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MENUISIER NAUTIQUE (H/F) H/F
MENUISIER NAUTIQUE (H/F) H/F
Job title: MENUISIER NAUTIQUE (H/F) H/F Company: Jubil Intérim Job description: Vous avez un diplôme en menuiserie d’agencement ou en tant que constructeur aménageur nautique et composites Vous avez une expérience sur un poste similaire Vous aimez le travail en équipe Nous recherchons pour notre client, acteur ma… Expected salary: Location: La Roche-sur-Yon, Vendée Job date: Mon, 29 Nov 2021…
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Huit femmes (... ou Neuf) !
Rappel des personnages :
- Grace, 20 ans, habite à Bordeaux et étudie l’infographie dans une école privée tout en faisant des petits boulots pour aider ses parents à payer ses études. Elle votera Poutou. A 50 ans, elle votera pour la vraie gauche qui veut gouverner OU s’abstiendra mais fera des campagnes publicitaires « stop l’extrême-droite » pour des magazines de mode. Parents agriculteurs dans le Gers. Mère d’origine espagnole catholique. Père français de souche athée. Hétérosexuelle célibataire athée en passe de devenir déiste. Enceinte, se demande si elle va garder l’enfant. N’est plus avec le garçon géniteur.
- Amna, 24 ans, habite à Clichy dans le 92 et étudie le droit international à l’université de Nanterre. Elle s’abstiendra. A 50 ans, elle votera pour le parti qu’elle aura elle-même crée. Empowerment ! Père menuisier, mère, fonctionnaire dans une crèche. Parents d’origine marocaine de confession musulmane. Elève assez brillante qui a été scolarisée dans un lycée ZEP qui est en train de sortir de ce dispositif d’éducation prioritaire. Hétérosexuelle célibataire musulmane pratiquante. Sans enfants.
- Nathalie, 58 ans, habite à Avignon. Elle est infirmière et votera Marine Le Pen. A 60 ans, elle votera encore Marine Le Pen. Père cévenol ouvrier et mère immigrée italienne catholique, caissière. Tous les deux décédés. Hétérosexuelle mariée à un infirmier et athée. Trois enfants.
- Caroline, 41 ans, habite à Lyon. En reconversion professionnelle. De la stratégie commercialo-financière à la musicothérapie. Elle votera Fillon. A 50 ans, elle pourra voter au centre si sa reconversion professionnelle a été concluante. Père ancien militaire et mère au foyer. Français de souche et catholiques. Hétérosexuelle et mariée à un cadre sup dans la finance. Catholique pratiquante. Sans enfant.
- Yaëlle, 37 ans, habite à Paris 14ème. Elle est professeur des écoles. Elle votera Mélenchon. A 50 ans, elle s’abstiendra. Père cadre supérieur dans le privé (les assurances) et mère secrétaire médicale. Grands-parents juifs pieds noirs d’Algérie. Homosexuelle et pacsée avec une ingénieure du son. Juive non pratiquante. Un enfant d’une précédente union avec un homme.
- Nasilla, 43 ans, habite à Paris 20ème. Elle est chargée de communication dans la culture. Elle est hésitante mais par dessus tout, elle déteste le militantisme qui gangrène toute élection. A 50 ans, elle votera pour la gauche qui ne se déchire pas et sait accepter « toutes nos différences ». Père ancien médecin et mère, ancienne psychologue, d’origine iranienne. Hétérosexuelle divorcée. En concubinage. Musulmane non pratiquante. Deux enfants.
- Gladys, 30 ans. Habite à Paris 3ème. Musicienne et membre active du comité visible de destruction oisive. Elle votera blanc. Anarchiste désespérée par le simulacre de démocratie qui entache la politique. A 50 ans, elle votera pour le parti d’extrême-gauche que son comité et elle-même auront fondé. « Soyons ingouvernables » … Sauf par nous-mêmes. Parents britanniques. Père d’origine irlandaise, appartenant à une famille aristocratique ruinée, qui a vécu chichement de son écriture et a côtoyé des gens très cultivés et très connus. Gladys n’a pas vraiment connu son père, mort prématurément. Mère qui a élevé seule ses enfants après la mort du père de ses enfants. Elle est partie habiter en France et est devenue prof de musique. Hétérosexuelle célibataire et intéressée par les spiritualités indiennes et asiatiques. Un enfant.
- Marion, 34 ans, habite à Lille. Elle est agrégée d’économie reconvertie dans le journalisme et enseigne aussi à l’ESJ. Elle votera Hamon. A 50 ans, elle votera au centre gauche si le PS n’existe plus. Grands-Parents d’origine polonaise, italienne et française. Père professeur à l’université et mère prof de français en collège. En concubinage avec un médecin. Catholique non pratiquante. Deux enfants.
- Clarisse, 27 ans, habite à Montpellier et est web data strategic analyst marketing pour une marque de cosmétique. Va bientôt habiter à Paris pour travailler dans le groupe Krys aux études data marketing et pub. Fat poste en vue. Elle aimerait bien un jour travailler à la radio ou à la télé. Elle va voter Macron. Grands-Parents qui habitent au Burkina. Père travaillant à la radio comme chargé d’études, bientôt à la retraite. Mère décédée. Hétérosexuelle flexible. Catholique non pratiquante. Sans enfants.
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8 femmes occupent les deux carrés d’un TGV en direction de Bruxelles. On ignore ce que chacune d’elle va y faire : prétexter un déplacement de travail pour rejoindre un amant en secret, se faire avorter, aller visiter une ville seule sur un coup de tête, rendre visite à des amis belges, rendre visite à un de ses enfants qui étudie à Bruxelles, entreprendre un protocole de PMA en Belgique, rejoindre son compagnon et ses enfants déjà en vacances avant de tous filer à Amsterdam pour un séjour touristique …
Plan du train :
Gladys, 30 ans, s’abstiendra. Elle n’a pas de billet car elle a décidé d’être ingouvernable et de vivre dans l’illégalité. ANARCHAYYYY, faudrait faire sauter les trains tiens ! Elle est assise par terre dans le couloir qui relie deux compartiments. De là où elle est, elle peut observer un des deux carrés. Mais elle s’en fiche. Les gens ne l’intéressent pas. Seule elle-même et ses idées valent vraiment la peine.
Sherlomes hock, détective, est assis derrière un des carrés. Il lit un roman policier qui s’appelle 8 femmes. Soudain, il s’arrête et se dit en lui-même. « 8 femmes assassinées, le 8 couché mathématique … comme les femmes savent le faire et c’est comme l’infini … à la portée des caniches. » Il rit ! Il reprend « Mais, je compte pourtant 9 femmes assassinées. Erreur involontaire ou délibérée du narrateur ? J’ai une demi-molle.»
Caroline lit Madame Figaro d’un air concentré. Elle a aussi apporté un livre pour le voyage « La musique ou l’art de soigner ». Clarisse pianote sur son Iphone 15 tout en clignant des yeux pour allumer son Mac Little Book SpaceAir, son MLBSA donc. Elle décroche un appel sur son troisième téléphone et parle à gorge déployée. « Oui, bien sûr, je vous envoie ça. C’est moi qui vous remercie monsieur ». Elle sourit de ses 153 dents de requin. Grace regarde vaguement par la fenêtre, les yeux perdus dans son dilemme. Elle a oublié son livre mais a eu le temps d’acheter les Inrocks. Nathalie fait des mots fléchés dans Maxi et compte bien reprendre la lecture de son bouquin « Les oiseaux blancs vont tous au paradis » de François Masso.
Yaëlle écoute de la musique tout en corrigeant les évaluations de ses CM1. Une fiche de pastilles rouge, orange et jaune jonche la petite tablette rabattue sur laquelle elle travaille. C’est pas pratique ! La prochaine fois, elle prendra un billet en première et une place seule. On est pas à 15 euros près quand même ! Amna converse sur Facebook avant de continuer la lecture d’un livre qu’un des membres du collectif auquel elle milite lui a conseillé « La France m’a tuer. Autopsie d’une République en lambeaux » Nasilla lit Elle. Elle a aussi apporté le dernier prix littéraire de la rédaction Lifestyle sur les conseils d’une de ses amies qui y travaille. On y raconte l’histoire d’un couple à la dérive, entre satisfaction d’une vie parfaite et frustration d’un désir inassouvi au milieu d’un environnement où les tentations sont légions et les envies d’évasion viennent égayer un quotidien confortable guetté par l’ennui rassurant. Cette quatrième de couverture met l’eau à la bouche de Nasilla. Dans la langue des éditeurs de ce genre de livre, un couple, ça signifie un homme et une femme. Marion lit le nouveau Goncourt. Une pile de journaux trône sur la tablette rabattue. L’éventail de ses lectures est large, allant du Monde à La Croix en passant par le Figaro, Libé, Les Echos, Marianne, l’Obs, les Inrocks et Challenges. Elle a un cours à préparer pour ses étudiants en journalisme. Elle a valeurs actuelles dans son sac mais n’ose pas le sortir dans cet endroit à la merci des regards et des jugements. On pourrait penser que sa lecture pourtant strictement professionnelle émanerait d’un choix idéologique personnel. Quelle honte ! Elle est de gauche (morale) !
Gladys, toujours dans le couloir de transition, lit le recueil de poésie d’un ami de son père.
Nathalie lève les yeux pour chercher « matériel nautique » en 5 lettres. Elle voit Amna et rage en elle-même contre cet invasion des voiles islamisto-fondamentalistes dans l’espace public car cela fait le jeu du terrorisme musulmano-Daechien. Elle est fière de voter Le Pen. Et puis, elle n’a toujours pas digéré le racket du fils de sa voisine par une bande de racailles à Avignon, défigurée depuis des années par les immigrés étrangers et surtout maghrébins. Et puis, la complaisance des profs est inadmissible. Ils ont préféré mettre 15 à une étudiante arabe dont les parents savent à peine écrire le français plutôt que la moyenne à sa fille, 25 ans et multi redoublante, qui, du coup, n’a pas obtenu son BTS MUC. Nathalie ne peut plus financièrement aider sa fille et cette dernière va devoir trouver un petit boulot à Carrefour. De son temps, y’avait déjà plus de boulot et en plus, on était pas concurrencé par des bras cassés étrangers qui sont pourtant valorisés par ce système ahurissant qui discrimine positivement des gens qui n’ont rien à faire en France. Elle a bien entendu Marine Le Pen le dire à la télé et à la radio et elle est complètement d’accord avec elle. La France doit bien être aux français. Pour autant, Nathalie vient de trouver son mot « Voile ».
Nasilla pose son magazine et sort de son sac une barre chocolatée à -00000% de sucre. Elle regarde Amna et se dit que c’est dommage qu’à son âge, cette jolie jeune fille se cache derrière un voile. Elle pense à sa famille qui a réussi à fuir l’Iran pendant la révolution en 1979. Elle est tellement reconnaissante envers la France. Même si ces parents étaient des notables très riches au pays et qu’ils ont pu la scolariser dans un établissement privé très renommé à Paris, elle s’est toujours sentie accueillie par tous les français. Enfin tous les français qu’elle a pu côtoyés à Paris intra muros où elle n’a jamais cessé d’habiter. C’est vrai que la banlieue, elle connaît pas trop. Sauf quand elle assiste à des courses hippiques à Saint-Rueil de Lonchamp dans les hauts-ouest de Paris.
Yaëlle range sa chemise dans son cartable et pousse un soupir de soulagement. Elle regarde sa voisine en face. Elle trouve cette jeune fille très jolie. Elle se demande si elle a déjà flashé sur une musulmane. Une ancienne copine de fac peut-être, d’origine algérienne. Elles avaient sympathisé car leurs grands-parents à toutes les deux venaient d’Alger avant que la guerre ne frappe. Leurs parents s’étaient d’ailleurs rencontrés par leur entremise à elles, copines de fac. Elle se rappelle cette soirée avec un sourire nostalgique : Des juifs et des musulmans partageant une culture assez semblable et évoquant des noms de rues qu’ils connaissaient pour les avoir entendus dans la bouche des vieux. Ils avaient même parfois fréquenté ces rues avant de partir pour la France. Mais Yaëlle n’était jamais sortie avec une musulmane. « Je sais pas si ça pourrait le faire. Je suis tellement anti religion que l’acceptation du voile de ma meuf me mettrait hors de moi. Jalouse mais pas non plus foldingue ! Bah et si c’est son choix ? Bah non, trop compliqué. On s’engueulerait trop. J’aimerais bien que cette jeune fille se dévoile. Elle est si jolie ! Comment peut-elle accepter cette soumission dans le pays de la liberté et de la République ! »
Amna pose son téléphone sur la tablette mais à cause d’un faux mouvement, elle le fait tomber. Yaëlle le ramasse et le lui tend avec un grand sourire. Amna dit merci. Elle se demande si cette femme est arabe ou juste un peu foncé de peau avec des cheveux noirs bouclés. Par contre, nul doute que sa voisine n’a pas des origines européennes. Elle sent néanmoins qu’elle n’a pas des origines maghrébines. « ça sent le moyen-orient ça ! Mais vu sa dégaine, elle doit pas être dans le din. » Amna doit absolument lire l’essai d’un des membres du collectif dans lequel elle milite pour pouvoir nourrir sa réflexion pour son sujet de master. Et dire qu’on lui a refusé son stage de M1 parce qu’elle portait le voile ! Ce pays est dingue ! Elle a toujours bien travaillé à l’école pour s’en sortir et montrer à ses modestes parents immigrés qu’elle pouvait devenir quelqu’un dans cette société française et elle a pourtant toujours ressenti un mépris de la part de certaines étudiantes blanches issues de la classe moyenne supérieure. Pas démesurément friquée non plus. Non, ça, c’est le cas dans les grandes écoles de commerce payantes ou les grandes écoles élitistes de la République. « Je ne suis pas Najat Belkacem. Je ne vais pas gommer mon appartenance religieuse ni mes convictions politiques pour rentrer dans le moule de la République. » Amna a des copines de son quartier qui n’ont pas vraiment continué les études après le lycée. Elles en sont réduites à travailler comme esclaves pour les blancs sans avoir le droit de mettre leur voile si elles ont fait le choix de le porter ou celles qui travaillent comme caissières sont mal vues par les gens qui font leurs courses si elles ont le malheur de jurer en arabe. Elle connaît pleins de frères du quartier qui ont été victimes de discrimination à l’embauche. Elle en connaît aussi qui ont un boulot stable payé 2000€, ce qui est déjà pas mal. Mais elle se sent toujours plus révoltée par les échecs que les réussites de ses amis d’enfance. Pourquoi ça doit être huit fois plus dur quand on est arabe ?
Nasilla décroche son téléphone. Sa mère au bout du fils. Très discrètement, elle lui parle en arabe et en français. Nathalie tourne la tête à gauche et voit la femme qui parle cette langue qui la dégoute. « Bizarre, elle a pas l’air très intégriste celle-là. Pas comme l’autre. Et en plus, elle lit Elle. Une bourgeoise parisienne ! Vraiment bizarre. Pour une arabe, je veux dire ! »
Amna a la réponse à sa question. Elle reconnaît que c’est du persan littéraire. De toute façon, c’est clair que c’était pas une saoudienne ! Trop occidentalisée ! Enfin, ça ne résout toujours pas son problème. Elle est la seule de tout le compartiment à porter le voile et elle sent bien les regards étonnés ou pesants sur elle. A part celle qui est en face mais bon, son regard à elle est trop dans la séduction. Elle a l’air quand même sacrément homo. Ça se voit.
Nasilla raccroche. Elle note un rendez-vous dans son agenda. Le 12 mai, elle et son fils sont invités dans la maison secondaire de ses parents à Dinard. Son actuel compagnon aussi. Mais, au vu de son rythme effréné de travail au cabinet ministériel, elle est quasi sûre qu’il devra rester à Paris ce début de week-end.
Yaëlle sort le programme de la France Insoumise et se met à relire des passages stabilotés. Amna jette un coup d’œil au titre du livre. Elle peut pas saquer Mélenchon qui insulte à longueur de temps les femmes comme elles qui portent le voile. « Accoutrement, je t’en foutrais ! » Yaëlle relit le passage sur la laïcité. Elle est vraiment d’accord avec cette vision républicaine qui fait toute la grandeur et l’exception de la France. La religion doit rester privée et surtout pas être instrumentalisée par la politique. Comment vivre ensemble si on se regarde tous avec méfiance où le jugement n’est jamais loin. Elle regarde Amna et ne comprend toujours pas pourquoi cette fille qui a l’air cultivé se perd dans de telles lectures clivantes et un besoin revendicatif d’imposer sa religion au regard de tous. Une religion qui est aussi tellement discriminante à l’égard des homos comme elle.
Marion observe Yaëlle et n’est pas étonnée. Avec son accoutrement et ses copies d’instit, elle a bien la dégaine de quelqu’un qui vote pour Mélenchon. Marion est de gauche mais elle n’aime pas les extrêmes. Elle est contre cette égalitarisme communiste qui n’aime ni l’argent ni la réussite sociale ni l’élitisme. Elle a de l’argent, elle a réussi et elle appartient à l’élite à en croire son carnet d’adresses remplis de gens connus dans le milieu de la presse et ses diners, ses apéros, ses invitations à des événements culturels. Elle a plus de 12K abonnés twitter, elle est suivi par tout le gotha médiatique et est respecté dans la profession. Elle déteste les militants mélenchonistes ravagés par l’aigreur de leur bile anti-merdias de gens moyens, fachés avec la grandeur digne. La presse appartient à de riches actionnaires qui façonnent l’opinion et maintient ce petit monde dans le giron oligarchique grâce à des prérogatives de classe très rassurantes. Et alors ? Elle a toujours beaucoup travaillé pour en arriver là où elle en est. Rien n’est tombé du ciel. Elle votera Hamon par fidélité pour le PS. Contrairement à beaucoup de ses connaissances qui voteront Macron, elle n’abandonne pas le bateau. Ce n’est pas un rat mais une femme clairvoyante et intelligente. Qui plus est, c’est un vote de conviction.
Yaëlle pose le programme et regarde par la fenêtre, le cœur battant à l’idée de voir Mélenchon passer le premier tour. Elle remarque la pile de journaux sur la tablette qui ceint Marion. « Encore une macroniste qui en a rien à foutre de sauver la dignité des faibles. Encore une bourgeoise élitiste qui est soumise aux puissances d’argent et se fout de la précarisation des classes moyennes. Non ! Elle doit voter Hamon. Elle a bien une gueule de bobo du 4ème qui a squatté des apéros PS en veste Zadig et voltaire et sac Nathalie machin chose ! »
Nasilla tourne la tête à droite et lit dans sa tête le titre du livre « La France Insoumise » Elle se fiche un peu de la politique. Son actuel compagnon, énarque, en est féru et travaille dans cette « branche » mais elle ne comprend pas trop pourquoi les gens militent et se déchirent pour des programmes que personne n’appliquera et des promesses inatteignables. Elle hésite entre Macron et Hamon. Voter Hamon énerverait son compagnon. Elle va sans doute voter Hamon. Il est charmant. Et elle va sans doute quitter Marc. Elle a peur car elle a 43 ans. Elle mange peu, étale sur sa peau l’équivalent du PIB d’un pays pauvre mais elle a peur de vieillir et de ne plus être désirable ni désirée par les hommes.
Soudain, on entend un passager éternuer avec la virulence d’un chien de garde à l’approche d’inconnus. Tout le monde sursaute. Sherlommes Hock se lève et s’excuse. Il semble comprendre pourquoi le titre du livre est 8 femmes et non 9 et capturé dans les tourbillons mentaux de ses échafaudages alambiqués (ou le contraire), il a oublié qu’il était dans un train entouré de gens.
Clarisse tape frénétiquement sur son MLBSA aka Mac Little Book SpaceAir tout en faisant des selfies d’elle qu’elle laisse sur Snap, Instagram, Twitter, Facebook, Successful, Astaplouf et ModernLife. Elle est méga bonne et elle le sait. Pour autant, elle n’a jamais accordé qu’une place très limitée aux sentiments qu’elle est parvenue très jeune à refouler. Oui ! La femme moderne ne doit pas tomber amoureuse des hommes ni tomber enceinte ni faire la cuisine ni faire le ménage si elle veut se hisser aussi haut que possible. Le statut social est son marche pied et les hommes sont des tremplins qu’elle parvient à sauter sans difficulté. Elle veut gérer sa vie comme une success story, comme une start-up nation et elle croit en la France nouvelle de la chance et du mérite pour aller de l’avant, en marche avant, au volant de sa ferrari de vie ! Elle a la conviction intime de sa future réussite. Pourquoi stopper cette course folle et ce travail acharné en se laissant distraire par un homme qui la piétinerait ou lui ferait un enfant ?!? Beurk ! Un enfant ! Comment être amoureuse d’un homme qui aurait un meilleur poste qu’elle ?!? Non ! Elle est une warrior célibattante qui n’agit uniquement que par bénéfice et rentabilité « impactants » pour sa carrière. Elle a une seule target et c’est devenir milliardaire. Elle regarde la jeune en face d’elle et se surprend à être traversée par un frisson de dégoût. Comment peut-on être aussi peu respectueux de soi-même ? Comment peut-on ne pas se maquiller quand on est une fille ? Et puis, ce regard bovin est tout simplement écoeurant. Y’a vraiment des filles qui n’ont pas de chance. Tant pis pour elles. C’est leur vie. Clarisse compte bien profiter de la vie à sa manière.
Grace se réveille brusquement. Son regard est morne et ses pensées vagues, errantes, improductives. Elle ne sait pas si elle garde l’enfant qu’elle porte. Elle a l’impression que la vie est un rouleau compresseur qui lui dicte de suivre les mauvais choix et les chemins de traverse. Elle a des nausées. Dans une semaine, il sera trop tard. Elle sent des larmes qui sillonnent ses joues et des spasmes qui l’étouffent. Elle repense à ce salaud. Elle l’aime encore. Elle en est même folle. « Tu gardes l’enfant comme ça te chante mais sache que je le reconnaitrai jamais t’entends ? Tu n’as jamais été rien d’autre qu’un coup d’un soir sous alcool et MDMA » Ver de terre amoureuse d’un salaud de mec !
Clarisse regarde cette fille pleurer sans éprouver la moindre compassion. Cette fille qui représente son antithèse lui fait pitié. C’est tout ! Comment les gens arrivent-ils à se laisser avoir par la vie, l’amour, la pauvreté et toutes ces conneries ! Quel manque d’ambition !
Caroline fait discrètement rouler ses yeux vers la gauche pour vérifier si les petits bruits sont bien des petits sanglots. Elle lit les mots écrits sur la couverture de son magazine d’hipster « le garder ou pas ? ». Grace lui demande pardon car elle veut aller aux toilettes. « Je suis enceinte et j’ai des nausées. Vous savez peut-être ce que c’est.»
Caroline se lève et laisse passer cette jeune fille débrayée. Ce mot « enceinte » lui fait immédiatement grincer les dents. Si elle n’avait pas fait ce long travail sur elle, elle pourrait aussi en pleurer et dire à cette jeune fille qu’elle ne connaît pas de garder l’enfant coûte que coûte. Caroline se rappelle cette année difficile où elle a appris sa maladie. « Je voulais avoir des enfants comme mes frères et sœurs. Comme dans toutes les familles. Je voulais que mes parents assistent à tous les évènements de mes enfants : baptême, communion, anniversaire … » Caroline croit en la famille comme pilier majeure et phare qui guide les brebis égarés dans la tempête. Elle n’a jamais pu obtenir la reconnaissance de son père. Qu’elle devienne une mère comblée était son paternel but. Non ! Elle n’est qu’une femme sans ovaires. Elle se rappelle cette année difficile où elle a été contrainte de se mettre en arrêt maladie comme ces vulgaires fonctionnaires qui créent de la dette. Et puis, elle se rappelle ses heures passées au piano pendant sa longue convalescence et le moment où elle a décidé d’en faire son métier. Son mari lui a payé sa formation. Son salaire comme cadre dans la finance le lui permettant. Elle a découvert les bienfaits de la musique pour apaiser les douleurs et combler les trous de malheur laissés par le destin.
La voix de sa voisine de droite la tire de ses sombres réflexions. Amna jure en arabe. Caroline lève les yeux au ciel et retrouve un peu ses esprits en pensant à dimanche quand elle mettra son bulletin de vote dans l’urne. « Seul Fillon est capable de vaincre le totalitarisme islamique ! Seul Fillon est capable de remettre la France au cœur de ses valeurs comme la famille.» Elle votera Fillon après avoir hésité et voter pour Dupon-Aignan qui semble davantage se soucier des plus faibles. Et puis, cet assassinat politique dont a été victime le candidat des Ripouxblicains a fini de la convaincre face au complot socialiste.
Grace revient des toilettes. Elle reprend sa place pour quelques minutes car le train arrive en gare de Bruxelles.
Sherlommes Hock se lève et s’apprête à rejoindre le compartiment de transition où se trouve Gladys. En arrivant au niveau des deux carrés de femmes, il regarde à gauche puis à droite et s’exclame « Huit femmes ! Bon vote, chères mesdames ! » Il rit puis s’avance jusqu'à sortir du compartiment.
Encore un taré fanatique pense Nathalie. Pourtant, il est blond ! Bizarre !
En rangeant le magasine dans sa besace, Grace relit sa question griffonnée au crayon. « Le garder ou pas ? GARDEZ-LE ! » Elle regarde sa voisine de droite qui s’est déjà levée pour rassembler ses affaires.
Yaëlle regarde Amna une dernière fois. Elle aurait bien aimé la voir sans voile et dans la lueur d’une chambre tamisée.
Marion regarde Yaëlle une dernière fois. Qu’elle est mal habillée ! Non, vraiment, les mélenchonistes, c’est non ! On peut pas gouverner ensemble ! On n’est pas du même monde ! On n’a pas les mêmes valeurs !
Amna regarde Nasilla une dernière fois. Elle se demande si elle doit la regarder comme une sœur ou non. « Tu es vraiment comme tous ces gens qui méprisent la religion et son exercice car ça ne respecte pas les lois de la République ? Ou tu comprends ma difficulté à vivre sereinement ma foi dans ce monde liberticide ? »
Nasilla regarde Amna une dernière fois. Elle croit n’avoir jamais vu sa mère porter le voile.
Ces huit femmes sortent enfin du train pour reprendre leur trajectoire.
Gladys les suit.
MAIS QUI EST GLADYS, LA NEUVIEME FEMME ?!?
Vous le saurez peut-être dans le prochain épisode !
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Bonjour à tous je vous présente mon travail (menuisier nautique) depuis 2 ans dans une entreprise de production de catamaran de luxe (Gunboat) 😉
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