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GLOBULIA NEWS / Course au Trône de Plastique

Les mâchoires se tendent, les langues se délient et les yeux se perdent dans les débats du moment. Dans cette tempête médiatique sans précédent et au lendemain des qualifications pour le grand affrontement dans le ring d’accession du Trône, le Globulien repart à la pêche aux complots intergalactiques pour décortiquer ces élections au fil d’un dossier croustillant. Ruptures, drames, diarrhées virulentes, chasses d’eau non tirées ; les rebondissements incessants de cette campagne sont un spectacle quotidien pour chaque terrien ou globulien. Plongée dans la dernière soirée électorale au Salon du Blanchiment rassemblant nos frétillants finalistes. Éteignez vos neurones, accrochez vos sacs à vomi, le manège ne risque pas de s’arrêter de sitôt.

Plus blanc que blanc Dès les premières heures du jour, une foule compacte se masse contre les portes automatiques de la salle des expositions, rénovée post-Grand Boum. Le Salon de l’Atome, annulé l’an dernier, attire encore un grand nombre de globuliens à la mémoire courte ; le Grand Boum de la centrale au globulium ayant souvent généré une étrange amnésie chez nos concitoyens… mais revenons plutôt au Salon de l’Atome. Par dessus les cornes et les crêtes laquées, impossible de ne pas remarquer les quelques candidats au Trône de Plastique, venus pour exhiber le souple tissu de leurs cravates. Parmi les personnalités de notre politique globulienne présentes, comme Ramine Lateigne ou Jantruc Ronchon, une silhouette altière semble canaliser toute l’attention de la plèbe vociférante.  « Di Macro va te faire encorner ! » La sécurité tente de ceinturer les nombreux excités du ciboulot présents pour accueillir comme il se doit notre actuel élu du Trône de Plastique, Manu Di Macro. Ce dernier salue la masse de ses concitoyens décérébrés. Arborant un sourire figé sur son visage éprouvé par les vagues de révolte des derniers mois, Di Macro toujours premier dans les qualifications pour un nouveau mandat au Trône de Plastique. « Manu gare à ton culcul ! »  En effet, notre pétulant dirigeant, que nous pensions sombrer comme un navire dans le chaos cosmique au fil des sondages (même truqués), se retrouve encore une fois en tête des qualifications pour le dernier round des élections au Trône de Plastique. Balloté entre des lobbyistes aux dents longues et la grogne sociale, Manu Di Macro s’agrippe à la barre, coûte que coûte, quitte à surfer jusqu’au Salon de l’Atome dans le but de doubler ses concurrents par la droite et de voler la brise à sa concurrente, Ramine Lateigne.

Black out électoral Dans ce remue-ménage politique, les candidats encore en lice il y a une semaine tentaient alors de séduire un électorat frileux… et pour cause : seuls 8% des ménages arrivaient encore à se chauffer pendant l’hiver Globulien, le coût de l’atome ayant quadruplé depuis la fermeture d’un réacteur au globulium sous la pression des manifestations de Toto Jado et ses partisans. Se réchauffer ensemble autour d’un feu de poubelle est donc le conseil tendance de la rédaction pour s’enguirlander en toute décontraction lors des prochaines réunions avec les survivants de votre famille ! Pendant que Ramine Lateigne propose un mur galactique en béton blindé triple épaisseur à l’entrée du trou noir de la XIIIème Dimension, Ina Dolga l’influenceuse n’ose même plus se pavaner dans les allées du Salon de l’Atome, sa campagne ayant été un désastre jusqu’à la dernière seconde ; quant à l’ancêtre mégalomane Jantruc Ronchon, plébiscité sans succès par le public lors des qualifications pour affronter Manu Di Macro, celui-ci occupe ses nerfs en balançant du crottin entre les deux yeux des Forces de la Paix, toutes matraques dehors. Frustré par ses deux défaites consécutives, cette tête de mule de candidat piaffe au fil des interviews, grommelant qu’une marée brune s’infiltre dans la société globulienne, et que celle-ci aurait deux têtes : celle de Ramine, mais également de Zézé le Zinzin, un candidat du Culte Borgne bien heureusement ejecté lors des dernières qualifications pour le Trône de Plastique.

Les élections globuliennes se déroulent selon plusieurs phases bien définies, tous les quinze ans globuliens :

Les candidats sont autorisés à se cracher dessus sur l’unique chaîne télévisée pendant des mois afin de convaincre les électeurs de leur capacité à prendre les rênes de la XIIIème Dimension.

Les qualifications par le vote sélectionnent deux finalistes aux dents longues.

Les élus se rejoignent pour une ultime joute verbale dans le terrible ring gonflable de la Cité de Globulia, sous les mulitples yeux des caméras de la PSCG (Première et Seule Chaîne Globulienne).

Le gagnant est couronné sur le Trône de Plastique pour quinze trop longues années.

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La tarte de trop Pendant que Jantruc Ronchon bougonne dans le Salon de l’Atome, décochant une ruade à quelques journalistes imprudents, les deux qualifiés pour le ring profitent d’un bain de foule à la moiteur rebutante. Au milieu de cette masse de figurants payés pour jouer les soutiens de notre bien aimé dirigeant, un homme fait soudainement signe à ce dernier de ses cinq bras. Tout sourire et évitant les coups de sabots de Jantruc Ronchon, Di Macro s’approche, visiblement ravi de pouvoir trouver un peu de fraternité. Le propriétaire des cinq bras, loin de l’enlacer, lui décoche alors une gifle des plus théâtrales, faisant remonter les croquettes de notre dirigeant dans son oesophage délicat. La foule exulte, les services de sécurité interviennent, lâchant le cheeseburger de leur pause déjeuner, alors que Di Macro se retire le poil hérissé et toutes griffes dehors en feulant comme un dragon essoufflé. Une horde de gardes du corps recouvre rapidement le visiteur indélicat*, le faisant disparaître du Salon de l’Atome. Bien que filmé par quelques curieux, l’indicent ne s’est bien heureusement pas éventé sur les réseaux globuliens grâce à notre fabuleux algorithme de Préservation de l’Intégrité des Personnes Importantes (le protocole PIPI a été mis en place par notre Grandeur en même temps qu’une exonération d’impôts pour les globuliens passant leurs journées dans des pantoufles en fourrure Vui’thon.) Et depuis son antre, c’est un autre crétin des alpages qui ricane en attendant son heure…