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Tamino wearing custom made shoes by Collectif d’Anvers
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Une dizaine de militants mènent une action contre les jets privés à l’aéroport d’Anvers - RTBF Actus
Source : RTBF
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// La qualité de l'économie de moyens
C’est un théâtre en kit, à monter et à démonter partout, tout le temps et en rien de temps. C’est un genre en soi, ça s’appelle le théâtre de tréteaux. Une grande estrade en bois aggloméré est installée au beau milieu du public. Quelques marches faisant office de sommaires escabeaux sont vissées aux quatre coins de cette scène de fortune. Scène donc encerclée par les spectateurs qui se retrouveront, malgré eux, en contre-plongée de l’action comique. Placement libre, la salle se remplit vite et dans la cohue générale des discussions mêlées aux d��placements de retardataires, quelques personnes ou devrais-je dire comédiens, se démarquent bien qu’ils soient éparpillés dans la foule. Ce sont notamment leurs vêtements qui les trahissent. De minces costumes de récupération dont les coutures sont aussi bancales que la scène elle-même. Faire naître le grandiose avec peu, c’est ce à quoi nous sommes sur le point d’assister.
Le silence ne s’est pas encore fait dans l’assistance que les acteurs se lèvent et commencent. On aurait pourtant l’habitude du contraire. Par convention les spectateurs se taisent, émettant comme un signal de départ au lever de rideau, pour que le jeu débute. Pour le collectif des Tg Stan il n’en est rien. Même si rien n’est prêt, ils se lancent ensemble sur scène. Pour cette bande de comédiens qui se réunit au théâtre d’Anvers depuis trente-trois ans, le théâtre est un jeu avant tout. Ils donnent le rythme, jonglent avec les dérivations et interruptions (ce qui nous offre par conséquent quarante minutes supplémentaires). L’illusion théâtrale n’existe pas. Le public n’est pas simple observateur passif, il est l'heureux complice de ce jeu.
Lorsque les acteurs se lèvent et commencent, c’est par l’Avare. Avec Poquelin II, les sept comédiens et comédiennes belges enchaînent deux pièces de Molière sans entracte, endossent les rôles d’une trentaine de personnages et ce, avec un décor rudimentaire si ce n’est presque absent. On vient à se demander si cela est réellement possible. À les voir réussir avec brio ce pari, la pièce en devient encore plus saisissante. Pour ne rien enlever aux difficultés, ces courageux acteurs flamands, il faut le souligner, doivent travailler avec de la prose française du XVIIe siècle. Au lieu de s’appliquer scrupuleusement à ne pas écorcher la langue de Molière, ils préfèrent envisager le problème sous un autre angle. S’il leur est impossible de cacher leurs faiblesses d’articulation, ils décident alors de les exacerber pour créer un nouvel effet comique surprenant et très efficace. Il en sera ainsi dans toute la pièce, chaque obstacle étant tourné intelligemment à leur avantage, de sorte que le public ne s’en rende même pas compte.
Une musique forte et enjouée, un changement de décor de fond, la mise en place de faibles passerelles. Il n’en faut pas plus pour changer totalement d’intrigue et passer d’une pièce à l’autre. Le Bourgeois gentilhomme à la barbe aussi ébouriffée que les cheveux, succède ainsi à Harpagon qui nous accuse à maintes reprises avant de partir, de lui avoir volé son trésor. La fluidité des transitions ne fait que renforcer la force de situation des scènes. Les acteurs se changent devant nous et attrapent des rôles à la volée. Tours de passe-passe brillamment exécutés puisqu’à aucun moment nous ne sommes perdus. Il leur suffit d’un t-shirt blanc, qu’ils se transmettent habilement, pour transporter un personnage sur un autre corps. Il leur suffit de renverser une brouette pleine d’aliments en plastique pour faire éclore, en une fraction de seconde, une scène de banquet. Il leur suffit d’un kimono orange, d’un juste-au-corps blanc et d’une doudoune imprimée à manches courtes pour créer l’accoutrement d’un homme de qualité. Il leur en faut peu parce que les acteurs font tout. En enchaînant des scènes plus drôles les unes que les autres, ils manient avec justesse les comiques de situation et nous rappellent que le théâtre, est avant tout un jeu.
Lou Duvelleroy.
Publié le 22 janvier (3967 caractères).
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Tamino for Collectif d’Anvers (x) Photographed by Jan Mast (x)
#some unposted ones from this shoot#tamino#collectif d'anvers#photoshoots: collectif d’anvers#2019#edit:#bw#once again sorry if these have been posted by others before!
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"DEMOCRACY IN AMERICA " DE ROMEO CASTELLUCCI ESTREIA NACIONAL ONTEM NO S.LUIS . Grande apreciador do trabalho do complexo encenador italiano lá estivemos ! .Muito público e muita gente do teatro...Necessária alguma meditação para o meu comentário. Por agora eis o texto fornecido pela Folha de Sala : Democracy in America apresenta no título ressonâncias do seminal tratado teórico do diplomata francês Alexis de Tocqueville (1805-1859), o qual faz uma rigorosa anatomia das instituições civis norte-americanas de uma perspectiva europeia. Livremente inspirado na obra e tempo de Tocqueville, Romeo Castellucci transporta-nos para a vida comunitária dos puritanos e índios norte-americanos. Recorrendo a uma estratégia de palavras e imagens, procura esclarecer questões como a linguagem da comunicação, a religião e a noção de comunidade. Os colonizadores do Novo Mundo formaram comunidades sujeitas a um rígido e austero sistema de regras ao jeito do Antigo Testamento, o qual, segundo de Tocqueville, é a base da democracia norte-americana. O igualitarismo e o dogmatismo religioso da Bíblia substituíram então a função democrática da cidade e a experiência da Tragédia, que, para Castellucci, constitui a forma mais elevada de autoconsciência pessoal e identidade política. No sistema de valores puritano, a reflexão e a dúvida são delitos passíveis de punição. Quem apresentar um comportamento aberrante é estigmatizado, tornando-se um marginal. Romeo Castellucci coloca a mulher no centro do espetáculo, enquanto semente de dúvida que vem manchar a imaculada pureza puritana. A heroína, uma mulher branca, um elemento da comunidade, será a primeira a pôr em causa a providência divina e essas palavras de Deus «pede e ser-te-á dado»: a nova terra-mãe é estéril. Porém, os indígenas conhecem os segredos da natureza e da sua terra, como «aquela velha índia» que pôs o rio a correr ao contrário. Democracy in America convida-nos a descobrir a alienação da própria natureza da linguagem e comunicação humanas, da fala humana, e logo das comunidades humanas. Seguindo uma trajetória retrógrada, Romeo Castellucci investiga as sementes do regime democrático moderno, muito antes de este ter crescido e alastrado por todo o mundo ocidental. Eleni Papalexiou Direção, cenografia, luz, figurinos: Romeo Castellucci; Textos: Claudia Castellucci e Romeo Castellucci; Música: Scott Gibbons; Com: Olivia Corsini, Giulia Perelli, Gloria Dorliguzzo, Evelin Facchini, Stefania Tansini, Sophia Danae Vorvila e com dançarinos locais, a saber: Michèle Even, Elise Moreau, Libby Ward, Roberta Ruggiero, Emmanouela Dolianiti, Anna Heuer Hansen, Sarah Bertholon, Ângela Diaz Quintela, Ana Jezebel, Jeanne Colin, Marie Tassin, Ambre Duband; Coreografia livremente inspirada em tradições folclóricas de Albânia, Grécia, Botswana, Inglaterra, Hungria, Sardenha; Intervenções coreográficas: Evelin Facchini, Gloria Dorliguzzo, Stefania Tansini, Sophia Danae Vorvila; Assistente de direção: Maria Vittoria Bellingeri; Maître répétiteur: Evelin Facchini; Esculturas cenográficas e máquinas: Istvan Zimmermann e Giovanna Amoroso; Confeção de figurinos: Grazia Bagnaresi; Calçado: Collectif d’Anvers; Contrarregra: Giuliana Rienzi; Assistentes de palco: Andrei Benchea, Pierantonio Bragagnolo; Técnicos de luz: Giacomo Gorini / Andrea Sanson; Técnico de som: Paolo Cillerai; Técnico de legendagem: Matteo Braglia; Guarda-roupa: Elisabetta Rizzo; Fotografia: Guido Mencari; Direcção técnica: Eugenio Resta; Equipa de produção técnica : Carmen Castellucci, Francesca Di Serio, Gionni Gardini, Daniele Magnani; Decorador: Silvano Santinelli, Director de produção: Benedetta Briglia; Divulgação e distribuição: Gilda Biasini; Assistente de produção: Giulia Colla; Gestão: Michela Medri, Elisa Bruno, Simona Barducci; Consultor económico: Massimiliano Coli; Produção executiva: Societas Uma coprodução com: deSingel International Artcampus; Wiener Festwochen; Festival Printemps des Comédiens à Montpellier; National Taichung Theatre in Taichung, Taiwan; Holland Festival Amsterdam; Schaubühne-Berlin; MC93 - Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny with Festival d’Automne à Paris; Le Manège - Scène nationale de Maubeuge; Teatro Arriaga Antzokia de Bilbao; Peak Performances Montclair State University (NJ-USA); Com a participação de: Théâtre de Vidy-Lausanne e Athens and Epidaurus Festival; A actividade de Societas é apoiada por: Ministero dei Beni e delle Attività Culturali, Regione Emilia Romagna, Comune di Cesena e São Luiz Teatro Municipal, Lisboa
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Enseignement des musiques actuelles : Quelles formations?
Musiques électroniques, musiques émergentes, fusion, musiques hybrides… autant de nouveaux styles qui propulsent la nouvelle génération de musiciens sous les spotlights : Quelles formations pour quel(s) public(s) ?
Les écoles, instituts supérieurs des arts et les centres de formation privés sont restés longtemps dans une offre de formation basée sur la musique purement classique (dans son sens large), la musique expérimentale ainsi que sur les métiers de l’audiovisuel (ingénieur du son, réalisateur, cadreur, animateur 3D…). Bien que les musiques actuelles dites « émergentes » existent depuis des décennies, leurs formations n’étaient pas le fer de lance des institutions concernées. Les musiciens étaient alors forcés de suivre une éducation plutôt technique et d’en tirer parti pour lancer leur projet musical professionnel.
Quelle offre aujourd’hui pour qui voudrait suivre les traces de nos compatriotes Netsky, Goose, Lost Frequencies ou encore le duo Dimitri Vegas & Like Mike ? EDM, hip hop, techno, house, drum’n’bass… l’offre s’est maintenant étendue et les établissements proposent des études ou des formations aussi récentes et inédites qu’intéressantes et nécessaires. On l’a bien compris en Belgique aussi, une industrie en pleine expansion est à nos portes et il est grand temps de proposer des formations à la hauteur des exigences de ces styles de musiques actuelles.
Même si les puristes défendront l’idée que ces musiques ne peuvent s’apprendre que grâce à une pratique acharnée et un dévouement sans faille en auto-didacte (pour éviter de formater les étudiants avec une manière systématique de travailler), il est pourtant nécessaire de guider les plus jeunes dans la jungle technologique qui les entoure pour survivre dans ce milieu à long terme.
A noter qu’à l’heure à laquelle est rédigé cet article, certaines académies de musique ont montré leur intérêt quant à l’intégration potentielle d’un cours en musique électronique dans leurs programmes à venir. C’est là un signal intéressant soulignant l’ampleur de la musique électronique au sens large dans notre paysage.
Outre le Conservatoire Royal de Liège et celui de Bruxelles, il existe d’autres possibilités de formations pour ces nouveaux métiers. En voici un tour d’horizon (non exhaustif) :
IMEP – Institut Supérieur de Musique et Pédagogie (Namur)
L’institut propose un bachelier/master en informatique musicale. On y apprend la composition et l’écriture en musique de film, de jeux vidéo et animation, le sound design, la musique pour le secteur publicitaire et la production en musique électronique (studio et live).
L’IMEP dispense des diplômes reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles (au même titre qu’un Conservatoire Royal).
Arts2 (Mons)
On y retrouve une formation de type long (bachelier – master) en musiques appliquées et interactives (musique de film, musique de scène, création multimédia, arts numériques…).
C’est également la seule école supérieure en Belgique à proposer un cursus de composition acousmatique dont la renommée est maintenant internationale.
SAE Institute (Ixelles)
D’abord un centre de formations sur les métiers de l’audiovisuel, le SAE Institute a développé un cursus nommé “Electronic Music Production”, une formation courte de 4 mois, avec deux niveaux (débutant ou avancé). Le SAE Institute est reconnu pour son implantation internationale et le matériel mis à disposition de ses élèves.
Atelier Rock (Huy)
Techno, metal, jazz, pop rock, reggae,… l’Atelier Rock met le focus sur les styles actuels.
Les cours d’ensemble et le coaching apprennent aux musiciens à s’écouter et à se répartir le travail au sein d’un groupe. Le cours d’instrument est individuel tandis qu’une série de cours collectifs complémentaires y sont proposés : chant d’ensemble pop rock, étude de styles/histoire des musiques actuelles, formation musicale et rythmique, initiation à la composition ou à l’improvisation. Les élèves ont également la possibilité de se produire sur scène deux fois par an pour se préparer aux conditions professionnelles. De par sa structure, l’Atelier Rock propose un programme de promotion des artistes et de soutien aux jeunes musiciens. Parmi ses points forts, son appartenance au réseau des salles de concerts de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Club Plasma.
MJ-Music (Maisons de Jeunes en FW-B)
Des ateliers rap et de guitare en passant par le djembé, le djing, le circuit bending ou encore le beatbox, le réseau MJ-Music offre une bonne entrée en matière et un programme d’ateliers très complet, éclectique et abordable !
Mouvement (Waterloo)
Ecole des Arts et du Spectacle, cette institution propose des formations pour enfants et adultes en M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur), chant, piano, guitare, basse et batterie, ne nécessitant aucun pré-requis puisque les notions de solfège s’apprennent en même temps que la pratique.
L’école dispose d’un studio d’enregistrement et organise annuellement un concert des étudiants dans une salle de concert.
Rock’s Cool (Namur, Ciney, Tamines, Dinant, Beauraing, Walcourt)
Autre école extra-académique qui propose l’apprentissage dans une démarche collective.
On y retrouve des cours de guitare, basse, batterie, chant, piano et du coaching de groupe.
La qualité des professeurs et les studios d’enregistrement à disposition en font un établissement de choix. Seul petit bémol dû à sa réputation : la liste d’attente parfois longue pour certains instruments.
De l’autre côté de la frontière linguistique, on retrouve bien évidemment des écoles hautement réputées, citons par exemple le Conservatoire Royal d’Anvers, la Hogeschool PXL (Hasselt), la School of Arts (Gand) ou encore le centre de formation Jazz/Pop Studio (Anvers).
Nicolas Debois Professeur/Producteur/Ingénieur du son
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LES MOTS POUR LE DIRE
Propos recueillis par Marc A. Bertin / © C. Hélie
Figure appréciée et reconnue des lettres modernes, Arnaud Cathrine, est entré dans la carrière avec Les Yeux secs, en 1998, premier roman publié aux éditions Verticales – à qui il est resté fidèle. Depuis, on ne compte plus les ouvrages tant en littérature générale que jeunesse. Son inextinguible soif d’écriture l’a conduit vers la chanson (Florent Marchet, Joseph d’Anvers), le cinéma (Le Passager, La Faute à Fidel) et la radio. Conseiller littéraire pour les Correspondances de Manosque, Tandem à Nevers, ainsi que pour la Maison de la Poésie (Paris), le fringant quadra mélomane brûle aussi les planches tant au théâtre (Le Journal intime de Benjamin Lorca) qu’à la faveur de spectacles musicaux, notamment Frère Animal réunissant Florent Marchet, Valérie Leulliot (Autour de Lucie) et Nicolas Martel (Las Ondas Marteles). Grand habitué de l’Escale du Livre, il revient pour les 15 ans avec Second Tour, suite désabusée mais lucide de Frère Animal.
Dans quel état se trouve-t-on lorsque l’on se rend à une manifestation littéraire ? Ça dépend de laquelle, en tant que vieux briscard, je sais où aller ! Soit là où je peux faire des choses et non attendre le chaland, assis, derrière une table. Bordeaux, c’est merveilleux, il y a toujours du public, le cadre du TnBA est magnifique, j’y ai souvent monté des lectures musicales ; un vrai terrain d’expérimentation. À force, je connais l’équipe, le plaisir des retrouvailles, la joie simple de visages familiers… Plus généralement, c’est toujours une très bonne nouvelle de se retrouver sollicité.
Êtes-vous confortable à la perspective de rencontrer au-delà de vos lecteurs le public ? J’ai toujours le trac, mais il faut l’avoir. C’est une forme de concentration et de repli du corps avant de déployer une force extraordinaire. Le trac nourrit mon énergie. J’ai toujours adoré cet exercice depuis mes débuts. On avance dans sa réflexion quand on formule à haute voix, comme le suggérait Sigmund Freud. Attention, il ne s’agit pas de théorisation, mais d’une meilleure compréhension grâce à l’échange avec le public. C’est tout à la fois très fertile et fort stimulant. Que l’on se rassure, je suis pudique mais pas farouche.
Vous figurez au titre des auteurs fidèles à l’Escale du Livre. Est-ce parce que le président Mazet vous offre votre poids en Petrus ou parce que vous vous y sentez bien ? L’Escale du Livre est vraiment un festival et non un salon, alliant l’événement littéraire avec les libraires, le coeur battant de notre métier. Cette synergie est merveilleuse. Et la fréquentation fait réellement plaisir. Après, je ne vais pas cacher que j’adore Bordeaux tout comme m’échapper vers le Bassin d’Arcachon.
Et retrouver les collègues ? Quand je croise Véronique Ovaldé ou Olivier Adam, ça me touche, mais, à vrai dire, j’ai plus de potes musiciens que romanciers. Cela dit, j’ai toujours le goût d’aller voir les conférences des copains.
En 2008, paraissait Frère Animal avec la complicité de Florent Marchet, spectacle que vous avez présenté à l’Escale du Livre. L’an dernier, paraissait Second Tour, avec le même complice et, ce printemps, vous le présentez toujours dans le cadre de l’Escale du Livre. Nourrissez-vous une certaine appréhension ? Rien n’est acquis, mais c’était pareil avec le premier volet. Il faut une bonne demi-heure pour embarquer totalement le public. Frère Animal parle de la famille et ce nouveau volume dévoile un aspect politique. Pour revenir à l’appréhension, je crois que c’est plutôt de l’attention, le public n’est pas une simple addition de visages. Il se passe toujours une surprise, en fait. Le trac, j’y reviens, me sert à faire ce que je dois accomplir. C’est très excitant, on accepte le risque.
Dans ce deuxième volet, l’humeur est pour le moins tout sauf primesautière… L’envie de cette suite a été provoquée par les rencontres d’après-spectacle avec le public. Après quelques échanges, les gens nous ouvraient spontanément leur coeur. J’ai alors réalisé que nous avions touché un nerf sensible. Certes, le propos semble de plus en plus dur à la veille des élections, dont l’issue est absolument inédite. Il y a également de la parodie, de la caricature pour se relâcher. Avec Florent Marchet, nous avons tenu à ménager des moments pour rire. Nicolas Martel se révèle un excellent comédien qui nous fait mourir de rire. Les gens ne sont pas plombés. Frère Animal demeure un collectif où l’on récuse le divertissement car, justement, les enjeux collectifs ne sont souvent pas drôles. Néanmoins, cela génère un effet cathartique même si, oui, le propos est tout sauf léger.
C’est comment la scène ? Mieux avec l’âge et l’expérience ou toujours angoissant ? Ce spectacle nous passionne, nous tient. Il est tout à la fois excitant, flippant, étrange et extrêmement intense. J’y suis de plus en plus à l’aise et heureux, or, longtemps je ne me sentais pas à ma place, comme illégitime, alors qu’il est fondamentalement indécent de se torturer de la sorte. On n’a qu’une vie. Pas de place, plus de place à la névrose sur scène ! Si c’est une torture, on ne doit en aucune mesure le faire. Cela représente une somme considérable de travail. J’ai pas mal de parties chantées et de piano sur ce nouveau volet, aussi, pendant un an, j’ai pris des cours. Et redevenir élève, c’est passionnant. Pour le piano, sans pratique, on se grippe. Donc, j’ai ressorti la méthode Hanon, fait des gammes.
Depuis 2000, vous écrivez également dans le champ de la littérature jeunesse. Cet aspect de votre travail d’écrivain est-il nécessaire voire vital ? J’y reviens à intervalle régulier en y prenant goût à chaque fois et ce depuis mes premiers pas. Quand j’étais enfant, la littérature dite « jeunesse » était trop pédagogique. Il y a un enjeu que j’adore : dire la vérité à des personnes qui ont besoin et droit de l’entendre contrairement à ce que certains pensent. À chaque ouvrage, je me dis : « L’enfant que j’étais aurait apprécié lire ces mots. » Présomptueux, peut-être, mais j’y vais clairement pour mettre les pieds dans le plat. Cela offre de beaux échanges, francs du collier, car il n’y a pas de pudeur excessive contrairement aux adultes. Les enfants sont sans filtre au sujet de la littérature et tiennent à cette honnêteté-là. Ça désarçonne tant de franchise et d’enthousiasme sans modération. À la place du coeur(1), un récit sur les attentats de 2015 vus par les ados, les a attirés. On espère toujours ça quand on écrit. Ces fragments d’intimité mis en partage. Seul un livre provoque ça.
Vous exercez la fonction de conseiller littéraire pour les Correspondances de Manosque ainsi que pour Tandem à Nevers, deux manifestations dédiées au livre. Aussi, lorsque vous vous rendez à l’invitation d’un festival en qualité d’écrivain, portez-vous malgré tout un regard attentif aux coulisses, à la petite cuisine ? Je ne suis pas un espion ! Cela dit, oui, forcément, c’est impossible autrement. Paradoxalement, le plus important, à mes yeux, c’est l’accueil. J’y suis très attentif. Il y a beaucoup de grands pros de l’accueil en France, de Bordeaux à Bron. Plus concrètement, tous ces événements sont des partenaires de mon activité au sein de la Maison de la Poésie à Paris. Je les envisage sous l’angle de collaborations, de coproductions, mais le professionnel en moi n’est pas encombrant.
Existe-t-il ou non une forme idéale de manifestation littéraire ? Je reste surtout attaché aux formes à inventer. Le mélange des disciplines, c’est merveilleux car les individus provoquent toujours de l’inédit. Je suis en quête d’inattendu, je continue sans me lasser. Ça fait 14 ans que je suis surpris à Manosque. La rencontre entre deux artistes sera toujours hyper excitante ; peut-être mon côté midinette, admiratif devant mes idoles. Je rêvais ainsi d’entendre Virginie Despentes sur scène, ça a été un sacré truc ! J’ai découvert un aspect de sa personnalité. Associer deux auteurs ou mettre un auteur en scène constitue un pari. Il y a des ratés aussi, pour autant, tout a son importance.
Revendiquez-vous des modèles dans l’écriture de chansons ? Duras, Modiano, Sagan ou plutôt Manset ? Les chansons de Sagan sont jolies, mais, honnêtement, je préfère ses romans… Sinon, j’adore le travail de Philippe Djian pour Stephan Eicher. Il possède l’art du prosaïsme, un lexique ordinaire confinant au merveilleux. Souvent les chanteurs pèchent par hyper poétique. Jadis, j’écrivais seul, c’était décevant voire mauvais. Désormais, je bosse avec Florent Marchet. Tantôt à quatre mains, tantôt on s’isole puis on mélange. Lui a ses modèles, mais, nous sommes habités par les grands auteurs-compositeurs. Dominique A, voilà un grand auteur. Je serre les dents quand, dans l’inconscient collectif, on considère la pop ou la variété comme un art mineur. Ce mélange d’un complexe de supériorité typiquement français et de propos malheureux tenus par Serge Gainsbourg, qui relevaient plutôt de la pure blague. Je me sens un peu « missionné ». Trop d’écrivains regardent la chanson de haut, c’est dommage. Quand j’aime une chanson, je ne pense pas qu’elle soit « bêtasse ». Les chansons bêtes, je ne les aime pas. Écrire une chanson est un exercice dur. Une belle chanson d’Étienne Daho, c’est de la poésie. Je sais être ultra admiratif.
Sinon, avec toutes les facettes de votre travail d’auteur, vous êtes un bonheur pour tous les festivals, non ? J’étais un mauvais sportif, je ne suis pas sculpteur… Blague à part, il y a un dénominateur commun : l’écriture. Depuis le début, je savais que j’étais fait pour décliner cette matière, mais certainement pas pour monter sur scène. Ça me semble somme toute logique. On est nombreux dans mon cas, l’esprit français l’a admis, c’est devenu enfin légitime. Les Correspondances de Manosque ont été mes humanités, une révélation, la découverte d’un continent inconnu. Je suis très reconnaissant, de moi-même, je n’aurais jamais osé. Il faut être encouragé, sinon on ne se sent pas autorisé. Le plaisir, c’est aussi ce que l’on ne sait pas. Je suis auteur, pas romancier.
1. À la place du coeur (saison 1), éditions Robert Laffont, collection R. Parution de la saison 2. Le 23 mars.
Frère animal (Second Tour), samedi 1er avril, 20 h, Rock School Barbey. Avec Florent Marchet, Arnaud Cathrine, Valérie Leulliot, Nicolas Martel et Benjamin Vairon. Suivi d’une soirée DJ : Hervé Bourhis vs. Sol Hess vs. Total Heaven, feat. Babouche. Gratuit à partir de 21 h 45. escaledulivre.com Frère animal, Second Tour (PIAS)
#Entretien#Frère animal#Rock School Barbey#Florent Marchet#Arnaud Cathrine#Valérie Leulliot#Nicolas Martel#Benjamin Vairon#Hervé Bourhis#Sol Hess#Total Heaven#feat. Babouche#Escale du Livre#Mars 2017
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Tamino for Collectif d’Anvers (x) Photographed by Jan Mast (x)
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Tamino for Collectif d’Anvers (x) Photographed by Jan Mast (x)
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Tamino for Collectif d’Anvers (x)
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Tamino for Collectif d’Anvers (x)
#more from that photoshoot :)#also that coat is a dream!#tamino#collectif d'anvers#photoshoots: collectif d’anvers#2019
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Tamino, Collectif d’Anvers
#lost the source; also haven't still to this day been able to find the original :/#this was posted on instagram and cropped into many different posts hence my weird meshing together or whatever#idk why i wasn't able to get it closer than that on the right hence the wide white line#bw#tamino#collectif d'anvers
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