#musique dormir profondément
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20 février
en revenant du dentiste je suis passée au workshop d'afterwork du casino, j'étais en retard et je me suis trompée d'endroit et je suis arrivée toute échevelée. y avait deux médiatrices (mon ancien job, si j'avais pas tout gâché avec mon autosabotage j'aurai peut être fini par avoir un vrai poste fixe au casino, je me demande si la femme à l'accueil m'a reconnue) et donc y avait les deux médiatrices et un type qui s'amusait tout seul avec un synthé moog, il parlait anglais et d'après ce que j'ai entendu il était étudiant. il est parti avant la fin parce qu'il était invité à une fête qu'il appelait steak party mais je sais pas si c'était une blague ou pas. la médiatrice non plus elle savait pas. il leur a demandé ce qu'elles faisaient après le travail et la blonde a dit: rentrer chez moi, manger, dormir et recommencer le lendemain d'un ton très lassé de la vie. la brune devait déménager ses quinze paires de chaussures et ses trois cent kilos d'habits dans son nouvel appartement depuis chez ses parents.
j'aurais aimé leur demander ce qu'elles faisaient à côté de leur job de médiatrice, comment elles payaient leur loyer, pourquoi elles y étaient arrivées et pas moi, mais j'ai pas levé la tête de mon moog. de son moog. c'était le moog de la brune, elle s'en sert dans ses perfs, je sais qui c'est maintenant, elle avait fait une perf dans la cave du casino pour la nuit des musées mais on était pas rentrées parce que c'était trop cher. je crois qu'elle est curatrice aussi. elle a racheté le moog à un ami à moitié prix (300 euros). je lui ai dit que je voulais m'acheter un synthé moi aussi. j'aurais bien aimé lui demander ce qu'elle faisait comme musique aussi, mais mes capacités sociales sont au plus bas et je savais pas comment m'y prendre. j'arrivais même pas à parler clairement, sans bafouiller. c'était plus simple de rester plongée dans mes expérimentations sonores sur le moog, j'avais l'impression d'être une magicienne en tournant tous les petits boutons qui faisaient des sons trop COOL je suis obligée de m'acheter un korg maintenant.
mais je dois aussi me faire extraire une dent et ça coûte 650 euros et j'avais envie de pleurer dans la voiture quand maman m'a dit que je devrais vraiment trouver un moyen de gagner de l'argent, ça me semble tellement impossible comme tache que j'ai dit ou je peux sauter d'un pont, ce serait plus simple. j'ai pas réussi à contrôler mes pulsions morbides, elles m'ont échappé et elles se sont déversées sur l'autoroute de la frontière belge. elle m'a dit de me RENSEIGNER pour voir si je pouvais pas avoir des aides c'est pas COMPLIQUÉ quand même et dans ma gorge ça poussait parce que j'arrivais pas à lui expliquer que si c'était compliqué, que ça faisait partie du problème, que j'arrivais pas à faire ces choses-là parce que quelque chose cloche très profondément dans mon fonctionnement, c'est pas juste de la phobie administrative ou de la flemme ou que sais-je, j'avais envie de lui crier oui mais pour pouvoir faire ça d'abord il faudrait que j'aie envie de vivre! c'est de l'autosabotage comme avec tout le reste. je veux pas vraiment me sortir de La Situation. y a quelque chose à l'intérieur de moi qui veut pas, qui veut pas avancer.
j'avais l'impression d'être complètement à l'ouest chez le dentiste en plus. j'étais pas à l'ouest, mais je donnais cette impression. j'avais l'impression que la secrétaire avait pitié de moi. sinon j'ai bien aimé sentir les doigts du dentiste me tenir la mâchoire, quand la machine dans ma bouche commençait à devenir trop désagréable je me concentrais sur la sensation de ses doigts contre ma peau. ce weekend j'ai lu un livre qui s'appelle vierge de constance rutherford, j'ai lu jusqu'à trois heures du matin puis toute la matinée pour le finir. l'écriture était pas terrible terrible et j'y ai trouvé plein de maladresses mais je pouvais plus m'arrêter. ça parle d'une fille de 25 ans qui habite avec sa grand-mère et qui est toujours vierge, mais elle finit par se rendre compte qu'en fait elle est lesbienne et quand elle s'en rend compte elle couche avec une fille et hop c'est fait elle est plus vierge et elle se sent normale et on la respecte à son travail elle prend des initiatives et elle décide de quitter sa coloc avec sa grand-mère et elle arrive enfin à jouer la scène de théâtre qu'elle arrivait pas à jouer parce que la prof lui disait qu'elle était pas assez sensuelle. elle s'est inscrite à des cours de théâtre parce qu'on lui disait qu'elle avait pas de corps. mais à la fin c'est le sexe qui lui a donné un corps.
tout d'un coup j'ai été prise d'un énorme doute concernant cette histoire de perf. non mais pour qui je me prends? j'ai pas de corps moi non plus. enfin personne m'a jamais confirmé que j'en avais un en tout cas. ça me fait penser à une interview de vincent dedienne où il disait que son premier spectacle était pas terrible parce qu'à l'époque il avait jamais fait l'amour et donc il avait pas de corps lui non plus. ça me semble être un passage obligé pour monter sur scène. est-ce que ça veut dire que je dois trouver quelqu'un qui veuille coucher avec moi avant de pouvoir considérer cette histoire de show? mais avant de pouvoir coucher avec quelqu'un je dois faire une psychothérapie. et avant de pouvoir faire une psychothérapie je dois trouver une psy qui prend des nouveaux patients. autrement dit c'est pas près d'arriver.
dans le livre sa vulve se met à chanter pour lui signifier qu'elle en peut plus et que ça commence à être une question de vie ou de mort. moi la mienne elle chante pas mais elle se manifeste sous forme de flash visuels. des flash intempestifs dans lesquels je me jette sur des gens pour les embrasser à pleine bouche et presser mon corps nu contre le leur. pas le dentiste, mais beaucoup de gens. principalement r. ces derniers mois. parfois je le mords. c'est son premier roman, elle l'a écrit dans le cadre de son master de création littéraire à paris 8. je me suis dit que je pouvais faire mieux. depuis j'ai commencé drifts de kate zambreno, c'est un peu chiant (je peux faire mieux) mais j'ai appris que les jours où elle travaillait pas à l'université, son quotidien ressemblait trait pour trait au mien: beaucoup de canapé et d'internet et de lecture et de email checking et de masturbation et de vidéos d'actrices interviewées dans des talk shows et même des séries, ce que je m'interdis pendant la journée, et parfois au milieu de tout ça, des moments d'écriture.
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Midnight Calm : Musique pour Dormir Profondément avec Écran Noir
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Chapitre 2 : Take me back to the night we met
C'est l'une de ces premières soirées d'été. À Londres elles sont précieuses. Je sirote ma caïpirinha tout en écoutant attentivement Louise qui nous raconte encore l'une de ses histoires à dormir debout dont elle seule à le secret. En plein milieu de sa phrase, elle lève les yeux pour dire bonjour au couple qui vient d'arriver. Mon regard suis le sien, et c'est impatiente de retourner à son histoire que je lance un 'hey, nice to meet you' rapide et désinvolte. Le soleil s'est couché depuis un petit moment maintenant, la chaleur de la journée accumulée par le béton commence à se dissiper. On enchaine les verres, on rigole, la musique du bar commence à se faire de plus en plus entrainante. Je revois ce jardin, les guirlandes de lumières, le mobilier coloré. J'entends encore les rires, le brouhaha des gens qui se retrouvent, se rencontrent, chantent.
La soirée avance, l'excitation monte, l'envie de continuer à profiter de cette belle soirée d'été nous pousse vers un autre bar qui lui à l'avantage de fermer encore plus tard. L'alcool continue de couler, la soirée bat son plein quand le couple qui avait interrompu Louise plus tôt disparait. Et puis tout à coup lui reparait, il est seul. Elle a disparu.
Une autre fermeture de bar, la nuit qui s'allonge, et l'envie d'encore continuer cette douce soirée. Julio propose d'aller chez lui. C'est dans un autre quartier d'East London, et à cette heure-ci pas d'autres moyens d'y aller que de commander un uber.
"Tu as l'adresse ? " me dit une voix à côté de moi. Je lève les yeux de mon téléphone. C'est lui. Celui du couple de tout à l'heure. Pour la première fois je prends le temps de le regarder. Il a les cheveux coupé très court, presque à blanc. Une barbe bien entretenue, un piercing à la lèvre, et des yeux rieurs.
"Oui, c'est du côté de Stratford. Le postcode c'est E153JQ".
"Super, merci!" Et il retourne vers son groupe d'ami.
Il est 3h du mat et Ève et moi on s'embarque dans cet appartement, chez ce mec qu'on connait depuis à peine 2h, entouré d'ailleurs de tous ces mecs qu'on ne connait tous que depuis 2h. Louise elle doit partir, elle travaille tôt demain.
Arrivée à l'appartement, l'ambiance de la soirée change. Pour la première fois de ma vie je vois des assiettes passer de main en main, dessus, de fines lignes blanches. La musique se fait plus forte, les discussion plus intenses. Ça fait cet effet la coke, mais ça je le saurais plus tard.
Et puis le mec de tout à l'heure est toujours là. La soirée avance, il est 5h. Je commence à fatiguer. Je m'assoie sur l'accoudoir du canapé, en attendant je ne sais pas trop quoi.
Et il s'assoit à côté de moi. Je ne sais plus ce qu'il me dit à ce moment là. Je crois que j'ai un peu trop bu. On commence à parler. De tout, de rien, de papa, de la vie. Il est drôle. Pas mon style, mais il y'a quelque chose. Il m'apprend que la fille de toute à l'heure ce n'est pas sa copine.
Si j'avais su. Si j'avais su que ces quelques minutes de discussion allait profondément changer le cours des mes six prochaines années. Que de ce garçon quelconque j'allais tomber follement amoureuse. Que pour lui j'allais être prête à tout. À tout quitter, à tout abandonner, même mes principes. Qu'à ce garçon j'allais tout donner, le meilleur de moi-même, peut-être même mes plus belles années... Et que malgré tout l'amour qu'on allait se porter, six ans plus tard, nos chemins allaient se séparer. Qu'est-ce que je ferais?
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Il était une fois une petite sirène. Elle avait une queue brillante et un nez qu’elle détestait, et pouvait nager très très vite.
Mais ça, ce n’était pas très important.
Non, parce que ce que la sirène aimait faire, c’était chanter. Comme toute sirène me direz-vous ; cette sirène-là aimait tellement le chant qu’elle s’enfermait toute la journée dans sa chambre-coquillage dans un seul but. Là, elle posait ses fines lunettes en aileron de requin sur le bout de son nez rond, ce nez qu’elle n’aimait pas trop. Elle ouvrait son livre en couleurs de l’arc en ciel, laissait s’échapper des notes noires et des notes blanches. Elle les laissait la guider dans un univers où les plus belles couleurs étaient invisibles à l’œil nu. Seule, elle tendait la main pour les attraper, toutes, toutes. Oh, comme elle aurait aimé les atteindre.
Bien sûr, cela ne plaisait pas à ses parents. Elle avait un don pour la nage, c’était certain. Pourquoi diable restait-elle enfermée dans sa chambre aux draps blancs ; pourquoi disait-elle y voir la moindre couleur ; et pourquoi la musique qui s’en échappait n’avait rien à voir avec tout ce qu’ils projetaient pour elle.
Un jour, un des maîtres de l’école vint leur dire que leur fille séchait de plus en plus les cours. Quel choc cela fut pour la petite maison de sable.
La vérité, c’est que ni son père ni sa mère n’avaient pour intention de lui sectionner une partie de ses rêves. Ils voulaient juste qu’elle voit le même monde qu’ils voyaient tout les jours.
Même si ce monde était fait de la froideur des fonds marins, du gris de la surface lorsque le ciel était pluvieux. Même si dans ce monde, ceux qui ne nageaient pas vite finissaient écrasés entre deux rochers.
Un jour, ils l’accueillirent dans la cuisine avec un bol de concombres de mer et des bras croisés. La sirène sut immédiatement qu’ils allaient lui parler.
- Tu seras transférée en septembre dans une tortue-filante.
La jeune fille se figea.
Les tortues-filantes étaient d’immenses pensionnats où les étudiants apprenaient à filer aussi vite que les étoiles. C’était un lieu de prestige, d’exception et d’excellence ; un lieu où elle ne voudrait jamais aller.
- Mais, je ne veux pas y aller… commença-t-elle doucement.
- Tu y iras, l’interrompit sa mère. Nous avons vu ton professeur. Nous savons que tu ne sors plus.
Elle soupira.
- Nous savons aussi ton incroyable potentiel en temps que nageuse. Ce serait tellement dommage de le gâcher, tu ne penses pas ?
La sirène ne répondit rien, parce qu’il n’y avait rien à répondre. Elle n’était pas fière d’avoir raté les cours, tout comme elle ne serait pas fière de gâcher une telle opportunité. On lui avait toujours dit qu’elle avait de la chance, avec sa belle queue, elle pourrait aller n’importe où.
Mais elle ne voulait aller nulle part.
Elle voulait juste se réfugier entre ses draps ; les yeux clos, ils prendraient une teinte écarlate teintée d’indigo.
- Je ne veux plus sortir.
Les rideaux fermés, elle se mit à dormir. Dormir. Dormir. Peut-être que si elle s’endormait suffisamment fort, pour suffisamment longtemps, personne ne pourrait l’amener dans la tortue-filante. Tout le monde finirait par l’oublier, et alors, elle pourrait rêver.
Dans ses rêves, elle chantait. Elle chantait mieux que tout le monde. Elle n’avait personne pour lui rappeler qu’elle n’avait aucun talent pour le chant, qu’elle finirait noyée entre les algues parce qu’elle serait trop pauvre pour dormir quelque part.
Dans ses rêves, elle pouvait se permettre de chanter, matin, midi et soir.
Dans ses rêves, elle était heureuse.
Puis un matin, en se réveillant, elle s’échauffa la voix… mais aucun son ne sortit.
- Hhh, hhh, fit sa gorge.
Elle toussa. Elle toussa et toussa et toussa, mais elle ne put rien faire d’autre. Elle resta assise sur son lit, muette et choquée. Ses larmes coulaient comme des milliers de perles d’une seule couleur transparente.
Elle n’en verrait plus d’autres.
Ses parents la virent de moins en moins descendre pour manger ses concombres préférés. Elle ne semblait plus en réclamer, tout comme elle ne semblait plus déverser aucune note.
Elle se contentait d’aller en cours, pale comme un fantôme. Même sa queue avait arrêté de scintiller.
Un jour, sur le chemin, elle s’arrêta. Sa tête était vide, plus aucune pensée ne voulait s’y arrêter ; elle les sentait juste la traverser, dans une valse triste et floue.
« A quoi ça sert d’aller là-bas ? A quoi ça sert d’ouvrir les yeux ? A quoi ça sert puisque je ne verrais plus aucune couleur, que je finirai sans doute tout au fond de l’océan ? N’est-ce pas mieux, au final, de s’échouer là-bas ; tellement profondément que personne ne pourra me secourir lorsqu’il sera trop tard ? »
Elle s’apprêtait d’ailleurs à y aller, lorsqu’elle sentit un aileron la retenir. En tournant la tête, son nez tomba juste à côté de celui d’un poisson-lune.
- Tu as un nez mignon, lui dit-il.
La sirène ne sût pas quoi répondre. Elle qui avait toujours détesté son nez, resta bouche bee ; et les larmes qui s’écrasèrent sur ses joues étaient d’un bel ocre brillant.
Avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit, le poisson-lune était parti.
Les jours ne passèrent pas sans qu’elle ne pense à cette rencontre. Dans sa tête, les simples ailerons étaient devenus des ailes d’ange, le compliment était devenu une prière, et le poisson un sauveur.
Il lui avait, sans le savoir, sauvé la vie.
Elle remercia son nez de l’aider à respirer, et se promit de ne plus jamais vouloir l’en empêcher.
Sa quête pour retrouver le poisson commença. C’était sans doute mal d’y projeter une seule raison de vivre, mais la lumière filtrait à nouveau entre ses rideaux blancs.
Elle nagea, nagea, nagea. Si vite qu’elle remercia ses capacités, pour la première fois.
Elle parcourut les mers mais ne le retrouva pas.
Seulement alors, elle décida de partir de chez elle. Ses pensées étaient vaines, comme ses mouvements. Elle rêva juste d’une nuit où elle crut le voir.
Sa main diaphane était tendue vers sa petite nageoire ; il lui disait :
- Je suis un poisson, tu es une sirène. C’est impossible. Oublie-moi. Tu mérites une plus belle paix.
Elle voulait le convaincre que c’était faux, que sa paix ne résidait qu’auprès de lui, mais il s’était déjà évaporé comme le mirage qu’il était.
Au matin, elle ouvrit des yeux encore larmoyants. Ils se clignèrent d’eux-mêmes, alors que son regard parcourait la caverne brillante.
Elle semblait s’être échouée là. Depuis combien de temps était-elle endormie, sur ce sol rocheux ? Combien de cristaux dansaient la, sous ses yeux émerveillés ?
Sa bouche s’ouvrît d’elle-même et en sortit un chant, un chant mélodieux et un chant léger. Oh, comme il lui avait manqué.
Les larmes se mélangeaient avec sa joie, alors que les spectres lumineux des stalagmites entamaient une danse. Ils semblaient entamer avec elle un hymne de Paix.
C’est alors qu’elle comprit.
Elle n’avait besoin de personne, personne pour chanter. Elle n’avait besoin que de sa caverne, de ce havre de paix ; de sa propre paix d’esprit et du rêve qui recommençait à brûler dans ses yeux.
La flamme ne s’éteindrait plus.
Elle adopterait une petite crevette grise baptisé Taro, qu’elle aimerait tendrement.
Elle se fit peu à peu à l’idée qu’elle ne verrait jamais le visage de son poisson-lune, et qu’elle se devait bien d’honorer ce qu’il lui avait demandé.
Elle l’oublierait, lui et ses sentiments.
Parce que sa caverne lui donna un nom.
- Juno.
Avait-elle semblé tonner, alors qu’elle ouvrait les yeux.
« C’est un joli nom » pensa-t-elle. C’est ainsi qu’elle fut baptisée, pour ce qui lui sembla être la première fois.
Elle ne serait plus une sirène sans nom, habitée par sa cage vocale inutile. Non, parce que son utilité résiderait désormais dans sa pure joie, celle qu’elle ne pouvait avoir que d’une seule façon.
Un jour elle sortirait de sa caverne, et alors, le monde entier la verrait, belle, répandre des notes de couleur qu’elle seule pourrait voir.
Des notes aux couleurs des rêves qui ne disparaissent jamais vraiment.
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Musique de RELAXATION : Séance de MEDITATION profonde pour dormir - Retrouver calme et sérénité
Un instant pour soi met à votre disposition cette vidéo gratuitement d'un voyage intérieur pour retrouver son calme et sa sénérité.
1h de magnifique flûte amérindienne et des sons de la nature pour vous détendre profondément et profiter de l'instant présent.
Vous allez pouvoir Harmoniser votre corps et votre esprit. Exercice de relaxation à pratiquer dès que vous avez la sensation de perdre pied. Technique de pensée positive et d'ancrage puissant EMC (Etat Modifié de Conscience) Cet exercice consiste à bander un à un ses muscles puis à les décontracter brutalement avec la répétition de phrases positives.
Installez-vous confortablement (assis ou couché) et Go Inspirer et expirer profondement une dizaine de fois avant de pratiquer l'exercice ci-dessous:
1. Serrer le poing droit très fort… vous pouvez sentir la chaleur qui envahit vos doigts, votre main, votre poignet, peut-être tout votre bras. Puis, desserrez votre poing d’un seul coup : des picotements se font sentir en même temps que la tension disparaît. Ensuite gardez votre main décontractée. Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e).
2. Maintenant, serrez le poing gauche ; de la même façon que lors de la contraction du poing droit, ressentez la chaleur envahir vos doigts, le dos de votre main, votre poignet, peut-être tout votre bras. Puis, desserrez votre poing d’un seul coup : des picotements se font sentir en même temps que la tension disparaît. Gardez votre main décontractée. Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e).
3. Continuez l’exercice en contractant puis relâchant de la même manière tous les muscles de votre corps : bras, front, yeux, bouche, mâchoire, lèvres, cou, épaules, poitrine, estomac, mollets… Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e).
Après 15/20 minutes de pratique vous pouvez profiter de cet instant pour pratiquer le voyage intérieur, celui-ci ne sera que plus puissant! Vider votre esprit et observer le déroulement ...
L'équipe un instant pour soi vous souhaite une belle séance
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Lettre à Élise - Chapitre 1 : la rencontre
Élise est probablement le meilleur chat que j’ai et que j’aurai de toute ma vie.
Nous avons toujours eu des chats ; quand je suis née il y avait un chat dans mon berceau, et nous n’avons jamais vraiment vécu sans un de ces félins. Du moins, pas dans mes souvenirs. Au fil des ans, vivre avec des chats est devenu aussi vital que respirer. Et aujourd’hui, ce sentiment est encore plus profondément ancré en moi. Je suis malheureuse et mélancolique sans mes chats, c’est une vérité, un sentiment profond.
Ma mère faisait le ménage chez des particuliers. J’avais 21ans et j’habitais toujours chez elle car j’étudiais à l’université. Nous vivions avec deux chats, l’un était à elle et l’autre à mon petit frère. Et je dois dire que je me sentais seule. J’avais besoin d’un chat à moi, un chat avec lequel dormir, qui vivrait à mes côtés, dans ma chambre, un chat à qui parler, un chat qui ne refuserait pas mes câlins, un chat qui m’écouterait. Une dame chez qui ma mère travaillait avait une minette grise qui allait et venait au gré de ses envies dans le jardin. Elle n’habitait pas très loin de chez nous, et un jour, cette chatte est revenue pleine de bébés. Malheureusement, sa maîtresse ne pouvait pas garder les chatons et allait devoir les placer. Quand ils sont nés, ma mère leur rendait visite toutes les semaines, et elle les voyait partir les uns après les autres. A la fin, alors qu’il n’en restait plus que trois, et après une longue discussion avec son mari, ma mère a réussi à garder un chaton pour moi. Je n’avais qu’à choisir. Il restait deux mâles et une femelle, et je voulais une femelle. Elles sont généralement plus douces, plus affectueuses. Et quand j’ai vu ces petites boules grises aux grands yeux bleus, mon cœur n’a pas pu résister. Mais il me fallait à présent choisir un prénom pour ma future nouvelle amie. Je voulais donner un “vrai” prénom à cette petite boule de poils. Naturellement, ma mère m’a proposé “Plume”, puisque c’était l’année des “P”. C’était mignon, mais je ne parvenais pas à m’y faire. C’était également une époque où j’approfondissais ma culture musicale en écoutant de la musique classique et j’étais tombée amoureuse d’une composition en particulier : “La lettre à Élise”, de Beethoven. Lorsque je lui ai fais part de mon choix, ma mère n’a pas particulièrement apprécié, mais aujourd’hui, elle adore ce prénom et trouve que cela lui va à ravir.
Un jour, j’eus le droit de rendre visite à Élise afin de confirmer mon choix. Ses frères restant venaient jouer avec moi mais elle, elle restait cachée sous le canapé et je ne parvenais pas vraiment à la voir, mais cela ne m’étonnait pas. Ma mère me racontait que lorsqu’elle venait faire le ménage et qu’elle observait les petits félins, elle voyait toujours Élise dans son coin. Elle était la plus petite, la plus craintive et la plus calme. Cela ne fit que renforcer l’amour que j’avais déjà pour elle.
Quand j’ai pu la ramener à la maison, je l’ai tout de suite enfermée dans ma chambre afin qu’elle s’y habitue. Je voulais qu’elle vive avec moi. Et c’est ce qui s’est passé. Le lien que nous avons tissé toutes les deux est le plus fort que j’ai pu créer avec un chat. Elle dormait toujours sur moi : sur mes bras, lorsque j’étais à l’ordinateur (entravant ainsi certains de mes mouvements, mais cela n’avait pas l’air de la déranger) ; sur ma poitrine puis entre mes jambes la nuit dans mon lit ; à mes côtés sur le bureau lorsque je dessinais. Une relation forte s’était créée entre nous. Et celle-ci se renforçait de jour en jour. Élise devenait peu à peu mon âme sœur féline.
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Musique de RELAXATION : Séance de MEDITATION profonde pour dormir - Retrouver calme et sérénité
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1. Serrer le poing droit très fort… vous pouvez sentir la chaleur qui envahit vos doigts, votre main, votre poignet, peut-être tout votre bras. Puis, desserrez votre poing d’un seul coup : des picotements se font sentir en même temps que la tension disparaît. Ensuite gardez votre main décontractée. Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e).
2. Maintenant, serrez le poing gauche ; de la même façon que lors de la contraction du poing droit, ressentez la chaleur envahir vos doigts, le dos de votre main, votre poignet, peut-être tout votre bras. Puis, desserrez votre poing d’un seul coup : des picotements se font sentir en même temps que la tension disparaît. Gardez votre main décontractée. Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e).
3. Continuez l’exercice en contractant puis relâchant de la même manière tous les muscles de votre corps : bras, front, yeux, bouche, mâchoire, lèvres, cou, épaules, poitrine, estomac, mollets…
Répétez-vous à plusieurs reprises je suis beau/belle, fort(e) et intélligent(e). Après 15/20 minutes de pratique vous pouvez profiter de cet instant pour pratiquer le voyage intérieur, celui-ci ne sera que plus puissant! Vider votre esprit et observer le déroulement ...
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Regardez "Mozart Musique Classique Relaxante pour Dormir #1 Musique pour Dormir Profondément" sur YouTube
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Rendez-vous sous la lune
Mon chéri,
J'étais piégé l'intérieur de moi par un grand ennui aujourd'hui. Mon humeur est toujours profondément affectée par le météo et sous le ciel laiteux, je m'avais senti vide. Minka était aussi sans vie, elle avait dormi sur le canapé toute la journée et n'avait même pas voulu jouer avec ses jouets. J'ai essayée de lire, mais rien est restée dans ma tête. J'ai continuée à regarder le temps impatient de faire quelque chose, mais déjà ennuyée par cette activité sans nom.
Chéri, aujourd'hui, si t'étais là, tu m'aurais détesté, je suis sûr ! J'étais insupportable pareille pour moi-même. J'ai écoutée de la musique, mais j'étais fatiguée après cinq minutes , j'ai essayée de dormir mais, je n'ai pas pu, le ciel de chien n'avait même pas changé de couleur une seconde !
Heureusement, la nuit est arrivée et je vais bientôt aller me coucher et terminer cette journée misérable. Je termine cette lettre par un tendre baiser pour toi et je ferme les yeux en j'imagine que je t'embrasse très fort lors d'un rendez-vous sous la lune.
Je t'aime.
Madeleine
#30jourspourécrire
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#19
Comment serait ta peau si elle reposait sous un arbre tout le long des saisons ?
Est-ce que nous existons ailleurs que là où nous nous trouvons ?
Quel bruit fait le soleil à son lever, à son coucher et à des kilomètres la respiration d’une tortue quand elle dort ?
Les plantes tombent-elles amoureuses ?
Pourquoi certains goûts ne s’oublient pas ?
Pouvons-nous être aussi magnétiques que des aimants ?
Comment deviendrait une voix éteinte durant plusieurs années ?
Est-il possible d’arriver à dormir profondément en étant debout ?
La nuit la plus étoilée est-elle déjà passée ?
Les lignes de la main changent-elles de direction avec le temps ?
Est-ce que les oiseaux pleurent ?
Une pieuvre peut-elle être prise d’un fou rire ?
Quel sera le prochain mot qui rentrera dans le dictionnaire ?
La nuit pourrait-elle ne jamais revenir ?
Est-ce que les feuilles sentent quand elles sont sur le point de tomber ?
Quel sera le jour d’après dans ta bouche ?
Si nous avions des plumes qui poussent pourrions-nous voler ?
Il y a t-il un lieu où le silence existe ?
Pourquoi le nez coule t-il quand on boit un liquide très chaud ?
Est-ce que ses pensées dépassent mes pensées ?
Combien de fois es-tu né.e ?
Les pensées rentrent-elles d’abord par les yeux ?
Les pensées connaissent-elles aussi les saisons ?
Si nous avions une troisième paupière pourrions-nous éviter les chocs émotionnels ?
La lecture de certaines phrases peut-elle avoir de graves répercussions ?
Si toutes nos traces ne s’effaçaient jamais serions-nous pour autant moins perdu.e.s ?
Quelle est la mer qui contient la plus grande des mémoires ?
Il y a t-il un minimum de sommeil requis pour les animaux ?
Un être a t-il réussi pendant plusieurs heures à ne pas cligner des yeux une seule fois ?
Est-ce que lorsque se tient une assemblée de plantes elles débattent entre elles ?
À quel moment les cheveux s’arrêtent t-ils de pousser ?
Une image conservée dans l’ombre a t-elle plus de chance de résister dans le temps que si elle est mise en pleine lumière ?
Que se dit un oiseau lorsqu’il perd une plume ?
Comment se forme un frisson ?
Est-ce que la première personne qui a dit « je t’aime » savait qu’elle disait « je t’aime » pour la première fois ?
Pourquoi certaines personnes nous ressemblent comme deux gouttes d’eaux ?
Combien sommes-nous sans le savoir à écouter la même musique en même temps ? Et à dire « je t’aime » sans le savoir combien sommes-nous ?
Pourquoi quand on rit on pleure ?
Il y a t-il déjà eu une journée sans mort ?
Bonjour est-il le mot le plus employé dans le monde ?
Si l’on dort bouche ouverte au soleil peut-il s’y glisser par inadvertance ?
Voit-on vraiment sa vie défiler avant de mourir ?
C’est comment l’odeur des astres ?
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Musique pour Dormir Profondément | Musique Relaxante pour Dormir | Musiq...
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Histoire Post épisode 11 (1ere partie)
Voilà ma version de comment ça aurait pu se passer. Première partie du point de vue de Su' et la seconde du point de vue de Nath. Débute à la fin de l'épisode 11.
Je me réveille et constate que mes yeux refusent de s'ouvrir. Je ne sais pas quelle heure il est mais j'ai l'impression d'avoir peu dormi. Je suis entourée d'une douce chaleur et je me force à ouvrir les yeux pour vérifier qu'il est bien là. Un peu de lumière s'engouffre dans la chambre et me permet de confirmer que je n'ai pas rêvé. Nathaniel est bien là, dans mon lit, en train de dormir. Je me mords la lèvre pour ne pas pousser un petit cri d'excitation comme une ado à un concert de son idole. J'ai passé tant de temps sans ses bras autour de moi que je ne pensais plus les retrouver un jour. Mais me voilà... Je ne suis pas sûre qu'il soit très sain pour mon cœur de faire des bonds au réveil mais comment l'en empêcher? Surtout après les mots échangés cette nuit...
Je me défais de son étreinte doucement et me lève du lit. Il n'a pas bougé. Je vais le laisser dormir encore un peu... Je remarque une notification sur mon téléphone. Chani m'a envoyé un message il y a dix minutes pour me dire qu'elle prenait le petit dej à la cafète. Hum... Elle tombe toujours à pic! Je lui réponds en lui demandant si elle peut me ramener un petit déjeuner pour deux et elle me répond rapidement qu'elle s'en charge. Parfait! Cela me laisse quelques minutes pour aller dans la salle de bain.
Quelques instants plus tard, j'émerge de la salle de bain et Nathaniel dort encore. D'ailleurs il a l'air bien crevé. Je ne sais pas quel est son rythme de vie mais ça me préoccupe. Je vais attendre Chani dans le couloir. Je sors sur la pointe des pieds et arrive sur le palier au moment où mon amie arrive les bras chargés. Elle me sourit.
-Service d'étage!
Elle me tend un grand sac et je la regarde avec les yeux ronds. Un paquet de mini viennoiseries, du thé, du café, des petits pains et de la confiture...
-J'espère que c'est assez! Tu n'es pas seule, n'est-ce pas?
Elle se retient visiblement de jubiler sur place.
-Chani, c'est largement assez! Et non en effet je ne suis pas seule... D'ailleurs je dois te dire... Merci de m'avoir fait sortir hier soir. Rien ne s'est passé comme prévu mais... Au moins ça m'a fait bougé et ma situation reste compliquée mais ça avance. Et si tu te demandes, ce n'est pas Castiel qui est avec moi.
Elle lève les sourcils, surprise.
-Oh... J'aurais juré que...
-Oui je suis allée chez lui mais je ne voulais pas qu'il se passe quoi que ce soit et quand je suis revenue ici... On m'attendait...
Je ne peux pas lui en dire plus... je peux pas lui sortir "Ne t'en fais pas hein j'ai passé une partie de la nuit avec mon ex avec qui j'ai une relation compliquée depuis mon retour et en plus il est mêlé à des trafiquants de drogue. Tout va bien!". Et Chani, égale à elle-même, ne demande rien de plus.
-Tu as l'air d'avoir trouvé quelques réponses à tes questions en tout cas je suis contente.
-Euh... Je ne sais pas trop en fait mais... Je vais prendre les choses comme elles viennent pour essayer d'y voir plus clair. Et ce qui est sûr c'est que tu es une fille extra et que je ne te le dis pas assez. Je ne sais pas comment tu as eu la force de me supporter depuis tant de temps. Il faudra que tu me laisses te gâter en retour un de ces jours.
Elle me fait un grand sourire et un clin d’œil bien que rougissante avant de s'éclipser dans sa chambre.
Il ne me reste plus qu'à retrouver mon beau blond...
Je passe la porte de ma chambre et constate que Nath est réveillé, assis dans mon lit. Il lève ses yeux embués de sommeil vers moi.
-Bonjour... J'ai eu peur en ne te voyant pas près de moi. J'ai cru que tu t'étais enfuie.
Je sais qu'il plaisante mais quelque part, je suis convaincue qu'il y a du vrai dans cette phrase. Nath a été abandonné par tant de monde, moi y compris.
-Il fallait bien que j'aille prendre de quoi faire un bon petit déjeuner!
Je sors le contenu de mon sac de provisions pour l'arranger sur mon bureau alors que Nathaniel me regarde, surpris. Il rigole doucement.
-Je ne m'attendais pas à ça. Tu as eu le temps d'aller à la cafète prendre tout ça?
-Non, j'ai juste une super amie dans le coin!
Nous nous installons à mon bureau pour manger et j'en profite pour lui parler de Chani.
-Cette fille est une perle!
-A t'entendre tu passes plus de temps avec elle qu'avec Alexy et Rosalya.
-Hum... En ce moment c'est compliqué.
Il secoue légèrement la tête.
-Ou alors tu as le don pour t'entourer de gens compliqués.
-J'imagine que tu as raison. J'aurais préféré autre chose comme don mais j'assume.
-En tout cas c'était un super petit déjeuner et...
-Et?
-Je suis content d'être là avec toi.
Heureusement que j'ai fini mon latte sinon je me serais étouffée avec. Son regard se pose sur un coin de mon bureau et il fronce les sourcils. Sa main attrape des papiers qui dépassent d'une pochette... Il écarquille les yeux en voyant les photos.
-Sweet Amoris...
-Ma mère m'a envoyé un carton avec des souvenirs, il y avait pas mal de photos dedans.
Il les regarde comme s'il redécouvrait ces moments de notre passé. Il s'arrête sur une photo de lui et moi au bal de fin d'année. Un petit sourire s'installe sur ses lèvres mais ses yeux affichent un air un peu triste.
-J'ai l'impression que c'était il y a si longtemps. Quelle tête j'avais...
-Hein? T'es super beau sur cette photo! J'étais trop fière que tu sois mon cavalier!
-Tu ne t'es jamais débarrassée de tout ça...
-C'est dur de jeter des beaux souvenirs.
Je détourne les yeux de peur de me mettre à pleurer. J'étais tellement heureuse à cette époque. Je me suis demandée un nombre incalculable de fois pourquoi tout a changé.
Il pose délicatement les photos sur mon bureau et je le sens confus. Le petit déjeuner est fini et je ne sais pas s'il va rester longtemps mais je dois lui parler de cette nuit...
-Nath... Il faut que je te dise... Hier soir je suis justement sortie avec Chani car cette jeune fille admirable voulait me remonter le moral que j'avais perdu depuis un bon moment.
Il baissa les yeux et acquiesça légèrement.
-Je me suis retrouvée à une soirée privée du groupe de Castiel.
Là je dois dire que j'ai envie de rire. Juste le faire de prononcer ce prénom suffit à le faire réagir même très subtilement. En tout cas j'ai toute son attention.
-Castiel m'a proposé de partir de là et en chemin il m'a invitée à prendre un thé chez lui. J'ai accepté. On a passé deux heures à boire du thé et écouter de la musique. C'était cool.
Hum... Je vois le corps de Nathaniel se crisper petit à petit. Mais je dois continuer.
-Au bout d'un moment il m'a proposé de passer la nuit chez lui. J'ai refusé et je suis rentrée. C'est là que je t'ai trouvé devant ma porte.
Un de ses pieds tape nerveusement le sol et ses poings sont serrés. J'avais pas besoin de lui donner du café pour le réveiller, cette petite histoire suffisait largement. Une minute de silence s'ensuit et il finit par exploser.
-Putain! Comme si c'était une surprise! Il a toujours été après toi! Je vais...
-Nath, il n'a rien fait de mal tu sais, il m'a juste fait une proposition.
Il ferme les yeux et respire profondément.
-J'ai voulu t'en parler pour que tu réalises que je commence à voir ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je n'avais pas envie de passer la nuit avec lui. Et je suis soulagée de t'avoir trouvé devant ma porte. Et toi, tu sais ce que tu veux?
-Oui.
Aucune hésitation, ça change... Son téléphone sonne à ce moment-là. Il soupire.
-Je dois partir. Il... il faut absolument qu'on parle plus tard.
-Je suis d'accord. Faut qu'on parle très vite. Je ne veux plus passer des jours à me morfondre.
Il me prend dans ses bras et enfouit son visage dans mon cou. Je me laisse aller à savourer cette étreinte. Il murmure à mon oreille.
-J'ai des choses à faire et il faut que je passe chez moi nourrir Blanche sinon elle va bouder. Mais on se revoit dès que possible.
Ses lèvres s'attardent dans mon cou et remontent jusqu'à ma joue. Et un instant plus tard il n'était plus là.
Je vais aller travailler jusqu'en milieu d'après-midi si j'en crois un message reçu par ma patronne. Et ensuite... je vais avoir besoin de m'isoler un peu pour me détendre.
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-Promis Ambre je t'appelle dans quelques jours.
Je raccroche enfin. Ma jumelle est toujours inquiète pour moi alors qu'elle devrait penser à elle et sa carrière remplie de difficultés. Je me mets un rappel pour l'appeler dans 2 jours afin qu'elle soit rassurée que je vais bien. Même si au fond je n'en mène pas large.
Mes pensées se redirigent automatiquement vers Su'. Je l'ai quittée ce matin après un bout de nuit qui m'a fait un bien fou et j'ai déjà envie de la retrouver. Je suis pire qu'un ado en manque. Je sais que tant que l'on ne parlera pas, on continuera à avoir des malentendus et... bon sang, elle aurait pu passer la nuit avec Castiel! J'aurais pu la perdre pour cet abruti! Je peux pas continuer à laisser tout m'échapper comme ça, je dois reprendre le contrôle de ma vie et maintenant. Et casser la gueule de ce type. Je sais qu'elle aurait pu bien faire ce qu'elle voulait de sa nuit après tout mais... Je vais devoir me retenir de ne pas le défigurer si je le croise.
Au lieu de tourner en rond dans mon appart, je décide de retourner la voir immédiatement. Je regarde l'heure... 16h... Je crois qu'elle travaillait dans l'après-midi... Où qu'elle soit, je dois la trouver.
Une bonne demi heure plus tard, me voilà devant sa porte. L'impression de déjà vu me nargue mais qu'importe. Je toque à sa porte mais elle ne répond pas. Je prends mon téléphone et... pas de réseau? Je tente de faire fonctionner mon appareil mais rien à faire, les messages ne passent pas. Une étudiante blonde habillée en noir va vers sa chambre, me voit et ralentit. Si j'en crois la description que j'ai eue ce matin par Su', il s'agit de son amie Chani. Peut-être qu'elle sait...
-Salut... Excuse-moi de te déranger mais... Tu es bien Chani?
-Oui!
-Moi c'est Nathaniel et...
-Tu cherches Su'?
Ce n'est pas une vraie question, je suis devant la porte de Su' avec un air de chien battu et ce foutu téléphone ne marche pas.
-Oui et je n'arrive pas à la joindre.
-C'est normal, il y a une panne de réseau dans une bonne partie du pays.
-Quoi???
Manquait plus que ça.
-Je ne saurai pas te dire exactement où est Su' mais je l'ai croisée. Elle m'a dit avoir envie de se relaxer au calme dans un endroit qu'elle affectionne.
Mon cerveau s'active pour s'imaginer où elle pourrait bien être. J'ai bien une idée...
-Merci Chani je vais voir si je la trouve...
-Et le petit dej de ce matin, il était bien? J'espère n'avoir rien oublié...
Elle me regarde avec un petit sourire malicieux et je rigole malgré moi.
-C'était parfait. Merci!
-Je te laisse filer, je vois bien que tu ne tiens pas en place et surtout... bon courage!
-Pour quoi?
Elle hausse les épaules.
-C'est juste sorti comme ça. Salut!
Elle rentre dans sa chambre et me voilà dans le couloir désert. Su' ne doit pas s'ennuyer avec une amie comme elle.
Su'... un endroit qu'elle aime et où elle peut se relaxer... C'est vague mais je vais aller au premier endroit auquel j'ai pensé.
Je fonce prendre le bus et après quelques arrêts je me retrouve devant la plage. L'été après le lycée je suis venu ici pas mal de fois avec Su'. Quand il y a eu moins de monde on a pu profiter de moments à deux très agréables et au final un petit bout de plage à une dizaine de minutes de marche était devenu notre sanctuaire. Je suis peut-être un peu stupide de croire qu'elle s'en souvient et qu'elle vient encore ici même seule mais pourquoi pas? Et même si elle n'est pas là, ça ne pourra pas me faire de mal de passer un moment ici.
La plage est déserte vu qu'il fait bien frais. Quelques vagues, des mouettes, des navires au loin... Rien d'autre. Je marche résolument et je dois dire que l'air marin me fait du bien. Le sable garde le souvenir de mes pas et j'en viens à penser que j'aimerais que mes empruntes disparaissent pour qu'on ne me retrouve pas, pour que je puisse retrouver Su' sans aucun danger. Je suis stupide, je sais, je ne crains rien ici. J'ai trop pris l'habitude d'être sur mes gardes mais c'était nécessaire.
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2h 43mn de musique relaxante pour dormir rapidement et profondément.
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