#les pieds sur terre émission incroyable
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#ce que le journalisme fait au XXIème siècle grâce à France Culture#les pieds sur terre émission incroyable#france cul#pas de mélancolie rien n'est dit et les histoires restent à vivre et à écrire
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Des fanes de radis, rangés dans mon cœur
Une revue en ligne, Dièses, que je ne connais pas, nous a envoyé un mail pour nous proposer d’écrire un article pour présenter l’engagement de notre association sur son site. J’ai tenté de regarder quelques articles, c’est un langage universitaire, complexe, des articles intelligents avec du vocabulaire élaboré que je ne maîtrise pas.
Présenter l’engagement de l’association… Aucune idée de quoi écrire, je ne parle pas comme les autres auteurs et autrices du site, je n’ai rien d’universitaire à raconter, que des journées, identiques les unes aux autres.
Jeudi 11 février 2021, 7 h 10, il fait un froid de chien ce matin. Hier, je me moquais de la météo qui annonçait de la neige alors qu’il faisait presque chaud et tout à coup c’est le retour du mistral glacial. J’allume les lumières en entrant dans le bureau et je monte tous les radiateurs.
Hier soir, je n’ai pas fini, je reprends où j’en étais : demande de renouvellement CSS (complémentaire santé solidaire) pour un jeune. Dossier rempli, photocopies, enveloppe cachetée, à envoyer. Demande d’AME (aide médicale d’État) pour une famille. Dossier rempli, photocopies, ils passeront signer, je le mets de côté. Demande de remboursement de matériel pour un apprenti auprès de la région : le site ne marche pas. J’envoie un mail : le mail n’existe plus. J’en trouve un autre, ça a l’air de fonctionner. Plus tard, je recevrai une réponse : il n’y a plus d’aide de la région pour les apprentis – la publicité pour les aides reste en place néanmoins. Dossier de demande d’autorisation de travail auprès de la DIRECCTE pour un jeune, le patron n’a pas mis un extrait Kbis récent, je lui envoie un mail ; réponse automatique : il est en vacances à l’étranger. Demande de visa VISALE (garantie cautionnaire d’Action logement pour les personnes précaires) pour un jeune, dossier complet, ils traiteront dans la semaine.
9 h 15, ça frappe à la porte. C’est E. Elle vient pour son deuxième jour d’observation. Elle a candidaté à notre offre d’emploi.
Dans les dizaines de candidatures reçues, quatre personnes seulement avec une expérience auprès des personnes exilées. Dans les lettres de motivation, des phrases : « Depuis toujours fascinée par l’étranger ». ?. Poubelle. « Forte d’une expérience suite à mes voyages de trek-découverte au Brésil et au Nicaragua ». ??. Cramée au chalumeau. « J’ai choisi votre association pour poser la pierre de ma reconversion vers une vie saine ». Foutredieu.
E., quant à elle, a non seulement une expérience dans d’autres associations, mais elle est juriste. Enfin ! une juriste. Avec les gros diplômes et tout le bordel. Je vais pouvoir aller dormir. J’ai quand même dû lui expliquer : « Alors voilà, vous êtes là pour remplacer quelqu’un qui a fait un burn out au bout de 4 mois ». Ça fait envie.
E. a dit ok pour faire 2 jours d’observation. Hier, elle a passé la première journée et la voilà qui arrive pour la deuxième. Elle s’installe, je lui demande si elle veut qu’on échange sur la permanence à laquelle elle a assisté hier, et illico elle me répond : « Oui, j’ai bien réfléchi, je ne serai pas capable de faire ça.
— Ah.
— Oui, vous palliez les dysfonctionnements de tant de services, c’est fou ! La CAF, Pôle emploi, le département, les associations délégataires de service public, la préfecture, la CPAM, mais c’est incroyable ! Faire ça, ça génèrerait chez moi trop de frustration, je ne pourrais pas le supporter. Silence… Mais je suis heureuse qu’il y ait des gens comme toi qui le supportent. »
Je ne réponds rien.
Elle poursuit : « Ce que vous avez fait, en aussi peu de temps, mais c’est incroyable ! Voir toutes ces personnes qui viennent et la confiance qu’ils ont en vous, qu’ils ont en toi ! Quand les gens rentrent dans ton bureau, il y a une connexion immédiate, tu les connais, leur histoire et tu as une réponse à toutes leurs questions, je ne sais pas comment tu fais tout ça, mais c’est tellement beau ce qui se passe ici, c’est tellement fort ! »
Et elle pleure.
Je vais lui chercher des mouchoirs.
Elle s’excuse de pleurer et reprend : « Moi, je me connais, j’ai besoin de temps de respiration, de ne pas accumuler trop de frustration vis-à-vis des services publics. Donc je pense que ce travail n’est pas pour moi. »
Je la remercie pour la pertinence de son analyse, pour sa franchise et la raccompagne à la porte.
10 h 20 J. arrive. « J’ai attrapé le COVID !! » il me dit. Je recule la tête instinctivement. Il me dit : « C’était 1 mois avant. » Et il me montre ses mains enveloppées dans des gants en latex au cas où. La CAF a coupé ses droits, on regarde sur son compte : il n’a pas fait sa déclaration trimestrielle. Problème : le message indiquant de faire la déclaration – et donc donnant accès au tableau de déclaration – n’est jamais apparu le mois dernier. J’appelle la CAF. Toutes les lignes sont occupées. Je rappelle. Occupées. Encore. Encore. Mise en attente. 8 minutes et ça me raccroche au nez. Je rappelle. Occupées. Encore. Encore. Le standard me dit que notre numéro de département est inconnu. ??. Je rappelle. Occupées. Encore. Mise en attente. En tout 46 minutes pour finalement avoir une agente 3 minutes qui me dit « c’est un bug je mets le lien sur son espace personnel bonne journée ». Une heure.
11 h 30. Madame H. arrive. Orientée par une association d’aide aux victimes de violences conjugales. Elle vient parce qu’elle a quitté le domicile après avoir porté plainte contre son mari pour violences conjugales, mais son titre de séjour est expiré et elle avait demandé le renouvellement de son titre avant de quitter le domicile conjugal. Donc la préfecture doit avoir envoyé un nouveau titre ou à tout le moins un récépissé de demande de renouvellement au domicile de son mari, qui fait de la rétention de documents. Je dois donc aller expliquer la situation à la préfecture (qui, à ce jour, ne reçoit toujours aucun public, aucun coup de téléphone, ne répond pas aux mails, donc ne recevra pas Madame).
Madame H pose une pochette avec les documents que j’avais demandé à l’association de préparer pour moi. Mais elle a d’abord besoin de raconter son histoire. Pour être entendue, pour être crue. Elle ne veut pas que les gens pensent qu’elle invente les violences, elle se sent obligée de les raconter toutes, et toujours elle précise « vous pouvez demander à… » pour qu’un témoin atteste, y compris me parlant de son mari – comme si ce dernier allait avouer les faits.
Son récit est atroce, les violences qu’elle a subies sont innommables. Elle n’arrive pas encore à réaliser que toutes sont des violences. Certaines de ses phrases m’assomment sur place. « Il m’a dit ‘tu vas pas oublier que je suis gentil avec toi ?’ J’ai dit ‘non chéri, jamais je vais oublier, sur tes pieds je te jure que non !’ Et il m’a dit ‘alors maintenant tu es mon esclave’. Et après il m’appelait ‘mon esclave’ quand il avait besoin de quelque chose. »
Décrivant un processus malheureusement classique d’entrée dans l’emprise, elle raconte des coups d’une violence insoutenable puis dit : « Après j’ai rien dit, j’ai rangé ça dans mon cœur, j’ai pensé que ça va passer ».
Pendant près de 2 heures, Madame H vide son histoire. Jusqu’à ce que le prochain rendez-vous arrive et que je doive l’interrompre. Je lui demande si je peux prendre la pochette avec les documents pour la préfecture, elle me dit « Ah oui, j’avais oublié ! » Et en partant, elle jette tous ses mouchoirs trempés et me dit cette phrase qui me déchire en deux : « Merci de me croire vous êtes gentille, parce que quand même je suis marocaine et mon mari il est français. »
Demande de renouvellement d’un titre de séjour ; demande de renouvellement d’une carte consulaire ; demande d’un contrat jeune majeur ; la porte qui frappe : Ah la famille B., un courrier recommandé c’est quoi, ah une OQTF sans délai, bon mettez-vous sur le canapé s’il vous plaît, je finis avec le jeune homme ; la porte frappe encore : un mineur avec un refus de prise en charge par le département, qui dort dans la rue et qui tremble de froid, bon ben toi aussi mets-toi dans un canapé, l’autre canapé là-bas ; ça téléphone : fuite d’eau dans un de nos appartements, la canalisation a explosé sous le gel, ça pisse de l’eau de partout, c’est pas moi qu’il faut appeler, appelez Y., qui s’occupe des appartements ! Ah, il répond pas, ben réessayez plus tard, il doit être à l’hôpital là, mettez des seaux en attendant. La porte encore : une dame avec un bébé sur le dos, elle vient d’arriver ici, elle n’a nulle part où dormir, bon ben asseyez-vous dans le fauteuil y a plus de canapé.
23 h 40 Tout le monde a un endroit où dormir, les recours sont faits, les démarches administratives aussi, les dégâts des eaux réparés. Je rentre chez moi.
Sur l’avenue, des policiers ont improvisé un petit barrage pour contrôler les voitures qui entrent dans le centre-ville, vérifiant qui a son attestation dérogatoire pour le couvre-feu. Aucune voiture ne circule, seuls des scooters de livreurs Uber Eats et Deliveroo arpentent les rues, comme dans une sale dystopie que personne n’a même pensé à écrire tant elle est grotesque.
Et tout à coup, je repense au déjeuner de la veille. J’avais dit à E. d’aller manger parce que sinon elle n’aurait pas le temps avant le début de la permanence. Elle avait sorti deux petits plats qu’elle s’était préparés, et m’en avait gentiment proposé en hésitant, car pas certaine que cela me plairait : c’était des fanes de radis. « C’est très bon pour la santé ! »
Ma mère, un jour, avait regardé une émission de télévision du type Top Chef ou que sais-je, dans laquelle ces aventuriers culinaires avaient préparé du topinambour de façon élaborée. Dès le lendemain matin 6 h 30 elle me téléphonait en hurlant sur ces peigne-zizis, qui ne trouvaient rien de mieux à faire que de cuisiner « des saloperies de topinambours ».
Pour quelqu’un qui avait dû manger des topinambours en remplacement des pommes de terre pendant la guerre, il était inconcevable de cuisiner volontairement ce légume.
Et jamais de ma vie je ne mangerai volontairement des saloperies de fanes de radis. J’ai eu assez faim comme ça.
C’est là que je me dis, Ah oui tiens elle est là ma plus grande tolérance à la frustration ; c’est pour ça que des gens comme moi n’ont pas besoin de moments de respiration, c’est parce que la frustration, j’ai l’habitude de la ranger dans mon cœur.
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VIII
05:57
Le soleil s’est pas encore levé. Mais le ciel au-dessus de nos têtes a pris des teintes plus claires. Je sens dans l’air comme une aura de prophétie. Une atmosphère bondée d’énergie, comme avant un orage. Quelque chose va se passer. De bien, de mal. Je l’ignore. Mais la chaine de dominos est en place. Et le premier n’attend que le fatal signal pour tomber. Pourtant je me sens calme. Comme si j’avais accepté l’inévitable arrivée de la catastrophe. Je crois que d’une certaine façon, j’ai envie de la voir arriver. De lui faire face. J’accueillerai le changement, n’importe quel changement, à bras ouverts. Mieux vaut ça que la sinistre stagnation dans laquelle j’ai l’impression de me débattre.
Mélodie et moi, on avance tranquillement le long d’une voie sans issue qui mène à un lotissement. Tout est calme autour de nous. Les gens dorment encore, à l’intérieur de leurs foyers, bien protégés derrière leurs volets clos. Ils sont pas prêts à affronter les ténèbres. Nous, c’est justement vers là qu’on se dirige. Je le sais. Elle le sait. On a beau errer, tourner en rond, on pourra pas l’éviter. Quoi qu’il arrive, d’une manière ou d’une autre, la Mort va s’incruster dans notre nuit.
Elle épie les maisons autour de nous avec une intense attention. Son visage semble pale dans la faible clarté qui pointe à notre nez. Elle me parait encore plus belle qu’auparavant. Y a quelque chose d’apaisé dans son expression. Dans la mienne aussi, je suppose. Quoi qu’il arrive maintenant, on a déjà traversé pire.
Elle se tourne vers moi, et me pose une question. Je l’entends pas, bien trop concentré sur ses traits, et sur le funèbre sentiment qui semble s’emparer de moi. Mélodie. Où on va, toi et moi ? Qu’est-ce qu’on fait ? Comment ça va se terminer ? Y a eu un moment où j’ai cru que tu savais. Que t’avais les réponses. Maintenant, je pense que t’es aussi perdue que moi. Y a pas de mal à se l’avouer, tu sais ? Ca éviterait sûrement bien des problèmes.
Elle me dévisage, haussant un sourcil en l’air, légèrement impatiente. J’aime bien quand elle est comme ça. J’ai toujours trouvé qu’y avait quelque chose d’attirant chez une fille en colère.
J’ai rien écouté de ce qu’elle a dit, par contre...
- Hein ?
- Je te disais, tu veux choisir quelle maison ?
Je regarde autour de moi, sans comprendre. On est entourés d’habitations spacieuses, toutes avec un jardin dissimulé derrière un mur ou une haie. C’est le genre de quartier où on aime pas trop que les gens voient ce qu’on fait chez soi. Vous avez des trucs à cacher, les gars ?
- Comment ça ?
- Si tu devais choisir une maison, pour y vivre. Tu choisirais laquelle ?
- C’est que des maisons de bourges, ici. Je sais pas si j’ai les moyens de me payer un loyer.
- Charlie, on est dans le fantasme, là. Tu peux choisir ce que tu veux. Utilise un peu ton imagination.
Je réfléchis, hésitant. Puis je désigne la plus proche, à notre gauche. Y a un arbre qui dépasse. Il me plait bien.
- J’en sais rien, celle-là.
Elle suit mon doigt, et sourit, satisfaite.
- Bon choix.
Elle s’avance en direction du portail. Je la suis, sans grande motivation.
- On fait quoi, ici, au juste ? C’est quoi ta surprise ? Tu veux m’offrir une maison ?
- Exactement.
Elle a son fameux sourire malicieux qui me dit rien qui vaille. J’ai un court moment d’hésitation.
- Hein ?
Elle regarde vite fait par les entrebâillements du petit portail noir. Puis elle pose son sac à terre, et se met à retirer ses talons.
- Tu peux me faire la courte-��chelle ?
- Attends. Tu vas pas rentrer chez ces gens, comme ça ?
- Ils sont pas là.
- Comment tu le sais ?
- Fais-moi confiance. Ces bourges-là, ils sont en vacances dans leur maison secondaire, à manger des huitres, et regarder une émission télé à la con. Ils remarqueront même pas notre passage.
- Comment tu peux en être aussi sûre ?
- Ils ont leur boite-aux-lettres pleine. Ca fait des semaines qu’ils ont pas ramassé leur courrier. Ecoute l’experte, Charlie. Je sais ce que je fais. Fais-moi la courte échelle, s’te plait. Au cas où tu l’aurais pas remarqué, je suis trop petite pour escalader.
Je regarde autour de nous. Y a personne. Toutes les autres maisons sont fermées. Aucun témoin. Mais je suis quand même inquiet. Une connerie, c’est vite arrivé. On devrait peut-être pas tenter le diable. Pas à cette heure de la soirée. On l’a déjà bien assez titillé.
- Charlie, grouille-toi ! Ou on va se faire repérer ! T’inquiètes pas, c’est pas la première maison dans laquelle j’entre par effraction !
- C’est censé me rassurer ?
- Je veux te faire une surprise, je t’ai dit. Je te promets que ça va te plaire. Si tu flippes, tu peux toujours rentrer chez toi.
Rentrer chez moi ? Maintenant ? Elle est marrante. Elle sait très bien que je peux pas faire ça. C’est trop tard. On a déjà fait une bonne partie du chemin. Et elle a bien trop aiguisé ma curiosité. Je soupire.
- OK, mais dépêche-toi.
Elle parait réjouie. Je me penche, et joins les mains. Elle pose son pied dessus, appuyant sur mes paumes pour jauger ma force.
- Evite de regarder sous ma robe.
- Tu crois que c’est le moment ?
- On peut jamais plaisanter avec toi.
Je la soulève du mieux que je peux. Elle pèse pas très lourd, mais je suis pas forcément au meilleur de ma forme. Heureusement, elle a vraiment l’air de savoir ce qu’elle fait. Elle s’agrippe avec facilité au portail, et l’enjambe rapidement avec une incroyable agilité. C’est pas la première fois qu’elle fait ça, je veux bien la croire. Elle arrive de l’autre côté, saute, et atterrit sur ses jambes avec une grâce féline. Puis elle se penche pour ramasser ses talons et son sac à travers les barreaux. Elle me parle à voix basse.
- Maintenant, à ton tour.
Je contemple le portail dans toute sa hauteur. Je me suis jamais lancé dans une initiative pareille.
- Y a personne pour me faire la courte-échelle, moi.
- Oh, pauvre Charlie. Aller, grouille-toi. Ou les voisins vont remarquer quelque chose.
Je la sens pas très bien, cette histoire. J’ai jamais trop été du genre gymnaste. La souplesse et moi, ça fait deux. Je vais me briser le cou, c’est sûr. Et même pas dans une chute spectaculaire digne d’une cascade hollywoodienne. Non, je vais m’entraver dans un lacet, et mourir de manière ridicule. C’est tout à fait mon style.
Elle attend pas de voir la catastrophe. Elle s’éloigne en courant à pas feutrés, remontant la petite allée en dalles de pierre qui traverse le jardin.
- Hé ! Où tu vas ?!
- Je t’attends à l’intérieur. Fais vite.
- Quoi ?! Non ! Attends ! Mélodie !
Elle en a rien à faire. Elle tourne à l’angle du mur, et disparait dans l’ombre de la nuit. J’entends des chiens aboyer au loin. Ca me fait sursauter. Je me retourne, scannant de manière paniquée le lotissement désert. J’ai l’horrible impression d’être observé. Faut pas que je reste ici. Je vais virer dans la parano, ou me faire choper. C’est soit l’un, soit l’autre. Je crois pas qu’il me reste beaucoup d’options.
- Putain...
Elle m’aura vraiment tout fait faire, cette fille. La panique me donne des ailes. Je m’agrippe aux barreaux du portail, et me retrouve à l’escalader avant même de m'en rendre compte.
***
Je fais rapidement le tour de la maison, tentant de rester aussi discret qu’une ombre. Des petits lampadaires plantés dans le sol s’activent à la simple détection de mes mouvements, formant une haie d’honneur pour m’accueillir. C’est bien ma chance. Heureusement pour moi, tout le tour de la résidence est caché à la vue des voisins.
J’arrive devant la porte d’entrée. Y a des petits éclats de verre qui se reflètent dans l’herbe. Je ralentis le pas. Une lumière s’allume à l’intérieur de la maison. Je tourne la tête. Une fenêtre a été brisée. Mélodie. Elle a vraiment aucune retenue. Des fois, j’ai l’impression qu’elle vit comme si elle était la seule personne qu’existe vraiment. Je m’approche timidement de l’ouverture qu’elle a forcée. J’entends du bruit, provenant des méandres de l’habitation. Elle est en train de fouiller.
L’idée de m’enfuir maintenant me parait un peu trop absurde. C’est trop tard. Autant aller jusqu’au bout. J’enjambe la fenêtre, faisant de mon mieux pour ne pas me couper sur les débris de la vitre brisée. Les membres contorsionnés, je pénètre avec prudence à l’intérieur.
La première salle qui m’accueille est un salon bien décoré. Tout ici respire l’aisance et les souvenirs de famille. Des photos sont encadrées sur les murs. Des gens heureux qui sourient. Y a une grande table. Une grande télé. Une grande cheminée. C’est le genre de décor dans lequel on joue à un jeu de société avec ses grands-parents, par un après-midi pluvieux. Le genre de décor dans lequel votre mère vous lit une histoire, bien blottis dans un fauteuil au coin du feu, par un soir d’automne. Le genre de décor dans lequel résonne pendant des années les rires de toute la famille après les habituelles blagues du tonton toujours trop pompette. Le genre de décor qui sert d’arrière-plan à tous vos meilleurs souvenirs d’enfance. Le décor de la nostalgie. J’observe rapidement les lieux avec une légère mélancholie. Ce doit pas être si mal de vivre ici. Mais cet espace me parait aussi lointain et irréel qu’un monde féérique de romans pour enfants. C’est beau, mais y a un moment, faut accepter que c’est pas vrai.
J’entends un nouveau bruit qui me sort de mes songes. Sur ma droite, y a une porte entrouverte. Une vive lumière transparait au travers des entrebâillements, éclairant une partie du salon par la même occasion. Mélodie fouille de l’autre côté. Au boucan qu’elle fait, elle a l’air de retourner toute la pièce.
Je pousse lentement le battant. Je me retrouve face une cuisine high tech. Du genre qui vaut plus que toutes les pièces de mon appart’ réunies. La jeune femme est à l’autre bout, derrière un îlot central. Elle me tourne le dos, remuant l’intérieur d’un tiroir avec autant de délicatesse qu’un éléphant qui aurait trouvé un paquet de cacahuètes.
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu veux avertir tout le voisinage ?
Elle se retourne au son de ma voix. Dans un geste théâtrale, elle s’appuie rapidement sur le plan de travail, et me sourit d’un air espiègle. Elle se cambre, prenant une pose délibérément sexy.
- C’est à cette heure-ci que tu rentres, chéri ?
Je l’ignore.
- T’as pété la vitre pour rentrer.
- J’avais pas le temps de chercher les clés.
Elle se tourne à nouveau, reprenant son inspection du tiroir.
- Tu veux pas m’aider à chercher un tire-bouchon ?
- Pour quoi faire ?
- Pour tirer un bouchon, tiens.
Je regarde autour de moi dans une incompréhension totale. J'arrive pas à trouver dans cette situation le même degré d’amusement qu’elle. Je suis inquiet, c’est vrai. J’ai pas l’habitude de forcer les maisons des inconnus. Mais y a pas que ça. Les scènes de jeu qui se succèdent en compagnie de Mélodie, c’est bien beau. Ca m’a plu, pendant un moment. Mais j’aimerais bien une finalité, maintenant.
- Ah, ah ! T’as cru que tu pouvais m’échapper, toi, hein ?!
Je sursaute à nouveau. Elle s’adresse directement à... un tire-bouchon, qu’elle vient justement d’ôter d’un des nombreux tiroirs qu’elle a ouvert. Elle attrape une bouteille de vin posée dans un coin, et s’attelle alors à la déboucher. Je suis loin de partager toute son enthousiasme.
- Mélodie, à quoi on joue ? Pourquoi tu m’as amené ici ?
Elle lève les yeux vers moi. Elle a l’air toute excitée.
- Y a plus de Mélodie. Pour les prochaines heures, toi et moi, on est un jeune couple de bourgeois complétement irresponsables, qui s’est marié bien trop vite, et qui vit dans l’opulence la plus totale, sans se soucier des inégalités qui existent dans le reste du monde. C’est ça la surprise que je voulais te faire. Charlie et Mélodie, c’est fini pour la soirée. A partir de maintenant, toi et moi, on est...
Elle attrape une enveloppe qui traine sur l'îlot central, et lit les noms inscrits dessus.
- Monsieur et Madame... Dumoulin ? Ah ouais ? Désolée de te sortir ça maintenant, chéri, mais je regrette un peu de t’avoir épousé. C’est nul comme nom.
Je sais qu’elle fait de son mieux pour détendre l’atmosphère, mais j’ai du mal à trouver matière à rire au milieu de tout ça.
- On devrait pas rester ici.
Elle repose l’enveloppe, et me fixe avec conviction.
- Si. Tu vas voir. Ca va être marrant. Mais d’abord faut qu'on arrive à ouvrir cette merde.
Elle reprend la bouteille. Elle tente à nouveau de tirer le bouchon, sans succès. Puis elle a une hésitation. Elle me regarde de son air espiègle, et sourit. Elle a à nouveau une de ses idées de génie dont elle seule a le secret. Elle s’approche de moi dans un mouvement sensuel, et me tend le pinard.
- Peut-être que mon beau mari veut me prouver toute l’étendue de sa musculature virile en ouvrant cette bouteille pour moi.
Elle fait une moue exagérément implorante. Je lui rend son regard d’un air neutre. Je sais très bien à quoi elle joue. Ca me fait pas marrer. Elle capte le message, et reprend une allure normale.
- OK. Féminisme en force. J’ai compris.
Elle tire à nouveau de toutes ses forces sur le tire-bouchon, et dans un pop, finit par ouvrir la bouteille. Elle se retourne, et commence à verser le liquide bordeaux dans deux verres aux motifs sculptés.
- Je te l’annonce tout de suite, mon amour, je vais pas pouvoir vivre dans un quartier aussi chiant en restant sobre toute l’année.
Elle me donne le gobelet qu’elle a choisi pour moi, puis attrape le sien. Elle les fait trinquer, et me fixe dans les yeux en souriant.
- A notre mariage.
Elle vide sa boisson d’un seul coup en une longue gorgée. Puis elle se resserre. J’ai pas bougé d’un cil. Elle a pas l’air d’en avoir grand chose à faire. Elle enchaine une nouvelle goulée, puis regarde autour d’elle dans un mouvement animé.
- Tu sais ce qui manque ici ? Un peu de musique.
Elle me passe devant, et quitte rapidement la pièce avant que je puisse réagir. Elle tient absolument pas en place. Je lui emboite le pas, la suivant dans le salon obscur.
- De la musique ? Tu veux attirer encore plus l’attention sur nous ?
Elle ignore totalement ma question. Elle a remarqué quelque chose qui a accaparé toute son attention.
- Wow ! Téma la collec’ !
Elle bondit devant un meuble dans lequel est entassée une pile de vinyles. Elle se penche dessus, et les passe sommairement en revue, à la recherche de son Graal.
- Au moins, on peut dire qu’on est des riches qui ont du goût ! Ca, on peut pas nous l’enlever !
Je reste immobile, mal-à-l’aise. Je sais pas trop comment me comporter. Je vois pas comment Mélodie arrive à être aussi détendue dans une situation pareille. Elle semble trouver son bonheur. Elle sort un album en particulier, et le contemple avec attention. Puis elle se tourne pour me le montrer.
- Qu’est-ce que tu penses de ça ?
Sur la pochette, y a la photo d’une femme noire en tenue d’Eve, dans une ambiance clair-obscur. Ca fait très artistique. J’ai jamais entendu parler du nom du groupe. Je hausse les épaules. J’en sais rien de ce que j’en pense. Qu’est-ce qu’elle veut que je lui dise ?
Ca a pas l’air de la déstabiliser. Elle sourit.
- Ca fera l’affaire.
Elle sort le 33 tours de son étui, et l’installe sur un tourne-disque qui est posé juste au-dessus des autres albums. Elle l’enclenche. Une petite musique crachotante commence à doucement envahir la pièce. Y a d’abord la voix chaude d’une chanteuse d’une autre époque. Elle est rapidement suivie par des cuivres, et une mélodie entrainante finit par nous plonger dans une toute nouvelle atmosphère. Un truc soul des années 70.
Mélodie me regarde dans les yeux en souriant. Elle se met à lentement bouger son corps au son des instruments. Un son qui sent l'amour, le sexe, et tous les excès d’un temps plus insouciant. C’est plutôt épique. Et un peu entrainant aussi, je dois l’avouer. Pendant un instant, ça me donne envie d’oublier l’inquiétude que je ressens. La femme chante en anglais toute l’attirance qu’elle ressent pour son homme. Une célébration de ses sentiments, qu’elle décrit avec une gravité telle qu’on dirait qu’y a jamais rien eu de plus important dans toute l’histoire de l’Univers. Je crois que je la comprends.
Mélodie s’approche de moi en dansant. Elle me prend la main, et me balance légèrement au rythme de ses pas. Je suis ses mouvements sans grande conviction.
- Détendez-vous un peu, monsieur Dumoulin. On a la belle vie, non ?
- Mélodie, je suis fatigué. On pourrait pas se poser un peu ?
- C’est qui cette Mélodie dont tu fais que me parler ? C’est ta maitresse, c’est ça ?
Elle fait semblant d’être vexée, et s’écarte de moi. Elle tourne sur elle-même, faisant danser son corps avec la grâce et la désinvolture qui la caractérise. Je suis incapable d’éloigner mon regard d’elle. Ses formes ondulent en mouvements hypnotiques. Elle sourit. Elle sait qu’elle a toute mon attention. Je crois que ça lui plait.
Elle recule davantage, et se positionne entre la porte de la cuisine et moi. Elle danse à contrejour de la lumière vive qui provient de la pièce d’à côté. J’aperçois plus que les contours de sa silhouette sombre qui se trémousse dans une lente transe qui envoute tous mes sens. Elle ferme les yeux, et se passe les mains à travers les cheveux dans une mimique digne d’une pub de shampooing. Je sens mon cœur s’accélérer, animé par le désir brûlant qui gagne ma poitrine. Mélodie, j’ai envie de toi. De la vraie toi. Pas de madame Dumoulin. Pas de celle que tu prétends être dans tes jeux par peur d’être trop vulnérable. La vraie Mélodie. Celle dont j’ai aperçu que des brides tout du long de la soirée. Elle est là, quelque part, je le sais. Et y a personne qui m’a jamais autant attiré. Je sais pas si tu t’en rends compte.
Elle rouvre les yeux, et croise mon regard. Elle semble y voir quelque chose qui la fait rire. Elle me prend par la main.
- Viens.
Elle me tire avec elle à travers la maison. Je me laisse faire.
***
On arrive dans une véranda. Y a une porte coulissante à double vitrage qui mène vers l’extérieur. Pas besoin de clé pour la déverrouiller, celle-là. Mélodie regarde rapidement autour d’elle. Elle trouve un interrupteur, et l’actionne. Une lumière bleutée s’enclenche soudainement dehors. Elle pousse le loquet de la porte, et sort sur la terrasse. Je la suis lentement. A l’intérieur, la musique s’est arrêtée d’elle même.
Face à nous, y a une grande piscine creusée. Des ampoules immergées transforment l’eau en une surface bleu claire, au fond de laquelle les ombres dansantes des vagues se reflètent sur le liner. La jeune femme parait toute excitée. Elle se tourne vers moi.
- C’est l’heure d’un petit bain de minuit.
- Ca fait longtemps qu’il est plus minuit.
- C’est une expression, béta.
Elle commence à retirer sa robe. Je suis un peu gêné. Elle la jette malhabilement sur un transat, puis enlève ses collants. Je reste immobile, la regardant faire. Je sais pas trop comment réagir. Elle les froisse, avant de les rejeter à leur tour, puis s’active ensuite à dégrafer son soutien-gorge.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle me sourit avec malice.
- Le bain de minuit, c’est à poil, mon amour. On peut pas y échapper.
- Tu peux arrêter de m’appeler comme ça ?
A nouveau, ça la fait rire. Elle retire son sous-vêtement, et le jette dans ma direction d’un air joueur. Puis elle enlève sa petite culotte. Je détourne timidement le regard. Après quelques secondes, j’entends un gros plouf. Quelqu’un qui nage. Et au bout d’un petit moment, une voix amusée qui me taquine.
- Tu vas rester comme ça, à rien faire ?
J’ose pas regarder dans sa direction.
- Je suis sûr qu’elle est super froide...
Splash ! Je reçois une grosse vague glacée dans la nuque. Des gouttes d’eau coulent le long de ma colonne vertébrale, me rappelant à la réalité avec autant de fiabilité qu’un choc électrique. Je pousse un cri, et bondit sur place. Mélodie rit de plus belle.
- Alors ? Verdict ? Elle est froide ?
Je me tourne vers elle. Y a que sa tête qui dépasse de l’eau. Elle a l’air contente de son geste. Je sais plus très bien si je dois être en colère ou amusé.
- T’as décidé de m’emmerder jusqu’au bout, toi, hein ?
- Si tu veux te venger, tu vas être obligé de plonger.
Elle fait une mine faussement innocente, comme si c’était pas son plan depuis le début. Ca me fait rire. J’oublie tout le reste sur l’instant. Je retire mes vêtements avec rapidité, et plonge à côté d’elle en faisant la boule, bien décidé par mon acte à l’asperger au maximum. Bam ! J’atterris au fond de la piscine. L’eau est glaciale. Je tourne sur moi-même, en apnée, les yeux fermés, perdant toute notion de haut et de bas. Je me laisse transporter par les remous, flottant dans le vide aqueux. J’ai toujours adoré l’eau. Y a rien qui se rapproche autant de la sensation de voler. Je me sens libre. Une éternité s’écoule en dehors de l’espace et du temps. Mon corps finit par s’habituer à la température.
Je me propulse hors des flots, inspirant un grand bol d’air. J’ouvre les yeux. Mélodie est face à moi, trempée. J’hésite pas une seule seconde. Je me jette dans sa direction, et l’attrape par les épaules pour tenter de la couler. Elle se débat, en même temps d’être prise d’un fou rire.
- Non, Charlie ! Arrête ! Je te demande pardon ! Arrête, s’te plait ! Je te demande pardon !
Trop tard. Fallait y penser avant, ma petite. J’arrive à lui mettre la tête sous l’eau. Elle en sort aussitôt, toussant et crachant. Elle a un peu bu la tasse. Je m’écarte d’elle par peur de représailles.
- On est quittes, maintenant.
Elle arrive à se calmer. Elle reste immobile. Je crains sa réponse. Elle se penche, et aspire un peu d’eau dans sa bouche, les joues gonflées. Puis elle se tourne vers moi, et recrache un long jet dans ma direction. Je recule.
- Ah ! Arrête ! T’es dégueulasse !
Ca la fait rire. Elle continue, levant la tête pour que le jet suive mes mouvements.
- Arrête !
Je me jette vers elle, l’attrapant par les poignets. Elle éclate de rire, recrachant l’eau par la même occasion. On est quasiment collés l’un à l’autre. Et d’un coup, la réalité de notre situation me revient à l’esprit. On est à poils, dans une piscine qui nous appartient pas, chez des gens à qui on a cassé la vitre. Je vois pas pourquoi on est en train de s’amuser. J’en perds le peu d’enthousiasme que j’avais pu trouver.
Je la lâche, et m’écarte, allant m’adosser au bord. Elle a l’air un peu surprise, mais elle dit rien. On se parle pas pendant plusieurs secondes. Elle nage tranquillement la brasse avec nonchalance. Moi, je reste dans mes pensées. La surface de l’eau autour de nous finit par reprendre sa tranquillité. Le silence regagne le voisinage. Je me rappelle soudainement que j’ai très froid. Mélodie m’étudie avec patience. Elle s’approche lentement de moi, et me parle avec douceur.
- Qu’est-ce que tu veux, Charlie ?
Je suis surpris par sa question.
- Comment ça ?
- Au début de la soirée, on s’était dit qu’on allait réaliser nos plus grands vœux avant de mourir. Tu m’as jamais dit le tien.
- Je crois pas que tu m’aies dit le tien, non plus...
- Moi, je me suis jamais autant amusée. Fais-moi confiance. Tu m’as suivie toute la nuit. On a fait tout ce que je voulais. Mais toi, qu’est-ce que tu veux ?
Elle continue avec lenteur d’avancer dans ma direction. Je soupire.
- Si je savais exactement ce que je voulais, Mélodie, ma vie serait beaucoup plus simple.
Elle arrive face à moi. Elle pose délicatement une main sur mon torse. Elle me répond dans un murmure.
- Moi, je sais ce que tu veux.
Son visage se rapproche, ses lèvres à quelques centimètres des miennes. Si proche que je vois rien d’autre que son regard plongé dans le mien. Je sens la chaleur de sa peau qui réchauffe mon corps dans la froideur de l’eau. Mon cœur et mon souffle s’accélèrent. J’arrive plus à penser.
- Ah... Ah oui ?
Elle continue en murmurant, complétement collée à moi.
- C’est moi que tu veux.
J’arrive plus à distinguer rien d’autre dans l’Univers que ses lèvres qui se rapprochent des miennes. Tout le reste disparait. Tu m’as envouté, Mélodie. Bien sûr que c’est toi que je veux. Y a plus rien d’autre qui existe pour moi. Je baisse la tête pour aller à la rencontre de son baiser. Mais elle a un mouvement de recul.
- Mais tu peux pas m’avoir.
Elle se détache complétement de mon corps. Je me sens frustré. Je tente de me reprendre. Elle se remet à nager.
- Parce que personne peut avoir personne. C’est pas comme ça que ça marche. Faut que tu le comprennes. C’est pour ton bien.
Je lâche un grognement agacé. J’en ai un peu marre des gens qui me donnent des leçons. Si vous savez tous si bien comment vivre, comment ça se fait que vous ayez tous l’air aussi perdus que moi ? Elle se redresse. Elle a l’air d’hésiter à dire la suite de ce qu��elle pense. Mais elle se lance.
- On peut toujours coucher ensemble, si tu veux.
Elle se rapproche à nouveau de moi, en nageant. Elle sourit d’une joie enfantine.
- Tous les deux, dans le lit nuptial. On peut baiser comme deux amoureux. Comme si c’était notre lune de miel. Le genre d’expérience que t’oublieras jamais. Le genre d’expérience dont tu rêves. C’est ça que tu veux, hein ? La vie de jeunes mariés. Eh ben, je peux m’habiller en parfaite petite ménagère pour toi, si c’est ça qui te fait kiffer. Je suis sûre qu’y a toute la panoplie, quelque part là-dedans. A mon avis, c’est une vraie petite coquine, la Dumoulin.
Elle s’arrête juste devant moi, me fixant avec ses deux grands yeux clairs.
- On baise comme deux fous. Pour marquer le coup. Et après ça : The End, Charlie. Qu’on finisse notre vie en beauté.
C’est tentant. Elle est tentante. Mais je suis fatigué. Ses charmes ont perdu de leur effet. Je sais pas qui t’es, Mélodie. J’arrive pas à te comprendre. A chaque fois que j’ai l’impression d’avancer en direction de la révélation de ton identité, c’est toujours le moment que tu choisis pour m’échapper. J’arrive pas à te saisir. T’es comme une créature de mythe, une muse qui aurait guidé mes pas pour s’évaporer avant que je puisse la remercier. J’arrive pas à t’avoir. Je crois que sur ce point, t’as parfaitement raison. T’as tout compris avant moi. Pour ça, je te l’accorde. Je pourrai jamais t’avoir. Jamais. Je mourrai avant d’y arriver. Et je commence à croire que c’est ce que t’attends, au fond. Depuis le début. Maintenant, ça me parait clair. On a beau avoir passé la soirée ensemble, on n’a jamais vraiment été ensemble.
- J’ai pas envie de coucher avec toi.
Elle continue de me fixer, ne trahissant aucun changement dans son humeur. Elle répond avec douceur.
- Alors aucun de nous peut offrir à l’autre ce qu’il désire, on dirait bien.
Je soutiens son regard, impassible.
- On dirait bien.
Elle reste immobile quelques secondes, à me dévisager, comme si elle s’attendait à ce que je revienne sur ma parole. Mais je dis rien. Elle s’écarte alors, et sort rapidement de l’eau, nue. Elle s’avance sur la terrasse, me tournant le dos. Y a comme un froid qu’est soudainement tombé. Et pas seulement à cause du vent.
Elle attrape sa robe, et tourne la tête vers moi. Elle a repris un ton dur.
- Je crois qu’il est temps de mettre fin à cette soirée, tu penses pas ?
Je la regarde tristement.
- Si.
Elle a l’air déçue. Mais elle prend le reste de ses affaires, et rentre à l’intérieur. Je la regarde partir. Je sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je sais pas si j’ai bien répondu. Je comprends même pas ce qui lui prend. Je me sens impuissant. Mais ce qui est fait, est fait.
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**Jamais comme prévu**
Il était une fois, l’histoire d’une jeune femme dont la vie était bien rangée. La vingtaine, un emploi, une maison, des dizaines d’ami(e)s, la famille, une voiture, des beaux meubles, un amoureux de longue date et même un chien !
Pas mal remplie cette vie pour seulement 23 ans, on partait pour la descente d’un long fleuve tranquille, sur un beau canot de bois, avec une cargaison de bouée de sauvetage en cas de tempête.
D’ailleurs en parlant de tempête, une séparation amoureuse après 8 ans, s’en est une de force 10…genre Ouragan qui détruit pas mal tout sur son passage, donc mes bouées de sauvetage n’ont pas vraiment été d’une grande aide on ne va pas se mentir.
Je me retrouvais seule, dans une maison de 2 étages vide, avec seulement un lit, une table de salon, 4 chaises et une télé à la veille de noël, mais libre !
La liberté, te donne du temps pour toi-même, et lorsque tu commences à avoir le temps pour introspecter toutes les petites choses de ton quotidien, et bien les imperfections te sautent au visage ! BOUH ! Et ta vie te paraît des plus chiantes à souhait.
Au fur et à mesure des mois, je voyais que mon destin était déjà tout tracé, j’allais rester dans cette ville, vivre au même endroit, côtoyer les mêmes personnes, faire les mêmes choses chaque soir et week-end, aller faire mes courses chaque lundi, le ménage chaque dimanche, regarder les mêmes émissions débiles à la télé, se coucher, dormir, partir travailler etc, etc… jusqu’à mon dernier soupir ? et seule ? sans compagnon de fortune ? vu que je suis grillée dans ce patelin car mon ex est connu comme le loup blanc et que très peu d’âmes courageuses osent défier les lois des petites villes, à savoir draguer ou tenter quelque chose avec l’ex d’un mec que tu connais…
On en était là, bientôt 24 ans seulement, et ma vie me semblait d’un ennui mortel.
Loin de moi de vouloir critiquer ce mode de vie que l’on appelle la ‘’routine’’. Je vous assure qu’elle revient au galop à un moment donné, tu ne peux pas vraiment la rayer du paysage, et elle est capable même d’être rassurante. Seulement, à cet instant précis, c’est tout ce dont je n’avais pas besoin.
Nous sommes en 2008, Facebook commence à faire son apparition en France, et comme la plupart des gens public cible à savoir ceux dans la vingtaine, je me créée mon compte en ligne. Ce sont les prémices de l’application, et on devient tous accrocs. Tu peux jaser en live avec un de tes amis qui se trouve à l’autre bout du monde. Tu peux poster des photos, commenter, analyser, débattre, afficher etc… une révolution dans le domaine des technologies (maintenant on en paie les frais de tout cet étalage public !!).
Je retrouve donc plusieurs personnes que j’avais perdues de vue, dont l’un de mes amis de collège avec qui j’avais fait les 400 coups, et que je n’ai pas revu depuis genre…quoi… 9 ans au bas mot !
On s’ajoute et première photo qui me pop dans mon fil, c’est l’opéra de Sydney, des plages au sable fin et une eau turquoise à couper le souffle. Lui tenant un bébé crocodile dans sa main, les buildings qui grattent la cime des arbres. J’ai des étoiles dans les yeux, mon cœur s’emballe, je voyage par procuration, je ressens une très grande jalousie. Comment cela se fait-il que Bastien soit en Australie? Lui est à l’autre bout du monde à vivre de multiples aventures, pendant que moi je me contente de la routine grise berruyère.
Je décide donc de lui écrire et de lui poser moi-même la question.
Il m’explique qu’il est parti sur un coup de tête, après s’être fait larguer par sa copine…copine pour laquelle lui-même avait plaqué son ex après 5 ans de relation… #KARMA.
Il voulait aller le plus loin possible de Paris pour n’avoir rien qui le ramènerai à un seul souvenir de cette fille. Puis il a entendu parler des permis vacances-travail, des visas pour les personnes âgées de moins de 31 ans à un prix dérisoire. Un ensemble de visas temporaires permettant à leurs détenteurs de voyager dans différents pays étrangers tout en y travaillant. L’Australie faisait partie de la liste de ces pays, et pour Bastien c’était à l’autre bout de la Terre donc la perfection ! Même si la langue anglaise et lui font quarante-deux mille….
Je suis fascinée par son audace. Je suis envieuse de sa situation, mais je n’ai nullement le courage à ce moment-là de me dire que moi aussi je peux le faire…
Durant un passage éclair en France, Bastien me fait l’honneur de me rendre visite pour un week-end.
Pendant ces deux jours, nos discussions ne sont centrées que sur l’Australie, sa manière de vivre, les différences culturelles, ses nouveaux amis, son job, sa maison de rêve qu’il partage avec 7 autres personnes, la météo idyllique, les plages et les eaux bleues. La graine est implantée dans ma tête et se met à germer doucement mais sûrement.
- Allez come on !! Marine, fais ton passeport et viens ! prends tes congés, je te réceptionne sur place. Tu seras nourrie, logée et blanchie ! t’as juste à payer ton billet d’avion ! Ce n’est pas le meilleur des plans vacances de toute ta vie ?
- Si clairement ! Ça me donne l’eau à la bouche ! mais j’ai la frousse ! je ne sais pas si je suis capable de partir aussi loin toute seule !
- Toute seule ? tu m’oublies ?
- Non, mais je veux dire faire quoi… ?? 30 heures d’avion ?! avec une escale, où il va falloir que je me débrouille pour manger, récupérer mes bagages, me réenregistrer…en anglais !! Rien que de le dire à voix haute, j’ai la nausée. Après je sais que tu seras au bout de la porte quand j’atterrirais ! N’empêche que je ne sais pas si je serai capable…pis je n’ai même pas de passeport…
- Dès lundi, tu vas à la préfecture, faire ta demande de passeport direct ! Ça va prendre genre 1 mois maximum avant que tu l’obtiennes. On sera en avril, donc cela te laisse un bon mois et demi pour prendre un billet et t’organiser. Puis tu viens fêter tes 24 ans en bonne et due forme, comme tu le mérites, à l’autre bout du monde sous 40 degrés !
- Et puis merde…t’as raison, qu’est-ce que je crains ! je vais enfin vivre ce que je rêve de vivre depuis toujours! C’est mon cadeau à moi-même ! après tout, avec la fin d’année pourrie que je viens de passer, j’ai vraiment besoin d’air et d’aventures.
- Ça c’est ma girl !!
En seulement 48 heures, un pote que je n’avais pas vu depuis 9 ans m’avait convaincue de prendre 2 mois de vacances, faire mon passeport, payer un billet d’avion à je ne sais pas combien d’euros, et de m’envoler pour l’autre côté du globe, dans un pays anglophone, alors que je ne savais même pas aligner deux mots !
Quand certains ou certaines décident juste de suivre une thérapie après leur rupture pour comme extérioriser et accepter l’échec, dans le canapé d’un psy qui se trouve à 20 minutes de chez toi en voiture, moi je décide de cramer ma carte de crédit et de me payer la traite d’une vie sale dans le Pacifique…chacun ses remèdes !
Passeport en poche, billets achetés, compte à rebours enclenché…
Deux semaines, avant mon départ, je reçois un message de Bastien sur Facebook :
Chérie appelle-moi au plus vite dès que tu lis ce message ! URGENT !
J’ai une espèce de montée de fièvre, mes mains deviennent moites, j’ai le souffle court… Ce message pue ! oh mon dieu, il va me dire que je ne peux plus venir, qu’il y a un souci, je vais me retrouver avec un billet à 900euros dans le derrière ! Je savais que je ne devais pas lui faire confiance ! Putain Bastien !
Je prends mon téléphone et compose son numéro illico presto. Répondeur…je retente…Répondeur…
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !! j’hais ça ! Quand tu demandes à quelqu’un de te rappeler de toute urgence et que tu n’es même pas foutu de décrocher ! C’est le genre de choses qui me fait monter en l’air très vite.
Au bout du dixième essai, j’entends enfin la voix de Bastien à l’autre bout du fil.
- Allo ?
- Enfin !!!! fait une heure que j’essaie de te joindre Bastien !
- Ouais excuse j’étais dans la piscine.
- Dans la piscine ? ça a l’air de bien aller alors…c’est quoi ton message d’urgence si t’es tranquille mimile le cul dans l’eau !
- Oh ouais, c’était pour savoir si tu pouvais changer ton billet ?
- ……..
- Allo ? tu m’as entendu ?
- Attends, je crois j’ai une douleur dans le bras, et dans la poitrine, je pense que je fais un début de crise cardiaque…
- Hahaha ! n’importe quoi, t’es conne !
- Moi je suis conne ? non mais c’est grave la Bastien ! c’est quoi ce délire de devoir changer mon billet à deux semaines de mon départ ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ?
- Non, je sais chérie, calmes toi laisse-moi t’expliquer. En faîtes, mon pote Jules doit quitter l’Australie car il n’a plus de visa valide depuis déjà un mois. Je ne vais pas le laisser dans la merde tout seul, donc on a décidé d’aller en Nouvelle-Calédonie, c’est proche de l’Australie et puis c’est un territoire français donc on peut s’y rendre et rester sans problèmes. T’aurai juste à nous rejoindre là-bas au lieu de Perth.
- ……………
- T’es encore en crise cardiaque ?
- Non, je passe en crise de nerfs !! C’est une blague ? C’est une mauvaise joke rassures moi ? tu veux juste me faire marcher ? me faire paniquer ? ce n’est pas vrai ton histoire l`?
- Je te jure que malheureusement je suis très sérieux.
- Non mais Bastien, ton pote il n’est pas assez grand pour y aller tout seul en Nouvelle-Calédonie? Je veux dire, toi tu as une amie qui s’en vient, et qui déjà flippe à l’idée de se taper les 30 heures d’Avion solo. Tu m’as quand même bourré le crane pour que je fasse ce voyage et maintenant tu me laisses à mon sort ? mais tu te fous de ma gueule sans déconner ! t’as de la chance de pas être en face de moi parce que je te jure que je te ferai bouffer tes dents !!
- Non mais écoute…regarde le plan…
- Je m’en tape de ton plan loulou! Carre-le-toi ou je pense ton plan !
- Oh oh oh…calmes toi chérie. Respire et écoute-moi !
- Je vais le buter, je vais me le faire, ce n’est pas possible …c’est incroyable. J’hallucines, non mais le foutage de gueule putain de merde, espèce de salopard…
- Je t’entends là…calmes toi sérieux t’es en train de me rendre ouf !
- J’espère bien que tu m’entends parce que je te jure que quand je te vois je te gifle ! Bon vas-y je t’écoute…
- Si tu ne peux pas changer ton billet d’avion, ce n’est pas la fin du monde. A chaque problème sa solution ! Très simple, check : tu vas à Perth comme c’était prévu au départ, mes collocs vont venir te récupérer à l’aéroport, tu vas aller à la maison…de là tu regardes les billets pour Nouméa : je te le paie, c’est pour moi, j’assumes le délire. Tu reprends l’avion, je te réceptionne, à nous la belle vie et tu feras le chemin inverse au retour : Nouméa/ stop à Perth pour deux jours puis retour en France. Pas compliqué non ?
- Dis-tu !! Je dois faire confiance dans le fait que des personnes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam viennent me chercher dans un aéroport où les gens ne parlent pas ma langue, dans un pays situé à 30000 km de ma maison, pour ensuite reprendre un avion – quoi, deux jours plus tard ? - pour finalement me retrouver ‘’en territoire FRANÇAIS’’. Oui c’est très simple c’est clair !
- Je te jure tu fais une montagne de pas grand-chose, je te connais et j’ai confiance en toi. Tu vas te débrouiller comme une chef parce que tu es capable ! Et tu vas être fière de toi après ça je te le promets. Je t’emmènerai au resto all on me chérie pour me faire pardonner !
- Te faudra plus qu’un resto mon gars pour que je me calme les nerfs… bref regarde, mets-moi en contact avec tes amis de Perth s’il te plait, envoie-moi TOUTES les informations nécessaires : adresse, téléphone, noms. Puis ensuite dès que tu seras à Nouméa, on avisera. Je vais voir comment je vais m’organiser. J’ai juste besoin de décanter et de me boire un verre maintenant tout de suite…je ne sais pas dans quoi tu m’embarque Bastien mais putain… bref. Bisous.
- Oui on se parle plus tard. Nous, on quitte Perth dans 5 jours. Prends soin de toi et pas de stress…
C’est un peu l’histoire de ma vie. À chaque fois que j’organise des choses, que je planifie, que je prévois…rien ne se passe comme prévu : JAMAIS !
Le jour J arrive à grands pas. Mes bagages sont prêts. Plus arrive l’échéance finale, plus je me chie dessus pour parler poliment. Je stresse, j’angoisse…mais je suis trop fière pour le dire et encore moins pour faire machine arrière. Bastien a tenu sa parole : il m’a envoyé toutes les informations nécessaires pour que je puisse contacter ses amis de Perth et qu’ils viennent me récupérer…jusqu’à ce que je reprenne un vol pour Nouméa les jours suivants mon arrivée.
EMBARQUEMENT IMMÉDIAT PORTE 65, À DESTINATION DE DUBAI, crie une voix au micro dans l’aire d’attente.
Je suis dans la file, mon passeport en main, attendant sagement mon tour pour entrer dans le long corridor qui mène à l’avion. Je ne réalise pas que je vais traverser le globe en moins de 24h. J’ai une escale dans sept heures, à Dubaï. Je n’ai aucune idée de comment cela se passe pendant une escale…Dois-je récupérer mes bagages, me réenregistrer…me rendre dans un autre Terminal : j’avoue que je suis totalement novice en matière de gestion de voyage de cette ampleur…on va y aller au feeling, freestyle, on avisera !
Je voyage avec la compagnie Emirates, dans le nouveau airbus à 2 étages ! Même en classe éco, c’est pas mal le luxe… J’ai la chance qui me sourit : je me retrouve à avoir 3 sièges juste pour moi. Je peux m’allonger, prendre mes aises et commencer à souffler, à me détendre pour ce premier set de 7 heures de vol.
Bye Bye France, on se revoit dans 6 semaines.
« Mesdames et Messieurs, nous allons commencer à entamer l’atterrissage en direction de Dubaï. Merci de bien vouloir regagner vos places, d’attacher vos ceintures blablablabla »
Putain déjà ? my god, je n’ai rien vu passer. Je colle ma tête au hublot pour me délecter de la vue du ciel de la ville. Peut-être vais-je réussir à entrevoir la Burj Khalifa ?! Apparemment c’est la plus haute Tour jamais construite, selon les journaux…Je ne peux pas croire que je survole Dubaï…je ne peux pas croire que dans à peu près 15h, je foulerai le sol Australien. Il y a encore deux mois je n’avais même pas de passeport.
Je retiens un cri intérieur de joie et de frénésie. Puis ensuite je prie fort ma bonne étoile légendaire, pour qu’il y ait réellement quelqu’un m’attendant à l’aéroport de Perth en Australie...sinon j’ai 15 heures de temps pour imaginer ce que je ferai à Bastien si ce n’est pas le cas !
À suivre ...
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Autour de George Miller : entretien avec Rafik Djoumi
Antoine VERLEY Comment avez-vous découvert George Miller et son cinéma ?
Rafik DJOUMI J’ai découvert George Miller d’abord par des extraits à la télé, puisqu’à sa sortie Mad Max avait quand même fait parler de lui. Le film était sorti en France dans une version censurée et interdite aux mineurs – en fait, au départ, il avait été menacé d’un classement X, et pour obtenir une interdiction aux moins de 18 ans, ils ont dû le couper. Il faut donc imaginer Mad Max « cutté » ET interdit aux moins de 18 ans. Evidemment, moi je ne pouvais pas le voir, mais comme c’était quand même un phénomène en salles, la télévision en parlait, et en passait certains extraits, dont ce qui est au fond l’extrait le plus choquant du film, qui est la mort de la femme de Max. Je l’ai donc découvert à travers ce plan, le fameux plan de la chaussure et de la balle qui roulent sur la route, et que certains critiques de l’époque avaient confondus avec une tête, d’ailleurs ; ils étaient persuadés qu’on voyait la tête de l’enfant décapité dans cette séquence qui ne fonctionne en fait que sur du montage. On ne voit rien.
Ma vraie découverte a bien sûr été Mad Max 2, qui, lui, n’était pas interdit aux mineurs, et que j’ai pu aller voir avec un copain après un énorme teasing, parce que je me souviens qu’on avait attendu un mois et demi pour le voir. Ça a été un choc certain, ça ne ressemblait en rien à l’idée que je m’en étais faite, déjà. Visuellement non plus, ça ne ressemblait pas au premier Mad Max (enfin, aux extraits que j’avais vus, en tout cas) : le premier Mad Max avait encore un petit côté « film d’exploitation des années 70 », là où Mad Max 2 marchait beaucoup plus sur les terres de Sergio Leone. Je ne m’attendais donc pas forcément à voir un western post-apocalyptique, ça a été un certain trauma. Je suis retourné le voir, je ne sais plus combien de fois je l’ai vu en salles à l’époque, peut-être trois fois.
Donc voilà, ça a été mon premier contact avec Miller. Il faut savoir aussi qu’il y avait une forme de caractère revendicateur dans le goût qu’on pouvait avoir pour Mad Max 2, parce que le film avait été un énorme carton en France [2 556 674 entrées] ; chez le public populaire, ça a donc été un film immensément respecté, mais comme à l’époque on n’avait pas toutes ces formes de communications actuelles, l’ « élite » n’avait pas la moindre idée de ce culte, et considérait vraiment Mad Max 2 par-dessus la jambe. J’en veux pour preuve qu’à la fin de l’année 82, il y avait une émission de radio, peut-être sur France Culture ou sur une chaîne comme ça, qui faisait le récapitulatif de tous les films fantastiques de l’année. C’était un événement suffisamment rare pour qu’un enfant comme moi écoute l’émission en entier ! Ils avaient passé peut-être un quart d’heure à parler de Malevil, de Christian de Challonge – parce qu’évidemment, on est cocardier mais on n’ose pas le dire trop fort –, peut-être cinq minutes sur E.T., cinq minutes peut-être sur Poltergeist, ce genre de choses. Et à la fin de l’émission, pendant le générique de fin, alors que la musique du générique était en cours, on entend au micro quelqu’un, de loin, qui dit « mais on a pas parlé de Mad Max 2 ! » Ça donne une idée, je pense, de la place du film dans les médias par rapport à sa place réelle dans la société française. Et qui a duré longtemps, en fait, parce que pendant deux décennies, l’impact réel de Mad Max 2 va être totalement ignoré, notamment par la critique. Il faudra attendre l’arrivée d’une nouvelle génération de cinéastes au tournant des années 2000, qui citent tous sans exception The Road Warrior dans les films cruciaux, formateurs (en gros, 2001, La Horde Sauvage, The Road Warrior. Je résume, mais c’est un peu ça) pour que, très timidement, la presse commence à réaliser que ce film voulait dire quelque chose. Je pense que le fait qu’il soit aussi mal compris par la bourgeoisie a aidé le film à exister comme il a existé. Comme un objet qui appartient au public, qui ne leur appartient pas à « eux », d’une certaine façon.
Après ça, début 1984, George Miller se retrouve parmi les 4 réalisateurs emblématiques choisis par Spielberg pour réaliser Twilight Zone : The Movie, qui fonctionnait un peu comme un manifeste, à l’époque : on avait John Landis qui venait de faire Le Loup-Garou de Londres, qui était donc encore très bien placé ; Joe Dante qui avait fait Piranhas et Hurlements, qui était un peu la voix du cinéma d’exploitation qui parvient enfin à arriver à Hollywood, et ensuite va faire Gremlins ; Spielberg, évidemment, qui est Spielberg, et George Miller. Le fait que George Miller, ce réalisateur australien, soit accolé à ces réalisateurs américains, lui faisait figure de reconnaissance de pairs. Son sketch, remake de Cauchemars à 20 000 Pieds, pour moi à l’époque, était sans aucun doute le meilleur sketch du film. Il faut savoir que ce n’était pas l’avis du public. Dans mon souvenir, une bonne partie du public préférait le sketch de John Landis, parce qu’il avait un thème ; on est en France, on se refait pas ! Donc il a beau être réalisé avec le cul, le simple fait qu’il parle de racisme, et que c’était quelque chose de très très en vogue à l’époque (on est à l’époque de la constitution de « Touche pas à mon pote »), le film de John Landis aurait presque pu servir de publicité pour le mouvement. Donc le public français avait bien réagi là-dessus, il y avait pas mal de gens qui aimaient le sketch de Joe Dante, et enfin en troisième position se trouvait le sketch de George Miller. Ce qui pour moi était aberrant, puisque je le considérais comme, à tout point de vue, le meilleur. Un critique, je sais plus lequel, peut-être Christophe Gans dans Starfix, avait dit que c’était absolument génial d’être allé chercher le réalisateur des grands espaces de Mad Max 2 pour l’enfermer dans la carlingue d’un avion. Parce qu’il y a une qualité claustrophobe dans ce sketch que j’ai rarement vue ailleurs. Une façon de filmer le personnage dans cet environnement, dont le moindre plan souligne qu’il va exploser. Le sketch débute par une lentille déformante alors qu’il est aux toilettes en train d’essayer de vomir, avec une musique stupéfiante de Jerry Goldsmith par-dessus, qui d’ailleurs préfigure la musique de Gremlins, au passage. Il avait déjà composé ce style de musique dans le cadre d’un sketch de Twilight Zone qui s’appelle « The Invaders », dans lequel une vieille dame, dans sa maison à la campagne, est envahie par des extraterrestres, des petites créatures de la taille d’un lutin. Comme il était limité à l'époque au niveau des instruments (il n’avait pas un grand orchestre pour faire la musique de Twilight Zone), Goldsmith avait privilégié les instruments à cordes, et il avait créé ces espèces de violons pincés, un peu rieurs, que l’on retrouve dans Cauchemar à 20 000 Pieds, et qu’on va donc retrouver dans les Gremlins. Et qui vont faire école : il y a vraiment le côté du lutin maléfique, bien résumé par ce petit violon, un peu tzigane en fait, dans la façon de frotter durement les cordes.
Donc pour moi, quand j’ai vu Cauchemar à 20 000 Pieds, j’étais très jeune, je devais avoir douze ans, il me restait encore toute ma cinéphilie à construire, mais il ne faisait aucun doute que George Miller était situé parmi les plus grands. Je le mettais à l’égal d’un Spielberg en termes de puissance d’évocation. D’où la déception qu’a été ensuite Mad Max : Au-Delà du Dôme du Tonnerre, où je n’ai pas retrouvé cette puissance d’évocation.
Ensuite j’ai adoré, vraiment adoré, Les Sorcières d’Eastwick lorsqu’il est sorti. C’est un film qui a eu un relatif succès, mais qui à mon sens n’a jamais été vraiment estimé, notamment pour son incroyable travail de sensualité, que ce soit la photo sublime de Vilmos Zsigmond, la musique sublime de John Williams, les décors… Il y a tout un travail sur les textures dans ce film qui est extraordinaire et qui en plus à mon avis sert le propos, puisqu’il parle encore plus de sexualité que le récit n’en parle. C’était clairement un roman très dandy sur la guerre des sexes, qui agitait l’Amérique depuis les années 70, mais ce que Miller y a amené, c’est cette sensualité quasi-fétichiste dans un travail très patient du décor, et tout simplement dans son filmage : il y avait très peu de réalisateurs qui, comme lui, à l’époque, savaient à mon sens aussi bien cadrer les comédiens. Il a des contre-plongées extraordinaires, et trop rares en fait. Il y a une scène des Sorcières d’Eastwick dans laquelle Nicholson séduit Susan Sarandon en jouant de la musique avec elle, les plans sur ces comédiens, on en voyait jamais de tels, à l’époque. Dans les années 80, on commençait déjà à tomber dans un filmage assez télévisuel, il n’y avait que les nostalgiques, les Carpenter, les Spielberg, pour continuer à essayer de porter le sens du cadre cinématographique dans leurs films, mais sinon, les trucs de James Brooks, Martin Brest et compagnie, c’était vraiment pour moi du téléfilm amélioré, les comédiens y étaient filmés tout platement avec une focale à 50 et un projo dans la gueule. Donc quand on voit un Miller qui, avec un tout petit travelling très discret, vient repositionner sa caméra, en contre-plongée, en ayant pris soin que le plafond soit bien en diagonale… Il y a un tel amour dans la manière de mettre en scène le corps, le physique des comédiens, et surtout de l’utiliser sur toute la largeur du cinémascope, qu’on ne voyait pas à l’époque. J’ai donc été attristé de voir que malgré un film qui montrait patte blanche à la critique institutionnelle (puisqu’il faut le rappeler, un Mad Max 2 ou un Twilight Zone n’avaient absolument aucune chance d’exister en tant que produits culturels aux yeux de la critique : c’étaient de films fantastiques, et la critique, on sait ce qu’elle en pense, surtout à l’époque) ; comme Les Sorcières d’Eastwick était plus un film dans la mouvance de la comédie de mœurs, on pouvait penser qu’il bénéficierait d’un peu plus de reconnaissance. Mais cette année-là, ils ont préféré se palucher sur Camille Claudel, Les Enfants du silence ou je ne sais quelle connerie.
J’ai enfin eu l’occasion de défendre George Miller à la sortie de Lorenzo. Je travaillais au Cinéphage à l’époque, je venais de débuter dans la presse. On m’avait confié ce film, à mon insistance et aussi parce que, chez mes collègues, ce n’était pas une priorité. Quand je suis rentré au Cinéphage, je pensais que dans le milieu de la presse alternative, il était évident que Miller faisait partie des grands. J’ai découvert, et j’en ai été assez surpris d’ailleurs, que ce n’était pas le cas. Il n’était pas déprécié, mais il n’était pas non plus chéri. Moi, je le mettais vraiment parmi les plus grands. Le seul nouveau, dans les années 80, qui se soit hissé dans ces strates-là, c’était McTiernan. Pour moi, il y avait vraiment Steven Spielberg, John McTiernan, Tsui Hark et George Miller. C’était vraiment le quarté gagnant. J’ai toujours aimé les autres, bien sûr, j’ai toujours aimé Carpenter, j’ai toujours aimé Joe Dante, mais je ne trouvais pas que c’étaient des formalistes aussi puissants que ceux que j’ai cités, des gens qui inventent littéralement le langage cinématographique, en fait. Carpenter, Joe Dante et les autres, sont pour moi des gens qui exploitent merveilleusement bien le langage cinématographique. Ils ont compris les trucs, et savent les mettre de la bonne façon pour faire des films efficaces, et qui nous touchent, mais, pour moi, ils n’ont jamais inventé quelque chose que les autres recopient sans même s’en rendre compte. Je pense que la marque d’un grand est aussi là, dans le fait que les gens ne savent même pas qu’ils s’en inspirent. J’expliquais ça il y a très longtemps dans un article que j’avais écrit pour un site assez populaire qui était DVDrama, où j’essayais d’expliquer l’importance d’un John Ford : je le comparais à un Jean-Sébastien Bach, au sens où tout le monde fait du John Ford, personne ne sait qu’il fait du John Ford. Pour moi, la marque des grands, elle est là : ils ont tout simplement inventé le langage, et le simple fait qu’on parle fait qu’on est à la suite de ce qu’ils ont initié. Pour moi, Miller avait cette capacité-là. Je pense que ça a été un petit peu plus reconnu il y a quelques années, quand est sorti Mad Max: Fury Road et que les gens ont compris qu’effectivement, le cinéma était bel et bien le lieu où devait s’inventer un langage.
Cette capacité au langage est logique, quand on considère, je pense, les éléments qui ont amené George Miller à faire du cinéma. C’est quelqu’un qui, de son propre aveu, a toujours été fasciné par la transmission, de siècles en siècles et de millénaires en millénaires. Il avait fait pour la télévision australienne un documentaire qui s’appelle 40 000 Ans de Rêve (40 000 Years of Dreaming), qui, au départ, était une commande : il devait faire un documentaire sur le cinéma australien. Il a choisi de l’appeler comme ça parce qu’il faisait démarrer son documentaire aux aborigènes, et pour lui, il y avait un lien direct entre la transmission multimillénaire de la mythologie aborigène et le cinéma. Le cinéma était un rituel. Qui dit rituel dit qu’il y a une prédominance d’un langage qui n’est pas le langage parlé. Dans les rituels c’est la danse, souvent, au cinéma ça sera le découpage ; ou, encore mieux, la danse découpée ! Quand il fait un film comme Happy Feet, qui sort à une époque où moi, de mon côté, j’ai appris non seulement à aimer ses films, mais aussi à connaître le personnage et connaître ce qui le motive, je ne suis pas surpris. Je me souviens qu’il y avait eu une espèce de stupéfaction, du genre « mais qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qui lui prend ?» Les gens s’imaginaient que tout d’un coup, il avait décidé de vendre son âme à je ne sais quel marchand du temple : non. Happy Feet, c'est du George Miller pur jus. Tous les thèmes au cœur de Happy Feet sont des thèmes qu’il porte depuis ses premiers films.
J’ai aussi découvert, et ça je pense qu’il faut le noter, que ce que j’appréciais chez lui était motivé par ce que je pouvais apprécier dans le cinéma en général, c’est-à-dire une mythologie : pas la mythologie au sens où on l’entend de façon scolaire et académique, mais dans son sens, disons, le plus érudit peut-être, qui est la transmission de l’essence, de l’essentiel. Miller a été à ma connaissance le premier réalisateur de films populaires à citer explicitement dans la presse le nom de Joseph Campbell, juste après que George Lucas l'avait fait. Lucas a dû le citer vers 79-80, et Miller l’a cité à la sortie du premier Mad Max, c’est-à-dire en 80. Il a découvert Campbell à cette époque-là, entre Mad Max et Mad Max 2, et Mad Max 2 est complètement pétri de ses lectures de Joseph Campbell.
Il y a une grande partie du travail de Campbell qui consiste à parler du rapport entre la mythologie et le corps humain, au sens où l’esprit dialogue avec le corps à travers les rêves, et que la symbolique, les archétypes, et les articulations de récits qu’on trouve dans la mythologie sont motivées et générées par le rapport à notre corps. L’idée de la mythologie, c’est de nous rappeler que nous sommes vivants. Et on est vivants parce qu’on est des corps vivants. On sait très bien, pour parler prosaïquement, que le fait d’avoir trop mangé peut provoquer des cauchemars, parce que la façon dont le corps réagit et dont l’esprit reçoit les messages du corps qui réagit va générer une imagerie qui va dans ce sens-là. Un volcan bouillonnant dans un récit mythologique, il est l’expression d’un corps malade et sur le point d’éclater. Et la psychanalyse a essayé un peu de travailler sur ces questions-là, mais j’ai l’impression qu’à l’exception d’un mec comme Jung, elle ne s’y est pas vraiment engagée à fond. Alors qu’elle est obsédée par le corps, elle sait à quel point il est essentiel dans la constitution de notre psychisme.
Il y a donc une prédominance du rôle du corps dans le cinéma de Miller, qui est due à sa volonté de parler de l’essence sans avoir recours à des dispositifs artificiels comme le langage, ou des dispositifs limitatifs comme la raison. Il se situe au-delà de la raison, il n’est pas en-dessous comme on pourrait le croire, parce que souvent les intellectuels ont tendance à croire que tout ce qui n’est pas de la raison est en-dessous de la raison et donc le ramènent au pulsionnel ou à l’émotionnel, ou au sentimental, alors que non. Il faut faire comme avec les chakras de la mythologie indienne, c’est-à-dire qu’il faut monter à un niveau, redescendre en-dessous, au niveau inférieur, pour pouvoir remonter au niveau supérieur. C’est-à-dire qu’une fois que tu es passé de l’émotion à la raison, si tu veux la transcender, il faut redescendre à l’émotion, marier ta raison à l’émotion pour pouvoir dépasser ta raison. C’est ce genre de choses que George Miller peut rechercher dans son cinéma. Il veut atteindre ce point. Mad Max : Fury Road n’est pas un film qui nous demande de descendre vers nos bas instincts, c’est un film qui nous élève spirituellement parce qu’il a marié notre raison à nos émotions et nos pulsions profondes, pour nous propulser au-dessus de tout ça.
Il y a toujours eu chez lui ce travail-là, qui a donc aussi généré des préoccupations profondes, bêtement politiques : je pense qu’il a fallu vingt ans pour que les gens commencent à le comprendre alors que c’était d’une évidence assez cocasse au moment où le film se faisait, que Babe était un film plutôt « vegan » dans l’esprit ! On ne peut pas faire plus propagandiste comme méthode, c’est quand même une histoire d’un être qui cherche à ne pas être mangé… Il y avait d’ailleurs eu à l’époque du film un événement marketing hilarant et complètement accidentel, qui n’avait évidemment rien à voir avec la production du film, qui est que certains petits malins avaient négocié un deal avec McDo pour la sortie aux Etats-Unis, mais comme les gens chez McDo n’étaient pas du tout au courant du sujet même du film, le menu « Babe » proposait en fait un menu avec du bacon ! Donc si tu achetais ce menu, tu avais une espèce de petite sacoche avec des peluches, et dessus il y avait marqué « il en a fait du chemin, le petit cochon » ! Le jour de la sortie du film, il y a eu des drames et des pleurs d'enfants dans les McDo américains, et ça a été la panique pour retirer cette opération le plus vite possible… Mais voilà, ça suffit à souligner le caractère véritablement militant du film au moment où il se fait.
AV Ca souligne également qu’il était non seulement incompris par la critique, comme vous le signaliez tout à l’heure, mais aussi par les gens chargés du côté commercial.
RD Absolument. De toute façon, je pense que tous les cinéastes qui travaillent dans ces zones-là, c’est-à-dire au-delà du rationalisme, sont condamnés à être absolument incompris par la presse. Pour la presse, le rationalisme, c’est le maximum auquel elle puisse s’élever. C’est triste à dire, mais l’état de notre civilisation actuelle, il en est là. Et le fait même que la mythologie soit aussi peu comprise dans ses fondements le démontre, pour ne pas parler de la religion. Je n’aime pas utiliser le mot « religion », mais le sacral. Parce que le sacral, dans les films de Miller, il est évidemment central. Je trouve que c’est difficile de ne pas voir le sacral dans un film comme Babe 2, qui ne parle que du dépassement de la lutte pour la survie, d’entraide, de la nécessité de construire un tissu humain qui ne soit pas limité à l’intégrité de l’individu, mais qui le transcende. Les symboles religieux présents dans le film ne sont pas là pour faire du prosélytisme, ils sont là pour appuyer une thématique qu’un enfant de six ans comprend spontanément, parce qu’un enfant de six ans n’a pas encore appris à limiter son être au simple stade, justement, du rationalisme (qui d’ailleurs, soit dit en passant, est souvent un faux rationalisme, en réalité des pulsions à peine transfigurées).
Mais le fait est que cette imagerie religieuse n’est pas là pour nous inviter à admirer la beauté d’une cathédrale, elle est là pour nous amener à nous rappeler d’où viennent ces concepts. A la sortie de Lorenzo, une partie de la résistance au film était motivée par le fait que le couple Odone que le film met en scène sont des catholiques pratiquants. Et le fait qu’on les voie prier, il y avait un côté « oh la la, je vais me tenir éloigné de ce truc-là », tout de suite on se met à soupçonner le prosélytisme. George Miller n’a jamais eu l’intention d’être prosélyte, il n’a aucun intérêt à être prosélyte. Simplement, c’est impossible de parler du sacré et de la chair humaine sans passer par le christianisme. Il se trouve que l’histoire allait dans ce sens, puisque les Odone, sur lesquels se base le récit, sont effectivement des catholiques. Et le fait que Miller ait choisi de les mettre en scène en tant que catholiques allait dans le sens de ce que son film raconte. C’est un film qui nous parle de la perte totale d’une intégrité. Il parle de cet enfant malade et de parents qui, parce qu’ils sont en contact sacral avec ce que représente l’intégrité de la chair, vont faire l’effort de travailler comme ils l’ont fait, d’apprendre par eux-mêmes et de ne rien attendre d’une société aveugle, parce que, justement, basée sur la rentabilité quantitative du rationnel. C’est ça Lorenzo, c’est « votre enfant ne pourra pas être soigné parce qu’il n’y a pas assez d’enfants malades comme lui ». Là on est quasiment chez René Guénon ; c'est Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps...
AV La résistance dont vous parlez est peut-être aussi due au fait que la tentation de voir du prosélytisme dans, par exemple, un Babe 2 est désamorcée par le fait que le film a un ton burlesque, alors que Lorenzo est un mélodrame, très premier degré, ce qui empêche certains de prendre du recul par rapport aux symboles qui leur sont montrés.
RD En même temps, ils ont un problème historique parce que c’est des catholiques, et que c’est semble-t-il en occident la religion à abattre. Mais dans Lorenzo, lorsque les Odone font appel à l'ancien ami africain de leur enfant, et que celui-ci lui fait un rituel africain, là ça ne posait pas de problème au public, alors qu’on est tout autant dans le religieux à ce moment-là. L’idée, vraiment, c’est ça, l’importance du sacral. Il y a autre chose que juste ça. La perte de Lorenzo n’est pas uniquement la perte de son langage et le fait qu’il ne puisse pas dire de mots ; ce que ses parents essayent de protéger, ce ne sont pas les mots, mais l’intégrité de l’être qu’est leur enfant. C’est quelque chose qui a toujours obsédé George Miller, le fait qu’il ait fait des études de médecine et qu’il soit un médecin ayant pratiqué va évidemment dans le sens d’une plus grande compréhension de ce qu’est le corps humain ; ça n’est pas un bête véhicule. Si on parle d’humain on parle du corps. On est complètement au-delà du dualisme cartésien qui nous ramène, justement, à cette question de la raison. L’importance du corps chez George Miller, elle se fait par l’importance qu’il accorde à l’identité profondément humaine et à sa transmission, c’est-à-dire l’idée que le sacral rattaché au corps se transmette. Tous les Mad Max – et ça, je l’ai très peu lu depuis des années – ne sont pas des récits directs mais des récits qui nous sont racontés. C’est-à-dire que ce sont déjà des mythes au moment où ils nous parviennent. A l’exception du premier, mais qui, au moment où il sort, fonctionne un peu sur un mode onirique. Comme c’est un film qui se voulait à la fois post-apocalyptique, c’est-à-dire futuriste, mais qu’en même temps le monde qu’il mettait en scène était un monde qui nous était parfaitement familier, il y avait, je me rappelle, à l’époque où le film sortait, un caractère onirique, comme si ce film était en fait un rêve.
Mais c’est effectivement à partir du 2 que s’implante cette idée de film raconté, narré, par le « feral kid » dans ce film. Il y a donc l’idée que ce que l’on voit a déjà été transfiguré, modifié dans les mots, modifié dans le sens. On a accès à l’essentiel, c’est-à-dire à ce qu’a été Max, ce qu’a été ce héros, ce qu’il a fait, mais la façon avec laquelle ça a été rapporté est déjà un peu « mensongère », et ça nous ramène à la versatilité des mots dans cet univers, puisqu’on voit bien dans les Mad Max que, comme ça se passe dans un futur plus ou moins lointain, les mots qui veulent dire quelque chose pour nous ne veulent plus dire la même chose pour nos descendants. C’est à nous de déduire ce qu’ils ont pu comprendre dans les mots. Quand on les voit prier le V8 dans Fury Road, ça peut nous faire sourire parce qu’on se dit qu’il a suffi que des manuels de mécanicien soient restés derrière, vue l’importance de la mécanique dans leur société, pour que le V8 devienne immédiatement l’expression d’une divinité. C’est la même chose qui se passe avec les enfants et le tourne-disque dans Au-Delà du Dôme du Tonnerre, lorsqu’ils apprennent le français avec la phrase qui leur fait répéter « je rentre à la maison, je rentre à la maison ». Cette scène-là n’est pas là pour moquer la religiosité de ces enfants, qui croient littéralement au discours de ce tourne-disque, elle est là pour nous rappeler que le fait qu’ils mettent du sens dans ce qu’ils entendent est plus important que ce qu’ils entendent. Il y a plus important que les mots. Il y a l’intention de l’individu, la façon avec laquelle l’individu vit ses mots.
On se définit par la façon avec laquelle on cherche à donner du sens. C’est pareil avec les mots. Les mots eux-mêmes sont des coquilles vides. On a complètement perdu le contact avec le rapport sacré qu’avaient les civilisations anciennes avec les mots : chez les nordiques des temps premiers, une chose n’existait pas tant qu’elle n’avait pas été nommée, par exemple. C’est dingue, mais elle avait beau être sous tes yeux, elle n’existait pas ! Ce qui la fait exister, au sens du ex-sistere latin, c’était de la nommer. Donc on comprend bien toute l’artificialité du mot, que le mot n’a jamais défini le monde qui nous entoure, il n’est qu’une tentative de négocier avec ce monde-là. Et donc, la façon la plus directe de négocier avec ce monde-là, ce ne sont pas les mots, c’est le corps. La danse joue donc aussi, évidemment, un rôle essentiel là-dedans. Il y a bien sûr Happy Feet qui vient tout de suite à l’esprit quand on parle de danse chez George Miller, mais, en réalité, elle est là déjà avant, cette danse, ce rituel. Elle est là notamment à travers la mise en scène. La mise en scène de Miller, surtout à partir de Mad Max 2, est extrêmement chorégraphique. Et son cinéma ne peut pas faire l’économie de penser les choses sous forme de danse. Déjà parce qu’il s’agit de faire répéter les comédiens dans leurs déplacements les uns par rapport aux autres, on est déjà en train de mettre en place le rapport des corps entre eux quand on fait de la mise en scène, et notamment de la mise en scène aussi précise que la sienne. Sur Mad Max 2, notamment toutes les séquences chez Pappagallo, il y a une complexité dans les rapports des individus aux autres et dans leurs mouvements qui est complètement dingue et qui, évidemment, atteint un point culminant dans la poursuite finale, où là, ce ne sont pas seulement les corps, ce sont les corps entre eux, plus les corps avec les machines, plus les machines entre elles, bref, grande partouze chorégraphique.
C’est quelque chose qu’on retrouve dans Les Sorcières d’Eastwick, les moments les plus mémorables du film sont des moments qui nous renvoient à la danse : la partie de tennis ; la « ballroom scene », la scène des ballons sur l’opéra Nessun Dorma; le final avec Jack Nicholson qui se ramasse une espèce de tempête de plumes au visage dans la rue, la façon avec laquelle il est malmené dans toute la dernière partie du film, est dansante, d’une certaine façon.
Donc quand on en arrive à Happy Feet, on est dans cette continuité. Happy Feet, c’est pareil, ça met en scène une communauté de manchots empereurs repliée sur elle-même, qui n’accepte comme expression de l’individualité que les chansons, c’est-à-dire que des paroles mises en musique. Des mots. Et elle se retrouve avec un individu qui s’exprime autrement, et qui fout la merde ! Evidemment qu’il est tellement au-delà de cette communauté qu’il va être obligé de vivre son aventure à part pour, en définitive, sauver cette communauté d’elle-même en lui apprenant la danse. Ça prend des détours encore plus sublimes dans le deuxième où on convoque, à peu de choses près, l’essentiel du vivant, dans ce grand ballet cosmique. Et ce n’est pas caché, tout ça. Moi, quand j’ai écrit mes textes à l’époque du premier, j'entends dire « mais qu’est-ce qu’il raconte, ce mec ? » alors que tu ne fais que décrire les plans que tu vois, c’est ça qui est extraordinaire, c’est que tout est là. Quand tu parles de rapport au cosmos dans Happy Feet et que les gens semblent interloqués, t’as envie de leur dire, mais ça commence dans le cosmos ! Littéralement ! Plus tard, le zoom arrière qui part de Mumble dans sa prison pour nous montrer la terre perdue au milieu de l’univers, je suis désolé, c’est là, je ne l’invente pas !
Ce rapport au cosmos et au vivant dans le deuxième est fabuleux. Quand Happy Feet sort, la préoccupation écolo a bien avancé dans les consciences déjà, donc le film est pris comme un film écolo, ce qu’il est de toute façon, mais, et je pense que c’est important, c'est un film écolo « dédramatisant », c’est-à-dire un film qui nous explique bien « on ne va pas s’en sortir en flippant notre race, on va s’en sortir en réapprenant à danser ». Et ça, hélas, en Occident, on en est tellement loin, on a tellement du mal à comprendre. Joseph Campbell racontait souvent cette anecdote d'un sociologue occidental assistant à des cérémonies shinto, qui disait au prêtre qu'il ne comprenait pas leur idéologie, leur théologie. Et le prêtre shinto de lui répondre avec douceur « Nous n'avons pas d'idéologie ; nous n'avons pas de théologie. Nous, on danse. » Danser, c’est simplement exprimer le fait qu’on est en vie. Et exprimer le fait qu’on est en vie, c’est exister au sein du cosmos. Voilà, là, on a fait l’intégralité de la carrière de George Miller : si tu n’apprends pas à danser, tu n’existes pas au sein du cosmos. Tu es un objet, en fait. Et c’est le message que lancent les femmes au début de Mad Max : Fury Road en disant « nous ne sommes pas des objets. » , « we are not things. » On n’est pas dans l’utilitaire, on n’est pas, justement, dans le rationalisme au sens de « rationner » les choses, compartimenter, découper les trucs et les ranger dans des cases. Car c’est ce qu’on fait avec les choses. On est au-delà de ça, on est bien plus que ça. Donc dire « on n’est pas des choses », c’est dire « on explose ces limites », et on les explose en apprenant à danser, c’est-à-dire en existant pleinement, et exister pleinement c’est exister à travers son corps. Et donc la façon avec laquelle les corps sont torturés, malmenés, ou sublimés dans Fury Road, elle est essentielle au « discours ». Je mets des guillemets parce qu’il n’y a pas de « discours » chez George Miller ; quand on est dans la transmission de l’essence, on n’est pas dans la transmission d’un discours. En fait, on est plus proches du rituel initiatique, cette idée qu’on ne peut transmettre l'essence qu’à travers une ritualisation.
Donc quand je vois des gens regarder avec circonspection Fury Road en disant « mais enfin, c’est quoi ces plans sur ces jeunes filles en train de s'asperger d’eau, au ralenti ? » Eh bien, c’est le sens de l’essence, c’est ce que le film est en train de te dire profondément, mis en images. Que tu choisisses d’y voir une sexualisation, une objectification du corps féminin, c’est ton problème, c’est que tu as choisi tes propres limites. Le film, lui, va au-delà de ça. Il raconte bien plus que ça. A ce moment-là, on est en pleine mythologie, ces nymphes (parce que ces « furies » sont aussi des nymphes) ne peuvent pas être autre chose que des créatures sublimes, qui ne peuvent exister dans le film qu’à travers la génération, au sens vital : elles sont dans l’eau, dans le Féminin, il y a donc tout un rapport mythologique au corps féminin et à l’eau qui se termine sur ce pano où il suit la plus belle d’entre elles, pour descendre à son ventre enceinte, pour remonter à Max à qui elle apporte la lance d’eau. La vie vient de là. Elle parle avec son corps, le film parle avec le corps de ses personnages, tout est mis en scène, chorégraphié ; il y a donc une danse, qui prend une autre tournure dans les secondes suivantes lorsqu’il va se battre avec Furiosa. Ce qui est aussi, quand même, une comédie musicale, la chorégraphie de cette séquence, c’est Fred Astaire et Cyd Charisse. Tout ça est lié à cette préoccupation originelle qu’il avait, qui était : « mais comment a-t-on fait pour préserver aussi longtemps le sens du discours ? ». D’où la fascination qu’il avait pour les aborigènes. Ce documentaire 40 000 Ans de Rêve, il veut dire ce qu’il veut dire : en 40 000 ans, transmettre quelque chose d’impossible à mettre en mots, parce qu’en tant qu’êtres humains, on a plus que ça à transmettre. Par la danse, par le cinéma, par les arts, par tout ce que tu veux, tout ça n’est que la transmission de l’essence. Et l’essence, c’est qu’on est en vie. On est vivants. C’est pas « on va l’être un jour », c’est « on l’est maintenant. » Voilà. Je pense que pour moi ça peut résumer idéalement le cinéma de George Miller. C’est un cinéma vivant, au sens plein et mythologique du terme.
AV Comment voyez-vous l’importance des véhicules dans son cinéma ?
RD Il y a un rapport fétichiste à la mécanique que les australiens, vivant dans un environnement sauvage, ont toujours eu et qu'ils ont complètement transfiguré dans leur cinéma. Le premier Mad Max, ce n’est pas un film qui vient de nulle part, c’est un film qui arrive presque à la fin d'une grande vague d’exploitation de films de motards et de véhicules. Il y en avait un en 1974, qui s’appelait Stone et qui avait eu un énorme succès. En gros, le lancement de la production de Mad Max s’est fait par rapport au succès de ce film-là et reprend plusieurs de ses comédiens. Sauf que ce fétichisme de la mécanique n’est pas un fétichisme « frigide ». Il prie le mouvement. Il y a une beauté réelle dans le fait de voir une machine prendre vie à l’écran. Et ça, ce ne sont pas les australiens, et ce n’est pas George Miller qui l’a inventé, les français et les soviétiques des années 20 faisaient exactement la même chose. Abel Gance ou Dziga Vertov n’avaient de cesse de filmer tous les engrenages et tous les pistons qu’ils pouvaient trouver sur leur route. Parce que tout ça met en scène quelque chose qui, encore une fois, est de l’ordre du cosmique. Le vivant, c’est ça. Le cœur bat, les poumons s’ouvrent et se ferment, le corps humain est assimilé à une machine justement parce qu’il fonctionne de façon « machinale » et « mécanique ». Sauf que, on y revient toujours, c’est plus que ça ! Le vivant, ce n’est pas juste une simple machine : le rêve des cinéastes, au fond, c’est de pouvoir faire ce que Miller a vaguement tenté de faire dans Babe 2, avec ce chien handicapé qui a deux roues, c’est de pouvoir faire une poursuite de véhicules qui soit faite par des êtres vivants. S’il pouvait faire un Mad Max avec des mecs fusionnés avec leur moto ou leur bagnole, il le ferait, ça serait génial ! Tous ceux qui aiment ce cinéma-là, quand il est bien fait, ces poursuites en bagnole, en rêveraient, de voir ce genre de choses.
Evidemment qu’il y a une érotisation de la mécanique. Parce que souvent, la critique se sert de ça pour le dégager d’un revers de main dédaigneux : « tout ça, c’est de l’érotisme déviant. » T’as envie de leur dire, « mais enfin, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité », quoi ! En termes de fétichisme et d’érotisation, si on vous retirait toutes les belles femmes qui composent le cinéma devant lequel vous êtes à genoux, on ne sait pas très bien où vous irez ! Désolés de vouloir fantasmer sur plus de choses que simplement des femmes ! On veut fantasmer sur des bottes, on veut fantasmer sur des chevaux, on veut fantasmer sur des mécaniques de bagnoles et de motos, et nos cinéastes à nous, les grands cinéastes populaires, sont des gens qui ont mis en scène ce rapport charnel avec tout ce qui nous entoure. D'ailleurs, tu sais comment Sergio Leone a engagé Bertolucci pour travailler sur ses scénarios ? Il lui a simplement demandé « si tu as un cheval à filmer, où vas-tu mettre ta caméra ? » Bertolucci lui a répondu « je vais me mettre derrière pour avoir son cul qui occupe la moitié de mon écran. » « Ah bon, et pourquoi ? » « Parce que la puissance de ce cheval, on ne la sentira que si on voit son postérieur. » Et là il lui a fait, « c’est une bonne réponse, je te prends ! » Ce scénariste allait comprendre qu’il n’était pas là pour travailler sur des concepts littéraires (des mots, encore une fois) mais qu’il allait travailler sur du profond, du « c’est quoi cette puissance qui nous fascine ? » Pourquoi le cheval, bordel ? Pourquoi cet animal a-t-il une puissance cinématographique qui dépasse celle des autres ? Pourquoi ne se lasse-t-on pas des poursuites de voitures malgré les centaines et les milliers de films à toujours nous représenter les mêmes plans ? Parce que fondamentalement, profondément, ça veut dire quelque chose, et on le sait, que ça veut dire quelque chose, on le sent. On sent que ça nous ramène à quelque chose de vivant. Et George Miller ne fait que ça, du cinéma vivant.
Propos recueillis et retranscrits par Antoine Verley (Paris, le 17/06/2017)
Remerciements à Rafik Djoumi pour sa disponibilité et sa relecture.
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Un membre des TOP moins connu mais qui peint toujours et avec un réel talent. Une rencontre qui nous plonge dans les premières heures du graffiti français mais aussi dans la scène parisienne actuelle.
Quelle est ton occupation artistique principale et comment fais-tu pour associer le graffiti avec ta vie de tous les jours ? Depuis 2000, je me suis professionnalisé : je me suis inscrit à la maison des artistes, aux impôts, à l’ADAGP où j’ai déposé mon nom. En fin de compte, j’ai eu une opportunité en 2000 pour travailler avec TF1 sur le Big deal et, pour le coup, j’ai monté une équipe.
As-tu créé le logo de cette émission ? Oui ! On a retravaillé pour eux en 2003… Je travaillais avec des personnes que je ne vais pas citer et on s’est dit pourquoi pas, il y a des possibilités, on va se professionnaliser et on va peut-être monter des choses, des projets… C’est à partir de cette optique-là que je me suis mis davantage à faire de la décoration, à me mettre dans les fonds et, peut-être même, à m’éloigner à vrai dire un peu du graffiti dit classique pour amener un petit plus en fin de compte, des choses qui existent déjà dans la BD.
Te sens-tu proche des muralistes ? Voilà ! Je m’oriente en effet plus vers le muralisme que le graffiti dit classique. Maintenant, je réalise beaucoup de décoration, des commandes, des choses comme ça mais rien ne m’empêche encore – et heureusement pour moi parce que ça reste une passion avant tout – de faire des murs dans la rue, pas forcément payés et sans autorisation non plus.
Cette pratique récente a-t-elle modifié ton approche du graffiti à l’ancienne ? Oui, complètement ! C’est pour ça que je te disais que je m’éloigne un peu du graffiti parce que je suis honnête avec moi-même. Quand on intègre un peu de lettrages dans le graffiti, on essaie de l’intégrer dans un décor qui ne prenne pas forcément une ampleur parce que ce n’est pas vendeur quelque part… C’est la difficulté, justement ! Quand tu dois rencontrer des responsables de sociétés, les collectivités ou monter des projets avec des commandes publiques, des choses comme ça, il y a toujours en fin de compte des préjugés sur le graffiti : jeunes de banlieue, violence, c’est agressif… J’essaie de montrer un autre aspect.
Explique-nous comment tu passes du papier au mur ? C’est une grosse préparation en amont… Comme tu as pu le remarquer, je ne peins pas non plus avec beaucoup de gens : la difficulté, elle est là aussi ! C’est de trouver une ambiance, une atmosphère et, en fin de compte, la différence qu’il y a entre les gens ça se retrouve aussi sur le mur. Donc pour avoir une harmonie visuelle entre les deux artistes ou plus, c’est la difficulté parce qu’il y a l’ego qui entre en jeu. Il faut vraiment bien tout poser en amont, tranquillement.
Es-tu le chef d’orchestre ? C’est selon les commandes ! Je pars dans une direction selon ce que l’on va me dire et les couleurs qu’on m’impose puis je vais leur proposer quelque chose qui me tient à cœur.
Où puises-tu inspiration ? La peinture traditionnelle, les illustrateurs, la BD, les jeux vidéos énormément, les films aussi ! Tout ça, c’est une source d’inspiration pour moi parce que je suis autodidacte, donc je n’ai pas eu une formation dans une école dite classique. Il a fallu que j’apprenne les choses par moi-même.
Peux-tu nous parler du moment où tu prépares ton sketch ? Je dessine un visuel puis je le modifie selon l’échelle du mur et, à partir de là, je choisis aussi les gammes de couleur, c’est très important. Selon les artistes qu’il y a sur le mur avec moi, on se partage le travail à effectuer. Par exemple, je vais travailler l’arrière-plan, une autre personne va travailler les premiers plans puis on va se mélanger. Il va venir travailler un peu sur l’arrière-plan et moi sur ses premiers plans, comme ça il y a une vraie symbiose.
Avec qui as-tu le plus travaillé ces dernières années ? J’ai commencé au départ avec Tworode. On a travaillé un peu avec les P19. Tworode est complet, c’est un artiste à part entière et il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Ensuite, j’ai rencontré Shadow avec qui j’ai travaillé énormément aussi, il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Récemment, j’ai rencontré Alex, même si on se connaissait depuis un certain temps on n’avait jamais vraiment pris l’initiative de faire un mur vraiment en commun. Tous les deux, on a été agréablement surpris parce qu’on est relativement complémentaires. On a des univers différents mais moi ce que j’apporte c’est une ambiance, une atmosphère où souvent malheureusement il n’y a pas de vie. Alex m’apporte la vie dans l’atmosphère que je peux amener donc on a trouvé ça super complémentaire.
Que penses-tu du tag ? J’estime que le tag c’est avant tout primordial, c’est dans le graffiti ! Quand j’explique le graffiti aux gens qui n’y sont pas vraiment initiés, c’est ce que je leur dis. C’est une famille, le graffiti, et au début on fait des tags puis on commence à faire un peu de flop, un peu de chrome ; et plus ça va, plus tu commences à faire un peu de couleur. Ceux qui sont motivés à aller plus loin font des personnages, du décor et tout ça… C’est une finalité mais tout ça fait partie de la famille qu’est le graffiti, donc le tag c’est super, surtout à l’époque ! En même temps, c’était une manière de se faire son nom.
Pourquoi t’es-tu mis à poser des tags dans la rue du jour au lendemain ? Mon premier tag c’était Burst. J’ai tagué au début au marqueur à l’école… J’ai testé une fois une bombe dans la rue, franchement j’étais jeune, c’était au début des années 80 et, finalement, je me disais que ce n’était pas pour moi et que je n’y arriverais jamais. J’ai lâché l’affaire mais j’ai toujours côtoyé des gens qui faisaient du graffiti autour de moi. Petit à petit, j’ai côtoyé énormément les TOP et c’est comme ça en fin de compte que j’ai été amené à faire du graffiti ; au départ, j’ai commencé à remplir les blocks de Shest, Benk et Shark…
Dans quel quartier cela se passait-il ? J’ai grandi dans le XVIIIe! Les deux vrais gros noyaux durs dans le graffiti et dans le hip-hop, en règle général, c’était Saint-Denis et le XVIIIe. J’ai gravité autour d’énormément de graffeurs mais je m’y suis mis tardivement. J’allais les voir parce qu’il y avait des lieux comme le terrain de Garibaldi qui n’était pas loin la plaine Saint-Denis, Stalingrad qui était vraiment proche et surtout la Petite ceinture. Inévitablement, je savais que ça peignait là-bas. C’est comme ça que j’ai pu voir Basalt avec Banga… Ils peignaient énormément et, déjà, ils apportaient quelque chose de nouveau. C’était un peu leur terrain, donc j’y allais souvent et ça a changé énormément.
Est-ce que tu allais dans le sud de Paris ? Franchement, je ne dépassais pas mon quartier… Je m’enfermais dans mon quartier en fin de compte, parce qu’il y en a beaucoup qui pensaient qu’il ne se passait rien dans le sud alors que c’était retourné dans tous les sens.
As-tu posé dans le métro à l’époque ? J’ai fait des tunnels, mais le métro non. Je ne sais pas pourquoi… Est-ce que je suis claustrophobe ? J’aimais bien le côté libre de la rue donc j’ai toujours préféré la rue, les camions, les stores… plutôt que de m’enfermer dans un endroit où c’était plus risqué. Même si à la base aux États-Unis ils sévissaient sur les trains, à Paris on n’a pas cette histoire parce que chez eux tout est aérien. En France, tout est sous terre donc pour moi, par exemple, ce n’était pas mon univers.
Quels sont les auteurs en BD qui sont pour toi des sources d’inspiration pour ton dessin ? Le premier qui m’a aidé à construire des persos, c’était Crisse. Pendant longtemps, je me suis inspiré de lui et, au niveau des illustrateurs, pour moi le summum c’est John Howe. Il a un jeu de lumière incroyable : les verts, les teintes vert/bleu, le mélange de ses couleurs…
On retrouve cela dans tes murs d’ailleurs, n’est-ce pas ? Oui, je suis vraiment inspiré par ça. Je regarde beaucoup aussi les photographes, parce que maintenant il y a une grande évolution dans la photographie. Ils retouchent énormément les photos donc souvent c’est de la haute définition. J’essaie de transmettre ça sur certains murs, le côté un petit peu sombre et j’accentue aussi le côté apocalyptique.
Pourquoi es-tu attiré par les couleurs froides ? C’est difficile de construire ou de donner un côté réaliste dans la fresque avec les couleurs très flashs qui sont utilisées dans le graffiti. Même quand j’utilise le vert, ça reste très lumineux comparé à de la peinture acrylique ou à de la peinture à l’huile. C’est vrai que je ne mets pas trop de couleurs vives !
Quels sont les peintres qui te parlent ? Le peintre danois Peder Mork Monsted, le peintre paysagiste americain William Bliss Baker pour n’en citer que deux… Je m’inspire énormément de leur technique en fin de compte, de leur manière de poser la lumière ainsi que de leur réalisme…
Si je comprends bien, tu es surtout attiré par la peinture réaliste ? Ça me parle, ça me touche… Je n’ai pas le niveau pour le faire donc je ne le fais pas, j’essaie juste de faire un mélange, d’apporter un aspect réaliste et BD aussi, une sorte de mixe en fin de compte.
Est-ce que tu as peint à Stalingrad ? Non, j’y ai mis les pieds, j’ai vu les gens peindre… J’étais là ! C’était magique, franchement, parce que le lieu se prêtait à la vision qu’on avait tous de New York ; il y avait le métro aérien, ça faisait un peu ghetto, ça ressemblait au Bronx quelque part, donc c’était le délire. Il y avait une atmosphère, une ambiance, on se sentait à part, en fin de compte
Es-ce que tu as fait du smurf ? J’ai essayé mais ce n’était pas pour moi. Comme je te l’ai dit, même au départ quand j’ai fait mes premiers tags, j’ai trouvé que ce n’était pas pour moi, que je n’y arriverai pas donc j’ai lâché. J’ai vraiment mis un certain temps avant de me remettre dedans, la chance que j’ai eu c’est que j’ai côtoyé des gens comme les membres des TOP qui m’ont expliqué. Après, j’ai fait mon petit chemin, même si je faisais beaucoup de tags et des chromes. J’ai toujours fait de la couleur aussi à côté et je n’ai pas voulu non plus comme beaucoup le font maintenant, m’autoproclamer vandale ou couleur. À l’époque ça n’existait pas, tu faisais aussi bien de la couleur que du chrome, du tag et ainsi de suite. Je trouve que la nouvelle génération a perdu un peu de cet état d’esprit…
Est-ce que Shest t’a apporté beaucoup ? Il faisait des traits droits incroyables…
On avait l’impression qu’il avait une règle de cinq mètres de long… Oui, en plus il n’avait pas de scotch ni de carton ! Il n’y avait pas les caps, ni les bombes d’aujourd’hui et c’est pour ça qu’en le regardant peindre longtemps, il m’a apporté énormément…
Comment peignait-il ? Souvent, il avait sa petite esquisse. Il était quand même très méthodique dans sa façon de faire, il se préparait en fonction du mur qu’il avait repéré.
Le premier Shest que j’ai vu, c’est à Quai de la Gare sur un des murs dégueulasses le long de la voie. Il avait peint uniquement les contours et c’était assez rare à l’époque de ne peindre que des contours sans remplir le block. C’était un côté économique mais, en même temps, je pense que c’est un des rares qui a commencé à utiliser le rouleau aussi. Juste au rouleau, sans contours et rien que ça, ça tuait tout en fin de compte !
Testait-il pas mal de choses dans son atelier ? Il testait plein de choses dans son petit atelier ou même dans sa cave, qui d’ailleurs s’était transformée en atelier. Il faisait beaucoup de tests comme ça… Il était étudiant… C’était un ami bien avant de peindre et c’est comme ça qu’au fur et à mesure, je l’ai accompagné puis j’ai commencé à remplir…
Quand a-t-il commencé ? Je crois que son premier truc, c’était en 1982, je crois… Ah oui, ses premiers tests !
C’est étonnant parce qu’en 1982, il n’y avait pas vraiment de graffiti à l’Américaine à Paris… Je crois que c’était en rapport avec un vieux quartier dans le XVIIIe qui s’appelait la Moscova et, en fin de compte, il y avait déjà les Mosko et associés qui faisaient leurs pochoirs.
Donc il a commencé par faire du pochoir ? Oui, je pense que c’est ça… Je pense qu’il a été influencé par ces gars puisqu’il allait peindre souvent là-bas. Il aimait justement ce côté un peu vieux Paris, il y avait de vieux murs. Sa grande influence après ça a été Bando.
Il a commencé par peindre des choses qui n’étaient pas forcément du graffiti et quand apparaît le graffiti à l’Américaine avec Bando, pour lui, c’est la révélation. Oui, il s’est pris une claque ! Franchement, c’est la révélation et, après, il s’est mis vraiment à travailler la lettre, son style…
À quel moment as-tu eu Subway art et Spraycan art dans les mains ? J’ai eu les deux en main en même temps en 1989, je pense. Je les ai feuilletés et après je suis allé me les chercher. Pour ceux qui font du graffiti, c’est des bibles comme le tien, Paris Tonkar. Moi, je l’ai ! (Rires)…
On ne se rend pas compte à quel point ça a été des déclencheurs dans le monde entier. Oui, ça a marqué beaucoup de jeunes, des générations ! D’autant qu’il n’y a rien eu entre Paris Tonkar et la sortie de Kapital en 1998. Ce bouquin a relancé la mode du graffiti ! Depuis cinq ans, il y a vraiment une grande effervescence autour du graffiti, avec des galeries qui se sont ouvertes… Il y a beaucoup de gens du milieu de l’art qui s’y intéressent, ça a ouvert plein de portes.
As-tu été sollicité par ce milieu de l’art ? Non, parce que je ne cours pas après non plus… Je préfère, à la rigueur, rester dans mon côté muraliste à la Sud-américaine. Quand j’ai commencé vraiment à m’y mettre, c’était fin 1993 et déjà je regardais énormément le FX crew et le FBI allemand avec leurs grosses productions. C’est eux qui m’ont montré qu’avec le graffiti, on pouvait aller très loin, très haut !
Est-ce que des graffeurs français t’ont influencé ? Il y a énormément de talents mais il n’y a pas beaucoup de groupes qui font de la fresque… En France, il y avait les MAC. Ils m’ont influencé et motivé…
Que t’ont-ils apporté ? Une composition ! Mais eux voulaient aussi transmettre un message au niveau de leur mur.
Tu ne t’intéresse pas aux murs politiques ? Non, parce qu’il y en a assez, on en parle relativement assez, ce n’est pas à travers les peintures qu’on peut changer les choses non plus. Moi, ce que j’essaie à la rigueur, c’est d’apporter un peu de rêve, c’est tout !
Est-ce qu’il y a un mur que tu n’as pas encore fait mais que tu voudrais faire ? Personnellement, j’aimerais bien un jour faire un grand mur à New York ! (Rires)… J’aimerais bien. Je n’y suis jamais allé et je n’ai pas encore eu l’opportunité mais je suis en contact avec des New-yorkais du FX crew, pour moi ça serait le summum en fait.
Quel est le mur que tu as peint et qui marque pour toi une nouvelle étape ? C‘est un mur que j’ai peint avec Shadow en 2007 : on avait fait un tunnel, le toit était cassé, le métro cassé puis on avait intégré du graffiti, une 3D de Shadow et un 2D de moi en orange pour contraster. Depuis ce mur, je me suis dit : “C’est ça, il faut faire ça.”
Finalement, quand tu vois ton parcours, à quel moment te dis-tu que tu aurais pu faire mieux ou autrement ? Encore maintenant, je me mets toujours en question, toujours… Je ne suis jamais forcément satisfait d’un mur… Je pense que dans vingt ans, je serai encore en train de m’enrichir visuellement et j’espère évoluer en même temps.
As-tu eu des collaborations avec des peintres qui ne viennent pas du graffiti ? J’ai eu l’opportunité de rencontrer l’année dernière deux femmes d’un certain âge qui peignent : elles ont un parcours traditionnel et pratiquent la fresque panoramique, le trompe-l’œil et les effets faux marbre… Elles travaillent essentiellement à l’acrylique et je les ai rencontrées sur un chantier. Vu que je travaille sur de grandes surfaces, elles m’ont invité sur un de leurs chantiers à Alfortville. Tout était imposé, c’était sur les droits de l’enfance. Je n’avais pas eu le droit de travailler à la bombe parce que c’était sur les produits bios et, pour le coup, j’ai travaillé avec des pinceaux.
Est-ce que cela a été enrichissant pour toi ? Travailler avec ces femmes qui ont une expérience, une autre culture, une autre approche ne pouvait qu’être enrichissant et c’était vraiment une belle expérience. Il y a un peu de moi sur ce mur.
Est-ce que tu as conscience quand, tu voyais Shest ou les autres TOP peindre à Stalingrad ou dans le quartier qu’il se passait quelque chose de nouveau ? Oui, carrément !
Et vous en parliez entre vous ? Non, justement ! C’est bien après, on savait qu’il se passait entre nous quelque chose de magique parce qu’on vivait quelque chose de nouveau. Quand c’est arrivé, il fallait être un peu rock’n’roll ou punk ; il n’y avait que ça, en fin de compte ! Tout d’un coup, on a pu tous s’identifier à cette nouvelle culture qui nous parlait parce que je vivais à Barbès et, culturellement, ça me parlait plus que le rock, que le punk… (Rires)
Est-ce que vous aviez des collaborations avec d’autres crews ? Ah non, surtout qu’à l’époque c’était très fermé, chaque groupe était très fermé aux autres. C’est vrai qu’on ne se mélangeait que très peu et c’est toujours, mine de rien, un milieu relativement fermé.
Pour finir, quelle est la dernière fois où tu as peint un graff à l’ancienne ? C’était à Montreuil… Je faisais une petit balade graff organisée avec l’office du tourisme de ma ville. Je montrais mes fresques dans la ville et j’ai croisé par hasard Wean 3DT qui passait par là avec son petit sac de bombes. On a discuté, je leur ai dit que c’était un activiste aussi… Cinq minutes après, on est parti peindre un chrome en pleine rue sans les spectateurs quand même, juste lui et moi ! Cette rencontre m’a fait super plaisir, c’est encore ce côté magique du graffiti !
Photographies : Seyb
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Interview de Seyb Un membre des TOP moins connu mais qui peint toujours et avec un réel talent. Une rencontre qui nous plonge dans les premières heures du graffiti français mais aussi dans la scène parisienne actuelle.
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Les sophismes des lobbies industriels menacent notre survie parce que nous voulons bien y croire, par Cédric Chevalier
Ouvert aux commentaires.
Nul citoyen ne peut plus ignorer aujourd’hui l’alarme lancée par les scientifiques par rapport aux menaces écologiques : climat, pollution de l’air, de l’eau, des sols, extinction de la biodiversité, destruction des écosystèmes et érosion des ressources naturelles. On ne peut non plus ignorer les causes : trop de voitures, trop d’avions, trop de viande, trop de villas quatre-façades peu ou pas isolées, trop de péri-urbanisation et de bétonisation des terres, trop d’agriculture et de foresterie intensive, trop de pesticides, trop de biens de consommations vite achetés et vite jetés, etc. Nous n’ignorons pas non plus la parfaite inertie politique de nos sociétés face à ces menaces. La maison brûle mais nous restons tranquillement assis dans notre canapé, devant la télévision. Notre optimisme est à toute épreuve, on s’en sortira bien ! Tout cela, menaces, causes, inertie, est abondamment documenté par les scientifiques et les médias partout dans le monde.
Ce qu’il manque encore manifestement, c’est une lecture politique lucide par les citoyens des intérêts qui sont en jeu : les leurs propres en tant que consommateur et travailleur, ceux des politiciens, et ceux des industriels et financiers capitalistes. Et surtout, car c’est la clef de la lucidité au fond, une réflexivité, une conscience, une éthique, une lucidité sur notre propre corruption morale, qui nous empêche de relier les pointillés, pour en arriver aux conclusions qui s’imposent en termes d’action et de responsabilité : changer nos comportements, changer notre consommation, changer notre vote aux élections, entrer en politique et en désobéissance civile. Car si nous sommes informés de tout, des menaces et des causes, il faut bien proposer une explication à notre inertie. Soit renoncer à notre libre-arbitre et à notre responsabilité, et faire de la méditation, soit reconquérir notre autonomie de citoyens et nous révolter. Sortir de son canapé et détacher les yeux de l’écran, c’est peut-être trop difficile pour beaucoup d’entre nous. Relier les pointillés et en assumer les conséquences, c’est subir un choc de conscience particulièrement douloureux pour n’importe qui. Certains ne s’en remettent pas.
Naomi Oreskes, dans son célèbre ouvrage Les Marchands de doute, a démontré en détail la stratégie redoutable des lobbies industriels pour empêcher le plus longtemps possible l’intervention des Etats qui voudraient limiter voire faire cesser les impacts sanitaires et environnementaux scientifiquement démontrés du tabac, de l’amiante, du pétrole, du plastique, de l’automobile, du nucléaire, des pesticides, de l’aviation, de la viande, etc.
Il ne faut pas vraiment s’étonner de l’attitude de ces lobbies industriels, qui vont jusqu’à soudoyer des scientifiques véreux pour produire de fausses études, car elle est parfaitement rationnelle par rapport à leur objectif prioritaire de maximisation du profit. Il ne faut s’étonner que de la naïveté suicidaire des citoyens électeurs à tolérer que leur gouvernement accepte de se faire berner aussi facilement par ces industries. Voire se révèle carrément ses complices actifs, lorsqu’il s’assure que les agences chargées de la protection de la santé et de l’environnement soient émasculées de leur pouvoir effectif de contrôle. En nommant à la tête de ces agences d’anciens dirigeants industriels, et en recopiant benoîtement les conclusions des études industrielles dans des rapports officiels, en privant les agences du pouvoir d’enquête et de sanction, ou en réduisant vicieusement leur budget à peau de chagrin, on s’assure que la dynamique économique du profit ne soit pas grippée par les esprits chagrins. Les citoyens consommateurs sont également coupables de naïveté suicidaire lorsqu’ils ne sanctionnent pas l’industriel qui les a dupés, comme lorsqu’après le scandale Volskwagen, où ses ventes atteignirent des sommets. « Je vous ai vendu de la merde, et vous en redemandez !?«
Nullement contrariés par des citoyens et des consommateurs aussi candides, les lobbyistes trouvent souvent des interlocuteurs officiels, si pas corrompus, particulièrement compréhensifs des « besoins de l’industrie », dans les bureaux feutrés du pouvoir et de l’administration. Même dans des colloques officiels qui réunissent les « parties prenantes », ils se retrouvent souvent sans contradicteur sérieux, qu’ils soient scientifiques ou représentants des associations de protection de la santé, de l’environnement et des consommateurs. Ils peuvent étaler sans complexe leurs sophismes méticuleusement préparés sur papier glacé, avec petits graphiques et photos de gens souriants. Dès lors il ne faut pas s’étonner de leur incroyable fanfaronnerie, de leur forbanterie ouverte et publique. Ils n’ont peur de rien. Ils se tapent dans la main après leurs « prestations » : « Tu as vu ce que j’ai osé dire ? Tu as vu leur tête ? Ce n’est pas possible qu’ils nous aient cru ! » Les sophistes ont une caractéristique commune, ils ne ressentent pas la honte. De fierté, ils n’en ont pas, ou celle d’augmenter le profit de leur employeur, d’éthique uniquement celle des affaires, de remords pour les morts dont ils sont partiellement responsables, point. Les lobbyistes dorment tranquilles tant que nous achetons et mourrons docilement pour leur profit.
Illustrons. Dans L’Echo de ce jour : Les voitures de société ont réduit leurs émissions de CO2 de 17% en sept ans. Le débat public sur les voitures de société néglige une donnée cruciale, selon le bureau Acerta : ces véhicules ont davantage réduit leurs émissions. Les supprimer serait risqué en termes d’environnement.
Traduisons dans un langage plus parlant : J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que la moitié des cigarettes que Monsieur Durand, notre patient atteint du cancer du poumon, fume, sont désormais des cigarettes avec 17% de goudron en moins ! Supprimer ces cigarettes légères en goudron pourrait être risqué pour sa santé ! Dès lors le consommateur va-t-il acheter ces cigarettes « thérapeutiques ? Le gouvernement va-t-il promouvoir leur vente ? Le citoyen va-t-il continuer à voter pour ce gouvernement ?
Le problème est l’effet qu’à ce genre d’articles sur le lectorat. On ment et il en restera toujours quelque chose, quand la propagande n’est pas confrontée à la contradiction logique pour démonter les sophismes. Doit-on soupçonner les journalistes d’un quotidien économique de ne pas maîtriser le raisonnement économique, et de ne pas pouvoir décoder la propagande des lobbies ? Doit-on s’interroger sur le poids des annonceurs automobiles dans la publication de ce genre d’articles. La presse est-elle sous influence ?
On peut en tout cas identifier ici plusieurs ficelles habituelles des lobbies, dans tous les secteurs, par rapport à l’enjeu écologique :
1) raisonner avec un indicateur en apparence favorable mais trompeur, l’astuce classique est de ramener l’impact absolu à un indicateur relatif (par km, par habitant, par euro de PIB), ici les « émissions moyennes par véhicule » : « De mars 2012 à mars 2019, l’émission moyenne des voitures de société est revenue de 142,8 à 117,9 grammes, soit un recul de 17%, a calculé Acerta« . En plus il manque le dénominateur : par km ? par litre ? –> Il faut tenir compte de la taille du parc de voitures de société et multiplier par l’impact individuel moyen de chaque véhicule, en fonction de son utilisation. –> Le critère d’efficience ne suffit pas à évaluer qu’une alternative est efficace par rapport à une contrainte donnée, en économie.
2) ne pas tenir compte des émissions liées au renouvellement du véhicule (on peut relier 50 à 60% des émissions à une vision « matière » de l’économie, notamment via les « importations d’émissions » des biens fabriqués hors du pays et dont les ressources sont extraites partout dans le monde) –> Il faut tenir compte de l’impact CO2 de la fabrication d’un nouveau véhicule. –> Il faut tenir compte de l’ensemble des coûts des alternatives, en analyse de cycle de vie, en économie.
3) proposer un raisonnement partiel alors qu’il faut résoudre un problème total : le problème à résoudre est l’empreinte écologique, en particulier les émissions CO2, pour lesquels nous avons un budget strict pour éviter de dépasser 2°C (je sais ce chiffre est déjà dépassé par la physique mais ici je parle en termes juridiques). Les émissions directes ET indirectes des Belges doivent être réduites à zéro en 2050. Donc sauf compensation avec émissions négatives, le besoin « mobilité des belges » doit être zéro émissions. Dès lors avoir des émissions « moindres » ne résout pas le problème total. –> Il faut évaluer les alternatives en fonction de ce qu’elles permettent, ou non, de résoudre effectivement l’entièreté du problème (efficacité en économie).
4) négliger les effets de substitution : ici on compare la voiture de société à la voiture privée, mais quid des autres alternatives ? : à pied, vélo, train, tram, bus ? Et quid de la part de voitures de société qui conduisent leurs bénéficiaires à renoncer à un mode de mobilité plus durable ? –> En économie on doit comparer toutes les alternatives pour évaluer leur coût d’opportunité et en particulier évaluer les effets d’évictions)
5) négliger l’usage réel qui est fait du véhicule : si les émissions sont calculées au km, il faudrait savoir combien de km sont parcourus –> A nouveau, en économie, il faut tenir compte de l’analyse de cycle de vie complète pour évaluer une alternative en fonctions de plusieurs contraintes.
Alors nous voilà prévenus, reformulons l’adage : tout menteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.
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Antenne the hfw-2 is a high quality antenna wire for the coinstruction of wire antennas it combines high strength with excellent conductivity and. Une station d’émission émetteur et antenne en un point de l’espace ou de la haute atmosphère lors des aurores polaires il faut distinguer le brouillage occasionné. Deux fois plus loin pour calculer le champ à une distance d de l’antenne il est n��cessaire que le champ est divisé par deux.
À distance avec la longueur d’onde celle-ci pourra être arrêtée par cet obstacle ce sera le cas d’une colline d’une montagne etc cependant dans une certaine mesure l’onde.
#gallery-0-25 { margin: auto; } #gallery-0-25 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-25 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-25 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Antenne Radio Voiture De la longueur d'onde de la qualité de signal sans aucune équivalence 8 radio 2 voies 2.4ghz kyosho syncro kt231plivré avec son recepteur...
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