#sapin crochu
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casualgirlfromdowntown · 7 years ago
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Le plus beau des vilains sapins 🌲
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viaworlds · 6 years ago
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Amer C’était une vieille histoire, de celles auxquelles on ne pense même plus. Je crois bien que c’était une erreur de ma part, finalement : le passé finit toujours pas nous rattraper. Il y avait cette fête dans cet appartement miteux et délabré chez un couple que je ne connaissais pas. Il était 2 heure 56 et la mauvaise musique résonnait dans mon tympan droit – j’ai toujours été sourd de l’oreille gauche – mais les invités se déhanchaient tout de même frénétiquement, avec un abandon étonnant. Il y avait une tâche brune sur le mur crème : elle avait la forme d’un sapin de noël et se situait à peu près au niveau de mon visage. Puis les flics sont arrivés pour mettre fin au tapage nocturne : la moitié des invités ont hurlé de frustration et j’ai eu une pensée pleine de compassion pour les voisins qui ne devaient pas voir la fin de leurs tourments sonores. Je me suis dirigé vers la sortie ; j’ai bousculé trois personnes et renversé un verre sur ma chemise blanche avant d’atteindre le palier. J’ai descendu les quatre étages avant de rejoindre enfin l’air frais nocturne tant attendu. J’ai appelé un taxi et j’ai donné mon adresse : il était temps que je rentre chez moi, pensais-je. Je crois que c’est à ce moment-là que j’aurais dû – que j’aurais pu – arrêter tout ça, me donner une chance d’échapper aux tristes histoires de l’enfance. Lorsque le taxi s’est engouffré dans ma rue, peut être aurais-je pu le voir : si j’avais tourné la tête, si j’avais prêté attention aux rares noctambules traînant encore leurs guêtres dans ce quartier désert… Il devait être là, j’en suis persuadé : avec ses épaules larges mais sa silhouette émaciée. Il portait un chapeau melon quand je l’ai vu, plus tard, il devait aussi en porter un à ce moment. Mais je n’ai pas tourné la tête, ni observé les rares noctambules traînant encore leurs guêtres dans ce quartier désert… Je suis resté dans l’ignorance, douce, rassurante et parfois (je le dis à contrecœur) préférable à la triste vérité. Seulement, quand je suis monté jusqu’au premier étage, j’aperçu quelque chose accroché à la porte, une image encadrée de blanc, plus précisément : une photo, petite et carré. Moi qui étais monté dans la cage d’escalier à tâtons, dans le noir complet, j’ai alors allumé la lumière pour mieux observer cette photographie. Elle était scotchée par le haut à la porte métallique. J’ai tiré la photo pour la décrocher et mieux la regarder. C’était trois gosses, qui devaient avoir une dizaine d’années au maximum. Assis sur l’herbe, un grillage métallique derrière eux, ils regardaient l’objectif. A gauche, on pouvait voir un blondinet avec une coupe au bol (le genre de coiffure qui ne survit pas au passage à l’adolescence), à droite, un châtain qui semblait plus petit que les autres, et au milieu… au milieu, il y avait moi, ou plutôt la version enfantine de moi : l’air un peu crâneur, les cheveux bruns courts et les lunettes juchées sur un petit nez qui allait devenir un peu crochu avec le temps. Je le savais, je le sais, parce que mes lunettes sont juchées sur mon nez qui forme un demi-cercle. J’ai serré la photographie dans ma main sans craindre de la froisser et je suis rentré chez moi. Il était 3 heure 21 selon mon four, et le passé me heurtait douloureusement, comme un boomerang que l’on n’attendait plus. Je crois que j’aurais dû m’y attendre ; à ce que ce jour arrive ; je crois que j’aurais dû rester dans cette soirée ennuyeuse, mais rassurante, d’une certaine manière. Je crois que je suis lâche et que je n’aime pas devoir faire face à mes erreurs. Je me suis endormi comme une masse ce soir-là, ce matin-là plutôt. Ce ne fut qu’à 11 heure et 12 minutes que la porte sonna : c’était la gardienne de l’immeuble qui me donna en main propre un colis cubique d’environ 15 centimètres de côté. J’attendais la livraison d’une pipe en écume de mer, gravé de la face du dieu Bacchus. Cette pipe devait rejoindre la collection des autres pipes au style parfois un peu rococo que je m’offrais de temps à autre. Mais quand je me suis saisi du cutter pour ouvrir la boite en carton, ce n’était pas une pipe en écume de mer loin de là. C’était un crâne dont les orbites vides me fixaient sinistrement. Plus précisément, c’était un petit crâne : c’était un crâne de chat. Et je savais au fond de moi quel chat se trouvait dorénavant entre mes mains. Il s’appelait Pirouette, et avait le pelage blanc tacheté de noir, ou noir tacheté de blanc, je n’avais jamais su faire la différence. Il était mort par accident : il était tombé dans ce que tout le village appelait « la fosse ». C’était un accident. Le début de tous mes cauchemars. J’ai alors saisi le crâne de Pirouette, et je l’ai posé à côté de la photographie. J’ai regardé encore une fois les trois enfants côte à côte : l’un d’entre eux avait récupéré le crâne du chat et je savais que ce n’était pas moi. J’eus un frisson, de peur, je crois. Une seule personne pouvait être descendu dans la fosse pour m’envoyer ce colis, et j’avais peur de comprendre qui l’avait fait. Nous étions inséparables… C’était à Vierzon que tout cela avait commencé. C’était là où nous étions nés et où nous avions grandis. Il y avait un terrain en friche abandonné dans le nord de la ville. C’était notre terrain de jeu, notre royaume, nous en étions les seigneurs : Maurice était notre sage petit conseiller, la voix de la raison ; Georges était le roi, le téméraire farceur. J’étais le bras armé de notre petit groupe, le bagarreur et le suiveur de notre trio. Si nous avions su ce que l’avenir nous réservait… Le crâne et la photographie trônaient sur la table de la salle à manger, et stupidement je regrettais un bref instant de ne pas avoir reçu ma pipe en écume de mer. Je sortais à ce moment-là, souhaitant un peu fuir les deux reliques de mon passé qui semblaient prendre tout l’espace de mon appartement. Il était 12 heure 14 et j’espérais que la présence de mon long manteau noir camouflait le détail que je souhaitais cacher : j’étais en pyjama dans la rue. Je passai chez le boulanger et achetai une viennoiserie au chocolat. Je m’assis sur les marches d’un quelconque bâtiment public et y mordis à pleines dents. Une étudiante passa devant moi et détourna le regard : je ne devais pas avoir fière allure. Vierzon était une ville qui n’avait pas grand-chose de notable, mis à part son passé : bien avant mon enfance, cette agglomération avait été séparée en deux lors de la création du gouvernement de Vichy, en 1940. Ainsi, la partie nord avait été entre les mains de l’ennemi nazi, alors que la partie sud répondait à Pétain. C’était notre secret : le terrain en friche, notre jardin secret abritait « la fosse », un ancien tunnel, un passage secret de l’héroïque résistance française. Nous le gardions pour nous afin d’en conserver l’accès : ainsi épargnée des historiens, « la fosse » était restée telle qu’elle et nous même n’y touchions pas beaucoup. Mais ce secret était dangereux. Pour descendre dedans, il fallait utiliser le même système que les résistants avant nous : une corde nouée à certains points pour offrir un peu d’accroche. Pirouette était tombé dans « la fosse », et ne savait pas remonter par la corde. C’était comme ça que cela avait commencé. Parfois je me répète combien cela avait été stupide de taire l’existence de cette cachette : rien de cela ne serait arrivé si l’un de nous trois avait osé parler à un quelconque adulte. Mais nous obéissions tous aux ordres de Georges, finalement. Et le roi voulait conserver son royaume. Georges le blond, à la grande stature, Georges le téméraire. Vive le roi Georges ! Quant à Maurice… Mais le cours de mes pensées fut interrompu à ce moment-là : une silhouette m’observait sans se cacher à quelques mètres de là. Il était grand, presque squelettique, mais avait de larges épaules, et son chapeau melon, coiffé sur sa tête camouflait son visage et contribuait à rendre le personnage encore plus mystérieux qu’il ne l’était. Je me levai d’un seul coup, la viennoiserie pendant au bout de mon bras, mon manteau s’ouvrant sur mon pyjama rouge uni. Cette apparition remuait en moi toute la crainte cachée sous la couche de vernis qu’était mon soi-disant calme placide. Je tentai de reculer d’un pas et trébuchai contre les escaliers qui continuaient de se présenter derrière moi. Je tombai sur mon séant, la main droite tordue d’avoir essayé de me rattraper, la main gauche crispée sur ma viennoiserie qui ne ressemblait plus du tout à une viennoiserie. Un étudiant passa devant moi en me regardant d’un air méprisant. Mais je me fichais bien, cette fois de l’allure que je laissais paraître. Je me levai et je parti en courant, abandonnant sans regret mon petit déjeuner tardif. Il était 12 heure 58 à ma montre, et j’acceptai une nouvelle fois l’idée de n’avoir rien d’un héros. J’étais le genre d’homme qui savait être courageux quand quelqu’un au-dessus de moi prenait les responsabilités. Mais faire face, seul, … personne n’est en droit de me juger sans connaître entièrement mon histoire. Qui je suis. Je ne suis qu’un homme un peu trop hésitant et pleutre, un étranger à Paris, un étranger dans ma ville natale, une personne lambda qui fait le noctambule pour tromper l’ennui… Un maniaque à moitié sourd, ou plus simplement : un homme qui n’a pas réellement envie d’avancer. Je fais du surplace. Lorsque je suis rentré chez moi, il était 14 heure 44 : j’avais erré quelques temps sans bien savoir où j’allais. J’étais effrayé, surtout de ce que je pouvais trouver en rentrant. Quelle pièce horrifiante de mon passé j’allais trouver sur le seuil de ma porte ? Je connaissais l’histoire, je connaissais la suite, je me doutais de ce qui allait suivre. Et je n’avais pas envie de voir cela arriver. Cependant j’ai fini par rentrer chez moi : il était 14 heure 44 à ma montre et je rêvais d’un café. Mais sur mon paillasson trônait l’objet non désiré, l’incrusté non invité… Une boite en carton un peu plus grande que celle du matin. Je me suis arrêté, puis j’ai ouvert la porte et j’ai saisi la boite avant de rentrer chez moi. Je l’ai posée sur la table de la cuisine. C’est une table recouverte de plastique blanc usé : une tache de café y est restée si longtemps qu’elle s’est imprimée. Elle a la forme d’’un visage. Je n’ai jamais réussi à me débarrasser de cette tache, aussi il m’arrive de lui parler quand je suis seul dans la cuisine. Elle a une sorte de rictus qui donne la sensation un peu réconfortante qu’elle se moque de tous mes problèmes. Le carton en se posant sur la table fit un « poc » un peu inquiétant. Je demandai à la tache : « Toi aussi, tu t’inquiètes de ce que l’on pourrait trouver à l’intérieur ? » Mes mains tremblaient un peu alors que le prenais le cutter afin de commencer à ouvrir le carton. Je me suis débattu avec l’emballage quelques secondes avant de dévoiler… une pipe en écume de mer. Ma propre frayeur et mon propre soulagement m’épuisèrent tant et si bien que je posai les deux mains sur la table, m’y appuyant en baissant la tête. « Bon sang. » Je savais ce que j’avais craint d’y trouver, et une petite voix dans ma tête me chuchotait que si ce n’était pas aujourd’hui, ce serait demain, que je le trouverais. Une conscience peut être trop lourde à supporter pour un seul homme. *** C’est le lendemain (c’est-à-dire deux jours après la photo, après la soirée interrompue), à 10 heures 24 que je me levai, rempli d’une urgente envie de quiétude. Je répondis tout d’abord à quelques mails, mettant à jour mes demandes d’emploi avant de regarder le calendrier. Après avoir légèrement fouillé ma mémoire, je pouvais constater que le passé me rattrapait après 26 ans et un peu plus d’un mois d’absence et de silence. J’étais peut-être un lâche et un solitaire, mais je n’aimais pas les questions sans réponses : je pris mon portefeuille et partis acheter un billet de train à la gare. C’était gare d’Austerlitz que l’on pouvait partir à Orléans pour ensuite prendre la correspondance en direction de Vierzon. Lorsque je m’étais installé à Paris, c’était aussi non loin de la gare d’Austerlitz que j’avais acheté mon studio. J’aurais pu acheter mon billet de train par internet, mais je n’avais jamais su faire ces choses-là.  Je m’habillai et mis mon long manteau noir avant de coiffer mon bonnet sur les quelques cheveux qui me restaient au crâne. Je m’en allai affronter le passé. Le trajet fut long et familier. J’eus tout le temps, pendant les quelques heures d’attente (à la gare, ou dans le train) de réfléchir à ma soudaine décision. Je savais, quelque part, que je fuyais Paris en prétendant affronter Vierzon. Je sautais de Charybde en Scylla, las des tourbillons et dangers marins du premier monstre, je me jetais dans les bras du second. L’avenir seul me dirait si c’était une erreur, ou une opportunité saisie au bon moment. Il pleuvait quand je suis arrivé à Vierzon. Ma ville natale est exactement telle qu’on imagine une ville de la campagne française : des petites maisons claires, un bar tabac et une mairie en centre-ville… J’en avais fui les rues désertes avant de me rendre compte une fois à Paris que la solitude du cœur ne guérissait pas à la capitale simplement parce que plus de gens y vivaient. J’étais bloqué dans ma vie depuis peut-être trop longtemps pour comprendre facilement cette accélération soudaine du processus de mes malheurs. Revenir à Vierzon, c’était retrouver ma première solitude : celle de l’enfant, celle de l’erreur. Je détestais cela. Je pris le temps de perdre du temps : un verre de bière aqueuse à ce pmu, un ticket à gratter encore perdant… Je vis la figure des deux, trois clients figés contre les murs de l’établissement. Un aspect me frappa : ces hommes inconnus (que j’avais peut-être connu, par ailleurs) me ressemblaient de manière étrange. Pas dans le nez, que j’avais recourbé vers le bas, pas dans les cheveux, brillants par leur absence, pas dans la taille que j’avais haute et massive, non : ils avaient la figure sombre et lasse, comme si eux aussi était accablé par le passé et la conscience des erreurs faites autrefois. Je dépliai mes petites lunettes rondes et les juchai sur son nez. Les lieux dégageaient une odeur d’échec et de chaussettes sales. Je m’en allai. Je connaissais ma destination : j’allais de nouveau redécouvrir le royaume de mon enfance, comme Peter Pan retournant au pays de l’imaginaire. J’étais curieux tout en ayant le sentiment qu’un décalage se produisait. Ou du moins allait se produire. Autrefois, quelques barrières de bois signalaient que les lieux étaient interdits au public, ce n’était rien pour trois gamins enthousiastes. Ce jour-là, des années après ma dernière venue, c’était des barrières de chantier qui entouraient les lieux. Un panneau indiquait : Déclaration préalable Chantier interdit au public Construction de pavillons résidentiels. S’en suivaient quelques suites de chiffres et la date du début de la construction. Dans deux mois précisément, des pavillons allaient écraser l’univers de mon enfance. Effaçant du même coup les preuves de ma culpabilité. Qui avait dit cela ? « Rien n’arrive pas hasard » : je comprenais mieux les évènements passés. Tout prenait sens. Je pénétrais dans le chantier. Rien n’avait encore été touché : du sable mêlé à quelques végétaux poussant ici et là. Les planches nous servant à jouer autrefois n’étaient plus là. Mais je pouvais déjà apercevoir l’emplacement de la fosse. Je m’y avançais : une vingtaine de centimètres de sable recouvrait la porte qui m’avait permise, un jour, de la cacher. J’y entrai. La corde, nouée à certains endroits qui permettait avant, de descendre dans cette cachette était maintenant cassée : comme quatre ou cinq mètres me séparaient du fond de la fosse, il me fallait trouver une autre option. Si le chantier n’avait pas débuté, quelques matériels étaient entreposés, et j’empruntai une échelle d’environ deux mètres, qui me permit de ne pas me rompre le cou. Une fois en bas, j’allumai la lampe torche de mon téléphone. C’était quelque chose que nous n’avions pas auparavant : lorsque nous descendions dans la fosse, nous avions pris l’habitude d’emprunter à nos parents des lampes électriques. En plastique, rectangulaires et usant de piles, elles représentaient aujourd’hui les souvenirs de mon enfance. Je butais du pied contre un objet que je ne voyais pas. La gorge nouée, j’évitai du regard la preuve traîtresse : si les souvenirs les plus honteux ne m’avaient pas poursuivi jusqu’à Paris, ils étaient demeurés ici. Avançant en laissant derrière moi ce que je ne souhaitais pas voir, je m’enfonçai dans la fosse pour pénétrer dans ce que l’on appelait autrefois « la planque », tout simplement car c’était là qu’on se planquait, là où les parents n’iraient jamais nous chercher. C’était une salle aménagée avec des planches et des poutres de bois. Lorsque j’étais enfant, c’était un véritable palace ; aujourd’hui, j’y entrais avec difficulté, ma grande silhouette se pliant en quatre. Une table miteuse se trouvait au centre de la salle. Sur cette table, un jeu de carte était éparpillé. Nous ne jouions qu’à la bataille, puisque nos esprits impatients et enfantins ne concevaient pas qu’on puisse passer plus de cinq minutes à expliquer les règles d’un jeu. Je retournai dans la fosse. Je me demandai si j’allais avoir le courage de regarder au sol ce que je n’osais voir… Mais il m’avait suivi. Il était là, sombre et émacié, sa longue silhouette me faisant face, son chapeau melon vissé sur le crâne. « Maurice. » Il était 16h52 : ma montre me l’indiquait de ses aiguilles phosphorescentes, et je faisais face à cet homme pour la première fois depuis des années. Il était silencieux, mais son chapeau melon ne couvrait pas son visage. Et si les traits de sa face avaient changé avec le temps, son air tranquille et son regard étaient toujours les mêmes. Il ne me prêtait qu’une légère attention. Replié contre lui, son avant-bras serrait au niveau de sa poitrine ce qu’il avait trouvé sur la terre battue du sol. Un crâne. Celui de Georges. Une boule grossissait dans ma gorge, m’envahissant, et je suffoquais presque alors que mon ami d’enfance posait le regard sur moi. J’avais peur de son jugement, des mots qu’il allait prononcer, aussi je bafouillai quelques lamentables excuses, comme une tentative désespérée de gagner du temps. « Je suis désolé, il est tombé… et je n’ai pas fait exprès… » Mes jambes semblaient déconnectées du reste de mon corps, aussi je me tenais à une poutre sur le mur avoisinant pour m’éviter de tomber. « Tu n’as pas fait exprès ? » La voix de Maurice était autrefois fluette, mais posée. Aujourd’hui elle était froide, bien plus grave, mais tout aussi réfléchie. J’ai gardé le silence. Je ne voulais pas me rendre plus misérable que je ne l’étais avec mes mots miséreux. « Tu étais jaloux. Il est descendu chercher le chat, il est tombé, et tu l’as laissé mourir. » Je frémis, glacé et fiévreux. Je me rappelais les appels à l’aide de Georges. La corde s’était cassée, après des années de fidèles utilisations. Il geignait, demandait, réclamait que je l’aide. Il donnait des ordres, encore et toujours, comme si l’aide que je pouvais lui apporter lui était due. Le seul élan d’indépendance et de bravoure que j’ai eu s’est soldé par un meurtre. Involontaire, inconscient, mais un meurtre. A présent, le crâne de Georges reposait dans la grande main de Maurice. Les doigts de ce dernier, longs et fins, formaient comme une araignée autour du si petit crâne. Quelques cheveux persistaient sur les os, blonds. Puis l’araignée ouvrit ses pattes et le crâne chuta. « Je n’ai rien dit, à l’époque. » Maurice retira son chapeau melon. Le temps avait été dur pour lui aussi : je lisais sur son visage les tourmentes de la vie. « Je vais réparer cette erreur. » Sortant un couteau de sa veste, il le brandit devant moi. J’avais baissé mon portable et la lumière qu’il apportait depuis longtemps. Pourtant, un trait de lumière parvint à se refléter sur la lame, me faisant frissonner. Je rangeais mon téléphone dans ma poche, me préparant à une lutte dans le noir. J’allais lutter, évidemment. Même si le dénouement serait fatal pour moi, quel qu’il soit. A mort ou Amer.
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patriciacointelaurent · 3 years ago
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Elle s etait octoyee une annee sabatique .. ou presque .. Le temps de changer de decor , de vie et d amis .. le temps de partir encore , la ou couve un ciel plus gris , des sapins a perte de vue frolent l immensite des cieux , une foret dense et charue , . Des routes olus larges et plus longues , mysterieuses la nuit , esseule au bord de la route , immense sur ses serres crochues , il semble s etre endormi le bec enroule dans son cou ..quelques plumes se sont dressees , mais l oeil veille encore . Puis un bruit sourd claque soudain au vent , la force d un grand animal , l elan d un guerrier geant , lourd et majestueux , de grace Royale donnee , l oiseau la s est envole .. des sapins a perte de vue , une routes longues , longues , des ragondins courrent dans les rues , nous sommes Dimanche .
PATRICIA COINTE LAURENT
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theamoi4ever · 8 years ago
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Loup et la lune
Sous ses yeux lumineux s'étendaient une route à quatre voies. Malgré l'heure tardive, la nuit ayant déjà enfilé son manteau d'obscurité parsemé de bijoux étoilés depuis quelques heures déjà, le ronronnement doucereux des voitures parvenait jusqu'à lui et l'enveloppait, lui collant à la peau. La lueur de leurs phares jaunâtres se mêlaient à la lumière vacillante orangée des réverbères qui clignotaient par intermittence, laissant quelques places obscures. Sur le sol, sur les murs, des ombres grandissantes s'étiraient, se mouvaient avec grâce et délicatesse, étendant leurs doigts crochus sur les alentours. Loup, debout sur le clocher, surplombait ce paysage. Sa carrure était fine mais on pouvait deviner une musculature aiguisée sous ses vêtements. Il portait une redingote délavée d'un autre temps, des bottes de cavaliers tout usées et ses longs cheveux noir charbon caressaient sa joue et le haut de son cou sous la légère brise qui murmurait à son oreille. Son visage jouait à se cacher de la lumière, restant dans la pénombre. Ainsi, à demi-visible, l'homme paraissait être un mirage, un fantôme, un souvenir qui revenait du passé. Puis la lune, astre admiré et craint de tout temps, étira les nuages noirs présents devant elle et apparut, paré de sa robe luisante et argentée. Depuis la naissance de l'humanité, elle s'est vue attribuer quelques pouvoirs étranges, fantastiques. De nombreux mythes portent sur elle et avec raison. Sous l'oeil bienveillant de l'attribut d'Hécate, Loup s'agenouilla avec respect, la tête inclinée vers le sol. Puis il se redressa de toute sa hauteur, figea son regard dans le lointain et leva ses deux bras à l'horizontal avant de replier les coudes. Ses deux mains parallèles, les bouts de ses doigts se rejoignirent pour former une forme spéciale. Une voix, sa voix, rauque et éraillée, comme si elle avait traversé les âges, s'éleva. « Seigneur du Temps et de la Sagesse. Maîtresse incontestée des Mystères. Vous qui voguez chaque nuit dans les eaux célestes; vous, symbole de renaissance; vous, protectrice des hommes. Entendez ma prière, je vous l'implore. O tempora, o mores! » Dans un premier temps, rien ne se passa. La vie continuait son chemin. Puis, peu-à-peu, les machines de fer s'immobilisèrent sans raison, le vent ne soufflait plus , la nature semblait s'être endormie, la ville avait l'air d'être en suspens. Seul Loup bougeait encore, ses prunelles émeraude balayant l'espace qui se présentait à lui, un très petit sourire au coin de ses lèvres. Et le temps repartit. Mais au lieu de s'écouler, les secondes remontèrent. Le cours du temps venait de changer; Loup venait de l'inverser. Les monstres mécaniques se mirent à reculer, dans un brouhaha permanent, la lumière s'entrelaçait toujours et les ombres glissaient encore, évitant le chatoiement des lampadaires. Un tonnerre de klaxons mécontents se fit entendre quand une silhouette déguindée, titubante apparut sur une des voix du milieu, une bouteille à la main. C'était Loup, qui s'était fait passé pour un ivrogne afin d'atteindre le clocher. Derrière lui, les aiguilles bronze de l’horloge défilèrent en sens inverse, de la droite vers la gauche. Il entendait distinctement la trotteuse qui tintait doucement. La nuit laissa place à la journée, le soleil faisant un magnifique arc de cercle au-dessus de la terre. Les journées se succédèrent, encore et encore. Le paysage changea. Le nombre de voitures diminua tandis que les modèles vieillissaient. Les lampadaires électriques disparurent, laissant apparaitre ceux qui avaient besoin d’un allumeur de réverbères. Loup observait ces changements sans bouger, une petite étincelle nostalgique brillant des ses pupilles. La nature reprenait ses droits sur le macadam craquelé. Le gris laissait place doucement au vert été, au vert sapin, à l’ocre, aux nuances de rouge et de rose. Les blocs de béton qui longeaient la chaussée avaient disparu, remplacés par de nombreux arbres aux branches épaisses recouvertes d’écorces nacrées et de feuilles luisantes. L’asphalte gris et chaud n’était plus, une route de pavés trônaient à la place, menant dans le lointain à un petit village. De son point de vue, Loup voyait les toits de chaume, les robes colorés des habitants. Il sentait les parfums des fleurs, l’odeur de la nourriture, du poulets frits, des légumes frais, du foin qui séchait au soleil. Il entendait le son des cloches qui teintaient, les vieilles roues des carrioles sur le chemin, une voix lointaine qui récitait la prière. Et le paysage changea encore une fois, redevenant vierge de toute présence humaine. Loup ferma les yeux, décuplant ses autres sens afin de graver le moindre détail dans son esprit. L’image tournoyait sous ses paupières closes, présente dans sa mémoire depuis son plus jeune âge. Jamais elle ne s’était envolée vers les méandres de ses souvenirs. Son coeur se serra dans sa poitrine et il eut la sensation que quelqu’un le lui arrachait à mains nus. Si loin de chez lui, l’homme se sentait vide. Ici, il avait l’impression de renaitre quelques instants avant de mourir une fois de plus. Alors que le temps reprenait le dessus, une mélodie douce, enchanteresse, parvint à ses oreilles. Cette douce musique lui remémora son souvenir le plus précieux. Lui, à genoux devant elle, ses longs cheveux lunaires cascadant jusqu'à ses chevilles, son beau sourire caustique sur ses lèvres pulpeuses. Une plainte, sourde, animal retentit. C’était Loup qui la produisait. Quand il rouvrit les yeux, tout était de nouveau comme avant. Loup surplombait le paysage. Sous ses yeux lumineux s'étendaient une route à quatre voies. Malgré l'heure tardive, la nuit ayant déjà enfilé son manteau d'obscurité parsemé de bijoux étoilés depuis quelques heures déjà, le ronronnement doucereux des voitures parvenait jusqu'à lui et l'enveloppait, lui collant à la peau. La lueur de leurs phares jaunâtres se mêlaient à la lumière vacillante orangée des réverbères qui clignotaient par intermittence, laissant quelques places obscures. Sur le sol, sur les murs, des ombres grandissantes s'étiraient, se mouvaient avec grâce et délicatesse, étendant leurs doigts crochus sur les alentours. Mais la lune n’était plus. Elle s’était fondue à travers les nuages, le laissant seul avec tristesse et désespoir. Loup s’effondra sur le sol, une larme, une seule déclina de son oeil droit avant de suivre la courbe de sa joue et de finir sa course dans le creux de son coup. Loup était amoureux de la lune. Tant de temps était passé depuis que leur histoire avait commencé. Un amour à sens unique que l’homme revivait chaque fois quand l’astre argenté adoptait sa forme ronde et pleine, remontant le temps pour à peine quelques heures. Alors Loup hurla, comme à chaque fois. Les mains sur son coeur, la tête renversée en arrière, il cria son amour perdu, son amour douloureux comme les fois précédente, comme la toute première fois.
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