#et c'est réellement la premiere fois que je lis un Y/A qui fait Y/A genre c'est très plat et 'enfantin' idk
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#j'ai finis de lire les eff4cés#(je censure on sait jamais p-être l'autrice fouille aussi sur tumblr)#et c'est réellement la premiere fois que je lis un Y/A qui fait Y/A genre c'est très plat et 'enfantin' idk#jdis pas que la Y/A c'est forcément enfantin parce que j'en lis bcp quand même et jamais je me suis dit que j'etais pas la cible premiere#mais là c'est TELLEMENT adolescent genre si j'avais su j'aurais pas du tout lu#tout est prévisible. les relations sont nulles de chez nulles.#surtout que c'est 3 relations hétérosexuelles très clichés et pas du tt originales#genre y'a zéro enjeu tellement tout est téléphoné#et du coup j'me suis renseigné parce que de base g vu une review dire que y'aurait dla représentation#jsuis allé sur le tiktok de l'autrice elle disait que oui y'en aurait au fur et à mesure#sauf que là sur 2 tomes le seul homme homosexuel (ou bi je sais plus) meurt dans le tome 1#y'a une mention de grands mères lesbiennes mortes#et Ed l'un des persos principaux est à priori ace (wich. nice.)#mais l'autrice à mit trop d'hétéros genre 3 couples hello ??????????? that's a bit much ?#aussi j'ai vu dans les commentaires de ses tiktok que des gens avaient été déçus par rapport à la couverture du premier tome#et ça me rassure parce que same. quand j'ai vu la cover avec Prym et Ed je me suis dis à eux ils vont finir ensemble#et bien PAS DU TOUT#et l'autrice disait que c pour éviter la confusion qu'elle a fait des tiktok pour préciser ptdr#bref en + l'autrice fait mourir des personnages principaux mais on s'en fout genre ?#je sais pas jcrois les seules morts qui pourraient m'atteindre c'est si Ed ou Miko mouraient#(et si ça se passait ce sera tuer les deux seuls perso queer qu'il reste ptdr)#je crois que Miko est bi ou homo je sais plus ou alors il a les vibes#mais en tous cas c'est clairement le perso le + interessant (avec Ed) et on le voit 3 secondes dans le tome 2💀#bref très déçue mais bon je pense je suis clairement pas le public visé donc i get it si les gens aiment#triste de me rendre compte que je suis trop vieille pour ça
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Être fan des Strokes en 2015: “Je ne me fais pas trop d'illusions”
Toujours aussi rares sur scène (et encore plus en studio), les Strokes, apparemment de nouveau potes mais désireux d’aller voir ailleurs, continuent d’entretenir le doute sur leur avenir. Et les fans dans tout ça ? Ils attendent.
Pas facile d’être fan (vraiment fan) des Strokes en 2015. Si nous avons régulièrement des nouvelles de chacun des membres du groupe, un sixième album ne semble pas à l’ordre du jour, malgré, ici et là, des rumeurs. Ils seront certes, tous ensemble, sur scène, pour la prochaine édition du festival Primavera (Casablancas et Hammond Jr. s’y produiront également en solo) et en concert à Hyde Park (où ils joueront sans doute un rappel du 18 juin) mais il faut bien l’admettre: difficile de crier notre joie. Barcelone, Londres, et deux dates américaines. C’est tout. Aucune tournée. Leur dernier album, Comedown Machine, paru en mars 2013, n’avait d’ailleurs pas été réellement défendu sur scène. Après les cinq années de transition entre First Impressions Of Earth et Angles, et deux albums coup sur coup, on croyait l’affaire réglée, les cinq copains de retour aux affaires. Mais non, même pas. Certes, il semble loin le temps des petites phrases, des news alarmantes du NME, de Julian critiquant ouvertement les autres, du groupe enregistrant un disque sans même croiser le regard de son chanteur. En 2015, reste un certain vide. Et le doute, pour des centaines de fans qui se demandent si un jour, leur groupe préféré redeviendra, vraiment, un groupe.
Ils sont fans des Strokes, à des degrés différents. Ils s’appellent Arthur, Juliette, Annelise et Louis-Henri. Et ils ont ici carte blanche pour raconter leur relation avec le groupes, leurs espoirs, et pourquoi, finalement, les choses sont peut-être mieux ainsi.
Arthur Weiland: “Je suis au collège entre 1998 et 2002. J'avais 13 ans quand est sorti Is This It, à l'époque on découvrait la musique à la télé ou à la radio avant d'aller télécharger la chanson ou les clips vidéo sur Kazaa, Soulseek ou des sites bien obscurs genre Videopimp. On lisait très peu la presse. J'avais la chance d'avoir MTV2 et des parents qui m'emmenaient à la Fnac chaque dimanche pour acheter des disques. c'était un privilège. Dans la cour de récré on recensait les skateurs (punk rock), les jeunes qui écoutaient du rap (Skyrock) et les filles qui écoutaient du R'n'B (M6, MCM, MTV), trois gothiques qui écoutaient Korn, quelques freaks qui écoutaient du grunge et ceux qui n'écoutaient pas de musique (une majorité). J'ai découvert les Strokes à la télévision, pendant l'émission de Zane Lowe sur MTV2 il me semble. C’était la chanson “Last Nite”.
Juliette Bucaille: “Le première fois que j’ai entendu les Strokes, c’était une version live de “Juicebox” sur un sampler de Rock&Folk en décembre 2005. J'avais comme tout le monde déjà entendu “The End Has No End” avant, mais sans savoir qui ils étaient. C'est la première fois que j'ai fait un lien conscient entre le groupe et l'un de ses titres”.
Louis-Henri de la Rochefoucauld: “En 2001, je fête mes 16 ans, et à l'époque, j'écoute Oüi FM. C'est comme ça que je découvre les Strokes. Par "Last Nite" ? Je ne sais plus… Je me souviens par contre très bien du jour où je suis allé acheter Is This It en CD à la Fnac des Ternes, avec cette pochette qui avait ce je-ne-sais-quoi d'érotique”.
Annelise Berthiau: “Bizarrement et je le regrette presque pour l'histoire, je ne les découvre pas dès l'EP The Modern Age. Je ne suis pas une fan de la première heure, je n'étais pas à leur premier concert parisien. Dans les soirées d'école de journalisme, loin de Paris et de Ouï FM, un pote passe “Last Nite” et “Take It Or Leave It”: crush pour la musique, l'album ensuite mais pas pour le groupe dont je ne sais rien, même si j'ai bien vu leur jolie frimousse dans la pochette de l'album. J'aime mais j'oublie un peu, comme beaucoup de Français la pub EDF, avec “Tthe End Has No End”, me rattrape. J'écoute Room on Fire en boucle et je commence à creuser”.
Arthur: “Quand j'ai vu le clip de “Last Nite” pour la première fois, j'ai compris que quelque chose allait changer. Je crois que le premier truc que je me suis dit était "il faut que je fasse écouter ça à Hélène" (la fille que j'essayais de draguer à l'époque). Je découvrais le "vintage", la musique new yorkaise, les Converse, les jeans slim, la nouvelle cool attitude qui allait enfin bouleverser le paradigme des skateurs. Bon ok, pour créer un paradigme encore plus pénible, celui des baby rockeurs, mais enfin... Pendant deux ans... C'était bien”.
Juliette: “Presque instantanément, j’ai su que ce groupe allait être important pour moi, oui. La chanson ne ressemblait à rien de ce que je connaissais à ce moment là donc ça a été un choc assez important. J'ai ensuite lu leur interview dans le magazine et j'ai rapidement compris. Après ça j'ai acheté leurs albums précédents et me suis mise à lire tout ce que je pouvais trouver sur eux”.
Louis-Henri: “Pour être honnête, si j'aimais déjà beaucoup les Strokes, je n'ai eu l'illumination que deux ans plus tard. La première fois que j'ai entendu "12:51" à la radio (Oüi FM, encore !) m'a traumatisé. Là, ça a été mon chemin de Damas - la révélation ! En 2003-2004 j'étais en classe prépa en pension: cette année-là, dans mon lit avant de m'endormir, j'écoutais tous les soirs Room on Fire dans mon Walkman CD”.
Annelise: “Je ne lis pas la presse rock pendant ces années, mais en 2005, je rentre à Paris, et je replonge. Ouï FM, Newcomer… Et ça tombe bien, les Strokes reviennent bientôt: le concert du Trabendo le 3 décembre 2005 est une entrée en religion, tardive mais fervente. Dans la salle, c’est la révélation ! Je découvre In Transit, le film de leurs débuts, et en cherchant un peu, je trouve le forum des fans français et plonge dans un monde jusqu'alors inconnu. Et ça dépasse le groupe, grâce aux Strokes je découvre Adam Green, Regina Spektor, Ben Kweller, les Kings Of Leon, et accessoirement (ou pas) le Shebeen et la scène rock parisienne de l'époque”.
En 2006, le groupe sort son troisième album. La tournée qui suit est mondiale. On ne le sait pas encore, mais il n’y aura aucun nouvel album du groupe avant 2011.
Arthur: “C'est pendant l'enregistrement de First Impressions Of Earth qu'on disait que Julian ne voulait plus voir les autres en studio. Oui, ça sentait le sapin à l'époque mais l'album m'avait plu. Je me disais juste que ces tensions étaient rock'n'roll et qu'ils continueraient malgré tout. Car ça ne doit pas être évident de devenir un groupe mondialement connu en si peu de temps, d'être les prescripteurs d'une mode et de garder le cap, de savoir ce qu'on fait et où on va. ils ont peut être fait une pause pour trouver les réponses à ces questions”.
Juliette: “Dès l'instant où Albert a sorti son premier album solo (donc assez peu de temps après First Impressions Of Earth), il était clair qu'on aurait probablement pas de nouvel album avant minimum fin 2007, puisqu'il allait tourner avec. Puis quand il a annoncé un autre album solo, ça a vraiment officialisé le hiatus, ils se sont mis à tous faire leur truc dans leur coin”.
Louis-Henri: “Rappelons ici que le premier album solo d'Albert Hammond Jr. est sorti en 2006, soit la même année que First Impressions Of Earth ! Je n'ai jamais eu l'impression d'une coupure. Leur break de cinq ans a été meublé de cinq albums (deux Albert, un Fabrizio Moretti, un Nikolai Fraiture, un Casablancas): il y avait donc de quoi s'occuper”.
Annelise: “Je me souviens que First Impressions Of Earth est le moment où ils commencent à balancer dans les interviews, l'ambiance pendant la tournée Room on Fire, trop longue, trop intense, trop de drogues aussi. Tu sens que tout n'est pas rose dans la bande de potes sauveurs du rock. Là c'est le moment où l'attente est fiévreuse, où la moindre intervention ou collaboration est guettée. J'ai même un projet de bouquin sur le groupe, qui n'aboutit pas mais canalise un peu cette passion”.
Arthur: “Les trucs d'Albert ne m'intéressaient pas dès la première écoute, j'ai survolé Little Joy le projet de Fabrizio. Nikolai a fait un truc ? Je ne savais même pas. C'était le groupe ou rien et je doutais fortement qu'ils allaient arrêter pour quelques petites erreurs de parcours”.
Juliette: “C'était assez normal que les membres du groupe aient envie de faire leur propre truc après avoir passé trois albums un peu dans l’ombre de Julian, sans jamais composer. J'en ai un peu voulu à Albert au moment de son second album solo puis en y réfléchissant cette évolution des choses m'a paru assez naturelle: les Strokes ont eu le même line-up depuis leurs débuts, ce qui est extrêmement rare pour un groupe. Ils ont été ensemble en permanence pendant environ huit ans, c'était évident qu'ils aient besoin de prendre un peu leurs distances après la fin de la tournée de First Impressions Of Earth. Ils se sont en plus mis à faire des gamins et à déménager hors de New York, les choses ne pouvaient pas rester comme elles l'avaient été jusque là. Certains ont arrêté drogues et alcool et d'autres pas, ce qui peut aussi avoir un impact non négligeable sur un groupe”.
Louis-Henri: “Le premier Albert Hammond Jr, Yours To Keep, est à mon avis une merveille. Il y a aussi plein de sommets sur son deuxième album. Et j'avais beaucoup aimé le Little Joy (Fabrizio Moretti), donc je m'en foutais de cette séparation, je ne retenais que le positif : plein de bons disques dans des veines différentes”.
Annelise: “Fab fait des trucs avec sa copine de l'époque, Binki Shapiro. J'en ai presque voulu à Albert Hammond Jr, il avait tellement l'air de s'éclater sur scène seul, avec d'autres musiciens (dont le batteur remplaçant des Strokes et roadie Matt Romano). Et puis j'étais fan des Strokes mais aussi de chacun, donc c'était une porte ouverte sur leur univers et plus seulement celui de Julian, je trouvais ça intéressant, même si forcément moins fort que les Strokes. Mais quand Julian annonce que lui aussi va sortir un album solo, là je me dis que c'est fini”.
Julian Casablancas sort son premier album en 2009. Une merveille, certes, mais qui semble encore un peu plus assombrir l’avenir des Strokes, et retarde un éventuel nouvel album commun.
Arthur: “Je n'ai jamais écouté le premier album solo de Julian”
Juliette: “C'est un album de Julian et pas des Strokes. Les Strokes n'avaient à ce point là jamais été aussi électroniques, et le traitement de la voix de Julian n'avait pas grand chose à voir avec ce qu'on avait pu entendre sur leurs albums précédents. Ca m'a toujours énervée qu'on considère cet album comme un "album des Strokes". S'il existe en tant que tel, c'est en bonne partie parce que les Strokes comme unité ne voulaient pas travailler sur ces morceaux, car ils ne représentaient pas ce que pouvait être l'esthétique du groupe. Par ailleurs je trouve que le premier album solo d'Albert est la meilleure chose qui soit sortie de leurs diverses tentatives hors Strokes”.
Louis-Henri: “Je ne pense pas que ce soit "l'un des meilleurs Strokes". Je pense que c'est LE meilleur Strokes ! Je me souviens très bien du jour où j'ai vu le teaser mélancolico-synthétique de Phrazes for the Young pour la première fois. C'était en juillet 2009, j'étais chez mes grands-parents à Pargny-les-Reims (Marne, 51). Un choc ! Jusqu'à la sortie de l'album en octobre, j'ai passé trois mois à rêver de ce disque toutes les nuits - et à la sortie, il a dépassé toutes mes espérances. Mon album préféré au monde”.
Annelise: “Il annonce ce que seront les deux derniers Strokes. Passion pour cet album, que j'écoute en boucle”.
Absents des Studios, les Strokes le sont aussi de la scène. Les fans n’ont que leurs souvenirs.
Arthur: “Je les ai vu trois fois il me semble, une fois au Trabendo (il fallait récupérer ses places dans une Fnac un jeudi matin, les gens se marchaient dessus, l'enfer), une fois au Zénith et une fois aux Eurockéennes. Donc trois situations très différentes. Le concert au Trabendo était spécial pour moi, j'ai passé 45 minutes en larmes en repensant à mon ex. Pas Hélène, une autre. Ouais les mecs m'ont bien aidé à pécho à cette époque. Quand j'étais à fond, j'étais prêt à tout. les Strokes à Benicassim ? Je suis chaud. Mais quand on est lycéen et qu'on n’a pas une tune, on se contente de leurs venues à Paris. Et aujourd'hui ça ne me dit rien, les voir au Zénith, à vingt mètres de distance chacun. Non merci”.
Juliette: “Ils n'ont pas fait de tournée à proprement parler sur nos terres depuis 2006. J'ai eu la chance de les voir sur cette tournée là alors que je n'avais que 14 ans (à l'occasion des Nuits de Fourvière en juillet 2006), et beaucoup de gens de ma génération les ont raté car ils étaient trop jeunes au moment où le groupe faisait encore de vraies tournées et pas quelques dates de festivals par ci par là. Je les ai revus à l'été 2011 quand ils ont fait le Zénith de Paris mais à part ça ils n'ont pas fait de dates hors festivals en France et même en Europe, à part un petit concert à Londres pour genre 300 personnes, pour lequel les places sont parties en un quart de seconde. Je les ai vus les deux fois de ma vie où ça a été géographiquement et financièrement possible. Je vais les revoir au Primavera en mai mais je ne me rends pas au festival uniquement pour eux, ma décision de faire le déplacement est plus due à la présence de Brand New qui pour le coup sont encore moins souvent en France qu'à celle des Strokes (qui finiront bien par repasser par chez nous car ils conservent un public important et dévoué ici, malgré les derniers albums pas top). Je serai bien évidemment présente pour leurs prochains concerts français, une fois qu'ils seront annoncés. Après ça n'est pas non plus un groupe systématiquement génial sur scène, ils ont des jours sans et niveau présence scénique c'est pas nécessairement des champions, Julian avec les Strokes c'est assez souvent le degré zéro de l'interaction avec le public”.
Louis-Henri: “J'ai bizarrement plus vu Casablancas (quatre fois) que les Strokes (trois fois). Albert une seule fois. L'Himalaya reste et restera jusqu'à notre mort à tous, fans français, le concert du 3 décembre 2005 au Trabendo. C'était une toute petite salle, les Strokes étaient au comble de leur aura, il avait fallu se battre pour avoir des places - et mon Dieu ça en valait la peine… Je suis une personne âgée (30 ans) et n'ai jamais fait de grands voyages pour voir des concerts. Donc pas de déplacement loin, non. J'avais quand même pris le train pour voir Casablancas à Arras en 2010”.
Annelise: “Disons que j'ai rattrapé mon retard sur les premiers concerts parisiens: Trabendo en décembre 2005, Zénith le 29 juin 2006, London Natural History Museum le 6 juillet 2006, Lyon Fourvière en juillet 2006, Rockness le 13 juin 2010, Zénith le 20 juillet 2011, et Albert Hammond Jr. trois fois: Maroquinerie, à Paris, en décembre 2006, Rock En Seine en 2007, et de nouveau la Maroquinerie en 2013. Quant à Julian, quatre fois. J'ai hésité pour Primavera, en espérant qu'ils feraient d'autres concerts en Europe, j'ai même espéré un des festivals français, les Eurocks ou Rock en Seine. Donc non pour l'Espagne mais bien sûr je serai à Hyde Park le 18 juin. Immanquable”.
Les fans prennent donc leur mal en patience. Amour ? Haine ? La relation se trouble.
Arthur: “Je ne me suis jamais senti lésé. Ils font ce qu'ils veulent et ne devraient pas être mis sous pression par les attentes de leurs fans”.
Juliette: “Le fait que les fans aient toujours l'impression qu'un groupe ou un artiste leur doit quelque chose est à mon sens la portion la plus toxique de la culture fan. Ce sont des êtres humains qui ont leurs propres vies dont on ne sait pas tout et qui n'ont pas de comptes à nous rendre. Par exemple si leurs relations interpersonnelles sont meilleures sans le groupe, on n’a pas à réclamer un album supplémentaire juste parce qu'on a l'impression qu'ils "nous doivent bien ça comme on les a soutenu toutes ces années". Si on veut vraiment le bien du groupe, on ne peut pas mettre nos attentes personnelles avant eux”.
Louis-Henri: “Cela m'est complètement égal qu'un groupe soit distant avec ses fans, je n'ai pas du tout cette fixette "fandom". Il me semble par contre que via son label Cult Records, Casablancas (et donc la galaxie Strokes) essaie de plus communiquer qu'avant”.
Annelise: “Dans ma tête, de façon un peu naïve, ce n'est pas un groupe marketé donc ils font ce qu'ils veulent et les fans ne sont pas une donnée marketing qui entre en ligne de compte. Quoiqu'ils ont avoué avoir joué quelques festivals en 2010 tout simplement parce qu'on leur proposait une tonne d'argent, impossible à refuser. Et puis j'ai vu la semaine dernière à Londres qu'entre les teesh Rolling Stones et One Direction, il y a maintenant des tee shirts The Strokes chez Primark, alors est-ce que du coup ils sont devenus mythiques comme les Stones ou marketés comme les 1D ? Ou de simples objets pop qui dépassent la musique et leur existence en tant que groupe ?”
Puis, en 2011, le groupe annonce la sortie d’un très attendu nouvel album, leur quatrièms, Angles. Un album apparemment enregistr�� dans la douleur, Julian posant sa voix séparemment du groupe enregistrant ses parties.
Arthur: “Je ne pourrais jamais être objectif sur leur travail, l'affecte prendra toujours totalement le dessus sur l'analyse. je n'ai qu'une trentaine d'albums sur mon iPhone, et ceux là sont dessus depuis deux ans. Je les écoute encore régulièrement dans les transports, plus par habitude que par amour”.
Juliette: “J'aime certains titres sur Angles mais étant une fan absolue de First Impressions Of Earth, il m'a quand même pas mal déçue car il était très loin d'être à la hauteur de mes espérances (qui n'étaient certes pas du tout raisonnables après cinq ans d'attente). J'aurais préféré un album moins différent de FIOE, avec des guitares plus lourdes et intéressantes et pas des synthés ou du rock plus banal / classique. Je ne suis pas du tout contre un petit “Ask Me Anything” de temps en temps, mais c'était quand même pour moi un album forcé, même si quelques titres comme “Life Is Simple In The Moonlight” sont quand même magiques et m'ont rappelé pourquoi ce groupe était si important pour moi à la base. Comedown Machine par contre n'a suscité aucune émotion chez moi. Ils l'ont clairement fait pour pouvoir être débarrassé de leur contrat et pour moi ça se sentait. Je lui redonnerai peut être sa chance un jour ou l'autre mais pour moi il était vraiment trop générique, et il est sorti à un moment où les albums sonnant comme ça ne m'intéressaient pas”.
Louis-Henri: “Pour moi, les Strokes n'ont enregistré qu'un seul morceau moyen : "Juicebox". Tout le reste, c'est le haut du panier. Je suis comme un vieux fan des Stones ou des Stooges incapable de résister à une nouvelle sortie de ses héros. Comedown Machine était évidemment mon album préféré de 2013”.
Annelise: “Angles, je l’aime moins forcément que les premiers albums mais il y a quelques chansons biens. Oui j'aime certaines chansons, après la voix de Julian et quelques gimmicks des Strokes ça me suffit. A vrai dire, je les ai beaucoup moins écouté”.
Durant ces cinqs années, entre First Impressions Of Earth et Angles, ce fut le bal des rumeurs et des petites phrases. Split, engueulades, tensions...
Arthur: “Quelles rumeurs ? Non pas vraiment”.
Juliette: “Initialement, j’ai tout suivi de très près car j'étais très impliquée dans leur forum américain, on y discutait évidemment beaucoup du groupe et le moindre de leurs agissements était scruté, analysé et commenté. Les gens ont progressivement un peu lâché l'affaire sur le forum à cause du manque d'actualité et de trop nombreux faux espoirs (certains projets solo causaient également pas mal d'énervement et de dispute au sein des fans). Au bout d'un moment, spéculer et attendre a juste cessé d'être drôle, mais je suis quand même toujours restée à l'affut des rumeurs, malgré les régulières déconvenues”.
Louis-Henri: “Je suivais, bien sûr, mais sans me faire de mauvais sang. Comme répondu plus haut, j'aimais leurs albums en solo, donc j'étais content”.
Annelise: “C'est drôle comme à chaque sortie d'album, on en apprend un peu plus sur le précédent, l'ambiance d'enregistrement ou le manque de. Donc forcément en fan avide d'info, je guettais la moindre phrase ou collaboration de l'un ou l'autre, Valensi qui bosse avec Sia, Albert Hammond Jr joue dans Gossip Girl ou se marie, Fab Moretti qui vient à Paris faire du dessin avec Luz chez Perrotin, Julian lance un label (Cult Records, avec de nouveaux groupes très sympa), Nikolaï a un nouveau groupe Summer Moon. Avec Instagram et Twitter, il y a une proximité et un contact presque continu avec certains et pas seulement au rythme des interviews de sortie d'albums ce qui est plutôt cool... Quand Julian débriefe les interviews mal retranscrites après coup sur Twitter, quand tu es fan t'as l'impression d'avoir un truc plus direct, plus personnel, un accès moins restreint, même si tout cela est très maitrisé”.
Julian Casablancas tourne pour promouvoir son deuxième album solo (enfin, avec The Voidz), intitulé Tyranny. Sur scène, un manque se fait-il ressentir ?
Arthur: “Je vois un mec hyper doué, un songwriter déterminé et visionnaire qui continuera à faire ses trucs quoiqu'il arrive. à mon avis les Strokes n'étaient qu'un tremplin pour sa carrière. Ce mec a encore beaucoup de choses à nous apporter”.
Juliette: “Quand il joue des titres des Strokes, oui. Même si les autres membres ne sont pas les compositeurs initiaux de la majeure partie des morceaux, ils ont quand même leur style de jeu bien particulier et qui contribue grandement à ce qu'est le son des Strokes. Nick et Albert sont des guitaristes remarquables avec des personnalités importantes qui font partie intégrante du son et de l'image du groupe, et je ne pense pas qu'ils soient remplaçables. Les Strokes ont toujours été pour moi une unité indivisible, même si Julian a longtemps tenu tous les rennes en main. C'était un des trucs qui les rendaient unique: ils avaient un leader sur le plan musical mais qui ne se définissait pas comme tel, mais qui était le garant de l'union de l'ensemble et de leur intégrité musicale. Tant que les autres étaient ok avec ce deal le groupe pouvait continuer d'exister, et évidemment ça a fini par ne plus être le cas. C'est normal mais c'était probablement pas la meilleure chose qui est arrivée à leur son.
Et l’avenir ?
Arthur: “L’avenir du groupe, je le vois ronflant, probablement. comme celui de Blur non ? Des projets solos de Julian à la pelle et une tournée de reformation dans quinze ans. juste de quoi ne pas nous faire oublier nos premiers amours, nos premières crises de nerf, nos premiers stage diving. Notre adolescence”.
Juliette: “Au point où on en est je pense qu'ils feraient peut-être mieux de se séparer car les deux derniers albums n'ont pas fait grand chose pour la "legacy" du groupe. Je peux comprendre qu'ils en aient marre de jouer toujours les mêmes morceaux, de voir toujours les mêmes têtes et qu'il soit nécessaire pour eux d'évoluer, et c'est pour ça que je ne voudrais pas qu'ils se "forcent" à continuer de faire des trucs ensemble si le cœur n'y est plus. On comprendra s'ils ont envie de passer à autre chose pour de bon, personnellement je ne le retiendrais pas contre eux. Après, faire partie des Strokes c'est quand même une bonne façon de gagner sa vie et de nourrir ses gosses, et j'imagine que ça joue aussi un rôle dans le fait qu'ils ne se soient jamais vraiment séparés. Ils ont un truc que les gens aiment et qui est une source de revenus stable et je peux comprendre qu'il leur soit difficile de s'en séparer”.
Louis-Henri: “Là aussi c'est bizarre, mais je m'en fous. Je n'ai pas du tout le côté fan nostalgique qui veut foutre ses idoles au Musée Grévin (en gros : qui veut qu'ils ressassent ad libitum leurs débuts). Je vois les Strokes comme de vieux compagnons de route à qui je souhaite d'aller de l'avant, de tenter des trucs, de se planter pourquoi pas, de rebondir, etc... Par ailleurs, j'adore les personnalités de Casablancas et Hammond Jr. Ce qui compte à mes yeux, c'est leur épanouissement artistique. Si celui-ci passe par les Strokes, génial. Si c'est par leurs albums en solo, super aussi”.
Annelise: “Je ne sais pas, j'ai envie de façon un peu égoiste forcément qu'ils continuent, mais s'ils n'ont plus envie de jouer (d'être?) ensemble”.
Arthur: “Cela m'étonnerait qu'ils jouent pour le fric. J'aime à croire qu'ils sont comme un vieux couple qui s'en ait mis plein la gueule, trahi, déçu, mais qui n'oubliera jamais ce qu'il a traversé et construit ensemble”.
Juliette: “Je pense sincèrement que ça va mieux entre eux maintenant qu'il y a deux-trois ans par exemple, mais ne suis pas à même de juger s'ils prennent à nouveau du plaisir ou non à jouer ensemble. Ils ont maintenant des familles et des responsabilités en dehors du groupe, c'est l'une des raisons pour lesquelles il leur est difficile d'exister aujourd'hui en tant que groupe de la même manière qu'ils existaient avant, en étant juste un gang de potes. C'est difficile de les blâmer pour ça, c'est plus des ados un peu attardés. Ils ne sont plus aussi libres de leurs mouvements qu'avant, mais le groupe demeure probablement essentiel pour eux. Mais là encore ça n'est que de la spéculation par rapport à ce que j'ai pu observer ces dernières années, peut être que je suis loin du compte mais impossible de savoir exactement où ils en sont sans leur poser la question directement. Peut être que maintenant qu'ils sont libérés de leurs obligations de contrat ils vont pouvoir enfin faire un premier vrai album collectif cohérent et intéressant, qui renouera avec ce qui avait fait d'eux initialement un groupe différent des autres. On ne peux que l'espérer, mais je ne me fais pas non plus trop d'illusions”.
Louis-Henri: “Il ne faut pas faire l'autruche : j'imagine que sous le label "Strokes", devenu iconique, ils touchent des cachets faramineux. Nick Valensi n'a jamais rien fait en solo. Il a peut-être besoin d'une nouvelle piscine ? De nourriture pour son chien ? Ces concerts ne sont peut-être qu'un grand Restau du Coeur pour Valensi ? Plus sérieusement, je pense qu'a défaut de l'amitié d'antan, la camaraderie perdure, qu'il y a encore des liens forts entre certains d'entre eux (Albert avait sorti son EP sur le label de Julian), et qu'ils laissent la porte ouverte à un sixième album, donc… Le jour où ils se détesteront vraiment, je fais confiance à Casablancas pour renvoyer tout le monde dans son coin”.
Annelise: “Je crois qu'à un moment (assez tôt) ils en ont eu marre d'être les sauveurs du rock et d'avoir à refaire Is This It? en portant des Converse sous peine d'être accusé de trahison. Est-ce qu'ils sont toujours potes ? Je n'en sais rien. J'espère. Est-ce qu'ils ont toujours envie d'enchaîner les concerts et d'être ensemble non stop comme à 20 ans alors qu'ils ont des familles maintenant ? Non je ne pense pas. Valensi vit à LA, les autres à NY je crois, c'est forcément moins simple que quand ils étaient colocs, mais bon quinze ans pour un groupe c'est pas mal non? Pourquoi ne pas se séparer? Bah parce que si des promoteurs les paient grassement pour jouer quelques festivals tous les deux ans et il y a encore des fans, il n'y a pas de raison d'arrêter ! "We'll be in this race until the very end", comme ils le chantent sur “Welcome to Japan”.
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Lis ce texte, tu sera au coeur de mon coeur de ma tête.
Tu comprendra si je me fou en l’air
Parfois je veux crier....
JE SUIS PAS QUELQU'UN DE BIEN, JE VOUS HAIS TOUS, VOUS OSEZ DIRE QUE VOUS ME CONNAISSEZ MAIS VOUS CONNAISSEZ MÊME PAS 1% DE MES SENTIMENTS. VOUS PENSEZ TOUS QUE MON SOURIRE EST FRANC, QUE MES RIRES SONT HONNÊTES. NON PUTAIN. JE VOUS HAIS TOUS. TOUS. AUTANT QUE VOUS ÊTES. VOUS OSEZ DIRE QUE VOUS M'AIMEZ.
VOUS POUVEZ PAS AIMER LE MONSTRE QU'EST EN MOI. J'SUIS UN PUTAIN DE MONSTRE. UNE BOMBE À RETARDEMENT. Y'A UNE GRENADE LÀ EN MOI. J'VAIS VOUS EXPLOSER À LA GUEULE, ET LÀ VOUS COMPRENDREZ, JE SUIS PAS UNE BONNE PERSONNE PUTAIN.»
Moi je comprends plus rien aux gens, on passe des moments ensemble qui semblent être importants puis ensuite plus de nouvelles, changement de comportement et de discours. J'ai même plus envie de m'investir dans n'importe quelle relation puisqu'au final on est toujours pris pour des cons. Les gens nous font croire qu'on compte pour eux et qu'ils sont là pour nous mais c'est faux, et ça me dégoûte de la race humaine. Comme ci il n'y avait que des sans cœurs… Comment on peut mentir les yeux dans les yeux? Je peux pas m'exprimer plus, je sais plus quoi en dire.
Je suis dans une de ces périodes où mes relations avec les autres sont super difficiles et douloureuses pour moi, je me sens très seule et nulle et pas aimée, je me sens jaloux et inférieure à tout le monde, incapable d’écouter, du coup je m’isole un peu même si je sais que c’est jamais la bonne chose à faire, la famille me rend anxieuse et triste, les amis je n’y arrive pas, je galère beaucoup avec mon corps je me sens vraiment monstrueux , je suis dans un cercle vicieux qui m’angoisse du coup je m’accroche à des toutes petites choses des plaisirs minuscules, je me sens en colère contre tous les gens qui me semblent plus beaux et plus vivants que moi, parfois c’est plus doux et alors je suis juste mélancolique et ça me dérange pas trop, mais parfois c’est plus violent et c’est très difficile de communiquer...
J'sais pas, j'me sens plus a ma place dans aucune de mes relations J'ai toujours l'impression de gêner, de faire chier les gens.
Je sens que mes pensées prennent trop de place dans ma petite tête
J'ai l'impression que je ne correspond à personne
Je fais genre que je suis en train de vivre ma vie Mais tout les soirs j'pense a des trucs mais tellement horrible, j'ai clairement envie de disparaître, ou de mourir j'sais pas trop à vrai dire
Je fais rien, j'attends Parfois j'ai juste envie de couper mon portable pendant des semaines et je plus parler à personne j’y arrivais pas,
J'sais pas ce que j'attends mais bordel jpasse vraiment ma vie à attendre
J’en ai marre d'avoir des sentiments pour les gens
Jsuis une putain d'éponge et une putain de bombe à retardement
Je vais exploser dans pas longtemps à force de trop imploser
Ça fait des semaines que rien ne sort j'arrive pas à sortir un putain de mot de ce qu'il se passe dans mes pensées J'ai l'impression d'être constamment critiquer, je deviens mais tellement paranoïaque
Je veux juste pleurer Même pleurer j'y arrive pas J'ai la boule à la gorge les larmes aux yeux mais rien ne sort
J’ai l'impression d'avoir tout le malheur des autres sur moi
J'me sens extrêmement vide
Mais en même temps j'suis tellement plein de sentiments différents
Ça en devient effrayant
J'arrive plus à me regarder dans un miroir, j'arrive plus à regarder mon corps Je me dégoûte J'ai l'impression d'être retourner à la case départ
Fin, c'est pas qu'une impression J'suis réellement retourner à la case départ
Mes tca viennent et partent c'est l'enfer, j'ai perdu j'sais pas combien de kg depuis septembre.
Mon hypersensibilité et ma bipolarité me rende un peu la vie dure
Les personnes que j'ai perdu me hante mon passé mes trauma.
Je dors super mal que des cauchemars, je fais des crises d'angoisses, d'épilepsie.
On approche de Noël tout le monde en parle et si tu savais à quel point je déteste cette période.. que penses-tu que ça fait quand ton premier amour s’est suicidé en partie de ta faute et que ce jour là tout le monde fait la fête autour de toi et que même si de base je n’aime pas cette fête là et ben ta sensation que tout le monde est contre toi car tout le monde est contre toi car ils ne comprennent pas et du coup tu es seul littéralement oui je m’en suis toujours pas remis totalement mais on s’en remet jamais je crois
Pourquoi personne n'a jamais voulu me perdre moi ? Pourquoi personne n'a jamais eu envie de forcer le destin pour que je revienne dans leur vie ? Pourquoi suis je aussi peu significatif ? Pourquoi j'accorde trop d'importance à ces gens là ? C'est vrai, il se battent pas pour moi, pourquoi je devrais continuer à me battre pour eux. J'me force, mon coeur lui il veut pas ça. Mon coeur me cris de faire quelque chose, de trouver une solution pour arranger ça. Ma tête lui met une gifle et lui dit "Non putain, c'est pas à toi, c'est pas a toi de faire ça, imprime cette fois!".
J'suis désolée. J'suis désolée d'être moi. J'suis désolée d'être comme ça. D'être amoché de l'intérieur. J'suis invivable au quotidien. Et je te demande pardon. Pardon pour tout ce que tu endures pour moi et ce que tu vas endurer. Mais t'es pas obligée de rester tu sais. Je comprendrais. Je dis ça à toi comme je pourrais le dire aux autres gens que j’aime qui sont là pour moi
Je me sens vraiment mal, j’ai l’impression que plus rien ne va, je me sens seul, trop seul et j'en peux plus. J'ai l'impression de m'éloigner de tout et de tout le monde, j'ai l'impression de plus du tout avoir ma place nul part… J'aime pas me plaindre et dire quand ça va pas et je vais surement le garder encore une fois pour moi jusqu'à exploser comme d'habitude. Mes idées noires reviennent, le genre qui me dit que ça sert plus à rien, le genre que j'ai eu bien trop souvent. J'ai l'impression que tout ça est sans fin, que j'arriverai jamais à surmonter tout ça entièrement. Parfois je me demande si il y a vraiment une fin à tout ça, je sais bien que c'est normal d'aller mal par moment mais ça fait beaucoup trop là. Et tout, le peu de discussion que j'ai avec des gens, le fait de rester chez moi, les storys, ou tout le reste me rend de plus en plus mal. Je me sens inutile, remplaçable et tellement con.
J'ai envie de disparaître, je veux en parler à personne et en même temps le crier à la terre entière.
Je suis mal et profondément suicidaire et ça fais trop longtemps que j'ai l'impression que tout ne tient qu'à un fil.
Je vais faire comme d'habitude, rien dire et endurer, laisser passer ces envies noirs qui me bouffent sans cesse. Laisser passer l'envie atroce de tout abandonner.
Me taire et encaisser. C'est pour ça que j'aime pas dire tout ça, parce que je préfère me taire et laisser les gens penser que quand je souris et rigole tout va bien. Je prie en silence pour que tout s'arrête, d'une manière ou d'une autre.
Et si ça dure j'y mettrai fin moi-même.
Je suis là j’ai la flemme pour tout pour tout j’ai perdu toute envie toute passion tout ce que je fais, même les choses les plus anodines c’est devenu comme fade pour moi
Je prends plaisir à rien et j’ai la flemme concrètement je pourrai être là qu’à rester dans mon lit pendant des heures et ne rien faire et ça c’est bien connu que c’est un des premiers signes avant-coureurs de la dépression et c’est pour accentuer le fait de la gravité du truc je le dis comme ça on pourrait dire mais non c’est rien mais si enfaite car tu sais c’est un truc domino je sais que si je commence à rentrer dans des actions des comportements negatif bah ça va s’empirer de plus en plus par exemple je ne sors plus de chez moi vraiment je ne vais plus voir les gens je propose plus rien parce que on propose des trucs et les gens ne veulent jamais ou bien il se trouve des excuses parce que ils ne sont même pas honnête et ne sont même pas capable de dire les choses ou alors ils annulent finalement
je vais même plus en teuf je pourrais sortir tous les soirs et j’en ai pour plus envie j’en éprouve plus la force avant je pouvais aller faire des soirées plein par semaine et puis maintenant je suis devenu casanier c’est la merde je ne suis plus rien à part rester chez moi j’ai totalement changé je redeviens anxieux socialement je suis plus capable de sortir et encore moins seul alors qu’avant j’y arrivais très bien j’avais tellement progressé pour apprendre à gérer cette solitude mais j’ai impression que tout est retombé en fait
Après le gros point noir surtout c’est ma vie sentimentale mais ça j’ose même pas en parler parce que c’est tellement honteux je suis tellement une merde genre tu vois avec Faustine c’est vachement compliqué et puis tu as d’autres filles d’autres mecs c’est à présent je pense la personne qui m’aime le plus au monde et et putain en fait je suis une merde sérieuxJe pourrais même pas te raconter parce que tu me détesterais genre je suis quelqu’un de détestable et puis même si je le voulais je pourrais pas t’expliquer même moi je me comprends pas moi-même c’est ça le plus effrayant c’est que j’ai impression d’être spectateur de ma propre vie tu vois si tu connais le sentiment de dépersonnalisation après ça c’est encore autre chose
Mais pour te résumer je fais le mal que je voudrais pas faire et j’arrive pas à faire le bien que je voudrais faire je suis incapable de donner de l’amour aux gens de leurs apporter des bonnes choses je sais pas je suis un ouragan
Après j’en dis déjà beaucoup mais c’est vrai que niveau de tout ce qui est sentiments et tout ça c’est ce qui me bouffe le plus si tu voulais je pourrais développer mais t’expliquer vraiment parce que je pense en être capable mais voilà quoi
Si tu as lu tout ça t’as vraiment du courage
Mais tu vois j’ai tellement peur de la mort que ça me donne envie d’en finir en fait je pense au suicide même pas par tristesse ou quoi Mais plus par fatalité
Et juste je le sent arriver que un jour je me contrôlerai plus et que je peterai un Cable et que je vais faire ce que tu sais
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Les Chroniques de Livaï #430 ~ L'HISTOIRE EST A CEUX QUI L'ECRIVENT (décembre 845) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
C'est devenu trop calme par ici. L'aile du bataillon ne résonne plus du son des bottes pressées et des conversations des jeunes, cela me manque déjà, comme chaque année. Il faut que je fasse la conversation à quelqu'un. Quelqu'un qui aurait des choses intéressantes à me raconter.
J'ai l'impression qu'Erwin s'empêche de me dire quelque chose qui le dévore de l'intérieur depuis une semaine. A chaque fois que je viens le voir pour un truc, il me retient inutilement et s'apprête toujours à larguer le paquet avant de se raviser. Je le connais : s'il garde des infos hors de ma portée, c'est parce qu'il est persuadé que ma réaction sera disproportionnée. Je vais lui montrer qu'il se trompe et que je peux garder mon calme ! Mais ça doit être foutrement sensationnel ! Maintenant que j'y pense, il est sorti l'autre soir avec Livaï pour aller je ne sais où, ça a peut-être un lien...
Je dois trouver un moyen de le faire parler ! J'en connais un qui devrait marcher, s'il se détend assez... Je dois d'abord passer à la cambuse pour ça.
Je descends les marches en sifflotant. A cette époque de l'année, on s'habillait plus décontracté dans l'ancien QG, on pouvait se le permettre car personne de l'extérieur n'y venait jamais en cette saison. Mais ici, ça reste un bâtiment militaire et administratif fréquenté toute l'année et ça ferait mauvais genre si des gus en tenues civiles se promenaient partout. Alors on doit garder l'uniforme, c'est la règle. Je sais pas si je vais crécher ici tout l'hiver, moi...
Je passe la tête dans les cuisines mais dédaigne le garde-manger. Je me dirige plutôt vers les étagères à biscuits. J'ouvre une jarre, en prends une poignée, les mets dans un torchon, et remonte les escaliers vers le bureau d'Erwin. Ce sont pas les plus appétissants du monde mais j'entends Livaï râler assez sur son penchant pour les gâteaux pour savoir que ça lui fera plaisir. A tous les coups, il bosse dur là-haut.
Je toque contre la porte et entre presque aussitôt. Tu travailles ? Il range précipitamment un livre qu'il était en train de lire et j'ai l'impression un instant de m'être montrée un peu envahissante - ce qui est pas nouveau. Oups, je dérange ? Tu lisais quoi ? Un truc salace ? Il prend une expression indignée et répond que non. Je plaisante, major, détends-toi ! C'est juste que tu l'as caché si vite... Si tu veux pas être surpris, il faut fermer ta porte à clef, c'est plus prudent. C'est intéressant ? J'peux savoir ?
Il pèse réellement le pour et le contre. Je prends un biscuit et le croque devant lui. Je suis pas en position de faire du chantage à mon supérieur, et il n'est pas du genre à se laisser amadouer comme ça. J'étais idiote de penser que ça pouvait marcher, mais... T'es sûr que t'as pas un truc à me dire ? Je te promets de rester calme et pro, si ça te rassure !
Il se gratte le menton, passe la main sous son bureau et me montre ce qu'il était en train de lire. Tiens, ce bouquin me dit rien. Je lis le titre : "Les Murs ont des oreilles", de Bisen Flodauh. Drôle de nom... Mais attend... Ca parle des Murs ? C'est pas mon sujet favori - je m'y suis intéressée quand j'étais petite - mais je suppose que pour toi, ça doit être important. Je peux jeter un oeil ?
Il ne me donne aucune précision et me laisse feuilleter quelques pages. Je l'entends croquer dans un biscuit tandis que je parcours le texte en diagonale. Petit à petit, mes yeux s'agrandissent. J'en reviens pas de ce que je suis en train de lire ! C'est tout à fait fascinant ! Hé, Erwin ! Tu comptais me parler de ça quand ? Tu imagines, des choses vivantes dans les Murs ! Ce type a l'air sûr de lui, en plus !
C'est ce moment que choisit Livaï pour entrer dans la pièce. Armé d'un service à thé - avec théière remplie et brûlante -, il soupire en me voyant et pose son plateau sur la petite table. Apparemment, il comptait siroter sa boisson favorite dans le bureau d'Erwin, au calme, sans m'avoir dans les pattes. Désolée, mon vieux, mais il faut que je te montre ça ! Je lui secoue le livre sous le nez et il l'écarte d'un geste ennuyé en disant qu'il le connait déjà. Comment ?! Pourquoi je suis la dernière au courant ? Ce sont des questions scientifiques, ça me concerne en premier lieu ! Il sermonne Erwin, lui reprochant d'avoir trop tôt vendu la mèche ! C'est ça ! Bon, puisque c'est comme ça, vous m'expliquez comment vous avez eu ce bouquin ?
Erwin me raconte toute l'histoire et je dois bien admettre que le nain a eu un flair pas possible sur ce coup-là. Pourquoi c'est toujours toi qui fait des rencontres intéressantes ? Si je comprends bien, vous avez rencontré ce Bisen Flaudoh - ah, c'est un pseudonyme ? - et il vous a tout déballé ? Quand on connaît les risques qu'il court, c'est très courageux ! Mais ça valait le coup ! Ca ouvre de nouveaux angles de réflexion...
Livaï vient s'assoir sur le bureau en tendant sa tasse à Erwin - le major ne trouve rien à y redire, évidemment -, et me demande quelles conclusions j'en tire. Et bien, d'abord, s'il y a quelque chose dans les Murs, rien ne nous dit que ce soit vivant. Qui survivrait cent ans enfermé dans de la pierre, sans lumière, sans nourriture, sans eau ? Erwin déclare "les titans". Tu as raison, mais ça ne tient pas debout ; si des titans étaient là-dedans, ils essaieraient de sortir pour bouffer les humains qui sont juste sous leur nez. Ils feraient un boucan de tous les diables ! Il est vrai que certains spécimens deviennent tout à fait amorphes sans lumière, mais tous ne sont pas comme ça. Et puis réfléchissons un moment, comment des titans auraient pu se retrouver là-dedans ? Ca n'a pas de sens, tu les imagines se laisser docilement cloîtrer derrière une pile de moellons et des pelletées de mortier ? Bah, c'est aussi invraisemblable que d'imaginer que de simples humains aient pu construire les trois enceintes avec leurs seuls bras.
Erwin m'interrompt et m'encourage à me rappeler de la dernière fois où on a eu affaire au Culte du Mur. Je les oubliais ceux-là. Ils étaient venus nous surveiller durant les travaux de Maria, je me souviens. Il y avait ce révérend, qui nous zieutait avec son regard noir et qui suait comme un boeuf à l'idée qu'on touche à sa chère Maria... C'était quoi son problème, déjà ?
Erwin m'aide en évoquant le fait qu'il était très inquiet qu'on puisse abîmer le Mur, le "profaner" comme il disait. Tu crois que ça a un rapport ? Ce serait fou ! Il aurait eu la trouille qu'on voit ce qu'il y a dedans ? Donc ils seraient au courant de quelque chose ! J'ai toujours pensé qu'ils étaient pas clairs et savaient des trucs louches, mais là c'est d'un autre niveau, ça dépasse la superstition ! S'ils étaient au courant d'une telle chose, ce serait un crime de le cacher à l'Etat et au peuple !
Livaï précise que l'Etat est sans doute déjà au courant et doit le couvrir. Tu plaisantes ?! Ce serait un genre de complot pour garder tout le monde dans l'ignorance ? Erwin, on doit faire des vérifications, étudier le Mur Rose ! Quitte à le grattouiller un peu...
Erwin me calme en buvant une gorgée de thé et me dit que c'est trop tôt. Pour l'instant, il en est à échafauder des plans en vue de notre futur retour à Maria. Je vois... Si les Murs cachent un secret, celui de Maria doit être découvert à présent. Ca remet pas mal de choses en question... Notamment la possibilité de la reconstruction. J'imagine que l'existence de ces deux titans étranges te turlupine encore plus qu'avant maintenant ?
Il répond qu'il ne peut pas baser ses projets sur des suppositions tant qu'elles n'auront pas été prouvées. Je comprends, mais cet homme m'a l'air sérieux dans ce qu'il dit ; vous-mêmes, vous avez jugé qu'il avait toute sa tête. Il aurait pas risqué sa vie pour vous raconter des bobards ! Livaï ajoute qu'ils sont allés jusqu'à Rose le soir de la rencontre et qu'ils n'ont rien noté de particulier. Evidemment, si c'était si simple, tout le monde serait au courant ! Erwin, il faut que j'aille faire quelques examens, au moins, tu seras au jus ! Et si tu veux des confirmations, il faut bien aller les chercher, non ?
Il me l'interdit, prétextant qu'il serait trop dangereux pour le régiment qu'un explorateur se mette à s'intéresser aux Murs de façon inhabituelle. Je pourrais me déguiser ; et même porter une barbe s'il faut ! Livaï grogne qu'Erwin a raison et que je ferais bien d'obéir.
J'insiste pas mais je veux t'emprunter ce livre, major. Erwin répond qu'il ne l'a pas fini et qu'il a promis à Livaï de le lui passer après. Ooh non, Livaï lit à la vitesse d'une mamie presbyte, je peux attendre longtemps ! Je vois, vous êtes tous les deux contre moi ! Puisque c'est comme ça... bon, j'ai pas d'arguments là maintenant, mais je vais trouver ! Vous perdez rien pour attendre ! Erwin me fait promettre de rester discrète. T'inquiète, je peux être bien meilleure que vous deux pour garder des secrets.
Je retourne vers la porte, l'ouvre avec fracas et leur lance avant de disparaître dans le couloir que la prochaine fois qu'ils ont une sortie de ce genre, j'aimerais bien être de la partie ! Et arrêtez de garder vos mystères pour vous, pensez aux autres, non mais !
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Ironie du sort...
Un texte proposé par Christophe Hanniet, artiste du Piano vagabond, association accompagnée par le CCO. Depuis quelques semaines, la place est déserte. J’ai l’habitude de la traverser rapidement depuis le début du confinement, mais mon regard est encore arrêté aujourd'hui par un détail, toujours le même… Malgré cette atmosphère de "fin du monde" due à l’épidémie qui semble pétrifier toute la ville, la vidant, en apparence, de toute âme… une sorte de personnage sorti d'un Guignol continue d'esquisser un sourire à sa fenêtre, sur la grand-place ! Et pas seulement à vingt heures pétantes, moment du rendez-vous devenu rituel, mais du matin au soir… et du soir au matin, tel la Joconde !
Cet individu se fait également remarquer, malgré la fermeture de tous les salons de coiffure, par sa belle et longue chevelure grise, impeccablement bouclée… Une perruque, peut-être ? En fait, cet homme est peint. Un portrait en trompe-l’œil, cadré par une fausse fenêtre ouverte, elle-même dessinée dans le coin d'une grande bâche, couleur crépi, qui habille un échafaudage de ravalement de facade…Le personnage écarquille les yeux comme s'il comprenait soudain - ou reconnaissait quelque chose - en regardant la place… Une main posée sur le faux rebord ; l'autre tenant un livre avec une certaine ostentation…Mais qu'est-ce donc que cette improbable marionnette, et quel est son message ? On peut lire un nom sur le faux mur, à gauche du portrait, ainsi que deux dates : Jean-Baptiste GOIFFON 1658-1730.
M'arrêtant un instant au milieu de la place, je découvre, en ouvrant très vite un autre genre de fenêtre - cette fois sur mon minuscule écran magique portatif - qu’il s’agit, d'après son nom, d’un grand médecin lyonnais du début du XVIIIème siècle… Et je lis dans la foulée que c'est dans cet immeuble du 8, place Bellecour que ce fameux docteur Goiffon avait en son temps son cabinet de ville. D'où, me dis-je, cet hommage patrimonial in situ, permettant d’honorer, le temps du chantier, une personnalité ayant vécu là. Bon, très bonne idée… Et je reprends mon chemin. A cette fenêtre du deuxième étage (je devrais dire du premier, car cet immeuble lyonnais comporte un typique entresol, sorte de mini-premier étage qui compte ici pour du beurre !), trône donc cette figure plaisamment perruquée ; elle est vraisemblablement là pour créer un peu de vie, distraire le passant pendant la durée des travaux… Ces derniers ayant débuté en septembre 2019, donc bien avant la pandémie mondiale qui, à présent paralyse tous les chantiers.
Mais je reste invariablement sur ma faim à chaque fois que je passe au pied de cette fresque, car il n'y a pas moyen de lire le titre du livre que cet homme tient à la main ; quelle frustration pour mon esprit curieux ! Mais quel est donc ce livre ? Je sens qu'il faut absolument que je le sache, mais pourquoi ? Cette petite énigme me taquine de plus belle, cette semaine-là. Mais rien à faire ; les caractères, vus d'en bas, sont désespérément trop petits…Il faudrait une longue vue, ou bien voler à cinq mètres du sol, au-dessus de la chaussée avec un drone ! Très peu pour moi ! Et où trouver des jumelles, en ce moment ?
Alors, un matin, j'essaie de "zoomer" sur la fresque en passant, comme ça, juste par curiosité, juché sur un banc, en face… avec mon téléphone, faute d'appareil photo. Je veux aussi, je crois, rassurer mes yeux et mon esprit fatigués, qui, depuis quelques temps, croient distinguer sur la page de titre un mot… assez effrayant, en vérité. Je veux en avoir le cœur net. Je tends le bras et clique sur le déclencheur.
Regardant alors mon écran et agrandissant entre mes doigts l'image capturée, je crois avoir la berlue en voyant ces trois mots, enfin lisibles sur la couverture : …Sur la Peste…
Sidéré, je recherche vite les références de l’ouvrage, prenant à peine le temps de respirer. Et je dévore alors tout ce que je lis sur cet homme. Jean-Baptiste Goiffon est bien l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la peste, publiés dans les années 1720. (le peintre s'était nécessaire-ment documenté l'été dernier !). Sous le titre d’Observations faites sur la Peste qui règne à présent à Marseille et dans la Provence, le livre en question, écrit il y a exactement trois cents ans, a été édité à Lyon en 1721.
Il s'agit d'un ouvrage collectif, une sorte de rapport détaillé et commenté des actes de soins et investigations d’une équipe médicale pendant la Grande Peste de 1720. Arrivé sur le dos de quelques puces dans une cargaison d'étoffes et de soieries, ce fléau a décimé en six mois la moitié de la population de Marseille, et tué, rien qu’en France, cent mille personnes au bas mot, dans des circonstances absolument atroces...
Jean-Baptiste Goiffon, après s'être illustré en botanique et en anatomie au XVIIème siècle, deviendra relativement célèbre en tant qu'"infectiologue" avant l'heure, ses conceptions visionnaires sur les modes de contagion, notamment, faisant lui, de manière posthume, un des précurseurs de la théorie microbienne.
Au sein du corps médical, ce médecin très réputé passait pourtant pour un illuminé, ou du moins pour un original… Non pas à cause de ses longs cheveux gris - plus que banals à l'époque ! - mais parce qu'il parlait devant ses collègues de quelque chose pouvant sembler un peu irréel, en effet… mais qui s'imposait chaque jour de plus en plus nettement à sa raison : La présence nécessaire, pour expliquer les principaux processus de contagion, d'êtres minuscules, de "vermisseaux invisibles", "se mouvant comme des vers ou des insectes et se multipliant de foudroyante façon, transportés par les personnes, les bêtes et les marchandises". "Les causes de la peste sont animées", disait-il.
Mais les spéculations géniales de notre savant paraissaient un peu folles aux yeux de presque tous ses collègues. Alors qu'elles n'étaient en réalité qu'un peu (beaucoup) en avance sur la technique et la science ! Notre Goiffon commençait à envisager l'existence d'un univers - devenu aujourd'hui très banal : celui de l'infiniment petit en biologie, ce grouillement de myriades de micro-organismes… lesquels ne seront réellement observables et objectivables qu'à la fin du siècle suivant.
On doit tout de même à cet homme d'avoir réussi à barrer la route, en 1721, à la redoutable peste de Marseille, évitant qu'elle ne remonte toute la vallée du Rhône et contamine le Lyonnais… Devenu échevin de la ville et imposant coûte que coûte ses vues aux bureaux urbains de santé, il obtient, en effet, mais non sans efforts, que des mesures d'hygiène très strictes soient prises pour enrayer la peste noire galopante qui semait la mort depuis un an dans le Sud du royaume. Des mesures comme, par exemple, le débarrassage et le nettoyage des rues, l'interdiction de s'y rassembler à plus de quatre personnes, l'isolement et la prise en charge éventuelle des mendiants, ou encore l'installation de "quarantaines" où toutes les marchandises en transit devaient être désinfectées. Les convictions et la détermination du docteur Goiffon permettront de stopper cette vague mortifère, en sauvant la cité de Lyon et toute sa région - déjà durement éprouvées au siècle précédent par une épidémie de peste mémorable…
Et voilà que, par pur hasard, exactement trois cents ans plus tard, au cœur même de la cité et en plein épisode de Covid 19… un trompe-l’œil nous remet involontairement en mémoire, pour notre plus grand intérêt, ce trop peu connu docteur Goiffon, pionnier de l'épidémiologie…. Sidérante coïncidence ! Sachant que ce tulle de chantier a été vraisemblablement posé fin août 2019, donc en toute innocence !
Ironie du sort !
Ce médecin génial, quoi qu'il en soit, semble aujourd'hui nous interpeller depuis sa fenêtre… Aurait-il une nouvelle idée ? Serait-il le Super Goiffon que nous attendons tous ? Peut-être bien… que non. Hélas !... Une chose est certaine, c'est qu'il avait de l'inspiration et du talent, ses hypothèses ayant, en 1720, cent cinquante ans d'avance sur la découverte des microbes et autres bactéries - lesquels ne commenceront à être visualisés et "officialisés" qu'à partir de 1870, à la faveur du génie de Pasteur, entre autres, et d'un perfectionnement incessant de nos microscopes (sans dis-continuer jusqu'à aujourd'hui, les minuscules virus, eux, n'étant visibles, par exemple, que depuis quelques dizaines d'années…).
Vision saisissante, en tout cas, que celle de l'ami Jean-Baptiste avec sa perruque-cocon sur la tête, comme confiné dans le cadre de sa fenêtre, de ses appartements… et censément de son époque, se réveillant de trois siècles de sommeil, comme dans un conte, et semblant nous narguer avec ironie… Invité fortuitement à observer - d'un œil avisé mais éberlué - l'apparition et l'évolution d'une nouvelle pandémie, pour lui passionnante !
Jean-Baptiste Goiffon pourrait aussi tout simplement nous dire : "Mais faites donc comme moi prenez un bon gros livre et restez chez vous !”
Lyon, mai 2020
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I feel pretty / Moi, belle et jolie
(Ce texte contient du spoil sur le film dont il parle, mais c'était obligatoire pour expliciter ma pensée) Depuis quelques jours, je ne sais pas trop pourquoi, mais je suis en mode " Regardons tout un tas de films sur Netflix ". D'habitude, je suis plutôt séries. Mais le week-end dernier, j'ai enchainé les Harry Potter avec mon copain, puis je l'ai torturé avec le premier Twilight et enfin, on a dû faire presque tous les films de Noël qu'on pouvait. Cet après-midi, c'est lui qui a choisi un film. Je m'attendais à un film d'action ou d'aventure, le genre qu'il aime ordinairement, mais non. Il m'a demandé de mettre " I feel pretty " (en français : " Moi, belle et jolie "). Parce qu'un synopsis parle toujours mieux qu'un résumé fait main : " Renée est une jeune femme sympathique et pétillante mais son extrême manque de confiance en elle sur son physique la pousse à ne rien entreprendre professionnellement ou sentimentalement. Après avoir fait le souhait de devenir jolie, elle fait une grave chute sur la tête qui lui change sa perception d'elle-même et la rend beaucoup plus sûre d'elle. " Mon avis général dessus : je mettrais 3/5. C'est une comédie plus burlesque que vraiment drôle, le personnage principal est à la fois attachant et détestable par moment. Au début, on se demande où ça va et dans l'ensemble, le fait qu'elle ne se reconnaisse pas du tout et surtout, qu'elle ne se rende pas compte que tout le monde la reconnaît n'est pas très réaliste. Cependant, il y a des éléments qui font que ce film mérite d'être vue et encore plus d'être intégré dans nos esprits. A la différence d'énormément de films du même style, il a une véritable morale. Pendant la plus grande partie du film, Renée croit que la magie l'a rendue canon : mince, musclée, formée exactement comme il faut et sans un pète de graisse. Au début, le spectateur se moque d'elle quand elle agit comme si elle était devenue une mannequin du jour au lendemain. On la trouve ridicule. Et il y a une scène... Une scène qui change tout. C'est la même actrice, le même corps rond, et en plus, cette fois, on voit ses bourrelets. Mais d'un coup, grâce à l'assurance du personnage, grâce au jeu d'Amy Schumer... on se rend compte qu'elle est VRAIMENT canon. Ce qui fait qu'à la fin, quand elle croit qu'elle a retrouvé son vieux corps tout pourri (à ses yeux), on se sent triste pour elle. Pas parce qu'elle est redevenue " moche " - vu qu'en réalité, elle n'a pas du tout changé -, mais parce qu'elle a recommencé à se voir moche, alors que nous, on la trouve toujours magnifique. Et qu'on aimerait qu'elle continuer à voir la même chose que nous. Je sais, c'est bateau le discours : " C'est votre assurance qui vous rend belle, pas votre apparence. " Blablabla. Ca, c'est le monologue des filles belles qui veulent nous faire croire qu'on peut l'être aussi, par politesse. Mais, en fait, ce film, il ne dit pas seulement ça : il le prouve. Ce n'est qu'à la fin que j'ai demandé à mon chéri (qu'on prénommera V.) pourquoi on avait regardé ça. Je ne suis pas idiote : j'ai vite compris que ce n'était pas un choix lié à ses goûts cinématographiques. Alors, il m'a avoué qu'hier, en cours, il avait discuté de moi avec un de ses potes (qu'on va appeler I.). Un pote qui est très grand et très rond. Je l'ai vu passer à l'oral en classe et il n'était pas difficile de sentir à quel point il est mal dans sa peau. En bref, j'ai saisi très vite de quel copain il parlait. Ils ont parlé de ce manque d'estime commun à à peu près tout le monde sur cette Terre (tenez, dans le film, à la fin, une mannequin confie à Renée qu'elle a énormément de complexes, surtout intellectuellement - chacun sa merde). Bien sûr, V. aussi a des complexes - il se trouve trop maigre, pas assez musclé, patati patata. Et en effet, vu que son genre de filles, c'est plutôt les belles blondes minces et bien formées, disons qu'il ne peut pas non plus jouer l'hypocrite qui ne comprend pas pourquoi l'apparence, c'est important. Mais il a reconnu face à I. à quel point il m'aimait et combien ça le dépassait que je n'accepte pas l'idée qu'il puisse me trouver désirable telle que je suis. Alors, I. lui a expliqué. Il lui a expliqué ce que c'est que d'être gros dans un monde qui voue un culte à la minceur. Il lui a parlé de l'enfance heureuse qu'on a connue, à l'époque où le poids, la couleur de peau, la religion ou toute autre différence n'importaient à personne. L'époque où nous jouions tous dans le même bac à sable sans discrimination. Et puis, on grandit... Les médecins sont sûrement les premiers à faire une réflexion, donc les parents finissent par répéter. Et ça s'exporte à l'école - primaire, collège. On le lit de plus en plus dans le regard des gens, au fur et à mesure que les magazines, internet ou la télévision diffusent le message : " Il faut être mince. " Nos jolies copines ont des amoureux, nos beaux gosses de copains ont des touches, mais pas nous. Et un jour, il ne reste plus rien de l'enfant extraverti, sûr de lui et sociable qu'on a été. J'avais treize ans le jour où j'ai eu la preuve qu'un garçon me désirait. Bien entendu, sa forme de désir était tellement malsaine que je ne l'ai pas du tout vécu ainsi, mais je suppose que pour violer une fille ou une femme, il doit y avoir un minimum de désir, en plus de l'excitation créée par la violence. A ce moment-là, j'étais déjà un peu plus ronde que la norme, mais depuis, j'ai pris beaucoup de poids. Pourtant, je ne me sens pas mieux ou moins bien dans ma peau que ce jour-là. Je me suis souvent fait la réflexion : Pourquoi ? Pourquoi ne m'étais-je pas rendu compte à quel point j'étais mignonne durant cette période ? Pourquoi ne suis-je pas plus malheureuse aujourd'hui ? La réponse est simple : parce que le complexe, on n'en guérit pas en changeant notre corps, mais en changeant notre esprit. On le voit dans énormément de cas d'anorexie mentale : des adolescentes qui entament un régime pour maigrir et qui tombent, sans s'en rendre compte, dans la maladie. J'ai été en contact avec un certain nombre d'entre elles et elles ne savent pas. Elles ne se voient pas maigrir ni devenir maigre. Le complexe est toujours là, elles se trouvent toujours grosses. Ces filles (et ces garçons d'ailleurs, il y en a) ne sont pas plus fous que vous et moi. Leurs complexes les ont simplement menés à un état plus dangereux pour leur santé, pour leur vie. Leur apporter de l'aide est plus urgent. Mais nous souffrons tous d'une espèce de dismorphophobie. C'est la société qui a voulu ça. On croit que nos plus ou moins petits défauts définissent notre beauté, mais ce n'est pas vrai. Pour en revenir à nos moutons, I. a conseillé à V. de me montrer ce film. Pour que je me rende compte que moi aussi, je ne trouvais pas Amy Schumer jolie au début, que j'étais gênée lorsqu'elle se prétendait sans défaut et hyper canon, et que pour autant, environ à la moitié du film, mon regard sur elle a complètement changé. Soudain, je la trouvais sublime. Je voyais en elle ce qu'elle voyait en elle. Et je ne me moquais plus du tout. I. avait raison. Ce film passe un merveilleux message, et c'est pour ça que même s'il n'a rien, dans l'ensemble, d'exceptionnel, je le conseille. A la fin, j'ai arrêté de me demander pourquoi, le jour de notre rencontre, V. m'a à peine regardée. J'ai arrêté de me demander pourquoi il lui a fallu un mois et demi pour se rendre compte que j'étais potable. Et encore presque deux mois pour avoir réellement envie de moi. Enfin, j'ai arrêté de me demander pourquoi, aujourd'hui, il maintient qu'il me trouve encore plus belle que toutes les magnifiques blondes, minces et bien formées qu'il peut croiser. Cet après-midi, en une heure, mon propre regard à changé sur Amy Schumer. Et je sais que je ne me questionnerai plus jamais sur l'éternelle interrogation : " Peut-on vraiment s'éprendre de quelqu'un qui ne nous attirait pas du tout au début ? " Depuis deux heures environ, je suis sûre que oui. Merci mon amour, pour cette nouvelle certitude. Et merci I., pour cette leçon de vie par oreilles interposées. En fait, si tu lis ça, et pour ce que ça vaut de la part de la nana qui sort avec ton copain canon... Je t'ai toujours trouvé cute. Il suffit certainement de posséder un brin d'empathie pour être touchée par ce qui émane de toi. Et crois-moi, je n'ai pas ressenti un centième de ça le jour où j'ai rencontré V. (mais il ne faut le lui répéter, il va bouder). En tout cas, je suis sincèrement persuadée d'une chose : celle qui partagera ta vie sera extrêmement chanceuse. J'vais peut-être même penser à postuler ! O:-) Anyway, souvenez-vous : vous êtes tous beaux/belles à votre façon. <3' (et pour (re)lire mon premier article à ce sujet, histoire de rebooster un peu votre ego, c'est par là --> https://www.facebook.com/nina.oktava/photos/a.249104149191869/225782344857383/?type=3&theater) P.S. : La photo date d'hier matin, prise complètement à l'arrache pour montrer une tenue à deux copines, même pas coiffée, mais j'ai eu la flemme d'en reprendre une aujourd'hui. Et je ne voulais pas remettre la même photo que sur le premier article, ni le même genre, parce que je me suis déjà foutue assez à poil sur cette page, je pense. Il faut pas déconner, j'ai des complexes, il ne faut pas croire. Mais je répète une fois pour la route : AIMEZ-VOUS, même si c'est dur, parce que VOUS ÊTES BELLES/BEAUX, tous.tes, tel(le)s que vous êtes. <3'
© Tania Iriarte - Auteure, texte tous droits réservés
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Être fan des Strokes en 2015: “Je ne me fais pas trop d'illusions”
Toujours aussi rares sur scène (et encore plus en studio), les Strokes, apparemment de nouveau potes mais désireux d’aller voir ailleurs, continuent d’entretenir le doute sur leur avenir. Et les fans dans tout ça ? Ils attendent.
Pas facile d’être fan (vraiment très fan) des Strokes en 2015. Si nous avons régulièrement des nouvelles de chacun des membres du groupe, un sixième album ne semble pas à l’ordre du jour, malgré, ici et là, des rumeurs. Ils seront certes, tous ensemble, sur scène, pour la prochaine édition du festival Primavera (Casablancas et Hammond Jr. s’y produiront également en solo) et en concert à Hyde Park (où ils joueront sans doute un rappel du 18 juin) mais il faut bien l’admettre: difficile de crier notre joie. Barcelone, Londres, et deux dates américaines. C’est tout. Aucune tournée. Leur dernier album, Comedown Machine, paru en mars 2013, n’avait d’ailleurs pas été réellement défendu sur scène. Après les cinq années de transition entre First Impressions Of Earth et Angles, et deux albums coup sur coup, on croyait l’affaire réglée, les cinq copains de retour aux affaires. Mais non, même pas. Certes, il semble loin le temps des petites phrases, des news alarmantes du NME, de Julian critiquant ouvertement les autres, du groupe enregistrant un disque sans même croiser le regard de son chanteur. En 2015, reste un certain vide. Et le doute, pour des centaines de fans qui se demandent si un jour, leur groupe préféré redeviendra, vraiment, un groupe.
Ils sont fans des Strokes, à des degrés différents. Ils s’appellent Arthur, Juliette, Annelise et Louis-Henri. Et ils ont ici carte blanche pour raconter leur relation avec le groupes, leurs espoirs, et pourquoi, finalement, les choses sont peut-être mieux ainsi.
Arthur Weiland: “Je suis au collège entre 1998 et 2002. J'avais 13 ans quand est sorti Is This It, à l'époque on découvrait la musique à la télé ou à la radio avant d'aller télécharger la chanson ou les clips vidéo sur Kazaa, Soulseek ou des sites bien obscurs genre Videopimp. On lisait très peu la presse. J'avais la chance d'avoir MTV2 et des parents qui m'emmenaient à la Fnac chaque dimanche pour acheter des disques. c'était un privilège. Dans la cour de récré on recensait les skateurs (punk rock), les jeunes qui écoutaient du rap (Skyrock) et les filles qui écoutaient du R'n'B (M6, MCM, MTV), trois gothiques qui écoutaient Korn, quelques freaks qui écoutaient du grunge et ceux qui n'écoutaient pas de musique (une majorité). J'ai découvert les Strokes à la télévision, pendant l'émission de Zane Lowe sur MTV2 il me semble. C’était la chanson “Last Nite”.
Juliette Bucaille: “Le première fois que j’ai entendu les Strokes, c’était une version live de “Juicebox” sur un sampler de Rock&Folk en décembre 2005. J'avais comme tout le monde déjà entendu “The End Has No End” avant, mais sans savoir qui ils étaient. C'est la première fois que j'ai fait un lien conscient entre le groupe et l'un de ses titres”.
Louis-Henri de la Rochefoucauld: “En 2001, je fête mes 16 ans, et à l'époque, j'écoute Oüi FM. C'est comme ça que je découvre les Strokes. Par "Last Nite" ? Je ne sais plus… Je me souviens par contre très bien du jour où je suis allé acheter Is This It en CD à la Fnac des Ternes, avec cette pochette qui avait ce je-ne-sais-quoi d'érotique”.
Annelise Berthiau: “Bizarrement et je le regrette presque pour l'histoire, je ne les découvre pas dès l'EP The Modern Age. Je ne suis pas une fan de la première heure, je n'étais pas à leur premier concert parisien. Dans les soirées d'école de journalisme, loin de Paris et de Ouï FM, un pote passe “Last Nite” et “Take It Or Leave It”: crush pour la musique, l'album ensuite mais pas pour le groupe dont je ne sais rien, même si j'ai bien vu leur jolie frimousse dans la pochette de l'album. J'aime mais j'oublie un peu, comme beaucoup de Français la pub EDF, avec “Tthe End Has No End”, me rattrape. J'écoute Room on Fire en boucle et je commence à creuser”.
Arthur: “Quand j'ai vu le clip de “Last Nite” pour la première fois, j'ai compris que quelque chose allait changer. Je crois que le premier truc que je me suis dit était "il faut que je fasse écouter ça à Hélène" (la fille que j'essayais de draguer à l'époque). Je découvrais le "vintage", la musique new yorkaise, les Converse, les jeans slim, la nouvelle cool attitude qui allait enfin bouleverser le paradigme des skateurs. Bon ok, pour créer un paradigme encore plus pénible, celui des baby rockeurs, mais enfin... Pendant deux ans... C'était bien”.
Juliette: “Presque instantanément, j’ai su que ce groupe allait être important pour moi, oui. La chanson ne ressemblait à rien de ce que je connaissais à ce moment là donc ça a été un choc assez important. J'ai ensuite lu leur interview dans le magazine et j'ai rapidement compris. Après ça j'ai acheté leurs albums précédents et me suis mise à lire tout ce que je pouvais trouver sur eux”.
Louis-Henri: “Pour être honnête, si j'aimais déjà beaucoup les Strokes, je n'ai eu l'illumination que deux ans plus tard. La première fois que j'ai entendu "12:51" à la radio (Oüi FM, encore !) m'a traumatisé. Là, ça a été mon chemin de Damas - la révélation ! En 2003-2004 j'étais en classe prépa en pension: cette année-là, dans mon lit avant de m'endormir, j'écoutais tous les soirs Room on Fire dans mon Walkman CD”.
Annelise: “Je ne lis pas la presse rock pendant ces années, mais en 2005, je rentre à Paris, et je replonge. Ouï FM, Newcomer… Et ça tombe bien, les Strokes reviennent bientôt: le concert du Trabendo le 3 décembre 2005 est une entrée en religion, tardive mais fervente. Dans la salle, c’est la révélation ! Je découvre In Transit, le film de leurs débuts, et en cherchant un peu, je trouve le forum des fans français et plonge dans un monde jusqu'alors inconnu. Et ça dépasse le groupe, grâce aux Strokes je découvre Adam Green, Regina Spektor, Ben Kweller, les Kings Of Leon, et accessoirement (ou pas) le Shebeen et la scène rock parisienne de l'époque”.
En 2006, le groupe sort son troisième album. La tournée qui suit est mondiale. On ne le sait pas encore, mais il n’y aura aucun nouvel album du groupe avant 2011.
Arthur: “C'est pendant l'enregistrement de First Impressions Of Earth qu'on disait que Julian ne voulait plus voir les autres en studio. Oui, ça sentait le sapin à l'époque mais l'album m'avait plu. Je me disais juste que ces tensions étaient rock'n'roll et qu'ils continueraient malgré tout. Car ça ne doit pas être évident de devenir un groupe mondialement connu en si peu de temps, d'être les prescripteurs d'une mode et de garder le cap, de savoir ce qu'on fait et où on va. ils ont peut être fait une pause pour trouver les réponses à ces questions”.
Juliette: “Dès l'instant où Albert a sorti son premier album solo (donc assez peu de temps après First Impressions Of Earth), il était clair qu'on aurait probablement pas de nouvel album avant minimum fin 2007, puisqu'il allait tourner avec. Puis quand il a annoncé un autre album solo, ça a vraiment officialisé le hiatus, ils se sont mis à tous faire leur truc dans leur coin”.
Louis-Henri: “Rappelons ici que le premier album solo d'Albert Hammond Jr. est sorti en 2006, soit la même année que First Impressions Of Earth ! Je n'ai jamais eu l'impression d'une coupure. Leur break de cinq ans a été meublé de cinq albums (deux Albert, un Fabrizio Moretti, un Nikolai Fraiture, un Casablancas): il y avait donc de quoi s'occuper”.
Annelise: “Je me souviens que First Impressions Of Earth est le moment où ils commencent à balancer dans les interviews, l'ambiance pendant la tournée Room on Fire, trop longue, trop intense, trop de drogues aussi. Tu sens que tout n'est pas rose dans la bande de potes sauveurs du rock. Là c'est le moment où l'attente est fiévreuse, où la moindre intervention ou collaboration est guettée. J'ai même un projet de bouquin sur le groupe, qui n'aboutit pas mais canalise un peu cette passion”.
Arthur: “Les trucs d'Albert ne m'intéressaient pas dès la première écoute, j'ai survolé Little Joy le projet de Fabrizio. Nikolai a fait un truc ? Je ne savais même pas. C'était le groupe ou rien et je doutais fortement qu'ils allaient arrêter pour quelques petites erreurs de parcours”.
Juliette: “C'était assez normal que les membres du groupe aient envie de faire leur propre truc après avoir passé trois albums un peu dans l’ombre de Julian, sans jamais composer. J'en ai un peu voulu à Albert au moment de son second album solo puis en y réfléchissant cette évolution des choses m'a paru assez naturelle: les Strokes ont eu le même line-up depuis leurs débuts, ce qui est extrêmement rare pour un groupe. Ils ont été ensemble en permanence pendant environ huit ans, c'était évident qu'ils aient besoin de prendre un peu leurs distances après la fin de la tournée de First Impressions Of Earth. Ils se sont en plus mis à faire des gamins et à déménager hors de New York, les choses ne pouvaient pas rester comme elles l'avaient été jusque là. Certains ont arrêté drogues et alcool et d'autres pas, ce qui peut aussi avoir un impact non négligeable sur un groupe”.
Louis-Henri: “Le premier Albert Hammond Jr, Yours To Keep, est à mon avis une merveille. Il y a aussi plein de sommets sur son deuxième album. Et j'avais beaucoup aimé le Little Joy (Fabrizio Moretti), donc je m'en foutais de cette séparation, je ne retenais que le positif : plein de bons disques dans des veines différentes”.
Annelise: “Fab fait des trucs avec sa copine de l'époque, Binki Shapiro. J'en ai presque voulu à Albert Hammond Jr, il avait tellement l'air de s'éclater sur scène seul, avec d'autres musiciens (dont le batteur remplaçant des Strokes et roadie Matt Romano). Et puis j'étais fan des Strokes mais aussi de chacun, donc c'était une porte ouverte sur leur univers et plus seulement celui de Julian, je trouvais ça intéressant, même si forcément moins fort que les Strokes. Mais quand Julian annonce que lui aussi va sortir un album solo, là je me dis que c'est fini”.
Julian Casablancas sort son premier album en 2009. Une merveille, certes, mais qui semble encore un peu plus assombrir l’avenir des Strokes, et retarde un éventuel nouvel album commun.
Arthur: “Je n'ai jamais écouté le premier album solo de Julian”
Juliette: “C'est un album de Julian et pas des Strokes. Les Strokes n'avaient à ce point là jamais été aussi électroniques, et le traitement de la voix de Julian n'avait pas grand chose à voir avec ce qu'on avait pu entendre sur leurs albums précédents. Ca m'a toujours énervée qu'on considère cet album comme un "album des Strokes". S'il existe en tant que tel, c'est en bonne partie parce que les Strokes comme unité ne voulaient pas travailler sur ces morceaux, car ils ne représentaient pas ce que pouvait être l'esthétique du groupe. Par ailleurs je trouve que le premier album solo d'Albert est la meilleure chose qui soit sortie de leurs diverses tentatives hors Strokes”.
Louis-Henri: “Je ne pense pas que ce soit "l'un des meilleurs Strokes". Je pense que c'est LE meilleur Strokes ! Je me souviens très bien du jour où j'ai vu le teaser mélancolico-synthétique de Phrazes for the Young pour la première fois. C'était en juillet 2009, j'étais chez mes grands-parents à Pargny-les-Reims (Marne, 51). Un choc ! Jusqu'à la sortie de l'album en octobre, j'ai passé trois mois à rêver de ce disque toutes les nuits - et à la sortie, il a dépassé toutes mes espérances. Mon album préféré au monde”.
Annelise: “Il annonce ce que seront les deux derniers Strokes. Passion pour cet album, que j'écoute en boucle”.
Absents des Studios, les Strokes le sont aussi de la scène. Les fans n’ont que leurs souvenirs.
Arthur: “Je les ai vu trois fois il me semble, une fois au Trabendo (il fallait récupérer ses places dans une Fnac un jeudi matin, les gens se marchaient dessus, l'enfer), une fois au Zénith et une fois aux Eurockéennes. Donc trois situations très différentes. Le concert au Trabendo était spécial pour moi, j'ai passé 45 minutes en larmes en repensant à mon ex. Pas Hélène, une autre. Ouais les mecs m'ont bien aidé à pécho à cette époque. Quand j'étais à fond, j'étais prêt à tout. les Strokes à Benicassim ? Je suis chaud. Mais quand on est lycéen et qu'on n’a pas une tune, on se contente de leurs venues à Paris. Et aujourd'hui ça ne me dit rien, les voir au Zénith, à vingt mètres de distance chacun. Non merci”.
Juliette: “Ils n'ont pas fait de tournée à proprement parler sur nos terres depuis 2006. J'ai eu la chance de les voir sur cette tournée là alors que je n'avais que 14 ans (à l'occasion des Nuits de Fourvière en juillet 2006), et beaucoup de gens de ma génération les ont raté car ils étaient trop jeunes au moment où le groupe faisait encore de vraies tournées et pas quelques dates de festivals par ci par là. Je les ai revus à l'été 2011 quand ils ont fait le Zénith de Paris mais à part ça ils n'ont pas fait de dates hors festivals en France et même en Europe, à part un petit concert à Londres pour genre 300 personnes, pour lequel les places sont parties en un quart de seconde. Je les ai vus les deux fois de ma vie où ça a été géographiquement et financièrement possible. Je vais les revoir au Primavera en mai mais je ne me rends pas au festival uniquement pour eux, ma décision de faire le déplacement est plus due à la présence de Brand New qui pour le coup sont encore moins souvent en France qu'à celle des Strokes (qui finiront bien par repasser par chez nous car ils conservent un public important et dévoué ici, malgré les derniers albums pas top). Je serai bien évidemment présente pour leurs prochains concerts français, une fois qu'ils seront annoncés. Après ça n'est pas non plus un groupe systématiquement génial sur scène, ils ont des jours sans et niveau présence scénique c'est pas nécessairement des champions, Julian avec les Strokes c'est assez souvent le degré zéro de l'interaction avec le public”.
Louis-Henri: “J'ai bizarrement plus vu Casablancas (quatre fois) que les Strokes (trois fois). Albert une seule fois. L'Himalaya reste et restera jusqu'à notre mort à tous, fans français, le concert du 3 décembre 2005 au Trabendo. C'était une toute petite salle, les Strokes étaient au comble de leur aura, il avait fallu se battre pour avoir des places - et mon Dieu ça en valait la peine… Je suis une personne âgée (30 ans) et n'ai jamais fait de grands voyages pour voir des concerts. Donc pas de déplacement loin, non. J'avais quand même pris le train pour voir Casablancas à Arras en 2010”.
Annelise: “Disons que j'ai rattrapé mon retard sur les premiers concerts parisiens: Trabendo en décembre 2005, Zénith le 29 juin 2006, London Natural History Museum le 6 juillet 2006, Lyon Fourvière en juillet 2006, Rockness le 13 juin 2010, Zénith le 20 juillet 2011, et Albert Hammond Jr. trois fois: Maroquinerie, à Paris, en décembre 2006, Rock En Seine en 2007, et de nouveau la Maroquinerie en 2013. Quant à Julian, quatre fois. J'ai hésité pour Primavera, en espérant qu'ils feraient d'autres concerts en Europe, j'ai même espéré un des festivals français, les Eurocks ou Rock en Seine. Donc non pour l'Espagne mais bien sûr je serai à Hyde Park le 18 juin. Immanquable”.
Les fans prennent donc leur mal en patience. Amour ? Haine ? La relation se trouble.
Arthur: “Je ne me suis jamais senti lésé. Ils font ce qu'ils veulent et ne devraient pas être mis sous pression par les attentes de leurs fans”.
Juliette: “Le fait que les fans aient toujours l'impression qu'un groupe ou un artiste leur doit quelque chose est à mon sens la portion la plus toxique de la culture fan. Ce sont des êtres humains qui ont leurs propres vies dont on ne sait pas tout et qui n'ont pas de comptes à nous rendre. Par exemple si leurs relations interpersonnelles sont meilleures sans le groupe, on n’a pas à réclamer un album supplémentaire juste parce qu'on a l'impression qu'ils "nous doivent bien ça comme on les a soutenu toutes ces années". Si on veut vraiment le bien du groupe, on ne peut pas mettre nos attentes personnelles avant eux”.
Louis-Henri: “Cela m'est complètement égal qu'un groupe soit distant avec ses fans, je n'ai pas du tout cette fixette "fandom". Il me semble par contre que via son label Cult Records, Casablancas (et donc la galaxie Strokes) essaie de plus communiquer qu'avant”.
Annelise: “Dans ma tête, de façon un peu naïve, ce n'est pas un groupe marketé donc ils font ce qu'ils veulent et les fans ne sont pas une donnée marketing qui entre en ligne de compte. Quoiqu'ils ont avoué avoir joué quelques festivals en 2010 tout simplement parce qu'on leur proposait une tonne d'argent, impossible à refuser. Et puis j'ai vu la semaine dernière à Londres qu'entre les teesh Rolling Stones et One Direction, il y a maintenant des tee shirts The Strokes chez Primark, alors est-ce que du coup ils sont devenus mythiques comme les Stones ou marketés comme les 1D ? Ou de simples objets pop qui dépassent la musique et leur existence en tant que groupe ?”
Puis, en 2011, le groupe annonce la sortie d’un très attendu nouvel album, leur quatrièms, Angles. Un album apparemment enregistré dans la douleur, Julian posant sa voix séparemment du groupe enregistrant ses parties.
Arthur: “Je ne pourrais jamais être objectif sur leur travail, l'affecte prendra toujours totalement le dessus sur l'analyse. je n'ai qu'une trentaine d'albums sur mon iPhone, et ceux là sont dessus depuis deux ans. Je les écoute encore régulièrement dans les transports, plus par habitude que par amour”.
Juliette: “J'aime certains titres sur Angles mais étant une fan absolue de First Impressions Of Earth, il m'a quand même pas mal déçue car il était très loin d'être à la hauteur de mes espérances (qui n'étaient certes pas du tout raisonnables après cinq ans d'attente). J'aurais préféré un album moins différent de FIOE, avec des guitares plus lourdes et intéressantes et pas des synthés ou du rock plus banal / classique. Je ne suis pas du tout contre un petit “Ask Me Anything” de temps en temps, mais c'était quand même pour moi un album forcé, même si quelques titres comme “Life Is Simple In The Moonlight” sont quand même magiques et m'ont rappelé pourquoi ce groupe était si important pour moi à la base. Comedown Machine par contre n'a suscité aucune émotion chez moi. Ils l'ont clairement fait pour pouvoir être débarrassé de leur contrat et pour moi ça se sentait. Je lui redonnerai peut être sa chance un jour ou l'autre mais pour moi il était vraiment trop générique, et il est sorti à un moment où les albums sonnant comme ça ne m'intéressaient pas”.
Louis-Henri: “Pour moi, les Strokes n'ont enregistré qu'un seul morceau moyen : "Juicebox". Tout le reste, c'est le haut du panier. Je suis comme un vieux fan des Stones ou des Stooges incapable de résister à une nouvelle sortie de ses héros. Comedown Machine était évidemment mon album préféré de 2013”.
Annelise: “Angles, je l’aime moins forcément que les premiers albums mais il y a quelques chansons biens. Oui j'aime certaines chansons, après la voix de Julian et quelques gimmicks des Strokes ça me suffit. A vrai dire, je les ai beaucoup moins écouté”.
Durant ces cinqs années, entre First Impressions Of Earth et Angles, ce fut le bal des rumeurs et des petites phrases. Split, engueulades, tensions...
Arthur: “Quelles rumeurs ? Non pas vraiment”.
Juliette: “Initialement, j’ai tout suivi de très près car j'étais très impliquée dans leur forum américain, on y discutait évidemment beaucoup du groupe et le moindre de leurs agissements était scruté, analysé et commenté. Les gens ont progressivement un peu lâché l'affaire sur le forum à cause du manque d'actualité et de trop nombreux faux espoirs (certains projets solo causaient également pas mal d'énervement et de dispute au sein des fans). Au bout d'un moment, spéculer et attendre a juste cessé d'être drôle, mais je suis quand même toujours restée à l'affut des rumeurs, malgré les régulières déconvenues”.
Louis-Henri: “Je suivais, bien sûr, mais sans me faire de mauvais sang. Comme répondu plus haut, j'aimais leurs albums en solo, donc j'étais content”.
Annelise: “C'est drôle comme à chaque sortie d'album, on en apprend un peu plus sur le précédent, l'ambiance d'enregistrement ou le manque de. Donc forcément en fan avide d'info, je guettais la moindre phrase ou collaboration de l'un ou l'autre, Valensi qui bosse avec Sia, Albert Hammond Jr joue dans Gossip Girl ou se marie, Fab Moretti qui vient à Paris faire du dessin avec Luz chez Perrotin, Julian lance un label (Cult Records, avec de nouveaux groupes très sympa), Nikolaï a un nouveau groupe Summer Moon. Avec Instagram et Twitter, il y a une proximité et un contact presque continu avec certains et pas seulement au rythme des interviews de sortie d'albums ce qui est plutôt cool... Quand Julian débriefe les interviews mal retranscrites après coup sur Twitter, quand tu es fan t'as l'impression d'avoir un truc plus direct, plus personnel, un accès moins restreint, même si tout cela est très maitrisé”.
Julian Casablancas tourne pour promouvoir son deuxième album solo (enfin, avec The Voidz), intitulé Tyranny. Sur scène, un manque se fait-il ressentir ?
Arthur: “Je vois un mec hyper doué, un songwriter déterminé et visionnaire qui continuera à faire ses trucs quoiqu'il arrive. à mon avis les Strokes n'étaient qu'un tremplin pour sa carrière. Ce mec a encore beaucoup de choses à nous apporter”.
Juliette: “Quand il joue des titres des Strokes, oui. Même si les autres membres ne sont pas les compositeurs initiaux de la majeure partie des morceaux, ils ont quand même leur style de jeu bien particulier et qui contribue grandement à ce qu'est le son des Strokes. Nick et Albert sont des guitaristes remarquables avec des personnalités importantes qui font partie intégrante du son et de l'image du groupe, et je ne pense pas qu'ils soient remplaçables. Les Strokes ont toujours été pour moi une unité indivisible, même si Julian a longtemps tenu tous les rennes en main. C'était un des trucs qui les rendaient unique: ils avaient un leader sur le plan musical mais qui ne se définissait pas comme tel, mais qui était le garant de l'union de l'ensemble et de leur intégrité musicale. Tant que les autres étaient ok avec ce deal le groupe pouvait continuer d'exister, et évidemment ça a fini par ne plus être le cas. C'est normal mais c'était probablement pas la meilleure chose qui est arrivée à leur son.
Et l’avenir ?
Arthur: “L’avenir du groupe, je le vois ronflant, probablement. comme celui de Blur non ? Des projets solos de Julian à la pelle et une tournée de reformation dans quinze ans. juste de quoi ne pas nous faire oublier nos premiers amours, nos premières crises de nerf, nos premiers stage diving. Notre adolescence”.
Juliette: “Au point où on en est je pense qu'ils feraient peut-être mieux de se séparer car les deux derniers albums n'ont pas fait grand chose pour la "legacy" du groupe. Je peux comprendre qu'ils en aient marre de jouer toujours les mêmes morceaux, de voir toujours les mêmes têtes et qu'il soit nécessaire pour eux d'évoluer, et c'est pour ça que je ne voudrais pas qu'ils se "forcent" à continuer de faire des trucs ensemble si le cœur n'y est plus. On comprendra s'ils ont envie de passer à autre chose pour de bon, personnellement je ne le retiendrais pas contre eux. Après, faire partie des Strokes c'est quand même une bonne façon de gagner sa vie et de nourrir ses gosses, et j'imagine que ça joue aussi un rôle dans le fait qu'ils ne se soient jamais vraiment séparés. Ils ont un truc que les gens aiment et qui est une source de revenus stable et je peux comprendre qu'il leur soit difficile de s'en séparer”.
Louis-Henri: “Là aussi c'est bizarre, mais je m'en fous. Je n'ai pas du tout le côté fan nostalgique qui veut foutre ses idoles au Musée Grévin (en gros : qui veut qu'ils ressassent ad libitum leurs débuts). Je vois les Strokes comme de vieux compagnons de route à qui je souhaite d'aller de l'avant, de tenter des trucs, de se planter pourquoi pas, de rebondir, etc... Par ailleurs, j'adore les personnalités de Casablancas et Hammond Jr. Ce qui compte à mes yeux, c'est leur épanouissement artistique. Si celui-ci passe par les Strokes, génial. Si c'est par leurs albums en solo, super aussi”.
Annelise: “Je ne sais pas, j'ai envie de façon un peu égoiste forcément qu'ils continuent, mais s'ils n'ont plus envie de jouer (d'être?) ensemble”.
Arthur: “Cela m'étonnerait qu'ils jouent pour le fric. J'aime à croire qu'ils sont comme un vieux couple qui s'en ait mis plein la gueule, trahi, déçu, mais qui n'oubliera jamais ce qu'il a traversé et construit ensemble”.
Juliette: “Je pense sincèrement que ça va mieux entre eux maintenant qu'il y a deux-trois ans par exemple, mais ne suis pas à même de juger s'ils prennent à nouveau du plaisir ou non à jouer ensemble. Ils ont maintenant des familles et des responsabilités en dehors du groupe, c'est l'une des raisons pour lesquelles il leur est difficile d'exister aujourd'hui en tant que groupe de la même manière qu'ils existaient avant, en étant juste un gang de potes. C'est difficile de les blâmer pour ça, c'est plus des ados un peu attardés. Ils ne sont plus aussi libres de leurs mouvements qu'avant, mais le groupe demeure probablement essentiel pour eux. Mais là encore ça n'est que de la spéculation par rapport à ce que j'ai pu observer ces dernières années, peut être que je suis loin du compte mais impossible de savoir exactement où ils en sont sans leur poser la question directement. Peut être que maintenant qu'ils sont libérés de leurs obligations de contrat ils vont pouvoir enfin faire un premier vrai album collectif cohérent et intéressant, qui renouera avec ce qui avait fait d'eux initialement un groupe différent des autres. On ne peux que l'espérer, mais je ne me fais pas non plus trop d'illusions”.
Louis-Henri: “Il ne faut pas faire l'autruche : j'imagine que sous le label "Strokes", devenu iconique, ils touchent des cachets faramineux. Nick Valensi n'a jamais rien fait en solo. Il a peut-être besoin d'une nouvelle piscine ? De nourriture pour son chien ? Ces concerts ne sont peut-être qu'un grand Restau du Coeur pour Valensi ? Plus sérieusement, je pense qu'a défaut de l'amitié d'antan, la camaraderie perdure, qu'il y a encore des liens forts entre certains d'entre eux (Albert avait sorti son EP sur le label de Julian), et qu'ils laissent la porte ouverte à un sixième album, donc… Le jour où ils se détesteront vraiment, je fais confiance à Casablancas pour renvoyer tout le monde dans son coin”.
Annelise: “Je crois qu'à un moment (assez tôt) ils en ont eu marre d'être les sauveurs du rock et d'avoir à refaire Is This It? en portant des Converse sous peine d'être accusé de trahison. Est-ce qu'ils sont toujours potes ? Je n'en sais rien. J'espère. Est-ce qu'ils ont toujours envie d'enchaîner les concerts et d'être ensemble non stop comme à 20 ans alors qu'ils ont des familles maintenant ? Non je ne pense pas. Valensi vit à LA, les autres à NY je crois, c'est forcément moins simple que quand ils étaient colocs, mais bon quinze ans pour un groupe c'est pas mal non? Pourquoi ne pas se séparer? Bah parce que si des promoteurs les paient grassement pour jouer quelques festivals tous les deux ans et il y a encore des fans, il n'y a pas de raison d'arrêter ! "We'll be in this race until the very end", comme ils le chantent sur “Welcome to Japan”.
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