#le monde à bout de souffle
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moafloribunda · 3 months ago
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la mécanicienne et le glaçon ll ft. sunghoon
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Quand on me demande ce que je fais dans la vie, j'aime me décrire comme une mécanicienne de l'être humain. Dit comme ça, ça pouvait paraître bizarre mais je n'étais pas très loin de la vérité. Après tout, mon travail consistait techniquement bien à réparer les gens.
Là où ils avaient des clés à molette pour démonter des carrosseries, je n'avais que mes deux mains pour retaper des squelettes endoloris. Mais pas besoin de clé de douze quand on avait de l'huile de coude et qu'on connaissait les deux-cents six os qui composaient notre corps sur le bout des doigts. Néanmoins, j'aimais définir mon métier comme celui d'une garagiste pour humains. Faire rouler les mécaniques internes d'un seul geste, dénouer les tensions avec quelques mouvements précis. Dans un sens, c'était presque un art. Savoir où se trouvaient exactement les organes qui nous remplissaient et pouvoir les manipuler sans même les voir n'était pas donné à tout le monde. Et plus que ça, j'aimais pouvoir me dire que j'étais capable d'apaiser la souffrance des autres, que je pouvais les accompagner sur le chemin de la guérison.
Les véhicules dont je m'occupais étaient divers et variés, chacun avec leurs propres soucis. Parfois, ce n'était qu'une simple pièce à remonter ou à bouger pour la remettre à son emplacement d'origine. Un moteur à faire ronronner plusieurs fois et à différentes vitesses pour le décrasser et lui permettre de rouler à nouveau, en toute sérénité. D'autres fois, c'était plus compliqué et il fallait soulever le capot pour vérifier s'il n'y avait pas d'autres problèmes en profondeur. Réitérer les séances de mécanique pour trouver où se trouvait la faille et la réparer en douceur, un outil après l'autre. Et ce n'était pas toujours facile. Au contraire. Néanmoins, s'il y avait bien un mot pour me décrire c'était la persévérance.
Même si parfois, il y avait des engins plus complexes à diagnostiquer.
Comme le jeune homme qui me faisait face et m'observait intensément depuis bien cinq minutes. Le tout, sans avoir ouvert la bouche une seule fois depuis qu'il avait mis un pied dans le cabinet.
« Il ne parle pas ? » je m'enquiers auprès de l'homme qui l'accompagne, les lèvres étirées par une grimace. Celui-ci laisse échapper un rire avant de donner un léger coup d'épaule au plus jeune. « Sunghoon ? » Oh. La statue de glace qui se trouvait dans la chaise à ses côtés s'appelait donc Sunghoon. « Il n'est pas muet. A vrai dire, il est même plutôt bruyant quand il s'y met. » C'est à mon tour de pouffer, une main couvrant ma bouche. L'objet de notre discussion fronce les sourcils avant de croiser les bras sur son torse. « Je vous entends, vous savez. » bougonne-t-il à voix basse et mes lèvres frémissent à nouveau. Je pose mon menton sur le dos de ma main, mes yeux parcourant les contours de son visage. Il semblait comme taillé à la serpe, avec des traits délicats mais indubitablement masculins. « Enchantée, Sunghoon. » je souffle, avec un sourire avenant. Il me jette un coup d'oeil furtif avant de porter son attention sur l'aquarium installé dans un coin de la pièce. « Dr Eu-nil n'est pas là ? C'est lui s'occupe de moi, d'habitude. » m'interroge-t-il du bout des lèvres, observant le mouvement des poissons dans leur cage de verre.
Je vois. Il avait décidé de jouer les récalcitrants. Très bien. S'il pensait que ça allait m'atteindre, il pouvait se fourrer un doigt dans l'oeil. Même si je pratiquais pas depuis longtemps, j'en avais connu des plus coriaces. « Il est en arrêt maladie pour une durée indéterminée. C'est moi qui reprends ses rendez-vous pendant son absence. Pourquoi ? Ça pose un problème ? » je demande avec un rictus amusé. Tout en le fixant sans ciller. Il doit sentir le poids de mes iris dardés sur lui parce qu'il se risque à une nouvelle œillade dans ma direction avant de plisser les lèvres. « Aucun. » Je souris plus franchement, me redressant sur ma chaise avant de taper mes mains l'une contre l'autre. « Alors c'est parfait ! D'ailleurs, je ne me suis pas présentée. Je suis Y/n. » Il ne bronche pas et ça ne fait qu'approfondir mon amusement. « Tu permets que je te tutoies ? Il paraît qu'on va passer un bon moment ensemble, toi et moi. » Ses yeux sombre croisent à nouveau les miens, insondables. « Si vous...Si tu veux. » Mes paupières se plissent et je me demande un instant s'il y a quelque chose chez moi qui le gêne. Il ne semblait pas mal à l'aise à proprement parler, mais j'avais l'impression qu'il restait sur la défensive sans savoir quelle en était l'origine. J'allais avoir largement le temps de creuser, de toute façon.
Je baisse enfin les yeux sur le dossier ouvert sur mon bureau. Park Sunghoon. Né le 8 décembre 2002. Activité : patinage artistique de compétition. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je ferme les yeux une seconde avant de reprendre ma lecture. Syndrome fémoro-patellaire et élongation de la cuisse gauche après une chute. Antécédents d'abutement à la hanche. Des termes qui m'étaient familiers et qui me tirent une nouvelle grimace. « Ça ne doit pas faire du bien. Tu peux encore marcher ? » je lance à son intention, penchant la tête sur le côté. À priori, je n'avais pas remarqué de béquilles quand ils étaient entrés dans la pièce mais ça ne voulait pas dire qu'il ne peinait pas à mettre un pied devant l'autre. Il était très facile de faire comme si tout allait bien. J'en étais le premier exemple. Sunghoon hausse les épaules, le dos bien droit. Il se trouvait de profil et je note la présence d'un grain de beauté sur le côté de son nez pointu. Il hoche la tête pour acquiescer et je note quelques informations sur mon calepin.
Charmant mais pas très bavard. Doit souffrir le martyr mais ne laisse rien paraître.
Je continue de l'interroger sur ses antécédents pour obtenir le plus de données possibles, cochant des cases ou non sur mon dossier en fonction de ses réponses. J'aimais avoir une estimation générale du patient qui se trouvait en face de moi avant toute autre chose et ça me permettait de le cerner avant d'en arriver à la partie pratique. De pouvoir agir en prenant tout en considération, pour que la séance se passe le plus mieux possible pour tout le monde. De toute façon, peu importe que les mots puissent être manipulés, le corps finissait toujours par dire la vérité. Alors autant que l'on parte sur une base de confiance, vu que nous allions nous revoir à de nombreuses reprises.
« Très bien, je crois que j'ai tout ce qu'il me faut. » je reprends, en tapotant mon calepin sur le bord de la table avant de le repousser en son centre. Puis je lève les yeux vers son entraîneur. « À priori, je pense qu'on en aura pour moins d'une heure. Je vais faire un examen global pour voir s'il n'y a pas autre chose qui se cache là-dedans et je vous le rends. » j'explique, en désignant Sunghoon d'un geste de la main, le tout additionné d'un clin œil malicieux. « Après ça, on pourra établir un diagnostic et voir ensemble pour programmer les prochaine séances. » Il hoche la tête avant de me confier le jeune homme et de prendre la sortie pour effectuer des achats pendant que je m'occupe de son poulain.
Nous nous retrouvons tous les deux seuls et je recule dans ma chaise, la faisant rouler sur le sol pour contourner mon bureau. Enfin, le bureau d'Eu-nil. Qui était devenu le mien, pour le moment. Lui n'avait pas bougé d'un pouce. Ses mains étaient nonchalamment posées à plat sur ses cuisses mais son regard n'était pas aussi détendu que le reste de son corps. Je sentais ses yeux me suivre au moindre mouvement et je m'arrête en plein milieu de la pièce. « Je vais me laver les mains et on pourra commencer. Tu peux aller t'installer tranquillement sur la table, en attendant. » Je me lève de mon siège, grimaçant à la sensation lancinante qui tiraille ma hanche gauche. Elle était devenue familière, avec le temps mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'en était pas moins douloureuse. L'instant d'après, mon visage a retrouvé son expression habituelle et je disparais dans la pièce de l'autre côté pour me désinfecter.
Je reviens une poignée de minutes plus tard, les manches de ma blouse désormais relevées au niveau des coudes et je constate qu'il en a profité pour suivre ma directive. Il se tenait toujours aussi droit et je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il y a quelque chose de profondément princier chez lui.
Ce n'était pourtant pas quelque chose d'inhabituel quand on pratiquait le patinage artistique. Les entraînements portaient autant sur la pratique des figures et la maîtrise de la glace que sur la prestation scénique. Savoir effectuer un triple axel était, certes, impressionnant mais ça n'avait jamais autant d'effet que lorsqu'il était réalisé avec grâce. Ceux qui réussissaient n'étaient pas les plus doués au niveau technique, mais ceux qui avaient compris qu'il fallait allier celle-ci avec une élégance certaine pour éblouir tant le public que les juges.
Et Sunghoon semblait l'avoir intégré. Ou peut-être que ça faisait simplement partie de sa personnalité. Je n'en savais pas suffisamment à son propos pour pouvoir affirmer quoi que ce soit.
J'approche, attrapant mon tabouret à roulettes pour me rasseoir dessus et je me poste à côté de la table. « Je vais commencer par la partie inférieure, vu que c'est la raison pour laquelle tu es là. Si tu ressens une gêne, une douleur ou quoi que ce soit d'inconfortable, fais moi signe, d'accord ? » je déclare à son intention, la tête penchée sur le côté. Il hoche la sienne, acquiesçant à mes paroles. « Pardonne-moi mais ça risque d'être un peu frais. En tout cas au début. » je rajoute, avec une grimace. Ses yeux se dirigent vers mes mains, les miens suivant sa trajectoire et je ne peux pas m'empêcher de serrer les poings par réflexe. Mais je secoue la tête, me redressant sur ma chaise. « Est-ce que tu peux te remettre debout un instant ? » Il s'exécute, toujours sans un mot.
Je débute mon inspection, mon cerveau repoussant aussitôt toutes les questions que je me posais à son sujet pour se concentrer sur l'essentiel. Aussi intrigant soit-il, mon objectif principal était de déterminer s'il n'y avait pas autre chose à traiter, en plus du reste. J'accompagne mes gestes de commentaires pour le prévenir de mes intentions ou pour le faire se mouvoir d'une manière précise, afin d'observer ses mouvements. Je gardais néanmoins un œil sur son visage, à l'affût de la moindre crispation.
Une fois allongé sur la table, je survole ses jambes et je prends le temps de tester toutes ses limites. Flexion, extension, torsion. Quand je me penche pour vérifier qu'il n'y a pas de fissure quelconque au niveau du bassin, plusieurs choses se produisent simultanément.
Mes doigts se posent sur sa taille, effectuant volontairement une pression plus forte sur le côté droit et mon souffle se coupe aussitôt lorsque quelque chose rentre en collision avec mon sternum. Je recule de quelques pas à cause de la puissance de l'impact, les yeux écarquillés et j'ai l'impression de manquer d'air. Mes mains se posent sur ma poitrine et j'essaye d'inspirer tant bien que mal. Mais tout ce que j'arrive à faire, c'est imiter le poisson hors de l'eau, des larmes de douleur perlant au coin de mes yeux. « Doc ? Doc ?  » La voix de Sunghoon me paraît lointaine, comme étouffée. Il s'était redressé sur la table de massage, les yeux écarquillés et une profonde inquiétude s'affichait sur son visage. « Je suis désolé, je ne voulais- » Je secoue la main devant lui, ma tête suivant le même mouvement. J'aimerais lui dire que ce n'est pas grave, que ce n'était qu'une réaction de son corps face à la douleur mais je suis incapable de lui répondre par des mots en cet instant. Calme toi, y/n.
Je ferme les yeux, pinçant les lèvres et je pose une main sur mon ventre. « Qu'est-ce que- » Sans le regarder, je lui fais signe de ne pas bouger de l'autre main. Puis j'essaye de faire redescendre le peu d'air contenu dans mes poumons vers mon diaphragme avant d'inspirer un court instant et de répéter le processus jusqu'à ce que mon souffle revienne à la normale. Ce qui se produit après de longues secondes, mes paupières se rouvrant d'elles-mêmes lorsque je retrouve enfin la paix. « Est-ce que...ça va ? » m'interroge Sunghoon, le visage plissé par la culpabilité. Je déglutis, avançant pour m'appuyer contre le bord de la table. « Je... » je débute, la voix enrouée après avoir manqué si subitement d'air. « Ça va. Enfin...Je crois. » Puis je ris, sans pouvoir m'en empêcher. Le jeune homme qui me fait face m'observe comme si une corne s'était mise à pousser sur mon front et ça fait redoubler mon hilarité, mes gloussements pareils à des bris de verre. J'essuie les larmes qui étaient venues naître au coin de mes yeux avant de reprendre mon souffle une seconde fois. « Désolée. Je me disais simplement que notre rencontre aura été percutante. » je plaisante, levant le nez dans sa direction. Il rougit aussitôt, déviant les yeux avant de plisser les lèvres. « Je... Je suis désolé. Pardon. » Je souris devant son air profondément gêné, tapotant gentiment son tibia. « Ce n'est pas grave, Sunghoon. C'est même un très bon indicateur de ta condition, dans un sens. » Si il avait réagi comme ça, c'est que la blessure était importante. « Mais je crois que je vais quand même éviter de réitérer l'expérience. Question de survie. » Une fois suffisait. Si ça avait été plus brutal, je n'étais pas sûre d'avoir tenu sur mes deux jambes. « On va y aller plus doucement, d'accord ? N'hésite pas à me dire si j'appuie trop fort. » Il hoche la tête et je lui fais signe de se rallonger. Puis nous reprenons la séance en douceur, mes doigts se faisant plus légers contre sa peau.
Néanmoins, je sens ses muscles se tendre ici et là sur mon passage. « Est-ce que tu peux enlever ton haut ? » je demande, en le faisant se rasseoir sur la table après un certain temps. Il se raidit et je vois ses pommettes rosir. « Mon quoi ? » demande-t-il, les yeux légèrement écarquillés et je retiens de justesse le petit rire qui menaçait de passer la barrière de mes lèvres. « Ton haut. Est-ce que tu peux l'enlever ? Ça sera plus facile pour moi, pour travailler. » Il mâchonne sa lèvre intérieure pendant un instant et j'en profite pour étudier son profil de plus près. Puis il marmonne de manière indistincte avant de relever les bords de son pull fin pour le passer au-dessus de sa tête. Je ne peux pas m'empêcher d'admirer les muscles sec qui roulent sous sa peau pâle à mesure de ses mouvements. Comme la plupart des patineurs, il était tout en longueur et il avait été affûté pour le mouvement et la vitesse. Préparé à subir des sauts et diverses pirouettes, à retomber sur ses pattes avec élégance et à ne faire qu'un avec le mouvement de balancier qu'imposait ce sport.
Sunghoon avait posé ses mains sur ses cuisses, ses yeux regardant absolument partout sauf dans ma direction. Et je n'arrivais à le décrire autrement que comme adorable. « Respire, Sunghoon. » je souffle, non sans dissimuler mon amusement. « Je vais juste vérifier l'équilibre de ta colonne. Histoire de voir s'il n'y a pas quelques vertébrales ou des dorsales qui se sont déplacées. C'est assez fréquent à cause des réceptions à répétition. » je lui explique, avant de contourner la table pour me placer dans son dos. « Je vais partir des épaules et descendre petit à petit. » Mes gestes suivent aussitôt mes paroles et je suis le chemin indiqué, débutant par la haut de son torse avant de presser mes doigts le long de sa colonne, disque après disque.
Il devient raide quand je m'attaque aux lombaires et je me stoppe aussitôt, avançant ma tête au-dessus de son épaule pour apercevoir son visage. « Tu as ressenti quelque chose ? » je demande, les sourcils froncés. Mais il secoue imperceptiblement la tête et je fais la moue, dubitative. « Alors qu'est-ce qu'il y a ? » Il gigote et j'aperçois ses poings désormais serrés. « Tes mains. » murmure-t-il et je hausse un sourcil. « Mes mains ? Qu'est-ce qu'elles ont ? » je l'interroge, en baissant les yeux sur mes dix doigts. Il semble vouloir dire quelque chose avant de se raviser, d'essayer encore et de ravaler ses paroles à nouveau. « Elles sont...froides. » finit-il par lâcher après un certain temps et je pouffe, frottant mes paumes l'une contre l'autre. « Désolée. » Il secoue les épaules sans un mot et j'attends d'avoir les mains plus chaudes pour reprendre mon inspection. « C'est mieux comme ça ? » Il marmonne une réponse dans sa barbe et j'en conclus que ça devait faire l'affaire parce qu'il ne bronche pas davantage.
Je termine l'auscultation de son dos avant de le faire se rallonger pour m'occuper de la partie cervicale. Assise sur mon tabouret, je glisse sur le parquet pour me retrouver au niveau de sa tête et je glisse mes deux mains sous celle-ci pour la prendre en coupe. Ses cheveux soyeux chatouillent ma peau et je pose mes pouces à la naissance de sa mâchoire. « Tout va bien ? » je murmure, en baissant la tête vers lui. Ses yeux croisent les miens une seconde et il hoche la tête sans un mot. « J'imagine que oui. » je réponds, avec un léger sourire. Je poursuis alors mon travail en commençant par sa nuque, ses paupières se fermant très vite sous la sensation.
Un frisson le traverse lorsque j'entame le haut des cervicales, disque après disque et mes lèvres frémissent à cette vue. Puis sa voix brise le silence qui s'était instauré jusqu'à présent, mes mouvements s'arrêtant presque aussitôt.
Tu as pratiqué le patinage artistique ?
Le temps semble se figer. Ou s'allonger. Je n'arrivais pas vraiment à le savoir. Sa question semble résonner encore et encore dans la pièce, rebondissant entre les quatre murs. Et je prends une profonde inspiration, mes doigts immobiles entre les mèches épaisses à la base de son cou. « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? » je demande, en passant ma langue sur mes lèvres. « Tu as l'air d'en connaître beaucoup sur cette discipline. Plus qu'une simple kinésithérapeute, en tout cas. »
Son ton était égal mais sans le moindre jugement. Et je sentais une pointe de curiosité dans sa voix, des questionnements simples et désintéressés. À mon plus grand étonnement, ça suffit à apaiser la morosité qui pointait le bout de son nez à chaque fois que j'évoquais cette partie de ma vie. Il ne me connaissait pas. Encore moins celle que j'avais été avant et ça avait quelque chose de rassurant, dans un sens. « J'en ai fait pendant quasiment onze ans. » je finis par confier, mes dents triturant ma lèvre inférieure. « Pourquoi est-ce que tu as arrêté ? » m'interroge-t-il, après une poignée de secondes. Un triste sourire étire le coin de ma bouche et je regarde fixement le mur devant moi. « Si ça ne tenait qu'à moi, je serais encore sur des patins. » je débute, avant de laisser échapper un rire que j'aurais aimé moins cynique. « Mais la vie a décidé que ce n'était pas fait pour moi. Alors je fais du mieux que je peux pour aider ceux qui en ont encore la possibilité. »
Je me rends compte à cet instant des cheveux sombres entortillés autour de mes doigts et je déglutis avant de leur rendre leur liberté. L'instant d'après, mes yeux croisent ceux de Sunghoon.
Débordants de nouvelles questions, de réflexions et de tant d'autres choses encore. Il n'était pas bavard mais son regard exprimait tant d'émotions à la seconde qu'il était facile de s'y perdre.
« Est-ce que ça te manque ? » Son interrogation apporte avec elle son lot de souvenirs et je soupire. « Parfois, pas du tout. Mais il y a des jours où c'est douloureux de ne plus pouvoir faire ce que j'aimais le plus au monde. » J'avais rarement remis les pieds dans une patinoire, depuis mon accident. Parce que ça aurait été comme se trouver devant la vitrine d'une pâtisserie sans pouvoir goûter le moindre gâteau. Et que je n'avais pas la moindre envie de m'infliger ce supplice. « Comme si j'avais perdu l'un de mes membres, tu vois ? Une sorte d'extension de moi-même. » je poursuis, avec un air très certainement nostalgique. « Après, il y a des choses plus graves au monde. J'ai fini par l'accepter, avec le temps. Et mon métier actuel me convient très bien. » je termine, en haussant les épaules. « Je fais des rencontres étonnantes et je me prends des coups de genou dans le sternum ? Que demander de plus ? »
L'humour, ma marque de fabrique pour changer subtilement de sujet. Enfin, je n'étais pas certaine que ce soit si subtil que ça mais il a la délicatesse de ne pas rebondir dessus, se contentant de plisser les lèvres à la suite de ma remarque.
Son entraîneur réapparaît à la porte un peu avant la fin de mon examen et nous le rejoignons une fois que celui-ci est terminé, Sunghoon rhabillé et toujours assis aussi droit sur sa chaise. Je fais un résumé de mes observations suite à la séance et elles ne sont pas bien longues. Outre les problèmes indiqués au préalable sur son dossier, il n'y avait pas grand chose à remettre en place. Mais le plus important allait mettre un certain temps à être traité correctement, s'il voulait pouvoir gambader à nouveau sur la glace. « Tout s'est bien passé ? » me demande le plus âgé et je pouffe, une main devant la bouche. Nous échangeons un regard avec Sunghoon, qui ne passe pas inaperçu de son accompagnateur et celui-ci fronce les sourcils. « Comme sur des roulettes. » je réponds, en retenant une furieuse envie d'exploser de rire. À la place, je m'accoude au bureau et je pose mon menton sur mes mains entrelacées. « Je dirais même que c'était à couper le souffle. » je rajoute, avec un large sourire. Sunghoon, lui, m'envoie des éclairs avec les yeux avant de reprendre une expression tout ce qu'il y a de plus composée en apercevant le regard suspicieux de son entraîneur. « Je ne sais pas si j'ai envie de savoir ce qui s'est passé, en fin de compte. » Je presse mes lèvres l'une contre l'autre, amusée. « Rien dont vous n'avez à vous inquiéter, promis. » Petit clin d'oeil en direction de mon patient, qui fronce les sourcils et croise les bras sur son torse. « On a terminé ? » lâche-t-il avec une moue contrite. Je pousse le planning que j'ai griffonné à la main dans leur direction, élaboré en fonction du nombre de séances que j'estime nécessaires pour le soigner correctement. « Je vous laisse coordonner ça avec son emploi du temps et me contacter pour poser les prochains rendez-vous. »
Je me lève de mon siège avec une grimace, m'appuyant imperceptiblement au bord du meuble pour soutenir mon poids. Puis je désigne Sunghoon d'un geste du menton. « Si vous constatez la moindre aggravation dans sa démarche, ligotez-le et amenez-le moi, d'accord ? » Nouveau regard meurtrier de la part du concerné et je glousse devant son air contrarié. « Ou passez-moi un coup de fil et je me débrouillerai pour faire le déplacement. » Son entraîneur hoche la tête, complice et ils se redressent à leur tour, rejoignant la porte de mon cabinet. Je contourne le bureau pour aller à leur rencontre.
Et mon cœur tressaille involontairement en sentant une nuance dans la poignée de main de Sunghoon. Celle que j'avais reçu à son arrivée avait été froide et vite expédiée. Là, ses doigts étaient tièdes contre les miens et ils restent plus longtemps que la première fois, insufflant une douce chaleur sur ma peau. Nos regards se croisent à nouveau et je vois des choses que je n'arrive toujours pas à interpréter dans ses sombres iris. Sa main effleure la mienne en se retirant, faisant naître un frisson à la base de mon dos. Sa haute stature se détournant pour quitter la pièce à la suite de son entraîneur, s'éloignant petit à petit le long du couloir.
Mais la sensation de ses doigts pressés contre les miens persiste bien après son départ. Et je me dis qu'en fin de compte, « percutante » était peut-être bien la définition adéquate pour définir ma rencontre avec Park Sunghoon.
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girafeduvexin · 1 year ago
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Je suis vachement émue en pensant à Proust aujourd'hui.
C'est un auteur asthmatique, homosexuel et juif, qui a connu l'homophobie, l'antisémitisme (et l'affaire Dreyfus), tout en étant souvent alité car sujet à des crises d'asthme violentes.
Être à part, incompris, hypersensible (peut-être neurodivergent à mon avis), "étranger en terre étrangère", divisé entre différentes identités, et qu'est-ce qu'a été sa réponse face à ce monde qui le rejetait ?
Il a écrit un des livres les plus longs du monde. Il a écrit des phrases interminables, alors qu'il n'avait même pas le souffle pour les lire. La plus longue phrase de Proust est sur les Juifs et les homosexuels, l'antisémitisme et l'homophobie, c'est une phrase qui refuse d'être oubliée, qui refuse de se faire effacer. Je suis Juif, je suis homosexuel, je suis asthmatique et on va m'entendre.
Il a écrit jusqu'au matin de sa mort. Il était alité, affaibli par une bronchite mal soignée et il a écrit jusqu'au bout. Ne m'oubliez pas, ne nous oubliez pas.
Comme l'écrit Sappho, "Quelqu'un plus tard se souviendra de nous."
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de-gueules-au-lion-d-or · 6 months ago
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Le rappel de Mai 68 fait remonter à ma mémoire d'autres mois de mai.
Mai 40. Mon père s'évanouit en apprenant les nouvelles terribles de l'avancée allemande. Les premiers réfugiés arrivent. La valse des voitures officielles commence. Le gouvernement se replie sur Bordeaux. C'est l'affolement. Le monde de nos parents s'effondre. Tout ce qui paraissait établi, solide, solennel, respectueux, implose en quelques semaines. Nous avons dix-huit ans et nous apprenons que le pouvoir est mortel et que les puissants sont fragiles !
Mai 45. Dans une baraque d'un camp de concentration, j'agonise parmi les cadavres. Une villageoise allemande entre, puis recule devant le spectacle du charnier. Des insultes l'accueillent. Elle me regarde avec pitié et peut-être une forme d'amour. Je sombre dans le coma. Trois semaines plus tard, je suis autorisé à sortir de l'hôpital pour la première fois. La ville de Magdebourg est défoncée par les bombardements. Cauchemar, étonnement… Sur notre convoi de mille déportés, nous sommes une poignée de rescapés. Où sont les mois de mai de notre enfance, insouciants et gorgés de sève ? Nous avons vingt ans et nous portons déjà trop de morts.
Mai 54. Avec mes camarades, nous suivons avec douleur et colère la chute de Diên Biên Phu. Derrière chaque article, nous voyons un visage, un ami, des souvenirs de parachutage ou d'embuscades à la frontière de la Chine. Je reviens au Tonkin. L'avion atterrit à Hanoï, le temps d'une escale. Je dois prendre le commandement de ce qui reste du 1er BEP. Je marche une soirée et une nuit dans cette ville tant aimée, suspendue entre deux mondes, plus belle encore que dans mon souvenir. C'est la nuit du Vietnam, envoûtante, bruissante, faite de frôlements et de chants murmurés. Une part de nous-mêmes restera là, toujours, je le sais.
Mai 58. Dans le palais du gouverneur à Alger mis à sac par les insurgés, je vois mon patron, le général Massu tenter de contenir la foule. La passion est palpable. La IVe République est à bout de souffle. L'armée est prise dans un terrible engrenage. Je suis inquiet. Le 16 mai, encouragée par les militaires, une manifestation de musulmans s'avance vers le Forum. Des pieds-noirs les attendent. Lorsque les deux cortèges se rencontrent, des clameurs s'élèvent, des accolades sont rendues. Les martinets volent haut dans le ciel pur d'Alger. Je pleure de bonheur. La Résistance, la déportation, trois séjours en Indochine, l'Algérie, Suez… Les épreuves de notre génération semblent soudain justifiées.
Mai 61. Dans une cellule de la prison de la Santé, je prépare mon procès. Lors du putsch d'Alger, j'ai suivi le général Challe et je suis devenu un officier rebelle. Dans les jours suivants, je peux être fusillé ou lourdement condamné. Je ne cesse de faire et refaire l'engrenage des événements, des rencontres et des engagements imbriqués qui m'ont conduit entre ces murs. Alors j'écris, je lis, je fixe des heures durant le mur lépreux, je pense à ces hommes que j'ai entraîn��s dans la révolte. C'est un mois de mai lourd et sombre. La beauté et le ciel appartiennent à d'autres.
Mai 68. Responsable du personnel de plusieurs usines dans la région lyonnaise, je porte un costume civil après cinq ans et demi de détention criminelle. L'usine est en grève. Comme à Alger dix ans plus tôt, l'esprit de révolution souffle sur les hommes. J'en connais les dangers et les illusions. Mais je comprends en partie cette jeunesse qui porte l'espérance d'un monde meilleur.
Les mois de mai se confondent désormais dans ma mémoire. Comme tous ceux qui ont eu vingt ans, il y a si longtemps, je vois chaque année à cette époque renaître les souvenirs entremêlés. Des ombres nous accompagnent : espérances fracassées, camarades oubliés, engagements incompris, souffrance du corps usé. Mais le chant du monde est là, étranger à la lâcheté et à la cruauté des hommes. La beauté est fragile et mystérieuse. Des enfants passent dans la rue, courent dans le jardin. Tout leur est offert. Qu'en restera-t-il ? Tout nous a été donné. Qu'en reste-t-il ? Peut-être simplement le besoin de la contemplation. C'est l'éblouissement et l'espérance des derniers mois de mai.
Hélie de Saint-Marc . Le Figaro (Mai 2008).
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steff-02 · 3 days ago
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Ça fait plusieurs jours que nous n’avons rien posté, faute de connexion internet très très mauvaise. Mais rassurez-vous tout va bien ;) Voici les débuts de notre voyage :
Si nous avons fait le trajet jusqu’ici m, à Victoria Falls c’est pour aller voir…the Victoria Falls 😂
Les chutes Victoria sont des chutes d’eau situées sur le fleuve Zambèze faisant la frontière entre le Zimbabwé et la Zambie. Les chutes sont larges d’1,7km et hautes de 108m, ce qui les placent dans les chutes d’eau les plus grandes du monde. Le premier explorateur à découvrir ces chutes (David Livingstone) était écossais et a nommé ces chutes Victoria en l’honneur de la reine Victoria du Royaume-Uni. La ville zambienne voisine aux chutes porte le nom de l’explorateur : Livingstone.
Nous entrons dans le parc peu avant 10h. Il y a pas mal de sortie scolaire ce matin, mais le parc est grand alors on ne se marche pas dessus. Il y a 15 points de vue reparti sur environ 2km le long des chutes et du fleuve Zambèze. Le panorama est à couper le souffle ! Nous croisons sur notre chemin quelques singes, des petites biches et de très beaux oiseaux !
A l’entrée du parc il est écrit qu’il y a une “rainforest”, en français “forêt de pluie”. On ne comprenait pas vraiment ce que c’était, jusqu’à ce qu’on y arrive 😂 le débit de l’eau des chutes est tellement fort, que les gouttelettes d’eau peuvent remonter jusqu’à 400m. La végétation se trouvant pile en face des chutes d’eau principales se retrouvent arrosées en permanence. En plus d’être verdoyante, la forêt est tellement humide que des goutes d’eau tombent des arbres, exactement comme lorsqu’il pleut. La différence est flagrante entre la végétation séchée sous un soleil aride et la forêt verdoyante arrosée par les chutes 💦
Après avoir dîner au restaurant du parc, nous allons visiter un parc de crocodiles non loin de là. Un guide nous emmène faire la visite, il est super ! Il connaît les reptiles sur le bout des doigts et en plus il est drôle 💪🏼
On commence la visite par la “nurserie”. Il y a des bébés crocodiles d’un peu moins d’un an. Ils sont craquant 😍 on a pu en porter un pour le caresser. Leur dos est fait d’écailles dures pour les protéger mais le ventre est fait d’écailles toute “molles”, ça en est presque doux. La visite se poursuit par la maison des serpents. Une vingtaine d’espèce de serpent cohabitent ici. Majoritairement africain mais aussi américain et asiatique, du plus venimeux au constricteur. On a pu porter deux serpents constricteur (donc pas venimeux du tout), un grand et un petit. Ils sont trop chou, beaux, doux, et on sent tous leurs muscles lorsqu’ils bougent. J’ai adoré l’expérience mais j’avoue que je n’était pas rassuré sur leur morsure. Bien qu’ils ne soient pas venimeux, je pense que ça doit tout de même faire mal 😅 au moins j’ai bien fait rire le guide et Dan 😂 après les serpents, ce sont les lionnes (oui c’est un centre de crocos mais il y a des lionnes, je ne sais pas pourquoi). Elles sont belles, comme deux gros chats, mais une était en train de se remplir la pance et l’autre voulait faire la sieste. Autant vous dire que Dan et Stefano ne sont pas leur priorité numéro 1 😂 Les crocodiles suivants était, eux, plus intéressés ! Oke peut être qu’on avait de la viande à leur donner 😂 mais ça marche 🤷🏽‍♂️. Ceux-ci étaient adultes, ils ont environ 55 ans et pourrons vivre jusqu’à 120 ans 🫢nous sommes allés voir les bassins des plus jeunes individus. 4-5 ans puis 2-3 ans. Nous avons appris que les crocos âgés de 4-5 ans sont les meilleurs pour utiliser la peau en maroquinerie. Et pour ne rien perdre, la chair est revendue aux hôtels et restaurants pour les cuisiner ( d’ailleurs on en a goûté à Victoria Falls et c’était très bon 😋). Ça nous a un peu refroidi au premier abord puis on a remis les choses dans leur contexte. Chaque pays fait avec les animaux qu’ils ont chez eux. Ici il y a des crocos, ils les élèvent et ils les mangent…🤷🏽‍♂️
Nous ne pouvons pas partir avec d’aller voir la gare de Victoria Falls. J’aurais adoré venir jusqu’ici en train de nuit mais malheureusement depuis le Covid tous les trains voyageur sont annulé.
Une fois la visite terminée, nous reprenons la route en direction de notre campement, à 2h30 de route, aux portes du parc national Hwange. L’endroit est très chouette, les lodges sont assez moderne mais nous sommes seuls. Pourtant le complexe est assez grand, mais il n’y a personne d’autre que nous à séjourner là cette nuit 😂
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ltalaynareor · 14 days ago
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Le balcon
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Alix de Tripoli observait avec inquiétude le visage pâle et affaibli de son ami. Depuis plusieurs jours, la lèpre qui le rongeait l'avait rendu presque incapable de se déplacer, le maintenant prisonnier dans son lit. Mais ce matin-là, il semblait y avoir un léger mieux. Baudouin avait retrouvé un peu de force et une lueur d'espoir brillait dans ses yeux fatigués.
"Je ne peux plus rester enfermé ici, Alix", murmura-t-il faiblement. "J'ai besoin de sentir le vent sur mon visage, de voir le ciel au-dessus de moi. Aide-moi à aller sur le balcon, s'il te plait."
Alix hocha la tête avec détermination. Malgré la gravité de la situation, elle savait qu'elle devait soutenir son ami dans ce désir simple mais essentiel. Elle l'aida à sortir du lit avec précaution, prenant soin de ne pas aggraver ses douleurs.
Ensemble, ils se dirigèrent lentement vers le balcon qui surplombait les remparts de Jérusalem. Baudouin respirait profondément l'air frais, les yeux clos, comme s'il se nourrissait de chaque sensation. Alix le soutenait, veillant à ce qu'il reste debout malgré sa faiblesse.
Le silence était entrecoupé par le bruit lointain des activités de la ville. Baudouin ouvrit enfin les yeux et sourit à son amie.
"Merci, Alix", murmura-t-il. "Merci de m'avoir permis de vivre ce moment de liberté, même si ce n'est que pour un instant. Je me sens un peu plus fort maintenant, grâce à toi."
Alix sourit à son tour, sentant un poids se lever de ses épaules. Elle savait que la lèpre ne reculerait pas, que le temps était compté pour Baudouin. Mais elle était déterminée à lui offrir tout le réconfort et l'espoir possible, jusqu'au dernier souffle.
Ensemble, ils restèrent là, sur le balcon, contemplant le monde qui s'étendait devant eux. Dans cet instant de paix et de complicité, ils étaient simplement deux jeunes confrontés à la cruauté de la maladie et à la fragilité de la vie. Mais ils étaient aussi des amis, prêts à se soutenir jusqu'au bout, dans la lumière comme dans l'ombre.
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nemosisworld · 1 year ago
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Et maintenant je voudrais tant que ce soit lui, ces pas qui viennent vers moi. Pouvoir lui dire comme il me manque. Comme il compte, à chaque geste, comme il m'envahit, comme il pèse dans chacun de mes souffles, chaque battement de mes veines. Comme je regrette n'avoir su dire combien je l'aimais. Je voudrais tant que ce soit lui, que nos mains puissent se toucher au-dessus de l'herbe jaune dans un instant unique et éternel. Que le monde se replie sous nos mains pour que le temps nous rapproche, et que nous ne fassions plus qu'un, d'un bout à l'autre de nos vies. Oui, je voudrais tant que ce soit lui, celui que le vent et les notes poussent jusqu'à moi. Qu'il vienne. Que vienne avec lui la fin de nos tourments. Que nous vivions ensemble dans un chemin perdu, sur une route oubliée, là ou les yeux des hommes ne se posent jamais. Que ma vie ait un sens. Que je n'aie point vécu pour mourir, sans avoir tenu dans mes mains la main d'un autre, et que nos mains s'unissent pour effacer le reste.
Henri Loevenbruck
Ph. Veronika Tumova
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sh0esuke · 10 months ago
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" Moonlight "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Eustass Captain Kid.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : La petite amie de Kid cache un terrible secret. Outre sa plus proche famille, pas même son capitaine n'est au courant de sa véritable nature. Depuis leur première rencontre et premières fois, les années se sont écoulées. À présent, Kid est un pirate réputé et redouté de tous, aux côtés de son meilleur ami et amante, il vogue sur la mer du nouveau monde en semant désespoir et crainte sans se douter du danger qui partage sa couche. Cependant, cela ne saurait tarder. Lors d'une soirée tout à fait banale, main dans la main, la fille de ses rêves le traine dans un endroit reculé. Kid la suit aveuglément, il ne se doute encore de rien. Lorsqu'elle le tient au creux de sa paume, les rayons lunaires tout droit braqués sur elle, elle se dévoile. Elle se met à nu devant son capitaine, son amant, et lui dévoile le secret qu'elle s'est pourtant efforcé d'enfouir avec les années.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : nudité.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS.If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS.Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟑𝟗𝟎.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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« C'est assez serré ? » demanda Killer.
« Je crois. » répondit-elle.
« Essaie de te détacher, pour voir. » il insistait.
Le fort bruit métallique attirait rapidement l'attention de Kid. Il détournait alors son regard glacé en direction de la pleine lune pour admirer la pirate et son ami, face à face. Une dizaine de centimètres les séparaient. Le souffle de Killer tombait sur la nuque dévêtue de la jeune femme, et ses yeux étaient rivés sur ses poignets emprisonnés. Kid finissait par souffler, et rapidement les rejoindre. Il grimpait les derniers petits mètres les séparant sur la grande colline de l'île et attirait rapidement l'attention de ses deux compagnons.
« Alors, ça tient ? »
« Ça m'a l'air. » acquiesçait Killer tout en tirant sur les chaînes coincées au sol.
« Je vous avais dit que ça suffirait. » maugréa la jeune femme. « En plus Eustass pourra toujours me rattacher avec si je m'échappe. »
Brusquement, Killer relevait sa tête en direction de la jeune femme. Même à travers son casque, la demoiselle pouvait sentir le regard accusateur qu'il lui lançait. Elle se contentait alors de fièrement le soutenir, parfaitement indifférente.
« J'ai fait ce que je pouvais, me lance pas la pierre dessus. » il la menaçait.
« Et au final j'ai assassiné un village entier. Bien joué, mon grand. » elle sourit en retour.
Kid attirait soudainement l'attention sur lui en tirant sur l'autre chaîne de la jeune femme. Il feignait de vérifier l'état du métal, alors qu'en vérité, il était juste épuisé d'être ignoré. Alors, tel un enfant mécontent, il faisait du bruit, se rapprochait et maugréait afin de se faire entendre. La jeune femme ne put s'empêcher de déglutir en le sentant si proche d'elle. Sa chevelure ensanglantée caressait sa joue et son odeur envahissait ses narines. Elle s'en retrouvait intoxiquée et envoûtée. Killer observait le tout d'un œil bienveillant. Il admirait le regard pétillant de la jeune femme rivé en direction son capitaine et la façon dont ses poings se serraient, dont ses mains se mirent à brusquement trembler. Sa jolie bouche pulpeuse s'entrouvait gentiment. Elle était déjà à bout de souffle, troublée par leur proximité.
« Je retourne sur le navire. » déclara peu après Killer. « Je te fais confiance Eustass. »
Kid relevait sa main en direction du bras de la jeune femme. Il frôlait sa main du bout de ses doigts, puis son poignet, son avant-bras et finalement son épaule. Il admirait la beauté de son épiderme. Il frôlait la perfection. Ses poils brillaient sous les rayons lunaires et s'hérissaient à répétition sous ses doigts. Tandis que Kid, lui, perdait pied sur la somptueuse silhouette de la jeune femme, cette dernière elle, relevait un regard quelque peu fébrile dans celui de Killer.
« Fais attention à toi. » murmura alors le blond.
« De même. » répondait la jeune femme.
« Et si jamaisᅳ »
« Killer, disparais. »
« Je veux juste m'assurer que tu sais que je serai pas loin. Pas la peine d'aboyer. » se justifiait le garçon.
« Ou alors avoue juste que tu fais pas confiance au capitaine. » elle le taquinait. « Si tu veux rester, reste. Ce sera pas la première fois, après tout. »
Killer se contentait de fourrer ses mains dans les poches de son jean. Il secouait rapidement la tête, zieutant brièvement la pleine lune scintillante au dessus de leur tête, baignée dans le ciel d'un bleuté obscur et brillant d'étoiles. Finalement, il reculait de quelques pas et soufflait doucement. La pirate l'observait faire, l'estomac noué tandis que Kid, lui, s'était retourné en direction de son ami.
« Elle est entre de bonnes mains, Killer. Je m'en charge. »
« Je sais. » répondit le blond. « Ça fait juste bizarre. »
La demoiselle finissait par rouler des yeux. Elle manquait de rire, constatant que Killer refusait de bouger. Les minutes s'écoulaient, et il se contentait d'observer la jeune femme avec le cœur serré et la peur agrippée à la gorge.
« Eustass, tu peux le chasser ? » s'impatienta-t-elle finalement. « Il essaie juste de gagner du temps. »
« D'accord, d'accord. J'y vais. »
Killer levait les mains l'air. Une fois son signe d'abandon dévoilé, il zieutait Kid, puis finissait par faire demi-tour. Il se dirigeait vers la forêt entourant la colline, en direction de leur navire amarré à plusieurs mètres de là. Une fois le blond hors de son champs de vision, Kid allait brièvement observer le haut et imposant tas de ferrailles à côté de lui, puis se retourner vers la jeune femme. Il battait gentiment des cils. Ses yeux s'encraient dans les siens, son cœur se mettait brusquement à s'emballer et il ne put s'empêcher de déglutir.
« Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? »
La pirate esquissait un gentil sourire.
« Déshabille moi. » elle murmurait.
Kid la toisait avec surprise. Incertain quant à ce qu'il venait d'entendre, il gardait ses bras pendre le long de son corps et ses yeux restaient rond comme des billes. Il déglutissait, admirant le find draps blanc entourant la taille, poitrine, et pieds de la jeune femme.
« Habituellement je m'en occupe toute seule, » expliqua-t-elle. « mais Killer m'a attachée avant et ce serait ridicule de me tortiller. » elle concluait.
« O-Ok. » souffla Kid. « Donne moi deux secondes. »
Le capitaine relevait des mains tremblantes en direction du corps de la demoiselle. Le contraste entre ses grosses et rugueuses mains et son corps si délicat, élégant et envoûtant le chamboulait. Pas qu'elle n'ait l'air ridicule comparée à lui, elle avait tout de même un corps entraîné et musclé. Une cinquantaine, trentaine, de centimètres les séparaient cependant et comparé à la masse musculaire de Kid, la jeune femme se retrouvait rapidement surplombée et écrasée par son imposante carrure. Elle soufflait difficilement en voyant les doigts de Kid se frayer un chemin sur elle. Ils faisaient rapidement tomber le draps sur l'herbe fraîche et légèrement humide, dévoilant ainsi son corps entièrement nu au pirate.
« Bon sang. » jura Kid.
« Plie le drap. » ordonna la demoiselle, ignorant l'état embarrassé du garçon. « J'en aurai besoin pourᅳ Eustass ? »
Le rouge dévorait du regard ses jolies clavicules. Il ne pouvait pas s'empêcher de relever ses mains sur elle, puis de les déposer sur ses épaules avant de longer ses bras avec. Il plantait ses yeux dans les siens, émerveillé par sa beauté. Elle brillait intensément sous cette pleine lune, le regard pétillant et le corps baignant sous les rayons lunaires projetés sur elle. C'était à peine croyable. Elle était d'une splendeur incomparable. Kid en déglutissait. Il en haletait. Il devenait hésitant, indifférent au danger qui planait sur lui. Et même lorsque les pupilles de la jeune femme changeaient de couleur, pour varier dans un rouge sanglant, il ne bougeait pas.
Kid restait parfaitement stoïque, émerveillé par la splendeur emprisonnée face à lui. Il aurait même été prêt à la détacher, sachant pertinemment ce qu'elle renfermant en elle, mais refusant de l'observer dans de telles conditions. Il restait en transe l'espace de deux bonnes minutes, avant de violemment revenir à la réalité lorsque la jeune femme secoua vivement ses chaînes. Elle attirait son attention, plantant ses yeux assoiffés de sang dans les siens troublés.
« Tu devrais peut-être reculer. » proposait-elle dans un ton soumettant plutôt un ordre qu'une proposition.
Kid se contentait de relever une main sur sa silhouette; admirant le drap à ses pieds, ses jambes nues élancées, son entrejambe légèrement poilue, son estomac, sa délicate poitrine, ses clavicules osseuses, sa nuque délicieuse, puis pour finir son visage. Il attrapait son menton entre ses doigts, papillonnant des cils tout en se raclant la gorge. Kid n'en avait absolument rien à faire du danger qui planait sur lui, à vrai dire. Il était plutôt curieux, charmé. C'était la première fois qu'il l'admirait dans cet état, et il comprenait alors bien pourquoi il avait dû tant insister avant de pouvoir être présent.
« Je risque de teᅳ »
« T'es magnifique. »
Surprise, les yeux de la jeune femme s'écarquillaient. Elle manquait une respiration, voire de s'étouffer alors que le regard de Kid la toisait avec une forte intensité. Il restait planté dans le sien, admirant les traits divins de son faciès tandis qu'elle se débattait tant bien que mal afin de réfréner sa véritable forme.
« Putain, et dire que Killer a eu la chance de t'admirer dans cet état. J'en crève de jalousie. »
« C'est mon frangin, et il m'a vue qu'une fois. » elle soufflait avec ennui.
« Qu'une fois ? » répétait Kid avec stupéfaction. « Je le plains. » il ricanait brusquement.
« Eustass, pitié, recule. »
« Tu peux rêver. »
Kid ne pouvait pas s'empêcher de la regarder. Il l'observait, l'admirait, la toisait, la détaillait. Indescriptible; voilà ce qu'elle était. Les mots étaient bien trop faibles pour qualifier sa splendeur. Nue dans la nature, en hauteur, enchaînée et baignée dans les rayons lunaires, elle ne lui avait jamais semblée aussi belle. Le tout n'avait rien de sexuel, les pensées de Kid n'étaient pas uniquement guidées par son désir envers elle. Il était bien plus bouche bée et stupéfait qu'autre chose. Peut-être était-ce l'aura de danger qui se dégageait d'elle, ses yeux rouges sang rivés dans les siens, ou tout simplement sa crainte de le blesser ᅳcar elle savait, malheureusement, la menace qu'elle représentaitᅳ. Kid n'en savait rien et, à vrai dire, il s'en fichait. Il était juste émerveillé, et se contentait de ça.
Il caressait tendrement le recoin de ses lèvres de son pouce, observait ses poils violemment se hérisser et sa respiration s'accélérer. La jeune femme soufflait, fortement troublée, et battait durement des cils en direction de son capitaine. Elle ne savait même plus où regarder. Elle était bien plus troublée, et les battement effrénés de son cœur se chargeaient de le lui faire comprendre.
« Eustass, pas de stress. » lui rappelait-elle avec panique.
« Je fais rien de stressant ? » s'étonnait le garçon.
Kid fronçait les sourcils à la vue des poings serrés de la jeune femme. Il ne le comprenait pas encore, mais elle s'était brusquement agrippée à ses chaînes après avoir senti son souffle chaud caresser le creux de sa nuque. Il était bien trop proche d'elle. Son torse nu décoré d'armes était presque collé à sa poitrine nue et ses mains restaient sur son corps, caressant son poignet et sa lèvre.
Kid ne le comprenait pas encore, mais du côté de la jeune femme, tout n'était que folie. Le simple fait de devoir relever sa tête pour plonger ses yeux dans les siens la rendait nerveuse, alors leur proximité ne faisait qu'empirer les choses, tout simplement. Kid était aussi magnifique qu'elle. Une brute épaisse au corps parfaitement taillé, au regard envoûtant et perçant et avec des mains des plus séduisantes et destructrices. Sa simple présence lui faisait un effet fou, alors sentir le regard troublé qu'il déposait sur elle, son corps pressé au sien, et ses mains sur sa silhouette, manquait de lui faire perdre conscience. Elle en haletait. C'était terrible. C'était bien trop intense.
« Ah, je savais que c'était une mauvaise idée. » se lamenta soudainement la pirate dans un soupir. « Quelle idiote j'ai été d'accepter... »
Son sang pulsait violemment dans ses veines et, soudainement, sa peau se retrouvait recouverte de poils. Le tout fut tout d'abord léger. Kid se contentait d'admirer le tout, l'air toujours aussi émerveillé. Puis, lorsque la demoiselle prenait en taille, et en traits animal, le capitaine reculait d'un pas. Elle gémissait de douleur, sentant sa peau se retrouver étirée et ses os craquer. Son squelette se changeait dans des sons et mouvements répugnant pour l'ouïe humaine, et manquait de faire perdre conscience à la demoiselle. La douleur la submergeait, cependant, elle tint bon.
Réticente à l'idée de blesser son capitaine, elle préférait s'accrocher à ses chaînes et grogner alors que sa forme divine s'était modifiée en une forme animale. Désormais louve, tout changeait autour d'elle. Elle n'avait plus l'ouïe d'une femme, mais celle d'un animal, d'un loup. Et c'était de même pour tous ses autres sens. Elle regardait les alentours, troublée alors qu'elle humait, à une petite trentaine de mètres de là, l'odeur de Killer.
Son instinct la forçait à vouloir le rejoindre. Elle tentait alors d'avancer, mais fut brusquement retenue par ses menottes. Elle tentait de tirer sur ses chaînes, mais rien ne changeait, et ce, malgré sa force surhumaine. Elle se débattait alors encore plus fort, et finissait par briser le tout.
« Merde. » grogna Kid.
Usant vivement de son fruit du démon, Kid puisait dans le petit tas de ferrailles à c��té de lui. Il reparaît alors immédiatement les menottes. La jeune créature se retrouvait de nouveau prisonnière. Confuse, elle se tournait lentement en direction du pirate avant de le dévisager. Elle perdait ses grands yeux rouge dans les siens menaçants et glacés. Kid n'avait pas l'air apeuré. Il se contentait d'admirer la présence face à lui. Il la détaillait avec grande attention, surpris par sa grandeur et sa carrure imposante. Étrangement, elle lui rappelait quelqu'un de familier : lui-même.
« Bouge pas. » ordonna-t-il froidement. « Me force pas à te tabasser. »
La créature grognait faiblement. Frustrée, elle ne pouvait pas s'empêcher de sortir les crocs.
« Je sais que tu me comprends alors joue pas au con. » insistait Kid. « Je compte pas t'en foutre une, je sais que ça la blessera, mais si il faut que je te corrige je pourrai toujours remettre la faute sur Heat. »
Son nez se retroussait légèrement. Avec une certaine forme d'hésitation, Kid levait une main en direction de la créature. Il admirait son museau, son épaisse fourrure et ses dents acérées. Elle étaient luisantes, scintillant sous les splendides rayons lunaires de la douce soirée. Bêtement, Kid songea à quel point elle était belle. Oui, la créature face à lui était splendide. Imposante, assoiffée par son désir de carnage, et l'air menaçant; elle l'émerveillait. Que ce soit ses longs et épais crocs, ses longs ongles, pointus et courbés, sa gueule humide, son museau laissant passer sa lourde respiration, ses yeux écarquillés ou son dos penché en avant. Elle dégageait une aura similaire à celle de la demoiselle, cependant, Kid sentait quelque chose d'autre se dégager du tout. Un air animal, fou, imprévisible. Et pourtant, oui, pourtant, il tendait sa main dans sa direction, l'air indifférent. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il se jetait dans la gueule du loup.
« Approche. » murmura-t-il.
La créature le toisait, l'air perplexe.
« Approche, j'ai dit. » insistait Kid sèchement.
Le contact entre la créature et le pirate se fit rapidement. Kid caressait son museau et le poil de la louve se hérissait. Elle l'observait curieusement, soudainement charmée par l'air familier qui s'échappait du garçon. Elle était émerveillée devant ses cheveux rouge, les armes scintillants sur son torse, son imposantes veste, et les bijoux dorés sur ses poignets. Il attirait l'attention. Indéniablement. Elle ne pouvait plus le quitter des yeux.
Peu importait sa forme; animale, humaine... Elle revenait vers lui, elle le séduisait, et il la séduisant en retour. C'était bien plus que de l'amour ou de l'attirance. C'était une fusion. La fusion de deux âmes sœurs en une et même âme. Le physique animal de la créature, et le comportement animal de Kid se rejoignaient. C'était l'âme et le corps en pleine fusion. Et alors que Kid glissait sa main sur la gueule de la créature, celle-ci se mettait à ronronner. Ce simple contact les faisait tout deux frissonner. Kid ne pouvait plus la quitter du regard et elle ne pouvait plus le quitter du regard.
« C'est que t'as le poil tout doux ma grande.. » siffla gentiment le roux. « Et qu'est-ce que t'as des grandes dents. »
Ignorant l'haleine putride de la créature, sa respiration sauvage et le bruit des chaînes tremblant sous elle, Kid admirait tranquillement le monstre devant lui. La curiosité le piquait.
« Et dire que tu m'as caché une telle beauté depuis tout ce temps... Quel gâchis. »
Rapidement, Kid tendait une main en direction du tas de ferrailles à côté de lui. La créature gémit de peur, cependant, le roux se contentait de contracter le métal en un petit cube sur lequel il ne tardait pas à prendre place. Il fit donc face au monstre, et le forçait durement à s'allonger devant lui.
« Si je veux pouvoir me servir de toi pendant ma conquête du monde, il faut d'abord que je te dresse. » songea le pirate. « Si je te laisse partir maintenant, Killer me laissera plus jamais te voir sous cette forme. Alors reste calme, ma jolie. »
La créature se mettait à geindre. Elle déposait ses griffes sur les cuisses de Kid, de manière tout à fait docile, avant d'y allonger sa tête. Elle était irrésistiblement attirée et apaisée par l'odeur qu'il dégageait. C'était comme si il avait toujours été à ses côtés, comme si, à la place de Killer, il était celui qui avait veillé le long d'interminables heures sur elle afin qu'elle ne massacre plus personne. Kid s'attirait tous les mérites en ce simple geste. Dès la première rencontre, il récoltait ce sur quoi Killer avait consacré ses nuits et jours. D'une simple caresse, il récoltait son amour et sa confiance. Et d'un simple regard, il faisait s'emballer le cœur de la bête.
Le lendemain matin arriva brusquement. Le temps de fermer les yeux ᅳse jurant toutefois que cela n'allait durer qu'un instant, histoire de légèrement se reposerᅳ Kid s'était assoupi. Il se réveillait alors que le soleil était déjà fièrement levé. Un léger vent dans l'air soufflait, caressant ainsi sa chevelure et le poil de son imposant manteau. Se redressant un peu trop vivement, il sentait une légère douleur au niveau de son bassin le faire grimacer. Et alors qu'il déposait ses mains sur ses genoux avant de sortir de cette inconfortable position, il remarquait enfin le poids sur ses cuisses.
La demoiselle était endormie. Assoupie tranquillement contre son capitaine, les bras croisés sur ses jambes et la tête déposée sur ceux-ci, elle avait les jambes étendues sur l'herbe légèrement humide et le corps confortablement cambré. Et, bien évidement, elle était nue. Kid sentait cependant son épiderme brûler sous son toucher. Elle frissonnait, mais avait le corps embrasé. Sa chevelure lui retombait légèrement sur le devant du visage, et sa bouche était entrouverte, laissant un petit filet de bave tâcher son pantalon. Le roux en grimaçait.
« Eh, réveille toi. »
Il glissait sa main sur son visage, attrapant son menton et le secouant vivement. L'envie de rester ainsi n'avait pas l'espace d'un instant traversé son esprit. Kid avait envie de comprendre. Il avait envie d'échanger avec elle, il avait besoin de plonger son regard dans le sien, il avait besoin d'observer son entièreté, pas seulement son dos, ses fesses et ses jambes. Kid voulait la voir dans sa totalité, et pour ça, elle devait se réveiller. Alors il la forçait à reprendre conscience. Et lorsqu'elle ouvrit finalement les yeux, il se pétrifiait sur place. Il voyait un éclat rouge scintiller dans ses pupilles avant d'immédiatement disparaître et la sentait rapidement se reculer de lui. Toutefois, elle restait assise au sol.
« Eustass. »
Rapidement, elle déglutissait.
« Je me suis transformée c'est ça ? »
« Un peu mon n'veux. » répondit-il. « Putain t'étais énorme. »
L'éclat brillant dans le regard du pirate la chamboulait. Pas même l'espace d'un instant elle n'osait penser qu'il avait peur ou qu'il la méprisait. Elle le sentait et le voyait : rien n'avait changé. Il continuait de la toucher, continuait de l'admirer, continuait de la désirer. Sentant un sentiment embarrassé prendre possession d'elle, la jeune femme relevait une main en direction de son visage afin de toucher à sa chevelure. Cependant, à l'entente du bruit métallique provenant de ses poignets, elle se figeait. Puis, ses sourcils se fronçaient. Kid la regardait faire. Il ne tardait pas à la défaire de ses chaînes d'un simple geste de son majeur et index et à lui offrir un rictus amusé.
Une fois la pirate debout, elle allait s'emmitoufler dans le drap déposé à ses pieds et soupirer d'aise. Une légère d'odeur de chien mouillé était imprimée dans le tissu, mais elle n'osa point se plaindre alors que la chaleur du drap l'aidait à se réchauffer. Elle se tournait rapidement en direction de Kid et croisait son regard. Un petit sourire prenait place sur ses lèvres à la simple pensée qu'il n'avait jamais cessé de l'observer.
« Killer avait l'habitude de m'enfermer dans une cage et de me frapper jusqu'à ce que je perde connaissance. » déclara-t-elle. « Avec le temps ça c'est arrangé, mais c'est bien la première fois que je me réveille sans une seule égratignure. » elle avouait.
Kid se raclait la gorge et se levait à son tour. Il observait les alentours avant de tout simplement se rapprocher de la jeune femme. La délicate brise élevée dans l'air faisait vivement bouger le drap autour de la silhouette de la demoiselle, ainsi sa chevelure. Kid admirait le tout d'un œil attendri tandis que sa chevelure et son manteau se retrouvaient dans le même état. L'herbe s'évelait sur leurs jambes et les arbres aux alentours se faisaient secoués dans une chorégraphie parfaitement synchronisée. Quelques oiseaux chanteaient. Et alors que Kid déposait le dos de ses doigts sur le visage de la demoiselle, il alla immédiatement s'abaisser dans sa direction. Ses yeux se perdaient dans les siens, sa bouche s'entrouvrait délicatement, tout comme la sienne, et il ne put réprimer le sourire naissant sur ses croissants de chair tandis que son cœur alla vivement s'emballer. Il pompait fort dans son torse, faisant légèrement virer ses joues au rouge.
« La prochaine pleine lune on ira dans une base de la marine. » affirmait Kid. « Il faut absolument que je te vois en action. »
« T'es vraiment pas croyable... » soufflait la pirate. « Tu sais qu'une fois déchaînée ça sera dur de m'arrêter ? »
« Je serai là pour te cogner la gueule si jamais. » répliquait le roux. « Tout se passera bien et on pourra même faire augmenter nos primes. » il insistait dans un sourire carnassier.
La jeune femme, raffermissant la prise qu'elle avait sur le drap, laissait la naissance de sa poitrine vivement ressortir et ses chevilles se faire caresser par les hautes herbes sous elle. Elle papillonnait des yeux dans ceux de Kid, l'air hésitante. Elle sentait son regard intense et passionné rivé droit dans le sien et se retrouvait bientôt incapable de le détourner. Kid faisait bien plus que la rendre nerveuse. Elle ne l'était pas, premièrement. Elle se retrouvait tout simplement submergée par les sentiments amoureux qu'il faisait naître en elle. Kid la rendait chaude, il faisant battre son cœur comme un fou, et faisait faire s'envoler des flopées entières de papillons dans le creux de son estomac. Elle était bien plus que nerveuse. Elle était amoureuse. Elle était charmée. Envoûtée. Chamboulée.
« T'as faim ? » demandait Kid.
« Un peu. » elle répondait.
« Ça te donne pas la dalle de te transformer en un truc aussi gros ? » s'étonnait le roux.
« Pas vraiment. Je me sens juste très faible. »
« Mhh, 'kay. On devrait retourner sur le bateaux alors. » conclua-t-il. « Killer doit être mort d'inquiétude je pari. »
« Il est pas loin. » le coupait la jeune femme. « Je l'ai senti cette nuit. » elle avouait. « Il a dû dormir dans les bois par peur que je m'échappe et te blesse. »
« J'ai hâte de voir sa tronche quand il te verra. Il va être vert. »
« Il a fait de son mieux, t'es pas sympa. »
La jeune femme fit rapidement la moue. Elle avait beau taquiner son frère, elle lui vouait cependant un respect profond et incomparable. Alors, pour défendre son odeur, elle porta un petit coup sur le torse de Kid, juste avant de venir le caresser du paume de sa main. Elle l'a laissait ensuite descendre sur son ventre et remontait ses yeux dans les siens. Kid esquissait un rictus. Satisfait de la vue qui lui était offerte, de la sensation de sa silhouette chaude contre sa peau pâle et frigorifié, Kid se laissait faire.
« C'est ton frangin quand ça t'arrange hein. La dernière fois il t'a piqué ta clé à molette, t'as fait un carnage. » siffla-t-il.
« Adopté. »
La jeune femme précisa soudainement. Puis, elle laissait un petit rire lui échapper. Elle remontait ensuite sa main sur le corps de Kid partant de son estomac jusqu'à sa nuque, de l'autre, elle gardait une ferme prise sur le drap autour de sa silhouette. Et alors qu'elle enroulait ses fins doigts autour de la nuque de Kid, elle le tirait rapidement à elle. Kid se laissait faire, envoûté par l'air somptueux se dégageant d'elle. Et alors qu'elle pressait sa bouche contre la sienne dans un baiser immortel, partagé et divin, leurs battements de cœur vinrent brusquement se synchroniser dans une symphonie paradisiaque.
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sofya-fanfics · 1 year ago
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Nuits blanches
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Fandom : Boruto : Naruto Next Generations
Relationship : Boruto x Sarada
Voici ma participation pour le Comfortember 2023 pour le prompt : Appels téléphoniques nocturne.
J’espère que ça vous plaira.
Résumé : Encore une nouvelle nuit sans dormir. Boruto avait perdu le compte. Il ne voulait pas, il ne devait pas dormir. Si jamais il s’endormait, Momoshiki prendrait le contrôle de son corps et il pourrait faire du mal à toutes les personnes qu’il aimait. Sa famille, ses amis, les habitant du village.
Disclaimer : Naruto et Boruto : Naruto Next Generations appartiennent à Masashi Kishimoto, Ukyo Kodachi et Mikio Ikemoto.
@comfortember
AO3 / FF.NET
Encore une nouvelle nuit sans dormir. Boruto avait perdu le compte. Il ne voulait pas, il ne devait pas dormir. Si jamais il s’endormait, Momoshiki prendrait le contrôle de son corps et il pourrait faire du mal à toutes les personnes qu’il aimait. Sa famille, ses amis, les habitant du village.
Par miracle, il avait réussi à reprendre le contrôle à chaque fois. Mais si jamais il n’y arrivait pas, tout serait terminé et il tuerait tout le monde. Il ne devait pas s’endormir, se répétait-il encore et encore. Il devait rester éveillé tant qu’il n’avait pas trouvé la solution pour empêcher Momoshiki de réapparaître. Alors il essayait de trouver des parades pour ne pas dormir. Il regardait des films, des séries ou jouait à des jeux vidéos toute la nuit.
Son téléphone se mit à sonner et Boruto sourit. Il n’avait pas besoin de regarder qui l’appelait, il savait qu’il s’agissait de Sarada. Depuis qu’elle savait qu’il ne dormait pas, elle l’appelait chaque soir. Pour lui parler, pour le rassurer, pour lui dire qu’il n’était pas seul et qu’il pouvait compter sur ses amis si Momoshiki réapparaissait. Ou elle l’appelait tout simplement pour lui raconter quelque chose d’amusant qui lui était arrivé.
Leur conversations qui au départ étaient courtes, pouvait désormais durer plusieurs heures. En général, jusqu’à ce que Sarada s’endorme au bout du fil. Chaque soir Boruto attendait son appel avec impatience. Elle était comme une lumière au bout de ces longues heures sans sommeil.
« Salut, dit-il en décrochant.
-Salut. »
Plusieurs fois il lui avait dit qu’elle n’était pas obligée de l’appeler, qu’elle pouvait seulement lui envoyer des messages. Mais à chaque fois elle refusait.
« Je suis plus rassurée quand j’entends ta voix. »
Quand elle lui avait dit cela, Boruto s’était mis à rougir. Il rougissait encore en repensant à cette phrase. Sarada lui raconta comment c’était déroulé sa journée et son entraînement avec Sasuke qui lui avait enseigné un nouveau jutsu et à se servir de son Sharingan. Boruto ne put s’empêcher de sourire. Il pouvait entendre à quel point elle avait apprécié cette journée et même si elle n’en parlait pas, il savait qu’elle était heureuse de passer du temps avec son père. Il pouvait également entendre qu’elle était en train de lancer des kunaïs sur la cible qui était accrochée au mur de sa chambre. Ils parlèrent une heure, deux heures. Boruto entendait la fatigue dans la voix de Sarada.
« Tu devrais aller dormir, dit-il.
-Ça va. Je ne suis pas fatiguée. »
Elle se mit à bailler et Boruto rit légèrement. Il savait que cela ne servait à rien d’insister. Sarada était trop têtue pour raccrocher. Ils continuèrent de parler encore un peu, jusqu’à ce qu’elle finisse par s’endormir au téléphone. Le son de son souffle régulier avait quelque chose de réconfortant. Il avait l’impression de ne pas être seul. Grâce à Sarada, ses nuits passées sans dormir étaient moins difficiles. Pendant le temps où il était au téléphone avec elle, il arrivait à oublier Momoshiki.
Il se dit qu’il allait attendre un peu avant de raccrocher. Il voulait profiter du calme qu’il ressentait après avoir parlé à Sarada.
Fin
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tournevole · 1 year ago
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"J'ai rencontré la mort.
Si je vous dit où, vous n'allez pas me croire. J'ai rencontré la mort à l'angle du boulevard Sébastopol et de la rue Blondel.
Tu viens, chéri ?
C'était une voix inhumaine à force de beauté, une voix aspirante, la même sans doute qui faillit perdre Ulysse. Je freinais pile des deux pieds et me tournais vers elle.
[…]
- Alors, tu viens chéri ? » dit encore la mort, dans un souffle infernal et brûlant qui m'envahit le coup jusqu'à la moelle. « Allez, viens. Je te promet que la nuit sera longue. Je te ferai tout oublier. Tu oublieras la pluie, ta vieillesse qui pointe, les passages cloutés, les bombes atomiques, le tiers prévisionnel et l'angoisse quotidienne d'avoir à se lever le matin pour être sur d'avoir envie de se coucher le soir.
- Excusez-moi, madame, mais j'hésite. D'un côté, il est vrai que ce monde est oppressant. Mais d'un autre côté, depuis que j'ai connu ces étés lointains dans le foin, avec une mirabelle dans une main et la fille du fermier dans l'autre, j'ai pris l'habitude de vivre. Et l'habitude, au bout d'un temps, ça devient toujours une manie, vous savez ce que c'est. Alors bon, mourir, comme ça, là, maintenant, tout de suite, sans cancer ni infarctus, ça la fout mal."
- Pierre Desproges
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mmepastel · 1 year ago
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Quelle snob je suis. J’avais copieusement ignoré Muriel Barbéry en raison du succès de L’élégance du hérisson, l’assimilant à une sorte d’Anna Gavalda…
Heureusement, une amie chère m’a conseillé celui-ci. Vu que je suis en train de regarder avidement La cuisine des maikos sur netflix (j’en reparlerai, c’est sûr), on peut dire que je suis In the mood for Japan. Particulièrement Kyoto, l’ancienne capitale nippone.
Ce livre a été parfait pour moi en ce moment. Un souffle léger mais odorant, une respiration, une gorgée de beauté.
L’héroïne, Rose, alourdie par une mélancolie atavique, arrive à Kyoto pour lire le testament de son père, fraîchement décédé, et qu’elle n’a jamais connu. Sa mère a refusé toute sa vie durant de parler de lui, et a scellé son silence par un suicide.
Complètement déphasée, Rose se réveille chez Huro (feu son père), et rencontre Paul, un belge immigré au Japon, également blessé par l’existence, qui travaillait pour Huro (marchand d’art fortuné et esthète) et était son ami. Il trimballe Rose de temples en cimetière, de gargote en restaurants, et subit sa mauvaise humeur. Car Rose est en colère. A juste quarante ans, elle n’a pas trouvé sa place dans sa vie, exerce la botanique, mais semble dénuée d’ancrage, de connexion à elle-même ; elle est méfiante et pleine de ressentiment pour ce père absent et déstabilisée par le mode de vie japonais.
Mais la magie de Kyoto opère. Le circuit pensé par son père et respecté par Paul lui permet, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, de ressentir des choses inhabituelles, la beauté, la fragilité des choses. On effleure une vision du Japon à travers ses yeux et ses sens. Pays tourmenté, fondamentalement malheureux, il a choisi de ne vivre que pour la beauté, pour transmuer le malheur en un jardin spirituel, d’intégrer les morts dans leurs vies, de célébrer la nature avant les cendres. La prose de Muriel Barbéry fonctionne par petites touches, dévoile des descriptions poétiques d’un grand raffinement, sans livrer la clé. Les chapitres ce succèdent, précédé d’une anecdote liée aux artistes japonais ou à des légendes anciennes, chaque déplacement de Rose ressemble à un rituel sacré énigmatique.
Au bout du chemin, elle a fait peau neuve, elle peut mourir et renaître, son puzzle intime semble reconstitué.
A l’arrivée, on a un très beau roman, qui rend hommage au mystère japonais (j’ai vraiment eu l’impression qu’ils avaient compris davantage de choses que nous sur le monde), à son savoir silencieux, à sa beauté grave et intense.
A l’arrivée, on a très envie d’aller à Kyoto !
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alexisgeorge24 · 9 months ago
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28 janvier:
"No Rest for the Best", comme disent les États-Uniens majoritairement présents ici, et j'entame la fameuse randonnée "Vuelta al Huemul" dont je n'avais aperçu que la moitié en 2020, stoppé physiquement par le vent à mi-chemin. C'est une boucle de 70km et 2700m d+ qui se fait normalement en 4 jours, mais dont 3 sont aussi faisables. Après 10km de marche je me sens particulièrement en forme, j'avais déjà étudié les statistiques pour faire la boucle en 2 jours, je suis frustré de mes longues randonnées précédentes d'être stoppé par des sentiers difficilement praticables, je sais que celui-ci ne l'est pas, je ne serai probablement plus jamais aussi entraîné que maintenant, j'ai envie de briser mes limites, c'est décidé: je ferai la boucle en 2 jours. Mais restons humble et considérons tous les risques d'échecs. Le 1er qui me vient en tête se sont les crampes ou douleurs aux orteils pouvant m'immobiliser en fin de journée. Je fais donc une sieste technique arrivé au 1er campement (la fin du J1 si on fait la boucle en 4 jours) et je reprends ma route pour le 2e campement. La sieste de 40' m'ayant remplie toutes les batteries je resterai en forme toute la journée. Sur le chemin je traverse une petite gorge creusée par une rivière à l'aide d'une tyrolienne (j'avais loué un harnais), je longe une langue de glacier, double des gens qui ont commencé la veille la boucle, monte au col du Paso Viento et risque un arrêt cardiaque en voyant la vue derrière. Je pense que c'est la plus belle vue de ma vie... certains moines bouddhistes ont besoin de plusieurs réincarnations pour atteindre le nirvana, alors qu'il suffit d'un billet d'avion, un bus, 20km de marche, du matos de bivouac et un peu de dulce de leche pour se rendre où je me trouve actuellement en extase. Sorti de mon coma je continue vers le campement en ayant comme vue toujours le même paysage que je ne vais même pas essayer de décrire, même Proust ou Tesson n'y arriveraient pas. Comme j'arrive parmis les derniers au campement (je n'ai pas doublé tout le monde non plus) j'ai un spot de merde pour la tente, dans un endroit exposé au vent. Rappelons que je viens de passé le Paso "Viento" dans une région où Eole serait intimidé.
Bilan: 29km, 1500m d+
29 janvier:
Au réveil je me dis que je dois écrire une lettre à Décathlon pour leur signaler que leur tente ne tient pas des vents à 70km/h comme certifié, mais plutôt du 400km/h (c'est du moins ce qu'il m'a paru). J'en étais arrivé à un stade pendant ma nuit d'insomnie où je me disais que si elle craque "que" au bout de 4h (vers 02h00), je serai suffisamment reposé pour commencer mon J2 à la frontale. Finalement je démarre vers 06h45 alors que tout le monde dort toujours, je longe le paysage incroyable, monte au Paso Huemul et rejoins le terrain connu de 2020. Je fais le bonus du Mirador del Condor et je me retrouve devant un autre angle pour admirer le paysage toujours aussi féerique. Il souffle tellement fort j'ai l'impression d'être derrière un moteur d'avion lors d'un décollage. Puis j'entame une descente casse-gueule (mais non dangereuse) vers le 3e camping. Comme hier j'y fait une sieste avant de reprendre le sentier. 11km plus loin je passe le 2e gué grâce à une tyrolienne, et c'est à ce moment que je réalise que je vais réussir à finir la boucle comme prévu en 2 jours. Les 12km restants sont ennuyeux et j'accélère le pas pour vite me rapprocher de ma bière qui m'attend. Arrivé à El Chalten je suis fier de moi, j'ai explosé mon record personnel de distance parcouru en 2 jours: 70km ! Dont 41 juste le J2. Je ne me douche même pas, j'ai terriblement envie de ma bière et d'une pizza avant de me coucher au camping de la ville. En gonflant mon matelas je constate qu'il s'est encore dégradé, maintenant il y a 3 tubes qui ont fusionnés pour faire un gros cylindre. Cela devient très inconfortable d'y dormir dessus. Je décide donc de dormir à même le sol à partir de maintenant; s'il gèle alors je choisirai l'inconfort du matelas au froid du sol.
Bilan: 41km, 1100m d+
30 janvier :
Journée dediée au repos en attendant mon bus pour El Calafate. Aujourd'hui je la prends cette douche, et avec du savon s'il vous plaît. J'arrive à destination vers 20h00, le temps de me faire enfin un bon restaurant avant de reprendre un bus à 03h00 pour Rio Gallegos.
31 janvier:
Après une micro sieste à la gare routière, je prends mon bus pour Rio Gallegos. Arrivé à 07h00 et j'enchaîne avec un autre bus à 08h00 pour ma destination: Ushuaia. Ce n'est qu'à 600km (équivalent Paris - Grenoble) mais on mettra 15 heures pour y arriver, avec principalement de la pampa à traverser. Pour cause, un bout du Chili bloque l'accès direct à la Terre de feu, donc 2 fois la frontière à traverser. Et comme ce n'est pas déjà assez pénible de subir les contraintes douanière délirantes des chiliens, un des passagers du bus avait du canabis médicinale dans ses bagages et que les chiens ont reniflé... Autre obstacle: le détroit de Magellan. Bon du coup je repense à ce monsieur qui s'est perdu dans la région en pensant être au Cap Horn (faut ouvrir une carte pour comprendre sa surprise lorsqu'il comprit qu'il n'avait pas contourné l'Amérique) et je relativise sur mon temps de trajet. Arrivé à 23h00 je vais à mon hostel et je dors sur un lit, un vrai, sous un toit, derrière quatre surfaces verticales formant un carré bloquant le vent et à côté d'un mec qui ronfle.
1er février:
Le mec qui ronfle ne respire plus, quelqu'un a du l'étranger la nuit. Après quelques occupations logistiques, je pars pour le Cerro Medio, accessible directement depuis la ville. A 300m du sommet le vent est tellement fort que j'en rigole, mais pas trop, en ouvrant en grand la bouche je risque de me disloquer la mâchoire avec la force de l'air. Photo et retour au chaud dans mon hostel. Ushuaia étant hors de prix je ne me ferai aucun resto et utiliserai la cuisine. La ville, sans être intrasequement belle, est très agréable du fait qu'elle se trouve au bord du détroit de Beagle et dans les Andes. On y trouve une vrai vie locale, mais aussi beaucoup de touristes, ceux qu'on n'aime pas. La majorités est ici uniquement pour le nom de la ville, est venu en avions, fera une croisière vers l'Antarctique (5000eur mini), dépense sans compter faisant grimper les prix (pauvres touristes argentins), se déplace qu'en groupe de 4000 (en particulier un pays d'Orient), n'a aucun code de la randonnée (dire bonjour, ramasser ses déchets, ne pas chier aux campings, etc), bref, Ushuaia fait "trop" rêver.
Bilan: 14km, 900m d+
2 février:
Je me ballade dans la ville pour y photographier les montagnes avoisinantes depuis différents points de vue et c'est très beaux. Ca fait bizarre de se dire que cette même chaîne de montagne où je me baladais à 6000m d'altitude il y a 2-3 mois, plonge ici dans l'océan en formant des canaux et fjords rappelant la Norvège. L'après midi il pleut et j'en profite pour visiter l'excellent Museo Marítimo de Ushuaia, qui regroupent dans chaque aile de l'ancienne prison des expositions sur la région: histoire des explorations maritime, conquête de l'Antarctique, vies des bagnards et prisonniers (qui me fait relativiser sur la qualité de mes repas en bivouac), artistes en Terre de feu, une ailes laissée telle qu'elle. J'en ressors agréablement surpris de la qualité de ce musée. Rappelons que, comme la Guyane, cette région fut construite par des bagnards.
3 février:
Je me réveil pour la 3e nuit consecutive dans un hostel; trop de luxe, faut que je retrouve la nature. Bizarrement je dors très bien mais au réveil j'ai légèrement mal au dos... Je pense que je dois réapprendre à ma colonne vertébrale comment dormir sur un vrai matelas.
La matinée je fais l'excursion phare du coin: ballade en bateau dans le détroit de Beagle jusqu'au phare (...) du bout du monde, visite des lions de mer et cormorans, ballade sur une île, et moi je m'offre en bonus une baignade sur une plage isolée à l'écart du groupe que j'ai abandonné. Je me serai baigné au 69e parallèle Nord en Norvège, ici je me baigne au 55e parallèle Sud. J'en suis satisfait. L'après midi j'enchaîne avec une randonnée jusqu'à la Laguna Esmeralda puis continue jusqu'à la Laguna Ojo Del Albino où s'y jette un petit glacier. La météo est belle et les paysages sont sublimes. Phrase du jour: quand il fait beau, c'est beau. De retour à Esmeralda j'y plante ma tente. Je constate que le "camping" est remplis de PQ usagé ce qui me fait me decaller hors de la zone abritée (mais propre). Si un jour je suis président, je me battrai pour faire passer 2 lois: interdiction aux cons de faire des enfants, et interdictions aux cons de randonner dans la nature (sans ordre de priorité). Bref, les lumières proposées par le couché de soleil sont sublimes et tout le décors où je me trouve s'en retrouve enchanté. Au moment de préparer mon dîner mon réchaud rend l'âme et je mange mes haricots rouges sans riz et froid. Pas grand chose aura tenu 1 an dans la montagne...
Bilan: 11km, 750m d+
4 février :
Il pleut. Phrase du jour: quand il fait moche, c'est moche. Je retourne au parking où un uber m'a amené la vielle, et je répète un câble avec aucune voiture qui ne me prend en stop. Toutes sont quasi vides et il n'y a qu'une seule destination possible, à savoir Ushuaia. Au bout de 2km un taxi passe; lui évidement ne m'ignore pas. Il me dépose au début du sentier pour aller à la Laguna de los Témpanos. Comme il y a du brouillard, je vois à peine le glacier qui couronne la lagune. Je ne m'y attarde pas et rejoins la Laguna del Caminante où je pose la tente. La majorité de la ballade se fait dans la boue, dans la forêt, sous un ciel gris, parfois sous la pluie. La tente est deja trempée de la veille quand je la pose sous la pluie. Il en faut des journées pourries pour apprendre à apprécier les bonnes...
Bilan: 27km, 1200m d+
5 février :
Beau temps au programme et réveil à 06h00 pour en profiter. Visite du Lago Superior avant de me diriger au Ca��adon de la Oveja. Incroyable formation d'un glacier en forme de tunnel où les couches de glaces / terre avancent en spirale. Des morceaux de glaces et des pierres tombent fréquemment donc je ne m'y attarde pas longtemps en dessous pour la vidéo. Je descends la vallée vers Ushuaia, rejoins un supermarché où je me pète le bide au lait + céréales, fais les provisions (repas froids je rappel car plus de réchaud) et enchaîne via Uber une ballade au Parc Tierra Del Fuego. Je traverse l'entrée sans payer puis longe la baie Lapataia sur 10km offrant de très beaux points de vue sur le détroit de Beagle et les sommets chiliens. Plusieurs plages sur le chemin me font faire des pauses où je pratique mes talents en ricochets. Le camping est paradisiaque; une île sur la riviere débouchant sur le canal de Beagle, au pied des derniers sommets des Andes, soleil sans nuages, un contraste totale avec la journée d'hier.
Bilan: 28km, 800m d+
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de-gueules-au-lion-d-or · 7 months ago
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Je serai le dieu de la guerre !
Le Mongol enlève son cheval d’un coup de talon. Le Russe surpris, serre les dents, fouette sa monture et rattrape son compagnon. Ils galopent comme s’ils cherchaient à rejoindre le soleil qui illumine les ruines de Karakoroum, la fabuleuse cité de Gengis Khân. Au crépuscule, ils arrivent dans une yourte isolée dans un décor de sable et de pierre. Une femme semble les attendre de toute éternité. C’est la fille d’un berger mongol et d’une tzigane sibérienne. Sans âge, sans race, elle appartient au seul monde du vent. Sans demeure sans le lait aigre , l’urine et l’encens.
Elle gratte soigneusement les lambeaux de viande qui s’attachent encore à une omoplate de mouton. Elle place l’os blanc comme un quartier de lune, dans les charbons ardents du foyer en murmurant des incantations. Une odeur ignoble se répand et une fumée noire se dégage du foyer.
-« Je vais t’annoncer ton avenir »
L’étranger ne dit rien. Le jeu des flammes vertes et rouges semble le fasciner. Il sourit. Maintenant l’os semble à demi calciné, la femme le retire et souffle les cendre qui collent à la surface noircie. Elle regarde à travers l’os déchiqueté comme s’il avait reçu à bout portant une décharge de petits plombs. Son visage exprime la surprise puis la terreur. Elle parle d’une voie tranquille, mais ses yeux conservent une fixité étrange.
-« Je vois le Dieu de la Guerre. Sur un cheval gris , il chevauche à travers nos steppes et nos montagnes. Tu domineras un grand pays Dieu blanc de la Guerre. Et je vois du sang, beaucoup de sang,du sang rouge… »
Ainsi, un soir d’automne 1911, au coucher du soleil , près de la cité sacré de Karakoroum , un garçon qui n’a pas encore vingt-six ans apprend quel sera son destin.
Quant les deux hommes repartent, le soleil a disparu derrière les montagnes. Tout deviens noir autour de la yourte solitaire. Le jeune cavalier reste silencieux. Son compagnon le regarde à la dérobée, comme pour graver dans sa mémoire ce visage : il a un grand front , très bombé , que le vent de la course dégage de ses mèches de cheveux blonds, un nez fin et pointu , des lèvres minces ourlées d’une moustaches claire qui attriste un peu le bas de son visage, où un menton carré apporte une touche rugueuse
Il éclate d’un grand rire et lance vers les étoiles :
-« Je serai le dieu de la guerre ! »
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the-swan · 1 year ago
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WALTZ FOR THE MOON ft :: @a-gorgeous-tragedy
volent les mirages, à s'amouracher de quelques images : idyllique figure ! à prétendre les repentances dans ces lieux mystiques. tintent les cloches, résonnent les orgues ,, à en créer symphonies si harmonieuses pour en atteindre les cieux, celles à se faufiler entre les colonnes et les vitraux pour en faire renaître les archanges ! c'est que les souffles renaissaient, ici, à admirer les lieux pour les simples ossatures de pierre : car Ash ne croyait plus en rien ! d'une chance abandonnée, d'un monde où les fantômes en venaient à en effrayer les regards.
et ici :
tranquilités !
à renaître.
quand de ces vitraux aux lumières colorées, les pas s'approchaient d'une discrétion si légère, et Ash, petite fée à visiter les lieux, cachée derrière son grand instrument : elle valse ! là, se sourires à se tracer ,, car le temps était compté. c'est que les doigts devaient en virevolter contre les cordes, de notes trop virtuoses, pour en plaire aux muses des lieux. surveillée ,, de quelques cierges à danser dans les pénombres ,, douceur et grandeur d'un lieu : à en obliger les épaules droites malgré tout.
et de ces prestiges, église à venir l'accueillir, elle s'était faufilée ! petite figure à regarder un peu partout, venir s'installer, là, aux devants de tous les bancs esseulés. violoncelle à prendre pieds, petite chaise attrapée du bout des doigts, c'est que les notes déjà accordées viendraient à vibrer comme pour en demander le respect. et si Dieu venait à l'écouter, peut-être s'en sentirait-elle honorée ! quand d'une croyance absente, elle en portait pourtant regard respectueux à ces bâtisses élégantes.
brille ,,
brillent :
elle ,, et les regards.
morceau débuté, c'est que le bout de ses fins doigts en trouvaient chemin si facilement sur les cordes ! sourire sur les lippes, yeux à pétiller ,, amour certain ! accordé à ce bout de bois verni. et douceur si radieuse, elle en semblait insignifiante : de ces sonorités sublimes. "— le son est si beau...!" murmuré, là, comme extase : quand à redécouvrir les mélodies en permanence, elle ne faisait qu'à en aimer toujours plus, encore et encore, ces quelques sons sacrés ! comme seul moyen de pouvoir respirer de quelques libertés, dans les solitudes imaginées !
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justeunlama · 1 year ago
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Tu sais cette sensation où tu as beaucoup de gens autour de toi, ou tu est entouré, que c'est un bon moment a passé, que les gens te parle , mais un rien ,un bruit plus fort que l'autre, des parasites auditifs, font que la conversation de base n'a plus rien a voir et je perd très facilement le fil de la conversation.
Pb auditif, pb de concentration, un rien et distrayant, un rien me fait penser à toi, moi qui m'imagine avec toi en plus dans ce lieux, cette situation, avec ses personnes, moi qui ai envie d'être avec toi et de partager ce moment. Un moment qui doit être sympa, qui doit te changer les idées. Ça n'a pas le même goût sans toi. D'autant plus dans cette situation.
Ta situation ,une situation qui te fait couler, une situation où tu te noie et tu meurs petit a petit, une situation où tu es seule de plus en plus. Te savoir loin et dans cette situation ne rend pas les choses aussi facile.
Alors ouais je pars dans ma tête, je voyage au grès des bruits qui m'entourent. Je m'imagine qu'on passe la soirée ensemble et que ça y est on rentre ensemble après une bonne soirée. Tu sais le genre de soirée où on a bu un peu pas trop mais assez pour faire des declas jusqu'au bout de la nuit et pour la vie. Ce genre de soirée où on rentre et il fait frais, et pour ne pas rentrer directement une ballade nocturne s'improvise.
Ce genre de soirée où même si tu t'amuses, tout n'est pas pareil, eux sont là mais pas toi. Toi avec qui j'ai envie d'être de partager tout ces moments. Ce genre de soirée où malgré le temps qui passe et les gens autour on se bouffe des yeux, nos regards se croisent et on se noie dans ces regards si tumultueux, ce genre de regarde qui t'accrochent, qui te réchauffe le coeur. Ce genre de soirée où en plus de l'alcool et de tt les gens qu'il y a autour tu as chaud, chaud parceque tu es là. Que nos regards se dévorent, parceque sous la table on se fait du pied, pck quand on est à côté sous la table on se caresse le coin de la cuisse, une main dans le dos dans l'ambiance de la salle, ça passe auprès de tout le monde mais le fait d'être en contact physique avec toi ça change.
Ce genre de soirée où une fois fini tu rentres chez toi vous retrouverez cet appartement, et vous allez vous coucher, puis ça se termine en nuit chaude, un peu alcoolisé, ou ce mélange de douceur et d'une légère brutalité mais qui reste douce assez pour exciter mais sans être violent. Ces corps qui se tendent a la lueur de cette lampe a la couleur chaude. Un petite veilleuse qui permet de voir et de deviner ton corps. Ce corps que je trouve si magnifique et dont jamais je me laisserai, avec ses formes si harmonieuses que je passerai des jours a carresser ton corps. Des nuits a t'embrasser dans le cou, a te mordiller les oreilles et a entendre ton souffle se mettre à aller de plus en plus vite. Ou nos bouches s'embrassent et nos langues dansent, que nos lèvres se mordent. Que t'es seins continuent à pointer jusqu'au bout de la nuit, ces seins et ces tétons qui durcissent au fur et à mesure de ton excitation. Ton corps qui se cambre moi entre tes cuisses tes cuisses chaude tes plis de l'aine qui me semble si familier, si doux lorsque je les embrassent, si paisible lorsque j'y passe ma langue jusqu'entre tes cuisses.
Mes mains sur tes poignées d'amour ma tête entre tes cuisses, ma langue qui te fait plaisir,moi qui prends mon pied en te voyant prendre le tien. Toi qui de plus en plus chaude , ta crinière lâchée, ton déhanché qui me fait toujours ce petit effet au grès des saisons. Tes seins entre les mains, tes fesses cambrées, toi dans toutes ses positions, peut importe nos positions je te trouve tellement magnifique, d'une beauté, d'une légèreté quand je suis a tes côtés, comme une envie de mettre ce monde sur pause, que ces moments ne se finissent jamais. Que nos moments de vulnérabilité continue ou lorsque je te regarde après que t'ai jouit je peux sentir toutes ces hormones, sentir ton corps et ton âme encore plus nue qu'il ne l'ai déjà. Toi, ton vrai toi. Bien et apaisé et ça fait du bien de te voir comme ça. J'ai besoin de te voir comme ça sans soucis, ou du moins, moins de soucis. Je paierai cher pour te voir plus souvent comme ça.
Je t'aime
Il est 4h et je pense a toi. A notre futur sans savoir où ça va mener mais j'ai envie d'y croire même si c'est pas toujours constant. J'ai envie d'y croire j'ai peur mais j'ai besoin d'y croire pour toi et pour nous.
Rêver d'une vie imaginaire, une vie que probablement on aura jamais ,resté bloqué dans un monde imaginaire. Mais j'ai envie d'y croire et je veux y croire. Imagine on tente et imagine que ca marche.. la vie qu'on pourrait avoir. Je rêve et je continue ça fluctue en fonction des jours, du temps, des humeurs mais je garde espoir.
Je t'aime fort 🤟
💚💙
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solhrafn · 1 year ago
Note
Je reprends la question qu'on m'a posée, un Ghibli préféré? Tu saurais faire un classement?
Chaud, alors surtout que j'ai pas vu tous les Ghiblies, ni vu tous les Miyazaki. Parlant de Ghiblies, c'est une petite comédie sur le studio, faite par le studio (en plusieurs épisodes) et je la trouve géniale.
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Le tombeau des lucioles c'est le film qu'on ne regarde qu'une fois franchement y a aussi vachement moyen de jamais arriver au bout (j'ai dû le faire en skippant des passages, en ne regardant qu'à moitié tellement c'est dur).
Pour les Miyazaki, faire un classement c'est pas de la tarte car ils sont tous tellement cools pour des raisons différentes, mais Le Voyage de Chihiro reste un de mes gros favoris pour l'univers qu'il crée, ça me parle beaucoup. Quand on vit au Japon un petit peu, on ressent des choses par rapport à des endroits qui activent l'imaginaire. Une petite brise dans un temple qui pourrait cacher un kami, ce genre de choses. Donc ce sera mon préféré pour cette raison là.
Ensuite Mon Voisin Totoro touche les mêmes idées de ce qu'il se passe "derrière". Je ne peux rester indifférent. J'aime qu'il soit si accessible aux enfants aussi.
Je suis un gros fan d'Harriety. C'est un des plus cutes.
Ponyo est très très gai et l'animation de l'eau est à couper le souffle.
Puis je dirais Le Château Ambulant et Princesse Mononoke. Deux vibes différentes mais je les trouve tous deux très riches en commentaires sur le monde.
Ce qui me frappe avec les Miyazaki c'est cet incroyable soucis d'être adaptés à des stades du developpement de l'enfant et le côté renforcement de potentiel chez eux. Rien de stéréotypé, pas de tropes qui font rager, les personnages sont complexes et vibrants, leurs émotions et les épreuves auxquelles ils sont soumis leur donnent une dimension humaine ce que d'autres productions du genre n'arrivent pas toujours à faire (aussi bien).
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omagazineparis · 1 year ago
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L'évasion au bout du monde : la magie des vacances aux Maldives
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Ah, les Maldives ! Un simple énoncé de ce nom évoque des images de plages de sable blanc immaculé, d'eaux turquoises et de palmiers ondulant doucement sous une brise tropicale. Mais pourquoi ces îles de l'Océan Indien sont-elles si séduisantes ? C'est précisément ce que nous allons explorer. Les vacances aux Maldives sont une véritable invitation à l'évasion. L'isolement de ces îles, loin du rythme effréné du quotidien, offre une sensation de dépaysement absolue. C'est comme entrer dans une bulle de sérénité, où le temps semble suspendu et où chaque instant est dédié à la détente. L'archipel compte plus de mille îles, chacune ayant son caractère unique. Des atolls coralliens vibrants de vie sous-marine aux îles-hôtels luxueuses, les Maldives offrent une multitude d'expériences à découvrir. Une nature préservée : le tableau parfait pour un rêve éveillé Les Maldives sont un havre de paix pour les amoureux de la nature. Le paysage naturel, presque intact, est tout simplement à couper le souffle. Les récifs coralliens regorgent de vie marine, avec des tortues, des raies manta et une myriade de poissons colorés. Le spectacle est tout aussi splendide sur terre avec une flore tropicale luxuriante. De plus, le gouvernement maldivien est fortement engagé dans la protection de cet environnement unique. En choisissant les Maldives pour vos vacances, vous contribuez à la préservation de ces merveilles naturelles. A lire aussi : Voyage au Canada : ces activités incontournables à faire Luxe et sérénité : les Maldives, un paradis sur mesure Les vacances aux Maldives ne seraient pas complètes sans une pointe de luxe. Les îles sont célèbres pour leurs complexes hôteliers de classe mondiale qui offrent des services exceptionnels. Imaginez-vous dans une villa sur pilotis, avec une piscine privée et un accès direct à la mer. Les Maldives proposent également une gamme d'activités pour ceux qui recherchent une dose d'aventure pendant leurs vacances. De la plongée sous-marine à la pêche au gros, en passant par le yoga sur la plage, chaque jour offre de nouvelles découvertes. Et que dire de la cuisine locale ? Les Maldives sont un véritable paradis pour les gourmets. Entre les fruits de mer fraîchement pêchés, les fruits tropicaux juteux et les épices locales, chaque repas est une explosion de saveurs. Préparez votre voyage de rêve Les vacances aux Maldives sont plus qu'une simple escapade, c'est une expérience transformative qui laisse des souvenirs indélébiles. Si vous rêvez de plages de sable blanc, de relaxation et d'aventure, les Maldives sont faites pour vous. Alors, qu'attendez-vous ? Commencez à planifier votre voyage de rêve aux Maldives dès aujourd'hui et découvrez pourquoi ces îles paradisiaques ont tant à offrir. Read the full article
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