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Jour 17
Un jour dédié au reracinage
Il a bien fallu s'arracher de nous. Il a bien fallu se trancher. Il a bien fallu cesser de marcher ensemble. Il a donc fallu trouver des mots en russe, en anglais, en arménien, en signe, en bruit, en grognement, pour tenter de panser l'émotion de se séparer. Car il a fallu se tourner le dos et reprendre sa voie à soi.
J'avais un rdv avec le service social de la mairie d'Artachat.
Armo, lui, me proposait des affaires dans le kaki séché, l'illustration de son livre et trouver des financements pour ses multiples innovations qu'il avait dans la tête. Car les ingénieurs sont partis du pays. A 500€ le mois, comment veux tu qu'ils restent ici? Le pays s'est vidé de son intelligence. Reviens me voir à Meghri Blick, je te trouverai une femme et l'on vivra tranquillement. Par contre, si on visite ma fille à Erevan, évite de faire tes bruitages trilili bili, sinon elle va penser que tu es vraiment fou.
Nous repartons ensemble pour les derniers kilomètres. Bien sur il a fallu s'arrêter d'urgence sur le bord de la route, ouvrir le capot, constater qu'une diurite fuyait, que l'eau manquait, que le moteur surchauffait et qu'il fallait donc vider les bouteilles d'eau dessus et changer le bout de plastique. Heureusement, dans son magasin ambulant, il avait toutes les tailles de diurites nécessaires. Il m'expliquait des astuces. Je regardais l'heure... Nous repartimes cahutant jusqu'à la ville suivante, et là nous nous arrachâmes de notre duo.
Taron fait pousser des tomates dans une serre. Dans une autre serre, il fait pousser des concombres. Mais surtout, Taron il visite toutes les familles qui demande des aides. Et lorsque soudain, les arméniens du haut-karabagh sont arrivés en masse, Taron faisait partie de l'équipe municipale qui les a accueilli. D'abord dans les gymnases ou tout autre endroit possible, puis il a bien fallu que ces milliers de personnes reprennent à vivre.
Aujourd'hui Armen ne travaille pas. Il conduit des camions remplis de fruits et légumes. A Artachat il y a du travail dans l'agriculture. Ses yeux pétillent et il rit. Sa femme travaille dans une boulangerie. Le petit Albert ne cesse d'ouvrir les placards. Armen me montre la voiture avec laquelle ils ont fui. Une sorte de fourgonnette. Ils étaient 10 là dedans: le père, la mère, les grands parents et les enfants. Ils sont partis d'un coup. Ils ont tout laissé là bas. Tout ce je vois ici, les meubles les tapis les... ils l'ont trouvé ici. Armen rit au portrait que je lui fais.
Elle, elle semble tellement triste et si timide. Sa fille se cache dans sa robe. Elle apprécie les dessins mais refuse que je la portraite. Elle part se cacher. Alors je dessine ses poules, pigeons et dindons qu'elle élève pour vendre au marché. Elle m'observe de loin. Elle se rapproche un peu pour voir le croquis. Elle sourit un peu et s'éloigne. Nous refermons la porte où, dessus, cette famille a peint le drapeau du Haut-Karabagh.
Dehors, en face de nous, se dresse le mont Ararat. L'autre grand symbole émotionnel de l'Arménie. Cependant, aujourd'hui, il se situe en Turquie. Et depuis le génocide des nationalistes, la grande montagne des arméniens leur a été retiré. Il semblerait que toutes les racines de ce pays soient hors de ce pays. Que chaque déracinage s'est effectué dans le tranchant, le sanglant, le délanguant. Et que malgré tout, même avec des racines à l'extérieurs, la sève de vie parcourt le pays.
Dit moi Taron, comment se fait il que vous continuez à sourire alors que le drame vous entoure?
Ya nié znaiou kak kazatch...
Je ne sais comment dire ...
#arménie#armenia#voyage#travelling#blick#misterblick#dessin#drawing#réfugié#refugee#haut-karabagh#artsakh#artachad
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20 février : la date fétiche des Arméniens du Haut-Karabagh
Ce jour-là, le 20 février 1988, à la faveur de la perestroïka de Gorbatchev, le Soviet suprême (l’assemblée) du Haut-Karabagh a voté sa séparation d’avec la république soviétique d’Azerbaïdjan et son unification avec l’Arménie. En Azerbaïdjan, on a réagi en s’en prenant aux Arméniens qui vivaient nombreux dans les grandes villes de cette république. Aux pogroms, les Arméniens ont répondu militairement… 400 000 Arméniens quittaient le pays et les Azéris quittaient l’Arménie ainsi que le Haut-Karabagh, région de l’Azerbaïdjan à majorité arménienne. La guerre qui débute en 1988, s’arrêtera en 1994 sur une victoire arménienne. L’unification n’a pas lieu, elle n’était pas possible en droit international. Les forces arméniennes occupent 15% du territoire azerbaïdjanais et une république de l’Artsakh s’autoproclame, elle occupe non seulement le Haut-Karabagh, très majoritairement arménien depuis des siècles, mais aussi tout un glacis territorial qui a été vidé de sa population azérie. Le statu quo se maintient pendant trois décennies. En 2017, l’Artsakh se dote d’une constitution, adoptée par référendum le 20 février… Bakou qui n’ a jamais accepté cette situation, finit par réagir militairement. Cette nouvelle guerre du Haut-Karabagh va tourner à son avantage, avec l’aide de la Turquie et la bienveillance de Moscou qui a retourné sa veste. En septembre 2020, une partie des territoires perdus sont reconquis. Les Arméniens se sont épuisés dans une guerre très meurtrière. Le 20 février 2023 sera le dernier Jour de la renaissance de l'Artsakh (Արցախի վերածննդի օր) à être fêté à Stepanakert, la capitale de la petite république.
En septembre 2023, les Azerbaïdjanais prennent le contrôle total des territoires qui leur échappaient. Sur les 120 000 Arméniens de l’Arstakh, 100 000 ont fui vers l’Arménie. Le 28 septembre 2023, les autorités de la république de l’Artsakh annoncent sa dissolution d'ici le 1er janvier 2024. Le gouvernement en exil à Erevan reviendra sur sa dissolution, mais le pays demeure virtuel. Le 20 -Février n’est plus qu’une journée du souvenir d’un pays dont les Azéris s’acharnent à effacer les vestiges.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2024
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Haut Karabagh, une honte européenne
Nous assistons à un formidable ballet d’hypocrisie pendant qu’une épuration ethnique est en cours. Par Maxime Tandonnet Continue reading Untitled
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#Arménie#épuration#ethnique#Haut Karabagh#hypocrisie#Maxime Tandonnet#Observatoire du MENSONGE#tragédie
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[ID: Screenshot of an Instagram post by @/SeekWithSer. The location reads, “Haut-Karabagh.” The title reads, “WHAT'S HAPPENING TO THE ETHNIC ARMENIANS IN NAGORNO-KARABAKH IS A RESULT OF THE WEST'S APATHY TOWARD S.W.A.N.A REGIONS.” The users Substack article is mentioned at the bottom, titled “Uncomfortable Truth: Breaking the wall of silence, indifference, and apathy.”
Slide 2 reads: I'LL NEVER FORGET WHAT SOMEONE (A WHITE PERSON) SAID WHEN I MENTIONED THE 2020 WAR IN NAGORNO-KARABAKH.
"ISN'T THERE ALWAYS CHAOS IN THOSE AREAS? IRAQ, AFGHANISTAN, THOSE PLACES ARE ALWAYS INFESTED WITH WAR AND DESTRUCTION."
This statement stuck with me because it represented the general apathy, indifference, and willful ignorance of the West toward countries we can't point to on the map whose names we can't pronounce.
And yet. AND YET. What we fail to realize (or conveniently ignore) is that our tax dollars are one of the most significant contributors to political and economic instability and PEACE in "those places."
Slide 3 reads: WHILE THE U.S. GOVERNMENT BANKROLLS GENOCIDES AGAINST WEST ASIAN MINORITIES, ETHNIC COMMUNITIES CONTINUE TO BE GASLIT AND TOLD TO BE GRATEFUL FOR U.S. INTERVENTION.
For example, Armenians are expected to be grateful to the U.S. recognition of the Armenian Genocide despite continuing to aid Azerbaijan in their genocidal efforts and ethnic cleansing of our ancestral lands.
For example, Afghans are expected to credit American soldiers for fighting terrorism in Afghanistan despite the U.S. playing a key role in the Taliban's rise.
IT IS ALL RELATED.
The more we see them as separate issues, the more divided we will become and the more power we hand over to imperialist agendas to continue pillaging ancestral lands and destabilizing SWANA communities.
Slide 4 reads: I'M NOT EXPECTING EVERYONE TO CARE ABOUT GLOBAL HUMAN RIGHTS. THAT IS YOUR PREROGATIVE.
BUT I WILL SPEAK ON BEHALF OF ALL SWANA COMMUNITIES THAT ARE HURT BY THEIR SO-CALLED ALLIES WHO WERE OUTRAGED OVER THE WAR IN UKRAINE BUT WHO CONTINUE TO TURN AWAY IN APATHY TOWARD THE PLIGHT OF THEIR COMMUNITIES.
Do they not deserve the same ounce of respect?
Have we collectively decided that their lives don't matter? Are they not worthy of the same rage and empathy that we've showed to our Eurocentric counterparts?
I IMPLORE us all to look at our hypocrisy. WE ARE COMPLICIT ABOUT THE SAME VIOLATIONS OF HUMAN RIGHTS THAT WE STAND AGAINST.
Slide 5 reads: ALLIES OF INDIGENOUS COMMUNITIES NEED TO BREAK THEIR WALL OF SILENCE, INDIFFERENCE, AND APATHY.
WE NEED COLLECTIVE ACTION AGAINST THE DIRE CONSEQUENCES OF COLONIZATION AND INSTITUTIONALIZED TERRORISM NOW.
INDIGENOUS ARMENIANS OF ARTSAKH ARE BEING ETHNICALLY CLEANSED FROM THEIR ANCESTRAL LANDS AS YOU READ THIS AND THERE IS NOT ENOUGH ATTENTION AND AWARENESS OF THIS HUMANITARIAN CATASTROPHE.
IF THE VALUES OF INTERDEPENDENCE, SOCIAL RESPONSIBILITY, AND ACCOUNTABILITY MEAN SOMETHING TO YOU, IGNORING THIS WOULD BE OUT OF INTEGRITY.
Slide 6 is a painting of an Armenian woman with tape across her mouth that reads “terrorist.” At the top, it reads: “seekwithser.substack.com.”
/End ID.]
#instagram#armenia#azerbaijan#artsakh#nagorno karabakh#indigenous#swana#southwest asia#south asia#west asia#north africa#bipoc#resources
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4 octobre 2023 | Par Mathieu Dejean
Alors que la gauche a noué des liens historiques avec la cause arménienne, son soutien au Haut-Karabagh s’est fait plus discret et tardif que celui de la droite, qui instrumentalise la situation au profit de la théorie du choc des civilisations.
Le désarroi, la peine et une colère sourde. Ces sentiments mêlés animent les personnes issues de la diaspora arménienne et leurs soutiens depuis l’offensive éclair de l’armée azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabagh le 19 septembre. Face à cette épuration ethnique comparable à un « génocide sans fin », selon les mots de l’historien Vincent Duclert, le constat d’une désaffection politique de la gauche se surajoute : « La situation, c’est que la gauche est timide dans sa réaction, malgré le fait que c’est une épuration ethnique », résume le sociologue Razmig Keucheyan, proche de La France insoumise (LFI).
Le philosophe Pierre Tevanian abonde dans ce sens au moyen d’une question lancinante : « Pourquoi la gauche n’a-t-elle pas répondu, ni formellement ni par un changement de ligne, alors qu’on alerte dans le désert depuis au moins trois ans ? » En 2020, après la guerre lancée par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh, il cosignait une tribune dénonçant le « silence de la gauche occidentale ». Il se désole aujourd’hui du peu d’impact qu’elle a eu : « S’il y a ce faible écho, c’est que les relais dans les partis, les syndicats et dans le mouvement social anti-impérialiste manquent cruellement. Ce sont eux qui font que, par moments, un soutien populaire arrive à se faire entendre. »
La solidarité avec le peuple arménien fait pourtant partie de l’histoire longue de la gauche. Aujourd’hui encore, des socialistes citent le discours de Jean Jaurès à l’Assemblée nationale en 1886, dans lequel il dénonçait déjà une « guerre d’extermination » contre les Arméniens. Ils omettent toutefois de rappeler que sa position était, déjà, loin de faire consensus : « S’il était aussi éloquent, c’est qu’il se heurtait à une realpolitik majoritaire dans les rangs de la droite et de la gauche de l’époque. Le point de vue adverse était dominant dans la grande presse », pointe Pierre Tevanian.
Une femme tient un drapeau arménien lors d'un rassemblement appelant à la paix, organisé par le CCAF (Conseil de coordination des organisations arméniennes de France) à Paris, le 15 septembre 2022. © Photo AFP
L’histoire du Parti communiste français (PCF) a aussi été marquée par le sacrifice du résistant Missak Manouchian, dont le groupe des Francs-tireurs et partisans – celui dépeint par la fameuse « Affiche rouge » – a été exécuté en 1944. Le cinéaste Robert Guédiguian, soutien indéfectible de la cause arménienne, en a tiré le film L’Armée du crime en 2009 : « On vénérait L’Affiche rouge quand j’étais petit. Avant le poème d’Aragon, avant la chanson de Ferré, avant mon film, les gens les plus au courant étaient les militants du PCF », note-t-il. Le PCF a d’ailleurs reconnu la République de l’Artsakh (Haut-Karabagh) en 2019, et préconise la protection de la population arménienne dans la région.
L’affinité entre l’idée de gauche et la cause arménienne s’est encore renforcée dans la foulée du cinquantenaire du génocide arménien, en 1965, qui a coïncidé avec l’ébullition pré-Mai-68. « Ce contexte socio-historique explique que les partis de gauche ont, beaucoup plus que la droite, accompagné les revendications arméniennes, explique Pierre Tevanian. Il y avait un mouvement social fort, une gauche dans l’opposition mais en expansion, et qui essayait par tous les moyens de se connecter aux mouvements sociaux. En 1981, Mitterrand est porteur des revendications des groupes dominés. »
L'« affiche rouge »
Dans les principaux foyers d’implantation de la diaspora arménienne – l’axe Paris-Rhône-Alpes-Bouches-du-Rhône, avec un crochet par Alfortville (Val-de-Marne) –, les collectivités territoriales socialistes ou communistes ont ainsi tissé des liens durables. En 2012, François Hollande avait tenu un meeting commun à Alfortville avec la Fédération révolutionnaire arménienne (membre de l’Internationale socialiste), qui appelait la communauté arménienne à se mobiliser pour lui.
Une défaite métapolitique
Pourtant le réveil de la gauche sur la situation dans le Haut-Karabagh, indépendamment de quelques individualités, a été timoré et tardif, au point de désespérer des membres de la diaspora. « On le ressent comme une vraie injustice, réagit ainsi Loris Toufanian, militant du mouvement Charjoum, en faveur des luttes d’émancipation arméniennes. Quand on prend une seconde de recul, il s’agit d’un peuple qui décrète son indépendance, qui s’affranchit de la domination coloniale du panturquisme, c’est le programme de la gauche depuis 150 ans, et pourtant, a-t-on vu en nombre des organisations de gauche dire : “Vive la résistance arménienne”, ou “panturquisme = fascisme” ? Non. »
Pour expliquer ce délitement, beaucoup constatent d’abord une défaite métapolitique : la droite et l’extrême droite se sont emparées du sujet et bénéficient d’une plus grande couverture médiatique. « À longueur de journée, la défense des chrétiens d’Orient est instrumentalisée sur CNews à des fins de politiques internes à la France – l’opposition entre les bons immigrés intégrés chrétiens et les autres », analyse Razmig Keucheyan.
« L’extrême droite transpose dans le Caucase des questions qu’elle veut mettre à l’agenda en France », abonde la sociologue Marie Sonnette-Manouguian, ce qui explique que le sujet soit potentiellement devenu « radioactif » pour une partie de la gauche. « Le moteur du conflit est pourtant impérialiste : c’est l’expansion turque au détriment des peuples les plus faibles. En ce sens, ça devrait être porté par la gauche », ajoute-t-elle.
Les mots de la droite et de l’extrême droite déterminent en effet fortement le débat public, participant ainsi à la marginalisation de la gauche. « Depuis 2019, au Sénat, on s’est entendu, on a fait deux résolutions, posé deux questions au gouvernement, mais comment faire partager un point de vue aux médias sur ce que nous disaient les Arméniens ? », s’interroge, impuissant, le sénateur socialiste Gilbert-Luc Devinaz, président du groupe d’amitié France-Arménie, qui admet marcher sur des œufs lorsqu’il doit signer des textes en commun avec le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau sur cette question.
L’internationalisme n’est pas toujours une évidence comme il l’était pour des générations plus anciennes.
Clémentine Autain, députée LFI
La députée de La France insoumise (LFI) Clémentine Autain, qui fait partie des personnalités engagées sur le sujet, le constate aussi : « Il y a deux visions qui s’affrontent dans la défense du peuple arménien. Une vision de choc des civilisations promue par l’extrême droite et une vision humaniste reposant sur les principes du droit international. Il faudrait que notre voix recouvre la leur. »
Encore faut-il pour cela que les directions d’organisations s’en emparent et fassent du bruit médiatique en dépit des vents hostiles. Jusqu’à présent, des personnalités ont pris position. L’eurodéputée écologiste Marie Toussaint plaide ainsi pour « des sanctions économiques et commerciales à l’égard d’Aliyev » : « On l’a fait pour la Russie, on peut le faire pour l’Azerbaïdjan. Si on veut être cohérent, il faut dénoncer l’accord gazier et envoyer des observateurs européens sur le sol arménien », détaille-t-elle, regrettant « une forme de reddition de l’Union européenne ».
La sénatrice socialiste du Val-de-Marne Laurence Rossignol défend, elle, la création d’un « comité de soutien exigeant la libération des prisonniers politiques » et l’envoi de fonds à l’Arménie pour l’aider à accueillir les 100 000 réfugié·es.
Des réfugiées à Kornidzor, première ville arménienne après la frontière, le 24 septembre 2023. © Photo Alex Lourie / REDUX via REA
Mais les partis de gauche eux-mêmes se sont souvent contentés de communiqués et de rassemblements tardifs qui n’ont rencontré qu’un faible écho. L’action de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui a projeté un documentaire le 3 octobre au Conseil de Paris, décryptant l’influence de l’Azerbaïdjan en Europe – La Caviar connection –, pointant au passage l’implication de son adversaire Rachida Dati comme relais d’influence de Bakou, a détonné dans ce paysage. De même que le déplacement en Arménie du député insoumis Sébastien Delogu (dont le père est d’origine arménienne), d’où il a dénoncé un soutien « trop timide et trop tardif » de la France.
Et si Jean-Luc Mélenchon a condamné sur X le 7 septembre le « blocus criminel infligé aux Arméniens du Haut-Karabakh », puis a réagi à l’agression azérie « en vue d’un nettoyage ethnique » le 19 septembre – tout comme le groupe parlementaire LFI –, l’action de solidarité envers les Arméniens reste limitée. L’affaiblissement numérique des vieux partis de gauche, PS et PCF, où le soutien aux Arméniens est le plus ancré historiquement, n’aide pas à l’extension de la mobilisation.
« D’une manière globale, je trouve que l’international est de moins en moins présent dans les discours de gauche. Chez les jeunes générations, l’internationalisme n’est pas toujours une évidence comme il l’était pour des générations plus anciennes », analyse Clémentine Autain.
À lire aussiAu Haut-Karabagh, « une entreprise de destruction humaine »
« Dans les années 1970-1980, les Arméniens pouvaient être perçus à gauche comme un cas particulier de lutte anticoloniale, au même titre que les Kurdes. Cet imaginaire anti-impérialiste, tiers-mondiste, de lutte de libération, s’est affaibli à gauche. Les Arméniens ont fait les frais de cet affaiblissement », analyse Razmig Keucheyan. « La gauche française est très franco-française, il n’y a pas d’exception arménienne. On bute sur le fait que la France en général et la gauche en particulier n’est pas universaliste dans les faits, dans la manière de distribuer ses engagements », juge aussi Pierre Tevanian.
Tout cela participe à instaurer un sentiment de manque de la part de la gauche. Ce sentiment taraude Robert Guédiguian, qui voit l’extrême droite monter au créneau : « J’ai du mal à côtoyer dans ce combat-là Zemmour, Pécresse et Wauquiez, trois personnes qui se sont rendues là-bas », relate le cinéaste. « Ce n’est pas une fatalité. Il faut créer de la confiance, des idées partagées. Ce n’est pas une guerre des civilisations. Les Arméniens veulent vivre en paix, et pas être la pointe avancée des croisades de Philippe de Villiers, Jean-Christophe Buisson et Sylvain Tesson », conclut Razmig Keucheyan.
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Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.
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Au Haut-Karabagh, « une entreprise de destruction humaine »Par Joseph Confavreux
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Journal du jeudi 23 mars 2023.
Résumé des épisodes précédents :
Je travaille sur un projet personnel sur les minorités dans l’ex-monde communiste d’Europe, projet qui verra la parution d’un livre en 2000 « vents d’Est » et qui obtiendra en 1997 à New York le prix Eugene Smith.
Mon troisième voyage me conduit dans l’enclave arménienne du Haut-Karabakh, enclave découpée par Staline selon un adage bien connu : diviser pour mieux régner, et dont les résultats amèneront jusqu’à aujourd’hui des conflits après la dislocation de l’empire soviétique. Je loge dans la maison de MSF à Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh.
Jeudi 14 avril 1994.
Venus assister aux funérailles de leur camarade tué au front de la guerre avec l’Azerbaïdjan, ces deux soldats repartiront combattre aussitôt après les cérémonies.
La guerre du Haut-Karabakh (Karabagh) est le plus ancien conflit post-soviétique. Elle a eu lieu entre février 1988 et mai 1994. Elle a repris en 2020.
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Les soldats russes de maintien de la paix dans le Haut-Karabagh ont commencé leur retrait, a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 17 avril. La mission comptait près de 2000 hommes.
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2023 : quel bilan géopolitique ? L'année 2023 s'achève, mais la géopolitique mondiale se prête-t-elle seulement à un bilan ? S'agit-il d'une différence d'échelle entre, d'un côté, une solidarité collective, sincère mais distante et, de l'autre une chorale d'expressions individuelles qui se serviraient de l'espace public comme d'une caisse de résonance ? D'approches culturelles ambivalentes ? Que dire, dans ce cas, de la reprise des tensions en Birmanie, de la guerre au Soudan, en Éthiopie, au Yémen, des luttes autour du Haut-Karabagh ? 2023 : quel bilan géopolitique ? 2023 quel bilan géopolitique L'approche de la date anniversaire marquant les deux ans du déclenchement de la guerre d'Ukraine démontre la rapidité avec laquelle nos sociétés intériorisent les bouleversements mondiaux, alors que l'ampleur des réactions provoquées par la résurgence du conflit israélo-palestinien souligne au contraire la vivacité avec laquelle les populations peuvent s'emparer de ces problématiques. Il existe un argument selon lequel la lassitude du grand public pour les grand-messes médiatiques serait à l'origine de ces changements de focales successives, et que les gouvernements occidentaux, soumis à des contraintes dont les autocrates ne s'encombrent pas, choisiraient leurs combats selon les échos de ce sentiment. S'il s'agit sans doute d'une partie de la réponse, notre rapport paradoxal aux secousses qui agitent le monde et altèrent le chemin qu'empruntent nos sociétés mérite qu'on y accorde davantage d'attention. Multiplication de zones de conflit simultanées jacques delors_notre europe_0 La superposition des lignes de fractures domestiques et extérieures, associée à la multiplication de zones de conflit simultanées, nous poussent à reconsidérer d'anciennes grilles de lecture à l'aune des éléments qui transforment la matérialité des relations internationales. Les zones de conflictualités historiques, la terre, la mer, l'air, l'espace et les fonds marins, ressentent de manière croissante les effets du dérèglement climatique et du progrès technique, en plus du poids de l'histoire et des réalités géographiques. La temporalité des conflits évolue à un rythme inédit, soumise aux aléas de l'information et à une pluralité inégalée de discours qui portent sur la scène internationale. →A lire aussi Comment l’Afrique se réinvente face aux défis du monde : une enquête sur les acteurs et les dynamiques de la géopolitique africaine Ces derniers sont d'ailleurs représentatifs de la multiplicité des courants qui se heurtent désormais, alors que l'ordre international tel qu'il se caractérise depuis 1945 n'a jamais été aussi ouvertement contesté. Les succès électoraux de la droite dure en Europe font du prochain scrutin européen un moment clef pour l'avenir de l'Union et montrent également que le questionnement des structures et des valeurs sur lesquelles se fondent l'ordre international n'est pas le seul apanage des autocrates. L'ouverture de fronts militaires concomitants de l'Europe au Caucase en passant par le Proche-Orient, la guerre de l'information et l'escalade du fondamentalisme religieux provoquent des bouleversements dans les relations internationales. Les chocs économiques qui en découlent témoignent par ailleurs de la militarisation des relations internationales tandis que les deux plus grandes puissances économiques mondiales, les États-Unis et la Chine, font preuve d'un protectionnisme économique dangereux pour l'Union européenne. Puissances diverses s'affrontent désormais dans un espace hybride 2023 quel bilan géopolitique OK Les affrontements se poursuivent au-delà du plan matériel, de l'échelle humaine et de la sphère diplomatique. Des puissances diverses (États, organisations, structures privées ou publiques) s'affrontent désormais dans un espace hybride, en large partie numérique mais qui ne parvient à s'affranchir totalement ni de la tyrannie des distances, ni de l'emprise du temps, preuve que l'histoire, la géographie et la sociologie sont toujours indispensables à l'analyse géopolitique.
→A lire aussi Bonmati remporte le Ballon d'Or féminin 2023, retrouvez le classement complet Nous sommes à un moment charnière. La réaction du grand public face à la superposition des crises majeures, qu'elle s'exprime dans la rue, dans les urnes ou sur les réseaux sociaux, constitue un marqueur de la période que nous vivons, autant que les crises elles-mêmes. La temporalité fluide des relations internationales, la multiplicité des facteurs, la quantité des acteurs impliqués, font qu'il est difficile de savoir jusqu'à quand nous prolongerons cet instant. Le bilan n'interviendra qu'après. Avertissement Les propos exprimés n'engagent que la responsabilité des auteurs. La photographie d'illustration est un choix de la rédaction.
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Jour 24
Un jour dédié aux hasards non advenus
Il s'appelle Art. Il est arménien. Malgré un corps épuisé, j'utilise la clé érotique pour rencontrer un nouveau point de vue. Etrangement, il ressemble à Azar. La même langueur, le même calme, le même oeil au-dessus de la mêlée. Azar serait son ennemi car il est azéri. Je l'avais rencontré en Azerbaidjan, il y a 4 ou 5 ans, je sais plus. Présentement, ce hasard du corps similaire et de la voix reposé, me trouble. Un même esprit peut il s'incarner dans 2 corps de part et d'autres d'une frontière jonchée de débris sanglants?
Art me raconte les forêts du Haut-Karabagh. C'est vraiment très beau. Le problème c'est qu'on ne peut plus y aller. Il rit. Tu sais les frontières sont stupides. Le gouvernement a voulu garder ce territoire et il a perdu. On aurait pu laisser cette enclave vivre sa vie en Azerbaidjan et non pas devenir le fleuron de la fierté de l'Arménie. Maintenant voilà, nous revivons une tragédie. Une de plus. Mais tu sais, derrière chaque tragédie il y a des heureux. Les israeliens ont pu installer des postes d'observations là bas. Ils écoutent l'Iran. Oui oui, tu peux google. Car les israeliens ont armé l'Azerbaidjan pour qu'ils fassent la guerre à l'Iran. Mais le dictateur azéri il est pas fou. Il a donc joué ailleurs. Il a utilisé ces armes pour nous massacrer. Tu vois, les coups de dés, parfois, ils ratent leurs cibles. Et l'Iran est resté intact sur cette frontière. Finalement l'Iran, c'est notre réel ami. C'était les seuls à nous livrer de la nourriture pendant la première guerre. Tout autour de nous, les frontières étaient bloquées. Tous les camions iraniens que tu as vu sur la route, c'est leur voie respiratoire. Par là, ils commercent très loin. Le régime interne de l'Iran est monstrueux, oui. Par contre, en politique extérieure, ils savent très bien jouer aux dés.
Je dévoile à Art ma cerise sur le gâteau de mon voyage: la visite de la maison de Paradjanov. Un faiseur de film unique, qui m'avait bouleversé ado. Des films tels des enluminures, un langage filmique oriental et naïf.
Art me dit:
Tu sais que son dernier film raconte un héros de l'Azerbaidjan? Il disait: nos amis les azéris. Tout comme il a fait des films sur des légendes de Géorgie, Ukraine... Ici, les arméniens l'adorent. Mais les soviétiques le détestaient. 15 ans de prison!... c'est énorme dans une vie. Tout ça car le hasard l'a voulu homosexuel et que cela ne devait pas exister.
Alors, pour conjurer le sort, nous collâmes nos lèvres languées, puis nous suivimes notre hasard personnel.
Dans la maison de Paradjanov, je resta longtemps ému devant la table de son salon. Il avait suspendu tout un tas de balances au lustre. Comme c'est devenu un musée, on ne sait pas ce qui est réel ou de la mise en scène, mais quand même, je ressentis une profonde joie mélancolique .. c'est un peu comme visiter la maison d'un ami très proche, mort il y a très longtemps, et de ressentir ses vibrations.
Les dames du lieu me poussent dehors. J'ai dépassé l'horaire de fermeture. Dans la rue, je croise une file d'ouvriers du batiment qui remontent lentement depuis le chantier. Ils ont fini la journée. Ils sont de différentes origines. Le hasard les a regroupé à vivre là. Je les croque et je repense à ces tourbillons de vie dépendant des coups de dés de leurs gouvernements.
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2023 : quel bilan géopolitique ? L'année 2023 s'achève, mais la géopolitique mondiale se prête-t-elle seulement à un bilan ? S'agit-il d'une différence d'échelle entre, d'un côté, une solidarité collective, sincère mais distante et, de l'autre une chorale d'expressions individuelles qui se serviraient de l'espace public comme d'une caisse de résonance ? D'approches culturelles ambivalentes ? Que dire, dans ce cas, de la reprise des tensions en Birmanie, de la guerre au Soudan, en Éthiopie, au Yémen, des luttes autour du Haut-Karabagh ? 2023 : quel bilan géopolitique ? 2023 quel bilan géopolitique L'approche de la date anniversaire marquant les deux ans du déclenchement de la guerre d'Ukraine démontre la rapidité avec laquelle nos sociétés intériorisent les bouleversements mondiaux, alors que l'ampleur des réactions provoquées par la résurgence du conflit israélo-palestinien souligne au contraire la vivacité avec laquelle les populations peuvent s'emparer de ces problématiques. Il existe un argument selon lequel la lassitude du grand public pour les grand-messes médiatiques serait à l'origine de ces changements de focales successives, et que les gouvernements occidentaux, soumis à des contraintes dont les autocrates ne s'encombrent pas, choisiraient leurs combats selon les échos de ce sentiment. S'il s'agit sans doute d'une partie de la réponse, notre rapport paradoxal aux secousses qui agitent le monde et altèrent le chemin qu'empruntent nos sociétés mérite qu'on y accorde davantage d'attention. Multiplication de zones de conflit simultanées jacques delors_notre europe_0 La superposition des lignes de fractures domestiques et extérieures, associée à la multiplication de zones de conflit simultanées, nous poussent à reconsidérer d'anciennes grilles de lecture à l'aune des éléments qui transforment la matérialité des relations internationales. Les zones de conflictualités historiques, la terre, la mer, l'air, l'espace et les fonds marins, ressentent de manière croissante les effets du dérèglement climatique et du progrès technique, en plus du poids de l'histoire et des réalités géographiques. La temporalité des conflits évolue à un rythme inédit, soumise aux aléas de l'information et à une pluralité inégalée de discours qui portent sur la scène internationale. →A lire aussi Comment l’Afrique se réinvente face aux défis du monde : une enquête sur les acteurs et les dynamiques de la géopolitique africaine Ces derniers sont d'ailleurs représentatifs de la multiplicité des courants qui se heurtent désormais, alors que l'ordre international tel qu'il se caractérise depuis 1945 n'a jamais été aussi ouvertement contesté. Les succès électoraux de la droite dure en Europe font du prochain scrutin européen un moment clef pour l'avenir de l'Union et montrent également que le questionnement des structures et des valeurs sur lesquelles se fondent l'ordre international n'est pas le seul apanage des autocrates. L'ouverture de fronts militaires concomitants de l'Europe au Caucase en passant par le Proche-Orient, la guerre de l'information et l'escalade du fondamentalisme religieux provoquent des bouleversements dans les relations internationales. Les chocs économiques qui en découlent témoignent par ailleurs de la militarisation des relations internationales tandis que les deux plus grandes puissances économiques mondiales, les États-Unis et la Chine, font preuve d'un protectionnisme économique dangereux pour l'Union européenne. Puissances diverses s'affrontent désormais dans un espace hybride 2023 quel bilan géopolitique OK Les affrontements se poursuivent au-delà du plan matériel, de l'échelle humaine et de la sphère diplomatique. Des puissances diverses (États, organisations, structures privées ou publiques) s'affrontent désormais dans un espace hybride, en large partie numérique mais qui ne parvient à s'affranchir totalement ni de la tyrannie des distances, ni de l'emprise du temps, preuve que l'histoire, la géographie et la sociologie sont toujours indispensables à l'analyse géopolitique.
→A lire aussi Bonmati remporte le Ballon d'Or féminin 2023, retrouvez le classement complet Nous sommes à un moment charnière. La réaction du grand public face à la superposition des crises majeures, qu'elle s'exprime dans la rue, dans les urnes ou sur les réseaux sociaux, constitue un marqueur de la période que nous vivons, autant que les crises elles-mêmes. La temporalité fluide des relations internationales, la multiplicité des facteurs, la quantité des acteurs impliqués, font qu'il est difficile de savoir jusqu'à quand nous prolongerons cet instant. Le bilan n'interviendra qu'après. Avertissement Les propos exprimés n'engagent que la responsabilité des auteurs. La photographie d'illustration est un choix de la rédaction.
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2023 : quel bilan géopolitique ? L'année 2023 s'achève, mais la géopolitique mondiale se prête-t-elle seulement à un bilan ? S'agit-il d'une différence d'échelle entre, d'un côté, une solidarité collective, sincère mais distante et, de l'autre une chorale d'expressions individuelles qui se serviraient de l'espace public comme d'une caisse de résonance ? D'approches culturelles ambivalentes ? Que dire, dans ce cas, de la reprise des tensions en Birmanie, de la guerre au Soudan, en Éthiopie, au Yémen, des luttes autour du Haut-Karabagh ? 2023 : quel bilan géopolitique ? 2023 quel bilan géopolitique L'approche de la date anniversaire marquant les deux ans du déclenchement de la guerre d'Ukraine démontre la rapidité avec laquelle nos sociétés intériorisent les bouleversements mondiaux, alors que l'ampleur des réactions provoquées par la résurgence du conflit israélo-palestinien souligne au contraire la vivacité avec laquelle les populations peuvent s'emparer de ces problématiques. Il existe un argument selon lequel la lassitude du grand public pour les grand-messes médiatiques serait à l'origine de ces changements de focales successives, et que les gouvernements occidentaux, soumis à des contraintes dont les autocrates ne s'encombrent pas, choisiraient leurs combats selon les échos de ce sentiment. S'il s'agit sans doute d'une partie de la réponse, notre rapport paradoxal aux secousses qui agitent le monde et altèrent le chemin qu'empruntent nos sociétés mérite qu'on y accorde davantage d'attention. Multiplication de zones de conflit simultanées jacques delors_notre europe_0 La superposition des lignes de fractures domestiques et extérieures, associée à la multiplication de zones de conflit simultanées, nous poussent à reconsidérer d'anciennes grilles de lecture à l'aune des éléments qui transforment la matérialité des relations internationales. Les zones de conflictualités historiques, la terre, la mer, l'air, l'espace et les fonds marins, ressentent de manière croissante les effets du dérèglement climatique et du progrès technique, en plus du poids de l'histoire et des réalités géographiques. La temporalité des conflits évolue à un rythme inédit, soumise aux aléas de l'information et à une pluralité inégalée de discours qui portent sur la scène internationale. →A lire aussi Comment l’Afrique se réinvente face aux défis du monde : une enquête sur les acteurs et les dynamiques de la géopolitique africaine Ces derniers sont d'ailleurs représentatifs de la multiplicité des courants qui se heurtent désormais, alors que l'ordre international tel qu'il se caractérise depuis 1945 n'a jamais été aussi ouvertement contesté. Les succès électoraux de la droite dure en Europe font du prochain scrutin européen un moment clef pour l'avenir de l'Union et montrent également que le questionnement des structures et des valeurs sur lesquelles se fondent l'ordre international n'est pas le seul apanage des autocrates. L'ouverture de fronts militaires concomitants de l'Europe au Caucase en passant par le Proche-Orient, la guerre de l'information et l'escalade du fondamentalisme religieux provoquent des bouleversements dans les relations internationales. Les chocs économiques qui en découlent témoignent par ailleurs de la militarisation des relations internationales tandis que les deux plus grandes puissances économiques mondiales, les États-Unis et la Chine, font preuve d'un protectionnisme économique dangereux pour l'Union européenne. Puissances diverses s'affrontent désormais dans un espace hybride 2023 quel bilan géopolitique OK Les affrontements se poursuivent au-delà du plan matériel, de l'échelle humaine et de la sphère diplomatique. Des puissances diverses (États, organisations, structures privées ou publiques) s'affrontent désormais dans un espace hybride, en large partie numérique mais qui ne parvient à s'affranchir totalement ni de la tyrannie des distances, ni de l'emprise du temps, preuve que l'histoire, la géographie et la sociologie sont toujours indispensables à l'analyse géopolitique.
→A lire aussi Bonmati remporte le Ballon d'Or féminin 2023, retrouvez le classement complet Nous sommes à un moment charnière. La réaction du grand public face à la superposition des crises majeures, qu'elle s'exprime dans la rue, dans les urnes ou sur les réseaux sociaux, constitue un marqueur de la période que nous vivons, autant que les crises elles-mêmes. La temporalité fluide des relations internationales, la multiplicité des facteurs, la quantité des acteurs impliqués, font qu'il est difficile de savoir jusqu'à quand nous prolongerons cet instant. Le bilan n'interviendra qu'après. Avertissement Les propos exprimés n'engagent que la responsabilité des auteurs. La photographie d'illustration est un choix de la rédaction.
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2023 : quel bilan géopolitique ? L'année 2023 s'achève, mais la géopolitique mondiale se prête-t-elle seulement à un bilan ? S'agit-il d'une différence d'échelle entre, d'un côté, une solidarité collective, sincère mais distante et, de l'autre une chorale d'expressions individuelles qui se serviraient de l'espace public comme d'une caisse de résonance ? D'approches culturelles ambivalentes ? Que dire, dans ce cas, de la reprise des tensions en Birmanie, de la guerre au Soudan, en Éthiopie, au Yémen, des luttes autour du Haut-Karabagh ? 2023 : quel bilan géopolitique ? 2023 quel bilan géopolitique L'approche de la date anniversaire marquant les deux ans du déclenchement de la guerre d'Ukraine démontre la rapidité avec laquelle nos sociétés intériorisent les bouleversements mondiaux, alors que l'ampleur des réactions provoquées par la résurgence du conflit israélo-palestinien souligne au contraire la vivacité avec laquelle les populations peuvent s'emparer de ces problématiques. Il existe un argument selon lequel la lassitude du grand public pour les grand-messes médiatiques serait à l'origine de ces changements de focales successives, et que les gouvernements occidentaux, soumis à des contraintes dont les autocrates ne s'encombrent pas, choisiraient leurs combats selon les échos de ce sentiment. S'il s'agit sans doute d'une partie de la réponse, notre rapport paradoxal aux secousses qui agitent le monde et altèrent le chemin qu'empruntent nos sociétés mérite qu'on y accorde davantage d'attention. Multiplication de zones de conflit simultanées jacques delors_notre europe_0 La superposition des lignes de fractures domestiques et extérieures, associée à la multiplication de zones de conflit simultanées, nous poussent à reconsidérer d'anciennes grilles de lecture à l'aune des éléments qui transforment la matérialité des relations internationales. Les zones de conflictualités historiques, la terre, la mer, l'air, l'espace et les fonds marins, ressentent de manière croissante les effets du dérèglement climatique et du progrès technique, en plus du poids de l'histoire et des réalités géographiques. La temporalité des conflits évolue à un rythme inédit, soumise aux aléas de l'information et à une pluralité inégalée de discours qui portent sur la scène internationale. →A lire aussi Comment l’Afrique se réinvente face aux défis du monde : une enquête sur les acteurs et les dynamiques de la géopolitique africaine Ces derniers sont d'ailleurs représentatifs de la multiplicité des courants qui se heurtent désormais, alors que l'ordre international tel qu'il se caractérise depuis 1945 n'a jamais été aussi ouvertement contesté. Les succès électoraux de la droite dure en Europe font du prochain scrutin européen un moment clef pour l'avenir de l'Union et montrent également que le questionnement des structures et des valeurs sur lesquelles se fondent l'ordre international n'est pas le seul apanage des autocrates. L'ouverture de fronts militaires concomitants de l'Europe au Caucase en passant par le Proche-Orient, la guerre de l'information et l'escalade du fondamentalisme religieux provoquent des bouleversements dans les relations internationales. Les chocs économiques qui en découlent témoignent par ailleurs de la militarisation des relations internationales tandis que les deux plus grandes puissances économiques mondiales, les États-Unis et la Chine, font preuve d'un protectionnisme économique dangereux pour l'Union européenne. Puissances diverses s'affrontent désormais dans un espace hybride 2023 quel bilan géopolitique OK Les affrontements se poursuivent au-delà du plan matériel, de l'échelle humaine et de la sphère diplomatique. Des puissances diverses (États, organisations, structures privées ou publiques) s'affrontent désormais dans un espace hybride, en large partie numérique mais qui ne parvient à s'affranchir totalement ni de la tyrannie des distances, ni de l'emprise du temps, preuve que l'histoire, la géographie et la sociologie sont toujours indispensables à l'analyse géopolitique.
→A lire aussi Bonmati remporte le Ballon d'Or féminin 2023, retrouvez le classement complet Nous sommes à un moment charnière. La réaction du grand public face à la superposition des crises majeures, qu'elle s'exprime dans la rue, dans les urnes ou sur les réseaux sociaux, constitue un marqueur de la période que nous vivons, autant que les crises elles-mêmes. La temporalité fluide des relations internationales, la multiplicité des facteurs, la quantité des acteurs impliqués, font qu'il est difficile de savoir jusqu'à quand nous prolongerons cet instant. Le bilan n'interviendra qu'après. Avertissement Les propos exprimés n'engagent que la responsabilité des auteurs. La photographie d'illustration est un choix de la rédaction.
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Le Karabakh perd face au Bayer Leverkusen
Au troisième tour de la phase de groupes de la Ligue Europa, le Bayer Leverkusen, qui s'est imposé comme le joueur dominant de la nouvelle saison, a relevé le défi du Karabagh. La Bundesliga a battu Stuttgart et le Bayern avec un total de 22 points. Leverkusen, qui a dominé la Bundesliga, On peut dire qu'il y a deux équipes dans la nouvelle saison : florissante, la phase de groupes de la Ligue Europa s'est également classée première avec une victoire 2-0 !
Au début du match, Leverkusen a créé des centres fluides depuis l'aile. À la 4e minute, Wirtz, vêtu d'un tenues de foot pas cher, a tiré depuis le centre pour prendre une avance de 1-0. Le Karabakh a répondu rapidement : à la 16e minute, Xhaka a commis une faute dans la surface de réparation et Bajramov a tiré le penalty et a égalisé. À la 29e minute de jeu, Wirtz a effectué une passe croisée et a aidé Grimaldo à reprendre l'avantage. Puis à la 35e minute, Boniface a lancé une volée dans le filet depuis le haut de l'arc. Leverkusen a continué à se développer en seconde période avec un Avantage de deux buts. Offensivement, à la 54e minute, Wirtz, qui portait un maillot Bayer 04 Leverkusen, a aidé Grimaldo et a marqué deux fois d'un tir lointain. À la 57e minute, Tapsoba a réussi un tir supplémentaire devant le but. , le match s'est terminé avec Leverkusen 5-1. Une grande victoire sur le Karabakh a marqué le début de trois victoires consécutives en phase de groupes et s'est classé premier. La défaite du Karabakh dans ce match suit de près avec 2 victoires et 1 défaite.
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[L'édito politique] "Les arméniens du Haut-Karabagh n'ont d'autres choix que la valise ou le cercueil, et pendant ce temps les pays occidentaux regardent ailleurs" #leditoPolitique
https://podcastaddict.com/l-edito-politique/episode/164519391 via @PodcastAddict
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