#jour211

[highwayoflife]

Hiroshima. Et l'atomisation… La bombe explose 600 mètres au-dessus de la ville au niveau de “l'hypocentre”. La fission de la bombe déclenche un flash lumineux et crée un “mini-soleil”. La boule de feu produit un souffle, une chaleur de 3000 à 4000 degrés et une vague de radiation qui rase, brûle et endommage 90% des structures de la ville dans un rayon de 3 à 4 kilomètres. Seule la structure metallique dudit A-dome résiste au souffle de l'explosion. On peut toujours le voir aujourd'hui dans son “état post-explosion”. 350 000 personnes (civils, soldats) étaient dans la ville au moment du largage… 75 000 meurent sur le champ, les estimations évaluent à 150 000 personnes le nombre de morts liés à la bombe… un comptage relatif puisque les effets de la radiation sont complexes à mesurer… Juste après l'explosion, une “pluie noire” rabat au sol les cendres et la fumée dense, agravant la chaîne de contamination…

Le “parc de la paix” immortalise ce chaos au travers de différents mémorials, et le “Hiroshima peace memorial museum” en retrace l'histoire. La sensibilté du visiteur est grandement préservée car on y voit peu d'images “choquantes”, comparée à la galerie des horreurs liées à l'agent orange exposée au musée de la guerre du Vietnam à Saigon ou encore les photos des atrocités comises par le régime des khmères rouges à Phnom-Pehn. En revanche, beaucoup de temoignages de survivants et de récits poignants illustrés par des artistes japonais permettent de saisir les scènes de chaos inimaginables qui ont eu lieues ici en 1945.

Le musée présente une version du bombardement dans laquelle les USA auraient fait usage de la bombe atomique dans une optique de test, connaissant pertinemment les intentions de capitulation des autorités japonaises. À la lueur de la désolation entrainée par l'atomisation des civils, il y a de quoi se questionner…

Hiroshima a été reconstruite. C'est une ville industrielle moderne sans charme. Elle ne s'attarde pas sur son passé très lourd. On ne ressent donc pas véritablement l'énergie mystique liée à la tragédie. Il y a finalement peu en dehors du parc de la paix pour saisir le drame qui a ravagé la ville.

Note : ce périple asiatique offre un angle historique bien différent de celui de nos cahiers d'écoliers… avec une perspective peu reluisante des interventions américaines, particulièrement décriées dans les musées et les expositions de la plupart des pays traversés :

- Les “dommages collatéraux” et les milliers de civils tués liés aux bombardements et au minage du Cambodge pour bloquer les approvisionnements de l'ennemi vietnamien. - La contamination d'une immense partie du Vietnam par le bombardement à l'agent orange et le napalm durant le conflit de la guerre du Vietnam. - Le largage de la bombe atomique alors même que les autorités des USA avaient connaissance de l'intention de capitulation du Japon, l'opportunité de tester la bombe fraichement mise au point étant “trop belle”. - Tous les essais nucléaires des US et les milliers de contaminations des populations autochtones aux 4 coins du globe.