#moi aussi parfois je suis payée a rien foutre
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Twitter, les autres RS et moi : point de situation
Fin-juillet je décidait de tourner une page avec Twitter. C'est pas un un départ vraiment, mais une sorte de semi-retraite.
Je ne participe plus aux discussions sur Twitter, je ne réponds plus, je ne dialogue plus publiquement. Twitter ne me sert qu'à partager du contenu externe (comme le présent billet publié sur Tumblr) et à communiquer en DM (messages privés).
J'avais eu 2 raisons à cette semi-retraite :
Les conneries d'Elon Musk et la crainte que ça devienne un outil de plus en plus au service d'une idéologie puante
Une sale ambiance, paradoxalement liée à des causes qui me semblent nobles, mais des cause qui sont détournées, invoquées pour salir des gens plus ou moins gratuitement, le tout accompagné d'injonctions à faire semblant de voir des choses qui n'existent pas et à fermer les yeux sur d'autres choses qui sont pourtant sous notre nez.
Je ne vais pas revenir en arrière. Je ne ferme pas Twitter. Mais je ne vais pas non plus me remettre à y publier du contenu original, ni à y discuter autrement qu'en DM.
Les conneries de Musk, c'est toujours une réalité. Et ça ne va pas vers le mieux. Et revenir en arrière reviendrait pour moi à contribuer à valoriser un outil au service de ce gars. Nous restons sur Twitter (ou X) parce que les autres y sont; et les autres y restent parce que nous y sommes.
Chercher des alternatives à mon activité passée sur Twitter reste donc d'actualité.
Quant au point 2... J'ai été heureux de revoir sur Twitter 2 personnes qui s'étaient retirées sous la pression ambiante. Dr Nendily et Yogina sont revenues sur l'ex-Oiseau Bleu. Signe qu'une forme de pression s'est un peu allégée.
Elles font un boulot admirable contre le charlatanisme et le désinformation depuis un bon moment. Elles en ont payé un prix lourd de la part des Idriss Aberkane, Xavier Azalbert et autres Christine Cotton. Et, en plus, depuis des mois elles se sont pris des coups provenant parfois des gens dont elles auraient pu (et dû) espérer au contraire du soutien.
Sale histoire.
Sale histoire qui a vraiment à voir avec cette sale ambiance évoquée plus haut, où des gens, pour montrer qu'ils sont dans le bon camp, qu'ils défendent la juste cause, sont invités à faire semblant de voir ce qu'ils n'ont pas vu et à ne pas voir ce qu'il y a sous leurs yeux. Sans se soucier des dégâts. Sans poser de questions.
Cette ambiance est toujours là.
Alors oui, il y a eu des trucs qui se sont passés. Une certaine vidéo de la Tronche en Biais a fait beaucoup de bruit. Et je crois que le témoignage de Yogina, sous format vidéo, ensuite, a permis de comprendre beaucoup de choses. Je pense que ça a été très salutaire.
youtube
Alors sur cette histoire-là, oui, ça a fait du bien.
Une certaine pression s'est allégée. C'est évident.
Mais il reste un principe, une sale ambiance, une sale mentalité. Et je ne change pas ma position et je maintiens ce que je disais fin-août :
Plus envie de perdre du temps à essayer de dialoguer avec des gens qui en ont rien à foutre de la vérité et du mensonge, rien à foutre des faits. Des gens qui ne sont là que pour exiger des autres qu'ils répètent le bon discours, inconditionnellement, religieusement. Plus envie de perdre mon temps avec des gens qui vont vous classer dans la catégorie des salauds (ou des salopes) simplement parce que vous avez constaté que eux, ou qqn de "leur camp", a raconté n'importe quoi en public. Moi je suis un vieux ringard. Pour moi, les faits comptent. Et je persiste à me préoccuper des la véracité : il ne suffit pas de me dire que cette affirmation provient du "bon camp", qu'elle est énoncée au nom de la bonne cause, pour que je la gobe.
Plus envie de jouer à ça.
Et Twitter dans me tête reste associé à ce genre de conneries. Alors j'ai aussi vécu ça sur Mastodon, hein. Et sur Mastodon, je découvre les merveilles des blocages silencieux par des instances, procédé qui permet à un administrateur de couper discrètement ses propres usagers d'un usager d'une autre instance.
C'est pas que l'outil. Mais c'est largement l'outil. Les injonctions à être convaincu de trucs qui ne sont pas du tout convaincants, c'est bien présent et ça va continuer. Il faudra accepter de croire ou accepter d'être classé dans la catégorie des salauds et des salopes.
Et les retours d'expérience niveau alternative ?
J'ai laissé tomber Post, comme alternative à Twitter : ce réseau ne prend pas dans le monde francophone.
Mastodon, j'y reste. Mais je ne me fais guère d'illusions. D'abord, le réseau n'a jamais été conçu pour être mainstream. Il ne le sera jamais. Donc dans les faits, à moins de l'utiliser dans des buts très précis (comme ces chercheurs qui ont monté leur propre instance), ce n'est pas une alternative.
Sur Bluesky, l'ambiance est pour l'instant assez détendue. Bien-sûr, en grandissant, on y aura notre dose de shitstorms. Par contre, contrairement à Mastodon, il me semble que c'est pensé au départ pour viser le grand public. Ce sera probablement là que j'aurais le plus d'échanges à l'avenir. Mais Bluesky pourrait avoir un jour les mêmes problèmes que Twitter.
Et je n'aurais pas envie de me retrouver dans quelques mois ou quelques années à me dire "quelle alternative à Bluesky ?"
Je me pose 2-3 question.
Lorsque je publie un article de blog sur mon blog wordpress, ou ici sur Tumblr, et que je le repartage sur un Twitter... Est-ce qu'il y a des gens qui repartagent le lien du blog lui-même ? Ou est-ce que les gens retweetent uniquement mon tweet ?
Et la visibilité ? Je n'ai pas la fameuse pastille bleue sur Twitter. Est-ce que le fait que je ne sois plus très actif publiquement entraîne que Twitter me donne moins de visibilité ?
Est-ce qu'il sera possible un jour de partager des messages Bluesky aux personnes non-abonnées ?
Et puis j'ai un problème d'écriture. J'écrivais des threads parfois longs, mais en jouant sur le format Twitter : du texte très découpé, un recours important aux liens externes, aux images, aux GIF et aux extraits vidéos. C'est difficile de transposer ce format dans des billets de blog. Je pense que j'arrivais à faire parfois des threads assez percutants, même s'ils pouvaient être longs. Et je ne suis pas du tout sûr d'arriver à faire de même sur Tumblr ou sur mon blog WordPress.
Voilà.
C'était mon point de situation.
Et je persiste sur 2 recommandations, qui se rejoignent.
Ne cherchez pas à faire hors de Twitter ce que vous avez fait sur Twitter. Questionnez non seulement l'outil, mais l'usage également.
Ne mettez pas vos œufs dans le même panier. Regardez les délires d'Elon Musk. Et si vous êtes sur Twitter et que vous ne voulez pas vous barrer (comme moi en fait, vu que je n'ai pas encore fermé mon compte), dites vous que vous êtes de fait dépendants de ce gars. Et cette dépendance-là est un problème en soi.
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L'agence oû je bosse a rejoint un grannnnd groupe (c'est pas Total mais c'est un grand truc comme ça un peu)(ça me réjouit pas personnellement parce que le capitalisme tout ça mais j'ai pas trop le choix bref) donc maintenant je suis salariée de ce grand groupe et j'ai accès aux outils de ce grand groupe. Et parmis ces outils il y a une sorte de réseaux social interne et dedans il y a des trucs improbable ! Par exemple un mec qui met des photos de son potager en disant "il est beau mon potager in", une dame qui écrit des poèmes d'amour, quelqu'un qui raconte ses vacances à la plage, un autre qui souhaite bonne fête aux Béatrice, un gars qui propose de faire des tournois de jeux vidéos etc etc etc ! Mais c'est un réseaux immense toute les minutes il y a au moins 2 nouvelles publications, et c'est des salariés qui mettent ça pendant leur temps de travail ! Les gens sont vraiment payé à rien foutre... Donc avec mon collègue pendant notre pause parfois on va sur ce réseau et on trouve les trucs les plus improbable c'est trés trés drôle
#moi aussi parfois je suis payée a rien foutre#mais je deteste ca#et au moins je raconte pas ma vie sur le reseaux social interne de mon entreprise#surtout que tout le monde y voit quoi cest tres genant je trouve
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EDUCATION NATIONALE : SUJET PHILO « spécial confinement »
Avant de commencer, j’inaugurerai ce billet de blog par une mise au point éthique :
- Tumblr est mort, vive Tumblr
- Je n’ai jamais mangé d’élèves de ma vie.
- Je ne fais pas partie des personnalités à suivre sur Twitter même si je ne parle essentiellement que de moi-même.
- Je suis professeur dans un lycée ZEP. Certifiée. Pas agrégée. Une admissibilité qui m’a convaincue que le savoir institutionnel et formel n’était pas fait pour mon esprit retors aux figures imposées. A ce sujet, j’ai écrit une pièce de théâtre sur la crédibilité démesurée que confère un concours, véritable activateur de réflexes de classes et de hiérarchie. Elle est inachevée et je souhaite la terminer pour la faire publier. Entre temps, j’ai eu un enfant et le besoin de montrer au monde entier la production de mes petites crottes pour prouver que j’existe et que je suis intelligente s’est quelque peu tari. Au demeurant, j’ai des amis agrégés très sympas ;-) !
- J’aime mon métier mais il est loin de me définir et j’ai pour philosophie de vie de ne jamais laisser un travail me pourrir la vie. J’ai fait mienne cette Antienne : il faut travailler pour vivre mais non vivre pour travailler. « Mais chanter, rêver, rire, passer, être seul, être libre… ». L’hyper-activité corrélée à l’oisiveté paresseuse rendant possible des créations gratuites comme horizon indépassable !
- Question éducation et sécurité, je suis conservatrice de droite voire « populiste de droite » pour les gens de gauche.
- Pour le reste, je suis trop souverainiste pour des libéraux de droite et gauche.
- Sur le plan humain débarrassé de toutes considérations politiques, je ne suis pas du tout sectaire.
- Je ne fais pas véritablement partie d’un clan et d’une team. Mon côté anarchiste.
Maintenant,
commençons,
Si comme l’écrit Annie Ernaux, ce temps de confinement est « un temps propice aux remises en cause, un temps pour désirer un autre monde », nous pouvons espérer un réel changement. Un nouveau logiciel serait alors disponible après cet épisode de pandémie avec recensement des erreurs du passé, garde-fous pour ne pas se retrouver dans l’impasse, réalisation concrète de nos espoirs.
C’est peut-être oublier un peu vite la pluralité des visions du monde qui caractérise l’humanité. Mais bon, prêtons-nous au jeu avec cet esprit caricatural qui va bien.
Si l’Education Nationale demande de plus en plus à ses profs de rendre des comptes, pourquoi ne demanderions-nous pas à l’Education Nationale de rendre les siens afin de regarder en face l’étendue de ses problèmes.
WARNING pour éviter les faux procès : Vous allez lire le point de vue d’une seule personne qui rend compte de situations rencontrées dans quelques établissements scolaires mais qui fait de ce cas particulier une généralité. Partons du principe que tout est biaisé !
Point numéro 1 : La question de l’intérêt individuel et de l’intérêt général
Le monde d’avant :
Le monde de l’éducation nationale a longtemps été préservé des logiques managériales. Or, depuis quelques années, rien ne va plus. Conscient d’être hors-jeu et différent du monde de l’entreprise, il a alors voulu absorber le pire de ce que le privé a pu expérimenter. Ce dernier s’est entre temps tourné vers d’autres pratiques, certains domaines du privé ont su réfléchir aux écueils du management « vieille école » tandis que l’éduc’ nat’ rend compte d’un retard assez pathétique en ne jurant que par lui. Quelles sont les traductions concrètes de cette idéologie managériale d’un autre âge ?
En premier lieu, le jargon pédagogique risible applaudi par des gens ennuyeux qui existent sans vivre, est un premier maillon de la chaîne. Quand on a décidé de vider l’école de sa substance fondamentale : apprendre, lire, écrire, compter sans circonvolutions ludiques destinées à des « apprenants autonomes et responsables », il fallait bien servir à quelque chose et proposer des alternatives : déconstruire l’essentiel pour créer des myriades d’initiatives accessoires. Et le temps de l’innovation et de la pédagogie du projet fut ! En second lieu, l’individualisation des carrières structurée autour d’une valorisation du mérite personnel, pourtant totalement en trompe l’œil au vu de l’éclosion du nombre de lèche-culs sans personnalité, a fracturé un métier dont la concurrence entre ses employés était rare. Rare car sans fondement : quand on apprend que 2 et 2 font 4, faire mieux que les autres n’a guère de sens. Je ne renie pas le besoin de concurrence dans certains domaines mais avoir introduit cette notion au monde de l’éducation sans l’assumer vraiment en plus (là est peut-être le pire), c’est tellement con que je n’ai même pas envie de finir ma phrase. Ainsi, concomitamment à une mise en place d’un team building , de façade et parfaitement hypocrite - « RIEN DE MIEUX QUE LE TRAVAIL D’EQUIPE » nous disent les super-profs - on a assisté à la mise en avant d’une minorité très active et très visible dans les rectorats et les instances de direction, soutenue par l’autonomie des établissements pour prendre le pouvoir au détriment d’une majorité silencieuse, faisant le taf sans se vendre. On y est : le monde de l’éduc’ nat’ est devenu un biotope où l’individu qui sait le mieux se vendre peut être le mieux récompensé. L’éduc’ nat ‘ a importé dans son fonctionnement structurel la logique des gagnants et des perdants. Les premiers gagnant par beaucoup de vernis et les seconds perdant à cause d’une honnêteté malvenue. Les premiers sauvés par leur optimisme leibnizien, les seconds perdus par leur perception négative du monde. Or, dire que tout va bien confine ( !) à de la propagande. Et voilà venu le règne des méritants triomphants qui ont eu le talent de croire en une idéologie qui pense que faire apprendre la règle de 2 + 2 = 4 selon des méthodes guidées par des recherches pédagogiques innovantes aident à mieux apprendre. Et voilà venu le temps des profs « Apple » : une meilleure com’, un meilleur réseau, un meilleur emballage, une meilleure ergonomie etc. Et au milieu de tout ce paysage aussi désopilant que désolant, on a certains syndicats complices de ces agissements parfois eux-aussi plus obnubilés par leurs propres intérêts.
Le monde d’après :
« On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif » mais ça, c’était avant les vertus didactiques qui ont montré l’étendue de leur réussite n’en déplaisent aux études montrant que la France a un système scolaire extrêmement inégalitaire où « un élève défavorisé français a cinq fois plus de risques d’être en difficulté en lecture qu’un élève d’un milieu social élevé. » et aux comparaisons entre les pratiques austères et chiantes des bons établissements avec les ressources inventives et ludiques des établissements dont les élèves cumulent des difficultés sociales et scolaires. (voir le point numéro 3)
Le besoin de reconnaissance de l’être humain étant infini, je suggère donc d’accentuer le mode de récompense des profs innovants par la mise en place par établissement d’une réunion hebdomadaire entre ces super-profs et leur hiérarchie pour s’auto-congratuler pendant une journée. Cela permettrait de laisser les autres profs se vautrer dans la médiocrité de leurs pratiques et de s’user un peu plus vite devant des classes difficiles. Pour le dire autrement, la majorité des autres profs qui se contentent d’enseigner et surtout de répondre aux attentes peu sexy des examens, pourraient rester à leur place sans faire d’ombre aux autres. Ainsi, en laissant aux profs « Apple » ne jurant que par le travail d’équipe mais pourtant incapables de travailler avec les autres, trop mus par la rigueur d’un intérêt général trop chiant et idéaliste, le soin de ne travailler qu’entre eux, le fayotage aura moins de raison d’être puisque la hiérarchie applaudira le talent de ces gagnants ultra bosseurs, tous les jeudis en salle C450. Je suggère également et dans la logique de ce qui précède qu’on double ou triple les salaires des bons vendeurs de l’éduc’ nat’ ayant su se transformer grâce notamment à la pertinence de leur réseau et ce, via une grosse prime au mérite tout en baissant la paie des profs payés à rien foutre ou à se plaindre et à souligner une supposée absurdité de l’école publique française. Si l’on veut privatiser l’école, autant la privatiser comme il faut sans faire les choses à moitié. Les gens bons dans un domaine sont généralement plus payés que les autres. Valorisons les profs mielleux devant des proies faciles qui acteront leur (petite) puissance, choyons ceux qui savent ramener des subventions ou interroger leurs pratiques péda en s’auto-congratulant dans les internets.
Point numéro 2 : La magie du numérique
Le monde d’avant :
Il paraît que la performance éducative ne s’évalue plus par la réussite aux examens ni par la maitrise des fondamentaux (écrire sans faute d’orthographe ou de syntaxe, comprendre ce qu’on lit, écrire simplement mais efficacement et compter). Non, la performance, c’est avant tout une « aventure humaine », un lien tissé entre l’apprenant et le professeur et encore et toujours des inventivités techniques et didactiques. L’école numérique était déjà la marotte de beaucoup d’acteurs de l’éducation alors avec une période de pandémie, sa valeur ajoutée a triplé ! L’école numérique qui a désormais sa Délégation Académique (DANE) a bien compris que la génération YouTube allait kiffer la réalisation innovante de capsules vidéos trop ludiques faites par des profs motivants pour accrocher les jeunes. Pour ma part, je m’y mets le jour où le bac comporte une épreuve en format YouTube. Et à ce moment là, je m’initierai au montage pour faire des vidéos sur Molière dans lesquelles j’arborerai des perruques multicolores, parfait mélange de l’ancien et du moderne, pour dire tout le bien ou le mal d’un de ses textes tout en balançant quelques formules drôles pour capter les décrocheurs scolaires. OUI PARCE QUE MOI AUSSI, SUIS PAS LA DERNIERE A RIGOLER ! La période est au grand oral, aux concours d’éloquence et pour sa, pas besoin de savoir parlé le francé ni de savoir argumenté. Il suffit de savoir comblé du vide par des formules creuse qui ne veules rien dir. La période est à la croyance que le nombre de vues est synonyme de qualité. Un tweet très visible avec un grand nombre de RT ou un un post facebook très suivi ne doivent pas être mauvais puisqu’ils plaisent au plus grand nombre …
Il faut vivre avec son temps, madame ! (à dire avec la voix du préfet Lallement et en pensant à la scène mythique entre princesse Leia et DV)
Il n’est donc pas du tout de bon aloi de pointer les failles, l’utilité réduite d’une école numérique ni le côté obscur de ce même numérique puisqu’il va sans dire que les mises en garde sont le fait de vieux cons dépassés en situation de faillite générationnelle et les expériences malheureuses ne sont que le fruit gâté d’une mauvaise relation entre le prof et ses classes. Les élèves déjà ingérables en présentiel à cause de la faute des mauvais profs qui devraient changer de métier pour se reconvertir en cueilleurs de fraises, s’amusent beaucoup dans l’espace virtuel qui confère une impunité encore plus grande qu’en classe. Et c’est dire !!!! Et bien, laissons les faire. Au moins, ils ne font pas partie des statistiques d’élèves en situation de décrochage puisqu’ils trollent une séance de cours. Et c’est le principal. Ce qui compte, c’est de rendre visible le 1% qui va bien et de cacher sous le tapis tout le reste. Pourtant, les élèves déjà largués en présentiel à cause de leurs mauvais profs, se retrouvent seuls et en perdition face au travail. Envoyer un google doc peut s’avérer compliqué pour des élèves, même impossible pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur chez eux. (J’ai une classe de seconde dont aucun élève ne m’a envoyé son travail sous un format word. C’est plutôt en mode « capture d’écran » souvent envoyée à l’envers. J’ignore si c’est par manque de matériel ou par méconnaissance des fondamentaux numériques. La fracture numérique ne toucherait donc pas que les personnes âgées ? Pourtant, cette année, nouvelle réforme oblige, tous les élèves de seconde ont une heure par semaine consacrée à la « science numérique et technologique »). Mais, tous ces cas qui viennent noircir le tableau contredisent les chiffres, infaillibles : seulement « 5 à 8% d’élèves perdus depuis le début du confinement » nous assure le ministre de l’éducation nationale.
Le monde d’après :
Ce même ministre prévoit « Des états généraux du numérique pour faire le point sur les enseignements positifs qu’on veut tirer de ce qui s’est passé ». Alors, mon petit doigt me dit qu’on ne dira pas que les élèves autonomes s’emparent des outils numériques avec aisance quand les élèves qui cumulent des lacunes et des conditions de travail plus difficiles sont à la traine avec l’école numérique et que les écarts déjà grands entre les deux profils s’agrandit fatalement. Non, on continuera à penser et créer les choses pour un public minoritaire afin de souligner la pertinence de la virtualité pédagogique. Et on continuera à accuser les profs. Facile mais habile. Quoique … Je suggère donc, si une pandémie venait à se reproduire, de choisir un super-prof « Apple » par matière qui excelle dans la maitrise de la classe virtuelle, de l’autorité bienveillante et de la pédagogie positive affranchie de notes pour qu’il fasse classe à l’ensemble des élèves d’un établissement. Grosse prime à la clé. Pendant ce temps, mise en disponibilité des autres profs (donc pas payés) occupés à aller ramasser des fruits, à prêter main forte aux agriculteurs, soignants et caissiers. Au moins, ces feignasses seront utiles vu qu’ils ne sont pas foutus d’utiliser les ressources originales et révolutionnaires de la ludification numérique pour motiver les élèves.
Point numéro 3 : Les difficultés scolaires des élèves dans les établissements ZEP ou moyens et le niveau des élèves des bons établissements publics et privés
Le monde d’avant :
« Les élèves ». Entité abstraite aussi absurde que « les français ». Il existe des établissements privés sous contrat ou d’autres publics mais assez prestigieux dans les grandes métropoles qui virent des élèves quand ces derniers ont 12-13 de moyenne. Il existe des établissements ZEP qui encouragent voire félicitent pour moins que ça. A partir de là, comment ne pas penser que le contrôle continu donne une vision complètement erronée d’un niveau d’élève. Un 12 à Janson De Sailly à Paris ou un 12 à Joliot Curie à Nanterre, c’est bel et bien le même chiffre. Pourtant, entre les deux, il y a l’élitisme délirant qui fait face à la démagogie la plus sale. Dans les établissements ZEP, on demande aux profs, comme partout, de rendre des comptes sans en demander réellement aux élèves. Des professeurs sont passés maitres dans l’art de la survalorisation pour s’acheter la paix et des conditions d’exercice plus sereines et en accusent d’autres de saboter des élèves au prétexte qu’ils mettent de trop mauvaises notes. Pourtant, les mensonges démagogiques creusent les écarts déjà béants entre les différents profils socio-culturels des élèves en rendant les bons encore meilleurs et les moins bons encore plus mauvais. Or, laisser l’exigence et la rigueur, valeurs de réacs comme chacun sait, aux bons milieux sociaux, c’est lâche et in fine très éloigné d’une mission de service public. En outre, le niveau réel d’une majorité d’élèves moyens ou en difficulté contraste vivement avec les attentes d’un programme toujours pensé pour cette minorité de bons élèves. Pourtant, malgré ces disparités criantes, le programme est identique d’un établissement à un autre. Dans une telle situation, la surnotation a toute sa place. Et elle a le vent en poupe, la bougresse ! Mais cette falsification des notes ne suffit pas à masquer un niveau parfois dramatique dans les établissements qui agrègent des difficultés sociales et scolaires. Des élèves de 16 ans semblent déchiffrer quand ils lisent. Les textes écrits dans une langue autre que celle du 21ème siècle sont perçus comme écrits dans une langue étrangère et donnent lieu à des silences abattus. Ces textes incarnent de cruels miroirs tendus dans lesquels toutes les difficultés scolaires accumulées prennent forme. La transmission des bases méthodologiques pour affronter les épreuves du bac se heurte parfois à des murs d’incompréhension en dépit de la répétition qui fait partie du métier de prof. Les questions sur l’utilité de la connaissance et de la méthode pour être dans les clous d’un examen « à quoi ça sert de structurer, à quoi ça sert de savoir tout ça, à quoi ça sert de lire et d’argumenter, d’analyser, de développer etc » se posent encore au lycée général. Le nombre d’orientation par défaut augmente vu que le bac pro est devenu très sélectif et que les places sont chères. De plus, face aux difficultés rencontrées par beaucoup d’élèves, la charge de travail demandée est réduite et ce travail est parfois démesurément mâché par le corps enseignant consciencieux dans le but de faire réussir ses élèves. A ce sujet, je suis très circonspecte à l’égard des « modules de soutien gratuits » qui seront mis en place pendant les vacances d’été pour aider les élèves le plus en difficulté. Comment mobiliser pendant le temps sacré des grandes vacances des élèves qui n’ont jamais su car il n’ont jamais pu travailler correctement. Comment des élèves reproduisant année après année le même scénario des efforts trop irréguliers les inscriraient soudainement dans la durée ?
Dans le même temps, ça bosse dur dans les établissements dans la normale supérieure ! Sans forcément passer par des cours particuliers d’ailleurs. Ça bosse car depuis le primaire, l’environnement familial assure un suivi régulier de la « chose scolaire » et s’assure que les fondements sont bien cimentés.
Et, comble du comble, il n’est pas rare d’appeler des profs de ZEP pour faire passer les oraux du bac français dans de très bons établissements. Forcément, ils sont totalement surpris par un tel niveau et les notes tutoient les cimes. La reproduction sociale est assurée. D’ailleurs, elle n’a même pas besoin du concours du prof habitué à surnoter pour se pérenniser. A côté, le candidat du lycée moyen ou ZEP qui n’a pas travaillé et ce, depuis des années d’école où, en souffrance, il traine ses lacunes comme un terrible boulet dévalorisant, a des difficultés d’expression, ne connaît aucune notion, il a 6 voire 7 s’il est de bonne volonté. C’est rare de descendre en dessous de 5. Et finalement, un 7/20 c’est bien payé à côté du tueur dont la prestation surpasse le 20/20.
Bref, les exigences des programmes restent inchangées. Les épreuves de français restent nationales. Seuls les critères de notation sont pensés pour éviter les taules et masquer l’inégalitaire système scolaire français.
En BTS, c’est guère mieux. L’épreuve de culture générale demande des capacités de raisonnement loin d’être évidentes et c’est la même depuis 30 ans. Entre temps, le recrutement des élèves a changé. Plutôt que d’adapter l’épreuve aux nouveaux profils d’étudiants, on préfère réduire les critères de notation pour éviter des cartons. Ne pas descendre en dessous de 7-8/20 sauf dans le cas de copies résiduelles quasi vides. Un 8 coef 2 est largement rattrapable. Pourtant, la copie cumule une expression extrêmement fautive, une compréhension souvent hasardeuse des documents, une mauvaise utilisation de la méthode, pas encore acquise au bout d’un cycle de deux ans d’étude, des arguments creux voire des contre-sens.
Le monde d’après :
Je suggère d’assumer la surnotation et la démagogie. Ainsi, on ne se voilera plus la face. Les statistiques seront bonnes pour quasiment tous les élèves d’un établissement ZEP et les 10% de bons élèves de ces mêmes établissements seront également gagnants puisqu’ils verront eux aussi augmenter leurs notes. Parmi ces 10%, 2% accèderont à des grandes écoles ou à des prépas et deviendront la preuve que non, le niveau ne baisse pas et que oui, grâce au travail d’équipe des profs Apple, on peut parvenir à faire réussir des élèves issus de milieux défavorisés. Les congratulations, les quelques likes, RT ou nombres de vues sur les réseaux sociaux suffiront à étouffer les voix dissonantes, sortes de visiteurs occidentaux dénonçant après coup, la propagande d’un kolkhoze soviétique qui a pourtant montré que tout allait pour le mieux. Enfin, on pourra institutionnaliser la pratique du quizz interactif et les projets déconnectés des attentes du bac. On forme des citoyens et pas des machines à examen ! On ne descendra plus en dessous de 9/20. On « cultivera une attitude d’apprentissage serein ».
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''Le pouvoir rend fou''... (Lord Acton)
Hier, j’ai piqué encore une jolie colère ! Le Figaro nous annonçait une excellente nouvelle (à l'en croire) : ''Les Préfets mobilisés contre la radicalisation islamique''. On s'extasie ! Que c'est beau, le courage devant l'Histoire, le flair opérationnel et l'intelligence politique ! Ça, c'est une vraie décision ! On va voir ce qu'on va voir ! Les terroristes en herbe, en pensée, en paroles, par action, par omission ou au couteau en tremblent déjà de trouille verte, dans leurs sanctuaires impénétrables disséminés ''sur tout le territoire de la République'' (la pauvre ! Etre si mal traitée !)
En poursuivant cette lecture affligeante, on apprend que ''le corps préfectoral a été convié en séminaire pour entendre proclamer que la lutte contre l'islamisme et le communautarisme sont érigés en mission prioritaire'' ! Bof ! Ce n'est guère que la (n+ 1) ième fois, et je me suis surpris à avoir pitié de ces hauts fonctionnaires (pour lesquels, pourtant, je n'ai pas la moindre sympathie) qui reçoivent un ordre... sans rien qui puisse leur donner une chance de maîtriser le problème ainsi posé, dont les Ministres se défaussent lâchement en leur ''refilant la patate chaude'' ... Minable !
Car comme par hasard, au moment où cette injonction virile (dont les effets vont vite éblouir les foules, n'en doutons pas !) était psittacisée, la grande cacophonie désorganisée qui se prend pour un gouvernement (NDLR : ''Quand le chat n'est pas là, les souris dansent'', dit un proverbe. Mais il semblerait bien que quand il n'y a pas de chat, ou quand le rôle est tenu par un chat amateur sans consistance... elles ne dansent pas moins !) a permis au grand dadais-tourne-casaque qui se croit haut commissaire avec rang de ministre de planter une des bêtises crasses dont il a le secret : il a ainsi vidé le message officiel de toute la densité qu'il n'a jamais été question qu'il ait. Le lamentable Delevoye a en effet osé affirmer, comme si un seul mot était vrai : ''la démographie européenne et son vieillissement font que... (bla bla bla)… il faudra 50 millions de ''population étrangère'' (sic !) en Europe''... Au fou...
Mais ce n'est pas tout ! Ce super-nul, qui doit toute sa carrière à sa seule vacuité intellectuelle, morale et autre (ce n'est pas sans raison qu'il se dit qu'il entretient une relation personnelle avec le chef de l'Etat !) a osé ajouter : ''On ne peut plus parler d'immigration parce que tout le monde s'hystérise... (bla bla bla)... et que notre démographie cherche des boucs émissaires : hier le juif, aujourd'hui le musulman et après demain, un autre''. (Le grand Audiard nous avait prévenus : ''les cons, ça ose tout, et c'est même à ça qu'on les reconnaît'' !). Un seul commentaire possible : ''on n'est pas sorti de la merde''. Et pardon pour le gros mot : aucun autre ne fait l'affaire ! Car n'oublions pas que, mois après mois, la France, cet enfer, le plus raciste et le plus islamophobe qui soit pour des parasites qui ne pensent qu'à ''enculer jusqu'à l'agonie, en tuant ses bébés à la Kalach, pour que leur sang pisse'' (Nick Conrad) est la première destination de l'émigration...
Mais osons enfin regarder les choses telles qu'elles sont et non telles qu'elles auraient pu être si elles étaient autrement ! La France traverse une crise grave (parmi plusieurs autres, car ils nous gâtent, nos ‘’dirigeants’’ sans direction et sans boussole !) à cause de l'immigration de populations qui se révèlent non seulement incompatibles avec notre modèle pluri-centenaire de société, mais qui, depuis peu, affichent farouchement leur refus de s'intégrer : d'une façon qui peut presque se comprendre et qui n'a rien d’infamant chez eux, leur Dieu passe, pour eux, avant les mythes de notre République athée, laïque et en perdition... Ce fut longtemps le cas, dans notre pays, et c'est encore le cas dans la majorité des nations libres. On peut le nier, refuser de voir le soleil à midi, se foutre du monde ou raconter des salades dans l'espoir que le vent du boulet ne nous effleurera pas... mais un fait est un fait, et nier son existence n’a jamais mené quiconque bien loin.
La question est : mais d'où vient la haine profonde de ces gens qui viennent chez nous pour vivre mieux que chez eux et, accessoirement, avec la volonté de nous soumettre à leurs lois –puisqu'ils détestent les nôtres-, en se parant des plumes du paon d'une pseudo nationalité française de complaisance... qu'ils brandissent aussi fort qu'ils la haïssent ? Et la réponse est connue : cela fait des années, voire plusieurs décennies que, sous la pression absurde et mortifère d'idéologies venues de Gauche, nous mentons (à eux et à nous) sur l'historique des relations entre leurs pays et le nôtre. Au lieu de leur décrire (comme on le faisait en des temps où tout allait mieux à défaut d'aller bien) la vérité sur ce qu'étaient leurs pays au moment de l'intervention des français (ou d'autres, mais ce n'est pas le sujet), sur tout ce que leur a apporté notre présence à leurs côtés, ou sur le bond en avant qui n'aurait pas eu lieu sans nous (la suite de leur histoire l'a largement démontré !)... on leur fait croire que leur situation (parfois peu enviable) serait de notre fait !. Mais ceux qui jouent leur peau savent la vérité : on ne prend pas pour rien les risques monstrueux de fuir les enfers décolonisés pour aller se réfugier chez l'ex-colonisateur ! Les anti-colonialistes de salon pontifient à Saint-Germain-des-Prés, mais ceux qui prennent tous les risques se recrutent ailleurs !
Infiniment plus efficaces que les rituels appels aux Préfets, qui sont en général sans effets autres que ''d'annonce'', quelques remèdes faciles à mettre en œuvre pourraient créer un déclic ou le début d'un virage vers un progrès possible, et jeter les bases d'une relation qui, avec le temps, aurait une chance de s'apaiser --ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, où tout est mis en œuvre pour que rien ne s'arrange : ''qui sème le vent récolte la tempête''. il faut au moins, et il suffirait peut-être, de rétablir la règle de bon sens qu'est le ''jus sanguinis'' à la place du pernicieux ''jus soli'' actuel, mortel à terme : ''être français a un prix'' (acte de candidature, étude de notre langue, envie, désir, acceptation, des engagements, voire un serment, comme ailleurs...) contre-partie normale de celui qu'ont payé les ancêtres de ces ''souchiens'', si mal traités par la République et qui méritent sa reconnaissance !
Dilemme : le dépérissement progressif du diktat actuel serait suffisant à long terme, mais le temps presse, et il est donc urgent de revoir de fond en comble notre relecture maso-perverse de notre histoire, et ne plus laisser n'importe quel haineux ''réinventer ce qui n'a jamais existé''... Car comment voulez vous que ne nous détestent pas des gens à qui des malfaisants vont répétant depuis des années que leur pays était riche et que nous avons pillé ces richesses, ou que leurs ancêtres vivaient libres (et heureux, bien sûr !) jusqu'à notre intervention ? Nous réagirions peut-être de la même manière... Sauf que pas un seul mot de ce qu'on trouve dans les programmes scolaires ou dans les discours du chef de l'Etat n'a le plus petit rapport avec ce qui s'est passé dans la réalité.
Ce sujet est fondamental, car de son devenir dépend largement le nôtre. Et pourtant, un changement est fort peu probable, car les cuistres qui nous dirigent ont eu l'esprit déformé par des décennies de mensonges institutionnels, d'inventions contre-productives, de vocabulaire dévoyé et de désinformation poussée à la caricature. Comme dit le bon peuple ''c'est pas demain la veille...'', ce qui est un vrai drame. Le plus grand, sans doute, de tous ceux qui nous menacent ! Pour notre plus grand malheur, nous n'éviterons pas la triste obligation d'en reparler ici...
H Cl.
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17 avril 2019
En vrai on va pas se mentir, je vais aussi profiter de mes vacances pour prendre du recul et me poser deux ou trois questions. La première, celle qui va m’occuper pendant pas mal d’heures le cul dans le sable, étant « Est-ce que j’ai vraiment envie de continuer ce métier ? »
La deuxième, « est-ce que j’ai vraiment les capacités pour ? »
Ça fait des semaines que je suis sur ma prochaine vidéo, et je me rends bien compte qu’à chaque étape de sa production, j’ai peiné à me mettre au travail. J’avais même, j’avoue, zéro envie. Une fois que je suis lancée, ça va. Mais pour m’y mettre, pire tanasse. Pas parce que je n’aime pas ce que je fais, mais parce que je sais toutes les contraintes qu’il y a autour — des petits trucs à la con.
Le travail de recherche, de questionnement sur l’angle et d’écriture, je l’aime beaucoup ; là y a pas de négatif, si ce n’est que je finis toujours, à la fin de la journée, par crever d’envie d’écrire de la fiction. Tourner, j’adore ça, mais installer le matériel seule, c’est chiant, et long, et c’est pas ce que j’aime. Et devoir se stopper dès que j’entends des voisins dans le couloir, clairement, ça casse l’ambiance, le rythme et — j’ai honte d’utiliser un terme aussi galvaudé pour ce que je fais sur ma chaîne mais allons-y j’en trouve pas d’autres — le jeu. Monter, c’est rigolo, mais voir ma gueule en gros plan pendant des heures relève du cauchemar et penser à toutes les blagues que j’aurais dû faire et remettre en question à chaque seconde le sujet l’angle le fond la forme, c’est épuisant. Sans parler des petits trucs à côté. Là, ça fait une heure que je perds un temps précieux à retravailler un schéma de vulve alors que j’ai autant de facilité à faire du graphisme qu’à me torcher le cul avec une paille. Je complexe toujours beaucoup du niveau technique de ce que je produis. Syndrome de l’imposteur ou pas, j’en sais rien, mais je sais que ça pourrait être vraiment mieux, probablement si je vivais à Paris et que je pouvais profiter de l’aide technique qu’on m’y met à dispo. J’aimerais, mais trouver un appart à Paris quand t’es freelance, j’ai même pas envie de finir cette phrase. Mettre en ligne, recevoir ce petit torrent d’amour à chaque fois, c’est incroyable. Chaque fois, je n’en reviens pas de la chance que j’ai. Angoisser à l’idée de se farcir une bonne dose d’insultes grasses et crasses parce qu’on a le malheur de parler de sexualité librement, bon. Et savoir que les vidéos qui traitent des corps des femmes et de sexualité seront quasiment toutes démonétisées et perdront donc en visibilité, bon (bis). Ça m’empêche pas de faire ce que je fais et de dire ce que je dis, mais ça me fout quand même une petite boule dans le gosier.
Avoir plusieurs projets, c’est galvanisant, mais parfois, à la fin d’une mauvaise journée, quand t’es un peu patraque et fatiguée, au lieu de te réjouir de l’avancement que tu as fait sur l’un d’entre eux, t’as l’impression qu’il empiète sur tous les autres. Au lieu de voir ce que tu as fait, tu ne vois que ce que tu n’as pas fait. J’avoue, je suis un peu trop crevée et inquiète pour l’avenir pour voir le bon côté des choses, mais je reste au fond suffisamment lucide pour savoir qu’avec deux, trois changements, ça va le faire. Tsé c’est le genre de mauvaises passes pendant lesquelles, au lieu de t’autocongratuler de ton indépendance, de là où tu viens et de là où tu es, au lieu de te réjouir de cette liberté dingo de pouvoir bosser quand tu veux où tu veux, de pas avoir de patron d’avoir un accès illimité à tes toilettes, bah tu vois tout en noir. Tu penses aux factures à envoyer à celles à payer, aux démarches à faire pour déclarer quelqu’un que t’as embauché, tu penses aux mails à écrire aux appels à passer aux formations à faire pour t’améliorer et ça parasite tout ce que tu fais.
Techniquement, et financièrement, je pourrais embaucher quelqu’un pour m’aider, mais le métier étant teeeellement instable, j’ai aucune visibilité ne serait-ce que sur le mois prochain. J’en ai UN PEU, mais je peux pas prendre le risque de faire dépendre quelqu’un du salaire que je lui verse si jamais je ne suis pas payée à temps pour le payer lui.
Parfois j’aimerais être embauchée à temps plein, avoir des horaires cadrées, des chèques-déjeuner, des collègues avec qui rigoler ou avec qui faire front, mais j’ai du mal à voir quel métier de bureau pourrait me foutre le feu au ventre quand je me réveille le matin. En plus y aurait trop de réunions. Moi les réunions, j’aime vraiment pas ça du tout. Du tout du tout du tout.
Là j’ai les yeux tellement bouffis de fatigue que je sais pertinemment que je serais bien incapable de prendre une décision raisonnée : j’y verrais pas assez clair.
Je me sens complètement ingrate et nulle à chier de me plaindre de la sorte, mais j’ai eu envie d’écrire mes 15 minutes aujourd’hui pour dire de faire une pause et c’est tout ce qui m’est venu en tête, alors j’imagine que ça fait partie du jeu. Mais sinon être freelance c’est super. C’est mieux quand on a les épaules pour et c’est mon cas 70% du temps (source : IFAP) Ce qui, en soi, est déjà pas mal.
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33 - Eclosion
Ma routine a repris très rapidement. Je suis revenue au QG, ai continué à bosser pour la Meute, fréquenté les mêmes personnes. Ni Dog ni Chuck ne m'ont reparlé de cette nuit-là et je n'ai pas abordé le sujet de mon côté non plus. C'était comme si rien et tout avait changé simultanément.
A la maison, les choses étaient restées les mêmes aussi, à quelques détails près. Hakeem était de plus en plus absent, je prenais des douches de plus en plus chaudes, assez pour emplir l'appartement de vapeur et faire rougir ma peau, me donner l'impression qu'elle allait éclater sans que, pour autant, cela suffise encore. Rien n'apaisait réellement le malaise que je ressentais et qui s'était intensifié depuis la nuit du blackout, mais l'eau quasi-bouillante aidait, m'engourdissait. Leïla - quand elle était là - s'en inquiétait sans oser me questionner.
De toute façon, elle eut bientôt une réelle raison de s'en faire.
C'était aussi simple que fataliste : intelligente comme elle était, elle a fini par savoir, pour la Meute. Contrairement à ce qui m'avait mis la puce à l'oreille il y avait plus d'un an, elle n'a assisté à rien de particulièrement compromettant, pourtant. C'est juste qu'une fois, alors qu'on était au salon, elle m'a posé la question très clairement.
"Tu es dans la Meute, non ?"
Devant le rire violent qui m'a servi de réponse, elle a énuméré ce qui la conduisait à penser ça. Des arguments simples, solides, qui démontraient d'une logique implacable et d'un sacré sens de l'observation. Puis je suis restée immobile, toute envie de rire m'ayant passé : elle savait, nier serait se foutre de sa gueule et c'était la dernière chose dont j'avais envie. Alors j'ai confirmé, peu rassurée.
Entre nous, ça allait tout changer.
Elle voulait que j'arrête, plus que tout et je la comprenais, en un sens, puisque c'est sans doute ce que j'aurais demandé à Hakeem, au début, si j'en avais eu le courage. Le problème, c'était que l'influence de la Meute ne cessait de croître et avec elle, nos emmerdes : on parlait, dans le quartier, d'un nouveau gang qui frottait ses territoires aux nôtres et possédait des connexions que l'on ne pouvait même pas s'imaginer avoir en rêve. Face ne semblait pas s'en soucier - je ne l'avais jamais vu perdre son calme, mais son humeur s'en ressentait quand même : il s'était fait plus dur encore, plus implacable et si nos ennemis étaient les premiers à en faire les frais, on était pas loin derrière. J'avais dû me faire plus violente, efficace et cruelle et les conséquences se voyaient : je me fatiguais plus vite, mes notes baissaient et de nouvelles cicatrices creusaient mon corps, coups de couteau ou même, une fois, une balle que j'avais prise au niveau de la hanche et qui m'avait fait si mal que j'avais eu l'impression de crever. Mais je m'en rendais à peine compte : Leïla était là pour s'inquiéter à ma place, encaisser le stress.
Dans mon égoïsme, j'oubliais à quel point tout cela pouvait aussi l'affecter.
Si je n'avais pas été ravie qu'elle apprenne l'existence de ma deuxième vie, une forme de soulagement avait accompagné mes révélations : j'étais moins seule, d'un coup, et je ne pouvais pas m'empêcher de m'en réjouir en quelque sorte. Ça n'a pas duré : le secret m'avait pesé mais pas autant que les conséquences de sa révélation.
Leïla était de nature stable et rationnelle, pourtant cette facette d'elle s'effaçait complètement lorsqu'elle était confrontée à la réalité de ma vie nocturne : je la découvrais angoissée, insistante, pénible alors qu'elle quémandait, me suppliait de ne pas y aller et rester avec elle. Rendue malade par l'atmosphère étouffante de son propre foyer, elle inventait mille prétextes pour traîner chez moi, ce qui me plaisait mais favorisait l'éclosion de nos nouvelles disputes. C'était bizarre et désolant : passée la période de lune de miel, on ne se cachait plus rien et ce fait supposément innocent nous plongeait dans la discorde. Elle détestait ma cruauté, ma rudesse et mon entêtement alors que, de mon côté, je ne supportais plus ses minauderies, le fait que j'étais persuadée qu'elle se permettait de me juger alors qu'elle était juste incapable de me comprendre. Elles étaient violentes, nos disputes.
Puis un jour, il y a eu le geste de trop.
Une gifle, qui l'a cueillie alors qu'elle était déjà en pleurs et criait, ne s'arrêtait pas de crier. Immédiatement, elle s'est tue et je l'ai regretté. Je me suis tout de suite excusée mais elle était déjà loin et elle avait bien fait : rien de ce que j'aurais pu dire n'aurait arrangé la situation, relativisé le fait que je l'avais traitée comme une putain récalcitrante.
Quelques heures après - le temps de calmer l'orage qui avait éclaté entre nous - on s'est revues et, d'un commun accord, on a pris une décision : prendre des vacances l'une avec l'autre, en espérant que ça aille mieux, que l'on se retrouverait. Ça allait faire bientôt un an qu'on se connaissait, c'était le moment ou jamais. Et si ça ne marchait pas... on se séparerait.
Faute de moyens, on a simplement décidé de passer une semaine complète ensemble, à l'appartement, pendant les vacances de printemps. Rosie ne serait pas là (on avait convaincu les parents de réduire ses heures pour éviter qu'elle ne se mêle trop de nos affaires) et Hakeem non plus. Quant à la Meute, j'avais réussi à m'en débarrasser pour une semaine, en expliquant mon besoin de distance à Face. Ce dernier avait hésité, puis avait fini par céder : je savais qu'il pouvait se montrer magnanime envers ceux qui lui étaient fidèles et il était difficile de trouver plus loyal que mon frère et moi.
C'est ainsi que, le vendredi soir, Leïla a débarqué chez moi avec son sac, son imperméable bizarre et sa mine un peu défaite, adorable dans sa nervosité. J'avais nettoyé l'appart, commandé son plat préféré, mis des bougies qui sentaient la cannelle partout (puisqu'elle adorait cette odeur). Avec une gêne évidente - c'était comme si on se retrouvait après 6 mois de séparation - elle m'a fait un câlin avant d'aller déposer son sac. C'était bizarre, au début, mais plus la soirée avançait et mieux ça allait. On prenait notre temps, on déconnait, elle se blottissait contre moi pendant le film, sans doute rassurée par le fait que je n'allais pas la quitter, que je n'avais nulle part où aller (et ça me plaisait aussi).
La semaine passait, lentement et avec une douceur qui nous étonnait et que nous accueillions avec bénédiction. Eloignée du stress que m'infligeait la Meute, je retombais amoureuse de Leïla et me redécouvrais patiente, tranquille, presque guérie par sa présence. Après un jour à se comporter comme des amies, elle a recommencé à chercher mon contact et je l'accueillais, heureuse et rassurée - je m'étais faite beaucoup moins affamée, depuis quelque temps (j'essayais régulièrement de me convaincre que le gouffre dans ma mémoire n'y était pour rien). Et - comme si elle sentait que c'était bienvenu - Leïla s'est faite de plus en plus câline, de plus en plus à oser.
Jusqu'à ce quelle change réellement la donne.
Je m'en rappelle très bien, jusque dans les moindres détails. J'étais affalée sur le lit de mes parents (que j'occupais parfois, les soirs où j'avais envie de m'étaler) lorsqu'elle est entrée et s'est arrêtée sur le pas de la porte, avec au bord des lèvres un sourire que je ne lui connaissais pas et qui m'a donné l'impression de brûler de l'intérieur.
- Raïra ? T'es occupée, là ?
J'ai refermé mon livre, curieuse, avant de sauter à bas du lit. Il y avait dans son attitude quelque chose qui excitait ma curiosité et m'intriguait trop pour que je ne morde pas à l'hameçon.
- Non. Y'a quoi ?
- J'ai envie d'essayer quelque chose.
J'ai tout de suite senti que ça allait être nouveau. Et même si, quelque part, j'ai eu peur, je me suis forcée à rester tranquille, une lueur de défi sur les lèvres.
- Qu'est-ce que t'attends ?
Je me suis tenue campée devant elle comme une adversaire sur un ring, faussement nonchalante. Je savais qu'elle entendait mon j'ai pas peur, toute mon attitude le suggérait. Et elle passa outre, avec cet espèce de flegme que je lui connaissais. S'est approchée toute sourire, sereine dans ses gestes. J'ai senti ses mains contre mon visage, sa bouche sur la mienne. Me suis reculée pendant qu'elle en jouait et ai baissé la garde, distraite. Puis ses mains qui descendaient, accrochaient le bas de mon t-shirt pour se glisser en-dessous. Et moi de me laisser faire malgré mon coeur qui battait à tout rompre, sans cesser de lui offrir mon rictus : si essayer quelque chose, pour elle, c'était me peloter, ce ne serait rien de nouveau et ça m'irait.
Elle s'est décrochée, a soulevé le tissu. Et une partie de moi avait envie de rire de sa gentillesse, sa façon de prendre son temps comme si je l'avais payée pour. Le gris de mon haut m'est passé sous les yeux et mes mains ont cherché les siennes pour l'aider. Elle s'y prenait bien, je me sentais bouillir et me tendre : on allait peut-être y arriver, cette fois, j'allais peut-être me sentir prête. Mais elle mettait si long, en même temps, je me suis sentie rouler des yeux.
Puis elle a pris les devants.
Mes mains ont trouvé les siennes, enfin. Je me suis attendue à ce qu'elle se laisse faire mais ses gestes, d'un coup, se sont fait implacables. Avec une froideur étrange, impérieuse, elle m'a saisie aux poignets et les a plaqués contre le crépis.
Quelques secondes d'attentes. Je me suis tordue, vaguement contrariée.
- Tu fous quoi ?
- Chut.
Elan, j'ai cherché à me dégager. Elle a resserré sa prise et j'ai senti son souffle dans mon cou.
- Garde-les comme ça. En haut.
- Ça va pas, non ?
Mon haut, je le connaissais. Je n'avais pas envie de le voir, je voulais la voir, elle.
- Tu veux pas ?
Je voulais garder le contrôle.
Sa voix a sifflé, ronronné :
- T'as peur ?
Je me suis figée, coeur battant, avec les lèvres qui trembleraient presque. Et, très doucement, j'ai senti la prise de Leïla se desserrer. A l'écoute.
Tellement à l'écoute que ça me donnait envie de pleurer.
Ouais, j'avais peur. Un peu.
- Ça va.
Comme si je lui avais donné le signal qu'elle attendait, l'une de ses mains a lâché mes poignets et un ongle est venu glisser entre mes clavicules. Ma peau a commencé à palpiter, frémir, picoter. Et il y avait cette peur, qui - mâtinée à l'excitation et à bien d'autres choses, encore - accélérait ma respiration.
- Je peux arrêter.
Entre mes seins, sur mon ventre.
- Tu n'as qu'à me le dire.
Et elle s'est arrêtée. A l'écoute à nouveau.
- D'accord ?
C'était dingue, comme je la sentais douce et férale à la fois, impérieuse dans sa guimauve.
Lorsque j'ai répondu, c'était en grognant. Déterminé à écraser cette peur qui poissait, cet espèce d'élan de panique misérable qui surgissait du néant. Hors de question que j'y cède.
- Continue.
La pression sur mes poignets s'est accentuée.
- Demande gentiment.
Une partie de moi, très vite, a eu envie de lui rire au nez. L'autre a lâché prise, accepté l'expérience et c'est celle que j'ai suivi, avec l'impression de danser au bord du vide.
- ... s'il te plaît.
Leïla a ri un peu, sa main est descendue. S'est glissée sous mon pantalon.
J'ai senti mon corps se tendre un peu plus, ma respiration faire ce qu'elle voulait. Le vide m'attirait, m'effrayait et je me suis retrouvée à acquiescer fermement alors que je ne voyais rien, que du gris. Il y avait de la chaleur près de mon épaule, un souffle mais je n'ai rien senti : toute ma raison était accaparée par ce qui se passait plus bas. Par ces doigts qui glissaient aussi facilement qu'un scalpel dans la soie, la chaleur qui montait et me faisait tourner la tête. J'ai voulu grogner et ça a été un miaulement qui est sorti de moi. Et Leïla qui jouait, me tenait et dont j'ai deviné le sourire même sans la voir. Et plus elle me travaillait, plus je me changeais en nerf, abandonnant la peur au profit du plaisir. A bouillir, elle m'avait, à me tordre et elle me tenait, elle ne cessait de me tenir.
Avant de s'arrêter.
D'un coup.
Juste avant que j'implose.
Il y a eu un instant de silence. Souffle court, j'ai laissé échappé :
- Putain, Leï.
- Quoi ?
Son ton m'a fait grimacer, elle a retiré sa main vivement. Comme j'ai pu la détester, à ce moment.
- Tu veux que je te supplie, c'est ça ? J'allais le faire, promis. Elle pouvait décemment pas me laisser comme ça.
Avec rapidité, elle m'a aidé à faire passer le haut au-dessus de mes épaules et je me suis tenue sonnée devant elle, encore palpitante. Assoiffée.
Prête à la tuer.
- Non, non.
Son insolence ne m'a jamais paru autant insupportable.
Elle s'est plaquée contre moi, taquine.
- J'avais juste envie d'aller ailleurs, pour la suite.
Son regard m'a désigné le lit de mes parents, c'est tout juste si je ne l'y ai pas jetée.
- T'as intérêt à finir, cette fois.
- C'est ce qu'on verra.
Au souvenir de cette toute première fois, je souris encore un peu.
Il n'y avait qu'avec elle, vraiment, que je pouvais accepter la peur et la mettre de côté. Elle était magique comme ça, elle m'apaisait. Sans faire disparaître le mal totalement, en m'aidant à le supporter.
C'était sans doute l'aspect d'elle que je préférais.
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TÉMOIGNAGE – Au début du mois, la confirmation par la justice du licenciement d’un manager après un team-building au cours duquel des salariés devaient marcher sur du verre pilé a mis en lumière ces séminaires pratiqués par les grandes entreprises. Elles sont nombreuses à vouloir ainsi faire "se dépasser les salariés", à "créer du lien", instaurer une culture de groupe. Mais jusqu’où ? Marie, 41 ans, nous raconte son expérience en tant que commerciale dans un laboratoire pharmaceutique.
"C'était une réunion régionale qui durait 3 jours. Le premier soir, grosse fiesta avec alcool à gogo, je vois tout le monde se mettre un peu chaos. J’étais jeune, je venais d’arriver, je regardais ça un peu de loin. Tout le monde me charrie en mode 't'es nulle, tu ne bois pas, pourquoi on t’as recrutée ?'. Je vais me coucher. Et au milieu de la nuit, un raffut pas possible. Je vois débarquer dans la chambre que je partageais avec une collègue notre directeur commercial, nu, un autre directeur et un délégué, nus eux aussi, criant "oh les filles, c’est la fête, réveillez-vous !" Ils s’étaient amusés à piquer les doubles des clés à la réception et avaient fait le tour de toutes les chambres..."
C’était, il y a 15 ans, l’un des premiers séminaires auxquels a participé Marie*, 41 ans aujourd’hui. Elle venait d’intégrer un grand groupe vétérinaire français. Marie est commerciale, adore son boulot, gère tout de même 4 ou 5 départements. Très prenant : "On est beaucoup sur la route, on fait des métiers stressants. Et quand on est à la maison, il faut repartir en séminaire, ou en activité à droite à gauche pour le laboratoire." Dans cette société, des séminaires et team-buildings, il y en a très souvent. "A l’époque, on avait tellement de produits qui se renouvelaient constamment qu’on partait toutes les six à sept semaines pour se former. On se retrouvait aux quatre coins de la France, les commerciaux, la direction marketing, les chefs de produit, les directeurs..." Et à chaque fois, c’était la "chouille."
Tu es forcément mis à l'écart si tu ne rentres pas dans ce moule de culture d’entreprise officieuse- Marie, commerciale
Marie, elle, n’aime pas tellement ces "orgies phénoménales". Alcool, dérapages plus ou moins consentis, relations extra-conjugales, elle voit de tout. "Je ne suis pas la dernière pour rigoler, mais il y a un juste milieu : on est au boulot, pas avec nos amis", dit-elle. Mais la jeune femme prend ces excès avec recul, fait la part des choses. Sauf que ne pas suivre les autres, ça se paie. "Si tu n’as pas fait la soirée jusqu’à 6 h du mat', tu es montré du doigt comme un 'looser'. Et le lendemain, tu n'as rien à partager avec ceux qui se racontent leur "biture party". Tu es forcément mis à l'écart parce que tu ne rentres pas dans ce moule de culture d’entreprise officieuse."
Alors oui, avec ces séminaires, Marie a découvert des endroits fabuleux, est partie en voyage au bout du monde, en Estonie, au Sénégal, dans les Alpes, à Cannes, dans des hôtels 5 étoiles. Mais ce qu’elle n’aime pas, c’est ce côté "forcé". Cette injonction à s’aimer les uns les autres, cet esprit "corporate" à tout crin. Elle évoque avec ironie ces team-building "plutôt sympas" dans les capitales européennes : "On nous mélange en groupes, on nous colle une petite valise GPS, et là on va, comme des moutons, de droite à gauche, répondre à des questions. Il fait moins 40, on y va et on fait semblant d'être super contents, motivés, on bosse pour la boîte la plus belle du monde et c’est trop bien !"
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On nous dit qu'il faut se dépasser, et on nous invite à marcher pieds nus sur du verre pilé- Marie, commerciale
Parfois, ce sont des activités sportives "un peu plus que recommandées". Et parfois du grand n'importe quoi. Comme cette épreuve de verre pilé, "le grande truc en ce moment" : "C'était en fin de journée, juste après une formation. Un intervenant arrive, nous dit que personnellement et professionnellement, il faut toujours se dépasser, surmonter ses peurs. Il nous apporte un grand tapis avec du verre pilé. Et un par un, on doit passer, pieds nus. Le tout sous les yeux du grand directeur France, qui ne sait au fond pas vraiment qui on est, mais nous regarde comme un gourou." Elle se souvient d'avoir eu "un peu d’appréhension" : "Tout le monde vous scrute. Mais quand c’est passé on se dit 'bon, la journée est finie', on peut remonter dans notre chambre, et à plus tard pour le dîner !". La libération.
Car derrière l’aspect ludique ou détente, la pression est là, bien réelle. Marie se souvient encore de ce moment "horrible et affreux" lors d’un week-end à Millau sur un des plus gros parcours accrobranche d’Europe. "On emmenait des clients pour un week-end de jeux sportifs, le labo avait prévu trois jours d’activités. J’avais fait signe à des clients très sympas", explique-t-elle. "Sauf que quand je vois le parcours, je dis à mon chef : 'ça ne va pas être possible, j’ai le vertige, je ne peux pas'. Il me répond : 'Marie, c’est le business. Tu as ramené tes plus gros clients, tu ne vas pas commencer à faire ta c…. Alors tu la fermes, et tu y vas si tu veux continuer à faire du chiffre d’affaires'. Je n’ai pas eu le choix. Je suis restée accrochée à mon guide durant tout le parcours, à fermer les yeux, tétanisée. J'étais blême, à en vomir. J’ai mis deux jours à m’en remettre. Cela a été la plus grande souffrance de ma vie."
Tu n’es rien, juste un numéro qui rapporte de l’argent- Marie, commerciale
Le voilà, l’envers du décor : le chiffre. Marie l’a bien compris : "Tu n’es rien, juste un numéro qui rapporte de l’argent. On vous rebooste pour faire du chiffre. C’est comme ça pour beaucoup de boîtes, ce n’est pas caché." Car Marie a vite quitté ce laboratoire, débauchée par le concurrent, plus gros. Mais si les team-buildings y sont moins récurrents, le fond du tableau est le même. "D'un côté on nous cire les pompes, on vous dit 'c'est trop génial, vous êtes les plus beaux, les plus forts', tout ça sur fond d’alcool, et de l’autre on nous force à faire des choses", analyse-t-elle.
Manière aussi d'acheter la reconnaissance éternelle du salarié. "Ils le mettent en position d’être redevable", estime Marie. "On vous dit 'tu te rends compte de la chance, tu as vu ce qu'on t’offre ?' Alors oui, on a les plus beaux palaces, mais on bosse toute la journée, on n’a pas le temps d’aller au solarium ni à la piscine. Et le soir, il faut aller danser, dire qu’on est trop content de bosser pour cette boîte. Et on vous force à essayer de créer des liens, quitte à foutre votre vie en l’air." Ce façonnage de la culture d'entreprise, à force de caresses à l'ego et de paillettes, c'est aussi une manière de combler un vide selon elle : "Au final, c’est nous qui sommes sur le terrain à transpirer et courir dans tous les sens, parce qu'ils ne mettent pas les moyens qu’il faudrait. Donc un petit séminaire dans un hôtel 5 étoiles que vous ne pourriez pas vous offrir, à l’autre bout du monde, ce n’est pas cher payé."
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Les stages de "team-building" se démocratisent en France
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Marie a rencontré son mari dans son travail. A soigneusement séparé vie privée et professionnelle. Et continué à prendre du recul sur ce qu’elle vivait, cette volonté des entreprises d’avoir des salariés aux ordres, corps et âme. Il y a deux ans, elle s’est reconvertie. Sans regrets, ou presque. "J'ai adoré mon métier avec mes clients, c’est surtout avec eux qu’on vit", dit-elle, se rappelant aussi "de bons fous rires et de supers dîners" lors de certains séminaires. Mais elle était "fatiguée de la pression commerciale : on vous demande toujours plus, et quand on fait plus, ce n’est jamais assez. A un moment, on ne peut plus." Marie est devenue professeur des écoles. Un métier où elle est assurée de ne pas connaître de team-building.
* Le prénom a été modifié
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Livraison1
Je sonne à la porte de ce bel appartement. -Bonjour monsieur, euh, je suis venu pour cette livraison -Vous êtes en retard, plus de deux heures… -Je je suis désolé, j’ai eu un empêchement -Entrez, enlevez vos chaussures, je n’aime pas qu’on salisse mon appartement -Je, c’est vraiment nécessaire ? J’ai juste besoin d’une signature, là en bas de la page, c’est tout -Faites ce que je vous dis, et fermez la porte derrière vous ! Le ton est sec, la voix autoritaire. J’entre chez cet inconnu. C’est vrai, je suis en retard. Mais bon, pas de quoi en faire des tonnes. Je suis livreur de colis, un livreur de luxe. Mon patron m’appelle à tout moment. Je ne dois pas poser de question. Je ne sais pas ce que je livre, mais je sais que c’est cher payé comme service. Des livraisons pour riches hommes d’affaires, des avocats, des hommes politiques. Parfois le nom de la personne n’est même pas écrit, juste l’adresse précise et l’heure. Le pourboire va avec et je ne cherche pas à savoir plus, c’est de toute façon stipulé dans mon contrat, pas de question. Le problème, c’est que je n’avais pas prévu d’enlever mes chaussures. Personne ne s’en doute, mais voilà, j’ai mon petit secret. Je suis fétichiste, limite travesti. J’adore la lingerie. Rien de grave. Je fais de mal à personne. Parfois, ça m’excite d’en porter. Le plus souvent, je me contente de porter un collant ou des bas résilles et de marcher sans que personne ne s’en rende compte. Ça m’excite. Puis quand je rentre chez moi, je me travesti un peu plus, je mets aussi des hauts talons, et je me caresse longtemps. Je me doute que je ne suis surement pas le seul. Aujourd’hui, voilà, je suis pris de court. Je porte un collant résille et dans mon sac, j’ai de la lingerie et mes escarpins à talons aiguilles parce que je sais que j’aurais le temps cet après-midi. Je ne veux surtout pas qu’il s’en rende compte, alors j’enlève discrètement mes chaussures, et je m’avance dans le salon en cherchant un angle d’approche qui ne lui permette pas de voir mes pieds. -Je suis désolé de mon retard. Sincèrement -Pas autant que moi. Croyez-moi. Vous m’avez fait rater un rendez-vous très important. -Pardon, tenez, voici le colis. Il s’est installé confortablement dans le canapé et jette négligemment le colis à côté de lui. -Vous savez qui je suis ? -Non -Vous savez ce que je fais ? -Non -Tant mieux -Ah. Je suis vraiment désolé. Je -Votre patron, il vous a dit que je suis un de ses meilleurs clients -Non Zut, la poisse, il a l’air de me chercher des histoires. J’espère qu’il ne va pas le signaler à mon boss, il est pas commode celui-là, et ce boulot me convient vraiment. -Ce retard, il va me couter, mmmh, plusieurs milliers d’euros. Vous vous rendez compte ? Mes yeux s’écarquillent. Je vois les ennuis arriver. Peut-être qu’il exagère pour en tirer profit. -Le rendez vous que j’ai loupé, c’était pour faire chanter quelqu’un, une femme, une jolie bourgeoise. C’est ça mon job, maître chanteur. -Je, je m’excuse vraiment Ce n’est qu’après avoir répondu que j’ai compris ce qu’il venait de dire. Merde. Qu’est ce que ca veut dire un maître chanteur. Chez qui suis-je tomber ? J’avale ma salive, ne pas poser de questions, faire profil bas et vite repartir.. -Maintenant, c’est trop tard. En plus, j’avais l’intention de me la taper, cette salope. J’aurais aussi fait chanter son mari. Tu te rends compte ? Un double chantage -Je suis désolé -Désolé mon cul. Il est au courant ton patron de çà ? Evidemment, ça y est, il me désigne mes pieds. Il a vu les résilles ! -Je, quoi ? je -Tss, c’est quoi ce mic mac, tu arrives en retard, tu es habillée en trav, il y a un piège ? je dois m’inquiéter ? -En trav ? non je suis pas -Tu as un micro ? -Hein ? non, je vous jure Il se lève, viens vers moi en un instant et me pousse vers la porte d’entrée. Je ne résiste pas, son regard est déterminé. Il me retourne brutalement et me voilà face à la porte d’entrée, ou de sortie ? -Bouge pas, je vérifie Ses mains me tâtonnent, comme s’il cherchait quelque chose, comme dans les films, une arme ou un micro. Cette scène me semble un peu irréelle. Une fouille précise. Je suis mal à l’aise. Sa main est particulièrement audacieuse, je me rends compte que quelque chose ne va pas avec ce type. -Pose tes mains sur la porte, plus haut. Bouges pas. Pas d’un millimètre. C’est un ordre -Je -Tais-toi, ne bouge pas -Qu’est-ce que vous faites ? -Bouge pas j’ai dit D’un coup de pied, il envoie valdinguer mes chaussures à l’autre bout de la pièce. En quelques gestes, il dégrafe ma ceinture, ma braguette, il s’accroupi puis tire vers le bas mon pantalon. Découvrant mon collant résille. J’en ai le souffle coupé ! -Bah dis donc, quelle surprise Sa main me plaque contre la porte, m’empêchant de bouger, de toute façon, je suis paralysé. -Tu comptes m’expliquer ? -Mais laissez-moi, j’ai rien fait -Ok J’ai l’impression d’un répit, il libère sa pression. En fait non, il vient juste de s’emparer de mon sac, l’ouvre en grand et le renverse à terre. Mes affaires sont éparpillées, je suis rouge écarlate. Evidemment mes escarpins, mais aussi ma lingerie. Nos regards se croisent, son sourire narquois me fait paniquer. Personne ne connaissait mon petit secret jusque là. -Je, je peux vous expliquer -Plus tard Dans la foulée, il attrape un collant, et en quelques instants, il ligote chacun de mes poignets avec une des extrémités du collant. Je me suis laissé faire, sans savoir pourquoi. Quelques tours du collant, et voilà mes deux mains ligotées dans le dos. -Donc ? -Je, je comprends pas Je ne réagis pas quand il me retire complètement mon pantalon et me force à écarter mes deux jambes. Il envoie mon pantalon au fond de son salon. Mon dieu. Quelle scène. Il se redresse lentement, je sens son souffle sur mon dos. Il se colle à moi, ses lèvres à quelques millimètres de mes oreilles. -TU NE bouges pas, TU restes contre cette porte Il se recule, de 2-3 mètres, j’entends le bruit de ses pas sur le parquet. Je l’entends prendre une chaise et s’asseoir. Mon pouls bat à 130 à l’heure. Ma gorge est serrée. Pourquoi j’ai mis ce collant résille ce matin ? Pourquoi. -BOUGE PAS j’ai dit. Je réfléchis à comment on va s’arranger toi et moi. -Comment ? arranger ? je -TAIS toi, t’es dans la merde. -Je, je suis désolé Je l’entends bouger sur sa chaise. Je crois entendre quelques clics. Des photos ? Ma première envie de tourner la tête est vite inhibée, j’ai peur qu’il photographie mon visage. Je reste immobile, tentant de mettre de l’ordre dans mes idées. D’autres clics suivent. Ce con est en train de me photographier, heureusement de dos, le long de sa porte d’entrée, en petite tenue. -Ca fait longtemps que tu te travestis ? -Je, je suis pas un travesti, s’il vous plait, laissez moi -Tu veux sortir dans la rue comme çà ? Evidemment, je reste silencieux. Cette option ne m’avait même pas affleuré. Je suis venu à pieds, loin de chez moi, loin de tout. Il répète sa question d’un ton sec, il veut ma réponse. Je me tais toujours. Il se lève et s’approche pour me montrer l’écran de son portable. Mes yeux s’écarquillent en me voyant ainsi exposé, le long de sa porte, mon petit tshirt ne couvrant pas du tout mes fesses et mes jambes gainées d’un collant en résille. -Réponds, tu veux sortir comme çà ? -Non -Tu veux que je te traîne ainsi dehors, que je te ramène chez ton boss ? -Non ! non -Et ça, c’est pas un petit cul de trav ? Réponds ? -Je, je sais pas, je La première fessée me coupe la respiration. Sa main claque sur ma fesse. -Bouge pas. Je vais t’apprendre à te foutre de moi La deuxième fessée et la troisième suivent. Pile au même endroit. Le bruit claque bien dans la pièce. -Tu vas donc répondre à la question. Et çà, c’est pas un petit cul de trav ? Deux autres fessées suffisent pour qu’un oui s’échappe de mes lèvres. -Un petit cul de trav qui s’est foutu de ma gueule avec son retard -Oui, non, je - Bien, bouge pas. Il reste à côté de moi, collé, ses yeux me scrutent. Sa main se pose en bas de mon dos, d’abord quelques caresses, très douces. -Deux heures de retard…tss. Tu t’en rends compte de ce foutage de gueule. Des fessées se succèdent, peu fortes, alternant une fesse puis l’autre. Je préfère ne pas attendre. -Je, arrêtez s’il vous plait, -Qu’est-ce que tu dis? -Arrêtez -Mmmh. Très bien, ne bouge pas. Mon dieu, il vient de baisser mon collant, juste pour découvrir mes fesses. Ma respiration se bloque, des frissons incontrôlables me saisissent. Je le supplie d’arrêter. Il attrape maintenant un foulard et m’en fait un bandeau. Je gémis, je panique en pensant à la suite… -S’il vous plait. -Ecoute, t’as pas l’air finaude je trouve. Maintenant, tu vas faire attention. Une salope, avec un cul pareil, qu’arrive en retard de 2 heures et qui se fout de moi, ça mérite punition. Non ? -Qu’est ce que vous allez faire ? -Hummm, ce que je veux, mais déjà t’apprendre à te taire, sauf quand je te pose une question. C’est clair ? -….. - Tu restes bien muette. Me provoque pas. Sinon, j’ajoute un bâillon pour le reste de la journée. C’est OK ? Je reste silencieux, mais fais oui de la tête. Il a dit toute la journée ? Il a parlé du reste de la journée ? Je ne vois plus rien. Mes poignets sont liés. Et je sens sa main se poser sur ma fesse. Mon dieu. Une caresse lente. La sensation est incroyable, surprenante, je crois que j’ai la chair de poule. Il alterne avec quelques fessées. Sur ma fesse nue. Elles claquent bien. Je n’en reviens pas. Je sers les dents, je ne crie pas, je crains trop le bâillon. -Question, te trompe pas, ça, c’est bien un petit cul de trav ? -……. je, je peux vous expliquer Sa main se pose immédiatement sur ma bouche pour m’empêcher de continuer, et les 3 fessées suivantes claquent à mes oreilles -C’est un petit cul de trav ou pas ? oui ou fessée ? oui ou bâillon ? Je ne peux pas répondre avec sa main devant ma bouche. Nos yeux se croisent, sa main force ma tête à dire oui. Il modifie sa prise, ses doigts empoignent ma mâchoire, s’enfoncent dans mes joues, faisant ressortir mes lèvres. -….mououi -Répète tout -C’est un petit cul de trav -Bouge pas Il se retire de quelques mètres derrière moi. Je l’entends tirer une chaise, on dirait qu’il est assis juste derrière. Quelques clics photographiques résonnent. -Je disais donc, tu vas gentiment bien écarter tes jambes ma belle, bien à fond, tu te cambres un peu, allez Je crois que sans même réfléchir, mes jambes s’écartent un peu et mon dos se creuse. Je n’arrive pas à trouver une parade. - Ecarte plus. Et je veux t’entendre dire encore et encore, jsuis une petite trav. Incroyable. Je suis pas là depuis 10 minutes que cet inconnu me manipule comme ce n’est pas permis. Comment vais-je m’en sortir. Crier au secours ? Je sens qu’il n’hésitera pas une seconde à me réduire au silence. Essayer de l’amadouer ? Comment faire. En attendant, docilement, mes cuisses s’écartent, je suis le long de sa porte, mes fesses exposées à ses photos. Et sans même y faire attention, je murmure sa phrase -…Je suis une petite trav -Je demande des excuses pour mon retard -Je…demande des excuses pour mon retard -Ton cul est en chaleur, c’est ça ? -Je, ? -Répète -…non je Il se lève, mon pouls s’accélère. Sa main se pose sur ma bouche. L’autre sur ma fesse. -Tsss. 10 fessées me font comprendre qu’il est le maître. Sa main étouffait mes cris. Il s’arrête enfin puis se retire sur son fauteuil derrière moi. Mes fesses sont probablement rouges. Les secondes passent lentement. -Donc, tu disais sur ton cul ? Je t’écoute -Je, ………….mon cul est en chaleur -Bouge, bouge tes fesses, mets-toi sur la pointe des pieds. Voila. Continue et répète à voix haute toute la phrase. Avec petite salope, en retard, punition, et cul en chaleur. Allez ! Que je t’entende bien surtout Il va me faire répéter cette phrase plusieurs fois, jusqu'à ce qu’il soit satisfait, en m’ordonnant d’onduler des fesses, et en commentant mes mouvements, parlant de petit cul, de femelle en chaleur, que je le rends bien dur, et autres horreurs. -Tu veux partir ? Rentrer chez toi ? -Oui ! -Va pourtant falloir trouver un arrangement. Tu as de quoi me payer ce que j’ai perdu ? -Quoi ? mais non, c’est pas possible -Ca va faire quelques milliers d’euros de perte. -Hein ? mais vous êtes malade ? -Bouge PAS ! Tu peux pas me payer ? Ton patron alors ? -Mais j’en sais rien moi Il s’approche une fois de moi. Paf une fessée. Je perçois qu’il manipule son portable. -Fais attention comment tu me parles. Je t’ai bien filmé, je t’ai dans la boite. Tu sais que je connais bien ton boss. Je suis un de ces meilleurs clients, je l’ai déjà vu à des parties fines. Gros queutard. Grosse queue. Ca le dégoute pas les trav. Tu le savais ? -Je suis désolé, je vous jure, pour le retard, je savais pas -C’est dommage que tu la vois pas cette vidéo. Je peux lui montrer à ton boss, quand je le ferai cracher la somme qu’il me doit, je suis sûr qu’il appréciera. Ecoute J’entends le son d’une vidéo, le son de ma voix, puis de la sienne, je parle d’un cul qui a chaud, lui d’une jolie femelle. Il a vraiment tout enregistré. Je suis terrorisé. -Je m’en fous d’tes excuses à deux balles. Quand je vais lui donner la facture, à ton boss, et lui parler de toi, tu vas lui servir de casse-croute. Tous les jours. -Non je -Il sera furax. Je me marre. Un nouveau job crois moi. Vide couille. Tous les jours, dans son bureau. Si y a des clients, idem. T’es contente de savoir ça ? -Non, s’il vous plait, je suis pas -T’es pas quoi ? -Je, je suis hétéro, pas homo -T’es vierge ? T’es vierge du cul ? -Je, oui, s’il vous plait -C’est pas vrai, dis-moi que ce n’est pas vrai ? -Si, je vous jure Sa main me plaque contre la porte. L’autre vient glisser entre mes fesses. Son doigt se pose facilement sur mon sphincter. -Non, s’il vous plait Je me perche sur la pointe de pieds pour contrer l’avancement, son doigt fait des ronds doucement autour de mon sphincter. -Tais-toi ou je te bâillonne -S’il vous plait Son doigt continue son travail. Progressivement, il appuie de plus en plus et je sens son extrémité qui force le passage -Tu trouves pas çà incroyable cette rencontre ? -Je, s’il vous plait -J’allais me taper une magnifique bourgeoise, et hop, tu arrives comme une fleur -Arrêtez çà -Quoi ? Tu comptes m’en empêcher ? Comment ? Tu vas crier ? Je te le déconseille, un baillon c’est pas agréable. Je le sens moi, t’en as envie en fait. Je m’y connais. Ta rondelle, elle m’aspire là. Tu commences déjà à mouiller un peu. -Non, non -Petite salope, c’est que c’est vrai, toute serré, petite pucelle. Tu prends tout d’un coup de la valeur. Tu t’en rends compte ? -Non, je, s’il vous plait, retirez votre doigt, ça fait mal. Détachez-moi -Comptes-y. Tu veux que j’enfonce tout mon poing ? Tu veux un fist ? -Hein, non, ca va pas, j’étais juste en retard -Alors ta gueule, c’est clair ? Est-ce que c’est clair ? Sinon c’est le fist ? C’est clair bordel ? -Je, oui, ok, ok -Bouge pas Il s’écarte pendant quelques instants, je ne sais pas ce qu’il prépare, ce qu’il va chercher. En fait si, je le découvre quand je sens une noisette de vaseline se poser sur ma rondelle. -Allez, sois sincère, demande moi d’enfoncer mon doigt Je n’ai pas le temps de dire oui ou non, que son doigt me transperce. Je suis sur la pointe de mes pieds, et mon gémissement lui est sincère. Je n’ai pas le temps d’y penser que ses allers retours reprennent, bien plus amples que la première fois. Deux minutes passent ainsi, dans le plus grand silence. -Mmmh, tu sais que c’est une fournaise la dedans. Tu le savais ? -Non, je -Bouges pas, PETITE salope, tu sais ce que c’est, une petite salope ? -Non Paf une fessée. -Non qui ? -Non monsieur Sa main vient se poser devant ma bouche. Il pose son majeur sur mes lèvres. -C’est une gentille fille, comme toi, qui suce docilement avant de se faire enculer. Tu as compris ? Je veux que tu apprennes cette définition. Répète -Je, c’est une fille, qui suce avant de se faire enculer -Une fille comme toi ? -Oui Paf une fessée...Au moment où je cris, son majeur s’enfonce dans ma bouche -Oui qui ? La prochaine fois c’est le fist Je tente de répondre oui monsieur malgré l’intrus dans ma bouche -Alors suce un peu J’obéis docilement quelques secondes puis son majeur s’écarte de mes lèvres luisant de salive puis retourne sans ménagement entre mes fesses. Il s’accroupit derrière moi. Je me fais doigter sérieusement le long de cette porte les mains ligotées dans le dos. Que s’est il passé en si peu de temps ? -Puté, tu mouilles vites. Dis-moi, les chaussures de Cendrillon dans ce sac, elles sont à toi ? -Oui -Mets les Je fais ce que je peux, l’exercice est périlleux. Deux escarpins se faufilent dans mes pieds. Puis il me fait de nouveau écarter les jambes, il appuie sur ma croupe pour la cambrer, il recule de quelques mètres, il prend quelques photos. Je me sens humilié. Sa main me caresse, se faufile, me fait frémir. -Avec ces talons, t’es encore plus une salope non ?, réponds, réponds la vérité -……je, je sais pas -Mmmh, bouge pas bébé De toute facon, je ne peux pas, ainsi perchée sur mes talons. La position est peu confortable. Je sens une nouvelle noisette de vaseline et deux doigts cette fois ci se poser sur mon œillet. La pénétration est lente. Je crois entendre des clics de photos, le salaud est en train de s’amuser. Chaque millimètre de progression de ces phalanges résonne dans mon cul. Ma bouche est grande ouverte, comme si je voulais crier, mais je reste muette, ultra concentré sur cette invasion. -Mmmh, bah dis-moi, ça promet. Un fourreau pareil, mmmh. T’es faite pour être montée ! Je m’autorise des gémissements, les mouvements de va et vient reprennent de plus belle, la porte d’entrée encaisse mes balancements du bassin. -Tu veux du lubrifiant ou pas ? Réponds -Je, je, je sais pas, je Il s’écarte de nouveau, je crois qu’il s‘est assis de nouveau, j’ai l’impression qu’il est en train de rejouer avec son téléphone. Je panique comme jamais. -Mmmh, t’es bonne, dis moi que tu veux que je te lubrifie bien la chatte, parle fort que je t’entende -Je, non, c’est trop -Me fait pas répéter, sinon je te jure que ce sera sans. Dépêche -Je, je veux que vous me lubrifiez ma chatte -Ok poupée Les minutes suivant restent gravées dans ma mémoire. Deux doigts me fouillent le rectum, le remplissent de vaseline, jouent avec le sphincter, pendant qu’il fait repasser en boucle ma voix enregistrée suppliant cette insanité. Quand il s’arrête, mon esprit met quelques instants à reprendre le dessus sur mon corps. Mes jambes tremblent. Il en profite pour me retourner et me forcer à m’agenouiller devant lui. Coincé par la porte derriere, mes mains liées, le bandeau sur les yeux, je le sens juste devant moi. -C’était bon ? Je reste silencieuse, mais inconsciemment ma tête fait un signe de non. La gifle me surprend. -Cétait bon ? -..Oui -Tu es à moi ou pas ? - Oui Il me saisit par les cheveux et vient frotter mon visage sur son bassin. Je continue de répéter en boucle mes remerciements alors que je sens bien la bosse qui déjà doit déformer son bas ventre. Ce contact avec son sexe me fait comprendre à l’instant seulement, que je n’ai pas d’issue. -Tu la sens ma queue ? -Oui -Tu la veux ? -Oui Qu’est ce qui m’a pris ? Cette réponse est sortie automatiquement. Sans réfléchir. J’imagine le pire -Mmmh, t’es pas encore prête ma jolie Il me saisit par les cheveux puis me fait basculer, face à terre -Ecarte tes jambes, petite salope, tout de suite ! Mes jambes obéissent, comme si le ton très autoritaire avait fait exploser ma volonté propre. -Obéis, crois moi c’est mieux. C’est compris ? -Oui -Oui qui ? On dit monsieur -Oui, oui monsieur -Question, t’es du genre fifille docile toute douce ou du genre à pas comprendre et qui veut être brutalisée -Je, je suis docile -Monsieur. Répète -Je…suis docile, monsieur -Tant mieux. Mais te trompe pas, s’il te faut des gifles ou des fessées, t’es aussi à la bonne adresse. OK ? Ne Bouge pas d’un centimètre. J’entends ses pas qui s’écartent, il marche dans l’appartement. Et moi, je reste à terre, aveugle, apeurée. Il revient 3 minutes plus tard. Il s’est penché au dessus de moi, pour poser une noisette de vaseline sur mon œillet. Et immédiatement, je sens quelque chose forcer mon sphincter, de plus en plus gros puis d’un coup s’enfoncer plus facilement, comme happé. J’essaie de résister, mais je suis immobilisé. Un plug anal m’a violé, d’un trait. Le temps de crier. Je reste immobile, le plug aussi. -Tu restes là par terre. Silence J’entends de nouveau quelques clics. Ce salaud reprend des photos, d’en haut. Puis le collant est remonté, recouvrant bien mes fesses. D’autres photos sont prises, de l’engin en gros plan déformant les résilles du collant. Les minutes passent . -Tu en as marre d’avoir les mains dans le dos ? -Oui, oui monsieur -Une fille docile couchée aux pieds d’un monsieur qui lui fait peur, qui veut qu’on la libère elle fait quoi ? Que répondre, j’en sais rien ? Je suis à ses pieds, les yeux bandés, abasourdi. Je perçois juste devant moi quelques mouvements de ses jambes. Il retire ses chaussures, j’entends les bruits à quelques centimètres devant mon visage. -Je sais pas monsieur -Réflechis. Pense à une petite donzelle devant son seigneur ? Elle fait quoi ? Je commence à comprendre. Sournoisement son pied s’est avancé, il se faufile devant mon visage. Je ne peux m’enfuir. Je le laisse se frotter très lentement sur mon visage, ses orteils viennent provoquer mes lèvres. -Elle se soumet, tu comprends ? Montre-moi que tu comprends, que tu n’as pas le choix Je lui offre mes premiers baisers, sur le dos de son pied, signe de ma soumission. -Bien, bien, continue, comme une petite servante, qui connait les règles, obéir à son maître. Notre rapport vient de basculer, je m’en rends compte, mais je ne sais plus quoi faire. Je baise docilement ses pieds, ses chaussettes devrais-je Il s’écarte, je l’entends s’activer tranquillement. Pourquoi l’ai-je laissé prendre l’ascendant si facilement. Je n’arrive pas à éclaircir la situation. Il a mis un film à la télé. Un film porno. Les sons ne laissent pas de doute. Mes mains s’engourdissent dans mon dos. Et l’intrus dans mes fesses brule en permanence. Apres un temps incertain, il revient s’asseoir devant moi. -Grosse somme à rembourser quand même. Pas l’intention de te laisser beaucoup le choix. Tu m’écoutes ? -Oui -Premièrement, suffit pas de porter un collant ma belle. Je vais t’apprendre à être plus femelle. Tu vas aller te préparer pour moi. Petite douche quoi. Te faire belle. Jolie tenue. Toilette intime. Tu vois le genre ? -Je, j’ai pas compris -Tu crois quoi ? Je te dépucèle aujourd’hui. C’est ton cadeau pour le retard. Alors, tu vas te faire belle. Bien préparer ton cul quoi. C’est clair ? -Je, … -T’inquiète, je vais t apprendre, j’ai tout ce qu’il faut pour faire de toi une princesse -Je, s’il vous plait -Ta gueule ! Tu sens que t’as un potentiel de salope ? Réponds à ton boss Son pied vient de se poser sur mon visage, l’aplatissant au sol. -Oui, oui monsieur -OK, bouge pas Il se lève et enfin, il vient détacher mes poings endoloris. Une libération, je ramène mes bras devant et viens frotter mes poignets. Lui est retourné s’asseoir sur sa chaise. Mes yeux restent bandés. -Viens par-là petite chatte. Me fais pas attendre J’hésite une demi seconde, puis à 4 pattes je m’avance, guidé par le son. Je sens le plug bouger entre mes fesses. -Par-là ma minette. Viens voir ton maître. C’est bien. Voilà stop. Sa main vient caresser mes cheveux, ma joue. Je me laisse faire quelques instants puis il me force de nouveau à baisser mon visage à ses pieds. -Mmmmh, jsuis content que tu commences à m’obéir. Tiens, fais-moi plaisir bébé, maintenant que tes mains sont libres, enlève me chaussettes. Je reste silencieux. J’obéis, à tâtons je trouve ses chevilles lui retire ses chaussettes. Il me fait vite comprendre son souhait. Je baise ses pieds avec applications. Ses orteils viennent forcer mes lèvres et progressivement, je commence à les parcourir de ma langue. -Mmmmmh, j’adore çà bébé. Tu me plais. Toi aussi tu aimes ? -Oui, oui monsieur -Bien ,soyons clair, crois pas une seconde qu’il s’agit juste de léchouiller mes pieds et c’est fini ? -Oui, oui monsieur -Crois pas qu’il s’agit non plus d’un petit coup dans ton cul ou d’une ptite pipe et basta. Hein, pas du tout. Tu comprends ? -Oui monsieur Non, en fait, je n’arrive pas à imaginer ce qu’il a en tête. Ce mec est fou. Je dois trouver une solution. -Grosse somme. J’en veux pour mon fric. Pute de luxe, tu comprends ? On la sonne, elle est toujours docile. Ma réponse a du mal à venir. Il semble vraiment sérieux. Qu’est ce que c’est que ce plan ? Pute de luxe. -Ma pute, personnelle, t’es OK donc ? -Je, je sais pas, je Sa réaction ne se fait pas attendre. Il me prend, en fait me soulève, en me prenant par les cheveux, me voilà juste à genoux et une gifle me rappelle à l’ordre. Je suis abasourdi. -Tu disais quoi ? J’ai pas entendu ? Tu es ma pute, répète -Je, je suis votre pute - Redis-le -Je suis votre pute, personnelle - Me fais pas chier -Oui monsieur -Je vais baiser ta bouche et ton cul aujourd’hui -..oui, monsieur -Je vais baiser ton cul et ta bouche -oui monsieur - Tu trouves ca dégueulasse ? -Oui, non, euh Une gifle me rappelle à l’ordre -Non monsieur -Je vais être ton premier homme -Oui monsieur -Tu sais comment tu vas me remercier ? -Non -Simplement, tu vas me le dire, merci, pendant que je vais t’enculer, c’est clair ? -Oui monsieur -Tu aimes le sperme ? - ?? La gifle suivante ne me surprend pas autant que sa question -Je, je sais pas -T’as jamais gouté ? même le tien ? -Non, non monsieur -Incroyable, le mien est très bon, tu vas voir. Tu vas t’entraîner, on en reparlera. -Je, je sais pas -Avant de passer à d’autres choses, je veux que tu comprennes. Il y aura d’autres fois. Tu me dois beaucoup d’argent. Mes yeux s’écarquillent sous le bandeau. Que me raconte-t-il là ? -T’es docile. C’est bien. Recule de quelques mètres, allez, je te veux au milieu de mon salon. Allez Je fais ce que je peux, à l’aveugle, à 4 pattes. Puis je m’immobilise. Il vient tourner autour de moi, et me fait comprendre quelle position il souhaite me voir prendre. Une vraie chienne, la croupe offerte, les jambes écartées, les bras tendus devant. Les clics de ses photos m’obsèdent. -Mmmh, comme tu es belle, j’adore ca beauté. Je vais m’occuper de toi, promis. Je veux que tu comprennes. Tu es à moi. T’es ma femelle maintenant. Tu vas allez te changer. J’ai envie que tu sois encore plus femelle. Habillée comme une femelle qui a ses chaleurs. Tu comprends ? -Oui, oui monsieur -Baisse ton collant, et joue avec le plug, allez, montre moi J’avoue ne pas avoir compris de suite l’ordre donné, mais la peur d’une autre gifle ou de je ne sais quel autre châtiment m’a aidé. Alors docilement, sans discuter, je m’étale sur son parquet, prend des poses lascives, le collant découvrant mes fesses, et manipule délicatement le plug qui déforme mon cul. -Hum, parfait, tu es parfaite. Stop. Enlève ton bandeau. J’avale ma salive. Comme si un danger nouveau me menaçait. Comme si ce bandeau me protégeait. J’obéis enfin et observe mon hôte assis sur son fauteuil, au milieu du hall d’entrée, à 2 mètres de moi, le sourire au bord des lèvres, une bosse déformant toujours son entre jambes, les pieds luisants de ma salive. Je me rends compte que je l’ai à peine vu depuis mon arrivée chez lui. -Tu veux retirer ce plug ? -Oui, monsieur -Approche, voilà, encore, reste à 4 pattes, voilà, demande le moi, les yeux dans les yeux. Me quitte pas des yeux -Je, est ce que je peux le retirer ? -Oui, à une condition -…. J’avale ma salive bruyamment -Que tu le retires doucement, tout en me regardant dans les yeux. Je déconne pas Je suis bouleversé par sa perversité. D’où lui vient ses idées. Sa main vient doucement se poser sur mon visage, en fait sous mon menton, pour relever juste un peu ma tête. Je fais de mon mieux pour ne pas le quitter des yeux pendant que je retire l’intrus. Ses doigts caressent mon visage pendant ce temps. Un gémissement incontrôlé s’échappe de mes lèvres quand je suis enfin libéré. Je savoure les secondes suivantes ce vide. Doucement, il retire sa ceinture, j’ai l’impression que le temps se suspend. Mon imagination n’a pas le temps de s’emballer que, lentement, il vient la glisser autour de mon cou, en passant dans la boucle. Une laisse de fortune, je suis paralysée de partout. -Petite chienne. C’est tout ce que tu es. Tu vas répondre à mes questions ? -Je fais oui de la tête, avalant pour la nième fois ma salive. -Tu te sens chienne ? Je refais oui, sans réfléchir -Ce plug que tu tiens dans ta main, tu comptes me le rendre ? Je ne m’y attendais pas. Je fais un nouveau signe affirmatif -Il est propre ? Mes yeux s’écarquillent au-delà du possible. Mon cerveau s’arrête même de fonctionner. Que répondre ? Mon expression semble lui suffire -Montre le moi Ma main s’élève doucement, je ne sais pas quoi anticiper. Il apparait tout luisant de vaseline, un gros plug noir menaçant. Mais dès que mes yeux se reconnectent sur le siens, doucement, sa main se pose sur la mienne puis la guide lentement vers ma bouche. Fermement. Je résiste un peu mais la tension qu’il exerce sur la laisse me fait comprendre que je n’ai pas le choix. L’extrémité du plug vient se faufiler entre mes lèvres. Sa chaleur me surprend. Le gout, l’odeur sont des découvertes pour moi. -Garde le comme ca. Ecoute moi maintenant. OK ? Faire oui de la tête avec un tel engin me semble ridicule. Je tente un oui avec les yeux. -Pour faire simple, et je veux pas te le redire, ta bouche, ton cul, sont à moi. Ca te semble clair maintenant ? La réponse me semble évidente. -Ta bouche, crois moi, me la refuse pas. Si je dois glisser ma queue dedans, je veux pas sentir tes dents. C’est clair ? -oui -Ton cul, je le préfère bien propre, bien préparé. Tu comprends pourquoi ? Sa main vient enfoncer le plug plus en avant. Ma bouche accuse le coup avec répulsion. Mais la sensation de la laisse autour du coup me semble pire encore. -Regarde moi. J’en veux pour mon fric. Tu rentres dans ta tête que tu es ma chienne, ma pute, ma salope, tu comprends ? J’aime les femelles très cochonnes, ca te dérange ? aujourd’hui, tu vas y passer. Oui. Tu vas aller te changer, te préparer. J’ai le temps. J’ai pas envie d’un coup rapide. C’est clair ? réponds Sa main retire enfin le plug -oui, monsieur -Si tu fais chier, tu vas le regretter. Promis. Et ton patron va se régaler de mes photos. OK ? -Oui -Tiens, pour que tu comprennes, toutes ces photos, je vais te les envoyer, ce soir, et toi, tu vas gentiment me les retoucher. Je suis sur que tu vas savoir t’y prendre. Ca me plait de t’obliger à ca. C’est ok ? -Oui monsieur -Attends, une dernière chose, regarde moi. J’en veux pour mon fric. Une petite pipe suffira pas. Tu comprends ce que ca veut dire ? - ? je -Aujourd’hui, tu es ma chose. Mais c’est pas fini entre toi et moi. Tu reviendras quand je te le dirai. Pour la même chose. Tu es ma pute jusqu’à ce que tu payes ta dette. -Mais Je La laisse se tire et au moment ou ma bouche s’ouvre pour laisser passer un cri le plug s’enfonce à nouveau. Ses yeux me foudroient du regard -T’as compris ? -Mmoui -Ok, dégage dans la salle de bain. Prends tes affaires de pute. Puis tu reviens vite, le cul propre, je te veux avec des bas et le porte jarretelle, tes escarpins de chaudasse, avec ce plug dans ton cul, tu comprends ?
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Année N-3
Il y a quelques années, la vie m'a définitivement fait comprendre que les centres villes n’étaient pas pour moi... Je n’ai jamais aimé la fausse ambiance détendue des quartiers rongé par les foodtrucks, les restaurants sympas et leurs autochtones trop cool pour être vrai qui finiront de manière inexorable par me casser les couilles. Lorsque je repasse dans certaine ville ou j’ai vécu aujourd'hui, encore forcé par la vie, je me rends compte à quel point cette ambiance ouverte et conviviale est devenue irrespirable.
Entre les primeurs et les sandwiches turcs encore fréquentables se presse désormais une population anxiogène dont la vie ne semble déterminée que par une idée, un état d'esprit, un concept difficilement descriptible à en croire Wikipedia: l'être cool.
Les bras ballants, le sourire aux lèvres, l'œil aguicheur toujours pointé en direction de la bonne personne, les jambes croisées, un masque de décontraction absolue ; tout cela semble dissimuler autant de pervers narcissiques, de sommes insondables de pathos et autant de frustrations diverses. C'est en tout cas ce que j'ai appris des « gens cool » ces dernières années. Et c'est ce qui m'a poussé à essayer de comprendre ce qui motivait de pauvres hères à tenter de se réfugier dans cette attitude déplorable, nombriliste, et parfaitement inutile passé l'âge des 25 ans.
Mais déjà il faut savoir un truc : avant de chercher vaguement à devenir cool, j'étais probablement la créature la moins cool que la terre n’ait jamais portée en ce bas monde.
Je suis presque fils unique, à papa / maman, affichant un surpoids comme un fardeau régulièrement moqué par autrui, j'ai très rapidement trouvé refuge dans le cinéma de science-fiction et les jeux vidéo. Bloquant sur la série « Stargate » plus qu'aucun de mes camarades de classe, plongé dans le magazine Science et vie à partir de 8 ans, je suis arrivé à l'adolescence en portant des vêtements trop ample et parfois même des costume/gilet. Tout ça parce que je voulais ressembler aux héros des films que j’ai pu voir plus jeune – sans comprendre pourquoi un jour, dans ma ville, un mec m'avait craché dessus en me demandant « en quoi j'étais déguisé ». Après coup, j’ai tellement bien appris à me défendre que plus jamais personne ne m’a fait chié.
Je crois que ma mère était fière d'avoir un rejeton anticonformiste. Moi je ne le vivais pas comme ça. Je me trouvais pas hyper classe mais mes connaissances acquises grâce aux bouquins ou au magazine me donnait une certaine confiance en moi et quoi qu'en pense le reste du monde, je me sentais bien dans mes pompes un jour sur deux. J'écoutais tous les CD de la Fnac ou du Virgin Megastore du coin que je pouvais me payé. Je n’aimais pas trop la radio, mais de temps en temps j’écoutai Fun Radio et même Spliknot sans distinction – ça peut sembler fou, mais j’adoré aussi la pop aussi bien hip-hop … Surtout dans une tranche de vie ou ce que tu écoutes dicte ce que tu es en tant que adolescent.
Encore très éloigné de l'idée que mes camarades commençaient à se forger de « l'être cool », j'ai commencé à m'intéresser à d'autres trucs vers 14,15 ans. Les autres trucs étant : les comics, le cinéma des années 20 et la littérature Américaine. Tout ça en portant des manteaux Barbour et l'occasionnel pantalon trop grand en peau de pèche que ma mère m'avait acheté. Autant dire, l'antithèse absolue du cool. Pour le collégien français de base tout du moins, provincial qui plus est – et dans un établissement de centre-ville bourgeois de surcroît.
Vers 2006, dans cette partie de l'Hexagone, la dictature du cool avait cependant commencé à frapper mes congénères.
Je crois que les tout premiers mecs cool furent ceux qui avaient des grands frères. Je me souviens qu’au collège, un mec ramenait autant de cocaine que de valium piqué dans le sac de sa mère par son grand frère. Ce sont eux qui leur ont montré la voie du cool à certain. La voie de la clope, ou celle du café en face du lycée. Mais aussi la voie du sport ou la voie de la music plus indie. Fait totalement invraisemblable d'un point de vue contemporain, je me souviens de mecs jouant à une sorte de GN qui étaient alors dans le vent, notamment les rares qui se baladaient avec leur costume. Ou tous ces mecs qui s'appelaient invariablement Alexandre, beaux ténébreux, comédiens à leurs heures, qui menaient régulièrement les défilés dans les manifs que personne ne comprenait à cette époque.
Dans ma promo, les deux mecs cool se nommaient, j’oubli toujours les prénoms désolé. Objectivement, il s'agissait de deux glandeurs invétérés sapés streetwear, j’entends par Streetwear ce qui était cool dans la rue à cette époque précise ; skatant, sortant, et étant visiblement très à la pointe au sujet des musiques jeunes que l'on pouvait écouter à l'époque : Babyshamble en est un exemple. Ça aurait pu coller …, sauf que je suis revenu sur de la musique que tout le monde trouvé naze car sur exposé médiatiquement et que je trouvais ces mecs super cons. Jaloux ? Sans doute. Il émanait d'eux une classe et une assurance naturelles à laquelle je n'avais pas accès. Ils avaient l'air à l'aise en toute occasion, et traînaient avec des meufs canon.
De mon côté, les meufs me méprisaient. Je vous rassure, elle continue toujours aujourd’hui. Ceci peut sans doute être corrélé au fait que je passais mon temps à dessiner des San Goku, ou d’autre truc sur mes cahiers, ou que j’adulé Tealk dans Stargate ! « L'être cool » était alors loin de me préoccuper – sinon pour éviter de tomber sous son courroux. Un matin d'hiver en effet, un grand connard looké « à la mode de l’époque » m'avait fait tomber de manière volontaire pour m'enfoncer la gueule dans la neige. Oubliez Stephen King ou Stranger Things : ce genre de truc arrivait aussi sur les trottoirs chics. Autant dire que rapidement, j'ai assimilé « l'être cool » à une bande de blaireaux vicieux, tantôt poseurs, tantôt pseudo-romantiques lorsqu'ils avaient le malheur d'être accablés d'une fêlure qu'il leur fallait absolument exhiber au monde.
Puis, en entrant au lycée, tout a changé. Enfin, presque tout. Disons que pour la première fois, j'aurais pu prétendre m'inscrire dans le cercle des mecs cool.
En classe de première par exemple, j'ai commencé à tourner des petites vidéos avec des potes grâce à l’avènement des nouvelles technologies portables. On était les seuls à faire ça de tout le lycée. J’ai aussi essayé de vendre mon lycée sur Ebay, mais ça c’est une autre histoire … C'est ce premier tournant qui m'a permis de me mettre dans la poche (de manière platonique, certes) quelques jolies meufs. Dans le même temps, j'ai commencé à écouter des trucs complètement étrange grâce à des potes, qui versait par ailleurs dans la musique tout autant étrange – leur collant, dans un lycée de province, la plus grosse pancarte UNCOOL que l'univers ait pu créer. C’était des types complétement hors du temps. J’ai aussi oublié, mon t-shirt du Up In Smoke Tour m'avait – accidentellement – permis de me faire adouber par un lycéen fraîchement débarqué de Chicago. Ce dernier, en tant qu'Américain, était idolâtré par tout le lycée, peuplé de Français. Avec lui, je discutais de trucs moyennement cool tels que Star War ou divers dessin animé satyrique Américain. Qui est par ailleurs toujours mon seul ami anglo-saxon régulier
À 15 ans, je ne portais plus de pantalon trop large. En conséquence de quoi, j'ai fini par me faire draguer par une meuf à laquelle j'avais filé mon numéro de téléphone. Je n'ai jamais trop compris
1 / Pourquoi elle avait fait ça
2/ ce que je pourrais bien faire dudit numéro.
Je n'en ai rien fait, d'ailleurs. J'avais toujours autant envie d'être cool que de me pendre. Néanmoins, j'avais désormais quelques idées concernant la manière de me passer la corde au cou.
Puis vint l'affirmation de ma conviction. Juste avant le bac, puis après l'obtention de celui-ci, j'ai découvert presque simultanément une multitude de nouvelle manière de penser ou de réagir, mais aussi des groupes de personnes revendiquant des choses dont je n’avais jamais entendu parler. Plein de nouveautés anti-cool, donc ultra-cool, qui m'ont confirmé dans l'idée que « l'être réglo » valait mieux que tout « l'être cool » du monde, dût-il passer par une énorme dose de mauvais esprit, nécessaire pour affronter un monde déterminé à se vautrer dans la « coolitude ». La seule attitude qui vaille, donc. Si je suis depuis revenu de l'attitude anti-cool, même si j’ai depuis cherché bon an mal an à créer ma propre version du cool, je continue à penser que - n'en avoir rien à branler de tout voir et de tout savoir – ou – d’avoir une attitude rabat-joie vis-à-vis des standards du fun n'a jamais rien eu d'une pose – définissait au mieux ce que c'était que d'être cool. À savoir : n'en avoir rien à foutre du regard des autres. Et aussi : ne pas spécialement s'emmerder à revendiquer ou même défendre ses choix.
Après ces longues années d'errance, étais-je alors devenu cool ? Peut-être.
En tout cas à partir de là, je me suis mis à regarder d'un autre œil les try-hard qui tentaient par tous les moyens de s'emparer des codes qui pourraient faire d'eux des gens cool. Ces codes étaient désormais les miens, musique extrême, cinéma de genre, bandes dessinées indie, détachement vis-à-vis des autres et de la masse, tous ces concepts de gamin foireux sont en ce moment devenus cool à leur tour. Le paroxysme du cool, même. Un cauchemar, donc.
Car ces copieurs commençaient sérieusement à empiéter sur mon territoire. Entre-temps, il était devenu cool de se pointer à des évènements improbable. Ou de se s'afficher avec d’autres nerds dans les pires endroits sur terre. Voire pire, d'acheter des jouets – mais tout en continuant de lire Les Inrocks et Nova parce que faut pas exagérer. Aux yeux des mecs cool, mon personnage préféré, Al Bundy, de Marié, deux enfants, était devenu le summum du cool. Ce qui n'avait déjà pas beaucoup de sens tombait d'un coup dans un gouffre. Celui du non-sens absolu.
En tout cas, un truc était désormais clair. Face à mon incompréhension totale, une seule alternative, excessive, s'imposait : la haine. Cette haine, au fil des années, a heureusement fini par se muer en simple mépris relatif vis-à-vis de tout ce que « l'être cool » pouvait représentait. Pour finalement faire de moi l'homme que je suis. Et je ne suis pas aigri. En revanche, je suis sans doute quelqu'un de moral.
Car très sérieusement, en 2017, non seulement je vous enjoins à arrêter de voir la valeur cool comme le parangon des qualités, mais surtout, de relever un peu le niveau de vos exigences. Être cool, sourire l'air blasé, faire preuve d'une nonchalance assurée tout en faisant tout pour se tenir au courant des tendances proposées par des marques de produits, sortir aux bons endroits, au bon moment, s'extasier pour un rien, tout ça ne fait pas de vous un homme bon. Ça fait simplement de vous une personne qui traîne aux terrasses de la rue du Faubourg St Denis. Vous trouvez ce destin enviable ? Il ne l'est pas.
Vivez votre vie, putain. Arrêtez de croire qu'être cool est une fin en soi. Arrêtez de juger les choses et les gens qui vous entourent à l'aune du barème existentiel de Beavis & Butthead. Il est temps que vous réalisiez que vous êtes en droit d'attendre mieux de la vie, mieux des gens, et surtout, mieux de vous-même.
Il y a quelques semaines, par hasard, pendant une réunion de vieux pote, un mec a décrété valeureusement que j'étais « le mec le plus cool du monde ». Je le lui ai dit, en guise de réponse la totalité de mes défauts ainsi que mon mépris envers les autres. « Non mais, même avec ça, tu restes quand même le mec le plus cool du monde », m'a-t-il répété.
J'ai été cool. Je n'ai rien répondu
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50 - Secrets
D’autres mois ont passé, dans le sang et la suspicion. Des mois à me demander qui pouvait bien être la taupe, des mois à me rapprocher doucement de mon frère. Des mois de confusion, des mois à m’endurcir. Des mois à m’accrocher aux membres de la Meute qui restaient.
Des mois flous.
La musique, par pulsations graves, résonnait en synchronisation avec les lueurs stroboscopiques du bar, éclairant par saccades les ailes d'ange encrées qui s'étalaient sur le dos de Mina. Assise au fond de la pièce, j'ai levé ma boisson. A travers le verre du cocktail aux couleurs radioactives, j’ai vu la fille retirer son haut et l'argent des clients m'a paru plus brillant, plus beau.
Une main s'est posée sur mon épaule alors que la porte à côté de moi se refermait. Je ne me suis pas retournée.
- T'en as mis, du temps.
- Désolé.
Hakeem s'est assis à mes côtés.
- Tu as des plans, pour après ?
- Non.
Il a souri, et cette unique réaction a suffi pour provoquer en moi une vieille forme de méfiance. J'ai reposé un peu trop brutalement mon verre sur le comptoir alors qu’il reprenait :
- J'ai demandé à Face de nous laisser partir plus tôt. Dès que la relève arrivera, on pourra revenir à la maison.
J'ai ricané.
- Et quoi encore ? Tu m'as préparé un gâteau et des serpentins ?
Il a ri à son tour.
- J'ai invité Leïla.
Le nom seul a suffi pour que mon expression change, et celle de Hakeem s'est éclairée en écho. Il était fier de son coup, même s’il n’avait rien d’exceptionnel : comme souvent, ma copine était la seule personne que j'avais réellement envie de voir.
Hope est rentrée en scène, accueillie par des applaudissements : elle restait la plus populaire de nos filles. Alors que je la regardais se déhancher au son d'une musique plus sulfureuse - est-ce qu’elles avaient le choix des chansons sur lesquelles elles se désapaient ? Je ne leur avais jamais posé la question - j'ai commencé à comptabiliser les années de ma vie : 13 ans sans connaître la Meute, bientôt 3 ans à sortir avec Leïla, un anniversaire que je n’avais pas envie de nommer ce soir.
J’étais trop jeune encore. Peu importait.
Une année nous séparait des évènements de l'entrepôt, ou - comme l'appelait Face - la plus ratée de nos opérations. Il avait tort, pourtant : on n'avait rien perdu dans l'histoire à part notre dignité mais le boss avait mal digéré la provocation. En un an, nos effectifs avaient doublé et - surtout - on s'était alliés à plusieurs autres petites frappes de New L.A., ce qui nous avait dispersés et fortifiés. La guerre entre nous et le Noeud n'avait pas cessé, au contraire : depuis l'accident de l'entrepôt, Face avait passé des jours et des nuits à élaborer des stratégies pour nous fortifier et les contrer, et elles avaient payé : notre influence sur le quartier n'était plus discutable et on avait même réussi à gagner un peu de territoire.
Mes apparitions à l'école s'étaient faites plus rares depuis qu'un nouveau prof, bien moins impliqué que Mr. Campbell, avait été désigné pour gérer la classe. Officiellement, j'étais très malade mais beaucoup de gens à l'école se doutaient que mes activités étaient louches, sans pour autant oser m'assimiler à la menace qu'était la Meute. En parallèle, je m'étais éloignée de Cole et Kate. Cela s'était fait assez naturellement : plus j'étais impliquée dans les activités du gang, moins j'avais de temps à accorder au reste. Leïla était restée mon seul contact régulier de ma vie de jour, et notre relation - malgré quelques hauts et bas - s'était stabilisée depuis que je lui avais promis un échappatoire. L'exécution de ce plan, d'ailleurs, n'était plus qu'une question de semaines : la Meute comme le Noeud étaient épuisés de la guerre et Face avait prévu une issue sous peu, même si on ne savait pas encore laquelle.
Je m’interrogeais régulièrement sur son identité. Face n’accordait pas sa confiance facilement : pour entrer et rester dans la Meute, il fallait prouver sa dévotion. Je me doutais qu’il devait s’agir d’un membre ancien, l’un de ses plus fidèles alliés. Mais mon esprit enchaînait les hypothèses, incapable se décider.
Ça aurait pu être Dog. Il aurait eu l’audace et la fidélité. Mais c’était un électron libre, imprévisible, et je n’étais pas sûre que Face lui fasse assez confiance pour lui confier ce genre de job.
De l’autre côté, Gold et son sang-froid auraient pu faire l’affaire. Je le savais absolument loyal, même s’il ne le montrait pas ouvertement. Mais aurait-il accepté une mission aussi risquée, aussi cruciale ? Ou est-ce que Face l’aurait forcé ?
Je n’en savais rien. Je priais que ce ne soit pas l’idiot qui me servait de grand frère. Ça aurait été trop cruel qu’il se mette dans de telles embrouilles alors qu’on venait à peine de se réconcilier. Mais quelque part, je m’y préparais : être dans la Meute m’avait appris à attendre le pire à chaque tournant.
Pourtant, j’espérais encore. Réflexe débile, mais vital et plus fort que moi.
Après plusieurs semaines, mon espoir a commencé à se corrompre. J’avais recommencé à faire attention à l’emploi du temps de Hakeem, ses déplacements. Je savais qu’il n’avait pas d’autre ami que les membres de la Meute - il avait dû perdre ses potes diurnes en même temps que les miens - donc il ne pouvait être qu’à deux endroits : le QG ou la maison.
Pourtant, il en sortait, parfois.
Pour une destination que j’ignorais.
À chaque fois que je lui ai posé la question, Hakeem a esquivé le sujet et le voir me cacher des trucs à nouveau m’a rappelé de sales souvenirs. J’ai eu de nouveau l’impression d’avoir 13 ans et de faire face à un frère fuyant, qui s’éclipsait pour revenir avec de l’eau tourbe dans les prunelles et du sang sous les ongles.
Mais je n’étais plus la même. Je m’étais endurcie, j’avais vu des trucs innommables. Je n’avais plus peur d’emmerder qui que ce soit. Bref, un jour, mes doutes sont devenus insupportables et j’en ai eu assez. Je l’ai attendu une fois à l’appartement, alors que nos parents étaient de passage. Et si j’avais menti pour couvrir son absence, je savais qu’il n’oserait pas se casser alors qu’Evelia et Mazin étaient présents.
C’était l’occasion parfaite.
Je l’ai attendu, assise à l’entrée de l’appart comme un mari jaloux - sauf que j’avais un bouquin dans les mains à la place du traditionnel verre d’alcool. Quand il a ouvert la porte, j’ai aboyé :
- C’est à cette heure que tu rentres ?
Il s’est raidi - j’imagine que la petite sœur que j’étais aurait préféré qu’il sursaute, mais la vie qu’on menait l’avait sans doute habitué à pire. Puis Hakeem a tourné la tête, m’a vue assise sur le sol et m’a adressé un drôle de regard.
- Tu fous quoi ?
- Je t’attendais. T’étais où ?
J’ai pris appui sur le mur pour me relever, lui faire face. J’étais presque aussi grande que lui maintenant.
Il m’a adressé un sourire grimaçant, qui sentait le faux.
- Au boulot. Dog t’a pas dit ?
- T’y étais pas, te fous pas de ma gueule.
Son sourire a disparu, remplacé par une expression à mi-chemin entre la gêne et la colère.
- Qu’est-ce que ça peut te foutre, de toute façon, hein ? T’es pas ma m-
Un bruit dans le salon l’a interrompu, lui rappelant qu’en effet, sa mère n’était pas loin. Il a baissé la voix avant de murmurer furieusement :
- Je te dois rien, Raïra.
J’ai saisi son épaule, obéissant juste à mon impulsion. Je le sentais déstabilisé et en ai profité pour siffler à mon tour ;
- C’est toi, avoue.
Une lueur d’incompréhension lui est passé sur la gueule. Malgré le doute qui m’a traversé le crâne, j’ai continué d’appuyer :
- Quand t’es pas là, t’es avec le Noeud.
Je l’ai poussé.
- Face te l’a demandé. Avoue !
Il y a eu un silence, des pas dans le couloir. Le regard de Hakeem a glissé vers le côté, mais personne n’est venu nous déranger. Plus les secondes se sont égrenées et plus j’ai senti ma colère monter, alimentée par le silence. Au moment où j’ai failli le pousser encore, il a bloqué mes mains et a soupiré.
- ... c’est pas ça, Raïra. C’est pas moi.
J’ai encaissé l’information, sans pour autant m’autoriser à être soulagée.
- Je te crois pas.
- Je te jure !
D’un mouvement, je me suis détachée.
- Tu vas où, alors ? Tu me caches quoi ?
Nouveau soupir. Je le sentais agité, mais pas forcément nerveux. Je l’ai suivi à la cuisine, alors qu’il récupérait une cannette de soda.
- ... je me suis fait un pote, Raïra, c’est tout. Quelqu’un qui est pas dans la Meute.
Quelques secondes ont passé, le temps que je digère l’information. Puis j’ai laissé une première vague de soulagement m’envahir.
- C’est tout ? Promis ?
Il m’a souri, m’a tendu une autre cannette.
- Promis.
Je l’ai saisie sans conviction et suis rentrée dans son jeu.
- Faudra que tu me le présentes, alors.
Il s’est marré, comme si je venais de lui faire la blague du siècle.
- Tu l’aimerais sans doute pas.
J’étais méfiante, mais j’ai laissé aller. Il fallait que je fasse confiance, je me le répétais sans pour autant y croire réellement. Alors qu’on se sépare, j’ai vu Hakeem glisser un billet dans la poche du manteau de notre père. C’était devenu une habitude qui s’était solidifiée après avoir surpris une nouvelle fois nos géniteurs en pleine discute. S'ils s'en rendaient sans doute compte, nous n'en parlions jamais. Leurs visites plus fréquentes avaient eu une autre conséquence, absurde : on se cachait moins et nos excuses pour sortir étaient de plus en plus paresseuses. Pour autant, ni Mazin ni Evelia ne protestaient, ce qui nous arrangeait : peut-être était-ce dû à cet argent qui apparaissait mystérieusement dans leurs poches, mais Hakeem et moi avions envie de tout sauf de nous faire sermonner par deux adultes décidant de remplir leur rôle de parents quand l’envie leur en prenait.
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