#je viens de faire une plongée en enfer dans mes notes
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le vrai mur de la honte se trouve dans les notes de mon téléphone (plus précisément dans le dossier "autopsie des sentiments") et dans mes centaines de brouillons tumblr, c'est terrifiant de lire tout ça tellement c'est pathétique, quelqu'un a vraiment le cerveau ravagé ici et j'ai honte pour cette personne (moi? ah oui) puis tous les messages non envoyés qui auraient fait de moi quelqu'un de badass... c'est dommage d'avoir le talent d'être si incisive et de ne pas s'en servir
#je viens de faire une plongée en enfer dans mes notes#le dossier “lol regarde pas” est encore pire après réflexion#et pourtant c'est dur de faire pire#ça donne le vertige#toutes ces insanités#en fait “autopsie des sentiments” fait pitié#et “lol regarde pas” fait PEUR
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Archéron "Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal." William Shakespeare , Macbeth Préface C'est au hasard de mes lectures des plus anodines que ce texte est né. Je parcourais les pages de "L'antre du Mal" de Maxime Chattam , lorsque certaines citations incluses dans ce livre m'ont interpellée voire parlée. Archéron est tout de suite une énigme qu'il me fallait résoudre. Car d'elle tout le reste allait découler . Je fus alors happée par la mythologie grecque . Il apparaît que l'Achéron est une branche de la rivière souterraine du Styx (haïr, haine ) sur laquelle Charon transportait en barque les âmes des défunts vers les Enfers . Fils de l'Érèbe est une divinité infernale et primordiale née du Chaos ,personnifiant les ténèbres, l'obscurité des Enfers.Il est le frère et époux de Nyx (la Nuit), avec qui il a engendré d'abord Éther ( leCiel supérieur) et Héméra (le Jour) mais aussi Éléos (la Pitié), Epiphron (la Prudence) et Charon le passeur des Enfers). Charon est le nocher (le pilote de la barque) des Enfers . Sur les marais de l'Archéron, il faisait traverser le Styx contre une obole, aux âmes des morts ayant reçu une sépulture. Archéron , Dieu fleuve est fils d'Hélios ( le Soleil) et de Gaia, (la Terre) . Zeus le précipita aux Enfers pour avoir étanché la soif des Titans. Quant aux citations , il s'agissait en fait d'extraits de chants écrits par Dante dans sa trilogie "La Divine comédie ", provenant plus précisément de sa première partie "L'enfer " , ( les deux autres étant le purgatoire et le paradis ). Je me suis donc procurée l'œuvre en question . Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuit vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple,(suit le purgatoire puis le paradis ). Il faut à Dante toute la semaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neuf cercles de l'enfer. Il gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neuf sphères concentriques du paradis. Virgile lui sert de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n'a pas pu bénéficier du sacrifice du Messie. C'est donc Béatrice Portinari , sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée lui ouvrant la porte du salut, Saint Bernard conduit ensuite le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême. J'ai délibérément choisi de me limiter aux versets relatifs à l'Enfer . Au fil des chants je me suis imprégnée de cette atmosphère et de l'esprit de l'auteur. C'est là que jaillit l'idée d'écrire les mots qui vont suivre . Mêlant la légende dantesque avec ma propre inspiration. J'ai donc humblement revêtu les habits de Virgile le temps d'un passage d'une âme , dérivant ensemble sur Archéron. Et ainsi naquit cette épopée en neuf cercles..... Elle débuta le 25 avril 2018, nul ne sait quand elle se terminera réellement ..... "Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal". Macbeth , Shakespeare. Prologue À vous qui portez dévotion à ce Dieu, Bon et Amour, culte des païens À vous qui de rosaires et d'hosties chassez le Mal qui en vos églises vous retient N'allez pas plus en avant que ces quelques lignes en italiques, je vous en conjure Il ne tient qu'à Lui de vous prendre en ces Enfers , faisant de vous ces créatures. Tout dans ce récit va bien au-delà de vos éculées reliques . Car tout ce qui sera écrit n'est que vérité inique . Vous voici avertis Qu'il en soit ainsi . J'errais dans les allées , minuit avait sonné. Le ciel était aussi charbonneux que le cierge que je tenais en mes mains . La seule lumière qui m'éclairait en ce chemin. Dansante avec les feux follets , tel une spirale dorée. Les tombes et les caveaux respiraient doucement . De ces sifflements qui parfois miment mélodie. Pourtant ici la douleur était la seule note en suspens . Intemporelle , lascive , monotone d'une sinistre litanie. Devant moi soudain, surgit une silhouette de velours carmin capée. Ses lèvres pâles et glacées de rigidité cadavérique me parlaient. Mais qu'elle était cette langue qui à ma connaissance était étrangère ? Etais-je de nouveau tromper par mes visions éphémères ? Je me souviens de cette tonalité rauque et suave à la fois . De celle que seules les âmes tourmentées possédaient autrefois . כיוון שרק הוא יכול להעניק לי שלווה" עַכְשָׁו, הַנָּחָה אוֹתִי לַמָּקוֹם הימצאו לִפְנֵי שֶׁאַצְלִיף בְּךָ." ( Lui seul peut me donner la paix . Maintenant, menez-moi à lui, avant que je vous punisse.) Terrifiantes et fascinantes que ces paroles me saisissant . Il savait qui j'étais , de lui j'étais ignorant . J'étais ce guide qu'il avait attendu des siècles durant . J'allais être son compagnon en ce périple effrayant . Là où nous allions , en le Royaume de Dité L'Enfer lui-même à nous se dévoilerait . Je n'eus que ces mots : Laisse moi chanter le premier Car d'un guide tu as besoin Pour t'initier à mon chemin Et ne pas t'écarter du sentier Laisse moi chanter le dernier Car de moi tu es l'ombre noire N'essaie pas te t'échapper Et en me trahir tu ne dois croire. Premier cercle "Laisse moi chanter le premier Car d'un guide tu as besoin Pour t'initier à mon chemin Et ne pas t'écarter du sentier Laisse moi chanter le dernier Car de moi tu es l'ombre noire N'essaie pas te t'échapper Et en me trahir tu ne dois croire Écoute cette histoire Légende des nuits obscures Écoute cette histoire Écrite en sang et murmures : "Je me trouvais dans une forêt sombre Petit à petit mes pas me portaient vers les pénombres Ce seul souvenir réveille en moi la terreur Je ne sais plus rien que l'acre de mes peurs Le jour tombait et le ciel de brun se recouvrait De cette couleur qui enveloppe tout d'un voile de buée J'entrais dans le sentier sauvage et périlleux Je marchais lentement des pierres au fond des yeux Mais il fallait ici déposer toute crainte Simplement se mouvoir en silence de cette étreinte Il fallait qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer à contre temps Les choses bientôt s'éclairciraient pour moi Lorsque bientôt notre errance trouvera foi Sur Archéron la rivière funeste des morts Fleuve souterrain offrant à l'enfer mon corps " Laisse moi chanter le premier Car d'un guide tu as besoin Pour t'initier à mon chemin Et ne pas t'écarter du sentier Laisse moi chanter le dernier Car de moi tu es l'ombre noire N'essaie pas te t'échapper Et en me trahir tu ne dois croire . Deuxième cercle Mais il fallait ici déposer toute crainte Simplement se mouvoir en silence de cette étreinte Il fallait qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer à contre temps Par moi l'on va dans la cité dolente Prends ma main et fuis enveloppe charnelle Par moi l'on va dans l'antre de toutes les attentes Par moi l'on va dans le deuil éternel L'ailleurs des ancêtres de nos sacrifices Par moi l'on va parmi la gent perdue Sur l'autel consumé des supplices Par moi l'on va aux damnés reclus Il n'a été créé avant moi que le vide Car du néant tout se transforme Il n'a été créé avant moi que le vide Car du néant tout se forme À toi qui pénètre dans ces dédales Laisse faner toute espérance Je te promets le calice du mal Où ne fleurira plus que souffrance Au travers de moi se trouve la voie Le chemin des pénombres ancestrales Sous mes mots se cache la porte de la foi Celle qui ne s'ouvre qu'aux cris des infernales Guidant les aveugles face à la cohorte Menant les mendiants au-delà des monts d'ors Témoins de ce passage vers la morte L'échine courbée transperçant les corps Il faut ici déposer toute crainte Doucement se repaitre en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers l'Archéron et le sang . Troisième cercle À toi qui pénètre dans ces dédales Laisse faner toute espérance Je te promets le calice du mal Où ne fleurira plus que souffrance Viens avec moi je te l'ordonne De désobéissance jamais il ne pardonne Viens avec moi sans reculer De son sceau tu es prisonnier Élu parmi les pêcheurs Avide de tes propres peurs Ogre de tes plaisirs interdits Avare de ta paresse impie Païen que le vice de ta colère Drapé en ton orgueil de poussière Capitales que tes erreurs Élu parmi les prêcheurs Vois là où nous entrons Lumière est oraison Le rituel a commencé N'entends tu pas ton âme crier?Regarde autour de toi Et vois là où nous entrons Ensemble franchissons le troisième cercle Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal Il faut ici déposer toute crainte Doucement se fondre en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers les ténèbres sanglants . Quatrième cercle Viens avec moi je te l'ordonne De désobéissance jamais il ne pardonne Viens avec moi sans reculer De son sceau tu es prisonnier À présent commencent les notes douloureuses à se faire entendre À présent je suis venu là où les pleurs me frappent Dans ce labyrinthe où nous ne ferons plus que descendre Sous cet autel des supplices qui à toute vie échappe Mais le vivant n'est plus maintenant Lève toi , cette symphonie tonne pour toi Vaincs cette angoisse par l'honneur de la lutte Car là où nous courons il convient de faire abandon de soi Livrer bataille à nos entraves jusqu'à la juste chute Il n'est point de sanctuaire aussi obscur Il n'est point d'ornières que nous puissions fuir En ces temps millénaires de tant de murmures L'oracle saura par son halo nous retenir Lorsque ta vue veut s'évader trop loin dans l'obscurité Tu prends le risque de t'y perdre à jamais Il advient souvent qu'en imaginant l'on s'égare Et ces errements ne sont guère faits du hasard Toi qui veut voir Apprends à savoir Car si tu y arrives , tu verras tes sens trompés par la distance Déjà tu es parti bien trop loin pour revenir dans l'innocence Voici le lieu où il convient de s'armer de courage Sans fouler sous tes pieds les têtes de tes frères humains Voici le lieu où il convient de s'armer de courage T'arrêter ici serait renier l'ossuaire de tellement de destins Je me tournais vers le côté avec l'espoir d'y sombrer Et je vis le sol s'ouvrir devant moi , seul face à l'abysse Je n'entendais plus que les profondeurs hurler Où es-tu dois qui dois me guider alors que désespérément je glisse Ensemble franchissons le quatrième cercle Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal Il faut ici déposer toute crainte Doucement s'enserrer en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers le fleuve aux encens. Cinquième cercle Voici le lieu où il convient de s'armer de courage Sans fouler sous tes pieds les têtes de tes frères humains Voici le lieu où il convient de s'armer de courage T'arrêter ici serait renier l'ossuaire de tellement de destins De moi ne t'éloigne pas Rien de moi ne te quittera De moi ne t'éloigne pas Rien te toi ne m'échappera Ne dis mot et bande tes yeux Ce que tu pourrais percevoir à toi serait affreux Je connais chaque recoin de ces lieux Chacune de ces créatures m'ont dites adieu Un jour viendra où tu pourras aussi me le dire Où le moment dispersera tout de nos soupirs Mais l'instant n'est pas venu À toi je ne peux que te porter en cet inconnu Marche dans mon sillage Va sans chercher mon visage Tout est invisible en ce rivage Tout ce que l'on y perçoit est mirage Tes paupières sont lourdes de désespoir Mais c'est là que se niche ton ultime espoir Avance le flanc courbé Le dos ne jamais tourner Il fait si sombre en cette errance Que même la mort se perd en sa danse Macabre sensation que ce souterrain qui nous happe Geôle sans barreaux que l'horizon qui nous attrape Voguant sur les flots , mire ces navires Émaciés, ivres de ne plus être que fantômes Les voiles hissées en berne de cierge de cire Iront-ils plus loin que les esprits du sacré dôme ? Aux chants des sirènes des abîmes sauront ils résister ? Tentation est reine en ce royaume des carcasses éventrées Mais il ne nous importe que notre propre faiblesse Celle qui a fait de nous des traîtres à nos promesses Entends tu ce que j'entends ? Ressens tu ce que je ressens ? Glacial que cet air cinglant nos os La bise des défunts annonce toujours chaos Ne te retourne pas Il nous suit Ne te retourne pas C'est lui Presse toi Vole avec moi Vite Plus vite Ensemble franchissons le cinquième cercle Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal Il faut ici déposer toute crainte Doucement s'emmurer en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers le coucher des ans . Sixième cercle Marche dans mon sillage Va sans chercher mon visage Tout est invisible en ce rivage Tout ce que l'on y perçoit est mirage Aux entrailles de cette terre Malgré nous nous sommes voués Et notre fuite n'est que chimère On ne peut se sauver de ce qu'il a créé Tant de silhouettes ont ici même fait voyage Contemple en ces parois humides l'empreinte de leurs orfraie Dégoulinantes à l'hallali de notre passage Cimetière repus qui continue l'étranger de dévorer Entends la pitié de leurs pleurs Le tourbillon des auras en malheur Absous la faux qui les menace Car avec elle tout s'efface Je te l'avais dis et en cet endroit nous sommes venus Marécages de peuplades sans repos À t'éprouver ainsi que ne m'as tu cru Et ces foules douloureuses sont céans ton veuvage En cette ronde esseulée ne trébuche pas Sinon avec elles tu t'évanouiras Là larmes , soupirs et hautes plaintes Sont l'épopée d'une millénaire complainte Résonnant dans l'air sans étoiles Ne tissant que linceul en morne toile Filons Le baptême va débuter Filons Avant que cérémonial ait commencé Lorsque la source s'écoulera Que l'eau de l'alcôve saignera Trop tard il sera Et le lac nous emportera Ensemble franchissons le sixième cercle Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le mal Il faut ici déposer toute crainte Doucement s'écarter de cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers la fin des temps . Septième cercle Aux entrailles de cette terre Malgré nous nous sommes voués Et notre fuite n'est que chimère On ne peut se sauver de ce qu'il a créé Sur tes lèvres aucun mot je ne veux entrevoir Là où bientôt nous entrerons tout est mouroir Et ce que tu verras ne seront que ceux tes tiens qui errent ici Embaumés, capturés, en leurs derniers cris En corbillards fantomatiques près de nous ils défileront Mais point ne t'apercevront si en moi tu te confonds Et si par mégarde tu effleures leurs ossements Il est probable que de ta vie ne reste que peu de temps Vide de ton sang déjà tu presque tu lui appartiens Mais de toi il attend encore bien plus que ce ténu lien En ces catacombes ne reconnaît nul visage Car tentaculaire serait la créature qui scellerait ton image Ne t'approche pas de ce cortège d'ossuaires Il en serait ainsi de ta dernière demeure funéraire Là où tu souhaites aller , je t'accompagnerai Mais jamais au-delà de leurs abîmes embaumées Ceux que tu vois là furent traites à ses lois Alors je te le demande , à lui dévoue ton effroi Nos traces se forment en rondes de cendres Chacune d'elle nous demande d'elles nous éprendre Touche à ces poussières que poussières tu deviendras Et de résurrection aucun de ses gestes ne te pardonnera Monte maintenant sur ce radeau La menace s'accroît avec les flots Déchaînés, libérés, ils nous guettent Qui a l'âme trop pure n'est point là bien faite Nul besoin de ramer , il nous porte Aux vents mortuaires nous emportent Et que violon ne te leurre en son triste son Guère lumière n'est fidèle en cette place Tout n'est que chairs en décomposition Infamies de tes congénères qui s'effacent Ensemble franchissons le septième cercle Car tout ce qui commence dans le mal s'affermit par le mal Il faut ici déposer toute crainte Doucement se révéler en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer vers le cénacle du néant . Huitième cercle Nos traces se forment en rondes de cendres Chacune d'elle nous demande d'elles nous éprendre Touche à ces poussières que poussières tu deviendras Et de résurrection aucun de ses gestes ne te pardonnera Au commencement nous étions deux À la fin tu seras seul Car à lui je t'offrirai comme un don fait à Dieu Mais devant lui tu seras veule Notre pacte ne doit durer que l'espace de ce passage De l'autre côté tu oublieras mes adages Et de mon existence ta mémoire fera fi Car tout de toi là bas ne sera qu'oubli À lui tu as voulu aller Nous y sommes déjà À moi tu t'es fié Nous ne le voyons pas Fais preuve de patience Ton attente est son unique doléance Tes sens il a éprouvé À lui de toi rien n'est secret Mais de lui, tu ne sais rien Reclus dans la paume de ses desseins Pour chaque âme venant à lui En chacune d'elle il s'introduit Rampant tel serpent jaugeant sa proie Son cillement sur ta peau , moite et froid Il est trop tard pour rebrousser chemin Passé le premier cercle de nous il est le Malin En ces viscères il nous a déjà dévorés Nous , hôtes de cette funèbre destinée Le feu de ses clameurs est proche Je sens la fumée qui nous en approche Bûcher de toutes les rages violentes Écorchées vives pourvoyant haines sanglantes L'ondée hurlante se lève Pluie d'ossements que l'on enlève Chacune de ses gouttes te consumera Plongé face et surtout ne respire pas Averses de charmes jadis ensorcelés Diluviennes de sorts à jamais momifiés Ensemble franchissons le huitième cercle Car tout ce qui commence dans le mal s'affermit par le mal. Il faut ici déposer toute crainte Doucement se glisser en cette étreinte Il faut qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à se cacher du démon errant . Neuvième cercle À lui tu as voulu aller Nous y sommes déjà À moi tu t'es fié Nous ne le voyons pas Qu'espérais tu braver en entrant ici? La mort t'avait reprise , tu reposais à envie Que ne m'as tu appelé sinon pour à moi même te confronter? Moi guide souverain de celui qui bientôt va t'embraser. Aux huit cercles tu as survécu Mais ta survie t'as perdu En cette plaine maudite Toute espérance est interdite Celui qui t'a menti Point n'est Archange au paradis Et ton purgatoire est illusion On ne se repent jamais de ses trahisons Son courroux te sait à sa porte Et puisse que Diable t'emporte Il sent ta frayeur , il se nourrit de ton odeur Ta lâcheté est sa force mais ceci moindre heurt Descends de ce bateaux d'infortune À moins de provoquer son importune Il n'existe guère plus horrible et terrifiant Que ses bras qui du sol te déterreront lentement Je l'ai vu tant de fois Fol sois tu de croiser le Roi En ce royaume de cruautés et de tortures Que n'as tu pas perçu que ta propre sépulture ? De lui-même à moi-même, nous formons un même flambeau Nous sommes deux en un , un en deux La torche de la dernière lumière brillant haut Hélas, lui a pour lui la luminescence de nos probables adieux Si j'avais les rimes âpres et rauques, je hurlerais Comme il siérait à ce gouffre fou Le suc de mes remords à l'heure du loup Mais je n'ai plus la témérité d'un Charon effréné Je le regarde , déjà il semble autre Il me regarde , déjà je ne suis plus notre Lentement s'entrouvre le pont et sur la passerelle nous piétinons Il tremble de tout ces os , l'odeur pestilentielle est celle d'un cachot Des amas de carnes s'entremêlent à même la terre béante Monceaux de membres écartelés , évidés par la Bête aux mille têtes Le premier il parla : "Veux tu que je ravive le désespoir qui enserre encore ton malheur ? Veux tu que de tes plaies je fasse ma couche ? Si ceux sont là tes volontés , tu as éveillé mon ardeur Si ceux sont là tes souhaits , roule jusqu'à ma bouche". Et il a disparu comme il m'était apparu En sa cape de velours carmin , jamais n'est revenu Ensemble nous avons franchi le neuvième cercle. Car tout se qui commence dans le mal s'affermit dans le mal. Il te fallait ici déposer toute crainte Doucement t'engager en cette étreinte Il fallait qu'ici toute lâcheté se mourut maintenant Ne plus penser qu'à la fuite , te sachant ici agonisant. Épilogue ou le dixième cercle De tels voyages j'en ai fait pléthore , mais celui-ci je crois , de tous , était différent. Ce n'était pourtant d'une âme parmi tant d'autres . Vous avez écouté cette histoire Légende des nuits obscures Vous avez écouté cette histoire Écrite en sang et murmures Elle commençait ainsi: "Je me trouvais dans une forêt sombre Petit à petit mes pas me portaient vers les pénombres Ce seul souvenir réveille en moi la terreur Je ne sais plus rien que l'acre de mes peurs Le jour tombait et le ciel de brun se recouvrait De cette couleur qui enveloppe tout d'un voile de buée J'entrais dans le sentier sauvage et périlleux Je marchais lentement des pierres au fond des yeux Mais il fallait ici déposer toute crainte Simplement se mouvoir en silence de cette étreinte Il fallait qu'ici toute lâcheté se meure maintenant Ne plus penser qu'à avancer à contre temps Les choses bientôt s'éclairciraient pour moi Lorsque bientôt notre errance trouvera foi Sur Archéron la rivière funeste des morts Fleuve souterrain offrant à l'enfer mon corps " Mais que suis-je encore glacé de ces vers prononcés . Car qui l'Enfer un jour croise , ce voit enfermé à jamais . Moi, je ne mourus pas , non C'eût été pourtant si bon. Mais je ne restai pas vivant. Entre ces deux mondes errant. Qui du guide narrateur ou de son passager avait éprouvé le pire en ce voyage? À l'instant où je dépose ces lettres , je l'ignore encore mais regardez mon visage...... "Car tout se qui commence dans le mal s'affermit par le Mal." ©Gisèle-Luce de Christian-James Le 3 Mai 2018 Je tiens particulièrement à remercier tout ceux qui m'ont encouragée dans ce travail. Catherine Lenoir Virginie Rose Denis Lison Et tant d'autres . Un énorme merci à Loic, mon compagnon qui m'a découragée tout au long de cette longue semaine ;) C'est la première fois que je m'attèle à une telle création . Évidemment j'ai utilisé plusieurs sources : - l'Antre du Mal de Maxime Chattam - La Divine Comédie de Dante - Macbeth de Shakespeare - Wikipedia pour la culture mythologique - Mon zeste de folie pour le reste. Merci à tous .
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INSEPARABLES
Tome : 1.
Nombre de chapitres: 12 / 21.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "Le nom du patient attira tout de suite son attention. Katlyn. La jeune médecin prit la fiche du patient et lut les symptômes. Son interne était venue pour faire soigner des côtes cassées, un traumatisme crânien et une longue entaille. Les notes faisaient rapport d'une mauvaise chute dans les escaliers mais Amber n'était pas dupe."
CHAPITRE 12 : AVEUX
Amber était plongée dans ses dossiers. Elle profitait d'un des rares instants de tranquillité de l'hôpital pour rattraper la papasserie qui s'accumulait. La pile de dossiers était impressionnante et le temps semblait s'étirer à l'infini, accentuant l'ennui que ressentait Amber. Toute cette formalité lui déplaisait fortement mais elle n'avait pas le choix. Elle devait le faire. Le plus long et le plus fastidieux était de relire les rapports de ses internes et de s'assurer qu'ils n'avaient fait aucune erreur. Certains étaient distraits et oubliaient de noter certaines informations. D'autres étaient attentifs et notaient tout dans les moindres détails. Ces derniers étaient les plus susceptibles de devenir médecin. Amber soupira et s'étira. Voilà des heures qu'elle était penchée sur ces dossiers. Son dos en était douloureux. Elle soupira une nouvelle fois et prit un nouveau rapport. Le nom du patient attira tout de suite son attention. Katlyn. La jeune médecin prit la fiche du patient et lut les symptômes. Son interne était venue pour faire soigner des côtes cassées, un traumatisme crânien et une longue entaille. Les notes faisaient rapport d'une mauvaise chute dans les escaliers mais Amber n'était pas dupe. Il semblait que l'interne qui s'était occupé de son cas ne le soit pas non plus. Ses notes comportaient des doutes quant aux hématomes présents sur la peau de la jeune femme. Il soupçonnait - non à tort - Katlyn d'être battue. La police avait été mise au courant mais l'enquête avait été classée, faute de preuves. Amber se redressa et se tourna vers l'infirmière en poste près d'elle.
— Vous savez où je peux trouver Elliot ?
— Il me semble que le docteur Smith l'a pris dans son service aujourd'hui.
— Merci.
Amber se leva et emporta le rapport avec elle. Le docteur Roanne Smith était oncologue. Le service d'oncologie était au cinquième étage, dans l'aile opposée aux soins de longue durée. Ignorant l'ascenseur, elle opta pour les escaliers. Elle devait trouver Elliot et lui parler de ce rapport. Comment se faisait-il qu'elle n'ait jamais entendu parler de cette enquête ? Pourquoi Katlyn n'avait-elle rien dit ? La police avait-elle seulement enquêté ? Elle atteignit le dernier étage et se dirigea vers le service oncologie. Elle trouva son interne occupé dans la chambre d'un patient avec son titulaire du jour. Elle attendit patiemment qu'ils aient fini et qu'ils soient sortis avant de les apostropher.
— Amber ? Il est bien rare de te voir dans ce service. Un nouveau patient ?
— Non, du tout. J'étais en train de vérifier les rapports de mes internes. Je peux vous emprunter Elliot un instant ?
— Bien sûr. Nous venons tout juste de terminer les visites. L'hôpital est bien calme ces derniers temps.
— Malheureusement trop calme.
Roanne les salua et retourna vaquer à ses occupations. Amber entraina son interne dans la salle de repos vide. Ce dernier était confus.
— Que se passe-t-il, docteur Jonas ? Un problème avec mes rapports ?
— Pas avec tes rapports, avec un patient. C'est bien toi qui t'es occupé de Katlyn le cinq de ce mois-ci ?
— Oui. Elle est venue avec plusieurs côtes fracturées, un traumatisme crânien et une longue entaille sur le bras. Elle était couverte d'hématomes.
— Quelle en était la raison ?
— Son fiancé a dit qu'elle avait fait une mauvaise chute mais ça ne collait pas.
— Elle n'a rien dit ?
— Absolument rien. Elle s'est contentée de garder les yeux rivés sur ses chaussures. Elle semblait terrifiée.
— C'est pour ça que tu as demandé une enquête ?
— Mon père battait ma mère. Elle avait les mêmes réactions que Katlyn. Je pense que son fiancé la bat. Cependant, la police n'a trouvé aucune preuve permettant de le prouver. Katlyn est une collègue sympathique. Ça m'attriste de savoir qu'elle vit cet Enfer.
— Ne t'en fais pas. Je vais arranger ça.
— On ne peut rien faire contre un homme comme lui, docteur Jonas. La seule solution, c'est de tuer ou d'être tué. J'ai tué mon père pour protéger ma mère et ma sœur. C'était de la légitime défense mais je me sens coupable chaque jour qui passe pour un geste que je devais faire. Essayez de trouver un moyen de la sauver avant qu'il ne soit trop tard.
Sur ces mots, Elliot quitta la pièce. Il détestait raconter cet élément de son passé. Avouer ce qu'il avait fait à son père le replongeait toujours dans cette profonde culpabilité qui le hantait. Il avait honte de lui, de ce geste. Il savait qu'il avait fait ce qu'il fallait. Pourtant, chaque nuit, il revivait cette scène. Il revoyait son père frapper sa mère à mort, sa sœur s'interposer. Son père l'avait violemment repoussée. Elle était tombée et s'était fracassée le crâne sur le sol. La rage avait envahi Elliot. Il avait bondi sur son père et s'était battu avec lui. Il se souvenait avoir passé ses mains autour de son cou et avoir comprimé sa trachée. Le visage de son père était devenu bleu et, en quelques secondes, il était décédé. Ensuite, tout s'était passé très vite. Sa sœur avait été hospitalisée et son père transporté à la morgue. Sa mère et lui avaient été interrogés durant des heures avant que la légitime défense ne soit déclarée. Aujourd'hui, Elliot vivait seul. Sa mère avait trouvé la mort un an plus tôt en se pendant dans le salon où son mari avait été tué. Sa sœur était dans le coma depuis ce fameux jour et résidait ici, dans l'aile opposée au service dans lequel il se trouvait. N'ayant rien à faire pour le moment, il décida de lui rendre visite.
De son côté, Amber rejoignit son casier dans les vestiaires. Il fallait qu'elle passe un appel. Son portable était resté dans son jean. Elle avait oublié de le glisser dans sa blouse sitôt qu'elle s'était changée. Elle ouvrit son casier et prit son portable. Kevin avait tenté de l'appeler plusieurs fois. Elle était inquiète. Nicholas n'avait toujours pas donné de nouvelles. Amber savait qu'il était le seul à pouvoir faire parler Katlyn. Il s'en sortirait face à Anthony. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être inquiète. Pourquoi Nicholas ne donnait-il pas de nouvelles ? Amber enfonça la touche rappel et colla le téléphone contre son oreille. Kevin répondit aussitôt.
— Désolée, j'avais oublié mon portable dans mon casier. Tu as des nouvelles de Nicholas ?
— Non, toujours pas. Ça m'inquiète. Tu crois que...
— Ton frère est intelligent. Il s'en sortira.
— Anthony est malin. S'il sait pour les sentiments de Nicholas, il va s'en servir.
— Ecoute, si on n'a pas de nouvelles d'ici demain, on ira voir. En attendant, on ne peut rien faire.
— Tout ça me préoccupe.
— Tu n'es pas le seul. Je viens de découvrir que l'un de mes internes le savait et qu'il a demandé l'ouverture d'une enquête.
— Sérieusement ?
— Oui. L'enquête a été classée sans suite par manque de preuve. Il ne s'est passé qu'une quinzaine de jours depuis la déposition d'Elliot. Ils auraient dû demander le dossier médical de Katlyn.
— Ils ne l'ont pas fait ?
— J'en aurais entendu parler. Même s'ils étaient passés par le chef de l'hôpital, ils auraient été obligés de passer par moi. Je suis la supérieure directe de Katlyn. J'ai donc plus d'informations sur elle que n'importe qui dans cet hôpital.
— Tu penses que...
— Ils ont recueilli la déposition d'Elliot mais n'ont donné aucune suite.
— Ils n'ont donc ouvert aucune enquête ?
— Ou ils ont été payés pour ne pas le faire.
— Dans tous les cas, rien n'a été fait.
Le silence s'installa sur la ligne alors que le couple maudissait intérieurement le système d'être aussi influençable et mal-foutu. Les pourris étaient décidemment bien récompensés dans ce monde superficiel uniquement gouverné par la cupidité et le physique. Où allait ce monde ? Justice se devait d'être faite.
— Dire qu'ils osent prétendre que la justice appartient à tout le monde.
— Amber, tu penses que cette histoire va bien se finir ?
Sa voix était tremblante. Kevin était inquiet. Ça se comprenait. Son frère et l'amie qu'ils avaient toujours considérée comme leur sœur luttaient à présent contre un homme violent. C'était trop de pression pour un homme comme lui. Amber aurait voulu le réconforter.
— Je l'espère, Kevin. Je l'espère vraiment.
— Tu rentres ce soir ?
— S'il ne se passe rien, je serais là de bonne heure. On pourra passer une soirée tranquille avec notre fils.
— Je n'espère que ça.
— Ça nous changera les idées.
— Tu veux que je loue un film ?
— Ce n'est pas une mauvaise idée.
— Tu as une préférence ?
— Ce serait bien d'avoir un film qu'on puisse regarder en entier cette fois.
— J'ai saisi le message, répondit Kevin en riant.
— Que dirais-tu de ce film qu'on a été voir lors de notre premier rendez-vous ?
— Je serais ravi de revoir ce film en compagnie de cette jeune femme.
— Le diner est inclus, j’espère ?
— Je m'en charge personnellement.
— Parfait.
— Notre fils n'attend que toi pour être propre.
— Kevin ! S'écria Amber avec un ton de reproche dans la voix.
— Je plaisante. Notre bout de chou a pris son bain et porte une couche toute propre.
— Dans ce cas, tout va bien.
— J'ai hâte d'être à ce soir.
— Moi aussi.
— Bon, je suppose que je dois te laisser maintenant ?
— Ce serait bien, oui.
— Je t'aime, Amber.
— Je t'aime aussi. Tiens-moi au courant si tu as des nouvelles.
— Sans faute.
Amber raccrocha. Cet homme avait le don de lui mettre du baume au cœur même dans les pires moments. Elle l'aimait tellement. Priant pour avoir des nouvelles de Nicholas dans la prochaine heure, Amber retourna se pencher sur ses rapports.
×
Nicholas reprit lentement conscience. Tout son corps était lourd et douloureux. Il avait froid. Il se sentait engourdi. Que s'était-il passé ? Un marteau-piqueur semblait s'être installé sous son crâne, martelant un rythme d'Enfer dans son cerveau. Il se sentait mal. Il n'ouvrit pas les yeux, ayant peur d'accentuer le martèlement qui lui vrillait la tête. Où était-il ? Qu'y faisait-il ? Comment était-il arrivé là ? Il se souvenait s'être disputé avec Katlyn puis s'être confessé à Kevin et Amber à propos de ses sentiments. Amber avait dit quelque chose, quelque chose qui l'avait fait réagir. Qu'est-ce que c’était ? Un bruit parvint à l'oreille de Nicholas, le distrayant dans ses pensées. Il essaya d'en faire abstraction pour retrouver la quiétude qu'il venait de quitter. Malheureusement, le bruit se fit plus persistant. On aurait dit un gémissement. Un autre bruit se fit entendre. Comme un sifflement dans l'air suivi d'un claquement sec. Nicholas ouvrit péniblement les yeux. Il se trouvait face contre terre dans ce qui semblait être une salle à manger. Des éclats de voix traversèrent son cerveau en coton. Il en chercha l'origine. Ses yeux tombèrent sur le corps de Katlyn prostré au sol à quelques mètres de lui. Au-dessus d'elle se tenait Anthony, une ceinture à la main, ceinture qu'il abattait avec violence sur le dos de sa fiancée qui, bien que souffrant le martyr, ne tentait pas d'échapper à ce sinistre sort. Nicholas se redressa brutalement, ne prêtant aucune attention à l'étourdissement qui le saisit suite à ce brusque mouvement. Il se rua sur Anthony et le plaqua violemment au sol. Il enchaina avec un bon coup de poing dans la mâchoire. Tony ne bougeant plus, Nicholas rampa jusqu'à Katlyn. Elle pleurait. Son visage et son dos étaient maculés de sang. Son corps tremblait.
— Il faut que tu t'en ailles... souffla-t-elle à l'intention de son ami.
— Non, il faut qu'on s'en aille avant qu'il ne nous tue.
— Je m'en sortirais, pas toi...
Nicholas essuya les larmes sur la joue de Katlyn dans un geste tendre et affectueux. Maintenant plus que jamais, il avait envie de l'enlever et de l'emmener loin d'ici pour la protéger. C'était maintenant ou jamais.
— Il n'est pas question que je te laisse ici. Avec ou sans ton accord, je vais te porter jusqu'à ma voiture. Ensuite, nous irons à l'hôpital puis au commissariat. Ce n'est pas négociable.
Sans lui laisser le temps de protester, Nicholas se leva et hissa Katlyn sur son dos en veillant à ne pas la blesser davantage. Il marcha lentement, la Terre tournant trop vite à son goût. Son crâne était sur le point d'exploser. Il tituba et manqua de tomber. Il prit appui sur la table pour se ressaisir.
— Tu vas bien ?
— Oui. C'est juste un étourdissement. Je me suis relevé trop vite.
— Tu es sûr ?
— On fera des examens plus tard. Pour l'instant, il faut qu'on se sauve.
— Merci, Nicholas. Merci d'être venu à mon secours.
Nicholas ne répondit pas, continuant à marcher d'un pas peu assuré jusqu'à la porte d'entrée qui lui semblait s'éloigner à mesure qu'il approchait. Alors qu'il touchait enfin la clenche, sa tête explosa sous le coup de la douleur. Quelqu'un venait de lui éclater le front contre la porte d'entrée, lui entaillant profondément la peau. Alors qu'une explosion de douleur ruinait à néant sa tentative d'évasion, Nicholas se laissa tomber à genoux. Tony les avait bernés. Il leur avait fait croire qu'il était K.O. Ils ne se débarrasseraient pas de lui de cette façon. Les deux amis allaient devoir être plus futés que lui. Voilà qui n'allait pas être facile. Tony était malin, très malin.
— Vous avez cru pouvoir vous en sortir aussi facilement ? Comme vous êtes naïfs !
— ...
— Tu es sur mon territoire, Nick. Cette fois, tu es piégé.
— ...
— Tu ne sortiras jamais de cette maison.
Repoussant violemment Katlyn, Anthony attrapa Nicholas et le martela de coups. Apeurée, la jeune femme rampa loin de ce déchainement de violence et se recroquevilla dans un coin. Elle n'en pouvait plus. Elle était épuisée et fourbue. Tout son corps la faisait souffrir. Elle regardait son ami se faire tabasser, trop effrayée pour bouger. Nicholas avait eu le courage de venir la sauver. Il avait le courage de se battre pour elle. Il se faisait massacrer pour la sauver et elle le laissait faire sans bouger le petit doigt. Il fallait qu'elle se lève, qu'elle bouge, qu'elle fasse quelque chose pour le protéger. Seulement, que pouvait-elle faire face à Anthony ? Il la détruirait sans aucun doute. Néanmoins, elle ne pouvait pas le regarder tuer Nicholas. Peut-être que si elle jouait sur la corde sensible... Doucement, elle se leva. Elle grimaçait tant son corps était douloureux. Elle sentait le sang couler sur son dos, imprégnant son T-shirt. Elle ne s'en préoccupa pas. Elle enserra la taille de Tony et se blottit contre lui, espérant que ce contact allait quelque peu l'apaiser.
— Reviens à la raison. S'il te plait. Ne fais pas un geste que tu pourrais regretter.
Tony s'arrêta net dans son activité, surpris par le geste de Katlyn. Il sembla s'adoucir. Relâchant Nicholas, il prit sa fiancée contre lui. Le meilleur ami de la jeune femme s'écroula au sol, inerte, le visage ensanglanté.
— Pardon. Je n'aurais pas dû m'emporter.
— Il faut le soigner et le renvoyer chez lui. Tu m'autorises à le faire ?
— Il va tout dire...
— Non, pas si c'est moi qui lui demande.
— Tu le connais...
— Justement, je le connais trop bien. Je peux faire pression sur lui.
Anthony sembla réfléchir un instant puis il se pencha vers l'oreille de Katlyn, ayant tout compris de son subterfuge pour protéger Nicholas. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi une partie d'elle retournait toujours vers lui ? Anthony ne comprenait pas. Il avait tout fait pour détruire le lien qui unissait les deux amis. Tout. Il y était parvenu. Cependant, c'était sans compter sur le retour de Nicholas. Il avait réduit ses efforts à néant, avait renforcé sa jalousie, l'avait poussé à bout, avait essayé de lui piquer Katlyn... Rien que pour ça, il devait payer. Il devait souffrir. Peu importait l'opinion de Katlyn.
— Tu croyais vraiment me berner comme ça, Katlyn ?
— Je n'essayais pas de te berner.
— Tu tiens à ce crétin.
— C'est mon ami.
— Il est bien plus qu'un ami.
— Il ne prendra jamais ta place.
— Il l'a déjà prise.
— Ce n'est pas vrai.
Nicholas profita de ce que le couple discutait pour se relever douloureusement. Il le fit le plus silencieusement possible afin de ne pas attirer l'attention d'Anthony. S'il voulait parvenir à avoir le dessus sur lui, il fallait qu'il l'ait par surprise. Katlyn se sépara d'Anthony. Elle aperçut son ami qui se levait et le coup qu'il préparait. Pour prouver à son fiancé que Nicholas ne prendrait jamais sa place, elle le repoussa et prit le coup à sa place. Le poing de Nicholas la frappa de plein fouet. La violence du coup la projeta au sol. Elle glissa sur plusieurs mètres avant de heurter le mur de la cuisine. Nicholas se figea sur place en découvrant ce qu'il venait de faire. Il culpabilisa aussitôt. Comment avait-il pu faire un tel geste qui avait rendu Anthony plus furieux qu'il ne l'était déjà ? Ce dernier profita de ce que Nicholas culpabilisait pour recommencer à le tabasser en hurlant. Nicholas se ressaisit et lutta contre son assaillant. Katlyn, elle, rampa en direction de la cuisine. Elle n'avait plus le choix. Elle devait recourir à sa dernière carte. Elle se traina jusqu'à la rangée de tiroirs se trouvant sous le plan de travail. Elle ouvrit le dernier tiroir et plongea la main dedans. Elle farfouilla parmi le bric-à-brac, trouva la trappe du faux fond et l'ouvrit. Elle mit la main sur ce qu'elle cherchait. Elle admira le trente-huit millimètres qu'elle avait dans la main et se releva, fermant le tiroir avec son pied. Elle retourna dans la salle à manger et s'aperçut qu'Anthony tenait fermement Nicholas et lui pointait une arme sur la tempe. Il affichait un air cruel et supérieur qui constatait avec l'air abattu et blessé de son ancien ami. Katlyn ôta la sécurité de son arme et la leva, stupéfaite.
— Je savais que tu cachais une arme dans cette maison. J'aurais dû me douter qu'elle était dans la cuisine.
— Relâche-le, Tony. Cette histoire ne le concerne pas.
— Que tu dis, Katlyn ! Il est maintenant temps de jouer cartes sur table.
Katlyn ne bougea pas, surprise par les propos d'Anthony. Que voulait-il dire par « jouer cartes sur table » ? Ça ne sentait pas bon, pas bon du tout. Comment allait-elle se sortir de là et sauver Nicholas ?
×
Joseph était en train de charger le coffre de sa voiture. Il avait réservé son week-end pour faire du camping avec son plus jeune frère, Franklin. Il le lui avait promis il y a bien des semaines et, fidèle à lui-même, il la tenait. Franklin l'avait aidé à choisir son matériel. Ils avaient tous les deux étudié leur ville et décidé du meilleur endroit pour camper. Tout était planifié dans les moindres détails. Aujourd'hui, c'était le jour du départ. Joseph n'avait qu'à récupérer son frère et tout son matos. Ensuite, ils pourraient partir à la recherche de la nature. Le jeune homme vérifia qu'il avait tout et referma le coffre de son Mercedes. Il se rendit chez ses parents et se gara dans l'allée. Sa mère l'accueillit sitôt qu'il fut sorti de la voiture. Elle le serra contre elle.
— Bonjour, maman. Ça me fait plaisir de te voir.
— Tu es sûr que c'est une bonne idée de partir ce week-end ?
— Attends, on va en discuter à l'intérieur.
Acquiesçant, Denise entraina son fils à l'intérieur. Ils prirent place dans la cuisine. Joseph se laissa tomber sur une chaise et accepta la tasse de café que sa mère lui tendait. Elle s'assit en face de lui.
— Qu'est-ce-qui t'empêche de nous laisser partir ?
— Une tempête se prépare pour cette nuit. D'après ce qu'ils disaient, elle n'est pas à prendre à la légère.
— On est équipés, maman. Avec Frankie, on a même trouvé un endroit parfait pour ce genre d'éventualités. On a tout prévu.
— Tu es sûr ?
— Maman, ce week-end est important pour Frankie. Ça fait des semaines qu'on en parle et qu'on se prépare.
— Je sais. J'ai juste peur pour vous.
— Frankie aime faire partie des scouts. Il ne lui manque que le badge de survie. On va passer ce week-end et on reviendra entier.
Joseph avala une longue gorgée de café. Sa mère était inquiète, il le sentait. C'était la première fois que Franklin partait en week-end vers l'inconnu sans ses parents. Denise était très protectrice envers ses enfants. Il lui avait fallu du temps avant de les laisser partir ne serait-ce qu'à une soirée pyjama ou à une fête d'anniversaire. Plus encore pour accepter qu'ils prennent leur indépendance et s'installent dans leurs propres appartements. Elle avait fini par s'y faire.
— Je présume que ce week-end me permettra de profiter d'un peu de temps avec ton père.
— Tu as raison. Profitez-en. De toute façon, en cas de problème, j'ai mon portable.
— Espérons que tu n'en auras pas besoin.
La porte d'entrée claqua et des pas se firent entendre. Joseph reconnut sans mal ceux de son petit frère et ceux de son père. Les deux nouveaux arrivants entrèrent dans la cuisine et saluèrent les occupants de la pièce. Franklin était surexcité. Il avait hâte de partir.
— Alors Frank', prêt à partir ?
— Plus que prêt ! s'exclama l'adolescent en se mettant au garde à vous.
— Bien. On a plus qu'à mettre tout ton matériel dans la voiture et partir.
— J'ai quelque chose pour toi !
Franklin partit en courant et revint bien vite avec une boite dans les mains. Il la posa devant Joseph et attendit que son frère l'ouvre. Il sautait presque sur place.
— Tu m'offres une robe de bal ? C'est gentil mais je vais m'en passer, plaisanta Joseph.
— Tu sais que tu es idiot ? Bien joué pour cette vanne bien pourrie !
— Merci, bro. Ça demande de l'entrainement.
— Ouvre donc cette boite.
Joseph s'exécuta et ouvrit la boite. Il y découvrit un uniforme de scout à sa taille. Surpris, il sortit la chemise et contempla les logos brodés sur les manches et la poitrine. Il contempla le foulard rouge, les badges et le short complétant cet uniforme. Il ne saurait dire ce qu'il ressentait à ce moment.
— Wow ! C'est... C'est trop génial !
— Tu m'as aidé à avoir tous mes badges alors tu mérites cet uniforme autant que moi.
— Merci, Frankie, dit Joseph en serrant son petit frère contre lui.
— Je suppose que vous êtes fin prêts pour le grand départ ?
— D'abord, on se change. Ensuite, on charge le matos et, enfin, on part.
— C'est moi le premier dans la salle de bains, s'écria Franklin en se détachant de son frère.
Joseph sourit en le voyant s'enfuir en courant vers la salle de bains. Il finit son café et chargea les affaires de son frère dans la voiture avec son père. Quand ils retournèrent dans la cuisine, ils y trouvèrent Franklin passant l'inspection de sa mère avec docilité. Joseph alla se changer à son tour, ravi de pouvoir enfiler cet uniforme offert par son plus jeune frère. Il se regarda dans le miroir et constata la perfection du tombé. C'était comme si le vêtement avait été fait sur mesure. Le jeune homme accepta à son tour l'inspection de sa mère ainsi que la photo qu'elle réclamait. Quand elle fut rassurée, elle laissa ses deux garçons partir. Ils ne se firent prier et montèrent en voiture. Ils firent le chemin en chantant joyeusement. Joseph stationna sa voiture près d'un refuge et vida son coffre. Une fois sa voiture verrouillée et leur matériel sur le dos, les deux frères se mirent en route. Joseph prenait des photos pour garder un bon souvenir de ce week-end.
— Je lui ai dit que j'avais mon portable.
— Tu lui as vraiment dit ça ?
— Si je ne l'avais pas fait, on n'aurait pas pu partir.
— Tu ne lui as pas dit qu'on n'allait pas avoir de réseau ?
— Non. De toute façon, je l'ai éteint. On n'est pas censés s'en servir.
— C'est vrai.
Ils gardèrent le silence un instant, le temps pour Joseph de prendre une nouvelle série de clichés. Le paysage était vraiment magnifique. Le jeune homme avait toujours aimé la photographie, moins que la cuisine mais quand même. Il n'avait jamais eu les moyens d'acheter un bon appareil. Il avait donc renoncé à sa passion. Ça lui manquait mais c'était ainsi. Se ressaisissant, il recommença à marcher.
— Allons-y. Il faut y être avant la nuit.
— Où as-tu eu cet appareil ?
— Nicholas me l'a prêté.
— Tu lui as demandé au moins ?
— Il n'était pas chez lui.
— Comment es-tu entré ?
— J'ai forcé la serrure.
— Sérieusement.
— La porte n'était pas verrouillée.
— Etrange.
— Nicholas ne devait pas être très loin. Sinon, il aurait verrouillé sa porte.
— En tout cas, il va te tuer quand il va le découvrir.
— Il n'oserait pas.
— Qu'est-ce que tu en sais ?
— Il est vrai que Nicholas a beaucoup de zones d'ombre depuis qu'il est revenu. Bah ! Si son matos est impeccable quand je lui rends, il sera indulgent.
Franklin n'ajouta rien et continua son chemin, suivi par son frère. Ils atteignirent le plateau sur lequel ils avaient planifié de s'installer avant le coucher du soleil. L'endroit était magnifique. Le chemin était entouré d'arbres et de verdure. Des fleurs sauvages poussaient ici et là, donnant au paysage un air sauvage et indomptable. Non loin se trouvait une rivière. Droit devant eux, il y avait une falaise, les empêchant d'aller plus loin. Un immense monticule de pierre s'élevait près du cours d'eau. Ce monticule était creusé, comme si quelqu'un avait cherché à creuser une grotte pour s'abriter.
— On dirait un igloo ! s'exclama Franklin en s'aventurant dedans.
Joseph le suivit à l'intérieur et observa les lieux. Cette grotte était assez grande pour qu'il puisse se tenir debout. Elle était large et profonde comme si quelqu'un avait passé des mois à la monter.
— Je propose qu'on montre notre tente et qu'on allume notre feu dans cette grotte.
— C'est idiot de monter une tente dans une grotte.
— Pas si idiot, en fait. Maman m'a dit qu'une tempête se préparait. Si on monte la tente au fond, on sera protégés des courants d'air. Ainsi, on n'aura pas froid et notre tente ne s'envolera pas. On aura qu'à faire le feu à l'entrée comme ça la fumée ira à l'extérieur et ne nous enfumera pas.
— Tu sais que tu es un génie quand tu veux ?
— Ça m'arrive. Bon, je me charge du feu et toi, de la tente ?
— Ça me va.
Les deux frères déposèrent leur matériel au sol et s'attelèrent à leur tâche. A la tombée de la nuit, ils étaient parés et en train de diner en regardant les étoiles avant que le ciel ne se couvre. Ensuite, ils éteignirent leur feu et se glissèrent dans leur sac de couchage pour passer la nuit.
×
Ils étaient pris au piège. La situation n'aurait pas pu être pire que maintenant. Nicholas avait découvert le lourd secret que Katlyn cachait. Il avait découvert la raison de ses nombreux hématomes, de ses nombreux séjours à l'hôpital. Il avait découvert que Tony la battait. Il ne pouvait laisser faire ça plus longtemps. Il était intervenu. Il ne pouvait pas cautionner qu'on lui fasse du mal. Katlyn devait être traitée avec respect. C'était son point de vue. Pas celui d'Anthony. Ce dernier était furieux. Katlyn lui avait délibérément désobéi. Elle s'était arrangé pour que Nicholas vienne chez eux. Elle avait peur de lui dire alors elle avait pris la décision de lui montrer ce qui n'allait pas chez elle. Ce qu'il avait vu ne lui avait pas plu. Il comprenait maintenant pourquoi Katlyn l'évitait. Ce n'était pas parce qu'elle avait découvert ses sentiments. C'était parce qu'Anthony la contrôlait. Il l'empêchait de vivre sa vie comme elle l'entendait. Il lui dictait tous ses faits et gestes. Il contrôlait sa vie tout entière et, lorsqu'elle lui désobéissait, il la frappait. Nicholas ne pouvait pas supporter cette situation. Il ne pouvait pas le laisser faire. En intervenant, il avait probablement signé son arrêt de mort mais il s'en fichait. Il voulait sortir Katlyn de cet Enfer. Cependant, comme d'habitude, il avait cafouillé. Il n'arrivait jamais à faire quelque chose de correct quand c'était pour elle. C'était la raison pour laquelle il se retrouvait fermement maintenu par Anthony qui lui plaquait une arme sur la tempe. Il se servait de lui comme bouclier. En face des deux jeunes hommes se tenait Katlyn. Elle aussi tenait une arme. Elle la pointait en direction de Tony. Elle savait qu'elle ne pourrait pas tirer. Elle prendrait le risque de blesser voire même tuer Nicholas. Elle ne le voulait pas.
— Qu'est-ce que tu attends ? Vas-y, tire ! Lâcha pernicieusement Anthony.
— Lâche-le. Il n'a rien à voir là-dedans.
Katlyn voulait qu'Anthony lâche Nicholas. Elle ne voulait pas qu'il paye parce qu'elle avait eu le malheur de vouloir le protéger en ne lui disant rien, ce qui l'avait poussé à chercher - et trouver ! - son secret. Elle commettait beaucoup trop d'erreurs depuis qu'il était rentré à Newark. Tony lui avait interdit de le revoir mais elle avait désobéi car elle avait besoin d'un ami. Elle avait besoin de Nicholas. Avec lui, rien n'était jamais pareil. Il l'aidait à se sentir mieux et à vivre.
— Bien au contraire !
Cette soudaine réplique étonna la jeune interne en médecine. Qu'est-ce que tout ça voulait dire ?
— ...
— Je pense que notre cher ami Nicholas a des révélations à te faire.
— Non ! s'écria Nicholas.
Il savait parfaitement où Tony voulait en venir mais il ne voulait pas que Katlyn le sache. Il ne voulait pas dire la vérité sur ses sentiments. Elle ne l'avait jamais cru. Pourquoi le croirait-elle maintenant ?
— Quoi ?! Qu'est-ce que tu veux dire ?!
— Allons, ne fais pas ton timide, Nick. Dis-lui que tu n'as jamais menti.
— Non, je ne dirais rien du tout !
— Allez, Nicholas ! Dis-lui que ce n'était pas qu'une crise de jalousie !! Dis-lui que tu avais des sentiments pour elle bien avant qu'elle ne sorte avec moi !!
— Ferme là, Tony ! Ferme-là !
— C'est quoi cette histoire ?!
Katlyn ne comprenait strictement rien à la discussion que les garçons avaient. Elle était concernée mais elle ne savait pas pourquoi. Nicholas évitait son regard tandis que Tony appuyait un peu plus son arme sur la tempe de son ex-meilleur ami.
— ...
— Expliquez-moi !!
Elle tremblait de rage. On lui cachait des choses ! Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ça du tout. Anthony sourit. Il avait une idée derrière la tête. Ça n'allait plaire à personne mais s'il voulait garder l'avantage, il devait faire bonne diversion. Quoi de mieux que la vérité pour faire des ravages ?
— Il se trouve que Nick ici présent n'a jamais menti au sujet des sentiments qu'il avait pour toi. Il t'aimait, Katlyn. Sincèrement. Je m'en suis rendu compte le premier. Il m'a tout avoué. Seulement, tu m'intéressais aussi. Moi, j'ai eu le cran de te parler et il crevait de jalousie dans son coin. Il te veut, Katlyn. Il te désire depuis plus de trois ans mais tu n'as jamais rien vu. Tu es tellement naïve que j'ai réussi à te faire croire qu'il s'était foutu de ta gueule et qu'il avait dit ça uniquement pour que tu passes plus de temps avec lui. La vérité, c'est qu'il crève d'envie d'être à ma place, d'être celui que tu as choisi. Vas-y, Nick, dis-lui que c'est vrai !
— ...
— Tu n'as toujours pas les couilles de l'avouer, hein ?! C'est si difficile de lui dire que tu as envie d’elle ?!
— Jerry...
Katlyn n'arrivait pas à croire ce qu'elle entendait. Elle n'arrivait pas à croire que c'était la vérité. Elle s'était faite manipuler des années durant par un homme qu'elle croyait amoureux d'elle. Il lui avait menti. Nicholas aussi lui avait menti. Mais ce n'était pas à eux qu'elle en voulait le plus. C'était à elle. Elle avait été aveugle. Elle s'était laissée manipuler par son fiancé. Elle avait laissé partir son meilleur ami. Il était parti parce qu'il l'aimait. Il lui avait montré qu'il était capable de prendre soin d'elle cette nuit-là. Elle s'en souvenait. Elle n'oublierait jamais. Ses mains tremblaient. Les larmes lui piquaient les yeux. Nicholas continuait de fixer le sol. Il serrait les poings pour contrôler le flot d'émotions qui l'envahissait. Tony avait tout avoué. La vérité était enfin dévoilée.
— ...
— C'est... Est-ce que c'est vrai, Jerry ?
— Bien sûr que oui ! Vas-y, dis-lui !
Katlyn baissa son arme. Elle ne serait pas capable de tirer. Nicholas lui avait menti mais, au fond d'elle, elle tenait beaucoup trop à lui pour qu'il soit la victime innocente du conflit qui l'opposait à Anthony. Elle pleurait désormais.
— Jerry... Je t'en prie... Dis-moi la vérité... J'ai besoin de savoir.
— Tout ce qu'il a dit... Est absolument vrai, confirma Nicholas en la regardant droit dans les yeux.
— Mais pourquoi ?
— Je ne sais pas. C'est comme ça. Je t'aime et ça ne changera pas. J'ai essayé de t'oublier. Je suis parti mais je n'ai pas réussi. Je suis désolé, Katlyn. Je ne voulais pas te mentir mais tu ne devais pas savoir.
— Tu t'es sacrifié pour que je puisse vivre heureuse ?
— ...
— Jerry ?
— Oui.
— Oh, comme c'est touchant ! Maintenant que tout est clair, on peut en finir !
Anthony esquissa un mouvement et Katlyn réagit au quart de tour. Elle pointa de nouveau son arme vers les deux jeunes hommes. Elle était furieuse. Pas contre Nicholas mais contre Anthony qui lui avait caché la vérité. Elle devait le distraire pour qu'il lâche son ami. Elle savait précisément ce qu'elle allait dire.
— Jerry, tu te souviens de la nuit que j'ai passé chez toi il y a quelques jours ?
— Oui, répondit le concerné avec étonnement.
— Je t'avais dit que tu couvais une mauvaise grippe et que tu devais rester couché, tu te souviens ? Je t'avais dit que tu délirais, que tout était le fruit de ton imagination.
— Je m'en souviens.
Nicholas ne savait pas vraiment pas où elle voulait en venir. Il se souvenait de cette nuit et du rêve qu'il avait fait. C'était la première fois qu'il faisait un rêve aussi concret, aussi vrai... Il y avait cru. Elle lui avait dit qu'il avait été malade toute la nuit. Se pourrait-il qu'elle lui ait menti ?
— J'ai menti. Tout ce que tu croyais être un rêve s'est réellement passé.
— Quoi ?!
— Qu'est-ce que tu racontes ?! s'écria Anthony.
Il ne comprenait pas ce qu'elle racontait. Ça ne lui plaisait pas. Elle tournait la situation à son avantage. Jamais elle n'avait fait ça auparavant. C'était de la faute de Nicholas. Il le sentait. Sa colère se décupla. Il tenait toujours fermement Nicholas mais son arme était désormais pointée sur la tête de Katlyn. Elle n'avait pas peur. Elle savait qu'il pouvait tirer et la tuer mais elle s'en fichait. C'était le moment de dire la vérité.
— Tu veux la vérité, Tony ? Tu as voulu me cacher les sentiments de Jerry mais, si tu les révèles aujourd'hui, c'est que tu cherches la vérité, n'est-ce pas ?
— Tu vas te décider à me dire ce que tu caches oui ou merde ?!
— J'ai couché avec Jerry cette nuit-là. Je l'ai laissé me posséder et me faire l'amour comme jamais tu ne l'as fait ! J'aurais dû l'en empêcher par respect pour toi mais la vérité, c'est que je voulais que ça arrive. Je voulais qu'il me fasse l'amour comme une bête, qu'il me donne ce que tu refusais de me donner. Il a été à la hauteur, crois-moi.
— Qu... Quoi ?! Comment as-tu pu me faire ça ?! Comment as-tu pu aller le voir lui pour prendre ton pied ?!
— Lui, il m'aime sincèrement. Il ne me frappe pas quand quelque chose ne lui plait pas ! Tu veux que je te dise encore un truc ?!
— Ne me dis pas que...
— Et si !
Nicholas ne comprenait strictement rien à ce qui se passait. Il était le témoin d'une scène de ménage dont il était l'objet. Il n'avait pas rêvé. Il avait vraiment fait l'amour à Katlyn et elle avait aimé ça. Toute sa colère s'envola. Il était heureux que la vérité ait été établie. Qu'allait-elle encore lui apprendre ?
— Non !
— Tu pourras toujours le nier, Tony mais c'est la vérité. Je suis enceinte et, cette fois, tu n'es pas le père de cet enfant.
— Oh, putain...
Nicholas ne s'était pas attendu à une telle nouvelle. Il était choqué. Un petit bout de lui était en train de grandir dans le ventre de Katlyn depuis la nuit torride qu'ils avaient passé ensemble. Il allait être papa. Cette perspective le fit brièvement sourire mais, avant tout, il fallait qu'il sorte de là vivant et qu'il sauve Katlyn.
— Il est temps d'en finir. Qui de nous tirera le premier Katlyn ? Ce bâtard, Nick et toi, vous ne survivrez pas à cette journée.
— Tire, Katlyn. Ne te préoccupe pas de moi. Tue-le avant qu'il ne te tue.
— Si je tire, je te toucherais, Jerry. Je ne veux pas.
— C'est la seule solution. Je suis prêt à mourir pour te sauver. Je suis mort depuis que tu as rejeté mes sentiments de toute façon.
— Ta gueule ! Je ne te laisserais pas dire ça ! Je vais avoir besoin de toi, Jerry ! Cet enfant ne grandira pas sans son père biologique ! Tu as couché avec moi ! Maintenant, tu dois prendre tes responsabilités ! Tu n'as pas le droit de m’abandonner !
— Time up ! s'exclama Anthony.
Il tira. Katlyn aussi. Des cris fusèrent dans la pièce. Personne n'aurait su dire ce qui s'était passé après les coups de feu...
×××
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PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
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PART XXI || EPILOGUE
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