#je fais ma pub mais j'aurai honte plus tard
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yuwhala · 3 years ago
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Pour le temps qui vous plaira
Arthur avait anticipé ses retrouvailles avec Guenièvre. Après la démolition de Kaamelott et son sauvetage imprévu, il avait hâte de la retrouver. De commencer quelque chose de nouveau, enfin ensemble.
Parce que jusqu’ici, ils n’avaient pas vraiment parlé ni agi après ce qui s’était passé à la tour. Arthur parce qu’il n’avait rien envie de prévoir et Guenièvre certainement parce qu’elle mettait souvent du temps à réfléchir et à comprendre les situations.
Non, c’était faux. Arthur n’avait rien eu envie de prévoir, c’était vrai. Mais la raison principale, qu’il s’était rapidement avoué, c’était surtout qu’il était mal à l’aise avec ses propres sentiments. Il ne savait pas trop quoi en faire parce que étrangement, même s’il avait pensé connaître l’amour, ça n’avait jamais été pareil que ce qu’il avait pour Guenièvre.
Alors en couard qu’il pouvait parfois incarner - parce qu'au-delà des dragons et des hydres dont la peur lui provoquait plus de bénéfice au combat que d’incapacité totale à fonctionner, les sentiments c’était autre chose – il avait entrepris de discuter le moins possible avec Guenièvre après l’avoir embrassé. Il s’était convaincu qu’il faisait ça pour ne pas perdre de temps en explication pour sortir de la tour et des alentours en vitesse avant que quelqu’un rapplique.
Elle avait pourtant réagi après le baiser. Ils s’étaient regardés après avoir détaché leurs bouches et Arthur avait apprécié l’instant. Guenièvre avait semblé en pleine réflexion.
Elle lui avait chuchoté «Ah bon ? », le regardant dans les yeux.
Il lui avait répondu « Ah bon quoi ? », à voix basse lui aussi, son regard lié au sien.
« Vous m’avez embrassé ? » avait-elle demandé, semblant douter de ce qui venait de se passer.
Il avait regardé ses lèvres, qui avaient été si douces sous les siennes, avant de revenir à ses yeux et de lui répondre « Oui, je vous ai embrassé Guenièvre »
Elle avait alors souri, de ce sourire qui était sincère et plein de joie naturelle. Et elle avait chuchoté un petit « oh ».
Il lui semblait avoir vu que ses yeux s’étaient remplis d’eau, il avait alors détourné le regard, le semblant de lumière de lune étant trop bien trop intense pour éclairer la scène qu’il ne savait plus comment appréhender. Il lui avait semblé tellement évident dans l’instant précédent de grimper à cette tour et d’embrasser Guenièvre, et maintenant qu’il avait été confronté à la réalité de la situation, maintenant que ce n’était plus qu’un simple fantasme, il avait commencé à être beaucoup trop conscient du contexte dans lequel il se trouvait.
Alors, sans reposer les yeux sur son visage, il lui avait pris la main, et ne l’avait pas lâchée avant d’avoir rejoint le camp des burgondes. Ils avaient mis presque deux fois plus de temps à revenir qu’à l’aller, Arthur se tenant à cette main autant que Guenièvre tenait la sienne. Il leur faisait parfois faire des petits détours, au lieu de passer à travers un buisson par exemple, ce qui les aurait obligé à se lâcher, ils avaient contourné de cinq petits mètres l’arbuste. Arthur n’avait pensé à rien pendant cette marche. Enfin plutôt, il n’avait pensé qu’à cette main dans la sienne. Parfois l’envie de sourire lui était venue pendant ce trajet, parfois la peur aussi.
Ils avaient fini par se lâcher, il ne savait plus trop comment, mais il se rappelait du froid qu’il avait ressenti au bout des doigts. Le soleil avait commencé à se lever quand ils s’étaient souhaité une bonne nuit. Guenièvre, à qui il avait semblé que le sourire ne l’avait pas quitté depuis la tour, était partie dormir dans la tente où sa suivante et elle même avaient établi leurs quartiers et Arthur avait regardé le soleil finir de se lever.
Les jours suivants ayant été principalement constitués d’entraînements aux manœuvres militaires en musique de leurs nouveaux alliés Burgondes, et de la mise au point d’un plan d’attaque avec les semi-croustillants, les gens de Carmélide et d’autres résistants, il n’avait pas vraiment eu le temps ni la concentration nécessaire pour autre chose. Et s’il était sincère avec lui-même, ça l’avait arrangé d’avoir eu une distraction importante sur laquelle poser toute son attention.
Guenièvre n’avait de son côté rien initié, et quand il finit enfin par croiser son regard avant d’aller à son poste pour gérer les troupes d’un point de vue avantageux, elle lui avait souri. A cet instant, il n’avait pas eu besoin de réfléchir ni d’avoir le temps d’avoir honte, parce qu’il savait qu’il lui avait rendu son sourire et avait été heureux, réellement heureux de voir ses lèvres à elle s’étirer encore plus en réponse.
Alors oui, après sa bataille avec Lancelot, après sa bataille contre lui-même qu’il semblait avoir encore une fois perdue, après que deux glandus dont il savait plus très bien les noms – une des filles de Karadoc et un autre gars qui était plutôt intelligent – l’aient sorti de sa table mortuaire, il avait hâte de revoir Guenièvre et hâte d’enfin commencer quelque chose.
Alors il avait pas vraiment prévu la grande tarte que Guenièvre lui mis, le soir après avoir été aux nouvelles chez les semi-croustillants et avoir fait le tour du château, ou plutôt des ruines de son château à pieds.
« Vous n’êtes qu’un gros con ! » lança-t-elle
Bordel. Elle n’y était pas allé de main morte. Il était carrément sonné et c’était pas uniquement dû à la surprise que le geste lui avait provoqué. Il ne trouva rien de sensible à lui répondre avant qu’elle enchaîne.
« Vous pensiez quoi ? Que vous alliez revenir comme une fleur et que je passerai l’éponge comme la dernière fois ?! Je vous déteste ! »
Arthur ne comprenait pas trop ce qu’elle disait et il était encore bien déboussolé. Alors il se focalisa sur son entourage pour retrouver ses esprits. Ils se trouvaient à présent sur une petite colline à quelques centaines de mètres de là où s’étaient installés les burgondes et d’autres résistants qui fêtaient à présent leur victoire commune.
« Je ne comprends pas » dit-il « Je croyais que notre silence l’un envers l’autre était d’un accord mutuel jusqu’à ce que la situation soit arrangée » continua-t-il en désignant la fête en contrebas de la main.
« Vous croyez que je suis énervée pour ça ?! » Il ne l’avait jamais vu dans une colère pareille. Il se demandait d’où elle la sortait.
« Pour quoi alors ? » Lui, ne trouva pas de colère à donner en échange. Il voulait sincèrement comprendre ce qui mettait Guenièvre dans cet état.
« Dix ans ! » commença-t-elle, en hurlant presque « Dix ans que je rêve de cette baignoire même éveillée, que je me réveille en pleine nuit en ravalant mes cris » ses larmes avaient commencé à tomber « Dix ans que je vis sans savoir si vous vous respirez. Sans savoir si je vais vous revoir un jour. Dix ans ! »
Elle reprit son souffle « Et puis vous revenez comme une fleur. Et moi, bêtasse que je suis, ayant pourtant un autre prétendant, je vous entends à travers une porte avec votre voix toute blasée, je vous vois avec vos cheveux longs ridicules et votre habit noir et tout mon monde, constitué d’une seule et unique tour je vous le rappelle, s’écroule ! »
Arthur voulu lui prendre la main pour faire quelque chose face à la détresse et au torrent d’émotions violentes qui s’exprimaient en Guenièvre. Mais Guenièvre enleva sa main de la sienne quand il l’effleura du bout des doigts.
« Ne me touchez pas ! Vous … vous n’êtes qu’un misérable ! » Elle pleurait tellement. Il détestait se sentir aussi impuissant.
« Vous revenez, vous m’embrassez, vous me faites croire que c’est ce que vous désiriez et puis vous m’abandonnez ! Encore ! »
« Je ne vous ai pas abandonné » se défendit Arthur.
« Ah non ?! Et vous abandonner vous même sur la table d’un château en pleine destruction vous appelez ça comment ?! »
Il ne répondit pas. Il ne savait pas quoi lui répondre parce qu’il n’avait pas considéré la chose sous cet angle. Il n’avait d’ailleurs pas escompté que qui que ce soit fasse part de cet incident à quelqu’un. Surtout pas à Guenièvre.
« Alors quoi ? C’était ça votre plan incroyable ? Me faire croire que vous m’aimiez pour que je garde un bon souvenir de vous ? Vous me faisiez un cadeau d’adieu c’est ça ? Le dernier grand geste de bonté d’Arthur Pendragon ? Vous êtes un monstre. »
« Guenièvre ... »
« Taisez-vous ! »
« Guenièvre je- »
« Taisez-vous je vous dis ! J’ai tellement honte, tellement honte d’avoir une fois de plus été la cruche de cette histoire, mais ce dont j’ai le plus honte c’est d’avoir eu peur pour vous ! D’avoir encore peur pour vous ! »
« Guenièvre »
« Laissez-moi tranquille ! Pourquoi vous êtes revenu ? Pourquoi est-ce que vous ne m’avez pas laissé dans ma tour avec mon preux chevalier qui m’envoyait des lettres par gâteaux ? Pourquoi vous êtes là ? » elle ponctua chacun des mots de sa dernière phrase par une frappe sur l’épaule d’Arthur. C’était l’épaule dans laquelle une dague s’était plantée il y a quelques semaines maintenant, mais il ne broncha pas.
Guenièvre finit par s’asseoir par terre, en pleurant dans ses propres bras. Il s’assit à côté d’elle, mais pas trop proche non plus, pour lui laisser un peu d’espace.
« Je vais parler maintenant et j’aimerais que vous écoutiez »
Elle tourna sa tête, toujours enfouie dans ses bras, du côté opposé à Arthur. Il ne commenta pas, ne la blâmant pas.
« Je n’avais pas prévu d’y rester »
« Menteur » baragouina-t-elle sous ses bras
« J’aurais dû vous dire que je prévoyais d’affronter Lancelot c’est vrai. Mais je pensais qu’à l’issu du combat, j’aurai eu la force de mettre fin à sa vie. Mais ça ne m’a pas semblé juste. Je n’ai pas pu. C’est un tyran, il vous a enfermé dix ans dans une tour, a détruit une bonne partie du royaume et a terrorisé ses habitants et en a tué la plupart mais je n’ai pas pu le faire. »
Guenièvre avait arrêté de pleurer, mais elle n’avait pas encore relevé la tête vers lui.
« Alors je me suis senti faible. Je me suis senti inutile. Je n’ai rien fait d’autre que lui donner une opportunité de fuir et fomenter un autre coup d’état dans son coin. Pendant dix ans je l’ai laissé faire, préférant jouer les tanneurs bien au chaud et au calme. Je suis responsable de ce qui s’est passé. Et sur le coup mes vieux démons sont ressortis. Ça et la pluie de rochers qui tombaient sur Kaamelott, j’y ai vu un signe du destin, le capitaine qui coule avec son navire et sur le coup ça m’a semblé approprié. »
Guenièvre avait levé la tête, mais ses larmes avaient repris.
« Je suis désolé Guenièvre, je ne voulais pas vous faire souffrir. Jamais je ne vous aurais embrassé si j’avais prévu d’y rester. J’ai trop d’estime pour vous pour vous faire subir ça. Je suis désolé que vous en doutiez. »
Il lui caressa la joue, tentant de faire disparaître les larmes qui coulaient à flots. Elle appuya sa joue dans sa main et Arthur sentit un poids s’enlever de son âme.
« Le fait est que je vous aime Guenièvre. Je ne sais pas exactement depuis quand mais je vous aime depuis longtemps déjà. Je crois que cet amour ne fait que grandir à chaque fois que je vous vois et ça me fait peur.»
Il marqua une pause pour respirer.
« Vous êtes quelqu’un qui ne veut que mon bien et ça me fait peur. Vous ne souhaitez qu’une chose c’est que je reste à vos côtés et j’ai peur d’un jour manquer à cette promesse que je voudrai vous faire. J’ai peur qu’un jour ma faiblesse ait raison de moi »
« Arrêtez s’il vous plaît. » Guenièvre s’était redressée, assise le dos bien droit, mais pleurait de plus belle.
Elle prit résolument la main d’Arthur dans les deux siennes. Elle regarda Arthur droit dans les yeux, du mieux qu’elle put étant donné les larmes qui y siégeaient.
« Vous n’êtes pas faible. Vous ne l’avez jamais été et vous ne le serez jamais, peu importe ce que vous en pensiez. »
Arthur dû faire un effort herculéen pour retenir les larmes qui lui étaient venu d’un seul coup. Un mélange de soulagement intense et d'amour profond.
Guenièvre continua « Je suis désolée de m’être énervée. Je pensais que vous aviez tout prévu. J’ai eu tellement peur quand un éclaireur est venu nous dire que vous aviez disparu. J’ai cru que Lancelot vous avez capturé de nouveau ou qu’un Saxon avait eu raison de vous. Et puis la fille de Karadoc m’a dit vous avoir trouvé allongé sur une table, conscient, pendant que Kaamelott vous tombait sur la tête et je me suis retrouvée dans une rage folle, tellement en colère contre vous mais surtout contre moi même d’avoir été aussi bête. »
Elle respira un grand coup, ses larmes se faisant plus rares, puis continua, jouant maintenant avec les doigts de la main d’Arthur, les faisant rouler entre les siens « Je suis désolée. Je serai là pour vous si vous avez besoin de moi. Si un jour vous voulez partager vos peurs avec moi, je suis un peu quiche vous savez, mais peut-être qu’ensemble, on pourra y faire quelque chose. »
« Merci » dit-il, des traîtresses de larmes ayant finit par s’échapper de ses globes oculaires. Il avait conscience que ce mot n'était pas suffisant pour exprimer la reconnaissance qu'il devait à Guenièvre. Il aurait aussi voulu s’excuser plus encore mais il ne savait pas par où commencer, ayant des années de retard en terme d’excuses à rattraper.
« Merci de m’avoir sorti de ma tour » répondit-elle, souriant et posant la main d’Arthur sur sa joue.
Le temps passa en silence après cela. Guenièvre jouait avec la main d’Arthur, ce dernier la laissant faire. Arthur se calmait en admirant chacun de ses gestes, chacune des ses micro-expressions illuminées par la lune une fois de plus. Ce moment l’apaisa.
Guenièvre se stoppa dans un mouvement puis se mit à genou, posant la main d’Arthur sur son cœur. Elle le regarda dans les yeux et lui demanda très solennellement « Voudriez-vous rester avec moi quelques-temps ? »
Arthur avait été intime avec plus d’une femme, mais jamais lui sembla-t-il, ne s’était-il senti aussi à nu devant l’une d’elles. Alors il puisa dans tout le courage qu’il possédait et prit la main de Guenièvre avec sa main libre et la posa sur son cœur à lui « Pour tout le temps où vous voudrez de moi »
Guenièvre avait beau avoir affirmé qu’il ne connaissait pas la faiblesse, le sourire qu’elle lui rendit devait pourtant bien en faire partie.
FIN
Merci d'avoir lu ! Sinon j'écris d'autres trucs bien mièvres parce que le niais, c'est la vie et que le pendranièvre a décidé de se graver dans mon esprit, donc si vous voulez lire des trucs où il se passe pas grand chose d'autre que de la niaiserie qui dégouline de vos yeux, tadam : https://archiveofourown.org/users/Hasuruzaf/pseuds/Hasuruzaf/works?fandom_id=587182
(Also, allez checker les autres fics Kaamelott sur Ao3, y'a des auteur'rices fantastiques qui font fondre mon petit coeur en chamallow)
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