INSEPARABLES
Tome : 1.
Nombre de chapitres: 12 / 21.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Le nom du patient attira tout de suite son attention. Katlyn. La jeune médecin prit la fiche du patient et lut les symptômes. Son interne était venue pour faire soigner des côtes cassées, un traumatisme crânien et une longue entaille. Les notes faisaient rapport d'une mauvaise chute dans les escaliers mais Amber n'était pas dupe."
CHAPITRE 12 : AVEUX
Amber était plongée dans ses dossiers. Elle profitait d'un des rares instants de tranquillité de l'hôpital pour rattraper la papasserie qui s'accumulait. La pile de dossiers était impressionnante et le temps semblait s'étirer à l'infini, accentuant l'ennui que ressentait Amber. Toute cette formalité lui déplaisait fortement mais elle n'avait pas le choix. Elle devait le faire. Le plus long et le plus fastidieux était de relire les rapports de ses internes et de s'assurer qu'ils n'avaient fait aucune erreur. Certains étaient distraits et oubliaient de noter certaines informations. D'autres étaient attentifs et notaient tout dans les moindres détails. Ces derniers étaient les plus susceptibles de devenir médecin. Amber soupira et s'étira. Voilà des heures qu'elle était penchée sur ces dossiers. Son dos en était douloureux. Elle soupira une nouvelle fois et prit un nouveau rapport. Le nom du patient attira tout de suite son attention. Katlyn. La jeune médecin prit la fiche du patient et lut les symptômes. Son interne était venue pour faire soigner des côtes cassées, un traumatisme crânien et une longue entaille. Les notes faisaient rapport d'une mauvaise chute dans les escaliers mais Amber n'était pas dupe. Il semblait que l'interne qui s'était occupé de son cas ne le soit pas non plus. Ses notes comportaient des doutes quant aux hématomes présents sur la peau de la jeune femme. Il soupçonnait - non à tort - Katlyn d'être battue. La police avait été mise au courant mais l'enquête avait été classée, faute de preuves. Amber se redressa et se tourna vers l'infirmière en poste près d'elle.
— Vous savez où je peux trouver Elliot ?
— Il me semble que le docteur Smith l'a pris dans son service aujourd'hui.
— Merci.
Amber se leva et emporta le rapport avec elle. Le docteur Roanne Smith était oncologue. Le service d'oncologie était au cinquième étage, dans l'aile opposée aux soins de longue durée. Ignorant l'ascenseur, elle opta pour les escaliers. Elle devait trouver Elliot et lui parler de ce rapport. Comment se faisait-il qu'elle n'ait jamais entendu parler de cette enquête ? Pourquoi Katlyn n'avait-elle rien dit ? La police avait-elle seulement enquêté ? Elle atteignit le dernier étage et se dirigea vers le service oncologie. Elle trouva son interne occupé dans la chambre d'un patient avec son titulaire du jour. Elle attendit patiemment qu'ils aient fini et qu'ils soient sortis avant de les apostropher.
— Amber ? Il est bien rare de te voir dans ce service. Un nouveau patient ?
— Non, du tout. J'étais en train de vérifier les rapports de mes internes. Je peux vous emprunter Elliot un instant ?
— Bien sûr. Nous venons tout juste de terminer les visites. L'hôpital est bien calme ces derniers temps.
— Malheureusement trop calme.
Roanne les salua et retourna vaquer à ses occupations. Amber entraina son interne dans la salle de repos vide. Ce dernier était confus.
— Que se passe-t-il, docteur Jonas ? Un problème avec mes rapports ?
— Pas avec tes rapports, avec un patient. C'est bien toi qui t'es occupé de Katlyn le cinq de ce mois-ci ?
— Oui. Elle est venue avec plusieurs côtes fracturées, un traumatisme crânien et une longue entaille sur le bras. Elle était couverte d'hématomes.
— Quelle en était la raison ?
— Son fiancé a dit qu'elle avait fait une mauvaise chute mais ça ne collait pas.
— Elle n'a rien dit ?
— Absolument rien. Elle s'est contentée de garder les yeux rivés sur ses chaussures. Elle semblait terrifiée.
— C'est pour ça que tu as demandé une enquête ?
— Mon père battait ma mère. Elle avait les mêmes réactions que Katlyn. Je pense que son fiancé la bat. Cependant, la police n'a trouvé aucune preuve permettant de le prouver. Katlyn est une collègue sympathique. Ça m'attriste de savoir qu'elle vit cet Enfer.
— Ne t'en fais pas. Je vais arranger ça.
— On ne peut rien faire contre un homme comme lui, docteur Jonas. La seule solution, c'est de tuer ou d'être tué. J'ai tué mon père pour protéger ma mère et ma sœur. C'était de la légitime défense mais je me sens coupable chaque jour qui passe pour un geste que je devais faire. Essayez de trouver un moyen de la sauver avant qu'il ne soit trop tard.
Sur ces mots, Elliot quitta la pièce. Il détestait raconter cet élément de son passé. Avouer ce qu'il avait fait à son père le replongeait toujours dans cette profonde culpabilité qui le hantait. Il avait honte de lui, de ce geste. Il savait qu'il avait fait ce qu'il fallait. Pourtant, chaque nuit, il revivait cette scène. Il revoyait son père frapper sa mère à mort, sa sœur s'interposer. Son père l'avait violemment repoussée. Elle était tombée et s'était fracassée le crâne sur le sol. La rage avait envahi Elliot. Il avait bondi sur son père et s'était battu avec lui. Il se souvenait avoir passé ses mains autour de son cou et avoir comprimé sa trachée. Le visage de son père était devenu bleu et, en quelques secondes, il était décédé. Ensuite, tout s'était passé très vite. Sa sœur avait été hospitalisée et son père transporté à la morgue. Sa mère et lui avaient été interrogés durant des heures avant que la légitime défense ne soit déclarée. Aujourd'hui, Elliot vivait seul. Sa mère avait trouvé la mort un an plus tôt en se pendant dans le salon où son mari avait été tué. Sa sœur était dans le coma depuis ce fameux jour et résidait ici, dans l'aile opposée au service dans lequel il se trouvait. N'ayant rien à faire pour le moment, il décida de lui rendre visite.
De son côté, Amber rejoignit son casier dans les vestiaires. Il fallait qu'elle passe un appel. Son portable était resté dans son jean. Elle avait oublié de le glisser dans sa blouse sitôt qu'elle s'était changée. Elle ouvrit son casier et prit son portable. Kevin avait tenté de l'appeler plusieurs fois. Elle était inquiète. Nicholas n'avait toujours pas donné de nouvelles. Amber savait qu'il était le seul à pouvoir faire parler Katlyn. Il s'en sortirait face à Anthony. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiète. Pourquoi Nicholas ne donnait-il pas de nouvelles ? Amber enfonça la touche rappel et colla le téléphone contre son oreille. Kevin répondit aussitôt.
— Désolée, j'avais oublié mon portable dans mon casier. Tu as des nouvelles de Nicholas ?
— Non, toujours pas. Ça m'inquiète. Tu crois que...
— Ton frère est intelligent. Il s'en sortira.
— Anthony est malin. S'il sait pour les sentiments de Nicholas, il va s'en servir.
— Ecoute, si on n'a pas de nouvelles d'ici demain, on ira voir. En attendant, on ne peut rien faire.
— Tout ça me préoccupe.
— Tu n'es pas le seul. Je viens de découvrir que l'un de mes internes le savait et qu'il a demandé l'ouverture d'une enquête.
— Sérieusement ?
— Oui. L'enquête a été classée sans suite par manque de preuve. Il ne s'est passé qu'une quinzaine de jours depuis la déposition d'Elliot. Ils auraient dû demander le dossier médical de Katlyn.
— Ils ne l'ont pas fait ?
— J'en aurais entendu parler. Même s'ils étaient passés par le chef de l'hôpital, ils auraient été obligés de passer par moi. Je suis la supérieure directe de Katlyn. J'ai donc plus d'informations sur elle que n'importe qui dans cet hôpital.
— Tu penses que...
— Ils ont recueilli la déposition d'Elliot mais n'ont donné aucune suite.
— Ils n'ont donc ouvert aucune enquête ?
— Ou ils ont été payés pour ne pas le faire.
— Dans tous les cas, rien n'a été fait.
Le silence s'installa sur la ligne alors que le couple maudissait intérieurement le système d'être aussi influençable et mal-foutu. Les pourris étaient décidemment bien récompensés dans ce monde superficiel uniquement gouverné par la cupidité et le physique. Où allait ce monde ? Justice se devait d'être faite.
— Dire qu'ils osent prétendre que la justice appartient à tout le monde.
— Amber, tu penses que cette histoire va bien se finir ?
Sa voix était tremblante. Kevin était inquiet. Ça se comprenait. Son frère et l'amie qu'ils avaient toujours considérée comme leur sœur luttaient à présent contre un homme violent. C'était trop de pression pour un homme comme lui. Amber aurait voulu le réconforter.
— Je l'espère, Kevin. Je l'espère vraiment.
— Tu rentres ce soir ?
— S'il ne se passe rien, je serais là de bonne heure. On pourra passer une soirée tranquille avec notre fils.
— Je n'espère que ça.
— Ça nous changera les idées.
— Tu veux que je loue un film ?
— Ce n'est pas une mauvaise idée.
— Tu as une préférence ?
— Ce serait bien d'avoir un film qu'on puisse regarder en entier cette fois.
— J'ai saisi le message, répondit Kevin en riant.
— Que dirais-tu de ce film qu'on a été voir lors de notre premier rendez-vous ?
— Je serais ravi de revoir ce film en compagnie de cette jeune femme.
— Le diner est inclus, j’espère ?
— Je m'en charge personnellement.
— Parfait.
— Notre fils n'attend que toi pour être propre.
— Kevin ! S'écria Amber avec un ton de reproche dans la voix.
— Je plaisante. Notre bout de chou a pris son bain et porte une couche toute propre.
— Dans ce cas, tout va bien.
— J'ai hâte d'être à ce soir.
— Moi aussi.
— Bon, je suppose que je dois te laisser maintenant ?
— Ce serait bien, oui.
— Je t'aime, Amber.
— Je t'aime aussi. Tiens-moi au courant si tu as des nouvelles.
— Sans faute.
Amber raccrocha. Cet homme avait le don de lui mettre du baume au cœur même dans les pires moments. Elle l'aimait tellement. Priant pour avoir des nouvelles de Nicholas dans la prochaine heure, Amber retourna se pencher sur ses rapports.
×
Nicholas reprit lentement conscience. Tout son corps était lourd et douloureux. Il avait froid. Il se sentait engourdi. Que s'était-il passé ? Un marteau-piqueur semblait s'être installé sous son crâne, martelant un rythme d'Enfer dans son cerveau. Il se sentait mal. Il n'ouvrit pas les yeux, ayant peur d'accentuer le martèlement qui lui vrillait la tête. Où était-il ? Qu'y faisait-il ? Comment était-il arrivé là ? Il se souvenait s'être disputé avec Katlyn puis s'être confessé à Kevin et Amber à propos de ses sentiments. Amber avait dit quelque chose, quelque chose qui l'avait fait réagir. Qu'est-ce que c’était ? Un bruit parvint à l'oreille de Nicholas, le distrayant dans ses pensées. Il essaya d'en faire abstraction pour retrouver la quiétude qu'il venait de quitter. Malheureusement, le bruit se fit plus persistant. On aurait dit un gémissement. Un autre bruit se fit entendre. Comme un sifflement dans l'air suivi d'un claquement sec. Nicholas ouvrit péniblement les yeux. Il se trouvait face contre terre dans ce qui semblait être une salle à manger. Des éclats de voix traversèrent son cerveau en coton. Il en chercha l'origine. Ses yeux tombèrent sur le corps de Katlyn prostré au sol à quelques mètres de lui. Au-dessus d'elle se tenait Anthony, une ceinture à la main, ceinture qu'il abattait avec violence sur le dos de sa fiancée qui, bien que souffrant le martyr, ne tentait pas d'échapper à ce sinistre sort. Nicholas se redressa brutalement, ne prêtant aucune attention à l'étourdissement qui le saisit suite à ce brusque mouvement. Il se rua sur Anthony et le plaqua violemment au sol. Il enchaina avec un bon coup de poing dans la mâchoire. Tony ne bougeant plus, Nicholas rampa jusqu'à Katlyn. Elle pleurait. Son visage et son dos étaient maculés de sang. Son corps tremblait.
— Il faut que tu t'en ailles... souffla-t-elle à l'intention de son ami.
— Non, il faut qu'on s'en aille avant qu'il ne nous tue.
— Je m'en sortirais, pas toi...
Nicholas essuya les larmes sur la joue de Katlyn dans un geste tendre et affectueux. Maintenant plus que jamais, il avait envie de l'enlever et de l'emmener loin d'ici pour la protéger. C'était maintenant ou jamais.
— Il n'est pas question que je te laisse ici. Avec ou sans ton accord, je vais te porter jusqu'à ma voiture. Ensuite, nous irons à l'hôpital puis au commissariat. Ce n'est pas négociable.
Sans lui laisser le temps de protester, Nicholas se leva et hissa Katlyn sur son dos en veillant à ne pas la blesser davantage. Il marcha lentement, la Terre tournant trop vite à son goût. Son crâne était sur le point d'exploser. Il tituba et manqua de tomber. Il prit appui sur la table pour se ressaisir.
— Tu vas bien ?
— Oui. C'est juste un étourdissement. Je me suis relevé trop vite.
— Tu es sûr ?
— On fera des examens plus tard. Pour l'instant, il faut qu'on se sauve.
— Merci, Nicholas. Merci d'être venu à mon secours.
Nicholas ne répondit pas, continuant à marcher d'un pas peu assuré jusqu'à la porte d'entrée qui lui semblait s'éloigner à mesure qu'il approchait. Alors qu'il touchait enfin la clenche, sa tête explosa sous le coup de la douleur. Quelqu'un venait de lui éclater le front contre la porte d'entrée, lui entaillant profondément la peau. Alors qu'une explosion de douleur ruinait à néant sa tentative d'évasion, Nicholas se laissa tomber à genoux. Tony les avait bernés. Il leur avait fait croire qu'il était K.O. Ils ne se débarrasseraient pas de lui de cette façon. Les deux amis allaient devoir être plus futés que lui. Voilà qui n'allait pas être facile. Tony était malin, très malin.
— Vous avez cru pouvoir vous en sortir aussi facilement ? Comme vous êtes naïfs !
— ...
— Tu es sur mon territoire, Nick. Cette fois, tu es piégé.
— ...
— Tu ne sortiras jamais de cette maison.
Repoussant violemment Katlyn, Anthony attrapa Nicholas et le martela de coups. Apeurée, la jeune femme rampa loin de ce déchainement de violence et se recroquevilla dans un coin. Elle n'en pouvait plus. Elle était épuisée et fourbue. Tout son corps la faisait souffrir. Elle regardait son ami se faire tabasser, trop effrayée pour bouger. Nicholas avait eu le courage de venir la sauver. Il avait le courage de se battre pour elle. Il se faisait massacrer pour la sauver et elle le laissait faire sans bouger le petit doigt. Il fallait qu'elle se lève, qu'elle bouge, qu'elle fasse quelque chose pour le protéger. Seulement, que pouvait-elle faire face à Anthony ? Il la détruirait sans aucun doute. Néanmoins, elle ne pouvait pas le regarder tuer Nicholas. Peut-être que si elle jouait sur la corde sensible... Doucement, elle se leva. Elle grimaçait tant son corps était douloureux. Elle sentait le sang couler sur son dos, imprégnant son T-shirt. Elle ne s'en préoccupa pas. Elle enserra la taille de Tony et se blottit contre lui, espérant que ce contact allait quelque peu l'apaiser.
— Reviens à la raison. S'il te plait. Ne fais pas un geste que tu pourrais regretter.
Tony s'arrêta net dans son activité, surpris par le geste de Katlyn. Il sembla s'adoucir. Relâchant Nicholas, il prit sa fiancée contre lui. Le meilleur ami de la jeune femme s'écroula au sol, inerte, le visage ensanglanté.
— Pardon. Je n'aurais pas dû m'emporter.
— Il faut le soigner et le renvoyer chez lui. Tu m'autorises à le faire ?
— Il va tout dire...
— Non, pas si c'est moi qui lui demande.
— Tu le connais...
— Justement, je le connais trop bien. Je peux faire pression sur lui.
Anthony sembla réfléchir un instant puis il se pencha vers l'oreille de Katlyn, ayant tout compris de son subterfuge pour protéger Nicholas. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi une partie d'elle retournait toujours vers lui ? Anthony ne comprenait pas. Il avait tout fait pour détruire le lien qui unissait les deux amis. Tout. Il y était parvenu. Cependant, c'était sans compter sur le retour de Nicholas. Il avait réduit ses efforts à néant, avait renforcé sa jalousie, l'avait poussé à bout, avait essayé de lui piquer Katlyn... Rien que pour ça, il devait payer. Il devait souffrir. Peu importait l'opinion de Katlyn.
— Tu croyais vraiment me berner comme ça, Katlyn ?
— Je n'essayais pas de te berner.
— Tu tiens à ce crétin.
— C'est mon ami.
— Il est bien plus qu'un ami.
— Il ne prendra jamais ta place.
— Il l'a déjà prise.
— Ce n'est pas vrai.
Nicholas profita de ce que le couple discutait pour se relever douloureusement. Il le fit le plus silencieusement possible afin de ne pas attirer l'attention d'Anthony. S'il voulait parvenir à avoir le dessus sur lui, il fallait qu'il l'ait par surprise. Katlyn se sépara d'Anthony. Elle aperçut son ami qui se levait et le coup qu'il préparait. Pour prouver à son fiancé que Nicholas ne prendrait jamais sa place, elle le repoussa et prit le coup à sa place. Le poing de Nicholas la frappa de plein fouet. La violence du coup la projeta au sol. Elle glissa sur plusieurs mètres avant de heurter le mur de la cuisine. Nicholas se figea sur place en découvrant ce qu'il venait de faire. Il culpabilisa aussitôt. Comment avait-il pu faire un tel geste qui avait rendu Anthony plus furieux qu'il ne l'était déjà ? Ce dernier profita de ce que Nicholas culpabilisait pour recommencer à le tabasser en hurlant. Nicholas se ressaisit et lutta contre son assaillant. Katlyn, elle, rampa en direction de la cuisine. Elle n'avait plus le choix. Elle devait recourir à sa dernière carte. Elle se traina jusqu'à la rangée de tiroirs se trouvant sous le plan de travail. Elle ouvrit le dernier tiroir et plongea la main dedans. Elle farfouilla parmi le bric-à-brac, trouva la trappe du faux fond et l'ouvrit. Elle mit la main sur ce qu'elle cherchait. Elle admira le trente-huit millimètres qu'elle avait dans la main et se releva, fermant le tiroir avec son pied. Elle retourna dans la salle à manger et s'aperçut qu'Anthony tenait fermement Nicholas et lui pointait une arme sur la tempe. Il affichait un air cruel et supérieur qui constatait avec l'air abattu et blessé de son ancien ami. Katlyn ôta la sécurité de son arme et la leva, stupéfaite.
— Je savais que tu cachais une arme dans cette maison. J'aurais dû me douter qu'elle était dans la cuisine.
— Relâche-le, Tony. Cette histoire ne le concerne pas.
— Que tu dis, Katlyn ! Il est maintenant temps de jouer cartes sur table.
Katlyn ne bougea pas, surprise par les propos d'Anthony. Que voulait-il dire par « jouer cartes sur table » ? Ça ne sentait pas bon, pas bon du tout. Comment allait-elle se sortir de là et sauver Nicholas ?
×
Joseph était en train de charger le coffre de sa voiture. Il avait réservé son week-end pour faire du camping avec son plus jeune frère, Franklin. Il le lui avait promis il y a bien des semaines et, fidèle à lui-même, il la tenait. Franklin l'avait aidé à choisir son matériel. Ils avaient tous les deux étudié leur ville et décidé du meilleur endroit pour camper. Tout était planifié dans les moindres détails. Aujourd'hui, c'était le jour du départ. Joseph n'avait qu'à récupérer son frère et tout son matos. Ensuite, ils pourraient partir à la recherche de la nature. Le jeune homme vérifia qu'il avait tout et referma le coffre de son Mercedes. Il se rendit chez ses parents et se gara dans l'allée. Sa mère l'accueillit sitôt qu'il fut sorti de la voiture. Elle le serra contre elle.
— Bonjour, maman. Ça me fait plaisir de te voir.
— Tu es sûr que c'est une bonne idée de partir ce week-end ?
— Attends, on va en discuter à l'intérieur.
Acquiesçant, Denise entraina son fils à l'intérieur. Ils prirent place dans la cuisine. Joseph se laissa tomber sur une chaise et accepta la tasse de café que sa mère lui tendait. Elle s'assit en face de lui.
— Qu'est-ce-qui t'empêche de nous laisser partir ?
— Une tempête se prépare pour cette nuit. D'après ce qu'ils disaient, elle n'est pas à prendre à la légère.
— On est équipés, maman. Avec Frankie, on a même trouvé un endroit parfait pour ce genre d'éventualités. On a tout prévu.
— Tu es sûr ?
— Maman, ce week-end est important pour Frankie. Ça fait des semaines qu'on en parle et qu'on se prépare.
— Je sais. J'ai juste peur pour vous.
— Frankie aime faire partie des scouts. Il ne lui manque que le badge de survie. On va passer ce week-end et on reviendra entier.
Joseph avala une longue gorgée de café. Sa mère était inquiète, il le sentait. C'était la première fois que Franklin partait en week-end vers l'inconnu sans ses parents. Denise était très protectrice envers ses enfants. Il lui avait fallu du temps avant de les laisser partir ne serait-ce qu'à une soirée pyjama ou à une fête d'anniversaire. Plus encore pour accepter qu'ils prennent leur indépendance et s'installent dans leurs propres appartements. Elle avait fini par s'y faire.
— Je présume que ce week-end me permettra de profiter d'un peu de temps avec ton père.
— Tu as raison. Profitez-en. De toute façon, en cas de problème, j'ai mon portable.
— Espérons que tu n'en auras pas besoin.
La porte d'entrée claqua et des pas se firent entendre. Joseph reconnut sans mal ceux de son petit frère et ceux de son père. Les deux nouveaux arrivants entrèrent dans la cuisine et saluèrent les occupants de la pièce. Franklin était surexcité. Il avait hâte de partir.
— Alors Frank', prêt à partir ?
— Plus que prêt ! s'exclama l'adolescent en se mettant au garde à vous.
— Bien. On a plus qu'à mettre tout ton matériel dans la voiture et partir.
— J'ai quelque chose pour toi !
Franklin partit en courant et revint bien vite avec une boite dans les mains. Il la posa devant Joseph et attendit que son frère l'ouvre. Il sautait presque sur place.
— Tu m'offres une robe de bal ? C'est gentil mais je vais m'en passer, plaisanta Joseph.
— Tu sais que tu es idiot ? Bien joué pour cette vanne bien pourrie !
— Merci, bro. Ça demande de l'entrainement.
— Ouvre donc cette boite.
Joseph s'exécuta et ouvrit la boite. Il y découvrit un uniforme de scout à sa taille. Surpris, il sortit la chemise et contempla les logos brodés sur les manches et la poitrine. Il contempla le foulard rouge, les badges et le short complétant cet uniforme. Il ne saurait dire ce qu'il ressentait à ce moment.
— Wow ! C'est... C'est trop génial !
— Tu m'as aidé à avoir tous mes badges alors tu mérites cet uniforme autant que moi.
— Merci, Frankie, dit Joseph en serrant son petit frère contre lui.
— Je suppose que vous êtes fin prêts pour le grand départ ?
— D'abord, on se change. Ensuite, on charge le matos et, enfin, on part.
— C'est moi le premier dans la salle de bains, s'écria Franklin en se détachant de son frère.
Joseph sourit en le voyant s'enfuir en courant vers la salle de bains. Il finit son café et chargea les affaires de son frère dans la voiture avec son père. Quand ils retournèrent dans la cuisine, ils y trouvèrent Franklin passant l'inspection de sa mère avec docilité. Joseph alla se changer à son tour, ravi de pouvoir enfiler cet uniforme offert par son plus jeune frère. Il se regarda dans le miroir et constata la perfection du tombé. C'était comme si le vêtement avait été fait sur mesure. Le jeune homme accepta à son tour l'inspection de sa mère ainsi que la photo qu'elle réclamait. Quand elle fut rassurée, elle laissa ses deux garçons partir. Ils ne se firent prier et montèrent en voiture. Ils firent le chemin en chantant joyeusement. Joseph stationna sa voiture près d'un refuge et vida son coffre. Une fois sa voiture verrouillée et leur matériel sur le dos, les deux frères se mirent en route. Joseph prenait des photos pour garder un bon souvenir de ce week-end.
— Je lui ai dit que j'avais mon portable.
— Tu lui as vraiment dit ça ?
— Si je ne l'avais pas fait, on n'aurait pas pu partir.
— Tu ne lui as pas dit qu'on n'allait pas avoir de réseau ?
— Non. De toute façon, je l'ai éteint. On n'est pas censés s'en servir.
— C'est vrai.
Ils gardèrent le silence un instant, le temps pour Joseph de prendre une nouvelle série de clichés. Le paysage était vraiment magnifique. Le jeune homme avait toujours aimé la photographie, moins que la cuisine mais quand même. Il n'avait jamais eu les moyens d'acheter un bon appareil. Il avait donc renoncé à sa passion. Ça lui manquait mais c'était ainsi. Se ressaisissant, il recommença à marcher.
— Allons-y. Il faut y être avant la nuit.
— Où as-tu eu cet appareil ?
— Nicholas me l'a prêté.
— Tu lui as demandé au moins ?
— Il n'était pas chez lui.
— Comment es-tu entré ?
— J'ai forcé la serrure.
— Sérieusement.
— La porte n'était pas verrouillée.
— Etrange.
— Nicholas ne devait pas être très loin. Sinon, il aurait verrouillé sa porte.
— En tout cas, il va te tuer quand il va le découvrir.
— Il n'oserait pas.
— Qu'est-ce que tu en sais ?
— Il est vrai que Nicholas a beaucoup de zones d'ombre depuis qu'il est revenu. Bah ! Si son matos est impeccable quand je lui rends, il sera indulgent.
Franklin n'ajouta rien et continua son chemin, suivi par son frère. Ils atteignirent le plateau sur lequel ils avaient planifié de s'installer avant le coucher du soleil. L'endroit était magnifique. Le chemin était entouré d'arbres et de verdure. Des fleurs sauvages poussaient ici et là, donnant au paysage un air sauvage et indomptable. Non loin se trouvait une rivière. Droit devant eux, il y avait une falaise, les empêchant d'aller plus loin. Un immense monticule de pierre s'élevait près du cours d'eau. Ce monticule était creusé, comme si quelqu'un avait cherché à creuser une grotte pour s'abriter.
— On dirait un igloo ! s'exclama Franklin en s'aventurant dedans.
Joseph le suivit à l'intérieur et observa les lieux. Cette grotte était assez grande pour qu'il puisse se tenir debout. Elle était large et profonde comme si quelqu'un avait passé des mois à la monter.
— Je propose qu'on montre notre tente et qu'on allume notre feu dans cette grotte.
— C'est idiot de monter une tente dans une grotte.
— Pas si idiot, en fait. Maman m'a dit qu'une tempête se préparait. Si on monte la tente au fond, on sera protégés des courants d'air. Ainsi, on n'aura pas froid et notre tente ne s'envolera pas. On aura qu'à faire le feu à l'entrée comme ça la fumée ira à l'extérieur et ne nous enfumera pas.
— Tu sais que tu es un génie quand tu veux ?
— Ça m'arrive. Bon, je me charge du feu et toi, de la tente ?
— Ça me va.
Les deux frères déposèrent leur matériel au sol et s'attelèrent à leur tâche. A la tombée de la nuit, ils étaient parés et en train de diner en regardant les étoiles avant que le ciel ne se couvre. Ensuite, ils éteignirent leur feu et se glissèrent dans leur sac de couchage pour passer la nuit.
×
Ils étaient pris au piège. La situation n'aurait pas pu être pire que maintenant. Nicholas avait découvert le lourd secret que Katlyn cachait. Il avait découvert la raison de ses nombreux hématomes, de ses nombreux séjours à l'hôpital. Il avait découvert que Tony la battait. Il ne pouvait laisser faire ça plus longtemps. Il était intervenu. Il ne pouvait pas cautionner qu'on lui fasse du mal. Katlyn devait être traitée avec respect. C'était son point de vue. Pas celui d'Anthony. Ce dernier était furieux. Katlyn lui avait délibérément désobéi. Elle s'était arrangé pour que Nicholas vienne chez eux. Elle avait peur de lui dire alors elle avait pris la décision de lui montrer ce qui n'allait pas chez elle. Ce qu'il avait vu ne lui avait pas plu. Il comprenait maintenant pourquoi Katlyn l'évitait. Ce n'était pas parce qu'elle avait découvert ses sentiments. C'était parce qu'Anthony la contrôlait. Il l'empêchait de vivre sa vie comme elle l'entendait. Il lui dictait tous ses faits et gestes. Il contrôlait sa vie tout entière et, lorsqu'elle lui désobéissait, il la frappait. Nicholas ne pouvait pas supporter cette situation. Il ne pouvait pas le laisser faire. En intervenant, il avait probablement signé son arrêt de mort mais il s'en fichait. Il voulait sortir Katlyn de cet Enfer. Cependant, comme d'habitude, il avait cafouillé. Il n'arrivait jamais à faire quelque chose de correct quand c'était pour elle. C'était la raison pour laquelle il se retrouvait fermement maintenu par Anthony qui lui plaquait une arme sur la tempe. Il se servait de lui comme bouclier. En face des deux jeunes hommes se tenait Katlyn. Elle aussi tenait une arme. Elle la pointait en direction de Tony. Elle savait qu'elle ne pourrait pas tirer. Elle prendrait le risque de blesser voire même tuer Nicholas. Elle ne le voulait pas.
— Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y, tire ! Lâcha pernicieusement Anthony.
— Lâche-le. Il n'a rien à voir là-dedans.
Katlyn voulait qu'Anthony lâche Nicholas. Elle ne voulait pas qu'il paye parce qu'elle avait eu le malheur de vouloir le protéger en ne lui disant rien, ce qui l'avait poussé à chercher - et trouver ! - son secret. Elle commettait beaucoup trop d'erreurs depuis qu'il était rentré à Newark. Tony lui avait interdit de le revoir mais elle avait désobéi car elle avait besoin d'un ami. Elle avait besoin de Nicholas. Avec lui, rien n'était jamais pareil. Il l'aidait à se sentir mieux et à vivre.
— Bien au contraire !
Cette soudaine réplique étonna la jeune interne en médecine. Qu'est-ce que tout ça voulait dire ?
— ...
— Je pense que notre cher ami Nicholas a des révélations à te faire.
— Non ! s'écria Nicholas.
Il savait parfaitement où Tony voulait en venir mais il ne voulait pas que Katlyn le sache. Il ne voulait pas dire la vérité sur ses sentiments. Elle ne l'avait jamais cru. Pourquoi le croirait-elle maintenant ?
— Quoi ?! Qu'est-ce que tu veux dire ?!
— Allons, ne fais pas ton timide, Nick. Dis-lui que tu n'as jamais menti.
— Non, je ne dirais rien du tout !
— Allez, Nicholas ! Dis-lui que ce n'était pas qu'une crise de jalousie !! Dis-lui que tu avais des sentiments pour elle bien avant qu'elle ne sorte avec moi !!
— Ferme là, Tony ! Ferme-là !
— C'est quoi cette histoire ?!
Katlyn ne comprenait strictement rien à la discussion que les garçons avaient. Elle était concernée mais elle ne savait pas pourquoi. Nicholas évitait son regard tandis que Tony appuyait un peu plus son arme sur la tempe de son ex-meilleur ami.
— ...
— Expliquez-moi !!
Elle tremblait de rage. On lui cachait des choses ! Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ça du tout. Anthony sourit. Il avait une idée derrière la tête. Ça n'allait plaire à personne mais s'il voulait garder l'avantage, il devait faire bonne diversion. Quoi de mieux que la vérité pour faire des ravages ?
— Il se trouve que Nick ici présent n'a jamais menti au sujet des sentiments qu'il avait pour toi. Il t'aimait, Katlyn. Sincèrement. Je m'en suis rendu compte le premier. Il m'a tout avoué. Seulement, tu m'intéressais aussi. Moi, j'ai eu le cran de te parler et il crevait de jalousie dans son coin. Il te veut, Katlyn. Il te désire depuis plus de trois ans mais tu n'as jamais rien vu. Tu es tellement naïve que j'ai réussi à te faire croire qu'il s'était foutu de ta gueule et qu'il avait dit ça uniquement pour que tu passes plus de temps avec lui. La vérité, c'est qu'il crève d'envie d'être à ma place, d'être celui que tu as choisi. Vas-y, Nick, dis-lui que c'est vrai !
— ...
— Tu n'as toujours pas les couilles de l'avouer, hein ?! C'est si difficile de lui dire que tu as envie d’elle ?!
— Jerry...
Katlyn n'arrivait pas à croire ce qu'elle entendait. Elle n'arrivait pas à croire que c'était la vérité. Elle s'était faite manipuler des années durant par un homme qu'elle croyait amoureux d'elle. Il lui avait menti. Nicholas aussi lui avait menti. Mais ce n'était pas à eux qu'elle en voulait le plus. C'était à elle. Elle avait été aveugle. Elle s'était laissée manipuler par son fiancé. Elle avait laissé partir son meilleur ami. Il était parti parce qu'il l'aimait. Il lui avait montré qu'il était capable de prendre soin d'elle cette nuit-là. Elle s'en souvenait. Elle n'oublierait jamais. Ses mains tremblaient. Les larmes lui piquaient les yeux. Nicholas continuait de fixer le sol. Il serrait les poings pour contrôler le flot d'émotions qui l'envahissait. Tony avait tout avoué. La vérité était enfin dévoilée.
— ...
— C'est... Est-ce que c'est vrai, Jerry ?
— Bien sûr que oui ! Vas-y, dis-lui !
Katlyn baissa son arme. Elle ne serait pas capable de tirer. Nicholas lui avait menti mais, au fond d'elle, elle tenait beaucoup trop à lui pour qu'il soit la victime innocente du conflit qui l'opposait à Anthony. Elle pleurait désormais.
— Jerry... Je t'en prie... Dis-moi la vérité... J'ai besoin de savoir.
— Tout ce qu'il a dit... Est absolument vrai, confirma Nicholas en la regardant droit dans les yeux.
— Mais pourquoi ?
— Je ne sais pas. C'est comme ça. Je t'aime et ça ne changera pas. J'ai essayé de t'oublier. Je suis parti mais je n'ai pas réussi. Je suis désolé, Katlyn. Je ne voulais pas te mentir mais tu ne devais pas savoir.
— Tu t'es sacrifié pour que je puisse vivre heureuse ?
— ...
— Jerry ?
— Oui.
— Oh, comme c'est touchant ! Maintenant que tout est clair, on peut en finir !
Anthony esquissa un mouvement et Katlyn réagit au quart de tour. Elle pointa de nouveau son arme vers les deux jeunes hommes. Elle était furieuse. Pas contre Nicholas mais contre Anthony qui lui avait caché la vérité. Elle devait le distraire pour qu'il lâche son ami. Elle savait précisément ce qu'elle allait dire.
— Jerry, tu te souviens de la nuit que j'ai passé chez toi il y a quelques jours ?
— Oui, répondit le concerné avec étonnement.
— Je t'avais dit que tu couvais une mauvaise grippe et que tu devais rester couché, tu te souviens ? Je t'avais dit que tu délirais, que tout était le fruit de ton imagination.
— Je m'en souviens.
Nicholas ne savait pas vraiment pas où elle voulait en venir. Il se souvenait de cette nuit et du rêve qu'il avait fait. C'était la première fois qu'il faisait un rêve aussi concret, aussi vrai... Il y avait cru. Elle lui avait dit qu'il avait été malade toute la nuit. Se pourrait-il qu'elle lui ait menti ?
— J'ai menti. Tout ce que tu croyais être un rêve s'est réellement passé.
— Quoi ?!
— Qu'est-ce que tu racontes ?! s'écria Anthony.
Il ne comprenait pas ce qu'elle racontait. Ça ne lui plaisait pas. Elle tournait la situation à son avantage. Jamais elle n'avait fait ça auparavant. C'était de la faute de Nicholas. Il le sentait. Sa colère se décupla. Il tenait toujours fermement Nicholas mais son arme était désormais pointée sur la tête de Katlyn. Elle n'avait pas peur. Elle savait qu'il pouvait tirer et la tuer mais elle s'en fichait. C'était le moment de dire la vérité.
— Tu veux la vérité, Tony ? Tu as voulu me cacher les sentiments de Jerry mais, si tu les révèles aujourd'hui, c'est que tu cherches la vérité, n'est-ce pas ?
— Tu vas te décider à me dire ce que tu caches oui ou merde ?!
— J'ai couché avec Jerry cette nuit-là. Je l'ai laissé me posséder et me faire l'amour comme jamais tu ne l'as fait ! J'aurais dû l'en empêcher par respect pour toi mais la vérité, c'est que je voulais que ça arrive. Je voulais qu'il me fasse l'amour comme une bête, qu'il me donne ce que tu refusais de me donner. Il a été à la hauteur, crois-moi.
— Qu... Quoi ?! Comment as-tu pu me faire ça ?! Comment as-tu pu aller le voir lui pour prendre ton pied ?!
— Lui, il m'aime sincèrement. Il ne me frappe pas quand quelque chose ne lui plait pas ! Tu veux que je te dise encore un truc ?!
— Ne me dis pas que...
— Et si !
Nicholas ne comprenait strictement rien à ce qui se passait. Il était le témoin d'une scène de ménage dont il était l'objet. Il n'avait pas rêvé. Il avait vraiment fait l'amour à Katlyn et elle avait aimé ça. Toute sa colère s'envola. Il était heureux que la vérité ait été établie. Qu'allait-elle encore lui apprendre ?
— Non !
— Tu pourras toujours le nier, Tony mais c'est la vérité. Je suis enceinte et, cette fois, tu n'es pas le père de cet enfant.
— Oh, putain...
Nicholas ne s'était pas attendu à une telle nouvelle. Il était choqué. Un petit bout de lui était en train de grandir dans le ventre de Katlyn depuis la nuit torride qu'ils avaient passé ensemble. Il allait être papa. Cette perspective le fit brièvement sourire mais, avant tout, il fallait qu'il sorte de là vivant et qu'il sauve Katlyn.
— Il est temps d'en finir. Qui de nous tirera le premier Katlyn ? Ce bâtard, Nick et toi, vous ne survivrez pas à cette journée.
— Tire, Katlyn. Ne te préoccupe pas de moi. Tue-le avant qu'il ne te tue.
— Si je tire, je te toucherais, Jerry. Je ne veux pas.
— C'est la seule solution. Je suis prêt à mourir pour te sauver. Je suis mort depuis que tu as rejeté mes sentiments de toute façon.
— Ta gueule ! Je ne te laisserais pas dire ça ! Je vais avoir besoin de toi, Jerry ! Cet enfant ne grandira pas sans son père biologique ! Tu as couché avec moi ! Maintenant, tu dois prendre tes responsabilités ! Tu n'as pas le droit de m’abandonner !
— Time up ! s'exclama Anthony.
Il tira. Katlyn aussi. Des cris fusèrent dans la pièce. Personne n'aurait su dire ce qui s'était passé après les coups de feu...
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