#mur gris et blanc salon
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Paris Contemporary Living Room
Example of a large trendy open concept light wood floor and brown floor living room library design with white walls and no fireplace
#salon avec poutres apparentes#mur gris et blanc salon#poutres salon#poutres brutes#puis de lumiĂšre#meuble bois design#salon blanc
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Je vous montre l'avancée des travaux dans mon appart parce que je viens de passer deux semaines dessus et franchement je suis assez fiÚre du résultat!
Mon salon, qui a la base était tout blanc moche. Enfin déjà j'aime pas quand c'est tout blanc, je trouve que ça fait hÎpital mais en plus là les murs sont en planches genre palette ???? Qui fait ça ? Mais je suis contente avec mon bordeaux ça donne un cÎté chaleureux. Et de l'autre cÎté c'est gris à paillettes donc forcément je suis contente.
La chambre de Noiraude. Qui a la base Ă©tait blanche et bleue. Maintenant on est dans une ambiance princesse, j'adore.
Ma chambre. AprÚs 6 appartements à écouter mon papa, j'ose enfin me faire plaisir et foutre du noir sur mon mur. J'en ai chier de fou avec le noir qui dégoulinait toujours sur le rouge, j'ai fait des tùches partout sur le parquet mais ça y est j'ai réussi et je kiffe de fou.
Le gros chantier, la salle de bain. Mon papa s'est arraché les cheveux dessus pendant une semaine et demie pour virer le sol hideux et remplacer la baignoire. Puis devant l'ampleur du truc j'ai fait appel à des ouvriers. Ils devraient finir demain, j'ai hùte de voir les photos une fois terminé !
Il me restera le couloir Ă repeindre et la chambre de Flocon Ă retoucher un peu Ă base de mur de peinture ardoise et de drapeaux pirates. Ensuite va falloir tout amĂ©nager. Ăa m'Ă©puise d'avance mais au final, on va ĂȘtre bien. â€ïž
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« Le mystÚre de BlackHeaven » (chapitre gratuit)
BlackHeaven 1920
-« votre maison est bientÎt terminée monsieur Otis. »
-« merci cher ami, BlackHeaven sera le paradis sur terre » pensa Monsieur Otis d'un air rĂȘveur.
La construction de Blackheaven commença en 1918, dans l'état du Wisconsin dans la charmante ville de Madison, Monsieur Otis, riche homme d'affaire détenant un domaine pétrolier qui lui permettait de brasser énormément d'argent, décida en cadeau pour sa femme et sa fille, de faire construire une somptueuse demeure, époustouflante, imposante et isolée du reste du monde, entourée par la verdure des arbres, possédant un lac aux abord de son futur foyer.
BlackHeaven sera un havre de paix oĂč se reposer, oĂč ils pourront se ressourcer et construire leur vie future Ă l'abri des regards indiscrets, Ă©loignĂ©s de la ville, du brouhaha ambiant, de la pollution et de la foule, une nouvelle vie sereine, loin de l'agitation de la ville.
Elle reprĂ©sente la consĂ©cration de toute une vie, un rĂȘve qui devient rĂ©alitĂ©, fini les dĂ©mĂ©nagements sans fin, les appartements et les pentahouses d'hĂŽtel, fini les changements de ville, Ă Blackheaven, la famille Otis pourra enfin poser leurs valises dĂ©finitivement, dans leur magnifique demeure construite Pierre par pierre, par la sueur des employĂ©s qui s'affairent au travail jour et nuit pour terminer BlackHeaven dans les temps, le plus gros chantier d'une vie mais aussi le meilleur.
2 mois plus tard...
- Monsieur Otis : « Mes chers amis, mes chers associés et ma merveilleuse famille, c'est avec un grand honneur et une grande satisfaction, que j'inaugure avec vous, la fin de construction de ma nouvelle demeure que j'ai baptisé « BlackHeaven »... il se tourna vers sa femme et sa fille... ma tendre épouse et ma merveilleuse fille, je vous présente votre cadeau » dit-il en faisant un signe
de la main aux artisans pour qu'ils retirent la grande bĂąche qui enveloppe BlackHeaven.
Les invités restÚrent bouche-bée ainsi que sa femme et sa fille, devant eux, un somptueux manoir imposant de style victorien, composée de deux tours cylindrique de chaque cÎtés avec une girouette qui s'agite au gré du vent, de pierre apparente avec une façade de couleur terracotta, de plusieurs étages tellement haut qu'on penserait qu'elle touche le ciel, constitué d'une magnifique véranda étalé sur tout l'arriÚre de Blackheaven, une allée de gravier blanc et de rosier est parsemer jusqu'à l'entrée du foyer, une serre de plante exotique et un jardin couvert de fleur jongent l'arriÚre de la maison, au fond de ce sublime jardin, se cache un petit escalier qui mÚne directement au lac de BlackHeaven, d'une superficie de 5km, une immensité bleutée donne un spectacle époustouflant pour les yeux, BlackHeaven est immense, elle est le paradis sur terre.
Le paysage est à couper le souffle, et BlackHeaven par sa splendeur, surplombe cette beauté, tous se dirigÚrent à l'intérieur, la découverte est de mise, arriver dans le vestibule, les invités levÚrent les yeux au plafond qui est orné d'un grand lustre en cristal est qui englobe, un sublime escalier en verre droit au rambarde doré, qui une fois arrivé au palier, comporte deux autres escaliers de chaque cÎté en verre aussi permettant l'accÚs au premier étage,sur le cÎté droit du vestibule, un magnifique salon d'une superficie de 40 mÚtre carré,
composé d'un canapé en velours gris, d'une méridienne grise, d'une table basse sculptée en forme de corbeau, composé d'un grand tapis en peau de chÚvre,une cheminée en marbre blanc, une table à manger en verre avec un support argenté, on peut y manger à 15, et une décoration florale qui imprÚgne les murs, il est tout simplement resplendissant, c'est un plaisir pour les yeux, une porte reliant le salon à la véranda a été installée sur l'un des cÎtés.
Sur le cÎté gauche, se trouve un boudoir destiné aux femmes, un petit lieu de
détente et de sérénité, elle a été appelé « la piÚce rose », madame Otis adorant la couleur rose, son mari a veillé à ce que son espace personnel soit d'une perfection en tout point, papier rose avec des roses imprimée dessus, meuble rose, méridienne rose et un majestueux bouquet de rose rouge et rose rose orne la piÚce, le boudoir est attenant au bureau de monsieur Otis, qui lui pour
sa part, a prĂ©fĂ©rĂ© un style chasse, avec un vieux bureau en chĂȘne, ses fusils de chasses enfermer dans une vitrine et ses trophĂ©e accrocher au mur, des tĂȘtes d'animaux empaillĂ©s qu'il a exterminĂ© victorieusement.
Tout le monde est subjuguĂ© et impressionnĂ© par la prestance de cette demeure, elle reprĂ©sente le rĂȘve, mais chaque rĂȘve Ă des parties sombres, qui reste inexplorĂ© pour les Otis, ils l'apprendront trĂšs vite Ă leurs dĂ©pens.
1 mois plus tard...
BlackHeaven resplendit et les Otis aussi, 1 mois passé au paradis sur terre, un flottement de bonheur est dans l'air, la vie paraßt tellement plus simple lorsque l'on est isolé du monde.
Monsieur Otis passe son temps en dĂ©placement pour son travail, il ne profite peu de BlackHeaven, madame Otis et sa fille AdĂ©laĂŻde quand Ă elles, profite pleinement de leur sanctuaire, AdĂ©laĂŻde aime son nouveau lycĂ©e, elle s'est trĂšs vite adaptĂ©e Ă sa nouvelle vie et Ă ses nouveaux amis, chaque jours elle part Ă vĂ©lo, Ă travers champs, les champs de blĂ© qui lui caresse les jambes, les odeurs des arbres et de la nature, les rayons du soleil qui illuminent son visage, la brise qui lui effleure sa peau, les cheveux dans le vent avec se sentiment de libertĂ©, d'insouciance et d'invincibilitĂ©, une volontĂ© de cueillir le monde et de dĂ©couvrir ses merveilles cachĂ©s, il est si bien d'ĂȘtre jeune et belle, de penser que l'avenir est devant nous.
Adélaïde aime sa nouvelle vie, elle aime sa jeunesse et sa beauté, elle aime croquer la vie à pleine dent du haut de ses 1m70 et de ses 17 printemps, elle est d'une beauté rare, de magnifiques cheveux roux long et ondulés naturellement, des yeux émeraude en amande qui lui donne un regard de biche, et un superbe corps filiforme, elle attire les autres à elle, sa beauté étincelante, sa gentillesse, sa bonté et sa bienveillance, toutes ses qualités font d'elle, une jeune femme exceptionnelle et aimer de tous.
La vie devant soi, on pense toujours que l'on a la vie devant soi, AdĂ©laĂŻde pense Ă sa vie futur, Ă ses futurs projets, Ă concrĂ©tiser ses rĂȘves, car des rĂȘves, elle a plein la tĂȘte, ils la font voyager dans des univers diffĂ©rents, et dans chacun d'entre-eux, elle explore chaque parties de son esprit, chacune de ses pensĂ©es et de ses dĂ©sirs, elle fait de ses univers un endroit unique, modeler Ă son image et Ă sa vision de la vie.
Allongée sur le ponton, au bord du lac de BlackHeaven, les pieds jouant dans l'eau, Adélaïde laisse son esprit vagabonder au gré du vent, fermant les yeux pour savourer cet instant parfait, elle ne se rend pas compte qu'elle est observée.
« Dans quel monde t'emmĂšnes la rĂȘverie du jour » dit l'homme.
Adélaïde ouvrit les yeux au son de cette voix, elle se releva avec un sourire éblouissant dévoilant ses belles dents blanches et sauta dans les bras de cet homme mystÚre qui n'est pas si mystérieux que cela pour elle.
AdĂ©laĂŻde : « PĂšre, vous ĂȘtes enfin de retour parmi nous » dit-elle en resserrant son Ă©treinte autour de la taille de monsieur Otis
Monsieur Otis : « Oui ma chĂšre fille, c'est un bonheur de rentrer chez soi et de retrouver sa famille » dit-il en embrasant sa fille sur le haut de sa tĂȘte
AdĂ©laĂŻde : « Restez-vous longtemps pĂšre ? OĂč allez-vous encore m'abandonnĂ©e? » Dit-elle en levant son visage vers son pĂšre en faisant la moue
Monsieur Otis : « je ne compte pas repartir de sitĂŽt, je suis dĂ©solĂ© pour mes absences et que tu puisses avoir le sentiment d'ĂȘtre abandonnĂ©e, mais travailler dur, c'est pour avoir une belle vie, tu le comprendras assez vite ma chĂ©rie » dit-il avec un sourire.
AdĂ©laĂŻde rendit son sourire Ă son pĂšre, elle aime ses moments de complicitĂ© avec son pĂšre, ils se font rare Ă cause des absences de monsieur Otis, cela l'attriste de voir peu son pĂšre mĂȘme si elle comprend ses motivations, elle sait que mĂȘme si ça ne l'enchante guĂšre de pas ĂȘtre auprĂšs de sa famille aussi souvent que possible, il fait de son mieux pour ĂȘtre le plus prĂ©sent possible pour eux, AdĂ©laĂŻde ne doute pas de l'amour de son pĂšre Ă son Ă©gard, et leur relation reste toujours aussi forte, remplie de douceur.
Monsieur Otis : « Que dirais-tu de rentrer à la maison maintenant ? Madame Anderson a préparé une excellente collation » dit-il avec gourmandise
AdĂ©laĂŻde rigola et s'empressa de rĂ©torquer Ă son pĂšre « vous ĂȘtes un gros gourmand pĂšre, votre gourmandise vous perdra » dit-elle avec un air de malice
Monsieur Otis : « Peut-on vraiment résister au délicieux entremets de madame Anderson ? Se serait un sacrilÚge de ne pas y goûter » dit-il en rigolant ce qui fit rire Adélaïde.
Ils partirent en direction de Blackheaven, coller l'un contre l'autre, en rattrapant le temps perdue, on pouvait les entendre rire sur plusieurs mÚtres, ses éclats de rire lui avait tellement manquer, son pÚre lui avait tellement manqué, elle comptait profiter de chaque seconde passait avec lui, avant qu'il reparte une fois de plus et qu'il l'a laisse derriÚre lui une fois encore avec sa solitude.
15 jours plus tard...
Les Otis profitent de leurs retrouvailles, il est si rare que monsieur Otis reste aussi longtemps prĂšs d'elles, le bonheur plane partout sur Blackheaven et aux alentours, AdĂ©laĂŻde passe la plupart de son temps avec son pĂšre dĂšs qu'elle rentre du lycĂ©e, ils vont Ă la pïżœïżœche dans le lac, font des parties de chasse qui n'est pas l'amusement prĂ©fĂ©rĂ© d'AdĂ©laĂŻde, elle n'aime pas la brutalitĂ© animale mais Ă©tant la passion de son pĂšre, elle l'accompagne pour lui faire plaisir et partager un moment privilĂ©giĂ© avec lui, elle l'initie Ă l'art de la peinture, du clavecin et du thĂ©Ăątre, toutes ses choses dans lesquelles AdĂ©laĂŻde excelle et qui la passionne particuliĂšrement, son pĂšre dĂ©couvre une partie de son univers, il est trĂšs enjouĂ© par les leçons de sa fille et l'intensitĂ© qu'elle met dans ses Ćuvres.
Lors de la reprĂ©sentation des talents des Ă©lĂšves organiser par le lycĂ©e, AdĂ©laĂŻde dĂ©dia un morceau de musique classique Ă son pĂšre, de son compositeur favoris FrĂ©dĂ©rique Chopin, « le prĂ©lude op.28 no.20 in C minor » qu'elle exĂ©cuta avec Ă©motion, subtilitĂ© et Ă©lĂ©gance, l'assistance la regarda Ă©merveillĂ© et monsieur Otis eu un sentiment de fiertĂ© lui gonflĂ© le cĆur, il Ă©tait fiĂšre de sa fille, c'Ă©tait elle son paradis sur terre.
Pour célébrer le succÚs de la représentation et celui de sa fille, monsieur Otis
invita toute sa petite famille dans un restaurant prestigieux pour que cette soirée soit inoubliable et qu'elle finisse en apothéose.
Une fois le retour Ă BlackHeaven, des Ă©toiles pleins les yeux, les Otis montĂšrent se coucher, AdĂ©laĂŻde embrassa tendrement ses parents et s'empressa d'ĂȘtre regagner sa chambre, sa chambre de princesse composĂ© d'un lit en fer forgĂ© blanc avec un encadrement en forme de cĆur, un rideau au dessus du lit qui tombe sur chaque cĂŽtĂ© pour crĂ©e un voilage lĂ©ger, une coiffeuse au motif cĆur avec un plateau en verre et une chaise rembourrer Ă la plume d'oie, une commode blanche avec des gravures coeur sur chaque cĂŽtĂ©, un grand tapis un forme de cĆur au centre de la piĂšce Ă la laine douce, un papier peint blanc avec des motifs en cĆur dorĂ©, et une console oĂč est posĂ© un bouquet de lys blanche qui embaume la piĂšce, AdĂ©laĂŻde croit en l'amour plus que tout, le cĆur reprĂ©sente pour elle, l'Ăąme entre deux personnes unis dans un seul cĆur, elle rĂȘve de tomber amoureuse, elle est amoureuse de l'idĂ©e mĂȘme de l'amour, elle aimerait sentir son cĆur battre Ă se rompre, sentir se tourbillon et se dĂ©chaĂźnement de passion, ressentir l'intensitĂ© des sentiments qui unissent deux personnes quand elles font qu'une, elle en rĂȘve, elle le dĂ©sir, mais elle sait que chaque chose viendra au moment venue et que pour l'instant ce n'est pas son tour.
En rentrant dans sa chambre et en refermant la porte, AdĂ©laĂŻde constate qu'il y a quelque chose d'Ă©trange, sa fenĂȘtre est grande ouverte, elle Ă©tait fermer pourtant, quelques traces de terre couvrent le sol, elle fait le tour de la piĂšce, tout est intacte, rien Ă bouger, mais pourtant elle ressent un sentiment de malaise, elle Ă©tait persuadĂ©e qu'elle avait fermer sa fenĂȘtre, elle resta inerte quelques secondes, et pensa qu'elle avait certainement oubliĂ©e de la fermer et que la terre trouvĂ©e provient sans doute des petits pots de fleurs disposĂ©s sur sa fenĂȘtre, qui se serait retrouvĂ©e au sol par la force du vent, elle la referma, se met en chemise de nuit et passa un dernier coup de brosse dans ses cheveux, la journĂ©e fut longue, la soirĂ©e aussi, il est temps de rejoindre MorphĂ©e et son
monde de rĂȘve, elle s'allongea dans son lit, regarda le plafond en repensant Ă cette dĂ©licieuse soirĂ©e, elle aimerait que se soit ainsi pour toujours, ses yeux se ferma remplie d'espoir, de rĂȘve, de lendemain sans fin, mais demain sera une nouvelle journĂ©e remplie de promesse, rien n'est moins sĂ»r.
Le lendemain...
Monsieur et madame Otis déjeunent sous la véranda, monsieur Otis lisant les actualités et madame Otis parlant à son mari qui l'écoute peu.
Madame Otis: « Aaron, as-tu entendu ce que je t'ai dis ? » dit-elle exaspérée en baissant le journal de son mari avec sa main
Monsieur Otis: « Désolé Anna, j'ai été absorber par cet article, que disais-tu,
ChĂšre Ăpouse » dit-il neutre
Madame Otis: « je te disais que je trouve cela particuliÚrement bizarre qu'Adélaïde ne soit pas encore descendu, est-elle malade ? » dit-elle avec inquiétude.
Monsieur Otis: « la journĂ©e et la soirĂ©e d'hier ont Ă©tĂ© longues et Ă©prouvantes, peut-ĂȘtre a-t-elle besoin de plus de repos, ne t'inquiĂšte pas Anna, notre fille vas bien » dit-il d'un ton rassurant en caressant la main de son Ă©pouse
Madame Otis: « ce n'est pas dans ses habitudes... dit-elle à son mari avant de
se tourner vers madame Anderson... Avez-vous vu Adélaïde, madame Anderson, est-elle levée ? » Demanda-t-elle
Madame Anderson : « non madame Otis, je n'ai pas encore vu mademoiselle aujourd'hui, dois-je mettre son déjeuner de cÎté » demanda-t-elle
Madame Otis fit un oui de la tĂȘte, se tourne vers son mari en le fixant avec son regard vert persan, monsieur Otis lĂšve la tĂȘte est compris que sa femme attend qu'il aille voir sa fille pour la lever du lit, sans un mot, il quitta la table en trainant des pieds et en pensant que sa femme s'inquiĂšte toujours pour pas grand chose, il monta les escaliers d'un pas nonchalant et se dirige vers la chambre de sa fille, il frappa Ă la porte une premiĂšre fois, aucune rĂ©ponse, il toqua une secondes fois aucune rĂ©ponse, Ă©trange que sa fille ne rĂ©ponde pas, il s'exclama « AdĂ©laĂŻde, es-tu rĂ©veillĂ©e ma chĂ©rie? », aucune rĂ©ponse,
il continua par dire « je rentre ma chérie couvre toi », il entra dans sa chambre est resta stupéfait sur le palier.
Monsieur Otis déballa l'escalier à toute à allure, courra sur la véranda et se mit à hurler sur sa femme.
Monsieur Otis: « ANNA OĂ EST NOTRE FILLE, OĂ EST ADĂLAĂDE ? » VocifĂšre-t- il
Est-ce rĂ©ellement un oublie cette fenĂȘtre ouverte ? Une nouvelle journĂ©e pleine de promesse, mais certains d'entre eux, la promesse peut devenir un enfer constituĂ© de la mĂȘme question en boucle, oĂč est AdĂ©laĂŻde ? Un secret bien gardĂ© par Blackheaven, qui est la seule Ă connaĂźtre la vĂ©ritĂ©.
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Décoration Bimago : une décoration aux mille couleurs !
Vous souhaitez donner de la couleur Ă votre intĂ©rieur ? Votre dĂ©coration nâest pas adaptĂ©e et manque un peu de peps ? Optez donc pour une entreprise qui fera de votre habitat un environnement joliment dĂ©corĂ© ! Pour cela, Bimago vous propose des Ćuvres uniques pour Ă©gayer votre intĂ©rieur. Les papiers peints Cette galerie de Bimago est trĂšs riche en couleurs allant de la dĂ©coration classique Ă celle plus moderne. Tout d'abord, les papiers peints contiennent une large palette dâĆuvres avec, par exemple, des motifs naturels, des paysages de bord de mer, des cartes du monde ou des villes. Certains en format 3D donneront un effet visuel original Ă votre piĂšce. Les papiers peints gĂ©omĂ©triques sont, quant Ă eux, plus dans lâunivers abstrait. Ils sont adaptĂ©s Ă un environnement plutĂŽt moderne. La gĂ©omĂ©trie sous toutes ses formes y est reprĂ©sentĂ©e alliĂ©e Ă un gris simple et classique ou Ă un dĂ©gradĂ© multicolore. En fin de compte, tous les papiers peints fabriquĂ©s chez Bimago sont composĂ©s de fliseline et sont trĂšs Ă©conomiques ! De grande qualitĂ© et rĂ©sistants Ă lâeau, ils habilleront parfaitement les murs de votre salon ou de votre chambre Ă coucher. Stickers et compagnie ! La collection de stickers muraux de chez Bimago est idĂ©ale pour dĂ©corer une chambre dâenfant, par exemple. Des personnages fĂ©Ă©riques aux animaux, votre bambin aura son univers bien Ă lui ! En couleurs, en noir et blanc, tous les stickers sont autocollants et faciles Ă fixer. Vous pouvez choisir de coller votre sticker au mur, sur un miroir ou mĂȘme sur un meuble que vous souhaitez embellir. Les posters peuvent ĂȘtre choisis pour votre dĂ©coration de cuisine ou de salle de bain avec des citations ou un paysage maritime. Il y en aura pour tous les goĂ»ts, mĂȘme pour les styles vintage et street art ! De mĂȘme, les affiches que Bimago met en vente reprĂ©sentent des animaux, des citations en français ou en anglais et inspirantes pour votre quotidien. Les affiches Ă messages sont trĂšs Ă la mode. Elles participent Ă une dĂ©coration sobre de votre habitation. Craquez aussi pour les cartes du monde Ă gratter ou les panneaux en liĂšge. Succombez aux tableaux acryliques aux motifs exceptionnels de chez Bimago ! Quoi qu'il en soit, chaque dĂ©coration est prĂ©sentĂ©e en plusieurs tailles pour sâaccorder parfaitement Ă votre intĂ©rieur. Avec une Ćuvre sur-mesure livrĂ©e avec une notice de montage, choisissez lâoriginalitĂ© avec Bimago ! Ă lire Ă©galement : DĂ©corer votre maison c'est notre mission Read the full article
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La couleur orange en décoration d'intérieur
Selon la philosophie Feng Shui, la couleur orange (yang) symbolise l'amitié, la sagesse et l'énergie rayonnante. Cette couleur chaude apporte de la joie et de l'enthousiasme. C'est notamment pour cette raison qu'elle est préconisée dans les piÚces à vivre. Toutefois, avec parcimonie ou dans des tons plus clairs, l'orange peut parfaitement s'accorder avec la décoration d'une autre piÚce (chambre, salle de bain, cuisine, etc...). Combinée avec d'autres couleurs, l'orange peut créer différentes atmosphÚres, à savoir : l'ambiance cosy, le style bohÚme, moderne ou 70's.
L'ambiance cosy :
Si vous aimez les teintes automnales ou l'esprit "Ă©tĂ© indien", l'orange sera parfait pour faire vivre votre piĂšce en lui offrant une atmosphĂšre cosy. Pour les murs, vous pouvez opter pour un orange rappelant l'Ă©tĂ© indien (ex. : orange tangerine, abricot, ...). Si vous dĂ©sirez une piĂšce aux tons plus doux, choisissez des nuances d'orange plus sobres (ex. : saumon, pĂȘche, ...). Et si vous prĂ©fĂ©rez accentuer l'effet automnal optez pour des teintes plus sombres (ex. : cuivre, orange tannĂ©, ...). Selon vos envies, vous pouvez peindre l'intĂ©gralitĂ© de la piĂšce ou seulement quelques pans de murs. De mĂȘme, n'hĂ©sitez pas Ă ajouter quelques formes circulaires et arrondies pour habiller vos murs. En ce qui concerne les assises d'un salon par exemple, optez pour un canapĂ© et des fauteuils moelleux invitant Ă la dĂ©tente. Notez que la couleur terracotta s'accorde parfaitement au orange et complimente d'autant plus l'atmosphĂšre cosy. Pour les meubles, optez pour des matĂ©riaux naturels, tel que le bois, et pour des formes arrondies. Habillez votre piĂšce selon vos goĂ»ts. Notez que les textiles jouent un rĂŽle important pour crĂ©er une dĂ©coration d'intĂ©rieur cosy. Choisissez des coussins, des couvertures, des tapis, des rideaux, ... aux teintes chaudes ou neutres selon le degrĂ© de sobriĂ©tĂ© que vous souhaitez. Vous pouvez Ă©galement optez pour du textile aux imprimĂ©s graphiques ou floraux si vous dĂ©sirez ajouter un cĂŽtĂ© un peu plus ethnique. Et pour la dĂ©coration, laissez vous tenter par des bougies, des luminaires sobres, des tableaux de nature ou abstraits, des plantes, des statuettes, ...
Le style bohĂšme :
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, pour crĂ©er une ambiance bohĂšme dans un intĂ©rieur, il faut opter pour une palette de couleurs chaudes. Ainsi, l'orange est parfaitement adĂ©quat. Vous pouvez l'associer Ă d'autres coloris (rouge, ocre, jaune moutarde, marron, terracotta, ...). Pour les murs vous pouvez opter pour une teinte d'orange claire ou pĂąle. Sinon, vous pouvez Ă©galement peindre vos murs dans des tons beiges et y ajouter quelques touches d'orange, des motifs graphiques, ... Pour habiller vos murs, n'hĂ©sitez pas Ă ajouter des Ă©lĂ©ments : tissages en macramĂ©, plantes suspendues, miroirs en rotin, tableaux abstraits dans la mĂȘme palette de couleur, ... Que ce soit sur les murs ou au sol, vous pouvez ajouter vos souvenirs de vacances pour donner une touche ethnique Ă votre intĂ©rieur ! En ce qui concerne les meubles, optez pour des matiĂšres naturelles (ex. : bois, rotin, jonc, osier, ...). Et ajoutez y des dĂ©corations oranges (ex. : vases, luminaires, pots, nappes, ...) ainsi que des textiles dans les mĂȘmes tons (ex. : couvertures, draps, coussins, assises, ...). Et pour parfaire votre dĂ©coration, habillez d'autant plus votre piĂšce avec des dĂ©corations au sol. Un large choix s'offre Ă vous : plantes dans un pot orange, pampa, tapis en jonc, panier en rotin, pouf en fibres naturelles ou en tissu orange, ...
Le style moderne :
L'orange s'invite de plus en plus dans nos intérieurs pour décorer des piÚces au style moderne. Pour les murs vous pouvez le combiner à des tons gris, beiges ou blancs, en optant pour des lignes/formes graphiques ou en choisissant de peindre un pan de mur (orange en couleur dominante ou vice-versa). Sinon, vous pouvez donner un certain cachet à votre piÚce en combinant le noir à l'orange ! Cette combinaison offrira une atmosphÚre contemporaine à votre intérieur ! Au choix, vous pouvez opter pour une dominance de noir ou à l'inverse, d'orange. Si vous peignez vos murs en noirs (ou quelques pans de murs) ajoutez-y des décorations murales oranges (ex. : luminaires, tableaux, miroirs, ...). Et vice-versa, si vos murs sont oranges, ajoutez-y des décorations murales noires. Notez que dans ce paragraphe je vais prendre l'exemple de la combinaison du noir et du orange. Si vous désirez opter pour une autre couleur à associer au orange, remplacez les décorations noires que je vais mentionner avec votre couleur et ses nuances. Pour la décoration, jouez avec ce contraste. Si vos murs ont une dominance noire, optez pour des meubles, textiles, décorations, ... aux tons oranges. Et à l'inverse, si vos murs ont une dominance orange, optez pour des meubles, textiles et décorations aux tons noirs ! Pour parfaire votre décoration moderne voici quelques exemples : décoration minimaliste en métal, set de tableaux abstraits, lustres ou luminaires minimalistes, plantes (ex. : kentia, ficus, cactus, calathea, ...), miroirs minimalistes, tapis, coussins et textiles modernes, ...
Ambiance 70's :
Si vous aimez le style des annĂ©es 70, l'orange est une des couleurs phares ! Les autres couleurs associĂ©es Ă ce style sont les suivantes : jaune moutarde, vert bouteille, terracotta, marron. Si vous combinez la couleur orange Ă l'une de ces couleurs (ou Ă plusieurs d'entre elles), en optant pour des dĂ©corations et des meubles adĂ©quats, vous obtiendrez une ambiance inspirĂ©es des seventies. Pour les murs, n'hĂ©sitez pas Ă crĂ©er des formes graphiques, un style flower power, funky, voire psychĂ©dĂ©lique ! Tous les imprimĂ©s sont permis, alors amusez vous avec les formes ! Peignez vos murs en orange en optant pour d'autres couleurs indiquĂ©es prĂ©cĂ©demment afin de crĂ©er vos formes, ou vice-versa. Ce qui est gĂ©nial avec cette dĂ©co s'inspirant de l'Art Deco et du Pop Art, c'est qu'elle met de la couleur Ă notre intĂ©rieur et une dose d'originalitĂ© qui marque les esprits ! Notez que les meubles arrondis sont Ă privilĂ©gier, rappelant ceux qui ont marquĂ©s cette Ă©poque. Optez pour des tables oranges rondes, des poufs ronds et des tabourets "tam tam" assortis. Ajoutez un fauteuil oeuf ou en boule dans les mĂȘmes tons. Optez pour des chaises et des canapĂ©s aux formes arrondies. Pour une chambre, si la piĂšce et ses dimensions vous le permettent, prenez un lit rond, sinon aux formes arrondies. Pour parfaire cette dĂ©coration 70's ajoutez des lustres tout en rondeurs, des rideaux et des tapis aux motifs divers et variĂ©s (pouvant rappeler ceux de vos murs), des lampes champignons telle que la lampe Nesso, des vases ronds, des plantes comme la monstera, ... Notez que le matĂ©riel phare de la dĂ©co seventies est le plastique. NĂ©anmoins, il y a d'autres matĂ©riaux rappelant cette tendance, tel que le rotin, l'inox, le cuir et le velours.
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Description basique du lieu
Tables 19 tables en bois, pieds en métal 2 tables rectangles de 8 7 tables rondes de 2-3 1 table haute rectangle de 2 3 tables hautes rondes de 2 1 bar de 4 Chaises en bois pour les tables basses Tabourets en métal pour tables hautes sauf barre ou ils sont en bois
DĂ©co Tableaux Art DĂ©co 6 plantes hautes avec des grandes feuilles dans des gros pots gris Tapisserie rose dĂ©modĂ©e mais hypnotisante Autres murs gris taupe Sol blanc gris moche dure Ambiance cosy assez âsalon de thĂ©â au milieu dâun cadre industriel (toit noir moche avec des carrĂ©s dâisolation pendus) LumiĂšres en lignes dâampoules + lustres âglobeâ en verre Cadre des fenĂȘtres noir Bas des murs en bois jaune 3 colonnes dont 1 dallĂ©e hexagonale, et les deux autres blanches rondes
Cuisine buffet pĂątisserie (tartes muffin Ă©clairs brownieâŠ) en haut, puis yaourt bircher, salades et cafĂ© industriel au milieu, et sandwich ( wrap, panini et sandwich) en bas de la vitrine avec sauces salade, puis plat chaud du jour (cassolette de pĂątes) dans un cadre de verre qui les tient au chaud, puis dessert du jour (tartesâŠ) et affiche des galettes maison salĂ©es, puis viennoiseries (pains au chocolat, croissants, tresses, cookiesâŠ) dans des paniers tressĂ©s, puis cage en bois de fruits (pommes bananes oranges), puis caisses pour ranger les tasses jaunes, puis machine Ă cafĂ© et petits plateaux, puis Ă©tagĂšres Ă barres de chocolat et chewing gum, puis caisse avec affiche des prix et lecteurs cartes et camipro, puis petite table avec le sucre, le chocolat en poudre, thĂ©s, gel hydroalcoolique, cuillĂšres Plus loin, 2 racks Ă plateaux, avec toujours au moins 1 plateau pour poser les tasses au moins, Et Ă cotĂ© un frigo Ă boissons avec des jus de pommes, des swhepps et mate en haut, Des jus dâorange pĂšche et ananas en dessous, De lâeau en dessous Du coca en dessous (autant de coca que dâeau??) Des focus water, volvic aromatisĂ©, nestea peach et citron en dessous, 1 coca 1 vilvil aromatisĂ© et 2 mate en dessous (pas la place ailleurs?)
A lâarriĂšre de la cuisine, la plaque pour faire des crĂȘpes, la machine pour griller les paninis et une Ă©tagĂšre en hauteur au mur
Etude du lieu assise Ă une table au centre pour voir les gens arriver
Population particuliĂšrement fĂ©minine pour lâEPFL ( pas reprĂ©sentatif) mais de tout
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Dette.
Tinworth, 30 août 2002. Le village de Tinworth, partagé entre la magie des sorciers et la conformité des Moldus, semblait encore endormi ce matin-là . Le soleil levant illuminait les rues pavées, la végétation et les petites maisons classiques et individuelles de ce quartier tranquille et encore peu éveillé. Le numéro 16 d'une petite ruelle au nom effacé par les années paraissait plus animé que les autres. Petite maison aux murs blancs et gris, aux tuiles rouges usées et un peu branlantes, elle appartenait depuis une quinzaine d'années à Sibylle Trelawney, une femme que ses voisins, qu'ils soient Moldus et sorciers, qualifiaient tous de folle. Femme étrange et prétendant posséder le don de voyance, Sibylle portait toujours un chùle sur ses cheveux bruns, tandis que ses bras débordaient de colliers et de bagues. Ses yeux, d'une étrange couleur marécageuse, étaient agrandis par ses lunettes rondes et proéminentes. Personne ne la connaissait vraiment, mais quelques voisins bien informés savaient qu'elle avait une fille, et un mari qui l'avait quittée. Le sens de ce dernier mot partageait les curieux : s'étaient-ils séparés, ou Aaron était-il mort ? Seules les Trelawney avaient la réponse.
Dans sa chambre, la petite Amara entrouvrit les stores, laissant la lumiĂšre du jour pĂ©nĂ©trer dans la maison. Ses yeux chocolat clignĂšrent plusieurs fois, aveuglĂ©s par le soleil estival. Ces matins Ă©taient les plus difficiles ; s'Ă©veillant de ses songes, la petite fille croyait que tout allait bien, avant que le ciel lui tombe Ă nouveau sur la tĂȘte.
La petite brune sortit de sa chambre et se rendit Ă la cuisine, pour prĂ©parer son petit-dĂ©jeuner. Avant, c'Ă©tait ses parents qui s'en occupaient, mais il fallait bien que quelqu'un le fasse dĂ©sormais. Amara passa devant un miroir, accrochĂ© dans le couloir. Un vieux miroir dĂ©fraĂźchi qui lui renvoyait l'image d'une fillette vulnĂ©rable, dĂ©sespĂ©rĂ©ment seule, en quĂȘte de repĂšres. Ses traits fins Ă©taient attristĂ©s, ses yeux vides. La fillette se demanda Ă qui elle ressemblait. Son corps portait la marque de sa mĂšre et de son pĂšre Ă la fois. Son Ăąme, elle, Ă©tait Ă©galement un mĂ©lange. Sauf que les traces laissĂ©es s'apparentaient Ă des cicatrices.
Car tout avait changĂ©, tout ce qu'Amara connaissait et chĂ©rissait. La complicitĂ© de ses parents, les balades Ă vĂ©lo dans la forĂȘt, les dĂ©monstration de magie de son pĂšre et celles de divination de sa mĂšre. Les cĂąlins, les marques de tendresse. Elle aurait tout donnĂ© pour une Ă©treinte avec son pĂšre. Pour que ses bras chauds l'enlacent Ă nouveau. Pour sentir une nouvelle fois son odeur cannelĂ©e. Mais cela lui Ă©tait impossible. Aaron Ă©tait parti, parti dans un ailleurs oĂč elle ne pouvait le rejoindre. Enfin, si, elle le pouvait... Amara l'avait envisagĂ© une fois. Mais s'y refusait. Elle resterait pour sa mĂšre. Pour Sibylle qui voyait des prĂ©sages de mort dans une chaussette trouĂ©e, mais qui n'avait rien vu venir, mĂȘme pas le funeste accident qui avait coĂ»tĂ© la vie Ă son Ă©poux.
Amara se dĂ©tourna du miroir, et continua de marcher Ă pas de loup dans le couloir. Passant devant le salon, elle entendit un bruit, et fit lentement volte-face. Dans le sĂ©jour oĂč rĂ©gnait le dĂ©sordre, avachi sur le canapĂ© bleu roi, sa mĂšre marmonnait, dans un Ă©tat de semi-conscience. Une bouteille de whisky Pur-Feu Ă©tait encore dans sa main, et quatre identiques jonchaient le sol, toutes vides et l'une d'elles brisĂ©es.
Sous les yeux de sa fille, qu'elle n'avait pas encore remarquée, Sibylle reprit une nouvelle lampée de whisky, avant de sombrer, sa boisson lui échappant des mains et se répandant sur le sofa. Se mordant la lÚvre, le regard triste et lointain, Amara avança doucement vers elle. Elle l'observa quelques instants. Ses cheveux, sales et désordonnés, étaient vagueument maintenus par une espÚce de turban. Des bijoux et des chùles ornaient ses bras et son cou. Ses lunettes rondes lui tombaient presque du nez, et de fortes effluves d'alcool émanaient de chaque pore de sa peau livide.
HĂ©sitant toujours, la petite fille se pencha sur sa mĂšre et enfouit sa tĂȘte dans son cou. Quelques larmes lui Ă©chappĂšrent et coulĂšrent le long de ses joues, puis elle s'Ă©carta. Sibylle grommela le prĂ©nom d'Aaron, ce qui ne fit que pleurer Amara davantage. S'essuyant les yeux, elle recula en ne cessant de regarder sa mĂšre, coquille vide recroquevillĂ©e sur le canapĂ©, Ă©voluant dans un monde qui n'appartenait qu'Ă elle. Un monde parfumĂ© au whisky Pur-Feu. Incapable dĂ©sormais de s'occuper de sa fille, de l'aimer et de la protĂ©ger comme avant. Et Amara se sentait chargĂ©e d'un devoir envers sa mĂšre. Quelque chose qu'elle devait Ă Sibylle, Ă Aaron. Elle devait protĂ©ger sa mĂšre comme son pĂšre ne pouvait plus le faire. La seule certitude qui la maintenait debout, alors que son monde s'Ă©tait effondrĂ©.
Car tout avait changĂ©âŠ
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Lampe de plafond mur noir
Si vous cherchez Ă apporter une touche d'Ă©lĂ©gance et de modernitĂ© Ă votre espace intĂ©rieur, une lampe de plafond/mur noir pourrait ĂȘtre exactement ce que vous recherchez. Avec leur design Ă©purĂ© et leur finition noire mate, ces luminaires peuvent ajouter une ambiance sophistiquĂ©e Ă n'importe quelle piĂšce. Dans cet article, nous allons examiner de plus prĂšs les avantages des lampes de plafond/mur noires, comment les intĂ©grer dans votre dĂ©coration intĂ©rieure, et ce qu'il faut prendre en compte avant d'en acheter une.
Avantages des lampes de plafond/mur noires
Polyvalence : Les lampes de plafond/mur noires peuvent s'intĂ©grer dans tous les types de dĂ©coration, qu'il s'agisse d'un style minimaliste, industriel, scandinave ou mĂȘme bohĂšme. Elles peuvent ajouter une touche de sophistication Ă une piĂšce, sans ĂȘtre trop audacieuses ou Ă©crasantes.
Durabilité : La finition noire mate des luminaires est résistante aux rayures et facile à nettoyer, ce qui en fait un choix pratique pour les espaces à fort trafic.
Ăconomie d'Ă©nergie : Les lampes de plafond/mur LED noires sont plus Ă©conomes en Ă©nergie que les ampoules traditionnelles, ce qui peut vous aider Ă Ă©conomiser de l'argent sur votre facture d'Ă©lectricitĂ©.
Ambiance : Les lampes de plafond/mur noires peuvent ajouter une ambiance chaleureuse et intime à votre espace intérieur, en particulier lorsqu'elles sont utilisées avec des variateurs d'intensité.
Comment intégrer une lampe de plafond/mur noire dans votre décoration intérieure
Choisissez le bon emplacement : Les lampes de plafond/mur noires fonctionnent bien dans les espaces oĂč vous souhaitez crĂ©er une ambiance chaleureuse et intime, comme les salons, les chambres Ă coucher et les salles de bain. Elles peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©es pour Ă©clairer les couloirs, les cages d'escalier et les entrĂ©es.
Combinez les textures : Pour ajouter de la dimension à votre décoration intérieure, essayez de combiner des lampes de plafond/mur noires avec des textures différentes, comme des tapis en laine, des coussins en velours et des draps en coton. Cela peut créer une ambiance chaleureuse et accueillante.
Jouez avec les contrastes : Les lampes de plafond/mur noires peuvent ĂȘtre associĂ©es Ă des couleurs contrastĂ©es, comme le blanc, le gris clair ou le beige, pour crĂ©er un contraste saisissant. Les murs blancs peuvent ĂȘtre une toile de fond parfaite pour les lampes noires.
Considérations avant l'achat d'une lampe de plafond/mur noire
Taille : La taille de la lampe que vous choisissez doit ĂȘtre proportionnelle Ă la taille de la piĂšce. Les lampes de plafond/mur trop grandes ou trop petites peuvent sembler disproportionnĂ©es et Ă©crasantes.
Style : Le style de la lampe que vous choisissez doit ĂȘtre cohĂ©rent avec le reste de votre dĂ©coration intĂ©rieure. Si vous avez
une dĂ©coration minimaliste, une lampe de plafond/mur noire Ă©purĂ©e et simple peut ĂȘtre un excellent choix. Si vous avez une dĂ©coration plus Ă©laborĂ©e, vous pouvez opter pour une lampe de plafond/mur noire avec des dĂ©tails plus complexes ou des matĂ©riaux plus luxueux.
Ăclairage : Avant d'acheter une lampe de plafond/mur noire, rĂ©flĂ©chissez Ă l'objectif de l'Ă©clairage dans votre piĂšce. Si vous cherchez Ă crĂ©er une ambiance intime, vous pouvez choisir une lampe de plafond/mur avec un variateur d'intensitĂ©. Si vous avez besoin d'un Ă©clairage fonctionnel, vous pouvez choisir une lampe de plafond/mur avec une lumiĂšre blanche et vive.
Conclusion
Les lampes de plafond/mur noires peuvent ĂȘtre un ajout Ă©lĂ©gant et sophistiquĂ© Ă n'importe quelle dĂ©coration intĂ©rieure. Elles sont polyvalentes, durables, Ă©conomes en Ă©nergie et peuvent ajouter une ambiance chaleureuse et intime Ă une piĂšce. Avant d'acheter une lampe de plafond/mur noire, rĂ©flĂ©chissez Ă la taille, au style et Ă l'objectif de l'Ă©clairage dans votre piĂšce.
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Je suis en train de réfléchir à la déco de mon appart. Mon salon a un long mur gris, le reste est blanc et le sol (qui n'est pas trÚs joli) est gris également.
J'ai une table en chĂȘne clair avec des chaises en bois dĂ©pareillĂ©es. Je suis plutĂŽt contente de mon coin salle Ă manger.
Je cherche comment égayer tout ça. Je vois souvent les gens acheter des coussins jaunes etc... ça marche bien sauf que je suis pas trÚs fan de cette couleur.
J'avais pensĂ© Ă la couleur terracotta sinon. Le gris de mon mur est assez foncĂ© tout de mĂȘme. Ou bien des couleurs pastels ? Est-ce que ça irait ?
Je suis en pleine réflexion et je suis preneuse de conseils
Il faut aussi que j'achĂšte quelques petites plantes pour y rajouter de la vie et du vert.
#ma sĆur m'avait proposĂ© du vert bouteille sinon#je sais pas#je suis une Ă©ternelle indĂ©cise#mon appart peut rester vide encore pendant 2 ans tout simplement parce que je me serai pas dĂ©cidĂ©e sur une couleur de dĂ©co x)
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Ăpistolaire VI : DionĂ© & Zeus
Ma tendre Dioné,
SaccadĂ© et indiffĂ©rent le train a quittĂ© la gare pour se perdre derriĂšre la plaine jaune et brulante de juillet. Ne reste sur le quai que mon chagrin et une chaleur collante. Je ne peux mâextirper de rien, mes pieds sont vissĂ©s dans mes bottines, elles-mĂȘmes clouĂ©es sur le quai. Je vais mourir ici, DionĂ©. Sur ce banc froid. Avant les bancs Ă©taient en bois et on pouvait sây allonger, câĂ©tait plus confortable. Mais ça câĂ©tait avant, quand tout Ă©tait plus confortable, quand les fruits nâĂ©taient pas encore mĂ»rs, que la sĂšve montait lentement dans les veines de lâabricotier de notre propriĂ©tĂ©. Le paysage est sourd et pourtant il me fixe comme si jâĂ©tais un voleur, un assassin. Ici nous avons Ă©limĂ© notre amour jusquâĂ le rĂ©duire en lambeaux. Reste un Ă©cheveau indĂ©mĂȘlable de sentiments, une mĂ©lasse infĂąme de gris et de sang. De sourires et de pleurs, dâamour et de rancĆur, de sexe et de trahison. De tout. Notre amour a pris toutes les formes et quand il sâest mis Ă crier Ă lâaide on lâa pris pour Cassandre. On nây croyait pas. Comment cela aurait pu arriver ? Et tout sâest fini. Salement. Dans la haine. Tu dis que non, que non tu nâas pas de haine, mais tu en es partie plein le ventre et crois-moi cette haine sera ton fiel et elle te dĂ©vorera de lâintĂ©rieur. Tu ferais mieux de me pardonner et de pardonner Ă notre amour. Il faut pardonner aux morts, ce nâest pas leur faute. OĂč tout cela sâest-il perdu semblais-tu hurler en faisant tes affaires ? Dans le fil des jours, dans lâĂąpretĂ© de lâĂ©ternel recommencement. Dans des baisers oubliĂ©s, des Ćillets fanĂ©s dans le vase du salon. Le temps est un silencieux assassin, il tranche des gorges au ralenti. On peut oublier dâarroser les fleurs une fois, deux fois mĂȘme mais aprĂšs ça devient trop. On prend de mauvaises habitudes et tout finit par crever. Et câest trop tard vois-tu. La nature sait faire mais elle ne sait pas refaire, alors attention Ă ne rien dĂ©faire. Ma pauvre DionĂ©, toi si colossale dans ta droiture et ta clartĂ©, tu sembles pourtant nâavoir toujours rien comprisâŠ
Lâamour meurt comme ça ! Un couperet. On peut trouver mille raisons elles ne sont que symptomatiques car quand un amour est fort et en verve comme un chĂȘne bicentenaire ce ne sont pas trois coups de hache qui peuvent lâĂ©branler. Lâamour meurt avant dâĂȘtre mort. Il pactise avec le diable et se tranche la gorge dâabord en secret pour renaĂźtre et rĂȘver de mieux, alors on accourt et on voit le sang qui gicle partout et câest le grand procĂšs. Qui tenait le couteau, qui nâa pas surveillĂ©, qui faisait la sieste, nâimporte quoi, câest un simulacre digne des purges Staliniennes. Les deux amants sont renvoyĂ©s dos Ă dos et câest terminĂ©. Parfois lâun des deux part en courant, lâautre reste prostrĂ©, il nây pas de rĂšgle que celle quâils restent Ă jamais dos Ă dos. Entre eux ce voile de mort. Cet odeur sourde et Ăącre dâamour mort. Devant moi câest la falaise immense et aimantĂ©e. Toi tu as pris le train moi je suis au bord du gouffre. Toi tu veux reconstruire, te reconstruire comme tu me hurlais, mais tu nâas rien que de la rancĆur, ça ne se soigne pas, ça sâavale. Ăa sâavale et ça se digĂšre. AprĂšs peut-ĂȘtre tu te retrouveras dans toute ta splendeur. Crois-moi câest un moindre mal, car moi je voudrais reconstruire sur les ruines mais on nâĂ©lĂšve pas des murs tout seul, sans parler de la charpente. Connais-tu un bon charpentier, DionĂ©, câest pour bĂątir un royaume, comme le premier mais en mieux. Tu pourras venir. Il y aura ton trĂŽne et sous le drap blanc ton odeur fauve et le sang bleu noir sur tes seins laiteux que je mordrai Ă pleine bouche. Alors dans une splendeur maligne nous ferons lâamour les fenĂȘtres ouvertes sur lâair brulant de lâĂ©tĂ© au son des cigales. Comme deux sauvages. Comme le temps retrouvĂ©.
Jâen rĂȘve entre deux sanglots. Te serrer dans mes bras. Que mes je tâaime rĂ©sonnent de nouveau dans ton cĆur et ton corps. Je rĂȘve dâun impossible. De ressusciter un mort. Le secouer jusquâĂ ce quâil ouvre des yeux blancs crevĂ©s et alors tout lĂącher dâeffroi. Câest une fulgurance. Place Ă lâhorreur, elle est bien lĂ , purulente, et chaude comme des entrailles. Que vais-je faire de tous ces jours maintenant, il doit en rester un paquet⊠trouver le diable, ce sera ma raison dâĂȘtre, ma raison pour lui vendre ma raison et mon Ăąme afin dâobtenir la vie Ă©ternelle. Expier longtemps pour dĂ©buter, comme Sisyphe sauf que je romprai le sort. Je serai plus fort que tout. LâĂ©ternitĂ© glissera alors sur moi dans son voile opalin et torturĂ© et je le retrouverai. Je le retrouverai notre amour, jâirai aux enfers tel OrphĂ©e, charmeur et ravageur et je remonterai notre amour fragile comme une pousse. Alors jâen prendrai soin comme dâun pommier dâor jusquâĂ ce que ses branches touchent le ciel et ses fruits brillent de mille feux. Ă tout ça tu ne pourras pas rĂ©sister. Tu me reviendras et Ă nouveau nous pourrons attendre la mort au calme en contemplant nos oliviers en camisole et ces ceps de vignes agonisants torturĂ©s comme des suppliciĂ©s. Jâen rĂȘve mais en attendant je dois vivre chaque jour jusquâĂ cette apothĂ©ose, les boire aussi amers soient-il car la route est bien longue encore il me semble. A chaque minute ton train sâĂ©loigne et Ă©loigne ton cĆur du mien. A chaque minute je mâenfonce dans une noirceur plus Ă©paisse et tout sens sâĂ©tiole. Mais jâai lâespoir dâun jour retrouver le fil dâor et de le saisir aussi dĂ©licatement que possible.
JâespĂšre que cette lettre te trouvera apaisĂ©e et belle comme le jour,
Prends-ton temps,
Ton bien aimé Zeus.
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LâhĂŽtel particulier (2)
Chapitre 2Â : Le bruit qui court
Depuis le matin, nous travaillions sur mes futurs appartements. CâĂ©tait la partie dĂ©jĂ occupĂ©e par lâancien propriĂ©taire. Les salles commençaient Ă ĂȘtre bouffĂ©es par la moisissure, les murs sâĂ©caillaient, la poussiĂšre recouvrait le sol formant une lĂ©gĂšre couche de crasse. Du coup, avec mes amis, je dĂ©cidai de commencer au plus tĂŽt afin dâemmĂ©nager une fois le travail fini.
Ainsi, nous nettoyĂąmes les sols, lavĂąmes les murs que nous grattĂąmes ensuite pour retirer le papier-peint jauni ou la peinture Ă©caillĂ©e. Tatiana et Marc donnaient tout leur cĆur dans ce boulot ingrat, contrairement Ă Sarah, la copine de Marc. Mais, je ne pouvais pas lui en vouloir car nous nâavions jamais Ă©tĂ© proches. CâĂ©tait dĂ©jĂ gĂ©nĂ©reux de sa part de sâinvestir autant.
Peu avant midi, nous fĂźmes une pause. Profitant de la chaleur extĂ©rieure, nous mangeĂąmes un pique-nique sur le perron de lâentrĂ©e. CâĂ©tait frugal, cuisses de poulet, Ćufs durs, salades composĂ©es, enfin câĂ©tait surtout des produits achetĂ©s Ă la va-vite dans un supermarchĂ©. Pendant le repas, nous discutions des travaux Ă accomplir durant lâaprĂšs-midi. Nous avions dĂ©collĂ© le papier-peint dans la salle Ă manger et la chambre. Il ne restait plus quâĂ peindre parce que je voulais que les murs fassent sobres dans le but de dĂ©corer plus facilement.
Le soleil brillait tellement que nous restĂąmes assis sur les marches tout en se dĂ©tendant. Sarah rĂ©alisa ne plus avoir de cigarettes. DĂšs lors, Marc proposa de la conduire. Je restai donc seul puisque Tatiana avait aussi besoin de faire une course. Je fis un signe Ă la voiture qui quittait le domaine puis jâentrai dans la maison pour reprendre les travaux. Je voulais commencer par la chambre et peindre en gris le mur de la fenĂȘtre. Les pots Ă©taient dans la salle Ă manger, je voulus en prĂ©parer un lorsque je fus interloquĂ© en dĂ©couvrant que la piĂšce Ă©tait saccagĂ©e.
Je restai stupĂ©fait par cette vision dâhorreur. On avait passĂ© plusieurs jours Ă tout nettoyer et dâun coup, tout Ă©tait Ă refaire. Les murs retrouvaient leur Ă©tat dĂ©labrĂ©, le papier-peint Ă©tait recollĂ©. MĂȘme la pourriture quâon avait retirĂ©e apparaissait et le pire, des meubles firent leur apparition. Jâapprochai pour regarder ce que cela voulait dire, surtout que je reconnus mon canapĂ© mais ce ne pouvait pas ĂȘtre lui puisquâil Ă©tait encore dans le futur ex-appartement. Je reconnus aussi le vieux vaisselier rĂ©cupĂ©rĂ© de chez mes parents. Il Ă©tait en ruine, il manquait un pied le faisant  pencher, de mĂȘme, il montrait des coups, des bosses comme si on avait tapĂ© dessus. Dâailleurs, une porte Ă moitiĂ© arrachĂ©e pendait, faisant apparaitre une vaisselle cassĂ©e.
Je ne fis pas immĂ©diatement attention aux bruits de pas dans le couloir dâentrĂ©e. Je pensai dâabord aux autres ; Tatiana ou Marc qui avait oubliĂ© ses papiers. Mais, tandis que jâessayai de comprendre comment tout notre travail a pu ĂȘtre dĂ©truit en si peu de temps, je rĂ©alisais que le bruit Ă©tait maintenant Ă lâĂ©tage. Quelquâun Ă©tait en train de courir !
JusquâĂ maintenant, nous nâavions pas mis les pieds aux Ă©tages. Alors, je grimpai Ă mon tour. Les pas lourds rĂ©sonnĂšrent terriblement faisant trembler le parquet. Jâarrivai Ă lâĂ©tage mâattendant Ă croiser un intrus. Cependant, personne ne se prĂ©senta. DĂšs lors, je pĂ©nĂ©trais dans chaque chambre Ă la recherche de ce quidam. Personne dans la premiĂšre chambre ni dans la seconde. Je passais la tĂȘte pour observer et constater que la troisiĂšme chambre Ă©tait vide quand un fracas retentit dans le couloir Ă quelques mĂštres de moi. Je sursautai de peur tout en comprenant quâil sâagissait du parquet. Ce dernier, trop vieux craquait surement en raison de lâhumiditĂ© ou de la chaleur.
AprĂšs avoir vĂ©rifiĂ© la quatriĂšme et derniĂšre chambre du couloir, je retournai voir les dĂ©gĂąts dans mon futur living-room mais Ă peine Ă©tais-je descendu que le bruit recommença. Cette fois-ci, il sâagissait bien de quelquâun en train de courir, surtout quâil Ă©tait accompagnĂ© de rires dâenfants. Ils devaient ĂȘtre trois ou quatre gamins pour faire autant de boucan. Je grimpai de nouveau pour les surprendre.
Mon oreille suivit attentivement les bruits. Ils venaient de passer dans lâautre couloir. Je mây prĂ©cipitai mais ne vis personne. Seul le silence rĂ©gnait. Jâavançai lentement cherchant Ă surprendre les chenapans dans une des chambres de lâaile. MalgrĂ© le bordel dans la premiĂšre, personne ne pouvait sây cacher correctement. La seconde chambre Ă©tait totalement vide quant Ă la troisiĂšme, il Ă©tait impossible dây rentrer car elle Ă©tait fermĂ©e Ă clĂ©. Je marchai doucement en direction de la derniĂšre chambre lorsque jâentendis le ressort dâun matelas grincer. Les rires reprirent de plus belle. Jâavançai mâattendant Ă voir le petit groupe dâenfants jouer en sautant sur un lit. Cependant, je fus saisi dâeffroi en dĂ©couvrant lâabsence de meuble dans la piĂšce. Il nây avait ni lit et encore moins dâenfants. Par contre mon inquiĂ©tude grandit en entendant courir dans le couloir opposĂ©.
Je pouvais constater que jâĂ©tais totalement seul mais jâentendais bien des rires et des enfants courant dans le couloir. MalgrĂ© la peur, jâapprochai pour comprendre le phĂ©nomĂšne. Mais dĂšs mon arrivĂ©e, le brouhaha sâarrĂȘta immĂ©diatement. Aussi, je restai un peu, jâattendais que cela reprenne seulement, comme rien ne se passa aprĂšs un quart dâheure, je redescendis. Au milieu des escaliers, les bruits reprirent. Jâentendais sans voir les enfants courir et rire. Soudain, un cri stoppa le jeu. Il Ă©tait si fort que je restai paralysĂ©, abasourdi, tout mon corps tremblait Ă me demander ce qui allait venir. Je tressaillis lorsque la porte dâentrĂ©e grinça.
Je nâavais pas entendu la voiture se garer. Marc entra le premier, le sourire aux lĂšvres. DerriĂšre lui, les filles affichaient une mine moins joviale. Ils me dĂ©visagĂšrent.
-         Ăa ne va pas Arthur ? Tu es tout blanc, demanda mon pote.
-         Il sâest passĂ© quelque-chose ? ajouta Tatiana.
Je descendis les derniĂšres marches et leur indiqua dâun signe de doigt de me suivre. Jâallais leur montrer dans quel Ă©tat se trouvait la salle de sĂ©jour mais quelle fut ma surprise de la retrouver telle quâelle Ă©tait quand nous venions de la quitter avant de manger. Il ne restait aucun meuble, les murs Ă©taient totalement vierges de peinture ou de papier. Tout Ă©tait de nouveau propre. Je gardai le silence en me pinçant les lĂšvres. Mes yeux cherchĂšrent vainement de lâaide dans le regard de mes amis. Je nâosai pas leur raconter ce que je venais de vivre. Puis au risque de passer pour fou, je me lançai.
-         CâĂ©tait le bordel, ici et il y a eu des bruits Ă©tranges. Comme des enfants qui jouaient en haut⊠Je⊠Je dois ĂȘtre fatiguĂ©.
A ce moment, Marc et les filles se regardĂšrent. Leur yeux grossirent tellement que je crus quâils allaient tomber et se transformer en trous bĂ©ants. Marc toussota. Câest ma copine qui sâexprima.
-         A la supĂ©rette, les gens parlaient de la maison. Ils se demandaient qui avait achetĂ©. EtâŠje ne dis pas que câest ça maisâŠ
-         Apparemment, elle serait hantée, affirma Marc en interrompant quelques secondes de silence.
Je restai bouche-bĂ©, toutefois, je me sentis lĂ©gĂšrement rassurĂ© de ne pas ĂȘtre dingue. Il y aurait donc des fantĂŽmes et Ă entendre les bruits, ce seraient des enfants. Je restai immobile, pensif Ă me demander quoi faire. A ma connaissance les fantĂŽmes sont translucides et ne peuvent rien contre les humains. Enfin, câest ce que je me disais car je nâĂ©tais pas spĂ©cialiste. Je marchai ensuite dans la salle Ă manger et pris le pot de peinture grise comme si de rien nâĂ©tait. Ils mâobservĂšrent un moment avant de me suivre et de reprendre le travail.
Durant le reste de la journĂ©e, nous nâentendĂźmes aucun bruit. Dâailleurs, nous restĂąmes muets durant une bonne heure. Moi parce que je ne savais quoi dire ni penser et eux, parce quâils ne savaient pas comment rĂ©agir pour me soutenir. Nous peignĂźmes les murs de la chambre puis ceux du salon. Peu avant la tombĂ©e de la nuit, nous quittĂąmes lâendroit. Je me demandais si je nâavais pas fait une connerie en achetant cette maison. Juste avant de franchir le portail, Marc freina subitement. Il tourna la tĂȘte nous inquiĂ©tant lĂ©gĂšrement.
-         Qui y-a-t-il ? interrogeai-je.
-         Rien⊠câest juste que jâaie cru voir de la lumiĂšre derriĂšre une des fenĂȘtres.
Je sortis regarder la maison. La forme de la porte ressemblait Ă une bouche ouverte. Avec toutes les fenĂȘtres, jâavais lâimpression de faire face Ă une tĂȘte dâaraignĂ©e⊠une tĂȘte pleine dâyeux. Un lĂ©ger frisson traversa mon esprit avant de retourner dans la voiture en me disant que demain sera un autre jour.
Alex@r60 â janvier 2021
Photo de Nona Limmen
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Emission du 13/01/2021
Sophie Ferjani
Savonnerie Marseillaise
Mobilier et décoration
Cloison blanche â Ref 3663602101727
https://www.castorama.fr/cloison-3-en-1-geom-axioma-blanche/3663602101727_CAFR.prd
Meuble sous vasque â Ref 8003964549105
https://www.castorama.fr/meuble-sous-vasque-a-suspendre-focus-blanc/8003964549105_CAFR.prd
Robinet vasque â Ref 3663602663287 Â Â Â Â
https://www.castorama.fr/mitigeur-pour-vasque-a-manette-unique-carre-goodhome-pazar/3663602663287_CAFR.prd
Rail porte coulissante- Ref 3663602776093
https://www.castorama.fr/systeme-coulissant-oleni-pour-porte-en-bois/3663602776093_CAFR.prd
Vasque       - Ref 3663602954682     Â
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Evier cuisine â Ref 3663602901211
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Porte coulissante cuisine â Ref 3663602125129 Â Â Â
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Robinet cuisine - Ref 3663602930983 Â Â Â Â Â
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Petit mobilier, luminaires, vaisselle et décoration:
VĂ©ritable rĂ©fĂ©rence de lâart de vivre Ă la française, CĂŽtĂ© Table apporte style et Ă©lĂ©gance Ă la dĂ©coration dâintĂ©rieur en alliant tradition et modernitĂ©. Son association subtile de matiĂšres nobles sur des collections raffinĂ©es qui subliment le style français : art de la table, objets dĂ©co, textile, luminaires, meubles⊠En ville, Ă la campagne ou en bord de mer, lâesprit CĂŽtĂ© Table Ă la douceur chic est au rendez-vous.
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Vase Ormea (rĂ©f 35057) â verre et laiton â 25 x 7 x H18cm â 47,50âŹ
Depuis plus de 50 ans, SEMA Design sâimpose comme un acteur incontournable du marchĂ© de la dĂ©coration. Forte de son bureau de crĂ©ation intĂ©grĂ©, la marque anticipe et crĂ©Ă© les styles de ses collections en proposant sans cesse des nouveautĂ©s dans lâair du temps. Ambiances, couleurs et matiĂšres sont travaillĂ©es par ses Ă©quipes pour offrir des crĂ©ations uniques, ludiques aux motifs toujours plus originaux. La marque continue dâaffirmer ses ambitions en proposant une dĂ©co urbaine et tendance. Vaisselle, luminaire, textile, meuble et autres accessoires sont autant dâobjets qui Ă©gayent le quotidien
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Assiette Ekume (rĂ©f 71335) â grĂšs â D27cm â 21,40âŹ
Assiette Ekume (rĂ©f 71336) â grĂšs â D20,5cm â 13,35âŹ
Lampe dâambiance Champart (rĂ©f 73198) â fer - D35 x H41cm â 90âŹ
Housse de coussin Velvet dorĂ© (rĂ©f 73345) â velours polyester et coton â 45 x 45cm â 22,90âŹ
Housse de coussin Velvet dorĂ© (rĂ©f 73350) â velours polyester et coton â 45 x 45cm â 22,90âŹ
Set de table Boho (rĂ©f 73502) â jonc de mer â D35cm â 7,95âŹ
JetĂ© Coton (rĂ©f 73932) â coton â 170 x 130cm â 24,95âŹ
Société COREP créateur et fabricant d'abat-jour et de luminaires décoratifs. Fabricant d'abat-jour français à BÚgles prÚs de Bordeaux (33) Vous pouvez retrouver nos produits dans la plupart des magasins de bricolage.
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Suspension forme conique bi-matiĂšre velours et coton. Dimensions : H.21cm - D.44 - E27 / 100W.
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MALLORCA Â Ref 5267 Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â
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Objet lumineux LED en verre. Base ronde décoration ampoule. Dimensions : H.21cm - D.10cm.
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1, avenue Alphand 94160 Saint Mandé
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Fabricant indépendant français de peintures bùtiment depuis 1936.
Gammes de peintures intérieures, extérieures, biosourcées et dépolluantes.
Nos magasins : http://www.unikalo.com/contact.php?lang=fr
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Porte dâentrĂ©e + tout le mur qui la contient + le plafond jusquâau salon sur 3m60 en bleu nuit UNIK 143-6C mat lessivable
Contour de lâouverture entre salon et chambre enfant + mur au dos du canapĂ© salon + retour sur 40cm en bleu UNIK 144-3 C mat (on laisse un blanc tournant de 7cm tout autour)
Mur du fond du salon face a ce mur bleu en gris clair UNIK 101-1 A mat
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Décoration Bimago : une décoration aux mille couleurs !
Vous souhaitez donner de la couleur Ă votre intĂ©rieur ? Votre dĂ©coration nâest pas adaptĂ©e et manque un peu de peps ? Optez donc pour une entreprise qui fera de votre habitat un environnement joliment dĂ©corĂ© ! Pour cela, Bimago vous propose des Ćuvres uniques pour Ă©gayer votre intĂ©rieur. Les papiers peints Cette galerie de Bimago est trĂšs riche en couleurs allant de la dĂ©coration classique Ă celle plus moderne. Tout d'abord, les papiers peints contiennent une large palette dâĆuvres avec, par exemple, des motifs naturels, des paysages de bord de mer, des cartes du monde ou des villes. Certains en format 3D donneront un effet visuel original Ă votre piĂšce. Les papiers peints gĂ©omĂ©triques sont, quant Ă eux, plus dans lâunivers abstrait. Ils sont adaptĂ©s Ă un environnement plutĂŽt moderne. La gĂ©omĂ©trie sous toutes ses formes y est reprĂ©sentĂ©e alliĂ©e Ă un gris simple et classique ou Ă un dĂ©gradĂ© multicolore. En fin de compte, tous les papiers peints fabriquĂ©s chez Bimago sont composĂ©s de fliseline et sont trĂšs Ă©conomiques ! De grande qualitĂ© et rĂ©sistants Ă lâeau, ils habilleront parfaitement les murs de votre salon ou de votre chambre Ă coucher. Stickers et compagnie ! La collection de stickers muraux de chez Bimago est idĂ©ale pour dĂ©corer une chambre dâenfant, par exemple. Des personnages fĂ©Ă©riques aux animaux, votre bambin aura son univers bien Ă lui ! En couleurs, en noir et blanc, tous les stickers sont autocollants et faciles Ă fixer. Vous pouvez choisir de coller votre sticker au mur, sur un miroir ou mĂȘme sur un meuble que vous souhaitez embellir. Les posters peuvent ĂȘtre choisis pour votre dĂ©coration de cuisine ou de salle de bain avec des citations ou un paysage maritime. Il y en aura pour tous les goĂ»ts, mĂȘme pour les styles vintage et street art ! De mĂȘme, les affiches que Bimago met en vente reprĂ©sentent des animaux, des citations en français ou en anglais et inspirantes pour votre quotidien. Les affiches Ă messages sont trĂšs Ă la mode. Elles participent Ă une dĂ©coration sobre de votre habitation. Craquez aussi pour les cartes du monde Ă gratter ou les panneaux en liĂšge. Succombez aux tableaux acryliques aux motifs exceptionnels de chez Bimago ! Quoi qu'il en soit, chaque dĂ©coration est prĂ©sentĂ©e en plusieurs tailles pour sâaccorder parfaitement Ă votre intĂ©rieur. Avec une Ćuvre sur-mesure livrĂ©e avec une notice de montage, choisissez lâoriginalitĂ© avec Bimago ! Ă lire Ă©galement : DĂ©corer votre maison c'est notre mission Read the full article
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Shadow Warrior
Les ordinateurs sont arrivĂ©s vers lâan 2000.
On nous a livrĂ© un jour un ordinateur Compaq, avec un grand Ă©cran blanc Ă©quipĂ© dâune large molette et une tour blanche ornĂ©e dâun bouton dâallumage vert dâeau. Lâordinateur a Ă©tĂ© installĂ© dâabord dans la chambre des parents, mais maman ne supportant plus les bruits du jeu de tank de papa, iPanzerâ44, et il a finalement Ă©tĂ© dĂ©placĂ© au salon. âJawohl Herr Kommandantâ. Pendant environ cinq ans, aucun de nous nâa vu dans cette grosse boite blanche dâautre utilitĂ© que de faire des dessins sur microsoft paint, et de faire grossir ses effectifs dâhoplites sur Age of Empires. Charles, un peu plus aventureux, avait mis la main sur un First Person Shooter Ă gros pixel, Shadow Warrior. AprĂšs deux mois de frags intenses menĂ©s en cachette de Papa et maman, on lui a retirĂ© son jeu. Maman lâavait tout dâabord trouvĂ© de plus en plus pĂąle, et avait dĂ©couvert avec inquiĂ©tude quâil Ă©tait sujet Ă des spasmes de tremblements de plus en plus frĂ©quents. A partir de ce jour-lĂ , et durant toute mon enfance, il y a eu comme un tabou autour de Shadow Warrior. Il parait que le jeu avait Ă©tĂ© interdit dans le monde Ă la suite de crises rĂ©pĂ©tĂ©es chez les joueurs les plus sensibles, et que Charles possĂ©dait un des rares exemplaires encore sur le circuit. Des paquets d'hĂ©moglobine rouge-brun presque coagulĂ©s qui jaillissaient en jeyser, aux insectes arachnoĂŻdes qui courraient sur le sol pour se jeter soudainement Ă votre gorge, on disait que gameplay n'avait Ă©tĂ© conçu que dans un seul objectif: choquer profondĂ©ment le gamer. Le studio avait cherchĂ© dĂšs 1997 Ă avertir le monde : la pop culture serait plus trash. C'Ă©tait une nouvelle Ăšre.
Je relis dans ma mĂ©moire l'Ă©pisode Shadow Warrior Ă l'Ă©vocation du site Rotten.com. Mes grands cousins germains, que j'ai toujours trouvĂ© particuliĂšrement lents et benĂȘts, nous en avaient parlĂ© un jour, alors que nous dĂ©jeunions ensemble Ă l'occasion de je ne sais quelle cĂ©rĂ©monie de profession de foi. C'Ă©tait le plus agĂ© d'entre eux, Jean-Philippe, qui avait jugĂ© amusant d'Ă©voquer Ă ses petits cousins de 8 ans l'existence d'un site accessible par n'importe qui, et qui diffuse des photos de corps humains en dĂ©composition, de cadavres grillĂ©s dans des transformateurs Ă©lectriques, de membres atrophiĂ©s purulents. Pour jeter un Ćil, il n'y avait qu'Ă taper "rotten.com" dans la barre URL. D'un seul coup, l'ordinateur Ă©largissait son potentiel, il n'Ă©tait plus seulement question de mettre le feu aux murailles assyriennes, ou de dessiner des copies tremblantes d'Achille Talon sur paint, il Ă©tait dĂ©sormais question de voyeurisme, de pĂ©chĂ©, de douleur. Il Ă©tait question du mal. Je n'ai jamais mis les pieds sur Rotten.com, de la mĂȘme maniĂšre que je n'ai jamais cherchĂ© Ă regarder "Two girls One cup", la fameuse vidĂ©o pornographique dans laquelle deux filles mangent leurs excrĂ©ments. Je suis trop sensible aux images.
Quoiqu'il en soit Charles avait annoncĂ© la couleur, il Ă©tait de ceux qui pouvait s'enferrer dans des parties de FPS Ă rallonge, et jusqu'au petit matin. De maniĂšre inattendue, la relĂšve de Shadow Warrior allait venir d'HĂ©lĂšne, notre grande sĆur premiĂšre de classe, et grande lectrice du magazine Je Bouquine. Le hors-sĂ©rie Aventure de l'Ă©tĂ© 1999 s'intĂ©ressait "au pays des Elfes et des Dragons". Il comportait sous son blister une dĂ©mo d'un jeu de RPG qui allait changer notre enfance: Baldur's Gate. Nous avions fĂ©brilement passĂ© l'Ă©tĂ© 1999 a regarder cette pochette de CD-ROM (elle mettait aux prises un guerrier en armure Ă un gigantesque monstre Ă corne), en espĂ©rant qu'il serait compatible avec le systĂšme d'exploitation Windows 95 de notre ordinateur restĂ© Ă Paris.
Les grandes thĂ©matiques de notre Ă©ducation couvraient jusqu'alors un spectre large et variĂ©, allant des tableaux de Bonnard, aux chants de la lĂ©gion Ă©trangĂšre en passant par le rugby, Star Wars et Leonard Cohen, mais on nous avait rien dit sur l'Heroic Fantasy. Le retour rue Spontini a Ă©tĂ© un Ă©merveillement. La pochette cartonnĂ©e annonçait en lettres celtiques "En cadeau : 20h de jeu" mais nous avons probablement passĂ© 15 fois 20h Ă refaire Ă©ternellement la mĂȘme portion de l'histoire, qui commençait dans l'auberge de Winslow, jusqu'Ă la lisiĂšre de la forĂȘt de Bois-Manteau. C'est aprĂšs avoir tentĂ© toutes les variantes possibles dans nos interactions avec les rodeurs et les magiciens croisĂ©s tout au long de la quĂȘte, que nous nous lassĂąmes petit Ă petit de notre dĂ©mo de Baldur's Gate. Pour prolonger le plaisir, Charles qui n'avait jamais vraiment lu autre chose qu'un vague Chair de Poule demanda pour son anniversaire les trois livres du Seigneur des Anneaux. Il les lut aussi sec, puis il lut Bilbon le Hobbit, et enfin tous les autres recueils de nouvelles de Tolkien aux jolies couvertures ornĂ©es de dragons et de mages. Par chance, Peter Jackson prĂ©parait Ă ce moment-lĂ son adaptation cinĂ©matographique du Seigneur des Anneaux, qui sortit en 2001. En un sens, Charles vĂ©cu quasiment cinq ans non-stop dans un monde d'elfes. Il s'identifiait naturellement plutĂŽt Ă Aragorn, et j'Ă©copais du terne LĂ©golas.
Autour de 2004 nous passĂąmes sur Windows XP. Notre ordinateur n'Ă©tait plus blanc, il Ă©tait noir, c'Ă©tait un DELL. En cadeau nous reçûmes deux lecteurs mp3 de 64mb, câest-Ă -dire qu'on pouvait y charger l'Ă©quivalent de 12 morceaux. Le jour de l'arrivĂ©e de l'ordinateur, Charles installa Counter Strike.
Cela faisait une ou deux annĂ©es qu'on trainait autour du mythique FPS (first person shooter). Le dĂ©clencheur avait sans aucun doute Ă©tĂ© la kermesse de notre collĂšge, oĂč HĂ©lĂšne avaient Ă©tĂ© admise vers 1998 grĂące Ă ses bonnes notes, et oĂč Charles et moi fĂźmes progressivement notre entrĂ©e grĂące aux bonnes note de notre soeur. Tous les ans au milieu du mois de juin, l'Ă©cole se transformait en gigantesque centre de stands de pĂȘche Ă la ligne, en Ă©talage de bonbons, en magasin de bricoles. De la sixiĂšme Ă la terminale, chaque classe prenait la responsabilitĂ© d'une activitĂ©, tandis que les petits faisaient tourner les chamboule-tout ou les rase-ballon, les plus grands investissaient la salle de technologie pour la transformer en unitĂ© de jeu en rĂ©seau, branchĂ©e sur Counter Strike 1.5. Le week-end tournait en continue sur une seule map: cs_mansion. Maman nous donnait des coupons de jeu qu'elle nous imaginait dĂ©penser aux grand air avec des camarades de classe pleins d'Ă©nergie, mais nous passions nos week-end encagoulĂ©s, avec une AK-47, Ă tenter de libĂ©rer des otages dans une maison en parpaings, tristement isolĂ©e au bout d'un jardin sec et entourĂ©e de murs gris. La salle de techno Ă©tait une entre recluse et qui sentait la transpiration, elle Ă©tait connue des initiĂ©s seulement et il me semblait que Charles y rĂ©gnait en maĂźtre. DĂšs l'annĂ©e de premiĂšre, il prit le contrĂŽle de l'activitĂ© jeux en rĂ©seaux lors de la kermesse. Devant son pseudo de joueurs il inscrivit "Miasme BTC", le nom de sa team, bĂątie en collaboration avec ses deux copains de lycĂ©e Baudoin et TancrĂšde qui Ă©tait en somme la combinaison d'un mot qu'ils venaient d'apprendre en cours de biologie, et de leurs trois initiales. Charles Ă©tait le plus gros fraggeur de la salle. Au beau milieu du samedi je dĂ©boulais en salle de techno, mon cher frĂšre m'apercevant de loin, me faisait passer devant la queue des collĂ©giens, probablement tous interdits de jeux vidĂ©os chez eux, comme c'est l'habitude dans les familles bourgeoises de l'ouest parisien, et qui venaient jusqu'Ă ce coin reculĂ© de l'Ă©cole, dans un couloir dĂ©sert du 3Ăšme Ă©tage en cachette des parents. Charles virait un petit et m'installait derriĂšre un ordinateur pour deux ou trois heures. Le soir Ă la maison, quand maman nous demandait comment la journĂ©e s'Ă©tait passĂ©e, je rĂ©pondais que j'avais surtout donnĂ© un coup de main Ă Charles pour son stand. Alors elle faisait rouler ses yeux dans une fausse impression de colĂšre, papa disait "ça va pĂ©ter!" en imitant la voix enregistrĂ©e du jeu qu'il avait souvent entendue quand Charles jouait et qui retentit au moment oĂč le joueur balance une grenade. HĂ©lĂšne, qui Ă©tait en pleine pĂ©riode emo avait passĂ© sa journĂ©e de kermesse dieu sait oĂč, probablement avec ses amies emo. GĂ©nĂ©ralement, Charles ne venait pas Ă la messe le lendemain, il se rendait directement au 3Ăšme Ă©tage avec TancrĂšde et Baudin.Â
Nous passĂąmes notre NoĂ«l 2013 au Hameau, chez mes grands-parents. Pour emmerder papa, et pour faire plaisir Ă maman, j'ai toujours dit dĂ©tester cette grande maison bourgeoise sans charme. L'ameublement n'y Ă©tait ni beau, ni prĂ©cieux, ni pratique, avec ses siĂšges recouverts d'une tapisserie jaune criarde, ses commodes massives, ses pendules empire aux dorures grossiĂšres et aux thĂ©matiques antiques sans surprise. Sur la commode du fond seulement, il y avait un point de repĂšre rassurant: une bonbonniĂšre chinoises pleines de sucreries Ă la violette achetĂ©es chez Auchan. "Daddy" et "Granny" avaient fait tendre sur tous les murs un tissu gris-vert qui tenait l'ensemble dans un mouvement esthĂ©tique que j'estimais assez bancal. Enfin, j'Ă©tais gĂȘnĂ© par cette impression de propretĂ© maniaque, la collection de plumeaux, les boules de naphtalines dans les armoires vides des chambres, cette odeur de savon noir qui polissait les carreaux marrons qui couvraient tout le rez de chaussĂ©e. Les chambres de la maison Ă©tait nettes, les draps se trouvaient recouverts d'un dessus de lit fleuri, sans un coussin pour dĂ©border, sans un mouton de poussiĂšre pour dĂ©passer. Elles donnaient l'impression d'ĂȘtre lĂ pour la forme, en attendant d'ĂȘtre occupĂ©e le temps d'un week-end par une famille de passage. D'ailleurs maman se demandait bien ce que ses beaux-parents Ă©taient allĂ© faire Ă s'enterrer comme ça dans la Sarthe, le trou du cul de la France, eux qui avaient toujours vĂ©cu Ă Paris, se foutre Ă la campagne comme ça, prĂšs du Mans, oĂč ils ne connaissaient personne⊠IncomprĂ©hensible⊠Il devait y avoir une thĂ©orie derriĂšre, un plan scientifique, un diagnostic froid, tout droit sorti du cerveau de son beau-pĂšre mĂ©decin. La posologie Ă©tait simple: 6 mois dans la Sarthe, 6 mois Ă Nice. Il ne connaissaient personne non plus Ă Nice.
Autrefois la campagne avait dĂ» y ĂȘtre belle c'est certain, mais depuis quelques annĂ©es, elle Ă©tait barrĂ©e de voies rapides, lĂ©zardĂ©es de bretelles d'autoroutes, et envahie de giratoires. Il fallait maintenant prendre la voiture pour espĂ©rer trouver un coin de promenade encore Ă peu prĂšs prĂ©servĂ©. La Zone d'activitĂ© Le Mans Nord rejoignait maintenant Neuville Ă plus de 20km, et s'arrĂȘtait maintenant Ă 2km du Hameau. Elle s'Ă©tait tellement Ă©tendue durant les derniĂšres annĂ©es qu'on finissait la plupart du temps par rester Ă la maison, et la grande sortie du week-end consistait dĂ©sormais Ă faire le tour des enseignes : Auchan, Toy's R Us, Decathlon⊠Nous ramenions de nos virĂ©es des trophĂ©es variĂ©s: mini-saucissons aux noix, Pringles paprika, figurines Action Man, filets de badminton, jeux de croquet⊠Cette maison ennuyeuse trouvait une nouvelle vie avec la ZAC. Pour mes grands-parents, finies les parties de belottes puisqu'on pouvait maintenant aller au cinĂ©ma voir la derniĂšre comĂ©die française, finies les tristes omelettes du dĂźner, puisqu'on pouvait dĂ©guster des wild wings au Buffalo Grill, finies les rillettes du paysan de Neuville puisque le rayon apĂ©ritif de chez Auchan Ă©tait grand comme la Sarthe.
Charles avait réussi à mettre la main sur une vieille Nintendo 64, avec 3 manettes, et 8 jeux, que nous installùmes dans la cuisine du Hameau. Avec les années, papa et maman devenaient de plus en plus coulants avec leurs grands principes sur les consoles de jeux. Ils nous trouvaient globalement raisonnables.
Dans ce coin de campagne française, il nây avait en tout et pour tout quâune seule vĂ©ritable balade, qui longeait un chemin boueux sur un ou deux petits kilomĂštres. Elle passait devant un gros platane qui faisait sâextasier papa et devant une grosse maison cossue qui avait fait dire Ă notre grand-pĂšre âsi tu lâachĂštes, je te tueâ. Cette phrase-lĂ avait marquĂ©e maman au point quâelle nous lâavait rĂ©pĂ©tĂ©e, Ă nous trois, ses petits enfants chĂ©ris. Cette phrase, elle nous lâavait dite sur le ton de la confidence, comme quand on sâadresse Ă un ami, Ă une oreille alliĂ©e qui opine du chef avant mĂȘme que la rĂ©vĂ©lation ne soit faite. Je devais avoir 10 ans mais jâavais Ă©tĂ© troublĂ© par cette menace dâun pĂšre Ă son fils, alors mĂȘme que toute lâĂ©ducation de maman Ă©tait dans la douceur et lâamour sans condition. Cet Ă©pisode avait achevĂ© de rendre irrĂ©conciliable cette diffĂ©rence profonde avec mes grands parents bizarres et leur campagne dĂ©solĂ©e. A cet Ăąge deux questions ont commencĂ© Ă mâagiter: mon grand-pĂšre, qui Ă©tait cet homme? Et plus profondĂ©ment encore, mais qui est papa?
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Préquels : Spécial Noël : Partie 2
Suite des prĂ©quels de NoĂ«l, (premiĂšre partie ici) avec maintenant : Dan, Adia, Myriam, Martin, MaĂ«l et Marina. (si vous avez un doute sur quoi que ce soit, nâhĂ©sitez surtout pas Ă aller regarder dans les pages Personnages & Relations qui sont lĂ pour ça). (encore pas de musique pour cause de capricieux tumblr) TW : Famille toxique / suggestion de TCAs / suggestion de dĂ©pression / veuvage / complexe sur lâintelligence / gens de droite / relations entre sĆurs conflictuelles / mention de divorce
Dan finissait de mettre la table. La soirĂ©e de NoĂ«l lâangoissait un peu. Il aimait beaucoup sa famille, mais câĂ©tait toujours flippant de revoir ses cousins biens mieux que lui, son oncle et sa grand mĂšre qui allaient lui faire mille remarques passives agressives, et sa mĂšre qui allait lui supplier de sourire avec elle mĂȘme une moue forcĂ©e. Il sâattendait dĂ©jĂ Ă certain lot de remarques. Son oncle allait demander si il allait bientĂŽt ramener une copine et il Ă©tait Ă©videmment hors de question de lui rĂ©pondre quâil Ă©tait bloquĂ© sur son ami dâenfance depuis quâil Ă©tait en Ce2. Sa grand mĂšre allait assĂ©ner Ă ses parents des âmais vous le nourrissez bien, au moins ? Il est tout maigre.â. GĂ©nial. Il avait eut la remarque contraire la moitiĂ© de son enfance et de son adolescence mais ça faisait trois NoĂ«l quâelle rĂ©pĂ©tait les mĂȘmes choses, comme son poids sâĂ©tait stabilisĂ©. Il devait se saper aussi, et merde, câĂ©tait vraiment une source dâangoisse, encore une fois. DĂ©jĂ parce que ses seuls trucs habillĂ©s Ă©taient prĂšs du corps et quâil dĂ©testait ça, et que sinon tout le monde allait lui dire quâil ne savait pas choisir de fringues de fĂȘtes. Quelle prise de tĂȘte. Il fixa la crĂšche, remettant en place lâĂąne en plastique tombĂ© par les courants dâair. Voir ça le rendait un peu nostalgique. Petit, il avait fait la crĂšche plusieurs fois avec Martin, qui mĂȘme si il Ă©tait athĂ© avait trouvĂ© particuliĂšrement drĂŽle de placer des figurines en plastique dans une petite niche amĂ©nagĂ©e. Martin⊠Il avait envie de lui offrir un cadeau cette annĂ©e en revenant en cours, mais il nâarrĂȘtait pas de changer dâavis. Rien nâĂ©tait encore assez bien. Ou peut ĂȘtre juste que Martin Ă©tait trop bien pour tout. Il sentit une main glacĂ©e sur son Ă©paule et eut un mouvement de recul. Sa mĂšre, en robe blanche et maquillĂ©e en dorĂ©e lui souriait, lâair encore affairĂ©e.Â
âDĂ©solĂ© si ce soir câest encore un peu le mĂȘme cirque avec Mamie et tonton⊠Tu sais bien comment ils sont.â
Dan haussa les Ă©paules et fit un demi sourire. Il commença Ă avoir lâhabitude.Â
âTu sais⊠jâai rĂ©agis un peu Ă chaud avant hier, je comprenais pas trop. Mais Ă propos de notre discussionâŠâ
Oh non, non, non. Si seulement elle avait pu oublier. Dan voulait juste quâelle ne reparle plus jamais de leur Ă©change durant lequel il avait fait un coming out peu assurĂ©.Â
âJe veux que tu saches que je tiens Ă toi, dâaccord. Et que en vrai, ça me regarde pas, le plus important câest que tu sois heureux. Et je serais contente que tu ramĂšnes une fille ou un garçon Ă maison. Ăa changera rien, dâaccord ?â
Une sensation de soulagement envahit Daniel. Il avait eut tellement peur quand elle avait commencĂ© Ă en parler, mais si câĂ©tait pour lui dire ça, ça valait clairement le coup. Sa mĂšre lâenlaça et il rĂ©pondit Ă son embrassade. Ăa faisait du bien, quâelle sache. Il ne risquait pas de ramener grand monde pour lâinstant, et surtout pas son âmeilleur amiâ hĂ©tĂ©ro, mais au moins, il nâavait plus lâimpression de lui mentir Ă moitiĂ©. Ce NoĂ«l avait au moins quelques bons points.Â
âMaman rentrera vers 7h ce matin, on offrira les cadeaux Ă midi comme vous ĂȘtes grands toi et NaĂŻm, dâaccord ?â
Adia avait grimacĂ©, alors quâelle aidait son pĂšre Ă finir de nettoyer la maison de fond en combles. Oui, câĂ©tait logique, Dima travaillait comme chirurgienne, elle nâallait pas laisser une hernie discale ou une appendicite en plan car elle voulait aller boire du champagne en famille. Mais bon, câĂ©tait frustrant, de passer NoĂ«l en dĂ©calĂ©, et de faire une demie fĂȘte le soir mĂȘme sans sa mĂšre. Alors quâelle rĂąlait silencieusement, son grand frĂšre rentra, engoncĂ© dans son manteau et les bras pleins de sacs de courses, suivit dâHugo, son petit ami, lui aussi trĂšs chargĂ©.Â
âEh bah quand je vous demande de faire les courses, vous vous moquez pas de moi, les garçonsâ
Elle et son pĂšre Ă©tait venus leur prĂȘter main forte au couple, tentant de tout faire tenir dans le frigo. Alors que le couple sa taquinait, Adia faisait tout pour retarder ce quâelle savait quâelle devrait faire aprĂšs. Elle nâavait pas envie de se confronter à ça.Â
âAdia⊠Tu penses que tu pourras aller chercher Mamie, aprĂšs ? Elle dois encore dormir dans sa chambre.â
Et voilĂ . Son frĂšre vient Ă la rescousse aussitĂŽt.Â
âJe peux y aller, sinon ? Ăa fait longtemps que jâai pas vu Mamie.â
Merci NaĂŻm, pensa Adia, et Ă©changeant avec ce dernier un sourire tristement complice. CâĂ©tait dur de se confronter pour elle Ă la dĂ©tresse de sa grand mĂšre, surtout quâhabitant encore ici, elle la voyait presque tout les jours. LâaĂŻeule Ă©tait dĂ©jĂ malheureuse avant dâĂȘtre veuve, et la tragĂ©die nâavait rien arrangĂ©. Adia ne savait jamais comment se comporter face Ă elle, et nâen ressortait quâavec une culpabilitĂ© tenace et une impression dâimpuissance. Et elle se sentait si Ă©loignĂ©e. CâĂ©tait une impression rĂ©ellement troublante, comme un mur de silence et dâincomprĂ©hension.Â
Heureusement, elle avait un chouette grand frĂšre, se dit elle en rangeant le crĂ©mant. LĂ dessus, elle avait toute la chance du monde.Â
âCâest sĂ»r que ce sera pas les mĂȘmes cadeaux que lâan dernierâŠâ
La voix dâAnne Ă©tait douce et presque railleuse, mais Myriam prĂ©fĂ©rait ça Ă tout ce quâelle avait pu vivre avant. Lâadolescente sourit et leva les yeux au ciel, avant de sortir une petite bĂ»che glacĂ©e du frigidaire. CâĂ©tait si Ă©trangement calme pour un NoĂ«l. Pas de frĂšres, sĆurs, cousins pour mettre une certaine animation. Pas de dĂ©ballage indĂ©cent de fric. Pas dâoncle aux pompes Ă un prix indĂ©cent. Tout Ă©tait dans le petit salon dâAnne, dont la plante verte mourante avait Ă©tĂ© dĂ©corĂ©e de boules rouges et dorĂ©es, ainsi que dâune guirlande lumineuse clignotante. Myriam ferma les yeux une seconde, s'imprĂ©gnant des odeurs de bouffe et du fond musical doux. CâĂ©tait son premier NoĂ«l sans rĂ©flexions de droite. Mais aussi son premier NoĂ«l sans ses parents. Sans Isaure et MĂ©dĂ©ric. Ne pas regretter, juste profiter. CâĂ©tait NoĂ«l aprĂšs tout. Elle sâassit en silence Ă cĂŽtĂ© dâAnne sur le canapĂ© gris. Sa tante lui tendit un verre de vin blanc. Elle avait appris Ă en boire avec ses parents. Ce nâĂ©tait plus le mĂȘme calibre, mais elle apprĂ©ciait ce genre dâalcool plus facilement que la plupart des adolescents de son Ăąge. Alors quâelle trinquait, elle pensa Ă la chance dâavoir pu partir. Dâavoir eut cet Ă©chappatoire. Dâavoir quelquâun qui lâaimait et qui Ă©tait prĂȘte Ă lâaider comme ça. Des larmes montĂšrent Ă ses yeux gris. Son regard sĂ©vĂšre sâembua et elle dĂ©posa le verre pour prendre Anne dans ses bras.Â
âMerci⊠vraiment.â
Elle renifla bruyamment contre le dos de sa tante, Ă©talant son fard Ă paupiĂšre bordeaux alors quâelle sâessuyait les yeux. CâĂ©tait puissant, câĂ©tait encore une nouvelle Ă©tape. Une nouvelle de ce nouveau dĂ©part.Â
Martin Ă©tait debout sur la jetĂ©e, son appareil photo Ă la main. Il Ă©tait tĂŽt le matin, la brume enveloppait lâocĂ©an, mais pour lâadolescent câĂ©tait le temps idĂ©al pour tester son cadeau de NoĂ«l, un FE2. Martin sentit le froid engourdir ses doigts minces alors quâil soufflait dessus. Il adorait cette ambiance. Tout Ă©tait dĂ©sert, calme, avec une mĂ©lancolie et une douceur palpable. Presque impossible de discerner quoi que ce soit Ă quelque mĂštres, ce qui pouvait ĂȘtre chouette pour structurer ses photos. Il avança prudemment, le clapotis des vagues comme seul bruit environnant. Il fallait mieux quâil profites des vacances pour faire ça, avec le Bac de français, il savait quâil devrait turbiner. CâĂ©tait tellement frustrant de voir la plupart de ses potes autour de lui ne pas en foutre une et sâen sortir quand mĂȘme sans trop de problĂšmes. Mais pour lui câĂ©tait diffĂ©rent. Pourquoi il avait autant du mal ? Si au moins quelque chose compensait, mais non, il Ă©tait aussi mal en point face aux relations sociales que face Ă des examens. Et ça, depuis toujours. Et il en avait toujours eut honte. Est ce que personne ne lui disait, mais quâen vrai ils le considĂ©raient tous comme stupide ? Ca ne lâaurait mĂȘme pas Ă©tonnĂ©. Il ne leur aurait pas donnĂ© tort. Martin soupira, laissant Ă©chapper un peu de buĂ©e. Au moins ce matin, il avait lâocĂ©an pour lui. Autant en profiter.Â
âCâest Marina qui tâas mis ce genre de trucs en tĂȘte, hein ? Jâai rien contre cette gamine, mais elle a pas Ă te monter contre nous.â
MaĂ«l Ă©tait allongĂ© sur son lit. Oui câĂ©tait Marina, bien sĂ»r que câĂ©tait Marina. Heureusement quâil y avait Marina pour lui avoir montrĂ© une autre vision des choses. Et en mĂȘme temps Ă©videmment que ses parents prenait ça personnellement. Il nâavait pas trop su quoi leur rĂ©pondre, se contentant d'acquiescer un peu fĂ©brile. GĂ©nial, maintenant ses parents aussi allaient le prendre pour un idĂ©aliste stupide, allait faire pleins de rĂ©flexions lĂ dessus, et le reste de la famille allait suivre. MaĂ«l Ă©tait fatiguĂ© dâavance pour le repas du midi qui allait arriver, et sur les dĂ©bats politiques que ça allait mettre sur la table. Sa tante allait surement parler des âvilains casseursâ, et rapidement, toute sa famille serait au courant quâil avait une opinion aux antipodes des leurs. Et lĂ , il avait clairement pas envie de se battre en longs dĂ©bats, notamment avec sa famille. Surtout avec sa famille.Â
âMaĂ«l, Nathalie est arrivĂ©e.â
Le répit était fini.
Marina fulminait. Le repas du 25 dĂ©cembre venait de se clore et elle avait fusillĂ© des yeux Ange. Ange, Ă©tait le nouveau copain de sa sĆur, qui avait tenue Ă ce quâil soit invitĂ© au repas du lendemain du rĂ©veillon. La mĂšre de Marina avait acceptĂ©, et tout le monde en Ă©tait lĂ . Alors quâĂ leur habitude, aprĂšs avoir passĂ© un rĂ©veillon chez leur pĂšre et leur famille paternelle, les deux sĆurs profitaient de leur mĂšre pour les fĂȘte, le repas fut froid et gĂȘnant. Comment Denise avait pu dĂ©goter un mec pareil ? Il Ă©tait⊠de droite. Il Ă©tait clairement de droite. Elle sâen Ă©tait doutĂ©e quand elle lâavait croisĂ© la premiĂšre fois, quelques semaines avant (câest vrai, en mĂȘme temps, qui attache des chemises sur ses Ă©paules ?), mais lĂ . CâĂ©tait le pompon. Des remarques sur les chĂŽmeurs, sur les SDFs et sur les pauvres patrons quâon voulait trop cadrer. Elle avait sentit ses doigts se resserrer sur ses couverts, sâempĂȘchant dâenfoncer sa fourchette dans le globe oculaire de son âbeau frĂšreâ. Ce quâil Ă©tait con. Elle avait tenu tout le repas, essayant dâapprĂ©cier tant bien que mal le poulet rĂŽtie aux haricots verts de sa mĂšre, mais Ă fin, ce fut trop. Avant mĂȘme le dessert, elle fit un sourire forcĂ© et dit poliment :Â
âJe penses que je vais sortir de table.â
Dans le couloir, elle avait entendu sa mĂšre dit Ă son gendre que leurs idĂ©es politiques Ă©taient trĂšs diffĂ©rentes, et que ça pouvait ĂȘtre compliquĂ© de parler de ça Ă table. Elle Ă©tait restĂ©e dâun calme Olympien que Marina lui enviait. Si elle avait ouvert sa bouche lĂ dessus, elle aurait tout bonnement incendiĂ© le petit ami de sa sĆur. Alors quâallongĂ©e sur son lit, elle faisait craquer ses phalanges, elle entendit toquer.Â
âOui ? Câest qui ?
- Câest Denise.â
Merde. Elle allait lui faire la morale pour ne pas ĂȘtre restĂ©e tout le repas. Fallait pas sortir avec un facho, ce nâĂ©tait pas sa faute, Ă elle, si il Ă©tait aussi difficile de se retenir de lui en coller une.Â
âMarina⊠Je sais que câest compliquĂ© pour toi de parler avec Ange, mais⊠sâil te plaĂźt, est ce que tu pourrais redescendre, au moins un peu ?
- Effectivement, câest compliquĂ© de ne pas rĂ©pondre Ă toutes les conneries quâil dĂ©biteâ, siffla Marina entre ses dents.
Denise lui lança un regard sĂ©vĂšre. GĂ©nial. Elle nâavait pas le droit de critiquer son sacro saint petit copain, maintenant ?
âĂcoutes, câest NoĂ«l. Jâaime vraiment Ange, et il a promit quâil ne parlerais plus politique avec vous maintenant.
- Câest un peu tard, maintenant. Tu aurais pas pu briefer ton droitard pour quâil Ă©vite dâaborder ce genre de sujets dans une maison de gauchos comme ici ? Il voulait, quoi, nous tester ?â
Le regard de Denise nâĂ©tait plus sĂ©vĂšre, il Ă©tait brĂ»lant.Â
âMais merde, Marina, tu pourrais faire un effort ! JâamĂšnes juste mon copain Ă la maison, et il faut forcĂ©ment que tu en fasse une affaire politique !
- Câest lui qui a commencĂ© Ă en parler ! Je peux pas faire semblant de rien avoir entendu ! Et vraiment, je suis dĂ©solĂ©, oui, ça va ĂȘtre compliquĂ© pour moi.
- Ce que tu peux ĂȘtre extrĂȘme.â
Les mots Ă©taient tombĂ©s, et avaient pris Ă la gorge Marina. Alors voilĂ comment Ă©tait devenue sa sĆur. Elle sâĂ©tait bien rendue compte que Denise changeait, quâelle sâĂ©loignait de ses idĂ©aux politiques⊠mais Ă ce point ? Est ce quâelle avait juste prĂ©fĂ©rĂ© ignorer ces changements, quâelle avait fermĂ© les yeux, et que maintenant un vĂ©ritable fossĂ© les sĂ©parait. Dur Ă dire. Elle devait en avoir le cĆur net.
âEst ce que⊠tu penses comme lui ?
- Pas exactement. Enfin, câest compliquĂ©, jâai pas envie dâen parler.â
Ăa voulait dire oui dans la bouche de Denise. Marina eut envie de pleurer. Sa soeurette, sa Denise, Ă©tait devenue comme ça. Merde. Comment elle avait pu se mentir tout ce temps ? Parce que ça semblait improbable ? Est ce que ça lâĂ©tait tant que ça ? Les questions se bousculaient dans la petite tĂȘte de la jeune femme. Elle nâavait jamais Ă©tĂ© tant fusionnelle avec Denise, mais⊠câĂ©tait quand mĂȘme sa sĆur, et sa seule sĆur. Quand leurs parents sâĂ©taient sĂ©parĂ©s, elles sâĂ©taient raccrochĂ©es lâune Ă lâautre. Denise lui avait donnĂ© des conseils sur lâĂ©cole, la lecture, les rĂšgles, et des maniĂšres Ă la con de draguer les garçons. Marina avait le sentiment dâĂȘtre profondĂ©ment trahie, et surtout, que plus rien ne serait comme avant entre elles. Câest comme si sa sĆur de toujours Ă©tait devenue une Ă©trangĂšre, de part ce changement. Elle eut envie de sâĂ©crouler et de pleurer face Ă cette perte insidieuse, mais Marina ravala seulement ses larmes et suivit Denise dans le salon. Cet effort serait le dernier, plus jamais elle ne sâamuserait Ă parler sans reproches Ă Ange.Â
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