#les petites voitures comptine
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philippejalbert · 2 years ago
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Les petites voitures 🚗 Petites comptines pour bĂ©bĂ© avec paroles
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nonmaisvousetesfolle · 4 months ago
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C comme Comptines
Se retrouver seule, dans sa voiture ou sous la douche, et se mettre à chantonner, incontrÎlable, « Petit escargot... »
Les hiboux, les coucous, les tortues et les moulins : Ă©trange que les dictatures n’aient pas saisi la force dĂ©bilitante de ces serins hypnotiques.
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France, février 2024
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chezveronalice · 7 months ago
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Qui est Veronalice ?
Qui est Veronalice
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  Pour celles et ceux qui voudrais savoir qui est Veronalice ? Je me prĂ©sente, je suis une ancienne assistante maternelle, je l'ai Ă©tĂ© pendant plus de 25 ans. Je m'appelle VĂ©ronique Alice d'oĂč le pseudo Veronalice J'ai du arrĂȘter mon mĂ©tier plus tĂŽt que prĂ©vu suite Ă  accident de voiture en janvier 2023 qui m'a handicapĂ©, je ne peux plus porter d'enfant (suite Ă  une fracture des vertĂšbres) je suis nĂ©e Ă  Versailles, Le 12 avril 1963 J'ai deux magnifiques enfants, mon fils Alexandre qui a plus de 36 ans et ma fille Marylin de plus de 29 ans. Je suis mamie de trois merveilleux petits enfants. Lorsque j'Ă©tais plus jeune, je travaillais dĂ©jĂ  dans un centre aĂ©rĂ© pour les gais mercredis comme on les appelait Ă  l'Ă©poque, comme animatrice et Ă  17 ans j'ai eu mon BAFA. J'ai Ă©tĂ© pendant 15 ans Ă©talagiste, la dĂ©coration de vitrine et responsable de magasin. Comme j'ai toujours Ă©tĂ© dans le partage j'ai donc crĂ©Ă© une association d'assistantes maternelles sur ma commune  AMDPG "Assistantes Maternelles Des Poussins Gardannais" vous pouvez visiter le site de l'association ICI J'ai d'ailleurs remportĂ© le trophĂ©e pour la meilleur association et meilleur gestion comme assistante maternelle que vous pourrez retrouver ici Le trophĂ©e de la meilleur assmat
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MES FORMATIONS - J'ai l'AFPS Attestation de formation aux premiers secours - Ainsi que l'attestation de mise a niveau avec l'utilisation de D.A.E - J'ai fait une formation sur la "psychologie de l'enfant" - Une formation sur les repas - Une formation sur la langue des signes - Une formation complĂ©mentaire sur la langue des signes - Une formation certifiante sur la langue des signes - Une formation sur la motricitĂ© et psychomotricitĂ© - Une formation lecture, raconter une histoire - Une Formation sur la pĂ©dagogie Montessori - Une formation DĂ©veloppement et trouble du langage - Une formation Maltraitance et enfance en danger - Une formation Yoga pour enfant afin d'enseigner le Yoga aux enfants de 15 mois Ă  10 ans J'adore le sport, la randonnĂ©e, le paddle,  la lecture, tricoter, les activitĂ©s pour enfants, crĂ©er des coloriages, partager, inventer, etc.. Ce que j'aime le plus c'est le partage, aider et surtout partager mon savoir, mes documents, mes crĂ©ations etc... Comme je vous disais plus haut je ne peux plus ĂȘtre assistante maternelle, j'ai donc crĂ©er avec mon compagnon une association "ADEVE" ActivitĂ©s D'Eveil Veronalice afin de proposer aux enfants de l'Ă©veil en motricitĂ©, de l'Ă©veil musical, de la motricitĂ©, des spectacles et du Yoga enfant sous forme d'histoire. Je vais donc me consacrer, car j'ai beaucoup plus de temps Ă  mon site, a mes crĂ©ations, au partage Vous pouvez aussi me retrouver sur Facebook avec ma page qui se trouve ici n'hĂ©sitez pas a me suivre en mettant j'aime nounou parent chezveronalice J'ai aussi des groupes de partage : - Un groupe d'aide administrative des assistantes maternelles Groupe chez veronalice - Un Groupe pour le partage d'activitĂ©s pour les tout-petits bricolage des tout-petits - Un groupe de comptines au ukulĂ©lé comptine ukupitchoune - Un groupe pour les assistantes maternelles l'amĂ©nagement L'amĂ©nagement de vos maisons Pour finir une chose importante si vous voulez me dire merci c'est simple : - c'est de laisser des commentaires sur ma page Facebook, - c'est de mettre un j'aime, - de vous abonner a mon site - ou a ma page pour me suivre - et SURTOUT de venir montrer vos crĂ©ations avec mes tutos sur ma page ou sur le groupe de bricolage des tout-petits. Merci d'avoir pris le temps de me lire   Read the full article
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madamedupigeonsalon · 2 years ago
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Société : c est quoi le bonheur?
On peut souvent se poser la question de savoir c est quoi le Luxe de la vie ? Des diamants ?? Ou une parure chez cartier ? Ou un sac HermĂšs ? Est ce qu on veut mourir pauvre ? En Afrique , on dit que c est une malĂ©diction d ĂȘtre pauvre . Mais est ce que le luxe garantit le bonheur ? Si on gagne au loto ou Ă  l euro million des sommets monstrueuses , la somme ne fait pas changer l individu mais ceux qui le frĂ©quente ! Être le nouveau picsou ou Rockefeller , on nous donne un surnom de richard 
 la nuit est notre seule amie
 on mĂ©dite mais on est seul. Les dĂ©sirs ou les plaisirs me dĂ©truisent, tant pis, on prĂ©fĂšre rire avec une audemars piguet a la main et sa Porsche bleu ciel dans le garage pour m aider Ă  continuer nos dĂ©fauts . MĂȘme avec de l argent , on peut rester incompris et mal aimĂ© . Est ce que tu m aimes avec un million d euro dans le compte bancaire ? Je ne sais pas
 peut ĂȘtre 

Mais quand on riche , on voit tout comme une connections qui nous intĂ©resse sinon ça n a pas d intĂ©rĂȘt . On pense en chiffre sinon je me casse. Les personnes dĂ©favorisĂ©es arrivent Ă  voir davantage les dĂ©tails, plus proche, les dĂ©fauts sont plus faciles Ă  voir. Tandis que les riches , ils sont distraits , occupĂ©s Ă  tapoter sur le tĂ©lĂ©phone , regarder ailleurs , Ă©viter le regard des autres. Une Ă©tude amĂ©ricaine montre que les voitures de luxe grillent plus de feu rouge que les voitures plus modestes parce qu on peut tout acheter avec de l argent.
Mais est ce qu on est plus heureux avec le luxe ou l argent ? Certes , on peut s acheter l iPhone du moment et une tonne d habits et sortir dans les clubs du monde entier , sans compter , les souvenirs incroyables ! On a une vie inoubliable et surtout on a réussit ou beaucoup ont pas réussis. C est dingue ! L argent fait ça ? Grave l ambition paraßt une qualité qu il faut avoir parce qu on ne veut pas malheureux dans notre vie ! Le but c est de gagner la bataille sur les champs . Avec une bouteille de Crystal ( pour ceux qui boivent ) un mocktail c est bien aussi !
Moi je pense que le bonheur est à moitié génétique . Une personne qui passe son temps à se plaindre et fréquenter des gens négatives , on prend le risque de vivre une mauvaise vie. L argent ou le luxe est pas une lutte ou une lettre à la mort mais quelque chose qui doit venir d une passion , qui nous fait vivre , qui nous fait du bien !
Mais tout est imitation dans la vie , on copie ce qu on a vue nos parents faire donc par consĂ©quent , on s engage dans la mĂȘme voie. C est pour cela que le bonheur est difficile pour certains ( souffrance et frustration). Pour moi le luxe n est pas synonyme de bonheur ( oui c est ça parle toujours connard tu m intĂ©resse ) je vous jure , il y a des gens riches malheureux. Je crois que le bonheur, il est sur le chemin avec les choses qu on aime et les gens peuvent ĂȘtre notre luxe ( je suis content d avoir ma mĂšre encore ). Le bonheur c est une marche dans le parc avec son chien Twix comme mon voisin que je vois tout les jours promener son compagnon de vie. Ils s aiment 
 c est ça le bonheur , c est voir son petit neveu regarde ses comptines sur YouTube et essaye de rĂ©pĂ©ter ses chansons ( qui sont entraĂźnantes ) c est un bonheur totale. C est de jamais passer Ă  cĂŽtĂ© de ces moments la a n importe quel prix ! Comme dit la pub de master Card : il y a des choses qui n’ont pas de prix mais pour le rester il y a master card .
Alors ? Heureux dans vos vies ?
Société : What is happiness?
We can often ask ourselves the question of what is the Luxury of life? Diamonds?? Or an adornment at cartier? Or a Hermùs bag? Do we want to die poor? In Africa, they say it is a curse to be poor. But does luxury guarantee happiness? If we win the lottery or the euro million monstrous heights, the sum does not change the individual but those who frequent it! Being the new picsou or Rockefeller, we are given a nickname of richard
 the night is our only friend
 we meditate but we are alone. Desires or pleasures destroy me, too bad, we prefer to laugh with an Audemars Piguet in hand and his sky blue Porsche in the garage to help me continue our faults. Even with money, one can remain misunderstood and unloved. Do you love me with a million dollars in the bank account? I do not know, maybe 

But when we are rich, we see everything as a connection that interests us otherwise it has no interest. We think in figures otherwise I break. Disadvantaged people can see more details, closer, defects are easier to see. While the rich, they are distracted, busy tapping on the phone, looking away, avoiding the gaze of others. An American study shows that luxury cars run red lights more than more modest cars because you can buy anything with money.
But are we happier with luxury or money? Of course, you can buy the iPhone of the moment and a ton of clothes and go out to clubs all over the world, not to mention the incredible memories! We have an unforgettable life and above all we have succeeded or many have not succeeded. That's crazy ! Does money do that? Seriously, ambition seems to be a quality that you must have because you don't want to be unhappy in your life! The goal is to win the battle on the fields. With a bottle of Crystal (for those who drink) a mocktail is good too!
I think that happiness is half genetic. A person who spends his time complaining and hanging out with negative people, we take the risk of living a bad life. Money or luxury is not a fight or a letter to death but something that must come from a passion, which makes us live, which makes us feel good!
But everything in life is imitation, we copy what we saw our parents do, so we are on the same path. This is why happiness is difficult for some (suffering and frustration). For me luxury is not synonymous with happiness (yes it's always talking asshole you interest me) I swear to you, there are unhappy rich people. I believe that happiness, it is on the way with the things we love and people can be our luxury (I'm happy to still have my mother). Happiness is a walk in the park with his dog Twix like my neighbor whom I see every day walking his life companion. They love each other... that's happiness, it's seeing his little nephew watching his nursery rhymes on YouTube and trying to repeat his songs (which are catchy) it's total happiness. It is to never miss these moments at any price! As the master card ad says: there are things that are priceless but to remain so there is a master card.
SO ? Happy in your lives?
Kevin Ngirimcuti
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jajamanu · 4 years ago
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JAJA - JOUR 0  - BAIE ST-PAUL - ANECDOCTE DE ROUTE !
VoilĂ  le temps de l’annĂ©e arrivĂ© pour s’arrĂȘter et entrer dans les vacances tant attendues, projet de vie depuis 10 ans dĂ©jĂ  avec Manu.  L’Aventure commence !
Je dĂ©marre ma voiture en ce dimanche matin et elle est remplie au comble.  J’ai effectivement un petit meuble Mid-Century revampĂ© pour Manu au travers des bagages, le tout bien organisĂ© de façon ‘TĂ©tris’.   La premiĂšre tranche du parcours est entre l’Abitibi et les Laurentides oĂč je m’arrĂȘte chez mes parents pour un dodo ce soir.
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Je connais vraiment cette route beaucoup, beaucoup... Mais je me visualise comme pour un dĂ©part de voyage au bout du monde, comme celui que nous devions faire cette annĂ©e en Europe centrale.  Je veux trouver ce sentiment d’excitation, celui que je ressens lorsque je pars vers l’inconnu et l’évasion.
Gazer Ă  Louvicourt,  m’éteint un peu dans mon Ă©lan de visualisation mais je persiste.   Faut dire que le parc La VĂ©rendrye c’est beau, on peut comprendre que quelqu’un qui le traverse pour la premiĂšre fois,  le considĂšre trĂšs unique. Surtout un jour d’automne ensoleillĂ© comme celui-ci.  C’est vraiment beau,  splendeur et quiĂ©tude !    Et des piquets de grĂšve qui nous rappellent aussi que nous sommes solidaires ici ... des fois.
Je roule sans musique,  je rĂ©flĂ©chis aux prochains jours, Ă  nos souvenirs et au menu... Oui,  puisque j’entre dans mon grandiose rĂŽle de Chef pour Manu.
Et puis,  je sors de ma *rĂȘvassitude lorsque la voiture semble me parler, elle en ‘shake’.  Je m’arrĂȘte et sors pour considĂ©rer que j’ai une crevaison et aprĂšs la dĂ©ception, l’irritation et un peu de colĂšre.. je me dis que c’est un vrai voyage, comme les autres.. avec des surprises et dĂ©lais !  YĂ© !    Je suis tellement contente que ca commence en force... que j’en ai composĂ© une comptine, la voici:
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‘‘  Faire un flat dans l’parc,  faire un flat dans l’parc... Tabarslack !  
Pas de rĂ©seau cellulaire et la Covid dans l’air,
personne veut s’arrĂȘter,  c’est moi qui vais le faire!
Faire un  flat dans l’parc, faire un flat dans l’parc...Tabarslack !
Vider l’contenu de la voiture,  sur la route en bordure
Et puis avec le Jack....se scrapper les jointures!
Faire un flat dans l’parc, faire un flat dans l’parc... Tabarslack !
DĂ©boulonner la roue, re-boulonner l’autre roue,
C’est bien plus facile, quand t’es fĂąchĂ©e beaucoup !
faire un flat dans l’parc,  faire un flat dans l’parc... Tabarslack !  ‘’
Le reste du trajet se passe bien.  je suis reçue chez  mes parents avec un bon diner, malgré mon retard.  On voit mes voisins favoris,  Denise et Marcello, on jase et on se couche tÎt.
* contenue uniquement au dictionnaire Jaja
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alexar60 · 5 years ago
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La visite
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Comme tous les samedis, ValĂ©rie ne travaillait pas. Elle adorait farnienter dans le lit le matin et profiter de notre petit dernier. Pendant ce temps, je cuisinais toujours le petit-dĂ©jeuner, parfois aidĂ© par notre ainĂ©e. AgnĂšs aimait aider Ă  faire la bouffe malgrĂ© ses sept ans. Elle cassa les Ɠufs dans un bol avant de les brouiller pour les mettre dans la poĂȘle exĂ©cutant  mes conseils tandis que je coupais les tranches de lard. Le petit-dĂ©jeuner Ă  l’anglaise Ă©tait le repas favori de ValĂ©rie. De temps en temps, j’écoutais les rires de Samuel pendant qu’il jouait avec sa mĂšre. Elle le faisait voltiger au-dessus d’elle avec ses pieds, relent de son Ă©poque dorĂ©e de gymnaste. Il aimait quand sa mĂšre le faisait voler en l’air. Plus tard, il sera pilote d’avion.
Les Ɠufs commençaient Ă  cuire quand la sonnerie retentit. J’abandonnai AgnĂšs tout en prĂ©venant sa mĂšre qu’elle aurait besoin d’aide. Notre fils soupira et accepta difficilement de voir sa maman se lever afin de  continuer la popote. Toujours en chemise de nuit, je ne voyais aucun intĂ©rĂȘt qu’elle ouvre Ă  un inconnu.
Deux hommes en costume-cravate se prĂ©sentĂšrent, l’un d’eux  montra une carte de police. Je fus d’abord Ă©tonnĂ© puis, j’acceptai de les faire entrer. Un troisiĂšme en tenu de gendarme les accompagnait mais prĂ©fĂ©ra rester devant la porte. Je compris que son rĂŽle se limitait Ă  jouer le chauffeur. ValĂ©rie congĂ©dia AgnĂšs qui passa devant nous en courant. Je l’interpelai immĂ©diatement : « Eh bien, jeune fille. On ne dit pas bonjour ? ». AgnĂšs s’arrĂȘta devant l’escalier. Elle Ă©tait encore dans son pyjama rose, son prĂ©fĂ©rĂ©. Elle soupira, releva ses cheveux devant son front et salua les agents. Ces derniers, nous regardĂšrent avec de gros yeux ronds en rĂ©pondant par un signe de la tĂȘte. Comme toujours, ma fille grimpa les marches deux par deux en courant et faisant du bruit comme un Ă©lĂ©phant dans un magasin de porcelaine. J’entendis ensuite la porte de sa chambre claquer.
J’invitai les policiers Ă  s’assoir sur le divan, leur proposant une tasse de cafĂ©. Ils acceptĂšrent. Dans la cuisine, ValĂ©rie venait de finir la cuisson et installait les assiettes. « Qui est-ce ? » demanda-t-elle. Je rĂ©pondis : « Des flics. Je ne sais pas ce qu’ils veulent. Surement au sujet du dĂ©tournement de fond au boulot. Tu sais celui de l’annĂ©e derniĂšre.» Elle hocha la tĂȘte puis appela les enfants qui mirent du temps Ă  rĂ©pondre. Samuel utilisait toujours notre lit comme trampoline. Ne les voyant pas descendre, je criai leur demandant d’écouter leur mĂšre. Les policiers me dĂ©visagĂšrent tout en murmurant entre eux. Ils semblaient gĂȘnĂ©s d’ĂȘtre entrĂ©s dans notre vie. En apportant leur  cafĂ©, je rassurai ValĂ©rie sur le fait qu’il n’y a rien de grave avant de m’assoir dans le fauteuil et de discuter avec les deux hommes. L’un d’eux sucra la tasse pendant que l’autre but de suite une gorgĂ©e. Il posa la tasse et me questionna.
«Cela fait longtemps que vous habitez ici ? ». Sa question me laissa perplexe. S’il n’y avait pas eu le flic en uniforme devant la porte, je me serais laissĂ© penser qu’ils Ă©taient plutĂŽt des promoteurs immobiliers que des policiers. Toutefois, je rĂ©pondis : « Huit ans. Nous avons achetĂ© un peu avant que ma fille vienne au monde. ». «- C’est bien AgnĂšs ? » «-Tout-Ă -fait ! » dis-je avant de croiser les bras en me mettant en position dĂ©fensive. Ils se rendirent compte que je n’apprĂ©ciai pas parler de ma vie privĂ©e. L’autre intervint quand je tournai la tĂȘte pour regarder les enfants dans le couloir se diriger vers la cuisine. Samuel chantonnait une comptine apprise Ă  l’école. Il Ă©tait en moyenne section de maternelle.  Le second policier demanda mon attention : « Monsieur Leroux, vous avez un petit garçon  et votre femme s’appelle ValĂ©rie ? » Je bougeai la tĂȘte en rĂ©ponse tout en fronçant les sourcils. J’entendais les enfants rire avec mon Ă©pouse, puis elle se mit Ă  crier sur Samuel qui venait de faire tomber au sol son assiette me faisant sursauter. Je partis dans la cuisine, ValĂ©rie ramassait les morceaux de verre ainsi que la tranche de lard et les Ɠufs. Elle soupira et affirma finalement que ce n’était pas grave. Samuel pleurait. Je le rassurai Ă  mon tour. Je ne rĂ©alisai pas que les deux hommes m’avaient suivi. Ils Ă©taient derriĂšre moi, les mains dans les poches, l’air grave et triste Ă  la fois. Je ne sus pas quoi leur dire, les laissant face Ă  moi. Il y eut un court silence avant que le second s’exprima : « Savez-vous qu’il y a eu un crime dans votre maison ? ». Surpris, je regardai ValĂ©rie, cherchant Ă  savoir si elle Ă©tait au courant. Elle se leva gardant la pelle sur laquelle la vaisselle cassĂ©e reposait. Sa bouche entrouverte exprima sa dĂ©couverte. « Je
non.. » murmurai-je. Le policier dĂ©glutit avant de dĂ©clamer l’histoire.
« C’était un pĂšre de famille qui a tuĂ© sa femme aprĂšs une dispute. Puis, alors qu’ils dormaient, dans sa crise de folie, il a Ă©touffĂ© ses enfants.». Je fermai la porte de la cuisine rapidement, Ă©nervĂ© que Samuel et AgnĂšs entendent cette histoire. « Pourquoi dites-vous ça en prĂ©sence de mes enfants ? Mon fils fait des cauchemars. » Le policier soupira puis reprit : « AprĂšs, il s’est suicidĂ©. Ses enfants s’appelaient AgnĂšs et Samuel. Son Ă©pouse ValĂ©rie. C’était il y a quinze ans. ». Je restai muet. Pris soudainement de vertige, je m’adossai contre le mur avant de nier ce qu’il venait de raconter. « Vous n’ĂȘtes pas Monsieur Louis Leroux. Vous ĂȘtes GaĂ©tan Duchemin et vous habitez ici depuis six mois.  Votre femme et votre fils vous ont quittĂ© la semaine derniĂšre. Elle nous a appelĂ©s et aprĂšs enquĂȘte nous avons constatĂ© que vous n’allez pas bien. MĂȘme vos voisins nous ont signalĂ©s votre comportement Ă©trange ». «Non ! Vous avez tort ! » J’ouvris la porte et demandai Ă  ValĂ©rie de confirmer mon identitĂ©. DĂšs lors, je dĂ©couvris la cuisine vide ; ni elle ni les enfants n’étaient prĂ©sents. Sur la table, il n’y avait rien, contrairement Ă  l’évier rempli de vaisselle sale. J’hĂ©sitai Ă  parler, sentant le doute venir. Je regardai les policiers qui s’étaient approchĂ©s pour me soutenir en me voyant vaciller tout Ă  coup. Pourtant, je demeurai certain ĂȘtre Louis Leroux. Pendant qu’ils m’amenaient sur le divan pour m’allonger. L’un des agents, le second se prĂ©senta. En fait, il Ă©tait psychiatre. Nous discutĂąmes, il me proposa un sĂ©jour dans son Ă©tablissement, le temps de retrouver qui je suis. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais un autre. Je revis mon passĂ©, je me souvenais de ma rencontre avec ValĂ©rie, la naissance des enfants, l’achat de la maison, les collĂšgues, les fĂȘtes avec les amis et la famille, les voyages en vacances... C’était Ă©vident : J’étais Louis Leroux et non pas GaĂ©tan Duchemin. Pour prouver ma bonne foi, nous fouillĂąmes la maison sans trouver de trace de mon Ă©pouse et des enfants. Les doutes me submergĂšrent en dĂ©couvrant un album photo avec une famille inconnue. Je ne comprenais pas comment les meubles changĂšrent aussi dans les piĂšces. De plus, le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone de ValĂ©rie n’existait plus. Je ne comprenais plus rien et commençais Ă  dĂ©river, alors j’acceptai sa proposition d’hospitalisation. J’étais K.O. surtout aprĂšs avoir entendu le psychiatre affirmer : « Ils ne sont pas là ! Il n’y a personne d’autre que vous dans la maison ! Les voir est votre imagination.»
Avant de fermer la porte Ă  clĂ©, j’eus l’impression d’entendre AgnĂšs rire dans la cuisine, ainsi que Samuel en train de jouer avec ValĂ©rie dans la chambre. Je savais qu’elle faisait des exercices en le soulevant avec ses jambes. Le flic en tenue ouvrit la porte arriĂšre de la voiture. Je m’installai suivi par le mĂ©decin. DerriĂšre la vitre, je vis quelques voisins curieux sortir prĂ©textant chercher le courrier ou entrer une poubelle. L’un d’eux salua le policier en costume. Ils discutĂšrent rapidement. J’ai pu entendre quelques mots, une phrase : « C’est tout de mĂȘme bizarre que les hommes de cette maison prennent tous l’identitĂ© de celui qui a tuĂ© sa famille ».
Alex@r60 – janvier 2020
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curvatio · 5 years ago
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28. Rattraper le temps
Je peux Ă©couter de l’accordĂ©on dans une robe Ă  pois, m’accouder Ă  la fenĂȘtre de la voiture quand le ciel est rose et regarder les prĂ©s dĂ©filer (pique-niquer sur une nappe en Vichy – meubler ma maison sans Ă©cran – mettre mon coeur comme un chaton dans un panier d’osier et dans ses habits du dimanche). Je peux lire des juvenilia et des journaux intimes, ĂȘtre une fourmi affairĂ©e qui roule et qui n’amasse pas mousse entre une trotteuse et deux aiguilles, je peux mĂȘme Ă©crire une thĂšse sur les mots des comptines qui sont des poĂšmes Ă©ternels. Mais je ne peux pas rattraper le temps perdu Ă  ne pas aimer.
Je peux empĂȘcher mon corps de grandir, de vieillir, mais combien de temps encore ? Je peux courir et danser manger beaucoup trop peu mais je n’empĂȘcherai pas – ma clavicule de s’effriter mes poignets de faire des – grumeaux, peau de pĂȘche, peau de soucieuse. Qui voudra de moi un jour si on ne m’a pas aimĂ©e Ă  vingt ans ni Ă  vingt-cinq ? J’ai Ă©levĂ© des cigales dans mes cheveux mais elles ne couvrent pas le silence (dix annĂ©es Ă  ne m’épancher qu’auprĂšs – d’un chat conciliant et apitoyĂ©). J’ai eu beau battre les cartes et des mains, rentrer Ă  travers champs : je me rabougris comme le contraire des ronds dans l’eau, je rapetisse je me (dĂ©)sĂšche ma voix me coule entre les doigts. Mon cƓur est devenu un sablier fĂȘlĂ©, il s’égrĂšne par terre, s’amenuise, de ne pas avoir perdu la tĂȘte. Ma vie, de n’avoir jamais Ă©tĂ© touchĂ©e, a tournĂ© petit-lait caillĂ©, ma vie qui n’est : bonne pour personne et moi : gĂąchĂ©e ; dieu sait pourtant que j’aurais – aimĂ©, mais grandi-vieilli sans amour, ni espoir de remonter l’étroitesse des annĂ©es et la lĂ©gĂšre horreur du dĂ©sir Ă©touffĂ©. On ne rattrape pas l’amour dont personne n’a voulu car (n’étant pas Marcel qui veut) la vraie vie ce n’est pas toujours la littĂ©rature.
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santiagotrip · 6 years ago
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Etape 16 : VendĂŽme
Me voilĂ  sur la route pour VendĂŽme. VendĂŽme, pour moi, c’est une comptine : « OrlĂ©ans, Beaugency, Notre Dame de ClĂ©ry VendĂŽme, VendĂŽme ». Et c’est trĂšs beau. Cette phrase est tellement plaisante Ă  dire et Ă  entendre ... Comme si elle rĂ©jouissait la bouche et les oreilles. Essayez pour voir ...
En plus, vous ajoutez de belles dames en robes XVIIĂšme siĂšcle avec des dĂ©colletĂ©s pas possibles et des perruques poudrĂ©es, des jeunes gens dĂ©licats qui font la rĂ©vĂ©rence devant les belles dames ... je ferme les yeux et j’y suis complĂštement !
Le chemin s’est fait sous un ciel menaçant, beaucoup de vent, une ambiance un peu sinistre ... Tout le long du chemin, je me suis dit que j’allais me prendre la saucĂ©e du siĂšcle ... de toute façon je m’en moque, je suis Ă©quipĂ© ! Quoique, comme je n’ai encore jamais marchĂ© sous la pluie, je risque d’avoir des surprises ! HĂ© ben non ! Pas une goutte de pluie jusqu’à VendĂŽme !
Quelques photos du chemin :
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Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas rĂąlĂ©. Il y a un truc trĂšs Ă©nervant quand on marche, c’est de se rajouter des kilomĂštres bĂȘtement. Sur cette Ă©tape, deux fois, ça m’est arrivĂ©. PremiĂšre fois, j’avise la route Ă  100 m de moi. Il y a juste un sous-bois Ă  traverser, alors que le plan me fait faire au moins 800 m de dĂ©tour. Fier comme Artaban, je me lance Ă  la conquĂȘte du petit bois. Tout va bien et je peste contre ces andouilles qui ont fait le plan et qui font rien qu’à nous rajouter des bornes exprĂšs...
J’avance dans le petit bois, tout va bien. ArrivĂ© Ă , je mens pas, 5 m de la route, horreur ! MarĂ©cage, impossible de passer. Je n’avoue pas ma dĂ©faite et essaie de trouver un passage ... NĂ©ant, zĂ©ro, que dalle ! Au bout du compte, j’ai marchĂ© dans la forĂȘt pendant 20 mn, j’ai trĂ©buchĂ© et me suis retrouvĂ© par terre, j’ai marchĂ© dans l’eau et la boue, j’en avais jusqu’aux genoux ... pour en dĂ©finitive reprendre le chemin du plan. Heureusement, j’étais tout seul, personne ne le saura !
Sur le mĂȘme trajet, Ă  MorĂ©e, je trouve une astuce super pour contourner le village par l’ouest et gagner au moins 2 kms. J’arrive donc au sud du village en moins de deux. Je demande Ă  une dame le chemin d’un magasin d’alimentation ... il n’y a qu’un Carrefour Market, comme par hasard un peu Ă  l’extĂ©rieur du village, Ă  deux bornes de lĂ , plein Nord, sur le chemin que j’aurais empruntĂ© si j’avais suivi le plan ... Donc 4 kms supplĂ©mentaires au bas mot, juste parce que je me suis cru plus malin ... en plus, c’était Ă©crit sur le guide que le seul magasin d’alimentation Ă©tait au Nord du village ! Mais Ă©videmment, je l’ai vu aprĂšs ...
Bon, je suis ridicule, mais si je le dis à personne, ça se verra pas !
Un peu vénÚre, le keum, comme on dit de nos jours !
Juste, Ă  l’entrĂ©e de VendĂŽme, une averse.
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En plus, l’entrĂ©e de VendĂŽme, elle est pas cool du tout. Elle s’appelle Saint Ouen. Usines, entrepĂŽts, zone industrielle, zone tout court ... Alors les belles dames, les jeunes garçons dĂ©licats, OrlĂ©ans Beaugency, que dalle ! La zone, et la flotte.
Bon, j’ai quand mĂȘme marchĂ© 32,5 kms ! Ça vous pose un homme, non ?
J’ai rendez-vous avec mes hĂŽtes Ă  l’office de Tourisme Ă  17h, je suis un peu en avance, je vais boire un chocolat au bistrot. C’est lĂ  que j’ai appris ce que je suis sĂ»r que vous ignoriez avant mon intervention :
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Je rencontre donc Françoise et GĂ©rard Ă  l’Office de Tourisme. Ils sont bien connus, lĂ -bas. En fait, ils font partie de la section locale des Amis de Saint Jacques de Compostelle, et ils s’impliquent assez fort dans la vie de l’asso (ils font les flĂ©chages, s’occupent des “accueillants”, et ont le tĂ©lĂ©phone de l’association, sur lequel sont susceptibles de les appeler les pĂšlerins - plus ou moins - en dĂ©tresse. Association qui a rĂ©ussi un crĂ©er une synergie avec l’Office de Tourisme, qui leur permet une plus grande efficacitĂ© Ă  tous les niveaux. Mais bon, c’est quand mĂȘme eux qui bossent !
On prend congĂ© des jeunes filles de l’Office de Tourisme, on monte en voiture et on s’en va. Au passage, c’est quand mĂȘme bien une voiture !
Il habitent une jolie maison juste Ă  cĂŽtĂ© du Leclerc. Je trouve ça pratique, ils peuvent aller faire les courses en pyjama ! Il y a une chambre au premier, avec douche et WC, parfaitement autonome. J’y prends mes quartiers. Comme d’habitude, douche, lessive, soins des pieds, je vais faire mes courses au Leclerc (Je sais, ce n’est pas vraiment Français,Â ïżœïżœau Leclerc”, mais c’est comme ça qu’on dit !). J’en profite pour acheter une bouteille de JuliĂ©nas, vu que j’ai Ă©tĂ© invitĂ© Ă  dĂźner !
Le repas est parfait. Françoise et GĂ©rard (moi aussi, d’ailleurs) commencent avec retenue. On parle surtout du chemin. Eux sont des vieux pros, ils ont fait tous les chemins, ils peuvent marcher 40 kms par jour, ils ont plein d’astuces, de conseils ...
Puis l’atmosphĂšre (JuliĂ©nas aidant) se dĂ©tend, et on se dĂ©voile un peu plus. Françoise travaillait dans un cabinet de notaire, assez cool, bien payĂ© ... GĂ©rard, Ă©bĂ©niste, ouvre un magasin d’ameublement sur VendĂŽme (Je sais, ce n’est pas vraiment Français, “sur VendĂŽme”, mais c’est comme ça qu’on dit !). Ca marche bien, il ouvre un second magasin et Françoise vient travailler avec lui. A 60 ans pile poil, il prend sa retraite, et l’un de ses fils reprend la boutique.
Je l’aime bien, GĂ©rard. Il se la joue un peu brutal, du genre “moi, j’aime pas qu’on m’emmerde” ! Il parle de la randonneuse, qui lui tĂ©lĂ©phone trois fois pour lui demander son chemin “comment que je l’ai envoyĂ© balader, la troisiĂšme fois ! Elle a rien Ă©coutĂ© de ce que j’ai dit.” Il le dit, mais je suis sĂ»r que c’est pas vrai. Françoise le regarde exagĂ©rer sans rien dire, avec un sourire au coin de l’oeil. Quand il y va un peu fort, elle le reprend gentiment.
Plus le JuliĂ©nas passe dans le sang, plus il rigole et plus il rĂąle en mode “tous des cons”. Il est en admiration devant le patron du Leclerc, qui est parti de rien et qui possĂšde la moitiĂ© des magasins de VendĂŽme. En plus, c’est son pote (enfin, un peu).
Il a plein de copains.
Et il marche. Avec Françoise toujours et avec des copains, parfois. Mi-mai, il part faire Compostelle encore, mais en partant de SĂ©ville, cette fois. Au lieu de descendre, il remonte. Sous le cagnard. Mais ça leur plaĂźt et c’est tant mieux.
Je peux juste vous dire une chose. Il rĂąle, GĂ©rard. Mais je suis sĂ»r d’une chose : Je l’ai vu une fois. Mais je suis absolument certain que si je l’appelle de Tours Ă  2h du matin en lui disant que j’ai besoin de lui, il saute dans la voiture et vient me chercher. Ca fait chaud au coeur, des gens comme ça.
Le lendemain matin, 7h, le petit dĂ©jeuner est prĂȘt. GĂ©rard est en bas, Françoise est encore au lit (comme je la comprends !) Je me fais un peu moquer parce qu’il est 7h05 et on sera jamais partis Ă  7h30 ! C’est vrai, on part vers huit heures moins le quart. Je dis “on”, parce qu’il trouve que je vais m’embĂȘter Ă  traverser VendĂŽme, que c’est nul, alors il prĂ©fĂšre me poser en voiture au dĂ©part du chemin.
1/4 d’heure plus tard, aprĂšs ĂȘtre passĂ©s acheter du pain, on arrive. On ouvre le coffre ... Mince, mes bĂątons ! OubliĂ©s dans le porte-parapluie. Allez, on y retourne. 8h30, on a fait l’aller et retour. DerniĂšres recommandations, poignĂ©e de mains chaleureuse, je suis parti.
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damn-musa · 6 years ago
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Le chat de Gordon
Gordon n’aimait pas l’école, mais il faut dire que l’école ne l’aimait pas non plus. Il serait plus exacte de dire que les personnes allant et travaillant Ă  l’école n’avaient pas beaucoup d’affection pour le garçon de neuf ans, surtout Nathan, dont l’activitĂ© principale consistait Ă  tourmenter les autres Ă©lĂšves. Chaque jour, Nathan poursuivait Gordon sur le chemin du retour pour rentrer chez lui, il donnait des coups de pieds dans le cartable et s’amusait Ă  lui donner des claques derriĂšre la tĂȘte en l’insultant de « petit gros ». Tous les parents et les professeurs fermaient les yeux sur la situation car en toute franchise, Gordon Ă©tait un petit garçon si ennuyant qu’il en Ă©tait presque devenu invisible. Une fois de retour chez lui, il faisait de son mieux pour ĂȘtre aussi discret que possible afin de ne pas dĂ©ranger sa mĂšre, professeur de piano Ă  domicile. Parfois, Gordon pouvait voir un air de dĂ©ception traverser le visage de sa mĂšre lorsqu’elle regardait son gros garçon, puis elle se retournait vers ses Ă©lĂšves aux tĂȘtes d’anges et Ă  l’éducation parfaite et elle tentait de ne pas soupirer. Gordon avait essayĂ© de faire plaisir Ă  sa mĂšre en la laissant lui enseigner le piano, mais il avait beau passer des heures Ă  s’entraĂźner, ses petits doigts potelĂ©s Ă©taient incapables de jouer des notes harmonieuses. Tous les lundis entre dix-sept et dix-huit heures, c’était l’heure de la leçon d’AmĂ©lia. Tout en enlevant ses chaussures et sa veste, Gordon s’autorisa Ă  rester un peu dans la piĂšce pour les Ă©couter. Personne ne l’entendait, personne ne le remarquait, seule la Sonate pour piano n° 11 de Mozart emplissait l’air de grĂące. La vision de sa mĂšre lĂ©gĂšrement penchĂ©e au-dessus d’AmĂ©lia, toutes deux si calmes et si concentrĂ©es, reprĂ©sentait pour lui la quintessence de l’élĂ©gance. La scĂšne avait quelque chose de divin qu’il ne pouvait pas mĂȘme caresser du doigt, tel un mirage.
Le lendemain, Gordon resta Ă  l’étude pendant une heure. Il n’avait pas beaucoup de devoirs Ă  faire, mais rester un peu plus longtemps Ă  l’école Ă©tait un bon moyen d’éviter Nathan et ses amis Ă  la sortie. Ce soir cependant, il Ă©tait surtout restĂ© pour attendre que l’averse passe : de lourds nuages gris assombrissaient le ciel et le tonnerre grondait. Gordon pouvait presque sentir l’électricitĂ© dans l’air lui chatouiller la langue, lui laissant un goĂ»t mĂ©tallique en bouche. Il attendit le dernier moment pour rentrer chez lui et tenta de se donner du courage avant de se mettre Ă  courir sous la pluie. Il espĂ©rait ainsi rĂ©duire son temps de trajet, mais au bout de trois cents mĂštres, il s’arrĂȘta au passage cloutĂ©, essoufflĂ©, le plastique de son coupe-vent lui collant Ă  la peau, ses joues rouges comme des pivoines. Il attendit que le bonhomme passe au vert lorsqu’il entendit un petit gĂ©missement sous la pluie. Le garçon regarda tout autour de lui, cherchant la source de ce son. La rue Ă©tait dĂ©serte, seules quelques voitures Ă©taient garĂ©es le long du trottoir. Lorsqu’il entendit de nouveau le son, il le reconnut, c’était le miaulement d’un chat. Gordon s’agenouilla Ă  cĂŽtĂ© d’un 4x4 et vit un gros chat roux trempĂ© et Ă  l’air grognon. L’animal inspirait pitiĂ© car il tremblait Ă  cause du froid. L’écolier lui parla doucement pour tenter de faire sortir le matou de son refuge. Au bout d’un moment, le petit fĂ©lin l’autorisa Ă  l’attraper. Il portait un collier rouge avec une mĂ©daille dorĂ©e sur laquelle Ă©tait gravĂ©e un nom et une adresse :
Cannelle
10 rue du chemin noir
Naufary
Gordon reconnut l’adresse et regretta presque aussitĂŽt d’avoir secouru le chat. Tous les enfants de la ville connaissaient la maison situĂ©e Ă  cet endroit À cause de son aspect sinistre, elle Ă©tait considĂ©rĂ©e par beaucoup comme Ă©tant la maison hantĂ©e de Naufary. Gordon devait marcher pendant vingt minutes sous la pluie pour y arriver, tout en gardant le chat grognon et fatiguĂ© tout contre lui, seule la tĂȘte de Cannelle dĂ©passait de sa veste. Lorsque le garçon s’approcha de la maison, le chat laissa Ă©chapper un miaulement de contentement et se mit Ă  ronronner doucement. Gordon ouvrit lentement la barriĂšre grinçante qui menait au petit jardin de la devanture, tandis qu’il avançait sur le chemin de gravier, ses pas rĂ©sonnaient lourdement et il avait l’impression d’ĂȘtre la personne la plus bruyante au monde. Il Ă©tait intimidĂ© par la demeure, elle avait un air de petit manoir, quelques fissures lĂ©zardaient la façade et cette derniĂšre aurait bien eu besoin d’un coup de peinture. Des piliers en bois soutenaient les murs et chacun d’entre eux avait un visage d’angelot sculptĂ© au niveau du socle. La moitiĂ© des chĂ©rubins Ă©tait censĂ©e sourire, mais leurs visages reprĂ©sentait davantage un rictus dĂ©moniaque, l’autre moitiĂ© Ă©tait composĂ©e d’anges pleureurs et Gordon devait reconnaĂźtre que l’artiste avait fait un bon travail car ils semblaient tous ĂȘtre sous l’emprise d’une souffrance Ă©ternelle.
- Plus vite j’en aurais fini et plus vite je pourrai partir d’ici, murmura le jeune garçon.
Il rassembla tout son courage pour appuyer sur le bouton de la sonnette. Il fut surpris de remarquer que la sonnerie Ă©tait la comptine FrĂšre Jacques, ce qui contrastait beaucoup avec l’atmosphĂšre dĂ©gagĂ©e par le bĂątiment. Gordon n’avait jamais rencontrĂ© la personne vivant Ă  cette adresse mais il ne pouvait s’empĂȘcher d’imaginer un fantĂŽme ou un vampire derriĂšre la porte. Sa surprise n’en fut que plus grande lorsqu’il vit le propriĂ©taire : une grande femme svelte qui portait un pantalon noir et un long gilet en laine blanc, elle avait une paire de lunettes rectangulaires au bout du nez et ses cheveux grisonnants Ă©taient ramenĂ©s en un chignon un peu Ă©bouriffĂ©. La femme regarda Gordon d’un air mĂ©fiant et elle lui demanda si elle pouvait l’aider. Gordon essaya de parler, mais il balbutiait et il pouvait sentir que le chat s’agitait. Pour toute rĂ©ponse, il se contenta de dĂ©boutonner sa veste et de tendre le chat Ă  la dame.
- Cannelle ! Tu as retrouvĂ© mon chat ! Je l’ai cherchĂ© pendant des heures, merci beaucoup. Cannelle m’est trĂšs prĂ©cieuse.
Étant donnĂ© qu’il pleuvait toujours des cordes, la propriĂ©taire invita Gordon Ă  l’intĂ©rieur pour l’abriter et le remercier. Le garçon hĂ©sita, cette femme Ă©tait une Ă©trangĂšre, mais il avait froid et Ă©tait trop timide et troublĂ© pour refuser. Il suivit la maĂźtresse de Cannelle dans la cuisine et fut Ă©tonnĂ© par l’intĂ©rieur de la maison : elle Ă©tait un peu poussiĂ©reuse et kitsch mais l’atmosphĂšre y Ă©tait chaleureuse et un dĂ©licat parfum d’encens flottait dans l’air. Cannelle couru se lover dans son panier et s’endormit. Gordon remarqua trois autres chats dans la maison et tous l’observaient avec attention, ce qui le mĂźt mal Ă  l’aise.
- Quel est ton nom, mon garçon ?
- Gordon, madame.
Tu m’as rendu un fier service aujourd’hui, Gordon. Cannelle est enceinte et la portĂ©e est pour bientĂŽt. Elle adore aller se cacher pour mettre bas mais elle est trop aventureuse parfois. Est-ce que tu voudrais une boisson chaude et un goĂ»ter ?
- Oui s’il-vous-plaüt. Est-ce que je peux avoir un chocolat chaud ?
La femme versa de l’eau dans une bouilloire et l’alluma, puis elle sortit une boĂźte Ă  biscuits du placard et la plaça sur la table. Elle avait un air rĂ©tro avec ses couleurs passĂ©es et son illustration qui reprĂ©sentait un couple Ă©lĂ©gamment vĂȘtu en train de s’amuser sur un carrousel lors d’une foire. Elle lui rappelait les cookies que sa tante prĂ©parait, ceux au chocolat blanc avec des Ă©clats d’amande, car elle les conservaient dans une boĂźte semblable.
- Tu peux te servir, lui dit simplement la femme en lui adressant un sourire encourageant.
Gordon attrapa la boĂźte et l’ouvrit. Il ne pouvait pas en croire ses yeux ! Elle ne contenait que deux cookies qui ressemblaient Ă  ceux de sa tante, et aprĂšs avoir mordu dans le premier, il constata qu’ils avaient aussi le mĂȘme goĂ»t. La dame posa deux tasses sur la table et la bouilloire se mit Ă  siffler, elle versa une partie du contenu dans la tasse de son invitĂ©. C’est Ă  ce moment lĂ  que Gordon se douta que quelque chose ne tournait pas rond : du chocolat chaud sortait directement de la bouilloire alors qu’elle n’avait Ă©tĂ© remplie qu’avec de l’eau un peu plus tĂŽt.
- Ma maman me dit toujours qu’il faut remplir une bouilloire uniquement avec de l’eau, sinon elle s’abüme.
La dame commença Ă  remplir sa propre tasse Ă  partir de la mĂȘme bouilloire, mais un liquide vert en sorti. Gordon reconnu l’odeur du thĂ© Ă  la menthe.
- Tu es un petit garçon intelligent, n’est-ce pas ? Quelle maniùre polie de me dire que tu comprends ce qui se passe ici, et pourtant, tu n’essaies pas de fuir.
- Je vous trouve gentille.
La femme sourit et tous les deux restĂšrent silencieux en buvant leur tasse. L’un des chats monta sur la table, attirĂ© par l’odeur du lait qui Ă©manait du chocolat chaud. Gordon approcha sa main doucement pour le caresser et le chat lui en donna l’autorisation.
- Haggis est un sentimental.
- Son nom est Haggis ?, ricana Gordon. Mais
 Il n’est mĂȘme pas marron. Pourquoi lui avoir donnĂ© ce nom ?
- Je ne sais pas, je me suis juste dis que ce serait un bon nom pour un chat, lui répondit-elle en haussant les épaules.
Peu de temps aprĂšs, tous deux se rendirent compte que la pluie s’était arrĂȘtĂ©e. La sorciĂšre fit remarquer que la mĂšre de Gordon devait l’attendre, il sut alors qu’il Ă©tait temps de partir. Avant de fermer la porte derriĂšre elle, elle dit au garçon qu’ils se reverraient.
Les derniĂšres paroles de la sorciĂšre avaient inquiĂ©tĂ© Gordon pendant un petit moment, mais au fil des semaines, il finit par oublier. Peu de choses changĂšrent dans sa vie, Ă  part que son grand-pĂšre dĂ©cĂ©da. Le garçon l’aimait beaucoup et les visites mensuelles de musĂ©es et d’expositions en sa compagnie lui manquaient. Deux mois aprĂšs les funĂ©railles, sa grand-mĂšre dĂ©cida de trier certaines affaires de son mari et Gordon fit de son mieux pour aider, vraiment, mais au moment de ranger la bibliothĂšque, Gordon fut captivĂ© par la collection de livres d’Histoire. Émue face Ă  cette scĂšne, la mamie de Gordon lui dit qu’il pouvait les garder s’il le voulait.
Environ trois mois aprĂšs sa rencontre avec la sorciĂšre, Gordon la vit de nouveau, comme elle le lui avait promis. Elle l’attendait assise sur un banc Ă  la sortie de l’école. Gordon remarqua que personne n’osait s’approcher d’elle et que tout le monde le regarda avec de grands yeux ronds lorsqu’il alla s’asseoir Ă  cĂŽtĂ© d’elle pour papoter. MĂȘme Nathan et ses amis n’osaient s’approcher pour les dĂ©ranger. Gordon remarqua assez vite que la dame avait transportĂ© avec elle une caisse de voyage grise pour animaux et il lui demanda des nouvelles de Cannelle et si elle Ă©tait Ă  l’intĂ©rieur. Elle lui rĂ©pondit que son chat allait bien et qu’elle avait donnĂ© naissance Ă  cinq chatons en parfaite santĂ©.
- Sans toi, qui sait ce qui serait arrivé à Cannelle. Je voulais te remercier de ta gentillesse avec un cadeau., ajouta-t-elle.
Gordon se senti gĂȘnĂ© mais aussi impatient et il remercia la sorciĂšre avant mĂȘme de savoir ce que contenait la caisse. Lorsqu’elle la plaça sur ses genoux, Gordon jeta un Ɠil Ă  l’intĂ©rieur et vit un petit chat tigrĂ© ayant une longue et fine queue ornĂ©e de neuf anneaux blancs.
- C’est l’un des chatons de Cannelle, n’est-ce pas ? Il est trùs mignon, merci beaucoup ! Mais
 Je ne sais pas si ma maman voudra que je le garde.
- Elle acceptera, je sais qu’elle le gardera. Mais si tu devais avoir le moindre problùme, sache qu’il y aura toujours une place pour ce chat chez moi.
- Est-ce qu’il a un nom ?
- Non, tu dois lui en donner un, c’est un mñle.
Gordon resta pensif pendant quelques instants en observant la petite boule de poils dormir sur la couverture.
- Il est tout petit. Dans les livres de mon grand-pĂšre, ils disent que NapolĂ©on Ă©tait petit aussi et pourtant il est devenu empereur. Je vais l’appeler comme ça : NapolĂ©on.
La femme gloussa devant la dĂ©termination du garçon, mais qui Ă©tait-elle pour critiquer aprĂšs tout ? Elle n’avait jamais eu beaucoup d’inspiration pour trouver des noms et tout ses chats Ă©taient baptisĂ©s d’aprĂšs un nom faisant rĂ©fĂ©rence Ă  de la nourriture. AprĂšs lui avoir donnĂ© quelques recommandations, elle le laissa rentrer chez lui, le garçon avait un immense sourire aux lĂšvres.
- Pauvre petite ùme esseulée, murmura la sorciÚre avant de rentrer chez elle.
Gordon n’a jamais vraiment su de quelle maniĂšre NapolĂ©on Ă©tait mort la premiĂšre fois, et ne put qu’émettre des suppositions. Il avait alors dix-huit ans et habitait prĂšs d’un parking Ă -cĂŽtĂ© de l’universitĂ©. Pour une raison que seul un chat peut avoir, NapolĂ©on aimait traĂźner lĂ -bas. Un soir, en rentrant dans sa chambre Ă©tudiante, Gordon trouva la fenĂȘtre ouverte et un petit chaton roux endormi sur son lit. Il Ă©tait une copie presque exacte de l’ancien NapolĂ©on, Ă  ceci prĂšs qu’il n’avait plus que huit anneaux Ă  sa queue. Gordon n’en Ă©tait qu’à moitiĂ© Ă©tonnĂ©, le chat avait toujours Ă©tĂ© spĂ©cial d’une façon qu’il n’arrivait pas Ă  dĂ©crire, de plus, il lui avait Ă©tĂ© offert par une sorciĂšre.
Gordon passa ensuite facilement son diplĂŽme pour devenir professeur d’Histoire. Les Ă©tudiants Ă©taient assez indiffĂ©rents face au professeur et le trouvait au mieux un peu ennuyant, mais au moins il Ă©tait juste dans ses notes, et c’était assez bien pour eux. Gordon eut deux petites-amies pendant peu de temps, les deux filles le quittĂšrent pour vivre une vie plus palpitante et Gordon passa la plus grande partie de son existence seul. Il n’avait qu’un seul bon ami : Fabrizio, le professeur de littĂ©rature, qui avait les mĂȘmes difficultĂ©s que lui Ă  socialiser et Ă  avoir une vie normale. Heureusement, il avait NapolĂ©on. À chaque fois que Gordon pleura suite Ă  la perte d’un membre de sa famille, le chat essaya de soulager sa peine. À chaque fois qu’il se fit briser le cƓur, Ă  chaque soirĂ©e passĂ©e Ă  regarder la tĂ©lĂ©vision seul, Ă  chaque fois qu’il se mit Ă  penser que sa vie avait peu d’intĂ©rĂȘt, il regardait son chat et se rappelait qu’il n’était pas si seul.
Lorsque Gordon fĂȘta son cinquante-sixiĂšme anniversaire, le chat n’avait que deux ans et il entamait sa derniĂšre vie. NapolĂ©on Ă©tait jeune et dĂ©bordant d’énergie et adorait jouer, mais son maĂźtre n’arrivait plus Ă  prendre soin de lui comme avant. Le chat remarqua que Gordon ne dormait pas bien et restait de plus en plus souvent Ă  la maison, jusqu’à ce qu’il finisse par ne plus aller au travail du tout. Lorsqu’il sortait, il revenait la plupart du temps en portant une odeur de javel et de mĂ©dicaments sur lui. Un jour, Gordon revint de chez le mĂ©decin et fila directement dans sa chambre, en balançant au passage un dossier dans le couloir. Il ne laissa pas son animal de compagnie rentrer dans la piĂšce. NapolĂ©on pouvait entendre son maĂźtre pleurer et il miaula et gratta la porte pour attirer son attention. Le chat Ă©tait inquiet et ne savait pas quoi faire, c’était la premiĂšre fois que Gordon ne le laissait pas venir le cajoler lorsqu’il Ă©tait triste. Alors, NapolĂ©on attendit, patiemment, que son maĂźtre se sente mieux.
Une semaine aprĂšs avoir obtenu ses rĂ©sultats mĂ©dicaux, Gordon prit une dĂ©cision ferme et dĂ©finitive. AprĂšs beaucoup de temps et d’efforts, il rĂ©ussi Ă  faire rentrer NapolĂ©on dans la caisse de voyage et la plaça dans la voiture. Il aurait aimĂ© remettre cette tache Ă  plus tard, mais il restait peu de temps, il devait le faire maintenant tant qu’il pouvait encore conduire. Gordon avait vĂ©cu la majeure partie de sa vie dans une petite ville non loin de Naufary. Il ne lui fallut qu’une quinzaine de minutes pour arriver 10 rue du chemin noir. La maison lui faisait moins peur maintenant qu’il Ă©tait adulte, mĂȘme s’il trouvait toujours que les angelots faisaient froid dans le dos. Cependant, quelqu’un avait dĂ©cidĂ© de prendre soin du jardin et de repeindre la façade, ce qui donnait une plus fiĂšre allure Ă  la demeure. Gordon actionna la sonnette et une jeune femme lui ouvrit rapidement la porte.
- Bonjour, je peux vous aider ?
Ce fut un choc pour lui, quelque chose chez cette femme lui rappelait la sorciĂšre mais c’était impossible, cela ne pouvait pas ĂȘtre la mĂȘme personne. Elle avait de longs cheveux blonds nouĂ©s en un chignon serrĂ© et portait des lunettes rondes, elle Ă©tait grande et avait une silhouette Ă©lĂ©gante.
- Bonjour, excusez moi, je vous dĂ©range peut-ĂȘtre. Mon nom est Gordon et je cherche la femme qui vivait ici il y a un peu plus de quarante ans. Je dois lui parler.
Elle invita Gordon Ă  entrer en lui indiquant qu’elle venait tout juste de faire bouillir du thĂ© et elle lui demanda s’il en voulait une tasse. La maison avait peu changĂ© de l’intĂ©rieur, en dehors de quelques meubles neufs et d’un peu de peinture fraĂźche. Dans sa caisse, NapolĂ©on Ă©tait Ă©trangement calme, comme s’il pouvait se souvenir que cet endroit avait Ă©tĂ© sa maison lorsqu’il n’était qu’un chaton. Gordon suivit la femme dans la cuisine et plaça la caisse prĂšs de lui. Peu de temps aprĂšs, deux autres chats s’en approchĂšrent et NapolĂ©on feula de peur.
- Biscuit ! Chouquette ! Laissez Napoléon tranquille ! Tss, tss, sortez de ma cuisine, leur ordonna-t-elle.
La derniĂšre phrase sortie de la bouche de la femme mit la puce Ă  l’oreille de Gordon. Il ne lui avait pas prĂ©cisĂ© le nom de son chat alors il lui demanda :
- Vous savez dĂ©jĂ  pourquoi je suis ici n’est-ce pas ?
- Et toi tu es toujours un garçon poli et intelligent, pas vrai ? Est-ce que les cookies aux amandes et aux pĂ©pites de chocolat blanc sont toujours tes prĂ©fĂ©rĂ©s ? J’en ai prĂ©parĂ© ce matin.
Gordon ne put s’empĂȘcher Ă  cet instant prĂ©cis de se mettre Ă  pleurer et quelques larmes tombĂšrent sur la nappe. La sorciĂšre attendit en silence et lui apporta un mouchoir et une petite assiette remplie de cookies.
- Tu as pris bien soin de ton chat, Gordon. Il pourrait te donner sa derniÚre vie pour te guérir tu sais.
- Vous ne me l’avez jamais dit mais d’une certaine maniĂšre, je l’ai toujours su. J’en ai la preuve Ă  prĂ©sent. Mais comment pourrais-je lui prendre sa derniĂšre vie ? Personne ne m’attend Ă  la maison si je me rĂ©tablis, Ă  part NapolĂ©on. Je serai en vie mais si seul sans lui.
Gordon resta silencieux un instant et regarda la caisse tristement avant d’ajouter :
- Ce chat est la meilleure chose qui me soit jamais arrivé.
Gordon et la sorciĂšre restĂšrent assis autour de la table sans parler, tout comme il y a quarante-sept ans, mais cette fois-ci, il mangea tout les biscuits sans se sentir coupable. Ils avaient le mĂȘme goĂ»t que ceux de sa tante. La sorciĂšre le laissa dire au revoir au chat. NapolĂ©on semblait comprendre ce qui se tramait et ronronna bruyamment sur les genoux de son maĂźtre pour tenter de l’apaiser.
- Nous avons prit bien soin l’un de l’autre, n’est-ce pas NapolĂ©on ?
La petit chat regarda son maĂźtre et cligna doucement des yeux. S’il pouvait parler, le chat lui dirait que tout finirait par bien se passer et qu’il l’aimait beaucoup. Mais comme les chats ne sont pas douĂ©s de parole, mĂȘme les chats magiques, il se contenta de miauler et de laisser Gordon se lever. La sorciĂšre escorta l’homme jusqu’au seuil et le regarda partir. Avant de dĂ©marrer sa voiture il la salua et lui lança un regard empli de tristesse, mais aussi de reconnaissance. Elle le salua de la main en retour et ferma la porte en disant :
- À bientĂŽt, petite Ăąme esseulĂ©e.
Fin.
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bbwilliam · 4 years ago
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Le samedi 14 novembre 2020
Il fait trĂšs froid aujourd’hui William. L’hiver est Ă  nos portes. Papa vient te reconduire vers 11 h et on t’embarque immĂ©diatement pour aller Ă  un nouveau parc, dans la voiture de grand-maman Gigi et de grand-papa Robert.
Tu arrives dans la Porsche de papa. Tu es content de me voir.
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Au parc, on glisse dans la glissoire des petits et des grands. Tu ne veux toujours pas essayer lés balançoires.
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On mange un bon dßner. Tu as bon appétit et aime bien les choux-fleurs, les carottes et la sole de grand-papa Robert. Ce que tu aimes par dessus tout? Les mangues. Tu en redemandes encore et encore...
Tu te rappelles trùs bien qu’on t’avait promis de visiter le garage à grand-papa. Oh que tu aimes les outils, particuliùrement le ruban à mesurer.
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AprĂšs une belle sieste, de 13 h 15 Ă  15 h 15, on mange une petite collation. Et on mange quoi? Des mangues...
Ensuite, on joue dans le salon. Avec la petite auto de Barbie qui appartenait Ă  BĂ©atrice, les blocs lego, et tout ce qui se trouve dans le bac Ă  jouet. Tu aimes bien les comptines que je te fais jouer sur le lecteur DVD. Tu connais bien les chansons. On regarde aussi les catalogues de jouets de NoĂ«l. Les autos et les camions t’attirent plus que les autres jouets.
Vers 17 h, on parle de retourner Ă  la maison, mais tu ne veux pas... on te demande alors si tu veux aller dans l’auto de grand-papa et grand-maman et lĂ , tu es d’accord. Ouf!!!! On a trouvĂ© un subterfuge pour te ramener Ă  temps pour le souper.
En arrivant chez toi, papa me remet un dessin que tu avais fait pour moi ce matin. Tu n’es plus trop sĂ»r que tu veux me le donner finalement. Mais je pars avec en te disant que je l’afficherai sur mon frigidaire. Merci William. On a hĂąte que tu reviennes te faire garder encore.
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famillemrqs · 4 years ago
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BabyShower
Qui dit grossesse, dit “BABY SHOWER”. Avec l’aide de mon doux mari, j’ai organisĂ© une baby shower comme je le voulais : simple ! 
Elle a eu lieu le 4 janvier 2020.
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J’ai fait faire le gĂąteau, car Ă  7 mois de grossesse je n’avais clairement pas l’envie de me lancer dans un gĂąteau qui aurait Ă©tĂ© -j’en suis sure- ratĂ©! 
Oui j’avais une idĂ©e bien en tĂȘte, et mon boulanger-pĂątissier prĂ©fĂ©rĂ© (Maison Roy Ă  Auxerre) Ă  su me combler ! 
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VoilĂ  quelques photos de la dĂ©coration que j’ai faite. J’en ai eu pour quelques euros car j’ai fait beaucoup de rĂ©cup.
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Mes copines sont arrivĂ©es aux alentours de 14h30-15h et j’ai laissĂ© la future marraine faire le reste des activitĂ©s. 
Qu’est-ce qu’on a ri ! 
J’ai dĂ» deviner Ă  l’aide de photos d’enfance qui Ă©tait qui... autant vous dire que je n’ai pas trouvĂ© grand monde !! Quoique certaines avaient la mĂȘme trogne !
Ensuite, nous voilĂ  parti dans les comptines, heureusement que ma copine TĂ©cla Ă©tait lĂ  pour relever le niveau! À 21 jours d’accoucher (OUI notre douceur MaĂ«line est nĂ©e le 25 janvier 2020), elle Ă©tait au top pour nous chanter toutes ces petites choses. BientĂŽt Ă  nous deux (et peut ĂȘtre plus!) nous pourrons faire des concertos de comptines. 
LES MAITRESSES N’ONT QU’A BIEN SE TENIR !
Et pour finir dans les activitĂ©s tordantes, j’ai du boire du jus de fruits dans un biberons SANS LES MAINS. L’expĂ©rience de passe de commentaire je vous jure. Je me suis aidĂ©e du buffet pour mettre en dĂ©clive le bibi. Evidemment, Mimi a essayĂ© lui aussi, mauvais joueur qu’il est, je ne vous fais pas de dessin. 
Il a cru qu’on ne le voyait pas faire. 
Nous avons fĂȘtĂ©s comme il se doit se petit coeur de beurre, que nous attendions tous trĂšs patiemment.
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Avant que certaines filles ne partent aux alentours de 18h, elles m’ont offerts des cadeaux que j’avais mis sur la liste de naissance et d’autres me connaissent trùs bien. 
Un parfum, un tee-shirt tajine banane, le tipi, des accessoires pour manger, pour le bain, le protĂšge carnet de santĂ©, des peluches et mobile pour la voiture. De beaux vĂȘtements Ă©galement. 
C’était un plaisir de les avoir Ă  mes cotĂ©s et de passer un moment si intense et unique avant l’arrivĂ©e de BABYBOY ! 
Pour clĂŽturer cette belle journĂ©e, les garçons sont venus a notre rencontre et nous avons mangĂ©s tous ensemble Ă  la Tour d’Orbandelle, nous Ă©tions une vingtaine et c’était un doux moment pour Mimi et moi. Avoir nos amis a nos cotĂ©s et garder un merveilleux souvenirs de tout cela avec un beau livre.
PARCE QUE OUI ! Je ne vous ai pas raconté. 
Toutes les filles au cours de l’aprĂšs midi, et notamment aprĂšs le gĂąteau sont allĂ©es aux toilettes les unes aprĂšs les autres car elles Ă©taient “patraques”... J’ai imaginĂ© le pire, notamment que le gĂąteau avait tournĂ©. 
Me justifiant et ne remarquant rien, elles ont dus se fendre la poire. 
Au restaurant, à table, Elodie me donne donc ce petit livre fait main avec coeur. De là, toutes explosent de rire “mais non on avait pas la tourista.........!” 
Elles m’ont bernĂ©es, incroyable, je n’ai RIEN vu. Et elles auront bien ris...
A charge de revanches, ahah ! 
Encore merci pour tout.
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maclassedece1d · 4 years ago
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Mardi 16 juin 2020
9h-11h30 : Matinée
Anglais
RĂ©visons ensemble les mots de l’école : clique ici ! Ecoute et rĂ©pĂšte les mots trois fois. Il y en a plein que tu connais dĂ©jĂ  !
Calcul mental
Entraüne-toi une nouvelle fois sur le site de calcul mental. Choisis “niveau CE1″ et fais les exercices de la rubrique ci-dessous. Commence par le niveau 1 et fais les suivants si c’est trop facile : clique ici !
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Dictée
PrĂ©pare ton cahier rouge comme tous les jours : Ă©cris la date et souligne-la. Saute une ligne, laisse cinq carreaux et Ă©cris DictĂ©e. Ecoute l’enregistrement de la maĂźtresse : clique ici !
📾 Envoie une photo de ton travail à la maütresse sur WhatsApp 📾
Orthographe
Aujourd’hui relis la comptine de la semaine, Ă©cris sur ton cahier blanc tous les mots de la comptine dans lesquels tu entends le son [oin] et entoure les lettres qui font ce son dans les mots.
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⚠ Copie sur le cahier blanc les mots Ă  apprendre pour jeudi : la pointe - pointu - moins - loin ⚠
Grammaire
Cette semaine, nous travaillons sur les homophones.
đŸ—ïž Les homophones sont des mots qui se prononcent de la mĂȘme façon, qui font le mĂȘme son quand on les lit mais qui n’ont pas le mĂȘme sens ni la mĂȘme orthographe (ils ne s’écrivent pas pareil). đŸ—ïž
đŸ—ïž Le mot homophone vient du grec ancien. “Homo” veut dire mĂȘme/pareil et “phone” veut dire son : qui a le mĂȘme son. đŸ—ïž
Aujourd’hui, dĂ©couvrons les homophones a/Ă . Commence par regarder la vidĂ©o de la leçon : clique ici !
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Prends ton cahier rouge. En-dessous de la dictée, trace un grand trait rouge. Laisse cinq carreaux et écris Grammaire. Recopie la consigne et fais cet exercice :
ComplĂšte les phrases avec a ou Ă .
Ma mÚre est rentrée ..... midi ...... la maison.
Ma voisine ..... une voiture bleue.
Le copain de mon frÚre ..... acheté une belle moto.
Marie se met ..... table car elle ..... faim.
Le maßtre lui ..... donné un  livre ..... lire.
LĂ©o ..... mis son blouson ..... l’envers !
📾 Envoie une photo de ton travail à la maütresse sur WhatsApp 📾
Maths
RĂ©visons les opĂ©rations posĂ©es ! Dans ton cahier bleu, Ă©cris la date et souligne-la. Saute une ligne, passe cinq carreaux et Ă©cris Calcul. Recopie la consigne et fais l’exercice :
Pose en colonnes et calcule les opérations suivantes :
345 + 37 =
923 + 48 =
421 - 118 =
547 - 83 =
Trois opĂ©rations plus difficiles si tu veux essayer đŸ’ȘđŸŒđŸ’ȘđŸœđŸ’Ș🏿:
876 + 349 =
425 - 279 =
302 - 136 =
📾 Envoie une photo de ton travail à la maütresse sur WhatsApp 📾
14h-15h : AprĂšs-midi
Point culture : la Langue des Signes Française (suite)
Dans le texte de Jack, nous avons rencontrĂ© un personnage sourd et muet. De nombreuses personnes en France et dans le monde sont sourdes (mais tous les sourds ne sont pas muets). Pour communiquer, ils utilisent la langue des signes. Aujourd’hui je vous propose d’en savoir un peu plus sur la langue des signes française (LSF). Nous avons appris Ă  nous prĂ©senter (ici), et Ă  connaitre les lettres de l’alphabet (ici). Comme Ă  l’oral, il y a beaucoup de langue des signes diffĂ©rentes. En France, on pratique la LSF, ce qui veut dire : Langue des Signes Française.Je te propose d’apprendre quelques nouveaux mots aujourd’hui grĂące Ă  ce petit garçon : clique ici !
ESSAYE DE RETENIR : ça va ? pardon ? oui ? non ? et ceux que tu souhaites savoir dire ;) tu peux te filmer si tu le souhaites :)
Arts plastiques
PROJET : Finis la photo
Comment  le réaliser ?
Matériel : une feuille, une photo de magazine découpée OU une carte postale OU une photo + un crayon à papier, des crayons de couleur ou des feutres ; de la colle.
Etapes :
1. DĂ©coupe dans un magazine un petit carrĂ© de quelque chose qui te plait. OU si tu as une carte postale que tu n’utilises pas ou une image.
2. Colle sur une feuille blanche l’image/carte/photo dĂ©coupĂ©e.
3. Dessine sans appuyer trop fort le RESTE de l’image (tu peux imaginer ce que tu veux !!! )
VOICI des exemples , mais utilises ton imagination :
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C’est tout pour aujourd’hui, à jeudi !
MaĂźtresse Ana đŸ„°
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iamjustsonow · 7 years ago
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Elle est grande et pĂąle. Quand elle se penche pour l'embrasser, sa peau est douce. Elle sent la poudre de riz, l'eau de Cologne et la naphtaline. Elle a ce regard bleu triste et dĂ©lavĂ© qui fait penser Ă  la petite fille que cette grande personne a, depuis longtemps, lĂąchĂ© ses rĂȘves dans ses larmes. Elle a la voix douce et chantante de la Franche ComtĂ©. “ bonjour, ma mie.”
Elle est une coquille vide sur un océan qu'elle ne reconnait plus. Sophie sait qu'il lui faut la faire rire, la surprendre pour qu'il y ait un sursaut de vie dans ces yeux de poisson mort.
Alors, elle danse, babille, raconte ses lectures, la cour d'école, les indiscrétions glanées ici et là, elle occupe l'espace entre leurs coeurs respectifs. Elle évite le regard noir de sa mÚre qui aimerait tant la faire taire, fait une pirouette et part d'un grand éclat de rire. Elle tire sa grand mÚre par la manche l'invitant à sortir de la salle à manger aux esprits étriqués.
Et lĂ , plus question de fuite, la petite grimpe sur les genoux de l'Ă©lĂ©gante dame qui est sa grand-mĂšre, forçant et ses envies d'ĂȘtre seule et cette pudeur qui consiste Ă  ne pas ĂȘtre touchĂ©e
d'une façon comme d'une autre.
Assise droite comme un i sur les genoux de sa grand-mÚre, concentrée sur les images et les lettres, les mots, les phrases des histoires, Sophie apprend à lire en cachette. Celle de ce petit africain peureux qui sauve un lion en lui Îtant une épine de la patte. Celle de Marianne qui part faire les courses en ne suivant que ses envies et pas du tout la liste de course oubliée mais qui revient avec un cadeau pour chacun des membres de la famille. Celle des 3 petits cochons désobéissants qui échappent au loup et finissent par le dévorer une fois tombé de la cheminée dans la marmite.
Sophie aime aussi les comptines chantantes, “ chat vit rĂŽt, chat mit patte Ă  rĂŽt, rĂŽt brĂ»la patte Ă  chat, chat secoua patte et quitta rĂŽt.” Ou “celui-ci partit Ă  la chasse, le second leva le liĂšvre, le troisiĂšme le cuisina, le suivant le mangea, pauvre petit rikiki qui n'eut rien et lĂ©cha le plat
”
Et l'armoire secrÚte regorgeant de sucreries, papillotes et chocolats en tous genres, haute, si haute qu'elle ne pouvait seule en atteindre la clef. Grand-mÚre, un doigt sur la bouche, en souriant, lui en remplissait les poches, comme des trésors à ne partager qu'entre elles.
Il Ă©tait Ă  cet instant, souvent l'heure de boire le thĂ© ou le cafĂ© et de manger la tarte aux pommes dont elle ne retrouvera jamais le goĂ»t dans aucune autre. Le seul moment oĂč grand-pĂšre lĂąchait le mĂ©got de sa gitane maĂŻs et son jeu de cartes de solitaire du bout de la table. Plus tard, quand elle fut plus grande, C'est sur ses genoux Ă  lui, qu'elle s'initia au jeu et aux chiffres.
L'appartement sombre sentait souvent le chou, la saucisse de MontbĂ©liard ou le jambon cuit. Il y rĂ©gnait mĂȘme quand les oncles et tantes, cousin et cousine Ă©taient lĂ , un silence triste de gens qui n'ont rien Ă  se dire
Nous n'Ă©tions, mĂȘme Ă  NoĂ«l jamais conviĂ©s pour le repas. Juste pour le cafĂ© et le cĂ©rĂ©monial ennuyeux de la distribution des cadeaux. Les vieux Ă©taient plus gĂątĂ©s que les enfants, ceux-ci n'ayant fait aucun effort pour connaĂźtre mieux leurs belles-filles et gendres, les paquets se ressemblaient d'une annĂ©e sur l'autre. Les visages des adultes passaient de la surprise jouĂ©e au sourire amusĂ© et presque dĂ©daigneux, les mercis toujours exagĂ©rĂ©s et moqueurs. Des non-dits qui ont longtemps pourris ces semblants de rĂ©union familiale.
La spontanĂ©ĂŻtĂ© de Sophie, sa naĂŻvetĂ© ou son refus de voir le mal, ou peut ĂȘtre un brin de malice, bousculait souvent ce moment de comĂ©die familiale . Sa langue n'Ă©tait jamais dans sa poche et rien n'y faisait, ni le regard transperçant de sa mĂšre, ni la tĂȘte penchĂ©e et les sourcils froncĂ©s de son pĂšre. Quelques raclements de gorge, les paquets ramassĂ©s Ă  la hĂąte et le dĂ©part immĂ©diat clĂŽturaient les faux semblants. Il n'y avait pas de sermons dans la voiture sur le trajet du retour, juste des soupirs et des murmures entre ses parents.
Son pĂšre finit par y aller seul avec elle un dimanche de temps Ă  autre. Ils Ă©viteront soigneusement d'ĂȘtre disponibles ce 25 dĂ©cembre les annĂ©es qui suivirent. Sophie grandissait, sa curiositĂ© et son franc-parler aussi.
Les grands-parents finissent toujours par vieillir, tomber malade puis mourir. Dans un silence empli de reproches jamais évoqués. Les cousins, cousines s'éparpillÚrent et n'ayant que peu d'occasion de créer souvenirs et liens, ils ne relÚveront pas le défi de poursuivre les traditions des noëls ensembles ni de la chandeleur, encore moins des vacances d'été dans la maison familiale de Franche-Comté dont Sophie était amoureuse et qui fut vidée et vendue sans qu'on lui dise.
Elle put rĂ©cupĂ©rer le service Ă  thĂ©, deux danseuses indochinoises, un coffre fabriquĂ© par son arriĂšre grand-pĂšre Ă©bĂ©niste quand ils vidĂšrent l'appartement de Paris et un buffet dont personne ne voulait. Comment le reste fut rĂ©parti, elle ne le sut que beaucoup plus tard
dans la jalousie et la rancoeur mais elle s'en serait douté 
Elle ne garde de son enfance Ă  Paris que l'odeur poudrĂ© de sa grand-mĂšre, sa grande taille et les mĂȘmes yeux bleus, celui du tabac froid de son grand-pĂšre, de sa tĂȘte d'oiseau, et de son costume 3 piĂšces dĂšs 7 heures du matin. Ils Ă©taient autres dans la maison du Doubs, ils avaient vĂ©cus 3 guerres: nĂ©s en 1901 et 1904, la premiĂšre dans leur enfance, l'indochine jeunes mariĂ©s, la seconde parents, grand-mĂšre seule Ă  Paris avec les 3 enfants puisqu'il Ă©tait dans l'armĂ©e de l'air et attachĂ© militaire du prĂ©fet Jean Moulin
ils n'avaient Ă©tĂ© heureux qu'Ă  Fesches-le-chĂątel
une vie de secrets et de peurs

Je pourrai dessiner de mémoire la maison du Doubs et le 3 piÚces à Paris, retranscrire les sentiments ressentis par chacun d'entre nous, il me suffit de fermer les yeux et j'y suis. Mais je n'étais qu'une enfant
je n'ai gardé que le beau. Et tout ne l'était pas

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reseau-actu · 6 years ago
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FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Philippe Bihouix est un ingĂ©nieur critique du «technosolutionnisme»: l’idĂ©e qu’on sauvera le monde par la technologie. Une fois balayĂ©es les promesses naĂŻves des thurifĂ©raires du progrĂšs, il propose des solutions plus pragmatiques. Le bonheur est possible demain!
Philippe Bihouix est ingénieur et auteur de plusieurs essais. Il vient de publier Le bonheur était pour demain (éd. du Seuil, 2019).
FIGAROVOX.- Vous critiquez dans votre livre les utopies technologiques à la mode dans le débat public. Pensez-vous vraiment que les technophiles dominent le débat public?
Philippe BIHOUIX.- Le dĂ©bat sur la question technologique dĂ©bute Ă  la fin des annĂ©es 1940: les «nĂ©o-malthusiens» commencent Ă  alerter sur les consĂ©quences environnementales et l’épuisement prochain des ressources, dus Ă  l’augmentation combinĂ©e de la population et de la consommation par personne ; trĂšs vite, les «cornucopiens» (du latin cornu copiae, la corne d’abondance), souvent Ă©conomistes ou prospectivistes, promettent au contraire un futur de plus en plus radieux et reprochent Ă  ces «prophĂštes de malheur» (doomsdayers) de nĂ©gliger un paramĂštre essentiel: le progrĂšs technologique, qui permet de faire «plus avec moins» et a toujours su repousser, depuis des siĂšcles, le spectre de la pĂ©nurie.
Le dĂ©bat s’estompe dans la dĂ©cennie 1980 - le prix des matiĂšres premiĂšres est alors durablement Ă  la baisse (celui du pĂ©trole est divisĂ© par deux entre 1984 et 1986 et reste bas jusqu’en 2003) et la demande en mĂ©taux faible dans la foulĂ©e de la chute de l’URSS. Il ressurgit au milieu des annĂ©es 2000 avec le dĂ©veloppement accĂ©lĂ©rĂ© des pays Ă©mergents, particuliĂšrement de la Chine. Le pĂ©trole amorce une remontĂ©e spectaculaire, et on commence Ă  parler de pic pĂ©trolier et de changement climatique

Le techno-solutionnisme n’a jamais eu la part aussi belle : non seulement on va (bientĂŽt) produire propre, mais on va mĂȘme « rĂ©parer » la planĂšte.
Les famines et pĂ©nuries des doomsdayers ont Ă©tĂ©, pour l’essentiel, effectivement Ă©vitĂ©es, mais les prĂ©visions grandioses des cornucopiens ne se sont pas plus matĂ©rialisĂ©es. Les premiers ont eu nĂ©anmoins raison sur un point: l’état de la planĂšte est Ă©pouvantable, et les limites sont enfoncĂ©es, preuve en est, a minima, que la pollution est gĂ©nĂ©ralisĂ©e (il pleut du plastique au fin fond des PyrĂ©nĂ©es), que la biodiversitĂ© s’effondre, que le systĂšme climatique va se dĂ©rĂ©gler.
Ce constat, que personne ou presque ne conteste, devrait suffire Ă  modĂ©rer les thurifĂ©raires du progrĂšs technologique et les amener Ă  nuancer leur discours. Pourtant le techno-solutionnisme n’a jamais eu la part aussi belle: non seulement on va (bientĂŽt) produire propre, mais on va mĂȘme «rĂ©parer» la planĂšte. Ces derniĂšres annĂ©es les promesses ont plutĂŽt eu tendance Ă  s’emballer, poussĂ©es par l’incroyable rapiditĂ© de dĂ©ploiement des technologies numĂ©riques.
Vous retracez l’histoire des utopies technologiques, qui aboutit aujourd’hui au vĂ©ritable culte de l’innovation. Mais est-ce vraiment propre Ă  notre Ă©poque? La volontĂ© d’innover n’est-elle pas une caractĂ©ristique naturelle de l’ĂȘtre humain?
Le culte de l’innovation remonte loin. Francis Bacon est le premier Ă  projeter, dans La Nouvelle Atlantide (1626), le bonheur du genre humain par le dĂ©veloppement des connaissances scientifiques et la technologie appliquĂ©e. TrĂšs vite aprĂšs lui, les rĂȘves s’emballent: on imagine des voyages dans la lune et le rajeunissement des cheveux gris dĂšs le XVIIe siĂšcle, Ă  la fin du XVIIIe Condorcet ne voit pas d’obstacle Ă  l’allongement indĂ©fini de l’espĂ©rance de vie, tandis que le philosophe William Godwin ouvre la possibilitĂ© d’une civilisation d’ĂȘtres immortels, sans enfant, apaisĂ©e car dĂ©barrassĂ©e du fardeau de l’apprentissage de chaque gĂ©nĂ©ration qui commet les mĂȘmes erreurs. Au XIXe siĂšcle, on trouve pĂȘle-mĂȘle la prĂ©figuration du transport sous tube (Hyperloop), la conquĂȘte spatiale, les machines intelligentes (une «andrĂ©ide», femme mĂ©canique parfaite dans le roman L’Ève future). Les futurologues des annĂ©es 1950 ont chantĂ© les louanges de la voiture volante, de l’énergie infinie de l’atome et des fusĂ©es personnelles

Seule une infime partie de l’humanitĂ© est en capacitĂ© de rĂ©ellement innover, les autres adoptent les nouveaux comportements par mimĂ©tisme.
Quant Ă  savoir si la propension Ă  l’innovation fait partie de la «nature humaine», comme semblerait le dĂ©montrer une visite au pas de charge d’un musĂ©e de la PrĂ©histoire oĂč les silex taillĂ©s s’affinent au fil des vitrines, c’est une autre histoire. Tous ces progrĂšs technologiques se sont faits sur un temps extrĂȘmement long. À suivre Lewis Mumford par exemple, l’essentiel de l’activitĂ© intellectuelle des humains a consistĂ©, au contraire, Ă  reproduire exactement Ă  l’identique, pendant des gĂ©nĂ©rations, ce que faisaient leurs ancĂȘtres. L’homme est un coopĂ©rateur et un imitateur-nĂ©, bien avant d’ĂȘtre un innovateur ; il a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© par la pression darwinienne pour ces facultĂ©s. Les sociĂ©tĂ©s archaĂŻques se mĂ©fiaient des inventeurs, les considĂ©raient comme des hĂ©rĂ©tiques. Ce qui comptait c’était de transmettre un fragile patrimoine culturel, avec des gestes rĂ©pĂ©titifs, des rites, des psalmodies
 De nos jours, les enfants adorent les procĂ©dures, les routines et les comptines mille fois rĂ©pĂ©tĂ©es. Vouloir fonder une sociĂ©tĂ© d’innovateurs est affreusement stupide: seule une infime partie de l’humanitĂ© est en capacitĂ© de rĂ©ellement innover, les autres adoptent les nouveaux comportements par mimĂ©tisme.
Vous semblez trÚs dubitatif au sujet des «utopies citoyennes» qui permettraient de changer le systÚme «par le bas». Les consommateurs ne peuvent pas transformer le systÚme par leurs choix quotidiens? Est-ce une façon de «dépolitiser» la question écologique?
Mon propos n’est pas de critiquer l’engagement personnel et citoyen. Bien Ă©videmment, la prise de conscience individuelle et l’évolution des pratiques et des modes de consommation sont bienvenues et sans doute nĂ©cessaires ; les initiatives locales sont formidables, porteuses d’enthousiasme pour ceux qui y participent et permettent d’expĂ©rimenter et de donner Ă  voir des petits morceaux de sociĂ©tĂ©s futures rĂ©conciliĂ©es avec leur environnement. Mais elles ne seront en aucun cas suffisantes pour inverser le cours des choses.
À cela plusieurs raisons. D’abord, l’économie est essentiellement poussĂ©e par les producteurs, et non tirĂ©e par les consommateurs (mĂȘme si quelques initiatives comme les circuits courts permettent d’inflĂ©chir le rapport). Le client n’est roi que face au rayonnage de son magasin, seulement libre de choisir entre les produits proposĂ©s. Ensuite, pour ĂȘtre efficaces, il faudrait que les comportements individuels «vertueux» soient trĂšs largement adoptĂ©s, et on en est terriblement loin aujourd’hui. Pour un ordinateur ou un tĂ©lĂ©phone sauvĂ© par un repair cafĂ©, combien ont Ă©tĂ© vomis par les usines de Foxconn? Pour un maraĂźcher «permaculteur» installĂ©, combien d’hectares ont Ă©tĂ© artificialisĂ©s par des projets d’infrastructure ou des centres commerciaux?
Il ne s’agit pas de dĂ©sespĂ©rer et de baisser les bras, mais de reconnaĂźtre qu’il serait tellement plus efficace de complĂ©ter les initiatives citoyennes par un accompagnement de la puissance publique, Ă  toutes les Ă©chelles, de la commune Ă  l’État. Celle-ci possĂšde la force de frappe normative et rĂ©glementaire, fiscale, prescriptive (Ă  travers ses nombreux achats), mais aussi un pouvoir d’entraĂźnement et d’exemplaritĂ©. Imaginez, typiquement, si une rĂ©gion entiĂšre lançait une vĂ©ritable initiative zĂ©ro dĂ©chet dans tous les Ă©tablissements scolaires, toutes les administrations, toutes les entreprises publiques. Cela aurait un autre effet que l’ouverture de quelques magasins de vente en vrac en centre-ville, organisant une ou deux formations pour quelques clients sur la prĂ©paration de dentifrice maison

Le vĂ©ritable problĂšme Ă©cologique n’est-il pas la dĂ©mographie? Nous aurons beau rĂ©duire notre train de vie, si la population continue Ă  s’accroĂźtre, tout cela n’est-il pas inutile?
La question dĂ©mographique, qui Ă©tait trĂšs dĂ©battue jusque dans les annĂ©es 1970, avait totalement disparu de l’agenda politique mondial, et semble Ă©merger Ă  nouveau. La dĂ©mographie est un paramĂštre important de «l’équation» que nous avons Ă  rĂ©soudre. Plus nous serons nombreux, et plus notre capacitĂ© Ă  se rĂ©inscrire dans les limites planĂ©taires sera entamĂ©e.
Le débat sur la démographie se concentre essentiellement sur la natalité, et jamais sur la mortalité.
Balayer cette Ă©vidence d’un revers de main, comme le font certains Ă©cologistes, avec des phrases comme «la planĂšte peut nourrir 15 milliards de personnes» ou «c’est une question de consommation et de mode de vie, pas de nombre», permet d’éviter les questions qui fĂąchent. Mais il ne s’agit pas seulement de se nourrir: il faut aussi s’habiller, habiter, se dĂ©placer, se chauffer parfois, se divertir
 Quant aux dĂ©mographes, gĂ©nĂ©ralement populationnistes, ils se veulent rassurants - «presque tous les pays ont entamĂ© leur transition dĂ©mographique» - et quand ils sont inquiets, c’est parce que le taux de natalitĂ© baisse

La population va continuer Ă  croĂźtre, c’est indĂ©niable, et, comme pour le climat, le coup est dĂ©jĂ  parti. MĂȘme en accentuant les politiques d’éducation et en rĂ©duisant les taux de natalitĂ©, la pyramide des Ăąges (trĂšs jeune dans de nombreux pays) fera son effet. Cela n’est pas une raison pour ne rien faire, tant sur les politiques Ă  mener (qui ne porteront leurs fruits que sur le temps long) que sur l’exemple que les pays «dĂ©veloppĂ©s» peuvent donner. Si notre «niveau de vie» n’est pas nĂ©gociable, il n’est pas gĂ©nĂ©ralisable non plus Ă  l’échelle planĂ©taire, et je crois que personne n’est totalement dupe sur le sujet.
Par ailleurs, j’observe que le dĂ©bat sur la dĂ©mographie se concentre essentiellement sur la natalitĂ©, et jamais sur la mortalitĂ©. Les mĂȘmes qui s’inquiĂštent de la natalitĂ© vive de certains pays et des risques de «grand remplacement», se fĂ©licitent qu’on repousse toujours plus l’ñge de la mort (mais dans quel Ă©tat y arrive-t-on dĂ©sormais, et qui cela rend-il heureux Ă  part les actionnaires des EHPAD privĂ©s?) voire lorgnent les promesses d’immortalitĂ© transhumanistes.
» LIRE AUSSI - Croissance, dĂ©ficit, retraites: une dĂ©mographie dĂ©clinante nuit Ă  l’économie
Vous pensez que la croissance verte est une tartufferie et doutez de la gĂ©nĂ©ralisation de l’économie circulaire. Vous prĂŽnez plutĂŽt une Ă©conomie low-tech
 en quoi consisterait-elle?
La croissance verte est un mythe: nulle part on a dĂ©montrĂ© qu’on pouvait dĂ©coupler, de maniĂšre absolue, la croissance du produit intĂ©rieur brut (PIB) de la consommation d’énergie et de matiĂšres premiĂšres, des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. C’est pourtant ce qu’il faudrait faire si on ne renonce pas Ă  la croissance! On arrive Ă  faire un dĂ©couplage relatif, c’est-Ă -dire qu’il y a un peu d’efficacitĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e - chaque euro de PIB supplĂ©mentaire gĂ©nĂšre un besoin supplĂ©mentaire d’un peu moins d’énergie et de matiĂšres premiĂšres que les prĂ©cĂ©dents, mais il ne soustrait pas. Les Ă©nergies renouvelables ne remplacent pas le charbon, elles s’empilent au charbon.
Les réflexions sur les low tech ne sont pas un fantasme de retour à la bougie.
J’en suis le premier navrĂ©, mais malgrĂ© toutes les bonnes idĂ©es et toutes les bonnes volontĂ©s, les promesses d’économie circulaire, de dĂ©matĂ©rialisation, d’économie de la fonctionnalitĂ©, d’écologie industrielle, ne sont que des exhortations, des vues de l’esprit, de douces musiques pour nous endormir collectivement.
Les rĂ©flexions sur les low tech ne sont pas un fantasme de retour Ă  la bougie ou aux temps troglodytiques. Il s’agit d’abord d’alerter sur l’accĂ©lĂ©ration technologique. Celle-ci ne mĂšne pas Ă  un monde plus durable, loin s’en faut: les matĂ©riaux et produits high-tech se recyclent moins bien, il y a des effets systĂ©miques pervers (les smart cities ou les voitures autonomes gĂ©nĂ©reront des tombereaux de donnĂ©es qu’il faudra stocker de maniĂšre Ă©nergivore), l’effet rebond qui guette Ă  chaque pas (Ă  chaque fois qu’une technologie apporte de l’efficacitĂ©, le volume de la demande augmente
).
Le but n’est pas de renoncer Ă  certains progrĂšs techniques indĂ©niables (la radio numĂ©rique du dentiste me semble plus nĂ©cessaire que le distributeur de croquettes pour chat connectĂ©), mais d’instaurer une dĂ©marche visant Ă  l’économie de ressources: en Ă©conomisant Ă  la source Ă  chaque fois que possible, en faisant preuve de sobriĂ©tĂ© intelligente, en concevant des objets durables, rĂ©parables, modulaires, plus facilement recyclables en fin de vie, en faisant preuve de discernement dans la course sans fin Ă  la productivitĂ©, qui consiste Ă  remplacer du travail humain par des machines Ă©nergivores et consommatrices de ressources irrĂ©cupĂ©rables.
Vous prĂŽnez la sobriĂ©tĂ© et des rĂ©gulations de notre consommation. Or on a vu qu’en France une crise sociale sans prĂ©cĂ©dents a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par une simple augmentation du prix du carburant. Comment faire comprendre aux classes moyennes et populaires occidentales, qui souffrent de dĂ©classement qu’il faut se serrer la ceinture et renoncer Ă  la culture hĂ©doniste?
Je ne suis pas certain, tout d’abord, qu’il faille rĂ©sumer les efforts de transformation Ă  mener au fait de se «serrer la ceinture». Mais c’est le cas en partie, Ă©videmment. Il faudra rouler dans de plus petites voitures, moins puissantes, bridĂ©es, avant d’enfourcher des vĂ©los ; baisser la tempĂ©rature de chauffe dans les bĂątiments, et mieux utiliser le bĂąti existant (ce qui veut dire se serrer un peu plus, si nous sommes plus nombreux
) ; manger moins de viande ; partir moins loin ou moins souvent en vacances
 À l’inverse, de nombreuses activitĂ©s culturelles et de loisir ont un faible impact environnemental: le thĂ©Ăątre, la musique, le jardinage

Comment expliquer la nĂ©cessitĂ© d’une taxe carbone sur les carburants, si on laisse impunĂ©ment les plus riches utiliser des voitures Ă©normes ?
MĂȘme les Ă©conomistes les plus obtus savent bien que le bonheur n’est pas corrĂ©lĂ© aux revenus, du moins Ă  partir d’un certain seuil. Donc pourquoi pas? Les efforts peuvent sans doute ĂȘtre bien acceptĂ©s, mais la condition nĂ©cessaire est qu’ils soient partagĂ©s par tous. La question de la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s, de la taxation dissuasive ou de l’interdiction des gĂąchis les plus ostentatoires, est donc Ă  mon avis clĂ©. SchĂ©matiquement, comment expliquer la nĂ©cessitĂ© d’une taxe carbone sur les carburants, si on laisse impunĂ©ment les plus riches utiliser des voitures Ă©normes, des jets privĂ©s, des yachts de luxe?
Mais partager les efforts ne suffira pas. Pour mener une (rĂ©elle) transition dans des conditions dĂ©mocratiques, celle-ci doit apporter des avantages concrets et rapides Ă  un maximum de personnes. Il y a de trĂšs belles pistes pour cela, comme la crĂ©ation d’emplois dans une Ă©conomie plus territorialisĂ©e et moins «machinisĂ©e», le retour d’une plus grande autonomie des populations et donc d’une rĂ©silience accrue, l’utilisation de l’argent public dans des activitĂ©s locales crĂ©atrices de lien social et de rĂ©alisation de soi plutĂŽt que dans le bling-bling technologique de produits. Au lieu de distribuer des tablettes Ă  l’école, on ferait mieux de dĂ©velopper l’accĂšs aux activitĂ©s culturelles, de crĂ©er des clubs de littĂ©rature, de langues anciennes, de philosophie, de poĂ©sie, de bricolage... Plus que de citoyens numĂ©riques, ce sont des citoyens humanistes dont nous aurons cruellement besoin demain.
Source: premium.lefigaro.fr
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jajamanu · 4 years ago
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JAJA - JOUR 4 - BAIE ST-PAUL - TOUJOURS PLUS HAUT
Il fait encore beau! Incroyable la semaine que nous avons, c’est exactement comme ça que l’on imagine, le temps d’automne parfait.
CafĂ©ine ma copine,  je suis lĂ !   Les bagels de St-Viateur on eu trop chaud, ils ont verdit sur le comptoir.  On passe Ă  la baguette avec beaucoup de caramel Ă  l’érable.  
Au moment de me faire un 2e cafĂ©,  je compte les capsules restantes.  Éclat de rire instantanĂ©, parce que mon cerveau bascule vers le souvenir de Manu qui prĂ©pare une liste pour nos vacances et qui tente de faire ce calcul ‘live’, que j’ai ri pendant au moins 2 semaines:
‘’ 4 matins, 2 capsules, 1 boite ? ...... 2 filles, 2 capsules, 4 matins...  non attends une minute.. 2 capsules par cafĂ©, 2 cafĂ©s, on est  2 ... boboy c’est pas facile Ă  matin.... attends 4 matin x 2 cafĂ©s x 2, on est deux...36?’’  
Je l’ai tellement rit, ça va toujours demeurer un de mes classiques, comme dirait Manu.
Elle est dehors et je suis dans la vĂ©randa, toutes les deux Ă  nos claviers.  Je lui apporte une couverture sur demande, oui oui, elle fait la princesse un peu des fois.   Je lui dit:  je te prends en photo ici, mets ton cafĂ© sur ton bras (voulais dire bras de chaise)  et je me suis dĂ©pĂȘchĂ©e de spĂ©cifier avant qu’elle essaie de mettre son cafĂ© en Ă©quilibre sur son bras :)   Vision absurde et fou rire encore et encore !
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C’est le dĂ©part pour la route des montagnes aujourd’hui, la 381 vers La Galette!   C’est magnifique, la voiture est remplie de OH!  WOW! NICE!.....
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Un arrĂȘt sur la plus grande ferme d’Émeu au canada.  J’aime leur tĂȘte !
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Nous poursuivons la route et ça monte, nous entrons dans le parc national des grands jardins.   Nous faisons une pause à l’accueil.  ici il y a des kilomùtres à marcher,  je reviendrai!
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Et nous reprenons la route en montant!   Comme hier, nous jouons Ă  toutes sortes de jeu de mots.   Nous reprenons un de nos plus populaires, doit finir en  ette’,  ca fait rĂ©flĂ©chir et combien rire.  
La petite fille de Bob ?   la copine du salop ?  une petite lune ?  des mini bines?
Ça me rappelle nos traductions de l’anglais au Français durant notre trip sur route 66.
Chestnut :  Noix de poitrine....    
Des classiques ça pleut dans nos vies à nous deux ! 
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Nous atteingons La Galette et sa petite chapelle,  autrefois avec un clocher.  MalgrĂ© son inscription au patrimoine, elle est dĂ©labrĂ©e de l’extĂ©rieur.  Galette c’est petit mais il y a ce petit quelque chose ici.
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Nous rebroussons chemin au point d’altitude le plus haut de cette route soit 896 mùtres.  Une balade fantastique!
Deux arrĂȘts Ă  St-Urbain:   La charcuterie charlevoix et la ferme d’émeu, encore pour passer Ă  la boutique qui Ă©tait fermĂ©e plus tĂŽt.
Deux arrĂȘts ensuite Ă  Baie St-Paul:   Boulangerie Chacun son pain et la fameuse pĂątisserie de Catherine MĂ©ra.   
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Apéro au feu et fondue parmesan,  sélection de saucisses de Charlevoix et riz à la ciboulette,  Tiramisu, Tartelette choco blanc et citron et Opéra cake...  Le goût du ciel pour deux femmes *extradiverticielles !
C’est la fin dĂ©jĂ ,  un court sĂ©jour au cƓur de chez-nous,  le virus de la couronne 19 nous auras fait dĂ©couvrir autre chose.
J'ai le goĂ»t d’une derniĂšre comptine qui parlerait de libertĂ©, mais je dois y aller!  :)
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À bientît !
* dictionnaire de jaja:  trÚs trÚs trÚs divertissantes x 1000
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alexar60 · 5 years ago
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L’orpheline
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Mon agence avait choisi un hĂŽtel atypique. C’était un immeuble ancien datant certainement du milieu du XIXe siĂšcle. Les chambres comme le couloir Ă©taient petites. L’ascenseur ressemblait beaucoup aux vieux ascenseurs sans cloison avec une grille comme porte oĂč l’on pouvait voir les personnes dedans. En fait, je fus persuadĂ© du manque total de sĂ©curité : en cas d’incendie, tout le monde y passerait. Enfin ce n’était que pour un weekend, juste le temps d’un sĂ©minaire. Pourtant la premiĂšre nuit me parut Ă©trange. J’entendis mon voisin de chambre hurler. PersuadĂ© qu’il Ă©tait attaquĂ©, je sortis en trombe comme d’autres clients inquiets par la tournure des cris. Je frappai Ă  la porte sans obtenir de rĂ©action. Un employĂ© surgit et entra en utilisant un double de la clĂ©. A ce moment les cris cessĂšrent. Nous dĂ©couvrĂźmes le corps du pauvre homme. Les yeux rĂ©vulsĂ©s, il Ă©tait blanc tout comme ses cheveux. Je me souvins l’avoir rencontrĂ© en dĂ©but d’aprĂšs-midi, il avait l’air fatiguĂ© mais sa chevelure Ă©tait  brune. Par ailleurs, ses doigts crispĂ©s indiquĂšrent qu’il cherchait Ă  se dĂ©fendre. Un autre voisin d’étage constata qu’il Ă©tait seul. La police intervint rapidement, les enquĂȘteurs interrogĂšrent les voisins d’étage. Personne ne le connaissait. Il n’était pas lĂ  pour le sĂ©minaire. Un client tĂ©moigna l’avoir entendu parler au tĂ©lĂ©phone de se dĂ©barrasser d’une gamine qui lui pourrissait la vie. Il n’en savait pas plus.
Le lendemain, ma journĂ©e fut longue bien qu’intĂ©ressante comme une journĂ©e de sĂ©minaire. Je retrouvai quelques connaissances avec qui je partageai le diner. Puis je rentrai me coucher. Le couloir amenant Ă  ma chambre Ă©tait plus sombre que d’habitude. Une lumiĂšre clignotait par intermittence sans pour autant me troubler. Je marchai rapidement, agacĂ© par les couinements de mes chaussures neuves sur la moquette. Devant la porte, je sortis la clĂ© et l’enfonçai avant de rĂ©aliser qu’il y avait quelqu’un d’autre dans le couloir. A quelques mĂštres, une petite fille en chemise de nuit tenant une peluche me fit face. Elle semblait sale, la chemise tachĂ©e de gris par endroits, les genoux lacĂ©rĂ©s, ses cheveux longs cachaient son visage. Elle ne bougea pas, le dos courbĂ©. Je ressentis l’angoisse monter en flĂšche. La prĂ©sence de cette enfant ne me rassura pas. Toutefois, je lui adressai la parole afin de demander si elle Ă©tait perdue. Elle ne rĂ©pondit pas de suite, toujours immobile. Je pus voir malgrĂ© les mĂšches devant ses yeux, qu’elle me fixait du regard. Quelque chose me paralysa : l’attente de l’entendre parler peut-ĂȘtre, la peur surement. Je restai quelques secondes comme un con tel une statue la main sur la poignĂ©e avant qu’elle n’articula : «C’est toi mon papa?» Ces mots me glacĂšrent le sang. J’affirmai que non et entrai dans la chambre aprĂšs lui avoir souhaitĂ©e bonne nuit.
Durant la nuit, je me rĂ©veillai quelquefois en repensant Ă  cette gosse. Je regrettai de ne pas en avoir puis chaque fois, je me rendormais. Il devait ĂȘtre six heures quand le tĂ©lĂ©phone de l’hĂŽtel sonna. Je rĂ©pondis Ă©nervĂ© mais je sursautai soudain en entendant une voix de petite fille : « Si tu n’as pas d’enfant et que tu en voudrais un, pourquoi ne veux-tu pas ĂȘtre mon papa ? ». HorrifiĂ©, je raccrochai immĂ©diatement. Le tĂ©lĂ©phone resonna, je ne rĂ©pondis pas
D’ailleurs, je n’ai plus dormi jusqu’au matin.
Mes collĂšgues constatĂšrent mon anxiĂ©tĂ©. Je leur parlai de la petite fille seulement personne ne comprit exactement de quoi il s’agissait. Ma derniĂšre nuit fut troublĂ©e par des cris, des chants d’enfants. J’eus l’impression de ne pas ĂȘtre seul dans la chambre. A dĂ©but, j’entendais rĂ©sonner Ă  travers les cloisons une comptine au sujet d’une orpheline qui cherchait ses parents. Toutefois, je trouvai le sommeil au bout d’une bonne heure. Je dormis rĂȘvant ĂȘtre propriĂ©taire d’une magnifique maison aux façades repeintes. L’intĂ©rieur sentait bon la lavande. Je faisais la grasse matinĂ©e, sentant le soleil rĂ©chauffer ma figure quand la porte s’ouvrit. Ma petite fille venait d’entrer. « Papa, je peux venir avec toi ? » demanda-t-elle. Alors, je souris et tendis les bras pour l’accueillir. Elle sauta sur le lit et profita pour me faire un gros cĂąlin. Nous parlĂąmes de son doudou qui n’a pas Ă©tĂ© gentil. Nous discutĂąmes de l’école quand tout-Ă -coup, le ciel s’obscurcit. Des gros nuages noirs apparurent apportant une pluie diluvienne. J’observai la scĂšne Ă  travers la fenĂȘtre et rassurai ma fille qui commençait Ă  paniquer. Je tournai la tĂȘte et fus pris d’effroi en reconnaissant la petite fille devenue sale Ă  l’apparence cadavĂ©rique. Sa peau blanche et grise me dĂ©gouta, je m’éloignai d’elle tandis qu’elle m’observait Ă  travers ses cheveux noirs. Elle demanda pourquoi je ne voulais plus ĂȘtre son papa. Je sentis mon corps basculer en arriĂšre, le vertige fut tel que je crĂ»s tomber dans un prĂ©cipice sans fond tandis que la gamine continuait Ă  me regarder et m’interroger. Je me rĂ©veillai en hurlant. Elle avait disparu, j’étais dans ma chambre d’hĂŽtel.
Je fus heureux de quitter cet hĂŽtel hantĂ© aprĂšs la derniĂšre journĂ©e de confĂ©rence. La route fut longue et dangereuse en raison d’un orage. L’averse trempait le chemin et la nuit n’arrangeait rien. Je ralentis de temps en temps Ă  cause des bourrasques fouettant la voiture. Enfin, je n’étais plus trĂšs loin de chez moi quand j’entendis une voix derriĂšre moi : « On est bientĂŽt arrivĂ©, papa ? » La gamine Ă©tait assise sur la banquette arriĂšre. Elle tenait sagement une peluche sur les cuisses. Ses cheveux tombaient toujours devant recouvrant son visage. Au son de sa voix, Je freinai brutalement, faisant un tĂȘte-Ă -queue au milieu de l’autoroute. La voiture qui suivait percuta la mienne l’envoyant valser sur la voie d’à cĂŽtĂ©, je sentis une seconde voiture fracasser l’arriĂšre de mon auto puis une autre encore plus violente
 Puis plus rien

Je me rĂ©veillai dans une chambre d’hĂŽpital. Curieusement, je n’avais pas grand-chose, une jambe cassĂ©e, l’épaule dĂ©boitĂ©e, quelques cĂŽtes cassĂ©es par la ceinture de sĂ©curitĂ© et un trauma crĂąnien. L’infirmiĂšre me regarda en souriant. J’étais dans le coma depuis trois jours. Dehors, je pouvais le soleil briller. Je passai la matinĂ©e Ă  recevoir la visite de plusieurs spĂ©cialistes, ils Ă©taient rassurĂ©s sur mon Ă©tat. Je m’endormis un peu avant d’ĂȘtre rĂ©veillĂ© par l’infirmiĂšre venue vĂ©rifier l’état de ma perfusion. Elle sortit et rentra de suite m’annonçant que j’avais de la visite. Elle est entrĂ©e derriĂšre la femme en blouse blanche accompagnĂ©e de ma mĂšre que je n’avais pas vue depuis longtemps. Elle Ă©tait mĂ©connaissable avec ses cheveux longs et bien coiffĂ©es, sa robe blanche de petite communiante, sa peau rose. Je pouvais enfin voir son visage radieux. Ses yeux bleus ressemblaient aux miens. D’ailleurs, tout le monde disait qu’elle avait les yeux de son pĂšre. Elle portait dans les bras son doudou qu’elle ne quittait jamais ainsi qu’un livre. Elle souriait. Je rĂ©pondis Ă  son sourire avec une mimique amusante. Elle aimait beaucoup ça. Elle me fit un cĂąlin et demanda quand je rentrai Ă  la maison. Je promis le plus tĂŽt possible. Du coup, elle s’assit Ă  cĂŽtĂ© de moi en prĂ©sentant son livre. FiĂšre de ses progrĂšs Ă  l’école, elle voulait me faire la lecture. Je l’ai Ă©coutĂ©e raconter une jolie histoire ; C’était l’histoire d’une petite orpheline qui cherchait un papa et le trouva.
Alex@r60 – septembre 2019
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