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CLOSE-UP REPORT / Reportage : Gros plan sur… Livaï – Partie 2
[ La série des interviews/reportages n’a pas été traduite officiellement en anglais. Il n’existe que des traductions de fans. Pour le Close-up report sur Livaï, j'ai donc utilisé la traduction de @yusenki, élaborée en 2015 : ici ]
[ Cette deuxième partie commence au milieu de la saison 1 et s’achève à la fin de la saison 2 (au début du tome 34), quand Erwin est encore dans le coma. ]
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Dans la première partie de notre reportage, le soldat de plus fort de l’humanité, Livaï, nous a montré différentes facettes de sa personnalité. Nous avons notamment appris que c’est sa force impressionnante, ainsi que sa manière de penser rationnelle, qui ont su gagner la confiance de ses camarades. Notre équipe se dirige à présent vers la ville souterraine, là où il est né, pour récolter plus d’informations sur Livaï.
De nombreuses rumeurs circulent ici et là, parmi les habitants des Bas-Fonds, au sujet de Livaï. Il n’a pas été facile de passer au crible toutes ces informations et de juger de la fiabilité de chaque témoin.
M. A, commerçant (propriétaire d’une échoppe) : Hmm… Vous avez bien dit « Livaï » ? Il y avait un individu qui portait ce nom autrefois. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’était un voyou dans sa jeunesse. Les soldats étaient toujours après lui. Quand on ne l’a plus revu, j’ai cru qu’il s’était fait attraper. Sur ma vie ! il est impensable que le caporal du Bataillon d’exploration et ce jeune-là soient une seule et même personne !
A l’image de ce commerçant, la plupart des gens ont du mal à croire que le caporal Livaï du Bataillon d’exploration et Livaï, le bandit des Bas-Fonds, soient une seule et même personne. Nous avons mentionné le nom du bandit auprès des personnes interrogées et réussi à récolter des informations intéressantes.
M. B, travailleur indépendant : En effet, il y avait ce nabot dans le temps… Il était fort et vraiment doué pour la baston. Même s’il était tout petit, il s’y connaissait bien en maniement des armes - par exemple les lames et ce genre de choses - et depuis longtemps… Quand il a atteint l’âge adulte, il a volé à des soldats un équipement… Comment on appelle ça, déjà ?… tridimensionnel… ?!
Journaliste reporter (J) : Ne dit-on pas équipement de manœuvre tridimensionnelle ?
M. B : Oui, oui, il était vraiment doué avec ce machin et il a alors rallié à lui pas mal d’autres voyous - je sais pas trop pourquoi.
J : Vraiment ? Est-ce qu’il a appris à le manier simplement en regardant d’autres personnes faire ?
M. B : Eh bien, je saurais pas vous dire avec certitude quelle technique il a employée. Mais, après tout, on est dans les Bas-Fonds. Tout le monde sait y faire avec ces incompétents des Brigades spéciales : on obtient d’eux ce qu’on veut en les menaçant - comme par exemple apprendre à manier ce genre d’engin ou autre…
Erwin aurait-il perçu le potentiel physique de ce voyou à l’époque et ainsi entrepris la démarche osée de lui proposer de rejoindre l’armée plutôt que de le mettre en état d’arrestation ? Notre équipe de reporters tente à présent de récolter davantage d’informations sur ce garçon de petite taille, talentueux et fort.
J : Est-ce que vous avez la moindre information sur un gamin fort au combat et qui vivait par ici il y a des années ?
M. C, marchand (distributeur) : Ah oui, j’ai des infos sur lui, mais pas beaucoup. Il m’a passé à tabac quand j’étais jeune. Je me souviens très bien de son nom… c’était Livaï. C’est parce qu’il avait le même nom que le caporal du Bataillon d‘exploration, c’est pour ça que je m’en souviens.
J : Est-ce que vous vous rappelez à quoi il ressemblait ?
M. C : Quand il était gosse, il portait sur lui un couteau usé, mais il avait une façon particulière de le tenir. Il le tenait à l’envers, comme ceci. Et puis il m’a enfoncé sa lame à l’endroit exact où se trouve mon point faible… Pouah… Regardez, j’ai encore la cicatrice !
Tout en parlant, M. C a ouvert le haut de sa chemise pour nous montrer sa cicatrice. Visiblement, il a été blessé avec un objet tranchant à la lame irrégulière. La cicatrice est ancienne, mais elle est encore bien visible.
J : Pour quelle raison ce garçon, Livaï, était-il aussi fort ?
M. C : Qui sait ?… Mais il était encore tout gamin quand je l’ai vu manger avec un adulte, deux ou trois fois. L’individu portait un chapeau qui lui couvrait les yeux, donc j’ai pas pu voir son visage.
UN HOMME MYSTERIEUX AUX YEUX CACHES PAR UN CHAPEAU
M. D, patron d’une taverne : Hé, vous parlez de Livaï ? Il avait l’habitude de venir ici avec ce type au chapeau qui est resté avec lui jusqu’à ce que le môme puisse se nourrir tout seul. L’essentiel, c’est que le garçon ait une bonne vie maintenant ; si c’est le cas, je suis content pour lui.
J : Selon vous, cette personne était son protecteur ?...
M. D : C’est pas comme s’ils étaient collés ensemble en permanence. Parfois, le type au chapeau faisait des virées à la ville en surface, puis il revenait. A partir du moment où le môme a montré qu’il était capable d’extorquer de l’argent tout seul pour ses repas, le mystérieux individu a subitement disparu.
M. C : Ce type au chapeau - de sales rumeurs circulent à son sujet d’après ce que je sais. Vous savez, par le passé sévissait ce tueur assoiffé de sang qui a tué plein de soldats des Brigades spéciales. Comme par hasard, ce gosse appelait le type par le même nom que ce tueur.
M. D : Peu importe : c’était certainement un faux nom. Vous ne pensez pas que ce serait carrément flippant si toutes ces histoires étaient vraies ? Imaginez un peu : un sale morveux des Bas-fonds qui devient le respectable héros du Bataillon d’exploration, et l’individu qui l’a élevé est le tueur en série de la ville ! Vous vous croyez dans un conte de fée ou quoi ?
« Ouais, tu as raison », acquiescèrent les habitants des Bas-Fonds avant de se mettre à rire. Pour eux, tout ceci appartient au passé. Cette information n’a pas vraiment de rapport avec leur principale préoccupation : leur survie au jour le jour. Il ne s’agit que de rumeurs après tout. Après avoir récolté toutes ces informations, notre équipe se demande comment elle va aborder le sujet avec le Caporal. Tout en se creusant la tête, elle repart pour poursuivre l’entretien à huis-clos.
Quand l’équipe retrouve Livaï, Eren Jäger - le jeune homme qui possède le pouvoir des titans - est à présent son subordonné. Le Bataillon d’exploration se prépare actuellement pour sa prochaine expédition extra-muros. Nous retrouvons à nouveau Livaï au même endroit que lors de la première partie de l’entretien : l’ancien château qui servait auparavant de siège au Bataillon d’exploration.
J : Tout d’abord, merci beaucoup pour tout ce que vous faites. C’est loin d’être facile.
Livaï (L) : … Je n’ai pas fait grand-chose. Si nous avons été en mesure d’éliminer les titans restants dans le district de Trost et que nous avons accompli avec succès notre mission, c’est grâce aux plans et aux directives d’Erwin.
J : Pour être francs, nous sommes conscients que ce que nous avons fait est impoli , mais nous sommes allés interroger des gens dans les Bas-Fonds où vous avez grandi.
L : Ah, ça n’a pas dû être facile. Et donc ? Vous avez trouvé des éléments qui pourraient servir à promouvoir nos troupes ? Je ne pense pas que la ville souterraine ait quoi que ce soit à offrir.
J : Nous avons entendu des rumeurs au sujet d’un curieux gamin.
L : ...Racontez-moi.
J : Il était vraiment fort et doué pour le combat…. Dans sa jeunesse, c’était un leader qui a rassemblé autour de lui les jeunes gens de la ville. Cet enfant avait la manie de tenir son couteau à l’envers.
L : Est-ce que vous avez la moindre preuve que je sois ce gamin-là ?
J : Tous les habitants des Bas-Fonds se rappellent que son nom était « Livaï ». Cependant, ils ont du mal à croire que le garçon de leurs souvenirs et le caporal Livaï du Bataillon d’exploration soient une seule et même personne.
L : Ça ne m’étonne pas… Si le Livaï de ma jeunesse me voyait aujourd’hui, il ne le croirait pas non plus.
J : Ainsi, les rumeurs disent vrai ?
L : Cette histoire que vous avez reconstituée dans la ville souterraine - je n’ai pas de commentaire à faire dessus. Les hauts gradés vont certainement vous demander de garder le silence. Après tout, si vous vous retrouviez à écrire un article sur un gamin du nom de Livaï qui s’amusait à jouer des couteaux avec les adultes et à les tabasser, et que ce gamin s’avérait être celui qui s’est retrouvé dans le Bataillon d’exploration, ce serait une catastrophe. Pensez-vous que ça va aider à promouvoir l’armée ?
J : Vous avez raison… Cela ne respecterait pas les règles de la censure monarchique et ne rentrerait pas non plus dans le cadre de la politique du Major.
Afin de changer le sujet, nous lui demandons de nous parler du thé noir qu’il tient entre les mains.
J : Nous avons entendu dire que le thé est votre boisson préférée. Quand y avez-vous pris goût ?
Passons à un sujet de conversation moins sensible…
L : Ah… Enfin une question qui ne posera pas de problème. Vous devriez vous en tenir à ce genre de sujets. Ouais, donc, pour vous répondre : je ne me souviens pas précisément du moment où j’ai commencé à apprécier le thé. Quand j’étais jeune, dans les Bas-Fonds, les clients de la taverne faisaient souvent des concours de bras de fer, avec du thé noir exceptionnel à la clé. Depuis cette époque, j’en buvais déjà.
J : Je vois. C’était votre péché mignon avant même que vous ne deveniez soldat.
L : Depuis que je suis dans l’armée, je peux me procurer des feuilles de thé d’une bien meilleure qualité que celles qui circulent dans les Bas-Fonds. A partir de cette époque, il m’est apparu que ce produit de luxe pouvait avoir une utilité cachée.
J : Que voulez-vous dire ?
L : Quand nous devons traiter avec ces nobles prétentieux, je peux utiliser le thé comme sujet de conversation, étant donné que, contrairement au reste du monde, ces gens-là peuvent en règle générale se payer le luxe de boire du thé. Ainsi, nous avons de quoi parler, pas vrai ? D’autre part, il m’arrive d’être mis au courant de la fluctuation des prix à l’avance et ainsi les boutiques ne peuvent pas m’arnaquer. Comme je l’ai dit la dernière fois, c’est comme pour la propreté et le souci de maintenir une apparence convenable : ça sert à se débrouiller dans la vie. C’est un art qu’il ne faut pas sous-estimer.
J : Même si les soldats du Bataillon d’exploration sont aux premières lignes dans le combat physique pour l’humanité, il y a beaucoup de situations, visiblement, où ces soldats ont besoin d’avoir des connaissances, un savoir ; leur habileté au combat ne suffit pas.
L : J’estime que la situation dans laquelle je me trouve, où mon travail se limite à me battre, est préférable. Erwin et les autres têtes pensantes qui doivent courir à droite et à gauche pour récolter des fonds et financer nos expéditions, s’occupent de la partie la plus pénible.
Livaï fait ici preuve de compassion envers ses camarades : le ton de sa voix a légèrement changé. Même s’il prétend que son péché-mignon, le thé noir, peut être mis à profit pour « se débrouiller dans la vie » - ce qui est une façon rationnelle de voir les choses -, il montre aussi qu’il est capable d’empathie.
A la suite de cet échange, le reportage a été suspendu pendant un certain temps. Nous avons été occupés à récolter de nouvelles informations sur le Titan Féminin - qui en avait après Eren Jäger -, sur la mission de capture et sur l’apparition des titans dans l’enceinte du mur Rose. Malgré la blessure qu’il s’est faite durant la mission de capture, Livaï a accompli son devoir comme il fallait en interrogeant les survivants de la dernière mission sans céder à l’émotion.
L’effervescence générale passée, Livaï est maintenant en pleine réorganisation de sa nouvelle escouade, composée autour d’Eren Jäger. Il fait cela au nom d’Erwin, qui est blessé.
J : Merci pour ce que vous faites. Lorsque vous vous retrouvez dans la situation où le Major ou bien des chefs d’escouade sont blessés ou décèdent en rentrant d’une expédition tumultueuse, comment le Bataillon d’exploration gère-t-il leur absence ?
L : Une grande partie du travail administratif est géré par le Commandant de la Garnison, Dot Pixis. L’enquête scientifique et la gestion matérielle font partie du travail d’Hansi. Mais cela ne veut pas dire que je reste le cul sur une chaise. Pour l’instant, Erwin est alité et dans le coma suite à ses blessures ; je me dois donc de prendre certaines décisions à sa place. Je l’ai fait pour qu’il puisse se reposer tranquillement et que, le jour où il se réveillera, il puisse avoir l’esprit tranquille, au lieu de se prendre la tête avec des problèmes que je peux régler seul.
J : J’ai été désolé d’apprendre que toute votre escouade a laissé la vie dans la mission de capture du Titan Féminin.
L : ...Ces gars-là ont accompli leur devoir jusqu’au bout. C’est ce que j’attendais d’eux et ils ont suivi mes ordres. Il n’y a rien d’autre à dire.
J : Je sais qu’il est normal qu’en tant que supérieur, vous endossiez la responsabilité de ce qui est arrivé. Néanmoins, n’êtes-vous pas touché émotionnellement par cet événement ?
L : …Je mentirais si je disais que je ne ressens pas de colère envers l’ennemi qui a tué mes subordonnés. Cependant, cette expérience a été bénéfique, et grâce à elle nous avons été en mesure d’anticiper ce qui allait arriver par la suite. Nous avons progressé… au point de récolter des indices qui pourront un jour nous permettre de lever le voile sur les mystères de ce monde. Vous pouvez rendre hommage au sacrifice de ces soldats ou alors nous critiquer en nous faisant passer pour des gens sans cœur. Au final, n’est-ce pas le privilège que vous possédez en tant que journalistes ?
J : Nous rendrons hommage à leur sacrifice. En ce qui vous concerne, Caporal, comment va votre blessure ?
L : Ah… Pas si mal que ça. Elle s’améliore de jour en jour.
J : A la suite à cette expédition tragique, nous avons été vraiment choqués d’apprendre que des individus possédant le pouvoir des titans, et ennemis de l’humanité, se trouvaient au sein même de vos rangs, dans le Bataillon d’exploration. Caporal, vous aviez certainement envisagé cette hypothèse auparavant. Qu’avez-vous ressenti quand il vous est apparu pour la première fois qu’il pouvait y avoir des traîtres ?
L : J’ai pensé que c’était totalement absurde, mais Erwin ne se trompe presque jamais dans ses théories. C’est pour ça que je crois en lui et en ses idées. Jusqu’à alors, le seul véritable ennemi que j’avais eu à affronter était le Titan Féminin. Mais au moment où je l’affrontais, j’étais trop concentré sur le combat pour penser au fait qu’il pouvait y avoir d’autres soldats possédant le pouvoir des titans parmi nous. Je me disais seulement : Cet ennemi est incroyablement fort !
UN ENNEMI REDOUTABLE : LE TITAN FEMININ
J : Le Bataillon d’exploration a été en mesure de prouver que les titans étaient en réalité des êtres humains. Ainsi, plutôt qu’un combat contre les titans, nous pensons qu’il s’agit en fait d’un combat entre humains.
L : Il est possible que vous ayez raison. Je ne l’ai pas entendu dire de mes propres oreilles, mais, selon ces gamins qui appartiennent à la même fournée de recrues, le Titan Colossal et le Titan Cuirassé ont exprimé l'idée que ce n’était pas par plaisir qu’ils avaient agi.
J : Difficile de les plaindre pour le moment…
L : Ouais, je ne les plains pas, moi non plus. Et on ne prend pas trop de risques en disant qu’il en va de même pour tous les habitants à l’intérieur des murs. Et peut-être que ces deux Titans seraient d’accord avec nous ? Franchement… ce monde merdique est devenu totalement absurde.
J : Merci pour le temps que vous nous avez accordé en dépit de votre emploi du temps chamboulé et chargé.
Nous nous excusons et laissons Livaï retourner à son travail. Une fois le reportage terminé, nous l’avons soumis à l’approbation du commandant Pixis, qui remplace Erwin tant que ce dernier est dans le coma. Peu de temps après, il a formulé une synthèse intéressante devant nous. Nous allons terminer ici ce reportage en rapportant ses propos.
Pixis (P) : J’ai vérifié l’ensemble du reportage sur Livaï… Bien, je pense qu’il fera l’affaire. L’essentiel est que les meilleurs aspects de la personnalité de Livaï ressortent à la lecture de l’article.
J : Que pouvez-vous nous dire sur sa personnalité ?
P : Il peut paraître agressif et grossier, mais, dans le fond, il ne déteste pas les êtres humains. Il semble avoir de l’aversion pour le manque de logique inhérent à ce monde, et c’est pour cette raison qu’il ne veut pas laisser le souvenir d’un homme qui a blessé quelqu’un… On peut constater qu’il est plein de sollicitude quand il parle de ses camarades. Ces jeunes soldats perçoivent cela inconsciemment et c’est pour cette raison qu’ils le suivent.
L’histoire qui raconte comment ce gamin à la force exceptionnelle et vivant dans les Bas-Fonds est devenu le « soldat le plus fort de l’humanité » restera un secret. Cependant, nous savons qu’à moment donné, dans sa jeunesse, a été implantée en lui la sollicitude et l’attention portée à autrui. Cela a-t-il un rapport avec le type au chapeau qui l’a élevé mais qui a fini par l’abandonner ? Le jeune Livaï, qui a perdu sa famille et ses amis, est devenu en grandissant un homme à la recherche de camarades sur qui il peut compter au sein du Bataillon d’exploration.
Bien qu’il puisse encore subsister une part mystère, nous avons tout de même pu voir une autre facette de cet homme dur et antipathique qu’est Livaï. Nous espérons vivement que de nouvelles vérités seront révélées un jour. Ainsi se conclut notre reportage.
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