ship to land, got shot down, as mine and his eyes widened.
"N-No.." I whispered, as the Orc was an innocent soul, which was falling down to his death.
As he was falling, I saw him look to whitebeard, who held a face of remorse and sadness, as he looked back up to Sengoku.
The action made the old man pissed, as he clenched the weapon in his hand, as he began to walk, towards the edge of his own ship.
Everyone was watching, as he jumped over, right on the ground below.
"WHITEBEARD HAS DECENDED TO THE PLAZA!!" A marine yelled, as the man stood back up, Marines pointing their guns as him. "Stay back, my sons!" he ordered, looking ahead as he lifted up his two handed weapon, a white ball of energy coming out of it while he yelled swinging it to the left.
Cracks were made in the air, which caused your eyes to widen, which broke, a large amount of energy escaping as a shit tone of marines scattered everywhere, like an invisible bomb went off.
As i held onto Luffy as the wind picked up, soon it died down, as whitbeards face was lined with black, as he was angry, his own main grew hopping down with him before he held up his fist. "GUYS! RESCUE ACE AND DESTROY THE NAVY!!!" His words made me smirk, as I was done with Luffy's injuring, both of us hopping up, as we joined them, both of us bolting.
'Don't worry Ace.' I thought, as me and Luffy looked up at him, who's eyes were filled with water.
'We're on our way!'
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
It was tragic. Oars death.
It affected ace, as of the whitebeard crew, as Marco stood in front of him, with a blank face. "Thank you, Oars." He spoke, turning, to seek out the battle, as it was pure an utter chaos, more chaotic than before.
Whitebeard was walking, preparing energy on his weapon again. "Clear the way for me!" He ordered, his crew following orders as they ran, whitebeard about to do his main attack again, until Aokiji went up in the air, putting his hands together. "ICE BALL!" I large amount of ice spread throughout, heading to whitebeard to enclose him, as I turned, looking that way. "OLD MAN!" I yelled, telling Luffy to go ahead, as I bolted, Aokiji landing, as some marines though he was trapped.
But oh boy, where they wrong.
The ice suddenly broke, as I simply punched it, freeing the Yonko, as the Admrials eyes widened. "Ah! The kid is on his side! How could I forgotten!" Getting his powers ready again, as he jumped, about to attack me. "ICE..." I turned, Whitebeard growling with annoyance as his weapon came up, stabbing the Admiral straight through, protecting me.
My eyes widened from his actions, time stopped, as whitebeards large hand was shielding me from some shards, his hand bleeding. "O-Old man!" I yeld, as he glared down at me. "Don't be reckless next time brat.....your lucky it was just my hand and not your heart.." I gulped, as Aokiji's hand grabbed his weapon, Ice forming on it, as my eyes widened. "Pops!" I yelled, him not changing a shade, until Aokiji was hit, spread apart while he turned himself into snow.
A gaint man, his arm lined with Dimon projectect whitebeard, as he landed in front of him and me. "Pops! Move forwards!"
Whitebeard nodded. "Right, I leave him to you. Don't fail me." Whitebeard moved forwards, as I followed after, going ahead of him, as Aokiji was left with the Dimond dude, as the battle and war continued.
Luffy was way ahead, looking up at Ace, as Garp noticed this, his body shaking with sadness and fear for Luffy's life, as Sengoku just simply looked to him not saying anything.
But, as Luffy continued to run, he got slashed down, by a navy Vice admiral, as my eyes widened again. "LUFFY!!!" He slid on the floor, face first, his breaths more tired and heavy. "Vie admiral? The same rank as G-Grandpa?" He asked, slowly getting up, he tried to fight him off, but another Vice admrial came to help, Knocking Luffy down again, which made me run faster. "DON'T GET UP! I'M COMING LUFFY!!" I ran even faster, when Kizaru sent an explosion his way, as I teleported behind kizaru, kicking him easily out of the way, into the nearest building, as I was beside Luffy once more. "Luffy! Fuck, Luffy can you hear me?!" I was worried, until Kizaru came back. "Why don't you both just go away?" I dodged him, but he kicked Luffy away, making him fly to whitebeard, who caught him like a doll.
I sighed with releif, but still felt worried as Luffy was gravely injured, whitebeard glaring to him, as Luffy was upside down. Kizaru smirked at the sight. "OOOH! Whitebeard's command has dulled. You could've done better than that. I can't belive that you let that piece of crap...who is so reckless, take the lead!" His words made me angry, though they were meant to whitebeard who was holding Luffy, as my face lined with Anger. Soon enough, I stepped in front of him, and Luffy, my arms holding out widem my face serious. "I won't let you hurt either of them!" Kizaru's eyes slightly widened. "Oh really?That's a bold move coming from you Little one..." He readied his devil fruit again, as Whitebeards crew stepped in front of him also, ready to protect pops at all cost. "Oh how touching! A family reunion....let's see how all of you can survive this-" "THERE THEY ARE! Y/N-GIRL AND STRAW BOY!" A familiar voice spoke, as I turned and smiled, everyone else did as well, as Ivanka grew in size, herself like a giant as some pirates and marines spit their Saliva out. "I KNEW IT! THIS IS EXACTLY WHAT I THOUGHT WAS HAPPENING!" she told Jimbei, who was standing beside her large head. JImebi jumped down, worried for Luffy as Ivanka looked to me. "IS HE DEAD Y/N GIRL?!" My brows furrowed, looking down. "He's badly injured..." Ivanka called, Luffy struggling in whitebeards hold, as he tossed him to some crew members to get checked out and treated, as I bolted, running that way. Luffy struggled against their hold, getting out as he pleaded to let him go and save Ace, as everyone heard his hurtful cries and please, but as he left and tried to run, he just tumbled to the floor again, as I rushed to his side. "Luffy!" I spoke, worried, as Jimbei went beside me, as I shook him, trying to get him to wake up, but nothing was happening, as he was passed out.
"Shit..! Surgeon you have to do something, please! He needs to save Ace!" The doctor reasurred me he will do his work, as Jimbie looked back, as whitebeard and Aukini clashed, large amounts of Whit/red energy clashing each other, as I never seen so much power in my life. "Y/n-San! Let's leave Luffy with the surgeon! We need to move forwards!" I didn't like his statement, but understood as all Luffy wants to do is rescue Ace. I turned to look at him, my face gently caressing his face. "Don't worry Luffy...we'll rescue Ace...you'll recover...I have faith...." Before i left, I pecked his cheek gently, yet lovingly, before running with Jimbei, advancing to the battle.
Marco seemed to be coming with us, as many allies of the whitebeard pirates joined as well, all of us heading to Ace's direction. Looking to Marco through the smoke, I yelled to him. "Try to see is you can get to Ace by air!" Liking my statement, he already thought of that plan as he advanced high in the air, which the admirals saw.
Sengoku, annoyed, spoke in the snail thing. "WHAT ARE YOU IDIOTS DOING!? SHOOT HIM DOWN ALREADY!!" As some of the marines tried to shoot Marco, but didn't work. "W-WE CAN'T" They replied as Marco got closer, until Garp got up from his seat, bolting to Marco, who easily got knocked back by him.
But, for Marco to do an areal attack was all apart of your plan, as you looked to Jimbei. "Give me a boost!" I spoke, Stopping a little ways from him as he knew what I was doing, and nodded..
Once Jimbei bended down a little, I ran to him, his large hands getting stepped on by my feet as he used his strength to push me up high in the sky, as I used my incredible speed to get even closer, right up to Sengoku's face. "You think that was the only move he thought of!? Think again!"
I puched Sengoku, away from Ace as he stumbled off the platform, his teeth gritting with annoyance, looking up as I landed on the platform, my eyes dark.
Ace was shocked, looking up at me, as I didn't let my guard down, as I simply sat down, as I knew Luffy was going to get up. "Ace.." I spoke, himself still not believing I'm right next to him, as my head turned to face him. "Are you ready to be rescued?" My words were almost a myth, as he just looked down at me, as I simply blankly looked at him, as I scooted closer.
But, as I got coser, Garp, Sengoku, and some of the Admrials surrounded the two of us, as his eyes widened. "Get out of the way!!" I didn't change a shade of emotion, instead, I looked to the four, before my eyes slightly widened. "Die." Energy came out of me, a unique sound going throughout everywhere, as the energy spread through the adrmials, pushing them back, as their eyes widened, recognizing the power.
All of them landed to the floor, some other marines and pirates unable to stand, as tinted yellow electricity and light came out of me, as if the energy is destructive.
'I-It can't be...' Ace thought, looking to me with utter shock, as did garp and the admrials.
Ivankove and Jimbei where shocked as well, Marco and pops smirking, as of Doflamingo, who him and Crocodile paused their fighting, looking my way, as did Mihawk, whoput his sword away. A small smile formed his lips, as he finally understood me, as I was just like Luffy, not wanting to back down. "Looks like you evolved, little rabbit...." He spoke, his heart racing wildly, as Whitebeard's smirk was still on his face. "The brat........"
"Has conquerer's Haki..."
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Author: WOOOOHOOO!! Another chapter done! Sorry it took awhile, I have been busy with my everyday life and writing other chapters from other books. I hope you all are still doing safe, and don't forget about the fanart contest by the end of the week!
For this book make sure you do two things.
Draw Y/n by herself.
And draw any character from this book with her, or your favorite scene so far.
The only Major rule I require is no adult content, or your art will be disqualified!
Anyways, I have to prepare for work tomorrow and have a blessed evening!
BYE LOVELIES!!"
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stargoose-photo · 11 months ago
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All Saints' Church, Frindsbury, Kent, England, August 2024.
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mybeingthere · 1 year ago
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A brilliant British illustrator, printmaker, designer and lecturer, Robert Tavener (1920-2004) was born in Hampstead, London. He completed 6 years’ war service and was part of the D Day landings. He studied drawing and painting at Gottingen University from 1945 to 1946 and attended Hornsey College of Art from 1946 until 1950. His first teaching job was as an art teacher at Temple School in Strood then at the Medway College of Art in Rochester. He moved to Eastbourne in 1953 where he became head of printmaking at the College of Art and Design, retiring as vice-principal in 1980.
He illustrated children’s books and worked as a printmaker, gaining commissions from London Transport, Shell, the BBC, the Radio Times and many others. He described his work as being: “English Countryside and English Architecture. Shape, pattern, colour, texture, design”. He held many solo shows and his work was accepted for 34 years in succession at the RA’s Summer Exhibition. He was a senior fellow of the Royal Society of Painter/Printmakers where he exhibited in 30 shows. His work is held in over 25 UK collections, including the V and A and the Government Art Collection.
https://www.smartcoconut.com.au/.../artist-profile-robert...
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fordwondowcleaningservices · 11 months ago
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Nice gutter, soffit & window clean all round.
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th3lost4uthor · 1 year ago
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Les nouvelles expériences d’une vie sans fin (9.1/15)
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« Aoutch… !
- Q-qilby ? Est-ce que tout va bien ? »
Le nom sonnait presque étrange dans la bouche du jeune Éliatrope. Comme s’il n’avait toujours pas le droit de le prononcer, ce, du moins, sans subir les remontrances de Phaéris ou les colères d’Adamaï. Ce-dernier, toutefois, avait également relevé la tête de son livre à l’exclamation du plus âgé, intrigué par la commotion.
« Oui, oui… » Répondit l’intéressé, qui massait à présent mécaniquement son flanc gauche. « Un faux mouvement, c’est tout.
- Oh ! On pourrait… peut-être faire une pause dans ce cas ?
- Bonne idée ! » S’exclama le dragonnet, délaissant ses lectures runiques. « Le dernier aux cuisines est un Tofu mouillé ! »
Sans attendre de réponse, Adamaï décolla alors à la vitesse de l’éclair en direction des basses-branches, dans l’espoir d’atteindre avant son frère les brioches fourrées au miel qu’il appréciait tant. Il fallait bien lui reconnaître que trois longues heures passées à réviser les écrits de vos ancêtres avaient de quoi vous ouvrir l’appétit. Préférant prendre son temps pour s’extirper du lourd fauteuil de cuir où il s’était laissé absorber, le scientifique pris soin d’étirer une à une chacune de ses vertèbres avant de songer à se relever. Le temps et des chaises d’études bien trop rudes avaient marqué son corps plus qu’il ne l’aurait voulu dans cette existence-ci, mais il n’écartait pas non plus l’hypothèse que ses… « séjours » dans la Dimension Blanche avaient également leur part d’importance. Un dernier craquement sec se fit entendre et il sentit sa nuque libérée d’un poids invisible : il ne devait pas avoir dépassé les 400 ou 450 cycles, et pourtant, il avait l’impression d’en avoir entretenu le double !
Tss… Foutu collier.
« Hey... » Ses yeux tombèrent alors sur ceux de son cadet. Il semblait soucieux. « Tu es sûr que ça va ? »
La question était simple. La réponse qui devait lui succéder, elle, l’était beaucoup moins. Il aurait été aisé de rassurer, de maintenir ce statu quo qu’il avait mis tant de temps et d’énergie à construire au fil de ces derniers jours où la disparition de Phaéris lui avait permis de se rapprocher davantage des deux jeunes âmes. Cependant, il aurait également été hypocrite de sa part d’affirmer qu’il ne se sentait pas lui-même concerné par la situation. Et comme si son corps craignait qu’il ne l’oublie (-ha !), voilà qu’il avait désormais l’impression que chaque douleur, aussi insignifiante soit-elle, se voyait amplifiée… démesurée… Une mise en garde contre celle, bien plus sévère qui menaçait chacun de ses nerfs à chaque perturbation du Wakfu environnant. L’équivalent des bourrasques venant ronger sa patience, vague après vague, décharge après décharge… avant que le cœur de la tempête ne s’abatte.
Yugo n’avait pas bougé de son coussin de laine verte, qu’il semblait favoriser à n’importe laquelle des places qu’offrait la minuscule cellule. Il aimait clamer que celle-ci était particulièrement bien située, à bonne distance qu’elle était de la table où trônait continuellement plateaux de pâtisseries et bols de fruits secs, de la lucarne d’où provenait un léger courant d’air, même en étant fermée (Qilby songeait sérieusement à interroger ses hôtes quant à l’isolation de cette souche percée qu’ils osaient appeler « Palais ») ainsi qu’unique source de lumière naturelle. Que cette place se trouve exactement au pied du large fauteuil que son aîné avait fini par faire sien n’était, toujours selon ses dires qu’une « heureuse coïncidence », qui lui permettait d’ailleurs de « mieux suivre ses leçons ». Le vieil Éliatrope n’en était pas dupe pour autant…
Il s’inquiète.
.
Il a toujours été plus « collant » dans
ces moments-là, mais s’il en vient à rechercher ma présence
plutôt que celle des autres, alors soit je suis
parvenu à regagner sa confiance plus vite que prévu, soit il
est vraiment désespéré.
Hum…
.
Deuxième option. Définitivement.
« Je te remercie de ta bienveillance, Yugo, mais je t’assure… » Les mouvements apaisants cessèrent, comme pour appuyer son propos. « … ce n’est rien de grave.
- C’est peut-être l’humidité ? » S’enquit alors le benjamin. « Je sais que ses articulations font parfois souffrir Papa lorsqu’il pleut… ou ses vieilles blessures de quand il était aventurier. »
La phrase fut laissée en suspens. Une invitation à, qui sait, prolonger l’échange vers un ailleurs commun ; oublié de l’un et porté par l’autre.
« Ah, ce cher Alibert était donc un aventurier ? » Le second ne semblait pas disposé à entretenir les espoirs du premier. « Il faut croire qu’il a su te transmettre sa vocation alors, hum ?
- Oui, je suppose qu’on peut dire ça, hé-hé ! »
C’était mal connaître la détermination tout comme la curiosité sans bornes de la petite coiffe turquoise. Particulièrement après ces après-midis dédiés à l’étude des peuples éliatropes et draconiques sensés tromper l’ennui… et l’attente de nouvelles.
« Mais dis… Avant que je ne sois déposé par Grougaloragran, o-ou même bien avant notre réincarnation avec Adamaï… Qui… ? »
Ses sourcils s’étaient froncés derrière les épaisses mèches blondes, les yeux, perdus dans les reliefs que dessinaient les franges du tapis rugueux. Qilby ne put empêcher un soupir de s’échapper : il savait quelle question torturait l’esprit de son cadet à l’instant même. Après réflexion, il se dit qu’il aurait finalement préféré devoir s’occuper de la discussion sur « le miel et les abeilles ». Au moins celle-ci avait-elle le mérite d’être courte…
« Hum, eh bien… Je suppose que tu as déjà entendu parler de « La Grande Déesse » ainsi que du « Grand Dragon » ? Ne serait-ce que de nom ? »
Yugo hocha à l’affirmative. Il préféra garder pour lui le fait que, plus récemment, les rares fois où il avait pu en avoir un écho, étaient par les jurons du savant lui-même.
« Dans la tradition de nos peuples, ces deux figures sont vénérées comme des Dieux. Les premières générations, ignorantes du Krosmoz et de sa diversité, commencèrent à les vénérer en tant que figures protectrices et, par extension, comme nos parents…
- E-et toi… ? » S’aventura le plus jeune. « Je veux dire… Au début ?
- Au début ? Qu’est-ce qui te fait croire que je les considère autrement ? »
La petite coiffe turquoise le dévisagea, visiblement peu convaincue par cette remarque. Il y avait tant de raisons : le ton, les termes employés, le passif qu’il lui connaissait… L’autre se rendit bien vite compte que son acte ne prenait pas :
« Humpf… Je n’arriverai pas à te faire croire le contraire, hein ? » Sourire malicieux et las. « Non, je… J’y ai cru au début, comme tout le monde, mais… Mais au bout d’un moment, je pense que je… je n’en ai plus été capable.
- Pourquoi ? » Il s’empressa de reformuler. « Enfin, qu’est-ce qui… Il y a quelque chose de précis ? »
Il ne répondit pas. Son regard s’était perdu…
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Une nouvelle addition à la fratrie, c’est incroyable non, Shinonomé ?
Pourquoi…
Nous allons devoir agrandir le dortoir. Oh et puis- !
Pourquoi… ?
Mais- ?! Pourquoi est-ce que la coquille se fissure-t-elle ainsi ?!
Shin’, aide-moi à- !
Pourquoi ?
I-ils… Ils ne seront pas capables de se réincarner. Qu’est-ce que…
Est-ce que c’est moi qui… ?
Pour-
Ils ne reviendront pas, Qilby… C’est terminé.
-QUOI ?!?
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« Je ne sais pas. C’est… une accumulation.
- Tu… Tu leur en veux ? » La voix était timide, les yeux à peine visibles derrière les rebords turquoise. « Pour ton… enfin, tu sais. Tu leur en veux de… t’avoir fait différent de nous ? »
Il dut se retenir. De quoi ? Là non plus, il ne savait pas. Ces derniers temps, son champ d’expertise semblait s’être considérablement réduit. À moins que cela ne soit l’univers qui se soit agrandit ? Difficile à dire.
Il n’a jamais… Pas comme ça en tous cas.
« Non. » Finit-il par déclarer en voyant que l’autre attendait sa réponse, toujours dans ce calme imperturbable. Respectueux même. « Peut-être ? Je… Pour moi, nous ne sommes que le fruit d’un, disons, « heureux hasard ». La rencontre entre deux forces cosmiques… Si nous avons pu leur donner des traits, des noms, personnalités et que sais-je, c’était par manque de repères.
- Hum, oui. » Approuva soudainement Yugo. « Je vois !
- Ah ! Vrai- ?
- Oui ! » S’exclama-t-il, presque enjoué devant la réplique sarcastique. « C’est un peu comme Xav’ le boulanger qui remerciait la terre et la pluie pour lui offrir un pain aussi délicieux ! O-ou encore les singes de l’île de Moon qui adoraient un mulou comme grand Dieu ! Tout ça c’est pour… donner un sens à leur existence ? Pour appartenir à quelque chose de plus grand ? »
Il avait pris le ton de l’élève qui tendait à son professeur sa réflexion dans l’attente anxieuse que celui-ci ne la juge. Qilby en était proprement… ébahi. Il n’avait pas la moindre idée de qui pouvait bien être ce fameux « Xav’ », ni quelle place il avait pu tenir dans les péripéties de son cadet, voire ce que des primates pouvaient vouer à un canidé, cependant, jamais son frère n’avait-il, en ces millénaires d’existence, fait preuve d’autant d’écoute, ni même de… sagesse ?
« Oui, c’est une… une très bonne analyse. » Deux doigts vinrent écraser sa tempe gauche. Le script- « Je pense que l’on peut en effet comparer tes… « expériences » à ce qui a pu survenir à nos débuts. D’ailleurs, il s’agit là d’une réaction assez courante à la naissance de toute civilisation, du moins, pour des espèces dotées de la conscience de la mort.
- Ha-hum, c’est… logique je suppose ? Après tout, comprendre d’où l’on vient, c’est ce qui nous permet de mieux savoir qui l’on est. C’est pour ça que j’ai commencé à voyager ! »
Qilby n’avait pas les mots. Son frère avait déjà pu tenir de tels discours, mais ces-derniers n’apparaissaient généralement qu’au crépuscule de ses existences, lorsque l’Éliatrope fasciné par les voyages et dont la soif d’aventure n’avait d’égal que son penchant pour le danger, avait fini par s’assagir. Le temps, comme à son habitude, faisant son œuvre… Pourtant, là il se tenait, le visage encore rond d’un enfant, les mains à peine usées par le Wakfu, mais les yeux déjà teintés par la noirceur que pouvait contenir cet univers.
Et j’en suis également responsable…
La pensée lui était intolérable. Certes, éduquer les nouvelles générations avait toujours été l’une de ses missions, bien que les leçons de Glip étaient plus célèbres que les siennes, et sa pédagogie s’éloignait d’ailleurs bien assez de celle « humaniste » de ce dernier… Cependant, il n’avait jamais pensé qu’il deviendrait lui-même un jour ce « mauvais exemple », cette antithèse… Cette exception à la règle. N’y avait-il donc pas une once de discernement dans la question du plus jeune ? N’était-ce pas à cause de sa propre « condition » qu’il avait été forcé de s’éloigner du chemin suivi par l’ensemble de ses frères et sœurs ? Avait-il été condamné, et ce dès le départ, par leurs parents ? Si chacun d’entre eux avait été conçu avec un rôle bien précis afin de servir au mieux leur peuple et famille, alors que dire du sien… ? Être le porteur des temps anciens ? L’historien à la mémoire insondable ? Les livres et autres encyclopédies ne pouvaient-ils pas déjà remplir ce poste… ? Scientifique alors ? Après tout, sans ses inventions et ses connaissances médicales, les siens auraient enduré de bien lourdes épreuves ; pour certaines, avec une fin plus funeste que celle rencontrée. Mais… Chibi aurait bien fini par se laisser tenter par les équations et les éprouvettes après avoir épuisé le vaste champ de la technologie, si ce n'est Glip souhaitant peaufiner son enseignement ! De même pour la médecine, pour laquelle Nora et Efrim parvenaient toujours à maîtriser les rudiments avant leur centième cycle… Mais alors… Si jamais tous ses accomplissements auraient pu être ceux d’autres que lui…
À quoi… ?
Quelle est mon utilité ?
Un mot s’imposa à son esprit. Il le détestait.
Traître.
Était-ce… ? Était-ce donc vraiment cela ? Ce que leurs… « parents »… lui avaient réservé comme seul avenir ? Tout comme Yugo était le chevalier blanc, le preux aventurier ne cessant de repousser les limites du monde connu pour en offrir les richesses à son peuple loyal et admirateur, le sauveur… Le « roi légitime » … Lui serait…
« Et après ? Tu… Tu as réussi à t’en défaire ?
- H-hein ? » L’interpellation le sortit de ses pensées macabres. Il lui en serait presque reconnaissant. « Comment ça ?
- Cela ne doit pas être un sentiment facile – Enfin, je ne veux pas dire que je… comprends ce que tu ressens, mais juste que… Je compatis ? » Il attendit le hochement de tête de son aîné pour poursuivre. « Donc… Quand toi aussi tu as eu des enfants, comment… ? Comment tu t’y es pris ?
- Oh. » Évidemment. « Eh bien c’est assez facile, je-…
- Hey-mpf !!! »
Alors que les deux Éliatropes s’étaient perdus dans un échange qu’ils n’avaient plus eu depuis des millénaires, Adamaï fit irruption dans la chambre, pris dans un dangereux équilibre avec un plateau chargé de victuailles et une tartine entre ses crocs.
« Quand je disais « le dernier aux cuisines », c’est parce que je m’attendais à ce qu’au moins l’un d’entre vous me suive ! » Grommela le dragon en rattrapant un écart de justesse.
« Attends, Ad’, laisse-moi… ! » Aussitôt rentré, son frère vint lui prêter assistance en le délivrant d’une partie de sa charge. « D-désolé, on était en train de discuter et…
- Oui, ça je l’imagine bien ! Et de quoi parliez-vous de si intéressant pour ne pas m’accompagner trouver de quoi manger, s’il-te-plaît ?
- Ah, e-eh bien… » Avec un regard pour le scientifique, qui lui renvoya un haussement d’épaule permissif : « Je demandais à Qilby comment il s’y prenait avec ses enf-
- Quoiiii ?! » Le dragonnet pris une expression alliant surprise et colère de manière presque élégante. « Tu veux dire que t’allais oser aborder des questions gênantes sans que ton frère préféré soit présent pour profiter du spectacle ?! »
La coiffe crème laissa échapper un discret pouffement de rire devant les facéties des jumeaux ; Adamaï en éternel contestataire, tandis que Yugo lui, cherchait inlassablement le compromis.
Chacun son rô- ~
Assez.
« Doonc… ?
- Donc ? » Répéta le savant, un air sarcastique dans la voix.
« Moi aussi je veux savoir ! » Adamaï repris sa place sur l’un des tabourets surmontés d’une épaisse couverture, les griffes décortiquant méticuleusement un feuilleté aux raisins. « Comment on élève un dragon ? À quel âge il peut commencer à voler ? Et comment un Dofus éclot avec deux créatures à l’intérieur : l’un des deux vient en premier, ou alors tous les deux en même temps ? Oh-oh ! Attends, ça veut dire que tu as dû changer des couches, non ? Ha-ha-ha ! Je vois bien le grand Qil-… !
- Je n’ai pas de descendance. »
Le silence tomba aussi rapidement que la pâtisserie contre le tapis.
« Tu… ? » Yugo tenta de rationnaliser. « Tu n’as jamais eu d’enfants ?
- En effet. » Soupira l’aîné. « Chibi, Mina, Glip, Nora et toi-même êtes les seuls de la première, disons, « portée » à avoir contribuer à l’accroissement de notre famille.
- Pour- ?
- Première portée ?! » Adamaï interjecta. « Comment ça ? Tu veux dire que tous les Éliatropes et tous les Dragons ne viennent pas de nos premières existences ? Grougal’ disait pourtant que-…
« Avec tout le respect que j’ai pour Grougaloragran… » Mitiger les tempéraments. « Il ne devait pas avoir grand souvenir de cette époque. Moi, oui. » Le ton se fit presque sévère. « Le fait est que… Après avoir créé les Douze Primordiaux – dont nous faisons partis – la Grande Déesse et le Grand Dragon ont donné naissance à d’autres Dofus. Il faut dire que lors de votre première incarnation, le lien familial était encore extrêmement fort entre vous : il était peu probable qu’en l’absence d’individus extérieurs, vous vous soyez aventurés à… eh bien disons, « essayer la chose » avec les autres. » Il fut récompensé de son explication par des moues dégoutées. « Il est également probable qu’ils aient voulu éviter un trop fort risque de consanguinité dès les premières unions, bien que j’avouerai ne pas m’être trop penché en détails sur ce point lors de mes études… Je n’en ai… jamais eu le besoin après tout. »
Je vous ai toujours considéré comme ma famille.
« D’accord, ça… ça se tient, je suppose. » En déduit le dragonnet, toujours sur la défensive. « Mais ça n’explique pas pourquoi tu n’as pas cherché à avoir d’enfants toi aussi. Toi qui aimes toujours autant « expérimenter », tu n’as jamais voulu savoir ce que cela faisait ? Rien que pour voir ? »
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… Vraiment ? Cela ne t’ait jamais venu à l’esprit ?
Si. Bien sûr… Me prendrais-tu pour un insensible, Adamaï ?
Non, non, bien sûr que non !
Ha, ha ! Calme-toi, tu veux ? Ce n’était qu’une plaisanterie.
Tout de même. Quand je te vois interagir avec Izios, Bahl ou même le petit Ogur… Je me dis que tu ne ferais pas un si mauvais travail.
Hum, je vais prendre ça comme un compliment.
Après tout, toi et Shinonomé vous êtes bien occupé de Mina et Phaéris pour leur dernière réincarnation. On aurait presque dit que vous aviez fait ça toute votre vie !
C’est simplement que…
Laisse-moi deviner, tu te fais du souci pour le pauvre rat de laboratoire que je suis, c’est ça ?
Tss, et je ne suis pas le seul figure-toi !
Oui, je sais, je sais… Chibi m’a encore tenu un discours paternaliste pas plus tard qu’il y a deux jours…
Et qu’en as-tu retenu ?
Que si vous voulez procréer, grand bien vous fasse, mais que personnellement, je préfère m’en passer ! De toutes manières, je trouve la position « d’oncle » bien plus confortable si tu veux mon avis : j’ai tous les avantages de la relation sans avoir à en porter les responsabilités – Ha, ha, ha !
Hum… Ce n’est pas moi qui te contredirais sur ce point. Je jure qu’Erzan est une enfant brillante, mais quand je vois comment Yugo la laisse monter Malakath… Il va la laisser se tuer un de ces jours !
Je comprends tes inquiétudes, frère de mon frère, mais rassure-toi : Yugo a beau être intrépide, il tient la sécurité de ceux qu’il aime en point d’honneur. Erzan ne risque rien. Du moins pas plus que quelques bleus et égratignures…
Tss ! On en rediscutera quand ils reviendront de leur future session de vol.
Avec plaisir ~
.
.
Mais plus sérieusement…
… Hum… ?
Shinonomé est d’accord ?
Et maintenant, voilà que tu m’accuses de ne pas prendre en considération les sentiments de ma très chère sœur…
Non, mais c’est simplement qu’elle-
Attention, Adamaï. Je n’aime pas où cette discussion nous mène actuellement. J’apprécierai que tu mesures tes paroles s’il-te-plaît.
Tss ! Pas besoin de prendre la mouche non plus.
.
Et cela ne te pèse pas trop ?
Quoi donc ?
La sol-
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« Tu ne t’es jamais senti seul ? »
Yugo le regardait comme ces casse-têtes dont on cherche à percer le secret des rouages. Que devait-il répondre ?
Sois honnête pour une fois ?
Ça changera.
« Le prix à payer aurait été trop élevé. » L’attention des deux frères était rivée sur lui. « Vous… Vous devez comprendre de quoi je veux parler, non ?
- Hein ? Tu- ?
- Oui. » Coupa la coiffe turquoise. « Je crois que c’est clair. »
Et si le dragonnet ivoire lançait des regards interrogateurs à son jumeau, n’ayant pas encore saisi l’implication des propos du scientifique, le jeune Éliatrope, quant à lui, se souvenait parfaitement de leur précédent échange :
Imagine te lever un jour pour découvrir un monde identique à celui de la veille…
Les mêmes personnes
Les mêmes discussions
Les mêmes parfums
Les mêmes couleurs
Rien n’a changé.
Et pourtant, rien n’est pareil…
Car la seule chose qui n’est plus la même…
.
C’est toi.
« Merci… »
Être séparé de sa moitié pendant plusieurs siècles jusqu’à la prochaine réincarnation était une épreuve douloureuse. Se voir arracher ceux que vous chérissiez pour l’éternité, sans avoir ne serait-ce que l’espoir de les retrouver dans un ailleurs meilleur… C’était de la torture.
Il était terrible pour Yugo que d’en venir à questionner des parents qu’il n’avait jamais eu la chance de connaître, et il savait à présent qu’il ne pouvait se contenter que d’une seule des faces de l’Histoire pour se permettre d’émettre un quelconque jugement envers eux… Toutefois, plus il y pensait et plus il éprouvait de l’empathie pour l’homme qui se tenait en face de lui. Pas de cette compassion mielleuse et bourrée de naïveté, non. Juste… Il comprenait. Et ça faisait mal. Comprendre faisait mal. Ce qui l’amena à une nouvelle réflexion : si comprendre autrui pouvait faire autant souffrir, alors… alors il n’était pas si étonnant que certaines personnes ne cherchent pas à essayer, trop prises qu’elles étaient dans leur propre douleur. Attendant elles-aussi qu’un autre leur tende main, oreille, épaule ou cœur. Le problème étant que, dans le cas où la souffrance de chacun viendrait à les submerger, plus aucune âme ne souhaiterait faire le premier pas vers celles autour d’elle.
« Bon, les garçons, ce n’est pas que votre présence m’importune… » Qilby annonça, souhaitant visiblement mettre un terme à la séance d’étude de manière prématurée. « … mais il me faut encore revoir quelques équations, et- »
Alors pour éviter cela, même si cela était difficile, il fallait oser le faire… Ce premier pas.
« Et des élèves ? »
Qilby haussa un sourcil, visiblement surpris par ce changement de sujet.
« Des élèves ?
- O-oui ! Est-ce que tu as eu… d’autres apprentis, un peu comme Ad’ et moi ? » Tenta d’amadouer le plus jeune. « Est-ce qu’il y en a qui t’ont… marqué ? Est-ce que tu les partageais forcément avec Glip ? J-j’ai cru comprendre que c’était lui qui… s’occupait plutôt de ce genre de chose – enfin, c’est ce que nous a raconté Balthazar !»
L’aîné sentait que le plus jeune cherchait à gagner davantage de temps en sa compagnie. Il fallait dire que depuis quelques jours, l’occupation venait cruellement à manquer, la plupart des résidents du Palais ayant préféré se consacrer à leurs obligations quotidiennes plutôt qu’à celles de groupe ; il fallait bien avouer que ces dernières ramenaient à l’inévitable constat… Quelqu’un manquait autours de la table. S’il pouvait leur éviter d’errer à nouveau dans les couloirs dans l’attente d’une distraction… et s’il pouvait se soustraire à ce maudit silence… Reprenant place contre l’inconfortable dossier, ce sans faire craquer quelques vertèbres au passage, il redressa les lunettes qui avaient fini par glisser sur son nez :
« Glip a toujours possédé un don pour l’enseignement, mais cela ne signifie pas qu’il avait la prérogative sur le fait d’avoir des « élèves ». » Commença-t-il. « Pour être tout à fait exact, chacun des Six Primordiaux avait le devoir de prendre sous son aile, et ce à chaque existence, un de nos… un autre Éliatrope, ce en tant que disciple. »
« Tout Premier né devra, au cours de son cent-cinquantième cycle d'existence,
porter son dévolu sur un membre de son peuple pour lui transmettre
ses connaissances, sa philosophie et son savoir-faire…
« Hein ? Mais pour quoi faire au juste ? » S’enquit Adamaï. « Vous n’étiez pas capables de gérer les problèmes par vous-mêmes ?
- Dans la plupart des situations rencontrées, nous l’étions. Toutefois… »
… Ainsi, malgré la mort de ses gardiens,
le peuple Éliatrope saura être à l'abri de tout malheur, attendant sereinement leur retour... »
« … il est déjà arrivé que nous ne soyons pas « disponibles ». Les cycles de régénération entre deux incarnations peuvent grandement varier en fonction des flux de Wakfu environnant nos Dofus… » Son regard quitta furtivement les deux frères. « … et de la manière dont leurs porteurs ont trouvé la mort. »
Cette déclaration sembla particulièrement résonner chez Yugo, dont la coiffe se releva. Grougaloragran ne leur avait-il pas dit que leur retour sur l’actuel Monde des Douze avait été retardé en raison d’un terrible combat… ? Balthazar avait secondé, en précisant plus tard qu’il avait bien été celui à ouvrir la Dim-… le Portail. Comme s’il avait pu lire dans ses pensées, Qilby redonna quelques frictions vigoureuses à son flanc gauche.
« Ah ! C’est vrai que c’est une bonne idée. On devrait peut-être reprendre ce genre de rituel une fois que les autres seront revenus d’Emrub : qu’est-ce que tu en dis Yugo ?
- O-oui, en effet Ad’… »
Mais si jamais nous sommes autorisés à transmettre…
Alors, par principe, il faudra aussi que…
Le savant ne disait rien, attendant visiblement de pouvoir reprendre la discussion où elle avait été laissée par cette énième interruption.
Jamais Balthazar n’acceptera ça.
Il faut dire que derrière les deux cercles de verre et d’acier jauni, c’était un tout autre dilemme qui avait accaparé son esprit. Un problème qu’il aurait dû résoudre…
Tu vois ?! Tu souffres comme n'importe quel mortel, alors cesse de te croire supérieur !
Cela va faire trois ans que je suis votre élève attitrée : me croyez-vous incapable de reconnaître les traits de celui qui m'a tout appris ?
Se prétendre martyr ne t'autorise pas à agir comme tel !
.
.
Qilby...
Professeur !
.
Ta tendance au sacrifice est néfaste...
Vous n'étiez pas disponible pendant un long moment... Mais je ne vous en veux pas : vous deviez avoir vos raisons, et puis...
Pour les autres, comme pour toi-même...
.
Surtout pour toi-même...
Pourquoi, Professeur ? Pourquoi a-t-il fallu que cela soit cette… cette chose ?!
C'est pour cela que je t'accompagnerai aux Rocheuses Incarnates.
.
.
.
Et ceci n'était pas une proposition.
… il y a de cela des millénaires.
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La matinée était resplendissante. Derrière les larges vitres du laboratoire, la forêt primaire s’étendait à perte de vue, et le ciel n’était rompu que par quelques nuages vagabonds. L’air était frais, il faisait bon. Le tintement cristallin des fioles suivait un rythme mécanique, une danse qui ne connaissait aucun faux-pas, tandis que les alambics sifflaient en cœur. Cela faisait exactement une semaine aujourd’hui.
Qilby fixait l’étrange mélange contenu dans l’éprouvette qu’il maniait d’une main experte. Inlassablement, l’épais liquide aux âcres relents pouvant néanmoins évoquer la prune venait se heurter contre les parois. Cela allait bien faire une dizaine de minutes que la transe avait débuté, mais depuis son poste d’observation près des fenêtres, l’Énutrof, alors désigné pour monter la garde ce jour, demeurait perplexe. Il n’y connaissait pas plus à la chimie qu’à ces histoires de potions (trop proches d’une sorte de magie noire à son goût), toutefois, cela ne l’empêchait pas d’être observateur… Et le temps passé à cette ridicule émulsion était beaucoup trop long. Tout comme les cernes du scientifique étaient bien trop profondes…
« Dites doc’, vous allez finir par la poser cette fiole ?
- Hum ? » Grommela l’intéressé. « Pas tant que la décoction n’aura pas pris des tons orangés, non… Pourquoi cette question ? »
Ruel aurait bien aimé lui rétorquer, ce sur le même ton dédaigneux, que sa foutue fiole avait, depuis bien longtemps viré orange-carotte, et que s’il continuait à la secouer ainsi dans tous les sens, elle ne tarderait pas à devenir citrouille… ! Cependant, il se souvenait de la discussion qu’il avait tenu avec Yugo après le déjeuner de la veille.
« Simple curiosité : pas besoin de vous énerver ainsi voyons ! J’sais bien qu’tout n’est pas pardonné entre vous et… eh bien disons le reste, mais j’me disais que nous étions plutôt en bons termes.
- Ah oui ? » Ses yeux n’avaient pas dévié d’un millimètre. « Vous m’en voyez vraiment ra- »
Le scientifique dû ravaler son ironie maussade, car bientôt, le souffle lui manqua. Soudain, il y eut l’étincelle.
Non… !
Il eut à peine le temps de reposer l’instrument en verre, qui manqua d’ailleurs de se briser tant il fut placer de force dans son support de bois, que les contractions se firent ressentir. Sa vision se troubla, les sons s’étouffèrent pour ne laisser qu’un magma informe. À un moment, l’autre homme avait dû le rejoindre, car il était toujours debout malgré la sensation de vertige qui avait commencé à le submerger. Sa main droite tenait fermement les pans de sa tunique blanche, pourtant repassée avec tant de soins par les lavandières la veille. Il avait envie de l’enfoncer dans son torse jusqu’à cet organe rouge et brûlant qui battait bien trop vite, bien trop fort. Lentement, il avait crû sentir qu’il changeait de position : on l’avait fait s’asseoir à même le sol et on le tenait par les épaules comme pour l’empêcher de s’effondrer davantage.
Non… Pas…
Il… !
Ses poumons se contractaient. S’affaissaient. Il ne respirait pas : il inspirait… expirait. C’était déjà ça. Les points qui avaient envahi son champ de vision reculaient à présent. Une migraine tiraillait ses tempes et lorsqu’il tenta de l’en chasser, le contact de sa propre peau fut aussi violent qu’une décharge du collier. Peut-être celui-ci s’était-il, lui aussi, déclenché à un moment donné ; difficile à dire dans son état.
« Hey- ‘oc ? … Endez ? R- ec- moi ! »
La voix éraillée de l’Énutrof atteint finalement les rives de sa conscience. Le poids qu’il sentait peser sur ces entrailles comme du plomb quelques instants auparavant s’était lui aussi fait plus supportable… et il bougeait nerveusement. Junior, le jeune Phorreur, semblait aussi alarmé que son Maître et compagnon. Sa petite truffe humide ne cessait d’inspecter le vieil Éliatrope dans l’espoir de trouver l’origine du mal qui l’avait foudroyé.
« -oc’ ? Vous ê- là ? » Le son se faisait à présent plus distinct, la scène également. « Doc’ ! Par les Douze, mais qu’est-ce qui vous a- ?
- Il… Il est…
- Quoi ? Qui ça « il » ? » On releva une mèche empoissée de sueur de son front. « Parlez pas trop, v-vous avez dû faire un malaise ou que’que chose du genre ! J-j’vais aller chercher un Eniripsa royal, d’accord ? Bougez surtout pas ! Junior : tu gardes un œil sur lui ! »
Mais alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil du laboratoire dans l’espoir de quérir du secours, le vieil Éliatrope parvint à rassembler les quelques forces qui lui restaient, et, les yeux étrangement humides, finit par murmurer :
« Pha-é-ris - il - Pha-éris est… Phaéris est mort… »
~ Fin de la partie 1/2 du chapitre 9
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worldsofzzt · 7 months ago
Photo
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Source “STROOD FIARWORKS DISPLAY 2001” by Lord Igsel/Wildkarrde (2001) [UNTITLED.ZZT] - “Board 5” {🔦} Play This World Online
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sw5w · 1 year ago
Text
Leading the Eopie Past the Racers
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STAR WARS EPISODE I: The Phantom Menace - Deleted Scene: Complete Podrace Grid Sequence 02:43
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