#demeure de Mademoiselle r
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shely509 · 1 year ago
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From the first runway " La Demeure de Mademoiselle R." In 2021 .This masculine suit is inspired by xviii military french uniform . " Le Général" have a great place in our creations because I think is the most elegant and classical man clothes that we made .
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17anstoujours · 3 years ago
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Récit de l’exécution de R. Brasillach par Me Jacques Isorni
A 8 heures 30, devant les grilles du Palais de Justice, se forme le cortège des six voitures noires qui doivent conduire à Fresnes les personnes requises par la loi et l’usage pour l’exécution. Tout le long du parcours un important service d’ordre constitué par des gardiens de la paix armés de mitraillettes. Aux abords de Fresnes, le service d’ordre est beaucoup plus dense. Dans l’allée de la prison des gardes mobiles font la haie. Nous attendons quelques instants avec les différentes personnalités devant la grille d’accès au grand couloir qui mène à la détention.
A 9 heures juste, nous nous rendons, suivis d’un peloton de gardes mobiles, à la division des condamnés à mort. Le commissaire du gouvernement François ouvre la porte de la cellule de Robert Brasillach et lui annonce d’une voix sèche que son recours en grâce a été rejeté.
Je pénètre à ce moment dans sa cellule avec Maître Mireille Noël et l’aumônier. Robert Brasillach nous embrasse tous les trois. Puis il demande à rester seul avec l’aumônier. Deux gardiens viennent lui retirer ses chaînes. Après sa confession et quelques minutes d’entretien avec le prêtre il me fait appeler ainsi que Mademoiselle Noël. Il me donne alors ses dernières lettres qu’il a préparées pour sa mère, pour sa famille, pour ses amis, pour Mademoiselle Noël et pour moi-même.
Il me donne également les manuscrits des poèmes écrits en prison et une feuille contenant quelques lignes avec ce titre : « La mort en face ». De temps en temps il me regarde avec un bon sourire d’enfant. Il avait compris, dès hier, que ce serait pour ce matin.
« Vous savez, me dit-il, j’ai parfaitement dormi ! »
Comme il doit revêtir son costume civil à la place du costume du condamné à mort qu’il porte, Mademoiselle Noël se retire et je demeure seul avec lui.
« Oui, restez près de moi », me dit-il.
Il me montre la photographie de sa mère et celle de ses deux neveux.
Il les met dans son portefeuille et m’exprime le désir de mourir avec ces photographies sur son cœur. A ce moment, il a une légère défaillance, il pousse un soupir, et des larmes coulent de ses yeux. Il se tourne vers moi et dit, comme s’il voulait s’excuser : « C’est un peu naturel. Tout à l’heure je ne manquerai pas de courage. Rassurez-vous ».
Il s’habille alors tranquillement, avec beaucoup de soin, refait la raie de ses cheveux devant sa petite glace, puis, songeant à tout, retire d’une miche de pain un petit canif et une paire de ciseaux qu’il y avait dissimulées et qu’il me remet. Il m’explique : « pour que personne n’ait d’ennuis ».
Il range ses affaires personnelles dans un grand sac. A ce moment, il a soif. Il boit un peu d’eau dans sa gamelle. Puis il achève sa toilette. Il a le pardessus bleu qu’il portait au procès. Autour de son cou il a passé un foulard de laine rouge.
Il demande à s’entretenir avec Monsieur le Commissaire du Gouvernement Reboul.
Celui-ci s’avance. Il est raidi par l’émotion, le visage tourmenté, d’une grande pâleur.
D’une voix sourde, Brasillach lui fait alors la déclaration suivante :
« Je ne vous en veux pas, Monsieur Reboul, je sais que vous croyez avoir agi selon votre devoir ; mais je tiens à vous dire que je n’ai songé, moi, qu’à servir ma patrie. Je sais que vous êtes chrétien comme moi. C’est Dieu seul qui nous jugera. Puis-je vous demander un service ? »
Monsieur Reboul s’incline. Robert Brasillach continue : « Ma famille a été très éprouvée, mon beau-frère est en prison, sans raison, depuis six mois. Ma sœur a besoin de lui. Je vous demande de faire tout ce que vous pourrez pour qu’il soit libéré. Il a été aussi le compagnon de toute ma jeunesse ».
Le commissaire du Gouvernement lui répond : « Je vous le promets ».
Robert Brasillach lui dit pour terminer : « Consentirez-vous, Monsieur Reboul, à me serrer la main ? »
Le commissaire du Gouvernement la lui serre longuement.
Robert Brasillach m’embrasse une fois encore. Il embrasse également Maître Mireille Noël qui vient de rentrer et lui dit : « Ayez du courage et restez près de ma pauvre sœur ».
Il est prêt. Il ouvre lui-même la porte de sa cellule. Il s’avance au devant des personnalités qui attendent et leur dit : « Messieurs, je suis à vos ordres ».
Deux gardes mobiles se dirigent vers lui et lui passent les menottes. Nous gagnons le grand couloir de la sortie. En passant devant une cellule, d’une voix claire, Robert Brasillach crie : « Au revoir Béraud ! » et, quelques mètres plus loin : « Au revoir Lucien Combelle ! ».
Sa voix résonne sous la voûte, au-dessus du bruit des pas.
Lorsque nous arrivons à la petite cour où attend la voiture cellulaire, il se retourne vers Mademoiselle Noël et lui baise la main en lui disant : « Je vous confie Suzanne et ses deux petits ». Il rajoute : « C’est aujourd’hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts, le même jour, il y a onze ans ».
Je monte avec lui dans la voiture qui va nous conduire au fort de Montrouge. Il s’est assis, impassible, en me prenant la main. A partir de ce moment, il ne parlera plus.
Le poteau est dressé au pied d’une butte de gazon. Le peloton, qui comprend 12 hommes et un sous-officier, nous tourne le dos. Robert Brasillach m’embrasse en me tapotant sur l’épaule en signe d’encouragement. Un sourire pur illumine son visage et son regard n’est pas malheureux. Puis, très calme, très à l’aise, sans le moindre tressaillement, il se dirige vers le poteau. Je me suis un peu détaché du groupe officiel. Il s’est retourné, adossé au poteau. Il me regarde. Il a l’air de dire : « Voilà… c’est fini ».
Un soldat sort du peloton pour lui lier les mains. Mais le soldat s’affole et n’y parvient pas. Le maréchal des logis, sur ordre du lieutenant essaye à son tour. Les secondes passent… On entend la voix du lieutenant qui coupe le silence : « Maréchal des logis !… Maréchal des logis !… ».
Robert Brasillach tourne lentement la tête de gauche à droite. Ses lèvres dessinent un sourire presque ironique. Les deux soldats rejoignent enfin le peloton.
Robert Brasillach est lié à son poteau, très droit, la tête levée et fière. Au-dessus du cache-col rouge elle apparaît toute pâle. Le greffier lit l’arrêt par lequel le pourvoi est rejeté.
Puis, d’une voix forte, Robert Brasillach crie au peloton : « Courage ! » et, les yeux levés : « Vive la France ! ».
Le feu de salve retentit. Le haut du corps se sépare du poteau, semble se dresser vers le ciel ; la bouche se crispe. Le maréchal des logis se précipite et lui donne le coup de grâce. Le corps glisse doucement jusqu’à terre. Il est 9 heures 38.
Le docteur Paul s’avance pour constater le décès. L’aumônier et moi-même le suivons et nous inclinons. Le corps est apparemment intact. Je recueille, pour ceux qui l’aiment, la grosse goutte de sang qui roule sur son front.
Fait à Paris le 6 février 1945,
Jacques Isorni
Avocat à la Cour d’Appel
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wasalwaysagreatpickle · 4 years ago
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Wednesday 27 January 1830
8 40/..
1 20/..
Up and breakfast over at 10 1/4 at which hour Fahrenheit 38˚ - M. Juliart came 5th time at 10 1/2 and went away at 1 5/.. at the os temporal – finished with running through the bones of the skeleton in general – had my skeleton out of its case – this seems easy enough – it is the crane which is plus difficile – 
Dressed – went out at 1 35/.. found Mrs Hamilton at home and sat 1/2 hour with her – asked her to ask the duchess of Hamilton for Miss MacKenzie’s address and if she had any opportunity of forwarding a small book to her – Mrs Hamilton’s father (Sir Frederic Robinson came in just before I came away – a nice quiet gentlemanly looking elderly person – Mrs Hamilton spoke of the great efforts made to get invited to Lady Stuart de Rothesay’s parties – Mr Goldsmith had been there this morning to speak to them (The Hamilton’s) about it – 
Another family had witten to England about it and almost forced Lady Caledon to ask a 2nd time to have them invited – so foolish would not mention their names – asked if I was going tomorrow – no! had had no invitation – Mrs Hamilton assured me, she had written one herself – said I had not had the least expectation of it – Lady Stuart de Rothesay had asked me to everything she had given this winter and it really was not fair to expect to be always asked – but I was really flattered and obliged by Lady Stuart’s attention – 
Then at 2 1/4 drove to Lady Style’s – sat 20 minutes with her talked of giving dances – she would like it, but Sir Charles now objected though he had once consented – said I thought of giving one if I could persuade my aunt to do it in her room – Lady Style wished she would – I said she must come and look at my apartment and give her opinion whether I could give a dance comfortably or not – then drove to no. 4, rue saint Benoit the tailor not at home but will call on me at 12 tomorrow – then went to no. 3 rue de sorbonne about the annales de l’histoire naturelle – no more plates [struck] off than suffice for the subscribers, so that my copy of last years [notes] waits for the plates – no [notes] come out yet for this year – that of December last has not yet appeared – then went to Madame Galvani – sat 1 20/.. hour with her – she had had une revolution physique et morale, and had been very unwell – asked what all this meant – 
She said her husband was in Paris had been three hours with her a month since today such a scene she never endured such misery but would not see him if he would torment her she would leave Paris sell her mobilier pay her debts for she had debts and go away and if he still followed her kill herself I remonstrated against this gently said I had heard some time ago he was in Rome and gave lessons but she soon turned the subject to ask if I 
asked if I had heard from Mrs Barlow – no! – I said it was extraordinary – Madame Galvani thought that latterly Mrs Barlow had momens d’aberration d’esprit – moments of not being quite herself – 
M. Moreau came in 1/2 hour before I came away – talking of the possibility of my giving a ball, but would not sans dames Francaises, and it was almost impossible à faire leur connaissance – in which M Moreau agreed – could have plenty of men, but not ladies – but if I knew one French lady; she would do all for me – the Countess de something and the duchess de something (Crillon I think) had made out the lists of company for M Rothchild – yes! but said that is for bals magnifiques – I could not give anything like that – well but if Lady Stuart introduced me to one or 2, that would be enough – said I did not like to ask her unless for something more magnificent than I could give – Madame Galvani thought I could not give a ball in my apartment – not good enough – 
Then drove to Madame Decante’s – she will dress me tomorrow and bring me a new coiffeur to try, and come at 8 to superintend the whole of my toilette – then went to Cottards rue de faubourg met mont martre – the carriage off step broken – the iron screwed onto the carriage broken, in consequence of the frost – carriage to go tonight and be back by noon tomorrow – 
Home at 5 1/2 – found note of invitation from the embassy and note from Mrs Hall asking me to write a little note for her to Forest to order him to go to them at 7 1/2 tomorrow – fancying that my writing would make him more anxious to do his best – if not at home her servant would call again for the note – wrote as follows (I give a copy of the note here to shew the progress I have made in writing French – certainly could not have done as well some time ago) ‘Madame Lister a recommendé M. Forest en coiffeur à deux des ses amies, Madame and mademoiselle Hall, qui demeurent rue de la paix no. 5, à l’hot[e]l des Iles Britanniques – M[ada]me Lister vent que monsieur Forest passe chez ces dames demain au soir, à sept heures to demie – Madame Lister sera si occupée toute la journée demain, qu’elle veut se faire couper les cheveuz vendredi prochair à midi, au lieu de demain – mercredi soire le 27 Janv[ie]r Monsieur Forest Rue du f[au]b[our]g S[ain]t Hon[or]é no. 87 enface du palais de L’Elysée Bombon – 
Dinner at 6 10/.. – grapes – came to my room at 7 40/.. – then changed my dress – had not time before dinner – wrote all but the 3 first lines of today – coffee at 9 20/.. – the man came for this note about or before 9 and sent it by him – sat talking to my aunt till 10 10/.. when just thinking of going to bed M. and Madame and the 2 desmoiselles Séné were announced and stayed (1 10/.. hour) till 11 20/.. – had M. Séné and the 2 girls in my bedroom and study and looking about planning a ball. 
Might have 150 persons comfortably – to dance in the salon and salle à manger, and have card tables in my bedroom and study the anteroom to be for my own servants in waiting – the company’s servants to be upstairs in the anteroom and salle à manger of our proprietor – M. Séné would arrange all for me, and have all handsome for 500/. and would bring all the élite of their society – on afterwards asking Madame Séné if Madame de Caux would come – no! if she knew me, she would not come – not being of an age for balls – this led to my explaining so far the sort of society I wished to have that M. Séné (as said Madame Galvani today) allowed my apartment was not enough for representation to allow of a grand ball de ceremonie – no court – it is an apartment du économie – 
One should have an hotel for a ball for such company as I wished – those who knew me could come – but the real pity was that I could not make an acquaintance dans la haute société for the sake of any such ball as I could give here – and thus I think the matter will end – M. Séné and his family are very good people but this is not quite the society I should choose – 
From what Mrs Hamilton said this morning my fancy is more than ever bent towards Miss MacKenzie she is a remarkably quiet person – a particular friend of the duchess of Hamiltons – there is nobody the duchess likes so well as Miss MacKenzie [then] she is ladylike – she is quiet – [then] she is gentle in her manners and probably amiable – I shall think of all this – came to my room at 11 3/4 – wrote the last 14 1/2 lines till 12 10/.. – fine soft day – quite fair –
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17anstoujours · 8 years ago
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Récit de l’exécution de R. Brasillach par Me Jacques Isorni A 8 heures 30, devant les grilles du Palais de Justice, se forme le cortège des six voitures noires qui doivent conduire à Fresnes les personnes requises par la loi et l’usage pour l’exécution. Tout le long du parcours un important service d’ordre constitué par des gardiens de la paix armés de mitraillettes. Aux abords de Fresnes, le service d’ordre est beaucoup plus dense. Dans l’allée de la prison des gardes mobiles font la haie. Nous attendons quelques instants avec les différentes personnalités devant la grille d’accès au grand couloir qui mène à la détention. A 9 heures juste, nous nous rendons, suivis d’un peloton de gardes mobiles, à la division des condamnés à mort. Le commissaire du gouvernement François ouvre la porte de la cellule de Robert Brasillach et lui annonce d’une voix sèche que son recours en grâce a été rejeté. Je pénètre à ce moment dans sa cellule avec Maître Mireille Noël et l’aumônier. Robert Brasillach nous embrasse tous les trois. Puis il demande à rester seul avec l’aumônier. Deux gardiens viennent lui retirer ses chaînes. Après sa confession et quelques minutes d’entretien avec le prêtre il me fait appeler ainsi que Mademoiselle Noël. Il me donne alors ses dernières lettres qu’il a préparées pour sa mère, pour sa famille, pour ses amis, pour Mademoiselle Noël et pour moi-même. Il me donne également les manuscrits des poèmes écrits en prison et une feuille contenant quelques lignes avec ce titre : « La mort en face ». De temps en temps il me regarde avec un bon sourire d’enfant. Il avait compris, dès hier, que ce serait pour ce matin. « Vous savez, me dit-il, j’ai parfaitement dormi ! » Comme il doit revêtir son costume civil à la place du costume du condamné à mort qu’il porte, Mademoiselle Noël se retire et je demeure seul avec lui. « Oui, restez près de moi », me dit-il. Il me montre la photographie de sa mère et celle de ses deux neveux. Il les met dans son portefeuille et m’exprime le désir de mourir avec ces photographies sur son cœur. A ce moment, il a une légère défaillance, il pousse un soupir, et des larmes coulent de ses yeux. Il se tourne vers moi et dit, comme s’il voulait s’excuser : « C’est un peu naturel. Tout à l’heure je ne manquerai pas de courage. Rassurez-vous ». Il s’habille alors tranquillement, avec beaucoup de soin, refait la raie de ses cheveux devant sa petite glace, puis, songeant à tout, retire d’une miche de pain un petit canif et une paire de ciseaux qu’il y avait dissimulées et qu’il me remet. Il m’explique : « pour que personne n’ait d’ennuis ». Il range ses affaires personnelles dans un grand sac. A ce moment, il a soif. Il boit un peu d’eau dans sa gamelle. Puis il achève sa toilette. Il a le pardessus bleu qu’il portait au procès. Autour de son cou il a passé un foulard de laine rouge. Il demande à s’entretenir avec Monsieur le Commissaire du Gouvernement Reboul. Celui-ci s’avance. Il est raidi par l’émotion, le visage tourmenté, d’une grande pâleur. D’une voix sourde, Brasillach lui fait alors la déclaration suivante : « Je ne vous en veux pas, Monsieur Reboul, je sais que vous croyez avoir agi selon votre devoir ; mais je tiens à vous dire que je n’ai songé, moi, qu’à servir ma patrie. Je sais que vous êtes chrétien comme moi. C’est Dieu seul qui nous jugera. Puis-je vous demander un service ? » Monsieur Reboul s’incline. Robert Brasillach continue : « Ma famille a été très éprouvée, mon beau-frère est en prison, sans raison, depuis six mois. Ma sœur a besoin de lui. Je vous demande de faire tout ce que vous pourrez pour qu’il soit libéré. Il a été aussi le compagnon de toute ma jeunesse ». Le commissaire du Gouvernement lui répond : « Je vous le promets ». Robert Brasillach lui dit pour terminer : « Consentirez-vous, Monsieur Reboul, à me serrer la main ? » Le commissaire du Gouvernement la lui serre longuement. Robert Brasillach m’embrasse une fois encore. Il embrasse également Maître Mireille Noël qui vient de rentrer et lui dit : « Ayez du courage et restez près de ma pauvre sœur ». Il est prêt. Il ouvre lui-même la porte de sa cellule. Il s’avance au devant des personnalités qui attendent et leur dit : « Messieurs, je suis à vos ordres ». Deux gardes mobiles se dirigent vers lui et lui passent les menottes. Nous gagnons le grand couloir de la sortie. En passant devant une cellule, d’une voix claire, Robert Brasillach crie : « Au revoir Béraud ! » et, quelques mètres plus loin : « Au revoir Lucien Combelle ! ». Sa voix résonne sous la voûte, au-dessus du bruit des pas. Lorsque nous arrivons à la petite cour où attend la voiture cellulaire, il se retourne vers Mademoiselle Noël et lui baise la main en lui disant : « Je vous confie Suzanne et ses deux petits ». Il rajoute : « C’est aujourd’hui le 6 février, vous penserez à moi et vous penserez aussi aux autres qui sont morts, le même jour, il y a onze ans ». Je monte avec lui dans la voiture qui va nous conduire au fort de Montrouge. Il s’est assis, impassible, en me prenant la main. A partir de ce moment, il ne parlera plus. Le poteau est dressé au pied d’une butte de gazon. Le peloton, qui comprend 12 hommes et un sous-officier, nous tourne le dos. Robert Brasillach m’embrasse en me tapotant sur l’épaule en signe d’encouragement. Un sourire pur illumine son visage et son regard n’est pas malheureux. Puis, très calme, très à l’aise, sans le moindre tressaillement, il se dirige vers le poteau. Je me suis un peu détaché du groupe officiel. Il s’est retourné, adossé au poteau. Il me regarde. Il a l’air de dire : « Voilà… c’est fini ». Un soldat sort du peloton pour lui lier les mains. Mais le soldat s’affole et n’y parvient pas. Le maréchal des logis, sur ordre du lieutenant essaye à son tour. Les secondes passent… On entend la voix du lieutenant qui coupe le silence : « Maréchal des logis !… Maréchal des logis !… ». Robert Brasillach tourne lentement la tête de gauche à droite. Ses lèvres dessinent un sourire presque ironique. Les deux soldats rejoignent enfin le peloton. Robert Brasillach est lié à son poteau, très droit, la tête levée et fière. Au-dessus du cache-col rouge elle apparaît toute pâle. Le greffier lit l’arrêt par lequel le pourvoi est rejeté. Puis, d’une voix forte, Robert Brasillach crie au peloton : « Courage ! » et, les yeux levés : « Vive la France ! ». Le feu de salve retentit. Le haut du corps se sépare du poteau, semble se dresser vers le ciel ; la bouche se crispe. Le maréchal des logis se précipite et lui donne le coup de grâce. Le corps glisse doucement jusqu’à terre. Il est 9 heures 38. Le docteur Paul s’avance pour constater le décès. L’aumônier et moi-même le suivons et nous inclinons. Le corps est apparemment intact. Je recueille, pour ceux qui l’aiment, la grosse goutte de sang qui roule sur son front. Fait à Paris le 6 février 1945, Jacques Isorni Avocat à la Cour d’Appel
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