Tumgik
#paroles en l'air
spilladabalia · 2 months
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Agosto (Perturbazione, 2004)
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pompadourpink · 2 months
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Literal French expressions
À deux - at two
À la + n. - in the style of
À la carte - at the menu
À la mode - in fashion
Amateur - lover
Après-ski - after skying
À propos - about
Armoire - wardrobe
Art nouveau - new art
Au naturel - plain
Au pair - at the peer
Auteur - author
Avant-garde - before guard
Bête noire - black beast
Blasé - jaded
Bon appétit - good appetite
Bon voyage - good journey
Boutique - shop
Buffet - credenza
Bureau - office
Canapé - couch
Carte blanche - white card
C'est la vie - that's life
Chauffeur - warmer (n.)
Chef - leader
Cliché - picture
Clique - gang
Connaisseur - "knower"
Coup d'état - blow of state
Coup de grâce - blow of mercy
Coup de foudre - blow of lightning
Couture - sewing (n.)
Cul-de-sac - ass of the bag
Début - beginning
Débutante - beginner
Déjà-vu - already seen
Dénouement - untying
Dossier - file
Double entendre - double hear
... du jour - of the day
Eau de toilette - washing water
Eau de vie - life water
Encore - again
Ennui - boredom
En route - in road
Ensemble - together
Entourage - people surrounding you
Entrepreneur - starter (n.)
Essai - attempt
Esprit de l'escalier - spirit of the stairs
Étiquette - label
Exposé - exposed
Façade - frontage
Faux pas - fake step
Femme fatale - deadly woman
Film noir - black movie
Fin de siècle - end of century
Flâneur - "stroller"
Femme - woman
Folie à deux - madness at two
Foyer - fireplace, home
Gamine - female kid (casual)
Gauche - left
Gendarme - person of weapons
Je ne sais quoi - I don't know what
Laissez-faire - let (someone) do (imperative)
Laissez-passer - let (someone) pass
L'appel du vide - the call of the void
Lingerie - underwear
Maître d' - master o'
Mardi gras - fat Tuesday
Matinée - morning
Ménage à trois - household at three
Mon/ma chéri-e - my cherished
Montage - mounting
Motif - pattern
Mural - on the wall (adj.)
Né-e - born
Négligé - neglected
Nom de plume - feather name
Parole - word
Petite - small (adj.)
Pied-à-terre - foot on land
Poilu - hairy
Pot pourri - rotten pot
Pourboire - for drink
Première - first
Prêt-à-manger - ready to eat
Protégé - protected
Renaissance - rebirth
Rendez-vous - appointment
Répertoire - directory
Résumé - summary
Risqué - risked
Robe - dress
Rouge - red
RSVP - answer please
Sans-culottes - without pantaloons
Savant - "knower" (n.)
Savoir-faire - know how to do (v.)
Savoir-vivre - know how to live
Séance - session
Soirée - evening
Souvenir - memory
Suite - sequel, development
Surveillance - careful watching
Tête-à-tête - head to head
Touché - touched
Tour - circuit
Trompe-l'oeil - cheats the eye
Venue - came
Vignette - sticker, label
Vis-à-vis - face to face
Voyeur - "seer"
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Ballet vocabulary:
Allongé - laid down
Balancé - swinged
Balançoire - swing (n.)
Battu - battered
Brisé - broken
Chassé - chased
Chaînés - chained
Ciseaux - scissors
Coupé - cut
Dégagé - cleared
Développé - developed
Échappé - escaped
En cloche - in bell
En croix - in cross
Entrechat - between braid
En pointe - in tip
Failli - almost did
Fouetté - whipped
Glissade - sliding
Plié - bent
Jeté - thrown
Manège - carousel
Pas de bourrée - drunk step
Pas de chat - cat step
Pas de cheval - horse step
Pas de deux - step of two
Pas de valse - waltz step
Penché - leaned
Piqué - pricked
Port de bras - carry of arms
Relevé - lifted back up
Renversé - titled, bent backwards
Retiré - removed
Rond de jambe - leg circle
Temps de flèche - arrow time Tendu - stretched
Temps lié - linked time
Tombé - fallen
Tour en l'air - turn in the air
Kitchen vocabulary:
Amuse-bouche - mouth entertainer
Bain-Marie - Mary bath
Café au lait - milky coffee
Casserole - pot
Cordon bleu - blue ribbon
Crème brûlée - burnt cream
Crème de la crème - cream of the cream
Crème fraîche - fresh cream
Croissant - crescent
Éclair - lightning
Entrée - entrance
Filet mignon - cute net
Flambé - blazed
Foie gras - fat liver
Fondant - melting
Fondue - melted
Gourmet - foodie
Hors d'oeuvre - out of the work
Légume - vegetable
Liqueur - liquid
Mille-feuille - thousand leaf
Mousse - foam
Pâté - pasted
Roux - redhead(ed)
Sauté - jumped
Sautoir - "jumper"
Soufflé - blown
Velouté - velvety
Fanmail - masterlist (2016-) - archives - hire me - reviews (2020-) - Drive
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radiant-fan-blog · 7 days
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Ma 2ème participation au concours de dessin Radiant de Ankama Editions et Clip Studio Paint.
Thème : Crée ton sorcier.
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J'ai créé ma sorcière Cookine pour l'univers de Radiant en 2017 déjà, et elle n'a presque pas pris une ride xD
Auto-proclamée "Wizartiste", Cookine est une sorcière qui préfère utiliser sa magie et son imagination pour s'exprimer et émerveiller que pour se battre. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle est sans défense, surtout en compagnie de son Labragold Titan. Tous les deux voyagent pour donner des spectacles là où la magie et les sorciers ne sont pas mal perçus. Ce qui fait hélas assez peu de coins du Pharénos.
Pour manipuler le Fantasia, Cookine utilise ses carnets et surtout son stylo baguette. Une fois qu'elle a rempli une page avec un croquis, elle utilise sa baguette pour que le Fantasia prenne la forme dessinée sur le papier (semblable à celui d'un parchemin).
Son infection se manifeste par une bouche à l'air "démoniaque" placée à l'arrière de sa tête. Lorsque Cookine est rongée par le doute et autres sentiments négatifs, cette bouche les renforce avec des paroles blessantes qu'elle seule peut entendre.
Pour être tout à fait honnête, j'ai hésité à participer à ce thème là, je n'étais pas sûre de moi. Mais comme j'ai créé Cookine il y a des années (je l'ai même demandée à Tony une fois en dédicace), je m'en serais voulue de ne pas lui laisser au moins une chance.
Technique : Traditionnel (feutres à alcool) et Digital (Photoshop) pour montage et corrections.
RADIANT (c) Tony Valente
Fanarts (c) @melachanart
DO NOT REPOST/STEAL PLEASE. Thank you.
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perduedansmatete · 6 months
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dimanche ennui donc liste (certainement pas exhaustive) de moi à moi des artistes que j'ai déjà vu en concert, de ceux que je vois bientôt, de ceux que j'aimerais voir et de ceux que je RÊVE de pouvoir écouter en live un jour:
concerts faits dans un ordre totalement approximatif:
julien doré (petite, j'étais amoureuse de lui et je me souviens d'avoir eu mal au cœur quand il chantait winnipeg)
jeanne cherhal (petite aussi, j'étais absorbée car elle avait chanté quelques chansons suspendue à un cercle en l'air)
olivia ruiz (toute mon enfance)
la grande sophie
the dedicated nothing (ils ont fait un album on en a plus jamais entendu parler et je les avais vu dans une boutique longboard comme c'était des surfeurs mdr)
the dø (dans un festival paumé en vendée, j'étais la plus heureuse)
george ezra
the black lilys
radio elvis 2x
feu! chatterton 3x (j'ai l'impression de faire l'amour quand j'entends arthur teboul chanter en live, un des trois concerts était en plein air vers l'océan c'était beau et poétique)
grand blanc
jumaï
chevalrex
pr2b
clarika (toute mon enfance, dans la voiture avec ma mère)
the limiñanas (inattendu, jamais écouté avant de les voir mais si cher à mon cœur maintenant)
girls in hawaii (souvenirs d'adolescence)
genghar (concert avec mon père dernièrement, j'écoutais beaucoup adolescente aussi)
sallie ford 2x
norma 2x (elle fait fondre mon cœur j'aimerais qu'elle perce)
mattiel
the twilight sad
las aves
prudence (la chanteuse de the dø, on avait gagné un concours avec ma sœur!!)
cate hortl
clara luciani 3x
pomme 2x
franz ferdinand 2x
arctic monkeys 2x (dont une fois catastrophique à rock en seine, des amitiés se sont brisées, des crises d'angoisses, un son merdique)
the strokes (son merdique et problèmes techniques car rock en seine mais j'étais au max)
ledher blue
the cure (que dire de plus??? 3h de the cure en live c'est le paradis)
depeche mode (que des bangers, je m'en remets pas encore)
pi ja ma (choupette, je l'aime depuis la nouvelle star)
delilah bon (à la fin de son concert on a eu droit à tous les chants de manifs de gauchos sans aucune raison pendant 20 minutes et c'était génial)
kalika
fontaines dc (je veux les revoir)
ethel cain (c'était thérapeutique)
angel olsen
lucy dacus (très vite)
tamino 4x (je l'adore de tout mon cœur mais je fais une pause je l'ai trop vu)
ko ko mo 7x ou plus?? (découverts dans un festival paumé en vendée, depuis on les voit tous les ans)
jesse jo stark (trop sexy)
clemence violence
hachiku
jen cloher (lesbiennes australiennes je vous aime)
dynamite shakers
odezenne (j'ai pu chanter je veux te baiser en live c'était fantastique)
georgio (marque le début de la fin d'une amitié mais j'étais tellement heureuse ce soir là)
slowdive
frank carter and the rattlesnakes (ma sœur qui se fait une entorse dans un pogo)
the mysterines
yeule (premier concert toute seule, il m'a fait du bien)
sorry (chanteuse toute timide toute choupi mais génial et j'ai pu crier les paroles de there's so many people that want to be loved)
alexandra savior (écoutez là c'est un ordre)
sarah maison
sextile (concert génial soirée traumatisante)
wunderhorse (de vrais anglais qui s'en branlent de tout c'était cool)
no elevator
emma peters (j'écoute pas mais sympa)
skip the use (j'y allais en mode souvenirs, j'avais jamais écouté ses récents albums et le gars est trop chaud en live)
agar agar
nada surf (le chanteur est trop gentil <3)
hoorsees
adrien gallo (à défaut d'avoir pu voir les bb brunes... et j'étais aussi amoureuse de lui petite)
therapie taxi
nova twins (un de mes meilleurs concerts elles avaient une énergie trop folle)
la femme (mes meilleurs pogos)
tori amos (concert avec ma mère, icone)
l'impératrice 3x (2 fois sans que je veuille vraiment juste ils étaient dans des festivals et j'en peux plus leur scéno c'est toujours la même et c'est mou)
terrenoire
snail mail (mou)
parcels (j'écoute pas mais en concert c'est fou)
tame impala (l'impression d'avoir pris du lsd pendant 1h30)
gaz coombes (le chanteur de supergrass!!)
inhaler
idles (de loin mdr)
foals (mouais)
wet leg (absolument génial premier rang à crier toutes les paroles, tellement qu'il a plu et qu'on a fini le concert dans la boue)
yeah yeah yeahs
izia
the murder capital (amoureuse)
suzie stapleton
maddy street (une copine de ma sœur, c’est trop bien)
origine club renommé bonne nuit (à revoir c’est des vendéens et j’adore les vendéens pas fachos)
alice et moi
prochains concerts:
stoned jesus
dionysos (cadeau de noël pour mes parents, ils nous ont bercé avec)
air
ethel cain (encore)
mannequin pussy
cherry glazerr
lana del rey!!!!!!!!!
ko ko mo (pour la millième fois mdr)
eartheather (j'ai eu une place alors qu'il n'y en avait plus??? yaayyy)
artistes que j'aimerais voir:
yoa
the marias (ils avaient annulé la seule date qu'ils faisaient en france alors qu'on avait nos places avec ma meilleure amie, on leur en veut encore)
anna calvi
bar italia
the last dinner party
coco & clair clair
dora jar
king krule (on m'a empêché de prendre une place la dernière fois car apparemment il chante mal en live)
beach house
lebanon hanover
japanese breakfast
mitski
sally dige
deerhunter
tove lo (je l'ai raté à rock en seine...)
tv girl
sir chloe
hooverphonic
tomberlin
portugal. the man
last train
baxter dury
sophie meier
thao & the get down stay down
fka twigs
elita
yelle (je serai une femme accomplie le jour où je l'aurai vu)
artistes que je rêve de voir dans mes rêves les plus fous:
lush
soko (elle soignerait tous mes maux)
pulp
garbage
fiona apple (c'est beau de rêver)
the smashing pumpkins
courtney barnett (c'est une nécessité je connais tout par cœur)
siouxsie sioux
björk (ratée en septembre dernier...)
eels (mes parents y sont allés sans moi et sans me le dire????)
alt-j (j'écoute depuis trop longtemps pour ne jamais les avoir vu)
cults
pixies
iggy pop (icone, il faut, et je suis amoureuse de lui)
new order
interpol
massive attack (si je craque pour rock en seine...)
emiliana torrini
deftones
she wants revenge
hope sandoval
sigur rós
arcade fire (je crois que le chanteur est un agresseur sexuel. bon.)
the last shadow puppets
the white stripes mais bon... ou jack white
madonna...... mais je suis pauvre
si une âme charitable a tout lu et veut me fournir de quoi me payer des places de concerts je suis preneuse lol merci
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sloubs · 1 year
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non mais en vrai vous vous rendez compte que pleins de gens à kaamelott ont rencontré/vu mani et que depuis JAMAIS ils en ont reparlé à arthur ? caius l'a connu, merlin l'a connu, le père blaise, venec, perceval, karadoc, léodagan, séli, guenièvre, lancelot, galessin, le tavernier, même les paysans l'ont rencontré et lui ont adressé la parole. y en a pas UN SEUL qui a demandé à arthur qui c'était ou ce qu'il est devenu. non moi j'suis désolée mais quand j'y pense ça me fout en l'air
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milkemie · 1 month
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hi hi c'est pas vraiment une question mais je te suis depuis un moment et j'ai vu que tu te prenais pas mal de commentaires vraiment déplacés sur twitter et tiktok ces derniers jours... et en tant que fellow simmer from france et femme noire je voulais vraiment te dire que j'adore ton contenu et j'espère vraiment que les insultes etc ne te vont pas droit au cœur parce que t'as vraiment l'air d'être un amour, tu te comportes avec beaucoup de grâce avec tout le monde et ton contenu est de vraiment bonne qualité !! c'est très inspirant niveau créativité dans le sens où ça m'a poussé à donner de vraies backstories à mes sims et prendre mon temps pour les construire en tant qu'individus et jsp je voulais juste t'envoyer un petit peu d'amour parce que tlm en a besoin bisous
ohh t'es adorable merci beaucouppp ♡ les personnes qui m'envoient des commentaires de haine se cachent toutes derrière des comptes anonymes parce qu'elles ont pas le courage d'assumer leurs paroles, donc franchement elles valent même pas la peine que je m'en soucie mdrr et je suis super contente de savoir que mon contenu t'inspire et t'as poussé à créer des histoires plus profondes pour tes sims, merci beaucoup pour tes encouragements, ça me booste, gros bisous à toi ♡
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recapqsmp · 1 year
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Jeudi 28/09 - The streak. Is. Over.
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Tubbo est allé aux coordonnées que Fred lui a donné. Il a trouvé une petite alcôve avec un livre de Fred expliquant qu'il a été très occupé a écrire des rapports sur les invasions dans les bureaux de certaines personnes. Il a pris un peu de son temps pour créer un système de messagerie, lorsque la lumière sera allumée, cela voudra dire qu'il y a un message. Il a aussi laissé une fleur représentant la loyauté. Tubbo lui a répondu qu'il faisait parti de ceux qui ont envahis les bureaux, et qu'il espère qu'il lui pardonnera. Il lui a donné des informations sur Badboy pensant qu'il a peut-être kidnappé un de ses travailleurs et espère qu'il cachera bien cette lettre car il ne souhaite pas que des habitants la trouve.
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Aypierre est retourné voir la structure de Pomme, et a rajouté un message à son attention disant "Ma pomounette prend ce petit totem pour survivre", ainsi que les paroles de Guerrier de Doigby. Il est ensuite parti dans son usine pour créer une usine a potion d'invisibilité.
Tubbo a annoncé à Aypierre et Etoiles qu'il pense que BadBoy a kidnappé un travailleur de la fédération. Etoiles et Aypierre ont fortement douté de la véracité de cette information et Etoiles a défendu Bad en disant qu'il avait probablement fait ça pour les œufs et qu'il avait raison de faire ça. Lorsque Tubbo a dit que Baghera était probablement complice, ils ont eu encore plus de mal à le croire. En privé, Aypierre a cependant dit à Etoiles qu'il trouvait Bad suspect. Etoiles a envoyé un message à Bad pour lui dire qu'il connaissait son secret, mais qu'il ne le dirait à personne.
Le code a attaqué Aypierre dans son manoir et l'a tué ! Ils sont ensuite revenu chercher son corps avec Etoiles, et ils ont découvert un panneau disant "rendez-vous au colisée".
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Etoiles est donc allé là bas, en précisant à tout le monde qu'ils pouvaient venir regarder le combat dans les gradins. 3 codes sont apparus, 2 combattant Etoiles en même temps pendant que le 3eme regardait. Etoiles a réussi a tuer les deux premiers et a récupéré des images et un livre sur eux. Le 3eme code est descendu et a attaqué Etoiles. Au bout de plusieurs minutes de combat où la vie du code n'avait pas l'air de descendre, l'armure d'Etoiles a cassé, et le code l'a tué. Sa série d'invincibilité est finie, le code a gagné son premier match en 16 combats.
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Etoiles a récupéré son équipement, et s'est rendu compte que son épée et son bouclier ont disparus. Il a traduit le livre reçu : "Cette épée ne t'appartient pas encore". Il s'est déconnecté en disant que le code avait triché, et que ce match ne comptait pas.
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BadBoy a remarqué du béton noir chez lui. Il a trouvé un message de Dapper disant "Je ne pensais pas que vous alliez autant me manquer, même tonton Foolish". Il y avait aussi son casque ainsi que deux brownies, prouvant qu'il est bien l'auteur du message. BadBoy et Aypierre ont théorisé sur ces apparitions, notamment sur le fait qu'ils peuvent communiquer à très longue distance et donc probablement utiliser leurs waystone. Ils pensent que la fédération est au courant de tout, mais qu'ils ne sont peut-être pas impliqué dans leur disparition.
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BadBoy a ensuite expliqué à Aypierre qu'il avait testé Bagi en lui parlant de son fantôme "Boo" qui le suivait. Bagi a répété l'information à Forever mais l'a avoué par la suite, ce qui fait qu'il a plutôt confiance en elle, mais a prévenu Aypierre qu'il ne fallait peut-être pas lui confier trop de secrets car elle a tendance à les répéter. Ils ont aussi remarqué qu'ils n'avaient que très peu d'info sur Carre, et que Forever semblait toujours lié à la fédération. Aypierre a ensuite dit à Badboy qu'il savait pour le kidnapping de Ron. Bad a demandé à Aypierre ce qu'il serait prêt a faire pour sauver Pomme, Aypierre a répondu que cela dépendait, mais qu'il pourrait kidnapper Cucurucho dans ce but. Bad lui a dit qu'il aurait peut-être bientôt besoin de lui pour un projet.
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moafloribunda · 3 months
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le voisin d'à côté ll ft. jake
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● jake sim - enhypen
● du doux, du moins doux, du sarcasme, de l'humour, du déni (beaucoup de déni), des papillons dans le ventre et de l'arrachage de cheveux de frustration, de la panique, du patpat, mention de certains membres d'enhypen (niki, sunghoon et heeseung à ce jour) + karina d'aespa – faites-moi signe si j'ai oublié quelque chose ♡
● résumé : quand jake sim est un voisin un peu trop agaçant, un peu trop envahissant mais qu'il est aussi un peu trop doué pour conquérir la coeur de sa voisine
♡ ♡ ♡ ♡ ♡ ♡ ♡
« C'est la surprise dont tu m'as parlé, Niki ? »
Je n'avais jamais songé au meurtre comme une fin en soi avant cet instant. Mais pour deux raisons très précises, celle-ci était devenue très alléchante.
De un, parce que choisir un dimanche pour organiser une fête et faire péter la musique à fond dans tout l'étage jusqu'à une heure indécente n'était pas ce que j'appelais du bon sens. Encore moins quand il y avait des gens (comme moi, pour prendre un exemple purement au hasard) qui cherchaient à réviser pour leurs examens.
De deux, parce que je n'appréciais pas du tout d'être regardée comme une pièce de bœuf sortie tout droit de l'étal du boucher.
Les yeux bruns du garçon qui me faisait face ne s'étaient pas détachés de mes jambes depuis une bonne minute, sa silhouette appuyée maladroitement dans l'encadrement de la porte. Ses pommettes étaient roses et son regard m'avait semblé vitreux avant qu'il ne reste scotché sur la partie inférieure de mon corps.
Ma robe de pyjama frôlait le milieu de mes genoux et je ne pouvais même pas dire qu'elle avait quoi que ce soit de séduisant. Mais elle avait le mérite d'être confortable et c'était tout ce dont j'avais besoin pour étudier pendant des heures.
Cependant, je n'avais pas eu le loisir d'en profiter longtemps, vu qu'une certaine personne avait décidé d'ouvrir une putain de boîte de nuit éphémère dans mon bâtiment.
« Ma tête est plus haut. » je siffle, les mâchoires serrées.
« Mmh...Définitivement pas la surprise. » rétorque celui-ci avec un rictus en relevant le nez dans ma direction, glissant une main dans ses mèches sombres pour les repousser en arrière.
Il aurait pu être beau si je n'avais pas été aussi irritée.
« De quoi tu p- Oh. » s'exclame un grand gaillard aux yeux eux aussi en amande. Ses cheveux étaient rasés courts sur les côtés, la partie longue retombant délicatement devant son visage. Il me regardait avec un mélange de curiosité mêlé à ce que je considérais comme de l'amusement. « Non. Du tout. Ma surprise est normalement plus grande et ne devrait pas chercher à t'arracher la gorge, Jaeyunie. » Je lui lance un regard noir, mes bras toujours croisés sur ma poitrine. « En tout cas, pas de la même manière. » rajoute-t-il avec un ricanement, celui de son ami résonnant aussitôt en écho.
Super. L'un de ces abrutis était certainement mon voisin, si ce n'était pas les deux.
« Qu'est-ce que je peux faire pour toi, joli coeur ? » ronronne-t-il en essayant vainement de se tenir contre le chambranle de sa porte d'entrée, la musique retentissant furieusement dans son dos. Je frémis au surnom, déroutée un instant par l'intonation qui s'en dégage avant de secouer la tête pour retrouver mes esprits. Je distinguais d'autres personnes au loin, derrière la barrière de ses larges épaules et le tintement caractéristique des verres qui se rencontraient perce le rythme infernal de la chanson qui passait au même instant. « Tu m'as l'air un peu tendue. Tu devrais décompresser un peu. Je peux t'offrir un verre ? » m'interroge-t-il, ses lèvres se retroussant sur des dents impeccablement blanches.
Mettre les paroles de son pote en action était devenu réellement tentant. Mais malheureusement illégal. À la place, je pouvais peut-être m'essayer au vaudou et le maudire sur plusieurs générations.
« Tu sais ce que tu pourrais faire pour moi, Jaeyunie ? » je réponds en avant d'un pas, usant délibérément du surnom employé par le garçon à ses côtés. Mon vis-à-vis se penche légèrement en avant, réduisant l'espace entre nous. Comme impatient d'entendre le secret que j'étais sur le point de lui confier. « Mmh ? » Ses iris balayaient mon visage sans s'arrêter, comme s'il n'arrivait pas à trouver un point particulier sur lequel s'arrêter. Et ça avait quelque chose de dérangeant. Dans quel sens ? Je n'arrivais pas à le définir. « Ce que je voudrais, c'est que tu baisses ta musique de dégénéré et que tu demandes à tout ton zoo de dégager de là pour me laisser réviser en paix. » je cingle enfin, en incluant son acolyte ainsi que le reste de sa troupe d'un geste agacé de la main.
Il hausse les deux sourcils de surprise, la bouche frémissante d'un rire à peine contenu et j'ai envie de le lui arracher avec les ongles.
« C'est qu'elle mordrait presque, Riki. �� raille-t-il, en passant à nouveau sa main dans ses cheveux. Forçant mon regard à effleurer les longues mèches brunes qui encadraient son visage et retombaient souplement dans son nuque. « T'es vraiment sûr que ce n'est pas ma surprise ? » interroge-t-il son ami, avec un petit coup de coude dans les côtes. Celui-ci hoche la tête de gauche à droit comme toute réponse, ses mèches teintes d'un bleu sombre voltigeant devant ses yeux. Jaehyunie soupire, sa bouche plissée en une moue boudeuse. « Dommage. Je commençais à trouver ça intéressant. » commente-t-il en me glissant un regard amusé.
Et ça ne fait qu'approfondir mon irritation.
Il ne prenait pas du tout la situation au sérieux et ça me rendait folle. Principalement du aux verres qu'il devait avoir dans le nez. Mais il ne semblait pas du genre à respecter les règles dans tous les cas. Il suffisait de le regarder pour voir s'allumer « VAURIEN » en lettres capitales. Je pouvais le sentir à la lueur de malice dans ses yeux sombres ou au sourire provocant qui semblait résider perpétuellement sur ses lèvres.
« Écoute, tête de nœud. » je commence, perdant le peu de calme qu'il me restait. « Ce n'est peut-être pas ton cas mais moi je tiens à mon avenir. Alors si tu pouvais avoir au moins l'obligeance de baisser la musique pour me permettre de travailler, ça serait vraiment aimable. »Je tapote ma lèvre inférieure du bout de l'index, faisant mine de réfléchir un instant. Avant de me figer en apercevant la direction de son regard. Un frisson serpente le long de ma colonne vertébrale et je mords l'intérieur de ma joue. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de me lancer dans des réflexions plus poussées. En plus, il était ivre. Ça ne voulait strictement rien dire. Surtout au vu de la surprise faite par ses amis, même si elle semblait se faire désirer. Alors je reprends le fil de mes pensées et je me donne une claque mentale afin de revenir à l'essentiel. « Je ne voudrais pas déranger les flics pour si peu, tu comprends...» je termine, avec un air faussement concerné.
Cependant, ça ne semble pas le faire flancher un seul instant. Pire, son sourire s'accentue davantage si c'est encore possible, remontant pleinement jusqu'à ses yeux. « Elle est impitoyable... » souffle-t-il au dénommé Riki. Ou Niki. Ou que sais-je ? Est-ce que ça m'importait ? Absolument pas. «  Tu es sûre de ne pas vouloir entrer ? » réitère-t-il avec ce même sourire enjôleur. Je pousse un soupir frustré, levant mon majeur dans sa direction tout en pivotant sur moi-même et son rire éclate aussitôt dans le couloir, semblable à un aboiement. Je préférais m'arrêter là sinon je ne répondais plus de rien. Et un casier judiciaire ne ferait pas très bonne figure pour ma future carrière d'avocate. Alors je fuis, avant de refermer mes mains autour de sa nuque pour faire disparaître ce stupide sourire suspendu à ses lèvres pleines. « Je vais voir ce que je peux faire, joli coeur ! » je l'entends s'exclamer dans mon dos. La porte de son appartement se referme sur l'écho de son rire et je me jette pratiquement dans le mien, m'adossant contre la paroi en bois brut, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.
Personne ne n'avait jamais autant fait sortir de mes gonds.
Je me sentais électrisée, le bout de mes doigts parcourus de crépitements désagréables. Et je prends un long moment pour me calmer, pour apaiser les palpitations qui secouaient ma poitrine. Mon regard se pose sur mes fiches éparpillées en travers de la table basse, du thé désormais glacé abandonné dans un coin, sur les livres ouverts et étalés ici et là sur mon tapis. Quand je retrouve enfin un semblant de calme, je me rends compte que la musique à cessé.
Complètement.
Mon cœur voltige à nouveau, mes yeux s'écarquillent et je soupire d'aise devant le silence qui m'entoure. Il n'avait jamais été aussi agréable. J'aurais aimé pouvoir le matérialiser et l'envelopper d'une douce étreinte, le presser contre moi avec adoration.
Pendant un instant, mon opinion sur mon voisin s'émousse et je me dis qu'il n'est pas un parfait crétin.
Puis un bruit résonne sourdement, me faisant glapir comme une souris, suivi d'un flot de percussions qui menace de m'éclater les tympans. Encore plus fort qu'avant. Je finis par déverser toute ma frustration en hurlant dans le creux de mon oreiller. Puis mon bras se tend pour attraper mon téléphone, gisant dans un repli du canapé.
C'est à partir de ce moment précis que commence la guerre contre Sim Jaeyun.
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Je devais avouer que le garçon était un adversaire coriace.
Et omniprésent.
J'avais l'impression de le voir partout où j'allais. De sentir son regard fixé sur moi lorsque l'on se trouvait dans la même pièce. D'être perpétuellement hantée par son rictus moqueur et le pétillement incessant dans ses grands yeux bruns. Et il ne se gênait pas pour se rappeler à moi dès qu'il en avait l'occasion.
Il n'avait sûrement pas apprécié de voir les flics débarquer devant sa porte et réduire sa petite fête à néant. Je l'avais prévenu pourtant. Il n'y avait certainement pas cru, trop préoccupé à mater le peu de peau qu'il avait à disposition. Mais je mettais toujours mes menaces à exécution et il avait du s'en mordre les doigts. Néanmoins, ça ne l'avait pas refréné pour autant et à défaut de réitérer ses petites sauteries, il s'était fait le devoir d'envahir ma vie par tous les moyens possibles.
À mon plus grand dam, je remarquais seulement maintenant que nous fréquentions la même université. Pas le même bâtiment, dieu merci. Je crois que je n'aurais pas supporté de le croiser à toute heure de la journée. Cependant, il semblait apparaître bien trop régulièrement pour ma santé mentale et j'en arrivais à me demander si ça avait toujours été le cas.
Non. Ça ne pouvait pas. Je l'aurais remarqué si un grand gaillard avec un sourire horripilant se trouvait souvent dans mon champ de vision.
Dans tous les cas, il se faisait un malin plaisir d'empiéter sur mes plates-bandes et de m'arracher les uniques petites joies qui rythmaient mon quotidien. Comme déguster le dernier pain à la crème qu'il restait à la buvette avec satisfaction sous mes yeux alors que mon ventre réclamait vengeance. Me saluer gaiement de la main avant que les portes de l'ascenseur ne se referment, m'abandonnant volontairement au rez-de-chaussée alors qu'il aurait pu les garder ouvertes jusqu'à ce que j'arrive. Acheter littéralement tout les exemplaires de mon café préféré la veille d'un jour important, alors que c'était la seule unique chose qui me faisait tenir sur mes deux jambes avant un examen.
Sim Jaeyun faisait exprès de me rendre chèvre.
Tout ça parce que j'avais interrompu sa soirée pour réviser.
« Je vais le tuer. » je soupire en laissant tomber ma tête entre mes bras, à moitié étalée sur l'une des tables de pique-nique disposées dans le parc. Il m'épuisait. Et j'étais déjà suffisamment fatiguée par mon programme scolaire pour m'en rajouter avec mon insupportable voisin. « Déjà des envies de meurtre si tôt dans la journée, joli cœur ? » Une voix devenue beaucoup trop familière résonne dans mon dos, activant un mécanisme de défense et je me redresse aussitôt, les épaules rigides. Les yeux de Liz et Karina s'écarquillent un instant en apercevant la personne derrière moi avant de me jeter des regards curieux. « Quand ça te concerne, ça survient à n'importe quelle heure. » je siffle entre mes dents serrées, résistant à la tentation de me retourner pour lui jeter un regard noir. Son rire résonne pour toute réponse, si semblable à un aboiement et je me force à me tenir aussi droite que possible. Mais les lèvres de Liz s'entrouvrent de surprise d'un seul coup et quelque chose frôle mon épaule au même instant. « Alors ça veut dire que tu penses souvent à moi ? » murmure Jaeyun dans le creux de mon cou, son menton en équilibre contre mon épaule.
Des mèches de ses cheveux effleuraient ma joue et son parfum avait envahi l'espace tout autour de moi, distillant des notes d'agrumes qui chatouillaient agréablement mes narines. Je sentais sa silhouette dans mon dos, son souffle tiède qui s'échouait tranquillement contre ma peau. Je pouvais presque éprouver son sourire sans même le voir.
La seconde d'après, je réalise où se dirigent mes pensées et je lève intentionnellement mon épaule pour cogner son menton, le forçant à reculer avec un grognement. « Putain ! T'as failli me péter les dents ! » s'exclame-t-il, horrifié. Ce qui m'arrache un soupir dépité, mes yeux roulant dans leurs orbites. « Je pense même que ta mâchoire doit être fracturée. Tu devrais aller voir un médecin de toute urgence. » je raille, pivotant sur le banc pour finalement poser un regard sur lui.
Il était vêtu d'un épais blouson de football, l'écusson de l'université trônant sur le revers et ses cheveux semblaient toujours aussi désordonnés qu'auparavant. Et même si ses doigts cachaient la partie inférieure de son visage, ses yeux brillaient de cette malice qui lui était si propre et annonçait la présence inévitable d'un rictus sur sa bouche si insolente. « Consulter de toute urgence signifiant que c'est le moment de débarrasser le plancher, Sim, si tu n'avais pas encore saisi. » je rajoute à son intention, un sourcil haussé. Il jette un coup d'oeil à mes amies, de l'autre côté de la table de pique-nique. Avant de me pointer d'un doigt, glissant sa main devant sa bouche pour leur poser une question en toute discrétion. Enfin, c'est le genre qu'il cherchait à se donner alors qu'il savait pertinemment que je n'allais pas en rater une seule miette. Insupportable. « Est-ce qu'elle vous soudoie pour rester copines avec elle ? » J'écarquille les yeux à son interrogation, serrant les poings. « Ne lui répondez pas, pour l'amour de Dieu. » je fulmine, résistant à l'envie de lui donner un coup de poing dans l'estomac. « N- Non. » balbutie Karina, ses yeux voltigeant entre lui et moi. Il fait un pas en avant, glissant un doigt en travers de ses lèvres. « Tu peux parler en toute confiance. Je suis lié par le secret professionnel. Tout ça, tout ça. N'aies pas peur. Est-ce qu'elle vous fait du chantage ? » Je me relève du banc d'un bond, plantant un doigt en travers de son torse quand il pivote pour me faire face. « Si tu n'es pas hors de mon champ de vision d'ici les trente prochaines secondes je- » « Tu quoi, joli cœur ? » riposte-t-il aussi tôt, courbant l'échine pour rapprocher son visage du mien.
Ses iris me sondent impitoyablement, éclairés par une lueur qui fait naître un frisson à la base de mon dos. Il remonte le long de ma colonne vertébrale et je déglutis avant de me donner une claque mentale. Je ne devais pas le laisser prendre le dessus. Je prends une courte inspiration, appuyant davantage mon doigt dans les replis de sa veste. « Tu ne veux pas savoir ce qui pourrait se produire, Sim. » je gronde, les sourcils froncés. Il ne semblait toujours pas me prendre au sérieux et ça commençait vraiment à m'irriter. Mais si je pensais encore avoir un peu de crédit, celui-ci est balayé instantanément quand son bras s'enroule autour de ma taille pour me plaquer contre lui, m'arrachant un glapissement de surprise. Mes mains s'arriment à sa veste pour me stabiliser, froissant le tissu entre mes doigts. « Au contraire... » murmure-t-il à nouveau contre mon oreille. « Je suis impatient de savoir ce que tu as en réserve. » Son timbre de voix est plus bas, dénué de l'engouement qui le caractérise habituellement. Là, elle porte de nuances plus ombrageuses et mon cœur tressaute dans ma poitrine comme un oiseau affolé.
Danger.
Une sonnette d'alarme résonne dans le creux de ma tête et mes mains se crispent sur le coton épais. Il fallait que je sorte de là. Que j'éloigne. Maintenant. « Lâche-moi, Sim. » je murmure entre mes dents. « Mmh ? » lâche-t-il paresseusement, toujours immobile. Sa main reposait contre ma hanche, brûlante contre ma peau malgré les couches de tissu. J'avais l'impression que tout s'était arrêté autour de nous, plongeant la scène dans un profond silence. Silence seulement troublé par mon souffle agité et les bruyantes palpitations dans ma cage thoracique. Si bruyantes qu'elles me donnaient l'impression de pouvoir être audibles à des kilomètres à la ronde. Fuis. « Lâche-moi. » je reprends, malgré mon intonation bien moins assurée qu'une poignée de minutes plus tôt. « Lâche-moi, Sim où il n'y a pas que ton menton qui sera douloureux à la fin de la journée. » je finis par déclarer, en mouvant légèrement ma jambe pour lui décrire exactement ce que je comptais faire s'il ne relâchait pas son étreinte.
Ses lèvres s'entrouvrent un instant, s'arquant en un sourire moqueur puis sa main disparaît de ma taille. J'en profite pour mettre une bonne distance entre nous, mes mollets butant contre le banc où j'étais précédemment assise. Le prénom de Jaeyun est hélé au loin, la voix masculine rapidement rattachée à une crinière couleur cerise quand un autre garçon s'approche de notre table . Détournant son attention sur le côté et me laissant le loisir de respirer plus facilement. « Tu fais quoi, mec ? Tu viens ? On va être en retard ! » le presse-t-il en me jetant un regard curieux, mon voisin repoussant ses cheveux en arrière d'un geste hâtif avant de lui répondre. « J'arrive, Seungie. Je vous rejoins dans une seconde. » Son regard est à nouveau sur moi, sa bouche à nouveau ornée de cette expression si agaçante. « Ce n'est que partie remise, joli cœur. » susurre-t-il avec audace, avant de se pencher légèrement de côté de mes amies pour les saluer. « Au plaisir de vous revoir, mesdemoiselles. » Il pivote, me tournant le dos et je me retiens à peine de lui dresser mon majeur en toute impunité. Mais son profil m'apparaît et j'arrête mon mouvement en plein milieu, les joues soudainement brûlantes. « À ce soir, voisine. » lâche-t-il d'un ton nonchalant, ses lèvres pleines étirées en travers de son visage.
Et sur cette annonce aussi inattendue que mortifiante, il quitte les lieux d'un pas léger. Agrippant son comparse par les épaules quand il arrive à sa hauteur avant de disparaître à l'angle du bâtiment.
« Voisine ? » s'exclame Liz, sa voix montant dangereusement dans les aigus. Les regards de mes deux amis semblent chercher à percer des trous dans mon visage et je laisse échapper un geignement de dépit en me laissant tomber pour la deuxième fois sur le banc, puis la table.
Sim Jaeyun était devenu mon enfer personnel.
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« Chérie, est-ce que tu peux aller me chercher ce qu'il manque pour le repas de ce soir ? »
Mes yeux se décollent de mes fiches cartonnées pour lui lancer un regard. Étendue mollement en travers du canapé, j'avise la silhouette de ma mère penchée sur le plan de travail, griffonnant sur son bloc-notes.
Et s'il y avait bien une chose qu'elle m'avait transmise, c'était cette passion qu'elle avait pour les listes. À vrai dire, je la comprenais. Je trouvais ça rassurant de mettre des mots sur mes pensées, d'organiser mes réflexions et de les verbaliser sur le papier. Annoter les choses m'aidait à canaliser l'énergie grouillante dans mon cerveau et lui donner un sens clair. « Maintenant ? » je l'interroge, un sourcil haussé. Avant de lui désigner mon occupation du bout du nez, mes lunettes glissant dangereusement sur l'arête de celui-ci.
Parce que oui, j'étais encore en train de réviser. Le barreau n'attendait pas. Et il me laissait encore moins de répit qu'une certaine personne de ma connaissance. La seule raison de ma survie se résumait à de la caféine toutes les deux heures et le réconfort de la cuisine familiale après des semaines à me nourrir de manière discutable. « Oui, maintenant. Et je pense que ça ne te fera pas de mal de sortir de tes révisions pendant un moment. » Tout ça, avec un regard insistant glissé dans ma direction. Je soupire, me redressant dans le canapé. « Très bien, reine mère. Tout de suite, reine mère. Je m'exécute. » Je vois ses lèvres frémir depuis l'endroit où je me trouve, attisant un sourire sur mon propre visage. Ce qui ne l'empêche pas de pousser un soupir tout ce qu'il y a de plus dramatique. Parfois, elle devait se dire que je n'avais pas opté pour la bonne vocation. Mais si je ratais mes épreuves, je pouvais toujours considérer l'idée de devenir comédienne.
Je quitte enfin le moelleux des coussins, m'étirant comme un chat et rejoignant l'îlot où elle se trouve. La liste est habilement récupérée et je pose mon menton sur son épaule. « Si je rate l'examen, je dirais que c'est parce que ma propre mère m'a empêché de potasser. » je lui souffle, ses yeux s'écarquillant à sa remarque. Elle s'offusque aussitôt et je pouffe, réussissant cependant à lui planter un baiser sur la joue avant de me faire chasser de la cuisine. Et elle aurait pu être crédible si son rire n'avait pas résonné dans mon dos, pareil à un carillon.
C'est noyée dans un pull honteusement volé à mon père que je rejoins la petite supérette de notre quartier, mes écouteurs vissés dans les oreilles. Les courses sont faites plus vite que prévu, empilées proprement dans mon sac en toile. Et il se pouvait que j'eusse dissimulé quelques achats supplémentaires ici et là, destinés à combler mes petits creux nocturnes entre deux séances de révisions. Ce n'était qu'une juste rétribution pour m'avoir envoyée à sa place, de mon point de vue. Du sien, j'en étais un peu moins sûre. Dans tous les cas, il était trop tard et c'est en sifflotant un air de rock que je reprends ma route dans le sens inverse, bifurquant sur ma droite pour atteindre l'entrée du parc.
Il se situait entre le quartier où se trouvait la maison de mes parents et la partie plus animée de la ville, non loin du centre. Un petit coin de paradis au milieu du béton, un poumon verdoyant dans cette jungle où les arbres avaient été remplacés par de hauts immeubles. J'avais passé un nombre incalculable d'heures là-bas, tant à chasser les papillons qu'à lire au soleil, étalée sur une couverture. C'était le lieu de rencontre des voisins pour faire des compétitions sur les balançoires ou jouer à cache-cache jusqu'à ce que la nuit tombe, essayer d'attirer les écureuils avec des morceaux de pain avant de fuir en hurlant quand ils se décidaient enfin à approcher et partager des goûters après l'école. Il renfermait de doux souvenirs et restait immuable, inlassablement imprégné de cette aura chaleureuse et accueillante.
Je longe le petit étang en son centre, remarquant quelques secondes trop tard la forme qui fonce dans ma direction avant de se jeter littéralement contre mes jambes. La collision m'arrache un cri et je recule d'un pas en arrière, mon sac tombant au sol sous le coup de la surprise. Je retrouve très vite mon équilibre avant de baisser les yeux, avisant le chien au pelage crème qui avait déjà le nez glissé à l'intérieur. Il battait joyeusement de la queue en reniflant son contenu et ça me tire un sourire, la stupeur déjà envolée. Il était adorable. Je me baisse pour enrouler mes doigts autour des anses, tirant doucement pour le faire sortir de là et je me retrouve face à face à la créature la plus mignonne qu'il soit en ce monde.
Je n'étais pas très fan des êtres humains en règle générale parce qu'ils ne cessaient jamais de me décevoir mais les animaux étaient mon plus grand point faible.
Avec la nourriture.
« Qu'est-ce que tu fais tout seul ici, toi ? » je l'interroge doucement, ses grands yeux bruns scintillants de joie quand je viens flatter le haut de sa tête. Sa queue continuait de battre gaiement la mesure et il se rapproche pour se frotter contre ma jambe, son museau reniflant ma cuisse. Une laisse était reliée à son collier, pendant mollement le long de sa patte gauche. « Est-ce que tu as décidé de faire une petite escapade en solitaire ? » je poursuis, avec un petit rire. Réajustant mon sac sur mon épaule, j'attrape la poignée de la laisse. « Ton maître ou ta maîtresse doit sûrement s'inquiéter, à l'heure qu'il est. » Je n'étais pas des plus pressées et je préférais ramener l'animal à son propriétaire plutôt que de la laisser gambader dans la nature. « Tu viens avec moi ? » je souffle, donnant un léger à-coup pour l'inciter à me suivre.
Mais le chien n'oppose pas la moindre résistance et je reprends mon chemin, observant les alentours. Je décide de faire le tour complet de l'étang pour ratisser plus large, le canidé gambadant à mes côtés. Il s'arrêtait régulièrement pour sentir tout ce qui se trouvait à portée de truffe, grattant le sol avec des petits grognements avant de reprendre sa route l'air de rien. Et je l'observais avec un amusement évident. Son pelage était plus foncé près de la tête et le long de la colonne, épais et d'une douceur à toute épreuve. Ses yeux m'avaient tout de suite semblé expressifs, presque humains dans leur manière d'observer l'environnement. On voyait tout de suite qu'il était habitué à l'être humain parce qu'il n'avait pas été farouche, se laissant approcher et caresser sans la moindre crainte.
Il devait être chouchouté par sa famille et ça me rassurait, dans un sens.
« Layla ? Layla ? » Quelqu'un s'époumone dans mon dos et je fronce les sourcils à l'intonation étrangement familière. Le chien se met aussitôt à tirer frénétiquement sur sa laisse et je pivote, mes lèvres s'entrouvrant pour la seconde fois de surprise en apercevant Jake Sim foncer à toute allure dans ma direction. Je recule par instinct, soudainement prise de panique et je lâche l'emprise sur la corde, laissant le chien aller à sa rencontre.
Avant de me figer d'un seul coup à la vision qui s'impose devant moi.
Il venait de se laisser tomber à genoux sur les gravillons, écartant les bras pour accueillir l'animal contre lui. Celui-ci ne se fait pas prier pour se jeter contre lui, sautillant pour venir léchouiller son visage. « Ne me fais plus jamais ça, tu entends ? » laisse-t-il échapper en l'étreignant fermement, son visage fourré dans l'encolure du chien.
Il y avait quelque chose de profondément fragile dans sa manière d'enlacer l'animal. Un sentiment presque désespéré. Comme s'il avait peur qu'elle disparaisse d'un seul coup, qu'elle se volatilise entre ses bras. Plus rien du voisin qui m'avait ouvert la porte avec un sourire détestable sur les lèvres. Plus rien du garçon qui me semblait ne jamais se soucier vraiment de quoi que ce soit. Rien qu'un homme et le lien tenu qu'il entretenait avec son compagnon de vie.
Pour être honnête, j'aurais préféré ne jamais le voir comme ça.
Parce que c'était plus facile de croire que c'était un demeuré insensible.
Parce que ça me donnait encore une raison de le détester.
Immobile, j'observe l'échange en silence. Mes doigts s'étaient recroquevillés sur la anse de mon sac et je n'ose pas faire de mouvement pour éviter d'attirer son attention de mon côté. Au mieux, j'aurais préféré devenir invisible et pouvoir m'esquiver en toute tranquillité. Cependant, il finit par relever le nez vers moi, ses yeux s'écarquillant de surprise en prenant enfin le temps de voir la personne qui se trouvait en face de lui. L'instant d'après, son regard dévie sur le côté et il grattouille la tête de son chien avant de se redresser sur ses jambes.
Layla, vu que ça semblait être son petit nom, paraissait minuscule à côté de lui. Pourtant, Jaeyun Sim n'était pas non plus une échasse. Enfin, il paraissait forcément immense à côté de mon mètre soixante ridicule mais ses amis le dépassaient tous d'une tête. Mais il compensait très bien ce léger déficit avec de larges épaules et un attitude envahissante. Et sa compagne à poil l'observait avec une admiration sans bornes, se laissant tomber sur son arrière-train à ses côtés.
Nous nous observons sans un mot pendant une poignée de secondes qui me paraissent égales à des heures. Je ne savais pas quoi lui dire, encore chamboulée par les dernières minutes. Et surtout, par cette facette de lui que je n'avais jamais imaginé. De son côté, je pouvais sentir qu'il était gêné d'avoir été pris en flagrant délit de panique alors qu'il apparaissait toujours comme quelqu'un de profondément désinvolte. Néanmoins, ces non-dits menaçaient de me mettre profondément mal à l'aise à mon tour et je réfléchis à un moyen de désamorcer la situation.
« Elle est...gentille. » je finis par déclarer du bout des lèvres, en pointant la chienne d'un geste du menton. Il baisse les yeux sur elle, les siennes s'étirant en un sourire d'une telle douceur que j'ai l'impression de recevoir une nouvelle claque en pleine face. Ma gorge se serre et je secoue vivement la tête pour chasser cette sensation désagréable. « Et sensée. Elle a sûrement compris qu'il fallait s'éloigner d'un crétin quand on croise un sur sa route. » Je ne pouvais pas m'empêcher de répondre par le sarcasme, quand il s'agissait de lui. C'était familier. Confortable. Et ça me permettait de reprendre le contrôle de moi-même.
Son sourire s'est évaporé à mes paroles et ses yeux sombres m'observent en silence. Je prends un court instant pour le regarder, de ses cheveux mi-longs éternellement en bataille autour de son visage à sa tenue débraillée. Un short de sport, pratiquement identique à celui dans lequel je l'avais vu se pavaner sur le palier de notre étage et un pull épais qui semblait déjà avoir subi de nombreux lavages. En le voyant comme ça, je culpabilisais un peu moins sur mon propre manque d'effort vestimentaire. « Tu habites dans le coin ? » m'interroge-t-il d'un seul coup, sans se formaliser de ma réflexion. Son regard continuait de me sonder sans relâche, comme s'il cherchait des réponses à des questions qu'il n'avait même pas formulées. « Mmh. Possible. » je murmure, les lèvres pincées. « Le hasard fait bien les choses. » Un frisson remonte le long de mes bras. Mes dents triturent nerveusement l'intérieur de ma joue et ma prise se resserre encore un peu plus sur mon sac. « Pourquoi ? Tu comptes me faire une visite de courtoisie ? » je rétorque, un sourcil haussé. Un rire s'échappe de sa gorge comme toute réponse et Layla gigote sur place, sa truffe pressée contre les doigts de Jake. Il penche la tête sur le côté, glissant sa main libre dans la poche de son short. « Tu sais, des fois je me demande s'il existe vraiment un moment où tu n'es pas sur la défensive. » Je me raidis à ses paroles. Sa remarque me faisait grincer des dents mais c'était encore plus humiliant de constater qu'il n'avait pas tort. « Seulement avec toi, Sim. Tu es un privilégié. » je riposte, les joues roses.
C'était faux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas réellement ouvert mon cœur à qui que ce soit. Sur tous les plans. Liz et Karina étaient des exceptions parce que notre rencontre avait déjà plusieurs années et qu'elles avaient toujours fait partie de ma vie. Mais j'avais appris à mes dépends qu'il n'était pas toujours bon d'être trop entière dans ses relations avec les autres. Parfois, ce qu'on recevait en retour était incroyablement douloureux. Alors je me protégeais, pour ne plus souffrir à nouveau.
Mes sentiments n'étaient jamais dans la demi-mesure. Avec moi, c'était tout ou rien.
Et je préférais ne rien offrir plutôt que d'être réduite en pièces pour avoir trop donné.
Ma boutade lui tire néanmoins un nouveau sourire et mon cœur tressaute à cette vision. « Merci d'avoir récupéré Layla. Elle est très importante pour moi. » souffle-t-il en passant une main dans sa nuque, décoiffant encore davantage ses mèches brunes. Je hausse les épaules, remontant mes lunettes sur l'arête de mon nez. « De rien ? Je suppose ? Il m'arrive de sauver les animaux errants quand je ne suis pas ta voisine désagréable. » je réponds, lui jetant un regard en prononçant les derniers mots. Il pouffe et mes lèvres frémissent à leur tour. « Désagréable n'est pas le terme que j'aurais choisi. Je dirais plutôt que tu es...fascinante, joli cœur.»
Je soupire. Encore et toujours ce surnom. Il avait au moins la décence de ne pas lâcher des « princesse » ou des « poupée » et je lui en étais presque reconnaissante.
Presque.
Il fait un pas en avant, se rapprochant davantage et je sens mon rythme cardiaque s'emballer tout à coup. Mon bras se lève entre nous pour faire barrière par réflexe et il s'arrête aussitôt, fronçant les sourcils. Je louche sur le plat de ma main dressé dans sa direction, les pommettes brûlantes. Il devait me prendre pour une folle furieuse. Est-ce que j'étais à ça près ? Pas vraiment. J'essaye quand même de conserver un air tout ce qu'il y a de plus respectable, histoire de ne pas mourir d'embarras devant mes propres réactions. Peut-être que j'étais vraiment en train de perdre la boule, tout compte fait. « Je trouve qu'on est subitement devenus trop cordiaux l'un avec l'autre, Sim. Il est temps de mettre fin à cette conversation. » je déclare, sur un ton des plus sérieux. Mais ça ne fait pas disparaître son rictus pour autant. Pire, il s'étire des deux côtés de son visage, faisant luire ses yeux d'un éclat malicieux. « Pourquoi ? Tu as peur de finir par m'apprécier ? » Bordel. Il trouvait toujours le moyen de faire une pirouette et de retourner les choses à son avantage. C'était tellement frustrant. Et il y avait cette chaleur qui ne voulait pas disparaître de mon visage. « Aucun risque. » je rétorque, un sourcil haussé.
Cependant, je réduis la distance avant de m'accroupir pour caresser Layla. Je grattouille le sommet de sa tête, gloussant à la vision de sa langue pendue sur le côté de son museau. Puis je passe derrière ses oreilles avant de me pencher, l'air de vouloir lui confier un secret. « Je crois que ton propriétaire prend ses désirs pour la réalité. » je murmure, jetant un rapide coup d'oeil à Jake. Couinant en découvrant qu'il s'était incliné dans notre direction, l'oreille tendue. Son souffle s'échoue contre ma joue, les notes acidulées et désormais familières de son parfum flottant autour de moi. « Tu n'as jamais été aussi proche de la vérité, joli cœur. » Mon cœur rate un nouveau battement, ma gorge s'assèche et je recule précipitamment, manquant de trébucher. Il rit et je marmonne des menaces entre mes dents avant d'écourter la conversation, utilisant les courses gisant dans mon sac pour m'esquiver au plus vite.
En plus, le croiser ici voulait dire qu'il habitait dans le coin et que j'avais donc des chances de le croiser quand je rentrais le week-end chez mes parents. Est-ce que j'avais torturé des bébés chats dans une autre vie ? Parce que ça commençait à faire une nette accumulation. J'avais plus de mal à trouver des moments où il n'était pas là que l'inverse et c'était assez ahurissant. « À bientôt, voisine ! » me salue-t-il quand je me détourne pour reprendre mon chemin. Avant de me crisper à la suite de ses paroles. « Tu sais, Layla serait ravie de faire une balade dans le quartier avec toi, un de ces jours. Je dis ça comme ça ! » Je presse le pas pour toute réponse, son rire résonnant encore plus fort dans mon dos.
Le trajet jusqu'à chez moi se fait en mode auto-pilotage et mon cœur bat encore follement dans ma poitrine quand je claque la porte d'entrée de la maison. Attirant inévitablement ma porte dans le couloir, ses sourcils se fronçant en m'apercevant. « Tout va bien ? Tu en as mis du temps à revenir... » Elle s'arrête, me jaugeant du regard avant d'approcher d'un pas vif, posant ses mains sur chacune de mes joues. « Tu es sûre que ça va ? Tu es toute rouge. Tu as couru pour rentrer ? »
Impossible de lui dire que mon coup de chaud était dû à mon voisin de palier.
Mon cerveau déraillait complètement quand Jaeyun Sim était dans les parages.
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Là où mon cerveau aurait du être rempli de textes de loi et d'alinéas juridiques, ne subsistait que des réflexions à propos de Jake Sim. À quel moment était-il devenu attendrissant ? Est-ce qu'il avait toujours été comme ça ? Il me semblait différent, depuis notre rencontre au parc. Ou est-ce que c'était moi qui l'était ? Je ne cessais de me poser des questions à son sujet. Et ça me rendait folle.
Parce qu'il n'était que mon voisin. Agaçant, en plus de ça.
Mais il avait réussi à se frayer une place dans mon quotidien et le moindre changement dans l'atmosphère me faisait cogiter à un point inimaginable.
Je me surprenais à l'observer. À retenir des choses stupides à son propos. Comme cette manie qu'il avait de repousser constamment ses cheveux en arrière au lieu de les attacher ou de mettre sa main devant sa bouche quand il riait aux éclats. Ou encore de cogner ses poings entre eux lorsqu'il était mal à l'aise. Comment je le savais ? J'étais, par le plus grand des hasards, dans la cafétéria lorsqu'il avait renversé son latte sur la table en cherchant à atteindre Heeseung pour lui passer un savon. Et j'avais eu tout le loisir de le voir s'excuser en mordillant sa lèvre inférieure, son visage adoptant une expression de petit chiot égaré pour amadouer la dame qui lui faisait face afin de s'en tirer à bon compte.
Parce que oui, j'en étais même arrivée au point de connaître le nom de ses amis.
Niki, le grand gaillard que j'avais rencontré lors de sa fête sauvage et qui se trouvait être beaucoup plus jeune qu'eux en dépit sa haute taille. Heeseung, le garçon enjoué aux yeux de biche et à la chevelure couleur cerise, qui faisait tomber les filles sur son passage d'un simple clin d'oeil. Et Sunghoon, pareil à un extraterrestre dans cette équipe de bras cassés. Grand, élégant, réservé. Un petit air de prince des glaces qui fondait comme glace au soleil lorsqu'il se trouvait à proximité de ses amis, pour ne laisser qu'un franc sourire sur son visage.
Ils me lançaient toujours des regards étranges lorsque j'avais le malheur de les croiser sur le palier, comme s'ils savaient des choses que j'ignorais. Et je crois que je préférais ne rien savoir, vu leurs sourires énigmatiques.
Je remarquais des détails sur Jake que dont j'aurais préféré ne pas avoir conscience, parce que ça le rendait plus aimable. Et donc, plus difficile à mépriser.
Lui n'avait pas changé d'un pouce, à mon plus grand dam.
Il continuait de se mettre sur mon chemin de toutes les façons inimaginables. De me tenir les portes avec un sourire enjôleur. De faire péter le son à des heures indues alors qu'il savait très bien que j'étais de l'autre côté du mur à essayer de relire mes notes pour le lendemain. À se demander s'il ne faisait pas exprès, pour le simple plaisir de me retrouver devant sa porte avec des lasers à la place des yeux. Parfois il poussait même le vice plus loin, venant toquer innocemment à ma porte pour me « demander du sucre », vêtu en tout et pour tout de son éternel short de sport.
J'ai failli faire une attaque, la première fois. Peut-être la deuxième aussi, pour être honnête.
Pourtant, je n'avais rien de particulier à lui reprocher, en dehors de son caractère horripilant. Parce qu'il n'avait jamais dépassé les limites. Et c'était frustrant, dans un sens. Il se fait un malin plaisir de rester dans le cadre et je ne m'étais jamais sentie mal à l'aise en sa présence.
Oui, il était constamment dans mon champ de vision et voir mes sourcils se froncer en l'apercevant semblait illuminer sa journée pour une raison qui m'échappait encore mais je n'avais jamais ressenti une once d'inquiétude à ses côtés ou quoi que ce soit de négatif. À part une profonde exaspération et une envie de refermer mes mains autour de sa gorge pour faire disparaître son rictus amusé. Nous étions simplement deux entités contraires, à l'opposé l'une de l'autre. Cependant, j'avais le sentiment de percevoir une nuance dans son comportement, depuis un certain temps. Et je n'arrivais pas à définir ce que ça provoquait à l'intérieur de moi.
Parfois, j'étais consciente de sa présence et je sentais une sonnette d'alarme résonner, me pousser à prendre de la distance.
Parce qu'il y avait quelque chose chez lui qui attirait naturellement les gens, qui poussait à vouloir se rapprocher et profiter de sa bonne humeur.
Et qu'il serait si facile de s'abandonner.
Je secoue la tête pour chasser Jake Sim de mon cerveau, mes doigts se resserrant autour de l'énorme carton pressé contre ma poitrine. Il pesait une tonne et je sentais mon dos protester face à la pression que je lui imposais pour rester droite. J'arrive devant l'escalier de mon immeuble, avisant la volée de marches devant moi et je déglutis. Je n'étais pas certaine d'atteindre le quatrième étage sans 1) faire tomber mon carton et potentiellement casser mon nouveau micro-ondes avant même de l'avoir installé et 2) me tuer à cause d'une chute causée par ledit carton.
Mais la simple idée de prendre l'ascenseur me donnait des frissons. J'avais toujours évité de me retrouver à l'intérieur, préférant nettement monter les étages à pied. Parce que je détestais cette cabine minuscule qui montait à une lenteur désespérante et le bruit des chaînes qui cliquetaient sur son passage. Le bâtiment était vieux et l'ascenseur n'avait pas été particulièrement rénové, simplement entretenu pour être fonctionnel. On tenait à peine dedans et ça me donnait des bouffées de chaleur rien que d'y penser.
Je détestais me retrouver dans des espaces confinés à un tel point que ça pouvait devenir problématique, selon la situation. Même chez moi. Toutes les portes de mon appartement restaient constamment ouvertes et les fenêtres subissaient le même sort lorsque je passais mes journées à l'intérieur. L'été, je vivais pratiquement sur mon balcon. Ou je passais le plus clair de mon temps sur le toit, avec le ciel comme unique plafond.
Mais il n'y avait pas la moindre âme charitable pour me faire cette faveur alors l'issue me semblait inévitable et j'en étais malade d'avance.
Jetant un regard mauvais à l'appareil, j'approche avec une lenteur délibérée. Et j'appuie sur le bouton d'un geste du coude, la gorge déjà nouée par l'anticipation. Louchant sur la flèche indiquant que la cabine redescendait vers moi, le cœur lourd. Il battait une mesure plus rapide et je prends une courte inspiration quand un bruit indique qu'il s'est stabilisé au rez-de-chaussée.
Il n'y avait donc personne pour me sauver de cet enfer ?
Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je regarde les portes s'ouvrir sur une cabine vide de tout occupant. Jetant un regard autour de moi en espérant encore croiser quelqu'un. Pourtant, personne ne vient à ma rescousse et je me résigne à entrer. Tout va bien se passer. Ce n'était pas la première fois. Je n'étais pas morte après les précédentes, aux dernières nouvelles. J'allais simplement fermer les yeux, penser à autre chose pour m'occuper l'esprit et prier pour ma vie.
Je me crispe en entendant les portes se refermer. Avant de sursauter, laissant échapper un cri de surprise à la main qui glisse soudainement entre les battants pour les forcer à se rouvrir. Une seconde plus tard, Jaeyun Sim investit la cabine, le souffle court. Et étrangement, je n'avais jamais été aussi heureuse de le voir qu'en cet instant.
Ses yeux s'agrandissent en m'apercevant avant de se radoucir, sa bouche ourlée d'un de ses éternels sourires. « Tiens tiens tiens...Ne serait-ce pas le destin ? » Je lève les yeux au ciel, resserrant brusquement mon emprise sur mon colis quand les portes cognent l'une contre l'autre et que la maudite traction commence, nous poussant vers le haut. « Moi j'appelle ça un cauchemar, mais nous n'avons jamais la même définition des choses, Sim. » je souffle entre mes dents serrées.
Je haïssais la sensation que le mouvement provoquait dans le creux de mon ventre.
Je remerciais le paquet de dissimuler la plus grande partie de mon visage aux yeux de Jake. Je refusais qu'il puisse lire la panique qui creusait mes traits et serpentait dans ma poitrine pour enserrer mon cœur. « On en est où, là ? » je demande, livide. « On vient de dépasser le premier étage. » me répond-il et j'aperçois tout juste son froncement de sourcils avant qu'une secousse ne vienne ébranler la cabine. Mon hurlement résonne dans l'habitacle et mon carton finit sa course sur le sol dans un bruit sourd. Mon dos rencontre l'une des parois de l'ascenseur, cherchant à s'y fondre et je serre les poings, la respiration chaotique. « Qu'est-ce qu'il se passe, Sim ? » je siffle, posant finalement une main contre ma poitrine. « C'était quoi ce bruit ? On est où ? Pourquoi est-ce qu'on ne monte plus ? » Les mots se succèdent à une vitesse effrayante et mes yeux ne quittent pas Jaeyun, suivant le moindre de ses mouvements. « Je crois qu'il a eu un problème technique. » soupire-t-il, en repoussant ses cheveux en arrière. « Avec un peu de chance on est bloqués au niveau du deuxième étage. »
J'avale difficilement ma salive. Une chaleur étouffante se répandait dans ma nuque, remontant en direction de mon visage. Et les parois de la cabine me donnaient l'impression de rétrécir centimètre par centimètre. « Comment ça 'bloqués' ? » je gémis, l'observant s'approcher du panneau de contrôle pour appuyer sur le gros bouton rouge qui s'y trouvait. Mais je ne l'entends déjà plus.
Tout devient flou seconde après seconde et j'ai de plus en plus chaud. Je me laisse tomber au sol, mes jambes ne supportant plus mon poids. Je replie mes jambes contre ma poitrine, mes bras entourant ceux-ci pour essayer de planquer mes tremblements.
Bloqués. Dans un ascenseur. Je crois qu'il n'y avait pas de pire enfer sur Terre.
Respirer devenait de plus en plus difficile, comme si tout l'air contenu dans mes poumons n'arrivait pas à passer la barrière de ma gorge. Ma poitrine était secouée de spasmes et j'enfouis ma tête entre mes genoux pour faire disparaître la vision de la cabine autour de moi. « Y/n ? » La voix de Jake résonne, tout proche. Mais elle me paraît comme étouffée, lointaine. Mon ventre était douloureusement noué et j'avais l'impression que mon cœur battait simultanément à plusieurs endroits en même temps. Je perdais pied avec la réalité, submergée par une peur si profonde qu'elle court-circuitait mes neurones et ne laissait qu'une créature tétanisée par une angoisse primitive.
J'étais persuadée que ma vie allait s'arrêter d'un instant à l'autre. Si ce n'était pas la pièce qui finissait par m'étouffer entre ses murs, qu'est-ce qui m'assurait que les fils qui retenaient la cabine en suspension n'allaient pas finir par lâcher ? Des scénarios plus terribles les uns que les autres continuaient de se jouer devant mes paupières closes et des larmes s'en échappent, mouillant mes joues brûlantes.
Des paumes calleuses se faufilent soudainement dans ma forteresse pour redresser ma tête vers le haut, me forçant à poser les yeux sur le visage de Jake. Ses cheveux m'avaient l'air encore plus ébouriffés que d'habitude mais la chose qui attire mon attention, c'est l'expression sur son visage.
Un sérieux que je n'avais jamais vu auparavant, une gravité qui semblait tellement décalée par rapport à son attitude quotidienne.
« Regarde-moi. » Ses lèvres bougent et je comprends à peine les mots qu'elles forment, suffoquée par la terreur. Les murs dans son dos continuaient d'avancer, pareils à des ombres menaçantes et mon regard n'arrive pas à s'en décrocher. J'étais consumée par quelque chose de beaucoup trop grand, de beaucoup trop intense et je me sentais comme emportée par cette violence, le cerveau électrocuté par le flot de sensations. « Je- Je- » je bafouille, transie de froid et pourtant sur le point d'entrer en combustion spontanée.
Les doigts de Jake se pressent davantage contre ma peau, imprimant une chaleur différente de celle qui ravageait l'intérieur de mon être. Ainsi qu'une pointe de douleur qui me fait grimacer, mais qui a le mérite de ramener mon attention sur lui. « T'occupe pas du reste, joli cœur. Regarde-moi. Seulement moi. » Le souffle court, j'effleure les lignes de son visage. Mes bras se resserrent contre mes jambes, endiguant à peine les tremblements qui me parcouraient.
Au moins, je n'allais pas mourir seule.
Son pouce va et vient contre l'arête de ma mâchoire, créant une friction qui endigue le torrent de réflexions et son autre main disparaît de mon visage, flottant le long de mon bras avant d'attraper l'une des miennes. De toute façon, je n'étais pas en état d'opposer la moindre résistance. Pas alors que j'avais le sentiment d'être aspirée dans un trou noir, de courir dans l'obscurité la plus totale sans trouver la moindre source de lumière. Il conduit ma paume jusqu'à sa poitrine avant de la poser à plat sur son pectoral. Et quand il pose la sienne par dessus, j'éprouve la pulsation de son cœur.
Tudum. Tudum. Tudum.
« Écoute. » souffle-t-il contre mon oreille, m'arrachant un frisson. « Concentre-toi sur ça. Rien d'autre. » Et je me démène contre l'effroi qui cherche à prendre le contrôle, focalisant mon attention sur le battement régulier que je sens résonner sous mes doigts. Les siens continuent d'imprimer un rythme sur ma peau, son souffle battant la mesure dans le creux de mon cou. À part de là, mon univers ne se résume plus qu'à ça. Aux sensations contraires qui se battent en duel à l'intérieur de moi. Au parfum d'agrumes qui flotte aux alentours et cherche à imprégner mon épiderme, au mouvement répétitif de sa main contre mon visage, aux aspérités de sa paume contre la mienne.
À son cœur qui bat sous moi, qui donne l'impression de battre pour moi.
Sans m'en rendre compte, ma respiration s'apaise peu à peu. Le nœud qui avait élu domicile dans ma gorge se desserre et le brasier s'amenuise, battant en retraite. Je ne saurais même pas dire combien de temps s'est écoulé, si ce ne sont que des minutes ou bien des heures mais je reprends seulement contact avec la réalité quand un bruit métallique tinte sur le côté, m'arrachant à ma transe.
Les portes s'ouvrent enfin, laissant apparaître la silhouette d'un technicien et ses yeux se posent, curieux, sur nos corps lovés l'un contre l'autre. Mon autre main avait également trouvé le chemin menant pull de Jake pour se raccrocher à quelque chose de tangible. Sa tempe effleurait toujours la mienne et je n'avais pas cessé d'éprouver les pulsations de son cœur sous le bout de mes doigts.
« Tout va bien ? » Au son de sa voix, mon cerveau reconnecte les derniers neurones qui lui restent et je me raidis. Avant de piquer un fard monumental devant l'image que l'on devait donner à ce pauvre bougre venu nous porter secours. « Sors moi de là, Sim. » je marmonne, en enfouissant ma tête dans son pull pour dissimuler mon visage cramoisi. Parce qu'il devait l'être, vu la chaleur qui crépitait sur mes pommettes et dans ma nuque. Un rire fait vibrer sa poitrine en guise de réponse. « Les désirs de la dame sont des ordres. » souffle-t-il dans mon oreille, son pouce glissant une dernière fois contre le dos de ma main avant de disparaître. « Tu crois que tu peux te relever ? » poursuit-il et je le sens remuer légèrement. « Si ce n'est pas le cas, je me ferai un plaisir de te port- » Mon corps se réveille à ses paroles et je prends subitement appui sur ses épaules pour me redresser sur mes jambes, comme traversée par un choc électrique.
L'instant d'après, je suis debout mais je sens mes genoux flageoler sans tarder et je me retiens à la paroi de la cabine pour ne pas m'effondrer à nouveau. Un bras s'enroule autour de ma taille, me soutirant un couinement de souris. Et je m'apprêtais à protester quand ses doigts pincent ma peau à travers le tissu de mon tee-shirt. Mon souffle s'étrangle dans ma gorge et j'écarquille les yeux, observant Jake avec effarement. « Arrête de râler, joli cœur. » répond-il, les yeux roulant dans leurs orbites. Mais son sourire habituel a retrouvé sa place sur son visage, me volant un battement de cœur au passage. « À moins tu veuilles t'étaler gracieusement sur la moquette en essayant de rejoindre ton appartement. C'est toi qui vois. » Son regard pétille de malice et mes lèvres frémissent. Puis je secoue la tête avant de désigner la sortie d'un mouvement sec du menton. « Sors. Moi. De. L Là. » je siffle entre mes dents serrées. Il pouffe et son emprise se resserre autour de moi, me permettant d'avancer avec plus de stabilité.
Je m'appuie sur lui pour évacuer la cabine et je respire instantanément mieux. Je ferme les yeux un instant, soupirant d'aise pendant qu'il demande au technicien s'il est possible d'apporter mon colis devant mon logement. « Je déteste vraiment les ascenseurs. » je finis par décréter quand nous nous éloignons. Un nouveau rire retentit sur le côté et il résonne à l'endroit où nos corps se touchent l'un et l'autre. « Je crois que j'ai plutôt bien saisi l'ampleur de ton aversion pour cette innovation technologique. » ne peut-il s'empêcher de commenter et je le foudroie du regard.
Néanmoins, une nouvelle question se pose lorsque nous arrivons à l'angle du couloir et que je me rappelle qu'il me reste encore un étage à monter avant d'atteindre celui où se trouvaient nos appartements. Enfin, elle ne reste pas longtemps sans réponse. En l'espace d'une seconde, je suis soulevée du sol et je hurle de surprise, crochetant mes bras autour de la nuque de Jake. Il fait fi de mes protestations, raffermissant sa prise sous mes jambes et je suis trimballée de marche en marche comme un sac de pommes de terre.
J'en profite bien entendu pour le maudire sur cinquante générations. Mais au vu de son air amusé, j'en venais à me demander s'il n'était pas versé dans le masochisme. Malgré tout, une partie de moi déborde de gratitude envers lui face à ce qu'il venait de se passer et je sens mes joues brûler à nouveau. Je saisis l'occasion pour me cacher contre son épaule, fermant les yeux en essayant d'apaiser ma respiration chaotique jusqu'à ce qu'il me repose au sol, retrouvant la même position pour servir de soutien tout au long du palier.
Difficile à dire quand il venait pratiquement de me sauver la vie et qu'il n'en avait pas une seule fois fait mention depuis que les portes s'étaient ouvertes. Jaeyun avait décidé de faire comme si de rien n'était, de poursuivre sur le même ton qu'il arborait habituellement. Et je lui en étais profondément reconnaissante. Je ne tenais pas à parler de ce qui s'était passé. Ni maintenant, ni jamais. Il avait déjà entrevu ma pire faiblesse et ça me coûtait de le reconnaître. Mais il avait agi avec calme et il m'avait aidé à traverser cette crise bien mieux que je ne l'avais espéré. Surtout, il n'en faisait pas étalage et il ne cherchait pas à l'utiliser comme prétexte pour me chercher des poux.
Il se contentait de m'escorter jusqu'à la porte de mon appartement comme un parfait gentleman et ça provoquait des sensations que je n'étais pas certaine d'accepter pour le moment, surtout quand il était celui qui les avait provoquées.
Nous atteignons notre destination et je me bats avec les clés perdues au fond de la poche de mon jogging. Je dois essayer bien trois fois avant de réussir à les rentrer dans la serrure, les doigts encore douloureux d'avoir serré si fort pendant si longtemps mais Jake ne fait pas le moindre commentaire à ce propos. Il attend simplement que j'ouvre la porte et il y a un moment de battement où nous nous regardons sans un mot. Je le vois jeter un coup d'oeil à l'entrée de chez moi avant de reposer ses yeux bruns sur moi. Et j'ai l'impression qu'on m'entend déglutir à l'autre bout de l'étage. « Je peux ? » finit-il par demander et je hoche silencieusement la tête.
Je ne savais pas pourquoi ça me semblait aussi intimidant de le laisser rentrer chez moi, mais je sentais une boule se loger dans le creux de mon ventre en le voyant se frayer un chemin dans mon appartement. Jusqu'à présent, ça avait toujours été mon recoin secret, mon havre de paix. Il y a peu de gens qui pouvaient se vanter d'avoir été invités ici. Parce que je ne laissais pas n'importe qui pénétrer dans mon espace vital.
Pourtant, mon ennuyant voisin me conduisait lentement en direction du salon et ça créait un désordre monstrueux tant dans ma tête que dans ma poitrine.
Il m'accompagne jusqu'au canapé et m'aidant à m'asseoir avant de se redresser. Observant la décoration sans la moindre pudeur. L'étalage de livres sur le tapis ainsi que la bibliothèque remplie à craquer, les plantes qui reposaient en équilibre précaire sur des étagères, le tableau peint par ma grand-mère qui représentait Venise et ses canaux. Le petit univers que j'avais construit mois après mois, pour me sentir en sécurité. Et je n'arrive pas à détacher mes yeux de son visage pendant qu'il inspecte ce qui se trouve autour de lui, les poings serrés sur mes cuisses. Il semble se rappeler d'où il est, passant une main sur sa nuque.
Un nouveau moment de silence où ni l'un ni l'autre ne sait quoi dire ou quoi faire. Il me donne l'impression de vouloir dire quelque chose avant de se raviser et je suis suspendue à ses lèvres. Bordel. J'allais m'interroger un certain moment sur ces mots qui n'avaient pas passé la barrière de sa bouche pour une obscure raison. À la place, il fait quelques pas sur le côté pour atteindre le bord du sofa. « Je suis de l'autre côté. Si jamais tu as besoin. » déclare-t-il, en pointant la paroi qui nous séparait d'un geste du pouce. Mon cœur tressaute à ses paroles. « Tu n'as qu'à cogner contre le mur. » Je lève les yeux vers lui, une boule dans la gorge. Mais les mots restent bloqués là, à quelques centimètres. Et il ne cherche pas à me les soutirer. Il contourne le canapé, quittant mon champ de vision et je sens mon corps s'enfoncer mollement entre les coussins. Pourtant, il n'a pas encore quitté la pièce et je sens l'urgence m'oppresser la cage thoracique.
« Merci. »
Merci d'avoir été là pour moi alors que nous n'étions que deux étrangers. Merci d'avoir gardé la tête froide quand j'étais en train de perdre la mienne. Merci d'avoir subi ma terreur sans broncher. Merci d'avoir été un roc immuable auquel me raccrocher pour ne pas perdre entièrement pied. Merci d'avoir respecté le peu d'amour-propre qu'il me restait et de ne pas poser de question.
Au fond, il y avait tellement de choses pour lesquelles je voulais le remercier.
Mais j'étais incapable de les verbaliser.
Alors elles tiennent en seul mot. J'espérais simplement qu'il saurait entrevoir toutes les choses qu'il pouvait contenir l'intérieur.
« De rien. Je ne résiste jamais à la tentation de sauver les demoiselles en détresse. »
Le silence suit cette remarque puis la porte claque dans mon dos, une poignée de secondes plus tard. Suivi par un rire. Le mien. Franc et libérateur, parsemé de restes de peur et d'une affection palpable.
Inconnue et terrifiante. Et pourtant si douce.
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Jake. Jake. Jake.
Son prénom persistait dans le creux de ma tête et ça menaçait de me rendre folle. Mais si ça s'était limité à ça, ça aurait presque pu être supportable. Mais j'éprouvais encore la sensation de son cœur pulsant sous mes doigts et le mouvement de son pouce contre l'arête de ma mâchoire, allant et venant inlassablement contre ma peau.
Regarde-moi. Seulement moi.
L'intensité de ses yeux plongés dans les miens. La fermeté de sa voix, de ses mains autour de moi. Pareil à un roc immuable au beau milieu de la tempête, seul élément auquel me raccrocher pour ne pas sombrer dans le néant le plus total.
Je suis de l'autre côté. Si jamais tu as besoin.
Je m'étais confrontée à une nouvelle facette de sa personnalité et je savais que je ne pourrais jamais revenir en arrière. À chaque fois que je me trouvais dans mon salon, je ne pouvais pas empêcher mes yeux de regarder la cloison qui séparait nos appartements respectifs. Dès que j'apercevais les portes de l'ascenseur, je visualisais à nouveau la scène.
Et tout recommençait, encore et encore.
Mon air absent n'était pas passé inaperçu auprès de mes amies. J'avais fini par leur confier ce qui me tracassait après un harcèlement en bonne et due forme de leur part. Sans trop rentrer dans les détails, mais ça avait été suffisant pour voir leurs yeux s'écarquiller.
« Qu'est-ce que tu ressens pour lui ? » m'avait demandé Karina, les lèvres plissées. Et je n'avais pas pu m'empêcher de rougir, mordillant l'intérieur de ma joue. « Je ne sais pas. » Parce que c'était le cas. Je n'en savais foutrement rien. Il faisait naître une multitudes d'émotions à l'intérieur de moi, dont je ne comprenais pas la moitié et j'étais complètement paumée. Un jour il était l'être le plus agaçant sur cette planète, l'autre il me semblait un humain plus que décent.
Pire même, il lui suffisait d'un geste ou d'une parole pour me faire basculer de l'autre côté.
Quand il se délestait de son air suffisant, il en devenait dangereusement attachant.
J'avais commencé à sentir mon cœur tressaillir en apercevant de petites attentions de sa part, aussi anodines soient-elles. Me tenir la porte d'entrée de l'immeuble lorsque l'on se croisait dans le hall. Accrocher un sachet du traiteur chinois du coin de la rue sur la poignée de ma porte, parce qu'il avait sûrement remarqué que j'oubliais pratiquement de me nourrir quand j'étais plongée dans mes révisions. Il avait même un putain d'élastique autour du poignet, qu'il m'avait déjà prêté en voyant mes cheveux retomber devant mon visage à cause du vent. Tout un tas de choses qui pouvaient passer inaperçues et qui n'auraient pas du avoir autant d'impact sur moi.Pourtant elles en avaient et c'était bien ça le fond du problème. Parce qu'il avait réussi à s'immiscer dans ma vie en quelques tours de main et que je savais qu'elle ne serait plus la même s'il venait à s'en aller un jour.
Et je ne voulais pas qu'il puisse avoir autant d'emprise sur moi, alors qu'il n'avait pas fait grand chose pour ça. Jaeyun Sim n'était pas quelqu'un avec de mauvaises intentions.
Un emmerdeur, oui. Pas un manipulateur. Ou alors j'étais simplement trop naïve.
Mais je n'arrivais pas à le concevoir.
« Tu crois qu'il ressent quelque chose pour toi ? » La question de Liz avait bloqué l'air dans mon poumons et j'avais senti mon cœur rater un battement. Jake, pour moi ? Impossible. En tout, cas, c'était ce que je préférais croire. Je n'avais, de toute façon, rien fait pour ça.
Après tout, je n'étais que sa voisine insupportable et rigide avec un supplément crise d'angoisse. Rien de bien charmant. Tout au plus, j'étais une distraction. « Je ne pense pas, Liz. » j'avais soufflé, en haussant les épaules. Néanmoins, j'avais aperçu le regard de Karina et le léger pli à la commissure de ses lèvres. Celui qui me faisait penser qu'elle en savait plus qu'elle ne le disait. Mais elle n'avait pas cherché à alimenter la discussion, restant volontairement silencieuse. Je l'avais observée pendant un court moment avant de changer de sujet pour ne pas ressasser les choses plus longtemps mais j'avais senti ses yeux se poser à intervalles réguliers sur mon profil, comme pour chercher des réponses à ses propres questions.
Même mes textes de loi n'avaient pas suffi à me changer les idées et j'avais repoussé mes cahiers au bout de la table basse dans un soupir exaspéré. Il fallait que je prenne l'air. Alors je m'étais redressée, enfilant des baskets avant de sortir de mon appartement. Et j'avais gravi les escaliers un à un en direction du toit de l'immeuble.
Il était accessible aux locataires et avait été aménagé joliment, pareil à un jardin suspendu au-dessus du vide. Les jardiniers les plus aguerris du bâtiment s'étaient attelé à construire un potager dans des bacs en bois et une pergola trônait en son centre, envahie par des plantes grimpantes aux fleurs d'un jaune vibrant. Des canapés en vieilles palettes, recouvertes de matelas moelleux et de coussins colorés avaient été disposés sur le côté, avec une vue imprenable sur le quartier. Il y faisait bon venir et j'y avais élu domicile à de nombreuses reprises lorsque j'avais besoin de respirer. Pour lire, recroquevillée sur l'un des sièges en regardant le soleil se coucher ou m'allonger pour observer les étoiles.
Je m'y sentais bien. En paix. Un peu coupée du monde et de son agitation permanente.
Lorsque j'ouvre la porte menant au toit, mes paupières se plissent à cause de la lumière du soleil. La main en visière sur mon front, je jette un coup d’œil aux alentours pour voir s'il y avait la moindre âme qui vive mais l'endroit semblait désert. Alors j'avance tranquillement, m'arrêtant pour humer le parfum du chèvrefeuille sur le chemin. Et lorsque je me rapproche de mon canapé préféré, j'aperçois une silhouette étendue en travers de celui-ci.
Très vite, je me fige en reconnaissant Jake. Allongé de tout son long sur le matelas, il avait passé un bras en travers de son visage pour se protéger du soleil. Il portait son éternel short de sport en coton gris et un tee-shirt qui avait connu une autre vie, délavé avec le temps. Ses cheveux bruns s'étalaient en corolle autour de sa tête et sa poitrine se soulevait doucement, signe qu'il était profondément endormi.
Mon corps tout entier me criait de faire marche arrière. Mais je me retrouve à contourner le divan d'extérieur pour me retrouver de l'autre côté, tout proche de lui. Mes yeux l'effleurent des pieds à la tête et je me surprends à regarder son torse s'élever puis s'abaisser au rythme de sa respiration.
Il me semblait si calme. Apaisé. Terriblement inoffensif, ainsi exposé.
Jake fronce les sourcils un instant, marmonnant quelque chose dans son sommeil avant de gigoter pour se caler plus confortablement sur le flanc, des mèches de cheveux retombant souplement sur son visage. Et je suis fascinée par les lignes de son visage, dénué de son expression habituelle. L'arête parfaitement droite de son nez, l'arc de ses sourcils, les courbes pleines de ses lèvres. Cette bouche insolente, capable du meilleur comme du pire. Parfois retroussée en une moue boudeuse, ou pleinement étirée pour laisser entrevoir son large sourire.
Cette même bouche qui me susurrait des encouragements au beau milieu du chaos, pareils à un fil d'Ariane pour trouver la sortie du labyrinthe.
Mes doigts s'arrêtent à quelques millimètres à peine de son visage, mon cœur s'emballant dans ma poitrine en comprenant ce que je m'apprêtais à faire. Et je retire mon bras avant de faire une bêtise mais des doigts s'agrippent au bas de mon tee-shirt, tirant assez fort pour me faire basculer en avant. Il m'entraîne avec lui, terminant sur le dos et je m'écrase de tout mon long sur son torse avec un glapissement de surprise. Avant de me raidir d'un seul coup, tétanisée par la situation. Je n'osais pas faire le moindre mouvement. Pas même émettre un son. Je ne savais pas si c'était volontaire de sa part ou s'il l'avait fait inconsciemment et j'attendais une réaction pour agir à mon tour.
Mais il ne bronche pas, pliant un bras sous sa tête avant de se renfoncer dans le canapé. Ce qui ne m'aidait pas le moins du monde. J'essaye de me redresser pour me sortir de là mais c'est à ce moment-là que je prends conscience du bras passé dans mon dos, me gardant prisonnière de son étreinte. Et celle-ci se resserre quand je tente de m'en échapper, me pressant davantage contre lui.
Est-ce qu'il était aussi tactile quand il dormait ?
Je soupire avant de laisser retomber ma tête contre mon torse. Les pulsations de son cœur battaient la mesure contre la paume de ma main et le chaleur du soleil réchauffait doucement ma peau. Ça, combiné au souffle régulier de Jake et au silence qui nous entourait, me pousse à ne pas me battre davantage et je me détends entre ses bras. De toute manière, ce n'était pas comme si je pouvais faire autre chose. Je n'avais pas vraiment envie de le réveiller. Pas quand il semblait si serein.
« Parfait. » Un mot, exhalé de manière presque inaudible. Je doute de l'avoir entendu, croyant avoir rêvé. Mais quand je lève la tête pour observer Jake, ses lèvres arboraient un sourire tout ce qu'il y a de plus satisfait. Même s'il gardait les yeux obstinément fermés, sa fréquence cardiaque avait pris un autre rythme, m'indiquant qu'il était bel et bien réveillé. Et ça fait naître un sourire sur mon visage, malgré moi. « Tu t'amuses bien ? » je demande, les sourcils froncés. « Comme un petit fou. » me répond-il d'une voix rendue râpeuse par sa sieste. Il n'avait toujours pas ouvert les paupières mais ses doigts pianotaient contre ma hanche, jouant un air connu de lui seul. « J'imagine que tu es réveillé depuis le début. » Un petit rire étouffé. « Depuis suffisamment longtemps pour savoir que tu as cherché à me molester. » J'écarquille les yeux, piquant un fard devant son insinuation. Il avait vu mon geste. Merde. Je détourne la tête, préférant cacher ma gêne contre son tee-shirt. « Je n'ai pas cherché à te molester. Ne te donne pas autant d'importance. » je grommelle contre son torse, les pommettes cuisantes. « Non mais je te comprends. Je sais que je suis séduisant même dans mon sommeil. Tu n'y peux rien, c'est une réaction tout à fait normale. » rétorque-t-il avec insolence et je donne une tape agacée contre son torse. Son hoquet se transforme en éclat de rire, me faisant relever la tête. Et son visage retrouve cette douceur inhabituelle, me laissant saisie par la teinte dorée de sa peau et l'éclat brillant dans ses yeux. Je me gorge de cette vision jusqu'à ce qu'il baisse les yeux sur moi, nos regards se croisant et je me fige.
D'un seul coup, je suis consciente de tout ce qui se trouve autour de moi.
De son souffle qui échoue contre ma joue, de son cœur battant sous ma main. Des paillettes dans ses iris et de l'intensité qu'ils dégagent, ainsi posés sur moi. De son bras chaud dans mon dos, du mouvement circulaire que son pouce avait entrepris contre ma hanche. De cette langueur qui m'avait envahie, lovée contre lui sous le soleil.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Mon cœur fait un looping dans ma poitrine et mon cerveau cesse de fonctionner pendant un moment. « Qu-Quoi ? » je bégaie, dans un état second. Je n'étais pas certaine d'avoir bien compris. Et j'avais l'impression d'avoir totalement perdu la maîtrise de mon propre corps. J'étais incapable de faire autre chose que le fixer, hébétée et il glousse avant de se redresser légèrement sur l'accoudoir du canapé. « Est-ce que je peux t'embrasser ? Genre...Là maintenant tout de suite ? » souffle-t-il et je suis le mouvement de ses lèvres pleines à mesure des mots qui s'en échappent. « S'il te plaît. »
Et en cet instant, il n'y a rien d'autre que lui dans ma tête. Jake. Jake. Jake. Comme si tout avait été balayé par sa simple présence, par la tendresse et le besoin à peine réprimés dans sa voix. Je me sens hocher la tête de manière infime, sans même réfléchir. L'instant d'après sa main libre est calleuse, brûlante contre ma joue. Et ses lèvres, pressées contre les miennes. Une pression infime, délicate. Hésitante. Retenue. Presque trop lointaine. Alors je prends appui contre son torse pour gagner les centimètres manquants, appuyant plus fermement ma bouche contre la sienne.
C'est le signal qu'il attendait parce qu'il approfondit le baiser, effleurant plus fermement mes lèvres. Ses doigts s'arriment à ma nuque, me faisant pencher la tête pour lui donner plus d'accès et je laisse échapper un soupir, cramponnée à son tee-shirt. J'étais court-circuitée, traversé une vague déchaînée, mise sens-dessus-dessous par la texture de sa bouche et son parfum flottant tout autour de moi.
Et cette chaleur. Presque insoutenable.
Je frissonne, laissant échapper une plainte qu'il étouffe d'un nouveau baiser, des mèches de cheveux effleurant mes pommettes au moindre mouvement. Ses doigts s'étaient glissés sous la lisière de mon haut, à même ma peau et la sensation de sa paume rêche dans le creux de mon dos répandait un brasier dans mon corps tout entier. Elle était là, parfaitement immobile mais la simple pensée qu'elle se balade ailleurs envoyait des décharges électriques le long de la colonne vertébrale.
Subitement, l'air vient à manquer. Il délaisse ma bouche, le souffle court avant de sourire, émerveillé. Moi, j'essayais de retrouver pied avec la réalité. Mais il ne m'en laisse pas la possibilité, enfouissant sa tête dans mon cou. Ses lèvres déposent une myriade de baisers contre la peau sensible, m'arrachant de nouveaux soupirs. Mes mains remontent pour se crocheter à sa nuque, enroulant mes doigts dans ses cheveux épais. Une canine érafle ma jugulaire et je me mords la langue pour ne laisser échapper un gémissement.
Cependant la douleur reconnecte le peu de neurones qui n'avaient pas été désintégrés et tout me revient d'un seul coup.
Où je me trouve. Avec qui. Et surtout à faire quoi.
Je me fige net, mes mains retrouvent leur appui contre son torse pour le repousser en arrière. J'aperçois l'air interdit sur son visage mais ça n'avait pas d'importance, à ce moment précis. La seule chose à laquelle je pensais, c'était de repousser cette attraction démentielle que je ressentais pour lui en cet instant. Cette douce folie qui anéantissait toute forme de rationalité. Une poignée de secondes plus tard, j'ai glissé hors de son étreinte, me jetant pratiquement hors du canapé. Un regard confus à son attention et je fais demi-tour, galopant vers la porte de sortie du toit. « Y/n ! » Mon prénom résonne dans mon dos et je n'ai jamais entendu Jake parler avec autant de détresse dans la voix. Mon cœur battait un rythme infernal dans ma poitrine et un nœud s'était logé dans mes entrailles. Un picotement résidait au bout de mes doigts et je repousse l'envie de secouer mes mains pour m'en débarrasser, filant à toute vitesse vers la cage d'escaliers. Je l'entends m'appeler à nouveau mais je résiste à la tentation de me retourner pour le regarder.
Parce que je savais que j'étais complètement fichue, si je le faisais.
Alors je refoule tout ce qui tempête à l'intérieur de moi. Cette impression de prendre la mauvaise direction. D'avoir fait une erreur monumentale. De partir à l'opposé du lieu où j'aurais toujours du me trouver. Parce que j'étais terrifiée de perdre le contrôle, de laisser quelqu'un d'autre avoir autant d'emprise sur moi.
Je ne voulais pas que Jake Sim puisse me briser le cœur d'un simple claquement de doigts alors je fuis. Je fuis aussi loin possible de lui. Et je me bouche les oreilles pour ne pas entendre le cri d'agonie de mon cœur face à cette décision.
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raphohwell · 8 days
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This song is one of the most influential songs about climate change in my home province of Quebec. I hope you will enjoy it, and take the opportunity to spend time thinking about the issues currently faced by our planet due to climate change.
Cette chanson est l'une des plus importantes dans le discours des changements climatiques dans ma province natale du Québec. J'espère en vous la montrant que vous l'apprécierez et prendrez du temps pour réfléchir aux bouleversements auxquels nous faisons face durant ces changements climatiques.
Lyrics - Paroles
[English]
There are only a few minutes left in my life At most a few hours, I feel myself weakening My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth
They once described to me, when I was a child What the world looked like a very long time ago When my great-grandfather's parents were alive And snow still fell in winter
In those times, we lived according to the seasons And the end of summers brought the harvest Pure and limpid water flowed in the streams Where deer and moose came to drink
But I have only seen a desolate planet Lunar landscapes and suffocating heat And all my friends dying of thirst or hunger Like flies falling, until there was nothing left Nothing left Nothing left
There are only a few minutes left in my life At most a few hours, I feel myself weakening My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth
It all started several years ago When my ancestors were obsessed By pieces of paper called money That made some men truly rich and powerful
And these new gods, stopping at nothing Were ready to do anything to achieve their goals To get even richer, they razed the earth Polluted the air and dried up the rivers
But after a hundred years, people rose up And warned them that everything had to stop But they did not understand this wise prophecy These men only spoke in terms of profits
It was years later that they saw the nonsense In panic, they declared a state of emergency When all the oceans swallowed the islands And floods hit the big cities
And then for a whole decade There were hurricanes and then fires Earthquakes and great drought Everywhere on faces, you could read distress
People had to fight against pandemics Decimated by millions by dreadful diseases Then others died of thirst or hunger Like flies falling, until there was nothing left Nothing left Nothing left
My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth In the end, the intelligence we were given Will have been nothing but a beautiful, poisoned gift Because there are only a few minutes left in life At most a few hours, I feel myself weakening I can't walk anymore, I struggle to breathe Farewell humanity, Farewell humanity
[Français]
Il ne reste que quelques minutes à ma vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre
On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant Ce qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps Quand vivaient les parents de mon arrière-grand-père Et qu'il tombait encore de la neige en hiver
En ces temps, on vivait au rythme des saisons Et la fin des étés apportait la moisson Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux Où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux
Mais moi, je n'ai vu qu'une planète désolante Paysages lunaires et chaleur suffocante Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim Comme tombent les mouches, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien Plus rien Plus rien
Il ne reste que quelques minutes à ma vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Tout ça a commencé il y a plusieurs années Alors que mes ancêtres étaient obnubilés Par des bouts de papier que l'on appelait argent Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien Étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins Pour s'enrichir encore, ils ont rasé la terre Pollué l'air ambiant et tari les rivières
Mais au bout de cent ans, des gens se sont levés Et les ont avertis qu'il fallait tout stopper Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie Ces hommes-là ne parlaient qu'en termes de profits
C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence Quand tous les océans ont englouti les îles Et que les inondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie Ce furent les ouragans et puis les incendies Les tremblements de terre et la grande sécheresse Partout sur les visages, on lisait la détresse
Les gens ont dû se battre contre les pandémies Décimés par millions par d'atroces maladies Puis les autres sont morts par la soif ou la faim Comme tombent les mouches, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien Plus rien Plus rien
Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre Au fond, l'intelligence qu'on nous avait donnée N'aura été qu'un beau cadeau empoisonné Car il ne reste que quelques minutes à la vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer Adieu l'humanité, adieu l'humanité
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Ph. La bouquiniste
"Toute volonté d'introduire et de comprendre la femme dans la parole la plus constante de l'homme, et qui est celle du désir, est vouée à l'échec. Et quand je vois sous la plume d'un ami, un frère, un copain, soucieux de mettre lui aussi du cœur au ventre de nos luttes, quand je le vois se donner un mal fou, généreux qu'il est, pour nous assurer que nous aussi les femmes nous « bandons », que notre petit clitoris qui n'a l'air de rien se dresse lui aussi, tout comme un beau pénis, que le désir est donc pour nous aussi, que cette rage qui l'emporte est aussi la nôtre, je ris vraiment de tout mon cœur. D'abord parce que j'aime cette belle santé qui, pour évoquer le désir, laisse tomber « les ailes déployées », "l'arc tendu"  et autres « flèches dressées » et s'adresse crûment à ce qui le porte, l'érection. Ensuite parce que la courte vue d'une pensée toute entière née de la virilité, mais qui se veut asexuée à seule fin d'être approuvée de tous, s'étale ici de la façon la plus vive, la plus drôle… J'ai beau être touchée d'un tel parti pris de gentillesse, force m'est de reconnaître qu'un pénis bandé a tout de même plus d'allure, de conviction, de grandeur somme toute, que la secrète et confuse érection de mon petit clitoris… Eh non, mon clitoris n'est pas un pénis miniature, eh non je ne bande pas; pas plus que je n'éjacule… Et comme c'est drôle cette bonne volonté de me donner en propre ce qui ne me plaît pourtant que dans la mesure où ça ne m'appartient pas. C'est si mal deviner ce que j'aime. Est-ce à dire que je ne suis qu'une planche à pain, un réceptacle à désir, un trou à remplir, un manque à combler ? Est-ce à dire que je n'éprouve pas le désir ? Si vous vouliez entendre par désir autre chose aussi que la diurne fulgurance de votre érection, si vous pouviez pressentir un autre versant au désir, versant nocturne délié de contrainte ; appel, attente, attente ivre et gonflée d'attendre, élargissement, dilatation, , si vous pouviez un seul instant cesser d'associer désir à projet, émergence et jaillissement hors de soi, alors je pourrais aussi jouir de votre mot, en jouer avec ma langue, le cogner contre mes dents, m'en caresser les lèvres et le couler dans le creux de votre oreille… Mais si votre désir savait l'immensité de ce qu'il pénètre, la profonde matière de ce qu'il traverse, l'accueil déployé à sa parole, jamais il n'aurait la sotte impudence de me confondre à lui.
C'est que vous ne voyez jamais plus loin que le bout de votre queue, au point ultime et sans au-delà où s'achève votre désir. Jusque là vous êtes d'impénitents voyants ; au-delà aveugles même sur votre aveuglement. Ainsi je ne reproche pas à l'homme la virilité de sa pensée. Je lui reproche de ne pas compter avec elle. Je lui reproche de la dissimuler et, ce faisant, de l'imposer sous le vocable trompeur de l'Homme, où la féminité est réduite au silence."
P.122, 123.
Annie Leclerc « Parole de femme » Livre de poche
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sweetika · 20 days
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~Deux cœurs, Deux mondes~
En 2141, la terre est ravagée par un gaz toxique nommé, "Le gaz mortel" qui a transformé à jamais le monde que tel qu'on connait. Ce gaz est omniprésent dans des zones extérieures des anciennes villes, rendant l'air mortel pour les humains. Invisible à l'œil nu, le gaz tue rapidement ceux qui n'ont pas de masques respiratoires. Il est à l'origine d'une nouvelle race, les géants.
Les humains vivent sous la protection des dômes, coupés du monde extérieur et ses dangers. Les dômes sont autarciques, avec des systèmes complexes pour recycler l'air, l'eau et les autres ressources vitales. Ils vivent sous un contrôle social étouffant.
Ceux qui ont survécu au gaz toxique, ils subissent soit une mort certaine ou une transformation terrible. Leur corps grandit de façon spectaculaire, ils mesurent environ 9 mètres de haut et leurs yeux sont vert émeraude, signe distinctif des géants. Dotés d'une force surhumaine, les géants vivent loin des humains en plein nature. Ils sont perçus, par les humains restants, comme des êtres dangereux et sauvages. Les humains croient que ces géants ne sont que des monstres.
Ou peut-être pas pour certains des humains ? 
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Les histoires seront en plusieurs parties, il y aura des plein de personnages en situation. 
Les paroles des humains seront en écriture -> Je suis....
Les paroles des géants seront en écriture -> Je suis....
Les genres 
Science/Fiction, Romantique, Famille et Amitié
Les histoires peuvent contenir des insultes et un langage grossier.
🍋Les scènes + 18 ans 🍋
Il y aura des passages qui seront présent donc je vous demande de ne pas lire les passages +18 ans ou même si vous êtes gêné par ce genre de lecture.
J'annonce l'alerte au moment de la lecture avec cet émoji 🍋
Je ne suis pas une écrivaine renommée, donc c'est possible qu'il y a des fautes d'orthographe, de grammaire, de conjugaison. Je vous remercie de bien prendre en compte. 
L'outil qui m'a beaucoup aidé est ChatGPT, il m'a beaucoup aidé à écrire et bien sûr que j'ai écris car ce IA n'est pas parfait.
Les personnages et l'univers m'appartiennent.
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lisaalmeida · 1 year
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Tu veux savoir qui tu es pour moi, eh bien voilà : tu es celle qui m'empêche de me suffire. J’ai une grande puissance de solitude, je peux rester seul des jours, des semaines, des mois, somnolent, tranquille. C'est cette somnolence que tu es venu interrompre. On peut donner bien des choses à ceux que l'on aime. Des paroles, un repos, du plaisir. Tu m'as donné le plus précieux de tout : le manque. Il m'était impossible de me passer de toi, même quand je te voyais tu me manquais encore. Ma maison mentale, ma maison de cœur était fermée à double tour. Tu as cassé les vitres et depuis l'air s'y engouffre, le glacé, le brûlant, et toutes sortes de clartés. Tu étais celle-là, tu l'es encore aujourd'hui, celle par qui le manque, la faille, la déchirure entrent en moi pour ma plus grande joie. Un tel trésor est inépuisable. Il devrait me suffire pour aller de maintenant en maintenant jusqu’à l'heure de ma mort…
Christian Bobin
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lalignedujour · 2 months
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Je passais de plus en plus de temps chez Cybercity. Je me prenais de passion pour les quizz géographiques. La journée filait comme ça. Et, alors que je commençais à être satisfaite de ma connaissance des Caraïbes, je remarquais qu'il faisait nuit. L'atmosphère sombre du cyber-café et son ronronnement me faisait perdre les heures. Son ventilateur imperturbable, ses clics réguliers, ses paroles dans une langue étrangère entre les gérants constituaient une nappe sonore de fond envoutante. J'y posais Kingston et le drapeau de Sainte-Lucie. Mais bientôt, je m'intéressais plutôt à la botanique, ou à l'Histoire de la Chine.
Je m'obstinais jusque là à rester à un tarif horaire classique. Ce n'était plus pertinent et je passais à un forfait journée - "de l'ouverture à la fermeture", indiquait l'autocollant sur le comptoir - et en faisait un usage complet. Pendant la transaction, j'essayais de reconnaître la langue des gérants. Indonésien ? drapeau : rouge en haut, blanc en bas ; capitale : Djakarta ; villes principales : Djakarta, Surabaya, Bandung, Medan ; population : 275 millions ; commerce : premier exportateur mondial de charbon ; pays voisins : Malaisie, Timor Oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le dimanche, la ville m'accueillait. Je le vivais comme on vit un weekend lorsqu'on son travail est une passion. (Enfin, j'imagine.) Une pause bienvenue, nécessaire, mais teintée d'une hâte de retrouver une routine. Je mangeais mieux le dimanche, à des horaires plus raisonnables et réguliers, du moins. Un snack proposait des oeufs brouillés et des crudités dans une baguette. Je demandais si c'était une spécialité de quelque-part, et le gérant me répondit que non, que c'était une spécialité de Nicky. (Le commerce s'appelait sobrement Nicky Snack, et je soupçonnais ce Monsieur d'être le Nicky en question.) Je le félicitais et m'installais pour manger sur place. Au bout de la deuxième fois, j'y avais déjà mes habitudes. J'étais seule sur un tabouret haut, je mangeais face à la rue. J'étais "en vitrine". C'était ça ou un miroir, et la rue m'allait. J'aurais bien mis quand même cet écriteau modeste qu'on voit dans les vitrines de boutique de décoration ou d'ameublement : vitrine en cours. C'est l'équivalent professionnel du "ne faites pas attention au désordre" des gens chez qui c'est pourtant bien plus en ordre que chez nous.
Je regardais les ombres s'allonger en collant les miettes de sandwich à mon doigt moite. Quand la tablette était parfaitement propre, je saluais Nicky, et je partais. Une fois dehors, je ne ressentais pas le besoin de rentrer tout de suite à l'appartement. Je faisais quelques pas. Je marchais en direction de l'église avec le projet d'en faire le tour, comme si je voulais créer un moment romantique pour pécho, mais avec moi-même. Puis le clocher s'approchant, j'en déviais un peu pour prolonger la balade. L'air était doux. Les couleurs chaudes. Les rues calmes, entre les clameurs de l'après-midi et celles de la soirée. Les pavés étaient encore gorgées de soleil. La marche était si agréable que je me serais crue en Italie.
Mai était passé. Juin commençait. Mes balades du dimanche m'étaient de plus en plus agréables. Elles se prolongeaient de quelques minutes chaque jour : celles gagnées par le soleil. Mon tour de l'église s'étendait jusqu'aux confins du centre-ville et je perdais bientôt de vue le clocher. Je prenais plaisir à marcher dans des endroits pas faits pour : sur des pistes cyclables, des trottoirs étroits, en slalom entre des voitures stationnées et des platanes centenaires, au bord des rocades. Je défiais ce que l'aménagement urbain attendait de moi. Mi-juin, j'ai atteint mi-juin le jardin botanique. Les grilles se sont fermées devant moi. La semaine suivante, même histoire. J'ai fait le tour en reconnaissant les arbres les plus notables et les plantes les plus proches (j'avais depuis deux semaines abandonné la géographie pour me concentrer sur la botanique).
Le dimanche suivant, je laissais des miettes chez Nicky pour aller au jardin botanique. Ma visite fût courte mais choquante. Depuis l'intérieur du jardin, je pouvais sentir les plantes. Leur évapotranspiration de la journée se retrouvait plaquée à ma hauteur par l'humidité soudaine de la fin de journée. Ces odeurs étaient sexuelles.
Directement après la fermeture des grilles, j'ai sangloté. Je réalisais que des choses essentielles allaient me manquer, parmi lesquelles l'amour et l'argent. "Oui, les gens y pensent avant de tout quitter, en général, tu sais ?" me dit une voix dans ma tête (la voix dans ma tête, elle a la voix de ma mère, donc je l'écoute pas). Je me suis perdue. Je n'ai jamais vraiment su m'orienter durant des états émotionnels intenses, et ma mère le savait très bien.
En me jetant enfin sur mon matelas à minuit passé, je décidais de ne plus aller chez Cybercity que pour le strict nécessaire. Je renonçais sans regret à mes cinq étoiles sur la dynastie Liao. Je passerai désormais mes journées au jardin botanique. L'amour et l'argent suivraient.
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kilfeur · 10 months
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Le vieil homme semble oublier pas mal de choses, au début je pensais qu'il aurait de l'alhzeimer mais je pense qu'au final il est surtout très tête en l'air. De plus je trouve ça sympa que même si Anya déforme les paroles du pépé, elle se moque pas de lui ou bien se montre méchant. Et le pépé le remarque en la remerciant, d'ailleurs. J'aime bien ce genre de moments ! Yor se questionne au sujet d'Anya, ses parents sont morts et Loid c'est pareil (bien que certains pensent que le père de Loid est vivant, j'y crois pas trop) du coup elle n'a jamais eu de grands parents. Je me demande si on aura un jour un flashback montrant les parents de Yor, ce serait sympa.
The old man seems to forget a lot of things, at first I thought he'd have alhzeimer but I think in the end he's just very absent-minded. What's more, I think it's nice that, even though Anya twists the old man's words, she doesn't make fun of him or act mean. I like moments like that! And the old man remarks it as he thanks her, and Yor wonders about Anya. Her parents are dead and so is Loid (although some people think Loid's father is alive, but I don't really believe that), so she never had grandparents. I wonder if we'll ever get a flashback showing Yor's parents, that would be nice.
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sh0esuke · 3 months
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" Turn Around "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Solas.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : ❝ Lavellan se réveillait parfois en sursaut d'un rêve dans lequel son amant la regardait au loin, le visage empreint de tristesse. Elle ignorait s'il s'agissait vraiment que de simples rêves, mais chaque fois qu'elle tendait la main, il se volatilisait. Pourtant, elle continuait de rêver, d'attendre, de chercher un moyen de changer le cœur du Loup Implacable. ❞
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟕𝟎𝟎.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Les paroles de Dorian me reviennent en mémoire tandis que la délicatesse des draps de soie de mon lit se frotte à mon épiderme. Sa froideur m'arrache un frisson, puis un soupir. À l'instar d'une dague me tranchant le ventre et lacérant mes boyaux, elles me mutilent, elles me brisent et me font mal au cœur. J'entends sa voix, elle résonne en moi. Chaque syllabe est articulée avec précaution. Il est conscient que peu importe la manière dont il approchera la chose; il ne m'apportera que du chagrin.
« Mon amie, vous me paraissez fatiguée ces temps-ci. Dormez-vous correctement ? »
Un sanglot m'échappe.
Lorsque je rouvre les paupières, emportée par un sommeil profond, je n'ai nul besoin de paniquer. Je sais où je me trouve.
Je n'en souffre que davantage.
Seulement, une pincée d'espoir parvient à s'immiscer dans le mélange. D'un salé amer, elle me fait hoqueter. Je ne sais que faire. J'ai connu bien pire au combat, perdu bien pire pour beaucoup moins : il y a cependant des blessures qui ne guérissent jamais, d'autres qui continuent de vous maltraiter bien des années après sa cicatrisation. Je ne suis plus allongée dans mon lit, et la température a considérablement chuté. J'ai mal à la poitrine, mon souffle se fait court. Le temps de passer en revue ce lieu de torture, je tourne sur moi-même et des larmes me brouillent la vue. J'ai mal. Je donnerais tout ce que j'ai pour me trouver ailleurs qu'ici, sur le champ de bataille, combattant des ennemis du passé m'ayant donné du fil à retordre. C'est ce que je crois.
Tout sauf ici.
Ces bois me sont familiers.
Je n'y ai jamais mis les pieds, à proprement parler, j'ignore où cet endroit se situe dans le monde réel, cela m'échappe. Férelden ? Orlaïs ? La Côte Orageuse ? Ou alors le Boscret, sûrement ? Je confesse l'avoir cherché sans relâche, à la recherche de la possibilité de mettre fin à cette folie. Peut-être ce lieu dont je rêve si souvent est-il un message, l'échapatoire de ces bois qui me torturent depuis tout ce temps. Cependant, je n'ai jamais été en mesure de le trouver.
Il me fallut du temps pour comprendre que je suis condamnée. Condamnée à revenir ici, subir, et tomber dans le même piège, encore et encore avant d'être renvoyée en enfer. Dans un monde où je n'ai plus ma place.
Pas sans lui.
L'herbe à mes pieds est sauvage, humide. Elle trempe les jambes de mon pyjama, les gouttes s'immiscent au travers du tissu et me taquinent l'épiderme, j'en frissonne. Je suis reconnaissante d'être accompagnée de souliers. Je ne peux malheureusement échapper à la verdure. Elle est partout autour de moi, sous la forme de buissons, d'une dense forêt dont la sortie me paraît lointaine, si ce n'est inexistante, mélangée à l'humidité dans l'air. Même son odeur parvient à entrer en contact avec mes poumons. Je la respire. C'est en quelque sorte plaisant. Le parfum est léger. La fraîcheur de l'air, le retour à la nature, cet aspect naturel qui m'entoure, nullement altéré par la main mortelle, je pourrais presque me plaire ici.
Les arbres sont nombreux. Ils ne sont pas immenses, ni épais, c'est une forêt des plus banales. Toutefois je n'en vois pas la fin. Mon intuition est incapable de m'épauler, je suis dans l'impossibilité de faire un choix : fuir par devant, derrière, c'est comme si mon esprit avait été adouci, mon âme apaisée. Je ne ressens pas l'envie de m'enfuir, l'idée me traverse l'esprit mais aussitôt s'en va-t-elle tant elle me paraît ridicule. Je ne la perçois pas comme une option, plutôt comme une aberration. C'est une insulte.
Je sens que je me dois d'être ici.
Je sais qu'il n'y a pas de sortie.
Ma place est ici.
Pourtant j'ai mal, je souffre.
Les restes de mon cœur sont déchirés en morceaux. Ma simple présence ici suffit à agraver sa condition, si bien que je désire m'agripper à ma poitrine, geindre et appeler à l'aide.
Tous les arbres se ressemblent, le ciel est bleu marin car il fait nuit, illuminée par les rayons lunaire d'un argent divin, la forêt est accompagnée d'un rendu mystérieux. C'est effrayant. Elle est obscurcie. Je ne sais pas ce qui se cache derrière, je suis laissée dans le noir dans un tout petit cercle seulement fait d'herbe où rien ne m'accompagne. Je suis seule.
Et je sais ce qui m'attend.
Mes mains s'agrippent à ma chemise, j'halète, regarde de manière frénétique autour de moi. Ma vue s'embrouille. Tout tourne, se fait flou et mon estomac se creuse. Quelques boutons éclatent, ils tombent à mes pieds et disparaissent au travers des brindilles.
Je ne sais que dire.
Ce rêve me chasse, à l'instar d'une bête sans merci. Il s'empare de moi chaque nuit, m'emmène dans un lieu peu familier où il s'en va goûter de mon âme. Il s'en va festoyer sur mon cadavre, ce qui reste de qui je suis. Plus j'y pose les pieds et plus j'en finis brisée. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Je ne suis que chair et pourriture.
Pourtant, je ne désirerais m'en aller pour rien au monde. Malgré mon sentiment de peur et mon envie d'échanger ma place en ce lieu pour un féroce combat, je ne veux pas être ailleurs. Je le sais. Je suis confuse. Mon cœur crie quelque chose tandis que mon âme hurle l'inverse, et, parmi ces échanges cruels, la vérité s'y est tapie et me murmure au creux de l'oreille ce que je désire réellement. Elle me connaît. Une lueur d'espoir, voilà ce qu'elle est, elle sait tout de moi, consciente qu'au travers de ma peine et rancœur, je consente à rester ici.
Je ne le fuirais pour rien au monde.
Pas lui, pas mon Solas.
Lorsque je m'arrête de tourner, abaisse mes mains le long de mon corps, l'inspiration qui me gonfle la poitrine éclairci mon esprit embrumé. Le temps d'une poignée de secondes, je reprends mon calme. Redeviens moi-même. Il m'est difficile de respirer, ma poitrine se fait lourde et j'ai les larmes aux yeux. Celles-ci menacent de cascader le long de mes joues à tout moment. Malgré tout, je me sens forte. Je sais ce qui m'attend.
Je me retourne.
Je sais qu'il est là.
Le Loup Implacable.
Calé contre le tronc d'un arbre, c'est les bras croisés qu'il me contemple. Il est là. Son regard se fait perçant, il me fend le crâne. Il me fend le cœur.
Ce Dieu cruel qui m'a fait connaître le sentiment le plus pur et dévastateur au monde. Cet elfe avec qui j'ai tant partagé. Cet homme que j'aime. Il est là.
Il est la raison de ma présence.
L'instant où nos regards se sont croisés, je suis restée figée. Sa simple image suffit à m'ôter l'air dans mes poumons, à l'instar d'un violent coup de paume, j'en ai le souffle coupé.
Pas même mes mains bougent. Il m'est difficile de dire si mes yeux clignent.
Précédemment, il me témoigna son désir d'arrêter notre histoire d'amour. Il me fit part de son plan dévastateur et me persuada que je n'avais plus ma place à ses côtés ⸺et ce, malgré mes supplications de l'accompagner, que notre histoire n'était que le résultat de son égoïsme pur. Qu'il avait enfin trouvé la force d'y mettre un terme. Il me détruisit, réduisit le peu d'espoir qu'il me restât en ce temps à néant, puis, me guérit de ma marque, et finalement : me quitta. Il m'abandonna. Après tous ces baisers remplis de promesses échangés, ces nuits partagées à nous aimer inconditionnellement, nous explorer, nous offrir plaisir et joie.
Il me peine d'y croire.
Il est bel et bien présent, quelques mètres nous séparant, me démontrant le fossé qui nous éloigne l'un de l'autre.
Je n'aime pas ��a.
Solas ne dit pas un mot. Il est vêtu de la même tenue que le jour où nous nous sommes retrouvés, lui donnant ainsi un aspect davantage divin. Il me paraît plus similaire aux aristocrates de Orlaïs ce qui, fatalement, me blesse. Je me demande si je l'ai réellement connu. Je me demande si il est toujours celui dont je suis tombée amoureuse.
Il paraît en bonne santé.
Sa silhouette est élancée, elle a repris du muscle. Il m'offre une vue grandiose. Je l'admire de loin et, sans pouvoir m'en empêcher, le compare aux nombreuses fresques que j'ai vu de lui. Toutes ces peintures le démontrant en position de force, guidant ou punissant nous autres mortels. Cette fois-ci, la comparaison ne me paraît pas grotesque, j'arriverais presque à y croire.
Si seulement j'acceptais la réalité...
Ses joues sont exactement comme je m'en souviens; creusées, cependant il est plus imposant. Il m'a l'air tout droit sorti d'un conte ⸺preux chevalier, ironique, sachant qu'auparavant je n'ai entendu parler de lui que par ceux-ci. Des histoires farfelues et emmêlées, confuses, narrant sa cruauté démoniaque. Toutefois, alors que je l'ai face à moi, je ne peux que fondre. Il s'est remis sur pied, plus beau que jamais. Je ne sens plus mon corps, mon être entier se focalise sur lui. Je l'observe de manière à encrer son image dans mon esprit. Ainsi, je le fais mien. Jusqu'à notre prochaine rencontre, je conserverai cette peinture et dès le moment où je songerai à lui, celle-ci me reviendra en mémoire. Elle m'apaisera. Puis elle me brutalisera.
Ses yeux sont voilés de chagrin.
Solas a beau conserver un air indifférent, il a les larmes aux yeux. Un rideau d'amertume m'empêche de comprendre ses réelles intentions. Bien que, même lorsque nous nous côtoyions encore, je n'avais jamais su réellement le déchiffrer.
Il fut, est et restera une énigme.
C'est ainsi chaque fois qu'il m'emporte ici. Chaque fois que je rêve de lui. Il a cette apparence princière identique à la précédente, cette même expression déchirée par la peine et la souffrance, qui ne cesse de me briser.
Je suis consciente que je ne peux pas m'approcher, sur le moment, j'accepte mon sort. Je me focalise sur lui.
Solas me contemple comme si je n'étais qu'un simple regret.
Il sait qu'il ne peut pas s'approcher.
Tant de fois a-t-il déjà succombé, je dois bien être son plus grand péché. Cela me force à me demander ce qu'il peut bien autant regretter.
Regrette-t-il d'avoir succombé à la tentation, de m'avoir aimée et de m'avoir découverte sous tous mes aspects ? Ou alors regrette-t-il de s'en être allé et de ne pas m'avoir emportée avec lui ? Je connais la réponse. Son silence ne me fait pour autant aucun bien. De nous deux, il doit être celui qui souffre le plus. Je n'ose imaginer les dilemmes auxquels il fait face en cet instant. Surtout si cela en résulte de sa visite dans mes songes.
Cherche-t-il du réconfort auprès de moi ?
Je rêve tant de le lui en apporter...
Je ne demande que ça.
Cueillir son visage entre mes mains, l'embrasser comme toutes ces fois précédentes où il se fut abandonné à la tentation, faire voler en éclats le moindre de ses doutes. Sentir la douceur de sa peau contre la mienne, baiser ses lèvres, puis remontrer de part sa joue jusqu'à sa tempe, finalement son front. L'embrasser, l'embrasser et le chérir jusqu'à faire du monde un tas de cendre.
Il ne sait pas à quel point je l'aime.
Ou peut-être en est-il conscient, peut-être est-il effrayé à l'idée que l'affection inconditionnelle que je lui voue ne cause sa perte. Sachant que la sienne m'a perdue.
Emportée.
J'ai été emportée.
De moi, ne reste que des morceaux brisés.
Lui qui m'a tant aimée, lui qui s'est détourné de ses objectifs le temps de m'attendrir, de se saisir de mon cœur afin que jamais je ne puisse y mettre la main dessus. Encore aujourd'hui, je n'en sens que ses résidus, voilà pourquoi il me fait tant mal. Je le sais auprès de Solas, cela suffit à me rassurer, bien que la douleur ne fait que s'accentuer. Il n'est plus que l'ombre de lui-même. Lui qui même encore aujourd'hui s'accroche à ces maigres instants passés ensemble dans mes rêves, cet endroit en proie au silence, la fraîcheur, une nature encore vierge, impénétrable. Lui qui, désespérément, cherche à me revoir.
Il doit penser que cette fois sera la dernière.
Comme toutes les autres.
Voilà la raison pour laquelle Solas m'admire avec tant de chagrin. L'expression meurtrie. Les sourcils plissés.
Solas pense que nous ne nous reverrons plus. Il lui faut tourner la page. Notre histoire fait partie du passé, elle n'est plus qu'un maigre souvenir pour sa divinité. Mais je sais qu'il me reviendra. Je sais que, comme toutes ces fois précédentes, il m'accompagnera bientôt dans mes songes et se chargera de boire mon image. Il me contemplera comme il me contemple en ce moment même, imprimera les traits de mon visage dans son esprit, et essaiera de s'en contenter avant que cela ne devienne insupportable et qu'il s'en aille me retrouver à nouveau.
Je ne peux le blâmer.
Nous sommes pareils.
Mutuellement, nous nous buvons. Goulument, avides de ces maigres miettes que Solas se permet d'offrir, nous nous imprégnons de l'image de l'autre. Cela nous convient pour le moment même si ça n'est jamais réellement assez.
Pas après nous êtres aimés.
Nous sommes identiques : figés dans le temps. Il nous est impossible de faire le moindre geste, comme si ce rêve était d'une fragilité porcelaine. Un simple mouvement et, tout volerait en éclats. Solas reste calé contre le tronc d'arbre, il ne me quitte pas du regard; je le sais aussi bien que lui, il me suffit de l'observer dans les yeux pour comprendre ce qu'il ressent. Je ne prétends pas le connaître. Je ne prétends pas prévoir ses moindres actions. Toutefois, je sais reconnaître le regard troublé de l'homme de j'aime. Je sais reconnaître des yeux larmoyants lorsque ceux-ci me font face et me supplient d'accorder mon pardon. Je l'aime, alors je le comprends. Je ressens sa peine.
La tristesse qui se lit sur son visage me fait mal. Elle me compresse la poitrine.
J'en ai la boule au ventre.
Un sentiment bien désagréable pour un rêve tout aussi amer.
Solas ne me perçoit plus comme son amante. Je ne suis plus celle avec qui il a vu mondes et merveilles, je ne suis plus celle qui l'a fait rire, celle qui l'a découvert, celle qui l'a aimé et celle qu'il a aimée.
Je suis un souvenir.
Je suis pétrifiée sur place à l'imitation d'une statue, un fragment de son passé. Une erreur. Et ce doit-être ainsi qu'il me voit. Je ne suis pas destinée à bouger.
Une image du passé.
Si je bouge, il s'en ira.
Comme toutes les fois précédentes où j'ai tendu la main dans sa direction ⸺acte désespéré guidé par l'amour inconditionnel que je lui porte, le temps de cligner des yeux et il aura disparu. Mon geste l'aura fait s'en aller.
Je pense qu'il ne peut pas me voir bouger, il n'est pas assez préparé. Mon image seule suffit à le chagriner, alors je n'ose pas penser ce que entendre ma voix ou me sentir le toucher lui ferait.
J'aimerais qu'il m'explique où nous nous situons, je voudrais comprendre. Ces bois majestueux, à la densité folle, et ce ciel étoilé qui nous surplombe, qui donne à ses pupilles un éclat pétillant. Je donnerais tout pour qu'il me parle. Qu'il m'explique.
Mais aimer c'est ça.
Aimer c'est se retourner. Aimer c'est tendre la main.
Et c'est exactement ce que je fais.
Je me fiche, sur le moment, de le faire fuir. Je me dis que si je ne fais rien, alors mes sentiments ne sont pas réel, tout ça n'aura été qu'un mensonge dans lequel je me serais bercée dans un but sinistre. Si je ne pars pas à la poursuite de Solas, alors que vaut réellement mon amour pour lui ? Comment puis-je trouver la force de ne pas l'approcher tandis qu'il me fait face ?
Aimer c'est succomber à la tentation peu importe le résultat, c'est tomber dans un fossé avec le risque de s'étaler lamentablement, tout en espérant être rattrapée, cajolée. Je me suis retournée parce que je l'aime. Je tends la main dans sa direction parce que je l'aime. Et je la tendrai toujours.
Je me retournerai toujours.
C'est aussi simple que ça.
Je l'aime assez pour risquer de le perdre, je l'aime assez pour le sentir me fuir.
Tout comme lui succombe à la tentation et hante mes songes. Il m'aime assez pour pécher de nouveau.
Ainsi est notre tragédie.
Enfer et paradis.
Joie et désespoir.
Nous ne cesserons de nous retrouver pour mieux nous séparer. La raison quant à cela m'échappe. Je dois dire que cela m'importe peu, pas lorsque je sais que c'est ma seule occasion de l'apercevoir.
Alors ma main est tendue, j'ai dans l'optique de me saisir de lui avant qu'il ne me m'échappe à nouveau. Je refuse qu'il me glisse entre les doigts. Je presse le pas. Si je me dépêche suffisamment.. Cette fois-ci j'ai espoir qu'il restera, qu'il me baignera dans son étreinte réconfortante et que plus jamais il ne se fera du mal. J'ai espoir qu'il me cueillera. Peut-être même qu'il m'arrachera à cette vile existence où je dois me contenter du simple souvenir de son image gravée dans mon esprit pour soulager ma peine. Je la tends parce que c'est aimer, c'est vouloir. Je la tends parce que malgré le désespoir qu'il me cause, rien ne changera à ce que je ressens pour lui. L'herbe à mes pieds frappe mon bas de pyjama. L'air me fouette le visage.
La lueur de la lune me caresse la peau.
Il fait bon.
C'en est presque trop beau pour être vrai.
Où sommes-nous donc..?
Je me sens tirée en arrière mais j'avance.
Les yeux de Solas s'écarquillent.
Je m'en vais le retrouver, mon amour.
Mes jambes se font lourdes. Soudain, j'ai l'impression d'être à des milliers d'altitude dans les airs. Ma respiration se coupe et l'ont me tire en arrière. Une tempête fait rage mais elle n'existe pas. Une armée de bras me retiennent en arrière mais je tiens bon. Les bois sont calmes, aucunement perturbés par notre présence et pourtant j'en suis ébranlée. Un poids immense me pèse sur les épaules.
Je sais que je n'y parviendrai pas.
La silhouette de Solas se fait floue, elle commence à disparaître, pourtant je n'ai fait que trois maigres pas. Comptent-ils vraiment alors que je suis sur le point de trébucher ? Voilà qu'il part. Il me glisse entre les doigts aussi naturellement qu'un courant d'eau, aussi fatalement que le destin qu'il s'efforce de nous imposer malgré ma réticence.
Mes mains se crispent. Il me faut hurler.
Solas m'échappe.
Mais je l'aime. Je l'aime alors je tends la main. Elle y va un peu plus loin cette fois.
Assez pour le voir s'en aller et continuer de me briser un peu plus, je l'aime. Avec lui, il emporte mon cœur. Je le sens palpiter au creux de sa main, Solas ne le lâche pas. Il l'a gardé tout du long. Je le sens s'y accrocher.
Lorsqu'il s'en va, je me sens de nouveau vide. Ma poitrine est mise à nue. Lorsque j'atteins enfin l'arbre, Solas n'est plus.
Je suis seule.
Ça s'est produit, il m'a abandonnée.
Le ciel me tombe sur la tête. Les bois sont de nouveau vides, il ne reste plus que moi. Ainsi que l'obscurité émanant de la profondeur de la forêt. Elle s'apprête à m'engloutir.
Dans quelques instants, celle-ci me bannira.
J'ai arrêté de compter, à force ça fait beaucoup. Je ne prends pas même la peine de le chercher. Solas pourrait être ailleurs, derrière moi ou à quelques kilomètres à m'attendre, espérant me voir lui donner une autre chance de se rattraper. C'est plausible. Ce sont des possibilités dont j'ai testé la véracité maintes fois auparavant. À présent, je sais qu'il n'est plus. Il s'en est réellement allé et ne reviendra pas.
Je ne le lui reproche pas.
Je lui en suis reconnaissance.
Sa faiblesse nous offre du répit, autant me heurte-t-elle et me brise-t-elle, elle me réconforte dans l'idée qu'il reste celui que j'ai aimé. Ce pécheur divin dont la bonté n'a d'égal que ses regrets et son chagrin. Mon bienfaiteur.
Mon bourreau.
Je n'ai que faire de ses départs, pas tout en sachant qu'il me reviendra. J'en ai la certitude. Car Solas m'aime. Il me rendra de nouveau visite car ainsi est notre destin : la tragédie qu'est notre histoire. Une peine insurmontable
C'est une plaie béante, laissée grande ouverte en gage de sa bonté qu'il s'efforce de soigner aux travers de ses visites lorsque minuit approche et qu'il requiert ma présence. C'est ainsi qu'il m'aime, autant qu'il le peut. Au fond de moi, je l'ai toujours su. Ou plutôt : j'y ai consenti. J'ai accepté ce fardeau dès lors que mon regard a croisé le sien, dès qu'il s'est saisi de ma main pour refermer la faille. Parfois, j'en viens même à la sentir. Sa présence sur mon corps, la caresse de ses baisers, le souffle ardent entre ses lèvres.
Âme torturée par la charge divine.
Je n'échangerai cela pour rien au monde. Je l'aimerai quoi qu'il arrive. Je ne cesserai de chercher à le rejoindre, je ne m'arrêterai pas de partir à la recherche d'échappatoires afin de nous offrir une seconde chance.
Non, je n'échangerai ça pour rien d'autre.
Pas même alors qu'une immense douleur me lacère la poitrine. Pas même alors qu'il me fuit et me laisse le pleurer.
Pas même alors que mon âme se déchire.
Car c'est ça, aimer.
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swedesinstockholm · 3 months
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12 mai
il aura suffi d'un message pour que a. fasse son retour dans mes nuits mais ça va, pas de signes de rechute, je suis protégée par mon amour infaillible pour r., mille fois plus dangereux encore pour ma santé mentale que mon amour pour a.
je veux pas être ici. j'ai demandé à majken tout à l'heure si elle était hôtesse de l'air (oui) parce qu'elle poste toujours des photos d'avion dans ses stories et hier soir je discutais avec léa qui me disait que si elle était pas prise à son master de sciences po elle ferait peut être une formation pour être hôtesse de l'air, et je suis en train de me demander, est-ce que je devrais faire hôtesse de l'air moi aussi? ça a l'air glamour. j'adore ses photos d'escaliers d'avion sur le tarmac la nuit et son maquillage d'hôtesse de l'air, même si moi je peux pas me maquiller et peut être que je suis trop moche et difforme pour être hôtesse de l'air. mais ça ferait un bon sujet de livre. enfin ça me donnerait du bon matériel je veux dire. j'aime bien l'idée que majken soit hôtesse de l'air maintenant, après avoir fait mille autre trucs farfelus. l'idée de pas se définir par son job, de se lancer dedans comme si c'était une aventure mais en prenant le mot aventure au sérieux et l'embrasser pleinement. je suis sûre qu'elle a décidé ça sur un coup de tête.
avant de monter au lit j'avais gotta get out gotta get out gotta get out before the morning comes before it's too late etc dans la tête mais je crois que les vraies paroles c'est gotta get up. dans russian dolls à chaque fois que natasha lyonne meurt elle en revient au même moment, dans la salle de bain au carrelage noir de son amie, et à chaque fois on entend cette chanson, comme i got you babe dans groundhog day, c'est une boucle sans fin et elle en revient toujours au même point, comme moi et la maison. j'avais pas du tout envie de partir ce matin. j'avais pas envie de me retrouver seule ici après m'être sentie entourée pendant cinq jours. même s'ils me foutent la honte. je les aime quand même. je les aime même si je me demande toujours si eux ils m'aiment vraiment. ou plutôt je sais qu'ils m'aiment mais je me demande pourquoi. j'ai l'impression d'être un monstre indigne d'amour quand je suis avec eux. un boulet ingrat pas aimable et pas serviable, un boulet triste et sans répartie. j'ai l'impression de pas faire d'efforts et de tout le temps faire la gueule. d'être snob méprisante et hautaine aussi. ça doit être le même mécanisme vicié qui fait que je comprends toujours pas pourquoi r. continue à m'écrire jour après jour. mais pourquoi j'ai aucun mal à concevoir qu'on puisse tomber amoureux.se de moi alors, ce qui par contre n'arrive jamais? c'est quoi le traumatisme qui se cache derrière ce mécanisme de pensée tout cassé?
16 mai
r. m'a dit qu'il aimerait bien que je vienne voir leur spectacle et j'ai failli décider de faire un aller-retour à bruxelles pour me soumettre à son désir et aussi éventuellement essayer de networker dans les coulisses mais c'est à mons et comment je rentre de mons le soir moi? je lui ai soumis mon problème mais il a pas proposé de solution donc j'irai probablement pas, mais en attendant la possibilité que je puisse y aller me stresse. et puis à midi il m'a écrit pour me demander si je serais à bruxelles en juin ou alors s'il pouvait venir me rendre visite ici parce qu'il aimerait bien me voir et je me suis sentie tellement mal que je me suis laissée tomber par terre au milieu de la cuisine et j'ai posé mes mains sur le carrelage froid pour me calmer. j'allais à la cuisine pour me préparer à manger mais finalement j'ai éteint le feu parce qu'r. avait pris toute la place dans mon estomac comme à chaque fois et j'avais plus faim, si jamais il vient je vais rien manger pendant deux jours. comment je vais faire pour tenir? j'ai essayé de me raisonner en me répétant que les amis ça se rend visite, moi je vais rendre visite à mes amis aussi, l'été dernier je suis allée rendre visite à n. par exemple, n. est mon amie et j'avais envie de la voir, je lui ai dit que j'avais envie de la voir. ça parait évident mais mon cerveau est trop distordu par mes sentiments pour voir l'évidence. je lui ai répondu qu'il était le bienvenu au lux comme si de rien n'était, sans rien laisser paraitre du combat acharné qui se joue dans ma tête depuis presqu'un an: prendre sur moi et souffrir en silence pour le garder avec moi ou être honnête avec lui et couper les ponts pour préserver ma santé mentale?
ça fait trois heures que je suis allongée dans mon lit en train d'examiner ma chambre en me demandant ce que dirait r. de telle ou telle chose et en fait je préfèrerais vraiment qu'il vienne pas et qu'on se voie juste à bruxelles parce que j'assume pas. j'assume pas ma chambre d'ado, même si c'est plus une chambre d'ado et qu'elle est trop belle, mais c'est pas un truc d'ado de trouver sa chambre trop belle? mais surtout, j'assume pas maman. avant d'aller au lit elle m'a dit d'aller à une foire à l'emploi ou je sais pas quoi demain à belval et j'ai dit ok et elle a dit de toute façon tu vas pas y aller et elle a soupiré et elle m'a dit bonne nuit et moi j'ai remis ma téléréalité lesbienne pour noyer ma nausée dans des gros plans de filles qui s'embrassent.
lundi la fille de mon cours de luxembourgeois m'a demandé comment j'avais passé ma journée et puis elle m'a demandé si je cherchais du travail et j'ai baissé la tête en marmonnant. aujourd'hui elle m'a parlé de sa meilleure amie qui vit sa best life en australie avec un visa vacances-travail, elle aussi elle a passé un an en australie et elle a fait plein de voyages et maintenant elle a un travail administratif qu'elle aime et un appart à cinq minutes de son travail et une vie de couple avec son copain et c'est très bien mais elle peut pas s'empêcher d'être jalouse de son amie qui venait de rencontrer un garçon mignon à un barbecue sur la plage parce que ça lui manque la vie d'aventure et elle sait pas quoi faire de son dilemme. en octobre elle part rejoindre son amie en australie pour en mois avec un congé sans solde, elles vont visiter le vietnam, singapour, bali et les îles fidji et elle veut s'acheter un drone et un appareil photo fujifilm pour l'occasion parce qu'il fait un peu vintage mais il coûte plus de mille euros alors elle a dit qu'elle le mettrait sur sa liste d'anniversaire. elle a aussi une liste de noël. je voulais lui demander si je pouvais mettre mon microkorg et un micro sur sa liste aussi.
je veux pas travailler mais lundi j'ai passé la journée à travailler sur mon petit bijou de chef d'oeuvre de film de vacances en famille, j'y étais de dix heures du matin à minuit, j'adore travailler, je suis une workaholic, depuis qu'on est rentrées je fais que travailler. quand j'ai eu fini mon film je l'ai regardé et j'ai pensé and that's why they pay me the big bucks comme cameron diaz dans the holiday quand elle regarde ses bandes annonce, sauf que personne me paie des big bucks. et puis j'ai continué à travailler sur mon livre et je fais que ça sauf quand je donne des cours ou que je vais me promener ou que j'écoute la terre au carré dans la cuisine comme hier parce qu'ils parlaient de bruno latour et de gaïa et que je considérais que ça faisait partie de mon travail de recherche.
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