#et ceux que je n'ai pas connus j'en ai entendu parler !
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sparklingmusicofstars · 1 year ago
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Histoire Courte Bonus Hamefura LN9 (point de vue de la fille d'un commerçant durant la période de Ocean Harbor)
Bonjour tout le monde, je ne m'attendais pas à 50% partout dans le sondage ^^; Donc j'ai décidé d'en poster uniquement trois. Je suis vraiment désolée pour ceux qui en voulait plus... Celle là était vraiment une de mes préférée.
Je suis née et j'ai grandi à Ocean Harbor. Mon père est propriétaire d'un magasin de fruits qui fonctionne depuis quatre générations. Nous vendons principalement des fruits aux restaurants à proximité, mais il y en a suffisamment pour que notre entreprise marche relativement bien. En ce moment Je suis une étudiante très occupée. Un jour, je veux agrandir notre magasin de fruits.
Au fait, j'adore les sucreries. Mon père étant propriétaire d'un magasin de fruits, nous avons toujours eu des fruits en dessert. Je n'ai jamais mangé de sucreries quand j'étais petite. Je me souviens de la première fois que j'en ai mangé un. C'était tellement délicieux… Je suis tombée amoureuse de ce goût. Certaines personnes peuvent les faire cuire eux-mêmes, mais je suis trop maladroite pour cela. J'attends juste mon allocation pour les acheter. Parcourir les magasins en mangeant toutes sortes de délices sucrés est un peu mon passe-temps.
Récemment, j'ai trouvé un endroit qui propose des desserts des plus délicieux : le Harbour Restaurant. C'est très proche de chez moi, mais je n'y suis jamais allée auparavant car il était connu pour ne servir que des repas préparés par d'autres magasins. Cependant, il y a quelques jours, ils ont embauché un nouveau cuisinier et la nourriture qu'ils ont commencé à servir est incroyable. Après en avoir entendu parler, j'ai immédiatement essayé d'y aller, mais il était trop tard pour les desserts. Papa en a ramené à la maison, et ce fut le début de tout.
C'était tellement bon que j'ai commencé à y aller dès que j'en ai l'occasion. Je ne peux pas y aller tous les jours, car je n'en ai pas les moyens, mais j'y vais dès que j'ai mon allocation.
La serveuse, une fille nommée Catarina, est très belle et gentille. Elle me laisse même essayer des desserts qu'ils ne vendent pas encore. Tous ceux qui vont au restaurant Harbour pour le déjeuner l'adorent, mais papa m'a dit qu'elle est encore plus populaire à l'heure du dîner. Il a même dit que certaines personnes y vont juste pour la rencontrer, dont le fils du marchand de légumes devant chez nous, qui est tellement amoureux qu'il y va tous les jours.
Mais une fille aussi jolie et gentille ne peut pas être célibataire, n'est-ce pas ? Un jour, en revenant de l'école, je suis tombée sur Katarina. Elle marchait avec un beau jeune homme aux cheveux bleus. Elle souriait et il la regardait avec tant d'amour dans les yeux. J'étais à peu près sûre qu'ils sortaient ensemble. Dommage pour le fils du marchand de légumes. Ils avaient l'air si bien ensemble aussi. Ces deux belles personnes pourraient être dans une illustration d'un roman d'amour. J'ai décidé de lui en parler la prochaine fois que j'irais au restaurant.
Mais ensuite, quand je lui ai posé la question… sa réponse m'a vraiment surprise. J'ai réalisé qu'elle était complètement dense quand il s'agissait de romance et, ce qui est pire, elle n'avait même pas réalisé que l'homme aux cheveux bleus l'aimait. Pauvre homme.
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nael-opale · 4 years ago
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Petits Croustillants in a nutshell :
we now have so many AUs that Kaamelott characters are basically time travelers.
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fallenrazziel · 5 years ago
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Les Chroniques de Livaï #428 ~ L'HISTOIRE EST A CEUX QUI L'ECRIVENT (décembre 845) Hadulfo Ibsen
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je tapote nerveusement la table du bout des doigts en me demandant si j'ai bien fait de venir ici. Après tout, il s'agit peut-être bien d'un piège. Ce militaire était peut-être brigadier et je prends le risque évident de finir mes jours dans un cachot abandonné, où on me causera un "accident" pour m'évincer. J'aurai dû prendre la peine de me déguiser un peu, pour avoir une longueur d'avance sur mes futurs... interlocuteurs. Mais je n'ai pas beaucoup d'argent et ma garde-robe se limite presque à ce que je porte sur le dos.
J'ai choisis une table à l'écart, dans un recoin abrité, qui me permet de garder un oeil sur la porte d'entrée. Les murs qui m'entourent me garantissent une discrétion absolue. J'en suis déjà à mon troisième café et ma bourse est presque vide. Sina... dans quel guêpier me suis-je engagé ?
Je me fustige moi-même de mon imprudence. Je n'aurais pas dû parler à cet homme étrange... Mais la joie de rencontrer une personne intéressée par le sujet qui a occupé presque toute ma vie m'a fait perdre le sens commun... Il semblait sincèrement intrigué par tout cela. Mais quand il a parlé de ramener quelqu'un avec lui, j'avoue avoir eu peur pour ma vie...
J'aurais pu ne pas venir ; mais me voilà. Si je suis réellement tombé sur un explorateur intègre, alors il reste une chance pour que tout ceci se finisse parfaitement bien. Mais je ne veux pas me créer de faux espoirs. Je vais attendre encore quelques minutes le temps de finir mon café, et si rien ne se passe, je m'en irais, voilà tout.
Au moment où je formule ce projet en pensée, la cloche de la porte se fait entendre et une petite silhouette sombre se présente. Je le reconnais. Le petit homme regarde autour de lui, s'arrête sur moi, et je hoche la tête de façon presque imperceptible. Il n'y a personne avec lui. Ouhla, cela sent les ennuis... Il ressort presque aussitôt et j'entends déjà la cavalcade des gardes dans la rue, prêts à me tomber dessus. Je m'oblige à rester assis mais des fourmis commencent à me monter le long des jambes... Je ne veux pas aller en prison... Pas comme ce bon vieux Jaco...
Je ferme les yeux deux secondes et quand je les rouvre, le petit homme est de retour, et se tient dans l'ombre d'un individu très grand, portant un chapeau et un imperméable très quelconques. Mince, ils n'ont pas l'air de militaires du tout... Je devine le regarde d'aigle du grand homme qui me transperce depuis l'autre bout de la salle, et le bruit des clients semble tout à coup moins fort ; comme si tout le monde retenait son souffle... Pourtant, personne ne regarde les deux nouveaux venus.
Ils se dirigent vers moi à grandes enjambées et je m'attends à présent à les entendre me dire mes droits avant de m'embarquer. Je ne le sens pas du tout, cette journée va finir dans le noir... Mais alors, le grand homme se penche un peu vers moi, me tend la main et m'annonce tout bas que lui, Erwin Smith, est ravi de faire ma connaissance, car son subordonné, le caporal Livaï, lui a longuement parlé de moi.
Je m'efforce de ne pas m'écrouler de soulagement sur ma chaise ! Toute cette tension est mauvaise pour mon pauvre coeur ! Je comprends alors que le petit homme - le caporal Livaï, le champion de l'armée humaine, qui aurait pu le croire ? - a voulu s'assurer que j'étais bien là et seul avant d'aller chercher son supérieur. Mesure de précaution. Ah, quelle idée j'ai eu de m'en faire ! Tout s'explique !
Ils prennent place devant moi et commandent également des boissons ; thé pour tous les deux. Il me reste assez de café pour finir la soirée ; je n'aurais peut-être même pas le loisir de boire, j'ai tant à raconter... Je ne veux pas perdre de temps alors je décide d'y aller de moi-même. Une fois les consommations déposées, je m'assure que personne ne traîne dans les parages et je me lance.
Je suppose que le caporal vous a déjà dit beaucoup de choses sur moi, major. Il répond très poliment qu'il aimerait malgré tout en savoir plus sur ma vie personnelle. Ma vie personnelle ne peut être dissociée de mon travail. Je me nomme Hadulfo Ibsen. Ce nom ne vous dit sans doute rien car bien qu'écrivain, je n'ai jamais signé de mon vrai nom. C'était l'usage dans le cercle que je fréquentais. Celui des... hérétiques.
J'ai toujours été fasciné par l'histoire de nos origines ; celle de notre peuple, je veux dire. Il y avait tant de questions sans réponses valables que je me suis interrogé dès mon plus jeune âge. Les Murs surtout me semblaient une énigme absolue. J'ai vécu à Krolva, à l'ombre de la grande Rose, et quand j'ai levé pour la première fois les yeux sur elle, c'est comme si elle avait voulu me parler, me révéler des choses. Ses deux soeurs m'intriguaient tout autant, alors très tôt j'ai décidé que je ferais d'elles mes muses.
C'était une autre époque. En ce temps-là, on pouvait parler et écrire plus librement. Il n'y avait pas autant de censure qu'aujourd'hui. Certes, il n'était pas conseillé de fanfaronner, mais on pouvait mener des recherches sur ces sujets sans s'attirer les foudres royales. C'est le culte du Mur qui a tout changé. Du temps de ma jeunesse, ce n'était qu'une secte considérée comme un ramassis de fous et d'illuminés, qui ne comptait que quelques membres. J'en ai fait partie pendant un temps. J'avais entendu dire qu'ils connaissaient certains secrets à propos de ce qui m'intéressait. Je n'ai jamais été croyant, mon affection pour les trois déesses était scientifique avant tout. J'ai été très déçu. Ils se contentaient de prêcher et de débiter des prières très banales, même si je sentais la présence d'un genre de discours codé... S'ils possédaient des secrets, alors ils n'étaient connus que des plus hauts placés. On les disait déjà liés avec la famille royale... C'était très intriguant pour un jeune homme comme moi.
Le major n'a encore prononcé aucune parole et semble boire mes mots ; le caporal, lui, cille à peine et son regard est fixé sur moi.
J'ai quitté cette secte sans regret et je me suis lancé seul dans mes études. J'ai rencontré beaucoup de gens exerçant dans divers domaines : l'histoire, l'architecture, le folklore, la géographie, l'art... J'ai visité toutes les villes, tous les lieux pittoresque pouvant me renseigner sur nos origines ; j'ai écouté des mythes locaux, familiaux, des superstitions... Ce qui est ressorti de tout ceci, c'est une évidence. Les Murs ne pouvaient absolument pas avoir été construits par la main de l'homme. A cette époque, si on s'en tient à la chronologie officielle, ils n'étaient pas si anciens. Et pourtant, personne n'était capable de révéler comment ils avaient été érigés ! C'était totalement fou ! Et le pire c'est que personne, à part quelques-uns comme moi, ne se le demandait !
Ici, Smith pose sa main sur mon bras, les yeux brillants, et me dit qu'il a pensé exactement la même chose. Oui, au bataillon d'exploration, vous êtes presque entraînés à penser à contre-courant. Mais c'est très rare en vérité. La majorité des gens vivent dans un flou perpétuel sur leur passé, et pire encore, ils semblent s'en satisfaire comme si c'était normal ! Je ne l'ai jamais compris. C'est comme si un voile était posé sur leurs yeux... Mais pourquoi vous et moi ne sommes pas affectés ? Qu'est-ce qui a conditionné notre clairvoyance ?
Je vais vous donner une partie de la réponse. Le cercle d'initiés dont je vous ai parlé n'a jamais perdu la mémoire, et des récits et enseignements du monde ancien ont été conservés par eux, sous forme orale ou écrite. Le monde ancien, c'est ce qui existait avant que nous venions vivre ici derrière ces murailles. Nous sommes bien venus de quelque part, n'est-ce pas ? Du monde extérieur. Il doit être bien plus vaste encore qu'on ne l'imagine. Les récits sur les océans, les déserts, et tout ce qu'ils contiennent... C'est ce dont se sont souvenus les anciens. Mais à part ça, ils n'ont pas de réponse à donner concernant notre passé ; même à eux cela demeure caché. Les secrets des Murs doivent se trouver à l'extérieur. Mais vous seuls pouvez sortir ; nous, nous sommes coincés ici...
J'avale une gorgée de café qui ne me brûle pas car il est presque froid. Nos ancêtres ont transmis leurs connaissances à certains élus qui les ont transportées ici. Au début, on les a laissés faire, puis on les a persécutés. Vous, Erwin Smith, vous descendez peut-être d'un de ses initiés. Quelqu'un de votre famille peut-être...
Il m'interrompt et me révèle que c'est son père qui lui a appris à être curieux et à poser des questions. Ah ! je le savais ! Je connais cette flamme dans vos yeux, j'avais la même à votre âge ! Votre père devait être un grand homme ! Il a bien fait de vous initier !
Il baisse la tête sans répondre mais je devine avoir évoqué quelque chose de douloureux... Je reprends vite le fil de mon récit afin de ne pas l'embarrasser. Donc, après avoir rassemblé absolument tout le matériel possible au sujet des Murs et avoir constaté que presque rien ne s'accordait avec la version officielle, j'ai décidé d'écrire un livre ; mon seul et unique, l'oeuvre de ma vie, imprimé à nos frais en peu d'exemplaires... Je n'ai jamais eu d'enfant et cet ouvrage est devenu un peu comme mon fils bien-aimé. C'est mon ami Jacoberto qui s'est occupé des illustrations. Un sacré coup de crayon qu'il avait...
Quelques mois après la publication, le vent a commencé à tourner. Les affiches annonçant que certains ouvrages seraient mis à l'index pour cause de sécurité d'Etat se sont multipliées. Jacoberto et moi craignions pour nos vies. Puis un jour, il a disparu. Il avait une famille que j'aurais pu prendre en charge, mais je devais penser à ma survie. Quand j'ai constaté que ma maison avait été mise à sac pendant mon absence, j'ai décidé de disparaître. Quitter à jamais la belle Rose me fendait le coeur... J'ai emporté le strict nécessaire, de quoi remplir une valise, mes livres les plus précieux, et je suis allé me perdre dans les bas-fonds. C'était le meilleur endroit pour disparaître. Je savais bien que je risquais d'y mourir, mais mieux valait partir en jour prochain en homme libre que croupir tout de suite en prison, voire finir pendu.
J'ai vécu pendant des années de petits travaux. Je proposais mes services en tant qu'écrivain pour personnes illettrées, je faisais la lecture. Et puis je suis tombé sur cet orphelinat souterrain, dont le concept m'a plu. J'y ai enseigné un temps l'écriture et la lecture ; et maintenant que j'y pense, il me semble avoir collaboré avec un certain Mr. Smith l��-bas. Peut-être était-ce un de vos parents éloignés... Savez-vous quelque chose à ce sujet, major ?
Il secoue la tête négativement mais m'informe tout de même que son père était professeur d'école et qu'il s'absentait deux jours par semaine sans dire où il allait. Il était très jeune et ne s'en souvient pas très bien. Le caporal, lui, précise qu'il se rappelle bien de l'existence d'un établissement de ce genre - les rumeurs courant sur ses origines modestes sont donc fondées - mais qu'il n'y a jamais pénétré. Je vois... Et bien, un jour, lui aussi a disparu, et l'orphelinat a fermé ses portes. C'est à ce moment que la misère a commencé à me serrer la ceinture. Je vivais de presque rien et quand c'était trop insupportable, je devais me résoudre à vendre un livre ou deux au marché noir afin de gagner quelques sous. Mais la lecture me manquait et je finissais toujours invariablement par m'en racheter un au lieu de nourriture.
La peste a presque eu ma peau. J'ai survécu mais je souffre de graves problèmes de santé depuis. Cela n'a jamais arrêté ma passion pour les secrets des Murs. En vivant sous terre, j'ai appris encore d'autres choses stupéfiantes à leur sujet. Tenez, prenez Sina, le Mur contre lequel s'adossent les bas-fonds. On y pense jamais mais Sina plonge très profondément sous terre. C'est déjà stupéfiant, mais il y a mieux. J'ai discuté avec de vieux terrassiers pleins d'anecdotes fascinantes qui se sont transmises. Les bas-fonds sont à l'origine une grotte naturelle quelque peu excavée par la main de l'homme. Ces braves ouvriers m'ont raconté que le Mur Sina ne se contentait pas de traverser les bas-fonds du sol au plafond ; il descendait encore plus profondément, des mètres et des mètres plus bas, si profond qu'on ne pouvait en découvrir la base.
Cela m'a stupéfié. J'avais la preuve ultime que les Murs n'étaient pas une oeuvre humaine. J'ai alors repensé aux discours des révérends du culte du Mur - qui était devenu très puissant durant mes années sous terre. Avaient-ils raison ? Depuis, je suis persuadé qu'une force surnaturelle a présidé à cette construction. Pas un dieu, comme ils le disent, mais quelque chose qui y ressemble... Et ce n'est pas tout. Certains habitants des bas-fonds prétendent que lorsqu'ils se promènent près de la muraille - on ne peut l'atteindre qu'en traversant le quartier est et en se dirigeant vers l'extrémité nord-est du point le plus haut et escarpé du quartier -, ils peuvent parfois entendre comme un profond soupir rauque, cadencé, très lent et très profond ; comme une respiration...
Le caporal émet un tcch incrédule, la joue écrasée sur la paume de sa main, mais le major n'a aucune réaction. C'est le genre d'homme à éprouver des émotions si violentes que pour un observateur extérieur, il aurait l'air de ne rien éprouver du tout. Je ne suis pas fou, je vous assure. Je suis allé vérifier. C'est vrai qu'il y a un son très étrange à cet endroit, mais comme personne n'y va en général, cela passe inaperçu. On pourrait le prendre pour un simple écho souterrain naturel, mais... croyez-le ou non, j'ai eu l'impression qu'il y avait quelque chose là-dedans ; de gigantesque, et qui dormait... et qu'il ne fallait pas réveiller...
Les années ont passé, je n'avais plus un sou, mais j'ai gardé un de mes biens les plus précieux : mes papiers d'identité. Avec eux, je pouvais retrouver la surface. J'ai constaté que j'étais vieux, et que mon passé était derrière moi. Je suis remonté il y a quelque temps et j'ai essayé de me reconstruire une petite vie discrète. Plus d'écriture pour moi. J'ai réussi à récupérer quelques économies que j'avais cachées avant de m'enfuir et je vis de cela à présent. J'écume les marchés pour tenter de me refaire une collection d'ouvrages convenables. J'aime être entouré de livres, voyez-vous ? Et c'est ainsi que je suis tombé sur le caporal l'autre jour ; avec cette belle première édition très rare du "Royaume des Trois Déesses". Son auteur a été très malin. Il a glissé des allusions aux secrets des Murs dans son texte, que seuls des initiés peuvent déchiffrer. Je ne doute pas un instant que vous l'ayez remarqué, major Smith ?
Il approuve, et je m'autorise une petite pause. Narrer ainsi mon histoire m'a fatigué, mais aussi rappelé tant de choses... Cela a quelque chose d'un peu sinistre de se pencher sur sa propre vie et de constater qu'il reste devant vous bien moins d'années qu'il n'y en a derrière... Vous savez, j'ai soixante-huit ans, et je ne peux plus me battre comme auparavant... Les jeunes comme vous, c'est vous qui avez l'Histoire entre vos mains, qui l'écrivez. Moi, je ne suis plus qu'une archive. M'avoir permis de vous parler est déjà un honneur. Je n'en espérais plus tant au crépuscule de ma vie. Si j'ai pu vous être utile...
Smith affirme que je leur ai été plus qu'utile, et que c'est lui qui est honoré de m'avoir parlé. Ecoutez, je peux peut-être faire un peu plus... Je fouille dans mon veston et en sors le livre, racorni, aux pages froissées, à la couverture si familière... Je n'ai jamais pu me résoudre à le vendre, celui-là... C'est sans doute le dernier exemplaire en circulation. Je le pousse sur la table vers Smith qui le regarde avec respect. Ne faites pas attention au nom d'auteur, c'était mon pseudonyme - Bisen Flodauh, une anagramme un peu piteuse, je dois dire. Dedans, vous trouverez le fruit de mes recherches, rien ne manque. Aah ! regardez ce dessin ! Jaco avait vraiment un de ces talents !... Paix à son âme...
Il m'est très précieux mais je vous l'offre. Il ne me sera d'aucune utilité dans la tombe. Vous y puiserez sans doute des vérités utiles. Et pour vous, caporal, voici l'édition récente du sixième tome du "Royaume des Trois Déesses", comme convenu. Vous avez amené l'autre ? Il exhibe alors le volume et nous procédons à l'échange. Ah ! quel bel objet ! Les livres sont vivants, vous savez ? Rien de ce qu'on leur fait dire n'est sans conséquence. La moindre phrase engage toute notre humanité. Nous sommes ce que nous écrivons, ce que nous lisons. Ecrire un livre, c'est accoucher d'un enfant imprévisible... Je vous confie le mien.
J'estime que notre entrevue doit maintenant se terminer ; je suis bien fatigué... Je me lève et coiffe mon chapeau. Smith se lève pour me saluer et je l'informe que je préfère sortir avant eux. Je m'adresse pour la dernière fois à ces deux jeunes hommes. Restez curieux. La vérité est une vertu et quelque chose me dit que vous la trouverez. Il faut se battre pour elle, bec et ongles. Et la transmettre au peuple. C'est un droit. Quels que soient les sacrifices, si vous cherchez la vérité, alors vous serez des hommes de bien.
Retrouvez Maria. Et si vous en avez l'occasion un jour, écoutez battre le coeur de ses deux soeurs...
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selmakovich · 4 years ago
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La ville morte - épisode 13 / la fin du monde
La ville morte a connu la frénésie du grand départ pré-confinement une nouvelle fois. Des kilomètres de bouchon le long des deux rives ont créé une panique de klaxons et de cris. Deux personnes, casques sur la tête ont couru sur un boulevard entier après un potentiel voleur. Les intersections étaient bouchées par des voitures optimistes qui pensaient "c'est vert je traverse je m'en fous".
On a acheté des chips et on s'est doucement demandé à quoi allait ressembler cette deuxième fin du monde. Sous l'appartement, le café a une nouvelle fois baissé le rideau de fer. Pas complètement. Juste au trois-quart, de sorte que le gérant sort et entre en se tortillant un peu. Dans le square en bas, on boit des cafés dans des verres en plastique en guettant les derniers rayons de soleil de novembre. C'est plutôt rassurant, cette demi-présence. Juste quelques personnes qui boivent un café dehors. Je me rassurais ainsi, lorsque j'ai croisé une femme dire de manière extatique dans son kit main libre
"Au moins, on est débarrassé des blédards du bout de la rue."
Je ne l'ai pas poursuivie, je ne lui ai pas hurlé dessus. Au milieu du square, je suis restée les bras ballants, comme on se retrouve souvent face à des manifestations si directes de racisme. J'ai regardé ses cheveux lisses calés derrière ses oreilles. Petite taille, sac à dos. Ongles peints, démarche assurée. Un joli portrait de "Mme tout le monde" comme "Mme tout le monde veut voir les nord-africains retourner dans leur pays la nordafrique".
Je n'ai rien de commun avec les hommes du café. Je ne suis pas un homme de quarante ans. Si j'en crois le peu de conversation que j'ai entendu / comprise, contrairement à la plupart, je n'ai pas d'entreprises dans le bâtiment. Rien en commun donc.
Enfants, on se moquait toujours un peu des blédards. C'étaient ceux qui arrivaient en cinquième en parlant un français cassé, qui prenaient des cours de FLE (français langue étrangère), et qui ne savaient pas nager (moi non plus par ailleurs, mais c'était différent).
On était aussi impressionné. Un blédard avait vécu dans un autre pays, savait parler plusieurs langues, contrairement à nous, et se moquait allègrement de nos prononciations. On sait que nos parents, nos oncles, nos grands-parents ont tous été des blédard⋅e⋅s. Leurs manies, leur accent, leur remarque nous le rappelle. Alors on dit blédard avec amour et taquinerie.
"Tu sais, on garde la maison au pays aussi parce que, si ça tourne mal en France, avec l'extrême-droite, on a un endroit où aller."
En entendant la tirade raciste de Mme tout le monde, j'ai pensé à cette maison quelque part. La maison qui nous attend, si la fin du monde nous engouffre.
villemorte
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salaz-bryana · 5 years ago
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BRYANA POUR HOLLYWOODLIFE 30/12/2019
Bryana Salaz est tellement excitée pour 2020 parce que cela signifie plus d'épisodes de `` Team Kaylie ''. Elle a parlé EXCLUSIVEMENT avec HL de ce qui nous attend, comment 'The Voice' l'a préparée pour le chemin qu'elle est en train de parcourir, et plus encore. Une troisième série d' épisodes de l' équipe Kaylie devrait sortir en 2020 et les épisodes sont parmi les favoris de Bryana Salaz . L'actrice de 22 ans joue Kaylie Konrad dans la série comique Netflix. Alors que les deux premières saisons ont consisté à faire connaissance avec l' équipe de l' équipe Kaylie , Bryana estime que la partie 3 est la meilleure à ce jour. D'une Quinceañera à un épisode de catch, Bryana et Kaylie vivent leur meilleure vie en ce moment. HollywoodLife s'est assis avec Kaylie pour parler de ce à quoi s'attendre dans la prochaine série d'épisodes. Elle a discuté de l'exploration de la comédie physique avec son rôle dans l' équipe Kaylie et des raisons pour lesquelles elle l'aime tellement. Bryana a également révélé comment son expérience en tant que candidate à la saison 7 de The Voice l'a aidée dans sa carrière. Bryana prend la responsabilité d'être un modèle très au sérieux et elle explique pourquoi c'est si important pour elle dans notre interview exclusive.
Comment vous sentez-vous maintenant que les parties 1 et 2 sont terminées et que la partie 3 est en route? Bryana Salaz:Je suis vraiment excité parce que j'ai l'impression que la première partie nous a permis de présenter les personnages et de les connaître un peu. Mais ensuite dans la deuxième partie, mon aspect préféré était de voir le développement même en tant qu'acteurs. Il ne s'agissait plus de savoir qui était Kaylie ou de savoir qui était Ray Ray. Elle était ancrée en nous à ce moment-là. C'est comme si nous nous réveillions et nous nous disions: "Oh, c'est qui nous sommes." Je me sentais tellement confiant sur la deuxième partie. Je ne peux pas attendre la troisième partie car j'ai l'impression qu'elle est encore plus imprégnée et nous sommes nos personnages. On sent vraiment la différence. C'est aussi ma goutte d'épisodes préférée parce que ce sont les gros épisodes de cascades, et j'ai pu faire mes propres cascades et tout. Il y a tellement de choses amusantes qui se sont produites dans la troisième goutte et j'ai hâte que ça sorte. Y a-t-il quelque chose de spécifique sur la partie 3 avec Kaylie que vous pouvez taquiner? Bryana Salaz: Il y a un épisode centré autour d'une Quinceañera, ce qui est super amusant. Mais à la télévision pour enfants, ils savent trouver un moyen de faire un Quinceañera un épisode entier. Je suis vraiment excité à ce sujet. Mon préféré de tous les temps pour lequel je suis excité est qu'il y a un épisode de lutte où j'ai pu faire mes propres cascades de lutte. Je n'ai jamais lutté de ma vie, donc c'était amusant. Je suis juste allé chez le chiropraticien et j'ai découvert que ça m'avait fait du mal au dos. Mais je suis vraiment excité de voir ces épisodes tomber. Jouer Kaylie est un rôle très actif. Qu'est-ce que ça vous fait en tant qu'actrice d'explorer la comédie physique? Bryana Salaz: Très intéressant. Je pense que c'est une chose que j'ai trouvée que j'aimais. J'adore la comédie physique. Avec la télévision pour enfants, la première chose que j'ai apprise est que vous devez être à 110% d'accord pour vous ridiculiser. Je suis tout à propos de ça, donc pour être juste à l'aise et confiant et savoir que je vais avoir des trucs sur moi ou que je m'envole de ça et que ça me fait tout le visage, c'est très angoissant au début parce que vous vous dites: «Je ne veux pas que les gens me voient comme ça.» Mais la comédie physique que j'ai apprise est probablement l'une des choses les plus confortables que j'ai faites. J'aime utiliser mon corps pour raconter une histoire. J'aime utiliser la physicalité pour faire rire les gens. J'ai l'impression que cela ajoute juste un autre élément à la comédie, et pouvoir l'affiner et vraiment travailler dessus tout au long de la série m'a mis à l'aise. Maintenant, j'aime faire tout ce qui m'implique en me jetant du fauteuil ou quoi que ce soit. Ce qui est cool, c'est que Netflix est tellement ouvert. Ils ne sont pas aussi stricts que certains autres projets sur lesquels j'ai travaillé ou fait partie. Ils ont permis un tel effort de collaboration même avec moi. Les réalisateurs me laissaient collaborer et y mettre mes deux cents. Pour pouvoir sentir une partie de mon spectacle et y mettre mes deux cents et donner vie à certaines de mes idées, ce fut une expérience d'apprentissage formidable. Je ne peux pas remercier assez Netflix pour avoir permis à leurs acteurs de collaborer également dans les coulisses. Pas trop de projets vous permettent de faire ça en tant qu'acteur. Je suis donc très, très reconnaissant et j'ai tiré beaucoup de cette expérience. Votre moment décisif a été celui de candidat à The Voice . Avez-vous toujours pensé à agir? Bryana Salaz: Beaucoup de gens pensent que j'ai commencé à jouer après The Voice , mais j'ai commencé à jouer de la musique et à jouer en même temps à l'âge de 12 ou 13 ans. C'était quand je vivais à Atlanta. J'auditionnais devant The Voice pour autre chose. J'avais fait quelques trucs comme des publicités ici et là, mais rien ne m'a jamais fait entrer dans le monde du théâtre. J'aime tellement la musique, alors quand The Voiceest venu et c'était une opportunité, j'ai mis un peu en suspens. Pour moi, c'est très imbriqué. Je suis très passionné par le théâtre et la musique. Je suis dans un monde où ces deux choses peuvent être poursuivies en même temps. Parce que je suis tout aussi passionné, cela a été une telle bénédiction de pouvoir faire les deux. J'ai l'impression de ne rien avoir manqué. J'ai été capable d'intégrer les deux dans ma vie et ça a été le meilleur sentiment de pouvoir faire les deux. Comment The Voice et cette expérience vous ont-ils préparé pour ce chemin que vous suivez actuellement? Bryana Salaz: The voice a été une telle expérience d'apprentissage pour moi parce que je n'avais que 16 ans et c'était la première fois que je ressentais la pression de l'industrie et ce qui se passait vraiment derrière les décors et ce qui se passait vraiment derrière la caméra. Ce n'est pas tout ce que vous voyez à la télévision. Ce fut une expérience d'apprentissage que je suis très reconnaissante d'avoir. Parce que si je n'avais pas su que venir ici, je ne sais pas si j'aurais été aussi préparé quand j'ai fait le grand pas après avoir obtenu mon diplôme. Parce que vous passez tellement par la série. Soit vous vous décomposez, soit cela vous donne vraiment envie de plus. Je ne savais pas dans quelle direction ça allait aller pour moi. Mais cela m'a simplement donné envie de le faire et m'a rendu plus résilient pour aller au bout de ce que je veux faire. Je pense donc avoir cela à mon actif et venir ici et m'occuper de… Je ne vois même pas cela comme un rejet. Tout simplement parce que j'auditionne 10 choses par semaine et j'en ai entendu parler peut-être tout au long de l'année. Pour moi, ce n'est pas du rejet, c'est juste que je ne correspondais pas à la pièce. Je pense qu'être surThe Voice m'a vraiment aidé car il y a tellement de voix différentes. Tout le monde est si différent et on ne sait jamais ce que les gens aiment à l'époque. C'est la chose avec notre industrie est de pouvoir suivre et s'adapter à tout. J'ai définitivement emporté beaucoup de compétences et j'ai beaucoup appris sur moi-même lors de l'émission. Cela m'a vraiment aidé à me propulser dans mon jeu d'acteur et ma carrière musicale. L'équipe Kaylie explore vraiment la culture d'influence. À quoi cela ressemble-t-il pour vous en tant que personne qui vit beaucoup dans ce monde? Bryana Salaz: C'est vraiment cool de voir comment ils l'intègrent. J'ai l'impression que ma génération est dans cette catégorie où nous avons vécu la moitié de notre vie sans les médias sociaux. Nous avons donc cette expérience de grandir sans téléphone et des choses comme ça. Mais nous avons également connu très fortement l'influence des médias sociaux dans tout. Pour moi, c'était vraiment bien parce que quand j'ai déménagé ici, tout mon cercle était des influenceurs. C'étaient tous mes amis et tout. Au fil du temps, vous vous séparez. Je me suis retrouvé moins entouré d'influenceurs et je n'en faisais même pas autant sur les réseaux sociaux. C'était vraiment cool de voir le point de vue des écrivains sur les réseaux sociaux. Évidemment,Équipe Kaylieest basé sur la famille Kardashian, l'idée de vivre cette grande vie extravagante et d'avoir cette vie parfaite sur les réseaux sociaux. Mais derrière les portes, tout n'est pas comme il semble. C'est tellement plus profond que ça. Il y a tellement de choses à faire pour faire un spectacle comme ça ou être cette personne qui influence des millions de personnes. Je pense que c'est vraiment bien. C'est vraiment une bonne idée d'avoir une fille qui est dans ce monde et ne comprend pas ce que c'est que de ne pas être dans ce monde, parce que c'est comme ça qu'elle est née et a grandi. Pour la placer dans un environnement où elle apprend des enfants qui n'ont pas la possibilité d'être sur les réseaux sociaux et d'être entourés de cet environnement, je pense que c'est vraiment génial d'apporter de la lumière à cela et de trouver la base et tout cela. Parce que les médias sociaux sont si puissants et si effrayants. Cela peut vraiment aller dans les deux sens. Bryana Salaz: C'est vraiment le cas. Pour moi, parfois je veux tout supprimer car je ne peux pas le prendre. C'est tout simplement trop. Les gens des médias sociaux qui se sentent autorisés à vivre et ceux qui ont l'impression d'avoir accès à votre vie et à toutes ses parties. Ils pensent qu'ils vous connaissent, et c'est comme ils le font dans une certaine mesure, mais en même temps, il est difficile de trouver cet équilibre entre confidentialité et publicité. Faire partie de l' équipe Kaylie et être le visage d'une émission Netflix, vous êtes une inspiration pour les jeunes filles. Comment abordez-vous cette responsabilité? Bryana Salaz:Ça a été fou. J'ai vécu ma propre part d'expériences de médias sociaux qui m'ont affecté négativement. Vous savez, je pense trop à ce que je dois être pour les filles ou les jeunes enfants qui me regardent. Mais j'ai appris tellement de choses de la part de mes followers que d'être moi-même. Je pense qu'en fin de compte, c'est tout ce que je peux faire, aussi cliché que cela puisse paraître. Tu ne vas jamais plaire à tout le monde. Tout le monde a toujours quelque chose à dire, surtout avec Internet. Donc, vous pourriez aussi bien vivre votre vie comme vous le souhaitez. Pour moi, je prends tellement d'importance en tant que modèle parce que j'ai envie de grandir, surtout dans ce marché, vous ne voyez pas beaucoup de filles hispaniques dans des rôles principaux dans quoi que ce soit. Pour moi, être en mesure de faire partie d'un projet qui n'est pas centré sur une famille hispanique et être un leader en tant que femme mexicaine-américaine est énorme. Pour pouvoir être cette inspiration pour les petites filles, et même pas les petites filles, n'importe qui. Je pense que c'est ce qui est spécial dans notre émission. Notre spectacle est axé sur la diversité, l'acceptation, peu importe votre sexualité, votre religion, quoi que ce soit. C'est ce qui est si puissant dans notre émission. Je suis très reconnaissant de faire partie de ce message. Je ne prends certainement pas cela à la légère. Je veux toujours être une inspiration pour quelqu'un là-bas. Je suis très reconnaissant de faire partie de ce message. Je ne prends certainement pas cela à la légère. Je veux toujours être une inspiration pour quelqu'un là-bas. Je suis très reconnaissant de faire partie de ce message. Je ne prends certainement pas cela à la légère. Je veux toujours être une inspiration pour quelqu'un là-bas.
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lesfeesministres · 8 years ago
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Production orale : débat
Ce débat a été inventé de toutes pièces afin de mettre en lumière les multiples facettes du féminisme actuelles et des difficultés qu’il rencontre dans sa volonté de faire évoluer la société.
Amy Jacminsuporte : Sociologue spécialisée sur le féminisme et son histoire    Giulia Vokryllon : Lycéenne, élève de première                                                    Alix Dhérysoire : Journaliste
Alix D_Bonjour à tous et bienvenue dans l'édition du 20h de notre journal «Des histoires de l'Histoire». Nous aborderons aujourd'hui la question de l'avenir du féminisme et de son impact dans les sociétés actuelles, notamment au sein de la jeunesse. Nous accueillons donc ce soir d'une part : Amy Jacminsuporte, éminente sociologue et auteure de « Le féminisme est-il le nouveau moteur de l’Histoire ? », et de l'autre : Giulia Vokryllon, une élève du lycée la Prat's de Cluny... Entrons dès à présent dans le vif du sujet, tout d'abord, d’après vous Giulia, qu'est ce que le féminisme ? Vous considérez-vous comme féministe ?
Giulia V_J'en ai entendu parler à la télé, je crois que c'est un mouvement de femmes qui se battent pour avoir plus de droits. Mais je ne me considère pas comme féministe, je suis juste pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Je ne comprends pas vraiment leurs revendications, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, on a tous les mêmes droits, homme ou femme.
A. D_Donc, pour vous, être féministe se distingue de vouloir l'égalité homme/femme ? Les féministes voudraient-elles plus que l'égalité ?
G. V_Oui, c'est mon impression mais je me trompe peut-être. Je ne comprends pas vraiment le but des féministes, je les trouve plutôt extrêmes dans leur façon de penser.
A. D_Très bien. Amy, qu'en pensez-vous ? Pour commencer, peut-être pourriez-vous nous donner une définition du féminisme ?
Amy J_Avec plaisir. Le féminisme se définit comme la conviction que les hommes et les femmes devraient posséder des droits et chances égaux. Il s'agit de la théorie politique, économique et sociale de l'égalité des sexes. Ce mouvement soulève un fait révoltant. Bien que les féministes du passé aient obtenues ce qu'on appelle « la victoire des principes », dans la réalité, les inégalités sont toujours tenaces et ancrées dans les mentalités. Il s'agit donc aujourd'hui d'appliquer ces principes durement gagnés et de lutter contre la remise en cause des acquis. En soit, être féministe consiste donc simplement à revendiquer l'égalité réelle et appliquée entre les genres.
A. D_Intéressant. Vous semblez dire que l'égalité aujourd’hui proclamée est factice. Rappelons quelques chiffres : le différentiel de salaires est toujours de 20% en défaveur des femmes; 80% des emplois précaires sont occupés par des femmes; une femme est violée en France toutes les dix minutes; il y a 81,5% d'hommes sur les bancs de l'Assemblée nationale; 80% des tâches ménagères sont encore le “privilège” des femmes… Cela semble incroyable. 
G. V_Wouah. Je ne me rendais pas compte. Quand j'y pense, c'est vrai qu'on ne connaît pas beaucoup de femmes politiques... La seule, connue, qui se présente est Marine Le Pen, ce n'est pas très glorieux. Je ne comprends pas pourquoi les femmes sont payées moins, c'est totalement injuste ! En plus, elles doivent souvent s'occuper des enfants à la maison : c'est une double peine. Je crois que je n'ai jamais vu mon père passer le balais... et jusqu'ici, ça ne m'avait jamais choquée.
A. D_Finalement, l'égalité ne semble pas vraiment atteinte. Pourtant, le féminisme existe déjà depuis si longtemps. Comment se fait-il que les inégalités soient toujours si fortes dans nos démocraties occidentales ? Après tout, les femmes représentent 52% de la population mondiale : on ne parle ici pas d'une minorité. Pourquoi se fait encore marcher sur les pieds ? Quels sont les facteurs qui empêchent nos sociétés d'évoluer concrètement ?
A. J_Vous mettez le doigt sur le problème que rencontre le féminisme dans sa volonté de faire évoluer la société. Comme nous l'avons vu, les féministes ne paraissent pas légitimes dans leurs revendications pour l'égalité. En effet, depuis les débuts du mouvement, la société considère que leurs revendications sont absurdes et contraires à l'ordre en place. Le message des féministes est inconfortable. Pour les hommes, l'accusation d'oppresseur est difficile à admettre, alors qu'elle ne vise pas les hommes mais le patriarcat ! Pour les femmes, accepter le féminisme revient à se reconnaître comme opprimée par le système, ce qui est douloureux. De plus, les féministes sont souvent décrédibilisées par l’appellation « agressive ». C'est ridicule. On leur reproche de nuire à leur message par l’expression de leur colère. Et puis quoi encore ? L'égalité s'exige, elle ne se supplie pas à genoux !
G. V_Je comprends votre énervement mais c'est normal que l'agressivité entraîne le rejet de la société. Je pense aux Femen, ce mouvement fait peur. Je ne les comprends pas. Elles s'exhibent alors qu'elles luttent pour les droits des femmes. C'est choquant. Elles profanent des lieux de cultes, les religieux peuvent se sentir agressés. C'est contre-productif, non ?
A. D_C'est vrai que les Femen ont une image assez controversée. Pourquoi se dénudent-elles ? Quel est leur but ? Leurs revendications paraissent assez floues.
A. J_J'ai fais l'erreur de parler du féminisme au singulier. En effet, si ce mouvement tient de la conviction qu'il existe une cause des femmes et qu'il est primordial de se battre pour celle-ci, les avis divergent concernant les objectifs du mouvement et les moyens pour y parvenir. En soit, il serait plus juste de parler de féminismes au pluriel. Ce mouvement multiple est composé de nombreux courants très différents et parfois même contradictoires. Le plus connu en France est celui des universalistes qui prônent la déconstruction du genre. Il s'oppose fondamentalement aux différentialistes qui revendiquent une distinction nette des genres. Les Femen sont un mouvement considéré comme radical et extrémiste, elles ne représentent absolument pas le mouvement dans son ensemble, c'est un cas à part, pour beaucoup de féministes, ce sont des kamikazes.
G. V_Oh, pourtant, je croyais que les Femen représentaient le mouvement féministe. On ne voit qu'elle à la TV, les rares fois où j'ai entendu parler du féminisme, c'était lors de l'une de leurs actions, pour moi, c'était des militantes types. Je ne connaissais pas du tout les courants dont vous parlez. Tout ceci me paraît bien mystérieux. Comment savoir alors, qui a tord ? Qui a raison ? Qui sont les vraies féministes ? J'avoue que je ne comprends plus rien.
A. D_Ce que l'on note ici, c'est donc la pluralité des féminismes. Il y a de très nombreux mouvements et celui des Femen n'est qu'un groupe parmi d'autres. Il est pourtant ultra-médiatisé... bien plus que ceux que vous mentionnez... Serait-ce donc la faute des médias ? Des journalistes ? Sans vouloir vexer mes confrères et consœurs évidemment ! Les politiques ne sont pas forcément très tendres avec le Féminisme... Il est alors normal que l'opinion publique soit perdu à ce sujet : le manque d'informations mène à la désinformation.
A. J_C'est exactement ça. La méconnaissance du sujet et la conviction que l'égalité entre les genres est atteinte a ainsi été à l'origine d'un énorme quiproquo : les féministes sont aujourd'hui considérées comme cherchant à instaurer une société matriarcale alors que leur but est simplement l'égalité réelle. Cela entraîne beaucoup d’incompréhension. La nouvelle génération, méfiante envers ce féminisme qu'elle connaît mal, s'en détache alors que c'est elle qui devrait porter le mouvement.
G. V_C'est vrai que j'ai toujours cru que les féministes avaient un problèmes avec les hommes... Une fille de ma classe crie au scandale dès que quelqu'un fait une blague un peu limite sur les femmes. Cela fait rire tout le monde mais elle s'énerve à chaque fois. Elle s’autoproclame féministe. Pour moi, son comportement était exagéré. Je ne comprenais pas sa colère. Beaucoup, dans la classe, la disent féminazie... Aujourd'hui, je me demande si ce n'est pas justifié d'être en colère : nous sommes aux XXIème siècle ! Comment se fait-il que les femmes soient toujours en charge du ménage ?!
A. D_En parlant des hommes, qu'en est-il d'eux ? L'égalité est censée concerner tout le monde, non ? Y a-t-il un féminisme au masculin ? Font-ils preuve de résistance aux avancées réclamées par les féministes ? Pourquoi ? Giulia exprime ici une colère contre une inégalité encore tenace. Ne serait-il pas temps que les hommes s'emparent de la sphère privée, du ménage, des problèmes concernant la vie intime ? Les combats féministes du passé ont permis aux femmes de conquérir la sphère publique et de faire éclater la sphère privée. Quel est l'enjeu du féminisme d'aujourd'hui, du féminisme « troisième génération » ?
A. J_Eh bien justement, ce sont les hommes ! Un slogan qui émerge de cette troisième vague féministe est : « Messieurs, l'égalité ne se fera pas sans vous. » Celui-ci s'oppose fondamentalement à un autre « ne me libère pas, je m'en charge ! ». Cette évolution est symptomatique de la nouvelle direction que prend le féminisme. Alors que les mouvements masculinistes et traditionalistes connaissent une progression phénoménale, beaucoup d'hommes prennent conscience de l'ampleur des inégalités et de l'injustice de cette situation. De plus, le sexisme et le patriarcat sont néfastes pour tous : ils imposent aux hommes d'être insensibles, forts, virils... Des rôles que tous ne sont pas capables de tenir. Des célébrités, hommes comme femmes, prennent ainsi position clairement et redorent l'image du féminisme en se déclarant ouvertement : « féministe ».
G. V_Il y a des hommes féministes ? Mais les féministes ne sont pas toutes des femmes ? Je ne connais que des femmes féministes... Si le patriarcat cause du tord aux hommes également, pourquoi les évolutions ne vont-elles pas plus vites ? Je ne comprend pas, je les pensais justement favorisés par ce système qui oppresse les femmes...
A. J_En effet, le patriarcat est un système oppresseur. En tant que tel, il est à l'origine d'un ordre social injuste qui enferme chaque genre dans un rôle précis : oppresseur et oppressée. Il nuit donc à tous. Seulement, il est bien plus violent envers les femmes qu'envers les hommes. Prenons un exemple. Imaginons que le patriarcat soit une entité qui lance des rochers. Les femmes, grandes victimes, se prendraient alors des menhirs -allez éviter des menhirs, c'est pas simple !- tandis que les hommes, eux, se prendraient simplement du sable dans les yeux. Le tord est commun, mais la violence n'est pas comparable. Concernant les hommes féministes : ils sont aujourd'hui nombreux. Au hasard, on pourrait citer Barack Obama, qui, lors de son dernier mandat, s’est déclaré officiellement féministe.
G. V_Barack Obama s’est déclaré féministe ? Je n’en ai jamais entendu parler et pourtant, je suis activement l’actualité… À entendre tout ça, j’ai presque l’impression que la question du féminisme est tabou. Je me rends compte qu’on en parle jamais au lycée alors que maintenant, ça m’a l’air fondamental… En Histoire, on ne parle jamais des luttes féministes. Tout ce que je sais c’est que le droit de vote des femmes n’a été obtenu  en France, qu’en 1944, c’est tard !!! D’après ce que j’ai compris, le féminisme concerne tout de même la moitié de l’humanité, voire l’humanité toute entière, et on n’en parle pas du tout : c’est incompréhensible ! Je sais que j’ai accès aujourd’hui à une vie confortable alors que mes aînées devaient se soumettre à leurs maris. J’aimerais connaître les noms et l’histoire de celles qui ont permis ma libération. Pourquoi le féminisme n’est il pas inclus aux manuels d’Histoire ?
A. J_Tout simplement parce que le féminisme n’est toujours pas accepté comme une évidence. De plus, les femmes ont tenté tant bien que mal de s’investir dans les grands bouleversements de l’Histoire mais comme toujours, elles se sont heurtées à un rejet sociétal. De par son rôle social, une femme ne peut pas s’impliquer dans la violence publique, ne peut pas revendiquer des droits, crier haut et fort ses opinions, être féministe ça a toujours été être déviant.e. À vrai dire, c’est l’exclusion des femmes des mouvements sociaux qui est à l’origine du féminisme.
A. D_À la lecture de votre livre, on a cette impression que le féminisme s’est construit en contre-mouvement. Comme une réponse à cette exclusion. « Vous ne voulez pas de nous ? Très bien, nous construirons notre propre mouvement et nous nous libérerons nous-même ! » Citons quelques noms emblématiques, comme vous le rappelez dans votre ouvrage, l’exclusion a également été effective par l’oubli de ces femmes qui ont lutté. Il est primordial de remettre celles-ci sur le devant de la scène. Olympes de Gouges, Simone de Beauvoir, Hubertine Auclert, Louise Weiss, j’en passe et des meilleures, et encore, ce n’est que la partie française ! Ces noms vous sont-ils familiers Guilia ?
G. V_Le nom de Simone de Beauvoir, me parle. C’était une sociologue, non ? Il me semble qu’elle a écrit un livre mais je ne me souviens pas du titre. Les autres femmes me sont totalement inconnues. En Histoire, nous n’étudions jamais de femmes, en Littérature nous n’étudions jamais de femmes. Il n’y a pas longtemps, j’ai entendu qu’une polémique avait eu lieu autour des œuvres proposées aux bac… aucune d’entre elle n’était écrite pas une femme. À l’occasion de l’élection présidentielle américaine, j’ai découvert dans la presse le terme de plafond de verre. Mais je ne voyais pas le problème, personne dans mon entourage ne voyait le problème. Je n’ai aucune héroïne à qui m’identifier, aucun modèle féminin inspirant.
A. D_Dans le cadre de cette édition, le journal a réalisé une enquête auprès des élèves du lycée la Prat’s. Le résultat que nous avons tiré de cette enquête rejoint parfaitement les points qui émergent aujourd’hui avec Giulia et Amy. Nous voyons ainsi au tableau qu'un grand nombre des interrogés ne savent pas qui est Olympe de Gouge ou en ont une idée très vague alors que c’est un personnage phare de la Révolution Française et une des pionnières du féminisme français. Une autre tendance globale ressort : bien que les jeunes aient majoritairement intégré l’idée d’égalité entre les genres, peu nombreux sont ceux qui se revendiquent féministes. Le féminisme et ses militant.e.s semblent faire peur, notamment par la mauvaise image des Femen. À la lecture de ce résultat, une question semble se poser : la jeunesse serait-elle féministe sans le savoir ? Qu’en pensez-vous Giulia ?
G. V_Eh bien je pense que oui. Je vais prendre mon exemple. Je me rends compte que je n'étais pas du tout assez informé sur le sujet. Je voyais le féminisme comme un mouvement flou et radical, les féministes comme des extrémistes dont je ne voyais pas l’intérêt de leurs combats. À mes yeux, l’égalité entre les hommes et les femmes était atteinte, et aujourd'hui, j’apprends que dans les faits, dans la réalité, ce n’est pas le cas. Les chiffres sont glaçants. Ils me donnent envie d’en savoir plus, de faire quelque chose. J’aimerais que les hommes nous appuient dans ce combat, j’aimerais m’engager. Je suis une femme, je suis totalement pour l’égalité mais je ne pouvais pas lutter pour une cause que j’ignorais encore d’actualité. La jeunesse est-elle féministe ? Complètement. La domination masculine n’est plus à la mode. Les mentalités tendent vers l’égalité. Nous, jeunes femmes, voulons les mêmes chances que les hommes, les mêmes opportunités, les mêmes droits. Nous sommes des battantes, prêtes à lutter pour ces revendications. Malheureusement, je pense que beaucoup sont comme moi, nous n’avons pas conscience de la situation, de notre situation.
A. J_Alors informez-les, informez-vous. Et répandez la parole autour de vous : l’égalité a encore besoin qu’on lutte pour elle ! Le féminisme n’est pas une utopie mais un possibilité d’avenir. Nous nous trouvons à un point crucial : soit le féminisme réussit et tire l’humanité vers l’égalité réelle et appliquée entre les genres, soit… nous serons face à la remise en question de tous nos acquis, à une régression phénoménale en termes des droits des femmes. L’avenir se joue maintenant, et l’avenir est porté par la jeunesse, par vous, Giulia.
A. D_Eh bien je pense que nous allons clore cette émission sur cette belle conclusion. Nous espérons que cela vous a plu et donné envie de savoir plus à son propos. Rappelons le nom de votre livre : « Le Féminisme est-il le nouveau moteur de l’Histoire ? » d’Amy Jacminsuporte, aux éditions Lui-même. N’hésitez pas à y jeter un œil, c’est très instructif et accessible à tous ! C'était Alix Dherysoire, bonne soirée à tous et à bientôt !
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fallenrazziel · 6 years ago
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Les Chroniques de Livaï #402 ~ ÊTRE POLI COÛTE PEU ET ACHETE TOUT (octobre 845) Sybille Tabea
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je soulève ma robe de soie verte et passe la porte du grand salon, entourée d'une nuée de jeunes filles. Je ne connais que la moitié d'entre elles ; les autres ont juste entendu parler de moi et se sont dit que ce serait une bonne chose qu'on les voit à mes côtés. Etrange déduction, quand on connaît ma réputation.
Leur odeur de minettes, à peine couverte par les effluves de parfum coûteux, devrait m'être insupportable, me rappeler les plaisirs d'une jeunesse qui s'efface de plus en plus, mais je ne suis pas ce genre de femme. Il est d'usage que les jeunes se moquent des vieilles, et que les vieilles envient les jeunes, mais ces petits jeux ne m'intéressent pas. Peu d'entre elles savent qu'à chaque âge correspond un plaisir qui lui est propre ; et que beaucoup d'hommes préfèrent l'excitante expérience d'une femme comme moi à la naïveté virginale qu'elles essaient d'afficher en permanence. Je pourrais faire l'éducation de certaines d'entre elles... mais aujourd'hui, j'ai d'autres choses plus urgentes à m'occuper.
Je ne passe pas inaperçue lors des évènements mondains. Je n'ai jamais aimé m'attacher les cheveux et ma chevelure flamboyante attire les regards. Les hommes comme les femmes savent qui je suis, et que contrairement à eux, je ne suis pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. Aucun ne sait ce que signifie batailler pour sauvegarder l'oeuvre de toute une vie. Mon père m'a appris ça. C'est un héritage de famille.
Mon grand-père a mené sa barque du mieux possible après que notre peuple soient venu s'installer entre les Murs. Je l'ai à peine connu et il n'a jamais été capable de me dire ce qui avait pu les mener ici ; il tremblait et zézayait tellement... La seule chose qu'il a pu dire à ses propres enfants - dont mon père - c'est qu'il ne lui restait plus qu'un grand trou de mémoire impossible à combler. Peut-on vraiment à ce point oublier son passé ? Cette perspective m'effraie plus que les rides...
Les plantations de lin étaient modestes au départ, mais mon père les a étendues au point de détenir le monopole totale de cette ressource. Puis d'autres textiles ont pu être exploités grâce à nos recherches et nos plantations ; nous avons aussi optimisé la récolte de laine grâce à de nouvelles méthodes d'alimentation des animaux. Il a ouvert de nombreuses manufactures qui ont donné du travail à beaucoup de gens, surtout dans le Mur Maria. Dans le clan Tabea, nous avons à coeur de bien traiter nos employés, c'est la règle. J'ai déjà vu des ouvriers trop vieux ou malades pleurer à l'idée de devoir nous quitter.
J'ai été éduquée afin de prendre les rênes de l'empire familial, j'ai passé étant enfant plus de temps dans les champs à jouer avec les chiens et à observer la nature que dans des salons luxueux. Je jette un oeil à mon reflet dans un grand miroir et soupire en me détaillant. Et bien, ma fille, qui le croirait ? Jusqu'ici, ma famille était vue comme une lignée de riches entrepreneurs opportunistes indignes d'être invités à ce genre de soirée. Quand les rumeurs ont commencé à courir que j'entretenais une liaison avec un proche du roi, on a commencé à s'intéresser à moi. Le scandale vous ouvre des portes, car cette société est hypocrite ; elle vous fait comprendre que votre comportement est inqualifiable mais vous envie votre liberté de penser, d'agir. On vous invite afin de vous exhiber comme un divertissement obscène, un spectacle curieux ou un exemple à ne pas suivre. Je suis une femme libre, je n'ai pas l'intention de me marier et il faut que tout le monde le sache.
Tant que cela me permet de faire des affaires, je m'en moque. On peut bien penser ce qu'on veut de moi - je n'ai jamais démenti ni confirmé ces rumeurs -, j'attire les exubérants, les marginaux, ceux qui ont de l'argent à dépenser dans des projets coûteux. Mon audace en tant que femme impressionne ceux qui m'intéressent, c'est tout ce qui m'importe.
Mon père est âgé maintenant, et la chute de Maria l'a abattu. Mon but aujourd'hui est d'essayer de faire avancer les choses, de faire en sorte de sauver ma famille.
Mes petites courtisanes gloussent sans arrêt et ne peuvent s'empêcher de commenter la mise de tous les hommes qu'elles croisent. A voix basse, bien sûr. Elles sont presque toutes en âge de se marier et aucune ne voudrait passer pour une cocotte - le terme consacré pour désigner une femme légère qui ne pense qu'à se faire entretenir par des hommes riches et mariés. Combien de fois m'a-t-on affublée de ce nom ?
Une petite jeune fille au visage encadré de boucles blondes - elle ne doit pas avoir plus de seize ans - se met sur la pointe des pieds et me demande à l'oreille si je connais le grand homme blond qui domine la pièce, celui avec le costume bleu nuit et au sourire ensorcelant. Hm, petite, quelle question idiote ! Qui ne connaît pas le major Erwin Smith ? Essayez donc d'aller lui parler si le coeur vous en dit, c'est un homme charmant. Elle rougit, secoue la tête en répétant qu'il est trop impressionnant et trop vieux pour elle - ce qui signifie le plus souvent qu'il n'est pas assez riche ni assez élevé socialement. Il faut apprendre à décoder le langage de ces oies blanches. Ce n'est pas vraiment de leur faute, leurs familles les conditionnent à penser ainsi.
Ah, Erwin Smith ! Bien entendu que je le connais. Pas de la façon que certains ont évoqué devant moi, loin s'en faut. Mais... ce n'est pas faute d'avoir essayé, je dois dire ! Il se maîtrise parfaitement et c'est à peine si un glaçon pourrait fondre à son contact. Deux choses que nous avons en commun. Il y'en a d'autres. Il vient ici pour relancer la cote du bataillon d'exploration, il est autant aux abois que moi. Je ne sais pas s'il use des mêmes armes  - je ne peux m'empêcher de penser qu'un feu torride doit couler dans les veines qui battent sous cette chair glacée... J'en doute, ce n'est pas du tout son genre, ou alors il cache bien son jeu.
Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois lors de réceptions moins somptueuses que celles-ci. J'admets l'avoir séduit sans scrupule, mais rien n'y a fait. La dernière fois, il m'a accordé une danse, a effleuré ma main des lèvres, puis s'est éloigné. Je n'en revenais pas, c'était la première fois qu'un homme résistait à mes avances ! Je n'attendais rien de lui, il me paraissait juste un amant idéal le temps que cela aurait duré. Mais j'ai été intriguée et Erwin Smith est resté dans un coin de ma tête. J'ai toujours su qu'il irait loin.
Allez, autant impressionner ma petite cour. Et puis j'ai peut-être quelque chose de plus intéressant à lui proposer aujourd'hui, je pense qu'il ne refusera pas. Je pose un léger masque sur mon visage afin de camper mon personnage de femme du monde extravagante à peine fréquentable, et pousse les jeunes filles de la main en faisant de grands gestes théâtraux. J'aime tellement faire ça ! Je me dirige vers le groupe d'hommes en donnant l'impression de glisser sur le sol - c'est toute une technique - et virevolte au milieu d'eux en tendant ma main au major. Erwin, très cher !
Il ne semble nullement décontenancé et attrape mes doigts qu'il porte devant sa bouche, sans les toucher. Très distingué. Je me blottis un peu contre lui, dans l'espoir que cela éloignera les messieurs afin de l'avoir pour moi seule. C'est que nous devons parler affaire, mon activité préférée en dehors de celles que j'ai dans ma chambre
à coucher. Ce faisant, je bute presque sur une personne de petite taille qui se tenait juste derrière lui et qui se met à protester en prétendant que mon jupon prend trop de place. Oups ! excusez-moi, qui êtes-vous ?
Erwin me présente alors le caporal Livaï, et pendant un moment, j'admets penser à une plaisanterie. Vous voulez dire... le soldat le plus fort de l'Humanité ? Lui ? Hum, hum, pardonnez ma maladresse ! Je n'imaginais pas que... je vous pensais, plutôt... un peu plus grand, c'est ça ! Je lui tends aussi ma main et il me salue de façon acceptable en disant que ce n'est rien, que sa dignité s'en remettra. C'est très bien d'avoir de l'esprit ! Je n'en attendais pas moins du collaborateur d'Erwin Smith. Major, puis-je vous emmener à l'écart un moment ? Le caporal peut nous accompagner s'il le veut, ce n'est pas un secret pour lui.
Les deux explorateurs me suivent dans une petite alcôve - cela va encore faire jaser, mais au diable - et je reste un moment à regarder le caporal. Il n'y a pas plus opposé au major en terme de physique que ce petit homme. Son visage n'est pas avenant du tout, je ne lui trouve aucun attrait, il ressemble à un bandit glissé dans du satin... J'ai du mal à imaginer qu'il puisse tuer des titans... Je les ai aperçus une fois quand mon père m'avait emmenée sur le Mur Maria, ce sont de vrais monstres ! Pour l'heure, il semble ennuyé, et donne l'impression de vouloir s'en aller loin d'ici. Ils pourront partir s'ils veulent mais je dois d'abord parler avec Erwin de choses sérieuses.
Le major me fait asseoir sur un sofa et prend place à côté de moi mais à la distance légale - comme si cela signifiait vraiment quelque chose. Le caporal reste debout mais jette de fréquents coups d'oeil vers les convives afin de s'assurer qu'on ne nous entend pas. Cependant, le regard qu'il pose sur moi est plein de soupçons... Je vais essayer de faire vite mais je dois tout de même continuer à jouer mon personnage.
Erwin, mon cher, je suis bien aise de pouvoir vous voir en privé ! Vous êtes l'espoir de l'Humanité et le bataillon notre seul moyen de recouvrer nos terres ! Vous n'imaginez pas à quel point la chute du Mur m'a attristée ! Tous ces pauvres gens... Mh, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai grand intérêt à ce que ce territoire soit repris au plus vite. Toutes les terres de ma famille, nos cultures, nos troupeaux, nos exploitation, nos bâtiments, se trouvaient sur les plaines de Maria ! Quelle perte ! Il m'interrompt poliment et me demande si ma situation est précaire. Vous êtes adorable de vous en inquiéter ! Rassurez-vous, je ne manque de rien pour l'instant, mais cela ne peut durer. Et il y a aussi toutes les personnes que j'emploie, qui aimeraient retrouver leur travail. C'est si dur pour eux, ils sont si attachés au clan Tabea ! Vous comprenez ? Et il y a aussi une très charmante bestiole que nous avons découverte dans les bois de Maria, et qui tisse cette merveille dont est faite ma robe. Ce serait tellement triste de ne plus pouvoir en profiter ! Regardez ma robe, n'est-elle pas sublime ?
Je relève mon jupon au niveau de mon genou et place ma jambe en évidence sur le sofa, lui mettant sous le nez tout ce qu'il y a à voir hormis ma robe. Aucune femme ne s'autoriserait à faire cela sans craindre de se faire traiter de putain, mais je m'en moque. Erwin semble hermétique à mon numéro, mais admet que l'étoffe est magnifique, tandis que le petit caporal émet un reniflement plein de sous-entendus. Très bien, assez de séduction, je vais en finir.
Voyez-vous, je ne dors plus depuis l'annonce de la chute. J'ai grand besoin que votre régiment chasse les titans de mes terres. Et je sais que c'est aussi votre ambition. Je serais prête à faire une généreuse donation au bataillon, si vous me garantissez que des résultats concrets peuvent être obtenus prochainement. Je sais que c'est encore tôt, que vous venez d'être nommé et que de nombreuses expéditions seront peut-être nécessaires avant d'y arriver, mais si je peux y contribuer... Vous avez mon soutien !
Le masque qu'Erwin porte lui aussi sur le visage se fissure un peu et mais il réussit à cacher son contentement. Le caporal Livaï semble lui aussi agréablement surpris, comme s'il s'était attendu à un autre type de proposition. Patience, petit homme, j'ai encore le temps de tenter ma chance avec le major, mais le moment n'est pas encore bien choisi. Erwin me remercie chaleureusement de mon offre - il joue à peine la comédie - et attend que j'annonce un chiffre. Hm, et vous, quel chiffre voudriez-vous ? Erwin regarde le caporal un moment, semble réfléchir... Voyons, que diriez-vous de... Attendez, il nous faut du papier adéquat. Erwin me tend un rectangle de papier bon marché - il en a toute une liasse dans sa poche apparemment, très prévoyant - mais il me manque une plume.
Je me dirige vers un secrétaire où trône un encrier, suivie des deux explorateurs. Je pose le papier sur la table, et commence à griffonner un montant. Erwin se penche pour mieux voir, et le caporal essaie de me contourner en repoussant mes jupes. Erwin prend le papier, lit le chiffre inscrit et le passe ensuite à Livaï. Celui-ci fronce le nez et demande sans aucune gêne si je peux faire un peu mieux. Erwin s'apprête à le réprimander pour son impudence mais je l'arrête. Très cher, vous êtes dur en affaire ! Mais soit ! Je rajoute deux chiffres au montant initial et cette fois les deux explorateurs semblent sous le choc.
Vous avez bien lu, je peux me le permettre. Il va de soi que si cette donation est bien utilisée, je ne manquerai pas de faire votre publicité parmi mes clients. Je suis sûre que vous ferez ce qu'il faut. De toute façon, si la situation ne change pas, je serais ruinée. Je prononce ces mots avec un léger trémolo dans la voix, ce qui me surprend. Mais l'idée de perdre l'héritage de ma famille me hante... et c'est une chose que je ne peux guère cacher à un homme aussi sagace qu'Erwin Smith. Nous avons un intérêt commun, très cher. Ne me décevez pas...
Il répond avec sincérité qu'il fera tout son possible pour que je puisse recouvrer ce qui m'appartient. Le caporal hoche la tête et annonce un peu maladroitement qu'il compte exterminer les titans jusqu'aux derniers. Comment ne pas vous croire ? Vous êtes déjà des héros ! Je signe le papier, l'adresse à l'ordre de la trésorerie du bataillon d'exploration, et le major le place dans sa poche intérieure une fois l'encre sèche. Il n'aura plus qu'à présenter ce reçu dans une banque et le transfert de fonds se fera dans quelques jours.
Une petite cloche retentit dans la pièce d'à côté et un employé de maison informe les convives que le repas va être servi dans quelques minutes. Mes chéris, il est temps d'aller nous restaurer, je meurs de faim ! Je suis sûre que la table de Zackley vaut le détour ! Les deux hommes me laissent passer avant eux dans le grand salon et j'ai le temps de saisir avec plaisir les regards outrés ou intrigués des invités qui vident les lieux.
Pensez ce que vous voulez de moi, je n'ai plus rien à perdre.
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fallenrazziel · 6 years ago
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Les Chroniques de Livaï #300 ~ INSPECTION DES CADETS (février 845) Adelbert Burkhard, instructeur
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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La fournée de cette nouvelle année ne devrait pas être trop mauvaise, même s'il est encore tôt pour se faire une idée précise. Aucun élément exceptionnel ne s'est détaché du groupe, ce qui n'est pas une surprise. Tous les instructeurs espèrent tomber sur une perle rare au plus vite.
Je suis en train d'arpenter la zone des baraquements afin de m'assurer que tout le monde est à l'entraînement. Il y a quelque tire-aux-flancs qui trouvent toujours le moyen de se planquer, toujours les mêmes. Si je les attrape, ils vont le sentir passer ! C'est pas comme ça qu'ils pourront intégrer les brigades ! Même la garnison n'en voudrait pas.
Ces deux régiments commencent à saturer de soldats, car ce sont les plus demandés. Mais il y a peu de roulement, car il est rare que des soldats y meurent. Le bataillon en a davantage besoin mais il faut être suicidaire pour s'y engager... Ces jeunes ne sont pas fous, servir l'humanité, oui, mais au prix de leur vie... Ils ne sont pas dévoués à ce point. Comment leur en vouloir ? On a tous envie de vivre une bonne vie la plus longue possible...
Je me fais pas d'idée, y aura peu d'explorateurs parmi ceux-là. Tandis que je remonte la petite pente vers les terrains d'entraînement, j'aperçois deux silhouettes arrivant par la route de l'est. D'ici, on a l'impression de voir un adulte avec un enfant, mais quand ils se rapprochent, je distingue deux hommes en uniforme du bataillon d'exploration. Que viennent-ils faire ici, ceux-là ? Je leur ai pourtant déjà dit de pas faire de prosélytisme pour leur régiment ici, c'est interdit avant la cérémonie officielle... Ils sont peut-être venus pour autre chose. Je n'ai pas été prévenu. Je me dirige vers eux.
Je reconnais le plus grand, c'est Mike Zacharias, un soldat renommé pour sa force. L'autre, je ne l'ai jamais vu, et il ne m'inspire pas de sympathie. Je ne savais pas qu'il recrutait des nains dans le bataillon... Zacharias vient me serrer la main et je lui rend la pareille, puis attaque le vif du sujet. Il me demande si des cadets ont déjà exprimé le souhait de rejoindre leur régiment. Je suis un peu frileux, je sais pas trop si c'est autorisé de divulguer ce genre d'infos, alors je reste évasif. Aucun ne l'a verbalement affirmé, que je lui réponds.
Il me révèle que le bataillon aura vraiment besoin de nouvelles recrues pour les années à venir, et que si je pouvais au moins leur en parler... Là, je suis en terrain connu. Zacharias, j'ai déjà dit à votre major qu'il était vain d'essayer de les influencer. Je ne le ferais pas, c'est interdit par la loi, vous le savez. Chacun est libre de choisir son avenir. C'est à vous de faire en sorte de rendre votre régiment attractif... en augmentant les chances de survie, par exemple.
Zacharias renifle en assurant qu'Erwin Smith a mis au point une nouvelle formation qui devrait fortement assurer la survie des soldats en exploration. Ah oui, la formation de détection à longue distance, qui a donné des résultats très médiocres si j'en crois les rapports. Oui, évidemment que nous sommes au courant, tout se sait dans l'armée. Je ne fais pas de reproche à vos supérieurs, mais il est peu probable que cela motive mes jeunes...
Dites-moi... vous n'êtes pas là pour essayer de les recruter avant l'heure, n'est-ce pas ? Ca aussi, c'est interdit, vous le savez ? Zacharias me tranquillise en me répondant que ce n'est pas dans ses intentions. L'autre, qui était resté silencieux jusqu'à maintenant, les bras croisés, intervient et me demande d'une voix étonnamment grave - ce n'est pas un jeune homme - si j'ai vu passer des hommes en soutane noire, des membres du culte du Mur.
Des révérends, vous voulez dire ? Oui, j'en ai vus, ils viennent pour apporter un soutien moral et spirituel aux soldats. Y en a qui craquent, vous savez ? Et puis, leur église principale est à Stohess, pas loin d'ici. Après, je sais bien qu'ils ne se contentent pas de ça, qu'ils doivent aussi propager quelques-uns de leur dogmes dans la tête de ses jeunes, mais que voulez-vous ? Chacun est libre de croire en ce qu'il veut, et le monde est cruel...
Non, aucune de mes recrues n'est particulièrement zélées, point de vue religion. Je n'en ai entendue aucune tenir des propos contre l'armée... Qu'est-ce que vous soupçonnez exactement ?
Ils ne me répondent pas mais se contentent de se regarder en hochant la tête d'un air entendu. Ils m'énervent, ces explorateurs, ils donnent toujours l'impression d'être à part des autres, d'évoluer dans un monde différent avec des codes et des langages bien à eux... Enfin, s'ils ne sont là qu'en observation, je vois rien à redire. J'aurais juste aimé être prévenu ; j'aurai pu leur préparer un petit cours théorique pour les jeunes, ça les aurait occupés. Mais après tout...
Dites, puisque vous êtes ici - et vous, Zacharias, vous êtes le meilleur soldat des trois Murs -, pourquoi vous n'iriez pas faire une démonstration de vol aux recrues ? Ils seraient ravis. Ca fera peut-être sortir les cancres... Zacharias me répond qu'en vérité je me trouve devant les deux meilleurs soldats de l'humanité, et que si les recrues veulent du spectacle, ils peuvent leur en donner. Le petit aux cheveux noirs se met à sourire discrètement en secouant la tête et tous deux se dirigent vers l'entrepôt de matériel afin de se harnacher. Je me souviens que Zacharias a fait ses classes ici, il connaît les lieux.
Attendez ! Je vais les chercher ! Au moins, ils sauront comment on boucle rapidement le harnais en vous regardant faire ! Certains ont encore pas mal de lacunes à ce niveau-là ! Vous, vous avez l'habitude !
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